Lundi 17 février 2025, SMART BOURSE reçoit Pierre-Yves Dugua (Correspondant américain) , Mabrouk Chetouane (Head of Global Market Strategy, Solutions, International, Natixis IM) , Julien Nebenzahl (Responsable des solutions d'épargne, eToro) et Geoffroy Lenoir (Codirecteur des gestions OPC, Ofi Invest Asset Management)
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00:00Bonjour, bienvenue à tous, bienvenue sur BeSmart Smart Bourser tous les soirs à partir
00:14de 20h30, nouvel horaire, on fait le tour de la planète finance, tout ce qu'il faut
00:17savoir sur la planète marché, il s'en passe des choses, on va décrypter ça avec nos
00:21experts, on va avoir dans un instant dans son ami les infos clés de la bourser avec
00:26Pauline Grattel, ensuite on aura sur planète marché, on va se poser la question sur la
00:32défense, la défense qui est en vedette, l'arrivée des 3% de déficit vient de sauter, un tabou
00:36qui saute pour financer la défense européenne, la vieille Europe qui réagit mais se met
00:40enfin en ordre peut-être, en ordre de bataille face à Donald Trump, Donald Trump toujours
00:45avec des droits de douane sur 17 000 produçons et qui s'attaque également à la TVA, alors
00:51après le Mexique, le Canada, la Chine, on sait que l'Europe est dans le viseur, comment
00:56réagir, on verra ça également, et puis côté marché, cette remontada européenne
01:01est-elle justifiée, jusqu'où peut-elle se poursuivre, le cas qui est à quelques
01:05encadres de son ATH all time high, c'est-à-dire son record, est-ce qu'on va le dépasser
01:10et puis après que faire, et on fera un point bien évidemment sur les allocations, on terminera
01:14cette édition avec le quart d'heure américain, tout ce qu'il faut savoir du côté de notre
01:19envoyé spécial aux Etats-Unis, Pierre-Yves Dugas en fin d'émission, tout de suite les
01:24infos du jour.
01:25Générique
01:35Et les infos clés sur le marché, c'est avec Pauline Grattel, bonsoir Pauline, on regarde
01:41du côté de la défense ce soir, avec des valeurs en pleine forme.
01:45Oui, aujourd'hui la séance est calme, les marchés américains sont restés clos pour
01:49le President's Day, le jour de commémoration de la naissance de George Washington, le marché
01:54obligataire américain est également resté fermé, l'Europe avance donc seule, toutefois
01:59le stock 600 inscrit un nouveau plus haut aujourd'hui, côté français le CAC 40 évolue
02:03autour de l'équilibre sans réelle tendance mais se rapproche encore un peu plus de son
02:07sommet historique à 8250 points inscrits le 10 mai dernier.
02:11Et voilà, encore quelques points et on y sera.
02:14A l'initiative d'Emmanuel Macron, une dizaine de dirigeants européens sont réunis ce lundi
02:18à Paris.
02:19Oui, c'est une rencontre avec les pays de l'OTAN et de l'UE montée en urgence par le
02:22Président français dans le but d'évoquer les défis sécuritaires et la question ukrainienne.
02:26Sur ce sujet, le Président Donald Trump a entamé des négociations avec la Russie la
02:31semaine dernière et a indiqué que des pourparlers auraient lieu demain en Arabie Saoudite entre
02:37Washington et Moscou mais les responsables américains ont laissé sous-entendre que l'Europe
02:41ne jouerait aucun rôle dans ces négociations.
02:43Oui, donc ce contexte, l'Europe comprend qu'elle ne peut plus compter indéfiniment sur son
02:48allié américain.
02:49Et l'Europe comprend qu'elle a intérêt à renforcer son budget de défense pour garder
02:52sa souveraineté.
02:53Dans ce contexte, les valeurs de la défense, vous le disiez, sont en tête.
02:57En France, Thalès gagne 6% en tête du CAC 40, Safran est en hausse de plus de 2% et
03:02hors indice phare, Dassault Aviation grimpe de 5%.
03:05C'est la même chose dans toute l'Europe, à Londres, BAE Systems gagne 5%, c'est la
03:09plus grosse capitalisation sur la défense, 46 milliards, peut-être un peu plus ce soir,
03:13mais également en Allemagne.
03:14Oui, en Allemagne, Rheinmetall, le spécialiste de l'armement et de l'équipement automobile,
03:18bondit de plus de 9% en tête du DAX, Ensoldt, spécialiste de l'électronique militaire
03:23et de la défense, bondit de plus de 12%, et enfin, Rennes gagne également 12%.
03:28En Suède, SAAB, le groupe de défense, est en tête du STOXX 600 et bondit de 12%.
03:33Côté résultats, il y a aussi les Jeux avec la FDJ qui fait état d'une publication très
03:38solide.
03:39Oui, c'est la publication préliminaire en attente de la publication définitive le 6
03:42mars prochain.
03:43Ses résultats sont supérieurs aux attentes et aux objectifs en termes de chiffre d'affaires
03:48et de marge d'EBITDA à ce stade.
03:50En revanche, la FDJ va subir un lourd impact sur la fiscalité cette année.
03:54Le titre est en hausse de 3% aujourd'hui.
03:56Voilà, ça c'était pour les actions, qu'est-ce qui se passe Pauline du côté des obligations ?
04:00Alors, sur le marché obligataire européen, le rendement allemand à 10 ans évolue autour
04:04de 2,5% aujourd'hui.
04:06Le rendement français de même échéance remonte légèrement pour s'établir autour de 3,2%.
04:11Sur le marché des changes, l'euro-dollar se traite aujourd'hui à 1,0480 environ.
04:16Voilà, qu'est-ce qu'on va surveiller demain ?
04:18Demain, les investisseurs regarderont l'indice ZOO allemand du mois de février ainsi que
04:22la deuxième estimation de l'inflation en France du mois de janvier.
04:25Côté micro, on attend les résultats d'Edenred et Capgemini.
04:28A suivre donc.
04:29Merci Pauline, voilà pour la tendance mon amie.
04:32Tout de suite, Planète Marché avec nos experts.
04:35Générique
04:45Tous les soirs, trois experts avec nous en plateau.
04:48On est ravi d'accueillir Julien Desbençal.
04:49Bonsoir Julien.
04:50Bonsoir Fabrice.
04:51Responsable solution épargne chez eToro.
04:53Alors eToro, moi j'avais dans l'idée que c'était du trading, du copy-trading.
04:57On va faire du patrimoine chez eToro désormais ?
04:59Exactement, c'est à venir, c'est à venir.
05:02Pas de teasing, vous ne pouvez rien révéler.
05:05Pas aujourd'hui.
05:06Ça commence fort.
05:07Mabrouk chez toi.
05:08Je suis ravi de vous retrouver Mabrouk.
05:09Responsable stratégie marché chez Natixis IM.
05:12Bonsoir Fabrice.
05:13Voilà, avec un magnifique costume comme d'habitude.
05:15La promise du look est passée par là.
05:16Et puis enfin Geoffroy Lenoir.
05:18Bonsoir Geoffroy.
05:19Co-directeur de la gestion collective chez Ofi Invest Asset Management.
05:23Tout va bien chez Ofi ?
05:24Tout va bien chez Ofi.
05:25Voilà, ça se passe très bien sur l'ensemble de la gamme qui n'en finit pas de s'ouvrir
05:31et ça se passe vraiment très bien.
05:32Justement, le marché aussi messieurs.
05:34On va décrypter ça ensemble avec, on le disait avec Pauline il y a un instant,
05:38la défense qui est en vedette avec, ben voilà, ça fait vendre finalement ses armes.
05:44On savait qu'on était un grand pays exportateur, qu'on gagnait pas mal de devises par rapport à ça.
05:48Mabrouk, là, qu'est-ce qui se passe ?
05:50C'est finalement ce tabou, je le disais, qui saute pour financer la défense européenne.
05:54On n'aura plus cette règle des 3%.
05:55J'ai l'impression qu'on est en train de parler d'un quoi qu'il en coupe de la défense.
05:58La règle des 3% a sauté depuis très longtemps déjà.
06:01Ça consomme quasiment plus aucun pays européen.
06:03Non, aujourd'hui, il y a quand même une nécessité de faire face à une réalité.
06:07J'ai presque envie de dire une nécessité fait loi aujourd'hui.
06:09On sait pertinemment, avec quelque part la volte-face qu'on a eue à la conférence de Munich,
06:14de la part de l'administration américaine, disons, très clairement,
06:17vous devez vous assurer votre défense,
06:19encourageant par ailleurs, dans le même moment, à acheter plus d'armes aux Etats-Unis.
06:24Mais en fait, le principe est assez clair.
06:26On réagit de manière, entre guillemets, tardive et dans l'urgence.
06:30Il aurait bien évidemment fallu concevoir une stratégie de l'Europe de la défense.
06:34Ça existait, ça n'existe plus.
06:35Et aujourd'hui, on essaie de combler un retard.
06:37Donc, c'est un peu le problème.
06:38Et bien évidemment, la remontée des valeurs de la défense
06:43traduit ce besoin d'investissement, ce retard.
06:48Je regardais des statistiques sur la fabrication d'obus.
06:51Ce n'est pas très rigolo, mais la Russie en produit deux fois plus.
06:54On dirait qu'ils sont en guerre, mais nous, on est censé fournir des armes à l'Ukraine.
06:57Mais on n'a pas encore les chaînes industrielles nécessaires
07:03pour pouvoir faire face, finalement, à des conflits.
07:05C'est ça que ça dit aujourd'hui, c'est que l'Europe ne peut pas faire face.
07:08Et donc, si on n'a plus l'appui des Américains,
07:10si demain, on a de nouveau un conflit qui se déclare aux frontières de l'Europe,
07:14on ne peut rien exclure à ce stade.
07:15Eh bien, ça veut dire qu'on va devoir, effectivement,
07:17à un moment donné, réarmer le pays.
07:19Et à un moment donné, il faudrait réindustrialiser le pays.
07:22Ça rentre dans une thématique un peu plus globale,
07:23mais on n'a pas l'infra pour le faire pour le moment.
07:25Donc, il faut investir, il faut dépenser.
07:27La règle 3%, comme je le disais aujourd'hui,
07:29il n'y a plus personne qui la respecte.
07:31Et donc, ça va juste être une espèce de fuite en avant.
07:33– J'ai l'impression que ça va être encore une excuse
07:35pour laisser filer notre déficit.
07:36– Non, mais à la limite, il y a des bonnes excuses et des mauvaises excuses.
07:38Si c'est pour remplir des réservoirs de SUV comme on l'a fait en France,
07:41c'est des mauvaises excuses.
07:42Si c'est pour investir, pour assurer, finalement,
07:44un enjeu stratégique qui s'appelle la sécurité,
07:47là, effectivement, c'est plutôt une bonne excuse.
07:48Donc, encore une fois, tout dépend de ce qu'on fait,
07:50de cet investissement et de cette augmentation de déficit.
07:53Mais là encore, c'est une fonction régalienne de l'État
07:56qui n'a plus été vraiment assurée.
07:57On n'a plus de vision stratégique, le monde change.
08:00Et aujourd'hui, il faut répondre à une nouvelle donne
08:02qui est une administration américaine qui est assez imprévisible.
08:05On a quand même un double affront,
08:06non seulement l'Europe est complètement out des négociations et des pourparlers,
08:11et puis surtout, c'est que la discussion autour, finalement,
08:15de ce cesser le feu et probablement d'une fin de conflit
08:18ne se produira même pas sur le territoire européen.
08:21Ça se produit en Arabie saoudite,
08:22donc ce qui est constitué d'un affront supplémentaire.
08:24C'est une espèce de camouflet, c'est vrai, pour l'Europe.
08:26La vieille Europe, est-ce qu'elle va réagir, Geoffroy Lenoir ?
08:29On voit qu'elle se met en ordre de bataille, pardonnez-moi pour la métaphore,
08:33mais c'est vrai que c'est peut-être le moment de réagir.
08:35On a l'impression qu'on n'est vraiment même plus à la table
08:37des négociations aujourd'hui pour décider de quelque chose,
08:39un conflit qui se passe sur notre propre territoire.
08:41Oui, c'est souvent lorsque l'Europe est vraiment acculée
08:43qu'on voit qu'il y a des choses qui bougent.
08:45Alors là, il faut espérer qu'il y ait quand même des choses qui changent.
08:47Ça s'est produit dans le passé lorsqu'il y a eu la crise de la dette souveraine, par exemple,
08:50ou lorsqu'on a eu la crise des subprimes.
08:53D'autres expériences historiques nous prouvent que l'Europe sait se reconstruire.
08:58Maintenant, on sait que c'est compliqué,
08:59il y a quand même 27 pays à mettre autour de la table,
09:01donc ce n'est pas évident.
09:02Il y a des choses que l'Europe peut faire.
09:04Alors, il y a déjà répliqué,
09:06si jamais on a des hausses de tarifs qui s'appliquent sur différents biens
09:10dans différents pays,
09:11l'Union Européenne pourra répliquer par des hausses de tarifs également
09:14envers les biens américains.
09:16Ça, c'est la première des solutions.
09:19La deuxième, c'est de négocier.
09:21C'est un peu ce que cherche à faire Donald Trump vis-à-vis de tous les pays,
09:23de tous les partenaires,
09:25vu qu'ils sont quand même des partenaires.
09:26Avec tous ses partenaires, il cherche à faire des deals.
09:29C'est vraiment la stratégie de Donald Trump.
09:30Donc là, aujourd'hui, on peut imaginer que l'Europe va essayer peut-être
09:34de rentrer sur la table des négociations et faire des deals également.
09:37Après, la troisième façon de contourner, on va dire,
09:41ses attaques sur les tarifs douaniers,
09:43c'est d'aller chercher d'autres partenaires et d'autres partenariats
09:46avec d'autres pays que les États-Unis.
09:48Donc voilà, il y a trois biais, trois axes de réflexion que l'Europe peut avoir.
09:54C'est encore assez récent.
09:55On sait que l'Europe se prépare depuis maintenant quelques mois
09:57à l'arrivée de ces tarifs douaniers, à l'arrivée de Donald Trump.
10:01Ça fait six mois que tout le monde se dit qu'il est déjà président,
10:04alors que ça ne fait que quelques semaines.
10:07Ça passe très, très vite.
10:09Donc l'Europe a eu le temps de se préparer.
10:11Maintenant, est-ce que l'Europe a les moyens de réagir rapidement ?
10:14Ça, c'est une autre histoire.
10:15Mais c'est vrai que sur cette question de la défense particulièrement,
10:17Donald Trump, il nous l'avait dit.
10:19C'était dans son programme, même avant d'arriver.
10:21Voilà, dès le lendemain, ça sera réglé.
10:23Alors, ce n'est pas le lendemain, mais on voit que quelques semaines après,
10:25c'est en train de bouger avec cette négociation.
10:28Il va quand même se mettre face à la table.
10:29On ne sait pas s'il y aura la longue table,
10:31comme avec Emmanuel Macron, avec Vladimir Poutine.
10:33Mais en tout cas, ça pourrait faire bouger les lignes.
10:36– Julien Desbensels, sur ce sujet de la défense
10:38et le rebond aussi des valeurs de la défense, que vous suivez évidemment.
10:43– Oui, j'aurais une approche un peu en perspective.
10:46Il y a à peu près 10-15 ans, les pays occidentaux,
10:49les populations ont dit, le global, ça ne nous va plus tellement,
10:53on n'y trouve plus notre compte, on veut revenir à quelque chose de local.
10:56Les hautes sphères de décision étaient quand même globalement d'accord.
11:01Donc, petit à petit, on a cherché à s'occuper de nous-mêmes.
11:05L'Europe restant là-dedans la plus ouverte possible.
11:08C'est pour ça que souvent, elle est présentée comme le dindon de la farce
11:12ou l'idiot du village.
11:14Le bilan des choses, c'est qu'aujourd'hui, la dépense en armement en 2025,
11:18ça va être, je pense, l'équivalent du budget de la France
11:21ou de l'Allemagne, au niveau mondial.
11:23Donc, le bilan de tout ça, c'est que l'armement progresse beaucoup,
11:26très significativement.
11:28Et on l'a vu là, si on ne l'avait pas compris avant,
11:31on l'a vu avec l'intervention à Munich.
11:35Il y a maintenant trois pôles, les USA, la Russie et la Chine,
11:39qui souhaiteraient que l'Europe se désagrège.
11:41C'est quand même très, très clair.
11:43Se désagrège carrément ?
11:44Ils n'ont qu'une intention, c'est celle-ci.
11:46Ils souhaitent que les Européens leur achètent des produits,
11:49par exemple des ressources naturelles des USA,
11:51comme on est en train de le faire, puisqu'on n'en achète plus à la Russie.
11:54Mais la Russie pourrait quand même souhaiter toujours nous vendre du gaz
11:57et on serait bien contents aussi d'en avoir.
11:58Les Chinois sont ravis de déverser des tas de produits,
12:01dont les voitures électriques.
12:02Donc, tout ce qui est la consommation, ça leur va très bien.
12:04Mais l'espèce d'unité européenne, sa réglementation
12:08et sa défense presque de son territoire,
12:10parce que c'est l'enjeu qui s'est passé avec l'Ukraine,
12:12ça, ça ne les intéresse pas.
12:13Le président américain a dit « Je suis intéressé par le Groenland, par le Canada ».
12:18C'est ce qu'il dit.
12:19La Chine, ça fait 50 ans, 60 ans qu'elle dit « Taïwan, c'est chez nous ».
12:23Et ce que Trump dit, « Taïwan, on va vous le laisser,
12:26mais il faut nous donner un biscuit de l'autre côté ».
12:28Enfin, comme toujours, une transaction.
12:30Le bilan de tout ça, c'est que les dépenses militaires progressent
12:34et que la construction d'un conflit mondial,
12:38si on avait voulu écrire un livre il y a 10 ans,
12:41qu'est-ce qui doit se passer pour qu'il y ait un conflit mondial ?
12:44Tout a été écrit jusqu'à présent.
12:45C'est-à-dire que la globalisation en Russie, je suis de votre propos,
12:48elle est complètement terminée aujourd'hui.
12:50On est sur un monde multipolaire avec des pôles,
12:53un pôle l'Europe qui est en train de se désagréger complètement.
12:55Il y a plus que des artefacts,
12:56parce que les Chinois veulent nous vendre des voitures, etc.
12:58Il y a toujours une idée de commerce.
13:00Le commerce n'a pas disparu, le commerce mondial.
13:02Mais la politique est celle de s'occuper des zones locales.
13:06Et s'occupant des zones locales,
13:07cherchant à gagner du territoire, gagner des parts de marché, etc.,
13:10on construit un conflit global.
13:12Donc les dépenses de l'armement,
13:14si elles semblent aujourd'hui spectaculaires,
13:16et elles le sont, parce que je le disais encore une fois,
13:18la dépense de la Chine, des USA, de la Russie et de l'Europe,
13:21ça doit dépasser le PIB de la France ou de l'Allemagne.
13:24Je crois que la seule dépense des Etats-Unis
13:25est supérieure à l'ensemble des économies mondiales.
13:28Enfin, pardon, les dépenses des différentes...
13:31C'est un peu plus de 1 000 milliards, la dépense américaine.
13:36Et ça doit être 400 ou 500 pour la Chine,
13:39un bon 300 pour la Russie, quelque chose comme ça.
13:41Et l'Europe veut peut-être arriver à 200 ou 300.
13:44Et donc la conclusion, c'est qu'on va dépenser en Europe significativement,
13:48à commencer par acheter des armes aux Américains,
13:50parce que ce qu'ils veulent, c'est la partie transactionnelle.
13:52Mais il va falloir qu'on développe notre propre infrastructure,
13:54parce que justement, on ne l'a pas.
13:56Les Etats-Unis l'ont, nous on ne l'a pas.
13:58Et encore une fois, ça pointe vers un conflit mondial.
14:01Ça ne pointe pas vers autre chose.
14:02Ça ne pointe pas vers la paix.
14:04C'est surtout cette idée de deal-maker.
14:07D'ailleurs, c'était son bouquin des années 70 à Donald Trump.
14:10On est toujours, à ma voix que chez toi, dans cet art de la négociation.
14:14Finalement, je crie très fort, je tape très fort,
14:16quitte à revenir quelques jours après.
14:17On l'a vu sur le Canada, on l'a vu sur le Mexique,
14:19en arrière et dire finalement, j'ai ce que je veux.
14:22Finalement, on continue.
14:24Oui, c'est une stratégie qui est bien rodée désormais.
14:26Donc, maintenir une pression constante, finalement,
14:29en disant, je vais un peu, quand on regarde juste les breaking news,
14:33il y en a à peu près toutes les heures.
14:34Toutes les heures, il y a une déclaration plus ou moins anxiogène
14:37qui va dans un sens et l'heure d'après, dans l'autre sens.
14:40Donc, en fait, cette espèce d'inondation de l'environnement,
14:43des affaires économiques, financiers, par justement toutes ces déclarations
14:47a pour seul but de maintenir une pression constante,
14:50finalement, sur les partenaires commerciaux
14:52ou les partenaires économiques des Etats-Unis.
14:54Dans quel but ? Effectivement, conclure des deals.
14:56Donc, ça, c'est sa phrase préférée.
14:58We made a good deal.
15:00Donc, effectivement, fantastique.
15:01On a fait un bon travail sur forcer finalement tel ou tel pays
15:05à importer plus de produits.
15:06Mais là où il est vraiment très talentueux, si je puis dire,
15:08c'est qu'il ne va pas activer les mêmes leviers,
15:10finalement, sur les différentes zones.
15:12Ce n'est pas pour rien, finalement, qu'on n'est pas encore sous le joug des tarifs
15:15puisque ça n'aura acheté personne.
15:17Pour le moment, l'Europe est absolument absente.
15:19On a commencé dans la liste,
15:20il faut regarder juste les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis.
15:23C'est Canada, Chine, Mexique.
15:26D'accord, c'est les trois premiers.
15:27Ensuite, on a le Japon et l'Allemagne.
15:29Pour le moment, le Japon et l'Allemagne, rien.
15:30Donc, en fait, ce n'est pas le bon levier.
15:33Notamment concernant l'Allemagne, ce n'est pas le bon levier des tarifs.
15:35Le bon levier, c'est justement cette pression qu'il est en train d'exercer
15:40sur le front politique, sur le front de l'armement.
15:42Et là, je pense qu'effectivement, il a tout de suite un levier
15:45qu'il peut exercer sur l'économie européenne
15:47pour justement arriver à conclure un deal.
15:50Exercer le levier des tarifs, par exemple, sur les pays d'Amérique latine,
15:52ce n'est pas le bon.
15:53Donc, qu'est-ce qu'il va faire ? Immigration.
15:54Donc, on a déjà vu effectivement des attaques contre la Colombie,
15:57des attaques contre le Salvador,
15:59renvoyant effectivement certaines personnes dans des avions, etc.
16:01Donc, à chaque zone, effectivement, son moyen de pression.
16:04Et là où il est beaucoup plus là, où on a quand même une différenciation
16:07par rapport à Trump 1.0, c'est que là, il y avait une guerre bilatérale
16:13avec la Chine, avec justement uniquement la dimension tarifaire.
16:16Là, elle est non seulement multilatérale et elle est protéiforme
16:19puisqu'il va utiliser différents leviers de moyens de pression.
16:22Et c'est là où, justement, ça devient très anxiogène
16:24puisque finalement, on ne sait pas par quel bout il va attaquer.
16:27Alors, il peut prendre des tarifs là aussi contre l'Allemagne.
16:30Il se plaint toujours que les voitures allemandes sont taxées à hauteur de 2,5
16:34et que l'Europe taxe à hauteur de 10% finalement les exportations de voitures américaines.
16:38Ça va venir, ça c'est sûr.
16:39Mais on voit bien que là, cette fois-ci, la stratégie est beaucoup plus complexe,
16:42beaucoup plus, entre guillemets, réfléchie.
16:44Et le but est très simple, maintenir une pression constante pour dire
16:48de toutes les façons, vous allez devoir effectivement conclure avec nous
16:50que vous le vouliez ou non.
16:51– La pression constante, Geoffroy Lenner, c'est vrai qu'on…
16:54voilà, du bluff, des deals, en pagaille.
16:58On a l'impression que c'est vrai qu'on compte dans le bureau ovale,
17:00effectivement, le nombre de deals, ce qui est fait, ce qui n'est pas fait.
17:03– Oui, c'est exactement ça.
17:04C'est vrai que, ça a été très bien dit juste à présent,
17:06c'est vrai que Donald Trump veut faire des deals.
17:08On a eu récemment, c'est vrai que les droits de douane sur l'acier et l'aluminium,
17:13notamment, alors ça peut viser l'Europe, mais ça visait principalement le Canada.
17:17Donc, c'est vrai qu'il faut voir, on ne sait jamais à quoi s'attendre avec Donald Trump
17:20sur les déclarations en termes d'augmentation de tarifs douaniers.
17:23Là, aujourd'hui, peut-être que Donald Trump prend un peu de recul visé de l'Europe
17:27puisqu'il y a quand même le sujet de l'Ukraine,
17:28même si l'Europe n'est pas concernée, elle l'est quand même un petit peu indirectement, on va dire.
17:32Donc, là, aujourd'hui, Donald Trump se concentre sur les discussions avec l'Ukraine.
17:37On parlait du Japon, vous parliez du Japon tout à l'heure,
17:40il y a quand même eu des rencontres avec le Premier ministre japonais.
17:45Le Japon est un des partenaires privilégiés des États-Unis dans beaucoup de domaines,
17:50notamment dans tout ce qui est technologie.
17:51Et on voit que, clairement, il n'y a pas d'intérêt pour les Américains à détériorer cette relation
17:58puisqu'on a déjà beaucoup d'entreprises japonaises qui produisent aux États-Unis
18:02ou même qui s'engagent déjà à produire davantage aux États-Unis.
18:05– Vous avez raison, on a l'impression qu'il y a des chouchous effectivement qui vont être épargnés.
18:08– Et il y a des partenariats qui marchent bien,
18:10donc il est en train de remettre un petit peu aussi,
18:12on va dire de clarifier un peu les positions de chacun.
18:16Maintenant, on sent qu'il joue très personnel de toute façon
18:19pour l'intérêt des Américains.
18:20– Justement, il est en train de jouer aussi peut-être sur les droits de l'homme,
18:23en tout cas il a averti, sur 17 000 produits dans 186 pays,
18:28voilà les conditions d'importation vont être vues.
18:30Alors, il n'avait pas 10,5 produits mais il a brandi un tableau,
18:33c'est assez marrant parce qu'à l'heure de l'intelligence artificielle,
18:35c'était assez archaïque, c'était une espèce de… même pas de PowerPoint.
18:38Voilà, mais vous avez raison, alors il a montré par exemple le Japon,
18:41les pommes, 17% s'imposent au Japon, mais 0% aux États-Unis.
18:45La Chine, les automobiles, c'est 15% d'imposition
18:48versus 2,5% pour les États-Unis.
18:50Puis il y avait d'autres choses, les produits agricoles par exemple,
18:5139% en Inde, 5% aux États-Unis et voilà, des tarifs donc non réciproques.
18:56On termine, tiens, on en parlait avec les véhicules électriques,
18:59l'Union Européenne taxe à 10%, la Chine 15%, le Mexique 22%,
19:03l'Inde était à 104% sur les véhicules électriques américains,
19:08on pense évidemment à Tesla et Modi a dit attendez,
19:10on va faire quelque chose bien évidemment, bonne intelligence.
19:14C'est intéressant parce que, encore une fois,
19:15je trouve qu'avec Donald Trump, c'est un peu l'économie,
19:20pas pour les nuls, mais c'est blanc, c'est noir,
19:23c'est très simple à comprendre.
19:24Voilà, vous nous taxez, on va vous taxer et on s'aperçoit en creux
19:28quand même que c'est vrai que les États-Unis non plus,
19:30dans ce monde multipolaire, n'étaient pas encore protectionnistes.
19:33Ils étaient parmi, quand même,
19:35eux, ils n'avaient pas forcément de tarifs très élevés justement.
19:40Si on compare à l'Europe, on a un financement du système social
19:46qui tient beaucoup sur la TVA et donc globalement en Europe,
19:50on donne l'impression de vouloir taxer.
19:52Mais en même temps, on a des règles de concurrence
19:54qui sont beaucoup plus ouvertes que ce qu'on trouve aux États-Unis.
19:56Donc, c'est un sujet complexe de savoir si les États-Unis
19:59sont plus ouverts qu'eux.
20:00La lecture de Trump, celle-là, oui, c'est de dire
20:02quand je regarde les chiffres, c'est ça.
20:04Mais la réalité de toutes les activités différentes,
20:06industrielles et commerciales, va montrer que c'est beaucoup
20:09plus nuancé que ça.
20:10Mais là, justement, sur ce chiffre, 17 000 produits,
20:13alors évidemment, ça va faire tourner les moulinettes.
20:16Mais on se dit, outre le choc d'inflation,
20:18ça pourrait créer, etc.
20:20Ça paraît très compliqué ou encore une fois,
20:22c'est un effet d'annonce pour que tout le monde joue le jeu
20:25et qu'on dise finalement, avant la politique du gros bâton,
20:27qu'on dit OK, on va faire un peu plus de commerce avec vous.
20:29C'est ce qu'a dit Narendra Modi.
20:31Il a dit, nous, l'objectif, c'est 500 milliards d'ici 2030.
20:34Pour rééquilibrer, voilà, votre objectif,
20:36c'est rééquilibre la balance des paiements.
20:38On va faire comme ça.
20:39Oui, les Etats-Unis, le côté deal, justement,
20:43on l'a bien évoqué, c'est ce qu'ils cherchent à faire.
20:45C'est la matérialisation concrète pour que c'est effectivement
20:48très simple à comprendre.
20:49Comme ça, les Américains peuvent aussi,
20:50quand ils l'entendent, comprendre deux, trois trucs
20:52de ce qu'il est en train de faire.
20:53Mais quand, de l'autre côté, ils démontent une partie
20:55du gouvernement, des agences fédérales aux Etats-Unis,
20:58c'est pour réadresser ce boulot à des entreprises privées.
21:01Donc, on est toujours au niveau des lobbys des entrepreneurs
21:05qui sont derrière Trump.
21:07Donc, tout ça, c'est juste une transformation.
21:08Il n'y a pas de rupture.
21:10Ce n'est pas pour déglinguer ce fameux état profond.
21:12Et de l'autre côté, à partir du moment où il y aura des taxes
21:16qui répondront justement à sa logique de protection nationale,
21:18etc., qui raconte à ses électeurs, il va y avoir plus d'argent
21:21qui va être encore dirigé vers le militaire,
21:24tout en mettant la pression, par exemple, sur l'Europe
21:26pour acheter des produits américains.
21:27Donc, c'est une logique qui se comprend très bien.
21:30Mais je le dis encore, ce n'est pas une logique de paix,
21:33ni de paix intérieure aux Etats-Unis,
21:35ni de paix au niveau géopolitique.
21:38Voilà, ce que dessine Trump, son administration,
21:41avec l'appui d'autres autocraties,
21:43enfin, pas d'autres, avec l'appui d'autocraties,
21:46pas d'autres autocraties, avec l'appui d'autocraties,
21:48c'est quelque chose qui est extrêmement dangereux.
21:50Et pour l'inflation.
21:52Moi, l'inflation suit un cycle bien connu.
21:56Enfin, je ne développe pas ce point-là.
21:57On a eu un premier pic d'inflation, là, avec ECOVID
22:00et le problème de l'énergie.
22:02Normalement, les pics d'inflation se présentent historiquement
22:05par deux séparés de 5 à 7 ans.
22:07Ça, c'est la reproduction de 250 ans d'observation des prix.
22:10Ce qu'on ne sait pas, c'est qu'est-ce qui nous permet
22:12d'aller du premier au second pic.
22:14Ben voilà, là, c'est déjà écrit.
22:15C'est-à-dire que ce qu'est en train d'organiser Trump,
22:18c'est la construction, aux USA, d'une inflation
22:20qui va rester prédiante et qui va encore monter.
22:23On ajoute n'importe quel problème géopolitique à ça
22:25et l'inflation repart à 5, 10, 15 %.
22:28C'est à peu près la trajectoire qui est prise
22:30pour les 3, 4 ans qui viennent.
22:32D'accord. C'est un petit peu anxiogène, effectivement.
22:35Après, chez toi, l'Europe dans le viseur de Donald Trump,
22:39c'est clair ou pas encore ?
22:41Comme je le disais, effectivement, pas encore
22:43puisqu'on va d'abord forcer les Européens à acheter des armes,
22:46à augmenter leur budget militaire.
22:48Et il y a un autre sujet aussi qui n'a pas été évoqué,
22:50qui est en toile de fond de celui-ci.
22:53C'est bien sûr, j'allais dire NATO, mais c'est...
22:56Comment on appelle ça déjà en français ?
22:57L'OTAN.
22:57L'OTAN, pardon, excusez-moi.
22:58Je vous excuse de parler plus couramment anglais.
23:01Je sais que les conférences, normalement, sont en anglais.
23:02C'est inattextuible.
23:04Et donc l'OTAN, finalement, qui est là encore quelque chose...
23:08Trump a brandi à plusieurs reprises la menace de cesser,
23:12en tout cas de quitter progressivement l'OTAN
23:15et les financements qui vont avec.
23:17Ça veut dire là encore plus de dépenses pour l'Europe à gérer.
23:22Donc finalement, il y a d'autres sujets avant d'attaquer la question tarifaire
23:28qui vont occuper les Européens et les Américains.
23:31Après sur la question tarifaire, il y a quand même un point
23:32qu'il faut rappeler et un peu théorie économique,
23:34parfois là-dedans, ça ne fait pas non plus de mal.
23:36Mettre des tarifs ne résout absolument pas un déficit commercial.
23:39Premièrement, ça, ça a été démontré partout, dans tous les papiers,
23:42ce que vous pouvez prendre de n'importe quelle littérature.
23:43Et vous prenez juste même les faits empiriques.
23:45Ce qui s'est passé avec la Chine, il a mis des tarifs
23:47qui sont passés de 3% à 20%, d'accord, entre 2018 et 2020.
23:51Est-ce que le déficit commercial vis-à-vis des États-Unis a été réduit ?
23:54Non, il a augmenté.
23:55Donc en fait, ce n'est pas comme ça qu'on fait.
23:56Ce n'est pas la bonne méthode.
23:57Sauf que celle-ci, comme vous le disiez, très justement,
24:00Trump a une approche binaire, 0-1, très facile.
24:03Donc on factorise les choses, on les réduit à 2-3 facteurs,
24:05on fait comme ça, on fait comme ça et on n'en parle plus.
24:07C'est très simple à comprendre.
24:08Sauf que concrètement, ça ne marche pas.
24:10Il y a plein de manières effectivement de mettre des barrières à l'entrée.
24:13Mettez des barrières non tarifaires, ça existe, il y en a partout en Europe,
24:15on est spécialiste d'ailleurs de ce genre de choses.
24:17On a les barrières tarifaires et réglementaires, surtout en Europe.
24:19Oui, et donc ce qu'on appelle non tarifaires effectivement,
24:21donc une barrière sanitaire, une barrière environnementale,
24:24tout ça, il y a plein de façons de faire
24:25et Trump ignore complètement ce genre de choses
24:28de manière un peu volontaire pour ne pas complexifier le débat.
24:30Et donc au fond, on va s'apercevoir,
24:33et c'est là que je diverge un tout petit peu avec vous, sur l'inflation.
24:35L'inflation, 17 000 produits, en fait en réalité,
24:38les produits ne vont pas exploser, les prix ne vont pas passer du simple au double.
24:42Donc en fait, l'impact macro finalement sur l'inflation
24:45va être à mon sens un peu réduit.
24:46On a une tendance à acheter cette thématique de l'inflation liée aux tarifs.
24:50On regarde ce qu'il s'est passé encore une fois empiriquement
24:51avec la première guerre commerciale,
24:53il ne s'est rigoureusement rien passé sur l'inflation.
24:55Et même les prix importés ont baissé durant la même période.
24:57Donc ça veut dire qu'il y a plusieurs paramètres.
24:59Là encore, quand on raisonne en équipe générale,
25:00il y a le taux de change qui peut jouer, il y a l'état de la macro.
25:03Personne n'envisage une croissance stellaire,
25:05encore une fois aux États-Unis, pour une autre raison,
25:08c'est la politique migratoire.
25:09La croissance des États-Unis s'est faite sur une politique migratoire
25:11extrêmement puissante durant le gouvernement Biden.
25:14Et là, il n'y en aura plus.
25:15Donc là, il veut tout bloquer.
25:16Vous ne pouvez pas produire.
25:17En fait, il y a un problème, c'est que vous ne pouvez pas produire
25:19si vous n'avez pas de main d'oeuvre.
25:20C'est aussi simple que ça.
25:21Donc c'est ce qu'il est en train de faire.
25:22C'est pour ça que je nuancerais un peu l'effet, finalement, inflationniste.
25:25Ça arrivera, effectivement.
25:26On est dans un cycle de retour de l'inflation structurelle.
25:29Mais effectivement, cette question tarifaire
25:31va, encore une fois, nous occuper en Europe.
25:33OK. On a également la taxe sur les services numériques,
25:36en tout cas qui est dans le viseur, la fameuse taxe GAFA,
25:39qui n'est pas si anonyme.
25:40Elle a été adoptée en France en 2019.
25:42Elle rapportait à l'époque 280 millions d'euros.
25:44En gros, on taxe les GAFA qui font d'énormes profits en France.
25:49Elle est passée à 756 millions en 2024
25:52et elle serait à près de 800 millions en 2025.
25:55Là aussi, Trump nous dit que ce n'est pas juste.
25:57En plus, on les a taxés, ces pauvres GAFA.
26:01Je trouve qu'il passe un peu sous science le fait qu'il y a quelques années,
26:03on a taxé largement les banques françaises pour des choses.
26:06Geoffroy Lanoir, un petit commentaire là-dessus.
26:08C'est de l'anecdote ou là aussi c'est le bras de fer qui continue ?
26:11Oui, je n'ai pas trop d'éléments là-dessus.
26:13Aura-t-on des représailles sur le Roquefort et sur le champagne par exemple ?
26:16Oui, sur toutes les boissons alcoolisées françaises.
26:19Non, mais c'est vrai que je pense que c'est encore une façon de montrer
26:21qu'il faut faire des deals, que ce soit sur n'importe quel secteur.
26:24Alors ce qui est intéressant, c'est comme ça vient d'être dit,
26:26c'est qu'il faut faire du ciblage en fait.
26:28Il faut vraiment voir où taxer.
26:30Et après non, sur les GAFA,
26:32alors c'est sûr que c'est des taxes qui sont forcément plus conséquentes
26:35parce que c'est des grosses sociétés
26:36et forcément, dès qu'on parle de rajouter des taxes de 20% ou de 20,5%,
26:40ça fait des chiffres assez colossaux.
26:42Non, mais après, sur cet exemple-là en particulier,
26:45ce ne sont pas forcément des choses qu'on a regardées très précisément
26:49et qui pourront avoir bien évidemment des conséquences sur le secteur dans son ensemble.
26:53Mais aujourd'hui, quand on regarde le secteur de la technologie,
26:56c'est un secteur qui se porte plutôt bien,
26:58mais on voit des décalages un peu selon les différentes,
27:03les fameuses Magnificent Seven, les sept Magnifiques Américaines,
27:06on voit qu'elles ne réagissent pas forcément de la même façon
27:09depuis l'élection de Donald Trump,
27:10mais que ça reste un secteur porté énormément par l'administration Donald Trump,
27:17par Elon Musk, tout ce qui représente le fait justement de porter certains secteurs,
27:22de porter le secteur de l'aérospatial notamment, de la défense,
27:27mais aussi de l'automobile électrique,
27:29donc tout ce secteur-là est porté par l'administration Trump
27:32et c'est quelque chose qui se poursuit encore.
27:34C'est vrai que vous avez raison, on a une administration pro-tech,
27:37on l'a vu avec Stargate par exemple, pro-défense,
27:41et qui quand même active les leviers qui sont déjà en place.
27:46Si on se souvient bien, c'est vrai, même avant l'investiture de Donald Trump,
27:49on avait une Europe dans le trou, ça je parle boursièrement,
27:52et voilà, il fallait vraiment jeter tout ce qu'on avait d'Europe par-dessus bord,
27:56il fallait avoir deux États-Unis,
27:58il y a eu des flux assez conséquents jusqu'à la fin de l'année,
28:01on a l'impression que ça s'est inversé depuis janvier.
28:04Comment vous avez regardé ça chez OffiAM,
28:07comment en termes, là on passe sur notre partie allocation d'actifs,
28:10comment on regarde ça ?
28:11D'un point de vue marché, c'est vrai que le rallye sur l'Europe nous a un petit peu surpris,
28:16c'est clair qu'on avait plutôt une tendance assez forte
28:20sur le marché américain depuis plusieurs mois,
28:21et puis justement toute cette période pré-élection aux États-Unis
28:26qui a été portée par des valeurs technologiques américaines de façon assez forte,
28:32donc toute cette dynamique s'est poursuivie jusqu'à la fin de l'année,
28:37et depuis le début de l'année, donc on le voit, c'est l'Eurostock,
28:40c'est les marchés européens, le CAC aussi, qui performent très bien,
28:42je crois qu'on est à peu près à 12% depuis le début de l'année,
28:45alors que les marchés américains continuent leur progression,
28:48mais de façon assez moins importante,
28:50on est autour de 4-5% depuis le début de l'année sur le S&P 500,
28:54nous ce qu'on voit là-dedans,
28:55c'est que le marché a commencé à anticiper tout ce qu'on vient de se raconter ici,
29:01un « deal », si on veut appeler ça un « deal » sur l'Ukraine,
29:06le fait qu'il y ait quelque chose qui se mette en place
29:08pour arriver sur un nouvel état de paix, en tout cas sur cette zone,
29:14grâce à des effets d'annonce de Donald Trump,
29:18ça c'est le premier point, donc sans doute un petit peu d'optimisme sur ce front-là,
29:24le deuxième, on le voit aussi en Allemagne,
29:28avec des élections qui auront lieu dès ce week-end,
29:31et peut-être l'espoir d'une coalition qui pourra avancer en termes de politique budgétaire,
29:37revenir sur la fameuse règle d'or,
29:38donc ça reste bien évidemment à prendre avec des pincettes,
29:41quand on voit la montée de l'AFD qui est assez forte depuis quelques semaines,
29:45mais on devrait atterrir sur une coalition qui, a priori,
29:49serait un peu plus « market-friendly » comme on dit,
29:53d'un point de vue...
29:54– Qui va déguer les cordons de la Bourse et peut-être aider un peu là.
29:57– Voilà, si on regarde la performance du DAX,
29:59ça a été tiré en grande partie par rapport à ça,
30:02on a une valeur comme SAP qui tire assez fortement aussi le DAX, l'indice allemand,
30:08et puis des marchés chinois qui tirent aussi,
30:10qui se sont bien repris depuis plusieurs mois,
30:13mais on voit que le marché européen profite un petit peu de cette dynamique
30:17depuis le début de l'année et dépasse les performances du marché américain.
30:22Maintenant, si on prend un tout petit peu de recul par rapport à l'année dernière,
30:25on voit ce qu'a pesé sur le marché européen, c'est surtout les valeurs françaises,
30:29le CAC 40, notamment les élections européennes, la dissolution en France,
30:33et un mois de juin qui a été assez catastrophique,
30:36mais que dans l'ensemble, l'Europe a sous-performé les États-Unis
30:41de façon assez spécifique sur quelques éléments,
30:45notamment si on reprend ce qui s'est passé sur la France.
30:48– Donc on a ce rattrapage qu'il y a encore, on a même parlé,
30:50une remontada européenne, Julien Nebenzade, pour vous,
30:53est-ce que cette remontada est justifiée ?
30:55C'est un simple rattrapage ou vraiment on a des moteurs puissants
30:58qui se mettent en action, pour qu'ils regardent notamment l'aspect technique ?
31:03– Je lui réponds bien volontiers, mais je voudrais juste dire,
31:05juste avant, un point sur la taxe et les GAFAM.
31:09– Oui, ça vous inquiète la taxe et les GAFAM ?
31:12– Non, c'est juste pour dire, ça participe des mêmes choses
31:15que je décrivais tout à l'heure, il y a une hégémonie culturelle
31:18et technologique des États-Unis qu'ils veulent impérativement conserver,
31:22Google s'est créée il y a 20 ans, c'est une des plus grandes entreprises du monde
31:26et elle a bénéficié du soutien du gouvernement américain
31:29de manière permanente et inconditionnelle.
31:33Et là, quand on a vu que des petits artisans chinois
31:35arrivaient à faire un chat GPT qui coûte moins cher
31:38et que des petits Français derrière disent
31:39« mais nous on va faire la même chose en mieux », etc.
31:42Franchement, c'est un séisme, je pense que c'est un séisme,
31:44parce qu'il ne faut pas oublier que pour développer Google,
31:46il fallait des gens, là, tout ce qui va être développé,
31:48c'est l'intelligence artificielle qui code.
31:51Donc, ça veut dire que là où il fallait 20 ans pour faire quelque chose,
31:54quoi que ce soit, n'importe quel concept,
31:56là, il va en falloir deux ou trois.
31:58Donc, protéger les GAFAM dès à présent est absolument indispensable.
32:06Ça participe du même conflit d'hégémonie.
32:09Voilà, je voulais juste dire que ça va ensemble, ça ne se détache pas.
32:12Pour ce qui est de la surperformance de l'Europe,
32:15la remontée des actions européennes, en trois points très vite faits.
32:18Le premier, il y a eu quand même une bulle à l'intérieur du marché américain l'an dernier,
32:22à mon avis, sur l'intelligence artificielle.
32:24Je ne dis pas que ça existe, bien au contraire.
32:26Mais qui n'est pas purgée, parce qu'on n'a pas fait de correction flagrante,
32:29à part ce fameux jour de diptyque.
32:31Une bulle qui aboutit au fait qu'elle ne caracole plus à toute allure
32:34et que du coup, d'autres font mieux, premier point.
32:36Deuxième point, évidemment, il n'y aura pas de paix, à mon avis, du tout,
32:40à l'est de l'Europe, mais le projet que les choses se tassent,
32:44qu'on reconstruise une partie de l'Ukraine,
32:45qu'il y ait du BTP, du ceci, du gaz moins cher, du cela, etc.
32:49C'est forcément des choses qui permettent de remonter un petit peu
32:51la valeur des actions européennes.
32:53C'est mécanique, c'est automatique.
32:54Ce n'est pas la paix.
32:55C'est juste que c'est autre chose que de s'envoyer des obus.
32:59C'est autre chose que des obus.
33:01Donc, c'est des choses qui vont construire un peu de profit ici ou là.
33:03Et le troisième point que je n'écarte pas, qui peut surprendre,
33:07c'est que quand tout a monté pendant tout un cycle économique,
33:11et je pense qu'on est au sommet d'un cycle économique,
33:14et si, ça dépend de ce dont on parle, mais mettons au moins un cycle court,
33:17quand tout a monté, ce qui en général monte à la fin,
33:20c'est ce qui n'a jamais pu monter avant,
33:22pour des tas de raisons qui étaient tout à fait justifiées,
33:24mais on ne sait plus trop quoi acheter.
33:26Donc quoi ?
33:27Quand on voit les vies qui apprentraient ?
33:29Et donc, les actions européennes se mettent tout d'un coup à performer.
33:32C'est-à-dire que je veux bien qu'on imagine que ce soit une perspective
33:37de moyen long terme qui vienne de commencer.
33:39C'est une logique de flux ?
33:40Pour moi, je n'y crois pas.
33:41Je pense que c'est symptomatique d'un marché qui forme son sommet.
33:45Ça ne veut pas dire que les sommets sont faibles, je précise bien.
33:49Mais voilà, je n'exclue pas ce troisième point comme étant même un argument.
33:51Non, je vois ma bruche étoile qui hausse les sourcils, vous êtes dubitatif.
33:55Non, c'est pas ça, il y a quand même deux autres facteurs fondamentaux
33:59qu'on a tendance à oublier, mais qui sont derrière aussi
34:01cette remontée des marchés européens.
34:03Premièrement, c'est juste la croissance des bénéfices des entreprises.
34:06C'est-à-dire qu'en gros, l'an dernier, elle a été négative en Europe,
34:08il ne faut pas l'oublier, et cette année, elle est positive.
34:11Elle est attendue, en tout cas, pour être positive.
34:12Malgré une croissance pas délirante non plus.
34:15Oui, mais une croissance dont le momentum est positif.
34:16Encore une fois, je rappelle que quand on passe même d'une croissance
34:19qui est, on va dire, à taune, 0,7, 0,8, à 1 %, le momentum, il est positif.
34:24Le momentum attendu pour les États-Unis, c'est négatif.
34:26Donc, en gros, la croissance des earnings, des bénéfices,
34:28elle va être, certes, en augmentation,
34:32mais l'augmentation, quand vous la comparez à celle de l'Europe,
34:34c'est deux fois moins.
34:35Donc, globalement, le marché ne s'y trompe pas.
34:37C'est-à-dire qu'en gros, le processus de rattrapage,
34:40il y a du rattrapage, on l'a déjà vu,
34:41le dernier trimestre 2022, ça s'est déjà produit.
34:43Les performances des marchés élections européennes
34:45dépassaient celles des États-Unis.
34:46Pourquoi ? Parce qu'on avait ce vénément de rattrapage.
34:48Maintenant, il y a un autre facteur quand même un peu plus structurant
34:50qui est quand même la Banque centrale européenne.
34:52C'est-à-dire qu'en gros, on a des conditions monétaires
34:53qui sont trop restrictives en Europe.
34:552,75, effectivement, c'est un niveau de taux d'intérêt
34:57qui démolit l'industrie allemande et l'économie allemande
35:00puisque c'est un secteur, en tout cas une économie
35:02qui est intensif en capital.
35:04Donc, vous allez avoir effectivement le marché
35:06qui anticipe justement cette décompression
35:08finalement des conditions monétaires
35:09et ça va ajouter là aussi
35:11une espèce de respiration au marché action.
35:13Donc, on a aujourd'hui finalement un momentum de croissance
35:16qui est en train de se reprendre légèrement
35:18et la Chine qui contribue moins négativement
35:21finalement à la demande externe adressée à l'Allemagne.
35:24Donc, finalement, on a quand même pas mal de facteurs
35:26qui militent pour justement une poursuite
35:29de la croissance des indices actions européennes
35:32et pourquoi pas dépasser les niveaux qu'on avait déjà observés.
35:35Je rajouterais deux petits éléments
35:36parce que je le prends tout à fait dans le même sens.
35:38On a une saison des résultats qui est en cours.
35:40On a à peu près 30% des entreprises
35:42qui ont publié en Europe
35:43et on sent que pour l'instant, les résultats sont plutôt bons.
35:45On dépasse un petit peu les attentes
35:48que ce soit sur les chiffres d'affaires
35:49ou sur les prévisions, sur les guidance.
35:52Donc, ça, c'est plutôt positif.
35:54Et si on regarde vraiment au niveau de la valorisation,
35:58on peut pas dire que les marchés européens
36:00soient particulièrement chers.
36:01Je pense qu'on doit être à peu près à 14 fois les...
36:04En termes de PE, on va dire à 12 mois,
36:07on doit être à peu près à 14 fois.
36:08Aux États-Unis, on est à 22 fois à peu près, 23.
36:11Donc, voilà.
36:12C'est sûr que l'Europe paraît un peu moins chère aussi
36:14que les États-Unis en relatif.
36:15C'est même les seuls en Europe par rapport aux États-Unis.
36:17Oui, mais c'est encore moins cher.
36:18Il y a encore un mois, on a commencé l'année...
36:22Oui, mais...
36:22Encore à ce moment, au plus bas.
36:23Non, je me pose la question
36:24et je pense qu'il nous reste quelques minutes
36:25et je voudrais avoir vos vues, messieurs, là-dessus.
36:27Pour quelqu'un qui est investi sur les marchés,
36:30qui a souffert quand même toute l'année 2024
36:32à son portefeuille un petit peu traumatisé,
36:34sauf évidemment s'il avait une poche américaine,
36:36qui a plutôt bien marché,
36:38sur l'Europe, c'est en train de remonter.
36:40Jusqu'où ?
36:40Et est-ce qu'on est en train de se dire
36:43qu'on est au sommet parce que finalement,
36:45toutes les bonnes nouvelles,
36:46on a eu cette espèce de réalignement des planètes
36:48ou est-ce qu'on peut encore investir sur l'Europe ?
36:51Quelle est finalement votre stratégie,
36:53votre allocation d'actifs,
36:54là, alors qu'on est déjà en février 2025 ?
36:58Jean-François Le Noir.
36:59Alors, pour faire simple,
37:00je vais vous dire qu'on a été long action américaine
37:02depuis plusieurs mois maintenant,
37:04un petit peu avant les élections américaines,
37:07et plutôt long aussi sur les actifs
37:09qui offrent du portage,
37:10sur la classe d'actifs obligataires.
37:11Je ne vais pas forcément m'étendre
37:12sur la classe d'actifs obligataires ici,
37:14mais en tout cas sur les marchés actions.
37:15Ce qu'on peut dire à date,
37:16c'est que le marché américain continue sa progression,
37:19certes moins rapidement que l'Europe,
37:21mais on a toujours cette progression qui est là.
37:23On pense que tout ce qu'est en train de mettre en place
37:25Donald Trump, c'est plutôt favorable
37:27pour les marchés actions américains en particulier.
37:30Donc, même si c'est cher, on continue à être rassuré.
37:31Même si c'est cher,
37:32il y a toujours cette dynamique sur l'intelligence artificielle.
37:34On n'en a pas beaucoup parlé,
37:35mais on en parle tellement dans tous les médias
37:38que c'est comme une dynamique de fond.
37:41Et puis, si on voit les résultats des sociétés,
37:43on a vu une société comme Nvidia
37:44qui se reprend encore également,
37:45qui reprend en bourse depuis quelques semaines.
37:49On a toujours cette dynamique qui est forte.
37:50Alors maintenant, en Europe,
37:52c'est vrai que là, on commence à être peut-être sur un tournant.
37:55Les élections en Allemagne qui vont être assez importantes,
37:57quel que soit ce qu'on peut penser en termes de résultats,
38:00ça peut être aussi un marqueur, un point d'étape aussi,
38:03un catalyseur de perception pour les investisseurs,
38:06notamment les investisseurs étrangers, internationaux.
38:09Il faut voir qu'aujourd'hui, les investisseurs étaient plutôt short,
38:13on va dire, étaient plutôt sous-pondérés sur les actions européennes.
38:17Donc, peut-être que s'il y a une nouvelle un petit peu favorable,
38:20il faudra réduire ces positions short sur les marchés européennes
38:23et peut-être entraîner les marchés européens,
38:25et notamment le DAX en tête,
38:27même si le DAX a déjà fait un beau parcours,
38:28donc il y a peut-être encore un peu de potentiel,
38:30mais c'est vrai que ce résultat sera intéressant.
38:33D'accord, donc l'Allemagne à très court terme à surveiller et ça pourrait être...
38:35L'Allemagne à surveiller et donc aussi, peut-être aussi à avoir en tête,
38:40peut-être à un moment, il faudra se repositionner plus clairement
38:43en faveur de certaines valeurs européennes
38:45par rapport à certaines valeurs américaines
38:46au cours de l'année de façon tactique.
38:47Oui, c'est vrai qu'il y a toujours une décote.
38:49Julien, sur cette stratégie, qu'est-ce qu'on fait là
38:53pour ceux qui nous regardent, qui se demandent,
38:54qui voient leur portefeuille ?
38:55Là, on n'est pas mal content, quand il y a 12% sur le CAQ, on signe.
38:58Oui, moi, pour rentrer dans...
39:03L'idée pour moi n'est pas d'avoir toujours le même niveau de risque
39:06dans une allocation, de changer.
39:08Donc si je peux être à 100 pour aller à 100 en termes de riche,
39:11je vais parler des actions, pour être à 100,
39:14il faut que j'ai la conjonction d'un creux de cycle économique
39:16dans l'analyse des cycles
39:17et d'un sentiment aussi pessimiste que possible,
39:19parce que c'est là que ma probabilité de perdre est la plus basse.
39:22Donc ça, c'est la période, on va dire, 2ème semestre 2022.
39:28Et ensuite, quand j'arrive à percevoir ce type de moment,
39:32j'ai la stratégie d'Ulysse pour traverser,
39:34c'est-à-dire je me bande les yeux pour ne surtout pas entendre
39:36les sirènes du CPC.
39:38Matachoma, et tant pis si ça plonge ou si tout le monde médite.
39:41Parce qu'en fait, la route, elle est pavée de signaux négatifs.
39:45Et je le sais, j'en suis moi-même, je dois,
39:48non pas boucher mes oreilles, c'est une image,
39:50mais je dois être extrêmement attentif à mesurer
39:52toutes les raisons pour lesquelles ça ne doit pas monter.
39:54Parce que ça monte sur un mur de lamentation, comme on dit.
39:56Wall of worries.
39:58Et le scepticisme, il n'a pas arrêté d'être là.
40:00Ça fait juste quelques mois, quelques mois, je dis bien,
40:03que maintenant, l'ambiance est optimiste et il y a de la visibilité.
40:07Donc mon sang, qui est devenu 90 l'an dernier,
40:10va devenir 50 cette année.
40:11Il y a juste que je ne sais pas quand.
40:13Je n'ai aucune idée de la valeur des marchés.
40:15On dit souvent les marchés aussi naissent dans le pessimisme
40:17et meurent dans l'euphorie.
40:18Et j'ai l'impression qu'on est passé, mais en quoi, en quelques semaines,
40:22Il y a quatre termes.
40:23Pessimisme, scepticisme, optimisme et,
40:27c'est mal documenté, l'euphorie en termes de comportement.
40:30L'euphorie n'est pas facile à percevoir,
40:33alors que les trois autres sont faciles à percevoir.
40:35Est-ce que nous sommes dans une forme d'euphorie ?
40:37Je pense que c'est possible, mais franchement,
40:39je n'ai pas assez d'éléments pour pouvoir l'affirmer.
40:42En revanche, que nous soyons dans l'optimisme,
40:44à tendance euphorique, oui.
40:46Donc je vous dis, je pense qu'il faut réduire la voilure
40:49très significativement cette année.
40:51Je ne sais pas si c'est aujourd'hui ou si c'est en juin.
40:54Je ne sais pas si c'est avec un cac à 8000 points
40:56ou un cac à 9000 points, je ne sais pas ça.
40:59Parce que je n'ai pas d'idée sur la valeur.
41:01Les actions peuvent être sous-valorisées très longtemps
41:03et peuvent tout d'un coup devenir presque survalorisées.
41:05C'est une question normative, ça.
41:07Moi, ce qui m'importe, c'est vraiment le comportement.
41:09Il y a une question de flux aussi.
41:10On sait qu'il y a beaucoup d'épargnes en ce moment
41:12pour tout un tas de raisons.
41:13Il faut que ça... Alors, ça fait le bonheur de...
41:14Voilà, des gens rentrent sur le plateau, on voit les encours.
41:17Non, c'est vrai que c'est assez considérable ce qui arrive.
41:20Il y a une autre question, on n'aura pas le temps d'en parler,
41:21mais c'est vrai que c'est la gestion passive aussi
41:22qui en bénéficie énormément en ce moment.
41:25Benoît Brucheton, on termine avec vous.
41:26Du coup, sur cette stratégie ou cette allocation qu'on choisit
41:29dans ce moment, allez, peut-être pas d'euphorie,
41:32mais d'optimisme en tout cas.
41:34En cœur de portefeuille, bien sûr, les États-Unis,
41:36pour une raison très simple, ça a été évoqué, visibilité.
41:38Donc, en gros, sur du moyen long terme,
41:41l'économie qui délivre, c'est l'économie américaine
41:43et les marchés aiment la visibilité.
41:44Donc, on va faire simple.
41:46Et puis, tactiquement, évidemment, Europe.
41:48Puisque globalement, alors, le mur d'alimentation,
41:51effectivement, qui était, on va dire, chargé l'an dernier,
41:54est en train de se dissiper.
41:56Donc, tous les facteurs négatifs sont en train de se dissiper
41:59peu à peu et on retrouve, effectivement, une Europe.
42:01Et il y a une condition, par ailleurs, sine qua non,
42:03qui est, à mon sens, importante, c'est que si on parvient,
42:06et ça a été dit, l'Europe sait se construire, notamment,
42:09enfin, sait sortir du bois, entre guillemets,
42:11lorsqu'elle est dos au mur, si on arrive à construire
42:14quelque chose, des réponses fortes,
42:15à la fois aux problématiques sécuritaires,
42:17tarifaires, économiques et même aux enjeux, finalement,
42:19ça a été répété en long, en large et en travers
42:21par les rapports Draghi et autres commissions européennes,
42:24à tous les enjeux de dépense pour faire face, finalement,
42:26aux enjeux climatiques, aux enjeux digitaux, etc.
42:28Là, on pourra se dire, effectivement,
42:29l'Europe sait défendre ses intérêts.
42:31Et c'est ça, en fait, qui manque aujourd'hui à l'Europe.
42:33C'est une espèce de colonne vertébrale stratégique
42:35qui consiste à dire, OK, le plan pour les dix prochaines années,
42:38c'est celui-là et pas autre chose, ce que font les Américains.
42:41Dernier point sur les ETF, c'est important,
42:43les gestions passives, la vérité est au milieu,
42:46ou la vérité, effectivement, est toujours ailleurs,
42:48comme dirait l'agence Kelly.
42:51Et non, en fait, le point, c'est qu'il n'y a pas de bonne solution.
42:54Faire du 100% ETF, c'est très risqué.
42:55Faire du 100% gestion active, ça peut être très risqué aussi.
42:58Quand vous embarquez, effectivement,
42:59un portefeuille 100% ETF, vous ne pouvez pas,
43:01effectivement, vous allez prendre un drawdown,
43:02c'est-à-dire, en gros, quand les marchés décident
43:04de partir à la baisse avec, par exemple,
43:06des baisses assez fortes et assez rapides de 20%,
43:08vous ne pouvez pas diversifier.
43:09Vous êtes collé à ces choses-là.
43:10Donc, en gros, avoir, finalement, un mix,
43:13finalement, entre gestion active et gestion passive
43:15qui permettent, finalement, d'avoir le meilleur des deux mondes
43:17est, à mon sens, finalement, la bonne voie privilégiée
43:20pour les investisseurs.
43:21Très bien, écoutez, effectivement,
43:22c'est une des remarques judicieuses.
43:24On m'a dit que la gestion passive allait montrer,
43:27peut-être, ses faiblesses dans les marchés baissiers.
43:28Bon, pour l'instant, tout le monde, c'est vrai que
43:30c'est plus simple, peut-être, d'être ainsi rapidement
43:32avec ses produits.
43:33On en reparlera, en tout cas, dans Smart Bourse,
43:35bien évidemment.
43:36Un grand merci à nos experts du jour,
43:37Julien Desbençaz, responsable solution épargne,
43:40Mamrouk Chetouan, responsable stratégie marché
43:42chez Natix 6IM, et Geoffroy Lhonor,
43:44co-directeur de la gestion collective
43:46chez Offi Invest AM.
43:48Dans quelques instants, on part, justement,
43:50on repart du côté des Etats-Unis.
43:52A tout de suite pour notre quart d'heure américain.
44:06Et dans Smart Bourse, tout de suite,
44:07on part du côté des Etats-Unis
44:09avec Pierre-Yves Dugas.
44:10Bonjour, bonsoir, Pierre-Yves.
44:13Bonjour.
44:14Correspondant américain, on s'intéresse
44:17à l'inflation, l'inflation qui n'est pas à terrasser,
44:20loin, sans faux, et ça commence à faire
44:22désordre du côté des Etats-Unis.
44:24Oui, la grippe aviaire a bon dos.
44:31Les deux points que j'essaie de vous transmettre
44:34aujourd'hui, c'est effectivement cette inflation
44:37américaine que l'on avait cru maîtriser,
44:41et cette désinflation sur laquelle tout le monde comptait,
44:44à commencer par la réserve fédérale mi-septembre,
44:48cette désinflation s'est interrompue,
44:50et l'inflation est peut-être en train de se réveiller.
44:52Et c'est très important parce que cela va avoir un effet
44:56sur l'humeur des Américains, on commence à le voir,
44:59et sur le travail du Congrès et sur le programme politique
45:04des MAGA derrière moi au Capitole.
45:09Vous vous souvenez que mi-septembre,
45:12lorsque la réserve fédérale a procédé à un abaissement
45:15de 50 points de base de son tout directeur,
45:18en annonçant que la désinflation était bien partie
45:21et qu'on voulait maintenant se préoccuper des risques
45:24qui représentaient la situation pour l'emploi,
45:31l'inflation au cours des 12 derniers mois était de 2,4%.
45:36Aujourd'hui, après ce très mauvais chiffre de l'indice
45:40des prix à la consommation du mois de janvier,
45:42de 0,5%, tombé la semaine dernière,
45:45l'inflation au cours des 12 derniers mois aux Etats-Unis
45:48est de 3%.
45:50Il s'est passé quelque chose de désagréable
45:53sur le front de l'inflation, alors on me dit,
45:56c'est sur vos lèvres Fabrice, attention,
45:59janvier n'est pas un mois ordinaire,
46:02c'est un mois de rattrapage pour un certain nombre de tarifs,
46:06pour un certain nombre de loyers, et c'est vrai.
46:10Pour autant, le prix des oeufs depuis un an aux Etats-Unis
46:15a bondi de 53%, moi j'aime bien les oeufs
46:20et je le sens dans la facture, et les restaurants
46:22commencent à réduire la quantité d'oeufs qu'ils utilisent
46:25dans les mets qu'ils offrent sur leur menu.
46:29Et si vous retirez les produits alimentaires
46:33et les produits de l'énergie, pour vous consacrer
46:36à ce fameux noyau dur de l'indice des prix à la consommation,
46:39on est sur un gain de 0,4% au mois de janvier,
46:42qui nous porte l'inflation au cours des 12 derniers mois
46:45à 3,3%, est-il nécessaire de le rappeler,
46:49l'objectif de moyen terme de la Fed est de 2%,
46:52on s'est éloigné de l'objectif à moyen terme de 2%,
46:55et ça pose un problème à la réserve fédérale
46:58qui visiblement va rester maintenant au mieux insensible
47:05à l'évolution du taux, car elle tient absolument
47:10à maîtriser cette inflation et ne pas commettre
47:12une nouvelle erreur historique.
47:14Et puis, il y a l'effet politique de cette affaire,
47:19car Donald Trump ne s'y est pas trompé,
47:22il faut accorder à ce curieux personnage
47:24un certain nombre de qualités, une de ses qualités premières
47:27est qu'il sent les choses, il sent l'opinion américaine
47:31et il est sans illusion sur l'importance de l'inflation
47:35comme raison fondamentale de l'effondrement de Joe Biden,
47:38puis de Kamala Harris et mauvaise humeur des Américains
47:42qui a contribué à le porter au pouvoir.
47:45Si l'inflation continue de se réveiller,
47:50de gros problèmes vont s'opposer à la politique économique
47:53de Donald Trump, parce qu'il a l'intention
47:55de relever les droits de douane, ce qui à court terme
47:57aura un effet inflationniste, parce qu'il a l'intention
48:00d'envoyer des signaux à la réserve fédérale
48:03en lui demandant de baisser les taux et qu'il ne pourra
48:04manifestement pas le faire, parce que ça n'est pas possible
48:08de baisser les taux dans une situation
48:10où l'inflation devient durable.
48:12Donc, voilà ce qui me paraît inquiétant.
48:16Cette fameuse grippe aviaire que l'on présente
48:18comme grande source de responsabilité de l'envolée
48:22des prix des oeufs a quand même conduit à la disparition
48:27de 23 millions de volailles, rien que le mois dernier,
48:30presque autant le mois précédent, et ça n'est pas fini.
48:33Oui, et on a vu effectivement ces images sur les réseaux sociaux
48:36avec des gens qui se photographient devant les boîtes d'œufs,
48:38des boîtes d'œufs à 10 dollars les 10.
48:40Et quand on sait, vous l'avez signalé effectivement,
48:42que l'inflation, c'est ce qui a fait éliminer
48:44le candidat Biden ou Kamala Harris,
48:46effectivement, Donald Trump peut s'inquiéter.
48:48Mais je pense qu'il va réagir et il va sûrement
48:51nous sortir peut-être une mesure ou un décret,
48:54un nouveau bill pour contrer cet effet.
48:57Est-ce qu'il y a déjà des rumeurs ou il prend le sujet à bras-le-corps
48:59ou pas encore ?
49:01Je crois qu'il regarde comme la Fed,
49:04et on peut faire confiance à Scott Besant,
49:06le secrétaire au Trésor, il regarde l'évolution
49:09des anticipations inflationnistes, des anticipations à un an,
49:12à trois ans et à cinq ans.
49:14Et là, c'est assez frappant de voir ce qui se produit
49:15depuis trois mois maintenant.
49:18Il n'y a plus d'amélioration de ces anticipations
49:21et elles sont presque toutes les mêmes, autour de 3% maintenant.
49:263% d'anticipation inflationniste à un an, à deux ans,
49:29à trois ans et à cinq ans, ça n'est pas une bonne chose.
49:33Ça n'est pas une bonne chose pour l'électorat américain
49:35et ça n'est pas une bonne chose pour la réserve fédérale
49:37et ça ne me dit rien qui vaille.
49:39Pierre-Yves, une dernière question justement sur la réserve fédérale,
49:42la Fed, on sait que Donald Trump a dit qu'il voulait
49:45tordre un petit peu le bras à Jerome Powell.
49:47Est-ce qu'il en a les moyens ?
49:48Est-ce que ce serait possible ?
49:51Alors là aussi, le discours a évolué.
49:55Il y a cette scène incroyable qui remonte maintenant au moins à 15 jours
49:58où l'on voit Scott Bessin qui a été un des premiers à être confirmé
50:02comme membre du cabinet du président Trump
50:04et qui est debout dans le bureau Oval.
50:06Le président Trump est à son bureau et Donald Trump dit
50:10qu'il faut que les taux d'intérêt baissent.
50:12Et là, Scott Bessin se lance dans une explication
50:15qui nuance considérablement le propos du président Trump
50:18et qui dit que ce que nous voulons faire, c'est faire baisser les taux à long terme.
50:23Alors c'est assez intelligent comme commentaire
50:25parce que c'est un moyen de contourner, pour répondre à votre question,
50:29l'impossibilité du président américain de se débarrasser de Jerome Powell.
50:35En revanche, le président Trump a l'intention,
50:39et il l'a fait il y a encore quelques jours,
50:41d'oser commenter, d'oser donner son avis sur la tendance des taux d'intérêt,
50:48chose que les présidents précédents, depuis au moins 20 ans, 30 ans, ne font plus.
50:52Scott Bessin, en tout cas, a déjeuné il y a quelques jours avec Jerome Powell.
50:56Les deux hommes ne se connaissaient pas.
50:59Ils ont fait connaissance et ils ont l'intention de se parler régulièrement.
51:03Mais l'objectif officiel du Trésor américain est de faire baisser les taux à long terme.
51:09Good luck.
51:11On regarde également du côté de la révolution trumpienne devant les tribunaux.
51:154 ou 5 procédures encore en cours qui peuvent bloquer, ou au contraire valider,
51:19les initiatives de Donald Trump et qui rendent véritablement malades les démocrates.
51:23Expliquez-nous, Pierre-Yves.
51:24Alors j'en ai retenu 4 ou 5, mais en fait il y en a pratiquement une centaine.
51:29Certaines couvrent les mêmes sujets et probablement seront consolidées
51:35si ces procédures sont amenées à durer.
51:38Pour l'instant, on est dans l'urgence et dans les sursis à exécution.
51:42Et je vais essayer de vous dresser la liste des grands sujets qui font l'objet d'un débat
51:49en terminant par ce qui me paraît être la mère de toutes les procédures compliquées,
51:58la mère de tous les contentieux.
52:01D'abord, on a besoin de savoir quel est le pouvoir de la nouvelle administration
52:07pour fermer certaines agences fédérales.
52:11Peut-elle agir ainsi sans un ordre et un vote explicite du Congrès ?
52:17Sachant qu'elle a tenté de le faire par deux mesures jusqu'à présent.
52:21Lui couper illégalitairement les crédits, mettre à pied les fonctionnaires,
52:25effacer carrément de la façade du bâtiment le nom de l'agence.
52:31C'est ce qui s'est passé pour USAID.
52:33Vous pouvez passer devant le bâtiment maintenant.
52:35Vous ne savez pas que USAID y était encore il y a dix jours.
52:41Le nouveau président a-t-il le pouvoir de faire cela ?
52:44C'est un juge de Baltimore, le juge Abelson, qui pour l'instant a tout suspendu
52:50en attendant de trancher sur le fond et des auditions vont être organisées au cours des prochains jours.
52:55Deuxième question importante, la suspension de l'octroi de crédits et de subventions publiques
53:03à certains projets que Donald Trump et son nouveau meilleur ami Elon Musk voulaient mettre en oeuvre
53:10de manière à vérifier que l'oncle Sam ne dépense de l'argent que dans un sens
53:15qui est conforme aux priorités politiques du nouveau président.
53:19Là encore, tout a été suspendu et il faut suivre ce que fait le juge McConnell
53:26dans son tribunal fédéral de Providence dans le Rhode Island.
53:31Encore une fois, d'autres procédures évoquant les mêmes sujets sont traitées dans d'autres tribunaux
53:37mais celle-là est celle qui est la plus avancée.
53:40Troisième sujet, la question de l'accès des hommes et des femmes qui sont dans la petite équipe du DOJ,
53:48de ce département temporaire créé pour contrôler l'efficacité des dépenses publiques.
53:55Ont-ils accès à des données secrètes ? Que peuvent-ils en faire ?
53:59Cette affaire est devant un juge qui est dans l'état de New York, Madame Vargas.
54:08Suspension du droit du sol, c'est moins important pour les marchés financiers
54:14que les questions que j'ai votées précédemment mais c'est une chose importante.
54:18Interdiction des transgenres dans les forces armées,
54:21deux grands sujets qui font l'objet de procédures en cours.
54:26– Les transgenres déjà interdits de compétitions sportives.
54:29– Voilà, et dans les forces armées, dans les compétitions sportives en particulier.
54:38La question de qui...
54:41Vous savez, pour les Américains, Donald Trump c'est aussi celui qui s'est illustré
54:46dans cette série de télévision réalité, The Apprentice,
54:51qui se terminait toujours par « you are fired », « vous êtes virés ».
54:57Il éliminait du groupe de jeunes prétendants ceux qui, à ses yeux,
55:03avaient mal fait leur travail.
55:06Il se considère comme le patron à le sommet de la pyramide du pouvoir exécutif
55:10et il exige d'avoir le pouvoir de renvoyer les patrons d'agences fédérales.
55:16Le problème c'est que tout le monde n'est pas d'accord,
55:20en particulier les personnalités concernées.
55:22Et nous avons eu au cours des dernières heures, pendant le week-end,
55:25une affaire qui a éclaté et qui maintenant est sur le dossier,
55:31sur la table du président de la Cour suprême.
55:36Il s'agit du renvoi de Hampton Dillinger.
55:39Hampton Dillinger qui est patron d'une agence dont j'ignorais l'existence
55:43il y a encore quelques heures qui s'appelle « The Office of Special Counsel »,
55:47qui a été créé en 1978 et dont l'objet est de protéger les fonctionnaires,
55:50en particulier les donneurs d'alerte.
55:53Donald Trump considère que M. Dillinger n'est pas un de ces hommes.
55:57Il veut le remplacer.
55:59Dillinger, immédiatement, l'a attaqué en justice.
56:02Une première décision de justice est tombée
56:05qui était contre la volonté de la Maison-Blanche.
56:08La Maison-Blanche a fait appel.
56:10Et que s'est-il passé ?
56:11L'appel en urgence est tombé, donnant à nouveau tort à la Maison-Blanche.
56:15Grande colère de Donald Trump qui maintenant saisit la Cour suprême de cette histoire.
56:20Et c'est très important parce que d'autres agences fédérations indépendantes
56:25risquent de voir leur statut et leur indépendance remise en question
56:30si jamais la Cour suprême venait à revenir sur une jurisprudence qui remonte à 1935.
56:37À l'époque, c'était le président démocrate,
56:39Franck Delano Roosevelt, qui voulait se débarrasser d'un républicain qui était à la FTC.
56:46Et la Cour suprême l'en avait empêché.
56:48Très bien. Ça veut dire, Pierre-Rudy, que c'est intéressant qu'il y a quand même des contre-pouvoirs,
56:52des choses qui se mettent en place.
56:53Peut-être on n'a pas un super président omniscient, omnipotent.
56:58Le président américain a beaucoup moins de pouvoir que le président français.
57:01Il doit partager le pouvoir avec le Congrès.
57:04Et même quand le Congrès est impuissant parce qu'il est politiquement divisé,
57:08le pouvoir judiciaire a les moyens de bloquer un certain nombre de ces mesures
57:13qui sont délibérément brutales et qui arrivent en cascade
57:16de manière un petit peu à submerger l'opposition démocrate,
57:19y compris submerger les tribunaux.
57:22Voilà ce qu'on pourrait dire sur ce qui se passe outre-Atlantique.
57:27Pierre Sy, Pierre-Yves Dugas, notre correspondant américain.
57:29Et à très bientôt pour un nouveau numéro du quart d'heure américain.
57:34Cette édition de Smart Bourse touche à sa fin.
57:38Merci de l'avoir suivi et comme la planète finance ne s'arrête jamais de tourner,
57:41on se retrouve dès demain soir, même heure, avec un nouveau panel d'experts.
57:45Très bonne soirée à tous.