Lundi 10 mars 2025, SMART BOURSE reçoit Adrien Dumas (Directeur des investissements, Mandarine Gestion) , Thierry Guille (Président, Raymond James France) , Véronique Riches-Flores (Présidente, RF Research) et Pierre-Yves Dugua (Correspondant américain)
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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés.
00:13Chaque jour du lundi au vendredi, vous nous retrouvez à 20h30 si vous nous suivez à
00:16la télévision via vos box, vous nous retrouvez chaque jour également en replay sur bsmart.fr
00:21ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:24Au sommaire de cette édition ce soir, l'économie américaine traverse une période de transition
00:29c'est ce qu'a déclaré Donald Trump dans une interview diffusée sur Fox Business ce
00:34dimanche.
00:35Et c'est sur ce sujet que nous allons élaborer avec nos invités dans quelques instants après
00:41les années de soft lending, 2023-2024, qu'est-ce que cette transition que traverse l'économie
00:48américaine et vers quoi conduit-elle ? C'est toute la question, les marchés sont de plus
00:51en plus dubitatifs à ce stade, en tout cas après 50 jours d'exercice du pouvoir par
00:56Donald Trump, du côté pro-business du président américain, c'est vrai que la partie tarifaire
01:01a pris une ampleur beaucoup plus importante dès le début de son mandat que ce qu'on
01:05avait pu avoir à l'occasion de Trump 1.0, avant la guerre commerciale de 2018-2019,
01:10Donald Trump avait fait passer différentes lois pro-business, des baisses d'impôts ou
01:15encore une loi de dérégulation bancaire.
01:17A ce stade, au bout de 50 jours, ce sont bien les tarifs qui dominent l'actualité économique
01:23en tout cas en provenance des Etats-Unis, ce qui perturbe les investisseurs de plus
01:27en plus avec des ventes appuyées aujourd'hui sur le marché américain et un Nasdaq qui
01:32cède 3-3,5% en ce moment au cours de cette séance, Pauline Grattel vous apportera plus
01:37de détails dans un instant.
01:38Côté européen, on se remet des émotions de la semaine dernière, l'euro et le 10 ans
01:43allemand trouvent des équilibres après avoir atteint des niveaux importants, 2,80 sur le
01:5010 ans allemand, on est toujours à plus de 1,08 sur l'euro-dollar et déjà des complications
01:55politiques bien sûr après la méga-annonce du plan de relance allemand par le futur
02:00chancelier Friedrich Schmerz qui va devoir composer avec différents partenaires, le
02:05SPD bien sûr, un accord de coalition a été trouvé mais il faut négocier également
02:08avec le parti des Verts et de ce point de vue-là, si les discussions sont constructives
02:12elles ne sont pas encore conclusives, d'autres tours de négociations entre la future coalition
02:18et le parti allemand des Verts doivent encore se tenir aujourd'hui et peut-être même
02:24dans les prochains jours.
02:25La semaine sera marquée par différents chiffres économiques et notamment l'inflation américaine
02:29pour le mois de février qui sera publiée ce mercredi et puis nous reviendrons sur Donald
02:34Trump bien sûr dans notre dernier quart d'heure, notre quart d'heure américain comme chaque
02:38lundi, Pierre-Yves Dugas sera avec nous, quel est le problème de Donald Trump avec le Canada,
02:43c'est une des questions qu'on se posera et Pierre-Yves Dugas y répondra dans le dernier
02:46quart d'heure de Smart Bourse tout à l'heure.
02:59Temps baisse mon ami, chaque soir en début d'émission, les infos clés du jour sur les
03:02marchés avec Pauline Grattel.
03:04Bonsoir Pauline.
03:05Les indices mondiaux, actions évoluent en repli aujourd'hui avec des craintes qui se
03:09renforcent concernant la solidité de l'économie américaine.
03:12Oui, aux Etats-Unis, Wall Street a ouvert une heure plus tôt et ce pour trois semaines
03:16avec le changement d'heure.
03:17Les indices ouvrent en repli marqués jusqu'à quasiment 4% pour le Nasdaq.
03:22L'indice VIX de la volatilité remonte au-dessus de 26.
03:25Au global, le MSCI World cède près de 2%.
03:28En Europe, le DAX en Allemagne cède 2% et le CAC 40 revient sous les 8100 points.
03:33Dans le rouge, les banques avec Société Générale et BNP qui cèdent 4 et 2%.
03:38Et Saint-Gobain qui recule de 5%, sans doute victime de quelques prises de profit après
03:43avoir bondi la semaine dernière à la suite des annonces de l'Allemagne.
03:46Qu'en est-il du marché obligataire en ce début de semaine, Pauline ?
03:48En Europe, le rendement allemand à 10 ans se stabilise autour de 2,8% après avoir bondi
03:53de 30 à 40 points de base depuis les annonces du chancelier allemand la semaine dernière.
03:57Aux Etats-Unis, le rendement à 10 ans évolue autour de 4,2%.
04:01Sur le marché d'échange, l'euro-dollar se stabilise également après avoir bondi
04:05la semaine dernière.
04:06Aujourd'hui, il est autour de 1,0830.
04:08L'agenda statistique du jour était relativement léger.
04:11Les investisseurs ont malgré tout pris connaissance de l'indice 100X pour la zone euro.
04:14Oui, l'indice 100X de la confiance des investisseurs rebondit au mois de mars à
04:18moins 2,9 alors que les analystes tablaient sur un repli plus important de moins 9,1.
04:23En février, l'indice était ressorti à moins 12,7.
04:26On a pris connaissance également de la production industrielle et de la balance commerciale
04:30pour l'Allemagne.
04:31Oui, la production industrielle allemande progresse de 2% en janvier, c'est plus qu'attendu
04:35et est après s'être repliée de 1,5% en décembre.
04:38L'excédent de la balance commerciale de l'Allemagne est inférieur aux attentes en
04:42janvier à 16 milliards d'euros contre un consensus de 21 milliards.
04:46En Chine, l'inflation chute au mois de février et revient en territoire négatif.
04:51Oui, c'est son rythme le plus élevé de chute depuis plus d'un an.
04:54L'indice des prix à la consommation en Chine ressort à moins 0,7% en février sur un an
04:59et à moins 0,2% sur un mois.
05:01Dans ce contexte, l'indice CSI 300 a clôturé en repli tout comme le Hang Seng à Hong Kong
05:05qui perdait 2% en clôture et le Yen aussi s'est un peu renforcé par rapport au dollar.
05:10L'actualité entreprise marquée par le MNA est le fonds brésilien BWGI
05:16qui lance une OPA sur le français Véralia.
05:19Oui, le titre Véralia gagne ainsi 4% et figure dans les plus fortes hausses du SBF 120.
05:23Le Fonds d'investissement brésilien lance une offre publique d'achat
05:26qui aura lieu mi-avril sur le fabricant de bouteilles en verre français
05:29à hauteur de 30 euros par action de Véralia pour une valeur d'un peu plus de 6 milliards d'euros d'aides comprises.
05:35Quel sera le programme de demain sur les marchés Pauline ?
05:37Les investisseurs arbitreront les résultats d'Oracle publié ce soir.
05:40On attend le PIB du Japon pour le quatrième trimestre en seconde lecture
05:44ainsi que l'enquête JOLTS de janvier aux Etats-Unis.
05:46Mais le rendez-vous de la semaine ce sera mercredi avec la publication de l'inflation américaine pour le mois de février
05:51attendue en hausse de 2,9% sur un an.
05:54Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smartbourse,
05:56Pauline Grattel vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
06:08Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:13Véronique Riche-Flores est avec nous, économiste, présidente de RF Research et co-fondatrice de Calaisis 360.
06:18Bonsoir Véronique.
06:19Bonsoir.
06:20Adrien Dumas nous accompagne également, directeur des investissements de Mandarin Gestion.
06:24Bonsoir Adrien.
06:24Bonsoir Guillaume.
06:25Et Thierry Guil est avec nous, président de Raymond James France.
06:28Bonsoir Thierry.
06:29Bonsoir Guillaume.
06:30Thierry, vous êtes spécialiste du marché américain.
06:32Vous revenez, j'allais dire du marché américain, oui quasiment.
06:35Vous revenez des Etats-Unis où se tenait ces derniers jours la grande conférence annuelle de la maison Raymond James, c'est ça ?
06:42Oui.
06:42Floride, toujours. Orlando, toujours.
06:45Thierry, il y a un peu de friture sur la ligne entre Donald Trump et les marchés alors qu'on marque aujourd'hui le 50e jour d'exercice du pouvoir de Donald Trump.
06:53Qu'est-ce qui se passe et quelle est l'évaluation que vous faites de ces 50 premiers jours d'exercice du pouvoir ?
07:00Alors le bilan est plutôt assez controversé.
07:03Le message qu'on a reçu des entreprises, le mettre au mot c'est vraiment l'incertitude.
07:08Et c'est probablement en bourse ce qui génère effectivement tant de volatilité.
07:13C'est vraiment des déclarations parce que cette conférence est une conférence généraliste donc on voit des entreprises aussi bien dans des secteurs cycliques ou défensifs.
07:20Et c'était vraiment le mettre au mot.
07:21Alors porter un jugement sur les 50 premiers jours, il y avait une volonté, je pense de la part de Trump, de marquer son territoire, de donner en fait des grandes lignes.
07:29Mais avec des points de rupture qui sont excessivement forts.
07:32Et ce que je rappelle un petit peu à tout le monde c'est que sa manière de vouloir mettre en place ses plans de réforme passe par des décrets, par des executive orders.
07:43Ce qui a un avantage, c'est que ça permet d'aller plus vite, mais ça a un inconvénient, c'est que ça nécessite et ça peut être contesté devant des tribunaux.
07:50C'est-à-dire que comme on l'a vu sur l'aide avec un international sur les ONG ou autre, ça peut être contesté.
07:57Donc il y aura d'autres échéances, mais actuellement aux Etats-Unis, il y a pas mal de confusion du côté des dirigeants des entreprises.
08:04Donc ça crée une couche d'incertitude judiciaire en plus de l'incertitude intrinsèque liée à l'animal politique qui est Donald Trump.
08:14Oui, en fait notre analyse politique qui est basée à Washington décortiquait un petit peu cela en trois étapes.
08:19La première, c'est qu'il propose des choses qui sont très controversées et qui généralement, dans le lieu après, ont éventuellement un reflux de sa part.
08:28On l'a vu dans l'attitude avec le Canada et le Mexique en frappant fort, en faisant un pas en arrière, de nouveau un pas en avant.
08:38Il est probable que dans certains cas, sur d'autres sujets, ça finira devant des tribunaux qui seront amenés à arbitrer.
08:44La décision de la Cour suprême la semaine dernière était intéressante parce que sur les neuf juges qui y figurent, la majorité est républicaine et pourtant ils ont remis en cause la décision de Trump.
08:53Oui, certains d'entre eux y ont été nommés par Trump, c'est pas la bêtise.
08:57Ça a été plutôt quand même un blow pour Trump.
09:01Oui, c'est ça. Donc on verra sur d'autres sujets si on observe le même phénomène.
09:07L'incertitude que Donald Trump injecte aujourd'hui, et les analystes, les économistes sont parfaitement habitués à mesurer ces niveaux d'incertitude.
09:19Il y a des modèles pour ça. Sur le plan commercial notamment, l'incertitude générée par Trump 2.0 est déjà beaucoup plus élevée que le maximum de l'incertitude que Trump 1.0 avait pu générer.
09:31C'est une incertitude stratégique, voulue, c'est maîtrisé, c'est contrôlé, il y a un projet au bout ? Au bout de 50 jours, c'est la question qu'on peut se poser.
09:41Il a surtout un calendrier, c'est-à-dire que, ça c'était encore une fois présenté à la conférence, quand vous prenez, je vous rappelle, aux Etats-Unis, au niveau politique, la chambre basse, la chambre des représentants,
09:53est réduite en intégralité tous les deux ans, le Sénat par tiers tous les deux ans. Ça veut dire que dans un peu moins d'un an et demi, un peu plus, pardon, en novembre prochain, il y aura des élections américaines.
10:03Depuis l'an 2000, nous aurons eu donc, aujourd'hui, il y aura eu donc 13 élections de mi-mandat. Par 11 fois, 11 fois sur 13, le parti au pouvoir a perdu l'élection.
10:15Et donc, très clairement, ce que disait notre stratégiste, il dit en fait, il a 18 mois pour réussir.
10:21L'objectif, c'est ça. C'est ne pas être la douzième défaite du parti au pouvoir à l'occasion de ces élections de mi-mandat.
10:27Je pense, en tout cas, c'est l'analyse qu'on fait aujourd'hui, d'où l'idée de vouloir aller vite. Peut-être trop vite, diront certains, mais très clairement, il y a cette échéance.
10:33Je vous rappelle que sa majorité n'est que de trois sièges à la chambre basse et au Sénat, c'est 53-47 pour les Républicains, donc c'est assez juste.
10:43Véronique, parlons de Donald Trump, cinquantième joueur d'exercice du pouvoir. Et hier soir, dans une interview diffusée sur Fox News, Fox Business, Donald Trump nous dit
10:52interroger sur le risque de récession de l'économie américaine. Alors, il tourne autour du pot. Je déteste ce genre de prédiction.
11:01Mais oui, l'économie américaine est dans une période de transition, affronte une période de transition.
11:07Ça résonne avec ce qu'il avait dit quelques jours plus tôt. Il y aura un peu de disturbance, un peu de perturbation. Nous sommes OK avec ça.
11:14Et ce qu'il avait dit encore quelques semaines précédents, y aura-t-il de la douleur ? Pain, c'est le mot qu'il utilisait à l'époque. Oui, peut-être un peu.
11:22Là aussi, ce n'est pas le Trump 1.0 tel qu'on l'a connu, en tout cas, pour son premier mandat.
11:29Exactement. Ce n'est même pas d'ailleurs le Trump de la campagne, parce qu'il n'a jamais promis de la douleur.
11:36Il a quand même toujours promis l'opulence, le succès, la réussite, la croissance des emplois, etc.
11:44Il a changé, et je dirais que c'est assez évident. Je pense qu'aujourd'hui, il a toujours été évident que le double choc de la montée des tarifs,
11:58d'une montée substantielle assez générale des tarifs à l'importation, combiné à des baisses significatives de dépenses publiques, serait récessionniste.
12:10Aujourd'hui, on est là, et on le voit bien. La confiance des agents, des ménages, même des entreprises, la confiance des PME,
12:18qui a vraiment été portée par la réélection de Donald Trump. Deux mois plus tard, on regarde leur plan d'investissement, c'est retombé au point de départ.
12:28Il y a vraiment des doutes. Je pense que les Américains, tout autant que les étrangers ou les extérieurs, sont pris de court par la brutalité, la rapidité des réformes,
12:42la brutalité d'Elon Musk, et on commence à voir un mouvement de contestation qui ne s'adresse pas à Trump, mais qui est plutôt adressé contre Elon Musk
12:52et sa politique qui est jugée trop brutale, trop violente, et sans doute mal, avec de mauvais objectifs. La question aujourd'hui, c'est est-ce que ça peut tomber ?
13:04Oui, indiscutablement. Pourquoi les marchés ne l'ont pas vu, et pourquoi la plupart des économistes ne l'ont pas vu avant les élections ?
13:15C'est parce qu'il y avait des baisses d'impôts massives, et que là, pour l'instant, il n'y a plus de baisses d'impôts dans le discours.
13:21Et ce qu'on comprend bien, c'est que si on veut des baisses d'impôts, il va falloir faire des sacrifices.
13:27Faire d'abord les économies.
13:29Exactement. C'était le risque qu'on avait mentionné comme un des risques majeurs de récession.
13:33La séquence est contrainte quand même par les marges de manœuvre réduites en termes de finances publiques. Il ne fait pas ce qu'il veut de ce point de vue-là.
13:41Exactement. Et la manière dont il fait les choses, parce qu'on veut aller vite, et j'ai envie de dire vivement qu'on est dépassé les 100 jours,
13:49parce qu'on va peut-être calmer un peu le rythme, mais bon, on ne sait même pas.
13:53La manière dont les choses sont faites est extrêmement violente, parce qu'elle doit répondre, je pense.
13:59Et parce que Trump doit revenir avec ses promesses de baisses d'impôts.
14:03Est-ce que l'économie américaine peut sombrer ? On n'a pas d'éléments.
14:09C'est les mêmes éléments qu'on avait évoqués ces derniers trimestres, quand on a eu des petits stress.
14:15Il n'y a rien qui cycliquement laisse penser qu'on ait de la place pour un ajustement violent, type récession classique, potentiellement profonde,
14:25à l'exception de la tenue des marchés financiers. C'est là, à mon avis, que va se jouer le risque.
14:31C'est là qu'on commence à regarder de près, à reprendre toutes nos estimations, effets richesses, etc.
14:37Pour l'instant, l'immobilier tient. Les prix de l'immobilier tiennent.
14:41Mais enfin, la répartition de l'immobilier, elle est ce qu'elle est.
14:45Et c'est là que ça peut tourner très mal, en réalité, et surtout pour Donald Trump.
14:51Mais voilà, on est dans l'expectative, avec une banque centrale qu'il y a pour l'instant quand même,
14:57mais heureusement que Jérôme Powell l'a confirmé.
15:01Pour l'instant, il n'y a pas de raison de changer le cap de la politique monétaire.
15:05Ça veut dire que la banque centrale n'est pas en mesure d'anticiper ce risque ou de prévenir ce risque de récession,
15:11ce qui pourrait calmer la donne sur les marchés.
15:13J'ai été frappé. Il y a plein d'indicateurs de marché, de sentiments.
15:16Il y en a un qui est très connu, c'est le AAII, le sentiment auprès des investisseurs,
15:22qui, à peine le S&P avait baissé de 5% par rapport à son sommet,
15:28que cet indicateur-là est passé en zone extrême bairriche.
15:31Quand même, 5% de baisse, ça fait basculer tout le monde dans l'idée qu'à 6 mois, les actions vont forcément continuer de baisser.
15:40On paye tellement cher. Les multiples sont tellement élus qu'il y a une exigence de résultat
15:46qui fait que la moindre déception peut provoquer des mouvements de retrait, d'inversion au risque, peut-être disproportionnés,
15:56mais qui peuvent se trouver leur explication par des attentes qui sont très élevées, comme l'expriment les PE.
16:03Pour vous, c'est la course des marchés qui peut faire basculer l'économie américaine dans un scénario ou dans un autre ?
16:09Elon Musk n'est pas tout à fait une variable insensible.
16:15Mais effectivement, s'il met à exécution ses menaces en termes de dépenses publiques et d'emplois publics principalement,
16:24on verra le risque de récession augmenter sensiblement.
16:28Or, qu'est-ce qui se passe si il y a un risque de récession ?
16:31Là où c'est tarif, les entreprises seront bien obligées de l'avaler.
16:34Donc il y aura non seulement moins de demandes domestiques, mais en plus ce choc que les entreprises américaines risquent de voir absorber complètement.
16:42Ce n'est pas tout à fait ce qui était prévu ici dans les perspectives.
16:45Ah non, ce n'était pas ce qu'on avait en tête quand on parlait d'exceptionnalisme américain.
16:49Et tout ça, ça se mesure effectivement dans la réaction.
16:52Mais je crois que même pour Donald Trump, Elon Musk devient un peu trop brutal.
16:56Il lui a dit la semaine dernière, il dit il faut arrêter d'y aller avec la hache, il faut y aller au scalpel maintenant.
17:02Adrien, vos commentaires et puis si c'est une question de marché, où est le put ?
17:06Je veux dire, comment est-ce qu'on peut stabiliser un marché si vraiment il faut se préparer ?
17:11Bon, le Nasdaq est à moins 12 aujourd'hui par rapport au sommet,
17:14mais ça reste encore acceptable au regard du volume de hausse qu'on a enregistré sur les deux dernières années.
17:19Mais s'il y a besoin d'un coup de circuit, d'où peut-il venir ?
17:22C'est une bonne question, sachant que ce week-end, on a l'impression quand même que la tentative,
17:25c'était d'envoyer un peu des pompiers en disant ne vous inquiétez pas, c'est à peu près sous contrôle et tout va bien.
17:29On voit que la réaction des marchés n'est pas du tout, les pompiers ont rassuré.
17:32Donc la question d'où est l'événement salvateur, c'est une bonne question.
17:36Moi, je pense qu'il y a quand même plutôt des taux de l'anticipation des taux,
17:39c'est-à-dire est-ce que le sujet inflationniste continue à être bien cadré,
17:41finalement sur les tarifs, on est un peu moins agressif que prévu,
17:44et que donc on redonne de la marge de manœuvre à la Banque centrale pour accompagner un ralentissement
17:48qui effectivement semble assez évident.
17:50Je rappelle quand même que l'indicateur de surprise économique, en fait, il s'est retourné déjà dès novembre.
17:55Donc juste après l'élection de Donald Trump, on avait déjà un cycle de déception sur les indicateurs économiques des entreprises.
18:00Pendant la publication des résultats de l'année dernière, on a quand même été assez prudente en disant
18:03que les industriels se sont préparés à ces hausses de tarifs douaniers,
18:08donc ont beaucoup pré-commandé, ont beaucoup stocké.
18:11Donc attention, le premier trimestre, même le premier semestre, est un petit peu difficile.
18:15Donc on est dans ce moment qui n'était déjà pas facile.
18:17Et en plus, là, on dit que ça va durer plus longtemps que prévu parce que c'est transitoire.
18:20La réaccélération, qui était l'élément qu'on avait pricé avec l'arrivée de Donald Trump en 2025-2026,
18:25il va falloir certainement la reporter dans le temps.
18:27Donc oui, c'est vrai que si on met tout ça dans l'entonnoir, on se dit qu'effectivement,
18:31à court terme, il va y avoir un peu de chahut et effectivement beaucoup de volatilité.
18:34Les taux ont quand même corrigé rapidement aux Etats-Unis.
18:38Le disant américain est quand même beaucoup baissé,
18:41ce qui permet aussi à certains secteurs ou à certains actifs, comme vous le disiez, de tenir un petit peu.
18:47Mais les faits riches, je pense que c'est effectivement un bon sujet.
18:49Le bitcoin vient de perdre 15% en ligne droite.
18:52Le retail, qui était très participant après l'élection de Donald Trump,
18:55visiblement attendant beaucoup de réduire la volure aussi.
18:58Donc voilà, certainement d'où viendront un peu les questions et les risques,
19:02peut-être à court terme, sur les indicateurs économiques.
19:04Et là, c'est un marché compliqué, du point de vue des indices américains.
19:08Là, on a le retournement traditionnel du momentum,
19:10qui était vraiment tout ce qui avait été tiré depuis septembre,
19:13c'est-à-dire au moment où la probabilité de Donald Trump arrivant à la tête des Etats-Unis
19:16était vraiment bien identifiée.
19:18Et on va dire que tout ce qui a été porté depuis septembre jusqu'à le point haut de mi-novembre
19:23est en train un petit peu de faire marche arrière.
19:25C'est assez, je trouve, incriminant.
19:27Et donc c'est quoi ? C'est les niveaux de septembre qu'il faut regarder ?
19:29C'est ça le seuil de douleur, là, pour le marché ?
19:32Parce qu'on va déjà effacer une bonne partie de tout ça.
19:34Ça va être le moment où, en tout cas, il y a quelques edges qui vont commencer à devoir se couper.
19:37Et là, on sent qu'il y a pas mal d'éléments qui sont en difficulté,
19:42qui sont en train de revoir un petit peu leur niveau de levier.
19:44Parce qu'effectivement, les points de septembre ont été dépassés à la baisse.
19:48Donc oui, oui, c'est un moment de volatilité.
19:50On voit des titres qui plongent très très rapidement.
19:52Alors que les fondamentaux, prenons juste la thématique de l'IA.
19:55Ça a eu Brosphème qui a publié vendredi.
19:57C'était quand même plutôt bon.
19:58Il n'y a pas de stress particulier.
20:00Et les titres restent sous pression.
20:01Parce qu'effectivement, c'est des gros composants,
20:03notamment de la partie momentum du marché qui a été fortement tirée.
20:06C'est une logique de flux, là.
20:07C'est ça, il n'y a pas de discrimination.
20:08Oui, Nvidia, Tesla, les profils de ces entreprises n'ont pas changé en trois semaines ou en deux mois.
20:13Véronique, vous voulez y ajouter un point ?
20:15Je veux dire, un élément aussi assez angoissant, c'est quand on se dit,
20:18waouh, et le jour où il y a un vrai risque de récession, qu'est-ce qui nous prépare Trump ?
20:22Ça complexifie encore.
20:26Qu'est-ce qu'il a en stock pour gérer une éventuelle récession dans son programme ?
20:29Qu'est-ce qui peut sortir de son chapeau ?
20:33Un accord, je ne vois pas trop un accord sur la baisse du dollar,
20:37mais voilà la question.
20:40Ça a été théorisé, oui.
20:42Exactement.
20:43Ou autre chose, peut-être une mesure fiscale, d'ailleurs,
20:49puisqu'on a complètement oublié que ça faisait partie du programme, quasiment,
20:53mais il peut la ressortir.
20:54Je crois qu'Elon Musk, je n'ai pas trop vu repris,
20:57alors je pense qu'on lui a coupé l'herbe sous le pied,
21:00il y a peut-être deux semaines avait dit, avec toutes les baisses de dépenses fédérales à notre actif,
21:06on va pouvoir envoyer un chèque de 5 000 dollars à tous les Américains.
21:09J'ai rêvé, non.
21:10Il s'en passe beaucoup les week-ends.
21:12Bien sûr, bien sûr.
21:13On va pouvoir donner du pouvoir d'achat avec ça, mais bien sûr.
21:16Et donc on navigue dans cette espèce de flou artistique extrêmement inconfortable,
21:22mais voilà, c'est un thème de l'incertitude absolue.
21:26Oui, il y a un Trump double face.
21:27Première guerre commerciale, j'ai retrouvé les chiffres,
21:29parce que là la Chine vient de mettre en place des tarifs de rétorsion sur l'agriculture américaine
21:33qui avaient beaucoup souffert de la première guerre commerciale.
21:36J'ai vu que les faillites avaient explosé de 25 % dans le secteur agricole,
21:39et j'ai retrouvé les chiffres.
21:41Ça avait coûté 27 milliards de dollars de pertes au secteur agricole américain
21:45la première guerre commerciale,
21:46compensée en très grande partie à hauteur de 23 milliards de dollars par des subventions fédérales.
21:51C'est-à-dire que dans la guerre tarifaire,
21:53Trump derrière quand même envoyait 23 milliards de dollars de subventions au secteur agricole
21:59qui se retrouvait en première ligne comme ça, notamment face à la Chine.
22:03Sur le marché, Thierry, qu'est-ce qu'on peut dire de la situation après,
22:07notamment, encore une fois, les années de rallye d'exceptionnalisme américain qu'on a vécu ?
22:12Vous êtes venu avec un graphique, là aussi, de longue période, c'est ça,
22:16concernant le S&P 500, Thierry ?
22:19Oui.
22:20Quel est l'objet de ce graphique et comment est-ce qu'on peut l'expliquer ?
22:23Parce qu'il n'est pas évident à lire comme ça.
22:25Dans les grandes lignes, ça s'étale.
22:29En fait, c'est sur quasiment un demi-siècle, 1980-2024, on a 45 années.
22:33Les lignes bleues qui montent, ce sont les hausses du standard N pour 500
22:36qu'elles montent et qu'elles baissent.
22:38Et tous les points rouges montent les maximums drawdowns d'une année.
22:42D'accord. La perte entre le sommet et le point bas, quoi.
22:45Voilà. Donc, on va prendre un exemple.
22:47La ligne bleue marine, qui est la plus basse, remonte du subprime,
22:50où le SPI avait perdu, en cours d'année, près de 50 %, et on a fini en baisse de 34 %.
22:55Deux constats. Le premier, c'est que ça monte beaucoup plus que ça ne baisse.
22:58C'est déjà la première bonne nouvelle.
23:00La deuxième chose, c'est qu'en fait, si on écarte deux années qui ont fini pratiquement à zéro,
23:05les marchés n'ont baissé que 8 années sur ces 45 années.
23:09Ce qui est intéressant, je trouve, c'est que la ligne rose horizontale que vous voyez sur le bas
23:13vous montre quelle est la baisse moyenne du marché américain depuis 45 ans.
23:17Le chiffre, on ne le voit peut-être pas direct très bien, c'est à peu près 15 %.
23:20Encore. Par an ? En moyenne, par an ?
23:23Voilà. En moyenne, absolument.
23:24D'accord.
23:25C'est l'ampleur de la baisse moyenne.
23:27Du drawdown moyen, du SPI.
23:28Du drawdown moyen.
23:29D'accord. D'accord.
23:30La ligne bleue ciel au-dessus, c'est la hausse moyenne 10,6 %.
23:33D'accord.
23:34Je rappelle toujours que si les marchés ont monté depuis les années 80 en moyenne de 10 % par an aux États-Unis,
23:39sur des durées plus longues, on va dire, la bourse existe depuis la fin du 19e siècle,
23:43la hausse n'est que 6,5 %.
23:45Donc, on voit à quel point les boîtes de croissance à partir des années 80, vous avez un point d'inflexion.
23:49Ce qui n'apparaît pas là et dans le commentaire qui figurait sur ce graphe,
23:54c'est qu'en fait, très souvent, sur le marché américain, vous avez des corrections comprises entre 7 et 12 %.
24:01Aujourd'hui, sur le SPI 500, la correction est d'à peu près 8 %.
24:04Elle est somme toute normale. Elle est désagréable et ça, c'est assez habituel.
24:08La difficulté, c'est que si on se rapproche plus et que le marché...
24:13De 15 ?
24:14Approche de 15, qui nous mettrait globalement un marché vers un niveau de 5,3 sur le SPI à peu près,
24:18qu'est-ce qu'on fait ? Et c'est là toute la difficulté.
24:21Nous, le pitch de notre stratégiste la semaine dernière, c'est qu'il faut probablement rester encore défensif,
24:26peut-être encore un mois ou deux.
24:28Ce n'est pas une science exacte. On a déjà pas mal baissé.
24:31L'accès de faiblesse qu'on a connu du côté du consommateur américain en ce début d'année
24:36est surtout lié à deux phénomènes dont on est peut-être moins sensibilisés ici.
24:39C'est le froid et la grippe, mine de rien.
24:42On sait que c'est des composantes importantes de la croissance du PIB américain
24:45et que tout ça devrait se renormer.
24:47Donc, je dirais qu'une fois que si on va chercher ces points bas entre moins 13 et moins 15,
24:52et je n'ai même pas la certitude qu'on y aille,
24:54la question sera peut-être probablement de revenir sur les thématiques
24:57parce que, comme ça a été rappelé tout à l'heure,
24:59on n'a pas les ingrédients aux Etats-Unis d'une récession.
25:02Les éléments qu'on voit là...
25:05Non, mais ça fait longtemps qu'on n'en a pas eu.
25:07Et ça fait longtemps que les taux sont quand même élevés.
25:09Oui, mais c'est pas...
25:10Je sais, c'est un argument de comptoir, mais...
25:13Non, ça peut s'entendre, mais quand on mesure que ce soit, encore une fois,
25:17le niveau du taux de chômage, la situation, on parlait d'effet richesse à l'instant,
25:21les analyses qu'on a vues la semaine dernière, je suis allé les voir sur l'immobilier,
25:25la situation est propre, ils ne sont pas terriblement endettés.
25:28Le principal effet de richesse sur un particulier, c'est ça, c'est son immobilier.
25:33Après, la bourse, ça, ça va être un autre élément si ça continue à se dégrader,
25:37mais il n'y a pas vraiment d'ingrédients qui laissent à penser
25:40que le marché devra avoir un ajustement fort en termes de récession.
25:44Toute la question, c'est la rotation.
25:45Et pour finir, ce qui est assez étonnant,
25:47et c'est ce que nous, on avait dit en début d'année,
25:50je méfie toujours des consensus, j'aime pas ça,
25:53parce qu'en début d'année, tout le monde était boulifle pour les US,
25:56ils ont été plus réservés pour l'Europe, paf, il se passe l'inverse.
26:00Et en fait, par contre, ce qu'on en avait dit, c'est acheter les secteurs qui sont en retard.
26:04Je parle pas de capitalisation boursière,
26:06et en fait, quand vous regardez les secteurs qui payent depuis deux mois aux US,
26:09c'est des secteurs comme la santé, comme les utilities, comme les banques,
26:13les secteurs qui souffrent aux Etats-Unis, c'est la tech, c'est la conso discrétionnaire,
26:17et les communication services, parce qu'ils sont impactés par des acteurs comme Tesla, MetaWorth.
26:22Mais voilà, et ça, ce phénomène-là peut encore se dégrader à court terme.
26:26Mais vous dites, on est encore dans la normalité d'un retracement, d'une correction de marché.
26:31Oui.
26:32D'accord.
26:33Et l'idée d'un coupe-circuit, s'il devenait nécessaire à un moment,
26:37si 15% de drawdown, si le marché ne s'arrêtait pas à 15% de drawdown,
26:42c'est quoi le coupe-circuit derrière, pour l'administration Trump ?
26:46Je ne sais pas quel serait le coupe-circuit de l'administration Trump.
26:49Je pense que ce qu'il faut voir, c'est qu'elle sera le rôle de la FED,
26:52qui pour moi est vraiment le gendarme des marchés, et savoir quelles seront leurs réactions.
26:55Aujourd'hui, comme c'était rappelé tout à l'heure, il n'y a pas de raison de changer quoi que ce soit.
26:59On parie aujourd'hui maintenant sur trois baisses de taux.
27:01Ça fait deux ans que tout le monde se trompe sur le nombre de baisses de taux et l'ampleur de leurs baisses.
27:06Donc je me garderais bien d'avoir un scénario sur 2025.
27:09Mais je pense que là, Powell pourrait intervenir.
27:12Théronique ?
27:13Ça peut être compliqué, parce que si on maintient un rythme d'inflation mensuel de hausse
27:18de 0,3%, et on était à 0,4% le mois dernier, donc ce n'est pas une hypothèse exagérée,
27:24à partir du mois de mai, du fait des effets de base, l'inflation repart.
27:29Elle repart vite.
27:30Le chiffre de mercredi sera important.
27:32Et ça, ça va être embêtant, parce qu'on n'est pas du tout sûr.
27:35A priori, d'ici le mois de mai, avec quand même des hausses de tarifs qui ne sont pas totales,
27:41ça devrait quand même plutôt pousser les hausses de prix mensuelles à la hausse.
27:47Et donc là, je pense que la Fed a cela en tête.
27:52Si elle ne l'a pas encore, elle ne va pas tarder à l'avoir,
27:54parce qu'il y a quand même tout un tas d'économistes qui font ce genre de choses.
27:59Et c'est extrêmement gênant, en fait, pour imaginer une Fed qui soit totalement libre d'agir.
28:07D'autant que, si on parle du S&P, même le Nasdaq, en fait, on n'a rien perdu.
28:15On regarde le graphique sur une période un peu longue, on voit à peine le...
28:19Mais c'est justement, c'est qu'on a tellement...
28:22On a perdu 12% depuis le sommet historique.
28:24Voilà.
28:25Mais on a tellement accumulé ces dernières années que ces 12% de baisse, c'est rien du tout.
28:32Et c'est là que ça fait...
28:35C'est vertigineux, quoi.
28:36Voilà.
28:37Parce qu'on se dit...
28:39Et peut-être que la Fed peut se dire 12%.
28:41Je ne pense pas, parce qu'ils connaissent bien les rouages et les risques associés.
28:45Mais finalement, dans l'absolu, s'ils veulent un petit peu titiller le président américain,
28:52le faire s'enliser, s'embourber, ils peuvent maintenir le cap,
28:57attendre de voir l'inflation qui remonte.
28:59Tiens, tu avais promis que ça baissait.
29:00C'est ce qui est de nature à calmer un peu Donald Trump, quoi.
29:03Exactement.
29:04C'est aussi ça un coup de circuit pour moi.
29:05Qu'est-ce qui peut calmer l'administration Trump si ça devient nécessaire de...
29:09Alors là, c'est le coup de circuit pour Trump, mais c'est peut-être pas pour les marchés.
29:12Non, non, non.
29:14Voilà, exactement.
29:16Donc c'est pas facile.
29:19Les chefs d'entreprise, visiblement aussi, on a vu sur l'automobile,
29:23les histoires de tarifs avec le Mexique et le Canada.
29:26Très vite, à Détroit, ils lui ont expliqué quand même comment ça se passait.
29:29Evidemment qu'ils le saient, mais que c'était peut-être pas supportable
29:32de le faire comme ça, aussi violemment, etc.
29:35Donc il y a quand même Corporate America aussi,
29:38quand bien même elle a pu participer à l'élection de Donald Trump,
29:42qui n'est pas en reste quand il faut peut-être mettre certaines limites
29:47à ce que l'administration Trump aurait envie de faire aujourd'hui.
29:50Le contraste est d'autant plus saisissant que l'Europe se réveille, Adrien.
29:54Alors, ça se voit sur les marchés.
29:56Aujourd'hui, ça baisse.
29:57On perd 1,5% sur les indices européens,
29:59mais la divergence même sur les marchés obligataires a été spectaculaire.
30:04Oui, c'est pour ça qu'on vit d'autant moins bien,
30:07qu'on regarde vraiment comme quelque chose d'assez exceptionnel
30:09la baisse de 12% des marchés américains.
30:11À côté de ça, on a effectivement des marchés internationaux
30:13qui se sont bien comportés, avec en plus un dollar qui s'est affaibli.
30:16Donc ça a en plus accentué l'impression que les marchés américains
30:18avaient tendance à beaucoup sous-performer.
30:20Et avec, oui, des annonces en plus géopolitiques et d'argent mis sur la table
30:24qui sont intéressantes pour les investisseurs.
30:27Oui, la dichotomie est assez marquée.
30:29Ça va être intéressant de suivre comment est-ce qu'on arrive à cette coalition en Allemagne.
30:34Est-ce que vraiment on va continuer à surprendre positivement
30:36sur la dynamique et sur le rythme des annonces ?
30:40Les Verts ont essayé de faire un petit peu de négociations ce week-end.
30:43Ah bah oui, c'est le jeu !
30:45Mais on verra effectivement si c'est juste un petit grain de sable.
30:48Les Verts sont pour la réforme du deadbike.
30:50Ça fait partie des parties qui poussent dans ce sens-là.
30:53Eux, ils veulent une réforme approfondie qui va encore plus loin sur le deadbike.
30:56Ils veulent rajouter des éléments sur le thématique environnemental.
30:58C'est là que ça se négocie.
31:00Effectivement, on tire un petit peu leur épingle du jeu dans l'équilibre
31:02et dans les propositions qui sont faites.
31:04Mais oui, évidemment, la dichotomie est importante.
31:06Et puis, d'un point de vue purement financier,
31:08les BPA des entreprises en Europe ont continué à être revues en hausse.
31:11Donc on ne monte pas juste sur des expansions de multiples.
31:14Il y a des révisions bénéficiaires.
31:16Il y a des révisions bénéficiaires post-publication des résultats annuels
31:18et des premiers trimestres qui, de ce qu'on entend pour l'instant,
31:20se passent bien d'un point de vue domestique.
31:22Donc ça, ça aide aussi effectivement au momentum
31:24et notamment au momentum relatif vis-à-vis des marchés.
31:27Comment on intègre ce temps européen ou ce calendrier,
31:30ce nouveau calendrier européen avec les montants
31:33ou la volonté en tout cas de déployer des montants inédits
31:37pour l'Allemagne d'après-guerre ?
31:40Comment on met un prix là-dessus, Adrien ?
31:43La semaine dernière, sur l'euro, sur les taux, ça a été la folie, évidemment.
31:47Est-ce qu'on a déjà bien intégré ça dans les marchés actions,
31:51dans la hausse des marchés actions ?
31:53Est-ce que c'est un trajet au long cours désormais
31:56et un chemin différent aussi peut-être,
31:58une perception différente peut-être à terme pour les actifs européens ?
32:01Je pense que c'est plutôt ça.
32:03C'est qu'on avait un positionnement vraiment,
32:05qu'on se ressuste très très fort sur le fait que l'Europe est une région à oublier,
32:07qu'il ne s'y passerait plus rien,
32:09qu'on avait des distinctions géopolitiques très importantes,
32:11que chacun jouait un peu sa carte individuelle.
32:13On avait en tête Giorgia Meloni qui allait à Mar-a-Lago
32:15pour essayer de négocier déjà la propre destinée d'Italie
32:17par rapport aux autres pays.
32:19Au pied du mur, on a enfin un semblant de réveil
32:22et la volonté de coopérer.
32:24Donc oui, ça donne une impression de quelque chose de nouveau
32:26et avec son nom attribuant quand même des montants
32:28qui sont assez importants mis sur la table.
32:30Je pense que là, on a juste vu la correction
32:32de c'est une région qu'il ne faut plus toucher.
32:34On a eu un peu de flux positif sur l'élection européenne,
32:36principalement en gestion passive.
32:38C'est principalement les ETF qui ont été plibicités.
32:40Mais on a un rééquilibrage progressif
32:42avec un intérêt pour les marchés.
32:44Est-ce qu'on peut aller plus loin ?
32:45Il va falloir rentrer un petit peu plus dans des éléments tangibles
32:47déjà d'amélioration de sentiments.
32:49Je prends l'exemple du résidentiel ou des infrastructures.
32:51Ce sont des marchés qui sont un petit peu mieux orientés
32:53depuis 3-4 mois.
32:55Si évidemment on se projette avec des éléments de relance importants,
32:57ça peut continuer d'arriver ce momentum.
32:59Mais vous parliez tout à l'heure de Saint-Gobain,
33:01un site qui a déjà beaucoup, par exemple,
33:03extrêmement réagi au secteur de la construction,
33:05mais en général qui a extrêmement réagi à ce news flow.
33:07On sera un petit peu prudent à court terme en disant
33:09on va tenter d'y voir un petit peu plus clair sur l'impact réel
33:11sur les chiffres pour les moyens termes.
33:13Yannick, il y a effectivement ce double horizon
33:15avec évidemment la perspective d'une Europe
33:17peut-être demain différente,
33:19plus solide,
33:21plus autonome,
33:23puisque c'est le sens du signal envoyé.
33:25Cette quête d'autonomie stratégique,
33:27c'est ce qu'on disait vendredi,
33:29certains l'attendent depuis 15-20 ans maintenant.
33:31A quel niveau d'enthousiasme
33:33on se situe par rapport à ça, Véronique ?
33:35Et dans le même temps,
33:37personne n'est naïf,
33:39on sait qu'on a dans l'intervalle
33:41à très court terme
33:43une Europe qui reste la même.
33:45Tout n'a pas changé non plus en Europe
33:47depuis les annonces de Frédéric Schmers
33:49la semaine dernière.
33:51Et puis surtout, la perspective de tarifs
33:53a compté du 2 avril.
33:55Cette séquence Trumpienne,
33:57elle est quand même confirmée, répétée,
33:59on verra ce qu'il en est.
34:01Donc il y a quand même ce court terme
34:03qui semble toujours un peu compliqué
34:05et ces perspectives à long terme.
34:07Oui, et on est obligé d'être sur la retenue
34:09et de se forcer à se retenir.
34:11Parce que ce qui s'est passé
34:13la semaine dernière en Europe
34:15est juste historique.
34:17Et historique à tous les niveaux.
34:19C'est-à-dire, un, une Allemagne
34:21qui enfin se montre plus combative.
34:23Mais pas pour elle toute seule.
34:25A priori,
34:27une Allemagne qui redevient européenne.
34:29On espère que ça va durer.
34:31Mais là, vraiment,
34:33Frédéric Schmers
34:35est quand même très surprenant.
34:37On ne s'attendait pas à ça.
34:39Il nous avait promis quand même
34:41une politique...
34:43Bon, on a parlé de trumpisme poli.
34:45En l'occurrence,
34:47il se prépare plutôt à faire du Biden.
34:49Dépenses d'infrastructures,
34:51de défense,
34:53l'Allemagne en a besoin.
34:55Elle a rechigné à le faire jusqu'à maintenant.
34:57Là, il nous met
34:591,3% du PIB de 2024
35:01pendant 10 ans sur la table.
35:03C'est une très bonne nouvelle.
35:05Et il est obligé de le faire
35:07avec ses partenaires européens
35:09et avec la France.
35:11Le couple franco-allemand
35:13qui donne les puces à rire
35:15ou à se désoler ces dernières années
35:17a besoin d'exister.
35:19Et de fait,
35:21il se renoue.
35:23Ça redore un petit peu l'image de la France.
35:25Mais surtout, ça permet
35:27quand même de croire
35:29à une orientation plus cohérente,
35:31plus pan-européenne
35:33et plus efficace.
35:35Donc moi, je suis
35:37là, comme je vous le disais,
35:39sur la retenue, mais très enthousiaste.
35:41Mais c'est plus de cohésion.
35:43C'est vraiment plus d'unité à la fin.
35:45Parce que le risque
35:47de fragmentation, il n'a peut-être pas totalement
35:49disparu. Quand on parle de Coalition of the Willing,
35:51sur des projets de sécurisation
35:53de l'Ukraine, mais sur d'autres dimensions,
35:55Coalition of the Willing,
35:57en creux, ça veut dire que tout le monde
35:59n'a pas envie de suivre.
36:01Et on revient à une grande idée
36:03qu'on connaissait déjà au moment de la crise souveraine.
36:05L'idée de l'Europe des cercles concentriques,
36:07de l'Europe à plusieurs vitesses,
36:09de l'Europe des projets, etc.
36:11Ça peut être un choix.
36:13Et ce sera peut-être le choix
36:15parce que j'ai l'impression qu'aujourd'hui,
36:17on a la conscience qu'il faut avancer.
36:19Donc il faudra avancer.
36:21Qui même me suive
36:23et on ira.
36:25Et l'autre élément,
36:27c'est qu'il faut construire quelque chose
36:29qui soit à la hauteur des enjeux internationaux.
36:31Ce qu'on n'a jamais fait jusqu'à maintenant.
36:33À part Airbus.
36:35Et donc ça oblige
36:37à une convergence
36:39des politiques industrielles
36:41ou des initiatives industrielles.
36:43Et il va falloir s'y mettre.
36:45Alors, peut-être qu'on ne s'y mettra pas
36:47et que ce serait une grande désolation.
36:49Dans 6 mois, je vous dirais, on a cru.
36:51Et malheureusement, c'est l'Europe.
36:53Mais aujourd'hui, je pense qu'on n'a jamais eu
36:55autant de conditions réunies
36:57pour que ça marche, pour y croire.
36:59Bien sûr, les taux remontent.
37:01Peut-être qu'ils remontent un peu trop tôt.
37:03J'ai fait un calcul de quanta, tout bête.
37:05500 milliards sur 10 ans.
37:0750 milliards par an.
37:09On prend un multiplicateur budgétaire
37:11classique, vraiment pas agressif.
37:130,5.
37:15Pour des dépenses d'infrastructure
37:17dans un pays qui a sous-investi depuis 20 ou 30 ans.
37:19Vous êtes généreuse.
37:21De mettre 0,5 seulement.
37:23Je ne pousse pas le truc.
37:25Donc 1,3%.
37:270,5, ça fait 0,7%
37:29de stimulation
37:31de la croissance structurelle.
37:33A priori, de la productivité.
37:35Sans compter les effets des multiplicateurs
37:37européens, ça vaut bien
37:3970 points de base
37:41aux taux longs.
37:43Je pense que ce qui s'est passé
37:45au niveau des taux longs
37:47est un signal durable
37:49qui est logique.
37:51Tant qu'on n'a pas de grosses déceptions.
37:53Mais si on va dans cette direction,
37:55et c'est tout au bénéfice des perspectives européennes
37:57y compris des marchés bien évidemment
37:59et des perspectives structurelles.
38:01Et y compris pour des pays
38:03qui n'ont pas tout à fait le même espace budgétaire
38:05que l'Allemagne, dont les taux
38:07longs termes se retrouvent aussi entraînés
38:09dans ce voyage.
38:11Et c'est là qu'il faudra les résultats
38:13assez rapidement parce que les taux
38:15vont vite.
38:17Mais je pense
38:19qu'il y a une urgence pour avoir des résultats.
38:21La volonté politique est là aujourd'hui.
38:23Mertz a l'air
38:25très convaincant.
38:27On a envie d'y croire.
38:29On va y croire.
38:31Peut-être même
38:33que Trump pourrait
38:35à un moment trouver cette réaction
38:37satisfaisante. C'est aussi ce qu'il cherche
38:39à travers
38:41son discours,
38:43ses redomontades,
38:45ses outrances si je puis me permettre.
38:47C'est aussi ce qu'il veut. Que l'Europe dépense plus,
38:49soit plus autonome,
38:51dépense plus sur le militaire.
38:53Peut-être un rééquilibrage
38:55du rapport de force aussi,
38:57qui va dans le bon sens pour tout le monde, de part et d'autre de l'Atlantique.
38:59Oui.
39:01Non, c'est une hypothèse.
39:03On peut répondre oui.
39:05On n'est pas forcément systématiquement contre
39:07tous les messages qu'il envoie. Que l'Europe revienne
39:09souveraine en matière de défense,
39:11ça paraît juste, je pense,
39:13une évidence.
39:15Et on ne peut que louer l'effort que font les Allemands
39:17aujourd'hui. Et quelque part, ça va dans
39:19ce qu'il souhaitait.
39:21Puis on continuera d'acheter un peu Américains en plus,
39:23avec un peu plus de budget pour le faire.
39:25On va espérer que les Allemands achètent des avions chez nous.
39:27Ça sera à voir.
39:29Mais forcément, il y a des choses
39:31qui vont nous amener à...
39:33On va bouger des frontières.
39:35Et c'est probablement
39:37le message que lui souhaite
39:39qu'il se mette en place.
39:41Le problème, c'est qu'en fait,
39:43il est vraiment imprévisible.
39:45Je vous raconte juste une anecdote.
39:47L'un des CFO d'une société
39:49de consommation,
39:51de distribution de chaussures, sketchers pour la nommer,
39:53qui était présent à la conférence,
39:55nous disait en préambule d'une présentation
39:57« Écoutez, ma chambre est au 15ème étage.
39:59Quand je passe du 15ème étage au rez-de-chaussée,
40:01je me suis demandé combien de fois l'État va venir aller bouger. »
40:03C'était assez drôle, mais c'est pas faux.
40:05Et c'est ça qui est compliqué avec Trump.
40:07C'est la difficulté.
40:09– Comment, alors,
40:11pour revenir au marché américain, là, vous dites
40:13on est dans un moment où il faut rester
40:15encore défensif, c'est ça ?
40:17– C'est le message qu'on fait passer, oui.
40:19Je pense qu'on a un manque de visibilité
40:21aujourd'hui pour se remettre long
40:23sur les thématiques qui ont été porteuses pendant deux ans.
40:25On disait à l'instant
40:27les drawdowns, les replis,
40:29quand on se met sur une échéance un peu longue,
40:31sont toujours douloureux
40:33quand ils sont réalisés dans des périodes aussi courtes.
40:35Mais ça reste malgré tout marginal.
40:37Voilà, même si…
40:39La difficulté, c'est que
40:41la semaine dernière, avant que je parte aux États-Unis,
40:43j'ai repris les niveaux des indices.
40:45Le S&P 500 était entre 3 et 4% des plus hauts.
40:47Sauf que vous aviez,
40:49quand vous prenez individuellement les Magnific 7
40:51ou Magnific 6 si on exclut Tesla,
40:53la plupart des boîtes étaient
40:55entre moins 12 et moins 18.
40:57Et on voit bien que ces valeurs qui ont porté le marché
40:59par une excessive concentration
41:01et qui avaient touché son paroxysme en décembre dernier,
41:03il n'y a pas très longtemps,
41:05en fait, c'est l'inverse qui se passe.
41:07Et c'est ça qui est compliqué pour beaucoup de clients.
41:09C'est qu'ils sont très exposés
41:11sur un univers de valeurs qui ont été
41:13à l'origine de leurs performances depuis deux ans.
41:15Et en fait, le souci de diversification
41:17est quelque chose que certains
41:19ne voulaient soit pas entendre…
41:21Et donc ça se fait maintenant un peu dans la douleur.
41:23C'est un peu le pain trade.
41:25Oui, c'est la question qui se pose.
41:27Est-ce que c'est trop tard ?
41:29Et nous, on ne pense pas forcément,
41:31mais il faut aller vraiment dans le détail.
41:33C'est-à-dire qu'on rentre dans des marchés de trading
41:35alors qu'on était plus dans du directionnel
41:37et ce n'est pas toujours simple.
41:39Je ne vais pas vous redire une fois ici
41:41ce que je recommande depuis des mois et des mois.
41:43L'assurance, ce n'est pas très sympathique.
41:45Si ça fait le job,
41:47c'est ce qu'on cherche.
41:49Oui, surtout du côté des courtiers.
41:51Adrien,
41:53déjà, le marché américain,
41:55est-ce que vous vous dites
41:57que ça va être des bonnes opportunités
41:59dans quelques temps ?
42:01Pas tout de suite.
42:03Moi, je reprends vraiment le message de Corporate.
42:05C'est attention, au premier trimestre,
42:07on va avoir une petite déception.
42:09Il n'est pas improbable qu'on ait quelques warnings
42:11ou secteurs qui disent que la reprise est plus longue que prévu.
42:13Les effets stocks sont plus longs que prévu.
42:15Et la dose d'enthousiasme,
42:17les biais de confirmation que les investisseurs
42:19peuvent avoir sur ce marché américain,
42:21ils ne sont pas totalement déconstruits aujourd'hui ?
42:23Non plus.
42:25Et donc sur l'Europe,
42:27est-ce qu'il y a une manière de s'exposer
42:29à l'Europe aujourd'hui ?
42:31Là aussi, c'est compliqué
42:33parce qu'il y a un aspect tactique, j'imagine.
42:35Les défenses sont beaucoup flambées,
42:37les valeaux sont élevés.
42:39Est-ce que c'est déjà un moment
42:41où on est moins confortable ?
42:43Ou est-ce qu'avec des horizons de moyen-long terme,
42:45on se dit que la voie est tracée pour l'instant ?
42:47Non, un peu moins confortable
42:49pour deux raisons. La première, c'est qu'il va quand même
42:51falloir investir dans les capacités de production
42:53pour beaucoup de ces entreprises-là.
42:55On va avoir d'abord des investissements avant de voir la croissance de résultats.
42:57Là encore, sur les trajectoires de croissance
42:59de résultats, je ne pense pas qu'à court terme,
43:01on ait des gros sauts qui justifient
43:03les investissements qui ont pris 70-80%
43:05pour la majorité de ces entreprises-là.
43:07Nous, ce qu'on aime bien, c'est tous les plats un peu infrastructures européennes
43:09qui sont déjà bien identifiés
43:11avec des expositions en Allemagne et même françaises importantes.
43:13Une entreprise comme Spi,
43:15c'est une entreprise qui fait 5-10% de croissance
43:17de BPA par an de manière très régulière
43:19qui avait été un peu oubliée. Elles ont un concurrent américain
43:21qui s'appelle Quantaservice, je crois que ça a dû faire x7 ou x8
43:23sur les sept dernières années.
43:25On a exactement la même chose en Europe, mais avec un titre
43:27qui a été un peu sous le regard.
43:29Et moins cher ! Pour moins cher !
43:31On n'est pas très visibles.
43:33On va redécouvrir ces valeurs-là.
43:35Oui, avec des relatifs entre les valorisations américaines et européennes
43:37qui sont très souvent favorables à des acteurs européens.
43:39Alors, on ne matchera pas forcément les multiples,
43:41mais il y a certainement des écarts
43:43qui permettent de gagner un petit peu en performance.
43:45Mollemide, ça se réveille un peu.
43:47Le MDAX qui n'avait rien fait.
43:49On parle beaucoup du DAX
43:51dividendes inclus qui bat des records
43:53depuis des mois et des mois maintenant.
43:55Mais le MDAX a quand même été
43:57plutôt le reflet de l'athonie
43:59de l'économie allemande ces dernières années.
44:01Oui, ça traduit deux choses.
44:03Si vous cherchez des valeurs domestiques
44:05très bénéficiaires du plan
44:07de l'infrastructure, oui, vous allez plutôt chercher
44:09des petites capitalisations. En plus, vous avez là l'euro
44:11qui a remonté. Donc, en plus, les exportatrices
44:13pourraient souffrir un petit peu à court terme de cette remontée
44:15de l'euro. La majorité des entreprises européennes
44:17qui avaient très bien performé c'est le troisième décembre.
44:19C'est tout ce qui était très exposé au marché américain.
44:21Un Silor, un Prismian, un Schneider Electric.
44:23Là aussi, dans l'idée de chercher
44:25un petit peu autre chose, d'autres secteurs.
44:27Et donc, on pourrait descendre en taille. On pourrait voir
44:29des intérêts revenir sur des tailles d'entreprise.
44:31Des entreprises plus domestiques, plus locales.
44:33Là encore, il faut que les taux soient
44:35assez stabilisés.
44:37On sait très bien que la sensibilité des petites capitalisations
44:39à la hausse des taux est assez importante.
44:41Pour les banques centrales, le sens du voyage
44:43est un peu moins clair. On n'aura pas le temps
44:45de rouvrir le dossier banque centrale.
44:47Mais sur la logique d'investissement,
44:49comment, en tant qu'économiste, vous réfléchissez ?
44:51On avait parlé avec vous, et je le rappelle à nouveau,
44:53Véronique, en fin d'année dernière,
44:55le DAX, le CAC, c'était des moments
44:57pour y aller en octobre, en novembre.
44:59Vous l'avez créé avec
45:01Calis 360, notamment,
45:03pas uniquement. Là, qu'est-ce que vous dites ?
45:05Là, on a fait
45:07des beaux parcours. Ça vient d'être dit.
45:09Donc,
45:11il va falloir digérer un petit peu tout ça.
45:13Effectivement, c'est sans doute le temps
45:15et puis le contexte international.
45:17Voilà ce qu'il est.
45:19Le marché américain gêne un peu.
45:21Donc, voilà.
45:23C'est un peu plus prudent, mais on reste,
45:25je l'ai exprimé tout à l'heure,
45:27porté par les perspectives européennes,
45:29comme je l'ai
45:31très rarement été
45:33dans ma carrière, à vrai dire.
45:35J'en témoigne, Véronique.
45:37J'en témoigne.
45:39Et du coup,
45:41effectivement, c'est le jeu des rotations sectorielles.
45:43Et quand vous avez
45:45des économies qui
45:47nous promettent, ou des politiques
45:49qui nous promettent de porter la croissance
45:51d'infrastructures,
45:53de construction industrielle,
45:55parce que quand on parle de défense, on parle quand même de l'industrie
45:57et de la technologie
45:59et de tout un tas de choses,
46:01c'est normalement,
46:03ça se diffuse. Ça se diffuse au tissu
46:05effectivement économique
46:07et donc à des entreprises
46:09de plus petite taille.
46:11C'est plutôt très bon d'ailleurs pour les perspectives
46:13de croissance in fine, pas que les perspectives
46:15financières. Mais là, je ne peux pas vous en dire plus
46:17parce que notre numéro est
46:19sous embargo.
46:21Sans doute demain matin.
46:23Mais voilà,
46:25on est vraiment
46:27dans cette peine-là, tout à fait.
46:29Et je pense qu'on partage largement ce qui vient d'être dit.
46:31Merci beaucoup. Merci à vous trois.
46:33Merci d'avoir été des invités de Manette Marché ce soir.
46:35Véronique Riche-Flores, présidente de RF Research,
46:37cofondatrice de Calix 360,
46:39Thierry Guil, président de Raymond James France,
46:41et Adrien Dumas, directeur des investissements de Mandarine Gestion
46:43étaient nos invités.
46:45Le dernier
46:49quart d'heure de Smartboard. Chaque soir, c'est le quart d'heure
46:51thématique et chaque lundi, le thème,
46:53c'est celui des Etats-Unis avec notre
46:55quart d'heure américain. Et nous retrouvons donc
46:57ce soir Pierre-Yves Dugas, correspondant
46:59américain, pour ce quart d'heure de début
47:01de semaine. Bonsoir, Pierre-Yves.
47:03Merci beaucoup d'être fidèle au Poste.
47:05Ravi de vous retrouver.
47:07Les choses bougent très, très vite.
47:09Un sujet qui a été encore assez peu
47:11abordé, je trouve, au milieu du fracas
47:13des 50 premiers jours
47:15d'exercice du pouvoir de
47:17Donald Trump et de son administration,
47:19c'est la question de la loi de continuation
47:21budgétaire, qui avait été votée en fin
47:23d'année dernière pour permettre au budget
47:25américain de continuer de
47:27s'exercer jusqu'au
47:2914 mars, minuit, si je ne dis pas de bêtises.
47:31Pierre-Yves, c'est donc la
47:33semaine pour se poser la question de savoir
47:35si un nouveau shutdown est possible.
47:37Alors, c'est possible.
47:39C'est possible, mais à mon avis, ça n'est
47:41pas vraisemblable.
47:43Donald Trump a convoqué
47:45à la Maison Blanche
47:47le Freedom Caucus. Ils sont
47:49une grosse douzaine.
47:51Ce sont les gens de la droite du Parti
47:53Républicain à la Chambre des Représentants.
47:55Et il leur a dit, écoutez, si vous ne votez pas
47:57pour cette
47:59continuation budgétaire... Comment vous avez
48:01dit en français ? Je ne connaissais même pas le terme.
48:03Budgétaire.
48:05Voilà. C'est des services
48:07votés, en gros.
48:09Si vous ne votez pas pour ce paquet
48:11de 99 pages qui
48:13augmente très légèrement
48:15les dépenses militaires par rapport
48:17à l'année 2024 et réduit
48:19très légèrement les dépenses
48:21discrétionnaires non militaires
48:23par rapport à 2024,
48:25si vous ne votez pas pour ça,
48:27ce qui nous permettrait de respirer jusqu'au
48:2930 septembre,
48:31un, nous, les Républicains, nous allons passer pour des
48:33imbéciles et des amateurs et
48:35provoquer un shutdown qui ne va
48:37arranger nos affaires. Deux,
48:39vous allez empêcher
48:41l'excellent Elon Musk de continuer
48:43de faire son métier, d'aller
48:45tailler soit à la hache, soit
48:47au scalpel, ça dépend des jours,
48:49dans les dépenses qu'il considère
48:51comme la gamme J absolue
48:53à Washington.
48:55Troisièmement, vous allez
48:57créer une diversion
48:59malvenue, car le plus
49:01important pour nous, les Républicains, avec notre
49:03très faible marge de
49:05manoeuvre, puisqu'il n'y a que 218
49:07Républicains élus
49:09à la Chambre des Représentants,
49:11contre 214
49:13démocrates pour le moment,
49:15vous allez tout ralentir
49:17sur le travail qui est vraiment important,
49:19celui de la reconduction
49:21des baisses d'impôts qui avaient été
49:23adoptées en 2017, lorsque j'étais
49:25déjà président, moi d'avant toi,
49:27et le renforcement de la
49:29politique d'immigration. Donc, s'il vous
49:31plaît, messieurs les intransigeants,
49:33messieurs les super conservateurs,
49:35messieurs les orthodoxes de la
49:37fiscalité, soyez gentils,
49:39pas de dissensions,
49:41comme un seul homme, vous votez
49:43pour ce paquet de 99 pages,
49:45nous évitons le shutdown jusqu'au
49:4730 septembre et on passe aux choses sérieuses.
49:49Les démocrates,
49:51naturellement, de l'autre côté,
49:53n'ont pas du tout l'intention
49:55de donner un coup de main aux Républicains,
49:57mais ils ne voudraient pas porter le chapeau
49:59d'un shutdown, car
50:01leur
50:03bread and butter,
50:05leur fond
50:07électoral,
50:09c'est quand même aussi
50:11les dépenses publiques
50:13et la défense des fonctionnaires, et ça fait
50:15un mois qu'ils se présentent
50:17comme le parti qui veut empêcher Elon Musk
50:19de faire n'importe quoi. On voit moins
50:21comment il pourrait se faire taxer
50:23d'être responsable de la mise
50:25à pied, ne serait-ce que quelques jours,
50:27de fonctionnaires qui, souvent, sont
50:29obligés de continuer à travailler sans être payés.
50:31– Je crois que Donald Trump a
50:33des records, sous sa première
50:35bande-vature, du shutdown,
50:37l'un des shutdowns les plus longs, je crois,
50:3935 jours, je crois. – Oui, effectivement,
50:41on avait beaucoup dit, ça sera catastrophique,
50:43les Républicains le paieront très cher,
50:45l'AFP
50:47reprenant, comme d'habitude,
50:49le Washington Post, en disant, oh là là,
50:51ça va provoquer une crise économique réduite.
50:53– Non, non, les impacts
50:55historiques, en tout cas des shutdowns, sont très
50:57limités sur la croissance.
50:59Après, les marchés peuvent monter, peuvent baisser,
51:01pendant les périodes de shutdown, mais tout n'est pas lié,
51:03non plus, à la fermeture de ces
51:05services et de ces administrations
51:07américaines, pendant une période
51:09donnée. À suivre, donc, quand même,
51:11ce débat budgétaire et
51:13l'enjeu de cette loi budgétaire,
51:15d'ici ce vendredi
51:1714 mars, à minuit,
51:19Pierre-Yves. Parmi les mystères, également,
51:21qui apparaissent
51:2350 jours après l'installation de Donald Trump
51:25au pouvoir, c'est
51:27le problème qu'il a avec le Canada.
51:29Quel est le problème de Donald Trump
51:31avec le Canada, Pierre-Yves ?
51:33– Moi, j'aime beaucoup les mystères de l'Ouest,
51:35là, on a le mystère du Nord.
51:39Les trumpistes,
51:41eux-mêmes, ne comprennent pas.
51:43Donald Trump n'a pas fait
51:45campagne contre le Canada.
51:47Cet acharnement,
51:49cette obsession anti-canadienne,
51:51depuis qu'il est arrivé
51:53à la Maison-Blanche, enfin, ça a commencé
51:55un petit peu avant, mais quand même,
51:57pardonnez-moi, assez surprenante.
51:59Alors, le Canada
52:01à 40 millions d'habitants,
52:03un grand pays vide, allié,
52:05pacifique,
52:07où, quand on veut critiquer l'état des Canadiens,
52:09la seule chose qu'on trouve à dire,
52:11c'est qu'ils sont gentils.
52:13Mais qu'est-ce que les Canadiens
52:15ont fait à Donald Trump ? Alors, il y a plusieurs
52:17explications possibles. D'abord,
52:19n'oublions pas que Donald Trump
52:21personnalise
52:23tous les rapports qu'il peut avoir
52:25avec les chefs d'État ou le gouvernement
52:27de pays étrangers, et on peut
52:29difficilement imaginer
52:31plus l'antithèse
52:33de Donald Trump, c'est pas possible
52:35que Justin Trudeau.
52:37Il est jeune,
52:39il se sait beau,
52:41il a regardé dans les yeux
52:43d'un petit peu trop près
52:45Melania Trump au sommet de Biarritz
52:47en 2018,
52:49je crois.
52:51Il y a cette photo qui donne l'impression
52:53que Melania Trump est prêt à l'embrasser
52:55sur la bouche.
52:57Justin Trudeau,
52:59c'est le champion du walkisme,
53:01de l'internationalisme,
53:03du multiculturalisme.
53:05Il le déteste.
53:07Il le déteste et il veut se payer,
53:09et d'ailleurs il s'est payé.
53:11Trudeau ne sera plus
53:13Premier ministre du Canada
53:15sous peu.
53:17Donc cette explication
53:19personnelle n'est pas à négliger
53:21même si elle peut paraître un petit peu trivial.
53:23Et puis il y a
53:25le fait que
53:27Donald Trump considère que
53:29en regardant la carte,
53:31il n'y a pas que Groenland, il y a d'abord
53:33le Canada. Si on regarde la carte
53:35dans le bon sens, c'est-à-dire
53:37pas avec une planisphère en travers,
53:39mais une planisphère en version verticale,
53:41si les Russes veulent envoyer
53:43des bombes et des missiles,
53:45ils vont passer par le Canada.
53:47C'est très important de sécuriser
53:49absolument, et c'est déjà le cas,
53:51l'espace
53:53nucléaire
53:55stratégique, stratosphérique
53:57au-dessus du Canada et du Pôle.
53:59Le Canada est riche en minerais.
54:01Ça, ça l'intéresse à long terme.
54:03Et puis ça serait le deal
54:05immobilier du siècle
54:07si les États-Unis
54:09pouvaient se payer un 51e état,
54:11ce qui naturellement n'arrivera pas.
54:13Les Canadiens n'en veulent pas.
54:15Il faut que, à mon avis, Donald Trump
54:17passe attention. On peut s'amuser,
54:19peut-être au début en plaisantant, mais il a l'air d'y croire.
54:21De faire du Canada le 51e état,
54:23c'est que l'inverse peut se produire.
54:25Le Canada peut décider
54:27que la Californie,
54:29l'État de Washington et l'Oregon
54:31vont faire sécession pour
54:33rejoindre et devenir des provinces canadiennes.
54:35Ça ne sert pas dans l'intérêt des États-Unis.
54:37Puis il y a une troisième explication
54:39qui met de mauvaises humeurs Donald Trump
54:41à l'égard du Canada.
54:43C'est qu'il a tenté,
54:45au cours des années relativement récentes,
54:47de faire trois gros deals
54:49immobiliers et que ça a été
54:51trois catastrophes.
54:53Une catastrophe avec un hôtel
54:55sous licence à Toronto.
54:57Une catastrophe avec un condominium,
54:59un immeuble d'habitation
55:01de copropriété
55:03à Toronto également.
55:05Et catastrophe aussi avec un hôtel
55:07à Vancouver sous licence
55:09qui avait été repris et exploité
55:11par une société de l'organisation Trump.
55:13Le maire de Vancouver
55:15avait envoyé une lettre à Donald Trump en disant
55:17surtout ne mettez pas votre nom
55:19sur le bâtiment, nous ne voulons pas de vous.
55:21Ça a terminé
55:23en faillite tout ça.
55:25Le marché canadien n'a pas été gentil
55:27avec l'organisation Trump
55:29et c'est probablement une des choses que Donald Trump
55:31a un petit peu en travers.
55:33Un des objectifs réalistes,
55:35parce qu'on cherche au bout de 50 jours
55:37à trouver des objectifs, une cohérence,
55:39quelque chose de réaliste quand même
55:41derrière les va-et-vient
55:43quotidiens et permanents de Donald Trump.
55:45Sur la question tarifaire,
55:47l'objectif va être de
55:49renégocier à nouveau
55:51l'accord de libre-échange de la zone
55:53Nord-Amérique qui inclut
55:55Canada, Etats-Unis bien sûr et Mexique.
55:57C'est ça l'objectif de cette
55:59législation ?
56:01Pierre-Yves ?
56:03Officiellement pas du tout.
56:05Officiellement il s'agit de mettre
56:07la pression sur le gouvernement mexicain
56:09et le gouvernement canadien pour qu'il
56:11barre la route à
56:13l'invasion des Etats-Unis
56:15par des produits...
56:17C'est la guerre contre la drogue, il le répète à chaque fois
56:19Loutnik, Trump, c'est pas la guerre
56:21commerciale avec le Canada et le Mexique, c'est la guerre
56:23contre la drogue.
56:25Voilà, c'est la guerre contre la drogue.
56:27Il tue 70 000 Américains par an
56:29il serait temps
56:31que le Mexique et le Canada
56:33se mettent au sérieux.
56:35Une des choses qui est frappante dans cette histoire
56:37c'est que la présidente mexicaine n'a pas vraiment
56:39le profil d'une Trumpiste non plus
56:41elle a été élevée
56:43enfin elle a fait ses études à Berkeley
56:45et elle fait l'objet
56:47de multiples compliments
56:49de la part de Donald Trump
56:51ainsi semble-t-il au téléphone, ils ne se sont pas rencontrés
56:53mais les rapports
56:55ont l'air tout à fait cordiaux
56:57je pense que si on peut ouvrir la porte
56:59et trouver une solution élégante de sortie
57:01de cette crise complètement artificielle
57:03ça serait l'arrivée de monsieur
57:05à la tête
57:07du parti libéral
57:09et qui va devenir
57:11jusqu'aux nouvelles élections
57:13le premier ministre canadien.
57:15On verra effectivement Marc Carnet qui va prendre
57:17le poste de premier ministre
57:19qu'on connait bien dans les milliers financiers
57:21il a été banquier centraux, il est banquier centraux
57:23gouverneur de la Banque du Canada
57:25gouverneur de la Banque d'Angleterre
57:27également Canadien bien sûr
57:29il devient premier ministre canadien
57:31et je suis assez d'accord avec vous
57:33j'apprécie en tout cas, je suis beaucoup
57:35Claudia Scheinbaum, la présidente mexicaine
57:37parce que je pense qu'elle sait comment
57:39parler à Trump et que visiblement
57:41chaque conversation téléphonique a toujours été
57:43constructive et que pour l'instant
57:45elle évite
57:47sans trop de sacrifices
57:49elle évite quand même l'exécution
57:51des menaces tarifaires
57:53Dans la psychologie de Donald Trump
57:55il y a quelque chose de fondamental
57:57il n'accepte pas l'idée
57:59qu'on aille dans un pays en gros
58:01aussi développé que les Etats-Unis
58:03pratiquement aussi riche
58:05acheter des pommes des biens et services
58:07pour lui
58:09le fait que les Etats-Unis achètent des choses
58:11au Canada c'est une preuve
58:13de faiblesse des Etats-Unis
58:15il prône un petit peu l'autarcie
58:17il ne voit pas ce que le Canada
58:19a de plus à offrir aux Etats-Unis
58:21et ce n'est pas le cas avec le Mexique
58:23qui est un pays où la moitié des
58:25les meilleurs marchés
58:27où il n'y a pas cette énorme
58:29américanisation
58:31vous connaissez le Canada
58:33vous passez des Etats-Unis au Canada
58:35il ne fait pas la différence
58:37il se demande si on est toujours aux Etats-Unis
58:39c'est très similaire tout de même
58:41donc je ne sais pas
58:43il fait une fixation là-dessus
58:45peut-être précisément parce que ça ressemble
58:47beaucoup à l'Amérique et que ça l'agace
58:49merci beaucoup Pierre-Yves
58:51merci d'être avec nous chaque semaine
58:53pour suivre les tribulations
58:55de Donald Trump et de son administration
58:57notamment au cinquantième jour aujourd'hui
58:59Pierre-Yves Dugas correspondant américain
59:01c'était le quart d'heure américain de SmartPants