• il y a 3 jours
Mardi 18 mars 2025, retrouvez Frédéric Rozier (Coresponsable de la gestion de portefeuille, Mirabaud), David Benamou (Associé Gérant - Directeur des Investissements, Axiom Alternative Investments), Florent Wabont (Économiste, ECOFI) et Gilles Moëc (Chef économiste, Groupe Axa) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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Transcription
00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés.
00:13Chaque jour, vous nous retrouvez à la télévision à 20h30 via vos box et vous nous retrouvez
00:17en parallèle évidemment en replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos
00:22plateformes préférées.
00:23Au sommaire de cette édition ce soir, l'actualité business à la une avec un deal majeur dans
00:29la tech américaine puisque Alphabet, la maison mère de Google, vient d'annoncer
00:34le rachat d'un grand spécialiste de la cybersécurité, des services de cybersécurité dans le cloud.
00:40L'entreprise vise des discussions qui avaient déjà été menées l'an dernier, qui n'avaient
00:44pas abouti et qui cette fois se concluent par un deal, une acquisition à 32 milliards
00:50de dollars pour Alphabet Google qui réalise ainsi la plus grosse opération de croissance
00:55externe de son histoire.
00:56Un peu plus de détails dans quelques instants avec Pauline Grattel qui vous apportera toutes
01:00les informations de marché.
01:02Au-delà de l'actualité business, c'est l'actualité politique qui domine aujourd'hui avec ce vote
01:07historique cet après-midi au Bundestag allemand, le vote des parlementaires allemands qui
01:12a permis d'entériner, en tout cas dans la chambre basse du parlement allemand, le projet
01:17de réforme budgétaire porté par le futur chancelier Friedrich Merz qui comprend à
01:23la fois des fonds d'infrastructure, un déblocage des dépenses de défense au-delà du frein
01:31à l'endettement et une réforme du frein à l'endettement pour le pays et les lenders
01:35allemands.
01:36Vote historique qui a déjà été largement anticipé par les marchés depuis une dizaine
01:41de jours.
01:42Maintenant, nous y reviendrons avec nos invités de Planète Parché dans un instant.
01:46Si l'Allemagne change de visage, qu'est-ce que cela change pour l'Allemagne et pour
01:52l'Europe ?
01:53L'autre partie de l'actualité qui va animer les prochaines heures et les prochains jours,
01:58ce sont les réunions de Banque Centrale.
02:00La réserve fédérale américaine a entamé aujourd'hui sa réunion de deux jours en
02:04attendant la communication de Jérôme Pouel demain soir.
02:06Est-ce que Jérôme Pouel sortira de sa position d'observateur de la situation depuis l'installation
02:12de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier dernier ? Réponse demain soir.
02:16D'autres banques centrales sont amenées à communiquer tout au long de la semaine,
02:19comme la Banque du Japon, la Banque d'Angleterre ou encore la Banque Nationale Suisse.
02:23Voilà pour les sujets du jour, nos invités de Planète Parché dans un instant et dans
02:26le dernier quart d'heure de Smart Bourse, nous recevrons Gilles Moeck, chef économiste
02:29du groupe AXA qui sera avec nous par téléphone.
02:42Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, nous retrouvons Pauline Grattel
02:45qui vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
02:48Bonsoir Pauline.
02:49La politique à la une donc avec, il y a quelques heures à peine, le vote du Bundestag pour
02:54un vaste plan d'investissement et une réforme du frein à l'endettement en Allemagne.
02:59Oui, le Bundestag a voté et a validé le plan d'investissement géant de Merz en attendant
03:04d'être voté en fin de semaine par le Bundesrat.
03:07Dans ce contexte, les indices européens grimpent, en Allemagne le DAX gagne plus de 1% aujourd'hui.
03:12Parallèlement, les indices des petites et moyennes capitalisations boursières continuent
03:16de surperformer les grandes capitalisations.
03:18En France, le CAC 40 est en territoire positif, autour de 8100 points, toujours soutenus par
03:23les banques.
03:24Aux Etats-Unis, les indices évoluent en repli aujourd'hui alors que la fête débute sa réunion
03:28de politique monétaire.
03:29Dans ce contexte, Allemands notamment, on surveille toujours le secteur de la défense
03:34en Europe.
03:35Oui, en Allemagne, Rheinmetall grimpe de plus de 5%.
03:38En France, Dassault Systèmes et Thalès gagnent environ 2%.
03:41D'ailleurs, depuis le 1er janvier, le titre Thalès bondit de 80%.
03:45ArcelorMittal est dans le vert et les valeurs de la construction sont également en hausse
03:49avec Saint-Gobain qui gagne 1% à Paris.
03:52Et puis, on a pris connaissance, toujours en Allemagne, du sentiment des investisseurs.
03:57Oui, et les investisseurs retrouvent le moral, l'indice ZOO Allemands du mois de mars bondit
04:01à 51,6.
04:02C'est sa plus forte hausse d'un mois sur l'autre depuis janvier 2023 et le chiffre
04:07est en forte progression par rapport à février où l'indice s'établissait à 26.
04:11Dans ce contexte, que peut-on dire des mouvements sur les marchés obligataires aujourd'hui, Pauline ?
04:15Commençons avec l'Europe.
04:16Le rendement allemand à 10 ans navigue aujourd'hui autour de 2,85%.
04:20Le rendement français de même échéance autour de 3,50%.
04:24Aux Etats-Unis, le rendement à 10 ans est stable autour de 4,30%.
04:28Enfin, sur le marché d'échanges, le dollar cède légèrement du terrain face aux grandes devises
04:32avec un euro-dollar touchant 1,0950 au cours de la séance.
04:36Et puis, l'actualité des affaires aujourd'hui avec un grand deal dans la tech américaine.
04:41Alphabet accepte de racheter Wizz, le spécialiste de la cybersécurité,
04:45pour plus de 30 milliards de dollars.
04:47Cette opération aura pour but de renforcer la cybersécurité dans le cloud.
04:51L'an dernier, Alphabet souhaitait déjà racheter la start-up,
04:54mais pour un prix inférieur de 10 milliards avant que Wizz ne mette en pause la transaction.
04:59Le titre Alphabet ouvre en repli de 3% à Wall Street.
05:02Globalement, la tech américaine reste sous pression.
05:05Après deux séances de reprise, le Nasdaq repart à la baisse aujourd'hui.
05:08Quels seront les rendez-vous à suivre demain sur les marchés, Pauline ?
05:11Demain, la journée sera rythmée par la décision monétaire de la réserve fédérale américaine
05:15qui devrait laisser ses taux inchangés à 4,50%.
05:18La Banque du Japon rendra également sa décision monétaire demain.
05:21Et les investisseurs regarderont aussi la seconde estimation d'inflation en zone euro de février.
05:27Tendance mon ami !
05:28Chaque soir en ouverture de Smartbourse,
05:29Pauline Grattel vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
05:32Générique
05:42Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
05:45Frédéric Rosier est avec nous, co-responsable de la gestion de portefeuille chez Mirabeau.
05:49Bonsoir Frédéric.
05:50Bonsoir.
05:50Merci d'être là. Merci à David Benhamou de nous accompagner également.
05:53Bonsoir David.
05:54Bonsoir.
05:55Vous êtes associé gérant, co-fondateur et directeur des investissements d'Axiom Alternative Investments.
05:59Et Florent Vabon est également à nos côtés.
06:01Bonsoir Florent.
06:02Bonsoir Édouard.
06:03Vous êtes économiste chez ECOFI.
06:05Je commence avec l'économiste que vous êtes Florent.
06:08Ça fait dix jours, quinze jours qu'on parle de ce moment historique en Allemagne.
06:13Le vote du Bundestag a eu lieu.
06:16On peut donc revenir sur ce changement de cap budgétaire,
06:19ce changement de stratégie budgétaire en Allemagne
06:22qui débloque selon les estimations potentiellement jusqu'à un trillion d'euros
06:27de dépenses d'infrastructures militaires sur une dizaine ou une douzaine d'années.
06:32Aujourd'hui, Florent, qu'est-ce que ça change ?
06:35Qu'est-ce que ça peut changer ?
06:37Qu'est-ce que ça ne changera peut-être pas également ?
06:40Bon, commençons déjà par répéter que c'est historique.
06:42Je pense qu'il faut bien l'avoir en tête, c'est historique.
06:44Alors les chiffres donnent le tournis.
06:45Il est vrai qu'on a du mal même à estimer le potentiel de croissance que ça pourrait engendrer.
06:51Néanmoins, quand on regarde un petit peu ce qui pourrait se passer,
06:54quand on dépense dans l'armement, dans la défense,
06:57il y a assez peu de raisons de penser, et là je vais peut-être vous surprendre,
07:01que ça va donner plus de gains, de croissance, etc.
07:04Néanmoins, quand on investit dans la défense,
07:07on fait travailler aussi d'autres entreprises tout autour.
07:10Et on parle beaucoup d'autonomie stratégique.
07:13L'autonomie stratégique en Europe, elle passe aussi par la réindustrialisation
07:17et le fait de faire travailler des entreprises locales, si je puis dire, ou en tout cas en Europe.
07:21Donc ça, ça veut dire que par effet cascade, il va y avoir des gains de croissance
07:25plutôt dans ces secteurs-là, dans le secteur privé.
07:27Et que par ailleurs, et ça c'est quelque chose qu'on nommait un peu dans l'équation ces derniers temps,
07:31en tout cas dans ce que je lis, ça est là,
07:33c'est que ça va engendrer des gains de productivité aussi.
07:36Les gains de productivité, ça va passer par le fait que quand on dépense de l'argent dans la défense,
07:41on dépense aussi de l'argent d'une certaine manière dans la R&D.
07:44Et puis quand on parle de réindustrialisation, encore une fois,
07:46ça veut dire des gains de productivité aussi dans ces secteurs-là.
07:49Et que donc, in fine, ça veut dire aussi plus de croissance, mais de la croissance,
07:53alors le mot est peut-être pas bien choisi, mais de la croissance saine,
07:56puisque ça induit des gains de productivité.
07:58Et on n'est pas là sur un choc donnement de transitoire ou conjoncturel,
08:01on est véritablement sur quelque chose de structurel.
08:04C'est pas la croissance feu de paille, quoi.
08:06C'est pas le plan de relance qui produit des effets très puissants à court terme
08:10et qui derrière s'essouffle aussi vite.
08:13Non, je pense pas. Et puis par ailleurs, l'Allemagne va faire travailler ses copains dans la zone euro.
08:17Donc ça va aussi avoir des effets cascade sur les autres pays de la zone euro,
08:21la France, l'Italie, l'Espagne.
08:22Et donc on peut d'ores et déjà, à mon sens,
08:24attendre des points de croissance supplémentaires sur 2025.
08:27Pas beaucoup, mais ça va surtout se jouer en 2026.
08:30Mais à l'équation, et là c'est beaucoup plus difficile à quantifier,
08:34on peut aussi rajouter un sentiment d'optimisme retrouvé.
08:38Alors il est déjà là, il est déjà revenu sur la zone euro,
08:40et donc attiré des capitaux étrangers,
08:43des dépenses d'investissement qui avaient été potentiellement arrêtées
08:46ou suspendues, ou annulées, ou peu importe,
08:48qui reviennent dans le jeu.
08:50Et donc finalement ça fait aussi plus de croissance.
08:52Et peut-être un petit peu plus d'inflation.
08:54Mais comme il y a des gains de productivité,
08:56ils pourraient être absorbés par ces gains de productivité.
08:58Ça c'est le scénario idéal de l'économiste.
09:00C'est un peu le scénario rose.
09:02Florent vous nous vendez le scénario rose.
09:04On a tous envie d'y croire autour de la table, Florent.
09:06Quels vont être les écueils à suivre ?
09:10Parce qu'encore une fois, on est dans le temps long
09:12de ce que je comprends de cette histoire allemande.
09:14Même si quelques effets se verront peut-être d'ici quelques trimestres.
09:20C'est-à-dire quand même assez vite.
09:22La question de la gouvernance,
09:24des plans de relance, des plans de soutien,
09:26des plans de dépense d'infrastructure
09:28est une question permanente en Europe.
09:30Beaucoup des plans d'infrastructure qu'on a su monter
09:32à l'épreuve de la crise Covid
09:34ou à l'épreuve de la crise souveraine
09:36sont des plans qui ont toujours un peu de mal
09:38à aboutir dans la dernière ligne droite.
09:40C'est vrai. Alors je pense qu'on peut quand même faire confiance aux Allemands.
09:42Puisqu'ils sont orthodoxes d'un point de vue budgétaire.
09:46Et on peut espérer qu'effectivement,
09:48s'agissant des dépenses, ils vont être à l'opposé.
09:50Donc je pense qu'on peut faire confiance aux Allemands là-dessus.
09:52Surtout que dans le plan qui a été voté aujourd'hui,
09:54il n'y a pas que le secteur de la défense qui est concerné.
09:58Il y a aussi tout un pan sur la décarbonation de l'économie,
10:00l'investissement dans les infrastructures vertes,
10:02enfin les infrastructures de manière générale.
10:04Et donc ça aussi, c'est plutôt des gains de croissance à espérer.
10:06Et je pense qu'il faut faire confiance aux Allemands.
10:08En revanche, là où vous avez raison,
10:10c'est sur l'Europe.
10:12Puisque l'Europe a aussi annoncé un plan,
10:14le fameux RE-ARM EU,
10:16qui sont des mécanismes d'incitation pour que les Etats membres
10:18de la zone euro investissent dans le secteur de la défense.
10:20Sur la base de leur propre budget ?
10:22Exactement.
10:24Alors il y a des mécanismes d'incitation pour que ça sorte des règles etc.
10:26ou que ça soit plus facilité.
10:28Cela dit, il y a quand même des freins budgétaires
10:30et des freins politiques.
10:32Je pense à l'Italie,
10:34je pense à la France bien entendu,
10:36potentiellement aussi à l'Espagne.
10:38Et donc ces pays-là,
10:40je mets de côté la France parce qu'on dépense quand même
10:42beaucoup d'argent dans le militaire.
10:44Donc on est quand même de bons élèves
10:46dans la zone euro.
10:48On ne peut pas nous le reprocher.
10:50En revanche, l'Italie et l'Espagne, c'est beaucoup moins
10:52en proportion.
10:54Et donc de ce point de vue-là,
10:56ça va peut-être être un petit peu plus difficile à déployer
10:58dans ces pays-là.
11:00Et ça peut tempérer un peu mon enthousiasme qui est le mien là aujourd'hui.
11:02Mais néanmoins, comme j'étais déjà
11:04très optimiste en début d'année sur la zone euro,
11:07je le suis encore plus.
11:09Et comme on vit un moment historique,
11:11je laisse éclater.
11:13Mais je crois qu'on a tous le droit quand même.
11:15Ça fait 15 ans qu'on attend ça, pour certains en tout cas.
11:17Je ne dis pas que tout le monde attend ça,
11:19mais ceux qui croient au projet européen
11:21attendent ça depuis longtemps.
11:23Un mot de ce que ça change pour les actifs financiers
11:25et je pense notamment à l'actif
11:27sans risque ultime
11:29qu'est le Bund, la dette souveraine
11:31allemande qui a pris un petit pain.
11:33C'est le corollaire
11:35le corollaire de ces perspectives
11:37de croissance
11:39de croissance productive
11:41comme vous dites, Flan.
11:43Est-ce que ça change le statut
11:45d'un actif sans risque comme le Bund aujourd'hui ?
11:47Alors, ce que ça change, c'est sa
11:49disponibilité, si je puis dire.
11:51Parce que finalement, il va y avoir beaucoup plus
11:53d'émissions et donc
11:55il va falloir aussi absorber tout ça
11:57et donc ça suscite aussi
11:59des inquiétudes de ce point de vue là.
12:01En fait, pour moi, le taux à 10 ans allemand aujourd'hui
12:03est frappé par une forme de paradoxe temporel.
12:05C'est-à-dire qu'à court terme, cette hausse
12:07de taux qu'on a tous subi
12:09dans les portefeuilles
12:11qui est la plus forte hausse
12:13en une seule journée depuis la réunification
12:15il faut quand même le souligner.
12:17Tout est historique.
12:21Donc je disais frappé par un paradoxe temporel
12:23parce qu'à court terme, ces niveaux
12:25de taux d'intérêt là vont appuyer sur
12:27l'économie de manière négative.
12:29Donc c'est pas nécessairement
12:31de bonne augure
12:33pour la suite de l'aventure, si je puis dire,
12:35sur la croissance économique européenne.
12:37Donc après, on peut espérer qu'effectivement
12:39avec la visibilité sur la structuration
12:41de ces plans, on ait
12:43une petite détente sur le taux de 10 ans allemand
12:45mais on est quand même dans un nouveau régime.
12:47Et paradoxe temporel aussi
12:49parce qu'en réalité, vous l'avez dit,
12:51ça correspond à des anticipations
12:53de croissance nominale beaucoup plus élevées.
12:55Croissance nominale, c'est la combinaison entre la croissance économique
12:57réelle et l'inflation.
12:59Plus d'inflation.
13:01Et de ce point de vue là, on peut se dire
13:03qu'à long terme, ça va augmenter le niveau
13:05de croissance potentielle
13:07des économies et que donc les économies
13:09européennes seront capables d'absorber
13:11des taux d'intérêt plus élevés.
13:13C'est un peu là-dessus que parie le marché
13:15d'une certaine manière quand on regarde tout un tas
13:17de points de courbe ou d'indicateurs de marché.
13:19On a l'impression qu'effectivement, on se dit
13:21on relève un peu le niveau de croissance potentielle de l'Allemagne
13:23et de la zone euro dans son ensemble et donc
13:25elle est capable de supporter des taux d'intérêt un peu plus élevés.
13:27Mais à court terme, il faut quand même le rappeler,
13:29ça peut avoir une incidence négative.
13:31On verra effectivement, il y a un intervalle
13:33à gérer et de ce point de vue là,
13:35les attentes reposent à nouveau
13:37sur la Banque Centrale Européenne, j'imagine.
13:39On verra lors de la prochaine réunion
13:41comment les choses évoluent de ce point de vue là.
13:43Il y a encore des baisses de taux prévues devant nous
13:45par la Banque Centrale Européenne
13:47et endossées, j'allais dire, par le marché.
13:49Qu'est-ce que cette histoire allemande
13:51change pour l'investisseur, pour le gestionnaire d'actifs ?
13:53Très bonne nouvelle parce que
13:55certains parlent même d'un point de croissance
13:57en Allemagne, sachant que l'Allemagne était quand même
13:59à l'arrêt depuis maintenant deux ans,
14:01qu'en Europe, 0,3%, 0,4%
14:03de PIB sur longue période
14:05parce que vous parliez d'un trillion,
14:07on entend même parler d'un trillion cinq
14:09potentiellement.
14:11Et ce qui m'intéresse là-dedans,
14:13dans ce plan, c'est qu'il est très
14:15européen parce que lorsque vous faites une relance
14:17classique, on va dire,
14:19soit budgétaire, soit monétaire,
14:21et vous redonnez du pouvoir d'achat, on a parlé par exemple
14:23de l'optérmonnaie, ça va à l'extérieur.
14:25Là, c'est des dépenses qui sont driveées
14:27100%, qu'on peut espérer, on espère
14:29quand même qu'il ne faut pas se mettre à acheter des F-35
14:31après ce que nous a fait Trump.
14:33Il faudra quand même qu'on...
14:35Dans l'intervalle, c'est un peu,
14:37je rejoins un peu le paradoxe
14:39temporel édicté par
14:41Flan, en attendant
14:43qu'on élargisse notre base industrielle
14:45et technologique, comme ils disent,
14:47il faudra bien qu'on
14:49aille chercher toujours
14:51des fournitures ailleurs.
14:53Oui, et d'ailleurs, c'est très intéressant parce que vous parlez des valeurs
14:55de l'armement qui ont fait
14:57des croissances exponentielles depuis le 1er janvier,
14:59Thalès,
15:01Leonardo, Rheinmetall,
15:03bref, beaucoup, mais est-ce qu'elles sont en capacité
15:05de répondre à ces enjeux
15:07de hausse de production ? Sans doute pas, c'est pour ça qu'elles montent
15:09autant peut-être.
15:11Et dans ce choix qu'on doit faire dans l'investissement
15:13et si on doit taper dans
15:15l'armement, aujourd'hui, il y a peut-être
15:17Carbus qui est capable de monter en puissance,
15:19qui a la capacité industrielle de monter
15:21en puissance, mais c'est vrai qu'à part celle-là,
15:23est-ce que les autres sont capables de remonter
15:25à cette ambition qui est quand même
15:27colossale de productivité
15:29pour les entreprises de l'armement ?
15:31Donc, il y a un avantage parce que
15:33les investissements sont majoritairement en Europe,
15:35contrairement, et l'argent ne va pas sortir de la zone
15:37ou très peu de la zone, donc ça c'est un facteur
15:39favorable, c'est un facteur de soutien,
15:41et attention aussi dans les plans qui sont annoncés,
15:43on parle de 100 milliards
15:45pour l'économie verte
15:47en Allemagne, mais il y a aussi
15:49hausse des salaires minimums
15:51qui sont prévus par le projet,
15:53donc là on parle de hausse significative
15:55du salaire minimum, de mémoire c'est quasiment
15:5720% de hausse, ça passe de 12 à 15 euros,
15:59donc ça veut dire que l'allemand
16:01reconsomme derrière,
16:03donc ça peut être un vrai booster et vraiment
16:05pour moi un changement,
16:07un game changer colossal,
16:09parce que finalement l'Europe s'en est pas trop mal
16:11sortie sans le moteur allemand,
16:13si le moteur allemand se met en marche,
16:15il y a de quoi quand même être relativement
16:17confiant sur
16:19la zone.
16:21Ça veut dire qu'on n'est plus une zone
16:23ininvestissable aux yeux de
16:25certains investisseurs fluobaux,
16:27vous voyez les flux, de toute façon les flux
16:29sont inversés de manière considérable ces derniers temps,
16:31et on est dans une vague de déconcentration
16:33de l'investissement,
16:35donc on sort des magnificent seven,
16:37on en parlera tout à l'heure, et les flux
16:39sortent vers les Etats-Unis, vers une zone qui est
16:41sur des plans de relance,
16:43avec des taux d'intérêt qui baissent,
16:45avec une stabilité relative mais stabilité
16:47politique, si on coche
16:49finalement tous les points, c'est
16:51l'inverse de ce qui se passe aux Etats-Unis au moment
16:53où on se parle, c'est-à-dire
16:55la croissance, on va la revoir à la baisse,
16:57on a une instabilité politique
16:59incarnée par Monsieur Trump
17:01et Elon Musk,
17:03et les taux d'intérêt, on est incapable de dire au moment où on se parle
17:05s'ils vont baisser ou s'ils vont monter.
17:07Donc quand je suis investisseur,
17:09la visibilité, pour le coup, aujourd'hui, on l'a
17:11en Europe plutôt qu'aux Etats-Unis.
17:13Ce qui est intéressant également dans cette histoire européenne, David, je me tourne
17:15vers vous, alors
17:17l'expertise originelle
17:19d'Axiom Alternative Investment, c'est
17:21l'analyse du secteur bancaire et l'investissement
17:23dans le secteur bancaire, que ce soit en equity
17:25ou en dette, et c'est vrai qu'aujourd'hui
17:27et depuis plusieurs années maintenant,
17:29quand on achète l'Europe,
17:31on achète les banques. C'est le secteur
17:33en surperformance depuis 4-5
17:35ans maintenant, c'est le secteur leader,
17:37le secteur fort
17:39qui n'a jamais démenti
17:41depuis 4 ou 5 ans. On a des secteurs forts
17:43qui deviennent faibles, d'autres
17:45qui sont faibles et qui deviennent forts.
17:47Depuis 4 ans, il y a quand même une
17:49grande homogénéité dans la performance
17:51et la surperformance du secteur bancaire
17:53par rapport au reste du marché européen.
17:55Quand on achète l'Europe, on achète des banques.
17:57Tout ce qu'on vient de raconter là, c'est bon pour l'Europe
17:59et c'est bon pour le secteur bancaire ?
18:01David ?
18:03C'est bon pour le secteur bancaire
18:05parce que ce qui s'est produit sur le secteur bancaire
18:07jusque-là, c'est qu'on a vécu une phase
18:09de reconstruction, je dirais
18:11d'une dizaine d'années, mais
18:13avec des taux négatifs.
18:15Les bilans ont été nettoyés,
18:17la qualité d'actif est beaucoup mieux, on a réduit
18:19les prêts non performants, etc.
18:21Les banques ont été sous contrainte de coûts.
18:23Il a fallu gérer en gagnant moins
18:25d'argent, donc il a fallu être plus efficace.
18:27Et puis,
18:29les taux sont repartis, on a retrouvé
18:31le territoire positif en 2022.
18:33Ce qui fait que les banques se sont
18:35remises à
18:37recaler, entre guillemets,
18:39le profil de profitabilité à des niveaux
18:41très différents.
18:43Depuis trois ans, ce qui se passe, c'est qu'on n'a pas
18:45encore de vrai re-rating sur le secteur.
18:47Le secteur traite encore avec une décote
18:49à peu près de 35%
18:51par rapport
18:53au reste de la cote, donc on est
18:55à peu près encore dans les niveaux du Covid.
18:57D'accord, ok.
18:59Mais la performance s'est
19:01faite largement sur la progression
19:03de l'earning per share, qui a été
19:05multipliée par l'ONG.
19:07Autrement dit, ce sont les résultats qui ont tiré les performances
19:09des banques, et des performances spectaculaires,
19:11de plusieurs centaines de pourcents sur
19:13quelques années. Oui, absolument,
19:15mais quand on est
19:17spécialiste, ce n'était pas non plus
19:19quelque chose d'étonnant ou d'extraordinaire,
19:21puisqu'on est parti
19:23d'un secteur, en fait, qui avait
19:25une partie importante de son chiffre d'affaires,
19:27peut-être 30-40%, qui avait disparu.
19:29Forcément, quand les taux repassent positifs,
19:31vous avez à nouveau ce chiffre d'affaires-là,
19:33ça change à peu près tout.
19:35Et puis, il y a plein d'effets aussi
19:37qui sont des effets long terme,
19:39qu'on ne voit pas encore complètement arriver,
19:41mais qui sont clés, notamment pour nos banques
19:43françaises, c'est que les stocks de crédit
19:45ont été originés pour la plupart
19:47sous la période de taux négatifs,
19:49donc les marges sont petites,
19:51et plus ça va... Plus on renouvelle
19:53ce stock. Voilà, plus on renouvelle ce stock,
19:55en fait, on chasse le stock, le mauvais stock,
19:57entre guillemets, par du stock plus rentable.
19:59Donc, elles sont de toute façon dans un cycle
20:01qui est verteux,
20:03et c'est vraiment encore
20:05renforcé. On vient de passer
20:07les résultats du quatrième trimestre.
20:09Ce qui est très impressionnant, c'est la confiance
20:11des managements. C'est-à-dire que les guidance
20:13indiquées sur le secteur
20:15sont assez
20:17impressionnantes, avec, pour certaines banques,
20:19des retours sur fonds propres
20:21qui dépassent à nouveau les 20%.
20:23Il y a une forme d'hubris qui s'empare
20:25du secteur. Dites, les objectifs
20:27deviennent quoi ?
20:29Très ambitieux ? Peut-être même déconnectés
20:31de ce qu'on pourrait avoir
20:33à un certain stade ? Alors, c'est très
20:35difficile à dire, parce qu'on
20:37vient, en fait, d'une période où tout était
20:39contraint, où on avait peu de croissance
20:41de bilan.
20:43À une période... C'est un moment, là, pour
20:45les banques. Quand on regarde, en fait,
20:47les bilans, en fait,
20:49grosso modo, si on regarde en agrégé,
20:51le bilan du secteur bancaire, on prend l'indice,
20:53le stock 600 banques,
20:55de 2008 à 2018,
20:57quasi divisé par deux.
20:59Et depuis 2018, c'est en croissance.
21:01Voilà.
21:03On a à nouveau une industrie
21:05qui est en ordre de marche,
21:07qui a été assainie.
21:09Et ce qu'il y a
21:11d'intéressant, c'est que
21:13une banque européenne, grosso modo,
21:15l'Europe est financée à 70%
21:17par les banques,
21:19donc ça veut dire qu'une banque européenne,
21:21c'est une option sur l'économie européenne.
21:23Donc,
21:25du coup, c'est assez intéressant
21:27parce que pour l'instant, on a eu la réallocation,
21:29et on le voit dans les sondages d'investisseurs,
21:31on a eu la réallocation au secteur bancaire
21:33sur les mérites du secteur bancaire
21:35jusqu'à il y a quelques semaines.
21:37Et là, ce qu'on voit,
21:39c'est un certain nombre d'investisseurs
21:41qui diversifient out of the US,
21:43comme on dit, pour
21:45se mettre un peu sur l'Europe, et on voit des flux arriver
21:47sur le secteur
21:49qu'on sent en plus comme des...
21:51je dirais des... je prends une option
21:53sur l'économie européenne, donc c'est vraiment intéressant.
21:55Il y a une vraie confiance
21:57venue du reste du monde
21:59pour l'Europe et pour ce secteur bancaire
22:01européen aujourd'hui. Absolument. Mais c'est vrai que les métriques,
22:03quand on la regarde... Deux ans, jour pour jour,
22:05quasiment, après la défaillance
22:07du crédit suisse
22:09et le rachat par UBS,
22:11en zone euro, techniquement parlant,
22:13mais c'était un événement qui avait un peu
22:15refroidi, quand même, aussi, l'enthousiasme
22:17sur ce secteur bancaire, mais qui a été
22:19très vite effacé, quoi. Très vite effacé,
22:21et c'est vrai qu'à l'époque, on avait des cotes
22:23qui étaient légèrement plus importantes,
22:25mais c'est vrai qu'en même temps, on a toujours aujourd'hui un secteur,
22:27si vous regardez la tangible
22:29bouc-à-cricheul, c'est 12%,
22:31dont 9 payées en cash, entre dividendes et...
22:33Ça, c'est quoi, ça, David ? Tout simplement,
22:35c'est le...
22:37le gain, si vous achetez le secteur bancaire
22:39aujourd'hui, c'est 12% par an
22:41sur les deux prochaines années, dont 9 payées
22:43en cash, quoi,
22:45dividendes et... Pour l'actionnaire, c'est le retour
22:47qu'on peut imaginer, espérer, pour l'actionnaire.
22:49C'est-à-dire qu'on a accumulé en Europe déjà énormément de capital,
22:51mais beaucoup plus que partout
22:53ailleurs, parce qu'on est très très prudent,
22:55on a des régulateurs qui sont
22:57très très sérieux et qui veulent que
22:59les crises soient
23:01adressées avec le maximum de sécurité,
23:03ce qui fait qu'aujourd'hui,
23:05il y a beaucoup trop de capital dans le secteur,
23:07ce qui donne les possibilités
23:09de faire du M&A, d'avoir des
23:11programmes de rachat d'actions, qui sont
23:13des multiples, des multiples
23:15de ce qu'il y avait en 2006,
23:172007.
23:19Oui, bien sûr, on va
23:21continuer d'en parler, mais Frédéric, c'est un secteur
23:23que vous aimez bien. Alors, autre
23:25comparaison que j'ai vue, depuis
23:27janvier 2022 à aujourd'hui,
23:29donc ça fait 3 ans révolu,
23:31si on prend le secteur bancaire
23:33européen, comparé à la performance des
23:35MAC7, c'est pas rien, aux
23:37Etats-Unis, c'est le secteur bancaire
23:39qui fait mieux.
23:41Unicredit, je le répète toujours, mais mieux que
23:43ce qu'il y a sur la période, et ce qui est
23:45forcé de constater, d'ailleurs, c'est les pays qui sont en bonne santé en
23:47termes de croissance, c'est les banques de ces pays qui
23:49marchaient le mieux, finalement, Italie et Espagne.
23:51Tout ça, en plus, il y a la
23:53quantification de la courbe de taux aussi, qui aura une incidence
23:55aussi, qu'on est en train de vivre,
23:57dans le métier de la transformation monétaire des banques.
23:59Et ça, on fait ça dans un contexte
24:01où, finalement, dans l'Union
24:03européenne, on n'a toujours pas fait
24:05ce qu'on souhaitait faire, c'est-à-dire
24:07qu'il manque un pilier, et on en parlera
24:09tout à l'heure avec l'histoire de Commerce Bank,
24:11mais il faut bien comprendre qu'on a mis
24:13effectivement
24:15tout ce qui est nécessaire, finalement,
24:17à la surveillance, à la protection,
24:19mais aujourd'hui, par exemple,
24:21dans ce qui manque encore, c'est
24:23la garantie des dépôts, par exemple, sur
24:25des opérations transfrontalières, qui est responsable,
24:27qui va payer en cas de défaut ?
24:29Donc, il nous manque, malgré tout,
24:31un des piliers qui pourrait accélérer
24:33encore le secteur, notamment dans ces
24:35grands mouvements de fusion-acquisition. Donc, on
24:37marche, finalement, sans cette histoire-là qui pourrait
24:39venir. Donc, il y a d'autres catalyseurs potentiels
24:41encore devant nous ? On n'a pas épuisé
24:43toutes les réserves de catalystes potentiels ?
24:45Là, on parle de l'opération la plus importante depuis 15 ans
24:47dans le secteur bancaire.
24:49On a vu énormément d'opérations
24:51locales, mais rien, finalement,
24:53en transfrontalier. Donc, si on part dans ce
24:55système-là, avec,
24:57je répète, une croissance en Europe,
24:59et derrière, une quantification de la courbe de taux
25:01qui redonne en plus de l'aisance sur
25:03les banques, oui, il y a encore vraiment du
25:05potentiel. Les taux de distribution, les banques,
25:07aujourd'hui, ce n'est pas rare de trouver du 7-8%
25:09sur la plupart des banques européennes.
25:11Donc, vous avez vraiment, aujourd'hui, de quoi
25:13bien jouer le secteur
25:15et, surtout, bien jouer l'économie européenne.
25:17Bon, ben, allons-y, David, sur
25:19Unicredit Commerce. Le dossier est en cours.
25:21La BCE a autorisé Unicredit à monter
25:23jusqu'à 29,9% de
25:25Commerzbank. Quelle est
25:27la probabilité que l'opération
25:29finisse par aboutir
25:31un jour ? Alors, ça devient
25:33une opération quasi-politique parce que
25:35bien sûr, entre le moment où
25:37André Hochel, en fait, a mis son premier
25:39ticket dans Commerz et
25:41aujourd'hui, ça a beaucoup monté.
25:43Donc, alors,
25:45ça soulève,
25:47d'ailleurs, quelques questions
25:49aussi, les autres mouvements qu'il a faits.
25:51Donc,
25:53un mouvement sur BAMI,
25:55qui est la réunion des deux banques populaires
25:57milanaises.
25:59Voilà, on a du mal à
26:01suivre ça. Il est en MNS
26:03sur tous les fronts, là. Il est en MNS, il prend des options.
26:05C'est son job. C'est un
26:07bon pour ça, quoi.
26:09Donc, ce qui va être intéressant, c'est de voir
26:11la position
26:13de M. Mertz, puisque
26:15on sait que dans la campagne, la rumeur disait qu'il était
26:17assez hostile, en fait, au rapprochement, pour l'instant.
26:19Alors, pourquoi ? Je crois que
26:21on n'a pas encore bien compris.
26:23Il ne nous a pas dit
26:25dans la campagne qu'il allait sauter le dead break, non plus.
26:27Voilà, c'est ça.
26:29Finalement, en fait, il a l'air
26:31d'être assez pragmatique. Or,
26:33c'est vrai qu'on
26:35souffre, en fait, en Europe, d'avoir des banques de taille
26:37trop petites,
26:39qui sont sous-optimales.
26:41Et ce qui...
26:43Alors, on l'a vu,
26:45et puis on a une régulation aussi
26:47qui est beaucoup plus austérique que celle qu'on a
26:49outre-Atlantique.
26:51Mais ce qui fait qu'on a
26:53un problème de compétitivité. Et ce problème de compétitivité,
26:55il est lié, pour part,
26:57à notre
26:59philosophie réglementaire.
27:01C'est ce que vous disiez.
27:03Mais il est aussi lié à la taille
27:05des banques. Et ça, je crois
27:07qu'il faut qu'on passe au-delà
27:09de problématiques nationales.
27:11Parce qu'en réalité, c'est ce qu'on voit se jouer
27:13dans les discussions
27:15entre... En tout cas,
27:17sur le cas Commerz,
27:19Unicredit.
27:21Et je pense que 2025
27:23va être probablement, en fait,
27:25un tournant, ou pas, mais un tournant
27:27potentiellement intéressant et très important.
27:29Je suis 100% d'accord avec vous.
27:31Mais vous dites, là, sur le dossier Unicredit-Commerz,
27:33André Rochel, à la tête d'Unicredit,
27:35a d'autres options émenées en cours.
27:37Donc il n'est plus uniquement sur
27:39Commerz, et c'est vraiment le facteur politique en Allemagne
27:41qui fera basculer
27:43le dossier dans un sens ou dans l'autre.
27:45Ça restera soit une participation financière,
27:47soit ce sera un
27:49marche-pied pour une acquisition totale.
27:51Je pense parce qu'il a plusieurs chantiers. D'abord, il a un chantier
27:53local, qui est que
27:55Unicredit est une banque qui est un peu trop corporate,
27:57notamment par rapport à Intesa.
27:59Donc il faudrait
28:01qu'il change
28:03le profil
28:05bancaire Unicredit.
28:07Les acquisitions comme BAMI, c'est une très bonne option.
28:09Monté-Pasqui,
28:11c'était aussi une bonne option.
28:13Je pense qu'il a peut-être un peu raté
28:15la phase intéressante.
28:17Et en même temps,
28:19les ambitions européennes,
28:21créer une banque européenne.
28:23Unicredit, aujourd'hui,
28:25c'est probablement la banque la plus européenne,
28:27parce qu'on pense que c'est une banque italienne.
28:29C'est la plus allemande des banques italiennes.
28:31Il peut offrir une banque, c'est une part significative d'Unicredit.
28:33C'est bien organisé.
28:37On verra si on a
28:39un étage européen,
28:41bancaire, qui se construit à travers
28:43une opération aussi symbolique,
28:45et plus que symbolique, entre Unicredit
28:47et Commerzbank.
28:49La dernière grosse opération, c'était quoi ? BNP Fortis ?
28:51C'est pas la meilleure
28:53opération du siècle.
28:5515 ans après,
28:57on pourrait avoir un nouvel étage
28:59de la fusée bancaire en Europe.
29:01Venons-en à la Banque Centrale Européenne.
29:03Florent,
29:05je reviens évidemment au virage
29:07stratégique de l'Allemagne.
29:09Qu'est-ce que ça change pour la Banque Centrale Européenne ?
29:11La dernière communication de Christine Lagarde.
29:13Pour le coup,
29:15elle était vraiment en eau trouble.
29:17Elle nous parle d'eau chaude qui rencontre des eaux froides.
29:19On est à la confluence
29:21de forces positives et négatives.
29:23C'est vrai que
29:25la boussole de la BCE
29:27semble un peu déréglée.
29:29Le communiqué et même la conférence
29:31de presse, c'était le grand flou,
29:33très clairement. Elle est bien embêtée,
29:35en réalité, la Banque Centrale Européenne.
29:37Parce que s'il y a plus de croissance et plus
29:39d'inflation, qu'est-ce qu'elle doit faire ?
29:41Parallèlement,
29:43les taux d'intérêt remontent.
29:45Alors qu'elle est en train de les baisser,
29:47elle peut bien faire.
29:49Elle a plusieurs choix qui s'offrent à elle.
29:51Le premier, c'est accompagner
29:53ce regain d'autonomie stratégique
29:55en se disant
29:57« je vais accompagner
29:59en baissant les taux, je peux relancer le QI, etc. »
30:01En termes de crédibilité,
30:03ça paraît quand même...
30:05Je finance.
30:07Je m'avoue vaincu.
30:09Je capitule.
30:11Tout ça, ça nous ramène à un autre débat.
30:13C'est le débat de la dominance budgétaire
30:15sur la politique monétaire.
30:17Qui gagne dans ce combat ?
30:19Est-ce que ce sont les Etats qui imposent leur loi ?
30:21Je le dis un peu schématiquement,
30:23mais c'est un peu l'idée.
30:25Imposent leur loi à la politique monétaire,
30:27coup l'inverse, ou personne ne gagne ?
30:29Dans le premier cas, ce seraient les Etats
30:31qui gagnent d'une certaine manière,
30:33puisque la Banque Centrale Européenne
30:35accompagnerait ce regain d'autonomie stratégique.
30:37Moi, j'y crois moyennement,
30:39parce qu'au sein du Conseil des gouverneurs de la BCE,
30:41on a quand même des personnes
30:43qui nous l'ont montré très pro
30:45qu'on doit maîtriser avant toute chose
30:47l'inflation.
30:49C'était le prérequis de base.
30:51Après, il peut y avoir
30:53une autre forme, l'inverse en réalité.
30:55Elle affronte les conséquences.
30:57En affrontant les conséquences,
30:59c'est-à-dire qu'elle répond
31:01coup par coup,
31:03coup pour coup presque,
31:05à la hausse de l'inflation et à la hausse de la croissance.
31:07On se retrouve potentiellement à monter les taux.
31:09Mais cela dit, je reviens à ce que je disais tout à l'heure,
31:11s'il y a plus de gains de productivité,
31:13cela veut pouvoir dire
31:15que cette croissance-là
31:17peut être non-inflationniste.
31:19Ou que même, soyons rêveurs encore une fois,
31:21on entre dans une phase
31:23où la zone euro
31:25est en moyenne une inflation autour de 2%,
31:27et que tout se passe bien
31:29dans le meilleur des mondes avec une croissance
31:31de la productivité, etc.
31:33Il y a un troisième choix, c'est l'entre-deux.
31:35Un peu ce qu'a commencé à faire Christine Lagarde
31:37en disant qu'on ne sait pas vraiment
31:39ce qui va se passer.
31:41Pour le moment, on baisse nos taux d'intérêt
31:43parce que c'est ce que nous disent les données.
31:45Elle est dépendante aux données.
31:47De ce point de vue-là, je me laisse faire.
31:49Nous, on anticipe qu'elle va encore les baisser en avril.
31:51Parce que les forces des inflationnistes
31:53à court terme sont quand même assez puissantes.
31:55La baisse des prix de l'énergie, la baisse des salaires
31:57qui est en train de se translater dans l'inflation des services
31:59qui a commencé à baisser.
32:01C'est-à-dire qu'à court terme, les forces des inflationnistes
32:03sont plus fortes, mais qu'à moyen-long terme,
32:05on va vers plutôt une stabilisation.
32:07Elle va les laisser comme cela.
32:09La tentation que le taux terminal,
32:11que le taux d'arrivée puisse être un peu plus élevé
32:13que ce qu'on pouvait encore imaginer
32:15avant l'arrivée de Merckx,
32:17notamment dans le jeu.
32:19En tout cas, nous, c'est notre point de vue.
32:21Il y a tous les avis qui sont dans la nature.
32:23C'est clair.
32:25Pour le coup, le taux BCE,
32:27c'est un taux qui est important
32:29quand on price les banques.
32:31Tous les analystes
32:33avaient un taux terminal
32:35de 1,75.
32:37En tout cas,
32:39beaucoup d'entre eux
32:41ont anticipé une baisse des taux.
32:43C'est vrai que la question, c'est
32:45pose en avril ou pose après ?
32:47C'est à peu près sûr que c'est pose,
32:49d'autant que le staff de la BCE
32:51n'a pas eu le temps de mettre à jour
32:53ces données, ces gens.
32:55C'est vrai que la question
32:57n'a posé...
32:59Il ne faut pas négliger, c'est Donald.
33:012 avril, la promesse de tarifs réciproques,
33:03les vrais tarifs arrivent.
33:05Ce ne sont plus les tarifs fontaniels
33:07pour le Canada et le Mexique.
33:09C'est pour l'Europe, notamment.
33:11Comment est-ce que la BCE
33:13évaluerait
33:15les conséquences d'une salle
33:17de tarifs telle que Donald Trump
33:19nous le promet aujourd'hui ?
33:21C'est inflationniste ou c'est récessif ?
33:23C'est une bonne question.
33:27C'est prévu que ça entre
33:29en application le 2 avril,
33:31mais ce n'est pas encore.
33:33On voit que Donald Trump
33:35change d'avis tous les 4 matins.
33:39Scott Bessin nous a préparé
33:41à l'idée que peut-être
33:43ce serait un peu moins fort
33:45que ce qu'on anticipait.
33:47J'ai quand même tendance
33:49à penser qu'il ne va pas aller
33:51jusqu'au bout du bout
33:53et qu'il va y avoir encore
33:55une phase de négociation,
33:57peut-être de pause.
33:59En tout cas, c'est mon
34:01interprétation des choses.
34:03Pour l'Europe,
34:05si elle décide
34:07de répondre à ses hausses
34:09de droits de douane,
34:11cela veut dire
34:13que l'inflation augmente
34:15d'un coup d'un seul
34:17sur un certain nombre de produits.
34:19Théoriquement, les banques centrales
34:21ne doivent pas répondre aux chocs d'offres.
34:23On se souvient de la COVID,
34:25la fameuse inflation transitoire.
34:27Je pense que là, elles vont être
34:29beaucoup plus sensibles à leur perte
34:31potentielle de crédibilité.
34:33C'est difficile.
34:35On verra. Il y a une réunion en avril
34:37qui semble peut-être déjà écrite.
34:39Les suivantes seront encore à écrire
34:41avec la nouvelle donne tarifaire
34:43du mois d'avril. Parlons justement
34:45de Donald Trump et du marché américain.
34:47Le S&P 500 a baissé de 10%
34:49en 16 séances entre le 19 février
34:51et le 13 mars. C'est une des corrections
34:53les plus rapides de l'histoire.
34:55Qu'est-ce qu'on a réintégré
34:57avec ce moins 10% ?
34:59Est-ce que c'est suffisant
35:01pour redevenir confortable
35:03avec l'investissement en actions
35:05aux Etats-Unis, qui reste un choix
35:07incontournable pour un géant ?
35:09Sur un mois, c'est 7,5%.
35:117,5%, c'est deux secteurs.
35:13C'est assez impressionnant.
35:15Sur la hausse, c'était une hyperconcentration
35:17de la performance. Là, 95% de la baisse
35:19se fait sur le secteur des techs
35:21et des 7.
35:23Avec la technologie de l'information
35:25qui doit être à moins 15%
35:27au moment où on se parle,
35:29il y a la consommation discrétionnaire
35:31mais le reste est plutôt stable.
35:33C'est assez marquant.
35:35C'est concentré dans la hausse
35:37et concentré dans la baisse.
35:39Les flux sont assez marquants.
35:41Je suis assez étonné.
35:43Je regarde mes portefeuilles américains
35:45et ils ne baissent pas. Ils sont plutôt stables,
35:47progressent légèrement mais ça montre
35:49qu'il y a une forme de résilience.
35:51Prenez Warren Buffett qui a
35:53350 milliards de cash. L'action se comporte
35:55très bien. Il y a beaucoup d'entreprises
35:57qui sont assez résilientes
35:59mais la baisse est concentrée.
36:01Ça nous marque.
36:03Là, je crois qu'on est
36:05à 2000 milliards de baisse,
36:07de perte de capitalisation par rapport
36:09aux 2000 milliards.
36:11C'est astronomique.
36:13C'est un PIB.
36:15C'est un PIB d'un pays européen.
36:17C'est très impressionnant.
36:19Ça a été très vite.
36:21Alors qu'au moment où on se parle,
36:23lorsqu'on regarde un peu la croissance
36:25des bénéfices, ces entreprises,
36:27on va être à peu près à une moyenne de 16%
36:29de croissance des bénéfices.
36:31Il est solide ce chiffre ou pas encore aujourd'hui ?
36:33Parce que ça fait des années
36:35dans cette phase d'exceptionnalisme américain
36:37où la croissance, la productivité américaine
36:39ont masqué tout le reste.
36:41Il y a eu aussi
36:43une révision permanente
36:45à la hausse des anticipations
36:47des bénéfices justifiées jusqu'à présent.
36:49Est-ce que là, on n'est pas à un point d'inflexion ?
36:51Sur les technologiques, pour l'instant,
36:53elle n'est pas remise en cause.
36:55C'est vrai qu'on anticipe énormément de choses
36:57depuis le 20 janvier.
36:59Depuis DeepSeek, grosso modo,
37:01on met beaucoup de choses en cause.
37:03Le 20 janvier, pour vous, c'est DeepSeek ?
37:05C'était tout à fait le 20 janvier.
37:07Pour moi, c'est l'investiture de Trump.
37:09Mais ça restera l'investiture de Trump
37:11et DeepSeek.
37:1315 ans avant, c'était DeepSeek.
37:15Là, le monde est en train de changer.
37:17Vous avez ce truc hallucinant.
37:19C'est la convergence des performances.
37:21Il y a un indice qui s'appelle le 493
37:23et le Magnificent Seven.
37:25Vous voyez les courbes qui repartent.
37:27Ça va très vite.
37:29Je reviens là-dessus.
37:31Au moment où on se parle,
37:33la croissance bénéficiaire pour ces entreprises
37:35est à 16 %.
37:37Le reste est largement plus bas.
37:39On n'a pas avancé cette tendance.
37:41Mais c'est vrai que l'incertitude
37:43des talons américains
37:45qui ont tendance à bouger
37:47un peu dans tous les sens
37:49fait qu'on a des multiples qui sont en train de baisser fortement.
37:51Alors que la croissance bénéficiaire
37:53n'a pas été revue au moment où on se parle
37:55à la baisse.
37:57Ça paraît moins cher.
37:59Ça ne veut pas dire que ça ne va pas baisser
38:01parce qu'on est encore dans cette phase de rebalancing.
38:03Ça peut aller encore plus bas.
38:05Maintenant, je pense qu'on va aller
38:07dans le même excès à la baisse qu'on a été
38:09dans l'excès à la hausse.
38:11C'est très dur, honnêtement.
38:13L'excès à la hausse,
38:15on le saura plus tard,
38:17mais il a peut-être été important.
38:19Il a peut-être été important.
38:21La question, c'est de ne pas anticiper
38:23le point bas.
38:25Après, quitte à regretter de ne pas l'avoir joué,
38:27il y aura forcément derrière encore
38:29une phase corrective.
38:31Mais on ne pourra pas aller au-delà tant qu'on n'a pas revu
38:33ces croissances bénéficiaires à la baisse.
38:35Pour l'instant, ce n'est pas le cas.
38:37Dans les Trumponomics,
38:39dans le séquençage du programme
38:41et de la stratégie de Trump,
38:43il y a tout un pan autour de la dérégulation
38:45et de la dérégulation bancaire.
38:47On se souvient que Trump 1.0
38:49avait mis en place la dérégulation bancaire
38:51et les baisses d'impôts également
38:53avant de s'attaquer au front commercial
38:55et la guerre commerciale qui est arrivée
38:57en deuxième partie de son premier mandat.
38:59Là, on a l'impression, à ce stade,
39:01d'être un peu à front renversé.
39:03C'est très tarif pour commencer.
39:05Et puis, viendront ensuite peut-être
39:07la partie dérégulation, baisses d'impôts, etc.
39:09Sur la dérégulation,
39:11Donald Trump vient de choisir Michelle Bauman
39:13qui est membre de la réserve fédérale américaine
39:15aujourd'hui pour succéder à Michael Barr
39:17qui était lui aussi membre de la Fed
39:19en charge de la supervision bancaire.
39:21Qu'est-ce qu'il y a derrière cette nomination
39:23et qu'est-ce qu'on comprend de l'ambition
39:25de Trump pour le secteur bancaire américain ?
39:31Quand on regarde le Basel endgame
39:33de Barr,
39:35grosso modo, et qu'on essaie de chiffrer
39:37les économies en termes
39:39de capital réglementaire,
39:41on est à peu près sur 80 milliards,
39:43ce qui est une paille à l'échelle du secteur bancaire américain.
39:45Ça, c'est les exigences réglementaires
39:47issues de Barr que Michael Barr
39:49voulait appliquer, la manière dont Michael Barr
39:51voulait faire les choses.
39:53Bauman, sa position,
39:55c'est table rase.
40:01Mais ça ne s'arrête pas
40:03au capital réglementaire,
40:05ça va vraiment au-delà.
40:11La législation sur le money laundering,
40:13c'est toute contrainte
40:15dans sa philosophie
40:17et une contrainte, une barrière à la croissance.
40:23Ce qui est intéressant, c'est de voir la réaction
40:25des banques américaines.
40:27Les banques américaines ont vraiment
40:29énormément progressé de septembre à décembre
40:31et depuis,
40:33elles sous-performent,
40:35mais elles sont négatives.
40:43C'est quelque chose qui est tout à fait étonnant,
40:45comme si le sentiment
40:47qu'on a, nous,
40:49en tant que spécialistes, c'est que
40:51ça déroute les investisseurs, parce que
40:53le secteur bancaire est un secteur qui a besoin
40:55d'être régulé, qui est aussi un outil
40:57politique. Si vous voulez
40:59lancer plus ou moins tel secteur,
41:01il suffit de tweaker les contraintes de capital
41:03réglementaire pour diriger les canons
41:05vers tel ou tel secteur.
41:07Après, quand on regarde
41:09la réaction européenne,
41:11c'est aussi ce qui est intéressant,
41:13on voit aujourd'hui deux choses.
41:15Chez nos régulateurs, il y a toujours beaucoup de prudence
41:17et
41:19la réaction des différents
41:21membres,
41:23soit
41:25du MSU,
41:27c'est plutôt
41:29que
41:31la dérégulation
41:33ce n'est pas
41:35forcément une solution magique et qu'il faut s'en méfier.
41:37– D'accord.
41:39– Mais après, quand on regarde la position des politiques,
41:41et là, c'est intéressant
41:43parce qu'on voit,
41:45je trouve qu'à plein d'égards en Europe,
41:47on a un vrai changement de cycle sur plein plein de choses.
41:49C'est assez incroyable.
41:51Au plan réglementaire, donc le
41:53Trésor italien, français et allemand ont adressé
41:55un courrier à la Commission européenne
41:57en septembre,
41:59qui est un courrier qui met
42:01en avant la compétitivité européenne,
42:03la compétitivité du secteur bancaire,
42:05ça devient en fait
42:07l'enjeu politique.
42:09Avec un agenda
42:11pour le prochain
42:13règlement européen
42:15sur le capital qui,
42:17théoriquement, doit être adopté en 2028,
42:19et avec six thèmes
42:21de dérégulation.
42:23– N'en faites pas trop, quoi.
42:25– Plus que n'en faites pas trop,
42:27il y a un truc qui est extraordinaire
42:29où le courrier
42:31dit qu'il faut absolument arrêter,
42:33tout nouveau projet sur la lutte
42:35anti-blanchiment,
42:37l'idée c'est quand même de stopper,
42:39on a été très très loin en Europe, c'est vrai,
42:41donc on met un coup d'arrêt
42:43à tout ça, et on a
42:45six thèmes importants, par exemple
42:47la titrisation, c'est très peu développé en Europe,
42:49donc on a ce…
42:51– Donc là aussi,
42:53il y a peut-être un souffle un peu différent
42:55sur l'aspect réglementaire,
42:57alors les Etats-Unis seront les Etats-Unis
42:59et peuvent déréglementer à marche forcée,
43:01on verra ce que ça donne, ça a pu donner
43:03SVB à un certain moment,
43:05ça a été géré, mais…
43:07– Et puis il faut voir si ça va au bout,
43:09ce qu'on disait tout à l'heure, pour l'instant tout ça
43:11– Oui, oui, oui, elle est nommée,
43:13elle n'est pas encore validée,
43:15– Mais ça renforce
43:17l'idée qu'on a,
43:19qu'on est en train de prendre
43:21un virage en Europe qui est complètement
43:23hallucinant, parce que c'est un virage sur les taux,
43:25un virage
43:27de cycle économique, c'est-à-dire qu'on
43:29rentre, on parlait des tensions sur l'implation
43:31aujourd'hui, elles restent quand même assez élevées,
43:33et le plan de Mertz
43:35va rajouter des temps-flots inflationnistes
43:37alors que déjà, l'ABCE a du mal,
43:39enfin… donc ça veut dire
43:41qu'on est en train de changer
43:43le cycle, et peut-être
43:45d'entrer dans un cycle de régimes
43:47qui est beaucoup plus proche de ceux qu'on avait
43:49dans les années 70-80, et c'est
43:51complètement fou. – L'exceptionalisme européen ?
43:53Écoutons-nous !
43:55Deux minutes pour conclure, Florence,
43:57sur la fête quand même, parce que c'est un peu le sujet
43:59de cette semaine. Depuis janvier,
44:01même oui,
44:03depuis l'élection de Trump, Jérôme Poil
44:05est sur la retenue et se place dans une position
44:07d'observateur, on ne spécule pas,
44:09on n'anticipe pas, et même
44:11si des décisions sont prises,
44:13de conduite de la politique économique
44:15américaine, nous attendrons de voir les résultats
44:17que donneront ces décisions.
44:19Est-ce qu'il est temps de changer un peu de discours
44:21cette semaine ? – Je ne pense pas, parce que pour le
44:23moment, Donald Trump l'a un peu
44:25laissé tranquille, donc il ne vaut mieux pas qu'il
44:27dise quoi que ce soit là-dessus. En revanche,
44:29il y a des documents qui vont être publiés lors de cette réunion
44:31qui compilent les
44:33avis des autres membres de la Fed,
44:35et là ça va être très intéressant, et notamment
44:37dans le document de projection
44:39économique, à la fin,
44:41ou vers la fin en tout cas, il y a une rubrique où
44:43ils indiquent le niveau d'incertitude
44:45qu'ils ont quant à leur prévision d'inflation
44:47et de croissance, et j'imagine
44:49bien que ces niveaux
44:51d'incertitude vont augmenter.
44:53Et donc ça va rajouter un peu
44:55dans l'idée que, effectivement,
44:57la Fed est très incertaine sur les décisions
44:59à prendre, mais
45:01bon, il va s'en dire qu'il va
45:03a priori même, très vraisemblablement
45:05ne pas baisser ses taux lors de
45:07cette réunion.
45:09Je ne suis pas sûr qu'il va non plus aller dans le sens
45:11de dire que les marchés ont baissé,
45:13c'est dangereux. Non, je pense qu'il ne va même presque
45:15pas l'évoquer. D'ailleurs, on l'a dit,
45:17c'est une sorte de pitch net d'une certaine manière
45:19Correction, c'est sain. C'est sain,
45:21nous dit Scott Bessent, et il a totalement raison.
45:2310% de correction, ça peut être sain,
45:25et ça arrive, c'est la vie normale des marchés.
45:27Voilà, donc je pense que l'instabilité financière
45:29ce n'est pas un débat non plus.
45:31Il reste l'inflation, et donc comme il y a de l'incertitude
45:33sur l'inflation, il y a peu de raisons
45:35de baisser les taux. En revanche, là où il y a,
45:37dans mon sens, un petit sujet d'inquiétude,
45:39c'est sur le marché de l'emploi.
45:41Sur le marché de l'emploi, ce que l'on voit,
45:43c'est qu'on est dans une phase
45:45où il y a des fragilités
45:47qui sont encore là, qui sont encore perceptibles,
45:49parce que quand on regarde un indicateur
45:51très simple de fluidité sur le marché du travail,
45:53quelqu'un qui a entre 25 et 54 ans
45:55et se retrouve au chômage aujourd'hui,
45:57il a de moins en moins la probabilité
45:59qu'il retrouve un emploi le mois d'après
46:01et est en train de diminuer.
46:03Donc il commence à y avoir un petit problème
46:05de fluidité sur le marché du travail.
46:07Il ne faudrait pas trop que ça dure et que l'incertitude s'installe.
46:09Bon, on suivra la communication de Jérôme Poel demain soir.
46:11Merci beaucoup messieurs, merci d'avoir été
46:13les invités de Plaine-Parcher ce soir.
46:15Florent Vabon, économiste chez ECOFI,
46:17David Benhamou, directeur des investissements
46:19d'Axiom Alternative Investments et Frédéric Rosier,
46:21co-responsable de la gestion de portefeuille chez Mirabeau.
46:23...
46:33Le dernier quart d'heure de Smartbourg
46:35chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
46:37Le thème ce soir, c'est celui de l'Europe,
46:39de l'Allemagne qui change de visage
46:41et qui entraîne derrière elle peut-être
46:43un nouveau régime pour
46:45l'ensemble de la zone euro et de l'Union Européenne.
46:47Gilles Mouet qui est avec nous par téléphone,
46:49chef économiste du groupe AXA. Bonsoir Gilles.
46:51Merci beaucoup d'être avec nous
46:53par téléphone. On discute
46:55depuis longtemps, Gilles, de ces enjeux
46:57européens. On a vécu quelques crises
46:59côte à côte, notamment
47:01la crise souveraine, la crise
47:03Covid. J'inscris la date
47:05de mars 2025,
47:07le 4 mars 2025, le whatever it takes
47:09de Frédéric Schmertz dans la lignée
47:11du 26 juillet 2012, le whatever
47:13it takes originel de Mario Draghi
47:15ou encore dans la lignée du discours
47:17d'Angela Merkel à l'époque et de Emmanuel
47:19Macron, mai 2020,
47:2118 mai 2020, avec
47:23ce moment presque hamiltonien
47:25dans la course de la
47:27crise Covid. Est-ce que vous êtes d'accord
47:29avec ça, Gilles ? Je vois beaucoup d'économistes que je connais
47:31depuis longtemps qui ont presque
47:33du mal à modérer leur enthousiasme, je dois dire.
47:35Non, mais
47:37moi aussi. C'est vrai que ça fait
47:39très longtemps qu'on se connaît et je ne suis pas
47:41bien naturel, très positif, c'est le moins qu'on puisse dire.
47:43Et là,
47:45j'ai envie d'être optimiste
47:47parce qu'il y a une vraie rupture
47:49politique, économique, presque
47:51culturelle en Allemagne.
47:53Quelque part, c'est important que
47:55ça vienne de la CDU,
47:57que ça vienne d'un parti
47:59qui normalement, essentiellement,
48:01est quand même très rigide sur les questions
48:03budgétaires, et donc ça,
48:05c'est quand même l'indication d'un changement
48:07vraiment profond en Allemagne,
48:09une prise de conscience de la part
48:11de Merkel, mais de l'ensemble
48:13du personnel politique allemand de la nécessité
48:15d'agir. Donc c'est
48:17véritablement extrêmement important. Ça peut
48:19sortir d'Allemagne cet espèce de modèle
48:21de croissance totalement
48:23dépendant de l'extérieur,
48:25en particulier de la Chine,
48:27tout en préservant la spécialisation
48:29industrielle, parce que
48:31il ne faut pas se leurrer,
48:33lorsqu'on fait de la dépense
48:35militaire, on sert essentiellement
48:37le secteur manufacturier
48:39et on voit déjà les entreprises allemandes
48:41qui commencent à reconvertir
48:43certaines de leurs lignes de production
48:45depuis la production civile vers
48:47de la production de défense. Donc l'Allemagne
48:49a trouvé un peu la martingale,
48:51ce qui manque encore un peu,
48:53mais je suis relativement optimiste là-dessus,
48:55c'est la dimension proprement européenne
48:57du paquet, mais on va probablement y venir.
48:59C'est-à-dire
49:01la dimension européenne, parce que
49:03là, on voit bien que c'est un plan allemand,
49:05la gouvernance du plan allemand
49:07fait que l'Allemagne va quand même en profiter
49:09en premier lieu, j'imagine, mais
49:11qu'est-ce qu'il va falloir surveiller
49:13pour se dire que ce virage
49:15historique de l'Allemagne, c'est aussi un virage
49:17pour l'Europe ?
49:19Tout d'abord, il y a la question de l'événement de la
49:21défense.
49:23Il faut que
49:25la partie essentielle
49:27de
49:29dépense de défense
49:31ait l'effet
49:33multiplicateur sur la
49:35croissance de ce
49:37qui sera faible.
49:39Ça, c'est une question qui reste ouverte,
49:41mais au-delà de ça,
49:43la question aussi, c'est de réussir
49:45à éviter ce qu'on pourrait appeler
49:47un effet d'éviction dans les autres
49:49pays européens, parce que quelque chose qui me frappe,
49:51c'est que même si les
49:53spreads sont plutôt bien tenus,
49:55sont plutôt allés dans la bonne direction
49:57depuis les annonces allemandes,
49:59on a quand même une élévation assez nette
50:01des coûts de financement absolus
50:03des pays européens, y compris
50:05de pays qui, pour l'instant en tout cas,
50:07n'ont pas annoncé
50:09un surcroît de dépenses publiques.
50:11Donc on se retrouve dans une situation dans laquelle
50:13tout le monde aujourd'hui paye un peu plus
50:15cher pour financer sa dette
50:17sans nécessairement en face
50:19de la dépense nationale supplémentaire.
50:21Donc ça, ça peut se traduire par,
50:23à terme,
50:25une petite érosion de
50:27l'enthousiasme, parce que voilà, si on prend
50:29le cas de la France, par exemple, même si
50:31notre spread s'est plutôt bien tenu,
50:33payer plus de 3,5% sur un 10 ans,
50:35ça oblige à un niveau des
50:37médiateurs supplémentaires.
50:39Qu'est-ce que ça change pour la Banque Centrale Européenne ?
50:41Sur différents horizons de temps,
50:43Gilles, j'allais dire, est-ce que ça change
50:45quelque chose à court terme ?
50:47Et qu'est-ce que ça change sur le plus long terme
50:49pour la Banque Centrale de la zone
50:51euro ? On a vu Christine Lagarde à l'occasion
50:53de la dernière réunion qui était,
50:55d'ailleurs juste au titre, bien
50:57mal en peine d'expliquer
50:59ce que ça pouvait changer.
51:01Les équipes de la Banque Centrale Européenne,
51:03aussi puissantes soient-elles, n'avaient pas encore
51:05eu le temps d'assimiler toutes les
51:07informations et d'autres à venir sans doute encore
51:09pour estimer
51:11le long terme de la zone euro.
51:13Alors, on peut faire
51:15l'hypothèse que tout cela a probablement
51:17un effet à la hausse sur ce qu'on pourrait appeler
51:19le taux d'intérêt naturel de la zone euro,
51:21parce que c'est une modification
51:23quand même assez sensible
51:25de l'équilibre épargne-investissement
51:27dans le plus grand pays de la zone euro,
51:29à savoir l'Allemagne, qui fait quand même
51:31une très grande préférence pour l'épargne
51:33et qui la bouge plutôt du côté
51:35de l'investissement, et ça c'est
51:37normalement cohérent avec une élévation
51:39du taux d'intérêt naturel, mais à court terme
51:41je ne pense pas que ça change grand-chose,
51:43parce qu'une des caractéristiques
51:45des dépenses infrastructures
51:47et des dépenses militaires, c'est qu'elles mettent
51:49un temps très long avant d'avoir
51:51un impact matériel sur la
51:53croissance. A court terme,
51:55on est toujours dans le problème habituel.
51:57Certains sont purement
51:59domestiques, la préférence pour l'épargne
52:01dans une grande partie de la zone euro
52:03aujourd'hui, d'autres sont des
52:05monnaies d'ordre externe.
52:07C'est une réponse européenne à
52:09une approche assez agressive
52:11de la part des Etats-Unis.
52:13Cette réponse européenne, elle se manifestera
52:15dans nos chiffres de PIB dans
52:172 ans, 3 ans, 4 ans. La monnaie
52:19américaine, elle malheureusement,
52:21elle peut se manifester dans nos chiffres de PIB
52:23dans les 3 à 6 mois qu'il y a.
52:25Vous restez convaincu que
52:27il n'y aura pas de pause
52:29à partir de la réunion du mois d'avril pour
52:31la Banque Centrale Européenne, Gilles ?
52:33On peut avoir un ralentissement,
52:35on aura sans doute un ralentissement du rythme
52:37de la baisse des taux parce qu'on
52:39est là en train de sortir du territoire
52:41respectif, donc on a peut-être plus
52:43de temps. On n'est pas obligé
52:45d'aller dans l'urgence.
52:47La question au fond pour moi, c'est est-ce qu'on va
52:49à deux et qu'on s'arrête ou est-ce qu'on va un peu plus loin ?
52:51Je pense qu'en fait, la BCE
52:53sera obligée toujours d'aller un peu plus loin
52:55si les Américains,
52:57comme je le pense, mettent effectivement
52:59en oeuvre des tarifs
53:01sur la zone euro parce que pour l'instant,
53:03on est un peu dans une zone euphorique
53:05en Europe où on voit
53:07les effets positifs à terme
53:09de la réponse politique européenne qui est beaucoup plus puissante,
53:11beaucoup plus rapide que celle qu'on
53:13pouvait espérer, mais on n'a pas encore
53:15vu le choc de court terme
53:17qui risque de nous tomber dessus
53:19dans les quelques mois qui viennent
53:21avec des tarifs américains.
53:23Ça suggère qu'il faut prendre
53:25Trump 2.0 plus au sérieux
53:27que jamais, Gilles, et c'est déjà
53:29quelque chose que vous suggériez
53:31avant même son installation
53:33à la Maison Blanche le 20 janvier dernier.
53:35Comment votre réflexion
53:37a évolué depuis ? Quelle est la clé de lecture
53:39sur les 60 premiers jours d'exercice
53:41du pouvoir de Trump et de son administration ?
53:43Quelle est la clé de lecture que vous avez
53:45de la stratégie qu'il endosse
53:47et des objectifs qu'il poursuit ?
53:49Pour moi,
53:51la clé de lecture, c'est
53:53le poids
53:55beaucoup plus important qu'on aurait pu le croire
53:57de l'idéologie, pour aller vite,
53:59dans l'équipe de
54:01Trump autour de lui.
54:03Je pense qu'on s'est un peu
54:05rassuré à court terme
54:07avec cette idée que l'administration Trump
54:09est essentiellement une administration transactionnelle,
54:11qu'elle
54:13utilise des menaces
54:15plus pour leur effet de levier dans la négociation
54:17que pour leurs effets effectifs.
54:19Ce que l'on voit, c'est que
54:21on a
54:23des convictions fortes
54:25dans l'entourage de Donald Trump
54:27autour, par exemple, de l'idée
54:29que le système monétaire international
54:31ne sert pas à l'intérêt des Etats-Unis,
54:33autour de l'idée que l'Europe et la Chine
54:35se servent, entre guillemets,
54:37de la demande américaine
54:39sans rien offrir en retour.
54:41Ce sont des convictions très ancrées
54:43et on les sent quand même.
54:45Et ça, c'est de plus en plus apparent
54:47dans le discours. Prêt à accepter
54:49ce qu'ils appellent
54:51de la douleur de court terme
54:53au nom de ses bénéfices
54:55éventuels futurs.
54:57Moi, j'ai utilisé l'expression
54:59révolutionnaire contre réaliste il y a
55:01quelques semaines. J'ai l'impression
55:03qu'il y a une posture révolutionnaire quand même assez
55:05forte dans l'administration américaine.
55:07Si on définit un révolutionnaire comme quelqu'un
55:09qui, au nom d'un avenir éventuellement
55:11radieux, est prêt à accepter
55:13une souffrance à court terme.
55:15Ils sont vraiment
55:17convaincus d'être le dindon de la farce
55:19du système monétaire,
55:21du système commercial mondial ?
55:23C'est ce qu'on entend
55:25de manière vraiment très répétée
55:27de beaucoup de gens dans l'entourage
55:29économique de Donald Trump.
55:31Et ce sont des gens qui sont au commence.
55:33C'est là une des grandes différences
55:35avec 2016.
55:37Au tout début du premier mandat
55:39de Donald Trump, il s'était entouré
55:41de gens qui étaient des républicains classiques,
55:43qui étaient des hauts fonctionnaires classiques.
55:45Alors que là, on a vu arriver des gens
55:47qui viennent de parcours
55:49complètement différents, qui viennent souvent du monde
55:51de la finance, qui viennent souvent du monde
55:53des hedge funds, qui ont des options
55:55idéologiques très fortes, mais qui n'ont pas
55:57l'expérience de la gestion
55:59des relations internationales,
56:01même de la gestion des services publics.
56:03Et ça donne du coup cette espèce
56:05d'hyperactivisme de l'administration
56:07américaine, qui joue beaucoup
56:09à mon avis dans le stress actuel
56:11de marché, qui est que
56:13on se disait que, certes,
56:15il y aurait des aspects défavorables
56:17à la croissance dans le
56:19programme de Donald Trump, avec
56:21peut-être sans doute quelques tarifs
56:23ici ou là,
56:25mais les tarifs sont agités de manière
56:27très frappante, alors que
56:29les effets positifs, par exemple
56:31la dérégulation ou les baisses d'impôts,
56:33pour l'instant en tout cas, sont envoyés plus tard.
56:35Si il faut se poser la question
56:37du seuil de douleur de cette administration
56:39avec les caractéristiques
56:41qu'elle peut avoir,
56:43où peuvent être les garde-fous ?
56:45Quel niveau de douleur
56:47est-ce que l'économie américaine
56:49est capable d'encaisser
56:51aujourd'hui, sous Trump 2.0 ?
56:53Pour moi,
56:55le garde-fou, à ce stade,
56:57il est essentiellement au parti
56:59républicain. Je veux que
57:01tout le monde se demande où est passé
57:03le parti démocrate, mais
57:05la question de fond, c'est
57:07comment vont réagir
57:09les élus républicains qui
57:11peuvent se retrouver dans une posture très compliquée
57:13pour leur élection en 2026. Je pense que c'est ça
57:15en fait qui est le point assez important.
57:17Et ce qui est quand même frappant, quand on regarde
57:19les indices de confiance des ménages, on a encore eu
57:21la semaine dernière l'indice Michigan,
57:23ça se dégrade quand même très vite.
57:25Ça se dégrade, y compris
57:27chez les électeurs républicains,
57:29et ça c'est quelque chose qui va faire inquiéter
57:31une partie de leurs élus.
57:33Et ça, on peut avoir peut-être
57:35une correction d'erreur, entre guillemets, qui viendrait
57:37du parti républicain lui-même.
57:39Oui, évidemment, la mainmise
57:41personnelle
57:43dans Trump, ce parti républicain, est très
57:45forte, mais on parle quand même de gens
57:47qui vont maintenant très vite
57:49songer à leur réélection en 2026.
57:51Pour moi, c'est ça, la vraie force de rappel.
57:53C'est pas l'opposition du parti démocrate
57:55qui, étant minoritaire, ne peut d'autre manière pas grand-chose,
57:57sauf à prendre des positions
57:59extrêmes, ce que Schumer a évité
58:01la semaine dernière, en refusant
58:03de se prêter à
58:05un government shutter. Donc c'est au parti républicain
58:07que ça se passe.
58:09Dernière question, Gilles, est-ce qu'il est temps
58:11pour la réserve fédérale américaine de sortir
58:13de sa position d'observatrice,
58:15pour Jérôme Poel, de sortir de sa position
58:17d'observateur ?
58:19Non, pour moi, on n'est pas encore
58:21dans cette phase de clarification,
58:23parce que les indicateurs d'ISSOFT,
58:25c'est-à-dire les enquêtes, les enquêtes de confiance
58:27en particulier, sont en train de se dégrader assez vite.
58:29Mais pour l'instant, il n'y a pas
58:31de traduction avérée dans
58:33les vrais indicateurs Macron.
58:35C'est-à-dire qu'on n'a pas encore vu grand-chose
58:37dans les créations d'emplois,
58:39on n'a pas vu grand-chose,
58:41le PIB T1 va être, de ce point de vue-là,
58:43assez intéressant. Et puis je pense qu'on a la question
58:45inflationniste, à la fois dans sa réalité
58:47et dans les anticipations.
58:49Le dernier chiffre d'inflation a été
58:51un peu meilleur qu'attendu,
58:53mais quand même, quand on regarde le détail,
58:55on est toujours sur une réaccélération
58:57des prix des services en loyer
58:59par rapport au point bas de l'été dernier,
59:01et ça, ça doit inciter la Fed.
59:03Et quand on regarde les anticipations,
59:05c'est encore une fois qui a été révélé dans la dernière
59:07enquête du FIGA, on a des ménages qui, aujourd'hui,
59:09attendent un surcroît d'inflation tout à fait massif.
59:11Donc, comment lâcher l'affaire,
59:13entre guillemets, pour la Fed à ce stade,
59:15ça me paraît très complexe.
59:17Je pense qu'on aura un discours
59:19assez musclé, entre guillemets,
59:21de la part de Powell demain soir.
59:23Merci beaucoup, Gilles. Merci pour votre éclairage
59:25sur la situation du moment, en Europe,
59:27aux Etats-Unis. Gilles Moix, chef économiste
59:29du groupe AXA, qui était avec nous par téléphone,
59:31l'invité de ce dernier quart d'heure de Smart Bourse, ce soir.