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Mercredi 6 mars 2024, SMART BOURSE reçoit Éric Venet (Directeur de la gestion, Montbleu Finance) , Nicolas Forest (Directeur des investissements, Candriam) , Boutros Thiery (Directeur des investissements, Mercer France) et Kevin Le Nouail (Directeur associé, Avant-Garde Family Office)

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00:00 [Musique]
00:08 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart pour rester à l'écoute des marchés chaque jour à 17h si vous nous suivez en direct sur Bsmart TV pour la grande édition à retrouver en replay chaque soir sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:22 Au sommaire de cette édition ce soir, respiration, temporisation, consolidation, les marchés évoluent de manière un peu prudente ces dernières séances, vous l'aurez sans doute constaté même si l'ambiance reste tout à fait constructive notamment vis-à-vis des actifs risqués puisqu'on voit aujourd'hui en séance le stock 600 en Europe marqué un nouveau point haut, un nouveau record à près de 500 points.
00:45 L'ambiance est d'ailleurs positive sur l'ensemble des indices européens en ce moment, une simple respiration donc avant de nouveaux catalyseurs pour les marchés à commencer par les chiffres d'emploi américains qui vont être délivrés tout au long de la semaine.
00:59 On a déjà eu les créations d'emplois dans le secteur privé pour le mois de février en attendant le grand rapport mensuel sur l'emploi américain qui sera publié ce vendredi.
01:08 Et c'est dans ce contexte que Jérôme Powell témoigne ces jours-ci devant le congrès américain, aujourd'hui devant la commission des services financiers de la chambre des représentants pour réitérer le message qui a été déjà rappelé de nombreuses fois ces dernières semaines et ces derniers mois par les banquiers centraux américains et le patron de la Fed notamment.
01:28 Il n'y a pas d'urgence à ce stade à baisser les taux même si effectivement le moment de la recalibration de la politique monétaire et du réglage de la politique monétaire américaine viendra à un certain moment au cours de cette année.
01:42 Pas plus de précisions donc pour les investisseurs qui cherchent à déterminer précisément le jour, la date et l'heure de la première baisse de taux.
01:50 De ce point de vue là, la conversation entre la Fed et les marchés va encore se poursuivre. Jérôme Powell qui réitérera l'exercice demain devant la commission bancaire du Sénat américain.
02:00 Voilà donc pour les grands enjeux du moment sur les marchés. Discussion à suivre avec nos invités de Planète Marché dans quelques instants et puis dans le dernier quart d'heure exercice de prospective sur les grands facteurs et les grandes tendances qui vont structurer et restructurer même peut-être l'industrie de la gestion d'actifs et de l'investissement dans les prochaines années.
02:18 Nous entrons dans l'âge de l'agilité. C'est le message qui est envoyé par le groupe Mercer qui se livre comme chaque année et comme beaucoup d'autres à cet exercice de réflexion prospective.
02:27 Le directeur des investissements France de Mercer sera avec nous en plateau à partir de 17h45 pour évoquer ces enjeux d'agilité pour le monde de l'investissement.
02:38 (Générique)
02:48 Mais d'abord les infos clés du jour sur les marchés. Chaque soir en ouverture de Smartbourse, c'est tendance mon ami et c'est avec Pauline Grattel.
02:55 Les choses sérieuses commencent. Après un début de semaine plutôt calme, les investisseurs attendaient le discours de Jerome Powell devant le Congrès.
03:03 Et le résultat n'est pas surprenant. La Fed a besoin de plus de confiance en la désinflation pour baisser ses taux.
03:10 Jerome Powell indique tout de même qu'un desserment de la politique monétaire est à prévoir cette année mais sans donner d'échéances précises.
03:17 L'autre rendez-vous très attendu cette semaine, ce sont les chiffres d'emplois américains en février, à commencer par le rapport ADP sur l'emploi privé qui a été publié.
03:27 Moins d'emplois que prévus ont été créés en février avec 140 000 créations sur le mois. C'est moins que les 150 000 attendus mais plus que le mois précédent.
03:38 Cette publication arrive avant le rapport officiel sur l'emploi du département du travail vendredi.
03:44 Autre info importante à noter aux États-Unis. Nikki Haley semble jeter l'éponge, laissant ainsi Donald Trump seul candidat républicain selon CNN et Wall Street Journal.
03:56 Sur le plan micro, score publi de solides résultats annuels et étant forte hausse aujourd'hui en bourse de plus de 10% au cours de la séance.
04:05 Le réassureur fait état d'un résultat net record de 812 millions d'euros pour 2023 après avoir accusé une perte nette historique en 2022 de plus de 300 millions d'euros.
04:17 C'est le signe que score se redresse, un rebond porté notamment par la hausse des tarifs du secteur de la réassurance au niveau mondial.
04:25 Du côté de la défense, Dassault Aviation accuse une perte de 31% de son chiffre d'affaires à 4,8 milliards d'euros.
04:34 Le groupe l'explique par une baisse des livraisons de Falcon et Rafale l'année dernière. Dassault aurait dû livrer 15 Rafale et 35 Falcon, mais n'en a livré que respectivement 13 et 26.
04:46 Par contre, le résultat net annuel est en hausse de presque 7% à 886 millions d'euros cette année.
04:53 Le groupe annonce par ailleurs que la cadence de fabrication devrait passer de 2 à 3 Rafale par mois cette année.
04:59 Mais cela ne suffit pas à convaincre les investisseurs. Dassault Aviation perd plus de 5%.
05:06 Du côté des indicateurs, les investisseurs ont constaté la légère progression des ventes de détails en zone euro de 0,1% sur un mois en janvier,
05:16 en ligne avec les attentes, et après un recul de 0,6% le mois précédent. Sur un an, les ventes de détails ont reculé d'un pour cent sur l'ensemble de la zone.
05:25 Enfin, un détour par l'Allemagne, avant de passer à l'agenda. L'Allemagne qui reprend des couleurs avec la plus forte hausse de ses exportations au mois de janvier depuis 2020.
05:35 Le rebond s'élève à 6,3%. Concernant les importations, elles sont aussi en hausse de 3,6%. C'est la plus forte hausse depuis plus d'un an.
05:46 Demain, les investisseurs prendront connaissance de la décision de politique monétaire de la BCE qui est prévue demain.
05:54 Ils arbitreront aussi les résultats de téléperformance publiés ce soir après la clôture, ainsi que des résultats de Vivendi qui sont attendus demain.
06:03 Tendance mon ami. Chaque soir, les infos clés de marché résumées par Pauline Grattel en ouverture de Smartbord sur Bsmart.
06:19 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché. Kevin Lenoy est à nos côtés, directeur associé chez Avantgarde Family Office.
06:26 Bonsoir Kevin. Merci d'être avec nous. Merci à Nicolas Forrest de nous accompagner également. Bonsoir Nicolas.
06:32 Vous êtes directeur des investissements de Candriam et Eric Venet à nos côtés également. Bonsoir Eric.
06:37 Merci d'être là. Vous êtes directeur de la gestion de Montbleu Finance.
06:41 C'est une conversation toujours animée entre les marchés et la réserve fédérale américaine au moment où Jérôme Powell témoigne et livre son témoignage semiannuel devant le Congrès.
06:51 Le marché a quand même bien reconsidéré sa position ces derniers mois sur le calendrier des baisses de taux.
06:58 On est passé de 6-7 baisses de taux anticipées pour 2024 à 3-4 aujourd'hui, ce qui est conforme à ce qui avait été signalé par la Fed en décembre dernier.
07:09 Est-ce qu'on trouve là, Nicolas, un équilibre qui peut satisfaire tout le monde ou est-ce qu'il faut imaginer que ce calendrier puisse encore être modifié dans les prochains jours, semaines ou mois ?
07:22 Alors la mode des derniers jours, et on reçoit pas mal de papiers de recherche, c'est « et si la Fed ne baissait pas les taux en 2024 ? »
07:28 Puisqu'effectivement, il y a eu beaucoup de révisions, vous avez raison de le rappeler.
07:33 Nous, on a toujours tablé sur 3 baisses de taux de la Banque centrale américaine en 2024.
07:38 L'idée, c'est des baisses de taux graduelles, on commence en juin et on en fait une par trimestre.
07:42 Aujourd'hui, en ce début du mois de mars, nous on pense qu'on reste encore dans cette incertitude, les choses vont s'éclaircir autour du mois de mai,
07:51 tant pour la Banque centrale européenne que pour la Banque centrale américaine, quand on aura une meilleure vue aussi sur l'évolution des chiffres d'inflation.
07:58 Mais tout de même, l'inflation qui était presque à 8% aux Etats-Unis, redescend graduellement sous les 3%.
08:04 Donc peut-on justifier de maintenir un taux directeur à 5,50, 5,25, qui est un territoire quand même assez restrictif ?
08:12 Il nous semble qu'il y a de la place pour un peu ajuster à la baisse les taux d'intérêt.
08:17 Alors évidemment, la grande question pour moi, c'est quel est le taux d'atterrissage ?
08:21 Quel est le taux neutre des politiques monétaires ?
08:24 C'est un taux neutre, c'est le taux pendant lequel, ou à partir de lequel, il n'y a plus de friction, c'est neutre pour l'économie.
08:31 Et c'est très difficile, c'est un taux théorique qu'on ne connaît pas, ça dépend un petit peu de l'évolution du potentiel de croissance des économies.
08:38 Et là on ne le connaît pas, mais ce qui est sûr, c'est que le taux neutre américain est substantiellement plus élevé que le taux neutre européen,
08:44 mais on est encore en territoire restrictif, on va l'être davantage.
08:47 Si l'inflation continue à baisser, la Fed pourrait baisser, commencer à faire une petite baisse de taux.
08:52 J'ajoute aussi que, comme vous le savez, les élections américaines approchent au mois de novembre,
08:57 et la présence ici au Congrès montre bien qu'il y a des élus démocrates qui sont plutôt en faveur de davantage de baisse de taux,
09:06 là où les républicains attendent plutôt que la Banque Centrale Américaine soit du côté de la régulation bancaire,
09:11 et d'éviter, et pas vraiment sur la baisse de taux.
09:14 Donc tout mouvement de la politique monétaire, plus on s'approchera des élections américaines, plus sera considéré comme un acte politique.
09:23 Donc ils ont intérêt à ne pas, s'ils doivent baisser les taux, attendre le mois de septembre ou d'octobre pour commencer cette logique-là,
09:30 pour ne pas être taxés de politique.
09:34 D'autant que vous savez, Donald Trump a été très critique sur J.P.O.L. et voudrait remettre, et sans doute ne le remplacera pas, à son échéance.
09:42 Un peu de baisse de taux, et sans doute, et c'est un peu ce qu'il a dit, faire une baisse de taux, et après un peu attendre et voir comment les choses doivent être ajustées.
09:50 C'est là où le message n'est pas évident à calibrer, et c'est d'ailleurs un des arguments de ceux qui imaginent que la Fed ne sera peut-être pas en position de baisser ses taux cette année.
09:58 C'est l'effet de marché.
10:00 C'est-à-dire que depuis quatre mois quand même, et notamment depuis le discours de J.P.O.L. à l'occasion du FOMC de décembre,
10:07 il y a quand même un effet de détente des conditions financières qui a été très très puissant,
10:12 qui à la fois porte la croissance, ou en tout cas est sans doute un vent porteur pour la croissance,
10:18 et qui peut questionner quand même le banquier central américain sur la manière dont le marché va réagir quand il délivrera ou signalera explicitement l'arrivée d'une première baisse de taux.
10:28 Raphaël Bostic de la Fed d'Atlanta s'en est ému.
10:31 Il parle d'un risque d'exubérance refoulée des marchés le jour où la Fed entamera justement son cycle de baisse de taux.
10:39 Il ne veut pas que le marché perçoive la première baisse de taux comme étant le début d'un cycle de baisse de taux automatique à chaque meeting, etc.,
10:47 parce qu'il a peur de voir les marchés, et même les entreprises américaines, repartir à l'assaut de la croissance d'une certaine manière dans un contexte où la désinflation serait encore fragile.
10:59 Donc il y a beaucoup d'éléments, effectivement, il y a beaucoup d'éléments dans ce que vous dites.
11:03 Est-ce que la Fed doit prendre en compte un peu l'évolution de la stabilité financière ? Certainement.
11:11 Maintenant, est-ce que la performance des marchés d'action et des classes d'actifs risqués sur les premiers mois de l'année est due à des entillations de baisse de taux ?
11:20 Non, c'est le cas en fin d'année, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui.
11:24 Les taux n'ont fait que monter depuis le mois de janvier. Donc l'appréciation des marchés d'action, notamment américains, est quand même due à la dynamique autour de certaines sociétés,
11:32 la grande concentration des résultats qui sont notamment liés à tout ce qui est les Magnificent Seven, à tout ce qui est aussi lié...
11:39 C'est parti d'une détente des conditions financières, les spreads se sont resserrés, etc.
11:42 Ce n'est pas lié vraiment à la politique monétaire. Maintenant, c'est vrai que la politique monétaire, le grand risque de tous les politiques monétaires aujourd'hui, serait de faire la baisse trop tôt, et de revenir en arrière.
11:51 Là, c'est un vrai problème de crédibilité. Donc ils ne veulent pas le faire trop tôt, je conviens.
11:57 Maintenant, les conditions financières aujourd'hui, elles ne sont pas uniquement liées à la politique monétaire, puisqu'il y a eu une révision considérable à la hausse des taux.
12:07 Et vous savez, si demain ils baissent les taux de deux ou trois fois, je ne suis pas sûr que ça va dramatiquement changer, et les taux d'intérêt long, et la bourse américaine.
12:19 Ils ont peur de voir l'animal spirit américain repartir trop vite, trop fort.
12:23 C'est un peu ça quand même, j'ai l'impression, dans le discours de certains.
12:26 Oui, bien sûr, mais le mandat de la FED, c'est quand même un mandat qui est à la fois lié au marché de l'emploi, qui est très fort, mais qui est lié aussi à l'inflation.
12:32 Donc voilà. Maintenant, là où je rejoins, et on fera peut-être l'analogie avec la Banque Centrale Européenne, notre scénario s'est d'anticipé trois baisses du côté de la Banque Centrale Américaine.
12:43 Mais il est vrai que la situation en Europe et aux Etats-Unis est très différente, et c'est vrai que la croissance est beaucoup plus forte aux Etats-Unis.
12:49 La question se pose beaucoup plus aux Etats-Unis qu'en Europe, mais nous, pour l'instant, on reste sur notre scénario.
12:54 Le luxe de la patience que peut s'accorder la FED, ce n'est pas la même histoire pour la Banque Centrale Européenne.
12:58 Exactement.
12:59 Alors, pour être faire quand même, Jérôme Poel rappelle à chaque fois, il y a le risque de baisser effectivement trop tôt, trop vite, trop fort.
13:07 Mais il y a aussi en face le même risque de baisser trop tard, trop lentement, avec une économie effectivement qui peut-être commencerait à s'essouffler un peu plus sérieusement que ce qu'on observe aujourd'hui.
13:18 Par contre, je pense que la solution est pour moi un peu différente, c'est qu'il y aura pour moi une baisse des taux pour simplement acter effectivement le mouvement de désinflation.
13:31 Et après, on sera directement dans les élections, donc il n'y en aura pas d'autres.
13:35 Ce qui permettra de faire attendre le marché en disant que la situation économique et politique va tellement évoluer que pour l'instant, ça ne justifie pas.
13:47 Par contre, je fais ma baisse des taux et ça ne justifie pas.
13:52 Donc, ça ne changera rien.
13:53 Ce que je veux dire, c'est que faire 25 de baisse, ça...
13:56 C'est un peu ce que dit Bosti qui dit "moi j'en veux une et une pause".
14:01 On en fait une et une pause.
14:03 Moi je suis complètement d'accord avec ça, il y en a une pour clore le débat, il y a voilà, c'est fini.
14:08 Non mais pour installer l'indépendance, vous ne pouvez pas garder le même taux que lorsque vous étiez à 7.
14:13 Mais après, ça ne justifie pas.
14:15 Et en plus, je crois qu'il ne faut pas gaspiller ses munitions parce que si jamais effectivement la situation se détard-il encore avec Trump ou pas, enfin je n'en sais rien, là on pourra vraiment les justifier.
14:25 Donc, pour l'instant, bravo aux banquiers centraux, pilotage aux petits oignons, ils ne gaspillent pas.
14:34 Bravo à eux ou à nous, je n'en sais rien, enfin, il peut être un bravo au collectif aussi.
14:37 Parce qu'en fait, le marché s'est adapté, effectivement, ça fait des mois et des mois qu'on dit "il va y en avoir 7, 6, 5, 4, 3, 2, enfin bon".
14:44 Et puis finalement, le marché tient et il tient bien comme ça sans baisse des taux.
14:50 Donc, on n'a pas besoin de gaspiller pour moi des baisses de taux.
14:53 Et pour rejoindre ce que disait Nicolas sur le graal du taux neutre ou du taux terminal, c'est aussi un argument très fort désormais chez les banquiers centraux, dans l'environnement actuel,
15:04 de dire "cette recherche du taux neutre ou du taux terminal, elle doit se faire à petits pas, très graduellement".
15:11 Oui, on ne sait pas où il est aujourd'hui.
15:12 Voilà.
15:13 Non, non, je pense que, pour ça, plus j'y pense, plus je pense que une, c'est bien, après...
15:18 Donc, il y a ceux qui sont à zéro, ceux qui sont à 3, ceux qui étaient à, je ne sais plus, UBS, combien ils étaient, il y avait peut-être 300 points de base de baisse de taux prévus chez UBS.
15:27 Et puis, ceux qui disent 1 pour le signal, juste pour l'exemple.
15:31 On est capable de le faire.
15:32 C'est plus logique qu'en fin d'année où on anticipait 5, 6, 7 baisses des taux alors que la croissance était bonne.
15:38 Après, la croissance a été quand même révisée à la hausse.
15:40 Elle a été doublée.
15:41 Elle a été doublée.
15:42 Et tous les champs de la récession d'il y a encore 2023 s'attendaient encore à un ralentissement en 2024.
15:48 Et la croissance américaine ne fait que surprendre.
15:51 Regardez, positivement, le consensus de Wall Street, des économistes, fin 2023 pour 2024, c'était 1% de croissance.
15:57 Deux mois après, c'est 2%.
15:58 Exactement.
15:59 C'est ça, doublé en trois mois.
16:00 Kevin, que vous inspire cette conversation autour de...
16:04 Le pugilin.
16:05 Oui, le pugilin, cette conversation entre les marchés et la Fed.
16:08 Et surtout, point très intéressant, c'est que tout ce qui s'est passé quand même sur le repricing du calendrier de baisse de taux,
16:16 à part nous faire discuter autour d'une table avec 4 micros, ça n'a absolument pas défrisé les marchés et notamment les classes d'actifs risquées.
16:24 Absolument.
16:25 J'écoute avec passion, évidemment, ce que je viens d'entendre.
16:29 Je m'entends quasiment avec tout le monde.
16:30 C'est formidable.
16:31 Ça ne changera pas beaucoup.
16:32 La synthèse de tout ça, mais je pense qu'on va s'entendre là-dessus, c'est qu'on ne sait pas, une nouvelle fois.
16:37 Et en réalité, je me demande même si on n'a pas une imbrication finalement avec les banquiers centraux qui veulent ça également.
16:42 C'est-à-dire que n'oublions pas encore une fois que ça fait plusieurs années quasiment maintenant qu'on n'a plus de forward guidance,
16:48 on nous l'a enlevé, et qu'on nous rabâche en plus de cela qu'on sera data-dependent.
16:51 Donc très globalement, vous ajoutez à cela des données en effet macro qui sont sur un fil, vers à moitié plein, vers à moitié vide,
16:57 tous les attermoéments qu'on peut avoir en effet en termes de publication, et on se retrouve en effet autour de cette belle table à discuter justement de 3, de 4, de 1.
17:05 La vérité c'est qu'aujourd'hui on ne le sait pas. J'aurais tendance évidemment à suivre aujourd'hui le consensus, c'est assez facile,
17:11 mais en réalité 2 à 3 me semble assez logique.
17:13 Oui, ce n'est pas juste le consensus, c'est ce que nous a signalé la Fed en décembre dernier.
17:17 Donc c'est le consensus plus le signal envoyé par la Fed.
17:20 Ça s'entend du consensus, ça s'entend aussi vis-à-vis du calendrier également, comme vous le disiez parfaitement,
17:24 qui va obliger fondamentalement à ne pas avoir finalement un déroulé assez net entre novembre et janvier, donc ça c'est très clair.
17:31 Mais le point en effet de tout cela, c'est que ça se fait sans psychodrame, ça c'est assez incroyable.
17:36 On passe d'un marché, le terme de recalibrage que vous employez il est très intéressant, en fait on se recalibre déjà au mois de décembre.
17:41 Déjà au mois de décembre on se recalibre et le marché part à 7, avec beaucoup en effet sûrement d'euphorie, etc.
17:48 Depuis on ne fait que recalibrer les choses, on passe de 7 à 3, 4, ça se fait globalement dans un, non pas une euphorie, je suis relativement peu d'accord avec ça,
17:56 mais dans un climat qui est en tout cas assez optimiste.
17:59 Ça se voit sur les actions, alors évidemment avec la limite que ça oblitère, on parlera sûrement des valorisations tout à l'heure,
18:04 ça se voit également sur le marché obligataire, parce qu'en réalité même si on pointe assez régulièrement,
18:09 et nous tous sûrement au milieu de la table, les taux longs, etc. et qu'on voit évidemment les govises,
18:15 avoir quelques volatilités sur les courbes longues à 7 à 10, ok, mais quand on regarde aujourd'hui les positions corporate que l'on a en portefeuille,
18:22 on a même un écrasement d'esprit des US, ça se passe relativement bien.
18:26 Donc aujourd'hui...
18:29 Et pourquoi, c'est quoi l'explication de ça ? Parce qu'encore une fois, le rallye action de fin d'année était fondé et accompagné par un rallye obligataire puissant,
18:38 fondé sur l'idée justement un peu "Bad news is good news", ou en tout cas, il y aura un atterrissage et donc la Fed va y aller,
18:45 et comme d'habitude, une fois que la Fed a commencé à baisser ses taux, ça peut aller assez vite et assez fort.
18:50 Là c'est plus du tout la même histoire, et pourtant le marché action continue sur sa lancée.
18:54 Alors ça c'est encore... Je suis assez d'accord avec ça, c'est pour ça qu'on peut en venir aux valorisations.
18:58 Je crois malgré tout que le marché garde en ligne de mire le mouvement, c'est-à-dire qu'au-delà de nos hésitations entre 7, 4, 1, etc. baisse de taux,
19:06 le marché garde quand même en tête un mouvement en effet de baisse des taux à venir.
19:09 Donc de ce point de vue-là, on n'est pas encore dans l'extinction à considérer qu'il n'y aura pas de baisse de taux.
19:13 Si on parle de cela, on a un autre scénario, on se retrouve dans un mois et a priori la situation n'est pas...
19:17 Passer de 7 à 3, c'est une chose, passer de 3 à 0, c'est autre chose.
19:22 Je le pense, notamment, alors tout dépend quel est le lief qui a fait courir de ce point de vue-là,
19:25 c'est-à-dire que si c'est l'inflation qui malheureusement pose problème et qu'on ne peut pas baisser les taux du fait de l'inflation,
19:30 ça sera une problématique qui sera toute autre que si on devait ne pas baisser les taux parce que la croissance s'envole.
19:34 Là encore une fois, on en reparlera.
19:36 Mais le point qui me paraît intéressant, c'est que, reparlant des valorisations, là où peut-être on peut avoir ce débat,
19:42 c'est sur le mouvement qui a été créé justement par la baisse de taux et l'attente, outre l'amplitude.
19:46 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, certes, on peut considérer qu'il y a de très bons résultats, c'est tout à fait le cas,
19:51 mais malgré tout, on a quand même des hausses moyennes de valorisation, on peut les retraiter d'ailleurs de la tech,
19:56 on peut regarder S&P 500, 5 ou 495, peu importe, on est quand même en haut de fourchette de valorisation.
20:02 Je l'entends malgré tout, à mon avis, justement, comme un mouvement d'achat des baisses de taux.
20:06 D'accord. C'est plutôt un mouvement de re-rating, de re-valorisation ?
20:10 Absolument, ce qui peut devenir dangereux à un certain moment, justement.
20:12 En tout cas, qui peut trouver une limite, oui.
20:14 Oui, non, mais dangereux, on peut, toujours des dangers sur les marchés, c'est un univers de danger.
20:20 Oui, commentaire ?
20:22 Juste pour mitiger votre propos, si je regarde les petites et moyennes capitalisations,
20:27 boursières, par exemple en Europe ou même aux États-Unis,
20:31 qui avaient connu un mouvement d'appréciation en fin d'année, corrélé à la baisse des taux,
20:36 c'est quand même pas mal revenu, et l'appréciation globale des marchés actions,
20:41 elle se fait pas sur les petites et moyennes capitalisations.
20:43 Donc, ce sont les grandes compagnies, et certaines même, qui sont riches de cash,
20:47 qui bénéficient plutôt de taux élevés, qui aujourd'hui, performent très bien.
20:51 Donc, je ne pense pas que le rallye boursier soit fortement et uniquement impacté
20:57 par des adaptations de politiques monétaires, parce qu'elles ont même été complètement révisées.
21:01 C'est aussi, il y a une autre dynamique qui est liée à des résultats.
21:04 Et par rapport aux petites et moyennes capitalisations, qui sont aujourd'hui plutôt pas chères,
21:10 je ne sais pas si on sera d'accord au tout, mais elles ne sont pas chères.
21:13 C'est un peu la tarte à la crème, quand est-ce qu'on va investir là-dedans ?
21:15 On en parle depuis des années.
21:16 Mais ça paraît compliqué de vraiment réinvestir là-dedans si on n'a pas ces perspectives plus claires de baisse de taux.
21:24 Et là, on voit bien que les investisseurs ne sont pas revenus là-dessus.
21:26 Donc, ils n'achètent pas complètement ce discours-là.
21:28 Et sur la valorisation, pour revenir du côté obligataire,
21:32 pour moi, ce qui est flagrant par rapport à ce que vous avez dit,
21:35 évidemment, je souscris au marché du crédit.
21:37 Nous, quand on était très long sur le crédit depuis longtemps.
21:40 Mais aujourd'hui, les investisseurs aux États-Unis et en Europe,
21:43 ils ne raisonnent plus en spread, ils raisonnent en yield.
21:45 Ah oui ? En absolu ?
21:47 Ah oui, ils raisonnent en absolu.
21:48 Parce que le taux absolu, on est sorti tellement d'une décennie perdue en Europe pour le monde obligataire,
21:54 on est revenu à des taux intéressants.
21:56 Et beaucoup d'investisseurs ont raisonné en yield, y compris aux États-Unis.
22:01 Et ce yield, il est intéressant, et donc, ça a amené quand même à une dynamique,
22:07 et aussi des dynamiques techniques, très favorables pour l'investissement obligataire, y compris crédit.
22:11 Je ferais remarquer que la prime de risque d'action aux États-Unis,
22:13 elle est peut-être nulle, voire négative, par rapport à un niveau de taux, effectivement,
22:16 qui est très différent de celui qu'on avait il y a quelques années.
22:21 Voilà, mais c'est vrai que même sur les grandes capitalisations,
22:23 il est évident qu'il y a des entiations de baisse de taux.
22:25 Mais ce que je veux quand même dire, c'est qu'on voit bien que dans la structure de marché, il n'y a pas que ça.
22:28 Entièrement. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'approche, elle est duale.
22:30 Et en effet, il y a les deux. Encore une fois, moi, j'aurais insisté sur notamment les bénéfices.
22:34 C'est-à-dire, encore une fois, quand on parle de valorisation, où est-ce qu'on la regarde ?
22:37 En effet, les bénéfices en tirent une partie, et les baisses de taux n'en tirent qu'une autre partie, c'est très clair.
22:43 Sur les petites et moyennes capitalisations, c'est un tout autre débat.
22:46 Je pense qu'il y a une envie qui est très importante de repasser à l'humeur.
22:51 Ce qui nous manque, c'est très clairement le flux.
22:53 De ce point de vue-là, j'ai peine à le sentir, parce que nous-mêmes sommes pris un peu dans cette trappe "small limit cap".
22:59 J'ai peine à sentir, justement, cet effet de flux plein aujourd'hui.
23:02 Comment est-ce que le flux, justement, empêche ce redécollage ?
23:05 Parce qu'en effet, en termes de valorisation, je suis assez d'accord avec vous, nous ne voyons que ça au milieu de la carte.
23:10 Oui, oui, c'est ça. Il manque encore la case flux à cocher, et donc la case baisse de taux.
23:16 J'ai l'impression que c'est une classe d'actifs qui est très corrélée, quand même, à ces anticipations.
23:20 Mais sur ces classes d'actifs, on est quand même passé pour partie aussi sur des récessions bénéficiaires il y a quelque temps.
23:25 N'oublions pas. Ce qui était moins le cas, typiquement, sur les large, je ne cite pas les méga, évidemment, mais sur les large cap.
23:30 Donc, on peut trouver sûrement un équilibre ici.
23:33 Eric ?
23:34 Moi, je veux juste dire que, en fait, par rapport aux fins d'année, on s'interrogeait beaucoup sur les résultats, quand même,
23:39 de quel type de résultats on avait. On a été rassuré, en fait, par les bons résultats qu'on a eus en début d'année.
23:46 Ce qui nous a fait dire qu'on avait bien fait de monter, point. Et donc, maintenant, on attend la prochaine étape.
23:52 Donc, pendant quelques mois, quelques semaines, on va intergiverser autour de la table, une baisse de taux, point.
23:57 Et après, on attendra les prochains résultats parce qu'on n'a qu'une visibilité, en fait. Le problème, il est là.
24:03 Et si on prend l'exemple des 7 magnifiques ?
24:05 Ils ont explosé, quand même. C'est des résultats, c'est des 100%, 200% de progression des IPS sur un an, pour certaines d'entre elles.
24:16 Donc, c'est haut d'arrivée.
24:18 Oui, oui, oui. Pour ce groupe-là, effectivement.
24:21 Je ne parlais même pas de ces groupes-là, mais sur d'autres, globalement.
24:25 Plus globalement, on a été quand même globalement rassuré, quand même.
24:29 Donc, mise à niveau. Et puis, maintenant, on va intergiverser sur la baisse des taux.
24:34 Mais je crains qu'on fasse du sur place parce qu'on n'aura pas plus de réponse.
24:38 Puisque ça ne change rien. De toute façon, on est tous d'accord qu'on va en avoir une, point. Et what else ?
24:44 Et Small & Mid, alors ? C'est l'opportunité de 2024 ?
24:46 Non, mais c'est mort.
24:48 C'est mort ?
24:49 Oui, oui. Parce qu'il n'y a pas de flux, c'est tout.
24:51 Oui, mais enfin, c'est mort aujourd'hui.
24:53 Oui, mais d'accord. Mais aujourd'hui, on raisonne à très court terme, au moins.
24:59 Vous n'allez pas rester dans des mille des Small. Ça peut durer combien de temps ?
25:05 Pendant ce temps-là, vous avez Nvidia qui prend 2% par jour. Donc, on ne peut pas vous permettre de...
25:09 Je pense qu'il faut y aller. On y est allé. On en avait déjà parlé en fin d'année.
25:13 Il faut préparer à mettre des touches quand même dans ce segment-là.
25:17 Non, pas spécialement.
25:19 Depuis un mois, c'est fini. On a arrêté. On en avait déjà parlé. Parce que ça ne sert à rien d'aller contre le marché.
25:25 Le marché, on ne veut pas.
25:26 Et le catalyseur, c'est quoi ? La baisse de taux, alors ? S'il n'y en a qu'une ?
25:29 S'il n'y en a qu'une, ça sera ça, oui. Mais si vous avez une baisse de taux, ça sera davantage derrière l'euphorie.
25:34 Enfin, ça sera une vision de marché. Là, on n'en est juste... On ne sait pas où on sera dans un mois ou deux. C'est tout.
25:41 À part que l'intelligence artificielle va nous faire encore 50-60% de croissance des profits, le reste, on ne sait pas très bien où on va.
25:51 C'est pour ça que je pensais qu'enclencher une baisse des taux nous donne un horizon.
25:58 A partir de là, au pire, on stagne un peu. Au mieux, on enclenche des baisses de taux.
26:04 Et ça vous donne un horizon financier. Et là, vous pouvez vous permettre de faire des milliers de small.
26:09 Mais ça veut dire quand même que le marché n'achète pas totalement cette histoire de croissance américaine, voire de réaccélération de la croissance américaine.
26:15 C'est pourtant... Enfin, on va sortir encore un premier trimestre aux États-Unis. Le calcul du PIB au T1 est toujours compliqué, avec des effets de saisonnalité importants.
26:23 Mais je regardais le GDP d'Atlanta. On est encore à plus de 2 sur le premier trimestre.
26:28 Ça justifie...
26:29 Pour moi, la cohérence aurait été de voir des parties un peu plus cycliques du marché revenir sur le devant de la scène à la faveur d'une croissance qui, non seulement, n'atterrit pas, mais se maintient à un niveau encore assez élevé en termes de croissance nominale aux États-Unis.
26:45 Sauf qu'on n'est pas tous d'accord sur la croissance.
26:47 Et voilà.
26:48 On revient à la case départ. Quand vous n'avez pas de visibilité, ça ne sert à rien d'aller laisser de l'argent sur des valeurs, même si elles sont superbes.
26:54 Et ça me fait mal de dire ça, parce que j'aime bien ce segment-là, mais ça ne sert à rien.
27:00 BCE, donc. Qu'est-ce qui différencie l'enjeu pour la BCE de l'enjeu pour la Réserve fédérale américaine aujourd'hui, Nicolas ?
27:11 Alors, pour les fans de politique monétaire dont je fais partie, qui ne sont pas forcément super nombreux, je crois que la grande question de 2024, la vraie question, c'est celle du découpling, du découplage.
27:22 C'est-à-dire que la politique monétaire européenne classiquement suit celle de la Fed.
27:28 Ils ont monté les taux à la suite de la Fed avec un peu de retard. Ils sont maintenant tous à un niveau un peu plafond.
27:35 Et la question, c'est celle du découplage.
27:37 C'est-à-dire que, est-ce qu'on peut imaginer à un moment donné que la BCE puisse baisser les taux de façon même plus importante que la politique monétaire américaine ?
27:47 Et il y a beaucoup de raisons. L'inflation qui reflue fortement, une croissance qui est plus faible, mais d'un autre côté, un potentiel de croissance qui est quand même beaucoup plus faible en Europe.
27:57 Et l'autre point aussi qui me semble très important, c'est la dynamique fiscale qui est assez incertaine aux États-Unis, qui dépendra évidemment du nouveau président et de la nouvelle administration.
28:06 Mais ce qu'on entend de Trump, s'il y a des potentielles nouvelles baisses d'impôts, il faudra comparer ça à ce qui se passe du côté de la politique budgétaire européenne,
28:17 qui est plutôt dans un territoire légèrement restrictif.
28:21 Légèrement restrictif ? À 5% de déficit en France ?
28:25 Oui, mais ils sont... Ils essaient quand même de réduire...
28:29 Enfin, oui, ceux qui sont restrictifs le sont toujours, ceux qui sont moins restrictifs continuent d'être moins restrictifs.
28:35 Il n'y a pas d'addition de stimulus.
28:38 D'accord. Il n'y a pas d'impulsion supplémentaire.
28:40 Il n'y a pas d'impulsion supplémentaire sur le déficit.
28:42 C'est une conséquence.
28:43 Par contre, et ça c'est vrai, c'est un point d'économiste, à même niveau de déficit, compte tenu de l'inflation plus faible et compte tenu du fait que les aides qu'on a retirées maintenant, il n'y en a plus besoin,
28:56 il y a quand même finalement, même un peu, ça aide quand même une partie des ménages.
29:00 Mais quand je parle de découplage, le découplage il peut avoir lieu, c'est la Banque Centrale Européenne, nous on est aussi sur trois baisses et une baisse par trimestre,
29:07 et je pense que c'est du côté de la Banque Centrale Européenne, c'est du côté même des taux obligataires européens, si on avait une surprise, où elle pourrait avoir lieu.
29:15 Et c'est vrai que d'un point de vue valorisation pour l'investisseur obligataire, je pense que sur le plus moyen terme, les obligations européennes, elles sont attractives,
29:23 parce qu'on est dans un monde quand même où la croissance européenne, elle est super faible, le potentiel de croissance européenne est super faible,
29:31 on va se retrouver avec une inflation proche des 2%, ça ne sera pas justifiable, ça ne sera pas justifiable de maintenir des taux de Banque Centrale à 4%.
29:38 Et donc quitte à prendre de la duration, vous pourriez faire la preuve en Europe, sur les souverains européens, plutôt qu'aux Etats-Unis ?
29:43 Je pense clairement, je pense que les investisseurs sont revenus, on voit aussi quand même des flux massifs sur l'obligataire aussi en ce début d'année,
29:50 l'investisseur obligataire est revenu, c'était un grand thème qu'on avait lancé il y a un an, ça est venu avec du temps, mais ils sont revenus au dernier trimestre, au premier trimestre,
29:57 et le niveau, je parlais de yield au total, ça reste attractif, regardez la dette italienne, regardez la dette italienne, les investisseurs, ils avaient du cash et ils avaient des equities,
30:08 ils peuvent revenir sur cette dette italienne, si en plus on pense que la Banque Centrale Européenne, il a trajectoire de baisser les taux et que ça va bien,
30:16 et bien il y a des flux structurels qui peuvent revenir, et donc moi je crois que oui c'est plus rassurant que du côté de la Banque Centrale Américaine,
30:25 où la croissance est très forte, où il y a une grande incertitude fiscale, une grande incertitude politique, et donc ce découplage, c'est un peu la question pour moi de 2024.
30:32 Bon, je rappelle que quand même l'histoire nous a montré que la BCE pouvait tout à fait se découpler de la FED, puisqu'ils ont monté les taux en 2008, juillet, et qu'ils les ont montés en juillet 2011.
30:41 Non mais je suis d'accord, mais ce que je veux dire c'est qu'on me dit toujours "non non mais c'est impossible, la BCE est une...".
30:46 Bon, quand il s'agissait de monter les taux en 2008 et 2011, donc c'est asymétrique, on est d'accord.
30:51 J'ai quand même entendu Christine Lagarde il y a 15 jours rappeler effectivement, alors elle ne l'a pas dit comme ça, mais rien dans le mandat de la BCE ne disait qu'il fallait être dépendant des mouvements des autres banques centrales,
31:00 elle a explicitement réaffirmé que les mouvements de politique monétaire de la BCE étaient totalement indépendants des mouvements des autres banques centrales.
31:09 Non mais ça va mieux en le disant et en le rappelant quand même à un moment où la question se pose.
31:13 Est-ce qu'elle aura le courage de le faire ? Parce qu'il y a urgence quand même.
31:16 Moi je pense par contre que effectivement...
31:19 Courage ? Je ne sais pas si c'est une question de courage vis-à-vis de la FED, je crois que pour l'instant ils sont vraiment collés sur la lecture des salaires, que c'est très compliqué pour eux,
31:27 et qu'il y a un vrai débat qui peut s'entendre sur la question d'une inflation salariale trop collante en zone euro pour des questions de rigidité, etc.
31:37 Ça c'est le cœur du cœur du cœur de leur mandat, donc je veux dire, ce n'est pas la FED qui les omnubile non plus au quotidien.
31:43 Mais pour l'instant les chiffres donnent à Mme Lagarde raison de pouvoir baisser,
31:48 puisque les négociations salariales du T4 par rapport au T3, bon on va dans le bon sens,
31:53 elle attend celle du premier trimestre, après elle aura toutes les raisons pour acter,
31:59 alors elle a moins un mandat de croissance, on est d'accord, mais...
32:03 - Différent, parce qu'il y a la dynamique et puis il y a le niveau, les salaires, ben oui, mais à 4,5 de salaire,
32:08 avec le peu de productivité qu'on a, pour eux je ne suis pas sûr que ça colle avec l'idée de...
32:14 - Je pense qu'il y a quand même une urgence au niveau macro, la croissance et puis des conditions financières en fait.
32:21 Moi je sais qu'autant il n'y a pas d'urgence aux Etats-Unis, autant je pense qu'il y a une urgence en Europe, parce que...
32:27 - La croissance il n'y en a pas, mais il n'y en a pas moins non plus, je veux dire, il n'y en a pas quoi.
32:32 - En Europe ? - Oui, mais il n'y en a pas moins non plus que la médiocrité habituelle, quoi.
32:37 - Ben oui, mais avec la médiocrité habituelle vous aviez des taux négatifs, là...
32:41 - Mais ce que je veux dire c'est qu'il n'y a pas d'effondrement de la croissance.
32:44 - Ben non, mais à un moment donné, pour supporter la dette, il va bien falloir ou vous baisser le coût de la dette,
32:50 ou vous faites davantage de croissance, ou alors vous faites défaut.
32:53 - Vous avez la réponse de la baissée, hein. - Ou alors vous faites une guerre.
32:55 - Mesdames, Messieurs les gouvernants, débrouillez-vous, faites des réformes.
32:58 - Oui, mais enfin... - Ah ben... - Oui, ben ça c'est... Ok.
33:01 - Non, non, je pense qu'il y a... - Je ne sais pas s'il y a un niveau d'urgence sur la croissance économique
33:07 qui pousserait, pour la baisser en tout cas...
33:10 - Ben quand vous êtes une petite PME ou une petite société, pour vous faire refinancer c'est compliqué.
33:18 - Ouais ? - Parce que là, tant que c'est du L'Oréal, Saint-Gobain, ça va,
33:22 mais en dessous, l'économie c'est un peu compliqué en ce moment.
33:26 Donc là, encore une fois, si vous commencez à baisser votre taux, les banques vous suivent.
33:33 C'est-à-dire qu'en fait vous avez une... - Ah oui, la production de crédit repart.
33:37 - C'est une vision qu'il faut avoir. - Oui, oui.
33:38 - C'est-à-dire que là on dit, ben oui, on est encore en train de disserter.
33:41 Est-ce qu'elle va baisser, pas baisser ? Ça ne va pas.
33:43 On baisse et puis on voit, et ça vous donne de la visibilité.
33:47 L'économie c'est ça, c'est la visibilité, point. Le reste...
33:50 - Bon, ben à propos de visibilité, comment on... sur les marchés, comment on s'organise, Kevin ?
33:55 En fait, la question c'est comment on gère le risque de concentration ?
34:00 Eric le disait très bien tout à l'heure, je veux dire, avec Nvidia qui prend encore 2% tous les jours,
34:06 et le reste du marché qui fait rien, comment on a envie d'être positionné ?
34:12 On ne peut pas être complètement absent, j'imagine, de l'histoire de croissance américaine,
34:17 et donc de l'innovation, et donc de la tech américaine.
34:20 J'imagine qu'il faut forcément en avoir. - Absolument.
34:23 Qu'est-ce qu'on a envie de mettre en face ?
34:25 Tout dépend de votre mandat. Je pense qu'on a une vraie différenciation ensemble.
34:29 Dans les mandats, enfin dans la gestion privée qu'on va avoir, on n'a pas les mêmes difficultés que les vôtres, sûrement.
34:34 C'est-à-dire qu'on n'a pas de benchmark, et on porte des positions small limit depuis trop longtemps, sûrement,
34:38 et on continue d'en porter, et on continue d'en rentrer.
34:41 Donc typiquement, on continue toujours cet emblème de diversification
34:44 parce qu'on est des piqueurs sur la partie action, et donc on va continuer de ce point de vue-là.
34:48 Mais on n'a pas la même problématique, on s'entend bien là-dessus.
34:51 Donc ça, c'est vraiment l'élément qui m'intéresse.
34:53 Pourquoi est-ce qu'on peut se permettre cette diversification ?
34:55 Parce qu'on a une vue qui est un peu plus longue, parce que nos clients nous font confiance,
34:58 parce qu'ils ont un peu plus de temps sûrement qu'en gestion collective.
35:03 Le point, quand on achète de l'action aujourd'hui, on a deux hypothèses à mon avis sous les pieds.
35:07 Si on voulait synthétiser les choses, soit on achète de la progression de ratio,
35:11 soit on achète globalement une progression des BPA.
35:14 Je synthétise sur ces ratios-là.
35:17 Fondamentalement, aujourd'hui, ce qui nous pousse à nous diversifier, à ne pas trop être concentré,
35:22 c'est qu'encore une fois, regardant justement, si on sort encore une fois le trait méga ou ces valeurs-là,
35:28 ce qui nous amène encore une fois à aller voir ailleurs,
35:30 c'est qu'il y a des valorisations qui nous intéressent justement sur d'autres pans,
35:34 qui ne portent pas aujourd'hui.
35:35 Small et mid, en effet, nous intéressent.
35:37 On a encore des valeurs qui sont beaucoup moins alentes en termes de hausse, certes,
35:42 mais qui ont des perspectives de croissance qui sont très importantes,
35:44 même sur des segments tech, d'ailleurs, auxquels on ne pense pas,
35:46 des plus "petites", entre guillemets, que l'on aime beaucoup.
35:48 Et puis la diversification, évidemment, pour nous, encore une fois, en gestion privée, c'est encore différent.
35:52 Ça passe également, comme on le disait, par du crédit.
35:55 Aujourd'hui, typiquement, la vraie question qu'on a posée à nos clients lors de la dernière conférence,
35:59 c'est "est-ce qu'on est sur un retour du 70/40 ?"
36:01 C'est la question qu'on peut poser, j'ai l'impression, tous les 15 ans.
36:04 On n'est pas originaux là-dessus du tout, à vrai dire.
36:07 Mais force est de constater que croissance, inflation,
36:10 ce sont les deux déterminants historiques de la corrélation.
36:13 On a eu une vraie difficulté ces deux dernières années.
36:16 On a été touché, évidemment, par cela.
36:18 Les "balance portfolios" étaient, non pas catastrophiques, mais étaient très complexes à justifier.
36:23 Oui, avec des corrélations très mouvantes.
36:25 Exactement. Le principal point de cette corrélation, c'est sûrement que l'inflation
36:28 est rentrée dans une "volatilité" de perception qui était extrêmement forte.
36:34 Or, aujourd'hui, si on suit le point qu'on avait depuis le début,
36:38 on a malgré tout une normalisation inflationniste.
36:40 Et les données à haute fréquence, elles plaident justement également
36:43 pour passer le pivot monétaire, qu'on ait justement un abaissement de cette sensibilité.
36:47 Et donc, potentiellement, on peut l'espérer un retour du 70-40.
36:50 Rappelons-le, un portfolio d'ol, certes, mais 70-40,
36:54 2015-2020, retraité de la volatilité, on fait la même performance qu'un "Messi Award".
36:59 Retraité de la volatilité.
37:00 Oui, bien sûr, d'accord.
37:02 Le vrai découplage, il se fait en 2020.
37:04 Après, on voit encore, le début 24 est assez parlant.
37:08 Je pense qu'on a perdu de l'argent sur des indices agrégés obligataires,
37:12 alors qu'on a continué d'en gagner, effectivement, largement sur les actions.
37:16 Oui, absolument.
37:19 Donc, diversification, crédit, small cap...
37:24 Continuent, en réalité, les convictions de long terme.
37:26 Je conclue là-dessus. C'est simplement se dire, aujourd'hui,
37:29 les dossiers de qualité qu'on appréciait par le passé,
37:32 ils n'ont pas changé du tout autour, en termes de croissance des BPA à 5 ans.
37:35 Se détacher un peu de la première baisse de taux, quand, combien, etc.
37:39 Oui, parce qu'encore une fois, on ne sait pas.
37:42 Donc, encore une fois, aujourd'hui, on préfère présenter des dossiers à nos clients
37:45 que de la macro, très concrètement.
37:47 Sur le crédit, comment vous évaluez la situation à ce stade ?
37:49 On le disait, les spreads tiennent très très bien,
37:52 se sont même peut-être encore resserrés.
37:55 On n'est plus, évidemment, dans les points d'entrée, j'imagine,
37:58 il y a quelques mois en arrière.
38:00 Donc, ceux qui ont verrouillé du rendement, très bien.
38:03 On est dans une stratégie "buy and hold".
38:06 Est-ce qu'il est encore temps de jouer ce genre de stratégie ?
38:08 Ou est-ce qu'il faut une approche différente, aujourd'hui, sur le crédit ?
38:11 Évidemment, les spreads, si on regarde en spreads, c'est vachement resserré.
38:15 Donc, ça, c'est indubitable.
38:18 Il y a encore des poches, quand même, qui sont attractives,
38:21 notamment les obligations financières.
38:23 Certaines spécifiques obligations financières
38:26 sont quand même un peu plus attractives que les non financières
38:28 sur le marché de bonne qualité européen.
38:30 Le marché de bonne qualité de crédit américain,
38:33 ça, c'est ultra méga cher.
38:35 Et le marché à haut rendement, oui, il est cher aux États-Unis.
38:39 En Europe, un peu meilleur marché.
38:41 Mais, par contre, on est sur un marché
38:43 dont les dynamiques et les techniques sont super favorables,
38:46 notamment en Europe,
38:48 puisqu'on a plutôt un univers dont la taille se réduit.
38:53 Puisque la taille avait plutôt eu tendance à augmenter,
38:56 et la taille se réduit parce qu'il y a des émetteurs qui montent
38:58 et qui sortent du marché à haut rendement,
39:00 qui sont des rising stars, et qui sortent.
39:02 Donc, on a un marché qui est plutôt un technique positif.
39:06 C'est un déficit d'offres, d'une certaine manière.
39:09 Oui, oui, une offre réduite.
39:11 Les investisseurs sont toujours friands
39:13 au niveau de taux absolus.
39:15 Donc, quand on est dessus, est-ce qu'on veut sortir ? Non.
39:18 Par contre, est-ce qu'il y a plus de dispersion ?
39:20 Oui, il y a de la dispersion.
39:22 Il y a eu des secteurs qui ont été très chahutés l'année passée,
39:25 comme l'immobilier, le real estate,
39:27 sur les marchés actions, mais aussi sur les marchés obligataires
39:29 à haut rendement.
39:30 Et là, on voit qu'il y a eu quand même pas mal de repricing.
39:33 Il y a eu pas mal d'histoires spécifiques.
39:36 Donc, oui, il y a de la dispersion.
39:37 Et ça, c'est plutôt bien pour la gestion active
39:39 que nous déployons.
39:41 Donc, sur le crédit européen,
39:43 on reste plutôt à l'achat
39:48 s'il y a des opportunités avec le DIP.
39:50 Pour vraiment dire "on vend",
39:54 il faut être dans une autre dynamique.
39:56 C'est-à-dire une dynamique où on a vraiment
39:59 un fort ralentissement de la croissance,
40:02 une augmentation des taux de défaut.
40:03 Il y a une augmentation des taux de défaut, mais...
40:05 Et la croissance nulle, telle qu'on l'observe au global,
40:07 pour la zone euro,
40:08 ce n'est pas un environnement délétère
40:11 pour ces marchés de crédit aujourd'hui ?
40:13 Pour l'instant, non.
40:14 Pour l'instant, non.
40:15 Parce qu'en plus, c'est vrai, on revient à la pointe
40:17 que les gens s'attendent à ces baisses de taux
40:18 de la Banque Centrale Européenne.
40:19 Ah, ben c'est un pout, hein !
40:21 L'investissement obligataire est attractif.
40:23 Et le marché du haut rendement,
40:24 il reste un marché qui est relativement intéressant
40:27 en Europe.
40:28 Aux États-Unis, par contre, c'est vrai,
40:30 le crédit américain, pour un investisseur européen,
40:32 c'est vraiment très cher.
40:34 Avec la couverture en plus.
40:35 C'est vraiment... Voilà.
40:36 Mais c'est vrai, c'est devenu en spread assez cher.
40:39 Donc, ce n'est pas le moment d'en remettre.
40:41 Mais si on en en a, je pense qu'il faut le garder.
40:43 Ça se garde, bien sûr.
40:44 Par contre, est-ce qu'on peut diversifier
40:45 sur des produits qui sont un peu plus actifs ?
40:48 Nous, on a des produits qui sont du long short,
40:50 qui font de la gestion un peu décorrélée.
40:51 Ça, c'est un environnement...
40:52 Oui, je comprends.
40:53 ... qui va être plus intéressant pour nous.
40:54 Gestion plus active.
40:55 Parce qu'on a un coût-de-sain de liquidité qui est élevé.
40:56 On a du 4% maintenant au niveau de liquidité.
40:59 Et si on rajoute un peu d'alpha avec de la dispersion,
41:01 là, on a un setup, on a un environnement,
41:03 un écosystème qui va être favorable à ce type de stratégie.
41:07 Qui avait été très...
41:08 Beaucoup de succès dans les années passées.
41:10 Les dernières années, un peu moins.
41:11 Et là, je pense que c'est une bonne façon
41:13 de re-rentrer dans le marché du crédit.
41:15 Toujours pas d'obligation.
41:16 Oui.
41:17 Parce qu'il y a trop de risques pour moi.
41:19 Et puis, avec mon 4% monétaire, je suis très bien.
41:21 C'est pour ça que je...
41:23 Une baisse des taux, ça me permettrait de me bouger
41:26 et d'aller trouver autre chose.
41:27 Donc, mon cash en monétaire,
41:29 il reste en stock picking et actions.
41:31 Par contre, là, depuis un mois ou deux,
41:33 j'ai de quoi travailler.
41:34 C'est bien.
41:35 C'est quoi les nouvelles idées, alors ?
41:36 Sur les grosses, vous avez une vol qui est impressionnante.
41:40 On parlait d'assaut aviation.
41:42 194 hier.
41:44 Moins de 180 aujourd'hui.
41:47 Par contre, ce que je faisais,
41:49 c'est ce que je faisais sur les "mini" et "small".
41:51 Ça, ça a disparu.
41:52 Maintenant, je le fais sur les grosses
41:53 pour éviter le manque de liquidité
41:56 et surtout le changement.
41:58 On voit des réactions de marché encore.
42:00 Là, c'était la phase des publications.
42:01 Mais il y a eu quand même des réactions de marché.
42:04 Alors, je parle en spécifique.
42:05 Peut-être qu'au global, les stratégistes me diront
42:07 que l'amplitude du price action était très faible
42:10 ou j'en sais rien.
42:11 Mais sur certaines valeurs, on a tous en tête...
42:13 On a gagné 6-7% de jour.
42:14 Oui, oui.
42:15 C'est deux ans de monétaire.
42:16 L'amplitude moyenne, le price action était plus important.
42:18 D'accord.
42:19 J'ai donné US en tête.
42:20 Mon intuition n'était pas très bonne.
42:22 Et notamment à la baisse.
42:23 Et à la baisse, notamment.
42:24 Les déceptions ont quasiment doublé
42:27 sur les amplitudes.
42:29 Mais ça montre l'idée que le marché est bien priceé.
42:31 En tout cas, priceé pour la perfection de Jean Sein,
42:33 mais pour de bonnes choses.
42:35 Absolument.
42:36 Juste un mot peut-être pour sortir de nos marchés.
42:40 Est-ce que la sphère émergente présente des intérêts
42:42 pour vous aujourd'hui ?
42:44 En gestion privée, Kevin, est-ce qu'il y a de l'appétit
42:47 de la part des clients pour la sphère émergente ?
42:51 Aujourd'hui, plus que d'habitude, ou pas forcément ?
42:54 Oui, il y en a.
42:56 Il y a de l'appétit.
42:57 Il y a de l'appétit de la part de nos clients aussi
42:59 dans le questionnement, en réalité.
43:00 Mais la sphère émergente pose un problème,
43:02 c'est que parler d'émergence, c'est parler de beaucoup d'hétérogénéité.
43:05 Donc là encore, il faut choisir ses combats.
43:07 Aujourd'hui, le point sur les émergents,
43:09 de notre point de vue, pardon,
43:11 risque d'être redondant, c'est une question de flux.
43:13 Et donc, on a tendance, quand on veut faire des émergents,
43:15 à suivre les flux, très malheureusement,
43:17 parce qu'on n'a pas envie, justement, de se prendre un pied dans le tapis.
43:19 Et donc, très concrètement, Inde, Vietnam,
43:21 si on doit rester en Asie,
43:23 restent, entre guillemets, ceux que l'on regarde le plus.
43:26 Je m'arrêterais quasiment là.
43:29 Aujourd'hui, le conseil que l'on conserve
43:33 au sein de nos portefeuilles, c'est celui d'être à l'écart.
43:35 Aujourd'hui, on a moins de visibilité de notre côté
43:37 en termes de macro, notamment.
43:39 Et donc, de ce point de vue-là, très majoritairement,
43:41 les émergents ne sont pas en portefeuille.
43:43 Autant je garde mes small and mid,
43:44 autant je les garde.
43:45 - Oui, c'est déjà une bonne source de diversification, effectivement.
43:48 Sur la partie obligataire, taux crédit,
43:50 les émergents présentent de l'intérêt, aujourd'hui, Nicolas ?
43:53 - C'est devenu assez cher, donc on n'est pas spécialement...
43:56 Par contre, c'est vrai que sur les actions,
43:58 le monde émergent, on reste très prudent sur la Chine,
44:01 malgré le rebond, structurellement, on pense que ça reste...
44:03 - C'est un peu la question sous-jacente, quand on parle des émergents.
44:05 - Par contre, nous, on est en train de travailler sur des fonds,
44:09 des stratégies d'actions émergentes hors Chine.
44:12 Et là, il y a pas mal d'intérêts, et ça ouvre quand même des belles perspectives,
44:14 c'est diversifiant.
44:15 - Et bien, j'aurais été contraignant jusqu'au bout, hein,
44:17 parce que moi, je suis revenu sur la Chine.
44:18 - Ah si, vous êtes revenu sur la Chine ?
44:19 - Bah oui, depuis un mois, déjà.
44:20 - Ah oui, d'accord, pardon.
44:21 - On a déjà parlé de la dernière année.
44:22 - Tant pour moi, Eric.
44:23 - Non, non, mais...
44:24 - J'ai oublié.
44:25 - Non, non, non, mais...
44:26 - Non, mais oui.
44:27 - Non, non, pourquoi ?
44:28 - Mais c'est bien, ça a pris 10% d'un mois.
44:29 - Oui, bah...
44:30 Oui, enfin, oui, mais...
44:31 - Mais vous gardez ou pas ?
44:32 - Ah oui, je garde encore.
44:33 - D'accord.
44:34 - Oui.
44:35 Alors, pourquoi ?
44:36 Parce que, d'abord, tout le monde est parti,
44:37 donc c'est déjà une bonne raison.
44:38 Non, non, simplement parce que je pense que les politiques chinois
44:42 ne peuvent pas se permettre d'avoir un marché financier...
44:45 - Qui se crache, ou qui continue de se cracher.
44:47 - ... qui est au plus bas, sachant que l'épargne chinoise
44:50 a été rincée avec le marché immobilier,
44:52 et que s'il veut faire repartir son économie,
44:54 il faut d'abord...
44:55 - C'est une dive qui ne peut pas sauter, quoi.
44:57 - Voilà.
44:58 Et comme ils ont annoncé qu'ils allaient manipuler eux-mêmes le marché,
45:00 donc je profite de leur manipulation de marché.
45:03 - Je leur rends hommage, je crois que c'était Société Générale,
45:06 ils montraient, parce que le patron du Watchdog,
45:09 l'autorité des marchés financiers chinois, a été viré en fin d'année dernière,
45:12 et ils montraient que chaque fois que le patron de l'autorité des marchés financiers
45:16 avait été remercié, le marché prenait 25% derrière.
45:20 - Ah bon, il nous reste 15, alors.
45:21 - Oui, ben voilà, c'est un peu l'idée.
45:23 - Mais c'est juste pour... stratégie.
45:26 - Oui, diversification, tactique, etc.
45:28 - Ils doivent considérer la Chine comme un émergent.
45:30 - En tout cas, on la considère à part dans les émergents, aujourd'hui.
45:33 Je crois que c'est une classe d'actifs à part entière, la Chine, désormais.
45:36 - Effectivement.
45:37 - Merci beaucoup, messieurs.
45:38 Merci pour votre éclairage et votre participation à Planète Marché ce soir.
45:41 Kevin Lenoir, qui était avec nous, directeur associé chez Avantgarde, Family Office.
45:44 Eric Venette, directeur de la gestion de Montbleu Finance.
45:47 Et Nicolas Forest, directeur des investissements de Candriam.
45:50 [Musique]
46:00 - Le dernier quart d'heure de Smart Bourse, c'est le quart d'heure thématique.
46:03 Le thème ce soir, c'est celui des perspectives pour l'industrie, de l'investissement et de la gestion d'actifs.
46:09 Et quels vont être les grands facteurs et les grandes tendances structurantes pour cette industrie en 2024 et au-delà.
46:16 C'est un exercice de réflexion prospective auquel se livrent chaque année les équipes du groupe Mercer.
46:21 Le résumé de la pensée Mercer pour 2024, c'est l'âge de l'agilité.
46:26 Et c'est Boutros Thierry qui est à mes côtés pour en parler, directeur des investissements de Mercer France.
46:30 Bonjour Boutros.
46:31 - Bonjour.
46:32 - Merci beaucoup d'être avec nous.
46:33 Vous allez nous expliquer effectivement ce qu'il y a derrière et ce qu'il y a à comprendre derrière cette notion d'agilité que vous mettez en avant
46:43 comme étant le grand thème d'avenir à partir de cette année 2024.
46:47 Un mot quand même du contexte dans lequel on évolue après 4 ans quasiment jour pour jour de chocs multiples, de polychrises
46:56 comme les appellent les spécialistes, pandémie, guerre, des réponses de politiques publiques qui ont été incroyables,
47:04 qu'on ne pouvait pas imaginer avant qu'elles aient été mises en place.
47:08 La question était de savoir est-ce que l'environnement global, macro, financier allait pouvoir revenir à la normalité qui précédait.
47:17 La réponse est désormais assez affirmative Boutros, c'est non.
47:21 - Non oui.
47:22 J'ai eu peur que vous disiez oui.
47:24 - Définitive je voulais dire.
47:27 - Il y aura encore d'autres choses.
47:29 C'est vrai qu'il y a un changement de régime, on s'était vu l'année dernière et c'est très bien qu'on se voit en mars.
47:34 Bien entendu pour parler de perspective, en général c'est plutôt en janvier qu'on fait ce travail là, on l'a fait nous aussi bien entendu.
47:40 Il y avait un consensus extrêmement fort en fin d'année dernière chez tout le monde de dire justement on a changé de régime,
47:47 on est maintenant un peu revenu comme une dizaine d'années en arrière, voire un peu plus avec des taux élevés.
47:53 On voit bien que ce n'est pas aussi simple et on voit bien que le consensus extrêmement fort de baisse des taux qui avait été pricé par un peu tout le monde,
48:01 il commence à être un peu revu, pas à l'inverse.
48:05 - Il est considérablement fragilisé oui.
48:07 - Il est assez fragilisé, j'ai écouté l'échange que vous avez eu juste avant que je vienne ici.
48:13 On voit bien que le marché est en retard, a du mal à anticiper, c'est assez flagrant.
48:19 Tout le monde est pendu à des décisions macro alors qu'il avait été annoncé quand la Fed, la BCE avait parlé des baisses des taux,
48:25 donc il y a eu un effet assez positif.
48:28 Maintenant qu'il y a d'autres craintes qui arrivent, on voit bien que le marché est toujours en train d'attendre et ne sait pas quoi faire.
48:36 Et tout dépendra d'autres critères que simplement la BCE ou la Fed qui ne contrôle pas forcément tout, on va parler de l'inflation.
48:44 Il y a un marché qui a du retard.
48:48 - La question quand même pour des investisseurs de long terme c'est comment se détacher effectivement,
48:54 de la discussion passionnante qu'on a eu précédemment à savoir combien il y aura-t-il de baisse de taux,
48:59 à partir de quand est-ce que la Fed ira avant la BCE ou l'inverse etc.
49:03 Mais comment on se détache quand même de cette conversation permanente sur les marchés
49:07 pour se projeter dans un monde ou un paradigme de marché qui va être différent et qui va nécessiter plus que jamais cette agilité.
49:16 J'aimerais bien qu'on explique ce concept d'agilité et derrière ça comment est-ce que des investisseurs peuvent se projeter aujourd'hui sur le long terme.
49:24 - Bien entendu dans l'infographie qui est montrée, on a différentes façons de répondre à la question que vous venez de poser
49:31 en fonction de l'horizon d'investissement.
49:34 Mais déjà pour prendre un petit peu à plus court terme, en tout cas réexpliquer ce qui s'est passé en 2023,
49:41 on parlait justement d'un changement de régime, remonter des taux, tout va bien, on fait tout comme avant,
49:45 on reprend un cycle qui est assez classique de portage, de diversification entre les actions et les taux,
49:51 on vient d'en parler, ce ne sera pas aussi simple.
49:54 Ce changement de régime, on l'a vu de manière très concrète l'année dernière,
49:57 on a eu une grosse phase avec beaucoup de nos clients de refonte de portefeuille,
50:01 de refonte d'allocations stratégiques où ce nouveau paradigme, certes de taux plus élevés comme il y avait auparavant,
50:08 mais dans un marché qui globalement a complètement changé par rapport aux dernières phases de taux élevés,
50:14 a nécessité de refondre les portefeuilles, se poser les questions d'allocations stratégiques,
50:19 comment on déploie ensuite ces actifs, reposer la question de l'actif versus le passif en termes de gestion,
50:28 en termes d'actifs passifs, tout a été remis en cause.
50:31 Et en 2023, on a participé à beaucoup de refontes de portefeuille,
50:35 il y a eu des alertes aussi chez certains acteurs, il y a eu beaucoup d'alertes et quelques défauts,
50:41 on ne parle pas encore de défauts sur le crédit, mais chez les assureurs, il y a eu des assureurs qui ont eu des problèmes de liquidité.
50:46 Donc ça c'est révélateur du fait qu'il y a eu un changement extrêmement puissant en 2022,
50:51 qui n'avait pas forcément été anticipé et qu'il fallait déjà refondre ces portefeuilles,
50:55 et maintenant on est aujourd'hui en train de les déployer.
50:57 Et on les déploie sur d'autres thématiques, la façon dont on déploie et la façon dont on refond ces portefeuilles,
51:03 c'est justement d'avoir un cap stratégique.
51:06 Là où il y a très peu de certitudes à court terme, et où il est difficile de construire des portefeuilles,
51:13 si on peut construire des portefeuilles, c'est sur les certitudes qu'on a à long terme, sur des horizons assez divers.
51:19 Et c'est là où on déploie, nous, notre réflexion et nos thématiques avec les investisseurs avec lesquels on travaille.
51:25 Ça m'intéresse là, les réflexions de vos clients, parce que j'imagine que refondre des portefeuilles,
51:30 des allocations stratégiques, on ne fait pas ça justement par définition tous les quatre matins ?
51:35 Alors, il y a un travail d'allocation stratégique qui est fait chez tous les gros investisseurs de manière régulière,
51:42 ça c'est tout à fait normal.
51:43 Mais ce travail qu'on a fait l'année dernière sur des données de marché qui étaient totalement différentes,
51:50 a nécessité énormément d'analyses complémentaires,
51:55 il y a eu des effets en termes de changement d'allocation et de façon de déploier les portefeuilles qui étaient énormes.
52:01 La frontière efficiente s'est aplatie avec les taux qui sont augmentés,
52:04 et la façon d'accéder au marché, les rapports de force sur le coût de l'argent ont changé,
52:10 donc il y a énormément de différences par rapport au travail qui était fait déjà les années précédentes.
52:15 Et concrètement, alors, qu'est-ce que ça veut dire ?
52:18 Sur cette question d'accès au marché, d'accès à de nouveaux marchés, de nouvelles classes d'actifs,
52:24 qu'est-ce qui change justement dans une allocation stratégique configurée pour un monde d'agilité ?
52:31 Il y a différentes poches bien entendu qui sont regardées.
52:36 On peut prendre un exemple sur le non-coté par exemple.
52:39 Le non-coté, avant même la remontée des taux, avait déjà eu une phase, notamment en Europe,
52:43 c'était déjà le cas aux Etats-Unis, de 10 ans très bouliche,
52:47 d'essor, d'intégration dans les allocations.
52:50 La question s'est posée de savoir si maintenant que les taux étaient remontés,
52:54 qu'on avait du yield assez facilement tout en ayant de la liquidité,
52:57 on avait encore besoin des marchés non-cotés.
53:00 La réponse, en tout cas c'est la nôtre, c'est que c'est plus que nécessaire.
53:04 Plus que jamais.
53:05 Parce qu'il faut justement arrêter d'être dépendant des décisions des banques centrales,
53:09 conserver un cap stratégique, conserver cette prime de liquidité
53:13 et aller, par exemple, donner des réponses à toutes les autres questions qu'il y a sur les marchés, sur l'inflation.
53:21 Quand on parle de dette privée, on va avoir des taux variables,
53:24 donc on peut aussi s'affranchir de ce côté directionnel sur les taux.
53:28 Et puis après aller chercher des sources de croissance
53:32 qui sont peu ou plus là sur les marchés, à part la tech, l'intelligence artificielle qui fait l'objet de débats,
53:40 et dont on peut parler parce qu'en fait, quand on regarde ce thème de l'intelligence artificielle avec un cap stratégique,
53:47 et pas pour commenter à court terme si Nvidia a un prexe de 10% le mois prochain,
53:54 on peut attaquer ce thème de manière très différente.
53:57 Et c'est nécessaire de l'attaquer d'ailleurs de manière stratégique
54:00 parce que timer l'entrée dans Nvidia, l'intelligence artificielle ou la tech de manière générale est très compliqué.
54:08 - Bon, court terme est toujours incertain, le moyen long terme peut apporter un certain nombre de certitudes,
54:15 de ce point de vue là, de cap comme vous dites Boutros,
54:18 quels sont les grands thèmes ou les grandes orientations sur lesquelles vous êtes assez convaincu effectivement
54:24 que ce sont des opportunités d'investissement sur du moyen long terme pour nos clients ?
54:29 - Sur du moyen long terme, dans toute la sphère du crédit,
54:32 et du coup aussi bien listé que non coté, on pense qu'il y a un rapport de force qui a changé,
54:39 il y a des choses très intéressantes à faire, d'un point de vue du rendement pur,
54:43 mais aussi du point de vue de la capacité de ces classes d'actifs à répondre aux autres problématiques dont on a parlé,
54:48 diversification, protection contre l'inflation, et problématique de volatilité, pour en citer trois.
54:55 Donc ça c'est un thème très important, phare, dont on parle.
54:58 On a recommencé, alors nous on suivait ça, mais on a recommencé à avoir des demandes de nos clients sur les hedge funds par exemple,
55:05 qui était une classe d'actifs, en tout cas un segment de stratégie qui avait été délaissé pendant pratiquement dix ans,
55:10 à cause de la puissance des banques centrales, qui faisait que le long only était gagnant à tous les coups.
55:16 Donc on a des demandes maintenant de clients qui veulent nous faire travailler aussi sur le hedge fund,
55:21 donc on avait de la recherche et on continue à les déployer parce que ces stratégies-là peuvent apporter des choses très intéressantes.
55:28 Et puis à plus long terme, pour citer justement d'autres choses, la notion de méga tendance, thématique tech bien entendu,
55:36 alors c'est pas nouveau, c'est pas seulement cette année que nous Mercer on décide de s'intéresser à ça,
55:41 on le disait déjà les années précédentes.
55:43 Mais ça se diffuse, ça se déploie, ça se densifie.
55:46 Et surtout dans la façon de construire les allocations à la tech, c'est pas simplement acheter un indice tech ETF
55:53 ou aller chercher une gestion active.
55:55 Quelques statistiques, sur dix ans, cinq et dix ans, le seul secteur qui a surperformé les MSCI World, le seul, c'est la tech.
56:06 Ça veut dire que tous les autres secteurs ont été sous-performants.
56:11 Donc la tech a drivé finalement la performance du MSCI World et des marchés actions de manière générale,
56:16 bien entendu très fortement aux actions, sur les US.
56:20 Mais quand on regarde ça, on se dit qu'il ne faut pas avoir une vue directionnelle unique sur la façon d'intégrer ce factor tech.
56:28 Il faut aller de manière fine dans les sous ensemble, la tech c'est trop large au final.
56:33 Et peut-être que de nouveau le non-coté permet d'aller plus finement, plus granulairement,
56:39 et éviter ces effets de yo-yo qu'on aura sur les valos, le price earning des grosses tech large cap.
56:47 Ça veut dire quand même l'idée, l'agilité et donc une gestion beaucoup plus active ou proactive,
56:53 quelles que soient les classes d'actifs, ça c'est une certitude pour vous Boufros.
56:57 Moi je regarde la part toujours des flux ETF, notamment sur les marchés actions,
57:00 c'est sûr que ça donne l'image quand même d'une gestion passive qui a un rouleau compresseur que rien n'arrête.
57:05 Oui et puis qui a un effet d'entraînement lui-même sur des accélérations très fortes.
57:11 Mais ça c'est une vision parcellaire vous dites ?
57:13 Sur les ETF ?
57:14 Oui, je regarde ça sur la partie actions cotés.
57:17 Mais quand vous avez l'univers que vous avez décrit, la gestion active elle se retrouve de manière présente.
57:23 Alors la gestion active, sans être trop unilatéral dans la réponse, pour nous c'est d'abord dans nos côtés.
57:31 Là on fait vraiment de la gestion active parce qu'on n'est pas benchmarké, on va transformer les sociétés.
57:35 Sur le côté, pour reprendre l'exemple de la tech, il y a beaucoup de gérants qui ont créé des fonds thématiques sur la tech,
57:44 qui se comparent au MSCI World.
57:47 Le MSCI World a été battu 10% par an dans les dernières années par le secteur tech.
57:52 Donc si jamais j'achetais du secteur tech, j'avais quand même beaucoup de chances de surperformer mon indice.
57:58 Donc il faut que ces fonds-là se benchmarkent aux indices tech pour savoir ce qu'ils apprennent par rapport à ça.
58:03 Bien sûr, l'alpha qu'ils génèrent.
58:04 Le vrai alpha.
58:06 C'est par rapport aux indices tech.
58:08 Vous avez raison.
58:09 C'est une autre façon de dire que la gestion active a bien entendu des choses à faire aujourd'hui dans un monde où il y a beaucoup de disruption, de volatilité,
58:15 mais qu'il va falloir vérifier comment cette alpha est créée et pas être actif pour être actif.
58:21 Si j'achète de la tech, je suis actif par rapport aux actions blend, mais je ne suis peut-être pas très différencié par rapport à ce que me donne le marché de la tech.
58:30 Merci beaucoup Boutros.
58:31 Merci pour cet éclairage autour du thème de l'agilité.
58:35 C'était la réflexion qui a conduit votre exercice annuel de prospection et de prévision chez Mercer.
58:43 Boutros Thierry, directeur des investissements de Mercer France, était l'invité du quart d'heure thématique de Smart Bourse ce soir.
58:48 [Musique]