Lundi 20 janvier 2025, SMART BOURSE reçoit Pierre-Yves Dugua (Correspondant américain) , Raphaël Thuin (Directeur des stratégies de marchés de capitaux, Tikehau Capital) , Eric Bertrand (Directeur des Gestions, Ofi Invest Asset Management) et Alain Pitous (Senior Advisor ESG)
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00:00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart4Change pour rester
00:00:11à l'écoute des marchés de chaque jour du lundi au vendredi à 20h30 si vous nous
00:00:15suivez à la télévision via vos box, émission que vous retrouvez par ailleurs en replay
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00:00:24Au sommaire de cette édition ce soir, sur le papier c'est plutôt une semaine micro
00:00:28qui démarre avec la montée en puissance des publications et des résultats d'entreprises
00:00:33pour l'exercice 2024 avec par exemple la publication d'un Netflix attendu demain
00:00:38soir aux Etats-Unis ou encore le chiffre d'affaires trimestriel d'un LVMH qui sera publié jeudi
00:00:44matin à la Bourse de Paris.
00:00:46Semaine micro sur le papier puisque ce sera une semaine également très politique avec
00:00:51l'entrée en fonction aujourd'hui de Donald Trump pour un deuxième mandat comme président
00:00:56des Etats-Unis et toute une série de décrets, d'executives orders qui vont sans doute fleurir
00:01:02dans les heures et les jours qui viennent sur le front du contrôle des frontières,
00:01:07de l'immigration, sur le front de la politique énergétique des Etats-Unis avec l'objectif
00:01:13de libérer encore un peu plus le fossile américain, ça ce sont les priorités du
00:01:18moment pour Donald Trump, les dernières informations de la presse américaine juste avant l'investiture
00:01:23du président américain indiquent en revanche que sur la politique tarifaire, Donald Trump
00:01:28semble prêt à prendre un peu plus de temps pour évaluer aujourd'hui les relations commerciales
00:01:35et les politiques tarifaires entre les Etats-Unis et des pays clés comme le Mexique, le Canada
00:01:41ou encore la Chine.
00:01:42Pas de pression donc de ce côté-là, on l'a vu avec un soulagement du marché qui
00:01:46s'est exprimé à travers une très nette détente du dollar contre euro notamment et
00:01:51un euro dollar qui s'est renforcé au-delà de 1,04, vous aurez tout le détail dans
00:01:55un instant avec Pauline Grattel, day one donc pour Donald Trump, nous reviendrons sur ce
00:02:00sujet clé de l'année 2025 avec nos invités de Planète Marché dans un instant, quelles
00:02:05sont les décisions, les choix politiques d'un Donald Trump qui pourraient être des
00:02:08game changers potentiels pour la course et la dynamique des marchés cette année, c'est
00:02:13la grande question du moment et puis nous y reviendrons bien sûr dans le quart d'heure
00:02:17américain, nous retrouvons chaque début de semaine, le lundi, notre correspondant
00:02:21américain Pierre-Yves Dugas pour rapporter les enjeux du moment en matière économique
00:02:27et politique aux Etats-Unis, ce sera retrouvé évidemment dans le dernier quart d'heure
00:02:31de Smart Bourse ce soir.
00:02:32Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur
00:02:46les marchés que vous apporte Pauline Grattel, bonsoir Pauline, c'est donc le jour 1 pour
00:02:50Donald Trump à la Maison-Blanche ? Oui, c'est un début de semaine plutôt calme
00:02:53pour les indices européens, les marchés américains sont fermés aujourd'hui pour
00:02:57le Martin Luther King Day, le FTSE et l'Eurostox 50 ont tout de même inscrit de nouveaux plus
00:03:02hauts ce matin, quant au CAC 40, il a ouvert autour de l'équilibre avant de gagner 0,7%
00:03:07au-delà de 7 760 points.
00:03:09En l'absence de Wall Street, on le rappelle, effectivement fermé pour le jour de commémoration
00:03:14de la naissance de Martin Luther King, les marchés globaux ont quand même réagi à
00:03:18cette première journée de Donald Trump en fonction à la Maison-Blanche comme président
00:03:22américain.
00:03:23Oui, dans les premières mesures, le président américain a prévu de signer une longue série
00:03:26de décrets pour ces premiers jours à la Maison-Blanche, parmi les sujets prioritaires
00:03:30qu'il devrait cibler, les questions énergétiques et la question du contrôle des frontières,
00:03:35en revanche d'après une information du Wall Street Journal sur les droits de douane, Donald
00:03:39Trump semble prêt à prendre son temps et ne prévoit pas à ce stade d'imposer des
00:03:42tarifs douaniers dans l'immédiat, en tout cas sur les importations chinoises notamment.
00:03:46Oui, à propos de la Chine, les marchés asiatiques d'ailleurs, il faut le noter, étaient plutôt
00:03:49très bien orientés ce matin.
00:03:51Oui, avant ces dernières informations de presse, les investisseurs réagissent à la
00:03:54discussion de vendredi entre Donald Trump et son homologue chinois, qualifié de très
00:03:58bonne par le président américain, le Hang Seng à Hong Kong clôturant hausse de plus
00:04:02de 1,5% ce matin.
00:04:04Bon, et puis l'idée que Donald Trump s'abstiendrait, en tout cas dans un premier temps, d'appliquer
00:04:09des tarifs immédiats sur les importations chinoises par exemple, ces informations-là
00:04:13ont fait bouger également le marché d'échange.
00:04:15Oui, après cette information, le dollar chute de plus de 1% par rapport à un ensemble
00:04:19de devises.
00:04:20L'euro-dollar, lui, se renforce très nettement autour de 1,0420.
00:04:23Quel est l'état du marché obligataire aujourd'hui, sachant que le marché obligataire américain
00:04:28est lui aussi fermé, tout comme le marché action ?
00:04:30Oui, sur le marché obligataire en Europe, le rendement français à 10 ans tourne autour
00:04:34de 3,30%, le rendement allemand à 10 ans est autour de 2,50%, le spread est stable
00:04:40à 80 points de base, enfin le rendement britannique à 10 ans qui était sous tension ces dernières
00:04:44semaines est à environ 4,75%.
00:04:46Bon, et puis le compartiment crypto salue également, à sa manière j'ai envie de dire,
00:04:51le retour de Donald Trump au pouvoir aux Etats-Unis avec un bitcoin qui bat des records.
00:04:56Oui, à quasiment 110 000 dollars, le bitcoin a atteint ce matin un nouveau record historique.
00:05:01Dans le même temps, le nouveau président Trump et sa femme Melania ont annoncé lancer
00:05:05leur propre memecoin, cette annonce surprise faite sur X a tout de suite fait son petit
00:05:09effet puisque le memecoin de Trump a atteint une capitalisation de plus de 35 milliards
00:05:14de dollars depuis son lancement.
00:05:1535 milliards quand même, on aura peut-être l'occasion d'y revenir avec nos invités
00:05:18de Planète Marché dans quelques instants, sur le plan des statistiques macro-économiques,
00:05:22on a pris connaissance des prix à la production industrielle en Allemagne pour le mois de
00:05:25décembre.
00:05:26Oui, ils ressortent en repli de 0,1% sur un mois en décembre, après plus 0,5% en novembre,
00:05:32sur un an les prix à la production industrielle progressent de 0,8%, c'est moins que ce qui
00:05:36était attendu puisque le consensus tablait sur une progression de 1,1%.
00:05:41Bon et demain sera donc le jour d'après l'investiture de Donald Trump, qu'est-ce qui attend les
00:05:45investisseurs sur les marchés Pauline ?
00:05:47Les investisseurs prennent en connaissance demain de l'indice zou allemand pour le mois
00:05:50de janvier, du côté des résultats on attend ceux de Netflix aux Etats-Unis et d'Alstom
00:05:54en France.
00:05:55Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smartbourse, Pauline Grattel vous apporte
00:05:58les infos clés du jour sur les marchés.
00:05:593 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché, Raphaël
00:06:13Thuin est avec nous, le responsable des stratégies de marché de capitaux de TKO Capital.
00:06:17Bonsoir Raphaël.
00:06:18Bonsoir Édouard.
00:06:19Éric Bertrand nous accompagne également, directeur de gestion d'OFI Invest Asset Management.
00:06:23Bonsoir Éric.
00:06:24Bonsoir.
00:06:25Et Alain Pitous à nos côtés également, senior advisor ESG.
00:06:27Bonsoir Alain.
00:06:28Bonsoir.
00:06:29Et bien sûr, ravi de vous retrouver tous les trois, c'est donc le jour d'investiture de
00:06:32Donald Trump, Raphaël, qu'est-ce qu'on attend de ce day one, en tout cas des premières
00:06:37décisions, des premières mesures, des premiers décrets qui vont être signés par Donald
00:06:41Trump ? Quelles sont les réponses que vous attendez aux questions que vous vous posez
00:06:46j'imagine encore aujourd'hui avec l'entrée en fonction de Donald Trump pour ce deuxième
00:06:51mandat ?
00:06:52Énormément de questions, vous avez raison de le dire, on aura un certain nombre de réponses
00:06:57ou pas d'ailleurs, mais le président Trump, dorénavant le président Trump, a annoncé
00:07:01un rythme très accéléré pour son entrée en fonction, beaucoup de décrets présidentiels
00:07:06à attendre, un capital politique qui est gigantesque, en tout cas pour l'instant, depuis
00:07:12son élection on l'a vu, il a eu plusieurs victoires politiques, de nomination de son
00:07:16cabinet, on peut parler de victoire politique aussi quand on regarde les ralliements à
00:07:20sa cause, y compris dans le monde corporate aux Etats-Unis, on va parler peut-être de
00:07:25Gaza aussi, pour lequel une partie du crédit lui est due, donc il y a un vrai élan trumpien
00:07:30aujourd'hui aux Etats-Unis et donc c'est sur cette dynamique-là qu'il va pouvoir surfer
00:07:34peut-être avec des décrets, il veut agir vite, il l'a dit, un capital politique qu'il
00:07:39veut consommer maintenant et sur des thématiques qu'on croit deviner, c'est vrai qu'il a une
00:07:44contrainte constitutionnelle, dirons-nous, vis-à-vis de certaines thématiques plus
00:07:49que d'autres, on sait que par exemple sur l'immigration, sur les droits de douane, il
00:07:53a davantage de latitude à agir, là où sur la fiscalité, la dérèglementation, il va
00:07:58avoir besoin du Congrès, donc s'il doit aller vite, on peut imaginer que ça sera sur ces
00:08:02thématiques-là, donc les droits de douane, la Chine, le Mexique, le Canada sont clairement
00:08:08au menu de l'ogre Trump, dans quel ordre on verra, avec quelle intensité, quelle sévérité,
00:08:14ça reste encore à découvrir dans les jours qui viennent, Pauline Grattel parlait d'un
00:08:19article du Wall Street Journal qui semblait un petit peu tempérer les inquiétudes, on
00:08:23verra, mais effectivement, clairement, il est dans son mandat et on s'attend à des
00:08:27annonces fortes dans les jours qui viennent, et puis sur l'immigration aussi, on a des
00:08:32articles de presse qui parlent de raids, d'expulsions, en particulier dans ces villes démocrates
00:08:38refuges qui accueillent beaucoup d'immigrants illégaux, la thématique immigration pour
00:08:43le candidat Trump, c'était une thématique clé pour son électorat, il doit agir, il
00:08:47considère qu'il est dans son mandat à agir, et dans ces conditions, on s'attend aussi
00:08:52à des grandes annonces, des grands coups de force, donc une première semaine qui sera
00:08:56probablement très chargée.
00:08:57Effectivement, on comprend qu'il y a une idée de séquence qui va être sans doute
00:09:02importante à suivre, Eric, est-ce que vous êtes d'accord avec ça ? Alors c'est vrai
00:09:04que le papier du Wall Street Journal, on verra ce qu'il en est, à travers les premiers
00:09:08décrets, il veut signer une centaine de décrets, je crois, dans ses premiers jours d'installation
00:09:12à la Maison Blanche, mais on comprend par exemple que la politique tarifaire va peut-être
00:09:16justifier un moment de réflexion ou d'évaluation avant d'en venir peut-être aux actes quand
00:09:22il y a encore quelques semaines ou quelques mois, on se disait que les premières exécutives
00:09:26order qu'il allait signer, c'était tarif pour tous et chacun pour soi, quoi, et finalement
00:09:31on voit que la séquence peut aussi s'adapter à la situation.
00:09:34Alors, il y a un point qui est intéressant quand on regarde Trump sur la grande longueur,
00:09:38si on regarde tout ce que dit Trump depuis 20 ans, alors au début c'était dans des
00:09:41sitcoms, maintenant c'est à la Maison Blanche, mesure le chemin parcouru, il y a deux totems
00:09:48qui sont très importants pour lui, il veut faire des affaires et il veut gagner de l'argent
00:09:52aux Etats-Unis.
00:09:53Qu'est-ce qui n'est pas bon pour les affaires ? C'est la guerre et c'est une forme de protectionnisme,
00:09:59je n'ai pas envie d'être trop concurrencé, donc ça c'est ses racines profondes, après
00:10:03il faut se faire élire, il a bien senti que les thématiques d'immigration et de régulation
00:10:08étaient porteuses, on va dire, dans le sillage d'une régulation, dans le sillage d'une fin
00:10:14d'inflation qu'on doit pourtant mettre au crédit de Biden et de la Fed.
00:10:17C'est vrai que dans son Art of Deal, puisque il en est l'auteur, les droits de douane n'apparaissent
00:10:25plus aujourd'hui comme un totem qui va vendre à l'Américain moyen qui s'inquiète du prix
00:10:29des œufs, mais comme des outils de négociation sur d'autres tables et sur d'autres terrains.
00:10:34Il y a donc fort à parier qu'effectivement, déjà on était passé de 60% à 10% et 25%,
00:10:39je rappelle, il y a déjà eu une première décrue, il y a fort à parier qu'il va mettre
00:10:43des choses sur la table mais va prendre son temps pour les négocier, il faut reprendre
00:10:46la séquence de 2018-2019 où il y avait eu beaucoup de négo, tout ne s'était pas fait
00:10:50en un jour et plein de choses avaient été négociées, donc finalement on ne peut pas
00:10:53tout se faire arriver...
00:10:54Je me souviens, il y avait le phase 1 deal avec la Chine, le deal de phase 1, c'était
00:10:57les produits agricoles, c'était plein de choses comme ça...
00:10:59Il y a eu le premier aliment poste, etc.
00:11:00Et il sait que ça ce n'est pas forcément très très bon pour le business, donc il
00:11:03va faire des choses mais ça va être des outils de négociation pour influer sur d'autres
00:11:07sujets et donc on peut attendre que là il y ait des choses assez simples qui soient
00:11:11assez pro-business et assez emblématiques.
00:11:13Sur l'immigration, le sujet il est social mais du point de vue des marchés financiers,
00:11:19c'est le risque de ne plus assez avoir de force de travail pour porter un emploi américain
00:11:23qui reste tendu et si on enlève des travailleurs, la croissance, son potentiel il diminuera
00:11:27forcément, il y aura sûrement de l'emblématique, de là à ce qu'il y ait vraiment du structurel
00:11:32lourd, ça va prendre sans doute un peu plus de temps, ne serait-ce que pratiquement.
00:11:36Il y aura sûrement des incantations sur la dérégulation, on peut assez rapidement ouvrir
00:11:40des vannes qualitatives et ça a été très brillamment évoqué, il y a tout un tas de
00:11:49sujets, il aura besoin du congrès pour que ça soit nourri d'effets.
00:11:51Et donc là on va vraiment rentrer pour moi dans cette phase où on passe d'énormément
00:11:56de promesses à du concret avec quelqu'un qui est quand même tenu par son parti.
00:12:00Il faut bien voir que la tech a fait dans le sillage d'Elon Musk un U-turn assez impressionnant,
00:12:06il y a un certain nombre d'entreprises qui ont envie de croire dans Corporate America
00:12:12qu'il ne faut pas que ce qu'ils donnent d'une main ils le reprennent de l'autre, il est
00:12:17quand même très centré sur la croissance, l'emploi aux Etats-Unis, il ne faut pas que
00:12:22l'inflation vienne jouer le perturbateur, c'est aussi l'inflation qui l'a fait élire
00:12:25dans la perception des votants sous Biden.
00:12:28Donc on va rentrer dans la phase d'effets, on a acheté beaucoup de rumeurs, donc maintenant
00:12:34je pense que dans les mois qui viennent on va avoir une volatilité qui risque peut-être
00:12:38un peu de décevoir, mais c'est peut-être déjà un peu dans les cours sur Trump, on
00:12:41va surtout regarder les résultats de l'économie, de la croissance, les résultats des entreprises,
00:12:46donc certainement de la volatilité et un début de désenchantement sûrement de l'ère Trump.
00:12:53On peut imaginer que le marché se mette à détricoter au moins en partie ce qu'on
00:12:59a appelé les Trump Trades des dernières semaines et des derniers mois.
00:13:03Sur certains secteurs sans doute plus que d'autres, parce que sur l'énergie, aller
00:13:07très rapidement ouvrir des vannes environnementales pour permettre de drill, baby drill, si j'ai
00:13:11bien suivi les meetings de campagne, ça peut porter sur certains secteurs, en détriment
00:13:18de la planète hélas, mais effectivement une sorte peut-être de désenchantement
00:13:24à venir, mais il faut bien voir que l'enchantement avait produit comme corollaire de l'inflation
00:13:30de la Fed à 4,80, donc comme dans l'ascension il va falloir voir la séquence qu'il va
00:13:38produire mais qui ne sera peut-être pas aussi caricaturale que ce qu'a été sa campagne
00:13:42et sans doute plus orientée business à mon avis.
00:13:44Bon, un des mouvements du jour c'est quand même la baisse du dollar, une baisse de plus
00:13:48de 1% du dollar face à un ensemble de devises, alors je ne sais pas, on verra ce qu'il en
00:13:53est du papier du Wall Street Journal s'il se retrouve confirmé ou infirmé, mais en
00:13:56tout cas ça montre la sensibilité du marché sur cette question des tarifs douaniers par
00:14:00exemple.
00:14:01Alain, sur Trump.
00:14:02En fait, je n'ai rien à dire de plus que ce qu'on dit Raphaël Héry qui était très
00:14:05bien dit, je ne pourrais pas faire mieux, mais moi j'essaie de me concentrer sur ce
00:14:10qui peut se passer en bourse et les marqueurs qui pourraient faire bouger cette bourse dans
00:14:13les semaines qui viennent parce qu'il va y avoir beaucoup de bruit, c'est quelque chose
00:14:17dont on est à peu près sûr, et on a parfois du mal à distinguer ce qui est politique
00:14:22américaine, l'histoire des transgenres, l'immigration qui est quand même un peu un sujet américain
00:14:27malgré tout, même si ça peut avoir un effet sur l'emploi comme le disait Eric, il y a
00:14:32des choses qui sont très nettement très positives pour les marchés boursiers, la
00:14:36baisse de la fiscalité pour les entreprises, ça c'est quand même quelque chose, on n'entend
00:14:39plus parler mais c'est quand même un fait énorme, ça a un impact direct sur les résultats
00:14:43donc ça c'est quand même plutôt bon, il y a là des réglementations essentiellement
00:14:49pour le monde bancaire, après ça peut avoir des conséquences sur le crédit, ça peut
00:14:52avoir des conséquences sur plein de choses, mais à court terme c'est plutôt vécu comme
00:14:55quelque chose de plutôt positif, et puis les deux marqueurs forts ce sera les taux,
00:15:01la tête des taux et le niveau du dollar, parce qu'on le voit déjà avec une petite
00:15:05baisse du dollar, la flambée qu'on a eue depuis 2-3 jours sur les marchés boursiers.
00:15:10On a vu la même répétition il y a deux semaines sur un article de presse qui parlait
00:15:14de tarifs un peu ciblés sur des secteurs stratégiques, on avait vu tout de suite la
00:15:19réaction du reste du monde face à ce genre de nouvelles.
00:15:22Là il y a vraiment, ça serait un marqueur fort pour les pays émergents, pour la Chine,
00:15:26pour l'Europe même, si ça pouvait se calmer sur les devises, ça fait quand même un appel
00:15:30d'air qui est extrêmement important, et puis on peut avoir aussi quelque chose de
00:15:36très positif pour l'Europe, ce serait si jamais il y avait une résolution à peu près
00:15:42dans l'ordre de la crise ukrainienne, et je n'ai pas d'avis là-dessus, je ne peux
00:15:46pas le donner ici, mais il est peut-être pas forcément celui que vous croyez.
00:15:50On parle d'avis qui reste dans l'univers de l'investissement.
00:15:53Voilà c'est ça, exactement, mais ça pourrait se résoudre et ça pourrait être assez positif
00:15:58pour les marchés, même si ça ne serait peut-être pas très bon pour les valeurs
00:16:01de défense pendant quelques semaines, et puis il y a quelque chose qui finit par nous
00:16:06concerner aussi.
00:16:07Aujourd'hui, Séjournée qui a annoncé quand même qu'on allait probablement mettre un
00:16:12terme à la CSRD, c'est quand même un truc…
00:16:14On parle de Stéphane Séjournée, c'est ça, d'accord, il faut le préciser peut-être.
00:16:17Oui, oui, parce que Séjournée, oui d'accord, ok, Stéphane Séjournée, qui est, rappelez-nous,
00:16:23pardon, à l'armée.
00:16:24C'est celui qui a remplacé Breton pour faire simple.
00:16:26Oui, c'est ça, il est commissaire européen aujourd'hui, oui c'est ça, pardon, ça
00:16:30bouge tellement vite aussi de ce côté-là, d'accord.
00:16:32Quelques fois, Breton est resté quand même un moment proche, et donc là aussi il pourrait
00:16:37y avoir quelques changements qui peut-être donneraient un peu de visibilité à certains
00:16:41industriels.
00:16:42Imaginons qu'on repousse aussi l'histoire des voitures électriques, on se retrouverait
00:16:45avec un contexte européen qui serait peut-être un peu différent, là aussi je ne prêche
00:16:50pas pour ma paroisse, c'est quelque chose qui est…
00:16:53Oui, mais en fait, moi ça m'intéresse, enfin, ce serait, comment vous jugez ça,
00:16:59si l'Europe effectivement mettait un peu d'eau dans son vin pour s'adapter à une
00:17:03réalité ESG-Trumpiste, où il ne s'est pas trop s'écarter de la volonté Trumpiste,
00:17:11c'est bien, c'est pas bien en termes de business, en termes d'investissement ?
00:17:14En fait, si vous voulez, ce qui est en train de se passer, enfin moi je pense, ça fait
00:17:18quelque chose qui vient depuis une quinzaine de mois à peu près, c'est l'évolution
00:17:22autour de l'ESG, qui change d'un univers de data assez difficile à quantifier, qualifier
00:17:29clairement, à quelque chose qui sera plus à l'anglo-saxonne, c'est-à-dire qu'on
00:17:33a peut-être moins d'ambition, mais sur des données plus objectives, plus tangibles,
00:17:38et on vient sur quelque chose qui est aussi la réalité, c'est qu'est-ce qui nous
00:17:41préoccupe aujourd'hui, c'est la décarbonation, et c'est ça l'enjeu aujourd'hui des
00:17:47investissements, même aux Etats-Unis, des investissements qui sont faits dans ce segment-là.
00:17:52Tout ça, c'est un contexte qui peut libérer un peu d'investissement pour aller sur les
00:17:56marchés de manière peut-être un peu philosophiquement moins sympathique.
00:18:02L'ESG, c'est quelque chose qui change un peu le passé, parce que je pense que cette
00:18:06ESG va évoluer assez fortement pour revenir vers quelque chose qui est plus à l'américaine,
00:18:11parce que si vous regardez, l'endroit où il y a le plus d'investissement vert, c'est
00:18:14le Texas, c'est paradoxal, mais c'est quand même comme ça.
00:18:16Tout ce contexte fait qu'on est sur beaucoup de segments, sur des endroits, regardez la
00:18:25dette émergente, l'émergent, les values, les small caps, c'est des endroits où on
00:18:31est vraiment très très loin en termes de sous-valorisation.
00:18:34On cherche le driver, c'est peut-être un peu d'ouverture, de changement de réglementation
00:18:39qui fait ce détonateur, et avec une baisse du dollar, que je ne vois pas aujourd'hui,
00:18:44mais pourquoi pas.
00:18:45Aujourd'hui on la voit en l'occurrence, mais vous ne la voyez pas se prolonger, j'entends.
00:18:48Il y a des tensions sur le dollar, c'est peut-être le moment où il peut y avoir un
00:18:53changement, et on le voit d'ailleurs, l'Europe surperforme depuis quelques jours, c'est
00:18:57le moment.
00:18:58Et même en dollar, puisque l'euro est en train de remonter face au dollar.
00:19:01Le moment européen, c'est maintenant.
00:19:02Ça m'intéresse, et puis c'est un thème que vous exploitez sur le plan de l'investissement
00:19:07en profondeur chez Tickeo, Raphaël, l'idée d'une réponse de l'Europe, en tout cas d'une
00:19:13réaction, d'une adaptation de l'Europe à des choix de politiques publiques américains
00:19:18sous l'ère Trump, sur le plan ESG ou de la transition, sur le plan de la défense
00:19:23aussi.
00:19:24Ça peut être des implications bénéfiques pour nous en Europe ?
00:19:27En tout cas, on peut imaginer qu'effectivement, face au mur, une nouvelle fois, l'Europe
00:19:32sache se ressaisir, on commence à voir le début d'une construction de consensus autour
00:19:37de certaines de ces thématiques, la compétitivité en est une, et le rapport Draghi a beaucoup
00:19:42aidé et beaucoup allé dans ce sens, la transition énergétique, il y a aussi un
00:19:45consensus politique pour l'accompagner en Europe, la renforcer, on peut parler dans
00:19:50une certaine mesure d'une défense commune aussi, on peut parler de l'union des marchés
00:19:54de capitaux.
00:19:55Dans le brouhaha actuel, l'instabilité politique qui nous caractérise et qui j'espère n'est
00:20:00pas amenée à perdurer pour toujours, il y a des boussoles, d'ailleurs, à travers
00:20:04aussi un couple franco-allemand qui aussi trouve matière à converger, donc on peut
00:20:10imaginer qu'une fois que cette séquence politique instable se dissipe, on puisse
00:20:15continuer à converger sur ces grandes matières de consensus, donc ça, ça nous intéresse,
00:20:20c'est clairement une thématique d'investissement sur la défense, on a des très belles entreprises
00:20:24européennes, très sous-cotées, traditionnellement moitié moins chères en valorisation que
00:20:29leur équivalente américaine, on a envie de regarder ce qui se passe.
00:20:34Et un cessez-le-feu qui serait mis en place, imposé par un Donald Trump, alors pas pour
00:20:39Day One, on comprend, entre la Russie et l'Ukraine, mais peut-être dans les prochains
00:20:43mois, ça ne devrait pas logiquement être si pénalisant pour ce secteur de la défense
00:20:49en Europe qui est en train de connaître une forme d'éveil ou de réveil boursier qu'on
00:20:54n'imaginait pas il y a encore quelques années.
00:20:56Non, on considère que là on est sur une méga tendance long terme qui va bien au-delà
00:20:59de cette dimension ukrainienne, à savoir que pour des entreprises comme Rheinmetall,
00:21:04Dassault, Thalès, Airbus, Safran, on est sur des problématiques de capacité de production
00:21:10plutôt que des problématiques de demande, les carnets d'ordre sont pleins sur les années
00:21:14à venir, et aujourd'hui c'est plus faire face à cette capacité de production, l'augmenter,
00:21:21on a vu effectivement des valeurs qui sont très décotées, qui ont certes rebondi sur
00:21:27les mois précédents mais qui partaient d'une base très basse, elles ont été les mal-aimées
00:21:31des marchés pendant plusieurs années, en particulier à travers cette vague ESG qui
00:21:35les a pénalisées, donc aujourd'hui vous avez des valeurs qui ne sont pas très chères
00:21:39sur lesquelles on peut avoir des perspectives de croissance des bénéfices, encore une
00:21:43fois des carnets d'ordre très importants, et de re-rating des valorisations, à savoir
00:21:47un renchérissement des niveaux de valeurs du fait qu'elles sont aujourd'hui très
00:21:51peu chères.
00:21:52Donc ça attire l'oeil, et effectivement quand vous parlez à ces entreprises, Rheinmetall
00:21:55aujourd'hui c'est des carnets de commandes à rallonge, l'OTAN préconise entre 30
00:22:00et 60 jours de munitions pour les pays membres dans un scénario de guerre à haute intensité,
00:22:05la moyenne en Europe c'est 3 jours.
00:22:07Quand vous parlez du rafale, on connaît les carnets d'ordre, on est vraiment sur
00:22:12une thématique d'augmenter les productions, Airbus aussi n'a pas de problème de demande,
00:22:16donc vous voyez qu'on est vraiment manifestement sur des perspectives de croissance de bénéfices,
00:22:20donc plus de bénéfices et des perspectives de renchérissement en termes de valorisation,
00:22:26c'est souvent un cocktail intéressant pour l'investisseur long terme.
00:22:28Et sur la partie transition, là je rebondis un peu sur ce que disait Alain, il faut quand
00:22:33même envisager une modification des règles, l'exemple de l'arrêt du véhicule thermique
00:22:38effectivement est assez emblématique et cristallise beaucoup de...
00:22:41Peut-être pas l'arrêt mais disons un décalage sur les obligations.
00:22:43Ouais, c'est le papier du FT ce week-end qui nous dit que si on maintient les amendes
00:22:50qui devraient être payées par les constructeurs, rassembleurs, automobiles européens l'an
00:22:54prochain pour chaque dépassement de grammes de CO2 émis par chaque véhicule, il va falloir
00:23:01qu'on se mette à acheter des crédits biocarbones à BYD, non mais c'est ce à quoi pourrait
00:23:05conduire la réglementation européenne dès l'an prochain, acheter pour des millions
00:23:10de dollars ou de yuans ou de je ne sais quoi des crédits carbone à BYD, bon, d'accord.
00:23:17On est persuadés que ça reste une thématique d'investissement, la transition énergétique
00:23:24incontournable, on investit beaucoup, vous nous connaissez dessus, on a plus de 3 milliards
00:23:28de fonds impact, on a des fonds de private equity sur l'agriculture régénératrice,
00:23:33sur la transition énergétique et clairement aujourd'hui quand vous regardez les entreprises
00:23:38une à une, cette dimension capacité de s'adapter dans un monde qui change et à embrasser cette
00:23:45transition énergétique est un facteur de performance, il faut savoir ce qui se passe
00:23:48en Californie aujourd'hui, sur les assureurs, quand on fait de l'immobilier, c'est vraiment
00:23:53une thématique qui est incontournable, le fait est en revanche qu'il y a eu un désenchantement,
00:24:00en particulier beaucoup de clients qui considèrent qu'ils ont été déçus, qu'ils ne comprennent
00:24:04plus de quoi ils en retournent, qu'ils ne comprennent plus la régulation, donc une
00:24:08thématique long terme, oui, mais aujourd'hui on a une crise de croissance peut-être, un
00:24:12point de maturité à atteindre dans laquelle l'industrie n'est pas encore vraiment complètement
00:24:16plongée.
00:24:17Très intéressant, super sujet ça.
00:24:19Il y a deux points qui sont très importants, je remandis sur les propos de Raphaël, comme
00:24:26d'habitude on a emmené le balancier trop loin, c'est-à-dire qu'on se rend compte
00:24:31que dans la finance responsable, il y a une responsabilité environnementale, sociétale
00:24:36gouvernante, mais aussi une responsabilité fiduciaire et on a oublié un peu le fiduciaire
00:24:40et la réglementation s'est empilée et est allée trop loin, c'est-à-dire que maintenant
00:24:45quand vous prenez ces SRD, SFDR, les labels V3, les catégories, le ESMA Fund Naming,
00:24:51à la fin j'achète quoi dans mon portefeuille et est-ce qu'on parle encore de PERF ? Premier
00:24:55point.
00:24:56Le deuxième point, c'est qu'après une très belle séquence post-Covid sur les valeurs
00:25:00promues par l'ESG, sortie de Covid, guerre en Ukraine, énergie, défense, il y a eu
00:25:05un atterrissage au global du facteur ESG qui a coûté en PERF.
00:25:11Derrière, pour terminer l'équation, on a un momentum de step back qu'on voit très
00:25:15bien aux Etats-Unis où l'ESG était devenu un combat politique plus qu'une réalité
00:25:20environnementale et fiduciaire et risque, c'est là où je voulais en arriver, du point
00:25:28de vue du risque.
00:25:29Et c'est vrai que revenir un peu à la raison est tout à fait sain, mais je partage complètement
00:25:34ce qui vient d'être dit.
00:25:35Chez nous Paris, on va avoir des fonds sur l'océan, sur la méthanisation, sur des valeurs
00:25:40qui portent beaucoup plus de risques parce qu'elles ne sont pas suffisamment adaptées
00:25:44à ce qui va arriver.
00:25:45Ça ne veut pas dire pour autant qu'il faut oublier la performance sur la partie longue
00:25:49des portefeuilles.
00:25:50Alors certes, on va avoir un BlackRock qui sort de la NZAO, la Fed qui sort du groupe
00:25:54en jeu.
00:25:55Toutes les alliances net zéro, tout bancaire, Assetowner, etc., même la Fed sort des alliances,
00:26:00des institutions net zéro.
00:26:01Globalement, les gens continuent de travailler dessus.
00:26:02Moi, je m'opposerais un peu à ça.
00:26:03Les actuaires britanniques, qui ne sont pas vraiment les plus comiques du monde, viennent
00:26:08de sortir un papier qui est assez intéressant, expliquant qu'on ne mesure pas aujourd'hui
00:26:13assez dans la prise de risque les interconnexions avec un risque de coagulation des différents
00:26:17risques qui nous arrivent.
00:26:18Et ça, c'est du point de vue financier, risque.
00:26:20Et à mon avis, je pense que ça, c'est la raison.
00:26:23Ça milite pour des investissements responsables, mesurés, où on embarque des risques.
00:26:29Mais très clairement, ça ne veut pas dire qu'il faut complètement sortir de ce secteur-là.
00:26:33Mais même avec Trump, l'idée, ce n'est pas d'abandonner l'USG, c'est une adaptation
00:26:39de la pratique USG.
00:26:40C'est ça qu'il faut décrire, Eric.
00:26:42Il n'y a pas de capitulation sur l'idée de la décarbonation, l'idée de la transition,
00:26:48des transitions, etc.
00:26:49Parce que le discours de Trump enfonce, ou porte en tout cas, l'estocade directement
00:26:56sur ces sujets-là, l'électrique, les éoliennes, ces destructeurs, l'électrique, on va arrêter,
00:27:03etc.
00:27:04Évidemment, le premier fabricant de panneaux solaires or chinois, c'est un Américain,
00:27:07c'est Furcellar.
00:27:08Le Texas, tout gavet de pétrole qu'il est, c'est le premier producteur et générateur
00:27:15d'énergie renouvelable aujourd'hui aux Etats-Unis et dans le monde.
00:27:18Je pense qu'il faut faire confiance aux entreprises.
00:27:20Quand on voit les investissements dans le vert, d'un total notamment, il a très bien
00:27:24investi.
00:27:25Pour l'investisseur, ça reste une thèse qu'on ne peut pas abandonner.
00:27:27Ça reste une thèse qu'il faut aborder sous l'ongle du risque, de la capacité à muter
00:27:31pour ne pas se retrouver avec des actifs un peu compliqués d'ici cinq ou dix ans,
00:27:36sachant qu'on va avoir des successions de problèmes qui vont s'enchaîner les uns
00:27:39les autres.
00:27:40Le risque de pénurie au sens production, au sens transport, au sens énergie, au sens
00:27:46population peut se coaguler.
00:27:48On passe de les gants blancs, l'étendard, le porte-trapeau, Don Quichotte et les moulins.
00:27:53On revient à une forme de rationalité où est mon risque, pourquoi j'engage, où est
00:27:58mon intérêt financier, porteur de risque et aligné avec des transitions qui vont avoir
00:28:03lieu.
00:28:04Que Trump soit d'accord ou pas.
00:28:05Si j'essaie d'avoir une vue positive, Alain, c'est vrai qu'on voit ces grandes alliances
00:28:09net zéro qui avaient suscité beaucoup d'enthousiasme.
00:28:12C'était des horizons 2050, faciles à signer tout de suite sur le papier, j'imagine.
00:28:16Et puis effectivement, au fur et à mesure, on voit que tout ça se délite.
00:28:20Pour autant, il y a encore évidemment beaucoup d'intérêts pour investir dans ces enjeux
00:28:25de transition, dans l'ESG et même, j'ai envie de dire, on trouve de plus en plus d'arguments
00:28:30pour le faire.
00:28:31Au-delà de l'argument, c'est bon pour la planète, on a l'argument de la compétitivité,
00:28:35l'argument de la souveraineté, l'argument de la santé aussi, peut-être dans un pays
00:28:39comme la Chine, avec un niveau de pollution qui devient quand même assez délétère.
00:28:43On trouve plein de bonnes raisons désormais de le faire, alors qu'avant, il y avait l'idée
00:28:47qu'il fallait sauver la planète.
00:28:48Si on reprend la rationalité comme fer de lance de ces investissements-là, il faut regarder
00:28:55ce que font les Chinois.
00:28:56Vous regardez les Chinois il y a 15 ans, quand ils vous évoquaient net zéro, ils parlaient
00:29:01d'un truc pour la génération après Xi Jinping, c'est-à-dire après 2049, mais bien après.
00:29:08Vous regardez les investissements qui sont faits sur ce segment-là en ce moment, ils
00:29:12sont leaders.
00:29:13C'est pour ça que je pense qu'à un moment donné, Trump, on va lui mettre des petites
00:29:16notes, pas trop longues, avec des dessins pour lui dire, voilà, monsieur Trump, regardez
00:29:20les Chinois, ils sont devant nous sur ce truc-là, ils sont en train de devenir…
00:29:23Ça, il ne va pas aimer ça.
00:29:24Ça, il ne va pas aimer du tout et il va d'autant moins aimer que déjà autour de lui… Excuse-moi,
00:29:30je n'ai pas noté le nom.
00:29:31Oui, on n'a pas encore les noms de tout le monde.
00:29:33Il évoquait hier ou avant-hier dans son débat pour être intronisé qu'il disait, il faut
00:29:39qu'on ait de l'énergie pour notre IA, sinon c'est les Chinois qui vont le faire
00:29:43et les Chinois vont prendre de l'avance sur l'IA.
00:29:46Donc Trump trouvera une raison de faire de l'énergie décarbonée pour son IA.
00:29:50De toute façon, ils vont à fond sur le gaz pour parer au plus pressé, mais c'est
00:29:55aussi des gros investisseurs nucléaires, c'est des gros investisseurs dans le renouvelable
00:30:00et puis il y a un truc, c'est pareil, ça passe un peu inaperçu dans le brouhaha qu'on
00:30:04a et c'est un peu terrible la période actuelle, parce qu'il y a vraiment beaucoup de bruit
00:30:07sur tous ces sujets-là, parce qu'on confond les trucs anti-woke des États, les procès
00:30:12contre les problèmes fiduciaires de BlackRock sur un malheureux compte au Texas, mais ils
00:30:19investissent massivement sur la batterie et ça c'est un vrai sujet, puis je ne parle
00:30:23pas des batteries pour le téléphone, je parle des batteries industrielles pour stocker
00:30:27de l'énergie renouvelable pour utiliser à haute dose demain.
00:30:31Donc c'est en train de changer et eux ils sont rationnels tous ces gens-là, ils font
00:30:35ça parce que ça gagne de l'argent et parce qu'ils ont une visibilité de rentabilité
00:30:39pour l'entreprise puis pour leurs actionnaires, ce n'est vraiment pas de la poésie.
00:30:43Donc ce truc-là, cette finance-là, oui j'y crois beaucoup, après le truc où on
00:30:51va arrêter, je prends l'exemple de l'investisseur qui se retrouve dans un fonds Action Européenne
00:30:57où on lui emplêche d'acheter du LVMH pour un problème de gouvernance, enfin c'est un
00:31:01problème.
00:31:02Il s'est coché toutes les cases de l'ESG pour au final ne pas avoir de LVMH ou ne pas
00:31:06pouvoir avoir de LVMH dans un fonds.
00:31:08Pour une raison, parce qu'on décale une note, enfin ce n'est pas sérieux.
00:31:12Donc cet ESG-là, effectivement, il en a un petit coup derrière les oreilles, mais
00:31:17la finance de demain qui est vraiment importante pour la planète, ça je pense que, ça c'est
00:31:21le sens des réalités.
00:31:22Autant le sens des réalités versus ESG, effectivement, a balayé ça, mais il ne faut pas se tromper
00:31:29non plus.
00:31:30Et attention, l'équipe Trump et compagnie, si leur but c'est juste de faire drill, baby
00:31:34drill, les lendemains qui déchantent vont faire très très mal.
00:31:37On n'y est pas là.
00:31:38Les pétroliers de cheese, déjà, eux, ils sont quand même très focus sur la génération
00:31:41de cash flow désormais, donc Trump peut toujours leur tordre le bras, etc.
00:31:45Et puis on m'a expliqué, un excellent expert en matière première qui s'appelle Benjamin
00:31:49Louvet m'a expliqué que faire 3 millions de barils le jour supplémentaires en termes
00:31:53de production comme le veut Scott Bessent, géologiquement c'est compliqué.
00:31:56Voilà.
00:31:57Donc bon, il y a aussi des limites physiques au drill, baby drill, physique et financière
00:32:04même j'ai envie de dire, au drill, baby drill de Trump.
00:32:07Un mot peut-être des banques centrales et de la Fed dans ce contexte, avec un pricing
00:32:10qui a encore beaucoup évolué, un marché qui anticipe d'ailleurs une forme d'inaction
00:32:16de la Fed, désormais, partant de ce 20 janvier 2025, Raphaël, comment vous regardez ce renversement,
00:32:25ce revirement à nouveau en matière d'anticipation de baisse d'auto ou d'absence de baisse d'auto
00:32:29désormais de la Fed, pricée par le marché ?
00:32:31De notre point de vue, c'est probablement un retour à la réalité pour les marchés,
00:32:35à savoir que cette thématique de l'inflation, elle n'est pas terminée, elle n'a pas disparu
00:32:39et probablement que si on fait le compte des mesures de Trump, on peut argumenter de l'impact
00:32:45économique, c'est assez difficile à quantifier aujourd'hui, il y a globalement une certitude
00:32:49c'est que ça risque d'être inflationniste.
00:32:50Les droits de douane, l'immigration, la fiscalité, ça peut effectivement contribuer au fait
00:32:58qu'aujourd'hui l'inflation, elle se stabilise à des niveaux élevés, la même tendance
00:33:03sur certains segments à repartir à la hausse, on apprend ce matin que les prix alimentaires
00:33:09sont attendus à la hausse en 2025 à nouveau, sur des thématiques à nouveau de transition climatique.
00:33:15Donc il y a beaucoup de raisons de penser qu'effectivement cette inflation, elle risque d'être assez persistante.
00:33:21Face à ça, vous avez une Fed aussi qui se pose des questions sur ses derniers cuts,
00:33:26a-t-elle bien fait de couper autant aussi vite ? Peut-être qu'elle a des regrets.
00:33:31Et puis elle a beaucoup d'incertitudes politiques face à elle, quels vont être les impacts
00:33:36des différentes politiques proposées par le candidat Trump, à quel horizon y verra-t-on
00:33:40plus clair ? Probablement beaucoup d'incertitudes qui justifieraient qu'on attende.
00:33:46Il n'y a pas d'urgence aujourd'hui, l'économie américaine se porte bien, les entreprises
00:33:51se portent bien, les ménages raisonnablement bien aussi pour l'instant, l'inflation montre
00:33:57des signes de résilience inquiétants.
00:33:59On a un programme économique incertain et potentiellement inflationniste, il n'y a aucune
00:34:04raison de se précipiter.
00:34:05Donc finalement, est-ce qu'on est à un retour à la normale après une certaine forme d'exubérance
00:34:11du marché qui espérait de nombreuses baisses de taux d'intérêt ?
00:34:15On attendait 200 points de base de baisse de taux, c'était ça.
00:34:18La Fed en a déjà fait 100.
00:34:20La Fed en a fait 100, on n'est peut-être plus très très loin du neutre finalement.
00:34:24Le neutre, il a probablement remonté avec une inflation qui est plus structurelle aujourd'hui,
00:34:30qui est liée à des problématiques qui dépassent maintenant le cadre de l'effet Covid temporaire,
00:34:35on sait que maintenant ces problématiques-là sont dissipées, on est sur des problématiques
00:34:40de démondialisation, du renchérissement des coûts de production, de démographie,
00:34:45ça c'est probablement des thématiques qui perdureront sur les années à venir.
00:34:49Et dans ces conditions, elle est estimée que finalement les taux ne sont peut-être
00:34:52pas si mal là où ils sont.
00:34:54C'est un pari raisonnable à faire et c'est un peu ce que vous dit le marché.
00:34:58Vous regardez les taux d'intérêt aux Etats-Unis depuis maintenant un certain temps,
00:35:01on est dans une bande d'oscillation, il semble-t-il qu'on ait trouvé une certaine forme d'équilibre.
00:35:08Eric, comment vous voyez l'évolution des marchés obligataires pour cette année 2025 ?
00:35:13Qu'est-ce qui va driver, qu'est-ce qui va façonner la course des marchés obligataires ?
00:35:18Il y a plusieurs choses, je reprends sur ce qui a été dit.
00:35:21Le point bas du 10 ans américain c'est 3,60 et c'est juste la veille où la Fed baisse de 50 centimes.
00:35:28Peut-être un peu rapidement, sinon il n'y a plus d'inflation, je baisse mes taux.
00:35:32Mais la Fed est inquiète, on est à la croissance.
00:35:34On fait 3,60, 4,80 presque en ligne droite derrière.
00:35:38Donc l'inflation, ça ne meurt pas facilement, il faut que le marché comprenne bien où on va et ce qui se passe.
00:35:44On était dans un schéma où la Fed était tranquillement, je fais mon soft lending,
00:35:50l'inflation rentre plus ou moins graduellement à la niche, mais j'ai quand même des taux un peu élevés.
00:35:55Là-dessus, on met du Trump, un peu de volatilité, des mesures inflationnistes.
00:35:58Alors, il faut bien voir les mesures trumpiennes.
00:36:00Elles sont inflationnistes dans un premier temps, mais il y a pas mal d'effets one-off.
00:36:03Et dans un deuxième temps, c'est soit un peu récessif, soit stagflationniste.
00:36:07Donc il faut vraiment les surveiller.
00:36:09Du coup, la Fed, elle est un peu dans le brouillard, sans parler de son indépendance
00:36:14qui sera peut-être questionnée dans l'année qui vient, avant d'être par le gouvernement en place.
00:36:19Pour nous, elle va se reconcentrer sur ses fondamentaux, sur sa croissance.
00:36:23Il faut oublier qu'il y a deux piliers dans la Fed.
00:36:25C'est pas comme la BCE.
00:36:26Elle va regarder croissance et inflation.
00:36:29Alors, on eut un chiffre à 0,2 au lieu de 0,3, donc ça a détendu tout le monde.
00:36:33C'est vrai qu'aujourd'hui, le marché dans ses anticipations s'est quand même pas mal gouré.
00:36:38Parce qu'on était trop au-dessus, trop au-dessous.
00:36:40On tâtonne.
00:36:41Enfin, tout le monde tâtonne.
00:36:42J'ai l'impression que c'est un peu le...
00:36:43C'est le sûr.
00:36:44D'accord.
00:36:45C'est vrai que là, quand on se remet au point haut des taux,
00:36:48il y avait presque une petite baisse de prévu.
00:36:52On pense qu'il y a de la place pour en faire deux, pour revenir sur un taux neutre.
00:36:56Ça se débattra entre deux et trois.
00:36:58En l'état actuel de ce qu'on attend des mesures de Trump,
00:37:00que la Fed, effectivement, je partage le point, va pas se presser.
00:37:03On va faire un petit wait and see.
00:37:04On va attendre les 100 premières mesures, si j'ai bien compris, qu'on va avoir dans la nuit.
00:37:08Mais il y a encore un peu de resserrement monétaire qui est aujourd'hui dans les courses.
00:37:15Ce qui nous fait dire que le tinos du côté de 4,80, c'est un triple A.
00:37:18Ça s'achète un peu les yeux fermés quand même.
00:37:20Sur longue période.
00:37:22Il ne faut pas regarder toutes les cinq minutes.
00:37:23Ça serait volatile.
00:37:24Il faut accepter.
00:37:25Oui, c'est ça.
00:37:26Supporter la volatilité encore de ces marchés.
00:37:27À l'inverse d'une Europe où, effectivement, de notre point de vue,
00:37:30on va avoir une BCE qui a, même si nos chers amis allemands de l'école monétariste
00:37:36nous rappellent que l'inflation ne baisse pas si vite que ça.
00:37:38On a quand même des risques qui pèsent sur la croissance via la confiance un peu significatifs.
00:37:43Il devrait faire au moins ces quatre baisses sans doute au S1 pour atterrir du côté de 2.
00:37:48Ça, c'est dans la cour.
00:37:49Ce qui nous fait dire que la partie longue du 10 ans là où elle est embarque à peu près les prix.
00:37:54Un point qui est important à mentionner sur les taux, c'est les volumes d'émissions complètement record.
00:37:58Je crois qu'on ne se rend pas bien compte.
00:38:00On se dirige vers un 100 milliards de crédits sur le premier mois de janvier encore absolu.
00:38:05Bien digéré au demeurant.
00:38:07On se dirige vers 800 milliards net d'émissions en zone euro.
00:38:10Aux Etats-Unis, ça va dépendre de ce que va faire Trump.
00:38:13On notera au passage que l'un des plus gros artisans de la baisse du T-notes,
00:38:16c'est les déclarations de Scott Besson, le futur Trump pour être secrétaire du Trésor.
00:38:22Il dit qu'il veut réduire le déficit.
00:38:24Il y a un effet d'offre.
00:38:25Maintenant que les banques centrales n'achètent plus, il faudra mieux racheter ce papier-là.
00:38:28C'est non négligeable.
00:38:30Sans doute peut-être un peu plus de baisse que ce qu'il y a dans la courbe aux US.
00:38:34On est à peu près au prix en Europe.
00:38:36Et en Europe, on aura ce parti intéressant entre la dette d'Etat,
00:38:40notamment la France, futur simple A,
00:38:43quand même un niveau de rendement de 3,30 qui peut un peu attirer,
00:38:46surtout que ça ne coûte rien en capital pour les assureurs,
00:38:49versus le crédit qui, lui, peut,
00:38:51certaines entreprises en tout cas, être plus perturbées,
00:38:53même si on n'est pas globalement inquiets du tout sur la classe d'actifs,
00:38:56par les mesures de Trump.
00:39:01Sur certaines rétorsions, ça peut piquer.
00:39:03À propos de banque centrale, un mot des cryptos, Alain ?
00:39:07Le truc de ce week-end, c'était le grand mot.
00:39:13Pourtant, avec Trump, on s'habitue à les faits de surprise.
00:39:15J'ai envie de dire que ça devient un peu la normalité.
00:39:17Mais c'est vrai que là, pour le coup...
00:39:19J'ai vu un truc qui m'a fait doucement rigoler.
00:39:23Donc lui a lancé son même stock, c'est ça ?
00:39:25Voilà, c'est ça.
00:39:26Je ne sais même pas comment on définit un même stock.
00:39:28Il n'y a rien derrière.
00:39:29C'était évoqué à 35 milliards.
00:39:31On a vu que c'était monté à 75.
00:39:33Avec Pauline, j'avoue qu'on n'a pas regardé les chiffres.
00:39:37Attention Pauline, un peu de rigueur.
00:39:40Ça a valu à un moment 35 et peut-être plus.
00:39:43Mais c'est passé par 35.
00:39:45Et juste après que Donald Trump est lancé,
00:39:48sa femme Melania a lancé aussi son même stock juste derrière.
00:39:51On attend le même stock du fils.
00:39:53On attend le même stock du neveu.
00:39:56Le problème, c'est qu'ils sont nombreux.
00:39:58J'ai regardé l'arbre.
00:39:59Le même stock de Melania a été moins populaire que celui de son mari.
00:40:03Ça a capitalisé tout de suite plusieurs milliards.
00:40:06Pardon ?
00:40:07Ça a capitalisé tout de suite plusieurs milliards.
00:40:098.
00:40:10C'est pas mal déjà.
00:40:11Je ne sais pas, c'était rigolo.
00:40:12C'était sur 20 ans.
00:40:13Intel a fait zéro.
00:40:15Le même stock, il a fait de zéro à 70 milliards dans le week-end.
00:40:20Donc on en rit parce qu'il faut en rire ?
00:40:22Ou on en rit pour éviter d'en pleurer ?
00:40:24Ce qui est embêtant, je pense que c'est aussi l'idée sous-jacente de Trump
00:40:28qui a un espèce de truc d'égo qui casse un peu l'image de l'homme d'entreprise
00:40:35qui travaille pour les Américains.
00:40:37C'est un peu embêtant.
00:40:39Il ne faudrait pas qu'il y ait trop des trucs comme ça.
00:40:41Il ne faut pas qu'ils arrêtent assez rapidement ce genre de choses.
00:40:45Ça peut discréditer l'ensemble de son ordre.
00:40:48Même dans la culture américaine, vous pensez que ça peut mal passer à un moment ?
00:40:51Il y a des limites à un moment donné.
00:40:53Et pour revenir aux banques centrales,
00:40:55la banque centrale américaine a quand même commencé à resserrer.
00:40:59Le bilan de la banque centrale américaine commence à baisser quand même.
00:41:03Ce n'est pas une hausse des taux, mais ça a un petit effet quand même à un moment donné.
00:41:08Et puis, je pense que j'entendais tout à l'heure, et je suis assez d'accord avec ça,
00:41:12c'est le retour à la réalité.
00:41:14Je pense que 2025, ça va être le retour à la réalité.
00:41:17Je ne dis pas que c'est mal, forcément.
00:41:19Je ne dis pas que ça va forcément avoir un effet négatif pour les marchés.
00:41:22Mais il peut y avoir des périodes de remise à plat.
00:41:25Et on est quand même avec des problématiques.
00:41:28Il y a des poches ici et là qui se sont peut-être un peu éloignées de la réalité.
00:41:31Oui, c'est ça.
00:41:32Et puis, c'est évoqué quand même.
00:41:35Les volumes d'émissions, c'est quand même un phénomène assez net, clair et précis.
00:41:41C'est-à-dire qu'à un moment donné, ça va s'arrêter.
00:41:43Donc le début d'année, c'est toujours un peu la période où on y va de bon cœur.
00:41:47J'entends aussi souvent dire que comme il y a beaucoup de liquidités,
00:41:50ce n'est pas très grave que cette liquidité qui est à côté du marché, à un moment donné, va revenir.
00:41:53Mais il ne faut pas oublier que cette liquidité sert aussi de collatéral.
00:41:56Elle a pas mal d'investissements en tout genre.
00:41:58Donc attention, là aussi, retour à la réalité.
00:42:01Pas forcément très long, le carré trade japonais.
00:42:04On verra.
00:42:05Il doit monter les taux cette semaine, le Japon.
00:42:06Oui, c'est ce genre de choses.
00:42:08Quand le retour à la réalité revient, ça peut...
00:42:10J'avais en tête un calendrier un peu plus dilué pour la Banque du Japon.
00:42:14J'avais en tête mars.
00:42:15Mais finalement, j'ai vu le pricing.
00:42:18Il nous reste quelques minutes.
00:42:21Petit tour de table sur la politique d'investissement dans le contexte qu'on vient de décrire.
00:42:25Raphaël, sur les marchés de capitaux chez TIKEO, partant du marché américain.
00:42:30Parce que c'est impossible de ne pas être positionné sur le marché américain
00:42:34avec peut-être des poches de risques ici et là.
00:42:37Comment on navigue dans ce terrain américain et comment on est exposé aux États-Unis aujourd'hui ?
00:42:42Alors 2025, on va bien s'amuser.
00:42:44Je pense qu'on peut tous dire ça.
00:42:46Beaucoup de volatilité.
00:42:47On part sur des valeaux qui sont effectivement beaucoup renchéris.
00:42:50Donc on ne s'attend pas à une année exceptionnelle en termes de millésimes comparée à la précédente.
00:42:55En revanche, on pense que les fondamentaux de marché qui ont permis la performance de 2024 sont toujours en place.
00:43:02Du stimulus monétaire et budgétaire, même s'il s'essouffle.
00:43:06Une désinflation qui ralentit certes, mais qui reste aujourd'hui d'actualité.
00:43:10Et puis surtout une résilience des résultats, de la macro qui impressionne
00:43:16et qui doit toujours permettre d'avoir des perspectives de performance.
00:43:20En termes d'investissement, nous on se concentre sur le portage.
00:43:23On parlait de ce nouveau régime de taux.
00:43:25Avoir dans le fond de portefeuille des expositions à l'obligataire.
00:43:30Aller chercher du 5, 6, 7 % sur des signatures de qualité.
00:43:34Sur aussi des classes d'actifs qui ont une petite prime supplémentaire.
00:43:37On va parler à la Yield, ça va m'en sélectionner, dirons-nous.
00:43:40Les financières, les CLO.
00:43:43Tout ça c'est des instruments qui vous permettent d'aller construire cette poche de portage.
00:43:47Aujourd'hui le portage il est à nouveau légitime dans une allocation.
00:43:51Sur les actions, on est un petit peu plus prudent.
00:43:54Et puis on pense qu'effectivement le leadership de la performance va pivoter.
00:43:59Il était très porté par les USA et la tech.
00:44:03On peut estimer qu'un niveau de valeurs actuelles d'une part.
00:44:07Et avec cette thématique d'une arrivée de l'administration Trump.
00:44:13Qui est peut-être plus favorable aussi.
00:44:15Des thématiques aussi de baisse des taux des banques centrales.
00:44:18Certes moins prononcées mais qui sont réalistes.
00:44:21De déréglementation.
00:44:23Tout ça pointe vers un élargissement vers des valeurs plus cycliques.
00:44:27Les banques, la value, le small limit cap.
00:44:30Et puis au-delà des USA, toujours un peu dans ce même raisonnement, vers l'Europe.
00:44:35C'est un bon moment pour investir en Europe.
00:44:37C'est pas cher.
00:44:39C'est pas si terrible, c'est un peu ça le message.
00:44:42Peut-être que la sinistrose ambiante est exagérée.
00:44:45Peut-être qu'elle est bien reflétée dans les prix.
00:44:48Beaucoup des incertitudes qui pèsent sur l'Europe pourraient être en partie levées en 2025.
00:44:52Le mur des craintes. On va grimper le mur des craintes.
00:44:55En tout cas il y a beaucoup de choses dans les prix.
00:44:58Et même au-delà d'une solution miracle à tous nos maux,
00:45:02le fait que l'incertitude se dissipe est un facteur positif.
00:45:07On l'a vu pendant les élections USA.
00:45:09On va le voir avec le risque politique en Europe et en Allemagne.
00:45:12On va le voir avec les annonces de barrières douanières.
00:45:14Aujourd'hui la négativité est maximale.
00:45:16Et une fois que cette incertitude se dissipera et qu'on sera tous encore vivants, on l'espère,
00:45:20a priori on pourra repartir sur une marche en avant.
00:45:23L'état d'esprit des gérants et analystes qui étaient au Forum Odo la semaine dernière à Lyon,
00:45:27je crois qu'il y avait 200 boîtes, un grand rendez-vous de stock-pickers, d'analystes fondamentaux,
00:45:32c'était de dire pour ceux qui m'en ont parlé, c'était de dire la surprise,
00:45:36c'est qu'il n'y avait pas de mauvaise surprise supplémentaire dans le discours des boîtes.
00:45:41Et ça, pour l'Europe, c'est déjà une bonne nouvelle.
00:45:44Eric, sur les faits d'investissement.
00:45:46Je rebondis sur ce séminaire.
00:45:48Ce qui fait bouger les marchés, c'est la surprise marginale et l'acheteur marginal.
00:45:52Et je rejoins complètement les propos qui ont été faits.
00:45:55Là, en début d'année, on a de quoi faire des portefeuilles.
00:45:57Je rappelle une époque où, hors les actions, point de salut.
00:46:00C'est vrai qu'on a eu un momentum américain qu'on a joué depuis plusieurs mois.
00:46:05Il y a un moment, toutes les bonnes nouvelles de ce que va faire Trump seront dans les cours.
00:46:09Et toutes les mauvaises nouvelles de l'Europe,
00:46:13quel numéro de téléphone, on ne sait pas où on est, il n'y a plus personne nulle part,
00:46:16seront aussi dans les cours.
00:46:18Donc il y a cette rebascule des US vers l'Europe, à mon avis, qui est intéressante.
00:46:22Le deuxième point, c'est qu'on a des vrais actifs de portage.
00:46:25On continue d'être payé pour son risque.
00:46:27Et ça, moi, c'est quelque chose que j'aime bien dans un portefeuille.
00:46:29C'est embarquer du risque, mais d'être payé pour. Ce n'est pas toujours été le cas.
00:46:32Effectivement, sur le crédit, ça eut été plus rémunérateur.
00:46:37Mais avec ces lectivités, il y a encore des choses à faire.
00:46:41Et pareil sur les taux gouvernementaux.
00:46:43Si jamais il y a quand même des accidents,
00:46:45on est sur des niveaux qui ont anticipé tellement de choses.
00:46:48La duration sera peut-être un peu moins d'un an et demi, vous dites, en 2025 ?
00:46:52Sur ce début d'année, sur les points hauts qu'on a connus il y a 4 jours,
00:46:56c'est très clairement, et puis c'est protecteur.
00:46:58Tout ne peut pas se passer comme prévu non plus.
00:47:00Notamment là où on l'attend le moins,
00:47:02et la diversification effectivement dans des zones qui n'ont pas recollé
00:47:05à l'essor qu'on a eu post-Covid.
00:47:07Les small-cap, on en parlait, les émergents.
00:47:09Ce sont des choses qu'il va falloir commencer à regarder.
00:47:11Alors sur les émergents, peut-être un peu plus,
00:47:13puis il faut voir ce qu'a fait Air Trump.
00:47:15Sur les small-cap, il y a quand même un momentum de croissance
00:47:18qu'il va falloir garder en zone euro pour pouvoir se l'approprier.
00:47:20L'idée d'une reconvergence de ces marchés avec l'exceptionnalisme américain.
00:47:24Alain, 30 secondes, si possible.
00:47:26Pas trop de diversification, je pense.
00:47:28Et garder en tête qu'il faut avoir de la liquidité,
00:47:31parce que si jamais ça venait à bouger,
00:47:33être capable de sortir rapidement,
00:47:34peut-être pas aller se mettre aujourd'hui dans des trucs
00:47:36où on est bloqué 15 ans en attendant et en priant.
00:47:39Pas obligé de s'investir dans un tunnel de 10 ans tout de suite, là, maintenant.
00:47:42Mais bon, rester investi.
00:47:44Merci beaucoup, messieurs.
00:47:45Merci d'avoir été là aujourd'hui, en ce jour,
00:47:48premier jour de prise de pouvoir de Donald Trump à la Maison-Blanche.
00:47:52L'investiture de Donald Trump.
00:47:54Aujourd'hui, on continue d'en parler dans un instant.
00:47:56À l'impli, tout c'est avec nous,
00:47:57Senior Advisor ESG, Raphaël Thuyn, Ticket au Capital
00:47:59et Eric Bertrand, Offi Invest AM.
00:48:06Le dernier quart d'heure de Smart Bourse.
00:48:08Chaque lundi soir, c'est le quart d'heure américain
00:48:10qui tombe à point nommé,
00:48:12et c'est aujourd'hui le jour de commémoration
00:48:14de la naissance de Martin Luther King
00:48:16et l'investiture de Donald Trump
00:48:18pour un deuxième tour de 4 ans à la Maison-Blanche.
00:48:20Nous en parlons, bien sûr, avec Pierre-Yves Dugas,
00:48:22notre correspondant américain, avec nous en visioconférence.
00:48:24Bonsoir, Pierre-Yves.
00:48:26Bonjour.
00:48:27Merci beaucoup d'être avec nous.
00:48:29Alors, on a pris quelques images d'un clip
00:48:31du dernier rallye de Donald Trump
00:48:34quand il était encore président élu,
00:48:36c'est-à-dire hier, un clip où il a fait monter sur scène les YMCA.
00:48:40Ça montre l'ambiance, effectivement,
00:48:42pré-investiture de Donald Trump.
00:48:44Nous sommes aujourd'hui le jour de l'investiture de Donald Trump.
00:48:47Avec ces quelques questions que vous nous apportez, Pierre-Yves,
00:48:50en quoi est-ce que les circonstances,
00:48:52l'environnement pour les Etats-Unis
00:48:55peut-il être meilleur pour Trump 2.0
00:48:58que pour la première version de Trump
00:49:00entre 2016 et 2020 ?
00:49:02Alors, Édouard,
00:49:04anticipant votre intérêt pour ce sujet,
00:49:06j'ai essayé de faire une liste.
00:49:08En tête de cette liste,
00:49:10je crois que le plus important, le plus frappant,
00:49:14c'est que cette fois-ci,
00:49:16à la différence de ce qui s'est passé il y a huit ans,
00:49:18Donald Trump sait ce qu'il veut faire.
00:49:21Il n'est pas surpris de sa victoire
00:49:24et il a constitué assez rapidement
00:49:27une équipe qui a au moins une qualité,
00:49:30c'est qu'elle va être loyale à son égard.
00:49:33On est loin de ce recrutement à la va-vite
00:49:36de gens qu'il ne connaissait pas,
00:49:38qui étaient souvent des mercenaires,
00:49:40qui ont servi de fusibles et dont il s'est débarrassé,
00:49:42qui ensuite se sont précipités
00:49:44pour écrire des livres fracassants.
00:49:46Là, il est entouré d'une équipe
00:49:48dans laquelle il a la confiance
00:49:50la plus totale, dit-il.
00:49:52C'est vrai, certains d'entre eux
00:49:54s'illustrent surtout pour leur capacité
00:49:56à avoir été télégénique sur Fox News
00:49:59et n'ont pas énormément d'autres choses
00:50:02à proposer dans leur curriculum vitae,
00:50:04mais au moins, cette équipe est là.
00:50:07Il a une meilleure idée de ce qu'il veut faire,
00:50:10on aura moins d'improvisation,
00:50:13on est vraiment dans le souverainisme,
00:50:16dans l'isolationnisme, dans le protectionnisme
00:50:20et c'est assez frappant quand même.
00:50:24Un autre sentiment qui est tout aussi fort
00:50:28depuis le 5 novembre,
00:50:30qui n'était pas si prononcé que ça
00:50:32durant la campagne,
00:50:34c'est le caractère libertarien
00:50:37avec le recrutement,
00:50:39non seulement d'Elon Musk,
00:50:41mais de toutes les intentions
00:50:43de destruction
00:50:45de l'administration fédérale
00:50:48et de déréglementation massive,
00:50:50qui n'était pas un thème
00:50:52qui a été beaucoup aborté
00:50:54et distillé par Donald Trump
00:50:56depuis deux ans.
00:50:58Ça, c'est assez récent
00:51:01Donald Trump, cette fois-ci,
00:51:03contrôle le parti républicain.
00:51:05Ce n'était pas du tout le cas
00:51:07il y a huit ans.
00:51:09Vous savez que les deux tiers
00:51:11des élus du Congrès aujourd'hui
00:51:13ne l'étaient pas il y a huit ans.
00:51:15Donc on a eu un grand renouvellement
00:51:17et en particulier au parti républicain
00:51:19et Donald Trump,
00:51:21bien que ce soit son dernier mandat,
00:51:23est quelqu'un qui est capable
00:51:25de leur faire peur
00:51:27et de leur forcer la main
00:51:30Au traitement important,
00:51:32les démocrates sont sans leader.
00:51:34Alors là, naturellement,
00:51:36ne comptez pas sur la presse
00:51:38de l'establishment pour en parler.
00:51:40C'est l'omerta la plus totale,
00:51:42mais on ne sait plus
00:51:44qui est le chef chez les démocrates.
00:51:46Ils vont se disputer,
00:51:48ils vont stater,
00:51:50ils sont unis sur une chose,
00:51:52nous devons faire un barrage absolu
00:51:54à la politique de 32.
00:51:56Mais on ne sait pas qui est le patron,
00:51:58qui est le leader
00:52:00de la désormais minorité démocrate
00:52:02au Sénat.
00:52:04L'économie américaine se porte bien,
00:52:06la consommation est forte,
00:52:08à la surprise de beaucoup,
00:52:10la productivité augmente,
00:52:12les agents économiques
00:52:14sont optimistes,
00:52:16en particulier
00:52:18les petites et moyennes entreprises
00:52:20et là il y a une corrélation directe
00:52:22entre le succès électoral
00:52:24de Donald Trump et l'optimisme
00:52:26du petit patron américain.
00:52:28Donc tout ça est positif.
00:52:30J'ajouterais un dernier élément
00:52:32frappant par rapport à ce qu'on a observé
00:52:34il y a 8 ans,
00:52:36on ne voit pas le FBI placé sous écoute
00:52:38Donald Trump et toute sa famille
00:52:40comme cela avait été le cas
00:52:42il y a 8 ans.
00:52:44Je pense que l'acharnement judiciaire
00:52:46tant au pénal qu'au civil
00:52:48maintenant va marquer le pas.
00:52:50Qu'est-ce qui pourrait à l'inverse
00:52:52Pierre-Yves être moins favorable
00:52:54en termes de circonstances
00:52:56dans l'environnement actuel
00:52:58pour Donald Trump dans son nouveau mandat
00:53:00à la Maison Blanche ?
00:53:02Le monde a changé depuis 8 ans
00:53:04et il est beaucoup plus dangereux,
00:53:06on a une guerre ouverte en Europe
00:53:08avec une puissance nucléaire
00:53:10on a clairement une coalition
00:53:12qui s'est nouée
00:53:14entre ennemis de l'Occident
00:53:16et ennemis des Etats-Unis
00:53:18avec les Russes qui se fournissent
00:53:20en armement et en soldats
00:53:22en Corée du Nord, en Chine
00:53:24et en Iran
00:53:26ça n'était pas aussi menaçant
00:53:28et aussi évident il y a 8 ans
00:53:30et c'est un vrai problème.
00:53:32Le déficit budgétaire
00:53:34américain est énorme
00:53:36bien plus élevé qu'il ne l'était
00:53:38quand le premier Donald Trump est arrivé au pouvoir
00:53:40la dette publique américaine
00:53:42a bondi de 26%
00:53:44sous Joe Biden
00:53:46mais surtout ne dites pas que c'est la faute de Joe Biden
00:53:48c'est un énorme problème
00:53:50il va falloir financer tout ça
00:53:52et la majorité républicaine
00:53:54à la chambre des représentants
00:53:56aujourd'hui n'est que de 4 sièges
00:53:58une minorité
00:54:00très faible
00:54:02d'élus républicains
00:54:04à la chambre
00:54:06qui sont orthodoxes
00:54:08en termes de politique budgétaire
00:54:10peut tout bloquer
00:54:12ils peuvent insister
00:54:14sur la nécessité de faire de réelles économies
00:54:16dans les dépenses publiques
00:54:18de manière à pouvoir
00:54:20financer par ailleurs
00:54:22toutes ces largesses fiscales
00:54:24qui ont été promises
00:54:26par Donald Trump au cours de la campagne
00:54:28élimination des taxes
00:54:30sur les pourboires
00:54:32élimination des taxes sur les pensions de retraite
00:54:34open bar
00:54:36non
00:54:38ça va être compliqué
00:54:40et nous avons au printemps un relèvement
00:54:42du plafond de la dette qu'il va falloir voter
00:54:44et les démocrates ne vont pas être gentils
00:54:46sur cette question là
00:54:48Donald Trump l'a très bien compris
00:54:50il l'a dit dans une interview
00:54:52à laquelle je vous renvoie
00:54:54qui a été faite sur NBC début décembre
00:54:56il a dit
00:54:58vous savez pourquoi j'ai été élu ?
00:55:00j'ai été élu à cause du prix
00:55:02des produits
00:55:04alimentaires
00:55:06le prix des oeufs
00:55:08c'est le prix des oeufs qui a déterminé
00:55:10une partie de ce scrutin
00:55:12les gens ont voté pour moi parce que quand ils vont au supermarché
00:55:14ils ne comprennent pas
00:55:16ils sortent 50 dollars et il n'y a rien dans le budget
00:55:20grande lucidité
00:55:22de la part de Donald Trump
00:55:24mais attention, ça veut dire que les américains vont lui demander
00:55:26des résultats, il va falloir faire baisser
00:55:28le prix des oeufs, il va falloir augmenter le pouvoir d'achat
00:55:30d'où l'urgence de faire quelque chose
00:55:32pour la reconduction
00:55:34des baisses d'impôts
00:55:36sinon à la fin de décembre
00:55:382025
00:55:40les impôts vont augmenter pour beaucoup d'américains
00:55:42alors cette histoire
00:55:44de doper la production de pétrole
00:55:46c'est magnifique, ça marchait très bien
00:55:48il y a 8 ans, le problème c'est que la production de pétrole
00:55:50aux Etats-Unis elle est déjà à un niveau record
00:55:52et si vous demandez
00:55:54aux exploitants pétroliers
00:55:56dans le pétrole et dans le gaz de schiste
00:55:58ils vous expliquent
00:56:00qu'ils veulent faire des économies de capital
00:56:02et qu'augmenter la production maintenant risque de faire baisser
00:56:04les prix et ça n'est pas dans leur intérêt
00:56:06donc il va falloir pratiquer
00:56:08une politique de l'offre et c'est beaucoup là dessus
00:56:10aussi que l'on attend
00:56:12le DOJ, ce fameux département
00:56:14de l'efficacité gouvernementale
00:56:16qui ne sera dirigé que
00:56:18par
00:56:20Elon Musk puisque son
00:56:22collègue monsieur
00:56:24Vivek, j'oublie son nom
00:56:26très compliqué, indien, finalement
00:56:28vient de se retirer de l'organisation aujourd'hui
00:56:30il a l'intention de se présenter
00:56:32comme gouverneur de l'OIO
00:56:34en matière de déréglementation
00:56:36les résultats
00:56:38sur les prix et sur la croissance
00:56:40ne vont pas être immédiats
00:56:42mais il y a beaucoup de travail qui pourrait être
00:56:44effectué
00:56:46et il va falloir que ça produise des résultats
00:56:48en un an parce que dans un an
00:56:50Grégoire commenceront
00:56:52la campagne pour
00:56:54les élections du mandat
00:56:56et les démocrates
00:56:58demanderont des comptes
00:57:00à cette révolution que l'on nous promet
00:57:02Bon, mais ça veut dire que Donald Trump
00:57:04va devoir faire de la politique
00:57:06au sens propre du terme
00:57:08Pierre-Yves, beaucoup, alors on aime ou on n'aime pas
00:57:10mais beaucoup voient dans Trump le côté
00:57:12art of the deal, transactionnel
00:57:14deal maker, tout ça est une réalité
00:57:16vraie j'ai envie de dire
00:57:18beaucoup imaginent que Trump va gérer
00:57:20les Etats-Unis
00:57:22comme Elon Musk gère à la fois
00:57:24Tesla, EICS
00:57:26Starlink
00:57:28etc. comme des boîtes privées
00:57:30voire comme des startups, il faut prendre un peu
00:57:32de distance quand même par rapport à ce récit
00:57:34Pierre-Yves ?
00:57:36Oui, je crois que c'est vraiment la fausse bonne idée
00:57:38c'est un thème qui a été
00:57:40beaucoup utilisé
00:57:42par Donald Trump il y a 8 ans
00:57:44qu'il a cherché
00:57:46à faire marcher il y a 4 ans
00:57:48et ça n'a pas tout à fait réussi
00:57:50mais sur lequel il communique
00:57:52beaucoup, moi je sors du secteur
00:57:54privé, je ne suis pas politicien
00:57:56professionnel et je vais faire appliquer
00:57:58les méthodes du secteur privé dans le gouvernement
00:58:00non ça marche pas du tout comme ça aux Etats-Unis
00:58:02et surtout pas avec la constitution américaine
00:58:04qui ne donne au président
00:58:06aucun pouvoir propre pratiquement
00:58:08le président des Etats-Unis ça n'est pas
00:58:10du tout un PDG, un CEO
00:58:12il doit partager
00:58:14le pouvoir
00:58:16il a le pouvoir de convaincre, il a le pouvoir
00:58:18de négocier, il a le pouvoir de faire des compromis
00:58:20mais en dépit
00:58:22de ce que Donald Trump est en train de signer
00:58:24maintenant une centaine de décrets
00:58:26beaucoup de ces décrets sont immédiatement
00:58:28défiés devant les tribunaux
00:58:30par des gens qui considèrent
00:58:32que non, le président des Etats-Unis
00:58:34n'a pas le pouvoir comme ça
00:58:36de régler des problèmes
00:58:38qui nécessiteraient le vote d'une loi
00:58:40un très bon papier a été
00:58:42écrit sur ce thème la semaine dernière
00:58:44dans le Wall Street Journal
00:58:46par Bob Rubin, vous vous souvenez
00:58:48de Bob Rubin, il avait dirigé
00:58:50Goldman Sachs
00:58:52et il avait beaucoup oeuvré
00:58:54dans l'administration Clinton
00:58:56Bob Rubin explique qu'il y a au moins
00:58:58trois grandes raisons pour lesquelles
00:59:00on se trompe
00:59:02si l'on imagine qu'on peut appliquer
00:59:04dans le système politique et gouvernemental
00:59:06américain les méthodes du secteur privé
00:59:08ces trois raisons selon Bob Rubin
00:59:10sont les missions de l'entreprise
00:59:12sont toujours très claires
00:59:14les missions du gouvernement sont multiples
00:59:16conflictuelles et subjectives
00:59:18donc c'est très difficile
00:59:20d'identifier
00:59:22une ou deux missions
00:59:24mesurables
00:59:26alors que c'est facile à faire dans le secteur privé
00:59:28l'autre raison c'est que le processus
00:59:30de décision on vient de le dire
00:59:32est considérablement dilué
00:59:34on n'a pas une chaîne de commandement
00:59:36il faut faire des coalitions
00:59:38et c'est pas du tout
00:59:40comme ça dans le secteur privé où il y a un patron
00:59:42qui commande
00:59:44le troisième point qui est à mon avis
00:59:46très important aussi c'est la question
00:59:48de la transparence
00:59:50même pour une société cotée en bourse
00:59:52la transparence sur les processus de décision
00:59:54sur les stratégies elle est très relative
00:59:56les dirigeants d'entreprise
00:59:58ne nous disent que ce qui les arrange
01:00:00dans un système politique
01:00:02et surtout à Washington avec la séparation du pouvoir
01:00:04la transparence est extrême
01:00:06il y a des gens qui font
01:00:08fuiter les infos dans la presse
01:00:10et on va le voir certainement beaucoup dans les prochaines semaines
01:00:12pour faire capoter des projets
01:00:14et les politiques
01:00:16passent beaucoup plus de temps
01:00:18à concevoir des messages qu'à concevoir des politiques
01:00:20voilà au moins
01:00:22il y a trois grandes raisons pour lesquelles
01:00:24cette idée simpliste
01:00:26d'appliquer au secteur public
01:00:28les méthodes du secteur privé
01:00:30bien souvent ne marche pas
01:00:32le congrès vous savez fonctionne selon
01:00:34le principe de l'ancienneté
01:00:36la seniority
01:00:38ce sont ceux qui sont élus depuis le plus longtemps
01:00:40qui ont les meilleurs jobs dans les commissions
01:00:42si vous allez au sénat vous tombez
01:00:44sur des sénateurs qui
01:00:46sont des mini présidents
01:00:48si vous êtes sénateur vous êtes élu pour six ans
01:00:50si vous êtes élu dans un état qui est
01:00:52important et qui est riche
01:00:54mais vous avez à votre disposition des ressources considérables
01:00:56et vous avez des opinions sur tous les sujets
01:00:58et le président ne peut pas vous téléphoner
01:01:00et vous donner des ordres
01:01:02il faut qu'il négocie
01:01:04Trump qui va se confronter à l'exercice
01:01:06de la négociation après The Heart of the Deal
01:01:08merci beaucoup Pierre-Yves
01:01:10Pierre-Yves Dugas notre correspondant américain
01:01:12avec nous chaque lundi dans ce quart d'heure américain de SmartBank