• il y a 11 heures
Jeudi 7 novembre 2024, SMART BOURSE reçoit Arnaud Faller (Directeur général délégué en charge des investissements, CPR AM) , Nicolas Forest (Directeur des investissements, Candriam) , Adil Amor (Directeur Général, Schelcher Prince Gestion) et Pierre-Yves Dugua (Correspondant américain)

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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Bourse. Smart Bourse, votre rendez-vous
00:11bourse tous les jours sur Bsmart4Change en direct à 17h. Un rendez-vous que vous
00:16pouvez également retrouver en replay sur bsmart.fr et que vous pouvez également
00:20retrouver sur les réseaux sociaux de Bsmart4Change. Je vous rappelle que vous
00:23pouvez aussi, si vous le souhaitez, nous écouter en podcast sur toutes les
00:26plateformes de podcast. Au sommaire de cette édition, nous reviendrons sur la
00:30réaction des marchés face à l'élection de Donald Trump à la présidence des
00:33Etats-Unis et alors que le président élu semble bien parti pour obtenir une
00:37majorité au congrès. Les marchés qui restent dans le même temps très
00:40attentifs à la prise de parole à venir de Jérôme Powell qui interviendra à
00:44l'issue de la réunion de politique monétaire de la Fed. La Fed baissera-t-elle
00:48ses taux d'un quart de point comme le marché semble l'anticiper ? Faudra-t-il
00:52déceler dans le discours de Jérôme Powell des alertes sur le programme
00:55économique de Donald Trump qui implique une dépense publique élevée, une baisse
00:59de la fiscalité des entreprises ou encore une hausse des droits de douane
01:02à l'entrée sur le sol américain ? Des mesures qui peuvent s'avérer
01:05inflationnistes et qui pourraient venir entrer en contradiction avec la
01:08stratégie de soft lending menée par la Fed. Nous en parlerons dans cette émission
01:12avant de nous intéresser également à l'Europe. L'Europe dont les marchés ont
01:16réagi hier négativement à l'élection de Donald Trump avant de se reprendre
01:19aujourd'hui. Une crainte qui s'explique par le fait que l'élection de Donald
01:24Trump pourrait venir, un, remettre en cause de l'assouplissement monétaire de
01:26la Fed, on vient d'en parler si jamais le programme de Donald Trump était
01:29appliqué, mais aussi parce que les hausses de droits de douane sur les
01:32produits importés aux Etats-Unis auraient un double impact sur les
01:35entreprises européennes. D'abord elles seraient impactées
01:37directement dans le cadre d'exportations vers les Etats-Unis mais cela aussi
01:40pourrait entraîner une concurrence plus accrue de produits chinois sur le sol
01:44européen si les Etats-Unis venaient à durcir fortement les droits de douane
01:48sur les produits en provenance de la Chine. A noter d'ailleurs que le couple
01:52franco-allemand s'exprimait au lendemain de l'élection de Donald Trump sur la
01:56nécessité de renforcer l'Europe mais la coalition au sein du gouvernement
02:00allemand vient de voler en éclats avec le limogé du ministre des finances
02:05libéral Christian Lindner intervenu donc hier soir. Cela devrait entraîner un vote
02:09de confiance à venir début 2025 et potentiellement des élections
02:12anticipées en Allemagne. Quelles sont les cartes en main pour l'Europe
02:15aujourd'hui ? Nous poserons la question à nos invités puis enfin nous finirons
02:19cette émission avec le cardeur américain où nous retrouverons Pierre-Yves Dugas
02:22correspondant américain de Smart Bourse à Washington qui reviendra sur
02:25l'élection de Donald Trump.
02:36Et nous commençons tout de suite avec Tendance mon ami, le résumé complet de
02:40l'actualité boursière du jour proposée par Pauline Grattel. Bonsoir Pauline.
02:43Bonsoir. Merci d'être avec nous dans Smart Bourse. Aujourd'hui Pauline les
02:47marchés boursiers progressent après une séance mouvementée hier. Oui en Europe
02:51l'ensemble des grands indices évoluent dans le vert après avoir été chahuté
02:54hier par l'élection de Donald Trump. Côté américain justement les indices
02:59ouvrent également dans le vert avec de nouveaux records pour le S&P 500, pour le
03:02Nasdaq et pour le Russell 2000. Alors on parle ici des marchés actions, qu'en est-il
03:06du marché obligataire ? Le rendement américain a 10 ans qui avait bondi hier
03:10de plus de 20 points de base, redescend un peu entre 4,35 et 4,40 %
03:15aujourd'hui. Le dollar qui faisait partie des Trump Trades redescend aujourd'hui
03:19après avoir été porté hier lors de la victoire de Trump. L'euro dollar par
03:22exemple est autour de 1,08. On attend évidemment ce soir le verdict de la Fed
03:27à l'issue de sa réunion de politique monétaire mais avant cela aujourd'hui
03:30nous avons eu le résultat de la réunion de politique monétaire de la Banque
03:34d'Angleterre Pauline. Oui voilà la Banque d'Angleterre a décidé pour la seconde
03:37fois depuis 2020 de baisser ses taux de 25 points de base à 4,75%. Côté
03:43résultat d'entreprise la séquence se poursuit et la hausse du jour est signée
03:46ArcelorMittal. Oui le titre s'offre 6% après sa publication du troisième
03:50trimestre. Le résultat opérationnel sur la période recule mais c'est moins pire
03:55que prévu ArcelorMittal dégage un bénéfice net de 290 millions de dollars
04:00contre plus de 900 millions il y a un an. L'entreprise alerte sur les
04:04exportations d'acier chinois ce qui produit plus de la moitié de la
04:08production mondiale. On retourne en France à présent plusieurs
04:12valeurs du CAC 40 étaient également attendues pour leur publication du
04:15troisième trimestre Pauline. Oui je vous propose de commencer par la
04:17publication de Legrand une publication qui a déçu les investisseurs. Le titre
04:21est bon dernier du CAC 40 et chute de plus de 5%. L'entreprise fait état d'un
04:26bénéfice net par deux groupes en repli de 11% sur les neuf premiers mois de
04:29l'année. Le résultat opérationnel recule lui de plus de 6% sur la même
04:33période. Côté entreprise toujours en repli également après sa publication il
04:38y a Téléperformance. Oui Téléperformance annonce un chiffre d'affaires en hausse
04:41de plus de 26% sur le troisième trimestre en données publiées grâce à
04:45l'intégration de Majorelle. En données comparables sur la période le chiffre
04:50d'affaires n'augmente que de 3% sur un an. L'entreprise en profite pour
04:53réaffirmer ses objectifs annuels mais cela ne suffit pas le titre recule de
04:58plus de 3%. Engie de son côté est en légère hausse après avoir annoncé viser
05:02le haut de sa fourchette de prévision annuelle. Oui Engie a ainsi confirmé ses
05:05objectifs lors de sa publication du troisième trimestre.
05:08La société fait état d'une progression de lébite de 18% portée par les
05:13activités infrastructures et renouvelables. Concernant le chiffre
05:16d'affaires il est en recul de 15% en données organiques à 52 milliards d'euros.
05:20Et enfin si on sort du CAC 40 la publication d'Air France KLM montre
05:24quelques difficultés pour la compagnie. Oui le titre dévise de 13% au cours de
05:28la séance après avoir fait état de résultats inférieurs aux attentes et
05:31jugé mauvais pour le troisième trimestre plombé par la baisse du
05:34trafic aérien en amont des JO et par les difficultés chez KLM. Le bénéfice net
05:39d'Air France recule de 13% et le résultat d'exploitation de 12% sur la
05:44période. Et on finit avec l'agenda de la journée boursière de demain Pauline
05:48quel est cet agenda ? Les investisseurs prendront connaissance de la balance
05:51commerciale française pour le mois de septembre ainsi que de la confiance des
05:54consommateurs du Michigan en novembre. Côté résultats on regardera ceux de
05:59Sony pour le troisième trimestre. Merci beaucoup Pauline, Pauline Grattel
06:02c'était donc Tendance mon ami, le résumé complet de l'actualité boursière du jour.
06:15Et c'est parti pour Planète Marché, une quarantaine de minutes ensemble pour
06:19décrypter l'actualité économique, politique et surtout financière dans
06:23Smart Bourse ce soir pour décrypter cette actualité qui va sûrement
06:27commencer par de l'actualité politique. Nous avons le plaisir de recevoir
06:30Nicolas Forest, bonsoir Nicolas Forest. Bonsoir. Vous êtes directeur des
06:33investissements de Candriam, à vos côtés nous avons le plaisir d'accueillir
06:36également Adil Amor, bonsoir Adil Amor. Bonsoir. Vous êtes directeur général de
06:39Shelcher Prince Gestion et nous avons enfin le plaisir d'accueillir également
06:42Arnaud Faller, bonsoir Arnaud Faller. Bonsoir. Vous êtes directeur général
06:45délégué en charge des investissements de CPRAM. La question est toute trouvée
06:50pour débriefer effectivement ces deux séances boursières à l'issue de
06:54l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis. La question est de savoir s'il
06:59aura ou non une majorité au congrès, on va peut-être commencer avec nous, voir
07:02Arnaud Faller même si ça a l'air globalement bien parti pour le moment.
07:05Première question, est-ce que c'était une surprise dans le sens, alors on n'est pas
07:09là pour parler politique évidemment, mais on a vu des Trump trades ces
07:12dernières semaines joués par le marché puis finalement une sorte de
07:15ralentissement à l'approche de l'élection avant que le marché ne reparte
07:19une fois qu'ils se rendent compte que globalement, aux Etats-Unis en tout cas,
07:21une fois qu'ils se rendent compte que l'élection de Donald Trump semble
07:24acquise, comment est-ce que vous analysez la séquence de ces deux dernières
07:28journées boursières ? Il me semble que, d'abord, il va effectivement avoir le
07:32Sénat, ça c'est sûr, la chambre des représentants, il est en balottage
07:35favorable, donc il va avoir quand même pas mal de pouvoir, y compris autour de
07:39sa garde rapprochée, parce qu'à l'indifférence de la dernière fois, c'est
07:42que cette fois-ci c'est moins une surprise pour lui et donc il aura une
07:45équipe qui est bien préparée et qui lui est dévouée à 100%. Donc il nous semble
07:49que sur les marchés, il y a eu, c'était assez logique ce qui s'est
07:53passé, donc surperformance très nette des actions US versus reste du monde,
07:57bien sûr, en une seule journée on a fait quasiment 4% et ça peut encore durer.
08:02Ensuite, hausse des taux, on va y revenir évidemment avec l'anéanticipation des
08:06hausses des droits de douane, hausse des taux aux US, en revanche, baisse des taux sur la
08:10zone euro, mais en même temps là aussi, il faut se rappeler que Christine Lagarde a
08:13rappelé qu'une augmentation de la guerre commerciale ferait en sorte qu'il y a
08:18probablement plus de baisse des taux du côté BCE. Ensuite, en gros,
08:24c'est vraiment les Etats-Unis qui vont surperformer le reste du monde, que ça
08:29soit donc versus Europe, ça on l'a vu, mais aussi probablement vis-à-vis des
08:33émergents et appréciation du dollar, on pourra y revenir, mais tout ça est plutôt
08:38assez logique. Et à l'intérieur des actions américaines, on a vu, c'est des
08:43choses qui se sont passées déjà lors de la dernière élection, donc les
08:46financières US avaient déjà largement
08:50surperformé le premier mois qui suivait la première élection de Trump.
08:54C'est ce qu'on a vu hier. La partie pétrolière, c'est évidemment, comme il a
08:58dit, un baby dry, baby sous-entendu, allez-y les Américains, vous allez forer
09:02significativement, donc les pétrolières aussi. Pétrolières, oui, le pétrole, un peu
09:07différent, on peut y revenir, il n'y a pas eu autant de variations sur le cours du
09:11pétrole lui-même, mais grosso modo, et les secteurs de l'immobilier, qui a été plutôt
09:16attaqué, les secteurs des renouvelables, oui, et le secteur de la consommation
09:20aussi, parce qu'évidemment, là aussi, on pourrait y revenir sur l'impact des hausses
09:24de taxes, des droits de douane. Donc globalement, des marchés qui accueillent
09:28très positivement quand même aux Etats-Unis, cette élection de Donald Trump,
09:31en tout cas aujourd'hui. Oui, alors il faut se rappeler que, donc on a parlé des
09:35hausses de droits de douane, on pourrait y rentrer en détail, mais il a en tête aussi
09:38une baisse du taux de l'impôt sur les sociétés de 21 à 15 % et ça, c'était pas
09:43sûr qu'il mettait en place si jamais il n'avait pas le congrès avec lui, comme la
09:46proba que le congrès, évidemment, encore une fois, on attend à la Chambre des
09:50Représentants, mais elle est assez forte. Il nous semble qu'il va pouvoir mettre ça en
09:54place, donc une baisse de taux de l'impôt de 21 à 15, assez vite. Après, côté
09:59ménage, il y a aussi une histoire de fiscalité sur les ménages où là, on sait
10:05qu'il a mis en place, le précédent mandat, que l'administration Biden a
10:09continué. Bien sûr. Il y a des chances à venir en 2025, mais probablement, il va
10:14prolonger ces baisses de fiscalité aussi sur les ménages.
10:19La question qu'on peut se poser avant, effectivement, de vous entendre, Nicolas
10:22Forest et Adi Lamore, c'est, Trump pourra-t-il appliquer le programme
10:27économique sur lequel il vient d'être élu, notamment sur des questions de
10:30budget, sur des questions de fiscalité ? Vous l'avez dit, effectivement, et on
10:33l'entend souvent, il y a peu de contre-pouvoirs autour de lui, ce qui
10:35laisse entendre qu'il aurait les coudées franches. Il y a quand même des réactions
10:38de marché, des réactions économiques, une inflation à surveiller ?
10:42Alors, sur le hausse du droit de douane, il a rappelé quand même que c'est l'outil le meilleur, après
10:48l'amour et la religion. D'accord. Il croit vraiment. Et on a vu qu'il y croyait lors de son
10:52dernier mandat. Il l'a mis en place lors de son dernier mandat et ça expose, ça a plutôt bien
10:55marché. Si on se rappelle le déficit commercial versus la Chine, il s'est
10:59contracté d'une centaine de milliards entre 2018 et aujourd'hui. Donc ça a plutôt
11:04marché. D'ailleurs, on pourrait revenir, c'est un jeu mondial et au contraire, il
11:08s'est accru envers le Mexique, le Vietnam, la Corée et d'ailleurs aussi la zone euro.
11:13D'où la réélocation que vous évoquez entre les biens chinois qui pourraient
11:16revenir en Europe. Bien sûr. Méfiance, c'est un jeu mondial. Donc quand il y a un déficit qui
11:21se crée, là, ça peut être au contraire un déficit qui se résorbe de l'autre côté.
11:25Mais tout ça pour dire que la hausse du droit de douane, certes, encore une fois, il nous a
11:31parfois surpris. Mais là, on a l'impression qu'il a envie de le faire et ça a plutôt bien
11:34marché avant. Pour lui, pas pour le reste du monde. Bien sûr. Ensuite, la fiscalité, ça va
11:39dépendre malgré tout. La fiscalité sur les impôts sur les sociétés, ça va dépendre à tout prix du
11:44congrès. Mais encore une fois, il n'a pas de tâche favorable. Et il y a un peu accorbé
11:48partisan sur ça. Ce n'est pas l'ampleur des baisses. Parce que 21-15, ce n'est pas non plus
11:52monstrueux. Mais il est probable que ça puisse arriver aussi.
11:55Nicolas Forest, comment on analyse cette séquence ? Lorsqu'un candidat à l'élection présidentielle
12:04américaine qui ne cache pas sa volonté d'America first, tout simplement, est élu, que Arnaud
12:11Faller nous l'a rappelé, qu'il n'y a pas forcément de garde-fous autour de lui qui pourraient laisser
12:15entendre que potentiellement, il ne pourrait pas appliquer tout son programme. Lorsqu'on voit ça
12:19d'un point de vue investisseur européen.
12:24Déjà, concernant Donald Trump et concernant la question que vous avez posée, il faut déjà se
12:29rendre compte que je crois que, un peu comme en 2016, beaucoup de prévisionnistes se sont
12:36trompés, même complètement trompés, notamment en Europe, sur cette victoire écrasante de Donald
12:44Trump. Quand vous regardez une carte et vous voyez le rouge et le bleu, c'est tout rouge, c'est
12:48écrasant. Et donc, par rapport à votre question, déjà, il faut distinguer un petit peu. L'investisseur
12:55ne doit pas faire de morale, ne doit pas avoir de biais cognitif là-dessus. On peut avoir l'opinion
13:02qu'on veut sur Donald Trump, à savoir qu'il est sans doute grossier, menteur, tout ce que vous voulez.
13:07Mais ce n'est pas la question, en tant qu'investisseur. Donc, pour l'investisseur, il faut vraiment
13:12essayer de se reposer la question de savoir quels scénarios peut-on avoir sur la croissance, sur
13:20l'inflation et sur les taux avec cette nouvelle administration. Et le premier point qui me vient à
13:26l'esprit de cette séquence-là, c'est déjà, je dirais, de la plus grande certitude.
13:36D'accord.
13:37De la plus grande certitude. Hier, ce qui est frappant, c'est que...
13:41Alors même qu'aujourd'hui, on se pose la question de savoir comment est-ce qu'il pourra...
13:43Oui, mais il y a trois jours, il y a une semaine, il y a un mois, tous les investisseurs, les éditeurs
13:46Yali, c'était on ne sait pas, ça va être serré, il va y avoir des barricades, ça va être dangereux, la
13:51démocratie américaine va se faire attaquer.
13:53Là, au moins, on sait que...
13:54Excusez-moi, mais il y a eu des élections, les résultats sont très clairs et les réponses sont très
13:59claires, donc il y a une levée de l'incertitude. Et les marchés actions qui réagissent positivement
14:04reflètent cela. Il y a un point, moi, qui m'a intéressé, un indicateur qui n'a peut-être pas été
14:08commenté ici, qui intéresse plutôt les investisseurs obligataires, c'est la prime d'assurance sur les
14:14Etats-Unis, le CDS, le CDS américain. Ça a collapsé le lendemain de l'élection. C'est-à-dire que la
14:22prime de risque sur l'État américain s'est resserrée de 10 points le lendemain. Ce qui prouve que les
14:27investisseurs ont réussi ça positivement. Et donc après, quels sont les perspectives de croissance,
14:32d'inflation et de taux d'intérêt ? Et là, on retrouve ce que vous avez expliqué. Là encore, il faut
14:38démystifier ce que dit Trump. Entre ce qu'il dit et ce qu'il fait, on a vu en 2016, il y a eu des écarts.
14:46Il a dit beaucoup de choses, il n'a pas fait tout ce qu'il a dit. Il n'a pas fait tout ce qu'il a dit.
14:50Et il a été parfois un peu plus pragmatique que ce qu'on peut attendre. Aujourd'hui, on peut regarder les
14:58différentes grandes actions économiques qu'il peut mener. Les baisses d'impôts. Ça, c'est le premier bloc.
15:05Les tarifs, le deuxième bloc. Et puis ce qu'il peut faire sur le marché de l'emploi à travers l'immigration.
15:12Dans quelle séquence ces choses vont se mettre, c'est difficile à dire. Mais il nous semble que la baisse des
15:17taux d'impôt, le prolongement déjà des baisses d'impôt, les potentielles nouvelles baisses d'impôt, notamment sur les
15:22retraités, sur les pourboires. Et ça, c'est nouveau dans son programme. C'est quand même assez positif, effectivement,
15:28pour la croissance américaine. Les tarifs. — Peut-être un peu moins pour le budget, mais en tout cas pour la croissance.
15:32— Peut-être un peu moins pour le budget. En contrepartie, pour financer cela, il faut plus de tarifs. Car si Donald Trump
15:39veut vraiment implémenter des nouvelles baisses d'impôt, il faut qu'au Congrès, pour avoir la majorité, il faut qu'il vienne
15:46avec un équilibre budgétaire, et donc davantage de tarifs. Et là, la question, évidemment, c'est quel tarif. Il avait parlé de 60% sur la Chine,
15:54de 10% pour tout le monde. Et c'est là où il faut estimer. Mais ces 10%, c'est 60% sur la Chine en plus ou c'est 60% en proportion ?
16:02Est-ce que c'est maintenant ? Est-ce que c'est dans d'une fois ? Ça, on ne le sait pas. Ça, on ne le sait pas.
16:07— Bien sûr. — Donc aujourd'hui, l'investisseur européen, à court terme, il préfère investir sur la bourse américaine.
16:14Il préfère être un peu plus prudent sur la bourse européenne. Et il va regarder ce qui va se passer. À court terme, entre...
16:22Et là, pour moi, tout est une question de séquence. Entre le mois de novembre et le 6 janvier, il n'est pas président.
16:29Et son staff va être normalement vraiment en fonction à partir du 20 janvier. Ce qui va être intéressant pour moi, ça va être regarder
16:34quelles sont les premières nominations qu'il peut faire. Est-ce que c'est Navarro qui revient et des gens qui sont assez extrêmes sur les points de tarif ?
16:43Ça, c'est ça qu'il faudra voir. Et il va falloir voir un peu de ce côté-là pour avoir un peu une estimation de son impact sur la croissance, sur l'inflation.
16:51— Donc ce que vous dites, c'est globalement ne cherchant pas à anticiper avant, effectivement, qu'on ait les premières mesures.
16:56Est-ce que ça veut dire que l'élection de Donald Trump est synonyme de retour de la volatilité sur les marchés ? On a pu le voir.
17:03Parfois, on était plus sur Twitter même que sur des indicateurs pour voir, effectivement, s'il pouvait avoir un impact sur les marchés financiers.
17:08— Je pense que oui. Je pense que J-PoL, je pense que les investisseurs vont devoir se réhabituer à suivre effectivement à la fois le X de Musk,
17:16de suivre un peu Donald Trump. Ça va être plus volatile. Mais à travers cette volatilité, il faut voir où on va.
17:21Et nous, ce qui nous semble en tout cas, aujourd'hui, chez Candriam, on a fait deux scénarios. Il y a ce qu'on appelle un soft Trump et un hard Trump.
17:28— D'accord. — Avec un soft Trump, nous pensons que la croissance américaine en 2025 peut rester à peu près équivalente à celle qu'on a connue en 2024.
17:35— Un soft Trump, c'est... — Un soft Trump, c'est finalement certes des tarifs, mais un peu moins agressifs que ce qu'on peut attendre,
17:42et une baisse d'impôts qui compense largement la perte de croissance, ce qui nous permet de maintenir un niveau de croissance réel de 2,5 %,
17:49un peu plus d'inflation, mais rien de dramatique. Et donc une croissance américaine qui tient et qui reste la plus grande et une forte croissance,
17:57notamment beaucoup plus importante qu'en Europe. Ça, c'est un soft Trump dans lequel c'est un scénario positif tant pour les marchés actions
18:03et sur les taux d'intérêt, un peu de volatilité, mais rien de dramatique. Et puis il y a le hard Trump. Le hard Trump, c'est si vraiment on vient
18:09avec des tarifs beaucoup plus forts. — Ça, c'est l'application pure et dure du programme actuel. — Exactement, avec effectivement là un impact beaucoup plus fort
18:17sur l'inflation et des taux d'intérêt qui dérapent. Mais aujourd'hui, entre le hard et le soft, très dur de mettre une probabilité.
18:23Et rien ne nous dit que vraiment à faire du hard Trump ou du soft Trump. Il y a plein d'arguments dans les deux sens. On peut dire il a les pleins pouvoirs
18:28s'il veut le faire, c'est maintenant. Mais d'un autre côté, il y a un congrès. Il peut pas faire non plus ce qu'il veut. Et en 2016, là encore, il faut démystifier.
18:35Il faut essayer de prendre un peu de recul. Il a pas fait tout ce qu'il a dit. Il a pas fait tout ce qu'il a dit. Et les hausses de tarifs dont on parle,
18:42vous parliez de 2016, ça n'a rien à voir. Ça n'a rien à voir, là, en 2024. 60% sur tous les biens chinois, 10% sur tous les biens, c'est pas la même chose,
18:52parce qu'en 2016, c'était sur les biens chinois. Et les Chinois ont pu utiliser le Vietnam, le Mexique pour revendre des biens.
18:58Là, c'est 10% sur tout le monde. On n'est plus dans la même histoire.
19:01— C'est 45 fois l'effet sur l'économie US. Et le Nord, c'est 45 fois. Je sais pas si il l'est. Il apprécie l'outil.
19:13— Voilà. Maintenant, il faut bien... Et juste pour terminer, entre le soft et le hard, je crois qu'aussi, là encore, je me permets...
19:20On peut pas faire de présomption de dire que le président élu est stupide. On peut ne pas aimer. Mais quelque part, il a été élu sur base de...
19:31On veut revenir à moins d'inflation, à plus de croissance et plus de baisse d'impôt. Donc faire le pari de dire...
19:38— Non mais on peut analyser, effectivement, le programme en se demandant si, effectivement, l'impact sera celui qui...
19:43— Oui, oui. Mais il est conseillé. Il sait très bien... Il n'est pas stupide que s'il fait des tarifs massifs, que si ça fait beaucoup d'inflation,
19:50l'électeur qui a voté Trump va pas être content. Donc quelque part, oui, moi, je pense qu'aujourd'hui, il y a le soft et le hard Trump.
20:00Je pense qu'on est dans un environnement à court terme où il va privilégier quand même du soft Trump, c'est-à-dire un peu de tarif.
20:07On compense avec des baisses d'impôts. Et on arrive sur un territoire un peu de croissance, peut-être un peu plus d'inflation, mais pas trop.
20:13Et le dérapage du hard Trump, selon moi, il n'a pas intérêt à l'implémenter tout de suite, parce que ça ferait dérailler le scénario.
20:20Et c'est certainement pour ça qu'il a été élu.
20:22— Adil Amor, pour compléter ce que dit Nicolas Forest, deux garde-fous, finalement, à la politique de Donald Trump, l'inflation et les réactions
20:30du marché obligataire sur le budget, par exemple. — En fait, on a beaucoup parlé croissance, oui. Maintenant, faut quand même qu'on ait en tête
20:38aujourd'hui qu'on est dans une situation où la croissance aux États-Unis tient. La lutte contre l'inflation par la Fed est à peu près résolue,
20:46mais pas encore complètement finalisée. Donc si on rentre dans le scénario hard Trump, comme ça a été évoqué, là, la situation peut vraiment se compliquer,
20:54parce qu'on n'est pas dans la même phase du cycle. Je reviendrai juste sur un point... — Est-ce que ça peut remettre en cause un soft lending, par exemple ?
21:00— Remettre en... En fait, alors qu'est-ce qu'on appelle soft lending ? On a eu tellement de jargon entre le soft lending, le no lending, le hard lending,
21:06le good lending, le bad lending. Est-ce qu'il y a un lending tout court s'il y a de la croissance ? Bah non, on décolle. Donc il n'y a pas de lending.
21:13Maintenant, ce qui pourrait être remis en cause, c'est effectivement la politique monétaire américaine et son application pour lutter contre
21:21une inflation additionnelle qui pourrait se mettre en place si la croissance rechauffe trop. Ça, c'est un risque aujourd'hui qu'on ne voit pas encore.
21:27On verra d'ici le 6 janvier, effectivement, ou le 20 janvier. On n'en sait strictement rien. C'est après que les choses vont se matérialiser.
21:32Maintenant, sur les réactions de marché, on a parlé marché-action. C'est limpide. C'était anticipable en cas d'élection de Trump.
21:37— Bien sûr. — Il y a un autre paramètre, et pour moi, qui est – on va dire – assez intéressant à avoir en tête.
21:44C'est la forme de la courbe d'auto américaine, qu'effectivement, les taux ont monté, oui, en anticipation d'un déficit.
21:49La partie courte, c'est l'inflation. La partie longue, c'est le déficit. — Oui, bien sûr.
21:52— Trump, plus de déficit, mais c'était déjà anticipé un petit peu avant. Cette pente, elle s'est encore plus accentuée.
21:58C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a une pente américaine, c'est-à-dire un différentiel entre le 10 ans et le 2 ans qui dépasse les 20 points de base.
22:03Ça refloue un petit peu aujourd'hui. Mais demain, c'est-à-dire si la prime de terme, c'est-à-dire le différentiel de temps entre le long et le court,
22:10s'accentue trop massivement, ça a un impact quand même pour l'économie américaine, pour le refinancement des entreprises américaines.
22:17Et du coup, on peut se retrouver dans une situation où les faisances et les situations de défaut augmentent aux États-Unis.
22:24Et ça, ça serait dommageable en lien avec la croissance. Et si on rajoute l'autre problématique qui est quand même fondamentale
22:30et qui a été évoquée par mes collègues ici sur le plateau, l'inflation. Aujourd'hui, quand on analyse le programme de Trump,
22:37on verra ce qu'il va appliquer, effectivement. Ce qui est certain par contre pour moi, c'est que Trump est assez bijectif avec la volatilité des marchés.
22:45Ça, c'est acté. Maintenant, sur l'inflation... — Il y aura plus de volatilité. — Pour moi, c'est acté.
22:49— C'est le moment des gérants actifs. — Oui. Donc on est assez contents chez Teleshore. Donc ça tombe bien. Et je pense aussi autour de la table.
22:55Mais si je reviens juste sur l'inflation, bon, baisse des impôts, forcément, on stimule la consommation. Donc la partie supply demand,
23:03la demande augmente, c'est l'inflation. OK. L'IS, la même chose. On le baisse. Et ce qu'il va le faire tout de suite, demain, après-demain,
23:08c'est inflationniste. La politique migratoire. Aujourd'hui, il faut pas oublier qu'aux États-Unis, il y a eu quand même une hausse significative
23:15de l'emploi des non-natifs américains et qui a permis aussi de renflouer des emplois et de trouver des employés. Si demain, il y a
23:22une politique migratoire qui est dans l'autre sens, forcément, tension sur l'emploi. — Hausse de salaire. — Hausse de salaire.
23:28— Inflation. — Inflation. — Tout ça, il faut gérer. — Et difficulté entreprise quand même pour délivrer productivité.
23:33— Surtout si les taux longs augmentent significativement. Donc il faut réussir à juguler tout ça. Maintenant, il y a une certitude.
23:39C'est que « America first », c'est acté. Inflation, we will see. Et on verra surtout l'impact sur le reste du monde. Et la pente de la courbe des taux,
23:47ça, moi, j'insiste beaucoup là-dessus. C'est pas anecdotique. Dans un monde, maintenant, où les pentes sont positives et les taux,
23:53ils sont très très loin de redevenir négatifs ou nuls. Voilà. — Arnaud Faller, j'ai évidemment des questions aussi sur la Fed ou sur l'Europe.
24:02Mais peut-être revenir un petit peu peut-être sur cet euro-dollar tout simplement, ce dollar qui progresse, qui continue à progresser,
24:10alors que Trump a annoncé lui plutôt qu'il souhaitait voir ce dollar reculer pour donner encore plus de compétitivité aux entreprises américaines.
24:19Si on analyse la séquence au travers de l'euro-dollar, qu'est-ce que ça nous dit ? — En général, on pense que le dollar va se raffermir
24:24contre toutes les devises, peut-être plus encore contre les devises émergentes que contre l'euro. Il faut bien voir que la Fed, les taux terminaux...
24:33Le point important, c'est de savoir, y compris pour les primes de termes, à combien on s'arrête. On voit bien que ça a été révisé en hausse
24:43à chaque fois qu'il y a eu des sondages pro-Trump et évidemment depuis l'élection de Trump. Donc on était en dessous de 3. On est à 3,70.
24:49On n'arrête pas de remonter le taux terminal. Donc à l'inverse, côté européen, on est en train de le rebaisser. D'ailleurs, dans l'histoire de marché,
24:58c'est assez rare que dans la même période, on a des taux terminaux américains qui baissent et des taux terminaux européens qui montent.
25:06Donc il nous semble que c'est favorable encore, ça, plutôt au dollar. Donc Trump, il veut effectivement... Il veut peut-être un dollar faible,
25:14mais on pense plutôt qu'il sera plutôt ferme, y compris parce qu'encore une fois, l'attractivité du marché américain, etc.
25:25Donc peut-être plus contre devises émergentes parce que la validité sur les devises émergentes est plus forte. Les devises se bougent plus que contre l'euro,
25:35mais le sens, il est plutôt là.
25:37— Prise de parole de Jérôme Powell ce soir. Décision donc de politique monétaire de la Fed. 25 points de base... Recul de 25 points de base...
25:46Enfin, en tout cas, baisse de 25 points de base, pardon, attendue par le marché. Le moindre changement de politique monétaire laisserait entendre
25:55effectivement que c'est un message plus politique qu'économique. À quoi s'attendre dans cette prise de parole ?
26:00— Il ne devrait pas y avoir... Cette fois-ci, sur ce comité-là, il ne devrait pas y avoir de surprise. En revanche, encore une fois,
26:04c'est pas tant les deux prochains, puisqu'il y a quasiment tous les 25 BPs qui sont anticipés. C'est la suite de l'histoire. Et la suite,
26:10ça va dépendre évidemment des hausses de droits de douane qui sont à terme... On verra. Effectivement, tout n'est pas écrit.
26:19C'est pas forcément 60 d'un coup et 10 d'un coup. Mais encore une fois, il apprécie l'outil, donc il va l'utiliser. À terme,
26:25je voudrais revenir là-dessus. C'est que malgré tout, c'est un peu... À terme, c'est un peu aussi récessionniste. C'est-à-dire qu'il faut se rappeler
26:31que c'est une ponction sur les ménages. On va peut-être favoriser les baises d'impôts. — Oui, parce qu'il y a des hausses de droits de douane
26:36dits prix élevés. — Les apporteurs US, ils vont répercuter quasiment un pour un. Il faut parler de ça. — Oui, bien sûr, oui.
26:42— Donc à terme, c'est peut-être un peu malgré tout récessionniste. Et les estimations, c'est en gros 1 700 $ par ménage par an.
26:53Et c'est beaucoup. Donc certes, il y aura peut-être des baises d'impôts, mais ce qui se passe... — 1 700 $ par an payées plus chères
26:59si jamais les droits de douane sont appliqués. D'accord. — Exactement. Et les baises d'impôts seront probablement plus pour les ménages
27:07plus aisés, alors que les montants qu'on évoque, c'est pour tout le monde. Et donc c'est ça qui est un peu... Parce que c'est
27:12les consommateurs qui soient riches ou moins riches. Et donc encore une fois, le risque plutôt pour... Alors fin 2025, etc.,
27:21c'est plutôt malgré tout plus récessionniste qu'autre chose si jamais il met ça en place.
27:25— Donc ça veut dire que derrière l'idée de mettre des barrières douanières pour protéger les entreprises américaines, derrière,
27:30il y a potentiellement un risque récessif si jamais on augmente trop... L'impact, c'est une augmentation trop forte des prix sur le sol américain.
27:38— D'où le fait que hier, les valeurs de consommation américaines, elles ont baissé, alors que le marché est en forte hausse.
27:48Donc effectivement, la consommation de base, les grands distributeurs, elles ont baissé hier, parce que c'est pas forcément bon à terme
27:55pour ces valeurs-là. — Et si je vous suis, ça suppose potentiellement une progression de l'inflation et donc une remise en cause
28:01de la stratégie monétaire de la Fed si on est dans ce scénario-là ? — La revue du taux terminal a été très claire. Et ça n'a pas été
28:0910 centimes. Ça a été... En gros, une fois en quelques semaines, on a pris 60 centimes entre... En gros, on était aux alentours de 3.
28:17On est 360, 370. Et puis il y a des gens qui voient 4. C'est-à-dire quasiment plus beaucoup de baisse des taux après.
28:23Donc ces taux terminaux, encore une fois, c'est clé à la fois évidemment pour les primes de termes, mais aussi pour les marchés à action,
28:29parce que ça peut jouer aussi. Genre la baisse des... L'amélioration des conditions de financement, ça vient aussi de là.
28:35Donc si jamais les anticipations de baisse de conditions de financement sur l'immobilier ou sur d'autres choses n'apparaîtent pas...
28:41— Bien sûr. — Faudra s'en méfier quand même. — Nicolas Forest, rien à attendre ce soir, si je comprends bien.
28:46Peut-être quand même une analyse détaillée du discours, comme il y a quelques mois, où on a analysé chaque mot de Jérôme Poel.
28:53Est-ce que c'est le retour effectivement d'une dualité potentiellement ? — Oui. Enfin la question, ça serait en effet pour 2026,
29:01comme vous avez dit. La baisse, ici, elle est actée. Donc il n'y a pas vraiment de discussion. La question, c'est quelle politique monétaire américaine en 2025,
29:09s'il y a une partie des tarifs qui vont être utilisés. J'aurais juste un peu à demander ce que vous avez dit, parce qu'effectivement,
29:16les tarifs, plus d'inflation, récessif. Attention à prendre un petit peu de recul par rapport à cette vision-là. Vous avez dit justement que le dollar est soutenu.
29:26Si on monte les tarifs de 10 et que le dollar s'apprécie de 5%, ça veut dire que les biens importés ne montent que de 5%.
29:33Donc si vous pensez que le dollar s'apprécie, eh bien c'est quand même un effet tampon sur la hausse des tarifs pour les Américains.
29:39Et par rapport aux baisses d'impôts, il y a quand même toute une série de baisses d'impôts qui ont été rajoutées. Vous dites que les riches.
29:44Mais de ce que je comprends – on verra s'il le fait –, il y a quand même une partie des baisses d'impôts pour les retraités qui sont de la Sécurité sociale.
29:49Ça, c'est des gens quand même qui sont plutôt pauvres, même si ça n'enlève rien à ce que vous avez dit.
29:56Moi, je pense que sur la politique monétaire, il y a deux questions. Il y a l'inflation en 2025. Comme vous l'avez dit, est-ce que ça crée un peu plus d'inflation ?
30:05Et a priori, la Fed baisse un peu moins. Ça, c'est la question de court terme. Et de somme toute, je pense qu'elle sera importante à suivre. Mais ce n'est pas celle qui m'inquiète le plus.
30:17– D'accord. – Moi, ce qui me pose aujourd'hui le plus de questions, c'est c'est quoi la Fed en 2026 ?
30:22– Politiquement ? – Quand Donald Trump doit renouveler et doit trouver un nouveau chairman. C'est quoi la Fed à ce moment-là ?
30:30C'est quoi la Fed à ce moment-là si, après deux ans, il a vraiment implémenté tous les tarifs ? Et si l'inflation a dérapé ?
30:36Parce que là, à ce moment-là, il peut vouloir vraiment essayer d'un peu influencer. Il faudra voir de ce point de vue-là.
30:43Vous avez parlé de la courbe qui se pentifie. Bon, c'est un point à surveiller. Mais c'est vrai que, même si la courbe, elle a toujours été pentue dans le passé,
30:51mais si les taux de l'eau dérapent trop, voilà, est-ce qu'il va demander à la Fed d'intervenir ou pas ? Alors c'est un peu de la politique fiction. On n'en est pas là.
31:01Mais c'est sûr qu'en 2025… – Non mais c'est un scénario que vous envisagez. En tout cas, vous posez la question, c'est-à-dire effectivement…
31:06– La politique monétaire de 2025, voilà, donc vous avez raison, ce qui me frappe le plus, et ce que vous avez dit, là, je vous rejoins complètement,
31:14c'est la divergence un peu nouvelle entre les États-Unis et l'Europe. Moi, ce qui me frappe hier, s'il y a une chose qui m'intéresse, que j'ai retenue,
31:21c'est le fait que les taux US ont monté et pas les taux européens. Et donc, on acte qu'il y a deux routes qui divergent. Et donc, c'est vrai que la BCE va baisser
31:30et la Fed, à un moment donné, va peut-être moins baisser en 2025. Donc oui, une divergence de politique monétaire. Et quelles seront les dynamiques d'inflation
31:37avec tout ce qu'on a dit ? Ça, c'est la première question. Mais pour moi, la deuxième question, c'est un deuxième mandat de Donald Trump avec les pouvoirs qu'il a…
31:45– Les coups d'effranche, disons-le. – Les coups d'effranche, même si c'est pas si facile, sans doute, de changer comme ça le mandat de la Fed,
31:51puisqu'il n'a quand même pas une majorité de deux tiers au Congrès, qu'il y aura quand même beaucoup de garde-fous. Mais il y aura sans doute de la pression,
31:57surtout si on a une hausse des taux importante. Parce que là, il va tweeter. Ça, c'est évident. C'est évident. Voilà.
32:07– Adi Lamore, deux routes qui divergent. Je reprends vos mots, Nicolas Forest. Ça, c'est acté, maintenant, deux routes qui divergent.
32:14Alors, on en parle, effectivement, en matière de politique monétaire. Mais la question peut-être aussi économique ou simplement sur les marchés financiers.
32:20– Alors, je rejoins, enfin, sur le plan économique, et de toute façon, l'élection américaine n'a fait qu'accentuer la divergence, ça, c'est évident.
32:28Effectivement, les taux, le comportement, ça a été limpide. Les taux américains qui montent, les européens qui baissent.
32:33On a deux économies différentes, entre l'Europe et les États-Unis. On a des indicateurs d'activité différents.
32:39Il y en a une dynamique d'inflation différente, une population différente et une gouvernance différente.
32:45Ça fait plein de choses différentes en Europe. – Bien sûr, oui.
32:47– Je ne dis pas qu'est-ce qui est bien, qu'est-ce qui n'est pas bien, mais en tout cas, il y a plein de différences.
32:50– Mais l'Europe regarde beaucoup vers les États-Unis, quand même.
32:52– Exactement. Maintenant, la corrélation qu'on a eue depuis un certain bout de temps entre les taux américains qui montent,
32:58les taux européens suivent, les marchés américains qui baissent, les marchés américains, les marchés européens baissent,
33:03mais quand ils montent, ils ne montent pas forcément. – Bien sûr.
33:05– L'action à la baisse, là, ça marche, mais pas dans le sens.
33:07Là, peut-être qu'on est dans une dichotomie différente parce qu'on a une trajectoire aujourd'hui aux U.S. qui, moi,
33:13vraiment, ma conviction avec l'élection de Donald Trump, on a un chemin.
33:18Le chemin, il est les États-Unis d'abord, les droits de douane, la taxation, on ne connaît pas l'amplitude,
33:23je rejoins complètement ce qui a été dit, par contre, l'esprit, on l'a.
33:27En Europe, aujourd'hui, tout ce qu'on sait, c'est qu'on va pâtir de ce qui va arriver aux États-Unis.
33:32– Bien sûr.
33:33– La Chine ne pourra plus exporter vers les U.S. et ça va venir en Europe,
33:35que vont faire les entreprises européennes ?
33:38L'Allemagne qui a des sujets, on va y revenir, au-delà de son industrie, même politique, etc.
33:42La gouvernance européenne, la question du déficit, donc oui, monétairement,
33:46et sur les taux d'intérêt et l'évolution, il y a des sujets,
33:49je ne parle même pas de la politique énergétique, des considérations U.S.G.
33:53– Donc c'est une certitude, on va en pâtir,
33:56malgré la volonté potentiellement d'avoir une Europe plus forte,
33:59qui est aujourd'hui du domaine de la communication de chefs d'État,
34:02notamment chefs d'État français ou allemands,
34:05là, ce que vous dites, c'est la certitude,
34:06de toute façon, on ne va pas pâtir de cette nouvelle situation en Europe.
34:09– Sur le papier, aujourd'hui, en Europe, il y a des difficultés.
34:12Aux États-Unis, on en voit beaucoup moins, en tout cas, on voit une ligne directrice,
34:15une trajectoire qui est quasiment rectiligne.
34:17Donc en Europe, c'est sûr, il y a des solutions qui vont être trouvées,
34:21sur les questions de déficit, sur un financement européen,
34:23on appelle ça comme on veut, mais en tout cas,
34:25quelque chose qui aligne un petit peu les intérêts et qui défend l'Europe,
34:28d'un point de vue de droite droite notamment.
34:29– Je vous pose la question de mon sommaire de tout à l'heure,
34:32quelles sont les cartes en main pour l'Europe aujourd'hui ?
34:33Surtout quand on voit effectivement qu'au sein du couple franco-allemand,
34:36depuis 24 heures, on a plus de difficultés côté allemand
34:39à s'entendre sur un gouvernement.
34:42– Alors, on ne va pas faire de politique, mais…
34:44– Non, mais…
34:44– Les questions de regard, allez-y, allez-y, non, surtout pas !
34:47– Mais économiquement, que peut-on faire en Europe ?
34:50– En fait, il y a une conviction qui est là quand même,
34:53on est dans un monde qui se déglobalise avec beaucoup plus de protectionnisme,
34:57qu'on le veuille ou non, c'est le cas des États-Unis forcément avec Donald Trump,
35:00côté asiatique, c'est la même chose, les BRICS, on n'en a pas parlé,
35:03mais il y a quand même un autre bloc qui est en train de se constituer,
35:05soit que le dollar qui se fortifie à très long terme, je ne sais pas,
35:09je réponds, je donne ma langue au chat modestement et humblement, je ne sais pas,
35:12mais pour protéger l'Europe et pour que l'Europe devienne plus compétitive,
35:15il y a des mesures douanières, oui, à mettre en place,
35:17mais surtout une simplification de gouvernance.
35:19Aujourd'hui, on regarde la courbe italienne, la courbe allemande, la courbe française,
35:23chaque courbe évolue un petit peu comme elle veut,
35:25toujours en se comparant au Bund, le couple franco-allemand, il bat de l'aile,
35:28ben, il y a un sujet, voilà.
35:30Donc, unification monétaire, on va dire un peu plus forte,
35:34ça donnerait encore plus de crédibilité à la politique monétaire européenne
35:37et protéger les entreprises européennes, leur compétitivité, leur fiscalité,
35:42ben, pour qu'on ait des champons, effectivement,
35:44qui puissent être à la Nvidia, à l'Alphabet, etc., et qui puissent exporter aussi.
35:49– Dans les échos, on pouvait lire hier ou ce matin que c'était le retour des empires,
35:53que ce soit empire chinois, américain ou russe,
35:56est-ce que l'Europe est forcée d'être à la traîne derrière
36:00et de se demander comment elle va se positionner vis-à-vis des autres,
36:03a dit la mort, économiquement, j'ai dit qu'on ne fait pas de politique,
36:05– Économiquement !
36:07– Ben, aujourd'hui, c'est une obligation, il y a des blocs, encore une fois,
36:11on le voit depuis la crise du Covid, depuis mars 2020,
36:14il y a des prémices d'un certain nombre de choses qui se mettent en place,
36:17voilà, tout le monde veut rapatrier, on va dire, sa production de médicaments militaires,
36:23– Bien sûr, industrielles,
36:24– Industrielles, son savoir-faire, donc, il y avait des prémices,
36:28maintenant, ça se concrétise, avec Trump, ça va aller encore plus loin,
36:31la Chine, c'est le cas, le monde émergent, il ne faut pas l'oublier,
36:33mais il s'organise, il y a un petit pays qui s'appelle l'Inde,
36:36c'est un petit euphémisme, il ne faut vraiment pas le négliger,
36:38– Bien sûr !
36:39– Peut-être que demain, il sera devant la Chine, moi, c'est une conviction qu'on a,
36:42ben, oui, aujourd'hui, l'Europe, il n'y a pas de choix que l'Empire européen,
36:46il n'y a pas d'autre choix que l'Empire européen aussi,
36:48se constitue, se solidifie et négocie en bloc pour défendre ses intérêts,
36:53sa croissance, sa population et sa souveraineté,
36:56c'est ça qui est fondamental aujourd'hui, voilà.
36:59– Et avant de passer la parole à Arnaud Faller,
37:01en matière de politique monétaire,
37:03est-ce que le salut de l'Europe peut passer par un soutien monétaire ?
37:08– Alors, qu'est-ce qu'on appelle soutien monétaire ?
37:11Aujourd'hui, est-ce qu'un instrument de financement unique pour toute l'Europe,
37:15avec des clés de répartition, pas trop compliqué,
37:18parce qu'en Europe, on l'adore…
37:19– Complexifier ?
37:21– Complexifier les choses, voilà, je le dis simplement,
37:24mais en tout cas, un financement unitaire global pour l'Europe
37:27avec des clés de répartition,
37:29au moins ça éviterait la question qui revient quand même,
37:33dès qu'il y a un pays où il y a des difficultés, l'Europe va exploser.
37:36C'était le cas avec la France,
37:37lorsqu'il y a eu la dissolution de l'Assemblée nationale,
37:39c'était le cas en Italie, lorsque Madame Mélanie a été élue.
37:41À chaque fois qu'il y a un souci, attention,
37:44on retourne en 2011 à la crise de la dette souveraine.
37:46Un financement unitaire, unique, au moins ça solverait ces difficultés-là
37:51et ça donnerait plus de confiance aux investisseurs étrangers
37:54ou européens en Europe, c'est ça qui est fondamental.
37:57Arnaud Faller, comment analyser effectivement cette Europe ?
38:00Alors, il y a encore quelques jours, on l'a comparée aux États-Unis
38:03en termes de croissance ou en termes de nécessité de soutien monétaire.
38:06Là, on voit directement l'impact potentiel effectivement du programme économique
38:10du nouveau président des États-Unis,
38:12en même temps qu'on voit effectivement les difficultés politiques
38:14qu'on peut voir en Allemagne,
38:15mais il y a quelques mois, on les voyait en France.
38:18Comment est-ce qu'on analyse économiquement cette situation européenne ?
38:21Alors, je crois qu'il faut être réaliste,
38:23on a quand même pas mal de difficultés.
38:25C'est-à-dire que, d'ailleurs, Trump parle,
38:26l'Europe doit faire un lourd tribut.
38:28Donc, on a des difficultés,
38:30ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des messages d'espoir,
38:31mais il faut quand même, d'abord, prendre la étape,
38:33constater quand même les difficultés.
38:35Avant de rebondir, il faut quand même être bien réaliste sur la situation.
38:37Effectivement, c'est quand même compliqué,
38:38on a un vent d'Ouest qui nous arrive et qui est très défavorable.
38:43Il y a les hausses de taxes, par exemple.
38:46Pour autant, les messages d'espoir que je porterais,
38:49c'est un, l'Europe, c'est justement quand il y a vraiment
38:52de très grandes difficultés qui arrivent à rebondir
38:53et une solidarité qui se met en place.
38:56Et finalement, ce qui se passe en Allemagne,
38:57avec l'éviction de Christian Lindner,
39:01c'est peut-être un message d'espoir au sens où
39:04ils peuvent désactiver le frein à la dette.
39:06Je rappelle que c'est les libéraux allemands
39:08qui mettaient une pression énorme sur le fait
39:10qu'on doit respecter cette règle de frein à la dette.
39:12Bien sûr, oui.
39:14C'est quand même les Allemands qui ont la plus de marge de manœuvre
39:16dans les financements, en toute l'Europe.
39:19Ça ne va pas se faire tout de suite,
39:20il faut se rappeler, on verra si l'élection est à lieu en mars prochain,
39:24voire anticiper si jamais le CDU provoque des élections.
39:27En tout cas, c'est peut-être mieux que septembre,
39:29parce que sinon, on avait une Allemagne un peu affaiblie
39:32jusqu'en septembre 25.
39:34Donc ça viendrait débloquer une situation en Allemagne
39:37qui permettrait effectivement d'augmenter un peu la dépense publique ?
39:40Est-ce que oui ?
39:41C'est-à-dire, encore une fois, les adversaires
39:43de la levée de la frein à la dette, c'était les libéraux.
39:47Donc les libéraux ont quitté, pas tous, mais presque tous le gouvernement.
39:50Et en tout cas, s'il y a une prochaine élection,
39:52les sondages montrent qu'ils passeraient sous les 5 %,
39:54donc ils ne seront même plus représentés au Bundestag.
39:57Donc il se peut qu'il y ait quand même un accord,
40:00on verra si il y a une prochaine élection,
40:01mais ce qui est plus probable, c'est une grande coalition CDU-SPD,
40:06éventuellement avec les abeilles de la coalition Kenyan,
40:09si on rajoute les verts.
40:11Et donc, probablement, cette coalition Kenyan serait plus enclin à lever,
40:16à désactiver, alors pas à la façon allemande,
40:20on est réaliste aussi, pas à la façon pays d'autres pays européens.
40:27Mais malgré tout, c'est peut-être un message d'espoir,
40:29parce qu'il y a des moments où...
40:30Un message d'espoir pour l'Europe ?
40:32Pour l'Europe, à terme.
40:33Encore une fois, aujourd'hui, vraiment très défavorable.
40:37Pour autant, un, on réagit plutôt en Europe quand on est au pied du mur,
40:42deux, voilà, exactement, et en plus, du côté allemand,
40:46peut-être que cette levée du frein à la dette
40:50pourrait être une bonne nouvelle pour l'ensemble de l'Europe,
40:53et effectivement, avec des emprunts mutualisés, etc.
40:56Économiquement, sur les marchés financiers,
40:59est-ce que ça veut dire que, pour l'instant,
41:01on regarde le vent d'Ouest arriver,
41:03et on s'attend à des mois, une année 2025 un peu compliqués ?
41:07Alors, ce qui peut, malgré tout, limiter l'écart de performance,
41:11nous, on avait en tête, on avait fait les scénarios pré-Trump,
41:13où il y avait une surperformance des US versus Europe,
41:16à 7,5, donc on a déjà fait la moitié,
41:17donc on peut dire, c'est bien, il ne nous reste plus beaucoup.
41:19Mais, à trois mois, donc ça ne veut pas dire que derrière, il y a encore, voilà.
41:23Il y aura peut-être encore surperformance de marché américain versus Europe,
41:27mais ce qui peut préserver cet écart,
41:29c'est que la valorisation, malgré tout, du marché américain est relativement faible.
41:32Bien sûr, oui.
41:33Donc, voilà, on ne va pas rentrer avec un marché américain
41:38qui va faire 20 points, 25 points systématiquement de mieux que l'Europe.
41:42La valorisation peut limiter cet écart, malgré tout,
41:46parce que si on ne fait rien, cet écart sera tous dans le même sens.
41:49Nicolas Forest, comment est-ce que vous analysez effectivement
41:51la situation économique européenne, ou via les marchés d'ailleurs ?
41:55Je vous laisse choisir la loupe pour regarder cette économie.
41:58Merci. Merci pour les commentaires qui ont été faits.
42:02C'est vrai, je retrouve en fait un peu deux mots, espoir et réalisme.
42:08Ce que vous avez décrit, c'est de l'espoir.
42:11C'est vrai, c'est de l'espoir.
42:12Je prends...
42:13Mais non, mais ce n'est pas du tout critique.
42:15C'est de l'espoir, et moi, je suis investisseur.
42:17L'espoir peut être concret.
42:18Non, mais moi, je suis investisseur, donc je regarde les faits et être réaliste.
42:22Ce que vous avez décrit ici, c'est un peu le scénario rêvé de signe d'espoir.
42:28Oui, il y a des signes d'espoir, vous avez raison.
42:31La coalition, le fait que l'euro baisse
42:33et que les politiques monétaires divergent chez un euro plus faible,
42:36la croissance qui reprend un petit peu.
42:40On peut essayer de le jouer à court terme.
42:43Si vous me demandez mon avis, j'ai le fond.
42:45Est-ce que vous l'achetez, cet espoir européen ?
42:46Moi, je ne l'achète pas.
42:47D'accord.
42:48Voilà, je ne l'achète pas.
42:50Je ne l'achète pas parce que je pense que la coalition allemande,
42:55c'est un espoir qui ferait plaisir aux Français.
42:58Mais la réalité, je ne vois pas le CDU, CSU faire une dépense massive.
43:03Peut-être que ça changera.
43:05Il faudra voir.
43:05Mais comme vous l'avez dit, c'est raisonnable.
43:07Non, je ne sais pas ce que vous avez dit.
43:08Vous avez dit raisonnable, donc à l'allemande, donc à l'allemande.
43:11Donc, ce n'est pas énorme.
43:12À l'allemande, ça veut dire quoi ?
43:13Quel impact vraiment sur la croissance ?
43:16Donc, ça me laisse dubitatif, c'est-à-dire que ça va prendre du temps.
43:20Pour quel impact ?
43:22Donc, du côté budgétaire, ce que je vois, c'est plutôt des gouvernements européens
43:27dans l'ensemble des pays qui sont aujourd'hui en minorité,
43:31en France, en Allemagne, en Belgique, avec des difficultés,
43:35avec plutôt l'idée de monter les impôts pour faire face à des déficits qui s'élargissent
43:39et potentiellement, à un espoir, en 2025, qu'il y aurait quelque chose.
43:43En face, vous avez quoi ?
43:44Vous avez Donald Trump.
43:46Tout l'inverse.
43:47Voilà.
43:48Donc, moi, c'est vrai qu'il y a une valorisation qui peut être attractive.
43:51Je pense qu'il y a certainement des pépites à aller chercher du côté du marché européen.
43:56Mais dans ce monde post-Trump, malgré tout,
43:58je rejoins plutôt davantage de confiance sur certaines entreprises américaines
44:03que sur des entreprises européennes.
44:04Sur les entreprises européennes, c'est vrai que la valorisation est plus attractive.
44:08C'est vrai que ça peut bénéficier potentiellement d'un euro plus faible.
44:11Mais moi, je reste quand même assez prudent parce que l'Europe,
44:15si jamais il y a des tarifs de 10 %, ça va être difficile.
44:19Trump peut tout à fait aussi négocier, non pas avec l'Europe collectivement,
44:23mais pays par pays, biens par biens.
44:25Ira-t-il une unité ?
44:27Je ne sais pas.
44:28Et quelle sera la réaction ?
44:29Un emprunt européen ?
44:30Tout ça, ça a été fait.
44:31On a fait un emprunt européen après le Covid.
44:33Oui, bien sûr, à circonstances exceptionnelles.
44:35Oui, mais d'accord, mais qu'est-ce que ça a changé ?
44:37La productivité européenne est terriblement faible et pas la productivité américaine.
44:43Donc voilà, ici, ce n'est pas du cynisme.
44:46C'est juste de dire que pour l'investisseur,
44:49je pense que c'est un climat qui est plutôt positif pour les obligations européennes
44:54parce que ça veut dire quand même que les perspectives de taux sont plutôt à la baisse.
44:57Pour les marchés actions, il y a sans doute des secteurs qu'il faut regarder.
45:01Mais dans le match entre Etats-Unis et Europe,
45:04je crains que le match soit encore plutôt positif et plutôt supporteur pour les Etats-Unis.
45:11Il nous reste quelques secondes rapidement, Nicolas Forest,
45:13avant de passer la parole à Arnaud et Adil également.
45:17Qu'est-ce que vous regardez dans le marché qu'on n'a pas évoqué aujourd'hui ?
45:19La Chine, par exemple ?
45:20Oui, là encore, c'est l'espoir.
45:23C'est un peu ce que fait le marché aujourd'hui.
45:24C'est que le marché se dit, si il y a des tarifs, du coup, la Chine va devenir avec un plan.
45:28Et donc, on verra sur le plan que fait la Chine.
45:31Moi, qu'est-ce que je regarde ?
45:32Moi, je vais regarder les nominations que va faire Trump,
45:35et avec qui on va le voir en photo, et avec qui il va travailler.
45:40Ça, c'est pour moi un peu l'incertitude,
45:41parce que vous savez que dans le plan républicain, il y a de tout.
45:46Il y a des gens qui sont effectivement assez extrémistes.
45:49Il y a ce que veut Musk au niveau de la déréglementation du Deep State.
45:54Donc, il faut voir avec qui il va aller.
45:55Moi, c'est surtout ça que je vais regarder.
45:57Je vais regarder ce qui se passe en Europe,
45:59et je vais fonctionnellement regarder, effectivement,
46:01la réaction du gouvernement chinois dans les prochains jours.
46:05Adil Ammar, même question rapidement.
46:06Qu'est-ce que vous regardez dans le marché actuellement qu'on n'aurait pas abordé ?
46:09Non, la Chine, on n'en a pas parlé.
46:10Pour moi, il n'y a que du positif à venir de la Chine.
46:12Est-ce qu'il y a du négatif potentiellement ?
46:14Je n'en vois strictement pas.
46:15Donc, ça peut être la bonne nouvelle qui peut redonner du boom au marché globalement,
46:20qu'il soit crédit ou actions, de façon un peu plus générale.
46:23Donc, regarder la Chine de plus près, effectivement...
46:25Ne pas l'oublier.
46:26Ça peut être un catalyste qui soit très convexe d'un point de vue marché.
46:33Arnaud Faller, même question.
46:35À court terme, on confirme qu'on est évidemment préféré aux Etats-Unis.
46:38Encore une fois, on voit une surperformance.
46:40Mais, message d'espoir, c'est pour plus tard.
46:42Mais il faut bien voir aussi que les marchés en quelques mois,
46:45à horizon quelques mois, pas tout de suite,
46:47il y aura peut-être, encore une fois, des réactions plus favorables pour l'Europe.
46:52Merci beaucoup, messieurs, de nous avoir accompagnés dans Planète Marché.
46:55Arnaud Faller, directeur général délégué en charge des investissements dans le CPRAM.
46:57Nicolas Forest, directeur des investissements de Candriam.
46:59Et Adi Lamore, directeur général de Shell.
47:01Chers princes gestion, merci à tous les trois.
47:03Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans le dernier quart d'heure de Smartbourse.
47:11Et nous enchaînons à présent avec le dernier quart d'heure de Smartbourse.
47:14Un quart d'heure américain pour revenir sur la séquence des élections présidentielles aux Etats-Unis.
47:19Pour en parler, nous avons le plaisir d'être en duplex
47:21avec le correspondant américain de Smartbourse depuis Washington, Pierre-Yves Dugas.
47:26Bonjour, Pierre-Yves Dugas.
47:28Bonjour, Nicolas.
47:29Merci d'être avec nous aujourd'hui.
47:31On va revenir sans surprise sur cette victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle.
47:38Pierre-Yves Dugas, comment est-ce que vous analysez la séquence depuis Washington ?
47:42Oui, tout a changé.
47:44Tout a changé, et dans une proportion qui n'était anticipée certainement pas par les instituts de sondage,
47:52et certainement pas par le Parti démocrate, et certainement pas par la presse,
47:56qui, nous en avons souvent parlé au cours des semaines et du mois précédent,
48:01est dans une étrange symbiose avec le narratif que lui présente systématiquement le Parti démocrate.
48:08Donc, énorme surprise et énorme changement.
48:13Ronald Reagan n'a jamais pu disposer d'autant de pouvoir,
48:20n'a jamais pu profiter d'un alignement de planètes comme Donald Trump l'observe aujourd'hui.
48:29Les Républicains vont avoir la majorité au Sénat,
48:32une quinzaine probablement de sièges d'avance à la Chambre des représentants,
48:37donc une petite majorité, mais tout de même une majorité à la Chambre des représentants.
48:42Ils vont être en position de proposer à un Sénat bienveillant
48:48des remplacements pour les membres les plus vieillissants et les plus conservateurs de l'accord suprême,
48:54et ce point-là est très, très important, pas simplement sur les questions sociétales comme l'avortement,
49:01mais aussi en matière d'interprétation des lois fédérales,
49:04et l'impact sur la vie économique, sur la vie des entreprises, sur le droit de la concurrence,
49:13sur l'autorité du Congrès pour réglementer en particulier les grandes entreprises des technologies.
49:19Une grande partie de toutes ces questions toujours se dénouent à la Cour suprême,
49:24et si le changement que Donald Trump a promis de faire à la Cour suprême,
49:28à mesure que partiront en retraite les magistrats les plus âgés,
49:33tout ça peut affecter l'environnement du business aux États-Unis pendant des décennies,
49:40donc c'est extrêmement important et cela dépasse le cycle électoral.
49:45On va voir s'en aller Lisa Kahn, qui est une des personnes les plus détestées du monde des affaires aux États-Unis,
49:53qui dirige la Federal Trade Commission, une des agences de réglementation de la concurrence.
49:59Ça va changer complètement le paysage de la concurrence pour le private equity en particulier,
50:06en matière de réglementation bancaire également, les choses donnent une énorme bouffée d'oxygène,
50:14ce qui nous explique qu'hier, sur le marché américain, on a vu la capitalisation américaine grimper,
50:21toute bourse confrontue, de 1 620 milliards de dollars.
50:27Bonne nouvelle pour les marchés d'action, qui croient dur comme fer que la nouvelle administration Trump
50:33va réduire les impôts non seulement des sociétés mais aussi des particuliers,
50:37notamment en reconduisant les baisses d'impôts qui ont été votées en 2017 et qui arriveraient à expiration l'an prochain,
50:44mais aussi adopter une politique pro-business, ce qui n'était pas le cas sous l'administration Biden.
50:54Si je comprends bien ce que vous nous décrivez, c'est donc un président américain Donald Trump
50:59avec les coudées franches pour appliquer un programme économique,
51:02vous nous l'avez dit, ça change beaucoup de choses, vous avez même utilisé le terme de décennie à venir,
51:06concrètement, économiquement, que ce soit aux Etats-Unis ou dans le reste du monde,
51:10quels sont les impacts à attendre Pierre-Yves Dugas ?
51:13Écoutez, la vie politique française ne tient qu'à un fil,
51:20le président de la République en France ne contrôle pratiquement plus rien et le chef du gouvernement non plus.
51:28En Allemagne, c'est la crise totale, en Espagne, ce n'est pas brillant, en Italie, c'est plutôt fragile,
51:34même pour sortir de l'Union européenne, au Royaume-Uni, le nouveau gouvernement britannique
51:40a beaucoup de difficultés à faire adopter des mesures difficiles pour lesquelles le parti travailliste n'est pas prêt,
51:45au Japon, la coalition branle dans le manche, aux Etats-Unis, le nouveau président qui sera élu mi-décembre
51:56et ne prendra ses fonctions que vers le 20 janvier, le nouveau président va bénéficier d'une marge
52:02qui fait de lui plus que jamais le big boss au sein du G7, c'est un truc qui me rappelle les années Reagan,
52:13mais bien au-delà des années Reagan puisqu'une fois de plus, rappelons-le,
52:17Ronald Reagan avait bénéficié d'un retour d'une majorité républicaine au Sénat,
52:21mais a dû lutter avec une chambre des représentants qui était encore contrôlée par le parti démocrate,
52:27ça n'est plus le cas aujourd'hui, alors attention, Donald Trump est brouillon, Donald Trump est coléreux,
52:35Donald Trump est irascible, Donald Trump est capable de changer d'avis du tout au tout
52:41et Donald Trump a fait énormément de promesses qui vont être fiscalement extrêmement difficiles à tenir,
52:46défiscaliser les revenus des retraités de Social Security coûte une fortune,
52:53le marché obligataire est assez mal disposé à l'égard de cette nouvelle administration Trump,
53:00donc il y a beaucoup de pièges dans lesquels les républicains peuvent tomber,
53:04qui ne sont pas totalement unis, si avec une quinzaine de sièges d'avance à la chambre des représentants,
53:11ils peuvent faire passer des choses, il faut qu'ils le fassent assez vite, non pas en 100 jours,
53:15ce chiffre de 100 jours n'a aucun sens, même si Donald Trump est mieux préparé qu'il ne l'était il y a 8 ans pour exercer le pouvoir,
53:24mais il faut qu'en 1 an, il ait pu présenter des choses concrètes aux électeurs américains.
53:30Quant à l'impact sur le reste de la planète, on voit déjà une grande fraternité entre Donald Trump et le président argentin,
53:40qui va rendre visite à Donald Trump avant que ce dernier ne prête serment,
53:46et les intentions de Elon Musk en matière de réduction de coûts,
53:50Si vraiment on se lance dans cette institution virtuelle que l'on a déjà baptisée DOGIE,
54:00Department of Government Efficiency, le département d'efficience du gouvernement,
54:06est-ce que les républicains auront le courage de tailler dans le vif, dans les effectifs de la fonction publique fédérale,
54:15de supprimer des agences fédérales, tout ça peut donner un exemple à des populistes en Europe,
54:20et faire souffler un vent, votre invité parlait du vent de l'Ouest,
54:27un vent qui va donner beaucoup d'idées à des Le Pen et à d'autres populistes potentiels ailleurs en Europe ?
54:35Est-ce que vu de là où vous êtes, il existe quand même un certain nombre de garde-fous potentiels pour l'application du programme de Donald Trump aujourd'hui ?
54:47Alors certainement, outre le caractère irascible et inconstant, dirons-nous, que Donald Trump a montré dans le passé,
54:57il y a le fait que la presse le déteste et qu'elle va tout faire pour obtenir des informations de nature embarrassante,
55:04dans ce grand débat qui va se lancer, et tout ce qui pourra fuiter de la part d'une administration fédérale permanente
55:14et qui pourrait embarrasser le nouveau pouvoir et la nouvelle administration sous son angle politique,
55:19nous le retrouverons dans le Washington Post et dans le New York Times et dans d'autres publications
55:25qui vont tout faire pour empêcher Donald Trump d'aller aussi loin qu'il l'a promis.
55:30Premier point donc, la presse. Le monde universitaire le déteste toujours, les médias en général, les télévisions au-delà des grands journaux ne l'aiment pas beaucoup.
55:40Ça fait beaucoup de monde qui cherchera à délégitimer ce que Donald Trump appelle son mandat,
55:50c'est-à-dire sa mission pour aller très très loin dans le grand changement, dans le grand bouleversement populiste qu'il entend imposer aux États-Unis.
56:00En matière de relations commerciales, nous n'en avons pas encore parlé mais c'était essentiel,
56:06les États-Unis étant en position de force pour exiger des concessions commerciales des Européens,
56:11compte tenu de la dépendance de l'Union Européenne à l'égard des exportations, la négociation va être compliquée.
56:17Les Européens sont divisés entre eux, les Européens sont affaiblis sur les questions commerciales et ils ont besoin du parapluie militaire américain.
56:26Donald Trump est parfaitement conscient de la diversité des cartes qu'il peut jouer et qui sont dans sa main
56:32et il ne va pas hésiter à en user face à une Europe qui, malheureusement pour le moment,
56:38n'est pas en mesure de riposter aussi fort qu'elle pourrait en rêver dans le cadre d'un scénario de guerre commerciale.
56:48– Ce que vous nous dites, si je comprends bien Pierre-Yves Dugas,
56:50c'est que le seul à avoir des cartes en main dans une discussion entre Europe et États-Unis,
56:55c'est Donald Trump, aujourd'hui l'Europe n'a pas de cartes à jouer ?
56:59– Elle a des cartes à jouer mais il faudrait que l'Allemagne et la France et l'Italie soient sur la même longueur d'onde,
57:08il faudrait que les mandats de négociation donnés aux membres de la Commission européenne en matière commerciale
57:15soient des mandats qui soient solides, qui ne soient pas vagues et qu'on puisse aller loin
57:22et que l'on soit crédible dans les ripostes aux éventuels droits de douane que l'Europe pourrait présenter.
57:29Il ne s'agit plus de petites escarmouches sur le cognac, le champagne,
57:34il s'agit d'éviter que l'Europe soit victime de l'imposition de droits de douane potentiellement punitifs de 10 à 20 %
57:45parce que l'objectif de Donald Trump, et on peut compter sur Bob Lighthizer qui a été son grand conseiller
57:55et qui l'est toujours en matière commerciale et qui connaît très bien les Européens et très bien leur fonctionnement,
58:01pour se débarrasser une fois pour toutes des lourdeurs de l'OMC et exiger,
58:06quitte à négocier one to one pour diviser les Européens, à extorquer des concessions à un pays en en menaçant un autre.
58:19L'Europe est très divisée dans ce climat-là et très affaiblie et Donald Trump est très conscient de la puissance des cartes dont il dispose.
58:31Cela dit, je le répète, il est capable de faire tomber ses cartes d'un coup de colère, il est capable de mal jouer les choses et ne l'oublions pas,
58:38il y a toujours une grosse crise internationale qui vient bouleverser les plans de n'importe quel président qui arrive à la Maison-Blanche.
58:44Cette crise peut venir de l'Iran, du Proche-Orient, de la Corée ou de l'Ukraine.
58:49Merci beaucoup Pierre-Yves Dugas, je rappelle que vous êtes le correspondant américain de Spartebourse.
58:53Merci pour votre présence dans ce quart d'heure américain.
58:55Merci à vous également de nous avoir suivis et je vous dis à très vite sur Be Smart For Change.

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