• il y a 2 mois
Lundi 16 septembre 2024, SMART BOURSE reçoit Geoffroy Lenoir (Codirecteur des gestions OPC, Ofi Invest Asset Management) , Gilles Etcheberrigaray (Cofondateur, président et directeur des investissements, Elkano Asset management) et Philippe Uzan (Directeur général adjoint et Directeur des gestions, IM Global Partner)

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Transcription
00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Gilles Etchebergara est avec nous, président et directeur des investissements d'Elcano
00:17Asset Management.
00:18Bonsoir Gilles.
00:19Merci d'être là.
00:20Geoffroy Lenoir nous accompagne également.
00:21Bonsoir Geoffroy.
00:22Bonsoir.
00:23Vous êtes co-directeur des gestions OPC, Dauphi Invest Asset Management et Philippe
00:27Usant à nos côtés également.
00:28Bonsoir Philippe.
00:29Ravi de vous retrouver.
00:30Vous êtes directeur général adjoint et directeur des gestions d'IM Global Partners.
00:35Quel cycle de baisse de taux devant nous Philippe ? Avec la question de savoir comment
00:40est-ce que la Fed peut entamer de la meilleure manière possible son cycle de baisse et rejoindre
00:45ainsi d'autres banques centrales qui ont déjà commencé à baisser les taux.
00:49Mais avant cela, à quoi le marché se prépare à ce stade Philippe ?
00:54Philippe Usant Alors commençons effectivement par les marchés.
00:56Les marchés sont partagés.
00:58Quand vous regardez la probabilité, on est quasiment à 50-50 entre une baisse de 25
01:03points de base, donc la baisse elle est acquise, elle est téléguidée, une baisse de 25 et
01:07une baisse de 50.
01:08Le point important aussi c'est que ça ne s'arrête pas là, le marché price quasiment
01:13120 points de base de baisse de taux d'ici la fin de l'année, 250 points de base de
01:19baisse de taux d'ici à l'été prochain.
01:21Donc c'est un…
01:22En un an, 250 points de base attendus du côté de la Fed.
01:27C'est un assouplissement très significatif et un assouplissement rapide puisque, comme
01:33vous le rappeliez, la Fed serait la dernière, on va dire, dans les grandes banques, quand
01:38le Japon est à part, à entamer son cycle de baisse de taux.
01:40Mais la BCE qui a déjà baissé deux fois, mais c'était une fois par trimestre, est
01:46de 25 points de base seulement.
01:47La Banque du Canada les a baissées de mémoire consécutive trois fois, de 25 points de base.
01:51La Banque d'Angleterre, on va voir cette semaine si elle fait 25 à chaque meeting
01:56ou 25 une fois tous les deux meetings.
01:57Mais le marché est parti sur un assouplissement rapide alors que la croissance aux États-Unis
02:05est quand même bien au-dessus de celle des autres pays développés, que certes l'inflation
02:11diminue, on ne va pas le nier, mais elle reste quand même au-dessus des cibles de
02:15la Fed.
02:16Et les derniers chiffres montrent quand même que certes, comme on dit toujours, le dernier
02:21kilomètre, le dernier mile pour les Américains est quand même long.
02:26Le seul élément, parce qu'effectivement il y a quand même un élément derrière,
02:30c'est la dégradation très progressive du marché du travail.
02:36Vous vous souvenez, tout ça c'est parti début août de la fameuse activation de la
02:40règle de Sam.
02:41Même si, et ce n'est pas moi qui le dis seulement, c'est Mme Sam, c'est une règle
02:46empirique.
02:47On pourrait aussi penser que le marché du travail américain aujourd'hui il est structurellement
02:54plus tendu et que les chefs d'entreprise américains seront peut-être moins promptes
02:58à licencier qu'ils ne l'ont été dans les 30 dernières années.
03:01Donc une baisse de taux, oui, une baisse de taux aussi rapide, en tout cas 50 points
03:08de base pour démarrer.
03:09Moi je n'y crois pas forcément.
03:12Le deuxième point, c'est qu'il faut aussi regarder l'histoire.
03:15Effectivement, on a eu deux types d'assouplissement, des assouplissements qui ont démarré avec
03:2250.
03:23Moi j'en ai trouvé deux en fait, 2001 et 2007.
03:26On n'est pas tout à fait dans la même situation.
03:29Des exemples d'intervention en urgence, on peut le dire comme ça ?
03:31Alors 2000 ans, ça a même démarré avec un inter-meeting qui était le premier jour
03:34ou le deuxième jour de l'année.
03:362007 ça a démarré en septembre, donc après quand même la crise, le BNP qui…
03:40Bien sûr, le gel des fonds monétaires pendant l'été 2007, on a vu le rachat de Bersterne
03:45aussi je crois en début d'année.
03:46Enfin il y avait déjà, c'est 2008, il y avait déjà des craquements avant la grande
03:50faillite de l'Eman un an après.
03:51Exactement.
03:52Donc ça c'est les dossiers qui démarrent avec 50 points de base, il y a eu bien une
03:56récession derrière.
03:57Je mets de côté les… enfin 2020, parce que l'assouplissement démarre en fait en
04:012019.
04:022019 c'est 25 points de base, 95, le fameux dernier soft-lending, c'est 25 points de
04:08base.
04:092018, quand il y a la crise russe, il y a trois baisses de taux, 25 points de base
04:12la première.
04:1387, le krach de 87, 25 points de base.
04:16Donc 50 points de base, c'est quand même un signe.
04:20Historiquement ça reste un signal négatif.
04:23Donc moi je souhaite bon courage, je ne dis pas qu'elle ne le fera pas, puisque manifestement
04:28l'article du Wall Street Journal de vendredi dernier…
04:30A fait tourner un peu les choses.
04:31A fait tourner les choses et laisse penser que le débat en tout cas est plus ouvert
04:35qu'il ne semble.
04:36La question étant, est-ce qu'il y a une bonne manière de présenter une baisse de
04:3950 points de base dans le monde de 2024 ?
04:42En tout cas ça ne me paraît pas facile de dire qu'on est tellement confus dans notre
04:47scénario de soft-lending qu'on commence par 50 points de base.
04:50Comment vous expliquez Geoffroy que le marché soit aussi partagé, aussi indécis sur une
04:56décision de politique monétaire ? On parle de la Fed, on parle de banquiers centraux
05:00qui ont quand même tout le loisir de s'exprimer autant qu'ils veulent généralement, en
05:04ce qui concerne le bord des quelques jours précédant le meeting.
05:07Et pour autant, on ne sait pas ce qui sera décidé mercredi soir par la réserve fédérale
05:13américaine.
05:14Oui c'est vrai que c'est assez étonnant d'être aussi proche d'une réunion importante
05:16comme ça de la réserve fédérale américaine et d'avoir autant d'incertitudes.
05:19Je crois que c'est encore plus que 55 ans, je crois que le marché anticipe 60% une baisse
05:26de 50 points de base.
05:27Les 50 BPs ont pris la corde et la Fed n'a jamais fait l'inverse de ce qui était prévu
05:33depuis 2015.
05:34A deux jours d'un meeting, si le marché donne une probabilité, la Fed ne va jamais
05:38contre.
05:39Jamais.
05:40La Fed, en 2015, la dernière fois, ça s'est mal passé et depuis, elle n'a plus jamais
05:43refait.
05:44Aujourd'hui, le marché est dans le camp des 50 points de base, c'est ça qu'il faut
05:47avoir en tête.
05:48Et si la Fed est dans le camp des marchés, elle fera 50 points de base ? On verra mercredi
05:54soir.
05:55Je rejoins ce qui a été dit.
05:56C'est assez étonnant de se dire que la réserve fédérale va baisser ou risque de baisser
06:00de 50 points de base, vu les conditions économiques, le niveau de croissance aux Etats-Unis, le
06:06marché de l'emploi.
06:07On pouvait s'alarmer sur le marché de l'emploi, mais c'est vrai qu'on est à 4,2% de taux
06:11de chômage.
06:12Les chiffres ne sont pas catastrophiques.
06:14Et si on regarde plus en détail ces chiffres-là, on voit que le nombre de licenciements n'augmente
06:18pas.
06:19C'est vraiment la partie émigration et nouveaux entrants sur le marché du travail qui fait
06:23que ce taux de chômage augmente.
06:24C'est l'offre.
06:25C'est un problème d'offre.
06:26C'est vrai que vu comme ça, on se dit qu'il n'y a pas de péril dans la demeure.
06:30Certes, il va falloir ajuster ces taux directeurs et retourner sur les taux plus neutres, peut-être
06:37autour de 3% horizon 2025, fin 2025 ou mi-2025.
06:41Mais on se dit qu'il n'y a pas urgence à baisser très rapidement les taux, ou alors
06:46c'est qu'il y a quelque chose que voit la réserve fédérale que les investisseurs ne
06:49voient pas.
06:50Mais c'est vrai qu'à ce niveau-là…
06:51J'ai deux remarques par rapport à ça, mais qui sont des remarques d'un observateur
06:55de marché qui suit la vie des marchés depuis une bonne quinzaine d'années maintenant.
06:58J'entends souvent l'argument que si la Fed nous surprend, c'est que la Fed a vu
07:01quelque chose qu'on ne voyait pas.
07:03Bon, il y a quand même beaucoup d'institutions bancaires ou autres qui ont, peut-être qu'elles
07:07n'ont pas la finesse d'analyse de données que peut avoir le staff de la réserve fédérale
07:12américaine.
07:13Mais quand même, j'ai quand même l'impression que beaucoup de gens se penchent sur tous
07:17ces indicateurs économiques du marché du travail de manière aussi pointue, aguerrie
07:21que peuvent le faire des économistes de la réserve fédérale américaine.
07:25J'entends les perspectives historiques que nous rappelait Philippe Huzon.
07:28Quand on a démarré avec 50 points de base, ce n'était jamais dans des conditions très
07:33positives, très favorables.
07:35Néanmoins, on a quand même des taux directeurs réels qui sont élevés, encore très élevés
07:41aujourd'hui, dans une économie qui se porte bien mais dont on sait que la trajectoire
07:45est plutôt celle d'un affaiblissement.
07:47Et si l'idée reste de poursuivre la chimère du soft lending, on sait que le timing est
07:53important dans cette affaire et qu'il y a aussi des délais de transmission de politique
07:58monétaire qu'on a vécu dans le sens de la montée mais qu'on vit aussi dans le sens
08:01de la descente.
08:02Et je me dis qu'argumenter que 50 BP, ça permet d'assurer au maximum et de garantir
08:10l'état de l'économie américaine aujourd'hui, c'est-à-dire très bon, 4,2 taux de chômage,
08:15c'est un consommateur qui continue de consommer, etc.
08:18Je me dis que ce n'est peut-être pas un mauvais message que la Fed enverrait mercredi
08:23soir au marché.
08:24J'ai du mal à imaginer que ça ne puisse être qu'un mauvais message.
08:26C'est la fameuse fonction de réaction des banques centrales.
08:28Et c'est vrai que quand on parle de fonction de réaction des banques centrales, on sait
08:31que la réserve fédérale est toujours plus réactive, plus dynamique que les autres
08:35banques et notamment que la Banque Centrale Européenne.
08:37Donc on se dit que la Banque Centrale Européenne...
08:39Quand j'entends les critiques qu'on fait de la baisse de l'EU, je me dis, une fête
08:41qui ferait 50 BP, en quoi ce serait mal ?
08:44Par rapport à ça, finalement, la réserve fédérale peut surprendre davantage que la
08:48Banque Centrale Européenne.
08:49Si la Banque Centrale Européenne faisait 50 BP le mois prochain, ça serait assez
08:53surprenant.
08:54La réserve fédérale américaine, ce qui est un petit peu plus embêtant, c'est sur
08:59le message qui n'a pas été clarifié jusqu'à présent et qu'on est toujours sur cette
09:03incertitude-là.
09:04Et c'est vrai qu'on se dit, pourquoi aller trop vite alors que l'inflation reste élevée,
09:08la croissance reste plutôt correcte ? Pourquoi pas faire un premier pas de 25, voir ce qui
09:13se passe.
09:14Je rappelle que la prochaine réunion sera à deux jours d'intervalle avec les élections
09:16américaines, qui pourront également faire encore 25 ou 50, il y aura encore peut-être
09:21une incertitude à ce niveau-là, et puis encore une réunion au mois de décembre.
09:26C'est vrai que sur la fin d'année, le calendrier, avec les échéances, les réunions des banques
09:30centrales, il y a une incertitude qui se crée là.
09:32Maintenant, c'est vrai que notre vision chez Ofi Invest, c'est de se dire que pourquoi
09:36pas qu'il y ait une accélération, mais pourquoi, en fait, commencer rapidement tout de suite.
09:40J'entends.
09:41On est plutôt partisans du 25 points de base, même à deux jours, on assume cette vue.
09:46Beaucoup réfléchissent aussi avec le schéma qui a été appliqué dans les hausses de
09:50taux.
09:51Je rappelle, on commence en mars 2022 à 25, ensuite on va assez vite sur 50, je crois
09:54que la hausse de taux suivante, c'est 50, et puis arrive le mois de juin 2022, où Jérôme
10:00Powell, à une semaine ou dix jours du meeting, je crois, signale le rythme de 50 comme étant
10:06le bon, et entre-temps, article du Wall Street Journal, le journaliste du Wall Street Journal
10:11qui suit la Fed, Nick Timmiraus, etc., nous dit que ce ne sera pas 50, après discussion
10:17avec les membres informés de la réserve fédérale américaine, ça penche plutôt
10:20pour 75, et la Fed fait 75.
10:22Tout le monde a cette mécanique en tête qui date d'il y a deux ans, en l'occurrence.
10:26C'est sûr que le rôle de Timmiraus, c'est vraiment d'être le porte-parole officieux
10:31de Jérôme Powell.
10:32Donc c'est le journaliste banque centrale, Fed, du Wall Street Journal.
10:33Voilà.
10:34Et porte-parole officieux et officiel quasiment de Jérôme Powell.
10:37Bon, porte-parole, oui.
10:38Il fait son job, quoi.
10:39Il fait son job.
10:40Il a un accès privilégié, et il en fait profiter tout le monde.
10:44C'est le lecteur.
10:45Non, je dirais qu'il y a deux choses.
10:48Je suis d'accord sur ce qui a été dit sur l'économie, et que la Fed, probablement,
10:54ne doit pas faire 25.
10:55Après, il y a quand même un loup dans la bergerie, il y a deux remarques.
10:58Un, la Fed, je le suis, elle se trompe régulièrement.
11:00Elle s'est trompée en 2008, elle s'est trompée justement dans ces périodes-là.
11:03Elle a tendance à se tromper.
11:04Elle le sait aussi.
11:05Deux, il y a quand même un loup dans la bergerie, qui est le marché de l'immobilier américain,
11:10qui est en train de très sérieusement se retourner en termes de prix, du fait de la
11:13baisse des taux, paradoxalement.
11:14Les prix remontent ?
11:15Non, les prix baissent.
11:16Ah, les prix baissent.
11:17Pourquoi ? Parce que les volumes arrivent.
11:18Les taux baissent, les mortgages sont à nouveau disponibles, et les volumes arrivent, et
11:21les actes baissent les prix.
11:22Et il y a quand même un, comme dirait, pour citer Sherlock Holmes, il y a un chien qui
11:26n'a pas aboyé durant les deux années qui viennent, c'est l'immobilier américain.
11:30Avec des taux à 7 %, il aurait dû être envoyé dans le décor, et ce n'a pas été
11:34le cas.
11:35L'emploi est resté.
11:36Et là, la crainte, à mon avis, sous-jacente de la Fed, c'est qu'on ait un dérapage
11:41très fort sur l'emploi immobilier américain.
11:43Dans la construction ?
11:44Dans la construction, qui fasse un peu s'effondrer la charte de cartes.
11:47L'effet domino.
11:48Le domino sur le chômage et sur la consommation.
11:50L'autre effet domino, c'est l'effet de richesse.
11:52On voit bien que l'effet de richesse tient, et à travers les prix de l'immobilier, c'est
11:56autant de l'effet de richesse.
11:57Moi, je pense que ce qui inquiète la Fed, très fortement, et qui l'incite à faire
12:03quelque chose qui n'a pas vraiment de sens, on est d'accord, au vu de...
12:06Non, oui, vu comme ça, effectivement, on est encore à 3 % de croissance au T2.
12:10C'est vrai que c'est...
12:11On a vu aussi les motifs.
12:12Les taux réels sont à quoi ? 1,60 encore aujourd'hui ?
12:15L'Amérique américaine n'est pas faite pour des taux réels aussi élevés, ça c'est
12:18clair.
12:19Mais on a vu qu'en 0,50, ça a toujours été 2,1, c'est 2,7, c'est quand même pas des
12:24choses très favorables en termes d'historique.
12:28Mais si elle fait ça, je pense que ce qui l'inquiète, c'est ce qui se passe dans l'immobilier.
12:32On voit sur les codes de l'Arizona, de la Floride, tout ça, on voit des baisses de
12:3910, 15, 20 % sur l'immobilier, parce que les taux qui étaient à 7 %, on devait bloquer
12:44le marché.
12:45Le marché se débloque, et là, il y a des vendeurs énormes.
12:48Et j'ajouterais, effectivement, que l'autre point, c'est l'effet de richesse qui est lié
12:53à ça, et qui aussi, je pense, inquiète la Fed, et donc qu'elle ne veut pas prendre
12:56de risques.
12:57Il y a un déconflage de la consommation, et elle essaie de tenir au moins jusqu'en
13:01plus novembre.
13:02En plus, il y a le Trésor derrière, qui a quand même un billet assez fort par rapport
13:06au mois de novembre, et qui aimerait que tout ça tienne.
13:09Oui, oui, puis il va falloir rallonger un peu la maturité des émissions du Trésor,
13:14etc.
13:15Il y a plein d'enjeux lourds qui arrivent aussi, du point de vue du marché des trésoristes
13:19américains.
13:20La Fed a perdu son combat contre le Sénat, contre le Congrès.
13:22Je veux dire, le déficit américain est hors de contrôle.
13:24Personne n'a envie de le contrôler.
13:26Et quelque part, la Fed ne peut pas, soit elle monte vraiment ses taux pour dire arrêtez
13:29de faire autant de déficit, soit aujourd'hui, elle l'accommode, et elle a choisi d'accommoder,
13:32pour moi.
13:33– Philippe ?
13:34– C'est un problème, parce que, pour moi, ça fait la transition avec la question des élections.
13:41Si vous avez, dans deux mois, on va dire, et je pense que c'est un scénario qui est
13:47tout à fait possible.
13:48Trump à la Maison-Blanche et le Congrès qui reste à majorité républicaine comme
13:52il l'est aujourd'hui.
13:53C'est quoi lui ?
13:54– Aujourd'hui, il est démocrate républicain.
13:56– Oui, en tout cas, c'est moitié-moitié au Sénat et c'est une majorité…
14:02– Le Sénat ne tient que grâce à la voix de la vice-présidente.
14:05– Tout à fait.
14:06Mais donc, si le vice-président est républicain, ça bascule.
14:09Et il y a beaucoup plus de sièges de sénateurs démocrates.
14:12– Oui, à renouveler.
14:13– En gros, les républicains, ils sont déjà…
14:15– Il y a plus de risques pour les démocrates au Sénat que les républicains.
14:18– Voilà.
14:19Donc, dans ce cas-là, c'est quoi les deux grandes mesures de l'agenda politique
14:24du parti républicain aujourd'hui ?
14:26C'est des baisses d'impôts, de nouvelles baisses de taxes sur les entreprises,
14:32une prolongation des baisses d'impôts qui, vous savez, vont arriver à échéance en 2025.
14:36Donc là, il faudra forcément faire quelque chose, d'un côté.
14:39Et de l'autre côté…
14:40– Les tarifs.
14:41– Alors, même sans les tarifs, d'accord.
14:43– C'est une politique beaucoup plus dure sur l'immigration.
14:45– Oui.
14:46– D'accord ?
14:47Donc, normalement, c'est, on va dire, positive croissance,
14:51et pas très positive sur l'inflation par le côté emploi,
14:56alors qu'on me dit déjà que le problème, c'est plus l'offre que la demande.
15:00Est-ce que dans cet environnement-là…
15:02Alors, encore une fois, rien n'est certain.
15:04On saura à la prochaine réunion de politique monétaire.
15:07Mais est-ce que c'est dans cet environnement-là,
15:09qu'il y a envie de démarrer un cycle d'assouplissement monétaire pied au plancher ?
15:13– L'argument est, j'allais dire, renversé par certains dans le marché,
15:17qui disent, vu cette incertitude à l'issue du résultat de l'élection de novembre,
15:22autant préempter et autant, comment dire, couvrir le risque Trump
15:28avec peut-être un pas, un premier pas, qui enverrait un message fort.
15:32– Et j'ajouterais qu'à la Chambre des représentants,
15:35les démocrates depuis deux ans, depuis l'avortement,
15:39les républicains sous-performent systématiquement localement.
15:42Et on pourrait avoir une Chambre des représentants qui repasse ce démocrate,
15:46parce que tous les banlieues, le vote féminin en particulier,
15:49est passé côté démocrate.
15:51Et ce qui explique, déjà, ils n'ont gagné que de cinq sièges,
15:54alors que c'est traditionnellement favorable aux républicains.
15:56Donc sur une élection où Trump va probablement encore perdre
15:59au nombre de voix globalement, je veux dire…
16:01– Au vote populaire, oui, sur les grands électeurs.
16:03– Je pense qu'on est juste sur le Sénat,
16:05mais on pourrait avoir une Chambre des représentants qui passe démocrate.
16:08– Et donc un congrès, quand même, qui resterait partagé de ce point de vue-là.
16:10– Qui resterait partagé, même si le Sénat…
16:12parce que depuis trois ans, depuis l'arrêt de Doe versus Wade,
16:17les républicains sous-performent systématiquement localement
16:20dans toutes les élections qu'ils ont eues.
16:22– Il y a un certain nombre de mesures que le Président peut prendre
16:25directement par décret.
16:27– Oui, mais pas sur l'immigration et pas sur la fiscalité.
16:30– Et pas sur la fiscalité. – Les tarifs.
16:32– Oui, sur les tarifs, en l'occurrence.
16:34Geoffroy, au-delà du 25-50 de la Fed cette semaine,
16:39qu'est-ce que l'entrée en jeu de la Réserve fédérale américaine
16:42amène dans le cycle de baisse globale des taux,
16:46déjà entamé, comme on le rappelait aussi avec Philippe ?
16:50Est-ce que le risque est plutôt de voir ce cycle de baisse de taux s'accélérer ?
16:54Est-ce qu'on imagine rester sur quelque chose,
16:57alors de coordonner, je ne sais pas, mais d'assez synchrone
17:01dans le timing, dans la taille, dans les pas qui seront faits
17:04par les banques centrales ?
17:06Ou est-ce que, assez vite, ça peut, j'allais dire, partir un peu
17:09dans tous les sens en fonction des situations économiques
17:12relatives à chaque banque centrale ?
17:15– Oui, alors par rapport à ça, c'est vrai qu'on peut essayer
17:18de prendre un peu de recul par rapport aux prévisions économiques
17:21qu'on peut avoir côté États-Unis et côté zone euro.
17:24C'est vrai qu'on reste assez convaincus que le fameux soft lending
17:27c'est toujours d'actualité.
17:29Quel que soit un petit peu la manière dont on réduit les taux,
17:32on devrait rester dans ce scénario-là.
17:34C'est vrai que le côté vraiment très récessif, aujourd'hui,
17:37on n'a pas d'indicateur de signaux avancés qui nous dit
17:40que l'économie américaine doit rentrer en récession.
17:42Donc on est plutôt sur une phase à se dire, là, le marché anticipe
17:45peut-être un petit peu beaucoup à court terme et il y aura sans doute
17:48un petit peu moins de baisse de taux délivrées par la Réserve fédérale
17:52que ce qui est anticipé par le marché.
17:54Par contre, que l'année prochaine, la Réserve fédérale accélère,
17:57baisse ses taux, arrive sur le taux neutre autour des 3%,
18:00dans le contexte actuel, avec les chiffres qu'on a,
18:03les indicateurs avancés qu'on a, ça nous paraît tout à fait réaliste
18:06et ça colle parfaitement avec un scénario un peu idéal,
18:09un peu avec les lunettes roses, sans doute.
18:11Mais la destination que le marché entrevoit,
18:13alors elle vient peut-être un peu vite dans le calendrier,
18:16mais la destination que le marché voit, 250 points de base de baisse de taux,
18:19ça paraît légitime et cohérent, en théorie, sur le papier, en tout cas.
18:23Ça paraît tout à fait légitime, qu'on arrive encore une fois
18:25le taux neutre, on peut le recalculer, de toute façon,
18:27et si on arrive autour des 3% à 25 BP près,
18:30ça ne changera pas forcément grand-chose, mais en tout cas,
18:32ça nous paraît être le scénario le plus probable à date
18:35sur la Réserve fédérale.
18:36Comment ça se translate pour la BCE, du coup ?
18:38Pour la BCE, c'est vrai qu'on est dans un schéma qui est assez différent.
18:41On a vu qu'elle a commencé à baisser ses taux avant la Réserve fédérale,
18:43elle pourra nous le redire quand ça l'arrangera,
18:45ça sera plutôt, on va dire, peut-être un fait marquant.
18:48Ce qu'on peut estimer, c'est que la BCE est dans un cas complètement différent,
18:52où il y a des vraies raisons de baisser,
18:54peut-être même plus rapidement que pour la Réserve fédérale américaine.
18:57Puisque la croissance, on n'est pas du tout sur le même niveau,
19:00on est sur une croissance qui est en dessous des 1% en zone euro,
19:03même si on est dans un schéma où on est censé repartir
19:06un peu plus fort l'année prochaine sur la croissance,
19:09on a une croissance faible, on a une inflation qui est déjà,
19:12on va dire, quasiment sur la cible de la BCE.
19:16Parfois en dessous.
19:17Même parfois en dessous, ça se voit en France, dans d'autres pays.
19:20Il n'y a pas de raison de maintenir les taux sur ces niveaux-là,
19:23pendant très longtemps.
19:25C'est vrai qu'on peut se questionner sur le fait d'être aussi prudent
19:28que côté Banque Centrale Européenne.
19:29Pour vous, cette prudence de la BCE, à un moment,
19:31elle sera confrontée à une réalité qui poussera la BCE à accélérer,
19:35ou à en faire plus, plus vite,
19:37ou procéder à des tailles de baisse de taux plus importantes ?
19:40Oui, je pense qu'elle devrait accélérer en début d'année aussi.
19:42Là, on est plutôt sur un calendrier où elle va baisser ses taux
19:46une prochaine fois en décembre.
19:47Elle va sans doute sauter le prochain meeting,
19:49comme c'est largement attendu.
19:51Donc, une baisse en décembre, ça peut revenir.
19:54On verra, on verra !
19:56Si les anticipations reviennent un petit peu moins fortes sur la Fed,
19:59ça paraît très étonnant qu'elles reviennent sur la BCE
20:02de façon un peu opposée.
20:04Par contre, qu'elle accélère en début d'année,
20:06avec des nouveaux chiffres de croissance et d'inflation,
20:09à la prochaine révision qu'elle nous donnera,
20:11ça me semble assez cohérent.
20:13Vous attendez George Schema ?
20:15Elle va atterrir vers les 2%.
20:17Vous attendez George Schema aussi, Yafi ?
20:19La BCE serait sans doute ravie d'une trajectoire rapide de la Fed.
20:23Parce que même si elle a eu l'audace de baisser 2 fois les taux avant la Fed,
20:26ce qu'elle n'avait jamais fait,
20:27je pense qu'effectivement, si elle pouvait derrière se remettre,
20:30comme elle a l'habitude de le faire,
20:32dans la trajectoire générale,
20:34peut-être qu'elle validerait une accélération de la baisse.
20:40Je suis bien d'accord avec vous.
20:42Du point de vue économique, elle me semble bien plus justifiée.
20:46Avec quel argument ?
20:47Elle part de moins en haut aussi.
20:49Oui, elle part de moins en haut.
20:51Mais avec quel argument ?
20:52Quand j'entends encore Isabelle Schnabel,
20:54et je ne cite pas Isabelle Schnabel parce que c'est...
20:57Si, je la cite parce que c'est quand même elle
20:59qui a le lead intellectuel aujourd'hui au sein du board,
21:02en tout cas du directoire de la BCE.
21:05J'ai bien conscience, j'imagine bien qu'elle a conscience des risques
21:08dans les deux sens.
21:09Mais le seul risque qu'elle évoque, c'est celui de la persistance de l'inflation
21:12dans les services, du risque encore sur les salaires, etc.
21:15C'est la seule partie du risque sur laquelle elle se focalise aujourd'hui.
21:19Oui, mais elle a pris un lead intellectuel à juste titre
21:24dans une période où effectivement le combat, c'était l'inflation.
21:27Si le principal risque, ça devient la croissance,
21:30est-ce que le lead peut pas bouger ?
21:32L'équilibre change, peut changer au sein de la Banque centrale.
21:34Oui, il y a un écart de perception sur l'Europe quand même.
21:36On a quand même un paradoxe en 2023,
21:38c'est qu'on a le cœur en 2023 en panne,
21:41France et Allemagne, et la périphérie qui fonctionne bien,
21:44Espagne, Italie, même l'Allemagne.
21:46Donc on a quand même une perception un peu biaisée
21:48de la croissance européenne, ou de la zone euro plus exactement,
21:52parce qu'on a quand même quelque chose dans le cas
21:54qu'on n'avait jamais connu depuis le début de la construction européenne,
21:57où le cœur, les deux économies majeures sont en panne
22:00pour des raisons un peu différentes, même franchement différentes,
22:02et tout le reste fonctionne quand même plutôt bien.
22:05Et ça, je pense que ça perturbe un peu les habitudes de raisonnement
22:09et à la BCE, et dans le commentariat de la BCE,
22:12parce que c'est un cas de figure qu'on n'a pas l'habitude d'entendre.
22:16Non, je vous confirme.
22:17Et c'est un schéma qui est amené à se prolonger.
22:20Est-ce que ça se traduit même dans des stratégies d'investissement,
22:23de se dire, tiens, sur des classes d'actifs, alors je ne sais pas,
22:25obligataires, actions, je vais privilégier peut-être un peu plus
22:29que d'habitude la périphérie de la zone euro,
22:31pour être un peu moins présent peut-être sur le cœur de la zone euro,
22:34Allemagne, France ?
22:35Les bouts du Sud ont bien marché.
22:37Oui, mais le DAX est aussi au sommet.
22:39Le BTP italien a remplacé un peu la OAT.
22:41Mais ça, ça continue.
22:42Ça se transcrit dans vos stratégies aussi.
22:44C'est ce qu'on a fait nous.
22:45On a parlé en juillet au moment de l'élection.
22:46On a dit qu'il ne peut pas y avoir de problème dans la zone euro.
22:48S'il y a un problème, l'Italie en profite, et vice versa.
22:51Pourtant, Dieu sait s'il peut y en avoir plus que deux.
22:53Non, parce que la zone euro était une zone en excédent d'épargne.
22:58Donc si on a un problème, c'est un problème localisé
23:00et avec globalement un système qui est en excédent.
23:02Donc s'il y a un problème, si personne ne veut de BTP,
23:04on va prendre de l'OAT plus que d'AT.
23:06Si on veut moins d'OAT, il faut prendre plus de BTP.
23:08Je veux dire, c'est assez binaire.
23:11Donc on a eu ce phénomène.
23:13On a eu les bourses du sud.
23:14Et ça continue.
23:15C'est des positions qu'on a envie de garder,
23:17y compris dans ce schéma d'accommodation,
23:19de réglage de la politique monétaire.
23:21Elles viennent de loin.
23:22Elles viennent aussi d'économies qui ont beaucoup souffert.
23:25A contrario, à France, le luxe, on voit bien que c'est des choses
23:29qui souffrent un peu de retard.
23:31Après, il y a aussi l'enjeu chinois.
23:33On n'en a pas parlé.
23:34En fait, les économies qui souffrent le plus,
23:36même si l'Italie est liée,
23:38ce sont des économies qui sont très liées à la Chine,
23:40directement et indirectement,
23:42que ce soit industriellement ou le luxe.
23:45Aujourd'hui, on a aussi une problématique chinoise
23:47qui touche plus le centre de l'Europe que la périphérie.
23:51Mais pour revenir sur la fête, je veux dire quand même une chose.
23:54La semaine dernière, on a mis fin à la plus longue inversion
23:57de courbe de soir.
23:59Et c'est quand même quelque chose qui arrive systématiquement
24:01avant les récessions.
24:03On dit que les obligataires sont plus intelligents que les autres,
24:05sont mieux macroéconomistes que les autres.
24:07Je veux dire, c'est quand même quelque chose qui est marquant
24:09d'avoir le fait que la plus longue inversion de taux
24:12de l'histoire, deux ans dix ans, américain,
24:14bien s'est inversée.
24:15– Généralement, ça se repentifie même très violemment
24:17au moment de la récession.
24:19– Oui, c'est ce qui…
24:20– Donc ça veut dire quoi ?
24:21Le mouvement de pentification, il est…
24:23– Pour nous, il va s'accentuer.
24:25La question, c'est le rythme.
24:27Mais la question, ça veut dire qu'entre la repentification,
24:31on a quand même pas mal d'indicateurs économiques,
24:33même si on ne voit pas, je suis d'accord avec ça,
24:35on ne voit pas une économie américaine, on a des salaires,
24:37on a des choses qui progressent.
24:38Mais on sent qu'il y a une fragilité sous assante.
24:40Et en tout cas, il y a des indicateurs non directs
24:42qui nous donnent, qui se mettent au rouge,
24:44qui généralement se mettent au rouge avant des récessions.
24:46– Je ne sais pas.
24:47Et l'ISM manufacturier est resté sous les 50
24:49pendant combien de mois et de trimestre ?
24:51– Oui, il est sous le premier marché des immobiliers.
24:53– La courbe est restée inversée pendant combien de temps ?
24:55– Ce que nous on pense, c'est que ça peut basculer très vite.
24:59Ça peut basculer très vite de l'un à l'autre.
25:01– Un côté non linéaire ?
25:02– Il y a un côté non linéaire de rupture dans le système,
25:04sur l'immobilier, sur l'effet de richesse, tout ça,
25:06qui fait qu'on ne voit rien jusqu'au moment où…
25:10C'est un peu comme sur le subprime.
25:12Si vous écoutez le subprime, il y a des gens qui,
25:14deux ans avant, disaient que ça allait éclater.
25:15Et puis du jour au lendemain, tout le monde a vu le problème
25:17et on a eu une accélération.
25:19Et nous, le risque non linéaire, clairement,
25:21c'est ce qu'on voit à travers ces indicateurs-là,
25:24le risque non linéaire.
25:26– Bon, sur la pente de la courbe des taux,
25:28qu'est-ce que vous dites, Geoffroy ?
25:30Vous venez du monde obligataire.
25:32– Oui, j'ai été gérant obligataire.
25:34– Pardon ?
25:35– Oui, j'ai été gérant obligataire.
25:36– Et on le reste toute sa vie, je crois.
25:38Non mais c'est quoi une bonne pente ?
25:40Est-ce que forcément, d'avoir eu ce mouvement,
25:42d'inversion et de repentification aujourd'hui,
25:45est-ce que c'est toujours un signal négatif
25:48à la fin de la journée pour des actifs risqués
25:50ou pas forcément ?
25:52– En fait, il y a plusieurs lectures.
25:54Il y a ce qui anticipe les marchés d'action d'un côté,
25:56il y a ce qui anticipe les taux,
25:58on pourra en reparler, mais c'est vrai qu'aujourd'hui,
26:00il y a un peu cette dichotomie en termes de pricing des risques
26:02sur les différentes classes d'actifs.
26:04Si on regarde la partie taux, j'adhère totalement
26:06à ce qui a été dit, on sort d'une période
26:08d'inversion de courbe.
26:10On a toujours dit que l'inversion de courbe,
26:12c'était un signal avancé d'une récession.
26:14Aujourd'hui, il y a quelques exemples historiques
26:16qui nous montrent que ce n'est pas toujours le cas.
26:18Et on est peut-être dans ce cas-là,
26:20ça en a tout l'air.
26:22Aujourd'hui, cet indicateur-là, en tout cas,
26:24il n'est plus inversé.
26:26Le 2 ans, le 10 ans américain n'est plus inversé.
26:28Il y a cette UBP.
26:30Oui, c'est ça, c'est zéro.
26:32C'est l'épaisseur du trait.
26:34On n'est plus très loin.
26:36Côté Europe aussi,
26:38c'est un peu le même schéma.
26:40La courbe française, c'est peut-être un cas à part.
26:42Mais dans l'ensemble,
26:44la courbe qui se repentifie, ça peut être interprété
26:46comme un bon signal.
26:48Ou alors, on se dit qu'il y a un retard au niveau
26:50du signal sur la récession.
26:52C'est notre scénario, encore une fois.
26:54C'est vrai qu'on reste sur des anticipations
26:56de croissance qui se tiennent.
26:58Côté taux, ce qui peut
27:00aujourd'hui être intéressant
27:02à suivre,
27:04et aussi par rapport à la Banque centrale
27:06européenne, on se dit, finalement,
27:08les taux sont à peu près au niveau auquel ils devraient être.
27:10Si la Banque centrale baisse ses taux
27:12plus ou moins vite, ce n'est pas pour ça
27:14qu'il y aura forcément beaucoup de variations.
27:16Il y aura peut-être un peu de pontification.
27:18Mais le 10 ans allemand, qui est autour des 2,10, 2,15,
27:20peut-être même remonter un petit peu,
27:22retourner vers la zone des 2,30, 2,40.
27:24Pour nous, c'est un peu le point où il faut être
27:26long duration.
27:28Même s'il y a une asymétrie,
27:30on le voit bien, les risques d'avoir
27:32un événement exogène qui fasse un peu
27:34casser la machine, il augmente forcément
27:36plus le temps passe.
27:38Mais là, aujourd'hui, le pivot, c'est toujours
27:40pour nous autour des 2,30, 2,40.
27:42Et s'il y a une pontification, il viendra peut-être plus
27:44par le bas, par la partie courte
27:46du temps.
27:48C'est vrai qu'on voit bien que quand les cycles changent,
27:50ça peut se pontifier très vite.
27:52On peut avoir des pentes, historiquement,
27:54à 200 points de base de pente.
27:56Ce n'était pas aberrant. Là, aujourd'hui,
27:58on est à 8 BP aux US, sur la France,
28:00je ne sais plus, autour des 50 BP peut-être.
28:02Ça peut se repontifier assez rapidement.
28:04C'est plutôt sur la pente qu'on va regarder
28:06ce qu'il y a à faire
28:08que sur la duration.
28:10La duration, ça peut être aussi
28:12une façon de se protéger aussi.
28:14C'est le fameux trappe
28:16on va dire, trappe à la liquidité
28:18ou safe haven.
28:20On pourrait se dire que l'étau serait
28:22cette classe d'actifs sur laquelle
28:24il faudra se repositionner si on imagine
28:26un risque plus fort. Il y a les matières premières,
28:28bien évidemment, il y a l'or qui est entre autres.
28:30Ça reste des actifs de couverture également
28:32dans le cas de scénario adverse
28:34sur le plan économique.
28:36Ce qui est assez troublant, c'est que l'obligataire
28:38européen se porte très bien.
28:40Vous voyez les émissions
28:42sur le secteur privé
28:44cet été, il y a eu plus de 45 milliards d'émissions.
28:46C'est des records.
28:48Les entreprises se refinancent assez largement
28:50sur des taux qui semblent corrects pour elles
28:52et pour les investisseurs également.
28:54Ça montre qu'il y a une solidité
28:56et c'est plutôt rassurant.
28:58Si on regarde plutôt d'un point de vue micro que macro,
29:00finalement en Europe, les émetteurs
29:02du secteur privé se portent bien.
29:04En face de ça, on a toujours des investisseurs
29:06qui sont à la recherche de rendement, qui ont compris
29:08que les rendements très courts monétaires
29:10allaient devenir moins intéressants.
29:12Est-ce qu'il y a eu des moments d'opportunité pour les investisseurs ?
29:14C'est comme ça qu'il faut le comprendre, je crois.
29:16Oui, ça a été noté aussi.
29:18Il y a eu une émission d'Italie qui est passée récemment.
29:20Je n'ai pas vu.
29:228 milliards émises, mais avec une demande
29:24énorme.
29:26Plus de 100 milliards.
29:28On est vraiment dans des chiffres assez incroyables.
29:30Le spread contre Allemagne
29:32qui s'est resserré à 135 points de base.
29:34Finalement, l'Italie se porte bien.
29:36Nous, on était ravis.
29:38La France, l'Italie,
29:40il y a peut-être un effet vaste communiquant.
29:42Mais c'est vrai que finalement, sur les fondamentaux,
29:44sur le côté technique, il n'y a pas d'alerte
29:46sur les marchés obligataires aujourd'hui.
29:48Philippe ?
29:50Je mettrais juste un petit mot.
29:52Je suis d'accord avec la plupart des choses qui ont été dites.
29:54Mais,
29:56si on regarde l'obligataire américain,
29:58le mouvement de rallye
30:00par rapport au point haut,
30:02on a dû atteindre 4,75 au milieu du deuxième trimestre.
30:04On a déjà baissé
30:06de plus de 100 points de base.
30:08Rappelez-vous ce qui s'était passé au quatrième trimestre
30:10de l'année dernière,
30:12quand le marché, déjà, était parti sur un scénario
30:14de baisse des taux assez rapide
30:16sur lequel il a dû rétrouper d'aller.
30:18Quand il y a un cycle
30:20d'assouplissement monétaire,
30:22je suis tout à fait d'accord, la courbe, elle se repentifie.
30:24Si les taux courts vont à 3,
30:26ce n'est pas énorme comme pente
30:28pour, on va dire, le bas de cycle.
30:3070 BP de pente
30:32de taux, ce n'est pas...
30:34C'est le début de la normalité.
30:36C'est vrai que je pense que pour la première fois
30:38depuis trois ans, au mois d'août,
30:40on a eu cette configuration dans laquelle on a eu une baisse
30:42des marchés actions et une baisse du taux
30:44disant aux Etats-Unis.
30:46Le fameux 60-40,
30:48qui ne marchait plus,
30:50en tout cas, à la baisse.
30:52Mais c'est un point.
30:54Et encore une fois,
30:56je trouve qu'il y a
30:58le réflexe un peu habituel de dire
31:00que si l'économie ralentit, il faut allonger la duration.
31:02Moi, ce qui me frappe,
31:04c'est que depuis deux ans,
31:06les mouvements de duration ont été extrêmement rapides,
31:08extrêmement violents.
31:10C'est de plus en plus tactique,
31:12de plus en plus rapide.
31:14Et donc,
31:16les exemples historiques
31:18me semblent
31:20manipuler avec beaucoup de précautions.
31:22À l'inverse...
31:24Donc sur la partie longue, vous dites attention à la duration.
31:26On peut prendre de la duration sur
31:28différentes parties de la courbe.
31:30Oui, mais en général, quand on dit prendre de la duration,
31:32j'entends bien.
31:34Mais vous dites sur la partie longue,
31:36attention à trop de durations.
31:38Le potentiel de baisse supplémentaire...
31:40Je l'entends.
31:42Je me concentre là encore.
31:44Dans un soft lending.
31:46Oui, dans un scénario où l'endettement...
31:48À 360, ce n'est pas donné.
31:50Le disant américain n'est pas donné à 365.
31:52Les risques me paraissent
31:54à moyen terme asymétriques,
31:56avec des anticipations d'inflation qui sont quand même
31:58très conservatrices, on va dire,
32:00et des taux réels qui sont...
32:02Certes, ils sont plus...
32:04Evidemment, ils sont positifs.
32:06Très conservatrices pour l'inflation,
32:08ça veut dire que l'inflation n'est pas chère dans le marché
32:10aujourd'hui, c'est ça ?
32:12Oui, c'est ça.
32:14Pour la partie action,
32:16qu'est-ce que ça change ?
32:18Tout ça...
32:20On a parlé de la courbe de taux.
32:22Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui sur les marchés actions ?
32:24Il y a eu l'épisode de l'été
32:26qui nous amène jusqu'à aujourd'hui.
32:28Il y a eu des changements de régime,
32:30des changements de leadership.
32:32Qu'est-ce qui est du domaine du bruit de marché
32:34habituel et qu'est-ce qui est du domaine
32:36de nouvelles tendances, peut-être,
32:38qui sont en train d'apparaître, Philippe ?
32:40Si vous me permettez de faire la transition
32:42entre les taux et les actions,
32:44je serais passé par le crédit.
32:46Justement, c'est ce que disait Jean-François.
32:48Il y a une...
32:50On est quand même sur des taux de défaut
32:52qui restent faibles.
32:54Certes, on est sur des spreads
32:56mais par rapport, on va dire,
32:58à la qualité de gestion des entreprises,
33:00leur capacité à se refinancer,
33:02je trouve que ça reste
33:04une prime de risque
33:06décente.
33:08On a une rémunération
33:10faible mais pour un risque qui reste
33:12plutôt faible. Dans un contexte
33:14où, vous le disiez,
33:16il y a de la recherche de rendement, que la composante
33:18taux d'intérêt devient
33:20difficile, on n'est pas
33:22rémunéré pour la prime
33:24de termes,
33:26qui reste extrêmement basse. C'était négatif
33:28maintenant, c'est plein.
33:30Donc ça reste
33:32quelque chose à privilégier.
33:34Nous, on a vraiment tendance à construire
33:36des portefeuilles conservateurs en disant
33:38qu'on préfère
33:40être sur du 2-5 de duration
33:42et avec, on va dire,
33:44un risque de crédit moyen, low investment
33:46grade. Ça, ça permet quand même
33:48d'avoir... Ça, c'est un cœur de portefeuille, un cœur de stratégie
33:50pour vous. C'est robuste avec,
33:52même si on n'exclut pas un petit peu
33:54de fluctuations autour des spreads,
33:56des taux qui, eux, finalement, vont être...
33:58La composante crédit va
34:00s'équilibrer un peu avec la
34:02composante
34:04taux. Ensuite, sur les
34:06actions, encore si je ne fais
34:08le lien, il y a des attentes de
34:10croissance, de bénéfices, le consensus
34:12des analystes, il est
34:14très loin
34:16de la situation de profit qu'on pourrait avoir
34:18s'il y avait un ralentissement marqué de l'économie.
34:20On est encore dans du, on va dire...
34:22Double digit.
34:24Oui, absolument. Donc, aux Etats-Unis,
34:26en Europe, c'est un peu plus... Et sur des niveaux
34:28de valorisation qui ne laissent pas forcément la place
34:30à
34:32beaucoup
34:34d'améliorations de ce point de vue-là.
34:36Donc, moi, vous l'avez compris,
34:38le scénario de soft landing,
34:40j'ai toute raison
34:42d'y croire. Il se trouve que je reviens de 10 jours aux
34:44Etats-Unis. Donc, là aussi, je peux mélanger
34:46à la fois ce que j'ai entendu et ce que j'ai vu.
34:48C'est intéressant. J'y suis allé en 2001,
34:50j'y suis allé en 2008. Je veux dire que quand l'économie
34:52américaine souffre, en 5 minutes,
34:54vous le voyez. Vous êtes au courant.
34:56Je suis tout à fait d'accord. Je l'entends. On n'y est pas.
34:58Et ce n'est pas pour ça qu'on ne peut pas y être dans 3 mois. Je l'entends.
35:00J'y retournerai régulièrement, je vous dirai.
35:02Mais, en tout cas, aujourd'hui, on n'a aucun...
35:04Enfin, je n'ai aucun signal
35:06faible.
35:08Et, effectivement, les gérants
35:10avec qui j'ai parlé sur place vous disent oui à un
35:12ralentissement qui, effectivement,
35:14affecte les secteurs les plus
35:16faibles. Il y a
35:18dans un certain nombre de secteurs, effectivement,
35:20des changements de parts de marché qui vont
35:22très vite et donc des entreprises
35:24qui souffrent sur leur marge.
35:26Ça ne met pas vraiment en question leur bilan
35:28mais qui souffrent sur leur marge et d'autres qui sont en train
35:30de gagner des parts de marché
35:32de façon très rapide.
35:34Mais
35:36l'immense
35:38majorité, on va dire, des secteurs
35:40se portent encore bien.
35:42Gilles, sur la partie un peu stratégie
35:44d'investissement et puis le marché actions, ce qui a
35:46changé, ce qui est une tendance
35:48peut-être nouvelle aujourd'hui ?
35:50La tendance nouvelle, c'est le décrochage de l'AI pendant l'été
35:52avec les autres secteurs
35:54qui font des plus hauts pendant que l'AI décroche.
35:56On a marqué un pic, le pic de la hype, là,
35:58il peut passer derrière nous ?
36:00L'AI, c'est fini.
36:02Ceux qui y croient
36:04et ceux qui y croient moins, vous voyez.
36:06En tout cas, en tant que
36:08valorisation,
36:10on voit de plus en plus les gens dire
36:12où est-ce qu'ils vont gagner de l'argent ?
36:14C'est quand même le taux fondamental.
36:16Pour 200 milliards de dollars, où est-ce qu'ils vont gagner ?
36:18Et je crois que, bon, il y a eu une contre-attaque.
36:20L'AI a contre-attaqué la semaine dernière
36:22avec la valorisation de chats d'OpenAI et de chats de GPT
36:24à 150 milliards de dollars.
36:26Mais à mon sens, c'est fictif pour essayer de maintenir
36:28l'histoire.
36:30Parce que si l'histoire disparaît,
36:32les hyperscaleurs, comme on les appelle, ne peuvent plus faire,
36:34n'ont plus de croissance. Et s'ils n'ont plus de croissance,
36:36ils n'ont pas 40 ou 30...
36:38Si l'histoire disparaît, oui.
36:40Oui, oui, j'ai bien compris.
36:42Comme je l'ai dit plusieurs fois, pour moi,
36:44la législative n'existe pas.
36:46Qu'est-ce qu'il y a mieux à faire qu'il y a, alors ?
36:48Aujourd'hui, c'est des secteurs très défensifs.
36:50On a UTT, on a même les actifs britanniques
36:52avec le Brexit qui vont mieux.
36:54Positif Sterling, toujours.
36:56Le Sterling peut continuer de s'apprécier.
36:58Parce qu'il vient de très bas, le post-Brexit.
37:00Quand nous on avait nos élections,
37:02dans nos élections anglaises,
37:04les adultes sont revenus au pouvoir.
37:06C'est quand même intéressant.
37:08Il y a les foncières, les foncières européennes.
37:10Les foncières mondiales ont eu un très bon été.
37:12Les taux de baisse viennent de très bas.
37:14Des choses comme ça.
37:16Les émergents, on a choisi le Mexique.
37:18On a été un peu sur le Japon post-crise.
37:20On en est sortis.
37:24Donc il y a des choses à faire,
37:26mais plutôt sur le défensif.
37:28Etats, parce qu'on pense que les spread
37:30ne reflètent pas un risque asymétrique.
37:32Les spread correspondent
37:34à la vision du monde actuel.
37:36Mais notre vision du monde
37:38ne prend pas le consensus,
37:40sauf qu'elle ne prend pas en compte
37:42un risque de dégradation asymétrique.
37:44Donc nous, on essaie de trouver
37:46des actifs asymétriques.
37:48Donc l'obligation d'Etat, ça marche bien.
37:50Et puis d'autres choses. L'or, mine d'or.
37:52C'est le meilleur actif depuis le début de l'année.
37:54L'or. Les mines d'or, malheureusement,
37:56c'est avec un acide.
37:58Ça suit moins.
38:00C'est ce qu'on peut faire.
38:02On aimerait bien.
38:04Est-ce que le Japon,
38:06les longs Yen,
38:08remplacent les short Yen ?
38:10Comment ça se passe ?
38:12Le Japon, oui.
38:14Ça a été un élément de perturbation.
38:16On voulait faire comme les Chinois en 2015.
38:18Ils pensaient que passer le 1er août,
38:20ça passerait tout le monde.
38:22Que personne ne verrait.
38:24Manque de pot, ça n'a pas marché.
38:26Il y a quand même un décalage très fort
38:28entre le Yen qui s'apprécie et le Nasdaq
38:30et Docpix qui continuent à monter.
38:32Ça, c'est quelque chose qui ne peut pas durer.
38:34Surtout sur les actions japonaises
38:36où il y avait une corrélation inverse.
38:38Il y a un mystère.
38:40Le mystère devrait se résoudre dans les semaines qui viennent.
38:42Je ne dis pas comment.
38:44Geoffroy, qu'est-ce qui vous intéresse
38:46dans la logique d'investissement
38:48du moment, effectivement,
38:50chez Offy Invest AM ?
38:52Il y a pas mal de choses.
38:54En termes d'allocation,
38:56on va regarder les actions
38:58d'un point de vue plus macro.
39:00On a dit qu'à court terme,
39:02il y a cet effet saisonnalité qui n'est jamais
39:04très favorable aux actions au mois de septembre.
39:06On a vu qu'on a eu une baisse de 4-5%
39:08qui est repartie tout de suite.
39:10Au mois d'août, on a eu le même phénomène
39:12avec une baisse assez violente qui est repartie tout de suite.
39:14On sent que dès qu'il y a des creux,
39:16c'est souvent une opportunité.
39:18Il y a pas mal d'acheteurs.
39:20C'est vrai qu'on a un message de neutralité
39:22sur les actions.
39:24C'est un message un peu classique.
39:26Essayer d'attraper ces baisses
39:28ça reste une stratégie valable.
39:30Le buy the dip, comme on dit,
39:32on reste dans un schéma de marché
39:34où on peut profiter de ces petits trous d'herbe,
39:36ces accidents pour...
39:38Ça reste notre vision.
39:40Après, c'est vrai que la trajectoire
39:42des banques centrales, et encore une fois,
39:44si ce côté un peu plus récessif devait
39:46se matérialiser, on n'aurait plus le même message.
39:48Aujourd'hui, on se dit que les entreprises
39:50ont besoin d'avoir de la clarté,
39:52d'avoir des taux qui soient plus bas
39:54et de voir cette direction
39:56qui soit réaffirmée par les banques centrales.
39:58Il faut redonner de la confiance aux investisseurs
40:00et si on a ça qui se met en place,
40:02on va dire que les profits
40:04des entreprises pourront peut-être être
40:06comme attendu ou pas trop loin.
40:08Si on a un message qui déçoit,
40:10c'est vrai qu'on a du mal à voir
40:12les résultats des marchés actions
40:14vraiment très en hausse d'ici
40:16la fin de l'année ou d'ici 12 mois.
40:18On a une certaine prudence par rapport à ça
40:20et vraiment essayer de capter des baisses.
40:22Le secteur de la technologie reste
40:24pour nous assez essentiel à surveiller.
40:26Peut-être un peu moins qu'avant
40:28même si on a peut-être touché des plus hauts.
40:30Peut-être un peu moins qu'avant
40:32mais on voit que dès qu'il y a des messages comme NVIDIA
40:34qui rassurent, ça repart.
40:36Donc ça reste essentiel pour nous
40:38à surveiller dans les prochains mois
40:40et les prochains trimestres.
40:42La séquence de la semaine, Fed,
40:44Banque d'Angleterre, Banque du Japon
40:46pour les décisions de politique monétaire.
40:48Merci beaucoup messieurs d'avoir été les invités de Planète Marché.
40:50Ce soir, Geoffroy Lenoir, OFI Invest,
40:52Philippe Puzan, IM Global Partners
40:54et Gilles Etcheverry-Garaï, Elcano Asset Management.

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