Lundi 25 mars 2024, SMART BOURSE reçoit Thierry Guille (Président, Raymond James France) , Alain Pitous (Senior Advisor ESG) et Véronique Riches-Flores (Présidente, RF Research)
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00:00 *Musique*
00:10 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:14 Véronique Richelaurès est avec nous, économiste et présidente de RF Research.
00:17 Bonsoir Véronique.
00:18 Bonsoir.
00:19 Thierry Guille nous accompagne, le président de Raymond James France.
00:21 Bonsoir Thierry.
00:22 Bonsoir.
00:23 Merci d'être là et merci Alain Pitous de nous accompagner également.
00:25 Bonsoir Alain.
00:26 Bonsoir.
00:27 Premier advisor ESG, j'appelle ça le printemps des banques centrales parce que effectivement
00:32 le déluge de communication qu'on a eu la semaine dernière est intervenu au moment
00:37 de l'ouverture de la saison du printemps, saison stratégique si on écoute certains
00:41 membres de la banque centrale européenne.
00:43 Véronique, mais je reviens d'abord sur la Fed.
00:45 Jérôme Poel nous dit qu'il y aura plus de croissance nominale pour plus longtemps
00:49 et malgré tout la Fed recalibrera sa politique monétaire avec quelques baisses de taux au
00:55 fil de l'eau sans doute à partir du mois de juin et pour quelques mouvements devant
01:01 nous.
01:02 Difficile dans ce contexte quand on est investisseur sur les marchés j'imagine de se mettre face
01:06 à un mouvement assez puissant de hausse.
01:09 On est bien d'accord, d'autant ce printemps ce n'est pas un vol d'hirondelles, c'est
01:14 un vol de colombes, il y en a partout.
01:17 Finalement la BCE a commencé elle-même, nous publiant des prévisions d'inflation
01:21 notamment qui étaient juste incroyables, elles n'ont aucun sens.
01:26 On nous donne la direction, l'inflation va baisser là où on veut, d'ailleurs c'est
01:30 déjà fait, regardez nos modèles nous conduisent tout droit à 2%.
01:34 La Banque d'Angleterre nous dit que finalement ce sera dès ce printemps, bon après si on
01:38 regarde dans le détail elle est quand même un peu plus raisonnable, mais voilà, le message
01:42 est à peu près le même.
01:44 Et puis la Banque centrale américaine, vous voyez à quel point de toute façon on y va.
01:49 On y va, alors oui on ne peut pas...
01:51 Même la croissance forte de l'emploi n'est pas une raison pour reporter les baisses de
01:55 taux.
01:56 Parce que regardez, de toute façon on y est quasiment à 2%, donc pourquoi, c'est très
02:00 bien au contraire, si on peut avoir 2% d'inflation et en plus de l'emploi et en plus de la croissance
02:04 forte, des effets richesse comme ça, qui va se plaindre ? On y va.
02:11 Alors bien évidemment, bien évidemment vous l'avez dit, les marchés se réjouissent,
02:16 et comment ne pas faire autrement ? On a des perspectives de croissance qui sont à peine
02:21 un peu, en tout cas suffisamment améliorées, parce que la perspective de baisse des taux
02:26 améliore la perspective de croissance, des entreprises qui pour l'instant ont des résultats
02:30 encore, toujours constamment surprenants, sans pas avoir de problème de pricing power
02:35 particulier, et on nous dit que les taux vont baisser, donc l'immobilier, le crédit, tout
02:42 va très bien.
02:43 Alors dans ce contexte-là quand même...
02:46 Qu'est-ce qui vous embête dans ce scénario, Véronique ?
02:48 Qu'est-ce qui m'ennuie ?
02:49 Allons directement au sujet.
02:51 Un, la question à quoi jouent les banques centrales.
02:54 Pourquoi ce changement brutal d'approche ? L'inflation, on en a la démonstration tous
03:04 les jours, elle n'est pas tout à fait terminée.
03:06 Les liquidités sont à des niveaux extraordinairement élevés, donc on sait très bien, et des
03:11 effets richesses, très important.
03:13 Il faut avoir quand même en tête que depuis 2020, c'est quasiment deux fois le PIB américain,
03:18 les effets richesses.
03:19 Ces effets richesses, ils ne partent pas n'importe où, ils ne restent pas sagement enfouis dans
03:24 des comptes.
03:25 Non, ils reviennent dans l'économie.
03:27 Moi j'ai fait un saut aux Etats-Unis rapidement, voilà, ça bouillonne, c'est visible à l'œil
03:34 nu, il ne faut pas être économiste, il n'y a pas besoin.
03:36 Donc on sait très bien que dans ces conditions-là, il ne faut pas en rajouter beaucoup pour risquer
03:42 de provoquer… Redéclencher l'inflation ?
03:44 Oui, alors pour l'instant l'inflation, c'est très bien, elle va sur les actifs,
03:48 mais on sait bien que ça ne reste jamais coincé dans les actifs et que dans ces actifs,
03:53 il y a aussi des matières premières et que les matières premières, on a bien l'impression
03:57 qu'il ne faut pas les chauffer beaucoup pour que ça reparte.
04:00 On voit ce qui se passe sur les précieux, on regarde aussi ce qui se passe au niveau
04:04 de l'alimentaire, ou des prix d'ailleurs en général des matières premières qui
04:08 sont restées très élevées, on est encore entre 20 et 40% au-dessus des niveaux de 2019
04:14 et là encore les tendances, on sent bien, les marchés sont dans les starting blocks
04:19 et moi j'ai juste peur d'une chose, c'est qu'en allant trop vite, en étant quand même
04:25 un peu trop conciliant, on rallume la mèche de l'inflation et que celle-là fasse très
04:31 très mal, notamment sur les prix alimentaires et notamment sur les émergents, il n'y a
04:36 pas que les pays émergents du reste, donc c'est ma principale inquiétude.
04:40 Vous trouvez qu'il manque de prudence aujourd'hui ? Parce qu'encore une fois, le traumatisme
04:43 Arthur Burns et puis derrière Jérôme Powell, il y a aussi d'autres prises de position,
04:48 il y a aussi des membres comme Bostic qui essayent de tempérer le mouvement de baisse
04:52 de taux, une baisse et on voit et on verra ce qui se passe.
04:57 Il y a quand même aussi tout ce discours-là derrière ce que Jérôme Powell a porté
05:00 la semaine dernière à la tête du FOMC.
05:02 Heureusement, parce que ça a tempéré un petit peu, il y a le niveau des taux longs
05:07 qui est déjà bas, qui a baissé, qui est très inférieur à la croissance nominale,
05:11 donc on voit bien et je dirais heureusement la Chine est étouffée, mais je redoute le
05:17 jour où les PMI manufacturiers montrent un peu plus, où on commencera à avoir un petit
05:23 peu de circulation de biens au niveau international, parce que ce jour-là, à mon avis, ce sera
05:28 celui où les prix des matières premières effectivement flamberont ou monteront rapidement.
05:32 Donc c'est ça qui rend inconfortable et à côté de ça, on a plein de raisons.
05:36 On comprend bien ce qui se passe, le contexte géopolitique, le contexte politique également
05:41 certainement aux Etats-Unis, mais je trouve qu'on joue avec le feu.
05:46 Bon, dans ce contexte, quels sont vos commentaires par rapport à cette situation de marché,
05:51 notamment sur le marché américain ? Thierry, vous l'avez sans doute remarqué comme moi,
05:55 j'allais dire ce vent porteur pour les actifs risqués, il bouscule encore pas mal de monde.
05:59 Je reprenais le consensus des stratégistes de Wall Street à fin 2023, c'est-à-dire
06:03 les premières cibles qu'on donne sur l'année suivante, bon ce consensus, il a déjà explosé.
06:08 Le S&P est quasiment 10% au-dessus de ce que l'ensemble des stratégistes attendaient
06:13 fin 2023 pour fin 2024.
06:15 Les stratégistes s'ajustent, j'ai donc vu les équipes de Sogen, c'est-à-dire qui
06:18 ont pris le leadership de la team bullish à Wall Street en remontant l'objectif du
06:23 S&P 500 à 5500 points.
06:25 Ça bouscule quand même les gens, j'ai l'impression, ces mouvements de marché.
06:29 Alors Sogen était à 4700, ils sont passés.
06:31 Oui, alors peut-être qu'ils étaient particulièrement en retard, effectivement.
06:34 On est à 5200, il y a un phénomène de rattrapage.
06:36 Au-delà de ça, je trouve qu'il y a dans cette hausse quelque chose qui bouscule encore
06:40 une fois, je trouve, les investisseurs et les gérants.
06:42 Oui, il y a très clairement pour nous en tout cas un changement de paradigme, c'est-à-dire
06:45 que souvenez-vous, fin d'année dernière, en fait, les marchés ont monté à partir
06:48 de fin octobre, on était à peu près à 4400 sur le S&P 500, on est aujourd'hui
06:51 à 5002, le marché a monté d'environ 35%, 30-35%, ce qui est rare dans une durée aussi courte.
06:57 La hausse de fin d'année, elle s'est beaucoup articulée sur un univers un peu "mid-small"
07:00 US, parce qu'on anticipait des mouvements de baisse de taux.
07:03 Patatrac, début d'année, changement de discours, on se rend compte que la fête sera peut-être
07:07 plus dure qu'on ne le pensait, et on revient sur un scénario assez classique, d'aller
07:13 rechercher des large caps, moins risqués, etc.
07:15 Ça, ça a marché jusqu'à fin février.
07:17 Ce qu'on observe un petit peu depuis la semaine dernière, c'est un retour un peu en force
07:21 de cet univers "mid-small", si effectivement on a ce mouvement de baisse de taux qui devrait
07:25 commencer à priori début juillet.
07:28 Les stratégies, vous savez, moi j'ai appris sur l'histoire du temps, à prendre et laisser
07:33 les choses, historiquement, sur des gens qui sont un petit peu plus optimistes que le marché,
07:37 pour une fois, c'est pas le cas.
07:39 Ceux qui ont raison une année ont souvent tort la raison de l'année suivante, exemple
07:43 Morgan Stanley, certains de mes confrères, etc., j'en passe d'autres.
07:47 Donc, il faut être très prudent sur des prévisions, mais le changement de paradigme
07:51 pour moi vient du fait que depuis le début de l'année, l'histoire a un peu changé,
07:55 c'est-à-dire qu'en fait on aurait pu croire avec la remontée des taux que les marchés
07:58 sanctionnent, et pas du tout.
08:00 Le marché en fait est accompagné d'un mouvement de profits qui sont finalement aux Etats-Unis
08:05 en tout cas meilleurs que prévu, et ça c'est bien.
08:09 Jusqu'à présent, moins de baisse de taux parce que plus de croissance.
08:13 C'est ça qui a fonctionné sur les premières semaines de 2024.
08:17 Oui, c'est-à-dire qu'on avait fin d'année, bad news c'était good news, et là on est
08:21 dans un scénario où les bonnes nouvelles, c'est bon pour le marché.
08:25 Donc des profits au Q4 qui ressortent supérieurs aux attentes, même s'ils ont globalement
08:29 fini flat, et encore faudrait retraiter le chiffre avec le poids des magnifiques 7 ou
08:33 des 10 plus grosses capes US, et on est dans une logique différente.
08:37 Si les profits sont au rendez-vous, si vous avez une croissance à 2 chiffres cette année,
08:41 c'était un scénario un peu consensuel en début d'année, qui était un petit peu
08:45 sujet à débat, et à priori on en prend le sens,
08:49 le marché va poursuivre sa hausse.
08:51 Si vous avez un grain de sable dans l'histoire des profits, que ça décélère, là ça serait
08:55 une autre histoire. Et là on peut avoir une correction de marché. En tout cas à court
08:58 terme chez nous... - C'est pas ce qui est prévu pour 2024. L'histoire des profits
09:02 elle est plutôt quand même sur un momentum positif. - Oui, c'est du double digit, c'est du 2 chiffres,
09:06 c'est exactement pareil sur 2025. Alors même si en fait il faut prendre avec une...
09:09 beaucoup de prudence les chiffres de l'année prochaine... - Oui, oui, je reste sur 24 moi,
09:13 pour l'instant. - Mais globalement c'est vrai que... et c'est pas plus mal que
09:17 beaucoup de stratégies soient un petit peu en deçà des niveaux d'indices, parce que ça me fait
09:21 encore une fois les marchés haussiers gravissent sur des murs de scepticisme,
09:25 comme on connaît l'adage, et je pense que ça c'est plutôt une bonne chose.
09:28 À court terme, une petite pause, ça serait néanmoins salutaire.
09:31 - Est-ce que la fête joue avec le feu ?
09:33 - Euh... je sais pas... - Je reprends la question de Véronique.
09:36 - La fête est très pragmatique, elle juge sur les chiffres qu'elle a. La fête avait dit, je rappelle,
09:40 quand on regarde ce qui se disait en fin d'année dernière,
09:43 les gens des marchés financiers, des gens comme nous, où tout le monde pariait sur 6 baisses de taux,
09:47 6, la fête disait 3. Et la réalité c'est qu'aujourd'hui on est à 3 baisses de taux anticipées.
09:52 Donc la fête finalement est plutôt bien dans les lignes de ce qu'elle prévoit de faire.
09:55 Après on verra, mais plutôt... la fête fait du bon boulot je trouve,
10:00 depuis... en fait franchement depuis un an et demi.
10:03 - Elle fait du bon boulot, elle a de la chance, enfin on verra ce que nous dit l'histoire effectivement après coup.
10:08 Bon, est-ce que la fête joue avec le feu ? Il faut crever un peu ce débat-là, Alain.
10:15 Et comment vous comprenez effectivement la suite de l'histoire,
10:19 avec un momentum très favorable pour les marchés actions,
10:23 et même un rallye qui semble s'élargir un petit peu, hein ?
10:27 C'est ça le fait un peu nouveau des derniers jours et des dernières semaines.
10:30 - Première chose sur la fête, moi je pense que effectivement c'était le marché qui avait des anticipations peut-être un peu exagérées.
10:36 Finalement ça s'est bien passé, le retour sur terre de ces anticipations
10:41 par rapport à la réalité de ce que va faire la fête, ça a convergé gentiment.
10:45 Et après en tant qu'opérateur, je me souviens on en avait parlé la dernière fois,
10:50 on se disait, enfin je disais ça, je disais que pour le moment ils économisent des baisses de taux,
10:55 parce que le marché les anticipe, donc c'est pas la peine de s'énerver,
10:58 les taux longs restent sous certains niveaux capés,
11:02 bon ça fait un peu cher de s'endetter à court terme,
11:06 mais bon c'est pas très très grave puisque finalement les bilans des entreprises le supportent largement,
11:10 ou plutôt même le contraire, ils ont beaucoup de liquidités donc c'est plutôt favorable.
11:13 Donc la fête a bien géré ce truc qui aurait pu être assez dévastateur,
11:18 parce qu'on aurait pu avoir les techs qui prennent un gros bouillon
11:21 le jour où on se rend compte que la fête va baisser que 2, 3 fois, on sait pas,
11:26 et on vient de 6 et puis on va faire 3, et c'est 3 fois 0.25 etc.
11:30 Donc en fait ils gèrent bien les choses et je pense même qu'ils sont assez prudents
11:35 parce qu'ils se donnent une marge de manœuvre, c'est à dire qu'en fait,
11:38 s'il y avait besoin la fête pourrait agir de manière puissante.
11:42 Donc si l'économie venait à prendre un gros ralentissement un peu imprévu,
11:47 le pétrole qui venait à monter ou je sais pas quoi, qui viendrait peser sur l'activité
11:52 ou je ne sais quoi, ou l'inflation, ils auraient la marge de manœuvre pour faire ce qu'ils veulent.
11:56 Donc en fait ils sont assez mobiles en ce moment.
11:59 Après sur les marchés, souvent on dit la liquidité vient des banques centrales,
12:05 et là en fait elle est venue des banques centrales et elle est stockée un peu partout dans l'économie.
12:09 C'est à dire qu'on a eu une période où le bilan des banques centrales,
12:13 ils driveaient le S&P, on faisait une courbe, on montrait le bilan de la banque centrale
12:17 et on avait pratiquement la courbe du S&P en face, c'était assez convergent.
12:22 Là en fait, tout cet argent a été mis dans l'économie, il est stocké partout.
12:27 Il y a 6 trillions de dollars qui traînent sur des monétaires, sur des placements courts,
12:32 sur des comptes d'entreprise, etc.
12:34 Donc ça fait quand même un bon soutien.
12:38 On le voit même le private equity a énormément de cash.
12:46 Alors ils ont aussi énormément de boîtes à vendre, ils ont 28 000 boîtes à vendre dans les 5 ans.
12:50 Et des clients qui commencent à demander un peu le retour de l'argent.
12:54 Mais ils ont du cash.
12:57 Il y a des amortisseurs.
12:59 Ça aurait pu être assez sensible, ce segment là qui était un peu cher par rapport au small mid côté,
13:05 on aurait pu avoir un phénomène comme ça.
13:08 De ce côté là, je dirais que sur moyen terme, sur la fin d'année,
13:13 on est plutôt parti sur une tendance qui devrait tenir.
13:16 Ce cash par exemple, ça renforce l'idée qu'une faiblesse du marché serait mise à profit justement
13:26 par certains investisseurs pour réallouer, rentrer, revenir, renforcer.
13:30 C'est le "buy the deep".
13:32 C'est valable sur toute la courbe de risque.
13:35 C'est-à-dire que les gens qui sont monétaires aujourd'hui, s'il y a un petit pet sur le high yield,
13:40 ils ont de la place pour en faire un petit peu du cours, des placements un peu plus longs,
13:44 et puis encore un peu plus longs.
13:45 Et puis après on fait un peu d'action, on fait des ETF et puis après on va chercher.
13:49 C'est un peu comme ça que les choses devraient se passer.
13:53 Après à court terme, et moi c'est un peu comme ça que je vois le marché en ce moment,
13:59 si vous êtes investisseur, vous êtes bien investi, vous avez votre position faite, etc.
14:05 Moi je prendrais quand même un peu de bénéfice sur les techs qui ont quand même particulièrement monté.
14:10 Ce serait pas plus mal de se faire un peu de cash en ce moment.
14:14 Inversement, vous êtes un investisseur qui a raté toute cette hausse
14:17 et vous vous morfondez tous les jours à voir le marché monter.
14:20 Je dirais qu'à la limite, faites le pareil jusqu'au bout.
14:22 Attendez le mois de juin et à un moment donné, s'il y a un trou,
14:26 ça peut être assez rude quand même, parce qu'on pousse un peu le géopolitique qui viendrait se mettre là-dedans.
14:31 Le pétrole qui est quand même un peu sous tension,
14:35 le message de Biden aux Ukrainiens d'arrêter de faire prendre le feu à toutes les centrales...
14:41 Les raffineries russes.
14:43 Les raffineries russes, tout ça crée un petit peu un truc...
14:46 Il y a toujours un grain de sable qui peut venir dérégler la belle mécanique du moment.
14:49 Je me dis que si vous avez du cash, vous aurez toujours la possibilité.
14:52 Mais je ne pense pas qu'il faille...
14:54 Il y a un truc comme ça, c'est vrai qu'on l'a fait souvent en tant que gérant,
14:57 c'est j'ai raté la hausse des techs, j'ai raté la hausse des large cap, j'ai raté le machin.
15:01 Je vais me mettre sur l'émergent, la Chine...
15:04 Tout ce qui n'a pas monté.
15:05 En me disant "all in".
15:07 En fait, ce n'est pas très grave, c'est 50% d'action, ça va, je suis équilibre.
15:11 Mais non, ce n'est pas comme ça.
15:12 Je pense qu'il vaut mieux carrément prendre le risque.
15:14 Vous l'avez raté, de toute façon, vous l'avez raté, ce n'est pas la peine d'aller s'exciter.
15:17 Vous attendez 2-3 mois et je pense qu'à un moment donné, il y aura de la place pour un retracement.
15:22 Parce que si on regarde les indicateurs de marché, il y en a beaucoup qui sont quand même très tendus.
15:28 Surachat, vous voulez dire ?
15:29 Oui, sur un sentiment de surachat.
15:31 Les particuliers qui sont au maximum dans les investissements...
15:33 Il n'y a pas eu de respiration de 5% depuis des semaines et des mois.
15:36 Donc ça, à court terme, c'est généralement ça marche pas mal.
15:39 Mais ça, c'est des facteurs techniques.
15:40 Oui, c'est des facteurs techniques.
15:41 Ça, c'est de la déconnexion.
15:42 Oui, mais bon, quand vous gérez, vous n'êtes plus obligé d'en tenir compte.
15:44 Non, plus que jamais, bien sûr.
15:46 Mais ça ne remet pas en cause la stratégie qu'on peut avoir pour 2024.
15:51 Parce que si vous êtes investi normalement, ce n'est pas la peine de ne pas tout vendre aujourd'hui.
15:54 Il faut se laisser porter gentiment.
15:55 Véronique, je reviens à la Fed et ce que ça implique.
15:58 Est-ce qu'ils n'essaient pas de nous dire quand même que, tendanciellement,
16:01 la croissance américaine est peut-être un peu plus élevée que ce qu'on imagine ?
16:05 Incontestablement, d'ailleurs.
16:07 Oui.
16:08 Enfin, il faut l'espérer parce qu'avec tout ce qu'ils ont mis sur la table en termes budgétaires,
16:12 il vaut mieux que ça rapporte un petit peu.
16:14 Sinon, ça...
16:16 Oui, mais ce qu'on se calme, il faut toujours un peu de temps pour le faire aussi.
16:20 Alors, accroissance plus élevée, gain de productivité également plus élevé,
16:24 la théorie économique vous dit, taux d'intérêt structurellement plus élevé.
16:28 Bien sûr, mais c'est un peu ce qu'ils disent.
16:30 Pour l'instant, il ne nous dit pas.
16:31 Il nous dit, vous allez voir, on va revenir à 2% d'inflation, on va baisser les taux d'intérêt.
16:35 Mais le taux terminal !
16:37 3 baisses cette année, 3 baisses l'an dernier, l'an prochain, 3 encore après.
16:41 Je pense qu'ils pourraient atténuer le discours et être un peu plus prudents.
16:48 Moi, ça me donne l'impression qu'ils soufflent sur les braises.
16:50 À un moment donné, quand on est spectateur, on se dit, c'est quoi là qu'on joue ?
16:54 Une nouvelle guerre, ce n'est plus la guerre commerciale, c'est la guerre de la richesse ?
16:58 Parce que ça va compter dans le contexte actuel.
17:00 La richesse accumulée, elle n'est pas tout à fait négligeable.
17:03 Vous dites, c'est un bateau, l'économie américaine, qui n'a pas besoin de vent dans les voiles aujourd'hui.
17:09 Exactement.
17:11 Et qui donne l'impression, il est arrivé quand même dans le passé,
17:15 que la Fed donne au moins l'impression d'avoir une vision globale.
17:18 Alors, vous connaissez le proverbe, mon dollar, enfin le dollar, c'est la monnaie, c'est votre problème.
17:23 Là, on a l'impression que cette vision globale, elle est complètement out.
17:28 Or, quand on regarde aujourd'hui, l'influence ou l'impact possible le plus embêtant,
17:34 il n'est pas aux États-Unis.
17:36 À l'inverse, les États-Unis émettent des effets richesse, des effets richesse.
17:39 Et puis, éventuellement, il y aura des bulles, et puis des bulles qui éclateront.
17:43 Ce n'est pas ça, aujourd'hui, le problème.
17:45 C'est tout ce qui se passe ailleurs.
17:47 Et moi, je suis particulièrement inquiète sur les prix des matières premières.
17:50 Je n'aime pas ce que nous disent les cours de l'or, les cours des précieux,
17:56 même ce que nous dit le bitcoin.
17:58 C'est ça.
18:00 On est en train de marcher doute de la capacité des banques centrales, et surtout de la Fed,
18:07 à préserver la valeur du dollar.
18:09 Donc, voilà.
18:10 Il y a une fuite devant la monnaie, là, qui s'exprime à travers l'once d'or, le bitcoin, etc.
18:15 Alors, l'or peut se tromper.
18:19 Mais, eh bien, force est de constater, quand on regarde tout,
18:22 quels sont les signaux, les signes d'une évidence d'un durcissement exagéré des conditions monétaires ?
18:32 Où les voit-on ?
18:33 Ni les indicateurs de conditions financières, ni les marchés, ni la croissance.
18:37 Alors, il y a toujours cet immobilier dont on a du mal à anticiper les mouvements.
18:42 Il y a une espèce d'usure qu'on voit bien,
18:44 mais finalement, il suffirait peut-être de 50 BP de baisse des 10 ans pour que ça reparte comme ça.
18:50 Donc, c'est un petit peu plutôt ce que nous disent les choses.
18:53 On est prudent, mais...
18:54 Et alors, après, il y a l'immobilier commercial, hein, point noir.
18:58 Et puis là, pour chercher des données et des informations,
19:00 pour avoir un sentiment un peu fondé, c'est nettement plus difficile.
19:04 Donc, voilà.
19:06 Moi, je...
19:07 La Fed prend le risque de laisser filer encore un peu plus longtemps, peut-être, l'inflation,
19:12 pour préserver cette croissance qu'elle observe aujourd'hui, Véronique ?
19:16 Est-ce que c'est forcément un mal ?
19:18 Est-ce que c'est aussi les prémices de quelque chose qui sera un objectif d'inflation peut-être un peu différent,
19:24 dans un monde où les chocs d'offres pourraient, justement, entretenir des pressions ?
19:28 Ce serait pas forcément un mal si la base monétaire repartait pas là-haut,
19:33 si les Chinois n'étaient pas en train d'inonder leur marché de liquidités,
19:37 et les liquidités chinoises, elles restent pas en Chine ou je ne sais où.
19:41 Donc, c'est cette perception globale, moi, qui me gêne,
19:45 et qui me fait dire, là, je l'ai dit, on joue avec le feu,
19:49 et le feu, c'est quoi ? C'est de recréer une remontée ou une embardée trop précoce des matières premières.
19:57 Le cycle, c'est normal, on a toujours des matières premières qui remontent,
20:00 sauf que là, ça remonte tout de suite, on est mal.
20:03 Oui, quand vous dites "matières premières", c'est pas juste les précieuses,
20:05 c'est bien sûr l'énergie et l'alimentaire.
20:09 Alors, avec des températures qui, dans le monde, en Amérique latine, en Afrique,
20:14 et peut-être bientôt en Europe, nous disent quand même que là,
20:17 on est sur un terrain fragile ou sensible.
20:21 Oui, juste deux choses, on reparlait tout à l'heure de l'effet richesse,
20:24 il y a un truc qu'il faut regarder en ce moment,
20:26 moi, j'ai un certain nombre de valeurs que je suis,
20:28 et je regarde les initiés qui vendent, c'est complètement dingue,
20:32 les patrons d'entreprises entreprises en Chine,
20:34 c'est l'effet richesse, eux, ah oui,
20:37 c'est tout le board, tout le comité exécutif,
20:41 ils vendent 800 000 dollars chacun,
20:43 ils sont 25 là-dedans, et bien, ça fait quelques millions de dollars,
20:46 il y a les META quand ils font, ou Amazon, ça coûte un milliard.
20:49 Alors, ils disent que c'est un truc programmé.
20:50 C'est pas pour payer les impôts, là, il n'y a pas une...
20:52 Peut-être, oui, d'accord, mais ça fait quand même quelques euros.
20:58 Et puis après, moi, je rejoins ce que tu disais tout à l'heure,
21:03 sur la devise, le point,
21:06 c'est l'endroit où on peut vraiment faire de la volatilité très rapidement,
21:10 c'est les devises.
21:11 Et, alors, je pensais, quand j'ai vu les Japonais
21:14 qui montaient légèrement leur taux,
21:16 je me suis dit, oh là là, on va péter les caritraines,
21:19 ça va être un gros cirque, bon, finalement, c'est pas ce qu'il va y avoir.
21:21 - Rien du tout, rien du tout, on short le yen encore plus.
21:24 - Voilà, c'est ça.
21:25 Non, parce qu'en fait, les gens ont compris
21:26 que ça allait durer encore un certain temps.
21:27 Ils avaient un petit peu peur, ils avaient commencé à se racheter,
21:29 et puis là, c'est reparti.
21:30 Mais bon, le dollar est effectivement un peu fragile, on voit le...
21:35 - Enfin, le dollar est fragile, je ne sais pas, il reste quand même ferme,
21:37 si je prends le dollar index aujourd'hui.
21:39 - Ouais, enfin, il a un petit peu baissé, par rapport à l'euro, quoi.
21:42 - Ouais.
21:43 - Et ça pourrait venir de là, il pourrait y avoir un gros problème
21:48 qui viendrait de là, mais c'est pareil,
21:50 ils ont tellement de marge de manœuvre, les banques centrales,
21:52 pour faire quelque chose contre ça, que c'est pas tout de suite.
21:55 Et puis, l'or et le bitcoin, ça reste quand même encore...
21:58 On pourrait imaginer l'ensemble des devises qui se détériorent
22:01 par rapport à ces deux indicateurs.
22:03 Et là, on aurait vraiment un gros, gros, gros problème.
22:07 - Et pour mettre ce que j'ai dit en porte-à-faux,
22:09 on voit rien sur les 30 ans, j'ai cru, après la Fed.
22:12 - Ouais, ça a repentifié un peu sur du...
22:14 - Mais finalement, pour l'instant, non.
22:17 - Il y a eu quand même un petit mouvement de repentification
22:20 de la courbe des taux, 2 ans, 10 ans, ça a dû reprendre
22:23 quand même quelques petites dizaines de points de base, quoi,
22:25 en deux semaines.
22:26 - Ça, Howard, il a réussi.
22:28 Mais voilà, on aurait pu penser que sur 30 ans,
22:31 ça a duré un peu plus, quoi.
22:33 - Bon, je reviens aux considérations du marché américain,
22:38 sur l'idée que la hausse se diffuse,
22:41 est-ce que ça veut dire que c'est le bon moment
22:43 pour jouer peut-être la diversification ?
22:45 C'est quoi une bonne diversification pour vous
22:47 sur le marché américain, Thierry ?
22:49 Puis je veux bien qu'on prenne quelques instants
22:51 pour dire un mot peut-être du cas spécifique Apple.
22:54 - OK, alors...
22:56 - Je vous fais la liste, comme ça.
22:58 - Alors, au niveau du marché américain,
23:00 contrairement à ce qu'on peut penser,
23:02 le marché ne s'est pas tant élargi que ça
23:04 depuis le début de l'année.
23:06 Et même au sein des acteurs qui ont permis
23:08 de jouer l'intelligence artificielle,
23:10 il y a vraiment une boîte qui embarque tous, c'est Nvidia.
23:12 Parce que depuis un mois, vous avez pas mal d'acteurs
23:14 qui étaient des calls périphériques sur l'IA,
23:16 je pense à Advance Micro,
23:18 ou d'autres boîtes de semi ou autres.
23:20 Il y a eu quand même des boîtes qui ont très clairement
23:22 marqué le pas.
23:24 Donc il y a vraiment une boîte qui embarque le marché.
23:26 La deuxième chose, c'est que moi,
23:28 j'étais à la conférence annuelle de Raymond James
23:30 il y a 15 jours aux Etats-Unis,
23:32 309 sociétés qui étaient présentes,
23:34 beaucoup de sociétés dans tous les secteurs de la COTE.
23:36 J'ai été impressionné, un peu ce que vous disiez tout à l'heure,
23:38 vous disiez d'aller aux Etats-Unis.
23:40 Moi, j'étais bluffé par le discours
23:42 des dirigeants des sociétés,
23:44 une lisibilité forte,
23:46 beaucoup de croissance,
23:48 beaucoup de questions sur l'impact de l'IA
23:50 sur des sociétés auxquelles on ne s'y attend pas,
23:52 dans la restauration, chez Walmart,
23:54 chez UPS, chez Delta,
23:56 ce genre d'acteurs.
23:58 Ce qui m'a surpris, c'est très peu de questions pour ne pas dire,
24:00 en tout cas dans les séances peignières, sur l'ISR.
24:02 Sans moque, c'est pas leur sujet.
24:04 On s'en fout. C'est là où,
24:06 en Europe, on vit ça de manière un peu étonnante.
24:08 - Ça te range par rapport au meeting précédent
24:10 organisé par Raymond James chaque année ?
24:12 - C'est une bonne question.
24:14 Je ne saurais pas répondre exactement à cette question.
24:16 Ça n'a jamais été au centre des préoccupations des Américains.
24:18 Et ça l'est de moins en moins.
24:20 C'est juste une évidence.
24:22 Et d'ailleurs, il y a des mouvements
24:24 qui émanent d'États comme le Texas
24:26 qui contestent un petit peu cette hégémonie
24:28 des critères ISR.
24:30 Au niveau, ce que je disais aussi,
24:32 c'est qu'on a un peu tendance à voir
24:34 la hausse du marché américain, contrairement du prix,
24:36 dans des boîtes de tech. Il y a plein de secteurs aux États-Unis
24:38 qui marchent très bien. - Ma question, c'est ça.
24:40 Est-ce qu'on est récompensé
24:42 pour sortir un peu,
24:44 justement, de Nvidia et du seul thème de l'IA ?
24:46 - Oui, vous en avez plein.
24:48 Dans la consommation,
24:50 vous avez des acteurs qui ont très bien marché.
24:52 Nous, on commande une marque de chaussures que vous connaissez.
24:54 On n'aime pas Crocs.
24:56 Vous avez des chaînes de restauration.
24:58 Shake Shack, McDonald's, 40% en rose,
25:00 pour 3 mois.
25:02 Vous avez des sociétés
25:04 qui ont déçu récemment.
25:06 La semaine dernière, c'est Nike, c'est Lululemon.
25:08 Beaucoup de boîtes de restaurants qui caracolent en tête.
25:10 Autre secteur dans les financières.
25:12 Oubliez les banques américaines.
25:14 Si tout reste élevé, ça peut leur être favorable.
25:16 Regardez les assureurs. Les assureurs américains marchent très bien.
25:18 Chubb, Allstate,
25:20 Traveller sont des boîtes que nous, on recommande,
25:22 qui font des records.
25:24 Et vous avez toute la thématique un peu
25:26 cyclique, un peu industrielle.
25:28 Moi, je pense aux compagnies aériennes.
25:30 Je voulais comprendre pourquoi des sociétés
25:32 comme dans l'aérien,
25:34 on a tous expérimenté depuis maintenant
25:36 2 ans, une envolée des prix.
25:38 Mais quand je dis "une envolée des prix", c'était des hausses
25:40 absolument incroyables. On l'a vu dans la restauration
25:42 et je me dis "ou dans l'hôtellerie".
25:44 Et combien de temps est-ce que ça va durer ?
25:46 Sky is the limit, là.
25:48 Parce que nos revenus n'ont pas augmenté de 30 ou 40% en 2 ans
25:50 et pourtant, ils appliquent des hausses de prix.
25:52 Et en fait, quand je lui dis...
25:54 Il y avait le CEO de Delta Air Lines qui était là
25:56 et il nous parle effectivement.
25:58 Leur principal marché, c'est le marché
26:00 transatlantique.
26:02 United est plutôt sur la zone pacifique. Delta est plutôt sur la zone
26:04 atlantique nord. Que ce soit le domestique,
26:06 que ce soit l'atlantique nord, que ce soit
26:08 la clientèle corporelle,
26:10 ils ne voient pas de nuages.
26:12 Ils sont très optimistes. Je ne sais pas combien de temps ça va durer.
26:14 - C'est des budgets sacralisés, là ?
26:16 - Oui, alors c'est les conséquences du Covid.
26:18 Je pense qu'à ce niveau-là, ça relève plus du
26:20 psychologique qu'autre chose.
26:22 On connaît la pétence qu'on a tous eue depuis 2 ans et demi
26:24 à sacrifier certaines dépenses
26:26 et à privilégier celles qui
26:28 consistaient à sortir, à voyager.
26:30 Sauf que ça doit toucher à un moment donné sa fin.
26:32 Alors, on verra si
26:34 les mouvements de la semaine dernière sur
26:36 le Lu Nike ou des boîtes de restaurants,
26:38 ça fera long feu ou si au contraire il y a
26:40 quelque chose de plus grave derrière,
26:42 on verra. Mais,
26:44 il y a des choses quand même, il y a des
26:46 bons résultats. - C'est intéressant parce que vous évoquez
26:48 pas mal d'exemples liés
26:50 à de la conso et de la conso discrétionnaire.
26:52 - Ah oui, oui.
26:54 Mais voilà, après le mouvement, il faudra voir un peu
26:56 quand même du côté des cycliques sur la fin
26:58 d'année avec en particulier... Alors,
27:00 il y a un des secteurs, moi ça me désole
27:02 toujours, mais je comprends
27:04 le secteur de l'énergie.
27:06 C'est un secteur, moi j'ai vu
27:08 en deux sociétés, j'ai vu
27:10 Occidental Pétroleur, bien connu pour
27:12 les amateurs de Buffett, et je suis allé voir
27:14 à Liberton. C'est des sociétés
27:16 qui ont leur
27:18 dette nette sur Europea de Dax est au plus bas,
27:20 la génération de cash est énorme,
27:22 ils vous payent des dividendes, ils vous payent des rachats de titres.
27:24 Sauf que mes clients, en général
27:26 en France, ils peuvent pas en acheter. - Oui.
27:28 - Parce qu'il y a de l'énergie fossile. Ils sont sur un boulevard.
27:30 - On dirait un mot d'Apple
27:32 d'air, mais sur la...
27:34 - Le SG ?
27:36 - Je savais que ça me retomberait dessus.
27:38 - Qui vient ? Qui est senior advisor au SG ?
27:40 Ah non, puis tous, tiens.
27:42 Non, bah oui, c'est un constat
27:44 qu'il faut partager.
27:46 - Oui, bon, alors après...
27:48 - Et puis la conso discrétionnaire, moi ça m'intéresse aussi
27:50 après, peut-être. - Par rapport à tout ce qui vient d'être dit,
27:52 je crois qu'il y a deux sujets.
27:54 L'ISR
27:56 il y a cinq ans, ou trois ans.
27:58 En fait, ce truc-là, je pense que
28:00 personne n'est capable de dire
28:02 si c'est bien ou si ça sert à quoi que ce soit.
28:04 Et c'est terrible,
28:06 parce que, moi ça me frustre énormément,
28:08 vous vous en doutez bien, mais je crois que
28:10 le débat, il est en train de se décaler, en fait.
28:12 C'est-à-dire qu'on va vers les émissions de carbone, et puis c'est tout.
28:14 C'est-à-dire qu'en fait, on va sur les émissions
28:16 de CO2, et puis
28:18 vous dites que vous allez être neutre
28:20 dans tant de temps, vous partez de là,
28:22 vous allez là, il y a une courbe, enfin il y a une courbe ou un trait,
28:24 je sais pas comment vous allez faire ça.
28:26 Vous êtes dessus ou vous n'êtes pas dessus.
28:28 Et un beau jour, on va pricer ça.
28:30 Et ça va faire très très très très mal.
28:32 Parce que ce jour-là,
28:34 il va y avoir une discrimination, ça va être une manière
28:36 de discriminer très simple.
28:38 Vous émettez beaucoup, c'est pas très grave,
28:40 mais est-ce que vous êtes sur une trajectoire ou pas ?
28:42 Si vous continuez d'augmenter, alors là, il ne faudra pas raconter
28:44 des histoires d'intensité, de valeur d'entreprise,
28:46 ce truc-là, cette boîte-là,
28:48 elle est mettante, etc. - Mais on va se focaliser sur le carbone,
28:50 parce que c'est le seul truc qu'on sait mesurer,
28:52 et qui est à peu près objectif dans la mesure.
28:54 - Et puis, accessoirement, c'est quand même,
28:56 on parlait des températures, c'est quand même ce qui compte.
28:58 - Oui, donc on va revenir au fondamental.
29:00 - C'est triste, mais parité dans la gouvernance
29:02 de l'entreprise, bon,
29:04 c'est difficile de dire si c'est bien ou pas bien.
29:06 Enfin, il y en a qui vous disent que c'est bien,
29:08 mais vous n'arrivez pas à le mesurer.
29:10 C'est un tel bordel pour le mettre en œuvre sur l'ensemble.
29:12 - Donc, simplification des critères.
29:14 - Moi, je pense que ça va être,
29:16 c'est beaucoup plus simple, en fait.
29:18 Et puis après, on parlait de l'élargissement,
29:20 c'est vrai qu'il y a 80% des boîtes du S&P aujourd'hui
29:22 qui sont au-dessus de leur moyenne mobile à 200 jours.
29:24 Donc, les choses se sont mises en place.
29:26 Ça y est, là-haut, ça les généralise.
29:28 Alors après, il reste quelques boulets.
29:30 Alors, il reste des compagnies pétrolières,
29:32 mais moi, les compagnies pétrolières,
29:34 là-dessus, je suis assez pragmatique.
29:36 Si vous êtes un investisseur à 30 ans,
29:38 il ne faut pas avoir ce genre de valeur.
29:40 Après, si vous voulez chepiler,
29:42 aller chercher du dividende, de la rentabilité,
29:44 ok, mais ça va vous retomber dessus à un moment donné
29:46 parce que quand ça va tomber, c'est sur ces boîtes-là
29:48 que ça va tomber parce qu'il y en a quelques-unes
29:50 qui ne font rien.
29:52 - Oui, mais il y en a peut-être d'autres
29:54 qui sont des best-in-class à détenir
29:56 et à ne pas rater, peut-être.
29:58 - Oui, mais aujourd'hui, c'est assez difficile de dire lesquels,
30:00 en particulier aux États-Unis, je pense que c'est un peu loin du sujet.
30:02 - Oui, aux US, c'est important.
30:04 - Sur la conso discrétionnaire, là, ce qui est décrit par Thierry
30:06 aux États-Unis, vous aussi, vous avez fait un saut aux États-Unis,
30:08 comme vous disiez, Wernick,
30:10 mais est-ce qu'on peut le sentir en Europe ?
30:12 Parce que, sur le plan boursier,
30:14 depuis 7, 8, 9 semaines,
30:16 déjà, l'Europe fait bien,
30:18 fait par moins bien que le marché américain,
30:20 donc de ce point de vue-là, il n'y a pas
30:22 de démérites en Europe, et puis,
30:24 c'est des secteurs plutôt liés à la conso discrétionnaire.
30:26 J'ai vu ces travels,
30:28 ces loisirs,
30:30 tourisme, ces automobiles,
30:32 alors évidemment, c'est des boîtes qui ne se payent pas cher,
30:34 l'auto, ça n'a pas changé de statut
30:36 en termes de paie, mais c'est quand même
30:38 des secteurs qui ont vachement bien progressé
30:40 ces dernières semaines et qui surperforment
30:42 le reste du marché. Alors, je mettrais
30:44 le luxe, mais un peu à part, avec les
30:46 fake herring, etc., mais bon, Hermès,
30:48 c'est au plus historique aussi.
30:50 - C'est intéressant, mais j'ai pas de réponse.
30:52 Ce sont des gros sujets, très complexes.
30:54 Mais je pense qu'on ne peut pas
30:56 le départir du luxe.
30:58 J'ai l'impression que c'est une nouvelle forme, effectivement,
31:00 de consommation discrétionnaire,
31:02 qui n'est plus le luxe, mais qui
31:04 est une nouvelle forme de vie,
31:06 quelque part, on va dire, un nouveau mode de vie
31:08 pour ceux qui ont les moyens. - De nouveaux usages, en fait.
31:10 - De nouveaux usages, pour ceux qui ont les moyens.
31:12 Et moi, je n'arrive pas à... Alors, en Europe,
31:14 je le sens moins, mais aux Etats-Unis,
31:16 je n'arrive pas à le séparer d'une question
31:18 à laquelle j'ai du mal à répondre,
31:20 qui est, est-ce qu'on n'a pas
31:22 une nouvelle silver economy
31:24 qui vient
31:26 du fait que le Covid
31:28 a accéléré le départ en retraite
31:30 relativement précoce
31:32 d'Américains, plutôt,
31:34 bien évidemment, ceux qui avaient
31:36 les moyens de partir à la retraite, qui sont
31:38 en général multipropriétaires,
31:40 qui louent leur loin,
31:42 qui ont un capital important,
31:44 qui savent en général gérer,
31:46 qui encaissent les effets richesses
31:48 comme il faut, et qui, finalement, se promènent,
31:50 se font plaisir,
31:52 se promènent à travers le monde. Et ça aide,
31:54 d'ailleurs, ça participe à
31:56 l'activité de tourisme internationale,
31:58 à l'activité des compagnies aériennes...
32:00 - Une tranche de la population
32:02 qui a plus de temps libre que ce qu'elle aurait dû avoir
32:04 à cet âge.
32:06 - Oui, et qui est assez compatible
32:08 aussi avec ce qu'on voit, par exemple, sur l'inertie
32:10 des ventes automobiles.
32:12 Parce que, finalement, vous regardez... Bah oui, parce que
32:14 quand on rentre dans une famille américaine, il y a les deux
32:16 qui travaillent et il y a besoin de deux voitures,
32:18 quand ils passent leur temps à se promener,
32:20 à se faire plaisir, il n'y a plus besoin de deux voitures.
32:22 Et je sens
32:24 qu'il y a de cela.
32:26 Mais nous n'avons pas encore
32:28 les éléments statistiques... - Les données, les évidences,
32:30 je comprends. - Pour l'affirmer et
32:32 l'analyser proprement. Mais du coup, ça explique
32:34 effectivement cette nouvelle
32:36 forme de vie, de dépense,
32:38 de mode de dépense, qui va beaucoup vers le
32:40 tourisme, vers les loisirs, etc.
32:42 Alors, l'Europe n'est pas complètement en dehors
32:44 de ça. Est-ce que c'est la même
32:46 typologie de population ?
32:48 Pas tout à fait. - Non.
32:50 - Donc, c'est différent,
32:55 mais ça prend néanmoins, me semble-t-il,
32:57 un petit peu les mêmes formes, c'est-à-dire
32:59 tout ce qui va autour du loisir,
33:01 des voyages, etc.
33:03 Donc, on a des taux de fréquentation aérien
33:05 touristiques qui sont juste
33:07 hallucinants. - Et de ce point de vue-là,
33:09 le marché est assez connecté à la réalité
33:11 que vous décrivez. Enfin, je veux dire, ce sont
33:13 ces secteurs-là qui surperforment
33:15 en ce moment. - Tout à fait. Y compris dans les services,
33:17 dans certains pans de la restauration,
33:19 etc. Donc, c'est assez
33:21 intriguant, c'est intéressant,
33:23 et c'est quelque chose qu'on n'avait pas envisagé.
33:25 Peut-être que, me semble-t-il, le Covid
33:27 a rapproché, en fait, et qui
33:29 donne une nouvelle forme, peut-être,
33:31 de vie ou de dépense
33:33 à cette couche de la population
33:35 qui est assez importante.
33:37 - Thierry, si vous avez des réactions,
33:39 je veux bien, là, pour le coup, qu'on dise un mot du cas à Paul.
33:41 Alors, avec...
33:43 C'est Arne de toute part,
33:45 ça reste Apple, hein.
33:47 Des problèmes opérationnels,
33:49 commerciaux, Tim Cook était encore en Chine
33:51 pour faire du Public Relations pour la deuxième
33:53 fois en cinq mois. Et puis,
33:55 les affaires judiciaires
33:57 qui s'empilent, soit venues d'Europe,
33:59 comme annoncé aujourd'hui, soit désormais
34:01 venues, y compris, du territoire américain
34:03 avec le département de la justice la semaine
34:05 dernière, et des actions en justice
34:07 sur des questions antitrust,
34:09 évidemment, visant Apple.
34:11 Est-ce que ça affaiblit le cas,
34:13 boursier, spécifiquement ?
34:15 - Alors, le titre a déjà lâché un peu
34:17 de terrain, il a lâché presque 17 ou
34:19 18% sur les plus hautes
34:21 débuts d'année. Et lorsque,
34:23 en début d'année, j'abordais un petit peu
34:25 la thématique des magnifiques 7,
34:27 je leur disais, il y a deux bois sur lesquels je suis très réservé,
34:29 une que je n'aime pas, c'est Tesla,
34:31 l'autre, j'étais réservé sur Apple. Et la raison pour
34:33 Apple était en partie liée, non pas
34:35 que j'avais vu, ou que nos analystes, pas moi,
34:37 avaient vu la faiblesse à venir en Chine,
34:39 c'était l'absence de stratégie
34:41 en IA. Il n'y en avait pas.
34:43 Et un troisième problème qui est majeur... - C'est l'IA
34:45 qui pose problème à Apple. - C'est aussi l'absence
34:47 de nouveaux produits. Moi, j'étais donc à New York
34:49 il y a 10 jours, je suis allé me promener, je suis en train
34:51 d'une boutique Apple, j'ai voulu tester le nouveau
34:53 casque. Franchement, c'est
34:55 un très beau produit, mais si
34:57 vous voyez le casque, je ne pense pas que demain
34:59 vous allez le porter. Ce n'est pas un produit de grande consommation,
35:01 c'est un produit à plus de 3 000 dollars,
35:03 vous n'allez pas... Voilà. Donc, c'est la conjugaison
35:05 de tout ça, lequel a fait que...
35:07 a engendré le mouvement de baisse sur
35:09 Apple. Moi, je suis un petit peu réservé
35:11 sur le titre pour l'instant, j'ai besoin de catalyseurs.
35:13 Et aujourd'hui, sur Apple, j'en manque très
35:15 nettement. Donc, notre maison reste à l'achat
35:17 sur le titre, mais moi, je reste
35:19 très prudent à court terme. C'est
35:21 compliqué de se prononcer sur le procès, parce que
35:23 j'en ai vécu tellement depuis 25 ou
35:25 30 ans, le procès sur Microsoft, sur
35:27 Apple, sur Google, le fait de contester
35:29 des produits antitrust, ça ne va jamais
35:31 très loin. Mais franchement,
35:33 depuis le milieu des années 80,
35:35 le seul qui est jamais abouti, c'était sur
35:37 AT&T. Enfin, c'était sur les télécoms. C'est la seule.
35:39 Même Microsoft, ça n'est pas allé très
35:41 très loin. - Oui, bon, il y a eu des petits effets
35:43 quand même sur les ventes de produits
35:45 sur PC. - Oui, ça ne va pas.
35:47 C'est ponctuel. Donc, la question aujourd'hui sur Apple,
35:49 c'est est-ce que vous achetez sur les niveaux
35:51 actuels, on est sur la moyenne mobile longue, on a
35:53 170 dollars potentiellement,
35:55 je trouve qu'il y a bien d'autres
35:57 belles opportunités dans le marché.
35:59 - Et l'idée quand même
36:01 que les usages de l'IA vont générer,
36:03 et ça c'est une idée que vous aviez portée,
36:05 vont générer quand même un renouvellement de
36:07 tout l'univers des devices,
36:09 que ce soit les tablettes, les laptops
36:11 et les prochains modèles
36:13 de téléphone qui vont quand même
36:15 embarquer, intégrer des puces ou des
36:17 processeurs qui vont normalement
36:19 permettre des puissances de calcul supérieures, ou en tout cas
36:21 des usages dédiés vraiment au
36:23 développement de l'IA contemporain.
36:25 - Ça c'est sûr, c'est un vrai thème. C'est-à-dire que
36:27 ça ruisselait partout, on avait évoqué le cas la dernière fois
36:29 quand j'étais venu des boîtes de PC,
36:31 où je vous disais qu'en fait il y a un univers,
36:33 je pensais, parce que
36:35 que ce soit dans votre téléphone ou dans
36:37 les PC, on va avoir
36:39 besoin de puces qui soient plus adaptées
36:41 à l'IA, donc vous avez
36:43 un acteur que moi on pousse beaucoup chez nous,
36:45 c'est Micron, c'est des
36:47 High Bandwidth
36:49 Microprocesseurs, HBM c'est un acronym
36:51 en fait, et c'est un véritable le radeau,
36:53 je ne vous dis pas que c'est la nouvelle histoire Nvidia,
36:55 mais ça va
36:57 en avoir besoin, quand vous faites de l'IA,
36:59 il faut pouvoir une capacité de mémoire,
37:01 Micron l'a. - Oui, je comprends.
37:03 - Et ça, ça va être un élément excessivement
37:05 porteur, oui, ça,
37:07 il y a d'autres acteurs encore
37:09 dans cet univers, en dehors d'Nvidia.
37:11 - Alors ? - Juste, oui, c'est vrai
37:13 que je revenais sur le sujet
37:15 IA pour Apple, qui est obligé d'aller
37:17 dealer avec Google, voire même Baidu,
37:19 on entend qu'ils vont aller dealer,
37:21 c'est peut-être pour justement relancer leur
37:23 présence en Chine, effectivement, moi je suis assez
37:25 confiant sur l'idée que, après, il va y avoir
37:27 le nouvel iPhone
37:29 15, 16, 17, qui vont
37:31 intégrer de l'IA, parce que déjà,
37:33 Microsoft sort
37:35 un appareil qui va intégrer
37:37 l'IA, copilot, etc. - Ah oui, sûr.
37:39 - Donc tout ça, ça va aller
37:41 dans le bon sens, après,
37:43 sur les régulateurs,
37:45 et sur ce que font ces boîtes-là aujourd'hui,
37:47 si on regarde ce qu'a fait Microsoft
37:49 la semaine dernière, je ne sais pas si vous avez entendu ce truc-là,
37:51 ils ont racheté, enfin ils n'ont pas racheté,
37:53 ils ont pris le staff...
37:55 - Ah oui, oui, incroyable, ils ont pris l'équipe,
37:57 ils ont racheté toute la substance de la boîte, sans avoir rien
37:59 à payer, si ce n'est faire venir l'équipe.
38:01 - Ils ont vidé la boîte, ça c'est un truc extraordinaire.
38:03 - Je ne sais pas si ça ne va pas aller
38:05 en litige, cette affaire,
38:07 parce que, c'est quand même,
38:09 pour certains, c'est vraiment le rachat
38:11 d'une boîte sans OPA. - Oui, mais ils ont dealé
38:13 sur les contrats, en fait, ils ont racheté les contrats
38:15 aussi, donc... - C'est l'analyse d'IA.
38:17 - Ils ont juste vidé la boîte. - Plus que jamais, c'est un people business,
38:19 c'est les cerveaux qui comptent.
38:21 - Donc, eux, ils évitent, parce que,
38:23 Microsoft, ils sont habitués, autant il y en a qui se sont fait
38:25 attraper par le régulateur,
38:27 mais Microsoft, ils sont assez habitués à passer
38:29 un peu au travail, ça fait 30 ans qu'ils font ça,
38:31 donc ils ont quand même un peu l'expertise,
38:33 mais, voilà, c'est...
38:35 Apple, dans ça, ils vont se retrouver embêtés
38:37 avec les histoires de procès qui vont leur prendre du temps
38:39 quand même. - Bon, Véronique,
38:41 pour conclure là-dessus, je ne sais pas quelle est votre
38:43 réflexion d'économiste, mais
38:45 c'est quand même toujours difficile de
38:47 démontrer qu'une boîte
38:49 comme Apple,
38:51 j'allais dire, entrave
38:53 le bien-être
38:55 du consommateur final, quoi, je veux dire,
38:57 ne serait-ce qu'en termes de prix, bon...
38:59 C'est jamais évident,
39:01 je trouve, ces questions de concurrence.
39:03 - De
39:05 concurrence, qu'elle entrave le
39:07 consommateur, je ne comprends pas bien,
39:09 mais enfin... - Eux, ils disent le contraire.
39:11 - Non, mais que... - Ils disent le contraire.
39:13 - Du point de vue du consommateur,
39:15 l'argument est de dire "oui, mais ça ne bénéficie
39:17 pas au consommateur".
39:19 - Bien sûr, en termes d'usage, eux, ils disent ça. - Vous n'améliorez pas
39:21 le pouvoir d'achat du consommateur, vous...
39:23 - Oui, mais ça améliore
39:25 le... c'est très utile
39:27 pour le consommateur, après...
39:29 - Oui, oui, oui. - Voilà.
39:31 Moi, je suis... non, mais...
39:33 je suis...
39:35 sur le sujet de l'IA,
39:37 bien évidemment, on se pose
39:39 des tas de questions, et la meilleure façon
39:41 nous semblait-il
39:43 était de...
39:45 de se former.
39:47 Donc, on a pris une formation, comme toutes
39:49 les boîtes de formation qui nous sollicitent
39:51 en permanence pour... "Ah ben, pour une fois, si !"
39:53 Voilà.
39:55 Donc, l'objet de la formation, c'était de nous former,
39:57 nous, en tant qu'économistes, pour voir
39:59 si ça pouvait nous servir, et
40:01 puis, généralement, sur les métiers
40:03 sur lesquels ça apporte des choses.
40:05 Alors, pour ce qui est du
40:07 travail d'économiste,
40:09 alors, là, je dirais
40:11 plutôt, surtout, laisser l'IA.
40:13 Si vous voulez pas dire des conneries, si vous voulez pas...
40:15 Parce qu'on a tout essayé, hein, avec un formateur,
40:17 et puis, on dure des heures,
40:19 et on appuie toujours sur le bouton,
40:21 cette fois, on a bien qualifié, machin, nanana...
40:23 C'est toujours aussi catastrophique.
40:25 - Ah oui ? - Mais redoutable.
40:27 - D'accord. - Même les applications
40:29 qui consistent à juste dire "Tu peux me réécrire
40:31 ce texte-là en 20 lignes plutôt que
40:33 50, ou je sais pas..." - Ah oui, c'est pas satisfaisant.
40:35 - Pas du tout. - Pas du tout. - Donc, alors, peut-être
40:37 qu'il faudrait que j'ai un développeur qui développe
40:39 le produit pour mes besoins.
40:41 - J'entends. - Pour l'instant, tout ce qui existe, rien du tout,
40:43 et on a à peu près tout testé, alors c'est vrai qu'il en sort
40:45 tellement vite des nouveaux que...
40:47 - Ouais, ouais. - Et du coup,
40:49 on a demandé à la formatrice "Bon, alors, ça marche
40:51 pas dans notre domaine,
40:53 montrez-nous là où ça marche." - "Donnez-nous ça marche."
40:55 - "Donnez-nous la preuve."
40:57 - Une opération carrière.
40:59 - Pour l'instant, c'est laborieux.
41:01 - Ouais, ouais, ouais. - Et du coup,
41:03 c'est assez troublant, cette histoire-là,
41:05 parce qu'il se passe des choses fantastiques,
41:07 historiques,
41:09 qui, sans aucun doute,
41:11 auront un effet magistral
41:13 dans certains domaines. La question,
41:15 c'est de quantifier, d'avoir un
41:17 "où", "comment", alors dans l'informatique,
41:19 etc., dans tous les supports, c'est
41:21 évident, mais
41:23 jusqu'où ? Et qu'est-ce qu'on peut en attendre
41:25 en termes de gains effectifs, de
41:27 productivité ou de...
41:29 Moi, il me semblait qu'il y avait des domaines, type la santé
41:31 ou autre, où c'était évident. - Ouais, ouais.
41:33 - C'est peut-être les domaines les plus évidents
41:35 sur lesquels on pouvait attendre des pas de géant.
41:37 Mais...
41:39 - Là, on parle de deux IA différentes, c'est-à-dire que
41:41 tu as l'IA de reconnaissance d'images,
41:43 des trucs comme ça, et l'image et le
41:45 chat GPT, qui effectivement, quand tu fais
41:47 les tests, il faut vraiment
41:49 l'amener en entonnoir pour que...
41:51 - Ouais, mais nous, on a re-ciré
41:53 l'entonnoir, je peux te dire qu'on a... - Et ça n'a pas marché ?
41:55 - Bon. - Bah, tant mieux !
41:57 - Pour l'instant, c'est... - Ah ouais, ça...
41:59 - On économise toutes les recommandations. - Bon, on verra.
42:01 Mais c'est vrai qu'il y a toujours l'idée
42:03 qu'on peut surestimer à court terme l'impact
42:05 de ces révolutions technologiques, et les sous-estimer
42:07 aussi à moyen-long terme, peut-être.
42:09 - Voilà. - Et c'est ça. - Et la question,
42:11 c'est où est-ce qu'il faut intégrer
42:13 ces changements, et comment, en fait ?
42:15 On ne sait pas encore.
42:17 - D'où le fait que NVIDIA soit encore, peut-être,
42:19 le seul purplay, aujourd'hui, pour être
42:21 vraiment connecté et branché sur la dynamique
42:23 de l'IA. Merci beaucoup à vous trois d'avoir été
42:25 les invités de Planète Marché. Véronique Riche-Flores,
42:27 présidente de RF Research, Thierry Guil, président de
42:29 Raymond James français à l'Apitou Senior Advisor ESG.