SMART BOURSE - Chine : le marché attend toujours plus

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Lundi 14 octobre 2024, SMART BOURSE reçoit Kevin Thozet (Membre du comité d'investissement, Carmignac) , Sophie Chauvellier (Gérante allocation d'actifs, Dorval AM) et Jean-François Robin (Directeur de la Recherche, Natixis)

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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Sophie Chauvelier est avec nous, gérante allocataire chez Dorval Asset Management.
00:16Bonsoir Sophie.
00:17Bonsoir Grégoire.
00:18A vos côtés Jean-François Robin, le directeur de la recherche de Natixis.
00:21Bonsoir Jean-François.
00:22Bonsoir à tous.
00:23Et Kévin Thauzé avec nous également autour de la table.
00:25Bonsoir Kévin.
00:26Bonsoir.
00:27Vous êtes membre du comité d'investissement de Carmignac.
00:28Ravi de vous retrouver tous les trois.
00:30Parlons de la Chine peut-être pour commencer.
00:33Jean-François, qu'est-ce que vous comprenez de la stratégie de Pékin depuis les premières
00:37annonces du 24 septembre qui courent encore jusqu'à aujourd'hui et peut-être encore
00:42demain ? On voit déjà que Pékin a recréé quand même des attentes très fortes de la
00:48part des marchés, des investisseurs, des économistes peut-être aussi avec une stratégie
00:52de livrer des détails aux comptes-gouttes jour après jour.
00:56On attend un petit peu un bazooka et pour l'instant c'est un peu le pistolet à eau
01:01dans le sens où on a beaucoup d'annonces mais essentiellement depuis le début de ces
01:04annonces elles sont surtout à destination du marché actions où en fait on a injecté
01:09de la liquidité quand même essentiellement pour donner la possibilité aux entreprises
01:13de racheter leurs actions, de donner de la liquidité aux collectivités locales et aux
01:16banques pour qu'elles rachètent des actions.
01:18Donc ça, ça a extrêmement bien fonctionné.
01:20On a vu la surperformance du marché actions chinois et la plupart des investissements
01:24« trend is your friend » et tout le monde s'est engagé là-dedans et d'ailleurs on
01:29a vu un record d'inflows sur les achats auprès des actions chinoises donc ça, c'est
01:34la première flèche.
01:35On parlait des Abenomics au Japon, les premières flèches des Chinomics, ça, ça a bien fonctionné.
01:40En revanche, ça laisse tout le monde un petit peu hésitant sur la macroéconomie puisque
01:44ce qui manque à la macroéconomie, ce n'est pas du tout ça, ce n'est pas le marché
01:48actions qui concerne très peu de Chinois, 70% de leur richesse c'est l'immobilier.
01:51Donc il y a beaucoup de flèches qui sont tirées pour le marché immobilier mais on
01:55voit bien que ça, ça marche assez peu finalement.
01:57En revanche, l'énorme éléphant dans le magasin de porcelaine, c'est la consommation
02:01en Chine qui ne redémarre pas et les chiffres d'aujourd'hui montrent encore ça avec des
02:05chiffres d'inflation, des limites en déflation, les ventes au détail ne démarrent pas, il
02:09y a sans doute un jeune sur quatre qui est au chômage en Chine, vous avez un taux de
02:14chômage en Chine qui est supérieur sans doute à ce qu'il est en France, vous avez quand
02:17même un énorme problème de consommation et ça, ça ne se résoudra pas par des cotés,
02:21par des petits aménagements cosmétiques, tout le monde attend un petit peu un bazooka
02:24à la 2008, c'est-à-dire on sort un petit peu des grandes dépenses budgétaires.
02:30Problème, par rapport à ce qui s'était passé lors de la grande crise, la Chine n'a
02:33sans doute plus les moyens financiers de le faire, on les voit qui réduisent un petit
02:36peu leurs engagements, la route de la soie, on voit bien qu'ils sont un petit peu en
02:40train de réduire la voilure et donc on attend un petit peu ce truc-là, donc c'est ce qu'on
02:45attendait samedi, je termine, je fais une petite illustration quand même de ce qui
02:49se passe là-bas, on voit bien quand même les interrogations, donc on attendait ce comité
02:54de samedi au plus haut niveau avec des annonces concrètes, on ne les a pas eues et dernièrement
02:59on a vu le plénum, il y en a à tous les dix ans, on a vu le troisième plénum et
03:03quand on avait demandé à tout le monde quel est pour vous ce qu'il faut faire pour relancer
03:06l'économie chinoise, la conclusion officielle de ça qui était sortie pour les médias
03:10c'était qu'il fallait qu'on chante dans les entreprises la pensée de Xi Jinping.
03:15Bon, ça vous donne quand même un petit peu une idée de l'esprit choumpétérien
03:18entrepreneuriel qu'il peut y avoir là-bas, il y a quand même des problèmes structurels
03:21qui ne sont pas adressés par les mesures qui ont été annoncées.
03:23Mais ça veut dire qu'il faut imaginer quelque chose d'assez continu comme effort, c'est-à-dire
03:26au fur et à mesure qu'on s'apercevra qu'il n'y en a pas assez, que le marché en veut
03:29plus, il faut imaginer que le pouvoir, les planificateurs étatiques en remettront un
03:35peu au pot au fur et à mesure ? C'est ça l'idée ?
03:37Je pense que ça peut être ça l'idée mais c'est une mauvaise idée parce qu'en tant
03:40qu'ancien banquier central, ce qu'on dit bien quand on veut faire des interventions,
03:45c'est que soit on fait un Big Bertha quand personne n'attend et là c'est efficace.
03:49On marque les esprits tout de suite.
03:50Il vaut mieux prendre un marché de cours qui est short pour lui faire retourner ses
03:54positions.
03:55Là aujourd'hui, de donner avec un parcimonie des petits éléments comme ça, en fait ça
03:59finit par faire flop et puis il y a une espèce d'habitude qui se rend au fur et à mesure.
04:01Il y a un rendement décroissant de la stratégie.
04:04Tout à fait.
04:05Donc le rendement marginal décroissant qu'on annonce.
04:07Et donc moi je crois que ce n'est pas très efficace et tous les chiffres qui sortent
04:10aujourd'hui ne montrent pas du tout un rebond de la consommation interne.
04:12Donc c'est ça qu'il faut, que ça se stabilise.
04:15Les annonces datent du 24 septembre, les chiffres qu'on a aujourd'hui datent du mois
04:18de septembre.
04:19Pour l'instant, il n'y a rien qui a été annoncé pour la consommation domestique.
04:22Pour l'instant, rien qui augmente le revenu des ménages et qui leur permette d'investir
04:26dans autre chose que de l'immobilier.
04:27Arrêter de faire baisser l'immobilier, c'est peut-être déjà une manière de mettre un
04:30plancher à la confiance.
04:31Le ménage chinois, pardon je termine, il se sent déjà complètement, beaucoup trop
04:36investi dans l'immobilier.
04:37Donc on ne va pas remettre au pot là.
04:39Ce qu'il faut, c'est qu'ils se prennent conscience et qu'ils se mettent à acheter
04:42un petit peu plus facilement des biens du retail sales.
04:45Ils vont le faire.
04:46J'ai compris que tout le monde va pouvoir acheter des actions avec des financements
04:49et de la liquidité.
04:50Mais les collectivités vont pouvoir acheter aussi des immeubles, des appartements pour
04:53peut-être les remettre demain en location aussi.
04:55J'en sais rien.
04:56Mais c'est toujours cette idée-là autour du marché immobilier, Sophie, sur la Chine.
05:01La crise immobilière, elle est tellement profonde que les prix de l'immobilier baissent
05:05encore.
05:06Les prix de l'immobilier baissent de 3 ans à cette année.
05:08En 70 principales villes, ce n'est pas juste.
05:10Oui, c'est ça.
05:11Donc la crise immobilière, elle est tellement profonde qu'il faut d'abord résorber ça
05:16et quand même les mesures qui ont été annoncées ce week-end, à moyen terme, ont quand même
05:21une portée principalement sur l'immobilier.
05:24Après, effectivement, le marché est déçu.
05:26On imagine bien le côté LVMH L'Oréal, c'est-à-dire un petit peu l'idée qu'on va redonner confiance
05:31aux ménages et qu'ils auront envie de consommer.
05:33Je ne pense vraiment pas que ce soit la priorité de Xi Jinping.
05:37En tout cas, il ne fait pas une relance dans son pays pour que les gens achètent des sacs
05:40à main chez LVMH.
05:41J'ai comme un doute.
05:42Il y a une prise en considération quand même du consommateur plutôt que de l'aspect production
05:48producteur.
05:49Voilà.
05:50Il y a une prise de conscience, mais c'est un travail titanesque.
05:56C'est-à-dire qu'aujourd'hui, résorber les problèmes immobiliers, j'ai lu différents
06:01papiers à ce sujet et ce dont on parle, c'est des mesures pour vraiment résorber la question
06:05immobilière aujourd'hui.
06:06C'est trois fois ce qui a été annoncé ce week-end qui serait nécessaire si on voulait
06:10d'un coup…
06:11Pour provisionner les cadavres qui restent, quoi.
06:12Si on voulait d'un coup nettoyer et impurer.
06:15Donc là, c'est déjà une salve très importante.
06:18Il y a probablement d'autres choses qui se sont annoncées.
06:20Mais après, effectivement, et c'était très bien dit par Jean-François, c'est qu'on
06:26a un taux de chômage important en Chine.
06:28On a des ménages qui ont vu, entre guillemets, une partie de leur richesse, en tout cas,
06:32ont l'impression qu'une partie de leur richesse est partie en fumée.
06:35Et avant qu'ils se remettent à consommer…
06:37Ça fait déjà quasiment un an de déflation derrière nous en Chine, quand même.
06:40Il faut pouvoir stabiliser tout ça.
06:41C'est-à-dire que quand on craint pour son travail, la consommation n'est pas l'objectif
06:45numéro un.
06:46Donc effectivement, c'est un petit peu un cercle vicieux et qui prend du temps.
06:49On l'a déjà vu sur d'autres marchés.
06:52C'est une histoire de 2025, quand même ?
06:53Au fur et à mesure, avec l'accumulation d'annonces et peut-être d'autres à venir
06:58demain, est-ce que ce qui est annoncé là aujourd'hui, c'est quelque chose qu'on
07:02retrouve en 2025, à un moment dans la conjoncture chinoise, où c'est à terme dans dix ans ?
07:08Non, ce n'est probablement pas dans dix ans.
07:10Je pense que le gouvernement a probablement un horizon plus court, peut-être deux, trois
07:15ans.
07:16Mais ce n'est pas une formule magique qui instantanément va redonner le sourire aux
07:19ménages et les inciter à consommer de façon importante.
07:21Il faut un petit peu de temps.
07:24Mais il y a déjà quand même des choses qui sont assez…
07:26Il y a effectivement beaucoup d'incitations pour les marchés financiers, mais pas que.
07:30Sur l'appurement du marché immobilier, il y a beaucoup de choses qui sont annoncées
07:34et qui peuvent effectivement avoir un impact positif.
07:37Mais ça prend du temps.
07:39Kevin, comment vous regardez l'histoire chinoise aujourd'hui ? Qu'est-ce qu'il
07:42y a de nouveau ? Qu'est-ce qu'il y a peut-être de bon à prendre ? Quels sont encore les
07:47points d'interrogation ? Et qu'est-ce que ça change jusqu'à chez nous, d'une
07:50certaine manière, puisqu'on sait que tout le monde n'est pas obligé d'être investi
07:53directement en Chine aujourd'hui, par exemple ?
07:55Il y a plusieurs choses.
07:57La première, c'est quand même qu'on a depuis quelques semaines, on parlait beaucoup
08:02du put de M. Powell il y a un mois, le put budgétaire des autorités chinoises.
08:07J'acquiesce, je suis assez d'accord sur l'ampleur de ce dernier, en tout cas il peut
08:13encore se matérialiser, il ne s'est pas encore pleinement matérialisé.
08:15Ça, c'est le premier point.
08:16Je crois que c'est un point qui est positif.
08:17Sur les marchés d'action, je crois qu'on a aussi vu que les autorités chinoises y
08:20étaient très sensibles, donc on a sans doute un plancher sur ces marchés d'action.
08:24Pour rappel, la communication de samedi, elle a été annoncée en début de semaine
08:28quand ces mêmes marchés d'action chinois ont ouvert en forte baisse.
08:31Ça aussi, c'est potentiellement quand même une bonne nouvelle pour les investisseurs
08:34qui investissent en Chine.
08:36L'impact sur nos valeurs, nos entreprises européennes, je crois que la différence de
08:40performance, si je regarde un indice de valeur technologie chinoise, qui sont beaucoup impliqués
08:46dans la vente digitale, les gilets.com, Alibaba, etc. sont en hausse de 30%, là où des acteurs
08:55du luxe français sont plutôt en baisse entre 10% et 30% sur ces mêmes horizons de temps
09:01là, sur ces 3-4 dernières semaines, et je crois que ça donne quand même une indication
09:04de où iront ces mesures de relance.
09:07Dans ce que vous disiez sur qu'est-ce qu'il y a de nouveau, et je crois que c'est ça
09:09qui est important aussi, c'est que ce qui compte en termes économiques, c'est quand
09:13même l'impulsion budgétaire.
09:15Aujourd'hui, on a des rumeurs d'impulsion budgétaire, mais on n'a pas d'impulsion budgétaire.
09:19C'est-à-dire que les quelques 400 milliards auxquels faisait allusion Pauline tout à l'heure,
09:23c'est la possibilité pour les autorités locales de réutiliser des quotas du passé
09:28qui n'ont pas été utilisés pour venir acheter, détruire, etc.
09:34Ça ne résout pas du tout le problème de surcapacité.
09:36Pour rappel, il y a quelque chose comme 86 millions de logements disponibles en Chine.
09:39On peut loger l'intégralité de la population brésilienne dans des appartements vides chinois.
09:44Évidemment que ce contexte-là, comme vous le disiez, il ne se résout pas d'un coup de baguette magique.
09:50Pour autant, on peut s'attendre...
09:52Enfin, si la bonne nouvelle c'est ça, c'est qu'on a clairement un plancher sous ces marchés d'action chinois.
09:56Est-ce que ça fait de ces marchés d'action chinois un investissement ?
09:59C'est plutôt un trade qu'un investissement de moyens longs termes.
10:02Ça reste tactique, au mieux, à ce genre.
10:05Tout à fait.
10:05Et donc ça, je crois que c'est quand même plutôt la bonne nouvelle, si j'ai envie de voir ce verre à moitié plein.
10:11Pour autant, je crois que les autorités chinoises ont très grande marge de manœuvre pour intervenir.
10:15Et là aussi, aujourd'hui, ils ont plutôt injecté des liquidités.
10:18Ils sont très préoccupés par ce risque de déflation par la dette.
10:21Pour rappel, les prix à la production sont en contraction.
10:23Ça va faire 2 ans qu'ils sont en territoire négatif.
10:25Moins de 8% ce week-end.
10:27L'inflation à la consommation, légèrement positive.
10:29Ça, ça veut dire que le PCE, la combinaison des deux, en tout cas une forme de mélange des deux, sera négatif.
10:35Ce n'est pas une très très bonne nouvelle pour les autorités chinoises.
10:37Et ça, ça les fait bouger.
10:38Pour autant, aujourd'hui, ils vont essayer de combattre ce risque-là avec des injections de liquidités.
10:45Je ne suis pas sûr qu'on aille combattre une trappe à la liquidité par injecter plus de liquidités.
10:49C'est un peu comme mettre de l'eau dans une rivière.
10:51Il faudra du stimulus budgétaire, classique, traditionnel, comme on a pu le connaître.
10:55Aujourd'hui, on ne l'a pas encore, mais on a pu voir qu'ils pouvaient bouger assez vite.
11:00Il y a d'autres échéances politiques, fin du mois, fin décembre, que ce soit le Congrès national.
11:04On peut imaginer, effectivement, de ce point de vue-là, si on essaie de se mettre dans la tête des planificateurs chinois,
11:09qu'ils n'ont peut-être pas voulu tout mettre sur la table aujourd'hui, avant une échéance comme celle du 5 novembre, par exemple.
11:15C'est possible. Je ne suis pas là pour faire de la politique fixe.
11:19Mais c'est tout à fait de l'ordre du possible.
11:21En tout cas, des marges de manœuvre, je crois qu'il y en a.
11:22Il n'y a plus forcément les mesures de relance extraordinaires qu'on a pu connaître en Europe ou aux États-Unis dans le sillage du Covid.
11:29Ils ont plutôt été, on va dire, relativement orthodoxes dans ce sens-là.
11:35Même si on prend l'hypothèse basse, Jean-François, d'un plan de soutien à minima pour mettre des planchers, comme on dit,
11:41que ce soit sur les marchés actions, immobiliers ou même sur la consommation,
11:44essayer d'une certaine manière quand même de mettre un plancher à la baisse de la confiance du consommateur.
11:49C'est bon pour nous. C'est bon pour l'Europe.
11:52Enfin, je veux dire, ça participe à l'idée de, je ne sais pas, d'une croissance européenne en 2025, peut-être autour de 1% encore.
12:01Ça aide ou ça reste marginal aujourd'hui quand on réfléchit aux effets d'entraînement que ça peut avoir sur le reste du monde ?
12:07Alors, il y a plusieurs choses. Effectivement, la Chine, c'est 18% du PIB mondial.
12:12C'est le gros moteur de ces dix dernières années de l'économie mondiale, même si ça n'a rien à voir avec la taille des États-Unis,
12:17qui est plutôt 25% du PIB mondial. C'est plutôt les U.S. qui sont le moteur de l'économie mondiale.
12:21En revanche, la Chine était l'atelier du monde. Et de plus en plus, aussi, le marché « too big too miss ».
12:27Voilà, 1,4 milliard d'habitants. Vous êtes Volkswagen, vous êtes le luxe français. Vous aviez 30 à 40%.
12:33La Chine achète 30% des sacs à main du monde. Elle achète 25% de l'ensemble des matières premières du monde, etc., etc.
12:40Donc évidemment, c'est un marché très, très, très important. En revanche, ce qu'on peut quand même dire, c'est deux remarques.
12:45La première, c'est qu'aujourd'hui, le seul moteur de l'économie chinoise, ce n'est donc pas la Commission nationale domestique, c'est les exportations.
12:51Et la déflation, aujourd'hui, ce n'est pas un drame pour les autorités chinoises, puisque c'est même un truc qui leur permet d'exporter leur surplus.
12:58On peut penser même à du dumping, puisque c'est une façon pour eux de tuer la concurrence avant de faire remonter les prix.
13:03C'est la définition du dumping. Et donc moi, c'est pour ça, quand vous posez la question « Quand est-ce que les mesures doivent avoir un impact ? »,
13:10je pense que si ça n'a pas un impact en 2024, je pense qu'en 2025, ce sera pire, parce que le monde...
13:14Si Trump arrive, le monde est en train de se fermer. Les droits de douane augmentent partout. Donc le dernier moteur de l'économie chinoise,
13:20il faut absolument qu'il y ait un contrepoids à ça qui arrive avec la consommation domestique, parce que ça va se fermer, ce moteur,
13:25ou en tout cas, ça se ferme de plus en plus. Ça, c'est la première chose. Et le deuxième point, c'est qu'aujourd'hui, on voit bien que les valeurs européennes
13:31qui étaient portées par le marché chinois... Je prends pour exemple Porsche, par exemple. Elle est bonne, à moins 15%. Pourquoi ?
13:37Parce qu'un, il y a une attaque du luxe. C'est plutôt à la mode de regarder le luxe en ce moment en Chine. Je suis désolé pour nos grandes boîtes du luxe.
13:43On va voir les résultats de LVMH demain, etc. Mais je pense que la dynamique du marché chinois va un peu s'essouffler,
13:49parce que le luxe est moins bien vu. Ça ne veut pas dire que c'est une des sociétés les plus inégalitaires du monde, donc il y a beaucoup de riches en Chine.
13:55Mais il faut le faire un peu planquer, quand même. Donc ça, c'est la première chose. Et la deuxième chose, c'est que les Chinois, ils favorisent des valeurs chinoises.
14:02Et donc je reviens à mon Porsche. Porsche, ils se font évincer du marché, parce que un, Porsche n'a pas pris le train de l'électrique, contrairement à ce que
14:11tout le monde dit. Ce qui est demandé en Chine, c'est les voitures électriques. Maintenant, c'est 60% des voitures électriques vendues, c'est que de l'électrique
14:16et du full électrique, et c'est que des voitures chinoises. Et il y a une incitation, vous le disiez sur le retail avec Alibaba, JD, etc., vous pouvez y aller.
14:25Toutes ces trucs-là, on favorise le chinois contre le non-chinois. Donc le moteur de l'économie mondiale, c'est plus la Chine. Et en plus de ça, même si la consommation
14:32domestique repart, je crains que ce soit pour les firmes chinoises d'abord. — D'accord. Et cette idée, Kévin, là, vous avez travaillé un peu sur le secteur du luxe
14:38et secteur automobile, c'est-à-dire au-delà de l'aspect conjoncturel, demande chinoise, il y a quand même des facteurs structurels qui deviennent des vents contraires
14:45aujourd'hui pour ces groupes occidentaux sur ce marché chinois ? — Oui. C'est-à-dire qu'en effet, quand on vient stimuler son économie en finançant de façon plus ou moins
14:57directe des exportations à bon compte, il faut quand même s'attendre au bout d'un moment à ce qu'on ait une réponse de ces mêmes partenaires.
15:04— Même de la part de l'Europe ? — De la part de l'Europe. On l'a vu... — Non mais parce que l'histoire commerciale, c'était surtout Chine-États-Unis
15:09jusqu'à présent. Mais... — La Commission européenne a proposé il y a une dizaine de jours la possibilité de remonter les niveaux de tarifs douaniers sur les autos chinoises
15:18de 10% à 45%. — Donc cette question des tarifs, elle inclut aussi aujourd'hui l'UE face à la Chine. C'est une nouvelle dimension de ce point de vue-là, quand même.
15:26— L'UE est clairement dedans. Et je crois même que les mesures de relance chinoise, alors sans doute qu'elles auront un effet d'entraînement sur les matières premières
15:33moins importantes que le passé. Je suis pas sûr qu'on aille refinancer ces 90 millions de logements vides en construisant des nouveaux immeubles.
15:40Mais pour autant, des mesures de relance domestique en Chine seraient un effet haussier sur des matières premières. Et ça, pour nous, Européens,
15:49qui importons ces matières premières, c'est pas forcément une bonne nouvelle pour la croissance économique européenne.
15:53— Sur des secteurs spécifiques qu'on a pu citer, Sophie, effectivement, est-ce que la dimension commerciale entre l'UE et la Chine, alors est-ce qu'elle ira
16:02jusqu'au niveau de conflictualité qu'on a aujourd'hui entre les États-Unis et la Chine ? Je n'en sais rien. Mais en tout cas, on sent que cette dimension
16:08commerciale est en train de prendre une tournure un peu différente aujourd'hui, avec des aspects de rétorsion qui vont directement et de plus en plus
16:15peut-être viser des secteurs stratégiques pour nous. — Oui. Il y a 2 aspects qui ont été abordés dans la discussion. Un aspect est l'aspect du dumping,
16:21qui est un aspect qui est vraiment intéressant, notamment si on prend l'exemple du monde de la chimie. La demande interne chinoise est moins bonne.
16:30Les entreprises chinoises sont venues vendre davantage en Europe, tant et si bien que bien qu'on ait une reprise des volumes, les prix s'écroulent.
16:39Donc c'est pas étonnant qu'à un moment, les autorités européennes s'attaquent aussi à cette question de la concurrence chinoise.
16:47La question automobile, elle est évidente et elle est très très problématique, parce qu'effectivement, on est obligés aujourd'hui de mettre une barrière
16:54aux voitures électriques chinoises. Sinon, l'Europe sera envahie de voitures électriques chinoises. Et c'est justifié, puisque les prix sont très très attractifs.
17:05— C'est 15 millions d'emplois, l'industrie européenne. — Voilà. Mais c'est d'autant plus un problème qu'il y a peu, finalement... Ils produisent peu là où ils vendent.
17:12Alors après, il y a des partenariats qui se mettent en place. BYD va commencer à produire en Europe, etc. Bon, tout ce monde là...
17:18— Turquie, Hongrie, Espagne aussi. — Mais un peu comme les Japonais à l'époque qui, finalement, commençaient à se faire boutir des États-Unis et ont commencé à construire...
17:26— Toyota Valenciennes, c'était... C'était de la voiture française, non ? — Exactement. Et aux États-Unis, il y a énormément d'usines Toyota.
17:32En revanche, la contrepartie de ça, c'est effectivement des fleurons de l'industrie allemande qui, maintenant, souffrent beaucoup.
17:39Et cette phase de transition, elle est très difficile, parce que pour des BMW, des Mercedes, c'était 30% des résultats opérationnels réalisés en Chine.
17:49Et là, les volumes sont en train de baisser assez fort, parce que non seulement, effectivement, le luxe est pointé du doigt par le gouvernement comme quelque chose de pas très patriotique...
17:57— Pas d'ostentation. — Voilà. Pas d'ostentation. C'est pas sans rappeler l'histoire. On avait déjà eu l'histoire des motards.
18:02— Oui, il y a 10 ans, hein, déjà. Je me souviens. Mais déjà aussi le cognac, les spiritueux. Enfin à chaque fois, c'est un peu cyclique, hein, ces histoires.
18:08— Donc voilà. On traverse ça. Donc effectivement, on a plusieurs secteurs comme ça qui sont en train de souffrir et qui vont devoir s'adapter.
18:17Alors le secteur du luxe, c'est une question intéressante, parce que si on rétropédale un peu, on a déjà vécu un grand trou d'air comme ça
18:25quand les Japonais ont commencé à consommer moins de luxe. Le relais a été pris par la Chine, avec là une force de frappe colossale.
18:31Et maintenant, on voit bien que la prochaine étape, c'est l'Inde. Alors combien de temps on va mettre pour basculer du consommateur chinois
18:38au consommateur indien ? Et dans quelles conditions ? On verra. Mais là, on est effectivement dans une phase qui devient moins favorable.
18:44— Oui. Sur le luxe, effectivement, vous dites qu'il y a moins de vent porteur fort que ce qu'on a pu connaître dans le cycle précédent, Kévin ?
18:52— Oui, oui. — Parce que là, c'est une question qu'on se pose. Oui, on a eu des baisses de 20%, 30% sur des grandes valeurs du luxe.
18:57Donc tout le monde se demande si c'est pas une bonne idée d'en racheter un peu aujourd'hui, quoi.
19:02— Alors c'est une histoire d'horizon de temps. C'est-à-dire qu'on a des résultats qui vont être annoncés cette semaine. Alors je passe sur...
19:09Enfin on parle d'ailleurs sur certains acteurs qui, eux, vont avoir une croissance des revenus qui va être négative et négative à deux chiffres.
19:17Et ça fait quelque temps que ça dure pour, voilà, on va dire les moins bons de la classe. Et je mets des guillemets dessus, en tout cas sur certains groupes.
19:24C'est le VMH qui commence cette semaine. Voilà. La croissance des revenus chez le VMH, c'est attendu en hausse de 2,5%.
19:33— Oui, oui. Croissance organique, hein. — C'est les attentes du marché. Dans ce contexte-là, quand on a, on va dire, une base de coûts qui monte
19:40et qui monte plus que ça, ça peut quand même... — Pincer les marges. — Un peu pincer les marges. Donc dans le secteur du luxe, voilà...
19:48— Le point bas sur les marges, il est pas encore là tout de suite, maintenant, dans ce secteur-là. — Et je crois qu'il est pas encore passé sur certaines valeurs.
19:52Après, voilà, on a quelques-uns qui sortent du lot. On pense à un groupe comme Hermès, par exemple, qui, voilà... C'est plutôt la tortue que le lièvre, hein, dans la cour.
20:01Donc qui tend à avoir... — Ils ont leur temps. Ils ont leur temps. — Exactement. Des groupes comme L'Oréal, où là, voilà, la proportion des coûts fixes
20:08est quand même beaucoup moins importante que dans d'autres grands groupes du luxe français.
20:12— Je crois qu'il y a un broker qui classait... Alors sur l'aspect Chine spécifiquement, les groupes de luxe qui arrivent à limiter à moins de...
20:19moins 10% la baisse de leur vente en Chine font partie des bons élèves aujourd'hui, hein.
20:23— Et puis là aussi, c'est-à-dire que si on se projette un peu plus loin qu'un trimestre, parce que c'est ce qu'on essaye de faire quand on investit sur les actions
20:30et sur les marchés, 2025, ça peut aussi bien se passer, hein. C'est-à-dire que si on a une économie américaine qui, finalement, tient bien, bon, si l'Europe...
20:39On pourra en reparler, mais pourquoi pas, hein, sur un malentendu, comme dirait... — Oui, comme il l'aurait dit, oui.
20:47— Comme il l'aurait dit. — Si les mesures chinoises, finalement, eh bien on a une vraie relance de la consommation. Alors un peu moins d'incitotations,
20:53si quand même certains consommateurs sont prêts à acheter ces fameux sacs à 5 000 ou 10 000 dollars, on peut avoir là aussi quand même un horizon
21:04qui s'éclaircit pour le secteur. — On n'en est pas, déjà, Jean-François, à se demander si la baisse de taux de la Fed le 18 septembre
21:09de 50 points de base était une erreur. Non mais avec l'idée que la Chine relance, qu'on puisse avoir, je sais pas, des matières premières un peu plus...
21:17Avec des prix un peu plus élevés, etc. Je sais que le débat peut vite changer. — Peut vite changer. On a vu les anticipations sur les taux américains passer
21:25du coca light, pour... Je vais citer un autre humoriste français. Non, non, mais c'est vrai qu'on a des choses qui bougent énormément.
21:34Mais après, nous, notre scénario, c'est quand même que la Chine ralentit. Donc structurellement, la Chine, elle va vers 3%, puis 2%. Elle ralentit.
21:41Elle se ferme aux produits européens et occidentaux en général. Et elle ralentit. Alors les mesures qui sont là sont pour contrer ce phénomène.
21:48Mais je pense que la Chine n'est pas le marché forcément de l'avenir. On parlait de l'Inde. Mais je rappelle que l'Inde est encore plus protectionniste
21:55que les barrières tarifaires. Elle aussi émet des barrières tarifaires sur les véhicules chinois, sur... Si vous voulez investir et vendre en Inde,
22:02il faut produire en Inde. Enfin, il y a exactement la même chose qu'avaient initié les Chinois, que font les Etats-Unis. Donc pour revenir à votre question,
22:07je pense pas que la Chine va être le moteur du monde. Et je pense que les Etats-Unis, encore une fois, c'est une économie qui est en train de se fermer, elle aussi.
22:14Les Etats-Unis, quand vous regardez le ratio des imports ou des exports dans le PIB, c'est un pays qui se ferme.
22:20— Le taux d'ouverture, on m'a raconté. — Voilà, le taux d'ouverture. — Le taux d'ouverture a baissé de 6 points en 10 ans aux Etats-Unis.
22:25— Voilà. C'est un pays qui est de moins en moins dépendant et qui est de moins en moins le moteur du monde. Donc il faut quand même prendre ça en compte,
22:31parce que probablement qu'un Trump qui arrive au pouvoir le 5 novembre, si c'est lui, il va plutôt accentuer le côté « je me ferme au monde, c'est un isolationniste,
22:39c'est un mercantiliste », etc. Donc ça, c'est pour l'économie mondiale. Pour répondre sur la question sur la Fed, la Fed, du coup, c'est comme c'est une économie
22:46de plus en plus fermée. Il ne raisonne qu'en économie fermée. Le dollar, c'est mon monnaie, ma monnaie, votre problème, quoi. Et donc il ne raisonne pas tellement
22:54en fonction de... Est-ce que la Chine va être un rebond pour les entreprises américaines, qui sont moins exposées là-bas, quand même. L'exposition des résultats opérationnels
23:02des boîtes américaines en Chine, c'est assez marginal dans le PIB américain. Et donc la Fed, qu'est-ce qu'elle regarde ? C'est la dynamique aujourd'hui de l'économie
23:10américaine. Et quand vous regardez le niveau des taux réels, il est beaucoup trop élevé encore aux Etats-Unis. Donc ils peuvent nettement baisser les taux.
23:16Ils ont bien fait de faire 50 points de base. Moi, je pense qu'ils ont été un peu... Justement, c'est une frappe préventive, comme on dit, de ce point de vue-là.
23:24— Assurantiel. — Assurantiel. Il n'y avait pas du tout besoin trop de les baisser de façon accélérée comme ça. Mais je pense qu'on voit bien que l'économie, l'inflation...
23:33On a beau dire que les PPI baissent moins que prévu aux Etats-Unis, que l'inflation a surpris à la hausse. Enfin d'accord, mais le PPI, il baisse. Le CPI, il baisse.
23:40On est à 2,4. Ça baisse vers 2,4. — Donc pour vous, il y a une vraie légitimité à aller vite au taux neutre. — Ah bah oui, oui, parce qu'on est en-dessous de ça, de ce que pensait même la Fed.
23:48Et on voit bien que le marché du travail... Il y a des indicateurs. Et là, ça va être très compliqué pour la Fed avant le 7 novembre, la prochaine réunion de la Fed.
23:55Un, il y a les élections. Donc c'était peut-être aussi intelligent de faire 50 points de base, parce qu'ils auraient fait 25. Et faire 50 points de base juste après
24:02les élections américaines, ça pouvait être vu comme politique. Mais surtout, ils vont avoir un énorme problème. C'est qu'il y a un truc nouveau dans le monde.
24:08C'est que le monde... Il y a le dérèglement climatique avec des fenêtres météo extrêmes quasiment tous les jours. Et donc là, on voit bien que les ouragans
24:15qui sont aux États-Unis vont complètement mettre à mal la lecture qu'on pourra faire des statistiques américaines sur l'emploi.
24:20— Ça va bruter une lecture économique qui était déjà très brutée, quoi. — Très brutée. Et si je donnais un petit sentiment, malheureusement, c'est que je pense
24:27que ce qui s'est passé avec la succession d'ouragans... Là, ça y est, on en a toute une peine, là. Eh bien c'est que ça va probablement dégrader plus le marché du travail
24:34s'il n'y avait pas eu tout ça. Et donc on va dire... Ah bah oui, il faut corriger, etc. Mais je pense qu'on va bien voir que le marché du travail...
24:40— C'est temporaire, ça. — Oui, c'est temporaire. — La FED doit voir à travers ça, quand même, non ?
24:44— Oui, mais comme la FED, son unique, maintenant... Son unique... — C'est l'emploi ? — Oui, dans son papas, elle a dit que c'était l'emploi.
24:48— Il fallait pas obliger... Bon. OK. — Je pense qu'elle va en faire une lecture prudente. Mais ça va pas aller dans le sens de pas de baisse.
24:53— Donc moi, je pense qu'il y a bien 25 points de base qui arrivent le 7 novembre. On garde ça quand on pensait 50 et puis il a 0. Le marché va peut-être dépricer ça.
25:01Moi, je pense qu'il y a 25 qui arrivent en novembre, parce que de toute façon, les taux américains réels, avec une inflation qui continue à baisser,
25:08avec un marché où on voit de plus en plus des données sur la tension, sur les... On parlait des automobiles, hein, tous les prêts auto,
25:16les prêts cartes bancaires, mais les prêts auto, les prêts subprime auto, il y a une forte dégradation. On l'a pas vu de ça depuis 2008.
25:21Donc il y a quand même un petit sujet de conditions financières qui sont un peu trop restrictives aux États-Unis. Donc il y a peut-être un baissé.
25:27— Bon. Après, les entreprises continuent de se financer extrêmement bien. Les conditions financières sont très laxes. Les marchés sont au plus haut.
25:33Le taux de chômage reste à 4,2. Enfin il y a aussi plein d'arguments qui vont dans le sens de... Il n'y a pas urgence non plus à se précipiter pour y aller, quoi.
25:41— Alors je précise la pensée. C'est-à-dire que nous, on dit que ça va baisser jusqu'à 3% les taux d'intérêt, ce qui mettrait les taux d'intérêt là où c'est neutre.
25:47— Ouais. Donc il s'agit même pas d'aider l'économie. Il s'agit d'être moins à pied sur le frein. Mais jusqu'à 3%, vous avez encore 200 points de base
25:55que vous pouvez faire sans avoir appuyé sur le frein, sur l'accélérateur. Vous avez juste levé un peu le frein. Donc moi, je pense qu'il y a vraiment
26:01de la place pour baisser, même si l'économie d'accord... Je suis d'accord avec vous. L'économie américaine se maintient de façon remarquable.
26:07— Sur les perspectives de baisse de taux, qu'est-ce que vous dites à ce stade chez Dorval, Sophie ? Oui, il y a quelques baisses de taux, là, faciles à faire
26:15pour la Fed, pour les autres, pour la BCE aussi. La BCE qui va baisser ses taux cette semaine, c'était pas gagné. Comme je le disais, c'était pas écrit
26:22sur les murs il y a encore 3 semaines. À écouter le discours des membres influents de la BCE, là, cette fois, visiblement, ça semble acter.
26:30— Le sentiment, c'est quand même que c'est plus urgent en Europe qu'aux États-Unis. La normalisation aux États-Unis, elle paraît légitime.
26:37C'est-à-dire que moi, on est complètement alignés avec ce qui vient d'être dit. Et effectivement, le mandat sur l'emploi, les signaux d'effritement qu'on voit
26:47sur le marché du travail... Enfin on est sur le marché américain, même s'il y a toujours beaucoup beaucoup de résilience. Et les chiffres d'épargne ont d'ailleurs été
26:53révisés en hausse. Enfin bon... — Tout est résilience. — Il y a beaucoup de résilience sur le marché américain. En revanche, en Europe, on a une situation
27:02où ils risquent plutôt d'en faire pas assez que trop. Maintenant, il y a quand même beaucoup d'interrogations, des fragilités, bon, qui sont assez évidentes.
27:11Il y a eu le gros retard à l'allumage du secteur manufacturier qui continue à pénaliser l'Europe. Donc oui, non, non, on est dans cette phase de baisse de taux avec un autre sens.
27:25Et puis en Europe, surtout, le seul moteur, c'est le moteur monétaire. Parce qu'aux États-Unis, il y a effectivement... Face à un marché du travail qui pourrait s'effriter un peu,
27:33il y a le moteur monétaire. Et puis le moteur budgétaire, il n'a pas disparu. Et que ce soit Donald Trump ou Kamala Harris, il y aura du budgétaire.
27:43Alors ça sera pas du budgétaire de même nature, probablement, mais il y aura du budgétaire. Donc nous, en Europe, on a un autre problème, probablement.
27:53Et en plus, avec beaucoup de disparités, ce qui complexifie aussi un petit peu la lecture, avec finalement, cette fois-ci, une Allemagne qui va pas bien,
28:00une Europe du Sud qui va plutôt mieux, l'Espagne qui révise en hausse son activité. Mais d'une façon générale, peut-être des efforts plus importants à consentir
28:09en termes de politique monétaire en Europe qu'aux États-Unis. — Ouais. Comment ça se joue dans les marchés, ça ? Enfin je veux dire l'enjeu du policy mix pour 2025,
28:19on va dire les choses comme ça, Kévin. — Oui. Alors Jean-François parlait de l'échéance politique de novembre. Alors je prends son point.
28:27— Bien sûr. — Si je regarde des sondages ou des sites de Paris ou des agrégateurs de sondages, c'est comme si on jetait une pièce. Il y a quand même 2 échéances.
28:36C'est-à-dire que si d'un côté, on a... Je caricature, mais en gros, on a un candidat comme Trump qui est élu et qui baisse les taux d'imposition,
28:45vraisemblablement que la trajectoire future de politique monétaire américaine sera peut-être pas tout à fait celle qui est anticipée. Si je regarde...
28:51— D'accord. Ça peut bouger fort. Non mais ça peut être un vrai game changer de ce qu'on verrait dans les dots de la Fed en décembre, quoi.
28:58— Si il y a en effet plus de dérégulation, une croissance potentielle. On verra. Mais en tout cas, une croissance économique qui l'avait laïtée à ramener
29:06à 3 % de façon un peu plus structurelle, etc., des termes qui, lui, qualifient de déportation, des tarifs douaniers, ça a aussi une incidence sur l'inflation,
29:15ça a aussi une incidence sur la fonction de réaction de la Fed. Ça, c'est un point. À l'inverse, si je regarde l'autre côté de cet échiquier-là,
29:21si je vois Mme... Si Mme Harris est élue, si on a à l'inverse des hausses d'impôts, ça veut quand même dire potentiellement secousse sur les marchés d'action.
29:28Alors les taux d'épargne, ils ont été révisés, sont quand même assez faibles. Et ça, ça veut dire que si ça devait arriver, la probabilité de récession,
29:36sans doute qu'elle remontera un petit peu. Et donc on aura vraisemblablement un peu plus de baisse de taux potentiellement que ce qui est anticipé.
29:42Donc voilà. — Très clair. — Sur la séquence, voilà. Pour nous, il y a les 2 baisses de taux cette année, à peu près dans les...
29:50— Et après, on verra, quoi. — Et pour la suite, c'est sans doute un peu plus un plateau.
29:54La BCE, elle est capable à nouveau... Parce qu'on a félicité la BCE quand elle est partie seule, la fleur au fusil, le 12 juin dernier, pour sa première baisse de taux avant la Fed.
30:03Elle serait encore capable demain de diverger peut-être du rythme de la Fed si la Fed devait gérer une situation différente et que la BCE restait face à la situation de la zone euro.
30:15— Votre question, c'est quand même un peu si... Voilà. La Fed, elle a été trop loin trop vite. La question pour la BCE, c'est est-ce qu'on n'a pas fait trop peu et...
30:24— Oui. Oui. — Et trop tard. Là aussi, je prends l'argument des taux réels. C'est-à-dire que si je regarde le taux d'équilibre, en tout cas le niveau d'atterrissage
30:35de la politique monétaire de la BCE, 2 %, après, si je regarde les marches obligataires, les taux réels sur cet horizon de temps-là, donc d'ici 1 an,
30:44ils sont en Europe positifs aussi de 0,5 %, alors moins élevés qu'aux États-Unis. Mais ils restent positifs.
30:50Ça, moi, ça m'interroge un peu plus sur la trajectoire de croissance en zone euro. C'est-à-dire que ça partirait du pot, celui-là, que la BCE,
30:59elle sera pas capable de rentrer en territoire accommodant. Elle va rester en territoire restrictif sur toute la séquence, on va dire, qui est...
31:07— 25. — ...exactement prévisible pour 2025. Et ça, je crois que le risque, il est plutôt asymétrique. C'est-à-dire qu'il est possible que la BCE,
31:14elles doivent en faire un petit peu plus, parce qu'encore une fois, on a plutôt... Voilà. En termes d'impulsion budgétaire, on est plutôt en retrait en moyenne
31:22sur la zone euro de l'ordre de 0,3, 0,4 point de PIB, si j'en crois nos derniers calculs. Donc voilà. Pour résumer, sur les marchés, qu'est-ce que ça veut dire ?
31:32Ça veut dire qu'aux États-Unis, on va plutôt mettre en place des stratégies de pontification pour de tôt plutôt que d'avoir une vue très directionnelle,
31:39parce que là aussi, il y a une forme d'ambivalence. En tout cas, comme je le disais, c'est un peu jeter une pièce. En zone euro, quand même un peu plus d'asymétrie,
31:46c'est-à-dire que si on a une vraie déception sur la croissance économique, on pourra avoir des taux d'intérêt un peu plus bas.
31:52— Ouais. La BCE, alors je sais qu'ils veulent voir les chiffres. Mais est-ce qu'ils verront des chiffres à un moment qui leur fera changer un peu de rythme ?
31:59Je sais pas, un pas de 50 ou des pas de 50. Est-ce que c'est possible, probable, en zone euro, à un certain stade ?
32:06— Alors possible, oui. Probable, non. Mais parce que la BCE est d'une prudence... Voilà. Mais je pense que la BCE est beyond the curve,
32:13qu'elle est en retard sur la dynamique. D'abord... — Mais certains chiffres, à un moment, lui mettront la réalité devant les yeux, quoi.
32:19— Aujourd'hui, il n'y a pas beaucoup de choses qui devraient l'empêcher de baisser ses taux plus vite, plus fort. Aujourd'hui, quand vous regardez l'activité économique,
32:27on est vraiment à part des pays qui vont très bien, comme l'Espagne. Vous rajoutez toute l'Europe de l'Est. La Pologne va très bien de ça.
32:33Mais ça, c'est pas la zone euro. Donc si vous êtes la BCE et que vous regardez la zone euro en moyenne, c'est quand même pas la fête.
32:39La France se tient bien. Mais vous avez quand même... On est vraiment limite limite en termes de croissance économique.
32:45Et le manufacturier est en récession. Donc c'est quand même un vrai sujet. Donc au terme d'activité économique, c'est pas bon.
32:50Donc là, il faut baisser les taux. Quand vous regardez l'inflation, une banque centrale doit prendre sa décision en fonction de l'inflation dans un an.
32:55Mais là, d'ores et déjà, l'inflation est largement sous son objectif, qui n'est pas d'être sous les 2%.
32:59— Et on va y être pendant un an. On va être sous les 2% pendant un an, là, peut-être.
33:03— En février, on sera 0,9% d'inflation en France, quoi. Vous voyez. Donc on est à la bourre en termes de politique monétaire quand on regarde l'inflation.
33:10Vous regardez ça, je suis d'accord sur ce phénomène. C'est qu'en Europe, on va être dans de la consolidation budgétaire.
33:15On parle beaucoup de la France en ce moment de son déficit à 6%. Mais l'Italie, ils sont à 7%. La Belgique, etc.
33:20Vous avez plein de pays qui ont des problèmes de consolidation. Alors bon, les bons élèves, maintenant, c'est effectivement ceux du Sud.
33:24L'Espagne, surtout le Portugal, excédent primaire, etc. Donc on est en excédent cette année pour la deuxième année. Bon, voilà.
33:30Mais quand même, on va pas pouvoir échapper un peu à de la consolidation en Europe, alors qu'aux États-Unis, le budget...
33:36On a 7% de déficit cette année. On va être au moins à ça l'année prochaine. Donc le polysémique, c'est quand même...
33:41— On verra. Je sais pas ce que le marché laissera faire. — Les États-Unis, alors là, je vais vous dire que les marchés laisseraient faire.
33:45— J'en demande encore. L'exceptionalisme et le... — Le privilège exorbitant du solaire, M. Giscard.
33:50— Je sais. Mais il peut s'effriter un peu, ce privilège exorbitant. — Bien sûr. Aujourd'hui, il s'effrite. Moi, je suis assez convaincu de ça,
33:54mais pas au point de remettre en cause le dispendieu de la politique budgétaire aux États-Unis.
34:00Donc en Europe, si vous avez l'économie, l'inflation, le polysémique, si vous regardez le marché du travail, il n'y a rien aujourd'hui
34:06qui est dans les inquiétudes un peu, je dirais, déplacées aujourd'hui de dire qu'il y a de l'inflation salariale.
34:12Il n'y a pas un seul chiffre dans ce que nous, on regarde en big data, en tout ce que vous voulez, dans nos wedge trackers.
34:16— On prend les notes. Il y a tous les salaires qui sont en train de suivre, mais quasiment de façon... — Vous en êtes sûr.
34:22— ...vraiment presque décollent. Elles suivent avec retard l'inflation, mais elles le suivent très fortement à la baisse.
34:26Il n'y a qu'à voir les accords salariaux qui sont en train de se négocier. On perd quasiment un demi-point tous les trimestres.
34:31Donc on va finir à 2% d'inflation salariale au mieux en 2025. Honnêtement, il n'y a pas d'inflation salariale.
34:37Donc il n'y a rien dans toutes les cases, là, qui l'empêche d'aller plus vite, plus fort. Et là, on parle encore une fois d'aller
34:42au taux neutre, même pas d'être accommodant. Donc d'aller à 2, il faut qu'il y aille très vite. Moi, si elle pouvait,
34:47je lui conseillerais de faire 50 points de base. Elle le fera pas, parce qu'elle a peur, parce qu'il y a le gradualisme,
34:51parce que... Etc. Mais honnêtement, elle devrait faire 50. Elle le fera pas, mais elle devrait.
34:56— Sophie, qu'est-ce qu'on attend des entreprises dans ce contexte, du discours et des chiffres des entreprises,
35:01puisque ça va être la séquence quand même micro qui va nous divertir aussi un peu de ces sujets de politique monétaire
35:07ou chinois, par exemple ? — Alors on attend un peu de visibilité, parce qu'effectivement,
35:12on a subi là, notamment en Europe, mais pas que... On a subi une phase de détérioration des perspectives
35:18avec une visibilité qui était de moins en moins bonne. Et on attend d'éventuels signaux de retournement,
35:25notamment sur cette question de la demande industrielle, parce qu'on est... Là, on est vraiment au creux du cycle.
35:31Et du point de vue de l'investissement, on attend l'impulsion. Alors la semaine dernière, il y a eu la publication
35:39de l'entreprise industrielle Fastenal aux États-Unis, qui était de ce point de vue plutôt encourageant,
35:44puisque pour la première fois, ils ont communiqué sur le fait qu'en séquentiel, au mois le mois,
35:51ils avaient là les chiffres de vente qui commençaient à réaccélérer. Donc plus, hein, puis plus de...
35:56— Y a un point en bas qui est passé, potentiellement. — Et que du point de vue du déstockage...
35:59Puisqu'en fait, ce qui s'est passé dans le manufacturier, c'est un phénomène de déstockage après une période
36:03de surstockage post-Covid. Là, il commence vraiment à avoir une fin de ce mouvement de déstockage.
36:10Donc sur cette partie-là, on pourrait avoir des nouvelles, effectivement, une visibilité qui commence à devenir
36:16un petit peu meilleure. — Y a des entreprises qui sont en train simplement d'apurer enfin les effets boom-bust post-Covid.
36:23— Absolument, absolument. Et on attend notamment ça en Europe, aussi dans les semi-conducteurs, parce qu'on parle
36:28tout le temps de l'intelligence artificielle. Nvidia, c'est génial. Il y a de la demande, un chiffre d'affaires
36:32pas possible. Mais de l'autre côté du spectre, il y a Infineon, etc. — Et les cours de bourse sont pas la même tête, hein.
36:37— Pas du tout. Et donc il y a effectivement tous les semi-conducteurs qui servent la demande industrielle, automobiles, etc.,
36:45et même consumeurs, parce que les smartphones, ça a pas marché si bien que ça non plus. Et là, on attend effectivement
36:51notamment les chiffres d'Infineon pour voir si on commence à voir ceci. — En séquentiel, là aussi, quelque chose qui s'améliore.
36:57— Un petit peu d'amélioration, ou au moins si l'entreprise est capable de nous donner un horizon de temps plus proche pour ça.
37:04Donc c'est vraiment... Là, les attentes de publications sur les publications sont assez faibles. D'ailleurs, la première semaine
37:11américaine s'est passée plutôt mieux. Et donc ce qui manque maintenant aux investisseurs, c'est une visibilité sur les segments
37:17les plus cycliques de la cote pour effectivement voir s'il y a matière à aller retourner chercher des segments qui ont été...
37:24— Oui, c'est ça. Voilà. Parce que le dernier grand mouvement de rotation qu'on a vu cet été, c'est quand même le retour des défensives
37:30face à la perte de performance des cycliques. — Alors ça tourne beaucoup quand même, parce qu'on a eu le retour des défensives
37:36cet été, puis l'annonce du plan chinois. Voilà. — Oui. Un peu de cyclique. — Un petit coup de cyclique. Mais assez rapidement,
37:42le plan chinois fait pchit. En tout cas, les annonces font pitié. Et donc voilà. Donc on est dans ce temps-ci.
37:48— Mais c'est plutôt sur la partie cyclique qu'on cherche des réponses aujourd'hui, là. — Logiquement. Voilà. C'est sur la partie cyclique
37:53qu'on cherche des réponses. Logiquement, une croissance – je veux dire, on n'est pas en récession – et des taux qui baissent,
37:59normalement, c'est bon pour les cycliques. Maintenant, il y a eu beaucoup des défaits très particuliers. Et là, on a besoin
38:05d'un petit peu de visibilité pour pouvoir accompagner ce mouvement-là. — Ouais. Cyclique ou défensive, effectivement,
38:10est-ce que les résultats vont venir alimenter une idée plutôt qu'une autre, selon vous, Kévin ? Ou est-ce que le sujet est ailleurs ?
38:16— J'en sais rien. — Oui, oui. Pour nous, c'est plutôt défensive ou plutôt sociétés de qualité. Alors ouais, c'est du jugement.
38:25Personne ne va vous dire qu'il y a chez les sociétés de mauvaise qualité. — Oui, c'est vrai aussi. C'est vrai aussi.
38:31— Oui, on fait appel à BCI. — Mais il y a des standards. La finance a des standards, quand même, sur ce qu'est une entreprise de qualité.
38:38— On peut tout à fait parler de ce qu'on qualifie objectivement d'entreprise de qualité. Bon, je vais faire court.
38:44Donc plutôt, on va dire des entreprises qui ont quand même une relative visibilité sur le chiffre d'affaires, sur les marges.
38:51Si elles peuvent réinvestir dans leur modèle d'affaires, c'est encore mieux. C'est plutôt ce type de valeur-là qu'on va privilégier,
38:56parce que là aussi, je crois qu'on peut avoir des baisses d'autos qu'on peut qualifier de milieu de cycle.
39:01— D'ajustement. — Si je retourne sur les bancs de l'école. Pour autant, la trajectoire, ça reste quand même celle d'un ralentissement.
39:08— D'accord. — Je crois. On ne s'attend pas à trouver un retour... — Et c'est pas quelques baisses d'autos qui relancent comme ça
39:13une croissance mondiale... — J'adorerais. Mais malheureusement, ce ne sera pas suffisant. En tout cas, pas chez nous en Europe.
39:20Après, voilà, ce que je vous dis là, c'est quand même relativement dans les prix. Et donc la question, c'est un peu plus de mesures
39:28d'annonce sur l'économie chinoise. Ça me prendra du temps à se voir dans l'économie. Si elles viennent, ça peut venir aider certains marchés.
39:35Donc je crois que certains marchés émergents pourraient en bénéficier, peut-être plus que des marchés européens.
39:41Je pense à certaines économies qui exportent des matières premières, par exemple. — Oui. Brésil, l'Amérique latine, oui, bien sûr.
39:48— Il n'y a pas que des matières premières qui sont utilisées pour la construction. On a aussi quelques phénomènes plus locaux.
39:54Si on regarde par exemple du côté des États-Unis, si on a finalement un consommateur qui a un taux d'épargne qui est un peu plus élevé,
40:00un taux de chômage qui accélère plus ou moins qu'anticipé, on peut avoir certains secteurs qui ont souffert, le bicyclique,
40:07je pense à l'aéronautique notamment, qui ont souffert parce qu'il y avait des phénomènes d'une offre particulièrement importante,
40:14offre qui vient un peu se réduire parce qu'il y a quand même quelques accidents qui se sont dessinés.
40:18On va avoir entre 5 et 8 % de la part de marché des avionneurs américains qui, là, vraisemblablement,
40:23rentrent dans une situation un peu compliquée. Donc ça, ça peut amener certains thèmes de marché un peu plus cycliques.
40:28Et donc c'est un peu comme ça qu'on regarde les marchés, c'est-à-dire qu'on regarde un cœur de portefeuille plutôt axé sur de la visibilité.
40:33Et puis on va chercher certains secteurs, sous-secteurs ou valeurs qui, sur un horizon d'un ou deux trimestres, peuvent relativement mieux se comporter.
40:42C'est parfait. On va parler de Boeing avec notre correspondant américain dans une seconde.
40:46Merci à vous trois d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
40:48Kevin Thosé, Carmignac, Sophie Chevelier, Dorval Asset Management et Jean-François Robin, Natixis.

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