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Vendredi 6 décembre 2024, SMART BOURSE reçoit Arnaud Morel (Gérant de portefeuille et directeur de la gestion sous mandat, Promepar AM) , Frédéric Rozier (Coresponsable de la gestion de portefeuille, Mirabaud) et Florence Barjou (Directrice des investissements, Crédit Agricole Assurances)

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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Florence Barjou est avec nous, directrice des investissements de Crédit Agricole Assurance.
00:17Bonsoir Florence.
00:18Arnaud Morel nous accompagne également, le directeur de la gestion sous mandat de Proméparaset
00:22Management.
00:23Bonsoir Arnaud.
00:24Bonsoir Gregor.
00:25Et Frédéric Rosier à nos côtés également.
00:26Bonsoir Frédéric.
00:27Bonsoir Gregor.
00:28On va parler de la gestion de portefeuille chez Mirabeau.
00:30On va rentrer dans les enjeux de marché pour cette fin d'année mais c'est toujours intéressant
00:35de jeter un petit coup d'œil sur l'année écoulée.
00:39On avait commencé cette année 2024 Florence avec comme caractéristique une année très
00:44politique et c'est vrai que cette année-là a été inédite peut-être dans l'histoire
00:48moderne.
00:4940% de la population mondiale a été appelée aux urnes ce qui représente quand même 60%
00:53du PIB mondial.
00:54Et à l'arrivée, 80% des gouvernements sortants ont été mis à la porte par leurs électeurs
01:02souvent au terme d'ailleurs d'une course politique ou même d'une surenchère populiste
01:07à travers ces différentes élections.
01:10Qu'est-ce qu'on en retire quand on est investisseur de cette primauté du politique aussi peut-être
01:16qui s'installe aujourd'hui par rapport à des enjeux plus économiques ou micro-économiques ?
01:22Est-ce que c'est quelque chose auquel il faut s'habituer ? Est-ce que c'est un new normal ?
01:26Et j'en veux pour preuve les quelques événements qui ont marqué cette semaine allant de la
01:30censure du gouvernement Michel Barnier en France, une première depuis 1962, une loi
01:35martiale ratée en Corée du Sud et une probable destitution du président sud-coréen peut-être
01:41ce week-end.
01:42Les marchés vont devoir s'habituer à ce genre d'environnement et la prépondérance
01:50de ce facteur politique.
01:51La force est de constater effectivement que les foyers d'incertitude sont quand même
01:55en hausse et ils sont relativement dispersés, j'ai envie de dire, c'est-à-dire qu'on les
02:01trouve partout.
02:02La Roumanie, j'ai oublié la Roumanie, on annule le premier tour de l'élection présidentielle
02:07en Roumanie.
02:08Évidemment il y a des foyers type Ukraine, Moyen-Orient, il y a quand même une incertitude
02:14qui est liée aux politiques économiques et la manière dont elles vont se mettre en
02:17place aux Etats-Unis.
02:18En Europe, il y a quand même, il faut bien le dire, une montée des populismes, il y
02:23a des dissensions entre la Commission européenne, le Quid du Mercosur qui doit être signé
02:29par Gonzola-Van der Leyen.
02:31Contre l'avis d'un pays clé, fondateur comme la France.
02:33Donc des foyers d'incertitude, on en a énormément.
02:39Alors ce qui est relativement intriguant, c'est la résilience effectivement des différents
02:47marchés.
02:48Alors évidemment le CAC est peut-être un peu le contre-exemple puisque c'est le marché
02:52européen qui a subi la prime de risque la plus importante.
02:56Mais bon, les marchés actions européens ont quand même peu ou prou bien tenu et progressé
03:00cette année.
03:01Les Etats-Unis évidemment, j'en parle pas, on est sur des rendements et des valeurs qui
03:05sont stratosphériques.
03:06Donc est-ce que les investisseurs s'habituent ? Probablement oui, ils n'ont pas tellement
03:12de choix, ils ont du capital à déployer.
03:14Je pense que ce qu'ils regardent évidemment au-delà des incertitudes politiques, c'est
03:18la rentabilité des entreprises, les profits qui sont générés, qui restent quand même
03:24correctement orientés.
03:26Et donc c'est vrai que dans un environnement qui est très incertain, c'est très difficile
03:29de faire évidemment des paris sur le politique puisqu'on est un peu dans une incertitude
03:34radicale au sens keynésien.
03:36En revanche, continuer à faire son travail d'analyste, je pense qu'ici il y a des gens
03:40qui le font très bien, son travail d'analyste sur les entreprises, sur les valeurs, sur
03:44les perspectives de profit, c'est peut-être à ça qu'il faut se raccrocher en partie.
03:48Mais cette incertitude politique, si elle devient structurelle, cette volatilité politique,
03:53elle mérite quand même sur des marchés clés une prime supplémentaire qu'on voit, qu'on
03:59voit pas forcément encore aujourd'hui ?
04:01Alors moi je pense qu'on la voit quand même sur les actifs européens, il n'y a pas tellement
04:04de doute.
04:05On la voit sur les actifs français, ça c'est extrêmement clair.
04:08Donc oui, il y a une prime qui est intégrée et probablement, notamment quand on est investisseur
04:13de long terme, c'est quand même typiquement le genre de questions qu'il faut qu'on se
04:16pose.
04:17Après, jouer un scénario catastrophe, c'est toujours très difficile, mais en revanche,
04:23réfléchir à ses allocations géographiques, réfléchir à ses stratégies de couverture,
04:28ça évidemment c'est des choses qu'il faut mettre en place.
04:31Pour des allocations stratégiques qui ont des durées de vie ou des horizons de temps
04:35de plusieurs années, c'est ça Florence ?
04:37Alors nous, on est sur des horizons de temps de 10-15 ans, donc on est vraiment sur le
04:42long terme.
04:43Frédéric, c'était mon petit bilan de l'année 2024, parce que comme c'était une année
04:47très politique, je me dis, autant faire un bilan politique, voilà, on fera le bilan
04:51des marchés.
04:52Oui, il y a eu plein de problèmes, c'est vrai que sur les primes, les primes de risques,
04:56il y a des pays par exemple où on n'a pas gommé ses primes de risques, la Chine typiquement,
04:59il y a toujours une prime de risque sur la Chine, d'incertitudes un peu plus légales
05:05et de relance, donc c'est forcé de constater quand même qu'on s'habitue, et moi je prends
05:12toujours cet exemple sur le marché français, à chaque fois qu'on a un événement mais
05:15qui est issu du premier, c'est-à-dire la dissolution, l'événement qui suit entraîne
05:19une baisse à peu près de moitié de la précédente, jusqu'au phénomène où ça n'a plus d'incidence.
05:27Et donc en quelques mois, on arrive finalement à intégrer.
05:32Pourquoi ? Parce que quand un événement intervient,
05:35systématiquement les actifs risqués pricent le risque maximum.
05:38On joue la fin de l'histoire et souvent la fin de la pire histoire.
05:43Et ça c'est tout le temps, dans tous les phénomènes, on l'a vu avec le Covid,
05:47on a eu plein de choses comme ça ces derniers temps, qui prouvent que le premier mouvement
05:51généralement, on va mettre de côté ce qui s'est passé en 2000, le premier mouvement
05:56est généralement un mouvement qui anticipe le pire, puis après on revient un petit peu
06:01à la raison, on arrive à faire cette forme de séparation des actifs, et je pense que
06:07si on doit faire une synthèse quand même de l'année, c'est que les performances
06:10elles ne sont pas linéaires, et l'hyperconcentration des performances, on le rappelle ces chiffres
06:16sur le MSCI World, 70% des États-Unis, concentration d'une capitalisation boursière sur quelques
06:20valeurs finalement, et aussi celle qui capte le plus des profits.
06:24Donc attention, quand on parle de marché, je pense qu'il faut parler des marchés.
06:27Il y a des marchés, il y a un marché effectivement extrêmement profitable en France, on a une
06:32variance...
06:33Le cas qui était leader jusqu'en mars !
06:34Oui, mais avec des valeurs qui sont à 45% depuis le début de l'année, et d'autres
06:38qui sont à moins 45, c'est-à-dire que je n'ai pas souvenir honnêtement d'un marché
06:42où on a une telle dispersion de performances, et même intrasectorielle je pense, je pense
06:48notamment à des secteurs comme l'automobile, Renault doit être à peu près à plus 15,
06:52et Stellantis je pense qu'elle doit être à moins 20 ou moins 30, je n'ai plus d'idées,
06:55mais...
06:56Quand elle était à plus 40, il y a encore 6 mois, enfin non mais c'est ce jeu, la violence
07:01des revirements, et de la manière dont le marché intègre les nouvelles nouvelles entre
07:05guillemets, c'est spectaculaire.
07:06Et on s'aperçoit que le marché est de plus en plus relatif, c'est-à-dire qu'on est toujours
07:10en train de se comparer à quelque chose d'autre, Stellantis, Renault, l'histoire c'est plutôt
07:15la convergence de la rentabilité opérationnelle, c'est ça l'histoire, puisque finalement en
07:20termes d'efficience, elles vont tendre à peu près sur la même chose, mais c'est la
07:24relativité, et ça c'est partout, sur quelle que soit la classe d'actifs, quelle que soit
07:28la zone géographique.
07:29J'avais noté Adidas, Nike, Nvidia, AMD, dans chaque secteur on trouve des grands gagnants,
07:36c'est Unilever, Lesley, on trouve un grand gagnant et un comparable qui lui est aux antipodes.
07:41Et ça montre aussi que le marché intègre ce risque-là, parce qu'il y a une prime comme
07:45jamais sur le leader, et une défiance sur ceux qui sont après.
07:49Alors il y a peut-être des mouvements qui sont en train de s'opérer un peu plus de
07:52convergence, mais là la réalité c'est que jamais on n'a eu une telle divergence
07:56intrasectorielle.
07:57Bon, qu'est-ce que ça vous inspire comme réflexion, l'idée que le facteur politique
08:03devient aussi un driver à prendre en compte désormais pour les investisseurs, et potentiellement
08:08un driver de long terme, parce qu'il y a des politiques qui parfois installent des
08:12doctrines pour plusieurs années.
08:14On commence à être rôdés, on va dire depuis le prison, des dettes souveraines de 2011,
08:18on voit que c'était très bien décrit par Frédéric, des mouvements importants,
08:22des écarts-types importants, on price le moment le plus négatif sur la performance.
08:26Après, on s'y habitue, on l'avait bien en tête, ça n'a pas déjoué, c'était
08:31vraiment ce qui a été joué sur l'année.
08:32Après quand on regarde, est-ce qu'il y a réellement une vraie surprise sur les performances
08:36de l'année, les bénéfices par action, on parlait de Nvidia qui fait 22% du S&P, mais
08:40c'est 250% d'augmentation des BPA, Schneider c'est cette année 80% d'augmentation des
08:46BPA.
08:47La disparité, c'est un marché qui est drivé par les bénéfices par action, toujours
08:55le relatif du CAC 40 face à l'Eurostoc 50, clairement il y a eu un impact de la dissolution
09:00de l'Assemblée nationale au mois de juin, mais pas que, vous avez eu aussi les acteurs
09:03du luxe qui ont publié sur le mois de juillet et on le voit clairement, on fait un relatif
09:07BPA, le CAC était en avant jusque-là, il faisait plus 4 en révision de BPA jusqu'au
09:11mois de juin, publication, dissolution et à ce moment-là vous avez un gros driver
09:15négatif pour le CAC 40, donc oui il y a un risque politique, mais pour moi et pour
09:19nous en tout cas ce n'est pas le driver principal du marché, on est dans un marché qui regarde
09:24bien les tendances, les croissances bénéficiaires, les publications, les niveaux de valorisation
09:29et les tendances à moyen et long terme sont bien établis sur les marchés aujourd'hui.
09:32Après on a des niveaux de valorisation qui sont très élevés aux Etats-Unis, on pourra
09:36revenir dessus, mais là il y a un thème majeur qui est présent aux Etats-Unis, donc aujourd'hui
09:40risque politique est géré, c'est des coûts importants sur les marchés, à en profiter
09:44ou pas en profiter, mais aujourd'hui c'est les BPA qui drivent le marché.
09:48Très intéressant.
09:49Nvidia n'est pas tellement plus cher en cette fin d'année qu'en début de l'année 2024,
09:53c'est ça ?
09:54Cette fois les bénéfices, on commence l'année à 42 et on est en 7 fois en Ibicels et on
09:57commence l'année à 8 fois en Ibicels.
09:58C'est moins cher qu'en début d'année.
10:00Donc après on en pense qu'on veut, mais ils réalisent, voilà on avait un peu peur
10:05sur le T4, ils nous ont rassurés, enfin sur les anticipations du T4, on voit quand même
10:09aujourd'hui, ça envoie quand même pas mal sur les chiffres d'affaires, les niveaux
10:14de marge qui tapent un petit peu, on a perdu 3 points sur la marge de Nvidia, mais le
10:18plaid est là pour les prochains mois normalement.
10:20Florence, sur l'Europe, si on se focalise, alors c'est cette idée d'un vide politique
10:27qui s'installe, il y a évidemment la France, mais il y a aussi à côté de nous l'Allemagne
10:30avec une perspective d'élection fédérale en février prochain, est-ce que vous avez
10:35le sentiment que le marché est déjà dans une forme de pessimisme excessif vis-à-vis
10:41de la zone euro ?
10:42Vous avez indiqué tout à l'heure une prime qui s'est installée sur les actifs français,
10:45on le voit moins sur le DAX allemand, mais on peut regarder d'autres indices en Allemagne
10:48comme le MDAX, qui montre quand même là aussi une économie allemande qui est à l'arrêt
10:52depuis plusieurs années, etc.
10:55Est-ce qu'il est temps de se dire que cette prime de risque peut redevenir intéressante
11:01pour des investisseurs de long terme comme vous, ou est-ce qu'on peut rester encore prudent
11:06à ce stade ?
11:07Je pense qu'effectivement il y a quelque chose d'intéressant qui a été mentionné
11:10tout à l'heure, c'est qu'on se compare toujours à quelqu'un, et donc les Etats-Unis,
11:14on les compare évidemment tous à la zone euro.
11:17Et si je fais un petit panorama macro, tout simplement, j'ai regardé un peu les évolutions
11:22des anticipations de croissance du PIB, on reste vraiment très macro.
11:25Cet été, on était, de mémoire, pour les Etats-Unis à 1,7, on est passé à 2,1 aujourd'hui,
11:31en Europe on était à 1,4, on est passé à 1,2, donc en gros, en quelques mois, on était
11:37quasiment au même niveau, aujourd'hui, on a quasiment 1% d'écart de croissance anticipé
11:42pour 2025.
11:43Donc il y a quand même un effet CISO qui est extrêmement négatif pour l'Europe, les
11:47surprises économiques sont positives aux Etats-Unis, elles sont négatives en Europe, quand on regarde
11:53la confiance des ménages, on n'est pas du tout sur les mêmes tendances, quand on regarde
11:59le marché du travail, on le mentionnait tout à l'heure, les Etats-Unis, ils sont quand
12:03même au plein emploi, on a des créations d'emplois qui sont extrêmement dynamiques,
12:07en Europe, on commence quand même à constater une forme d'infléchissement, je ne parle
12:10pas des indicateurs qui sont liés au cycle économique type confiance des entreprises,
12:16enfin voilà, donc il y a vraiment un effet miroir qui est extrêmement…
12:20Il n'y a pas de match.
12:21Il n'y a pas de match.
12:22Et donc la bonne question, c'est de dire, est-ce qu'il y a une prime de risque qui
12:25est si négative que ça sur les actifs européens, ou est-ce que ce n'est pas juste le reflet
12:31de la réalité économique ? Et malheureusement, moi j'ai quand même l'impression qu'on
12:34est quand même en grande partie dans le reflet d'une réalité économique, parce
12:37que quand on regarde les valorisations sur les indices, je ne suis pas au niveau des
12:41titres, mais en tout cas sur les indices européens, il n'y a pas de discount massif, on n'est
12:45pas loin des…
12:46On est à 15 fois quoi, c'est ça ? Un peu moins sur la France.
12:49Voilà.
12:50France moins.
12:51Hormis la France, là, il y a vraiment eu la prime dissolution politique, mais sur
12:57l'Europe…
12:58C'est notre moyenne quoi.
12:59On est sur la moyenne.
13:00Et évidemment, en relatif, bien sûr, l'Europe est beaucoup moins chère que les Etats-Unis,
13:05mais encore une fois, les Etats-Unis, il y a une croissance économique, il y a des
13:10résultats qui sont à côté des entreprises, et donc la question, est-ce que ça va se
13:15refermer l'année prochaine, évidemment c'est la question que tout le monde se pose,
13:20c'est possible que ça se referme en partie, parce que peut-être qu'on aura des bonnes
13:23nouvelles côté Allemagne avec le frein sur l'endettement, mais si les marchés européens
13:27reviennent, moi je pense que ça sera quand même en grande partie du fait du drapeau
13:33extérieur, donc on a mentionné la Chine, il y aura peut-être un peu moins d'incertitudes
13:37une fois qu'on saura ce que Donald Trump veut faire au niveau de sa politique commerciale.
13:43Le seul effet domestique qui est vraiment valable, c'est potentiellement l'Allemagne
13:48qui fait quelque chose au niveau de sa dépense publique.
13:50Mais sinon…
13:51Ah oui, je comprends.
13:52Cet exceptionnalisme américain, il va être poussé encore un peu plus par un Donald Trump
13:58à partir du 20 janvier, comment vous voyez, ça plaide pour continuer d'être investi
14:04au maximum de ce qu'on peut sur les actions américaines, est-ce qu'il y a quand même
14:08aussi une logique de valorisation qui peut jouer un moment ? Deux années à plus 20
14:13pour les indices US, alors évidemment la surprise macro de cette année aura été encore une
14:18croissance américaine qui va peut-être finir à plus de 2 cette année, 2,5 voire
14:22peut-être encore un peu plus.
14:23Oui, j'ai tendance à dire on achète la candidature de Trump et la victoire de Trump
14:29et on voit l'investiture.
14:30Il y a un effet mécanique qui s'opérait, on parlait de relatif, quand on baisse l'IES
14:38de 6 points, donc l'impôt sur les sociétés de 6 points, c'est un effet relatif incroyable
14:43sur les entreprises moyennes, c'est-à-dire celles qui ont le bénéfice, leur business
14:47aux États-Unis.
14:48On va dire en gros sur une industrielle, ce n'est pas loin de 4 points qu'on récupère,
14:52alors que nous, on est plutôt dans une logique de savoir si on doit augmenter les impôts,
14:55on verra plus tard.
14:56Donc c'est sûr, entre un différentiel de croissance qui est d'un point, puis derrière
15:01un effet d'imposition qui est bon emballant sur la trajectoire, ce sera peut-être de
15:0510 points d'écart, ça fait quand même mal.
15:08Donc le marché est en train de s'apprécier, on a vu un rebond assez significatif du Russell
15:122000 qui avait stigmatiquement rien fait et qui s'est accéléré un peu aussi avec cette
15:16partie-là.
15:18Nous, ce qu'on a joué, c'est le S&P 400, c'est-à-dire tout ce qui se retrouve un
15:21petit peu, le mid-market qui va bénéficier de ces effets d'imposition, parce que c'est
15:26clair que ce ne sont pas les GAFA qui vont en profiter, ces taux d'imposition.
15:29Non, ils ont déjà bien optimisé, on va dire, leur fiscalité, l'effet marginal sera.
15:37Donc c'est moins important.
15:39Donc là, on a un truc qui est en train de se jouer là-dessus, qui est relativement
15:42fort.
15:43Maintenant, le marché, honnêtement, quand Trump va arriver et il va commencer à avoir
15:47plusieurs pressions, pression sur le commercial, il va donner quelques pistes.
15:51Avec le Canada, c'est quand même assez costaud.
15:55Il y a le change qui va commencer à le… ça va être un gros problème, parce que Trump,
16:01il n'a pas d'avis tranché, c'est-à-dire qu'une fois, il nous avait dit que le dollar
16:04doit être fort, puis après, il s'est aperçu que c'était un problème.
16:06Il avait attaqué les Chinois là-dessus, les Chinois viennent finalement de gommer,
16:10ou en tout cas, les Européens gomment une partie de la taxation supplémentaire par les
16:14effets de change.
16:16L'accuser l'Europe de manipuler l'euro à l'époque, l'Allemagne, l'Allemagne.
16:20Pour lui, l'Europe, c'est l'Allemagne.
16:22Donc, on va avoir le problème d'échange qui va arriver très rapidement.
16:26Ça va le rendre nerveux quand même.
16:30Ça va le rendre nerveux.
16:31Donc, clairement, si on fait un beau parcours, je pense qu'on est potentiellement très
16:34haussiers jusqu'au 20 janvier, je pense que c'est pas mal d'être un petit peu
16:39à l'écart.
16:40À partir de Day One.
16:42C'est-à-dire qu'il va y aller avec la sulfateuse.
16:45Donc, il est évident qu'on va avoir…
16:48Donc, il va prendre le risque d'abîmer la performance du marché américain.
16:52Bien sûr.
16:53On se rappelle quand même de l'épisode de la guerre commerciale, parce que les gens
16:56ont oublié qu'on a eu quand même des moins 20, moins 30, moins 40.
16:59En 2018, on a un moins 20 pour finir l'année sur le S&P 500.
17:02Et des valeurs qui prennent 40% en quelques mois.
17:04Donc, attention.
17:05Alors là aussi, on s'habitue à ce genre de décision et connaît le bonhomme.
17:08Donc, on ne perdra pas ce montant.
17:10Mais on perdra la moitié.
17:11Dans ma théorie, c'est qu'on perdra à peu près la moitié de ce qu'on est capable
17:14de… de ce qu'on avait perdu.
17:15Donc, attention.
17:16Jouons en la hausse au moins jusqu'au premier jour de Trump.
17:20Après…
17:21Je ne sais plus quel FED régional a fait cette recherche, mais ils ont repris la période
17:26de guerre commerciale Trump, donc 2018-2019.
17:29Chaque fois où Trump tweetait sur des tarifs, les actions américaines avaient plutôt tendance
17:35à baisser.
17:36Les jours où Trump ne tweetait pas sur des tarifs, les actions américaines avaient plutôt
17:40tendance à s'apprécier.
17:41On va le revivre.
17:42Il y a quand même effectivement l'idée qu'il y a un truc négatif, en tout cas
17:46qui ne convient pas à tout le monde, dans ces discours de tarifs et de droits de douane.
17:50Et le marché va commencer à baisser.
17:51Quelques jours même avant, il va commencer à se positionner de manière un peu plus
17:55prudente, à mon avis, vers la mi-janvier.
17:57Comment on…
17:58Parce qu'évidemment, impossible de ne pas être sur le marché américain avec ce
18:02qu'on a décrit, un thème majeur de l'innovation, des investissements, l'IA, etc.
18:07Et en même temps, il y a le facteur Trump, l'exceptionalisme et la valorisation un
18:12peu poussée peut-être, alors au point de rupture on verra, mais en tout cas poussée
18:16à bloc.
18:17Comment on investit dans le marché américain aujourd'hui ? Donc Frédéric nous donnait
18:21des clés.
18:22Être peut-être moins concentré, aller regarder du côté du mid-market.
18:25Est-ce que c'est la bonne idée pour vous aussi, Arnaud ?
18:28En fait, c'est très simple.
18:30Depuis 5 novembre, vous avez l'ensemble des valeurs S&P 500, elles étaient au-dessus
18:35de la moyenne mobile de 100 jours, s'il y avait 53% de valeur.
18:38Aujourd'hui, on est à 82%.
18:39Ah oui, ça s'élargit, incroyable.
18:40L'élargissement, c'est ce que soulignait Frédéric, donc ce qui est bien c'est d'aller
18:43jouer les biais des small and mid-caps, clairement, c'est ce que beaucoup de gestions font,
18:48aller jouer le S&P et coupille pondérée, alors on l'a peut-être fait, quelques géranges
18:51ont fait peut-être un peu tôt, c'est peut-être le bon timing, clairement, avec ce taux de
18:54participation.
18:55Je rappelle qu'en 2017, avec la réforme fiscale mise en place par M.
18:58Trump, on baisse le taux d'imposition de 35 à 21, je crois, j'ai le résultat net
19:04des boîtes du S&P 500 qui fait x2, 2017-2023, et c'est majoritairement sur l'univers des
19:09petites et moindres capitalisations.
19:10Donc c'est un biais aujourd'hui très important à adopter au sein des gestions, d'utiliser
19:14ce taux de participation plus important et une profondeur de marché américain de façon
19:19plus importante.
19:20Et les valeurs, pour le coup, sont aussi beaucoup plus attractives, et en plus vous avez le
19:22biais des régulations, notamment sur le pétrole et les gaz de schiste, des régulations sur
19:26la partie bancaire, qui font partie clairement de l'univers des petites et moindres capitalisations
19:30et qui sont en contre-performance suite, on va dire, tout le fiasco qu'il y a eu sur
19:34les banques régionales l'année dernière.
19:36Donc il y a un upside encore potentiel.
19:37Après, on s'entend tous, à un moment où M. Trump va arriver au pouvoir, on risque
19:42d'avoir un petit risque.
19:43On reprend un petit peu ce qui s'était passé en 2016, vous voyez, le mouvement est sensiblement
19:47le même.
19:48Vous aviez un renforcement du dollar très important sur la fin d'année 2016, 2017,
19:52on commence, c'est les valeurs européennes qui reprendent sur le premier trimestre, et
19:55on a la petite guerre.
19:56Et ensuite, le S&P reprend massivement, et ensuite on a le début, on va dire, de ce
20:01spectre un petit peu inflationniste, la baisse des taux d'imposition, qui engendre la remontée
20:06des taux directeurs sur l'année 2018, qui emmène le krach fin 2018.
20:10J'espère qu'on n'aura pas le même cahier, mais voilà, il y a plein de choses qui sont
20:13assez similaires.
20:14Mais vous dites, la première réallocation qu'il faut considérer, c'est déjà une
20:18réallocation au sein du marché américain.
20:20C'est pas moins alloué aux U.S. pour allouer ailleurs, mais c'est déjà réalloué au
20:25sein du marché américain.
20:26Pour compléter, clairement, c'est aujourd'hui, qu'est-ce qu'on fait ? Nous maintenons en
20:29première pondération la partie américaine au sein de nos allocations.
20:32On ne renforce pas, par contre, on diversifie au sein de la poche américaine notre positionnement
20:37sur les valeurs.
20:38Aujourd'hui, par rapport à tout ce qui a été dit par Sophie, enfin voilà, l'économie
20:41américaine, et voilà, un FP magnifique cet après-midi, un PIB très bon il y a quelques
20:47semaines.
20:48Aujourd'hui, qu'est-ce qui fait que nous devrions bouger l'allocation ?
20:51D'accord avec le consensus qui se dessine sur l'idée de réallouer au sein du marché
20:56américain, Florence.
20:57C'est exactement ce qu'on a fait.
20:58On a fait de l'équipe pondérée pour jouer un rallye qui s'élargit un peu, et après
21:04il y a les couvertures.
21:05On a quand même mis en place des couvertures sur le portefeuille, justement, un peu longue
21:10horizon juin, on va dire, parce qu'effectivement, nous aussi, le marché a quand même beaucoup
21:14monté.
21:16On a anticipé les baisses d'impôts, on a tout anticipé du meilleur de Trump, quoi.
21:21Alors Trump, il n'est pas toujours le meilleur, et donc je pense qu'il y aura quand même
21:26un peu d'effet volatilité qui va se mettre en place.
21:29On a fait des couvertures, on a fait de l'équipe pondérée, et nous on a quand même un rythme
21:34de déploiement.
21:35Donc l'idée est probablement de décaler un peu le déploiement, d'être un peu attentiste
21:39sur les flux qu'on a à placer pour essayer d'avoir des meilleurs points d'entrée.
21:43Le chiffre que j'ai vu, pareil, le mois depuis l'élection de Donald Trump, 140 milliards
21:49de dollars investis sur les fonds actions US, c'est le chiffre PFR global du jour, c'est
21:54du jamais vu sur un mois, quand toutes les autres zones, tous les autres fonds actions
21:59d'autres zones ont décollecté sur la période.
22:02Avec une prime de risque à zéro au jour où ça ne marche pas.
22:04Ah bah presque négative même, oui, oui, oui, tout à fait.
22:06C'est-à-dire que la valo n'est pas une entrave pour ces flux.
22:09Excusez-moi Grégoire, juste pour rebondir sur l'équipe pondérée.
22:13Moi c'est un truc que je déploie depuis pas mal de temps, on va dire depuis 3 mois,
22:173-4 mois, j'ai énormément communiqué là-dessus.
22:19On voit des flux importants pour aller justement sur cette partie-là de la côte.
22:24Ce qui est important c'est de regarder aussi ce qui s'est passé en 2000 par exemple.
22:28Si on considère que les technos et la hyperconcentration des indices étaient fortes en 2000, le S&P
22:33entre 2000 et 2004, donc phase de creux, trou d'air 2002, le S&P moins 17.
22:40Sur les 4 ans à partir de 2000.
22:43Le S&P et l'équipe pondérée c'est quasiment plus 20.
22:47Pourquoi ? Parce qu'il y a eu le dégoulement des phénomènes de bulles et derrière d'aller
22:51rechercher tout ce qui avait traîné finalement sur la phase de hausse.
22:54Et donc là il y a vraiment un rattrapage.
22:56Il y a de la place.
22:57Et pour le short et couverture, en général l'équipe pondérée ça revient finalement
23:01à couper les technos.
23:03Ça vient quasiment à shorter.
23:05Ça abaisse.
23:06Ça abaisse considérablement parce que les NVIDIA et autres c'est 0.2 en poil.
23:11Alors que c'est 5-6% dans le S&P classique, c'est ça ?
23:13C'est 1% dans ce que vous achetez.
23:17Donc vous avez quasiment shorté l'été quand vous faites ça.
23:20Les limites de Trump, c'est un peu de volatilité ou est-ce que ça peut être plus dur que ça ?
23:26Parce que 1, il est beaucoup mieux préparé qu'en 2016, il s'est entouré de gens très
23:32loyaux, prêts sans doute à défendre sa doctrine peut-être de manière un peu jusqu'au boutiste.
23:38Comment le marché réagit à ça ?
23:40Enfin, je veux bien, mais comment on réindustrialise la Pennsylvanie si on se prive de la main-d'oeuvre
23:44qui arrive du Mexique ?
23:46Comment on a promis de lutter contre l'inflation quand Joe Biden a échoué ?
23:51Quand on va mettre des tarifs et potentiellement de manière agressive sur des partenaires
23:56clés à vos frontières ?
23:57Etc, etc.
24:00Comment on continue de baisser les impôts quand on a déjà plus de 120 ?
24:06120 de ratio d'aides sur PIB et que sans rien faire, la trajectoire nous dit qu'on
24:10va à 135 très facilement.
24:12Le marché obligataire, il ne peut pas laisser passer ça comme ça, j'imagine.
24:18Non, mais même le marché action, c'est pour ça que je pense qu'il y a cette forme de
24:20consensus autour de la table.
24:22C'est-à-dire qu'il y a eu des promesses qui ont été faites, il y a quelques éléments
24:24d'agenda que je pense qu'il va vraiment vouloir mettre en place.
24:27Parce qu'il l'a promis à ses électeurs, donc je pense qu'il va le faire.
24:32Et en revanche, tout bon économiste ou toute personne rationnelle, comme tu viens de le
24:37mentionner Grégoire, sait que quand on augmente les tarifs, on fait monter l'inflation, quand
24:43on conduit à la frontière les immigrés qui font toute la cueillette en Floride pour
24:49l'agriculture, tout ça, ça fait monter les prix.
24:52Donc à un moment, il va mettre en place son agenda et à horizon quelques mois, on va
25:00quand même avoir des impacts un peu délétères et notamment, je pense, du côté de l'inflation.
25:04Et on commentait tout à l'heure le rapport emploi, donc effectivement création d'emplois
25:08dynamique, taux de chômage qui monte légèrement mais on est toujours au plein d'emplois.
25:12Moi ce qui m'intéresse quand même, c'est que sur la partie dynamique salariale, on
25:15est à plus 4%, ça fait trois mois.
25:17Ça ne bouge plus, ça ne désinflate plus.
25:23Et donc cibler 2% pour la fête quand la dynamique des salaires est à 4%, ce n'est pas complètement
25:28évident.
25:29Sur la partie taux, moi je ne suis pas persuadée que la fête va pouvoir baisser autant que
25:34ce que le marché anticipe et là, il y aura peut-être un catalyseur pour un peu de volatilité
25:39de marché également.
25:40Et Trump, il redevient gentiment raisonnable ? Ou est-ce qu'au contraire, la réaction
25:46face à ces contraintes et ces limites que lui mettrait le marché ou la réserve fédérale
25:50américaine, est-ce qu'il n'y a pas une voie plus jusqu'au boutiste ? C'est de la spéculation,
25:55personne ne sait comment Trump réagira, mais on a vu dans son programme l'idée qu'il
25:59faudra politiser la Fed, l'idée qu'on va essayer de tout monétiser, la capacité de
26:05défense que les Américains peuvent offrir au monde, ça c'est une monnaie d'échange
26:09énorme pour Taïwan, pour le Japon, pour la France, pour l'Allemagne, etc.
26:15Scott Bessin, j'ai vu, a imaginé qu'on puisse émettre des obligations de défense américaines.
26:19Je vais vous sortir une obligation à 20-30 ans, obligation spéciale pour vous Taïwanais,
26:25Français, Allemands, Japonais, et puis si vous n'achetez pas, vous n'aurez pas la défense
26:31américaine qui va avec.
26:32C'est sûr que c'est les Etats-Unis, c'est la monnaie de réserve mondiale, ils ont des
26:36leviers de pression qui sont énormes.
26:38La logique de chantage, les premières annonces sur le Mexique et le Canada, ce n'est pas
26:43du tout des aspects commerciaux qui sont mis en avant, c'est la lutte contre la drogue
26:47et contre l'immigration.
26:49Donc on voit bien comment le levier commercial va être utilisé comme un chantage sur tout
26:54un nombre de sujets et de domaines très variés j'imagine.
26:58C'est là qu'on doit être intelligent.
26:59Alors, comment être intelligent face à Trump ?
27:02Si, si, allons-y.
27:03Donc la garde nous a dit, il faut négocier.
27:06Il faut négocier, mais il faut discuter, il faut peut-être être plus ouvert avec nos
27:09amis chinois.
27:10Peut-être qu'il y a un jeu à faire de ce côté-là.
27:14Pour revenir sur Trump, ce qui est très intéressant, moi je trouve qu'il y a énormément
27:18de contradictions.
27:19La réponse de la Chine, ce serait notamment la limitation des exportations de matières
27:23météocritiques.
27:24Le problème, c'est que qui est-ce qui en produit ? C'est les Canadiens.
27:28Donc si vous imposez derrière des mesures commerciales contre les Canadiens, les Canadiens
27:32ne vous envoient plus rien.
27:33Enfin là, c'est pour les producteurs chistes américains.
27:36Là, ils viennent de gagner 25%.
27:38C'est-à-dire que les Etats-Unis importent beaucoup de pétrole canadien parce que c'est
27:45du pétrole qui se raffine aux Etats-Unis.
27:47Donc là, en mettant 25%, il dit aux producteurs américains, voilà, je vous fais gagner déjà
27:52là 25% directement face à la concurrence.
27:54Les Etats-Unis ont besoin du pétrole bitumineux canadien.
28:01Parce qu'effectivement, leur système de raffinage est fait sur un pétrole qui est
28:06un pétrole, on va dire, épais.
28:07Donc c'est compliqué effectivement si vous n'avez pas cette arrivée-là.
28:11Donc ça va être un jeu de négociation parce qu'il y a des facteurs qui peuvent être
28:14pesants en termes d'inflation pour les Etats-Unis.
28:16Il y a toujours un rebond d'inflation.
28:17Quand il y a un pic d'inflation, il y a toujours un rebond d'inflation.
28:19Donc ça, ce n'est même pas un problème.
28:20On va l'avoir.
28:21Le problème aussi sur la qualification et sur l'emploi, c'est que quand tout le monde
28:25est riche, c'est compliqué de motiver les gens.
28:27Parce que comprenez un salarié d'NVIDIA.
28:29Aujourd'hui, je pense que l'Equidam, il est quasiment millionnaire aujourd'hui.
28:32Non mais c'est un vrai problème sur les postes qualifiés.
28:35C'est-à-dire qu'entre ceux qui ont fait un peu de bitcoin et ceux qui ont eu des stock
28:39options, ça va être compliqué.
28:41Une pénurie de certaines expertises qui ont été richement payées.
28:48Oui, il y a un effet richesse.
28:49Et on voit, c'était un peu le discours dans des coupes, il y a même des coupes où on
28:54peut se priver d'un salaire parce qu'on a tellement gagné sur les stocks et sur les
28:58marchés.
28:59Attention parce que vous privez à la fois de main d'oeuvre bon marché en fermant les
29:02frontières.
29:03Mais vous allez avoir aussi une pression sur les postes qualifiés parce qu'il y a un effet
29:06richesse qui est très fort.
29:07Bon, comment on joue l'Europe dans ce contexte ? J'ai compris, personne ne sort du marché
29:14américain.
29:15Il y a plein de choses à faire encore sur le marché américain.
29:17Est-ce qu'il y a aussi des solutions pour les investisseurs en Europe ? Et si oui, quelles
29:23sont-elles ? Comment est-ce qu'on aborde le marché européen pour ceux qui ont envie
29:26d'être investis quand même en Europe, Arnaud ? Et il y en a forcément.
29:29Alors, sans être trop négatif, c'est un peu l'ambiance aujourd'hui des marchés même
29:33si on a un rebond de fin d'année, on reprend quand même les éléments, c'est possiblement
29:37la fin d'une orthodoxie budgétaire de l'Allemagne l'année prochaine, une banque centrale qui
29:41pourrait être beaucoup plus, on va dire, accommodante qu'anticipée et on pourrait
29:46avoir une surprise la semaine prochaine également et ce serait le bon timing pour la banque
29:50centrale européenne.
29:51Les marchés anticipent déjà une BCE plus accommodante que ce qu'elle dit elle-même
29:53aujourd'hui.
29:54Oui, par rapport à ce qui a été revu en termes de copies par rapport à la banque
29:57centrale américaine puisqu'on n'attend plus que de baisse de taux.
30:00On voit aussi dans les points, on a un PIB qui ne se tient pas trop mal aussi, on a des
30:05exportations qui ont été bien avec moins d'importations, on a des salaires réels
30:09qui sont là, on a un taux d'épargne très important au sein, donc un peu de confiance
30:13avec de la relance, on va dire allemande, du maintien, une politique plus accommodante,
30:17une oxygène un peu plus importante donnée par la banque centrale européenne.
30:20Aujourd'hui, vous avez des valorisations qui sont quand même très attractives en
30:23zone euro.
30:24On est légèrement en dessous de la moyenne à 10 ans et quand on regarde l'Italie, l'Espagne,
30:27la France, c'est des valorisations qui sont massivement en dessous.
30:31On est pratiquement à 1,2 écart-type en termes de sous-valorisation par rapport à
30:36la moyenne des 10 dernières années.
30:37Et la meilleure manière d'en profiter c'est quoi ? On achète un indice global ? Il y
30:40a des choix spécifiques à faire qui peuvent être plus intéressants que d'autres ?
30:44Alors nous en termes de positionnement, on attaque un petit peu sur les valeurs en début
30:49de cycle.
30:50On est présent, on commence à être un peu plus agressif sur cette partie-là en anticipant
30:55sur ce scénario de marché que j'ai décrit.
30:56Donc on va sur les valeurs de début de cycle, matériaux de base.
30:59On va aussi sur la partie utilities en se disant voilà on peut avoir un secteur qui
31:04a mal marché cette année, une valeur taux.
31:07Et on va aussi sur la partie, un peu en étant contrariant, sur la conso discrétionnaire,
31:12notamment sur la partie spiritueuse et on retourne un petit peu sur le luxe aussi pour
31:16jouer un petit peu le call chin.
31:17Pour jouer aussi peut-être la reprise de la consommation européenne à travers des
31:20sociétés comme nous avons un portefeuille comme Delonghi et SEB et on reprend un petit
31:24peu aussi Rémi Cointreau qui est quand même une valorisation, on l'a payé à 30 fois.
31:28Tu as perdu quoi ? 40% cette année Rémi ?
31:30On la regarde tous à 18 fois, maintenant elle est à 16, 17% de PE.
31:34Ok.
31:35Ça se crée une value maintenant.
31:36Il y a le restockage qui reprend un petit peu aux Etats-Unis.
31:40Donc si on doit avoir un petit biais contrariant sur la conso discrétionnaire en jouant le
31:43call européen et une reprise de l'économie européenne.
31:46Donc ça c'est un peu le scénario qu'on essaie de mettre en place.
31:48Donc voilà je vous ai tout dit en termes d'allocation sectorielle.
31:51C'est quoi les positions que vous voulez défendre en Europe aujourd'hui Florence ?
31:54Moi je vais faire un petit pas de côté parce que nous on a quand même un certain nombre
31:58de classes d'actifs qu'on peut investir et notamment sur l'Europe je pense qu'un de
32:01nos grands axes pour l'année prochaine tel qu'on l'a défini c'est plutôt la partie
32:05actifs réels.
32:06D'accord.
32:07Donc effectivement bien sûr il y a les actions côtés mais en termes de flux dans ce qu'on
32:12a prévu c'est quand même plutôt du private equity.
32:15Et pourquoi on privilégie ces actifs non côtés en Europe spécifiquement peut-être
32:22au détriment des marchés de capitaux liquides ?
32:25Parce qu'on considère qu'on a vu quand même un reflux des conditions de financement.
32:30On revoit des dossiers qui se font et une activité qui s'accélère avec quand même
32:36une capacité des gérants à rendre l'argent puisque c'est ça.
32:39Bien sûr c'était la pression que les partenaires leur mettaient oui.
32:44Voilà, c'est quand même important in fine et comme par ailleurs chez Crédit Agricole
32:48Assurance ça fait des années qu'on déploie ce type de stratégie on n'a pas de problématique
32:52de courbe en J.
32:53Je l'entends.
32:54Donc tous les ans on déploie régulièrement sur les actifs réels et l'année prochaine
32:57on va accélérer un peu parce que c'est vrai que nous historiquement ce qu'on voit dans
33:01nos portefeuilles sans volatilité dans nos valorisations c'est quand même un des grands
33:05avantages sur cette classe d'actifs alors qu'on parlait potentiellement sur les marchés
33:09côtés sur les six premiers mois peut-être de petits à coups.
33:12On est sur du 10% de rendement.
33:14Donc voilà pour nous ça reste une classe d'actifs extrêmement attractive et par ailleurs
33:19on est Crédit Agricole Assurance donc on a un projet sociétal c'est important pour
33:22nous et c'est vrai que si on réfléchit en termes d'impact et de financement de l'économie
33:25française sur la partie un peu mid cap, le tissu économique, sur les territoires il y
33:32a beaucoup de choses à faire.
33:33Actifs réels ça implique immobilier aussi ?
33:34Alors dans les actifs réels on a effectivement de l'immobilier mais ce n'est pas le segment
33:39qu'on va privilégier.
33:40On est vraiment plutôt sur la partie preuve et des coûtis, sur l'immobilier on a des
33:45positions, on a quand même des anticipations, on voit le marché immobilier on va dire se
33:51stabiliser peut-être encore quelques baisses de prix.
33:54Ce n'est pas là où vous voyez les perspectives les plus intéressantes ?
33:57Ce n'est pas là où on voit les perspectives les plus intéressantes pour l'année prochaine.
34:02Sur la partie taux en Europe comment vous voyez évoluer les choses à commencer par
34:06peut-être la position de la banque centrale européenne ?
34:09Je pense que la position de la banque centrale européenne on l'a quand même un peu évoqué,
34:14l'économie européenne elle est certes en croissance mais en croissance quand même
34:19extrêmement modeste.
34:20Merci aux périphériques, sans les périphériques il n'en reste pas beaucoup.
34:25Grâce aux périphériques je pense que ce qu'on voit en France ça ne va pas nous aider
34:31parce qu'il y a quand même, même si on reconduit avec le budget à l'identique, on est quand
34:35même dans un environnement qui est extrêmement incertain, on travaille tous des entreprises
34:39on est tous en train de finaliser nos plans budgétaires.
34:42Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de hausse d'impôts sur les grandes entreprises du
34:48cas avec les grands contributeurs qu'on va revoir les budgets fin d'année.
34:52Donc cette instabilité elle est là, elle est quand même un peu néfaste pour l'inconsommation,
34:56pour l'investissement.
34:57Donc moi je pense qu'en France ça va peser quand même sur l'activité, ça va peut-être
35:04un peu tirer.
35:05Il faut avoir de la duration ou pas alors du coup ?
35:08Non mais ça m'intéresse beaucoup !
35:10Tout ça peut dire qu'effectivement la banque, je pense que l'ABCE va effectivement devoir
35:15couper les taux pour passer en dessous du taux neutre, ce qui n'est pas forcément
35:18le cas aux Etats-Unis.
35:19C'est la bataille qui se joue en ce moment au cœur de l'ABCE.
35:22Aux Etats-Unis je pense qu'on peut aller au taux neutre, peut-être un tout petit peu
35:26en dessous mais on n'a pas vraiment besoin de faire plus et il y a quand même des tensions
35:30potentielles sur les prix, en Europe il faut quand même qu'on aille en dessous.
35:33Donc on ira d'une manière ou d'une autre.
35:35Soit on prend la décision d'y aller, soit on sera forcé d'y aller.
35:38Soit il va falloir qu'on se fasse un peu…
35:40Bouger.
35:41Donc sur la partie courte, je pense que les taux vont quand même baisser, sur la partie
35:46longue c'est un peu plus compliqué parce qu'il y a quand même toute la partie dynamique
35:50en sympathie avec les Etats-Unis et puis il y a ce qui se passe en France, si on lève
35:57le frein en Allemagne sur la dette, il y a quand même plus de papiers donc ce n'est
36:02pas complètement évident que sur la partie longue on ait des taux qui baissent.
36:05Frédéric, vos commentaires et puis il y a une classe d'actifs qui a traversé 2024
36:10de manière spectaculaire, c'est le crédit.
36:12Je crois que même en Europe on m'a dit qu'un indice à yield sortait plus de performance
36:17qu'un indice action à la fin de 2024, bah oui mais quand même.
36:20On se pourrait être surserré.
36:21Permettez, je vais rebondir sur le private equity, honnêtement j'ai une position un
36:27petit peu différente parce que je n'aime pas opposer les classes d'actifs mais le
36:31mid et le small cap aujourd'hui se payent en décote par rapport au private equity,
36:34les transactions de private equity.
36:35Ça fait des années qu'on n'a plus de primes de liquidité.
36:41Là on est parti sur des excès et ça ne vous a pas échappé qu'il y a eu énormément
36:46de sorties de cote ces derniers temps et donc avec un raisonnement, on peut avoir un raisonnement
36:51de private equity sur du coté et je pense que finalement le juste milieu c'est d'avoir
36:57cette classe d'actifs qui est décotée, historiquement décotée, avoir une stratégie
37:02quasiment de buy and hold pour éventuellement jouer une sortie de cote.
37:05Donc ça c'est un premier point de vue, je ne veux pas opposer mais je pense…
37:09Non, non, non, mais appliquer les stratégies du private equity à des sociétés cotées
37:13avec l'idée d'un tunnel quoi.
37:16Exactement, ça finira par sortir parce que beaucoup de chefs d'entreprise et on a beaucoup
37:19de…
37:20Donc il faut attirer la volatilité du marché quoi.
37:21Voilà, c'est juste, ça nous protège le private equity en disant t'as son…
37:24Ah ça c'est du Warren Buffett quoi, c'est ce que fait Warren Buffett sur les marchés cotés.
37:28Ça c'est une chose, après sur les allocations et ce qu'on peut faire, évidemment les
37:34Etats-Unis on garde ce billet très américain, sur l'Europe, moi je pense qu'on a fait
37:41un point bas sur la France, je vous le dis c'est très contrariant mais je pense qu'on
37:45a priceé le pire, je suis assez convaincu du rebond du luxe, juste des chiffres sur
37:51LVMH, dernière publication on est à 1,3 sur la publication de LVMH, on récupère
37:556 points ou 7 points rien que sur l'effet de vie, voilà, à toute chose égale par
37:59ailleurs.
38:00Donc il y a un effet effectivement où même quand on regarde les multiples on est relativement
38:04bas sur ces acteurs.
38:05L'Oréal avait sorti 6% de croissance, c'est pas horrible honnêtement, là aussi c'est
38:09des boîtes qui ont 20-25% aux Etats-Unis, il ne faut pas oublier que c'est la principale
38:13
38:14C'est aussi des boîtes US non ?
38:15Des boîtes US.
38:16L'Oréal vend 70% de la production locale aux Etats-Unis, donc il n'y a même pas
38:20l'histoire de change, d'effet de droit de douane ou quoi que ce soit.
38:24Oui, d'effet de droit de douane, et en plus le change est bon pour eux.
38:27Exactement, donc je pense sincèrement qu'il faut, on va peut-être revenir sur ça, c'est
38:32ce qu'on voit actuellement mais je pense que ça effectivement…
38:35Il faut oublier le code postal de ces sociétés quoi.
38:38Oui, effectivement, et il y a de l'immobilier coté, on va oublier le commercial, moi je
38:46suis acheteur d'une boîte qui s'appelle Vonovia en Allemagne qui est du résidentiel
38:49allemand.
38:50C'est du logement ça.
38:51C'est du logement, des cotes d'actifs qui est quasiment, ça vaut 45 en équivalent
38:56d'ANR, c'est coté 30, là aussi il y a des cotes qui est massives, donc honnêtement
39:01du résidentiel coté aujourd'hui, je trouve que dans une baisse des taux, si vous achetez
39:08mon bien immobilier ou vous achetez une action cotée, vous l'achetez avec une décote
39:12phénoménale.
39:13Et de la liquidité.
39:16Là, on partage.
39:17D'accord.
39:18Après, on va éviter le bureau et le commercial, il y a des questions et tout ça, même si
39:25le commercial est déjà pris.
39:26Oui, le retail a peut-être mangé son pain noir aussi, je ne sais rien.
39:30Sur le bureau, on va être un peu plus…
39:31Alors le bureau, d'accord.
39:32C'est le retour au bureau et on arrête le…
39:35Il n'y a qu'à voir les lundis et vendredis à Paris, c'est désert encore.
39:39Non mais bon, c'est une classe d'actifs qui a été totalement délaissée par le
39:43marché, qui offre des rendements relativement importants avec une forte décote, donc ce
39:46n'est peut-être pas inintéressant de le regarder.
39:48Arnaud, je ne fais pas un mot du crédit, on n'en a pas parlé spécifiquement, mais
39:52ça reste une classe d'actifs pour…
39:53Le portage ?
39:54Oui, c'est ça.
39:55Voilà, ce que vous disiez, ce qui a été dit précédemment, aujourd'hui, les spreads
39:58sont tellement écartés, enfin serrés, pardon.
40:00Oui, oui, oui.
40:01Voilà, on achète le portage, on va sur l'IG, clairement, je ne te promets pas, on
40:05met en avant aujourd'hui de souscrire et sur la partie…
40:08Ça reste intéressant.
40:09Parce qu'on a un portage aux alentours de 3%.
40:12Donc on est au-dessus du rendement de la Banque Centrale.
40:15Voilà, le high yield d'aujourd'hui, il faut être…
40:18C'est un peu plus fort ?
40:19On a 200 points de base aujourd'hui en différentiel face à l'IG, on a un rendement qui est
40:24à 4,80.
40:25Alors là, je préfère clairement aller acheter l'IG, portage et mettre un peu plus de durations
40:29sur cette partie-là pour aller chercher un rendement supplémentaire.
40:31Merci beaucoup.
40:32Merci à vous trois d'avoir été les invités de ce Planète Marché ce soir.
40:35Arnaud Morel, Premier par Asset Management, Frédéric Rosier, Mirabeau et Florence Barjou,
40:39Crédit Agricole Assurance.
40:41Merci.

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