• il y a 3 mois
Mercredi 28 août 2024, SMART BOURSE reçoit Enguerrand Artaz (Gérant, La Financière de l'Echiquier) , Thierry Le Clercq (Président – Fondateur, Alphajet Fair Investors) et Sophie Chauvellier (Gérante allocation d'actifs, Dorval AM)

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Transcription
00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Angueran Hortaz est avec nous, gérant à la financière de l'échiquier.
00:16Bonsoir Angueran.
00:17Bonsoir Gaël.
00:18Sophie Chevelier nous accompagne également.
00:19Bonsoir Sophie.
00:20Bonsoir de quoi ?
00:21Vous êtes gérante à locataire chez Dorval Asset Management et Thierry Leclerc à nos
00:25côtés également, le président d'AlphaJet, Fair Investors.
00:27Bonsoir Thierry.
00:28Merci d'être là, ravi de vous retrouver tous les trois.
00:31Thierry, je ne trahis pas de secret mais je dévoile un peu les coulisses de l'émission.
00:34Ce matin, vous m'avez écrit que j'ai les idées claires sur NVIDIA.
00:36Donc, qu'est-ce que ça veut dire avoir les idées claires sur NVIDIA Thierry ?
00:40Quand on est à quelques heures de la publication.
00:42Alors évidemment, ce n'est pas ni moi ni nous, je pense personne qui verrait une surprise
00:49éventuelle sur NVIDIA puisque par définition une surprise, enfin désolé d'enfoncer
00:53des portes ouvertes.
00:54C'est une surprise négative j'entends.
00:57Et pour le moment, on n'a aucun indice.
01:00C'est intéressant sur ce point Thierry parce que c'est peut-être la valeur la plus suivie
01:05de la planète.
01:06Tout à fait.
01:07Et c'est quand même une valeur qui a encore de la capacité à surprendre à la hausse
01:10ou à la baisse peut-être, on verra ce soir.
01:12Les marchés options en fait, Price dans la volatilité implicite, on arrive à retrouver
01:17l'amplitude du mouvement compétent, c'est 10% demain.
01:23Plus 10 moins 10 quoi.
01:25Plus 10 moins 10, c'est ça que Price les marchés.
01:27Mais ça reste d'ailleurs assez symétrique encore.
01:28Oui, oui, ça reste symétrique, tout à fait.
01:30Donc pour le moment, plus 10 moins 10, on sort d'une séquence de 7 trimestres consécutifs
01:37où on a eu le fameux, ce que les anglo-saxons appellent le beat and race, c'est-à-dire
01:42qu'on bat le consensus et on remonte pour le trimestre à venir.
01:46Autant dire que les investisseurs raffolent de ça.
01:49C'est ce qui a permis évidemment au cours de progresser aussi significativement.
01:54Donc oui, quand je dis on a les idées claires, c'est qu'on a compris que c'était un titre,
02:00cet événement, on change de lettres, c'est-à-dire qu'on passe du micro au macro.
02:05Ça a tellement d'importance sur les marchés aujourd'hui que c'est un événement que
02:10effectivement tous les investisseurs suivent.
02:13Malgré tout, comme vous l'avez signalé, on ne sait pas.
02:16Après, on a quand même des indices qui nous permettent de savoir si c'est plutôt bon
02:22ou pas bon.
02:23L'indice, c'est qu'il n'y a pas eu de profit warning, il faut le rappeler.
02:26Évidemment qu'une boîte se doit, s'il y a une surprise majeure, de l'indiquer au marché
02:31dès qu'elle le sait.
02:32Le fait qu'il n'y en ait pas, c'est déjà un élément en soi.
02:35Et puis, on peut regarder aussi du côté de TSMC, à Taïwan, qui est le premier, dont
02:42Nvidia est le premier client, le premier fournisseur pour eux, qui a sorti des bons
02:46chiffres et qui avait l'air de dire rien de spécial sous le soleil de notre côté.
02:52C'est vrai que ce qui a fait un peu de bruit cet été, c'est que le titre a perdu 28%
02:57entre le 10 juillet et le 8 août, donc il ne faut pas non plus considérer que c'est
03:01juste une...
03:02Ce n'est pas toujours un fleuve tranquille.
03:04Voilà, exactement.
03:05Ce qui s'est passé cet été, bon déjà il y a eu une prise de profit parce que le titre
03:09avait beaucoup progressé, donc c'est vrai qu'il y a certains investisseurs qui disent
03:12bon, on est aussi deuxième élément, pardon pour les anglicismes, mais ce que les anglo-saxons
03:18appellent intrusive air, c'est-à-dire que la valorisation commence à être quand même
03:23très tendue.
03:24Mais en apesanteur quoi.
03:25Voilà, il n'y a plus beaucoup d'oxygène, on est vraiment plutôt proche du sommet de
03:29l'Everest que d'autres sommets.
03:32Que du niveau de la mer.
03:33Voilà, du niveau de la mer, en tout cas c'est sûr.
03:35Et puis il y a eu cette fameuse histoire sur leur dernière puce qui s'appelle Blackwell
03:41GB200, voilà c'est son petit nom, ils ont dit qu'il y aurait peut-être un peu de retard.
03:47Bon, quand on regarde, c'est vraiment, c'est normal que sur des puces comme ça qui sont
03:53autant attendues, enfin c'est normal, il peut y avoir un peu de retard, c'est compréhensible
03:57et surtout ça ne désamplie pas le carnet d'or des puces actuelles.
04:02La gamme Hopper.
04:03Voilà, et donc c'est le relais de croissance à venir pour que leur avantage compétitif
04:10qui est aujourd'hui monstrueux par rapport à leur concurrent perdure, donc c'est cette
04:15fameuse puce, donc c'est évidemment très attendu, il y a un petit peu de délai sur
04:19la sortie de celle-ci, c'est pas non plus, ça remet pas en cause le cas d'investissement
04:24en tout cas de ce que j'en comprends.
04:26D'ailleurs Jensen Wang il a dit, et j'imagine qu'à ce stade ils n'ont pas d'autre stratégie
04:30s'ils veulent garder, comme vous dites, ce coup d'avance, il faut qu'on sorte une nouvelle
04:33puce tous les ans.
04:34Tout à fait.
04:35Donc c'est quand même très agressif, très ambitieux, c'est pas anormal qu'on puisse
04:41qu'on puisse accuser un peu de retard sur des programmes aussi ambitieux de cette ampleur
04:47effectivement, vu la fréquence qui a été édictée par le patron de Nvidia.
04:52Exactement, oui oui, ça met tout le monde sous tension parce que eux, ils savent très
04:56bien qu'il faut qu'ils restent devant les autres, tout simplement, c'est la loi économique
05:03donc aujourd'hui, c'est pas qu'on est en situation de monopole, on est en quasi-situation
05:08de monopole, ils ont des marges nettes, même pas opérationnelles, on attend à plus de
05:1450%, c'est du quasiment jamais vu, on est passé de 300 milliards de dollars de capitalisation
05:22à plus de 3 millions, 3 trillions de capitalisations qui ont été créées depuis novembre 2022
05:30le lancement de ChatGPT, donc c'est colossal, c'est un ovni, évidemment que tout le monde
05:36a les yeux braqués dessus, concrètement, qu'est-ce qu'on attend ?
05:42Qu'est-ce que les analystes, donc il faut rappeler que le consensus est très positif
05:46sur la valeur, il y a pratiquement 65 sur 75, il y en a quelques-uns qui sont en neutre
05:55mais il n'y a aucun à la vente, en tout cas le consensus est 65 centimes sur les BPA
06:00de ce trimestre, on était à 29 le trimestre de l'année dernière et à 5 centimes,
06:05il faut quand même voir, c'est vrai que c'est souvent la question, mais bon Nvidia c'est n'importe quoi,
06:10non, il y a une vraie histoire qui se matérialise par du chiffre d'affaires, un pricing qui leur permet
06:16d'avoir des marges opérationnelles et nettes qui sont stratosphériques, ils tiennent leur marché,
06:21le patron effectivement est très agressif sur la sortie des puces, donc pour le moment,
06:26après juste un petit mot, oui un jour ou l'autre ça va se terminer cette histoire-là,
06:31ça se terminera mal, c'est-à-dire que le cours, statistiquement dans ce genre de cas de figure,
06:36on a à peu près 80% de chances de perdre 50% rapidement, mais c'est le jour où ça interviendra
06:42et donc il y a quand même énormément de personnes qui se sont aussi un petit peu avancées
06:47en voulant être un peu, entre guillemets, plus malins en disant c'est là,
06:51et pour le moment ils délivrent, donc je pense que ce n'est pas le moment,
06:55après demain, effectivement, toute une sortie,
06:58sur une publication, on verra ce qui se passe,
07:00mais je vous dis que la tendance n'est pas abîmée et le momentum du stock de la valeur Nvidia
07:05reste pour l'instant intact.
07:07Et dernier élément, vraiment pour se rassurer aussi si on en avait besoin,
07:11c'est qu'il ne faut pas oublier que leurs 4 premiers clients,
07:14ils font partie des fameux manifestations,
07:18et donc eux, qu'est-ce qu'ils disent ? Ils disent on investit sur l'IA,
07:23on ne peut pas se permettre de ne pas investir sur l'IA,
07:26c'est trop risqué de louper ce mouvement,
07:30donc on investit comme des fous,
07:33donc c'est aussi suivi par les analyses, les investissements qui vont être déployés
07:39par ces 4 très gros clients pour eux,
07:42et donc ils sont revus à la hausse sur l'IA,
07:45ils disent toute la journée on ne peut pas louper la vague IA,
07:48donc tant que vous avez des clients qui ont les poches aussi profondes,
07:51ils disent on investit, bon bah a priori,
07:55mais je vous dis un jour ou l'autre,
07:58on a eu aussi des taux de croissance à 3 chiffres,
08:02pour une boîte qui ne partait pas non plus de zéro,
08:05donc ça c'est du jamais vu par rapport à la bulle internet,
08:08ou même en remontant le lancement de Windows dans les années 80.
08:11C'est sans doute une histoire inédite de création de valeur en aussi peu de temps dans l'histoire,
08:14même Apple n'a pas été aussi vite et rapide pour atteindre ces niveaux
08:18si on prend les capitalisations boursières ou autre.
08:21Bon, NVIDIA et le marché, qu'est-ce que ça vous inspire ?
08:24Trimestre après trimestre, je sors un peu toujours les mêmes questions,
08:27mais elles sont toujours valides trimestre après trimestre.
08:30Non, ça reste une question valide au regard du poids de la valeur dans les indices tout simplement.
08:34On est dans une phase d'investissement extrêmement forte,
08:38donc la publication d'NVIDIA est aussi intéressante pour toute la chaîne de valeur,
08:42mais je trouve qu'au-delà de ce débat, je suis d'accord,
08:45NVIDIA est devenu un ovni, mais avec une valeur ajoutée inégalée, etc.
08:49Donc, la visibilité, a priori, là, au regard des plans de CAPEX
08:53qui ont été annoncés justement par leurs très gros clients,
08:56la visibilité, elle est bonne jusqu'en 26.
08:59Donc, on va reparler de l'histoire NVIDIA.
09:02Maintenant, on était à 200% de croissance,
09:05cette publication, on va être à 100%, la suivante, on sera...
09:08Qu'est-ce qui se passe quand il y aura 10% de croissance ?
09:10Bon, tout ça va se réécrire au fur et à mesure,
09:12Je trouve que maintenant, la discussion est plus intéressante sur la chaîne de valeur,
09:15et notamment parce que les très gros clients de NVIDIA
09:18sont dans une phase d'investissement complètement colossale,
09:21et que les CAPEX rapportés aux chiffres d'affaires commencent à être complètement colossaux,
09:25que le retour sur investissement est carrément incertain.
09:29Donc, il y a des débats qui commencent à se faire qui sont intéressants.
09:33Est-ce qu'on est en train de vivre une phase télécom,
09:36une télécomisation de ces grands acteurs ?
09:40Est-ce qu'ils vont vraiment réussir à monétiser ces investissements ?
09:44Donc, effectivement, sur toute cette chaîne de valeur,
09:47avec... Alors, on se pose toujours la question,
09:50on se dit, dans 10 ans, comment sera lundi, si on prend un petit peu de recul,
09:53est-ce que, justement, dans 10 ans, on n'aura pas eu de la rotation
09:56parce que cette phase aura été extrêmement coûteuse pour les groupes,
09:59aura remis en question certains leaders chez Boursier,
10:03c'est-à-dire qu'en fait, ces valeurs-là auront changé de statut.
10:06Donc, il y a vraiment beaucoup de choses...
10:08Ce que vous dites, c'est qu'il y a un risque sur NVIDIA, effectivement,
10:11mais il y a un risque aussi sur les clients d'NVIDIA,
10:14sur leur capacité, y compris quand on s'appelle Meta, Apple, etc.,
10:18à monétiser, Microsoft, l'usage de l'IR.
10:23Et pour l'instant, les calculs montrent qu'il n'y a pas de monétisation réelle.
10:26Par rapport aux milliards de dépenses d'investissement de CapEx,
10:29d'achat de GPU, à l'arrivée, quand on regarde les startups
10:32qui sont chargées de trouver les usages et de les vendre,
10:35c'est à peine quelques milliards de dollars, peut-être,
10:38qui ont été amassés de ce point de vue-là.
10:41Il y a des questions.
10:42Alors, moi, je n'ai pas bien entendu, je n'en sais rien.
10:45Mais en tout cas, c'est un sujet qui est intéressant
10:48et qui mérite une prime de risque pour un certain nombre d'acteurs.
10:51Et je pense que ça, entre guillemets, à un moment, ça va commencer à caper.
10:55Et quand on dit à un moment, enfin, bon, je sais qu'évidemment,
10:58mais en même temps, cette question du timing, elle est importante.
11:02Voilà, c'est un marqueur.
11:03Quand on regarde aujourd'hui le parcours et les valorisations
11:08du secteur de la technologie, bon, ça devient...
11:10Alors, on a eu un paroxysme un petit peu cet été.
11:13Là, les positionnements ont l'air un petit peu plus propres.
11:16La valeur relative, elle a aussi un petit peu baissé
11:19sur les 7 fantastiques.
11:21Mais c'est sûr que c'est un véritable sujet
11:24et c'est un sujet qui est problématique
11:26parce que c'est un sujet extrêmement important pour le marché américain.
11:29Enfin, pour l'ensemble du marché mondial et des marchés mondiaux.
11:32Pour l'ensemble des marchés mondiaux et des investisseurs.
11:35Mais derrière ça, et on va certainement en parler,
11:38il y a quand même des choses qui ont été positives,
11:40notamment dans les résultats, une accélération des résultats
11:43pour les 493 autres, assez notable, qui progresse de 13% sur le deuxième prix.
11:48Il y a une diffusion, donc il peut y avoir un deuxième souffle
11:52qui ne sera peut-être pas aussi concentré
11:54et quelque part, c'est peut-être pour le mieux.
11:56Je regardais le PE Forward d'NVIDIA,
11:59si ça veut dire quelque chose.
12:00Il a 38 là aujourd'hui, c'est ça ?
12:02Un peu en dessous de 40.
12:03Il était monté à 60 peut-être au pic,
12:05il y a peut-être un ou deux ans.
12:07Pour donner un ordre d'idée.
12:10On a des valeurs du luxe qui se payent,
12:12qui sont des franchises installées depuis parfois des siècles,
12:15mais qui peuvent se payer sur ces niveaux de PE et de valorisation.
12:20Anguéran, sur NVIDIA, quels sont les messages macro
12:25qu'on a envie de retirer de la publication ce soir de NVIDIA
12:28et qu'est-ce que ça implique pour l'ensemble du marché
12:30puisqu'on est là sur une valeur plus que jamais systémique ?
12:33Sur la partie purement macro,
12:36est-ce qu'on peut avoir des enseignements macro
12:38de la publication de NVIDIA à ce stade ?
12:40Je ne suis pas certain.
12:41On voit par exemple se matérialiser un ralentissement de la demande
12:44ou des investissements dans cette publication,
12:46j'en doute un petit peu.
12:47On veut très vite en faire un baromètre de l'économie mondiale,
12:51vous dites attention ?
12:53L'économie mondiale, surtout à ce stade, je ne pense pas vraiment.
12:56En revanche, baromètre peut-être des tendances de marché,
12:59ça me semble plus intéressant.
13:01J'ai fait une étude ce matin qui montrait qu'en fait,
13:03sur les deux ou trois dernières années,
13:06la corrélation entre la réaction du titre NVIDIA post-publication
13:10et la tendance du S&P 500 sur les 2-3 semaines suivantes
13:13était de l'ordre de 80%.
13:15Donc on a quand même un impact.
13:17Alors évidemment, il y a le poids d'NVIDIA simplement dans les indices
13:19qui jouent là-dedans, mais malgré tout,
13:21il y a un impact des résultats d'NVIDIA
13:23et surtout de la réaction du titre à la publication des résultats
13:27sur la trajectoire de marché qui est vraiment notable.
13:31Et aujourd'hui, on a un petit peu deux camps
13:33et se vient commencer un petit peu à l'aborder,
13:35c'est qu'on a justement d'un côté ceux qui disent
13:38en fait NVIDIA ça reste un driver fondamental
13:41pour le marché américain notamment,
13:43mais du coup pour les marchés mondiaux aussi.
13:45Et d'un autre côté, ceux qui disent
13:47récemment on a commencé à voir un peu plus
13:50d'élargissement de la hausse de marché
13:52sur un peu plus d'autres valeurs,
13:54parler des résultats des 493 autres entreprises du S&P 500.
13:59Et donc peut-être que finalement
14:01les résultats d'NVIDIA
14:03et la réaction du titre, surtout aux résultats,
14:05parce que sur les résultats,
14:07à moins d'imaginer une catastrophe, une surprise négative,
14:09mais c'est quand même très très compliqué,
14:11c'est surtout la réaction du titre qui compte
14:13et finalement peut-être qu'elle ne sera pas
14:15un driver si fort.
14:17Une forme de désensibilisation,
14:19peut-être qu'on est à un moment où le marché
14:21peut un peu se désensibiliser de NVIDIA.
14:23C'est en tout cas une partie du débat.
14:25Donc à ce stade, je suis quand même plutôt encore
14:27dans le premier camp parce que
14:29ne serait-ce que ce que rappelait Thierry
14:31au niveau de ce que presse le marché des options aujourd'hui,
14:34on est sur plus 10 moins 10 d'amplitude.
14:36Une valeur de 3 000 milliards de dollars
14:38de capitalisation boursière.
14:40Sur un titre qui fait 7% du S&P 500.
14:42Donc il y aura forcément
14:44un impact sur la trajectoire
14:46et sur le momentum de marché.
14:48Donc je pense qu'à ce stade,
14:50c'est plus ça finalement qui va être intéressant
14:52et même sur
14:54la capacité
14:56d'achat additionnel,
14:58l'appétit pour le risque additionnel qui reste
15:00dans les marchés aujourd'hui. On a eu un rebond
15:02extrêmement violent à partir des points bas
15:04de début août. Qu'est-ce qui reste
15:06comme fuel un petit peu dans ce marché aujourd'hui ?
15:08Et ça justement, ça va être intéressant de voir
15:10si des bons résultats de
15:12NVIDIA déjà entraînent une forte hausse du titre
15:14et si une forte hausse de NVIDIA
15:16entraîne une nouvelle salve
15:18de hausse de marché ou si
15:20on commence à avoir des marchés qui,
15:22même malgré ces excellentes nouvelles-là,
15:24commencent à s'essouffler un peu
15:26en sachant toutes les incertitudes qu'il y a
15:28par ailleurs sur la dynamique macro,
15:30sur l'emploi américain, sur
15:32x et y. Quand vous dites
15:34appétit pour le risque,
15:36je comprends que le retail
15:38est toujours très très présent dans ces mouvements de marché,
15:41y compris dans la reprise en V
15:43qu'on a vu post 5 août,
15:45beaucoup plus en tout cas que des investisseurs
15:47professionnels, des gérants
15:49traditionnels, etc.
15:51C'est encore le retail américain,
15:53comme on dit, les particuliers américains
15:55qui sont à la manœuvre quand on voit
15:57ces mouvements de marché violents de reprise
15:59notamment qu'on a pu voir après la correction
16:01de l'été. Oui, en particulier,
16:03oui, tout à fait. Et sur NVIDIA, j'imagine
16:05que c'est la valeur darling du retail américain.
16:07Enfin, ça n'a pas changé de ce point de vue-là.
16:09Non. Et puis, il y a aussi tous les positionnements
16:11des fonds systématiques, etc.
16:13qui vont amplifier les mouvements.
16:15Donc, on a toujours ce...
16:17On va pas dire si c'est du dumb monnaie
16:19ou pas, mais en tout cas, on a toujours
16:21ces flux qui viennent
16:23d'investisseurs peut-être moins
16:25fondamentaux qui sont encore là
16:27en soutien des marchés,
16:29en particulier justement sur des titres comme NVIDIA.
16:31Oui, mais ça devient une catégorie d'investisseurs
16:33dont il faut tenir compte. C'est eux qui ont
16:35acheté quand même le point bas de 2020 avant tout,
16:37par exemple. On a beaucoup parlé de nouvelles générations
16:39d'investisseurs particuliers. Pour le coup,
16:41en 2020, ils ont eu le nez creux.
16:43Sur la partie concurrence,
16:45qu'est-ce que vous dites, Thierry ?
16:47Les concurrences, c'est AMD,
16:49c'est Intel.
16:51Quand je regardais le cours de bourse d'AMD,
16:53je me dis, j'ai pas l'impression que le marché
16:55voit pour l'instant dans AMD
16:57une concurrence très féroce.
16:59Est-ce que ça peut tourner vite ? Est-ce que ça peut aller vite ?
17:01Compliqué
17:03quand on n'est pas le Chief Technology Officer
17:05de NVIDIA ou d'AMD
17:07de répondre. Je ne suis pas forcément
17:09le mieux calé pour répondre à la question.
17:11Mais bon,
17:13à nouveau, si on écoute juste
17:15NVIDIA, ils n'ont pas l'air
17:17de les inquiéter.
17:19Et les clients, ils veulent
17:21du NVIDIA. Clairement, ils veulent
17:23des puces NVIDIA.
17:25Et ils sont prêts à prendre la génération précédente
17:27d'NVIDIA plutôt qu'un concurrent.
17:29Et évidemment,
17:31comme je l'ai dit tout à l'heure, ils attendent avec impatience
17:33la nouvelle génération.
17:35Pour le moment, je n'ai pas l'impression. Et à nouveau,
17:37la preuve en images,
17:39en quelque sorte, c'est la marge
17:41nette, la marge...
17:43Donc ça veut dire qu'ils font les prix
17:45qu'ils veulent et que donc les concurrents
17:47ils n'ont pas le droit de dire.
17:49Il n'y a pas d'intensité concurrentielle qui les obligerait aujourd'hui à ajuster
17:51cette stratégie.
17:53Je n'en ai pas entendu parler.
17:55Je reviens juste à l'idée de
17:57est-ce que le marché peut se désensibiliser de
17:59NVIDIA ?
18:01Est-ce que NVIDIA est sensible
18:03au cycle macro également en guérant ?
18:05Ou pas ? Ou est-ce que ça reste
18:07même le thème de l'IA en général ?
18:09Est-ce que ça reste un thème que les marchés traitent
18:11distinctement des thèmes macro
18:13qu'on peut avoir
18:15par ailleurs ?
18:17Si on est dans une phase de ralentissement, on va pouvoir en discuter.
18:19Est-ce qu'à un moment, même ce genre
18:21de thématique peut se faire un peu rattraper
18:23par l'idée d'un ralentissement cyclique ?
18:25Il est évident que sur le papier,
18:27a priori, on est sur quelque chose d'un peu moins
18:29cyclique qu'un business automobile
18:31ou les business cycliques
18:33traditionnellement identifiés.
18:35Malgré tout, on en parlait tout à l'heure
18:37sur des montants de capex
18:39colossaux, avec en plus une
18:41modélisation en face qui est pour l'instant pas évidente.
18:43Si on a un ralentissement
18:45global,
18:47c'est difficile d'imaginer que ça n'ait
18:49aucun impact. Alors certes, les très grandes
18:51entreprises, les
18:53hyperscalers d'NVIDIA, les grands clients d'NVIDIA
18:55ont énormément de cash
18:57et sont disponibles, ont des capacités de résilience
18:59énormes. C'est un fait.
19:01Malgré tout, eux-mêmes sont
19:03aussi confrontés à des business en partie
19:05cyclique, même le
19:07business du cloud, même le business,
19:09je ne parle pas de méta, du business de la publicité, etc.
19:11Dans tout ça, il y a quand même des composantes cycliques.
19:13Donc bien sûr que des petites
19:15phases de stagnation, de ralentissement,
19:17ce n'est pas forcément impactant.
19:19Si on a un ralentissement beaucoup
19:21plus marqué, surtout vu à
19:23nouveau les investissements qui ont été faits,
19:25on peut très bien
19:27avoir un impact réel.
19:29Et par le passé, on a vu
19:31déjà ça plusieurs fois, des phases de
19:33hyperinvestissement ou de surinvestissement sur
19:35certains secteurs suivis d'un ralentissement
19:37mondial.
19:39On sait comment ça peut se
19:41terminer, surtout quand
19:43à nouveau la monétisation n'est pas évidente.
19:45Donc en soi, c'est un business
19:47qui paraît moins cyclique. D'ailleurs, je pense
19:49qu'il n'est pas classé, si on prend les
19:51classifications sectorielles ou de méta,
19:53tout ce qu'on ne veut pas classer dans les cycliques,
19:55malgré tout, penser que ça puisse être immune
19:57à un gros ralentissement macro,
19:59ça me semble un petit peu
20:01utopique.
20:03Qu'est-ce qu'on peut dire pour revenir
20:05sur les 493 autres ?
20:07On parle du S&P 500, on enlève les 7 magnifiques,
20:09mais effectivement, cette partie
20:11du marché qui n'a rien fait
20:13jusqu'à présent, qui a eu beaucoup de mal,
20:15qui a même souffert, vous disiez tout à l'heure
20:17sur le plan des fondamentaux, bilan de la saison
20:19de publication des résultats du T2,
20:21on retrouve un momentum bénéficiaire
20:23pour ces entreprises
20:25en dehors des 7 magnifiques,
20:27qu'on n'avait pas observé jusqu'à présent.
20:29Sur des bases de comparaison qui sont maintenant
20:31plus favorables, après plusieurs trimestres
20:33un peu contre-productifs,
20:35mais à l'exception des pétrolières
20:37et des materials, l'ensemble des
20:39secteurs sont positifs.
20:41Et on révise à la hausse, on a des perspectives qui s'améliorent.
20:43Voir certains secteurs ont fait deux fois mieux
20:45que ce qui était entendu en termes de
20:47progression. Donc on a effectivement
20:49une dynamique qui est
20:51meilleure qu'attendue en termes de résultats
20:53pour la plupart des secteurs.
20:55Comment ça se fait que ça arrive maintenant ?
20:57Les bases de comptes.
20:59On observe d'une année sur l'autre.
21:01Mais quand même,
21:03je pense que l'activité,
21:05l'économie a été quand même beaucoup
21:07plus résiliente que ce que certains avaient pu craindre.
21:09Donc il y a des ajustements
21:11qui se font.
21:13Entre guillemets, la queue
21:15de bénéfices de l'inflation
21:18sous forme de hausse
21:20de prix, ce fait est encore
21:22ressenti.
21:24C'est résiduel, mais ça joue
21:26encore un rôle.
21:28On a eu des marges qui se tiennent plutôt pas mal.
21:30Alors on n'est absolument pas certains
21:32que ça va continuer, mais en tout cas pour le moment
21:34on a encore un résiduel très positif.
21:36Donc toute cette
21:38partie-là, et puis devant nous quand même
21:40on a la perspective de baisse de taux.
21:42Donc on a effectivement des
21:44entreprises qui ont fait mieux
21:46que attendu.
21:48Et ça a payé un peu mieux ce S&P 493 ?
21:50Justement.
21:52Et c'est pour ça que la valeur relative c'est intéressant.
21:54C'est-à-dire que dans le rebond là, on a quand même eu
21:56des 493 qui commençaient à faire un petit peu
21:58mieux, qui commençaient à avoir un peu plus de traction
22:00et on en parlait hors antenne, surtout
22:02depuis le discours de Jay Powell.
22:04On a effectivement depuis
22:06Jackson Hole, depuis la FED,
22:08depuis l'intervention de Jay Powell
22:10et l'accent qu'il a mis
22:12sur la question de l'emploi, on a
22:14effectivement une amélioration.
22:16Et c'est quelque chose qui est
22:18effectif, c'est-à-dire qu'un des secteurs qui est en
22:20grande souffrance aux Etats-Unis,
22:22pas qu'aux Etats-Unis d'ailleurs, c'est le secteur de la
22:24construction immobilière, l'immobilier
22:26individuel notamment.
22:28Et on voit déjà les impacts positifs
22:30de l'anticipation des baisses de taux puisque
22:32les mortgages,
22:34le financement immobilier à 30 ans
22:36On est à quoi, 7% maintenant ?
22:38Non, on est à 6,50.
22:40Et effectivement, ça commence à
22:42crétiller, c'est-à-dire qu'on commence à avoir
22:44sur des niveaux extrêmement bas, mais on commence à avoir
22:46effectivement un retour,
22:48une progression de la demande de crédit qui commence à se faire.
22:50Donc, on a effectivement
22:52cet effet et cet effet, bien sûr, n'a rien
22:54à voir avec l'intelligence artificielle.
22:56On peut...
22:58On peut vivre en dehors de l'intelligence artificielle.
23:00Et il s'est
23:02passé beaucoup de choses, parce que
23:04c'est vrai qu'on parle beaucoup de l'intelligence artificielle
23:06mais quand on regarde un panier intelligence artificielle
23:08et qu'on le compare aux
23:10financières européennes, par exemple, les financières européennes gagnent.
23:12Sur quelle période, là ?
23:14Depuis
23:16presque deux ans.
23:18Sur les points bas d'octobre 22, par exemple ?
23:20Pas de beaucoup, mais effectivement
23:22il y avait d'autres thèmes dans le marché.
23:24D'autres, on en a peu parlé,
23:26c'était vraiment le rallye silencieux.
23:28Mais il y avait d'autres mouvements dans le marché qui étaient intéressants aussi.
23:30Élargissement du rallye,
23:32est-ce qu'on parle toujours de rallye ?
23:34Je veux bien qu'on redise un petit mot du 5 août,
23:36ce qui s'est passé, cette séquence de...
23:38À la fois, la correction a été spectaculaire.
23:40Bon, c'est un moins dix sur les indices,
23:42c'est la vie habituelle du marché,
23:44mais c'est vrai que quand ça arrive, que ça va vite, que il y a du volume,
23:46etc., c'est toujours un peu impressionnant.
23:48J'allais dire, en effet,
23:50miroir, la reprise a été aussi
23:52très, très spectaculaire. Qu'est-ce que vous retenez de cette séquence ?
23:54Des enseignements ?
23:56De ce qui a fait cette correction
23:58et cette reprise ? Des facteurs qui ont été
24:00à l'œuvre et de ce qu'il en reste aujourd'hui, Thierry ?
24:04Donc, le point,
24:06je pense, de bascule,
24:08c'est... Désolé d'insister
24:10sur NVIDIA, mais bon,
24:12c'est ma lecture. Comme je l'ai dit
24:14tout à l'heure, moins 28%
24:16en ligne droite pour NVIDIA.
24:18Donc, forcément,
24:20tout qui a descendu.
24:22Le Nasdaq,
24:24c'est 29 trillions
24:26de dollars de capitalisation.
24:28Donc, 3 sur... Voilà, c'est 10%.
24:30Donc, c'est un impact
24:32quand même colossal, et aussi sur
24:34le S&P, évidemment.
24:36Donc, bon, pourquoi, je vous ai dit,
24:38il y avait, je pense, moi, que c'était
24:40cette histoire de décalage de leur puce,
24:42bon, et puis plus des prises de profit
24:44avec une Valo qui était...
24:46Enfin, on avait fait 160%
24:48en ligne droite, bon, et donc
24:50avec pratiquement aucun coup d'arrêt,
24:52aucune séance de baisse.
24:54Donc, bon, on peut comprendre qu'il y a une respiration.
24:56Ce qui s'est passé sur
24:58ce moment-là, à ce moment-là, c'est vrai que c'était intéressant,
25:00c'est que le Russell 2000
25:02Les small-cap américaines
25:04Donc, les small-cap européennes a bondi
25:06de manière
25:08significative, puisqu'il a pris pratiquement
25:1010% en quelques séances.
25:12Et donc, c'est vrai qu'on s'est dit, bon,
25:14les investisseurs
25:16prennent un peu leur profit
25:18sur le Nasdaq,
25:20Nvidia,
25:22et réallouent sur
25:24ce qui est très en retard,
25:26à la fois en Europe et aux Etats-Unis,
25:28donc c'est les petites capitalisations.
25:30Et, en tout cas,
25:32malheureusement, puisque nous,
25:34c'est une thématique qui nous est chère,
25:36mais ça fait un peu feu de paille, il faut dire,
25:38ce qui est ce rebond très violent
25:40des petites capitalisations,
25:42et en fait, à nouveau, à partir du moment
25:44où on a réembrayé
25:46sur la tech,
25:48ça a reperdu,
25:50et donc les investisseurs...
25:52Donc, bilan de tout ça, pour être très clair,
25:54j'ai l'impression quand même que le reste du marché
25:56et notamment les petites capitalisations,
25:58qui sont très en retard,
26:00sert, quand on veut bien rester exposé
26:02sur les actifs risqués,
26:04de valeur refuge,
26:06en se disant, bon, là, déjà, j'ai 2000 boîtes,
26:08donc j'ai un peu de tout,
26:10par définition,
26:12en termes de valeurs, je ne prends pas beaucoup de risques,
26:14et donc, en gros, ça a frémit,
26:16et, alors, quand même la bonne nouvelle pour nous,
26:18pour ceux qui suivent les petites capitalisations,
26:20c'est que là, effectivement,
26:22le discours de Jay Powell,
26:24vendredi dernier,
26:26a remis... Donc, on a toujours...
26:28Enfin, c'est intéressant, parce que,
26:30à la fin, on se demande, on finit par se demander,
26:32mais qu'est-ce qui est anticipé, pas anticipé ?
26:34Bon, et en tout cas,
26:36ça a eu un impact positif,
26:38et je pense que les annonces,
26:40enfin, bon,
26:42les baisses des taux qui sont attendues, là, maintenant,
26:44de manière quasi-certaine,
26:46on ne sait pas si c'est 25, 50,
26:48il y a 100 points de base qui sont à peu près attendus d'ici la fin de l'année,
26:50ça va quand même servir de catalyseur,
26:52même si, pour les petites capitalisations,
26:54avec un environnement,
26:56peut-être, où on se dit, de toute manière...
26:58Et je rajouterais un point,
27:00parce que votre question, elle était intéressante,
27:02enfin, toutes vos questions sont intéressantes...
27:04Non, pas toutes !
27:06Mais entre macro
27:08et
27:10NVIDIA,
27:12et bien, en fait, c'est assez simple,
27:14c'est que, comme ceux qui achètent les puces,
27:16c'est pour faire de l'AI,
27:18donc c'est pour augmenter la productivité,
27:20donc on parle de ça,
27:23si on augmente la productivité,
27:25malheureusement, ça a un impact
27:27sur les emplois.
27:29Et donc, on commence à avoir des chiffres
27:31un peu moins bons sur l'emploi,
27:33et c'est vrai que certains
27:35se demandent, est-ce que, finalement,
27:37l'AI, tous ses investissements...
27:39Alors, je suis d'accord,
27:41ce n'est pas très clair...
27:43Est-ce qu'il y a déjà un lien direct
27:45entre les dépenses
27:47et le déploiement d'outils ?
27:49Des lay-offs ?
27:51Oui, parce que les boîtes...
27:53Enfin, il y a Walmart qui dit...
27:55On a parlé des
27:57hyperscalers, à juste titre,
27:59mais il y a d'autres boîtes
28:01du brick and mortar,
28:03du monde réel, qui investissent aussi
28:05dans l'aide.
28:07Et, certainement, ça commence aussi
28:09à...
28:11Forcément, si on investit,
28:13on n'a plus besoin de ces personnes-là, puisque c'est censé les remplacer.
28:15Donc, tout ça,
28:17c'est encore un tout petit peu
28:19nouveau, mais oui,
28:21c'est pour ça aussi, je pense que
28:23les gouverneurs de la FED
28:25suivent particulièrement...
28:27Enfin, ils le suivent tout le temps, parce qu'ils ont deux mandats,
28:29mais, là, ils sont en train
28:31de se demander si tous ces milliards qui sont investis,
28:33comment ça va se...
28:35Et qu'il ne faudrait peut-être pas
28:37trop... D'ailleurs, c'est ce qu'ils ont dit.
28:39Il faut peut-être un petit peu commencer à
28:41mettre de l'eau dans notre vin par rapport à l'inflation,
28:43parce qu'il est peut-être en train de se passer des choses
28:45sur l'emploi, et il ne faut pas qu'on soit trop
28:47trop en retard, parce que le jour
28:49où tous ces milliards qui sont investis
28:51se débouclent, ça peut
28:53être assez conséquent, donc
28:55il ne vaut mieux pas être trop en retard.
28:57Non, ça nous amène effectivement à
28:59Jérôme Poel. Je crois qu'il a été
29:01très clair. Nous sommes au point
29:03où nous n'accepterons plus
29:05de détérioration supplémentaire du marché
29:07du travail, qui a vu le taux de chômage
29:09alors, je ne sais plus, au plus bas, on a dû être à 3,4,
29:113,5 dans le cycle, remonté
29:13à 4,3% pour la dernière marque.
29:15Voilà, stop.
29:17Oui, c'est...
29:19Ça, c'est un vœu pieux.
29:21Malheureusement,
29:23Jérôme Poel...
29:25La volonté est très claire, quand même.
29:27Bien sûr, mais c'est
29:29le gros enseignement des derniers
29:31discours de la fête. C'était même déjà le cas
29:33lors de la réunion de juillet.
29:35C'est ce qu'on appelle le retour du double mandat,
29:37parce que pendant très longtemps, on assistait
29:39que sur le côté inflation.
29:41Là, on a le retour des deux mandats, donc inflation
29:43et croissance, et donc, via croissance
29:45surtout le marché de l'emploi.
29:47Et on voit que là,
29:49d'ailleurs, surtout sur le dernier discours,
29:51même ce double mandat, il est quand même
29:53en train de basculer beaucoup plus du côté de l'emploi
29:55que d'un équilibre
29:57entre emploi et inflation.
29:59Nous ne croyons pas que le marché du travail
30:01tel qu'il
30:03évolue aujourd'hui,
30:05soit une source d'inflation
30:07pour les Etats-Unis.
30:09C'est ce que dit Jérôme Poel aujourd'hui,
30:11qui regarde le marché du travail.
30:13Mais ce qui est déjà le cas, en réalité, depuis plusieurs mois,
30:15quand on regarde l'évolution
30:17de l'inflation salariale,
30:19quand on regarde l'évolution
30:21des postes ouverts non pourvus
30:23versus le nombre de chômeurs,
30:25quand on regarde tous ces indicateurs-là,
30:27le refroidissement du marché de l'emploi
30:29est très clair depuis un moment.
30:31En fait, le problème pour la Fed,
30:33c'est qu'on a eu un premier trimestre aux Etats-Unis
30:35avec un bump d'inflation
30:37qui venait de choses extrêmement ponctuelles,
30:39mais qui, en termes de communication,
30:41rendait l'exercice beaucoup plus compliqué.
30:43Je pense que si on n'avait pas eu ça,
30:45peut-être que les taux auraient déjà été baissés
30:47et en tout cas, certainement,
30:49que le discours aurait été ajusté bien avant.
30:51Mais aujourd'hui, oui,
30:53c'est très clair, il n'y a plus de sujet
30:55de risque inflationniste
30:57très fort aux Etats-Unis.
30:59Il y a un sujet de niveau de prix par rapport au pouvoir d'achat des ménages,
31:01mais il n'y a plus de sujet d'inflation au sens strict.
31:03Donc maintenant, le vrai sujet,
31:05il est sur est-ce que ce marché de l'emploi
31:07qui, on en avait parlé...
31:09Oui, c'était nos discussions
31:11d'avant le dernier meeting de la FED.
31:13Est-ce que
31:15il se dégrade
31:17tranquillement et qu'on revient à quelque chose
31:19d'un espèce de taux de chômage d'équilibre
31:21en imaginant qu'on puisse
31:23en définir un, ou est-ce que
31:25cette tendance de détérioration
31:27s'accélère, auquel cas
31:29ce qui est généralement l'histoire.
31:31Ce qui est généralement l'histoire.
31:33Les dégradations graduelles,
31:35lentes et bien ordonnées de l'emploi
31:37aux Etats-Unis, ça n'est jamais arrivé,
31:39en tout cas dans l'après-guerre mondiale.
31:41C'est effectivement le gros enjeu
31:43maintenant pour la FED.
31:45Il y a combien de baisses de taux faciles,
31:47mécaniques, sans réfléchir,
31:49avant de commencer à se dire
31:51tiens, je ne sais pas, est-ce que j'en ai trop fait,
31:53pas assez, est-ce que je suis trop en retard ?
31:55En fait, ça dépend
31:57beaucoup justement du scénario macro.
31:59C'est ça d'ailleurs qui est intéressant avec ce que Price le marche
32:01aujourd'hui. On a l'impression de retourner un peu
32:03à la situation auquel on était en fin d'année dernière.
32:05Parce que sans BP d'ici la fin de l'année,
32:07il y a trois meetings.
32:09Oui, c'est ça,
32:11ou il y en a une entre deux meetings, je n'en sais rien.
32:13Et on est à quasiment
32:15200 points de base
32:17à l'horizon...
32:19Enfin 25, mais même en ayant fait
32:21l'essentiel à l'horizon 6-9 mois.
32:23D'accord.
32:25Ça va vite quoi. Pour le marché, ça va aller vite.
32:27En fait, c'est à la fois
32:29très optimiste si on imagine
32:31qu'on est dans un atterrissage en douceur
32:33et qu'il n'y a pas de récession, c'est très très optimiste.
32:35Ça veut dire au minimum une baisse
32:37de 25 points de base à toutes les réunions
32:39et peut-être une ou deux baisses de 50.
32:41Donc c'est très optimiste si on n'a pas de récession.
32:43Et à l'inverse, si vraiment on a une très grosse dégradation,
32:45c'est presque
32:47un petit peu léger.
32:49Donc là,
32:51c'est un peu comme la fin de l'année dernière,
32:53le marché est un petit peu entre deux, il va falloir choisir
32:55son camp. Trois baisses de taux
32:57d'ici la fin de l'année, ça semble
33:00le minimum, avec
33:02plus ou moins une en fonction de...
33:04Là, je parle
33:06dans un cas de soft-lending.
33:08En fonction de l'évolution de l'inflation,
33:10si on a un ralentissement un peu plus rapide de l'inflation,
33:12pourquoi pas faire des baisses de 50
33:14pour se dire
33:16on protège encore un peu plus
33:18l'économie.
33:20Par contre, si on a un ralentissement
33:22plus fort, ça sera beaucoup plus
33:24que ça, très certainement.
33:26Et c'est vraiment deux scénarios, je ne sais pas, c'est du 50-50,
33:28comme vous dites,
33:30le pricing de marché est un peu bizarre
33:32mais montre que finalement, j'imagine
33:34qu'il n'y a pas de consensus
33:36sur le scénario macro qui peut
33:38advenir dans les trois, six, neuf mois.
33:40Le scénario central de marché
33:42reste quand même celui d'un Goldilocks et d'un
33:44atterrissage en douceur, très clairement.
33:46Ce qui a changé cet été, c'est la
33:48psychologie de marché pour moi, c'est-à-dire qu'on est passé
33:50du bad news is good news
33:52qu'on avait depuis plusieurs années,
33:54au sens, les mauvaises nouvelles macro
33:56sont des bonnes nouvelles parce qu'on va avoir plus de baisse des taux, etc.
33:58On est passé de ça
34:00à la logique qui est en fait, normalement
34:02la logique de fond, bad news is
34:04bad news. Donc ça, ça a vraiment
34:06changé, mais le scénario
34:08central n'a pas tellement changé, c'est là où sont les risques
34:10sur le scénario que ça a changé. Alors qu'on a
34:12toujours le scénario Goldilocks, par contre jusqu'à
34:14l'été, le risque de voir ce scénario
34:16ne pas se réaliser pour le marché,
34:18c'était plutôt le côté inflation, inflation trop
34:20sticky, pas assez de baisse de taux, etc.
34:22Maintenant, on est plutôt basculé sur
34:24le côté croissance, mais scénario
34:26central de marché, et on le voit avec la
34:28violence du rebond, le positionnement, le sentiment
34:30actuel, le Russell 2000, ça reste
34:32un scénario positif. On n'aurait pas
34:34effectivement ce Browning, notamment sur les small caps
34:36si le marché commençait à prahisser
34:38à une récession. Bon, Sophie, donc
34:40il y a les bonnes et les mauvaises baisses de taux,
34:42on verra comment le marché prend celle du 18 septembre
34:44qui a été pour le coup bien téléphonée, mais
34:46le discours
34:48et ensuite, à quel
34:50rythme ? Pour l'instant, Jérôme Poel, si
34:52d'autres banquiers centraux américains hésitent pas à parler
34:54de baisse de taux graduelle, etc, avec des
34:56petits mots-clés qui vont bien,
34:58Jérôme Poel, lui, s'est bien gardé
35:00de verrouiller un scénario
35:02par rapport à un autre. Oui, oui, non,
35:04je pense qu'en Europe, on verrouille rien
35:06non plus, d'ailleurs on ne peut pas, mais
35:08difficilement.
35:10Oui, non, on reste,
35:12je suis complètement d'accord, on reste
35:14dans un scénario
35:16de soft landing,
35:18et c'est d'ailleurs ça qui a
35:20permis au marché de rebondir rapidement
35:22parce que, assez rapidement,
35:24les opérateurs ont identifié le phénomène
35:26un petit peu technique de la correction
35:28de cet été, de débouclage de position
35:30spéculative, etc.
35:32Pour l'instant,
35:34les indicateurs restent quand même encourageants
35:36et je dirais que s'il y a un segment qui
35:38pose, entre guillemets,
35:40problème maintenant, c'est effectivement
35:42le segment industriel
35:44et le fait que
35:46on a,
35:48on est toujours balloté
35:50dans les effets post-Covid.
35:52Et c'est rigolo parce que
35:54cette phase de
35:56déstockage dans certains segments d'activité,
35:58que ce soit l'auto, que ce soit
36:00l'industrie, que ce soit la chimie,
36:02on est toujours dans ces dynamiques-là
36:04et qui, quand même,
36:06tardent à se retourner.
36:08Mais si on fait abstention... Avec des questions sur la demande
36:10quand même, l'automobile, ils sont tous en train de vous dire
36:12la demande pour le véhicule électrique,
36:14elle est là, structurellement, sans doute,
36:16on regarde la réglementation,
36:18mais ça cale un peu quand même.
36:20En plus des problèmes, peut-être, de chaînes
36:22d'approvisionnement qui peuvent perdurer.
36:24L'auto, c'est vrai que c'est très particulier
36:26puisqu'il y a la transition.
36:28Ça crée de l'attentisme chez les consommateurs, etc.
36:30Mais les consommateurs sont quand même encore plutôt
36:32en bonne santé.
36:34Et la consommation est encore plutôt favorable.
36:36Par contre, ce qu'on voit effectivement,
36:38c'est qu'il y a eu une surconsommation
36:40peut-être, aussi bien de services que de biens
36:42dans le post-Covid,
36:44de libération
36:46des pulsions consommatrices
36:48et qu'on a une normalisation maintenant
36:50qu'on voit dans plein, plein, plein de domaines.
36:52Et donc ça, effectivement, c'est quelque chose qui...
36:54Et je pense que ça continue à complexifier
36:56quand même la lecture et les scénarios
36:58qu'on peut mettre en place. Nous, on a été
37:00plutôt déçus sur la partie manufacturière
37:02qui tarde, effectivement...
37:04On revoit les grands écarts
37:06manuf-service.
37:08Comme en 1922, ça refait le
37:10crocodile.
37:12Et puis, même du côté
37:14de la consommation, quand même, des ménages qui
37:16commencent à normaliser un peu leur
37:18consommation, mais sur des niveaux qui restent
37:20quand même assez soutenus.
37:22Donc, on reste dans le scénario Goldilocks
37:24mais avec des vrais points d'interrogation.
37:26D'accord. Mais ça veut dire que sur le plan de l'investissement
37:28de la stratégie d'investissement,
37:32comment on se prépare
37:34ou est-ce que le positionnement change
37:36ou est-ce que la stratégie change
37:38avec le cycle de baisse de taux
37:40qui est devant nous,
37:42qui a déjà commencé un peu. Il y a quand même
37:44quelques banques centrales qui n'ont pas attendu la Fed,
37:46mais avec la Fed, il y a l'idée quand même
37:48que les choses vont pouvoir s'accélérer peut-être
37:50même un petit peu. On est dans une situation,
37:52encore une fois, on est dans une situation complètement exceptionnelle.
37:54Finalement, il y a de la croissance, alors c'est vrai
37:56que la question européenne est un petit peu plus délicatée.
37:58Alors c'est ça, ça peut être très local aussi la croissance.
38:00Pour les marchés globaux,
38:02mine de rien, ce sont encore
38:04et toujours les US qui drivent.
38:06Il y a de la croissance. Le pire
38:08scénario pour les marchés, ça serait l'année américaine.
38:10Je dirais que le fait que ça ait moyen
38:12en Europe, presque tout le monde...
38:14Oui, c'est business as usual.
38:16Donc,
38:18on a un scénario complètement
38:20exceptionnel, on a une situation exceptionnelle
38:22où les banques centrales baissent les taux
38:24alors qu'il y a de la croissance.
38:26Fantastique, quelque part.
38:28Le marché se réjouit de ça et effectivement, nous,
38:30on est aussi tenté d'accompagner ce mouvement-là
38:32parce que c'est un facteur de soutien qui est extrêmement
38:34fort. Jusqu'à quand ?
38:36C'est la grande question.
38:38Pour l'instant, on prolonge ce cycle-là
38:40qui est un cycle d'investissement extrêmement favorable
38:42cette conjonction, finalement, de fonction
38:44et réaction des banques centrales qui est intacte
38:46et puis
38:48d'une activité qui se tient.
38:50C'est vrai que c'est quelque chose d'un peu exceptionnel
38:52mais
38:54le caillou dans la chaussure, c'est effectivement
38:56cette question de l'emploi américain. Est-ce qu'à un moment,
38:58on risque de basculer de l'autre côté ?
39:00Jay Powell n'aimerait pas
39:02mais enfin, il n'aimait pas que l'inflation soit aussi sticky
39:05et puis, ça c'est pour lui.
39:07Il ne peut pas tout décider non plus.
39:09D'ailleurs, il est humble.
39:11On l'a vu, je crois.
39:13Il a été très humble sur les limites de l'exercice.
39:15Humble et flexible.
39:17Humble et flexible
39:19sur les limites de l'exercice.
39:21Nous, en tant qu'investisseurs, on est dans cette même
39:23situation.
39:25On a effectivement envie de participer
39:27à cette configuration de marché
39:29qui est très porteuse et assez exceptionnelle.
39:31On reste investis mais on est attentifs
39:33et on sait qu'il y a ce gros point d'interrogation
39:35et je ne parle même pas de la géopolitique.
39:37Oui, on n'en a pas parlé là.
39:39On ne peut pas le modéliser entre guillemets
39:41mais il y a ce gros point d'interrogation sur
39:43l'emploi américain. Est-ce qu'à un moment,
39:45on ne va pas un peu trop loin ?
39:47Sur la stratégie de marché à ce stade,
39:49pour la rentrée, Thierry,
39:51qu'est-ce qui vous inspire ?
39:53On a les idées assez claires aussi.
39:55Sophie a parlé tout à l'heure de rallye silencieux.
39:57C'est vrai qu'on en parle moins
39:59mais dans les pertes
40:01des portefeuilles congés,
40:03on les voit bien par contre.
40:05Donc, effectivement,
40:07on est aujourd'hui
40:09exposés de manière
40:11plus que le lundi.
40:13C'est des choses
40:15qu'on regarde de près
40:17sur tout ce qui est financier.
40:19En premier lieu, l'assurance
40:21qui se porte
40:23vraiment très bien
40:25et qui a une dynamique très forte.
40:27Là-dessus, tous les clignotants
40:29sont ouverts.
40:31Quand ça clignote vert, on y va.
40:33On ne se pose pas trop de questions.
40:35Les banques aussi.
40:37Il y a eu quelques petites publications
40:39qui ont été plus ou moins bien prises
40:41cet été mais globalement,
40:43ça reste quand même très positif.
40:45C'est quand même des bénéficiaires, eux,
40:47de ces politiques monétaires
40:49qui se sont normalisées.
40:51Et puis,
40:53la pharma aussi
40:55en Europe et aux USA.
40:57Contrairement aux années électorales
40:59habituelles aux USA,
41:01où ce n'est pas forcément
41:03le secteur sur lequel il faut être positionné.
41:05Jusqu'ici, en tout cas,
41:07c'est bon et ça clignote
41:09vert chez nous. Donc, on est aussi
41:11très exposés sur la pharma.
41:13Un mot de la stratégie d'investissement
41:15pour une stratégie équilibrée,
41:17un peu globale, macro, environ ?
41:19Toujours très à l'aise avec
41:21beaucoup de sensibilité tôt.
41:23C'est quand même le grand enseignement.
41:25On a trouvé cette anticorrélation action-obligation
41:27notamment sur le sell-off de début août.
41:29Le 60-40, le fameux,
41:31a très bien fonctionné.
41:33Toujours très à l'aise avec ça,
41:35malgré la baisse récente des rendements.
41:37Pour nous, ça peut continuer.
41:39On n'est certainement qu'au début du mouvement.
41:41Et sur la partie action, équilibrée
41:43en introduisant un peu plus de valeurs défensives,
41:45notamment tout ce qui est staples,
41:47qui est assez peu valorisé.
41:49Il y a d'autres défensives, notamment dans les pharmas,
41:51qui sont très intéressantes,
41:53et qui sont déjà dans les portefeuilles
41:55depuis plus longtemps.
41:57Arbitrer certaines valeurs industrielles
41:59qui sont un petit peu chères
42:01versus des valeurs un peu plus défensives
42:03qui peuvent résister un petit peu mieux
42:05en cas de scénario adverse.
42:07Merci à vous trois d'avoir été des invités de Planète Marché.
42:09Ce soir, Sophie Chevelier, d'Orval Asset Management,
42:11Thierry Leclerc, AlphaJet Fair Investors,
42:13et Angueran Artaz, la financière de l'échiquier.

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