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Mardi 10 décembre 2024, SMART BOURSE reçoit Thierry Le Clercq (Président – Fondateur, Alphajet Fair Investors) , Pierre Kiecolt-Wahl (Partner, Managing Director, Equity Capital Markets, Bryan Garnier & Co) , Alain du Brusle (Directeur de la gestion, Claresco) et Olivier Raingeard (Directeur des investissements, Neuflize OBC)

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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart4challenge pour rester
00:11à l'écoute des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 17h si vous nous suivez
00:15en direct à la télévision via vos box, émissions que vous retrouvez chaque soir
00:18en replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:23Au sommaire de cette édition ce soir, la Chine et Pékin qui est en train de muscler
00:28son jeu en prévision de l'année 2025, la Chine continuera de jouer son rôle de principal
00:35moteur de la croissance mondiale, a expliqué aujourd'hui Xi Jinping à travers les médias
00:39officiels chinois dans le sillage d'une réunion du Politburo hier qui préfigure les travaux
00:45de la grande conférence économique qui va conclure cette année 2024 en Chine, qui va
00:52se tenir dans les prochains jours et qui aura la charge notamment de fixer le régime de
00:56croissance pour 2025. On parle désormais ouvertement d'une volonté de stimuler l'économie
01:02chinoise à travers des mesures contracycliques budgétaires qui pourraient être puissantes
01:07face peut-être à la logique tarifaire d'un Donald Trump après son installation le 20
01:13janvier prochain à la Maison Blanche et Pékin sur le front de la politique monétaire également
01:18qui tient un langage qu'on n'a plus vu depuis une quinzaine d'années maintenant, depuis
01:22le moment de la grande crise financière après 2008 Pékin et la banque centrale chinoise
01:29qui se prépare à une politique modérément accommodante au cours de l'année 2025. Au
01:35final comprenez que le déficit sur pipe chinois pourrait être augmenté peut-être à 4%
01:40et le marché table sur quelques dizaines de points de base de baisse de taux de la
01:44part de la banque centrale chinoise pour 2025. Tout ça a redonné un petit peu de tonus
01:49au marché chinois ces derniers jours avec des effets de répercussions sur un indice
01:54comme le CAC 40. On a vu les valeurs du luxe qui ont largement contribué à rebond du
01:59CAC 40 au cours des huit dernières séances, un rebond qui s'interrompt un peu aujourd'hui
02:04avec un CAC 40 qui tourne toujours autour des 7400 points. Nous reviendrons évidemment
02:10sur le cas d'investissement des actions européennes. Face à la concurrence américaine y a-t-il
02:14encore concurrence ? D'ailleurs c'est malheureusement la question qu'on pourra se poser mais c'est
02:18vrai que l'exceptionalisme américain s'est pleinement exercé au cours des dernières
02:23années. Peut-il encore continuer dans le monde de Trump ? C'est la question qu'on
02:27posera à nos invités de Planète Marché dans un instant. Du côté de l'agenda statistique
02:32des rendez-vous importants évidemment dans cette deuxième partie de semaine avec demain
02:36l'inflation américaine qui sera publiée pour le mois de novembre et puis les décisions
02:40de politique monétaire à commencer par celle de la BCE ce jeudi et c'est surtout le discours
02:46pour la suite qui sera important aux yeux des investisseurs. Enfin dans le dernier quart
02:50d'heure de Smart Bourse, le quart d'heure thématique, nous reviendrons sur le bilan
02:55de cette année en matière d'introduction en bourse. Il y a eu peu d'introduction en
02:59bourse mais quelques rares introductions en bourse ont été plutôt des succès. On pense
03:04à Armholding ou encore à Galderma. Nous en parlerons avec le responsable des marchés
03:08de capitaux de Brian Garnier, Pierre Kjellkolt Val qui sera avec nous en plateau à partir
03:12de 17h45.
03:16Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur
03:28les marchés avec Pauline Grattel. Bonsoir Pauline, des marchés européens qui évoluent
03:32en ordre dispersé avant des rendez-vous importants. Oui en France après 8 séances de hausse
03:36consécutive, le CAC 40 consolide aujourd'hui et se maintient toujours autour des 7400
03:42points en attendant les grands rendez-vous de cette semaine à savoir l'inflation américaine
03:46demain et la décision monétaire de la BCE jeudi qui devrait baisser ses taux de 25
03:50points de base. Outre la Banque Centrale Européenne, d'autres décisions de politique monétaire
03:54sont également attendues. Oui et dans ce contexte, la Banque d'Australie a opté aujourd'hui
03:59pour un statu quo avec un taux directeur maintenu à 4,35%. A suivre la semaine prochaine la
04:04décision monétaire de la Fed qui devrait baisser ses taux de 25 points de base. Les
04:08banques centrales de Suisse et du Canada devraient faire de même dans les prochains jours. Du
04:12côté des statistiques, les investisseurs ont pris connaissance de la deuxième estimation
04:16de l'inflation allemande. Oui, l'inflation en Allemagne pour le mois de novembre est
04:19confirmée en recul de 0,7% sur un mois en données harmonisées. Sur un an, elle s'établit
04:24à plus de 2,4%, toujours en données harmonisées. Quel est l'état des lieux qu'on peut constater
04:29aujourd'hui sur le marché obligataire ? Le rendement allemand à 10 ans évolue aujourd'hui
04:33autour de 2,10%. Le rendement français de même échéance s'établit à environ 2,85%.
04:39L'écart entre ces deux taux est toujours stable, légèrement sous les 75 points de
04:44base. Aux Etats-Unis, le rendement à 10 ans remonte un petit peu entre 4,20 et 4,25%.
04:49Une chute sévère à signaler sur le marché français au sein du SBF 120, c'est la chute
04:55d'Euro Happy. Oui, l'entreprise pharmaceutique annonce deux départs au sein de la direction.
05:00Le directeur général et la présidente du conseil démissionnent. Euro Happy a directement
05:04annoncé deux nouvelles nominations pour les remplacer. Dans le communiqué, l'entreprise
05:08en profite pour maintenir ses objectifs, à savoir une baisse de ses ventes entre 8 et
05:1311% en 2024. Le titre plonge de 25%. Et puis sur le marché américain, Oracle trébuche.
05:20Oui, l'entreprise publie des résultats financiers jugés décevants au titre du deuxième trimestre
05:25clos fin novembre. Le bénéfice net progresse toutefois de plus de 25% sur la période et
05:30les revenus cloud du groupe de près de 25%. Mais ces chiffres sont sous les attentes du
05:35marché. Le titre ouvre un repli de plus de 9% à Wall Street après avoir progressé
05:40de 80% depuis le 1er janvier.
05:42Coup d'oeil sur l'agenda de demain. Quel sera le programme pour les investisseurs, Pauline ?
05:45Les investisseurs attendent avec impatience la publication de l'inflation américaine
05:48de novembre, attendue en hausse de 0,2% sur un mois comme le mois dernier et de 2,7% sur
05:55un an à faire à suivre demain.
05:56Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur
06:01les marchés avec Pauline Grattel.
06:10Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:16Olivier Ringard est à nos côtés, le directeur des investissements de Neuflis OBC.
06:19Bonsoir Olivier.
06:20Bonsoir.
06:21Alain Dubruil nous accompagne également, directeur de la gestion de Claresco.
06:24Bonsoir Alain.
06:25Bonsoir Grégoire.
06:26Et Thierry Leclerc, le président d'Alphajet Fair Investors est à nos côtés également.
06:29Bonsoir Thierry.
06:30Bonsoir Grégoire.
06:31Merci d'être là messieurs, ravi de vous retrouver.
06:33Bon, la question pour 2025 en matière de stratégie d'investissement.
06:37Olivier, déjà, quel constat est-ce qu'il faut dresser en cette fin d'année ? Je crois
06:41que le constat est suffisamment clair pour tout le monde.
06:44Les actifs américains, les actions américaines en particulier, ont encore profité d'une
06:52domination sans partage quasiment par rapport au reste du monde.
06:56Les écarts de performance, les écarts en matière de niveau de valorisation également
07:00deviennent assez extraordinaires entre les Etats-Unis et le reste du monde.
07:05Est-ce que c'est une situation qui peut se prolonger encore dans le temps, avec ou sans
07:08l'aide de Donald Trump d'ailleurs ? Ou est-ce qu'il faut commencer peut-être à imaginer
07:13une certaine réallocation des actifs américains vers d'autres actifs ailleurs dans le monde ?
07:20Je pense que c'est une bonne question.
07:22On a 38 minutes pour y répondre.
07:24C'est vrai que lorsqu'on regarde cette fin d'année et qu'on écoute le consensus des
07:31stratégistes et des investisseurs, on n'entend plus personne pour dire qu'il faut aller sur
07:35les actions européennes.
07:36Et tout le monde souhaite totalement investir sur les actions américaines.
07:41Quand on regarde cette année, ce que l'on constate, c'est en fait une matérialisation
07:46de plusieurs choses qui sont à l'oeuvre depuis plusieurs années.
07:49On a une domination financière très forte de la part des Etats-Unis, une domination
07:58économique, une domination technologique et enfin une domination politique.
08:04Ça se traduit, comme vous l'avez dit, par un écart de valorisation qui est très substantiel.
08:10Vous avez le marché américain qui se traite autour de 25 fois les bénéfices, le marché
08:14européen qui est autour de 14 fois les bénéfices, les marchés émergents autour de 13 fois les
08:18bénéfices.
08:19Donc un écart de valorisation historique.
08:21On a un écart de performance cette année qui est également très substantiel avec
08:26un marché américain qui est à plus 28% en devise locale, alors que le marché européen
08:31est plutôt autour de plus 8%.
08:33Et donc il est naturel de se poser la question de quid de 2025 ?
08:38À votre question, je vais répondre en tactique et en stratégie.
08:43En tactique, il faut se poser la question de savoir qu'est-ce qui peut remettre en
08:50cause la surperformance des marchés américains l'année prochaine contre le reste du monde.
08:55Et à cette question-là, on voit deux possibilités.
08:58Première possibilité, on rejoue le scénario de 2022 où, de nouveau, on a des tensions
09:03fortes sur les taux d'intérêt court terme et surtout long terme aux Etats-Unis.
09:09La probabilité de réalisation de ce scénario est somme toute assez faible, mais si jamais
09:14on reparlait de stagflation aux Etats-Unis, dans ce cas-là, on pourrait avoir un choc
09:18sur les taux longs qui pèseraient sur ce marché américain qui est richement valorisé.
09:24L'autre possibilité, c'est que l'Europe se réveille.
09:27Et pour que l'Europe se réveille, il faut qu'il y ait un certain nombre de conditions
09:31que je qualifierais de nécessaires et suffisantes pour que le marché européen surperforme.
09:37Alors quelles sont ces conditions ? On a la valorisation, mais on sait que c'est une
09:42condition nécessaire mais qui n'est pas suffisante.
09:44On a ensuite la nécessité d'avoir une croissance économique et une croissance des
09:50résultats des entreprises qui est beaucoup plus dynamique qu'elle ne l'est aujourd'hui.
09:55Et pour réaliser cette condition de croissance économique qui revient en Europe, il faut
09:59une politique monétaire agressive, une politique budgétaire des pays qui peuvent se le permettre
10:04beaucoup plus agressive et enfin une politique économique de la Commission européenne et
10:09des Etats membres de l'Union européenne qui soit beaucoup plus agressive qu'elle
10:13ne l'est aujourd'hui.
10:14Donc pour l'instant, on a du mal à avoir ces conditions réunies pour que l'Europe
10:19surperforme au moins tactiquement.
10:21Et stratégiquement, on voit deux dimensions.
10:25La première, c'est le secteur technologique américain qui est en difficulté relative,
10:32c'est-à-dire qui croit moins et qui génère donc un D rating du marché américain.
10:35Aujourd'hui, le secteur de la tech américaine, ça se traite 30 à 35 fois les bénéfices.
10:40En 2015, on était à 15 fois les bénéfices.
10:42Donc la valorisation de la tech américaine est aujourd'hui deux fois plus importante
10:46qu'elle ne l'était il y a une dizaine d'années.
10:50Pour qu'on ait ce D rating du secteur technologique américain, il faut qu'il se passe quelque
10:54chose au niveau du monde.
10:55Qu'est-ce qui peut se passer au niveau du monde ? Il faudra une fragmentation extrêmement
10:59puissante qui génère une moindre croissance des bénéfices des entreprises américaines.
11:05Et puis de l'autre côté, une Europe qui effectivement réalise son rêve d'être
11:09beaucoup plus puissante, mais on en est très loin.
11:11Donc si j'essaye de synthétiser, je pense qu'à court terme, on ne voit pas les éléments
11:17qui pourraient remettre en cause la domination américaine.
11:20Nous pensons que les actions américaines vont continuer de se surperformer au cours
11:24des prochains mois, raison pour laquelle on continue de privilégier les actions américaines
11:29et puis on est attentifs au moins à ces éléments tactiques qui pourraient alimenter une surperformance
11:35des actions européennes.
11:36Mais pour l'instant, ces éléments, ces conditions ne sont pas réunies.
11:38Pour prolonger un petit peu la question avant de faire tourner la parole, je comprends qu'il
11:43ne faut pas lâcher les actions américaines, est-ce que néanmoins, au sein du marché
11:47américain, il y a des réallocations à envisager et peut-être des réallocations
11:52qu'il fallait déjà faire au cours des derniers mois, Olivier ?
11:56Juste après l'élection de Trump, tout le monde a dit « Allez, il faut aller sur les
12:01smalls, il faut être sur un standard impôt, c'est quipondéré et il faut abandonner
12:07un peu les grandes capitalisations du marché américain.
12:10» C'est ce qui s'est passé ?
12:11C'est ce qui s'est passé deux semaines, depuis ça se tasse, ce mouvement-là se tasse
12:17quelque peu.
12:18Donc effectivement, il y a des éléments qui plaident pour aller sur une allocation
12:26sur les actions américaines plus élargie, moins concentrée, mais là aussi, il faut
12:32qu'on ait des signes tangibles qui montrent que, par exemple, les small caps américaines
12:38vont surperformer les grandes capitalisations américaines et ces signes tangibles, les
12:43conditions nécessaires, elles ne sont pas encore tout à fait réunies.
12:47La politique monétaire américaine est en train de s'assouplir, mais sans doute pas
12:51suffisamment.
12:52La croissance économique américaine est là, mais elle n'est pas suffisamment large
12:59pour soutenir substantiellement la croissance des bénéfices des small caps américaines.
13:03Donc pour l'instant, on est plutôt conservateur dans notre positionnement, on continue à
13:07privilégier les actions américaines, à être diversifiées, mais avec un poids assez
13:13important sur les grandes capitalisations américaines.
13:15Très clair.
13:16Comment vous regardez ces différentiels de marché, Thierry ? Et puis, encore une fois,
13:22cet exceptionnalisme américain, est-ce qu'il a tout pour se poursuivre ? Est-ce que Trump,
13:29tout en étant très pro-croissance, pro-marché, attentif aux Dow Jones, etc., comme on le
13:34connaît, est-ce que, malgré tout, Trump ou la doctrine Trump, poussée un peu trop
13:39loin, pourrait devenir aussi un petit gravier ou caillou dans le rouage de la belle mécanique
13:45de marché américaine ? Est-ce que c'est quelque chose qu'on peut imaginer à travers
13:502025 ?
13:51Depuis l'élection de Donald Trump, les attentes de baisse des taux de la Fed ont quand même
13:58été revues significativement en baisse.
14:01Un grain qui pourrait enrayer un peu la mécanique, puisque c'est vrai que c'est certainement
14:07quand même, globalement, pour les États-Unis, le moment de baisser ses taux, la trajectoire
14:13est claire.
14:14Maintenant, la Fed est clairement, aujourd'hui, en face de Donald Trump, parce que ses mesures
14:23sont plutôt inflationnistes, a priori.
14:27D'ailleurs, c'est un peu tout le paradoxe de son élection, puisqu'il a été élu
14:30sur le pouvoir d'achat, et finalement, les mesures qui sont pressenties sont plutôt
14:36des mesures inflationnistes.
14:37Bref, c'est un autre sujet, un peu la schizophrénie de l'électorat américain là-dessus, sur
14:45cette question-là.
14:46Mais des mesures sur l'immigration, qui est aussi quelque chose d'important pour son
14:50électorat, des mesures douanières, alors qui, effectivement, in fine, peuvent être
14:55un peu inflationnistes, mais qui sont vues aussi comme une protection pour des employés,
14:59des salariés américains.
15:00C'est-à-dire qu'il y a toujours deux facettes, un peu, dans ces idées.
15:03Les études académiques ont montré que, en fait, ça avait détruit plus de jobs, d'emplois.
15:10Que ça l'enlève et protégeait.
15:11Notamment, à nouveau, dans la Roosevelt.
15:13Exactement, l'électorat, c'est le principe du populisme, c'est qu'on dit à l'électorat
15:19ce qu'il a envie d'entendre.
15:20Et c'est vrai, c'est très facile de juger de loin, ou même de près, mais on sait que
15:28toutes ces décisions, toutes ces problématiques sont assez compliquées à régler.
15:33On peut faire exactement le même débat en Europe.
15:37S'il y avait des mesures simples, a priori, elles seraient prises.
15:39Mais, à la fin, quand même, quelqu'un qui arrive avec un discours simple, il rallie
15:44tout.
15:45Et puis, il y a plein de choses qui se sont passées dans cette élection.
15:49Et puis, il y a aussi un tassement des démocrates.
15:52On ne va pas revenir sur le sujet, mais c'est l'idée très forte du populisme que les autres
15:56vont payer.
15:57C'est-à-dire, problème pour l'industrie, ne vous inquiétez pas, c'est le reste du
16:01monde qui paiera avec les tarifs.
16:03Problème pour l'emploi, pour des questions de sécurité, etc.
16:06Pas de problème, on va renvoyer les migrants, c'est le reste du monde et les pays qui nous
16:11envoient leurs migrants qui paieront pour ça.
16:13A chaque fois, on externalise la gestion des problèmes domestiques.
16:18Exactement.
16:19Là, on ne répond pas du tout au sujet financier, boursier, qu'il y a l'année prochaine.
16:26Tout ça, pour dire, je reprends votre raisonnement, effectivement, attention, l'étau, ça peut
16:30être déjà un premier grain de sable.
16:32Il y a un grain de sable très net et d'ailleurs, Trump aussi a déjà prévu, il va mettre
16:38sous surveillance Powell.
16:39Il y a un petit jeu qui va s'enclencher entre les deux, très certainement.
16:44Mais c'est quand même un grain de sable, clairement, au niveau macro.
16:49Après, plus globalement, mon avis sur la puissance du marché américain versus le
16:55marché européen, qu'est-ce qui peut faire dérailler ça ? Malheureusement, c'est comme
17:01ça, c'est factuel et il faut le prendre, je pense, de manière assez froide parce qu'il
17:07n'y a pas grand-chose à faire.
17:08Juste avoir un chiffre en tête, 500 milliards de dollars de free cash flow qui sont générés
17:15par les Magnificent Seven, les 7 magnifiques par an, donc 500 milliards de dollars.
17:21Pour avoir un ordre de grandeur, LVMH, c'est un peu plus de 16 milliards.
17:24C'est quand même une sacrée puissance de feu derrière, pour investir dans la R&D,
17:31pour faire du lobbying ou des relations publiques, comme on appelle ça, de manière assez soft.
17:40Bref, il y a une énorme puissance de feu de cette partie du marché dont on parle depuis
17:48déjà très longtemps.
17:49A priori, jusqu'ici, ils ont démontré qu'ils arrivaient à le réinvestir à bon escient
17:55et protégés par l'administration et certainement encore plus l'administration Trump qui s'est
18:00fait élire en partie avec le soutien.
18:04Tout ça, c'est quand même une boucle qui a l'air de bien fonctionner et c'est très
18:08compliqué de l'avoir déraillée.
18:10Même si on va encore un peu plus loin, à priori, ce qui peut, on l'a vu en 2000,
18:18ce qui peut un peu altérer cette dynamique, c'est du M&A un peu idiot.
18:26Et là, ces boîtes-là, elles en font vraiment avec parcimonie, elles sont très prudentes.
18:32Bon, elles rachètent des actions, mais c'est pas, si vous voulez, c'est piloté tous les
18:38jours presque.
18:39Donc, on peut arrêter s'il y a un moment, pourquoi pas réinvestir dans son action.
18:44L'histoire a montré, en tout cas ces dernières années, que ce n'était pas un mauvais investissement.
18:49Mais bref, en tout cas, elles sont…
18:51Il y a une discipline du côté de ces entreprises.
18:53Et puis, elles préparent l'avenir, qu'on le veuille ou non.
18:56Et le monopole, alors oui, le deuxième énorme grain de sable, c'est quand même l'administration.
19:01Est-ce qu'ils vont tuer la poule aux œufs d'or à un moment ? Parce que ce qu'on dit,
19:06ce qu'on fait en Europe, ce n'est pas complètement idiot non plus de dire « bon ben, on a créé
19:09des monopoles ». C'est pas bon, les monopoles à terme, on le sait très bien.
19:13Et les Américains ont toujours démontré qu'ils arrivaient à casser les monopoles.
19:17Mais là, c'est compliqué aujourd'hui de casser ça et en tout cas, ils préfèrent
19:21surfer sur la vague.
19:22Mais ça, ça pourrait être un énorme grain de sable et c'est à surveiller.
19:26C'est pour ça que dès qu'il y a des nouvelles de l'administration, enfin tout ce qui concerne
19:30l'anti-trust aux États-Unis, ça fait énorme, ça a un impact très important sur les…
19:35De plus en plus des Mac 7 sont dans les radars, aux prises, avec des enquêtes, etc.
19:41Après, le grand moment à la découpe, il n'est pas là encore aujourd'hui.
19:47Il n'est pas là encore.
19:48Et je finirai un dernier point aussi pour bien illustrer le propos.
19:51Le marché américain, 30% de tech, d'accord ? Donc c'est 30%.
19:55Et en fait, quand on découpe en sous-secteur, il y a 11% pour les logiciels, là-dedans,
20:02c'est 50% Microsoft.
20:04D'accord.
20:05Ok, donc 30% tech, 11% logiciels et sur ces 11%, 50% Microsoft.
20:11Bon, qui croit cette année de 20% ces résultats ? Et a priori, on attend une croissance à
20:16double, enfin au-dessus de 10% pour les années à venir.
20:20Bon, est-ce que le consensus peut se tromper ? Évidemment, il peut toujours se passer
20:23des choses, mais bon, ça a l'air quand même d'être un long fleuve tranquille et
20:26on ne voit pas aujourd'hui quelque chose qui peut faire dérailler ça.
20:29Deuxième sous-secteur, les équipements, le matériel, ok, qui lui représentent 8%
20:36du total.
20:37Donc on avait 11…
20:38Sur les 30, ok, il y a 11, 8, d'accord.
20:41Là, c'est pratiquement intégralement Apple, ok.
20:44Apple, on est plutôt autour de 10% de croissance, un petit peu moins, bon, et c'est ce qui
20:50est attendu pour les prochaines années.
20:51Par contre, c'est vrai que là, on a quand même une valo qui est assez nettement supérieure
20:55à la valorisation historique.
20:56Pour le coup, je ne m'explique pas, à part le fait qu'effectivement, c'est devenu,
21:01enfin, ça dépend des jours, mais c'est la première capitalisation mondiale qui
21:05draine des flux.
21:06Mais c'est vrai que bon, il y a peut-être, c'est le seul vraiment des grandes sociétés
21:09américaines sur lesquelles je me dis la valo, je la comprends… Voilà, une question d'arc.
21:13Ok.
21:14Et dernier sous-secteur, les semi-conducteurs, 11%, donc voilà, c'est comme ça qu'on
21:20arrive à 30%.
21:21Et là, c'est à peu près 60% Nvidia, donc 288% de croissance, on va voir où ils atterrissent
21:27cette année, enfin, ils sont décalés sur janvier, un peu plus de 120% de croissance
21:33l'année prochaine.
21:34Et finalement, contre toute attente, on a eu un D rating cette année.
21:37C'est moins cher à la fin de l'année.
21:38C'est moins cher, on se paye 35 fois, bon, une boîte, ok, qui a 120% de croissance,
21:43l'année prochaine, 35 fois, bon, évidemment, ce n'est pas soutenable, ad vitam aeternam,
21:51mais bon, voilà.
21:52Donc, quand on découpe le marché américain, sa plus grande composante, la tech, on regarde
21:58et quels sont les gros titres derrière, voilà, bon, il n'y a pas le feu, hein, donc c'est
22:04à nouveau…
22:05Il n'y a pas de fragilité évidente, quoi.
22:06Voilà.
22:07S'il y a un problème macro, bon, on verra, ça peut un peu faire tousser le marché, mais
22:12au niveau micro, à ce stade, je ne vois pas d'élément inquiétant.
22:17Qu'est-ce qu'on peut ajouter, Alain, à la description ? Et puis, bon, est-ce qu'il
22:23faut rester absolument sur le marché américain ou se poser quand même des questions sur
22:27l'Europe ? Et est-ce qu'il y a des manières d'être investi en Europe en étant pertinent,
22:33quoi ?
22:34Voilà.
22:35Plusieurs commentaires.
22:36Le premier, c'est effectivement ces fameuses Magnificent Seven qui ont des capilles de
22:372000 milliards, voire 3000 milliards de dollars, chacune d'entre elles, c'est le cac.
22:41Juste pour voir les proportions.
22:44Maintenant, sur les États-Unis, je rejoins ce que vous avez dit, c'est qu'en fait,
22:48si aujourd'hui un client privé avait de l'argent, je vais dire, oui, il faut être
22:50investi sur les États-Unis parce qu'ils ont une supériorité énergétique, stratégique,
22:57politique, militaire, c'est un grand marché, un système politique malgré tout assez stable
23:02et même avec Trump, c'est stable, enfin, ça prouve qu'il peut y avoir des gens assez
23:06différents.
23:07Ça reste une alternance.
23:08Et ça reste un système qui, a priori, on n'est pas en train d'évoluer vers la dictature,
23:11contrairement à ce que pensent certains.
23:12Donc, c'est une bonne visibilité, là où on parle de sixième république, chez nous,
23:15on ne sait pas trop.
23:16C'est quand même un point important.
23:17La deuxième chose, c'est que factuellement, même si c'est vrai, il y a quelques grandes
23:22boîtes de tech qui ont tiré cette croissance, on a une croissance des résultats qui, depuis
23:27pas mal d'années, est quand même supérieure à 10% par an, là où en Europe, on espère
23:325-10 et on termine souvent à 0-5, voire 0.
23:35Ça explique quand même une grande partie de la différence.
23:38Bien évidemment, cette surperformance en termes de résultats s'est traduite aussi
23:43par un re-rating des États-Unis qui atteint des sommets.
23:46C'est vrai que si on enlève la tech, même si on enlève la tech, maintenant, le différentiel
23:52qui est de près de 10 points, avant, on était plutôt à 4-5 points et hors tech, on était
23:56à 2-3 points.
23:57Donc là, on est quand même un peu sur des dimensions hors tech.
24:01Il y a vraiment une vraie prime pour les US et une vraie décote pour l'Europe.
24:06Par rapport à ça, il faut bien sûr rester sur les États-Unis.
24:09Maintenant, est-ce que l'Europe est d'aide de chez d'aide, de mort de fini ?
24:12Il y a deux façons de voir la chose.
24:15La première, c'est que dans les entreprises européennes, il y en a qui sont finalement
24:19assez américaines.
24:20On en parlait tout à l'heure sur le DAX qui a eu une belle performance à plus de 20.
24:24On se rend compte que dans le DAX, il y a une expo US chez Deutsche Telekom, chez SAP qui
24:29est assez importante.
24:30Et même dans les entreprises françaises, voire dans un centre de mid-cap que je rencontre
24:35régulièrement, on se rend compte qu'elles sont très américaines.
24:37Plus elles sont US, plus ça a payé en bourse ?
24:41Non, pas partiellement, mais pas complètement.
24:45C'était comme Quadiennes par exemple qui a eu de très bons résultats récemment.
24:48On se rappelle que oui, les US, c'est une bonne moitié du chiffre d'affaires.
24:52Aujourd'hui, on regarde plutôt la nationalité de cotation, mais si on regarde la dynamique
24:56de résultats amplifiée par un dollar qui est relativement fort, on a quand même un
25:00ensemble de valeurs US slash dollar dans la cote européenne française, mais pas que
25:06chez les grosses, qui vont… Aujourd'hui, ça ne paye pas, tout le monde s'en fiche,
25:10mais ça va quand même soutenir la dynamique de résultats, c'est quand même à ne pas
25:13oublier.
25:14La deuxième chose, c'est que les valeurs européennes sont quand même sans doute un
25:19peu survendues, objectivement, le magnet US étant tel.
25:23Quand on regarde l'année 2025, on peut se dire, sauf effectivement si les mesures
25:29douanières de Trump entraînent des chocs brutaux, là, tout le monde souffrira, mais
25:33peut-être des deux côtés de l'Atlantique d'ailleurs, mais sinon, en Europe, on ne
25:36peut pas exclure effectivement qu'il y ait une sorte de rebond, parce qu'on est sur
25:39des niveaux très bas.
25:40On va avoir une baisse des taux qui pourrait s'accentuer.
25:43On a aussi du côté de l'Allemagne une situation budgétaire qui permet une certaine
25:48relance avec en plus un agenda politique qui est avancé au mois de février.
25:52Donc, je dirais, l'Allemagne pourrait peut-être nous aider sur ce point.
25:56Il y a des réservoirs de bonnes surprises potentiels.
25:59Je ne dis pas que les bonnes surprises vont arriver, mais il y a quand même un réservoir
26:02de bonnes nouvelles hypothétiques.
26:04Il pourrait apporter un petit peu de relance budgétaire notamment.
26:07Un autre point, c'est l'Ukraine en espérant qu'il y ait une forme de pêche, au moins
26:14de cesser le feu.
26:15Et ça c'est bon pour les actions et les actifs européens ?
26:18De toute façon, si il y a un cessez-le-feu en Ukraine, certains pensent que les valeurs
26:22de défense vont souffrir.
26:23Non, parce que de toute façon, avec Trump, on peut compter sur lui.
26:25L'Europe va devoir se débrouiller toute seule.
26:28Donc, il faut que nos industries de défense travaillent avantage.
26:31J'espère qu'on n'oubliera pas la leçon de plus de deux ans de conflit, si le conflit
26:36devait s'arrêter demain quand même.
26:37Même si l'oncle Saab prendra certainement à acheter beaucoup de choses chez lui pour
26:41contrebalancer le déficit budgétaire.
26:42Mais pour autant, pas de déficit commercial.
26:44Mais néanmoins, je reste convaincu que la défense européenne a encore de beaux jours
26:48devant elle, même en cas de cessez-le-feu en Ukraine.
26:50Et par ailleurs, il y a aussi toute la reconstruction de l'Ukraine, qu'on oublie un peu, mais sur
26:55lesquelles, normalement, espérons, les États-Unis ne vont pas prendre tout.
26:58Il y a vraiment une vraie place à prendre pour les Européens.
27:01Donc, je dirais, une certaine pacification en Europe avec une relance possible en Allemagne
27:08et la perspective de la reconstruction de l'Ukraine, c'est quand même des facteurs
27:11qui pourraient apporter un tout petit peu de momentum sur un certain nombre d'entreprises
27:15européennes avec la baisse des taux.
27:17Alors, du côté des États-Unis, normalement, tout est beau, tout est merveilleux.
27:22Il faut voir quand même ce que Trump fera, s'il applique vraiment ses mesures de taxation.
27:28Il y a un point, par exemple, c'est qu'il dit qu'on va taxer à 25% les importations.
27:34Très étonnamment, d'ailleurs, j'aurais pensé qu'il aurait ménagé ses voisins,
27:38le Canada et le Mexique, et qu'il aurait tapé sur ce qui était plus loin.
27:41Le Mexique, il en a beaucoup parlé.
27:42Le Canada, ce n'était pas dans les cartes.
27:44Les économistes qui ont revérifié dans le programme de Trump m'affirment qu'il
27:48n'y avait rien d'écrit sur le Canada.
27:49Là, il a parlé du Canada et sur le Mexique.
27:52Justement, le Mexique, il y a les voitures, donc là, c'était le Canada.
27:57Le point, c'est qu'en concret, si le Mexique est surtaxé brutalement, ça ne va pas être
28:04bon pour l'économie mexicaine et à mon avis, il y aura encore plus de Mexicains qui
28:07vont passer la frontière.
28:08Quoi qu'on dise.
28:09Je ne suis pas persuadé que ce soit aussi simple que ça.
28:11Et s'il l'avait, par miracle, mais je n'y crois pas, s'il réussissait à expulser
28:15comme il le souhaite un nombre de clandestins, ce qui paraît très difficile en réalité,
28:19quelque part, il y aura un manque de main-d'oeuvre au sein de l'économie américaine qui posera
28:23problème.
28:24Chaque acte de sa doctrine a un revers, voire un gros revers.
28:28Il y a quelques contradictions dans son propos qui pourraient se trouver dans des taux d'impatrioté
28:32plus élevés, etc.
28:33Donc, il pourrait y avoir un petit moment de repli.
28:36Il y a peut-être une petite lucarne, pas éternelle, mais si on raisonne sur trois
28:41trimestres de l'année prochaine, il n'est pas exclu que les actions européennes puissent
28:44revenir un petit peu en fenêtre tactique, tandis que les américaines, quelque part,
28:50pourraient se tasser compte tenu de l'excès d'amour qu'on a eu ces derniers temps.
28:56Mais pour autant, je pense qu'il reste tout à fait pertinent d'être investi à long
28:59terme en actions américaines, ça c'est certain.
29:01C'est vrai que très vite revient avec Trump l'idée du pouls de Trump, c'est-à-dire
29:05moi le premier, j'en parle comme étant quelqu'un de pro-business, pro-croissance, pro-marché,
29:10son indicateur préféré c'était le Dow Jones, alors là on verra, est-ce que c'est
29:13le Dow Jones, est-ce que c'est le S&P, ou le Bitcoin, je sais pas, maintenant il y a
29:18aussi Nvidia dans le Dow Jones je crois aussi, donc le Dow Jones a changé aussi un petit
29:22peu de fusionnerie.
29:23Bref, il y a très vite l'idée dans la tête du marché des investisseurs que Trump, de
29:27toute façon, ne pourra pas prendre le risque d'abîmer trop la dynamique de marché.
29:31Alors c'est arrivé pendant son mandat, fin d'année 2018 quand même, ça tourne
29:36court en deux semaines pour le S&P 500 qui perd quasiment 20%, mais on voit tout de suite
29:42une forme de réaction, la Fed qui bouge sous la pression de Trump, etc, donc est-ce
29:46que vous avez l'idée toujours, avec ce deuxième mandat de Trump, qu'il reste quand même
29:50une forme de protecteur on va dire de la performance de marché, est-ce que c'est important dans
29:57la doctrine Trump ?
29:58C'est sans doute important, après la question qu'on peut se poser est la suivante, c'est
30:06est-ce qu'on n'a pas un Ajana Trump qui est plus idéologique dans le cadre de ce
30:12deuxième mandat qu'il ne l'était dans le cadre du premier mandat.
30:14Dans le cadre du premier mandat, il a été élu fin 2016, on a entendu parler de gare
30:19commerciale début 2018, de Mémoire, et Trump, son administration n'était pas bien structurée,
30:28elle n'était pas manifestement prête à gouverner.
30:33Cette fois-ci, il y a une préparation qui semble beaucoup plus aboutie de la part de
30:40ce qu'on va appeler bientôt l'administration Trump, avec des idées également qui sont
30:47potentiellement différentes de celles que Trump peut avoir et peut communiquer sur les
30:54réseaux sociaux.
30:56Si on prend par exemple son secrétaire au Trésor, celui-ci a une règle qui est 3-3-3,
31:04je crois que c'est 3% de déficit, donc ça va un peu en opposition de ce qu'on pouvait
31:10avoir à l'esprit avec ce que ferait Trump, à savoir laisser filer les déficits, c'est
31:163% de croissance, donc ça, ça va assez bien avec ce que Trump a à l'esprit, et puis c'est
31:233 millions de barils par jour de production de pétrole supplémentaire.
31:27Et c'est également utiliser l'arme des tarifs commerciaux, des tarifs douaniers, mais probablement
31:36de manière moins véhémente que ne le communique Trump aujourd'hui, donc on a quand même
31:44un questionnement sur ce que va véritablement être cet agenda Trump au cours de ces prochains
31:52mois.
31:53Si on appliquait stricto sensus l'agenda de Trump, il est probable qu'à moyen terme
32:01tout cela finirait assez mal, puisqu'on obéirait la croissance économique mondiale avec une
32:10très très forte augmentation des tarifs douaniers à laquelle évidemment la Chine répondrait,
32:16et l'Europe n'aurait pas d'autre choix que de répondre, et au sein de l'économie américaine,
32:24avec un très grand mouvement de déréglementation et de dérégulation, on ferait peser le risque
32:30que des excès se constituent et des déséquilibres macro-financiers se créent au sein de cette
32:38économie américaine.
32:39Mais on ne va sans doute pas aller jusque là, et on va avoir quelque chose qui reste
32:49quand même assez imprécis en l'état de la situation de nos connaissances.
32:56On ne prendra pas le risque d'aller franchir le point de rupture, où effectivement il
33:01y aurait des effets délétères, des faits retours aussi pour les Etats-Unis, mais entre
33:08les deux, il y a de la marge pour naviguer.
33:10Il y a de la marge pour naviguer, et cette marge pour naviguer, elle peut avoir quand
33:13même des impacts sur l'environnement économique et financier des deux à quatre prochaines
33:19années.
33:20C'est vrai que dans le Trumponomics, il y a des contradictions.
33:23Oui, en forme d'incompatibilité.
33:25On ne se retrouve pas à 3% de déficit budgétaire, on est plutôt à 8%, ce qui est bien au-dessus
33:30de chez nous d'ailleurs.
33:31Sauf si on fait 2 trillions d'économies dans les dépenses fédérales, sauf si on
33:36utilise les revenus des tarifs commerciaux comme une ressource financière, etc.
33:43Mais je suis d'accord avec vous, ça reste une hypothétique, il y a un truc qui ne fonctionne
33:47pas.
33:48Donc il faut voir comment ils vont procéder en réalité.
33:51Thierry, comment on investit en Europe malgré tout ? Parce qu'on garde dans les allocations
33:59un poids qui correspond à la réalité de ce que sont les Etats-Unis aujourd'hui,
34:04j'ai pas de doute.
34:05Il y a quand même des performances en Europe, même valeur par valeur, il y a des thématiques,
34:10il y a des secteurs.
34:11Le luxe par exemple, question de fin d'année, ça n'a pas été une grande année pour la
34:16performance boursière du luxe, c'est compliqué.
34:18Là depuis, on a eu 8 séances de hausse consécutive du CAC, c'est le luxe qui a tiré le rebond
34:25du CAC.
34:26Est-ce que c'est un signal qui mérite déjà une certaine attention de la part d'un investisseur
34:30long terme j'entends ?
34:32Il faut toujours écouter ce que dit le marché, c'est certainement pas moi qui vais vous
34:36dire le contraire.
34:37Néanmoins, plus précisément effectivement, on a progressé de 12% sur le secteur LVMH
34:45et le luxe a progressé de 12% entre le 21 novembre et aujourd'hui, ce matin, ça redescend
34:53un petit peu.
34:54Les bénéfices par action, j'ai regardé LVMH, ont été revus à nouveau en baisse
35:03de 1% sur la plate-forme.
35:04Après, vous allez me dire, le marché il est toujours en avance sur le consensus.
35:09Vous aurez raison, c'est pour ça qu'il faut regarder et donc est-ce qu'on commence à
35:15positionner sur quelque chose d'abouti en Chine au niveau budgétaire et monétaire ?
35:25Il y a déjà eu une première salve en septembre.
35:27Un deuxième complément qui donnerait une image complète de ce que va faire la Chine
35:32en 2025.
35:33Je n'ai pas la réponse concrète, je regarde juste pour mémoire, parce qu'il faut…
35:41Le consommateur chinois pour LVMH, parce qu'en fait, on regarde un peu tout puisqu'il achète
35:48à Tokyo, tout global, il aurait baissé, c'est une estimation de 5%, le chiffre d'affaires
35:59généré par le consommateur chinois.
36:00Je préfère quand même me caler là-dessus, me dire, les BPA, les bénéfices par action
36:08ne sont toujours pas revus à la hausse.
36:10Oui, il peut se tramer quelque chose du côté « qui peut un petit peu » premièrement.
36:16Deuxièmement, c'est général au luxe, ce que je viens de dire, c'est le luxe…
36:21La dynamique bénéficiaire n'est pas de hauteur, et vous l'aviez très bien démontré
36:24la dernière fois Thierry, le pic des BPA sur LVMH, c'est été 2022, c'est ça ?
36:282023.
36:292023, si je ne dis pas de bêtises, et depuis on a cessé de réviser en baisse la dynamique
36:34bénéficiaire sur les 12 mois de LVMH.
36:37Et donc, on est encore dans ce…
36:39Oui, j'essaie d'avoir un peu de mémoire, mais oui, oui.
36:42Ça m'avait marqué, et le top du prix de marché s'est fait un mois avant ou deux
36:49mois avant sur LVMH.
36:50Exactement.
36:51Je comprends tout à fait votre question, est-ce qu'on ne serait pas dans le chemin
36:54inverse ?
36:55Exactement, le miroir inverse.
36:56Le marché anticipe le début de reprise de la dynamique bénéficiaire.
36:59Très honnêtement, je n'en sais rien.
37:02Maintenant, ce que je peux vous dire aussi, c'est que la valorisation du luxe, on est
37:06à peu près autour de 26 fois contre une moyenne, j'ai regardé sur différents,
37:10autour de 21 fois.
37:11Ça ne screame pas value.
37:12Non.
37:13Sur LVMH, on est un petit peu moins cher, on est au gros…
37:19Il faut enlever Hermès quand même.
37:20Oui, mais bon, Hermès, il délivre 11% de croissance.
37:24Non, mais Hermès, c'est un OVNI.
37:26Oui, ok.
37:27C'est pas si peu cher que ça.
37:31Non, c'est ça.
37:32Aujourd'hui, à la minute précise où on se parle, il n'y a pas de renversement
37:37de la tendance sur les résultats.
37:40La valorisation, ce n'est pas forcément, comme vous l'avez dit, ça ne clignote pas
37:44de vert.
37:45En tout cas, sur mes écrans, ça ne clignote pas de vert et quand j'écoute les discours
37:48des management la dernière fois qu'ils ont parlé, c'était bon, on ne dit rien,
37:53on se reverra en début d'année, tout va bien.
37:56Est-ce qu'il y a d'autres choses à faire ? Est-ce qu'il y a d'autres thèmes ou
37:59secteurs en Europe qui méritent quand même d'être investis ?
38:01On a mentionné tout à l'heure le DAX.
38:04Le DAX, il s'en est bien sorti cette année, mais parce que Deutsche, Télécom…
38:08Donc, c'est la maison mère T-Mobile sur le marché américain.
38:12Il y a SAP, effectivement, qui a eu une très belle année.
38:14Les logiciels…
38:15Disons quoi, le DAX, c'est une manière de jouer la croissance américaine en dérivant
38:20un petit peu le sujet avec des valos qui sont un peu moins élevés.
38:23Ça reste un bon…
38:25Ouais…
38:26Non, ça n'a pas l'air d'être très convaincant, oui.
38:29Non, c'est un petit oui.
38:30Enfin, si on veut acheter des États-Unis, on va acheter des États-Unis.
38:33Autant aller aux USA, oui.
38:34Après, la question, c'était est-ce que les investisseurs sont complètement averses
38:44à investir en Europe et n'arrivent plus à trouver des belles sociétés européennes
38:49et passent à côté de…
38:50Je ne pense pas puisque, voilà, SAP, ça progresse de 70% cette année.
38:55Deutsche Telekom, pourtant, les télécoms, on ne peut pas dire que ça reste pas un secteur
38:59qui fait rêver grand monde.
39:00Bon, mais il y a de la dynamique aux États-Unis pour eux.
39:04Le titre progresse et d'ailleurs, c'est un tellement gros poids du secteur des télécoms
39:09qu'il a…
39:10Il a emmené tous les secteurs.
39:11Voilà.
39:12Le secteur fait plus 20 dans son ensemble grâce à Deutsche Telekom cette année.
39:15Donc, en fait, à nouveau, je pense qu'il faut toujours partir, ce qu'on dit à chaque
39:21fois qu'on se voit, il faut toujours partir du principe que le marché a raison, potentiellement
39:27parfois un peu tort, mais il n'oublie pas des grandes tendances.
39:31Et s'il y a des titres, vous voyez, Schneider Electric, aujourd'hui, ça se paye 36 fois.
39:35Bon, et la performance, elle est très bonne cette année parce qu'on est dans un lot
39:40dans l'IA.
39:41Il y a des poches quand même, valeur par valeur ou sur des poches sectorielles, les
39:47investisseurs sont capables quand même de donner une valorisation convaincante à des
39:54entreprises européennes.
39:55Et donc, en creuse, ce que ça veut dire, c'est que les boîtes américaines, la valorisation,
40:01en tout cas, c'est mon avis, qu'elles ont aujourd'hui, elles le méritent, on le veuille
40:04ou non.
40:05Et ce n'est pas simplement par dépit que tout le monde se jette sur les États-Unis.
40:11Non, il y a des très belles boîtes et on ne les paye pas si cher que ça, plus cher
40:15qu'avant, c'est sûr, mais bon, aujourd'hui, la croissance, elle est là et c'est pour
40:21déboulonner un Microsoft ou un Nvidia, il y a quand même un peu d'eau.
40:28Même si ça ne va pas doubler tous les deux ans, les cours de bourse ne vont peut-être
40:31pas doubler tous les deux ans, mais vous dites, oui, avant qu'on abîme ce genre de cas d'investissement,
40:37ça prendra du temps et il faudra des preuves pour ça.
40:40Il y a 140 milliards de dollars de flux investis sur les fonds d'action américaines entre
40:46l'élection de Donald Trump et la fin du mois de novembre, quand tous les autres fonds
40:50d'action ont décollecté.
40:51Les flux sont pro-US, c'est évident.
40:53Là, oui.
40:54Maintenant, si on est dans un scénario de dislocation avec des droits de douane très
40:58élevés, une économie mondiale qui ralentit, il ne faut quand même pas s'imaginer que
41:02les Magnificent Seven seront complètement indemnes, parce qu'elles ne vendent pas qu'aux
41:06États-Unis aussi.
41:07D'ailleurs, on a vu, pour revendre des boîtes de consommation, Coca-Cola, le jour de la
41:10victoire de Trump, ça a perdu 3%.
41:12Pourquoi pas ça ? Pour regarder l'Europe, on pourrait dire aussi, pour prendre l'analogie
41:17d'une gestion que j'aime bien, sur les obligations émergentes, elle avait dit « Bonne société,
41:22mauvais pays ».
41:23Oui.
41:24Victime du code postal.
41:25Nous y sommes.
41:26La France est un mauvais pays pour plein de raisons.
41:29Il y a des boîtes de qualité qui sont pénalisées de manière injuste, tout simplement parce
41:34qu'elles sont localisées avec un code postal français.
41:36On voit bien que certaines se codent d'ailleurs un peu ailleurs ces derniers temps.
41:39Donc oui, on peut jouer le côté value, « Bonne société, mauvais pays ». En stockpicking,
41:44il y a encore des choses à faire.
41:45Sur la partie des entreprises de plus petite taille, Alain ?
41:50Alors là, on est tué par les flux.
41:52C'est affreux.
41:53Ce matin, je voyais Vindel qui me disait « Oui, non, nous offrir du private equity uniquement
41:58». J'ai dit « Mais pourtant, vous avez la même chose, deux fois moins cher en bourse
42:00». « Ah oui, mais non ».
42:01Soit.
42:02D'accord.
42:03Il y a un effet de mode aussi, il ne vous dit pas un effet de mode, je ne sais pas.
42:06Il y a des boîtes de taille moyenne.
42:07On voit des transactions qui se font dans le private equity, ou même ces boîtes cotées
42:11qui essayent de faire du M&A et qui disent « On a les private equity en face de nous,
42:15ils payent entre 10 et 14 fois là où on est coté, on vaut 6-7, on ne peut pas ». Il
42:20y a quand même une différence qui… Alors, je sais que tout le monde aime bien le private
42:23equity, mais c'est un petit peu… il y a un gap qui est un peu colonial.
42:26La prime d'illiquidité qu'on accorde aujourd'hui aux actifs non cotés, vous
42:29dites, l'écart ne peut pas tenir par rapport à ce qu'on voit sur les marchés liquides.
42:36Ça interroge.
42:37Je comprends quand on est un actionnaire de private equity, d'abord quand on achète
42:41un actif, on reprend le contrôle, on peut vraiment agir dessus, changer des choses.
42:46Et puis, on a 5 ans devant soi, donc on n'est pas lié à la volatilité quotidienne des
42:49marchés.
42:50Alors que dans les marchés, effectivement, parfois, les sociétés ne peuvent pas avoir
42:54une stratégie long terme parce qu'il y a une tyrannie du trimestre, pas toujours,
42:58mais un peu quand même.
42:59Et puis, Monsieur Marché sanctionne tout de suite, sans parler des boîtes qui sont
43:02shortées.
43:03En tout cas, ça résulte aujourd'hui, parfois, pour des boîtes relativement identiques,
43:07dans des valorisations qui sont quand même du simple au double.
43:10Donc, je ne sais pas combien de temps cet écart va durer.
43:13Peut-être que le private equity est un peu trop cher, peut-être que le monde du côté
43:16n'est excessivement pas assez cher, mais il y a quand même un petit peu de convergence
43:20à attendre.
43:21Mais pour l'instant, les flux ne sont clairement pas…
43:24En faveur du private des actifs non cotés, oui, ça c'est sûr.
43:28Les flux, la réglementation, tout s'adapte aujourd'hui, effectivement, aux actifs non
43:33cotés.
43:34Olivier, pour finir, je ne sais pas, oui, quand même, un mot de la Chine, on a une
43:38série d'annonces.
43:39Là, on a l'impression qu'ils sont prêts quand même, au minimum, à répondre, s'il
43:45fallait devoir répondre à Trump l'an prochain.
43:48Là, c'est ce que je disais en introduction, c'est est-ce qu'on ne sort pas de l'idée
43:52qu'on est là pour stabiliser l'économie, stabiliser la croissance, etc.
43:56Là, j'ai l'impression qu'on passe un cran un peu au-dessus, où il y a presque
44:00une volonté de stimuler l'économie chinoise, au moins pour un temps.
44:03Est-ce que c'est ce que vous comprenez aussi ?
44:05Oui, je pense qu'il y a trois dimensions.
44:07La première, c'est celle qui a eu lieu en septembre, éviter le risque de déflation,
44:12éviter qu'il ne se matérialise, stabiliser la valeur des actifs.
44:16La deuxième dimension, la deuxième réponse, c'est indiquer que la Chine est prête à
44:27négocier avec les États-Unis en montrant déjà un peu ses muscles, en particulier
44:32sur la partie métaux rares.
44:36Et la troisième dimension, c'est faire en sorte que l'économie chinoise croit l'année
44:42prochaine et atteigne un objectif de croissance qui sera sans doute entre 4,5% et 5%.
44:49Donc, on a de plus en plus d'évidence de cela, ce qui pose la question de savoir si
44:58l'année prochaine, il ne faut pas remonter les marchés émergents dans les allocations.
45:04Par rapport à quoi ?
45:07Par rapport à plus grand-chose !
45:10Par rapport à plus grand-chose, oui !
45:12Mais je pense qu'il va falloir davantage d'évidence pour matérialiser une autre dynamique
45:22du côté de la Chine et il va falloir voir également comment le rapport de force avec
45:27les États-Unis s'établit au cours des prochains mois, je pense qu'on sera fixé assez rapidement
45:31sur le premier semestre de l'année prochaine, pour voir si la Chine peut de nouveau subir
45:37ce qu'elle a subi entre 2018 et 2019, qui ont été quand même des années difficiles
45:42pour l'économie chinoise.
45:43Le 10 ans chinois est à 1,85% aujourd'hui, moins de 2%, c'est une très très bonne
45:50nouvelle pour une économie qui est censée délivrer 5% de croissance.
45:54Sur la Chine, je trouve ce qui a été décevant, c'est que le premier plan qui a été annoncé
45:59c'était surtout doper l'exportation, on le voit, il nous inonde de voitures, de panneaux
46:03solaires, ce n'est pas très durable, ça pose des problèmes.
46:06Le deuxième plan, les gens étaient très excités en septembre, on s'est rendu compte
46:08que c'était surtout soutenir les administrations, éviter que le secteur immobilier ne s'effondre,
46:13mais nous ce qu'on aimerait bien, vu d'Europe, c'est de la relance, la consommation, et
46:18si ça bloque les exportations avec les États-Unis, ils seront un peu obligés de le faire, donc
46:22ça c'est peut-être une chance pour les actions européennes pour le coup, mais ce
46:25n'est pas fait.
46:26C'est la suite de l'histoire pour 2025, merci beaucoup messieurs, merci d'avoir été
46:31des invités de Planète Marché, ce soir Alain Dubreuil, Claresco, Thierry Leclerc,
46:35Alphajet, Fair Investors et Olivier Ringard, Neuflis, OBC.
46:49Le dernier quart d'heure de Smart Bourse, chaque soir c'est le quart d'heure thématique,
46:52le thème ce soir c'est celui des marchés de capitaux et notamment des introductions
46:57en bourse au terme de cette année 2024, nous en parlons avec un spécialiste, partenaire
47:02responsable des marchés de capitaux chez Brian Garnier, c'est Pierre Kekolt Val qui
47:05est à mes côtés.
47:06Pierre, bonsoir.
47:07Bonsoir.
47:08Merci beaucoup d'être là, on s'était vu au cours de cette année 2024 pour évoquer
47:13déjà les introductions en bourse, notamment sur la partie européenne, mais pas uniquement,
47:19on se revoit quelques mois après, en fin d'année 2024, Pierre, quel est le bilan
47:22que vous dressez ?
47:23Alors, en termes de nombre d'opérations et puis la qualité des opérations et la
47:29qualité de ce que ces entreprises qui sont venues ce côté sur les marchés ont pu délivrer
47:35pour leurs nouveaux actionnaires à l'issue de cette année 2024 ?
47:38Très bonne question.
47:39Alors, je pense que cette année en 2024, on est plutôt sur la qualité que la quantité.
47:47D'abord, ça c'est une très belle chose parce qu'il y a moins d'offres et en fait
47:53les banquiers, les intermédiaires et surtout les investisseurs qui votent avec leur intérêt,
48:00ils disaient cette année, les gars, uniquement les meilleurs candidats.
48:05La crème de la crème.
48:07La crème de la crème.
48:08Et en fait, ça c'est très très bien parce qu'on est dans un stade où il faut que les
48:13marchés s'ouvrent, il faut qu'on a cette réouverture et bien sûr, j'espère qu'on
48:19va démarrer avec les meilleurs candidats qui vont délivrer les meilleurs retours et
48:25rendements pour les investisseurs du public.
48:27Et c'est ça qu'on a vu.
48:28En France, c'est très intéressant par exemple.
48:30Je pense qu'il y avait très peu d'IPO, il y avait deux d'une certaine taille, Exocense
48:36et Planissware.
48:37Planissware, c'est un exemple très intéressant parce qu'en fait, ils ont raté leur premier
48:44essai.
48:45Mais ils ont appris, ils ont discuté avec les investisseurs, ils ont changé un petit
48:51peu leur méthode pour faire l'exécution de l'IPO et c'était un réussi, mais extra.
48:58Grand succès.
48:59Grand succès.
49:00J'ai regardé aujourd'hui, j'ai pensé que mon équipe a fait une erreur avec La Perfe
49:05et 70%.
49:06Mais parce qu'on n'a pas vu ça depuis des années, à la Bourse de Paris spécifiquement.
49:10Une entreprise dont la performance boursière est positive plusieurs mois après l'introduction
49:15en Bourse, ça fait des années qu'on n'a pas vu ça.
49:17Donc c'est très très bien quand on a un exemple et après on va construire avec un
49:22deuxième exemple en 25, troisième exemple et c'est ça qu'on va construire et on va
49:29voir les gens revenir vers la Bourse.
49:32Au-delà de Planissware qui a été un grand succès important pour la Bourse de Paris
49:37mais qui reste une opération relativement limitée en termes de taille, est-ce qu'on
49:40a vu d'autres grandes opérations sur nos marchés, des marchés européens ou anglo-saxo-américains
49:46qui ont été emblématiques aussi de la qualité justement de ces dossiers d'introduction
49:51en Bourse ?
49:52C'était plutôt dans le premier semestre parce que le deuxième semestre on avait les
49:57élections présidentielles américaines.
49:59Oui, ça, ça a compliqué pour les IPOs.
50:01Le marché d'augmentation de capital, le marché de follow-on, ça a continué.
50:06Donc côté IPO, les grands succès avec des volumes, c'était plutôt au premier semestre.
50:14Il y avait quelques jolies boîtes aussi, il y avait des boîtes en Espagne qui étaient
50:18des boîtes de qualité.
50:19La Perf n'est pas comme Planissware ou Galdermer en Suisse mais c'est des jolies boîtes donc
50:24je pense qu'avec le temps, ils vont rattraper un petit peu ces pertes qui étaient petites
50:30pertes.
50:31Qu'est-ce que ça nous dit aussi de l'état d'esprit des investisseurs ? Vous l'avez
50:34dit au démarrage, Pierre, les investisseurs qu'on interrogeait en début d'année sur
50:39leur appétit pour des nouveaux dossiers en Bourse, du primaire comme on dit, ils ont
50:43dit les gars, cette année, on veut bien mais ce sera la qualité, la crème de la crème.
50:49Est-ce que ça veut dire qu'on a aussi en face de nous des investisseurs qui ne veulent
50:54pas baisser en qualité mais qui ont besoin de nouvelles idées ? Est-ce qu'il y a une
50:59forme d'épuisement aussi des thèmes, des idées dans le marché ? Je pense à tout
51:03le compartiment technologique ou en tout cas l'innovation en général, est-ce que
51:08là il y a un gros besoin de renouvellement ?
51:09Oui, oui et ça c'est très intéressant parce qu'il y a toujours le marché secondaire
51:15qui signale en fait que quand ça commence à monter trop, qu'il y a un petit peu trop
51:21de demande, ça veut dire que les investisseurs cherchent des nouvelles opportunités à déployer
51:28et maintenant on voit aux États-Unis qu'encore en 2024 comme en 23, il y a 6 ou 8 ou 10 titres,
51:3710 actions qui ont fait la performance et les investisseurs commencent à dire mais
51:42ça c'est un peu dangereux donc on cherche une diversification.
51:47On aime la thématique AI, on aime Google, Meta, etc. mais ça commence à être un peu
51:54dangereux donc on cherche des nouvelles idées, on est prêts à déployer et c'est là que
51:59le marché d'IPO commence à réagir parce que le marché d'IPO ça peut apporter ces
52:07offres que les investisseurs demandent de trouver et en termes de thématique, ça commence
52:13à être très intéressant parce qu'avec l'IPO de Klarna qui va être dans un sens
52:18un petit peu comme l'IPO de Arm, Arm qui était vraiment les pousses.
52:23Donc Arm on est dans l'infrastructure, le logiciel, Klarna on est dans l'usage puisque
52:28c'est la plus grosse fintech non cotée du monde, c'est ça Pierre ? Fintech suédoise
52:34Klarna.
52:35Fintech suédoise mais avec une plateforme mondiale, surtout aux États-Unis et ça on
52:41va voir cette thématique de fintech avec les nouveaux rails qu'ils ont construits
52:47pour faciliter les paiements instant etc. et on va voir ça, il y a aussi tout ce qui
52:53est l'infrastructure de l'e-commerce, donc je parle par exemple des sociétés françaises
52:59comme Miracle et pas qu'ils vont faire une IPO mais dans le métier, il y a pas mal des
53:07sociétés françaises, européennes dans cette nouvelle génération des boîtes tech qui
53:13sont en train de faire des préparations et ça, ça porte vraiment des nouvelles histoires
53:18et des nouvelles opportunités.
53:20Ça veut dire, je me mettais du côté des investisseurs tout à l'heure qui ont besoin
53:23de nouvelles idées, qui ont besoin de diversifier effectivement leur portefeuille technologique,
53:29si je me mets à la place des fondateurs de ces sociétés innovantes, de ces nouvelles
53:33sociétés, ils ont toujours envie d'aller en bourse à un certain stage en tout cas
53:38Pierre, j'en rencontre quelques-uns des startuppers et de temps en temps je leur
53:43dis, moi la bourse m'intéresse, est-ce que, ah oula, jamais, ça m'intéresse pas, c'est
53:49très early stage, je parle de startuppers qui sont à des stages encore très précoces
53:53mais sur des boîtes du type de Klarna, ça a été longtemps dans le privé Klarna et
53:59ça a valu quoi, peut-être 40, 50, 60 milliards à un moment dans le privé, c'est ça Pierre ?
54:04Oui, exactement.
54:05Et à ce moment-là, quand on pèse 60 milliards dans le privé, on se dit, mais pourquoi est-ce
54:08que j'irais m'embêter ?
54:09En fait, c'est très intéressant la question parce que quand on parle aux fondateurs, même
54:15Planistware, il y a un moment après deux ou trois tours, quelques années dans les
54:21mains des privés, c'est des mains qui leur aident beaucoup mais qui sont aussi des mains
54:27assez dures et ils cherchent dans un sens de leur liberté et c'est un peu bizarre parce
54:34que vous dites, allez, il faut aller à la bourse pour trouver ma liberté, mais comment
54:40c'est ?
54:41Un peu paradoxal.
54:42Un peu paradoxal, mais en fait c'est ça parce qu'avec la bourse, les investisseurs demandent
54:46certaines choses mais pas au même niveau que les investisseurs privés et c'est là
54:51où ils commencent à respirer on dirait et donc oui, pour quelques fondateurs qui arrivent
54:57à un certain moment, aussi avec le business qui est peut-être au moment où ils vont
55:03vraiment lancer leur profil mondial, il n'y a pas mieux que la bourse, il n'y a pas mieux
55:10et donc ils commencent à réaliser.
55:11Comment se pose la question du choix de la place de cotation aujourd'hui pour en l'occurrence
55:18des entreprises européennes comme Klarma ? Pierre, eux, Klarma, ils y ont répondu, ils
55:22ont dit ce sera New York.
55:23J'ai fait une petite liste, alors ce n'est pas forcément des IPO mais il y a encore
55:27une semaine ou deux, Just Eat Takeaway qui était coté et à Londres et Amsterdam a décidé
55:33toutes les places financières sont sous pression concurrentielle aujourd'hui.
55:36Londres, Just Eat Takeaway nous dit c'est trop cher, trop de paperas, trop de paperas,
55:41trop cher.
55:42On parle de Londres, donc vous imaginez, donc ce sera uniquement Amsterdam, je ne reviens
55:47pas sur Total Energy qui va avoir sans doute une double cotation à New York, Linde, il
55:53y a déjà deux ans de ça, première capitalisation du DAX, quitte l'indice allemand pour aller
55:58ce côté sur le marché américain, à chaque fois il y a plein de bonnes raisons, des raisons
56:01valables, des raisons spécifiques aussi au cas de l'entreprise, TKO dans le domaine
56:07financier qu'on connaît bien ici, coté à Paris en France, se dit que si je veux
56:11apparaître comme le Blackstone de demain, ce sera peut-être mieux à New York, etc.
56:17Ca devient compliqué de choisir une place de cotation en Europe pour des entreprises,
56:23est-ce que c'est grave ?
56:24Moi je regarde ces questions dans plusieurs dimensions, d'accord ? J'ai un perspective
56:33assez macro, ça veut dire que nous, on participe dans une communauté transatlantique, financière,
56:42économique.
56:43Ca veut dire qu'il y a des belles boîtes européennes, il y a un appétit de risque
56:49et du capital risque qui existent aux Etats-Unis, mais il ne faut pas oublier que ce capital
56:53de risque a un tiers qui vient de l'Europe et en fait il y a un cycle où ces investisseurs
56:59de Sequoia ou KKR, etc., ils investissent dans les belles boîtes européennes et après
57:05on complète le cercle des fois avec une IPO, une sortie vis-à-vis la bourse américaine.
57:12Mais dans un sens, tout le monde participe parce qu'il y a le capital qui arrive ici
57:18en Europe, il y a peut-être l'emploi qui est créé, il y a des rendements et des
57:23retours qui sont créés pour les Américains ou les Européens, etc., ça c'est un perspective
57:31que j'ai.
57:32Mais la place de cotation n'est qu'un facteur dans l'équation, Klarna va rendre de l'argent
57:39à du capital risque qui eux-mêmes vont le rendre à des clients et des LPs, des partenaires
57:44qui sont européens.
57:45L'argent de Klarna, s'il va se coter au New York, reviendra quand même en partie aussi
57:50en Europe.
57:51Exactement.
57:52Et donc, tout ce capital circule et qui cherche les meilleures sociétés.
57:58Alors, c'est vrai que si l'Europe perd tous ces belles sociétés à Nasdaq ou à New
58:06York, il y a une perte on dirait de petite économie autour.
58:10Mais à New York, tout est électronique maintenant.
58:14Donc, il y a beaucoup moins d'emplois qui est autour du stock exchange.
58:20Mais c'est vrai qu'il y a pas mal de petite économie qui va être sur place.
58:26Donc, c'est pas une question… c'est une question difficile.
58:30Mais on retourne vers Planissware.
58:32Planissware, ils ont fait leur IPO ici à Paris, ça vaut plus que 2 milliards maintenant.
58:39Donc, ça c'est un bel exemple qu'une boîte européenne française, pour rester
58:43en Europe, crée la valeur, tout le monde est content.
58:46Quand il y a des bons dossiers, le marché européen est quand même capable de valoriser
58:50des entreprises de qualité.
58:53Totalement.
58:54Vous dites communauté transatlantique, c'est ça ? Il faut voir ça comme ça.
58:57Il n'y a pas de frontière.
58:58On appartient au même monde.
59:01New York Stock Exchange, Nasdaq et Euronext, c'est le même univers.
59:07Parce que le capital lui-même, ça circule, et donc j'essaie d'utiliser un perspective
59:14positive on dirait.
59:15Merci beaucoup Pierre.
59:16Merci de le faire ainsi.
59:18Pierre K.
59:19Colteval, qui est le partenaire et responsable des marchés de capitaux chez Brian Garnier,
59:22qui était l'invité avec nous de ce dernier quart d'heure de Smart Bourse ce soir.