Jeudi 5 septembre 2024, SMART BOURSE reçoit Éric Venet (Directeur de la gestion, Montbleu Finance) , Igor de Maack (Dirigeant - Associé, VitalEpargne) et Jean-François Robin (Directeur de la Recherche, Natixis)
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00:00Et c'est parti pour Planète Marché, une quarantaine, deux minutes ensemble pour décrypter les tendances mais aussi les actualités sur la planète finance.
00:18Ce soir, trois invités pour tenter de décrypter ces marchés financiers. Eric Venet nous accompagne tout d'abord. Bonsoir Eric Venet.
00:24Bonsoir Nicolas.
00:25Vous êtes directeur de la gestion de Montbleu Finance. A vos côtés, on a le plaisir d'accueillir également Igor Demach. Bonsoir Igor Demach.
00:31Bonsoir Nicolas.
00:32Vous êtes dirigeant associé chez Vital Epargne. Enfin, on a le plaisir d'accueillir Jean-François Robin. Bonsoir Jean-François Robin.
00:38Bonsoir à tous.
00:39Directeur de la recherche chez Natixis. Je vous propose de commencer avec vous Jean-François Robin. Une question assez ouverte pour commencer, pour poser le décor.
00:46Après cet été un petit peu chahuté sur les marchés financiers, il y a une semaine quand on regardait les marchés européens ou américains, on se disait
00:54si on était parti en vacances au mois d'août et qu'on était revenu à ce moment-là, on aurait pu se dire que rien ne s'était passé.
00:59Et puis finalement, on sent quand même un peu plus, beaucoup plus de fébrilité sur les marchés financiers dans la lignée de ce qu'on a pu vivre au mois d'août, Jean-François Robin.
01:06Oui, c'est ça. On retombe un petit peu sur les petites interrogations qui avaient déclenché ce mouvement de marché du 5 août.
01:11Avec sans doute une liquidité, avec des choses qui expliquaient cela. Il y a plein de raisons pour revenir sur cet épisode-là. C'est un peu différent aujourd'hui.
01:19Et ce qui est très différent aujourd'hui, notamment, c'est qu'il y a la Fed qui est après et pas avant les événements.
01:24Ce qui s'est passé en août, c'est que la Fed avait dit finalement, moi je ne baisse pas les taux et je les baisserai que si le marché du travail se dégrade.
01:31Et pof, juste après, on avait une dégradation du marché du travail. Là, on retombe là-dessus. Pourquoi ? Parce qu'on vous l'avait dit juste avant, Pauline le disait,
01:37il y a un certain nombre de statistiques qui s'enchaînent, qui ont laissé penser que le marché du travail est en train de se dégrader.
01:42Et on a toujours des taux d'intérêt de la Fed qui sont à 5,25 pour le Fed Funds, la borne haute. Et donc ça, c'est quand même un taux réel assez élevé quand même.
01:52Et donc, on se demande un petit peu si la Banque Centrale Américaine n'est pas un petit peu beyond the curve, qu'elle n'aurait pas dû aller un petit peu plus vite.
01:57Et on a toutes ces anticipations de marché. On est à plus de 110 points de base de baisse des taux cette année.
02:02Ce qui a un petit peu laissé penser que la Fed serait en retard et qu'elle devrait rattraper ce retard avec sans doute des mouvements de 50 points de base au cours du reste de l'année.
02:10Donc, on a une espèce de nouveau de cette idée que l'économie américaine ralentit très fortement et que le marché dans l'emploi est en train de se dégrader.
02:18Et on sait, puisque lors de Jackson Hole, Jérôme Poel a dit, maintenant, on fera tout ce qu'il faut, we do anything we can, pour soutenir le marché du travail.
02:30Donc, on sent bien que c'est vraiment son indicateur clé.
02:33C'est le driver, ce n'est plus l'inflation. Et pourquoi ce n'est plus l'inflation ? Parce que l'inflation, elle est déjà revenue à 2,5.
02:38Pareil en Europe. Et donc, la Banque Centrale se concentre sur son deuxième mandat aux US, qui est l'emploi.
02:42Et donc, on a cette espèce de focus des marchés sur les dégradations de l'emploi.
02:46Et aujourd'hui, force est de constater dans les différents chiffres que ça se dégrade.
02:50Est-ce que ça se dégrade tant que ça ? On pourrait en discuter. Nous, on ne pense pas.
02:53Mais voilà, on a quand même une vraie, vraie normalisation du marché du travail.
02:58Avec une remontée, sans doute, du taux de chômage encore demain.
03:01Donc, on a entendu pendant longtemps un certain nombre d'experts nous dire, attention aux effets de second tour sur l'inflation.
03:07Justement, lorsque les hausses de salaire seront passées, est-ce qu'ils pourraient maintenir une inflation élevée ?
03:12Là, on a un marché de l'emploi qui se dégrade un petit peu, un marché du travail qui se dégrade un petit peu.
03:17Et ça n'est pas une bonne nouvelle. Ça aurait pu être une bonne nouvelle.
03:19On aurait pu se dire, effectivement, bon, le travail est fait et on va aller vers ce soft lending.
03:23Non, finalement, le marché ne le voit pas comme une bonne nouvelle.
03:25Oui, enfin, c'est jamais une bonne nouvelle de voir les marchés du travail se dégrader.
03:29Maintenant, encore une fois, deux remarques. La première remarque, c'est qu'on était à un plus bas de 3,4.
03:34On est à 4,3. Je me souviens, il y a encore une dizaine d'années, il y avait toutes les analyses des prix Nobel.
03:40Gordon, par exemple, qui disait, le taux de chômage ne pourra jamais passer sous les 6,5.
03:45Ce que je veux dire par là, c'est qu'aujourd'hui, il y a autour de 4, 4,5. Le taux de chômage, il reste quand même très, très, très bas historiquement.
03:51Ça, c'est la première chose.
03:54Et puis, cette dégradation du marché du travail, quand même, elle est aussi à relativiser, justement, dans les chiffres qu'on voit sur le...
04:01Même hier, dans ce qui a déclenché un petit peu le mouvement du marché, on voit que les taux de démission repartent un peu à la hausse.
04:06Donc, si le marché était très, très, très dégradé, on ne démissionnerait pas.
04:09On voit que, typiquement, la composante emploi dans l'ISM service continue d'être positive.
04:15Donc, ça ne laisse pas penser à une forte dégradation, à un écroulement encore.
04:19L'effet IA sur l'emploi, on n'y est pas encore.
04:22Et puis, dernière remarque, c'est quand même que cette dégradation-là, elle n'est pas souhaitable.
04:30Mais c'était vraiment ce que vous disiez, c'est-à-dire que l'effet, notamment sur les services, c'était de se demander si on n'allait pas avoir des hausses de salaire qui resteraient durablement élevées.
04:38Or, ce qu'on voit aujourd'hui, c'est que le marché du travail se normalise sans s'écrouler.
04:41Et dans le même temps, vous avez plutôt les salaires qui se calment.
04:44C'est un indicateur qu'il faudra suivre demain.
04:45Mais vous regardez ce qui se passe aux États-Unis ou en Europe, on a encore perdu plus d'un point.
04:49On est passé de 4,6 à 3,5.
04:51Et puis, l'année prochaine, on attend encore plus bas.
04:53Donc, on voit bien que les salaires qui avaient un petit peu un effet rattrapage et qui sont aujourd'hui plus élevés que l'inflation sont quand même en train de se calmer.
04:59Donc, c'est vraiment très, très, très, je dirais, conforme à ce qu'on avait vu dans les autres épisodes historiques de fort hausse de l'inflation très rapide comme ça.
05:06C'est qu'en fait, les salaires le rattrapent et finissent finalement par redescendre gentiment.
05:11C'est un petit peu ce Godly Lock scénario quand même, à mon avis, qui est plutôt en train de se faire plutôt qu'une espèce de récession qui arrive aux États-Unis.
05:18Nous, on vient, on l'a publié cet après-midi, on vient de réviser la hausse des chiffres de croissance pour les États-Unis à 2,4.
05:23Donc, on n'est pas dans un truc récession.
05:25On est au-dessus du potentiel.
05:26Il y a une normalisation du marché du travail.
05:28Honnêtement, quand vous avez 7% de déficit sur PIB encore aux États-Unis, ce serait quand même dommage de ne pas avoir au moins 2% de croissance.
05:35On y reviendra dans un instant.
05:37Éric Venet, peut-être même question un peu ouverte.
05:39Comment est-ce que vous vivez cette rentrée avec peut-être un angle un tout petit peu différent ?
05:43C'est qu'on a vu beaucoup plus de volatilité sur les marchés cet été avec cette excuse ou en tout cas cette explication qu'on pouvait donner aussi.
05:49Moins de volume explique des mouvements plus importants.
05:51Puis finalement, on voit que ça continue à la rentrée.
05:54Est-ce que c'est en train d'annoncer un changement de manière d'apprécier le marché en ce début d'année ?
05:59Oui, alors il y a un facteur qu'on n'a pas évoqué.
06:02C'est l'IA et le Nasdaq.
06:05En fait, on s'est un petit peu interrogé sur la soutenabilité de cette hausse.
06:10Je me souviens qu'il y a deux mois, tout le monde était chaud, chaud sur Nvidia.
06:16Rien ne se passait.
06:17On a eu quand même une alerte très forte parce qu'on a eu justement un changement de la politique monétaire japonaise
06:24qui a fait qu'on empruntait du Yen pour rien du tout et on le plaçait sur le Nasdaq et on gagnait dans les deux sens.
06:31Et quand la Boche a dit que j'étais obligé de remonter les métaux, c'était la seule.
06:35Il y a eu un mouvement énorme de retrait.
06:39On a dû vendre ce qui a forcément bien marché, y compris le Nasdaq.
06:44Puis quelques interrogations également parce que tout l'argent qu'on a mis dans Nvidia, il va falloir la rentabiliser dans l'IA.
06:53Et on a commencé à avoir quelques doutes dessus.
06:56Donc, ce qui était quasiment évident de gagner de l'argent est devenu moins évident.
07:01Il y a ça.
07:02Vous rajoutez des mouvements de change de façon impressionnante.
07:06Plus, du coup, on a rajouté la selle sur le gâteau.
07:10On l'explique comme ça aujourd'hui.
07:13Ah oui, mais est-ce qu'on n'a pas trop attendu pour baisser les taux ?
07:17Est-ce que finalement, jusqu'à maintenant, tout est nickel puisqu'on a ralenti l'activité, l'inflation est battue.
07:23Mais est-ce que ça ne va pas craquer d'un seul coup d'avoir trop attendu de baisser les taux ?
07:28Voilà, c'est un mix des trois.
07:30Et la répétition du mois d'août, elle est aujourd'hui en moindre.
07:35D'accord.
07:36Mais elle nous permet de comprendre ce qui se passe.
07:38C'est-à-dire que pour moi, toutes ces grosses tendances, les grosses valeurs Megacap,
07:45on se dégage un peu, on prend son bénef pour aller soit en cash, soit pour se répartir.
07:52On voit finalement le marché aujourd'hui être un peu moins concentré, moins de concentration,
07:58pour aller un peu plus se diffuser, si on croit que la récession n'est pas pour demain.
08:04Ce qui serait plutôt une bonne nouvelle, un marché un peu moins concentré pour des stockpickers.
08:08C'est pour ça que je pense que c'est une très bonne nouvelle.
08:12Bon, effectivement, la croissance va être révisée.
08:17On n'est pas en récession, ne même pas très forte.
08:20On voulait juste un ralentissement, on l'a.
08:22Bon, c'est normal qu'on s'interroge sur est-ce qu'on n'a pas été trop trop loin.
08:26Mais à mon avis, ça passera dans quelques jours.
08:29Donc toute cette phase de stress sur les marchés, finalement, c'est temporaire, ce que vous nous dites.
08:34Effectivement, on se réaligne à la rentrée.
08:36C'est juste un réajustement.
08:37Oui, d'accord.
08:38Mais je ne pense pas qu'il y ait plus de stress que ça sur la macro et donc sur les marchés financiers.
08:46Vous mentionnez effectivement la décision de la BOJ de remonter ses taux à l'heure où, effectivement,
08:51les banques centrales occidentales, notamment aux États-Unis ou en Europe, sont plus dans une dynamique de baisse de taux.
08:57Ça, c'est de nature à inquiéter, à alerter.
09:01C'est la ligne du Japon, effectivement, qui fait face à une inflation qui dépasse les 3%.
09:06Oui, voilà. Sauf que, comme à chaque fois, il y a un effet de overshooting, de surréaction.
09:12Et toutes les yénes qu'on a empruntées, il va falloir les rembourser.
09:15Mais si le yéne serait apprécié, vous avez intérêt à rembourser assez vite pour ne pas vous laisser piéger.
09:20Donc, c'est juste, pour moi, un mouvement global de capital sur les marchés.
09:26Igor Demach, chez Vital Epargne, comment est-ce qu'on vit cette rentrée un peu chahutée quand même pour les marchés,
09:32avec un certain nombre d'investisseurs particuliers qui doivent se poser la question de « bon, c'est arrivé en août, ça recommence en septembre, qu'est-ce que je fais ? »
09:40Oui, alors la volatilité, c'est toujours l'ennemi du client et l'ami du gérant.
09:44C'est vrai que quand elle est très très forte comme en août, ça inquiète quand même aussi un peu le gérant.
09:49L'année précédente, ou les mois précédents, on était sur un balancier entre un leader, un thème leader qui était Nvidia, les technos,
09:57et puis sur l'autre côté de la balance, il y avait l'inflation, l'auto.
10:00Et au milieu, il y a en fait le cœur de notre histoire à tous, c'est la croissance américaine,
10:05puisque c'est ça qui drive absolument tous les mouvements macroéconomiques et les mouvements même boursiers.
10:11Parce que je ne veux pas minorer ce qui s'est passé au Japon, mais le Japon, c'est un phénomène monétaire tout à fait particulier depuis 30 ans.
10:17Ce n'est pas non plus le cœur du réacteur financier mondial, c'est quand même le dollar et les échanges entre la Chine et les Etats-Unis,
10:25même si le Japon est un peu entre les deux.
10:26Ça reste la Grande Banque Centrale qui prend une décision différente que la Fed ou la BCE.
10:31Oui, mais je pense que si la Fed prend une mauvaise décision, là je pense que les effets seront beaucoup plus importants pour nous.
10:38On est là à se poser la question de savoir comment se porte la croissance économique américaine et pourquoi l'emploi c'est important.
10:45Parce qu'en fait, il n'y a plus de réserve d'épargne maintenant.
10:47Les Américains ont consommé leur épargne, le taux d'épargne est quasiment au plus bas.
10:51Et donc, comme c'est une économie qui consomme, et que les économies modernes sont des économies qui consomment,
10:56il faut que les employés aient de l'emploi et du revenu.
11:00Et donc, c'est ça la question centrale.
11:02Et c'est pour ça que la Fed est beaucoup plus attirée par ce type de mandat sur le travail que la BCE.
11:08Mais on a cette question.
11:09Qu'est-ce qui va venir alimenter la croissance en 2025 ?
11:12Je pense qu'effectivement, pour l'instant, les prévisionnistes sont quand même relativement optimistes.
11:16Donc, on n'a pas une récession puis une récession.
11:18C'est deux trimestres d'affilée, puis ça dépend de son ampleur.
11:20Il faut prendre un peu de recul.
11:23On sait que les moteurs sont moins importants maintenant.
11:25La Chine est confrontée à des problèmes systémiques, structurels.
11:29Elle nettoie son système bancaire.
11:30Donc, c'est un peu toutes ces questions qui se parachutent et puis s'entrechoquent en cette rentrée.
11:36Puis, on a l'élection américaine qui est quand même aussi quelque chose à avaler, je dirais, pour les marchés.
11:42Je ne dis pas qu'il faut préempter des positions de trading, mais on sera peut-être rassurés ou pas.
11:47Mais en tout cas, l'événement se sera passé.
11:49Les marchés ont besoin de certitude.
11:51Bien sûr.
11:52Et ça, c'est malheureusement pas tout de suite.
11:54C'est dans deux mois, enfin un mois et demi.
11:56Donc, on a une rentrée un peu agitée.
11:58Les résultats des entreprises.
12:00Sur les valeurs technologiques, le problème, c'est que si on regarde la part des dépenses informatiques dans le PIB,
12:07en fait, on est dans une proportion qui est tout à fait assemblable à la moyenne.
12:10Donc, l'IA n'a absolument pas déclenché des mouvements d'investissement massifs,
12:13comme ça avait été le cas dans les années 2000, Internet.
12:15Et le rythme de croissance non plus des dépenses dans l'informatique suit sa moyenne.
12:21Donc, vous voyez, en fait, on est dans une caractéristique de bulle.
12:25Mais c'est difficile de sortir la bulle.
12:27Parce qu'il y a tellement d'argent coincé.
12:29Et il y a deux marchés actions.
12:30Il y a un marché action qui est tech, qui marche.
12:32Et un autre marché action, il y a un compartiment A, un compartiment B, qui est à la traîne.
12:36Et c'est encore plus vrai en Europe, puisqu'en Europe, on n'a quasiment pas de tech.
12:40Donc, ça, c'est vrai que le rééquilibrage.
12:43Mais il ne faut pas qu'il soit trop violent.
12:45Parce que si la bulle tech explose, il y a tellement d'enjeux, tellement de liquidités.
12:49Personne ne résistera.
12:51Le seul argument, moi, qui me fait dire que ça ne peut pas exploser d'abord,
12:54c'est parce que c'est l'expression même de la puissance américaine.
12:57Donc, ça voudrait dire une dégradation, en fait, du ressenti de la croissance américaine, de son pouvoir.
13:04Bon, il est fragile.
13:06Parce que l'Amérique vit au crochet du monde quand même, avec des gros déficits.
13:08Mais tant que la croissance tient, j'allais dire, le scénario de marché de l'investisseur, il peut tenir.
13:13Après, ce n'est pas une bulle.
13:15Oui, c'est ce que j'allais dire.
13:16Il y a des résultats.
13:17Il y a des résultats.
13:18Oui.
13:19Mais une bulle, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de bénéfices.
13:21Ça veut dire que la valorisation des bénéfices est probablement déconnectée, en tout cas de la valeur ajoutée apportée à l'économie.
13:27Et moi, quand je regarde la part des investissements dédiés à l'IT, ça n'a pas bougé par rapport à la médiane.
13:33Oui, on a peut-être un peu trop anticipé l'impact à court terme, effectivement, de l'intelligence artificielle.
13:37On se rend compte que ça va être long.
13:39L'intelligence artificielle, ce n'est pas le moteur à explosion.
13:40D'accord.
13:41Regardez ce que le moteur à explosion a impliqué dans la chaîne industrielle mondiale.
13:45Rien à voir.
13:46Donc, pour l'instant, c'est évidemment un progrès.
13:50Pour moi, c'est une émanation d'Internet et de la virtualisation.
13:53Mais aujourd'hui, ça n'a pas changé les dynamiques d'emploi.
13:56Le télétravail l'a changé.
13:57Et c'est cette prise de conscience qui vient expliquer aussi, finalement, un des facteurs explicatifs en plus du stress qu'on a sur les marchés à l'heure actuelle ?
14:04C'est-à-dire ?
14:05Cette prise de conscience, effectivement, que l'intelligence artificielle, ça prendra plus de temps.
14:09Oui, ça va prendre plus de temps.
14:11Après, il y a de la normalisation de niveau de valo.
14:14Et puis, comme toutes les sociétés qui sont chèrement valorisées, il faut délivrer des perfections de croissance très importantes.
14:21Et être en ligne avec le consensus des analyses, c'est tout.
14:24Après, vous pouvez payer 50 fois une valeur qui fait 50% de croissance du néfice tous les ans.
14:28Il n'y a pas de souci.
14:29Le paye est un.
14:30Mais bon, il faut le faire.
14:31Eric Venet.
14:32Ce qui a changé, c'est qu'auparavant, vous aviez toujours ces interdits du microéconomique et puis le reste du marché qui ne faisait rien.
14:37Mais vous aviez une sécurité.
14:39Vous aviez sur l'IA, la tech.
14:40Oui, c'est ça.
14:41Sauf que c'est moins sécure.
14:43Donc, c'est un peu plus compliqué.
14:44Donc, la tendance, c'est que si vous avez vraiment besoin de cash très rapidement, vous prenez vos bénéfices.
14:48Et puis, ce qui, pour moi, laisse de la place, si le marché macroéconomique délivre, sur le reste.
14:56Pour moi, c'est un rééquilibrage.
14:57Et c'est ça, si c'est de la bonne explication.
15:00Avec la baisse des taux, les produits d'intérêt vont avoir moins d'appétence.
15:07Le Japon, c'est volatile.
15:08Le Nasdaq, c'est moins sécure.
15:10Donc, c'est vrai que l'investisseur est un petit peu moins...
15:12Alors, on va dire l'Europe, c'est super.
15:13Mais comme on lui dit ça tous les ans et que tous les ans, ça déçoit et qu'on voit la gouvernance européenne,
15:18et je ne parle même pas de la gouvernance française, c'est compliqué aujourd'hui de trouver une zone de confort, vraiment.
15:23En tout cas, c'est clair que c'est un marché qui est hyper concentré sur la tech.
15:27L'année dernière, 87% de la perte du S&P, c'est l'été.
15:30C'est les fameux 7 magnifiques, les 5, etc.
15:33Puis, on les enlève au fur et à mesure de leur sous-performance aujourd'hui.
15:35Mais l'année dernière, les 7 magnifiques font presque 90% de la perte du S&P.
15:39Donc, il y a une telle concentration du marché d'action dans une valeur.
15:42C'est un truc qu'on n'a pas vu depuis...
15:44Même Général Electric, même à la grande heure, les grandes actions du S&P,
15:49on n'avait jamais vu une telle concentration de la performance.
15:51Et donc, aujourd'hui, la question que soulevait Igor sur est-ce que ça a une vraie valeur ou pas,
15:56que vous disiez tout à l'heure, tous les deux, il y a vraiment ça.
16:00C'est ce que disait Robert Solow en 1987.
16:02On voit les ordinateurs partout, sauf dans les statistiques.
16:05Est-ce qu'on rejoue ce truc-là ou pas ?
16:08Robert Solow a le prix Nobel, mais 5 ans après, on voit la productivité qui explose,
16:13avec quand même l'Internet.
16:15Ce n'est pas le moteur à l'explosion, mais quand même.
16:17Et aujourd'hui, ce qu'on commence à voir, je le disais tout à l'heure,
16:20on n'est pas encore de l'effet de l'IA dans l'emploi aux US.
16:22En revanche, on commence à en voir quelques annonces encore aujourd'hui,
16:25encore dans la banque, et puis demain sans doute, malheureusement,
16:28mais le call center d'Orange au Maroc,
16:30où les 300 000 Philippines qui bossent pour l'IA générative,
16:34pour faire bosser les robots, pour les faire progresser,
16:36probablement que ce sont les premiers qui vont être...
16:39On ne les verra pas, dans les statistiques US peut-être,
16:41mais je pense quand même que l'impact sur la productivité de l'IA générative
16:45va être assez fort.
16:46Nous, on l'utilise chez Natixis déjà.
16:48On lui demande, on met les rapports de la Commission européenne du FMI,
16:52150 pages, on lui demande, résume-moi ça en 5 points.
16:56Évidemment, je gagne du temps, et peut-être que ça me fait
16:59quand même gagner en productivité à la fin.
17:01Je crois que c'est tellement vite diffusé.
17:03Encore une fois, achète GPT, c'est 180 millions d'utilisateurs,
17:06il y a 5 milliards de personnes qui ont Internet.
17:08Ça peut se diffuser quand même beaucoup plus vite
17:10que n'est-elle moteur explosion qui a mis 100 ans
17:12à vraiment impacter toutes les économies.
17:14Eric, venez, allons sur ce sujet,
17:16l'IA, vu qu'effectivement, ça fait partie des facteurs explicatifs.
17:19Le sujet, ce n'est pas la diffusion, on est d'accord.
17:22C'est comment rendre rendable tous les...
17:24Enfin, c'est massif.
17:26Donc, les 5 clients d'NVIDIA mettent un paquet d'argent.
17:31Donc, cet argent-là, il va être immobilisé un certain temps.
17:34Oui, c'est des gros investissements.
17:36Oui, c'est des milliards.
17:38C'est ça.
17:40Je crois qu'il y a un trou dans le temps.
17:42Avant que ça revienne sous forme de bénéfices
17:45dans les entreprises ou d'une augmentation de la productivité,
17:48ça va prendre un certain temps.
17:50Alors, ça, c'est de la macro, c'est différent des marchés.
17:53Je ne suis pas un spécialiste des valeurs,
17:54mais typiquement, à mon avis, ce qui est intéressant,
17:55ce n'est pas de regarder la NVIDIA,
17:56enfin, c'est très intéressant de regarder la NVIDIA,
17:57parce qu'à mon avis, lui, il est vraiment...
17:58C'est quand même la loupe à l'intelligence artificielle sur les marchés.
18:00Oui, ils ont mangé leur pain blanc,
18:02parce que là, ça y est, ils ont chopé la marge,
18:05comme très classiquement.
18:06Et puis, évidemment, ça va être moins le cas dans le futur.
18:09Ce que je trouve très intéressant, c'est ce qui se passe chez Intel,
18:11qui met 50 milliards sur les puces pour essayer de rattraper son retard.
18:14Est-ce que c'est ça qui va le tuer ?
18:15Et finalement, Intel, qui nous dit,
18:17je licencie 15 000 personnes, c'est parti.
18:19Ça ne rapporte pas autant que ça donnait.
18:21Ou au contraire, à la fin, Intel va réussir à remonter la pente
18:25et un petit peu refaire de la compétition,
18:27là où il n'y en a plus aujourd'hui, au profit de NVIDIA.
18:29Et donc, il y a quand même cette histoire.
18:31Est-ce que les investissements,
18:32parce qu'il y a plein d'études qui montrent ça,
18:33c'est que même après l'explosion de la bulle dotcom,
18:36dans 2000, il y a plein de boîtes qui ont fait faillite.
18:40Mais en revanche, toutes les infrastructures de télécom
18:45qui ont permis de mettre tout ça en place,
18:47parce qu'on investissait massivement là-dedans,
18:49à la fin, ça a fait les gains de productivité d'Internet,
18:51même s'il y a plein de boîtes qui ont fait défaut.
18:53Encore une fois, l'infrastructure était là.
18:55Et aujourd'hui, c'est ça qui va être intéressant.
18:56Est-ce que toutes ces puces,
18:57tous ces trucs qu'on va faire,
18:58ça va peut-être faire tuer quelques compagnies.
19:00Mais à la fin, ça restera.
19:01Et donc, on aura sans doute une diffusion de l'IA générative,
19:04à mon avis, qui va avoir un impact sur la productivité.
19:07Et donc, sur la valorisation des boîtes,
19:09il y a un autre débat.
19:10Mais sur la macro, je pense qu'on va l'avoir.
19:11Éric Venet, ça veut dire que finalement,
19:13l'intelligence artificielle n'est plus le seul secteur
19:16où on devait absolument aller
19:17si on voulait faire de la performance,
19:18effectivement, sur les derniers mois
19:20et qui concentrait particulièrement la performance.
19:22Et à côté de ça, finalement,
19:24les entreprises doivent investir massivement
19:26en IA si elles veulent rester dans la course
19:29entre guillemets sur les prochaines années.
19:30C'est comme ça qu'il faut le comprendre.
19:31C'est pour ça que c'est une bulle.
19:34La trade, c'est qu'il faut y être,
19:37sauf qu'avant de pouvoir la rentabiliser,
19:40si on ne veut pas être mort demain,
19:42il faut y aller quand même.
19:44Alors, il faut se méfier,
19:45parce que quand JP Morgan a mis,
19:46je ne vais pas citer,
19:47mais quelques grosses banques américaines
19:48ont mis Banco sur le métavers
19:49en se disant, je mets mes agences bancaires, etc.
19:51Je ne peux pas comparer les deux.
19:54Je suis d'accord avec vous,
19:56parce qu'en fait, c'est devenu...
19:58C'était évident qu'il fallait investir dans le métavers.
20:00Dieu merci, tout le monde ne l'a pas fait.
20:02Ce qui a changé pendant l'été,
20:04c'est que ces interrogations-là,
20:06on ne les aurait pas eues.
20:08Je me souviens, je suis venu le mois,
20:10j'ai posé juste une question à l'Indien,
20:12mais c'était un sacrilège.
20:16Encore une fois, la boîte est superbe.
20:18Et donc, tout le monde devait être dedans.
20:20Et il y en a encore plein.
20:23Moi, j'ai été, parce que je ne maîtrise pas le dossier.
20:25Mais on s'interroge.
20:27Donc, à partir du moment où on s'interroge,
20:29ça implique une moindre sécurisation.
20:32Mais qu'est-ce qui a changé cet été ?
20:34Parce que les résultats étaient très bons.
20:36Excusez-moi, les interrogations.
20:38Comment rentabiliser ?
20:40On a pris un peu de recul,
20:41et on s'est rendu compte qu'on mettrait plus de temps
20:43à rentabiliser potentiellement des investissements
20:44d'intelligence artificielle.
20:45Ce n'est pas NVIDIA qu'on remet en cause,
20:47c'est la valo de NVIDIA.
20:48Oui, bien sûr.
20:49On est d'accord.
20:51De l'écosystème.
20:52Si on prend par exemple un secteur qui est lié à NVIDIA,
20:54puisqu'il en fait partie, c'est les semi-conducteurs.
20:56Semi-conducteurs, avec la loi de Moore,
20:58on sait qu'il y en a toujours plus, besoin de plus.
21:00Regardez les cycles de valo, les cycles de bénéfices.
21:02Semi-conducteurs, ce n'est pas une bulle.
21:05Parfois, c'est vraiment tout en bas.
21:07Il ne faut jamais oublier que la technologie Nokia a disparu.
21:11Les téléphones Nokia, ils n'existent plus.
21:13Donc, c'est très, très rapide.
21:15Toujours Bernard Arnault avec ses grands châteaux dans le Bordelais.
21:19Ils seront peut-être là dans 100 ans.
21:20Modulo, l'impact climatique.
21:22Je ne suis pas un grand adorateur de l'intelligence artificielle.
21:26Je préfère l'intelligence humaine.
21:28De l'intelligence artificielle ou de l'intelligence artificielle en bourse ?
21:32En général, le terme est tellement hype
21:35qu'effectivement, tout investisseur est obligé d'y aller.
21:38Mais il y a plein d'autres domaines informatiques, sous-informatiques
21:42où il y a déjà de l'intelligence mécanique, robotique, virtuelle.
21:45Internet, c'est une intelligence virtuelle.
21:47Le téléphone mobile, je pense que ça a plus changé nos vies que chaque GPT, à mon sens.
21:52Mais après, je suis peut-être un vieux dinosaure.
21:54Mais je pense qu'il faut faire attention.
21:56Le secteur des semis, c'est un secteur qui est très cyclique,
21:59qui est très volatile, qui est très dépendant d'autres évolutions technologiques.
22:04Bon, la voiture électrique en est une, mais ça ne vient pas des semis.
22:06Ça vient de Bruxelles.
22:08Bien sûr.
22:09De la dimension écologique.
22:11Donc voilà, là, trop d'argent est attrapé dans ce thème, sur les gros.
22:14Après, en dessous, je pense qu'il y a des mid-cap, des small-cap.
22:17C'est pour ça que nous, on travaille pas mal dans tout ce qui est cybersécurité.
22:21Moi, je crois beaucoup plus à la cybersécurité comme thème qu'à l'IA.
22:25Alors, même si on va mélanger les deux et que je ne suis pas un spécialiste IT.
22:29Cette déconcentration du marché que vous décriviez tout à l'heure, Eric Venet,
22:33pourrait amener potentiellement...
22:35C'est beaucoup plus sain, bien sûr.
22:37Parce que là, vous êtes obligé, surtout pour des gérants quasi-indiciels, d'être quelque part.
22:41Et on vous dit, vous devez aller là.
22:43Donc, vous n'êtes plus du tout dans un choix libre
22:46et dans un exercice de stock picking d'allocation.
22:49Mais ça n'ira que si on a de la visibilité.
22:52C'est-à-dire que là, on est dans une salle où il y a de l'instabilité,
22:55où c'était sûr, ça allait moins sûr.
22:57On peut rajouter le luxe, pareil.
22:59Pour l'instant, avant de diffuser ailleurs, il faut qu'on ait une sécurité.
23:04Et la deuxième possibilité, c'est par exemple la baisse des taux.
23:07Si on est là sûr, complètement sûr qu'on entame un cycle de baisse de taux,
23:11alors là, vous pouvez aller sur les secteurs qui vont profiter de la baisse de taux.
23:16Et c'est ce que j'attends depuis très longtemps.
23:20Est-ce qu'on est tous d'accord autour de cette table, qu'il y a nos discussions,
23:25qu'on entame un cycle de baisse de taux ?
23:27Ok, si c'est oui, de même qu'on était tous d'accord sur Nvidia.
23:31Là, pour le coup, on commence à avoir une certitude.
23:33C'est oui, la réponse est oui.
23:35Un cycle jusqu'à la fin de l'année.
23:37Sauf que la petite musique qu'on entend, on a trop attendu.
23:42Et du coup, on a une récession.
23:44Et donc, cette récession, cette baisse de taux, ça ne va pas être salvatrice.
23:49C'est son ampleur qui est questionnée.
23:51Elle ne va pas être salvatrice parce qu'on reste dans un scénario tranquillement de descente.
23:56Non, si on a une baisse de taux, mais qu'on la juge trop forte,
24:01parce qu'on pense que du coup, la baisse va être moins trop forte,
24:05ce n'est plus un cycle d'investissement.
24:08Vous voyez ce que je veux dire ?
24:09Justement, question peut-être un peu caricaturale,
24:11mais tous les trois, vous m'avez effectivement expliqué que,
24:14globalement, vous restiez quand même sur un scénario assez positif
24:16sur l'économie américaine et de soft lending.
24:18Est-ce que, du coup, une baisse de taux pratiquée par la Fed
24:21qui passerait de 25 à 50 points de base est si dramatique que ça,
24:24si jamais ça arrivait dans quelques jours, Jean-François Robin ?
24:27Alors, nous, notre scénario, c'est qu'il ne fasse pas 50
24:29et qu'il ne fasse que 25 en septembre et décembre.
24:31En revanche, nous, on est vraiment sur un cycle de baisse de taux
24:33qui va se poursuivre en 2025
24:35et qui est probablement d'une ampleur de pas loin de 200 points de base.
24:40C'est vraiment un cycle qui va venir.
24:42Pourquoi on dit ça ?
24:43Parce que nous, on a calculé au sein des services
24:46que le taux neutre de la Fed,
24:48c'est-à-dire qu'il ne le rend pas accommodant ni restrictif,
24:51il est autour de 3,25.
24:52Donc, on peut baisser de 200 points de base
24:54avant qu'il y ait un consensus et un équilibre,
24:57si on est au plein emploi, blablabla,
24:59avant qu'on soit restrictif,
25:02accommodant, je veux dire.
25:03Donc, il y a vraiment de la place pour la Fed,
25:05aujourd'hui, pour baisser les taux.
25:07Et donc, pour ça, que moi, je ne sais pas s'il ferait 25 ou 50,
25:10le marché, encore une fois, price 110 points de base ce matin,
25:13c'est-à-dire que ça implique qu'il y a une baisse de 50 quelque part,
25:16sachant que Powell, comme pas mal de gouverneurs,
25:19ont dit qu'à priori, on commençait graduellement,
25:21donc sa graduelle est égale 25, c'est-à-dire pour la BCE,
25:23donc il est 25 en septembre,
25:25ce qui impliquerait que vous aviez peut-être une 50 points de base
25:27au milieu des élections américaines présidentielles.
25:29Alors, moi, je ne suis pas du tout fan de ceux qui disent
25:31qu'il ne se passe rien autour des présidentielles,
25:33puisque historiquement, ce n'est pas le cas,
25:35mais quand même, d'aller accélérer le mouvement
25:37juste après, par exemple, l'élection américaine,
25:39ça rendrait un petit peu l'idée
25:41que la Fed est peut-être un peu politisée, etc.
25:43Donc, je ne crois pas à ce truc-là.
25:45En revanche, voilà, pour répondre à la question,
25:47je pense qu'on est vraiment sur des cycles de baisse des taux.
25:50La Banque du Canada a baissé cette semaine de 25 points de base,
25:53ils en ont sans doute encore 3 dans l'année.
25:55La BC a commencé, ils vont en faire sans doute au moins 2 cette année.
25:59La Banque d'Angleterre, la Riksbank,
26:01il y a l'ensemble des banques centrales du G7 et de l'OCDE
26:04qui baissent les taux quasiment, à l'exception du Japon,
26:06mais qui feront peut-être un petit 25 pour terminer leur cycle.
26:10Mais quand même, on est dans un cycle baissier de taux.
26:12Ça ne veut pas dire qu'on retourne à zéro du tout,
26:14mais il y a bien 100, 200 BP
26:16dans chaque grande banque centrale du G7
26:18qui va arriver, je pense.
26:20Éric Venet, même question. Dans un scénario de soft lending,
26:22de résistance de l'économie américaine,
26:24est-ce que c'est si dramatique d'imaginer
26:2650 points de base au lieu de 25 dans quelques jours ?
26:29Non.
26:30Si ce n'est que ça viendrait valider l'idée
26:32qu'on a peut-être un peu trop attendu ?
26:34Oui, mais la Fed, jusqu'à maintenant,
26:37a driver le marché de façon extraordinaire.
26:39On a explosé les taux,
26:41et le marché ne s'est jamais écroulé.
26:44Je fais confiance à la Fed pour,
26:46si c'est le cas, pour l'expliquer.
26:49Non, je n'ai pas de soucis là-dessus.
26:51Je ne pense pas qu'on ait demain matin une récession.
26:54Je ne crois pas à ce scénario.
26:56On a trop attendu.
26:58Parce que c'était évident
27:00qu'on allait avoir ces interrogations.
27:02Dès lors qu'on est dans un cycle
27:06de début de baisse des taux,
27:08on a toujours eu ces interrogations-là.
27:10Est-ce qu'on n'a pas trop attendu ?
27:12Parce que, vous savez, il faut 6 mois
27:14pour que ça soit dans l'économie.
27:16Non, pour l'instant, c'est bien dans le tube.
27:19Le travail des banques centrales a été magnifique.
27:23Je ne vois pas pourquoi demain, ça serait différent.
27:25Ça me fait penser à une phrase d'un prix Nobel
27:27encore d'économie, pardon, d'Andreau.
27:29La croissance américaine ne meurt jamais,
27:33seule la Fed la tue.
27:35Pour que la récession arrive aux Etats-Unis,
27:38il faut qu'il se passe quelque chose.
27:40Souvent, c'est la banque centrale
27:42qui déclenche ce mouvement-là.
27:43Parce qu'il y a eu de l'inflation,
27:44parce qu'il y a eu un choc pétrolier,
27:45parce qu'il y a eu plein de choses.
27:46Mais ça vient souvent de la banque centrale.
27:47Or là, ce qu'on est en train de discuter,
27:48c'est qu'en fait, est-ce qu'ils font 25 et 50 ?
27:50Mais là, ce n'est pas grave.
27:51C'est vrai que l'overshoot à la baisse,
27:53ce n'est pas ça qui a fait un réchauffement.
27:54Oui, c'est censé soutenir l'économie quand même.
27:55Ça aura un effet de second tour de peut-être trop baisser.
27:57Mais c'est aussi un des arguments
27:58pour lesquels nous pensons qu'ils feront 25.
28:00C'est que, comme un certain nombre de gouverneurs votants
28:02l'ont dit récemment,
28:03il ne faudra surtout pas qu'on se mette à baisser les taux
28:04pour dire qu'on l'a trop fait pour remonter ensuite.
28:06Donc, on va y aller doucement, voir ce que ça donne.
28:08Mais voilà, ce n'est pas grave.
28:10S'ils font 50, ça paniquera un peu le marché.
28:12Sauf à ce que justement, ils disent
28:13« Ok, on fait 50 là, mais après, ne vous inquiétez pas,
28:15c'est du grade-value jusqu'à la fin de l'année. »
28:16Ils peuvent tout à fait avoir une communication comme ça.
28:19Ça me semble plus difficile
28:20que de commencer petit pas par petit pas pour voir.
28:24Igor Demac, votre scénario,
28:26si tant est qu'effectivement,
28:28vous ayez un scénario défini sur…
28:31C'est vrai que les erreurs de trajectoire monétaire
28:33sont catastrophiques pour les croissances,
28:35pas qu'américaines.
28:36Je pense qu'une des erreurs,
28:37ce n'est pas forcément une décision,
28:39mais c'est le laisser aller
28:40de l'endettement généralisé des économies,
28:42des bilans bancaires.
28:43Ça, maintenant, on a quand même des garde-fous.
28:45Mais ça, c'est une erreur de la Fed
28:48à l'époque de Lehman Brothers
28:50et aussi à l'époque de la zone euro.
28:52Donc ça, maintenant, on est à peu près munis.
28:54Après, je trouve que laisser des taux d'intérêt réels
28:57trop élevés trop longtemps,
28:59c'est aussi un facteur de déséquilibre des sociétés
29:02parce que ça crée une économie de rente financière.
29:04Et comme on sait qu'aux États-Unis,
29:06la sphère financière est ultra-dominante,
29:09vous n'avez plus intérêt à laisser votre cash travailler.
29:12Et l'épargne, si elle n'est pas utilisée,
29:14réinjectée dans le système de production,
29:16de la consommation,
29:17en fait, c'est mortifère.
29:18Parce que toute rente est déclinante
29:20et qu'à la fin,
29:21on a une économie qui est complètement statique.
29:23Et c'est pour ça,
29:24et on le voit plus en Europe
29:25parce qu'on a des difficultés d'accès au crédit,
29:27que l'immobilier souffre plus qu'aux États-Unis
29:29où là, il est plutôt en surchauffe,
29:31mais il y a un moment où il va falloir aussi
29:33calmer le taux d'intérêt d'emprunt.
29:35C'est important à mon sens de baisser les taux
29:37et dans un cycle, avec une visibilité.
29:39C'est vrai que si on fait du haut,
29:41il faut donner une espèce de chemin
29:43parce que l'élection américaine
29:45est un sujet,
29:47en tout cas un sujet de politique international.
29:49Après, j'ai toujours dit que l'un ou l'autre,
29:51c'était les deux faces d'une même pièce.
29:53Je vais m'oublier que les Américains sont Américains.
29:55Ils travaillent pour l'Amérique,
29:57démocrate ou république.
29:59Donc ça, c'est important,
30:00mais il faut avoir un chemin parce que
30:02vous disiez qu'on doit faire confiance à la FED,
30:04mais en toute façon, on n'a pas le choix.
30:06Oui, c'est vraiment pas une question.
30:08Je pense que la BCE
30:10a fait une bonne partie
30:12du travail déjà de conscience
30:14et il faut redonner un petit peu
30:16de crédit aux économies, aux consommateurs.
30:18Le chemin n'est pas suffisamment clair
30:20aujourd'hui. Effectivement, on ne sait pas
30:22quel sera le 6-20.
30:23Non, parce que ça dépend de l'ampleur,
30:24de la faiblesse ressentie des économies
30:26parce qu'on n'est pas forcément dans une publication.
30:28Une fois que la croissance est publiée,
30:30le marché a déjà fait son travail.
30:32Donc il faut essayer de ressentir ce que peut être
30:34le niveau de croissance,
30:36en tout cas cible,
30:38là au bout de gaffe, tout ça.
30:40C'est très technique, mais
30:42la state de demain va peut-être être intéressante
30:44et l'emploi, c'est un indicateur retardé,
30:46mais c'est quand même un indicateur de santé
30:48d'une société.
30:50Moi, je pense qu'on est dans cette phase-là
30:52et on va avoir une réponse au dernier trimestre
30:54sur la vigueur de l'économie américaine
30:56et un peu du reste.
30:58C'était clair après Jackson Hole,
31:00c'était clair que là,
31:02on baisse les taux.
31:04Ça l'est un peu moins justement sur ces
31:06interrogations de croissance,
31:08sur ces mouvements
31:10financiers qui ont fait que
31:12bon,
31:14le scénario est moins clair, mais c'est toujours le même scénario.
31:18Justement, mettons que le scénario
31:20se clarifie dans quelques jours
31:22et on a évoqué
31:24longuement effectivement ce sujet
31:26concentration des marchés,
31:28concentration des valeurs, notamment sur les
31:30sujets tech, voire intelligence artificielle,
31:32un
31:34contexte économique avec des
31:36baisses de taux, on peut continuer avec vous, Eric Venet,
31:38qu'est-ce que ça amènerait comme
31:40rotation sectorielle éventuelle,
31:42continuation de rotation sectorielle amorcée cet été,
31:46changement de paradigme presque sur les marchés ?
31:48Non, ce n'est pas changement de paradigme,
31:50c'est confirmation
31:52d'un scénario
31:54qu'on en espère depuis des mois,
31:56c'est ça, et donc
31:58je pense,
32:00je travaille là-dessus, les petites valeurs,
32:02dès que vous avez une baisse de taux
32:04et qu'elle est
32:06parfaitement,
32:08il y a une vision claire,
32:10c'est important, parce que
32:12on peut avoir un retour
32:14de valeur moyenne.
32:16Pour que le scénario macroéconomique soit assez fléché
32:18pour les small trades.
32:20Oui, parce que ça fait quand même un petit moment qu'on annonce
32:22que leur moment arrive.
32:24Ils se sont quand même repris.
32:26Après, ils n'ont pas démarré aussi fort,
32:28enfin, ils ont été coupés.
32:30Oui, mais ça peut aller hyper vite.
32:32Si jamais on,
32:34parce qu'il n'y a personne sur le marché,
32:36s'il y a quelques acteurs qui jouent
32:38ce thème-là, comme on est
32:40à la cave,
32:42ça peut aller très très vite. Pour moi,
32:44si j'avais quelque chose à faire, ça serait là.
32:46Plus que sur des valeurs industrielles,
32:48des valeurs défensives.
32:50Ça ne change pas grand-chose.
32:52Il y a le food and beverage, l'agro, les boissons qui n'ont pas du tout profité,
32:54et qui sont un peu en retard,
32:56avec les problématiques de guerre commerciale,
32:58consommation...
33:00Il faut qu'on soit sûr qu'il n'y ait pas de
33:02ralentissement de la croissance.
33:04Mais elles sont quand même, en termes de perf,
33:06assez attaquées. Il y a des choses, mais
33:08c'est plus difficile
33:10en début d'année de trouver
33:12des safe haven.
33:14Je pense que les small et mid,
33:16moins européennes, ou le Russell 2000,
33:18cyber-sécurité, certes c'est cher,
33:20mais il y a des choses à faire
33:22sur le marché actions. En tout cas,
33:24les marchés européens ont bien baissé.
33:26Il y a des niveaux de valeurs qui ne sont pas
33:28en moyenne, ou sur des secteurs industriels,
33:30qui ne sont pas délirants par rapport à leurs médias.
33:32Après, il faut croire en l'économie,
33:34il faut croire en marché financier,
33:36il faut croire en l'Europe,
33:38en notre nouvel gouvernement. Il y a plein de choses,
33:40mais la confiance...
33:42Pour consommer, il faut être confiant dans l'avenir,
33:44et pour investir aussi.
33:46Un peu moins de concentration
33:48en termes de valeurs,
33:50mais pour autant,
33:52pas une idée que
33:54un secteur, un type d'entreprise,
33:56pourrait bénéficier d'une
33:58économie américaine qui se porte bien,
34:00et d'une baisse d'autos.
34:02On va rester dans une stratégie
34:04active.
34:06C'est trop tôt, je pense.
34:08Il y a aussi un phénomène
34:10qui est un petit peu
34:12de trompeur là-dedans, c'est que, comme d'habitude,
34:14la corrélation part des Etats-Unis vers le reste du monde,
34:16et il n'y a jamais de décorrelation
34:18avec ce qui se passe aux US, notamment en Europe.
34:20Mais il y a un truc qui est assez particulier,
34:22je ne suis pas spécialiste du tout,
34:24comme vous messieurs, des small
34:26et des small cap, mais il y a quand même
34:28deux trucs, c'est que les small cap
34:30sont souvent assez liés aux cycliques,
34:32aux valeurs cycliques, c'est par définition,
34:34et donc, c'est tout ce qu'on disait
34:36juste précédemment. Est-ce que c'est vraiment
34:38un ralentissement marqué, ou est-ce que
34:40finalement, ça va atterrir sur un truc qui fait que...
34:42Il faut que le cycle soit quand même assez fort.
34:44Pour les emmener.
34:46Donc ça, c'est la première chose, c'est vraiment le côté
34:48cycle macro vis-à-vis
34:50des petites et moyennes entreprises.
34:52Et puis la deuxième chose,
34:54qui est un peu reliée au Trump trade,
34:56notamment, on avait vachement joué ça
34:58à ce moment-là, en se disant,
35:00Trump arrive, c'est l'explosion de la guerre commerciale,
35:02parce que maintenant, il parle plus de 10%
35:04des taxes, c'est maintenant 20%
35:06sur les boîtes européennes et asiatiques,
35:08c'est 60% pour les boîtes chinoises,
35:10jusqu'à 200%
35:12sur les véhicules électriques, y compris mexicains, canadiens,
35:14etc. Bref, c'est l'explosion
35:16de la guerre commerciale avec Trump, et donc, l'Europe
35:18qui est plus assertive qu'avant, on l'a vu avec
35:20les voitures électriques, on le voit avec les panneaux, on le voit avec les éoliennes,
35:22sans doute qu'elle prendra des contre-mesures,
35:24la Chine aussi, etc. Bref, guerre commerciale.
35:26Et donc, ce Trump trade était de dire
35:28les grandes valeurs exportatrices, elles vont
35:30quand même vachement souffrir là-dedans, en revanche,
35:32les petites boîtes,
35:34c'est peut-être leur moment,
35:36parce que l'économie américaine, Trump, il va baisser
35:38les impôts pour les boîtes,
35:40il y aura du déficit public,
35:42et finalement, l'économie américaine se tiendra.
35:44Donc, il y a un peu, je trouve, ces deux petites forces
35:46à l'oeuvre, qui sont pas du tout
35:48à l'oeuvre en Europe, pour moi, je trouve.
35:50Justement, rapidement, il nous reste
35:52quelques minutes. Jean-François Robin,
35:54votre scénario sur l'économie européenne,
35:56on a beaucoup parlé de l'économie américaine, c'est ce qui drive les marchés
35:58aujourd'hui, de la future
36:00décision, effectivement, de
36:02la FED pour la BCE, le plan
36:04a l'air un peu plus clair, entre guillemets,
36:06en tout cas, c'est ce que les marchés identifient. Votre scénario
36:08sur cette économie européenne ?
36:10L'économie européenne, il est finalement moins
36:12rose qu'il l'est pour les Etats-Unis, c'est toujours
36:14pareil, on essaie tous les ans de dire que ça va surperformer,
36:16la réalité, c'est que non, on va faire
36:18un peu moins de 1% de croissance cette année, les Etats-Unis vont
36:20en faire 2,4, l'année prochaine,
36:22c'est pareil, mais un petit peu mieux,
36:24simplement, il y a quand même un effet
36:26très allemand, là-dedans,
36:28à l'inverse de la France, la France, nous, on révise à la hausse,
36:30la croissance française, on la voit à 1,2,
36:32on était déjà les plus optimistes du consensus,
36:34on était à 1, là, on repasse à 1,2,
36:36parce qu'il y a un effet géopositif largement
36:38plus qu'il ne l'était à Londres, à Athènes,
36:40à Sydney, etc., donc il y a
36:42un vrai effet France plutôt positif,
36:44mais globalement, l'Europe,
36:46alors que le Portugal se tient bien, record
36:48de saison touristique,
36:50l'Espagne, la Grèce, l'Italie,
36:52finalement, c'est des pays qui se tiennent bien en ce moment,
36:54c'est vraiment, il y a un focus
36:56allemand, et donc cette année, c'est dur
36:58d'être, voilà, on va faire du 0,8,
37:00un petit 1% de croissance, en revanche,
37:02pareil, si jamais les taux baissent et que l'inflation
37:04baisse, et encore une fois, 1,9 en
37:06Allemagne, 1,9 en France, 1,2 en
37:08Italie, bon, ça, ça fait
37:10de la désinflation et ça fait du pouvoir d'achat,
37:12et donc, on disait tout à l'heure, les économies
37:14américaines, c'est l'économie de la consommation, mais c'est encore
37:16plus de 50% du PIB en France, quoi, et donc,
37:18si vous avez de la désinflation, et donc,
37:20de façon concomitante, des baisses de taux,
37:22c'est quand même bon pour l'immobilier, c'est quand même
37:24bon pour la consommation, et donc, on peut imaginer
37:26que 2025 soit un petit peu meilleur.
37:28Si je puis me permettre de finir par ça,
37:30en plus, finalement, par rapport à quand on s'est quittés
37:32avant les vacances, quand il y avait la
37:34dissolution, où tout le monde se demandait à quelle
37:36sauce on allait te manger, finalement, moi, je trouve
37:38que le risque politique, il a plutôt baissé, c'est-à-dire
37:40qu'on a quand même évacué des risques extrêmes.
37:42Il y a la prime obligataire augmentée, donc, c'est bon.
37:44Oui, oui, c'est ça. Et sur la France française, il ne faut pas
37:46oublier que, comme les dépenses publiques
37:48représentent 65% du PIB, elle est
37:50très alimentée par le déficit public,
37:52et notamment le déficit des collectivités
37:54territoriales et des collectivités publiques, donc c'est quand même une
37:56croissance, certes, qui est supérieure
37:58à celle de nos voisins,
38:00et qui n'est pas très saine, et en plus
38:02qui ne s'est pas fait dans un effort budgétaire,
38:04contrairement aux pays du Sud, qu'on mentionne, et notamment l'Italie.
38:06Voilà, l'Italie, ils sont à 8% de déficit,
38:08donc on ne peut pas dire qu'ils consolident. Oui, mais ils sont quand même en excédent primaire.
38:10Oui, mais sur le déficit public, c'est pas...
38:12Oui, mais c'est
38:14aussi une histoire, mais il y a
38:16quand même, chez nous, une dégradation globale,
38:18même si les exportations sont un peu meilleures.
38:20Les FSGO, moi, je ne me féliciterais
38:22pas forcément d'une croissance française
38:24surfinancée par le public, mais
38:26il est clair qu'en Europe, on se contente
38:28de chiffres qui sont anémiques,
38:30pour soutenir nos équilibres sociaux,
38:32ce n'est pas suffisant.
38:34Sur les 20 dernières années, la moyenne de la croissance
38:36française, c'est pile-poil 1,2,
38:38donc on y est, quoi. D'accord.
38:40Et je suis cohérement d'accord avec ce que vous disiez, Igor.
38:42Le truc, c'est que c'est un peu comme les Etats-Unis.
38:44Les Etats-Unis, ils font 2,4 de croissance, mais ils ont
38:467% de déficit. Sur les 5
38:48dernières années, le déficit moyen américain, c'est
38:509%. Nous, on pourrait arriver à 6,6
38:52en 2025. Non mais non, Igor, c'est 9%
38:54de déficit moyen sur les 5 dernières années américaines.
38:56Eux, ils vivent vraiment à crédit.
38:58Ils vivent vraiment sur de l'argent public. C'est vrai.
39:00C'est pour ça que le bémol, je partage tout à fait ce qu'on vient de dire,
39:02le bémol, c'est la pression de la Commission
39:04européenne sur les finances publiques.
39:06C'est peut-être pour ça qu'ils ont nommé Bernier, d'ailleurs.
39:08Ils ont donné un petit peu de temps pour négocier.
39:10Il s'est négocié. Voilà, c'est pour ça
39:12que je suis très optimiste
39:14qu'on ait Bernier comme Premier ministre.
39:16Pour finir,
39:18rapidement, vous nous avez déjà un petit peu répondu, Eric Venet,
39:20mais qu'est-ce que vous regardez dans le marché,
39:22pourquoi n'a-t-on pas parlé aujourd'hui,
39:24qui retient votre attention dans le marché à l'heure actuelle,
39:26que ce soit matière première ou typologie
39:28de valeur ?
39:30Il y a un marché que je fis, c'est la Chine.
39:32D'accord.
39:34D'accord que vous n'êtes pas le seul.
39:36Voilà. Non, au niveau marché,
39:38moi, je suis
39:40un géant d'action, donc
39:42je viens de me prendre une claque
39:44sur le luxe.
39:46Donc, je vais attendre quelques jours et puis
39:48je vais
39:50voir à peu près les résultats
39:52aux Etats-Unis. Mais si les Etats-Unis
39:54ne baissent pas,
39:56il n'y a pas de raison que le luxe, on se prenne
39:58une claque comme ça. Donc, je reviendrai.
40:00Et puis, les petites valeurs.
40:02Géographiquement, je rajouterais, à part la France
40:04qui est notre marché mère, nourricier
40:06qui est très dense, le Royaume-Uni
40:08qui est quand même quelque chose à regarder
40:10parce que c'est toujours une expérience financière,
40:12monétaire et qu'avec la nouvelle
40:14gouvernance et ce qui est en train de se passer...
40:16Le macro, c'est quoi ?
40:18Et puis, l'Italie qui a
40:20une réserve de valeurs industrielles,
40:22de petites valeurs et qui, elle aussi,
40:24a entamé une espèce de mue, ça sera très long
40:26et qui est une gouvernance assez stable
40:28pour l'instant.
40:30Et j'ai un tropisme un peu small limit cap aussi.
40:32Sinon, je fais du dividende,
40:34grande valeur dividende parce que ça, ça plaît aux clients aussi.
40:36Jean-François Robat, alors effectivement,
40:38vous n'êtes pas dans les valeurs tous les jours, mais est-ce qu'il y a des
40:40éléments qu'on n'a pas évoqués
40:42aujourd'hui qui méritent l'œil de l'investisseur ?
40:44Non, mais là-dedans, on a
40:46l'impression que, moi, encore une fois, ce que je disais en intro,
40:48on n'est pas si loin du Goldilocks scénario où,
40:50finalement, il y a de la désinflation, les banques centrales vont baisser
40:52et on n'a pas de récession, ni en Europe,
40:54ni aux Etats-Unis, ni même en Chine. Finalement,
40:56ce sera sûrement moins bien que ce que voulait Xi Jinping.
40:58Mais finalement, les trois gros moteurs
41:00de l'économie mondiale, et vous rajoutez le Japon,
41:02vous rajoutez l'Inde qui a 8% de croissance,
41:04il y a plein de moteurs de la croissance mondiale qui sont là.
41:06En revanche, on a vu ces derniers temps
41:08et encore cette semaine, que le risque géopolitique,
41:10pour moi, il est complètement sous-estimé
41:12par les marchés, parce qu'entre le Proche-Orient,
41:14l'Ukraine qui est en train de
41:16redoubler,
41:18le conflit en Ukraine redouble d'intensité.
41:20Je crois
41:22que le risque géopolitique, pour moi, c'est encore une des thématiques
41:24malheureusement, des prochains mois.
41:26Et c'est peut-être le secteur de la défense qui va profiter.
41:28Et l'or est pas mal.
41:30Et l'or, effectivement.
41:32Parce que les mines d'or, vous gagnez sur...
41:34On va devoir arrêter là, ça nous fait une ouverture
41:36parfaite pour une prochaine émission. Merci beaucoup.
41:38En tout cas, Jean-François Robin, directeur de la recherche chez Natixis,
41:40Igor Demac, dirigeant associé chez Vital Epargne,
41:42Eric Venet, directeur de la gestion
41:44de Montbleu Finance. Merci, messieurs.
41:46Et Quentin, on se retrouve tout de suite dans
41:48Marché à Thèmes.