Mercredi 15 mai 2024, SMART BOURSE reçoit Anis Lahlou (Directeur des investissements, Aperture Investors (Generali Investments)) , Julien Moutier (Directeur des Gestions Obligataires, Groupama AM) , Gilles Bazy-Sire (Président, Equity GPS) et Alexandre Drabowicz (Directeur des investissements, Indosuez Wealth Management)
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00:23Au sommaire de cette édition ce soir, les marchés qui sont soulagés par le rapport sur l'inflation américaine pour le mois d'avril qui a été publié en ce début d'après-midi après des mois de déception.
00:34Vous comprenez de surprises à la hausse sur l'inflation. Ce rapport n'a pas provoqué de mouvements particuliers et ressort en ligne avec les attentes.
00:42L'inflation américaine selon certaines mesures semble même repartir sur la voie de la décélération et c'est une nouvelle appréciée par les marchés, par les marchés taux notamment.
00:52On a vu une petite détente de quelques points de base quand même des taux longs américains.
00:57Le dollar qui continue de s'affaiblir légèrement et les actions qui ont profité de ce petit coup de boost avec des marchés américains qui ouvrent sur des niveaux records pour le S&P 500 ou encore le Nasdaq.
01:08Des records dont on ne pallie pas en Europe puisque là aussi le CAC 40 reste à quelques encablures à peine de ces niveaux historiques qui ont été atteints récemment.
01:18Vous aurez le détail de ces chiffres sur l'inflation américaine dans quelques instants avec Pauline Grattel.
01:23Et puis pour la partie entreprise, la période de publication de résultats trimestriels se termine avec une note de déception à nouveau dans le secteur du luxe.
01:33Dans le sillage des problèmes d'un Kering avec sa marque phare Gucci.
01:37On a vu Burberry également qui pâtit d'une faiblesse de la demande, d'une restructuration de son positionnement en termes de marque également et qui attend encore un semestre difficile.
01:49La déception de Burberry publiée aujourd'hui se voit sur le cours de bourse du groupe à Londres mais également sur l'ensemble du secteur qui est plutôt un frein aujourd'hui à la performance des actions en Europe.
01:59Et ce sera d'ailleurs l'occasion de s'interroger sur les nouvelles forces boursières de l'Europe.
02:04Ce sera le sujet de notre quart d'heure thématique.
02:06Le luxe historiquement a été évidemment un grand secteur attractif pour les investisseurs mondiaux quand il s'agissait d'investir en Europe.
02:14C'est peut-être un peu moins le cas aujourd'hui et face à cela on a deux secteurs qui portent la dynamique positive des bourses européennes ces derniers temps.
02:23Je veux parler du secteur bancaire et du secteur technologique également avec un poids lourd emblématique, le néerlandais ASML.
02:32Pourquoi ces deux secteurs performent-ils aussi bien aujourd'hui ?
02:35Est-ce que la perception des investisseurs vis-à-vis du profil boursier de l'Europe peut changer ?
02:40Nous en parlerons avec Anis Lalou, le directeur des investissements d'Aperture Investors qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
02:48Générique
02:58Avant d'attaquer notre émission et d'accueillir nos invités de Planète Marché, les infos-clés du jour.
03:03Évidemment au terme de cette séance en Europe, c'est tendance mon ami, en ouverture de Smartbourg chaque soir avec Pauline Grattel.
03:10C'est le grand jour, le jour de publication des très attendus chiffres de l'inflation américaine pour le mois d'avril.
03:17Et elle décélère. Les prix à la consommation augmentent de 0,3% en avril sur un mois et de 3,4% sur un an conformément aux attentes.
03:29Soit un léger ralentissement par rapport au mois précédent où l'indice des prix était ressorti à 3,5%.
03:36En version Core, la mesure particulièrement surveillée par la réserve fédérale, l'inflation US s'élève à 3,6% sur un an.
03:45Après 3,8% le mois précédent. Après la publication du CPI, on a vu les rendements obligataires se détendre un peu avec un disant US sous 4,4%.
03:57Détente également du dollar avec un euro dollar à 1,0850 et petit coup de boost sur les marchés.
04:04Action, le S&P 500 ouvrant sur un nouveau record absolu tout comme le Nasdaq.
04:10À Paris, le CAC 40 reste proche de ses sommets également autour de 8 230 points.
04:16Autre statistique qui conforte l'idée d'une détente de l'économie américaine, les ventes de détails qui stagnent en avril alors que le consensus
04:25attendait une progression de 0,4%. Mise à part le CPI et les ventes de détails américaines, les investisseurs ont pris connaissance de la seconde
04:35estimation du PIB de la zone euro au premier trimestre qui est conforme à la première estimation en progression de 0,3% en janvier mars
04:45après moins 0,1% le trimestre précédent. Toujours en zone euro, la production industrielle augmente en mars et ressort à 0,6% sur un mois légèrement au-dessus des attentes.
04:59Une séance rythmée par la macro donc mais il y avait aussi quelques publications au programme. En France, pas de publication au sein du CAC 40 mais les investisseurs
05:10ont pris connaissance du chiffre d'affaires de CGG. Son titre est en tête du SRD et du SBF 120 et bondit de plus de 20% au cours de la séance.
05:20Le groupe publie un chiffre d'affaires en hausse de 30%, une nette réduction de ses pertes sur le trimestre, 3 millions de dollars contre 16 millions
05:30il y a un an et en profite pour confirmer ses objectifs financiers de 2024. Aux antipodes de CGG, on trouve les camping-cars de Trigano dont le titre perd 9%
05:42malgré une augmentation de plus de 40% de son bénéfice opérationnel courant porté par ses ventes mais pour avoir des stocks, Trigano a dépensé
05:52plus de 100 millions d'euros de trésorerie au premier trimestre. Enfin les valeurs du luxe sont en difficulté aujourd'hui après la publication des résultats annuels
06:04Le groupe britannique fait moins bien que prévu, pénalisé par la faible demande et anticipe un semestre difficile. Le titre est l'une des plus fortes baisses du jour à Londres.
06:16Dans son sillage, Hermès, LVMH et Kering cèdent 1 à 2% à Paris. Mais la dernière place du CAC 40, c'est Carrefour qui accuse une baisse de 4% au cours de la séance
06:28après la dégradation d'opinion de JP Morgan de neutre à sous-pondérée. En parlant de grande distribution, aux Etats-Unis, les résultats du premier trimestre
06:38de Walmart seront publiés demain avant bourse. Les investisseurs prendront aussi connaissance de l'indice de la Fed de Philadelphie et de la production industrielle américaine.
06:50Tendance mon ami, chaque soir le résumé et les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel sur Bismarck.
06:58Générique
07:06Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché. Gilles Bazissier est avec nous, le président d'Ekouti GPS. Bonsoir Gilles.
07:13Merci d'être là. Merci à Alexandre Rabovitch de nous accompagner également. Bonsoir Alexandre.
07:18Vous êtes le directeur des investissements d'Indo-Suez Wealth Management. Et à nos côtés enfin, Julien Moutier. Bonsoir Julien.
07:24Ravi de vous retrouver. Vous êtes directeur des gestions obligataires de Groupama Asset Management. Parole auto donc en ce jour de publication du rapport mensuel sur l'inflation aux Etats-Unis pour le mois d'avril.
07:35Je le disais en introduction, Julien, après plusieurs mois de déceptions, de surprises à la hausse sur l'inflation, ce rapport semble plus en ligne avec les attentes du marché.
07:44Est-ce que c'est donc une bonne nouvelle ? Et est-ce que ce rapport sur l'inflation aux Etats-Unis permet de restaurer un peu de la confiance perdue par la fête ces derniers mois en vue de prochaines baisses d'autos ?
07:57Disons qu'en tout cas, le marché a envie d'y croire. C'est-à-dire que quand on regarde la réaction à chaud du marché suite aux chiffres qu'on a eus sur le CPI américain, on voit qu'on a une détente des taux sur toute la courbe.
08:09Même si ça a retracé quand même pas mal derrière. Et puis on a des actifs equity, donc les actions et le crédit qui globalement se sont appréciés sur un thème globalement de Goldilocks.
08:19C'est-à-dire qu'on a un atterrissage en douceur qui semble s'opérer, un peu moins de pression finalement de normalisation monétaire attendue, un peu de baisse de taux, ça atterrit en douceur.
08:30Après, encore une fois, je pense qu'un point ne fait pas la tendance, donc il ne faudrait pas avoir non plus dans ce chiffre de CPI un mouvement continu de recul marqué en tout cas de l'inflation.
08:41C'est un risque de voir une chute de l'inflation devant nous ?
08:46Disons que c'est un risque. Non, moi je pense qu'il ne faut pas le voir.
08:48Ah oui, oui, oui, oui. Le diable est dans les tailles. Tout le monde est focalisé sur la partie service, cœur, etc.
08:54Où là on reste sans doute à des niveaux encore un peu trop élevés pour être totalement confortable.
08:59La partie service aux Etats-Unis, c'est la partie aujourd'hui qui est globalement un peu incompressible.
09:03On voit bien que tous ces secteurs qui sont ce qu'on appelle labor intensive, c'est-à-dire qui font appel à une force de travail de façon conséquente dans la production, dans le chiffrage de la production.
09:11Ces secteurs-là restent sous tension aux Etats-Unis. Ça n'a pas décliné.
09:15Alors que l'énergie, le food, tout ce qui est durable goods également ont plutôt corrigé aux Etats-Unis et participé à ce tassement de l'inflation headline.
09:24En revanche, tout ce qui est service aux Etats-Unis se maintient plutôt bien.
09:27Et on reste, que ce soit sur le headline ou sur le corps, sur des niveaux month-on-month, d'un mois à l'autre, entre 0,3 et 0,4.
09:32Il y a des faits de base sur le headline, mais attention aux chiffres mensuels qui restent quand même relativement élevés.
09:38Qu'est-ce qui compte le plus aujourd'hui pour la Fed dans sa recherche, sa quête de confiance, Alexandre ?
09:44Est-ce que c'est ce rapport-là sur l'inflation du mois d'avril ou est-ce que c'est des chiffres qu'on a vus il y a une paire de semaines maintenant,
09:50autour du marché du travail américain, autour des enquêtes service également aux Etats-Unis ?
09:56Ce qui est certain pour le CPIA, le chiffre inflationné sur l'île, c'est quand même un gros soulagement pour le marché,
10:01parce que c'est quand même le premier mois de baisse en six mois pour les chiffres records.
10:05Je rappelle quand même à 3,6%, c'est le plus bas depuis octobre 2022.
10:09Finalement, c'est bon aussi pour M. Powell, parce qu'il s'est un petit peu engagé ces derniers mois.
10:14En janvier, on nous explique, bon, c'est l'effet saisonnier début d'année.
10:18En février, on dit, bon, deux mois, ça ne fait pas la tendance.
10:21En mars, on commence à s'inquiéter, mais ce n'est pas en fait trop gênant.
10:26Mais là, pour le mois d'avril, finalement, on aurait pu se dire, M. Powell, vous êtes à côté de la plaque comme vous l'avez été en 2022.
10:32Donc, je pense qu'il doit être soulagé. Il avait plutôt même un discours à dire, ne vous inquiétez pas, la tendance est là, ça va continuer.
10:38On avait même un petit peu de dissension. Il y a des membres du FOMC, certains, qui disaient, on ne va pas pouvoir baisser les taux.
10:44Le marché même s'inquiétait en disant, est-ce qu'il pourrait remonter les taux ?
10:48Alors ça, il l'a évacué directement la semaine dernière.
10:51Donc, on a eu ce premier soulagement en disant, ouf, on est passé de sept baisses de taux à seulement une baisse.
10:57C'est ce que maintenant, finalement, vous savez, on dit en anglais, le higher for longer, ça veut dire encore plus haut et plus longtemps.
11:03Oui.
11:04Je n'aime pas cette expression, parce qu'en fait, c'est plutôt dire, on va rester élevé plus longtemps.
11:08Oui, c'est high for longer.
11:09Voilà, et non pas plus haut plus longtemps.
11:11Donc ça, il l'a évacué.
11:12Et maintenant, on a plutôt l'impression qu'il est en train de nous dire, ça sera plus bas, mais un peu plus tard.
11:18Pas autant qu'on l'espérait.
11:21Nous, on tape, chez Indosuez, encore trois baisses sur cette année.
11:25Peut-être plus tard en septembre qu'au mois de juillet, ça c'est certain.
11:29Aujourd'hui, le marché est pratiquement, je crois que la probabilité est de 50% pour septembre, et on devrait avoir deux baisses d'ici la fin de l'année.
11:37Un soulagement sur l'inflation.
11:39La bonne nouvelle, c'est que la fameuse composante, quand on regarde l'inflation au cœur, dans la partie services, et notamment tout ce qui est en fait lié au loyer,
11:47faisait ça ce qui était vraiment le plus inquiétant, parce que ça, c'est difficilement compressible pour la Fed.
11:52Ça se dégonfle aussi.
11:54Et là, aujourd'hui, quand on commence à projeter les différentes composantes, à la fois des prix, le PPI qu'on a su hier, le prix des productions,
12:02avec le CPI aujourd'hui, prix des consommateurs, le corps PCE, qui est l'indicateur préféré de la Fed, devrait se dégonfler un petit peu.
12:12Ça redonne de la crédibilité à la Fed en disant, l'un des inflations est toujours en route.
12:16On ne sera pas à 2% tout de suite, mais en tout cas, on y va graduellement.
12:20Et donc, moi, la Fed, je serai en capacité de normaliser les taux.
12:24Et donc, tout ça redonne, encore une fois, de l'intérêt au marché.
12:27Le marché accepte tout à fait cette logique de patience.
12:30Vous dites, ce sera plus bas plus tard, mais le marché s'en accommode tout à fait.
12:36Oui. En fait, à un moment donné, on se disait, finalement, si on n'a pas autant de baisse que prévu, ce n'est pas bon pour le marché d'action.
12:42Vous avez vu que nous-mêmes, on avait commencé à avoir un petit peu peur en disant, ce n'est pas la séquence qu'on imaginait.
12:474,70 sur les 10 ans américains, on sent que ça commence à turbuler un peu.
12:53Maintenant, je pense que le marché d'action, de manière générale, ce qu'il veut, c'est entendre la direction qu'on va baisser les taux.
13:01Alors, est-ce que c'est deux fois, trois fois ? Mais à partir du moment où, psychologiquement, on sait que la Fed va amorcer cette baisse,
13:08et bien finalement, on a un petit peu le chèque en blanc et dit, OK, on suit la Fed et on y va.
13:14Bon, est-ce que c'est suffisant d'avoir toujours cette... Bon, c'est un peu la carotte et le bâton.
13:19Là, il y a toujours cette perspective de baisse de taux devant nous. Est-ce que c'est suffisant ?
13:25Est-ce que ça participe à entretenir une ambiance toujours positive sur les marchés et sur les marchés actions, notamment, Gilles ?
13:31Sans doute, mais selon nous et nos indicateurs, avec un potentiel de performance des actions de plus en plus faible.
13:40Plus ça monte, moyen de potentiel, quoi.
13:44Et également, la doxa des marchés généraux, c'est de dire qu'il faut acheter les marchés avant les baisses de taux.
13:58Donc, on reporte depuis assez longtemps quand même les perspectives de baisse de taux, tout en les limitant quand même aussi.
14:06Parce qu'au-delà de l'analyse d'un chiffre, si on regarde l'inflation dans son ensemble, il y a quand même pas mal de raisons de surchauffe et de causes de surchauffe.
14:21La fragmentation de l'économie mondiale, les guerres commerciales, les guerres douanières, le « reshoring » de beaucoup d'activités.
14:31Et puis dans certains pays, dont les États-Unis, croissance démographique énorme, qui pèse sur l'offre et la demande de logements notamment, mais tout service en règle générale.
14:45Service, la personne aussi, qui sont justement les endroits où l'inflation est le plus important.
14:53Bref, on a quand même l'impression que le potentiel est de plus en plus faible. Et c'est ce qu'on identifie dans nos ratings.
15:04On voit aussi que la Fed est de plus en plus fine dans son micro-pilotage de la conjoncture, avec Powell qui a récemment dit qu'il allait lever le pied un petit peu sur le rythme de QUT.
15:25– De réduction du bilan, oui. – De réduction du bilan de la Fed.
15:29Et dans son commentaire en Q&A, il a dit que c'est pour veiller à ne pas être déstabilisateur.
15:35– Ah ouais ? – Donc ça c'est assez intéressant.
15:40Mais du coup, il semble que la marge de confort nous paraît de plus en plus faible.
15:51Et les risques que quelque chose ne se passe mal nous paraît augmenter.
16:00En gros, pour simplifier, on a quand même dans les pays développés, mais de plus en plus dans les pays en voie de développement également, et notamment la Chine,
16:09une espèce de conflit entre des politiques budgétaires extrêmement expansionnistes et l'envolée de la dette publique, mais aussi privée dans certains cas.
16:22Et puis des politiques monétaires qui, elles, sont quand même avec des taux courts autour de 5%, aux États-Unis notamment.
16:32Comment tout ça, ça va se finir sans que ce soit un scénario de volatilité ?
16:38– À ce stade, intéressant, le niveau de restriction monétaire n'empêche pas les entreprises de se financer sur les marchés à travers notamment des instruments de dette.
16:50Je parle sous votre contrôle, Julien.
16:52– Oui, tout à fait. On l'a vu, on a vu un afflux d'émissions primaires, notamment hier, on était sur la deuxième plus grosse journée historique
16:59d'afflux de primaires sur le marché investment grade en zone euro, 13,4 milliards sur la journée, avec des jumbo-deals.
17:06On a vu des pharmaceutiques, Johnson & Johnson.
17:08– Donc c'est plus de 500 millions, c'est ça ?
17:10– 13,4 milliards.
17:12– Oui, mais le jumbo-deal, c'est au-delà de ces buts.
17:14– Oui, c'est ça, c'est au-delà de 500 millions.
17:16– Oui, d'accord.
17:17– On a le petit benchmark 500 millions.
17:18– Oui, c'est ça.
17:19– Des deals de plusieurs milliards.
17:21Tout ne fonctionne pas forcément très bien derrière au secondaire.
17:24Quand on a un gros afflux de jumbo-deals sur des secteurs identiques, type les pharmaceutiques,
17:28on va avoir Merck demain qui va arriver avec potentiellement une 7 ans, une 10 ans et peut-être une 30 ans.
17:36On voit que quand on a beaucoup de deals sur des secteurs bien notés, ce qu'on appelle l'eau bêta,
17:41parfois il y a un peu de mal à les placer, ou en tout cas au secondaire ça ne performe pas aussi bien que d'autres deals,
17:47peut-être de moins bonne qualité, qui vont être plus agressifs en termes de rendement.
17:51Mais on a toujours de l'appétit, il y a du cash à investir via les fonds datés,
17:55via les cashs qu'on a dans les fonds d'investissement.
17:57Il y a plus d'hétérogénéité peut-être sur les deals qu'auparavant,
17:59c'est-à-dire que globalement il y a de la prime,
18:01mais on voit que les investisseurs font le tri, sont un peu plus sélectifs.
18:04Il y a une discrimination qui s'opère.
18:06Oui clairement, ça c'est ce qu'on a constaté, on l'a vu notamment sur le comportement ensuite des deals au marché secondaire.
18:11On voit qu'on a des deals qui sont demandés, souscrits derrière au secondaire,
18:15les investisseurs vont compléter la position sur le marché secondaire,
18:18alors que sur ce qu'on appelle les jumbo deals en effet,
18:20sur des secteurs où on va avoir une grosse affluence d'émissions dans un temps restreint,
18:23là il y a un peu de goulet étranglement.
18:25De là à dire que c'est un warning sur le marché du crédit, c'est peut-être encore un peu tôt,
18:30parce qu'encore une fois ça se place plutôt pas mal.
18:33Mais voilà, il y a un peu plus d'hétérogénéité dans l'appréciation du marché.
18:37Quelle dynamique on peut imaginer sur ces marchés de taux et de crédit au moment des premières baisses de taux,
18:43notamment en Europe, puisqu'elles sont prévues pour arriver avant celles de la réserve fédérale américaine ?
18:48Au moins sur les quatre, six prochains mois, c'est plutôt en Europe que ça va se jouer.
18:52Ça a commencé en Suède, en Suisse, et on attend maintenant la baissure.
18:56Est-ce que le marché a déjà factorisé, intégré dans ses deals, les premières baisses de taux ?
19:03Est-ce que ça aura un effet supplémentaire ?
19:06Disons que c'est déjà anticipé.
19:08Je pense que ce qui aura un effet supplémentaire, c'est une surprise potentielle par rapport aux anticipations actuelles.
19:12Aujourd'hui, ce qui est pricé dans le marché, d'ici la fin de l'année,
19:15c'est entre deux et demi et trois baisses de taux côté Banque Centrale Européenne,
19:20deux baisses de taux, en effet, côté Fed.
19:23Toutes surprises par rapport à ça auraient un impact.
19:26Nous, ce qu'on pense, c'est que cette année, on peut avoir, en effet, deux baisses aux US, deux baisses en zone euro.
19:30La zone euro va ouvrir le bal, visiblement, en juin.
19:33Ça a été préannoncé déjà maintes fois.
19:35Il n'y aura pas de surprise là-dessus.
19:36L'impact que ça peut avoir en Suisse, éventuellement, sur le champ.
19:39J'ai la question de l'euro-dollar, qui a comme facteur principal le différentiel de taux US-euro.
19:44On l'a vu.
19:45On a plutôt une baisse de taux aux US récemment par rapport à la zone euro, en tout cas plus forte.
19:49Donc, on a eu plutôt un dollar qui a eu tendance un peu à se déprécier.
19:52Ça, c'est assez naturel.
19:54Après, encore une fois, sur le marché du crédit.
19:55Le marché du crédit, lui, se satisfait d'une conjoncture en Europe qui n'est pas non plus méga-booming,
20:00mais d'un environnement de taux qui est plutôt, on va dire, baissier dans la période à venir.
20:03Donc, ça, ça entretient également l'appétit pour le rendement.
20:06C'est intéressant parce que là, ce que vous décrivez, Julien, je vous fais réagir, Alexandre,
20:10c'est qu'il y a le degré de divergence entre la Fed et la BCA, au moins dans les premiers mouvements de baisse,
20:16n'est plus du tout aussi large que ce qu'on imaginait il y a encore quelques semaines et quelques mois.
20:21Après, la question du taux d'arrivée terminale, etc., c'est évidemment une autre affaire.
20:24Mais 2 et 2 ou 3 et 2, j'en sais rien, mais ça ne nous donne pas un écart en termes de politique monétaire,
20:32de réglage de politique monétaire qui soit complètement déliant, en fait.
20:35Oui, c'est vrai.
20:36Alors, si la baisse coupe ses taux le 6 juin, ce qui est plus ou moins télégraphié,
20:41ça sera quand même une première historique.
20:44Moi, c'est ce que j'appelle un peu, ça sera le dé de l'indépendance pour la BCE le 6 juin.
20:49Donc, c'est encore en plus une date assez mythique.
20:52Oui, bien sûr.
20:53Je le rappelle.
20:54Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
20:55Ce sera un beau symbole.
20:56C'est un beau symbole.
20:57Je pense qu'ils sont en position de le faire aussi.
21:01La BCE n'est pas dans une position inconfortable à devoir préempter une baisse parce que son économie s'effondre,
21:07mais elle est restrictive aujourd'hui.
21:09On est loin aujourd'hui de la croissance potentielle en Europe, même si ça s'améliore.
21:14Et ce qu'on peut constater aussi, c'est que depuis un an finalement,
21:17le marché ne fait que pédaler à revoir ses anticipations de croissance aux États-Unis.
21:23Aujourd'hui, par exemple, nous, on est à 2,5 %.
21:25On y était déjà depuis trois mois et le marché l'a rattrapé.
21:28Donc, finalement, tout ça, c'est plutôt bien intégré.
21:31On parlait de la croissance en Europe à l'instant.
21:34Bon, ça a l'air de bien se passer.
21:36Ça va beaucoup mieux.
21:37Tout le monde n'avait pas vu les 0,3 du premier trimestre, par exemple.
21:40Non, c'est vrai.
21:41Aujourd'hui, nous, on a une prévision à 0,6.
21:43Ça reste quand même relativement mou.
21:45La croissance potentielle, normalement, devrait plutôt aller vers 1,2, 1,5.
21:49Donc, on a quand même de la marge.
21:51Mais ce que je veux dire par là, c'est que finalement, aujourd'hui,
21:53où est-ce qu'on pourrait avoir des surprises positives en termes de différentiel de croissance entre les USA et l'Europe ?
22:00Ça sera peut-être plus sur l'Europe.
22:02En tout cas, on voit de plus en plus de signes positifs.
22:04Reprise du cycle manufacturier.
22:07On le voit dans les indices de PMI.
22:09Alors, pas tout à fait encore en Allemagne.
22:11Mais dans beaucoup de pays de la zone euro, ça se passe plutôt bien.
22:14On a un chômage qui a fortement baissé.
22:16Et qui reste bas.
22:18Oui.
22:19La politique monétaire est restrictive.
22:21Donc, du coup, si la politique monétaire va dans le bon sens,
22:24ça devrait bien accompagner l'économie.
22:26Et c'est peut-être là où on aurait effectivement une surprise.
22:29Maintenant, les marchés d'action, par exemple,
22:32c'était la suprématie américaine.
22:34La dominance américaine, comme on dit.
22:36C'est ce que nous, on a beaucoup joué également.
22:38Là, on commence à se poser la question.
22:40Finalement, l'Europe, on sait que c'était une zone assez délaissée.
22:45La plupart des investisseurs internationaux n'y sont pas encore revenus.
22:48Alors, ils sont revenus peut-être marginalement sur des grosses capitalisations.
22:52Vous parliez d'ASML tout à l'heure.
22:54Les grosses valeurs de la tech, finalement, en Europe,
22:56étaient un substitut de diversification
22:58pour des fonds qui étaient trop concentrés sur la tech US, par exemple.
23:03Ça se paye un peu moins cher en Europe, en plus, la tech.
23:06Il y a moins de monde. Il y a un peu de diversification.
23:10Maintenant, le sentiment que j'ai aujourd'hui,
23:13c'est qu'on est sur un marché peut-être un petit peu moins directionnel.
23:16En tout cas, comme on l'a vu aux Etats-Unis.
23:18Un peu plus de rotation.
23:19On voit d'ailleurs que l'Europe commence à aller un petit peu mieux.
23:22Les émergents vont beaucoup mieux.
23:24La Chine fait quand même 10% de pertes sur un peu plus de 10 mois.
23:27C'est quand même la grande surprise.
23:29Et on a des prévisions de croissance de profit sur les émergents qui sont bien meilleurs.
23:33Maintenant, l'arbitrage, ça va être...
23:35J'ai beaucoup d'US. Je ne vais peut-être pas en rajouter.
23:37Est-ce que je rajoute de l'Europe ?
23:39Est-ce que je rajoute des émergents ?
23:41Ou est-ce que je mets les small caps ?
23:42Ça va être, je pense, c'est l'un des grands débats.
23:44Oui, j'entends. Ce n'est pas tranché.
23:47La question se pose aujourd'hui.
23:49Quand vous dites la question, ça veut dire...
23:51Oui, quand même, on y croit. On veut y croire.
23:54Est-ce qu'on met quand même une touche pour voir effectivement
23:58comment l'Europe peut peut-être continuer de surperformer ?
24:01Puisqu'il faut le dire comme ça.
24:02Sur les émergents, elle était déjà bien positionnée.
24:05Là-dessus, on ne change pas d'avis.
24:06Même la conviction se renforce.
24:08Maintenant, marginalement, par exemple, la question aujourd'hui, c'est
24:11s'il faut aller sur les small caps, s'il faut aller sur les US ou sur l'Europe.
24:15Plutôt qu'on s'adresse à dire...
24:16S'il faut faire des small caps dans un marché délaissé
24:19où il y a quand même de la croissance et un peu de profitabilité,
24:21c'est plutôt l'Europe que les US.
24:22Parce que 40% quand même des sociétés small cap dans le Russell aux Etats-Unis
24:27qui sont non profitables.
24:28Donc, peut-être ne pas y toucher tout de suite.
24:30Ce n'est pas la même qualité de cote que ce qu'on trouve en Europe.
24:33Oui, oui.
24:34Maintenant, tout le monde sait que les small caps en Europe, ce n'est pas cher.
24:38Tout le monde sait que c'est un marché qui a été déserté.
24:41J'avais fait calcul ce matin.
24:43On leur prenait, depuis 2020, ces 40 milliards de sorties sur les small caps en Europe.
24:49Donc, potentiellement, il y a un rattrapage phénoménal à opérer.
24:52Et même si la dynamique a l'air de s'améliorer, la performance a l'air de s'améliorer,
24:56les flux ne sont pas encore au rendez-vous.
24:58Après, il faut l'anticiper aussi.
24:59Il ne faut pas être le dernier à l'acheter.
25:01Mais voilà, c'est un endroit où il faut aujourd'hui s'y intéresser.
25:04Il faut regarder, oui.
25:05Autant, il y a six mois, c'était trop tôt.
25:06Plus on se rapproche de la baisse de taux, plus le timing commence à devenir sympathique.
25:10En termes de valo, oui, dans la pièce, les deux éléphants dans la pièce,
25:14il y a la Chine et les small caps en Europe.
25:16La valo, ça ne suffit pas.
25:18Ça ne suffit pas.
25:19Il y a eu beaucoup de faux départs et on peut se prendre les pieds dans le tapis régulièrement.
25:23Quand on regarde la valo et des indicateurs de croissance bénéficiaire,
25:27c'est la base des modèles d'écoute IGPS.
25:29Qu'est-ce que nous disent ces modèles sur les small caps et notamment les small caps européennes ?
25:34On a de meilleurs ratings que sur les marchés en général sur les small caps.
25:39C'est nouveau ?
25:40Oui, c'est nouveau.
25:42C'est net depuis un an, depuis la baisse de nos ratings sur les large caps.
25:48D'accord.
25:49En gros, au fur et à mesure.
25:50Oui, il y a un phénomène.
25:52Les courbes se croisent.
25:54C'est ça.
25:55Maintenant, l'important, c'est en effet le sentiment de marché.
25:59On peut observer qu'il s'améliore également sur les small caps
26:04sans encore se détériorer sur les large caps en règle générale.
26:09Et donc, de façon générale et générique,
26:12on a des ratings relativement faibles sur le marché mondial à 1,5 sur 10 aujourd'hui,
26:18dont 0,2 sur 10 aux Etats-Unis.
26:23Oui, d'accord.
26:24Donc, faibles, vraiment dans une zone faible.
26:27À l'inverse, on a des ratings élevés sur la Chine et sur d'autres pays asiatiques
26:35et sur l'Amérique latine, de façon générale.
26:38Mais là, avec des sentiments de marché,
26:41alors qu'ils ne sont plus négatifs, qu'ils l'ont été longtemps,
26:44mais qu'ils sont neutres.
26:46Mais ce qui est une amélioration quand même par rapport à avant.
26:49Voilà.
26:51Et sur l'Europe, l'Europe développée,
26:56elle a, en tout cas la zone euro, un rating légèrement meilleur que les Etats-Unis.
27:02Enfin, ce n'est pas majeur.
27:05Si c'est 0,2 aux Etats-Unis, oui, d'accord,
27:07ça ne reste pas très élevé.
27:08C'est autour de 2 sur la zone euro.
27:10Ah oui, effectivement.
27:11Vous l'aviez dit tout à l'heure, en début d'émission.
27:13Avec une grande dispersion quand même.
27:15D'accord.
27:16Très grande dispersion.
27:17Donc, pour les stockpickers, il y a de quoi faire son marché.
27:21Donc, il y a encore beaucoup de valeurs qui sont très attractives.
27:26Mais le marché dans son ensemble, dans les pays développés,
27:30apparaissent avoir une perspective, une espérance de gain à horizon de 3 mois de 2%.
27:44Et historiquement, quand on avait ces ratings-là,
27:49la plus forte baisse à 3 mois était quand même de 16, de moins de 16%.
27:55Oui, oui.
27:56Il y a quelque chose d'assez asymétrique qui est en place.
27:59Voilà, il faut être un vrai investisseur en actions
28:03pour continuer d'être pendéré au maximum sur les risques actions,
28:07sur les marchés développés, selon nous.
28:10D'accord.
28:11Tiens, petite parenthèse à propos de l'investissement en actions.
28:14Depuis deux jours, ça se calme un peu aujourd'hui,
28:16mais on a vu réapparaître des noms emblématiques
28:19de phénomène de spéculation de foule à Wall Street,
28:23qu'on a beaucoup commenté en 2021, au cours du premier trimestre, je crois.
28:27Ce sont des valeurs comme GameStop, la maison mère de Micromania,
28:30AMC, une chaîne de cinéma aux Etats-Unis.
28:35Et donc, l'influenceur vedette, Chaton Rougissant, comme on l'appelle,
28:41est ressorti de son placard.
28:43C'est bien traduit, ce n'est pas facile à traduire.
28:45C'est assez littéral, Chaton Rougissant.
28:48Il est ressorti de son placard.
28:49Mais bon, l'histoire est toujours fascinante.
28:51Et on a vu ces titres qui ont doublé chaque jour sur les deux derniers jours.
28:55Ça reste limité comme phénomène.
28:57Je crois que ça ne fait pas grand-chose, voire ça baisse un petit peu aujourd'hui.
29:00Mais je ne sais pas, c'est des phénomènes de marché auxquels on n'était pas forcément habitués jusque-là.
29:05Qu'est-ce que ça nous dit de l'ambiance actuelle ?
29:08Est-ce que ça nous dit quelque chose du fonctionnement aussi des marchés contemporains ?
29:14Selon nous, il y a du positif et du négatif.
29:18Quand on parle négatif, c'est quand même de la spéculation.
29:22Oui, ça va.
29:24Avant tout, la spéculation.
29:26C'est de l'orchestration de mouvements de marché.
29:31C'est l'aspect viral qui est venu effectivement se coller sur ces phénomènes spéculatifs.
29:35Qui n'est pas très éloigné de manipulation de cours quand même.
29:40C'est de l'orchestration, je ne dis pas que c'est de la manipulation.
29:43C'est un tweet.
29:44C'est de l'orchestration.
29:45Par d'un tweet.
29:46Voilà.
29:47On peut observer aussi que les entreprises font des augmentations de capital.
29:52AMC a levé 250 millions de dollars lundi soir.
29:55Les goûtis tombaient du ciel.
29:58C'est intéressant de l'observer.
30:02En négatif aussi, c'est de la spéculation quand même.
30:05Il n'y a pas de raison que la valorisation d'équilibre échangée de lutte moite dure deux jours.
30:13Après, le côté positif, c'est qu'il faut respecter tous les mouvements de marché.
30:19Y compris ceux qui sont spéculatifs.
30:22C'est une forme d'aller rechercher un prix d'équilibre.
30:28Et qui finance l'économie.
30:31Voilà.
30:32C'est ce qu'on a beaucoup raconté en 2021.
30:35Disons que ces noms sur lesquels ce phénomène spéculatif se concentre, ça ne tombe pas aux arts.
30:401.
30:41C'est des valeurs très shortées.
30:42Mais derrière GameStop, je le disais, c'est Micromania.
30:45Je crois sincère certains des Robin Hood traders de l'époque qui y sont allés en disant
30:49« Micromania, c'est une enseigne que je connais, c'est une enseigne de mon enfance, quand j'étais petit, etc.
30:56Tiens, si j'ai 10 dollars à mettre dans les marchés, je vais essayer d'aller sauver Micromania.
31:00Et au passage, on va se faire quelques gros hedge funds de Wall Street qui ont perdu beaucoup d'argent sur quelques séances. »
31:07Il y avait un côté un peu Robin Hood.
31:12Qu'est-ce qui vous intéresse dans ce phénomène, Alexandre ?
31:15Non pas que ce soit l'ensemble des marchés qui fonctionnent comme ça aujourd'hui, mais bon, ça existe.
31:19La première chose, c'est qu'il ne faut jamais négliger le trader individuel.
31:23Je pense que ça a été la grande leçon en 2021.
31:25Tout le monde disait que si le trader particulier achète, c'est là où il faut vendre.
31:31En fait, c'était plutôt l'inverse.
31:32Il fallait surtout le suivre.
31:33Je pense que la psychologie a beaucoup changé là-dessus.
31:37Maintenant, il faut mettre un petit peu en perspective parce qu'on parle de ces 250 millions levés par AMC.
31:42Mais moi, le chiffre qui m'a quand même bluffé la semaine dernière dans les grandes capitalisations boursières,
31:46c'est Apple qui annonce avoir un coffre-fort de 170 milliards de trésorerie.
31:52Ils rachètent 110 milliards d'actions.
31:55Et sur les 10 plus gros rachats d'actions aux États-Unis, c'est Apple qui en a fait 6.
32:01Et le chiffre était phénoménal que je reconnais la semaine dernière.
32:04Ils ont racheté 840 milliards de capi depuis 2012.
32:08C'est la moitié du nombre d'actions.
32:11Ils ont racheté la moitié de leurs actions.
32:14Voilà.
32:15C'est phénoménal.
32:16Au-delà du montant, c'est-à-dire que la société a été capable d'annuler la moitié de ses actions dans le marché.
32:22Là, on comprend mieux aussi cette logique.
32:24Effectivement, je ne paie pas des dividendes, je me rachète mes titres avec un flux continuel de rachats.
32:29110 milliards sur un an à venir, 840 milliards sur 10 ans.
32:33On met un peu les choses en perspective.
32:36On revient sur ce narratif.
32:38Finalement, les deux gros acheteurs d'actions aux États-Unis, c'est les boîtes elles-mêmes et c'est l'Etel.
32:42Oui, mais bien avoir en tête effectivement cette structure de marché aujourd'hui.
32:47Qui sont les principaux acheteurs d'actions dans le marché ?
32:51Je ne sais pas ce que vous inspirent ces phénomènes spéculatifs sur les actions, Julien.
32:55On retrouve ces phénomènes parfois sur les marchés obligataires aussi.
32:59Ça peut exister.
33:00J'imagine que ce n'est pas du retail qui va comme ça sur des noms d'émetteurs ou autre.
33:05Et même aujourd'hui, est-ce qu'on a des éléments de surchauffe ici et là dans certains compartiments du marché obligataire ?
33:12Oui, c'est un point intéressant.
33:13Nous, ce qu'on voit, il y a deux choses.
33:14Il y a l'idiosyncratique et le systémique.
33:17La cherté du marché obligataire dans sa globalité.
33:19Je pense au marché du crédit notamment.
33:21Et après, l'idiosyncratique.
33:22Nous, ce qu'on voit, c'est que sur le crédit en général, sur les obligations d'entreprise ou sur le souverain,
33:27on a moins de spéculations de ce type sur le souverain.
33:29Parce que ce sont des marchés qui sont très profonds, très liquides.
33:31C'est plus compliqué.
33:32Sur le crédit, on peut l'avoir.
33:34Mais en général, ce sont plutôt des acteurs, je dirais, avertis.
33:39Les hedge funds qui vont constituer des positions short.
33:42Nous, on regarde.
33:44On a une recherche.
33:45On souscrit à des recherches.
33:46On peut identifier ces positions short qui montent sur l'equity ou sur le crédit.
33:50Je pense qu'on en tient compte dans le choix spécifique de certains titres qu'on a en portefeuille.
33:54On voit les positions vendeuses monter, se construire progressivement.
33:58On se tient avertis et alertes sur ce genre de sujet.
34:02Donc, on y prête attention.
34:04Et notamment sur l'aspect, je dirais, vraiment spécifique, idiosyncratique.
34:07Parce qu'on sait que ça peut avoir un impact fort sur la valorisation de certains émetteurs.
34:11Après, d'un point de vue plus systématique, quant à la valorisation aujourd'hui du marché du crédit.
34:15Aujourd'hui, on le sait tous, on a un marché du crédit qui est plutôt en zone de cherté.
34:19Les spreads sont serrés un peu partout.
34:22Globalement, il y a un peu de retard sur les hybrides, peut-être, versus le high yield.
34:26Mais globalement, tout est en pas dire cher.
34:29En tout cas, ça s'est renchéri.
34:30On n'est pas encore sur les niveaux, sur les points bas de spread.
34:33Mais on voit bien qu'on rentre dans une zone où ça commence à être cher.
34:35Alors, ça peut le rester longtemps.
34:37Et on a connu des périodes où on avait ce qu'on appelle le carry, le rendement du marché obligataire, finalement, sur l'année.
34:43Aujourd'hui, on a toujours une demande, on le disait tout à l'heure, très forte de papier sur les émissions crédit, notamment.
34:48On a beaucoup de cash dans les portefeuilles, encore.
34:50Les fonds datés, notamment, les fonds à maturité, on en a lancé dans le marché.
34:54On a beaucoup rencontré un succès assez florissant.
34:58Donc, le rendement seul suffit aujourd'hui à continuer d'attirer des flux sur l'obligataire, malgré des spreads, effectivement, serrés.
35:06Mais je dirais qu'au-delà du rendement, la visibilité de ce rendement,
35:09c'est-à-dire le fait de se dire, à une échéance donnée de 3 ans, 5 ans, vous offrez aujourd'hui, par exemple, sur le high yield,
35:14à 2030, on va offrir bientôt 6% de rendement brut sur un fonds qu'on a lancé.
35:20Donc, cette lisibilité sur le rendement et le fait d'avoir à échéance un objectif de rendement attire encore les investisseurs.
35:28C'est une forme de sécurité.
35:29Ma question, là, si je reprends un peu la logique de baisse de taux devant nous,
35:32je vous demandais tout à l'heure comment ça pouvait avoir un impact sur les marchés taux.
35:36Moi, je pense aussi à tout ce qui a été accumulé sur des produits monétaires, rémunérés, du cash rémunéré.
35:41Alors, en France, c'est des livrets, c'est des comptes à terme, etc.
35:44On parle de trillions de dollars d'encours aux États-Unis.
35:47Est-ce qu'une baisse de taux suffit à provoquer déjà des mouvements de sortie pour une réallocation ?
35:54Et si oui, vers quoi ?
35:55Et puis, en Europe, si c'est peut-être 2, 3 baisses de taux devant nous, qu'est-ce qui se passe sur ces produits monétaires aujourd'hui ?
36:02Alors, c'est un bon point.
36:03Je pense que sur les produits monétaires aujourd'hui, il y a deux types d'acteurs.
36:05Il y a les acteurs historiques, ceux qui rémunèrent leur trésorerie avec les fonds monétaires.
36:08Qui ont besoin de produits monétaires quotidiens.
36:10Resteront investis sur des produits monétaires.
36:12Alors, on a de la volatilité sur le passif des fonds monétaires.
36:14Mais ça, c'est logique.
36:15On a toujours eu ça.
36:16Et ensuite, on a les acteurs, je dirais, un peu opportunistes.
36:18Qui, compte tenu de la forme de la courbe, sont venus se positionner sur des parties très courtes.
36:22Et, à juste titre, profiter des rendements aujourd'hui attractifs sur le monétaire par rapport au reste de la courbe.
36:28Et puis, avec le resserrement des primes de risque qu'on a sur le crédit.
36:30Finalement, avoir 4% sur du monétaire aujourd'hui.
36:32Plutôt que 4,5 ou 5% quand on tire un peu plus loin sur de la courbe et sur du risque investment grade.
36:38Finalement, le risque return, il n'est pas forcément très positif sur des parties beaucoup plus longues.
36:43Donc, on a toujours des acteurs qui sont très présents sur le monétaire.
36:46Mais qui sont ce que j'appelle les acteurs un peu opportunistes, touristes.
36:48Et qui pourront bouger vite.
36:50Et qui pourront bouger vite.
36:51Et qui pourront déployer des masses d'actifs assez importantes.
36:53Dans deux situations accumulées, je dirais, selon moi.
36:57Baisse de taux et surtout, repentification des courbes.
37:00Les acteurs vont aller chercher de la duration lorsqu'on sera payé pour prendre ce risque de maturité, de duration.
37:07Aujourd'hui, on ne peut pas dire, compte tenu de la forme des courbes, qu'on est particulièrement rémunéré à prendre un risque de duration.
37:14On n'a pas de pente positive encore sur ces courbes américaines ou européennes.
37:19Sur ces mouvements de réallocation, qu'est-ce qu'on peut imaginer, anticiper, Alexandre ?
37:23Moi, ce que je vois sur nos clients particuliers chez Indos US, c'est qu'aujourd'hui, ils n'ont pas vraiment à l'esprit le début de cette baisse de taux.
37:33Puisque pour eux, elle n'est pas visible.
37:35Je rejoins ce qui a été dit.
37:37Pourquoi je m'embêterais d'aller faire du 3 ans, du 4 ans à 4 % quand j'ai 4 % immédiatement ?
37:43On essaie d'éduquer.
37:45On essaie de dire qu'il faut anticiper.
37:46Il vaut mieux le verrouiller maintenant.
37:48Là, je peux vous proposer de verrouiller à 4,5 ou 5 % sur les quatre prochaines années.
37:52Parce que dans 12 mois, leur rendement sera peut-être le tométer à 3, voire nous, c'est plutôt 2,5 en 2025.
37:59Et là, vous allez me dire, j'aurais dû en faire beaucoup plus et j'aurais dû verrouiller mon rendement, mais ça n'a pas été le cas.
38:06Le phénomène se fait plutôt au fur et à mesure.
38:09C'est la séquence qui va être un peu plus importante.
38:11Aujourd'hui, on n'a pas ce mouvement.
38:13Il n'y a pas le déplacement de la liquidité.
38:15Par contre, ce qui est certain, c'est que cette liquidité dormante qui est très bien rémunérée aujourd'hui, elle acte quelque part comme un frein dans la baisse des actions.
38:25D'ailleurs, on l'a vu, mars-avril, on a perdu 4, 5 % sur les actions.
38:29On s'est imaginé, ça y est, on va avoir un vrai mouvement de baisse.
38:32On n'a pas eu de baisse supérieure à 2 % sur le S&P depuis février 2023 quand même.
38:36Pourquoi ? Parce qu'il y a beaucoup, beaucoup d'argent dormant.
38:39Il y a beaucoup de personnes comme nous et beaucoup d'acteurs qui disent, dès que ça baisse, je vais acheter.
38:44Ça ne dure pas longtemps.
38:45Ça, c'est un marché un peu plus de trading.
38:47C'est un marché qui est un peu plus difficile, finalement, à capter.
38:49Il faut aller un peu plus en intraday.
38:50Il faut aller chercher les points.
38:51Il faut être beaucoup plus réactif.
38:53Pour des gros investisseurs institutionnels, c'est beaucoup plus délicat de bouger sur.
38:59Je veux bien qu'on dise un mot aussi, quand même.
39:01Ce n'est pas un phénomène nouveau, mais à six mois de l'élection présidentielle,
39:05on voit Joe Biden ressortir des outils de barrière douanière,
39:10en reprenant ce qui a été fait par Donald Trump avant.
39:14Ça reste visiblement sur des montants limités.
39:1718 milliards d'importations de produits chinois qui vont être surtaxés
39:22ou les tarifs vont augmenter.
39:24Je crois que c'est moins de 5% des importations chinoises par les États-Unis.
39:28Donc, on n'est pas non plus sur des montants délirants.
39:30Mais bon, ça envoie déjà un signal.
39:36Le marché semble y accorder assez peu d'attention, d'une certaine manière.
39:42Sous Trump, on se souvient quand même, ça pouvait faire baisser les marchés.
39:45D'avoir des annonces permanentes, une escalade,
39:48le titre Fortac, la réponse de la Chine, des nouveaux tarifs, etc.
39:53Là, pour l'instant, ça semble plutôt calme.
39:56C'est vrai.
39:57Alors, sélectoriellement, on voit quand même du mouvement sur les fabricants de batteries
40:01et sur certains producteurs au niveau mondial,
40:05notamment en Chine, de voitures électriques ou de panneaux solaires.
40:11Il y a des évolutions qui peuvent être très importantes.
40:15Mais effectivement, sur un segment faible.
40:17C'est vrai qu'en négatif, quand même, ça contribue à ce flux de nouvelles,
40:25de hausses de barrières douanières et de tarifs.
40:33C'est un problème, je dirais, qui...
40:36Enfin, c'est une situation qui ne peut pas s'améliorer à court terme.
40:41En particulier, d'ailleurs, l'Europe va être encouragée
40:45à continuer à avoir une politique un peu plus assertive à l'égard de la Chine.
40:51À l'égard des États-Unis, c'est moins net, pour des tas de raisons.
40:57Mais à l'égard de la Chine, ça paraît légitime.
41:01D'où, d'ailleurs, indirectement, une tendance de fond,
41:04une petite musique un peu négative sur les grandes exportations européennes
41:09et notamment françaises vers la Chine, bien sûr, qui ne datent pas d'aujourd'hui.
41:14Et qui ont expliqué le sommet et le renversement
41:19de l'évolution relative des cours du luxe, en général.
41:23Donc ça, c'est quand même pas positif.
41:28Bien sûr, là où le marché réagit faiblement au global,
41:33c'est qu'il s'est rendu compte que la réalité de l'impact était globalement faible.
41:42Alors qu'il semblerait que ce soit une mesure...
41:46Oui, les voitures chinoises qui sont importées et vendues sur le marché américain se comptent en milliers.
41:51Et par contre, c'est le signal qu'il n'y en aura pas plus que quelques milliers.
41:56Mais par contre, ça peut peut-être accélérer la prise de conscience des Européens en la matière
42:02si on voit qu'il y a un flux qui se concentre vers l'Europe.
42:08Qu'est-ce que ça inspire ? Et comme le disait Gilles, non seulement ça ne s'améliore pas,
42:13mais Joe Biden n'est pas revenu sur les tarifs Trump,
42:18et en rajoute encore une petite couche à 6 mois de l'élection pour des enjeux politiques domestiques, bien sûr.
42:24Et pour nous, c'est un thème qui n'est pas nouveau.
42:26Ce thème des barrières douanières, et globalement en Europe, on parle beaucoup d'autonomie stratégique.
42:32Que ce soit pour des raisons géopolitiques, ou des raisons purement de santé publique,
42:37ou des raisons liées à l'indépendance agroalimentaire également.
42:40On l'a vu lors du début du conflit russo-ukrainien.
42:43Il y a clairement une volonté, aujourd'hui, de réinternaliser des chaînes de production,
42:47d'être indépendant, je dirais, d'un point de vue stratégique, sur des sujets majeurs,
42:53que sont l'énergie, la pharmacie, l'agroalimentaire.
42:58Il y a deux effets, selon moi, sur les valeurs sur lesquelles on peut investir,
43:03et qu'on privilégie dans certains de nos portefeuilles, et notamment sur nos portefeuilles à haut rendement.
43:07C'est à la fois un facteur protecteur, c'est-à-dire que vous allez investir dans des boîtes
43:11qui, elles-mêmes, ne sont pas dépendantes, que ce soit sur la zone de challenge,
43:15ou sur la production de zones non-alignées, complètement avec les intérêts du G7 ou européens.
43:22Voilà, pour le dire clairement.
43:24Et puis, vous êtes également sur des secteurs qui, potentiellement, peuvent faire l'objet de subventions,
43:28de relances provoquées par les Etats.
43:31Emmanuel Macron l'a rappelé récemment, encore une fois.
43:33Il y a une véritable volonté, en France, on a un ministère de la réindustrialisation,
43:37dirigé par M. Lescure, et donc, il y a une volonté, très clairement,
43:42de réinternaliser ces chaînes de production, de réindustrialiser le tissu économique,
43:48pour, à la fois, protéger...
43:50Et c'est un thème d'investissement.
43:51Et comme une opportunité.
43:52C'est un thème d'investissement, ce n'est pas que se protéger,
43:54c'est également saisir une opportunité d'investissement sur ces secteurs-là.
43:58Que vous inspirent, effectivement, les annonces de Joe Biden, à ce stade, Alexandre ?
44:03Qu'est-ce qu'on peut attendre aussi, en France que la Chine ?
44:06Je ne connais pas un Américain, moi, qui va acheter une voiture chinoise électrique.
44:09Déjà, on sait pertinemment, même, que les constructeurs automobiles américains
44:13ont baissé de la voilure, en fait, sur les véhicules électriques qu'ils allaient pouvoir vendre.
44:17Ils ont des problèmes de marge, de prix.
44:19Il n'y a pas forcément toujours la demande.
44:21Maintenant, le patriotisme américain, vous le connaissez.
44:23Donc, je le vois mal acheter en masse.
44:25Même si vous montez, d'ailleurs, Trump a dit, si Joe, il fait 100,
44:28moi, je ferai 200 de tarifs supplémentaires, mais ça ne fera pas de différence.
44:32Donc, il y a un jeu politique, évidemment.
44:34Maintenant, c'est aussi à mettre en perspective,
44:36et là, on revient sur la Chine, mais qui a quand même annoncé, en début de semaine,
44:39un plan d'investissement absolument féminin.
44:42Biden est à l'offensive, la Chine est à la relance.
44:45Ils annoncent un programme d'émission obligataire de 130 milliards, je crois,
44:49avec des obligations 20 ans, 30 ans, 50 ans.
44:53Donc, là, il y a quand même une vraie volonté de réinvestissement.
44:56Il y a même eu une annonce, ce matin, au gouvernement chinois,
44:58en train de dire aux autorités locales, vous allez racheter, en fait,
45:01toutes les maisons invendues pour, un petit peu, assainir le marché immobilier.
45:06Donc, ça va dans le bon sens.
45:08La Chine reprend des couleurs.
45:10Maintenant, est-ce que c'est un vrai retournement ? Je ne sais pas.
45:13Mais, en tout cas, il y a une réalisation de résoudre, un petit peu, le problème domestique,
45:17de redonner confiance, avant tout, aux Chinois eux-mêmes,
45:20pour qu'eux-mêmes réinvestissent sur leur propre marché local.
45:22Ce n'est pas nous, les investisseurs internationaux,
45:25qui allons aller à la rescousse du marché chinois.
45:27C'est d'abord un problème domestique,
45:29et de reprise de confiance sur le marché domestique lui-même.
45:32Et, d'une manière ou d'une autre, on a envie, quand même, au moins tactiquement,
45:36d'accompagner le mouvement de rebond des actions chinoises, là, qu'on a pu voir ?
45:40Ça a repris 20, 25, peut-être jusqu'à 30 % sur certains indices chinois.
45:44Réellement, moi, je n'irais pas le jouer en direct.
45:46D'accord. D'accord. Pas en direct.
45:48Je pense que nous, on préfère, effectivement, aller, globalement, sur les émergences.
45:51C'est un peu trop difficile de choisir entre l'Inde, la Corée, Taïwan,
45:55parce qu'une fois sur deux, ça fonctionne.
45:57Quand l'un ne fonctionne pas, l'autre...
45:59Tout le monde était sur l'Inde, à un moment donné,
46:01mais c'était du stratosphérique.
46:02Et puis, tout d'un coup, c'est la Chine qui rebondit.
46:04Donc, du coup, l'Inde, pendant un instant des conflits,
46:06c'est un petit peu le miroir.
46:08Après, il y a des histoires spécifiques, comme la Corée, même Taïwan.
46:11Taïwan, c'est le meilleur marché boursier avec la Chine,
46:14cette année, au sein des émergents.
46:16Les flux ne sont pas encore tout à fait au rendez-vous.
46:19Mais il est certain qu'aujourd'hui,
46:20vous pouvez acheter les émergents en globalité.
46:22Vous achetez une valorisation et une décote de 50%,
46:25et vous avez des croissances de profit deux fois supérieures aux États-Unis.
46:28Et c'est en dollars aussi.
46:29Ça se prend.
46:30Merci beaucoup, Messieurs.
46:31On s'arrêtera là pour ce soir.
46:32Merci pour votre analyse et votre expertise
46:35sur les sujets de marché du moment.
46:36Alexandre Drabovitch, Indos US Wealth Management,
46:39Julien Moutier, Groupama Asset Management,
46:41et Gilles Bazissier, Equity GPS,
46:43c'était les invités de Planète Marché.
46:49Le dernier quart d'heure de Smart Bourg chaque soir,
46:57c'est le quart d'heure thématique.
46:58Le thème ce soir, c'est celui de l'Europe.
47:01Et on s'interroge sur les nouvelles forces boursières de l'Europe
47:06avec Anis Lalou, qui est à mes côtés,
47:08le directeur des investissements d'Aperture Investors.
47:10Bonsoir, Anis.
47:11Bonsoir.
47:12Merci beaucoup d'être là.
47:13La séance du jour est intéressante
47:15parce qu'on voit un petit coup de mou sur le secteur du luxe
47:17après la publication de Burberry en Angleterre.
47:21Et c'est vrai que, je le disais en introduction de l'émission,
47:23le luxe, historiquement, est le secteur
47:26pour lequel on a envie d'investir en Europe.
47:28C'est le secteur sur lequel il n'y a pas de rivaux à l'échelle mondiale.
47:34On voit le secteur du luxe qui est un peu en retrait désormais,
47:37mais on voit quand même l'Europe boursière
47:38qui non seulement fait bien,
47:39mais tient tête à Wall Street, au marché américain,
47:42y compris au Nasdaq, avec deux secteurs notamment
47:45qui ont très longtemps été vus comme des poids morts boursiers pour l'Europe.
47:49Le secteur bancaire d'un côté,
47:50plus 25 depuis le début de l'année pour les banques de la zone euro,
47:53pour le secteur,
47:54et le secteur de la tech.
47:55Parce que oui, il y a quand même aussi un peu de tech en Europe.
47:58Et je voulais bien qu'on passe un peu en revue avec vous, justement,
48:00les caractéristiques de ces secteurs
48:02et est-ce qu'ils font évoluer la perception des investisseurs globaux
48:05sur le profil boursier de l'Europe, Anis ?
48:07Oui, absolument.
48:08C'est très bien présenté
48:10parce qu'effectivement, on a deux secteurs qui sont en barbelle, en fait.
48:14La technologie qui est typiquement un secteur
48:17qui n'aime pas les taux d'intérêt hauts
48:19et les banques qui, au contraire, font beaucoup plus d'argent
48:22quand les taux sont élevés.
48:24Et les banques qui, structurellement, en Europe,
48:26ont été complètement négligées,
48:28voire traitées de zombies,
48:29parce que c'est des sociétés qui n'arrivaient pas à produire des earnings,
48:33alors que le régulateur leur demandait de se capitaliser,
48:35se surcapitaliser.
48:37Et donc aujourd'hui, la donne a bien changé.
48:39Effectivement, ce qui se passe aujourd'hui l'illustre bien
48:41parce que ça se voit à un niveau, aujourd'hui, indiciel.
48:44Donc la composition indicielle est telle que,
48:47effectivement, quand ces opportunités dans le secteur bancaire
48:50deviennent attractives ou attrayantes
48:53et quand le secteur de la technologie vient aider,
48:56ce qui est structurel aujourd'hui,
48:57eh bien on a une composition, quand même,
48:59dans l'indice européen qui est très différente
49:01de ce qu'il était peut-être il y a 10 ans
49:03ou il y a 10 ans ou 15 ans.
49:05Donc on le constate.
49:07Vous l'avez bien dit sur les chiffres de performance
49:10des trois derniers mois où l'Europe...
49:13Et on le voit aussi dans la composition des investisseurs
49:16qui sont aujourd'hui présents dans les banques.
49:18On a des investisseurs internationaux,
49:20notamment des investisseurs américains
49:22qui regardent l'aspect value qui devient intéressant
49:24parce qu'aujourd'hui on a un catalyste en plus de la value.
49:27Et le secteur bancaire est une bonne porte d'entrée
49:29pour ces investisseurs qui cherchent peut-être
49:31à sortir un peu de la zone dollar.
49:33Absolument, et pour ces investisseurs qui cherchent
49:35à se diversifier dans le secteur des financials
49:37parce que le secteur européen n'est pas un copy-paste
49:40du secteur financier américain.
49:42Là on est sur quelque chose de très différent.
49:44Le secteur américain n'a pas vu la régulation sévère
49:47qu'on a eue ici sur Basel IV
49:49et donc n'a pas eu à faire face avec autant de sévérité
49:52avec des taux d'intérêt extrêmement bas voire négatifs.
49:55Donc on est dans une configuration différente.
49:57Aujourd'hui les banques européennes sont surcapitalisées,
50:00bénéficient du taux d'intérêt élevé
50:03et donc ont un retour de cash flow
50:05qui retourne à l'actionnaire.
50:07On a des débits dans le deal qui sont extrêmement intéressants
50:10et malgré la bonne performance.
50:12Ces banques nulles n'ont pas vraiment rireté
50:14puisqu'elles fonctionnent avec leurs earnings aussi.
50:16Les cours de bourse ont violemment monté
50:18parfois dans certains cas pour des banques italiennes,
50:20des banques espagnoles, mais quand on regarde
50:22effectivement des métriques de valorisation,
50:24ça n'a pas bougé.
50:25Ça veut dire quand même quelque part que
50:27le sentiment ou la perception des investisseurs
50:29vis-à-vis de ces banques européennes
50:31est encore un peu en décalage
50:33par rapport à ce qu'on décrit des fondamentaux
50:35aujourd'hui de ces banques et de l'environnement réglementaire
50:38avec un choc qui est derrière nous a priori aussi.
50:40Exactement, je pense qu'il y a un décalage.
50:42C'est une bonne façon de le dire
50:44puisqu'on ne voit pas le re-rating
50:47s'opérer de la même manière que dans d'autres secteurs.
50:50Il ne faut pas oublier que c'est un secteur aussi
50:52qui a eu à faire face aussi à beaucoup de fintech
50:55et de disruption de la fintech
50:56et aujourd'hui aussi les règles ont changé
50:58puisque quand on regarde par exemple Unicredit
51:00en Italie ou même les autres banques en Espagne
51:03qui sont des banques très digitales aujourd'hui
51:05donc même le niveau de concurrence est remis à plat.
51:13Je dirais que les fintechs n'ont peut-être pas fait
51:15les preuves qu'on attendait d'elles également.
51:18Ce n'est pas évident quand même de remplacer les banques
51:21en tout cas sur certains de leurs métiers.
51:23Clairement, ce qui est peut-être plus facile aussi
51:27c'est d'arriver à un niveau d'écalisation
51:29où les banques utilisent plus de white label sur la technologie
51:34et arrivent à rattraper l'écart.
51:36Aujourd'hui quand elles génèrent des cash flows
51:38ça devient presque plus intéressant
51:40que les fintechs qui n'ont pas prouvé
51:42la capacité de générer des cash flows.
51:44Donc on est quand même sur un barbel très intéressant.
51:46On va parler de tech mais juste pour finir sur les banques
51:48moi j'ai connu la période justement
51:50post-grande crise financière
51:52où les banques européennes comme vous dites
51:54au pire étaient vues comme des zombies
51:56au mieux étaient vues comme du trading
51:59pour vous c'est plus que ça aujourd'hui
52:01il y a quelque chose de structurel quand même
52:03à jouer autour du secteur bancaire européen ?
52:05Oui, je pense que oui
52:07et pour l'Europe de manière générale
52:09puisqu'on ne parle pas juste de la valorisation
52:11dont on a parlé sur les 15 dernières années.
52:14L'Europe est cheap mais en plus il y a un catalyste.
52:16Alors on a une inflexion en fait des PMI
52:18on le voit, on voit dans les résultats
52:21que maintenant la saison des résultats était ok
52:24et avec ça on a une banque centrale européenne
52:27qui est supportive puisqu'on va rentrer
52:29dans une période de coupe des taux
52:32et on l'a vu avec la banque centrale déjà à Suisse
52:34qui a déjà un petit peu frantronné
52:36un petit peu la fête pour une fois.
52:38La fête est l'abaisseur en l'occurrence.
52:41Et donc effectivement
52:43on est dans une phase où
52:45si l'économisme va avoir un peu de vent dans les voiles
52:50et bien on va avoir du long growth
52:55de la croissance des prêts etc.
52:57Et donc tout ça c'est structurellement aidant
53:00et positif pour l'ensemble du continent.
53:03Bon et puis alors l'autre rengaine
53:05qu'on a entendu pendant des années
53:07l'Europe, il n'y a pas de tech.
53:10La tech c'est le Nasdaq, c'est aux US.
53:13Il n'y a pas de raison que j'aille chercher de la tech ailleurs
53:15que là où elle se fait le mieux.
53:17Là aussi le secteur tech en Europe
53:19alors il faut le décrire peut-être
53:21ce secteur tech européen c'est peut-être pas tout à fait le même
53:23que le Nasdaq mais il fait partie
53:25des secteurs qui contribuent et qui alimentent
53:27la surperformance de l'Europe aujourd'hui.
53:29Absolument, encore une fois la composition indicielle
53:31est importante parce qu'on ne remarque pas les choses
53:33quand elles sont à 3% de l'indice
53:35mais quand elles deviennent à 8 ou 10% de l'indice
53:37les choses changent.
53:38Et donc on le voit au niveau de l'indice
53:40des large caps.
53:42Aujourd'hui qu'est-ce qu'on a
53:44dans la tech en Europe ?
53:46Et bien on a quand même
53:48pour une grande partie
53:50on a un écosystème qui est central
53:52à l'intelligence artificielle.
53:54On ne le dit peut-être pas assez souvent mais
53:56les fameuses chips NVIDIA
53:58que ce soit Blackwell
54:00la dernière génération ou la génération d'avant
54:02on ne peut pas les fabriquer sans l'écosystème
54:04européen qui se trouve en Hollande, en Belgique, etc.
54:08Donc ça c'est numéro 1.
54:09Numéro 2 après quand on pense à cette fameuse
54:11vague de l'IA
54:13très souvent on pense tout de suite au large language model
54:15et tout de suite c'est bien sûr
54:17Open AI et Microsoft et les géants.
54:20C'est vrai, c'est important.
54:22Néanmoins
54:24ce qui est intéressant avec l'IA c'est son aspect
54:26un petit peu
54:28très généraliste.
54:30C'est l'application, c'est comment les sociétés
54:32ce ne sont pas des applications
54:34qui vont être inventées, c'est toutes les industries
54:36qui vont devoir appliquer cette IA à elles-mêmes.
54:38Donc quand on voit par exemple des sociétés
54:40qui sont très anciennes
54:42des sociétés fondées
54:44au début du siècle dernier
54:46je pense notamment
54:48à la grande agence de pubs
54:50en France et on voit comment elles ont
54:52qu'on appelle publié, c'est ça ?
54:54Donc voilà
54:56et qui a
54:58recentré son business model entièrement
55:00sur l'IA. Aujourd'hui c'est Core AI
55:02qui est le fondement de la société
55:04donc un achat stratégique
55:06d'un actif qui détient les datas aux Etats-Unis
55:08qui s'appelle Epsilon
55:10et du coup ça change la donne.
55:12Donc quand on pense à l'IA
55:14il faut aussi penser à la data
55:16le savoir-faire qu'ont accumulé
55:18pendant des années ces sociétés industrielles
55:20européennes et qui ne vont pas
55:22disparaître
55:24sans prendre grand avantage
55:26de ça. Donc le premier qui va faire ça
55:28et notamment on pense aussi à des grands secteurs
55:30aussi comme la pharma, on entend beaucoup parler
55:32ça prend du temps. Je rappelle que
55:34l'indice européen est très lourd en pharma
55:36et que l'impact est
55:38un impact multimilliard.
55:40Mais comme vous dites le marché a bien conscience
55:42au-delà du phénomène NVIDIA qui restera
55:44l'emblème de cette explosion
55:46de la nouvelle génération de l'intelligence artificielle
55:48mais le marché a bien compris
55:50que les acteurs qui disposeront
55:52de la donnée et de la bonne donnée
55:54on le disait tout à l'heure dans le débat mais c'est un peu garbage in
55:56garbage out aujourd'hui les modèles
55:58donc si la donnée n'est pas bonne à l'entrée
56:00le résultat n'est pas bon à la sortie
56:02ça c'est un aspect clé du thème
56:04d'investissement IA
56:06et la capacité des entreprises à se
56:08transformer autour de l'IA
56:10et là il n'y a pas de raison que
56:12les entreprises françaises aient moins
56:14de qualité, ou européennes pardon, aient moins
56:16de qualité de ce point de vue là que
56:18d'autres entreprises dans le monde. Absolument
56:20parce qu'il y a des sociétés qui ont justement ce genre de
56:22data alors je citais un exemple
56:24mais il y en a un certain nombre
56:26qu'on voit dans les large capes en Europe
56:28qui font qu'effectivement l'IA devient
56:30vraiment un catalyste et un point fort
56:32beaucoup plus qu'un point fort
56:34alors revenons sur la valo
56:36puisque on aime bien parler de la valo
56:38mais là on a une valo avec un
56:40catalyste, là on a des sociétés qui sont
56:42du type Nasdaq
56:44je rappelle que Linde par exemple, une société
56:46allemande qui était listée en Allemagne et qui
56:48est devenue trop large
56:50une market cap trop importante pour
56:52le DAX est partie se lister au
56:54Nasdaq, est partie se lister au Nasdaq
56:56un multiple de S&P qui est aujourd'hui
56:58à rattraper le retard
57:00et qui traite un multiple de Nasdaq
57:02donc on a des sociétés qui sont
57:04Nasdaq grade j'ai envie de dire
57:06comme des sociétés du
57:08Nasdaq et qu'on peut acheter en Europe
57:10à des multiples qui sont inférieures au S&P
57:12alors en plus de ça
57:14avec l'aspect Barbel on peut avoir un multiple
57:16qui est encore plus faible que le S&P
57:18je rappelle que le S&P traite à
57:20une prime de 40% par rapport à l'Europe
57:22et que le Nasdaq traite à une prime
57:24de 25% par rapport au S&P
57:26donc ça fait quand même beaucoup de discants
57:28on a la qualité du Nasdaq
57:30au prix du S&P
57:32pour certaines entreprises en Europe, voire moins
57:34voire moins si on fait un portefeuille
57:36Barbel
57:38c'est la fin de la discussion Anis
57:40il faut se dépêcher de les acheter
57:42et de les valoriser ces boîtes parce que comme vous le dites
57:44sinon elles s'en vont
57:46là vous avez cité l'exemple du moment
57:48vous l'avez bien en tête comme tout le monde
57:50c'est totale énergie et ce que ça crée
57:52mais débat très sain d'ailleurs je trouve à avoir
57:54mais attention
57:56parce qu'effectivement
57:58alors je ne pense pas que toutes les boîtes européennes
58:00vont aller les fédériser
58:02ils n'ont pas toute vocation à le faire
58:04je pense qu'effectivement
58:06ça met vraiment
58:08l'attention sur la valorisation
58:10merci beaucoup Anis
58:12merci d'être venu discuter des forces boursières de l'Europe
58:14des nouvelles forces boursières de l'Europe
58:16on trouve des entreprises de qualité Nasdaq
58:18pour beaucoup moins cher que celles qu'on paye
58:20sur le Nasdaq aujourd'hui aux Etats-Unis
58:22Anis Lalou, directeur des investisseurs
58:24des investissements chez Aperture Investors
58:26qui est avec nous, l'invité de ce quart d'heure
58:28thématique de Smartboard ce soir
58:34Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org