• le mois dernier
Jeudi 21 novembre 2024, SMART BOURSE reçoit Nicolas Carlési (CEO, IADYS)

Category

🗞
News
Transcription
00:00Le dernier quart d'heure de Smart Bourg, chaque soir c'est le quart d'heure thématique
00:13et nous revenons à nouveau ce soir sur les trophées de l'innovation organisés par
00:18LBPM.
00:19Au début du mois de novembre, nous avons reçu déjà la Fintech de ces trophées de
00:23l'innovation, nous avons reçu le coup de cœur du jury et nous recevons ce soir la
00:28Greentech, Yadis en l'occurrence, qui a été primée à l'occasion de cette troisième
00:32édition des trophées de l'innovation.
00:34Le PDG fondateur d'Yadis est avec nous, Nicolas Carlesi.
00:36Bonsoir Nicolas.
00:37Bonsoir Nicolas.
00:38Bienvenue, merci d'être là.
00:39Vous allez nous expliquer ce que fait Yadis, on est aux confins, à l'intersection de
00:44ce que peut produire de mieux la robotique et l'intelligence artificielle aujourd'hui
00:49avec des applications Green puisque c'est quand même l'enjeu de ce trophée que vous
00:53avez reçu Nicolas, boîte d'ingénieurs, vous êtes vous-même docteur en robotique
00:59je crois, Nicolas, vous êtes le fondateur de la boîte, quel est donc le rôle et la
01:05raison d'être de Yadis aujourd'hui ?
01:07Alors, Yadis développe et commercialise des solutions robotisées pour dépolluer les
01:13plans d'eau de partout dans le monde, alors l'idée initiale c'est vraiment, on a constaté
01:19que c'était d'avoir ces robots qui vont pouvoir intervenir à l'interface entre
01:24la terre et la mer, là où il y a les sources de pollution, avoir ces robots, donc il faut
01:29imaginer des robots de forme catamaran.
01:31Oui, je crois qu'on a peut-être des petites images qu'on peut voir de vos robots, ça
01:35va tourner là effectivement, donc ça c'est le Jellyfish Boat, c'est ça ?
01:37C'est ça, le nom du robot c'est Jellyfish Boat, c'est le robot méduse.
01:41Super, et donc ça ramasse ?
01:43Et donc ce sont des robots de forme catamaran, entièrement électriques, autonomes, l'utilisateur
01:47va définir un périmètre d'émission et le robot va automatiquement ramasser les
01:50déchets et les hydrocarbures à la surface de l'eau, en évitant des obstacles hors
01:54de l'eau mais aussi des obstacles sous l'eau.
01:56On parle des déchets visibles, là ce qu'on voit, ce qu'il ramasse c'est de la canette,
01:59c'est du sac plastique etc, c'est ce type de déchets que vous ramassez aujourd'hui ?
02:03Alors on descend sur des déchets aussi très fins, jusqu'à 50 microns, au départ quand
02:07j'ai créé ce robot, l'idée m'est venue parce que je suis plongeur, je pratique la
02:11voile depuis que j'ai 6 ans, j'ai fait des études, un doctorat en robotique sous-marine
02:15et sorti de ces études je me suis dit pourquoi pas essayer d'inventer un système qui permet
02:19de nettoyer, au départ les ports, parce que c'était fait soit à l'épuisette soit
02:23il y avait des gros bateaux et j'avais l'idée d'automatiser ça, le faire de façon plus
02:27fréquente et éviter que les déchets qui se finissent dans le port se dispersent en
02:31mer.
02:32C'était l'idée initiale et puis nous avons développé une large gamme je dirais
02:38de collecte de déchets, au départ c'était des canettes, des bouteilles, ce qu'on peut
02:42voir visuellement, mais nous avons différents types de filets qui sont tractés derrière
02:46le robot et nous descendons maintenant jusqu'à 150, 50 microns ce qui permet de collecter
02:51notamment des microplastiques.
02:52Qui sont un enjeu majeur, on peut redonner un peu les enjeux autour de cette pollution
02:56plastique notamment dans les milieux maritimes ?
02:59Alors je dirais, on va dire tout ce qui est plastique plutôt industriel, c'est 250 000
03:06tonnes de plastique industriel qui finissent dans les milieux aquatiques chaque année,
03:10c'est l'équivalent de 60 milliards de bouteilles plastiques et maintenant c'est ce type de
03:14pollution que nous adressons, ainsi que les hydrocarbures et l'idée voilà c'est d'aller
03:18équiper effectivement tous les sites industriels quelque part du monde entier pour ramasser
03:23ces déchets avant qu'ils ne finissent finalement dans les rivières, dans les océans et que
03:26ça se retrouve finalement dans nos assiettes puisque chacun d'entre nous consomme 5 grammes
03:30de plastique par semaine, c'est l'équivalent d'une carte de crédit, c'est une carte en
03:35plastique.
03:36Industriel, vous l'avez dit, c'est le mot clé et j'ai l'impression là vous avez levé
03:3910 millions d'euros, ça s'est bouclé je crois il n'y a pas très longtemps je crois Nicolas.
03:43C'est ça, on l'a lancé la semaine dernière.
03:45Le déclic qui vous fait passer, alors les ports, les marinas, ça c'était l'idée de départ
03:51parfaitement louable, le déclic c'est quand vous avez rencontré des gros industriels
03:55notamment aux Etats-Unis qui vous ont dit moi le jellyfish boat ça m'intéresse, j'ai
03:59une pression énorme de la réglementation, de mes actionnaires, des parties prenantes
04:05autour de mon site industriel pour que je puisse au moins nettoyer ce que je pollue,
04:10c'est ça Nicolas ? Et là, ça change un peu la dimension quand même.
04:14Exactement, c'est un secteur que nous ne connaissions pas, moi non plus, ce sont ces
04:19usines finalement, toutes ces usines dans le secteur de l'énergie, de la pétrochimie,
04:23de la plasturgie qui vont utiliser de l'eau dans leur procédé de fabrication, donc sont
04:27souvent à côté d'une rivière, vont pomper l'eau, l'utiliser dans leur procédé de fabrication
04:32et finalement vont polluer cette eau et il faut essayer de traiter ces eaux avant que
04:36ça soit rejeté dans les rivières et que ça n'atterrisse en mer, donc c'est vraiment
04:40venu au départ de demandes entrantes qui sont venues des Etats-Unis parce que ce sont
04:45des industriels qui commençaient à se prendre des amendes, qui commençaient à avoir une
04:49mauvaise réputation, des problèmes aussi de notoriété et qui ont testé nos solutions
04:54et qui sont revenus vers nous en nous disant que finalement c'était une solution facilement
04:58implémentable dans leur bassin industriel qui fonctionnait finalement sans aucune intervention
05:03humaine et qui leur permettait de nettoyer en permanence mais aussi d'acquérir des
05:07données sur la qualité de l'eau, faire des mesures de profondeur de bassin, tout
05:11un tas de choses qui n'étaient pas faites jusqu'à présent et l'idée c'est véritablement
05:15d'éviter d'avoir du personnel humain qui va nettoyer notamment ces bassins ou faire
05:19des mesures.
05:20Qui peut être exposé à des risques d'ailleurs, c'est pas juste le fait de se dire j'ai
05:25pas besoin de personne pour le faire, c'est que c'est des personnes qui peuvent aussi
05:28s'exposer à des milieux risqués à travers ce type de tâches.
05:31Tout à fait, on veut éviter qu'ils s'exposent justement à ces milieux risqués mais surtout
05:37que quand ils interviennent souvent on est obligé d'arrêter les process de fabrication
05:40aussi, donc là ça coûte très cher aussi pour un industriel, il vaut mieux faire intervenir
05:43des robots dans ces environnements pour éviter d'arrêter la production donc c'est là-dessus
05:48aussi qu'ils sont intéressés.
05:49Là vous avez ouvert le marché américain donc avec ces industriels américains sous
05:53la pression des amendes, de la réglementation qui sont venues vous chercher, dans les 10
05:58millions d'euros que vous avez levés, c'est une partie sert justement à aller conquérir
06:04encore plus ce marché américain Nicolas ?
06:06C'est ça, c'est une grosse partie, je dirais un peu plus de quasiment la moitié qui va
06:12servir à aller conquérir ce marché américain que nous avons déjà commencé, je dirais
06:16depuis deux ans, nous sommes présents aux Etats-Unis mais nous y allons de façon intermittente.
06:20Là le but, nous avons créé une filiale le mois dernier à Houston pour être sur place,
06:24au contact de nos clients, assurer le SAV et poursuivre la prospection commerciale.
06:28Vous avez quel type de concurrence face à vous ?
06:30Alors je dirais dans le domaine, nous avons de la concurrence mais plutôt des systèmes
06:37fixes jusqu'à présent, c'est-à-dire des systèmes qui sont amarrés par un tuyau pour
06:41apporter l'énergie, qui vont venir collecter par aspiration souvent les pollutions.
06:45C'est le truc qu'on a dans la piscine quoi, un peu, ou au jardin quoi, d'accord, en beaucoup
06:49plus gros.
06:50Ou alors nous avons des camions aussi d'hydrocureurs, c'est-à-dire qu'on va faire venir des camions
06:55qui vont permettre de pomper l'eau justement, qui remplit soit de résidus, soit d'hydrocarbures.
07:00La problématique qu'il y a, c'est qu'on pompe énormément d'eau par rapport à la
07:03quantité de pollution qui est véritablement collectée.
07:06Généralement c'est 85% d'eau, 15% de pollution, soit d'hydrocarbures, soit d'autres natures.
07:11Et donc après il faut traiter l'eau.
07:14Bien sûr.
07:15Là nous, nos systèmes permettent de collecter avec une grande sélectivité.
07:20Que ce soit des plastiques, que ce soit aussi des hydrocarbures.
07:22Donc pour éviter d'avoir à retraiter cette eau et finalement on récupère de la matière
07:25quasi pure aussi, qui peut être facilement recyclée.
07:27Le marché américain va devenir un marché, est un marché stratégique clé pour vous.
07:33Qu'en est-il du marché domestique français et européen ? Vous l'avez dit, c'est les
07:38Américains qui sont venus nous chercher, mais bon, derrière le terrain de jeu il est
07:41mondial pour Jellyfish Boat.
07:44Oui, les Etats-Unis représentent plus de 50% de notre chiffre d'affaires actuellement.
07:50L'Europe commence à, je dirais, quelque part se réveiller.
07:53Alors on a moins d'industries pétrochimiques, plastiques malgré tout, mais il y a d'autres
07:57types d'usines, aciéries, des usines d'aluminium qui vont utiliser aussi par exemple de l'huile
08:03et qui va falloir collecter.
08:04Donc ça arrive progressivement.
08:05Quand on est comme ça, une boîte d'ingénieurs, encore une fois à la frontière de l'intelligence
08:11artificielle, de la robotique, des domaines qui connaissent des révolutions majeures
08:15aujourd'hui, comment on cadre les choses ? On part de votre histoire, la plongée, le
08:22port, les marinas, aujourd'hui les industriels, mais j'imagine que pour des ingénieurs et
08:27des docteurs chez vous, le champ est très vaste.
08:32Comment quand on est patron, qu'on doit donner un cap, comment on fixe des limites ? Votre
08:37terrain de jeu, ça reste le milieu aquatique avant tout, ça peut être autre chose demain
08:42? Comment vous réfléchissez à ce que l'IA et la robotique peuvent apporter comme solution
08:47demain ?
08:48Oui, dans le domaine aquatique avant tout pour le moment.
08:51Demain nous verrons parce que nous développons tout ce qui est système d'intelligence
08:55embarquée dans nos robots, les systèmes de supervision, bientôt aussi la capacité
08:59de superviser et de coordonner des flottilles de robots, notamment dans ces espaces industriels.
09:04Toutes ces technologies-là peuvent être vendues par ailleurs.
09:06Maintenant, nous sommes très pragmatiques aussi chez Yadis, on veut des choses qui
09:12fonctionnent.
09:13On part sur la base au départ, moi je suis parti sur un robot extrêmement simple, catamarans,
09:17avec un filet derrière, c'est extrêmement rudimentaire, l'idée de base est très rudimentaire.
09:22Et puis après, petit à petit, on ajoute de la techno, on ajoute de la navigation autonome,
09:27puis la capacité de reconnaître des déchets, d'éviter des déchets, donc là on utilise
09:32de l'IA pour détecter des nappes aussi de petits déchets.
09:35On va pouvoir utiliser toutes ces technologies-là, mais c'est de façon très incrémentale finalement.
09:39On veut que la base fonctionne, et c'est ça qui est important, et puis petit à petit,
09:44l'idée c'est quand même de cadrer, donc nos clients nous aident aussi à ça, on est
09:47une petite société pour l'instant, nous sommes 18, nous allons passer 30, 40 très
09:53prochainement avec la levée de fonds, il y a beaucoup d'idées qui fusent, c'est vrai
09:57que 50% des personnes sont des ingénieurs, des docteurs en robotique, en intelligence
10:01artificielle.
10:02Maintenant, l'idée c'est quand même l'efficacité avant tout, et c'est vraiment de cibler à
10:08chaque fois.
10:09Pas perdre de vue l'usage et l'efficacité d'usage du produit du robot.
10:14Innover, dépolluer, mesurer, préserver, j'ai repris les 4 mots clés qui sont effectivement
10:21la raison d'être de Yadis aujourd'hui.
10:22Merci beaucoup Nicolas, merci d'être venu nous voir, et félicitations à vous et à
10:26toutes les équipes de Yadis et ceux qui vont vous rejoindre dans les prochains jours, les
10:30prochaines semaines et les prochains mois après cette levée de fonds.
10:34Félicitations pour ce trophée de la Green Tech de l'année qui vous a été remis début
10:38novembre à l'occasion des trophées de l'innovation organisés par LBP AM.
10:42Nicolas Carlesi, PDG et fondateur de Yadis était avec nous dans ce dernier quart d'heure
10:46de Smartboard ce soir.

Recommandations