Mardi 18 juin 2024, SMART BOURSE reçoit Marc Riez (Directeur général, Vega Investments) , Aymeric Diday (Directeur de la gestion, Pergam) , Edouard Faure (Responsable du crédit, Swiss Life Asset Managers France) et Alexandre Baradez (Chef analyste, IG)
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00:00Bonsoir à tous et bienvenue dans Smart Bourses. Smart Bourses, votre rendez-vous bourse en
00:12direct sur Bismarck que vous pouvez également retrouver en replay sur Bismarck.fr, sur les
00:17réseaux sociaux de Bismarck. Et bien sûr, vous pouvez nous écouter en podcast sur toutes
00:21les plateformes de podcast. Au sommaire de cette édition, nous reviendrons bien évidemment
00:27sur ce léger rebond du CAC 40 depuis deux jours, après la semaine noire sur l'indice parisien. La
00:32semaine dernière, l'indice parisien qui a effacé sa performance depuis le début de l'année en une
00:38semaine, suite à l'annonce de la convocation d'élections législatives anticipée en France
00:43et à la lecture du programme des partis extrêmes pouvant éventuellement accéder à un nombre de
00:48députés suffisant pour obtenir une majorité. Dans ce contexte, les investisseurs restent
00:53attentifs et nous tenterons de comprendre avec nos invités la réaction des marchés actions mais
00:58aussi obligataires à ce risque politique français. A noter du point de vue des indicateurs économiques
01:05que l'inflation pour la zone euro est confirmée pour le mois de mai à 2,6% sur un an. C'est un
01:09peu plus qu'au mois d'avril où elle a été ressortie à 2,4%. Nous reviendrons sur ce chiffre mais
01:14également sur d'autres indicateurs économiques comme les ventes au détail aux Etats-Unis dans
01:17un instant avec Pauline Grattel et nous reviendrons également évidemment sur les décisions de
01:24politique monétaire des banques centrales dans ce contexte. Côté valeurs à Paris, la séance du jour
01:30a été marquée par le recul de Carrefour qui tombe à son plus bas niveau depuis novembre 2020 en cause
01:35le risque d'une amende de 200 millions d'euros demandée par Bercy en lien avec la gestion du
01:40réseau de franchise et de l'enseigne. Carrefour est accusé par le ministère de l'économie d'un système
01:45de franchise faisant ressortir un déséquilibre significatif je cite dans les droits et obligations
01:50des parties au profit du groupe Carrefour. Carrefour qui conteste vigoureusement de son côté les grèves
01:55de Bercy dans un communiqué. Vous en aurez également le résumé complet dans un instant et
01:58puis enfin dans la troisième partie dans la deuxième partie de l'émission dans Marché à
02:03Thème nous reviendrons sur le marché du crédit. Comment expliquer que le marché primaire des
02:07obligations corporate est redémarré il y a quelques mois et quels enjeux en matière d'investissement
02:11nous en parlerons avec Édouard Faure responsable du crédit chez Swiss Life Asset Manager.
02:17On se retrouve tout de suite sur le plateau de Smart Bourse.
02:30Et nous commençons comme d'habitude avec le Point Bourse, le résumé complet de l'actualité
02:35boursière du jour proposée par Pauline Grattel. Bonsoir Pauline.
02:41On commence Pauline par un résumé de ce qui s'est passé sur les marchés financiers. Que s'est-il
02:45passé sur les marchés financiers aujourd'hui ? La Bourse de Paris et l'ensemble des bourses
02:49européennes sont dans le vert aujourd'hui. Le CAC 40 progresse et tourne autour des 7600 points.
02:56Côté US, Wall Street a ouvert en hausse et enchaîne les records. Aux Etats-Unis d'ailleurs les
03:02investisseurs ont pris connaissance des ventes de détails pour le mois de mai qui ressortent à
03:06plus 0,1% sur un mois contre un consensus plus élevé à plus 0,3% et après moins 0,2% le mois
03:15dernier, un chiffre révisé. Et la production industrielle américaine ressort en hausse sur
03:20un mois en mai de 0,9% alors qu'elle stagnait en avril. Après cette publication le rendement
03:27de l'obligation à 10 ans américaine s'est légèrement détendu autour de 4,25%.
03:33Ça c'est pour les indicateurs économiques. Sur les marchés obligataires européens, Pauline,
03:40quelle est la tendance ? Le spread franco-allemand se resserre à 70 points de base. Le rendement de
03:45l'obligation française à 10 ans est autour de 3,10%. Le rendement de l'obligation allemande à
03:5110 ans autour de 2,40%. On le disait en introduction, sur l'estimation finale de
03:57l'inflation a été donnée. Pas de mauvaise surprise aujourd'hui Pauline. Oui c'est ça, l'inflation de
04:01la zone euro est confirmée à 2,6% sur un an en mai, après 2,4% en avril. Dans sa version CORE,
04:09l'inflation est confirmée à 2,9% après 2,7% le mois précédent. Enfin l'indice ZOO qui mesure le
04:17sentiment des investisseurs allemands sur les perspectives économiques ressort moins élevé
04:21que prévu à 47,5% contre un consensus de 49,6%. Et alors un mot des valeurs à suivre à Paris ou
04:29aux Etats-Unis. On commence avec Paris où évidemment on parle de Carrefour. Oui le ministère de l'économie
04:34appuie une assignation de l'association des franchisés Carrefour contre Carrefour proximité
04:40France. Bercy juge que la relation entre le distributeur et les franchisés est déséquilibrée
04:45et recommande une amende record de 200 millions d'euros contre Carrefour selon des informations
04:52de la lettre. Le titre décrochait de 9% dès l'ouverture. L'action était d'ailleurs au plus
04:58bas depuis novembre 2020 avant de se redresser légèrement au cours de la séance. Et aux Etats-Unis
05:04quelles sont les valeurs que l'on regarde Pauline ? Il faudra prêter une attention particulière à
05:08Boeing. David Calhoun le DG du groupe comparait aujourd'hui devant une commission d'enquête du
05:13Sénat américain pour la politique de sécurité notamment. Le titre ouvre en léger recul à Wall
05:20Street. Et on finit avec l'agenda des marchés financiers demain avec notamment un jour férié
05:26aux Etats-Unis Pauline. Oui et donc la séance s'annonce plutôt calme mais en Europe les
05:30investisseurs prendront connaissance de l'indice des prix du Royaume-Uni pour le mois de mai.
05:34Merci beaucoup Pauline Grattel pour Tendance mon amie. Quant à nous on se retrouve tout de suite
05:39dans Planète Marché. Et c'est parti pour Planète Marché. Une quarantaine de minutes ensemble pour
05:55décrypter l'actualité des marchés financiers parfois aidés d'une compréhension économique
06:00ou politique. Pour en parler nous avons le plaisir d'avoir trois experts en plateau ce soir. Nous
06:05avons le plaisir d'accueillir tout d'abord Alexandre Baradez. Bonsoir Alexandre Baradez,
06:08chef analyste chez IG. A vos côtés nous avons le plaisir d'accueillir également Marc Riez. Bonsoir
06:13Marc Riez. Bonsoir. Vous êtes directeur général de Vega Investment. Nous avons le plaisir d'accueillir
06:17également Aymeric Didet. Bonsoir Aymeric Didet. Bonsoir Nicolas. Vous êtes directeur de la gestion
06:22de Pergam. Je vous propose de commencer avec vous Marc Riez. J'ai envie de vous poser une question
06:28assez ouverte pour ouvrir cette discussion. Que regarde-t-on à l'heure actuelle sur les marchés
06:33financiers ? Quand on est en France on a les yeux rivés sur un CAC 40 qui traverse une mauvaise
06:37passe en lien avec un risque politique. On a regardé pendant des semaines et des mois si ce
06:41n'est des années les politiques des banques centrales dont on a l'impression que ça devient
06:44un sujet mais pas forcément le premier sujet à l'heure actuelle sur les marchés financiers. On a
06:49des marchés américains qui eux caracolent ou en tout cas certaines valeurs sur les marchés
06:54américains caracolent. Qu'est-ce qu'on regarde aujourd'hui quand on veut décrypter ce qui se
06:57passe sur les marchés financiers Marc Riez ? Alors aujourd'hui comme toujours pour moi on regarde
07:01quand même d'abord du côté de Wall Street parce que bien sûr nous sommes français, bien sûr nous
07:06sommes très concernés par ce qui peut arriver à notre pays, à ce qui peut arriver aux valeurs
07:11françaises qui sont cotées et qui pour certaines évidemment sont un peu fragilisées par ce qui est
07:16en train de se passer mais globalement la France n'assure pas la marche malheureusement jusqu'à
07:21preuve du contraire de l'économie mondiale. L'économie mondiale c'est d'abord l'économie américaine et c'est un peu
07:27cette dynamique de l'économie américaine qui tracte en fait l'ensemble des marchés boursiers
07:32même si localement il peut y avoir des inquiétudes voilà avec des prises de profit etc
07:38ponctuelles mais à la fois les grandes valeurs sont cotées aux Etats-Unis, mondial à quelques
07:44exceptions près et puis aussi les grands investisseurs sont américains et donc beaucoup
07:49d'entre eux ne savent même pas localiser la France sur une carte du monde. C'est une partie de l'Australie
07:55pour certains, pas loin de la Russie parce qu'on entend parler de l'Ukraine pour d'autres enfin bon voilà
07:59tout ça pour vous dire que nous gérant l'Amérique reste la boussole de nos investissements de nos
08:07oppositions. C'est vrai vous l'avez dit que ce que vont faire les banques centrales nous a absolument
08:14monopolisé pendant de très longs mois, de très longues années. Là maintenant on a une idée à peu
08:20près claire de ce qui pourrait se faire on a vu que la banque centrale européenne a commencé à baisser
08:24ses taux, que la réserve fédérale américaine qui est quand même l'élément leader pour le coup va
08:33sans doute attendre après les élections américaines parce que l'économie est solide et alors pour le
08:40coup ça aurait pu être ça, ce report des baisses des taux de la réserve fédérale, une raison pour
08:46le marché de prendre de vrais profits, de corriger vraiment massivement et on voit que c'est pas le
08:50cas. Le marché a digéré en fait l'information qui était que les six baisses de taux qu'il
08:56attendait pour 2024, puis quatre, puis deux, puis maintenant une seule. C'est finalement intégré assez
09:02facilement par le marché. Ça aurait pu générer une vraie correction, ça n'a pas été le cas et ça n'est
09:07pas le cas parce que l'économie américaine montre qu'elle s'en sort pas si mal, elle ralentit, c'est
09:12vrai. On a vu 5,3% de croissance du PIB américain au T3 2023, puis 3,4% au quatrième trimestre, puis
09:221,3% seulement au premier trimestre de cette année, mais on voit qu'il n'y a pas de vrai effondrement de
09:27l'économie américaine. On parlait tout à l'heure, Pauline a cité la production industrielle aux
09:32Etats-Unis qui rebondit de 0,9% ce mois-ci, donc on voit que l'économie américaine est assez
09:37résiliente malgré tout. Et donc elle n'a pas besoin de baisse de taux pour repartir, c'est comme ça qu'il faut le comprendre.
09:41Et qu'elle arrive à s'en sortir malgré des taux élevés. Donc ça rassure quand même les marchés, oui. Et ils se
09:47disent pour le coup c'est pas si grave que ça que ces baisses de taux soient reportées dans le temps,
09:52puisque ça ne génère pas pendant ce temps-là un effondrement de l'économie. Et ça c'est un constat
09:57qu'on peut faire si on met de côté les 7 magnifiques. Oui, alors évidemment, boursièrement, si on met de
10:02côté les 7 magnifiques, la tête du marché américain est beaucoup moins avenante. Mais oui, on voit bien
10:10que c'est l'économie au global qui quand même s'en sort pas mal. On reviendra sur les sujets
10:17intelligence artificielle dans un instant. Alexandre Baradès, votre analyse également sur la
10:21semaine qui vient de s'écouler. Même question ouverte, parce que c'est vrai qu'on a tendance
10:26à aller directement sur le marché français. Et on va en parler, puisqu'il y a quand même un risque
10:31politique qui est intégré par le marché, puisque ça fait une semaine, en tout cas ça a duré pendant
10:36une semaine. On voit effectivement un CAC 40 qui rebondit légèrement aujourd'hui. Ça n'est qu'une
10:41économie, ça n'est qu'un marché dans une économie au sein de la zone euro et qui n'est pas forcément
10:46effectivement celle qui tire les marchés financiers. Pour autant ça reste une grande économie
10:49internationale avec un risque. Oui, c'est ça. Et je trouve que c'est une piqûre de rappel. Souvent on a tendance à
10:56dire que le CAC 40 ce n'est pas la France. Et c'est vrai. Il y a des LVMH, des Total qui ont une exposition absolument
11:00mondiale. On disait bon, les sujets domestiques, on peut d'empreintes sur l'indice français. Et depuis
11:05la crise de la dette en zone euro 2011-2012, on n'avait pas vu de réaction, même dans des second tours où
11:11l'extrême droite était présente. Il y avait eu très peu de réaction. Donc c'est la première fois depuis la crise de la
11:15dette finalement qu'on a une réaction du marché d'action qui est aussi fort. Parce qu'on voit que les sujets de
11:19fiscalité dans les programmes des opposants ou de ceux qui veulent former une coalition sont assez présents.
11:25On reparle de taxes sur les super profits. On reparle de taxes sur les 1% les plus riches ou autres. Donc on voit bien
11:31que le regard se tourne vers les banques, vers les valeurs du luxe, vers les valeurs énergie haute. Donc tout le monde
11:36a baissé d'un cran. Parce que finalement on se rend compte que les sujets domestiques peuvent avoir un impact fiscal sur
11:40des groupes qui sont pourtant de dimension mondiale. Donc c'est quand même une piqûre de rappel que le CAC ce n'est pas
11:45la France dans l'exposition revenu chiffre d'affaires. Mais c'est en revanche par rapport à la position du siège et donc
11:51à la base taxable. Ça c'est le premier constat. Alors ensuite je trouve que la réaction du marché est quand même très
11:57équilibrée jusqu'à présent. C'est-à-dire qu'on ne peut pas parler de panique non plus. 6% de baisse, on est à moins 9 sur le CAC
12:02depuis le sommet de mai. Mais lié à l'événement politique c'est 6% avec un petit rebond derrière. Et sur le marché obligataire
12:08on voit qu'il y a deux strates. La première couche de risque elle a été activée. C'est-à-dire on dévie les flux des obligations
12:15françaises, on va chercher plutôt les obligations allemandes. Donc c'est ça qui génère l'écart de tout.
12:19En tout cas en fin de semaine. En tout cas en fin de semaine, en début de semaine c'est plutôt...
12:23Et en revanche la deuxième couche qui serait plus problématique, celle-ci n'est pas encore activée. Et espérons qu'elle ne le soit pas.
12:27C'est-à-dire on ne touche pas en cours d'obligation française trop dans les portefeuilles. C'est-à-dire qu'on ne les conserve,
12:31je pense qu'on ne les surpondère pas. On ne les vend pas. Voilà, on ne vend pas parce que le taux de 10 ans, au moment où on se parle
12:36on est à nouveau à 3,11, 3,12. C'est exactement le niveau qu'on avait le vendredi avant dissolution. Donc on a fait un aller-retour
12:42à 3,30, 3,35 et on est revenu.
12:44Et c'est ça qui est intéressant. On a vu du stress effectivement sur cette dette française. Finalement on est revenu au même niveau.
12:48Mais on a vu quand même que maintenant on va quand même sur la dette allemande parce qu'il y a un peu plus de stabilité.
12:54En tout cas vu aujourd'hui par un certain nombre d'investisseurs ou de créanciers.
12:57Oui, il y a cet aspect-là. Et il y a un autre marqueur qui est les devises aussi. L'euro ne s'est pas effondré.
13:01C'est-à-dire qu'on a eu 1,5% de baisse grosso-mondo la semaine dernière. C'est très limitant. Enfin 1,5% on a parfois des phases comme ça
13:07sur des simples deltas de chiffres Europe-US. Donc ce n'est pas un mouvement non plus d'aversion à l'Europe.
13:11Donc à ce stade, je trouve que la réaction est plutôt bien mesurée.
13:14Simplement il y a quelque chose qui m'interpelle. Je n'ai pas la réponse.
13:19Mais on a des écarts de volatilité qui sont quand même assez significatifs désormais entre les marchés européens et les marchés américains.
13:24Sur la partie actions, on est monté en gros à 22 de volatilité en Europe.
13:27Ce n'est pas la panique encore une fois. Mais les US, eux sont, et Marc le disait très bien, ils sont indestructibles.
13:32C'est-à-dire que les hausses d'autos soient pricées, ensuite divisées par 6, que la fête soit plus accommodante, plus au quiche, que les stades soient, à mon oeil, plus forts, moins...
13:42On a l'impression que tout est argument. Et là récemment encore, valeur refuge US.
13:46Regardez, le dollar est acheté, les valeurs US sont achetées parce que c'est instable en Europe.
13:49Et on a l'impression de cet empilement de couches qui fait que la vol américaine est très faible.
13:53Seulement dans l'histoire graphique, ce que la graphique nous montre, c'est que quand la vol progresse d'un côté, soit US, soit Europe,
13:59normalement l'autre indice de vol a tendance à suivre, je ne dis pas avec la même puissance, mais le momentum est quand même le même.
14:05Et là on a vraiment une divergence de momentum. Donc soit, et espérons que ça se passe comme ça, la vol Europe retombe d'un coup parce qu'on est rassuré par tout cet aspect politique.
14:13Le 8 juillet.
14:14Voilà. Soit, il n'y aura pas trop le choix, c'est la vol US qui va devoir rattraper un peu son retard.
14:19Et si on se souvient, je m'arrête là-dessus, en 2011, c'était vraiment la panique, 2011, ce n'était pas la situation actuelle.
14:24Mais le S&P avait quand même lâché entre le mois de mai et le plus bas d'octobre 20%.
14:28Avant de se reprendre, après c'était reparti très vite, mais il y avait quand même 20% de baisse du S&P sur l'épisode européen.
14:33Donc, je me dis à quel moment les US doivent embrayer, je dirais que c'est plutôt l'axe qui doit se passer maintenant, peut-être se couvrir un petit peu,
14:40ou alors effectivement on est très vite rassuré sur l'Europe. Mais à un moment donné, cette divergence de volatilité, dans l'histoire, on voit qu'elle n'a pas vocation à durer.
14:47Un mot encore sur cette situation française. Dans un contexte européen, alors on parle des marchés, des marchés actions, des marchés obligataires,
14:55on parle effectivement d'un risque politique pricé par les marchés qui pourrait avoir une incidence sur l'économie française.
15:01Est-ce que c'est un risque franco-français ou est-ce que ça devient un risque européen si jamais, enfin en fonction d'un résultat de l'élection le 8 mai prochain ?
15:10J'ai l'impression que tous les sujets nationaux, surtout quand ça croise les top 3, Allemagne, France, Italie, automatiquement c'est des sujets européens.
15:17Parce que se posent des questions de géopolitique, se posent des questions d'intégration européenne, de budget européen, d'investissement, d'où l'Europe puisse faire soi, de position par rapport à la Chine.
15:27Enfin, tous les sujets aujourd'hui sont à ce fond à l'échelle européenne, tout est négocié à l'échelle européenne et tant mieux. Donc c'est forcément un sujet européen.
15:33Mais ce qui est rassurant, encore une fois, à ce stade, c'est que par exemple les spread sur l'Italie, ça a un peu bougé, on est monté à 340, 350 points de base.
15:39On rappelle qu'à l'époque de la crise de la dette dans le euro, c'était 550 points de base entre le Bund et le PTP, donc les obligations italiennes.
15:45Donc on voit bien qu'on n'est pas dans la panique, mais on presse, on intègre une forme de risque.
15:49Emeric Didet, j'ai commencé avec une question ouverte et finalement j'arrive quand même sur le sujet France, sur le sujet CAC 40.
15:57On entend, et j'ai entendu d'ailleurs hier dans cette émission, plusieurs invités dire que les Etats-Unis ont eu le risque de l'élection de Donald Trump,
16:04on avait annoncé que les marchés financiers le vivraient mal, ça n'a pas duré si longtemps que ça, on a eu le Brexit au Royaume-Uni, plus récemment on a eu l'élection de Meloni en Italie.
16:13Est-ce que c'est notre moment à nous en France de, je cite, un rejet d'une mondialisation ou de certaines élites et que finalement derrière les marchés financiers s'adapteront
16:25et peut-être que la politique aussi s'adaptera et on finira par trouver un équilibre qui fonctionnera comme ce qu'on a pu voir dans d'autres pays ?
16:32Alors aujourd'hui en tout cas on a les triptyques qui marchent bien, c'est-à-dire incertitude, volatilité, baisse des marchés, ça on a eu le triptyque classique
16:39et ça s'est fait en effet de manière extrêmement organisée, c'est ça qui est assez intéressant, c'est que oui on a de la baisse, baisse assez importante puisqu'on revient à zéro sur le CAC 40 par exemple,
16:48mais quelque part d'une façon assez organisée sans qu'il y ait de dislocation de marché, ça c'est quelque chose d'important, donc aujourd'hui on a quelque chose qui est quelque part un peu rassurant
16:57par rapport à l'évolution et au fonctionnement de l'économie et du marché, c'est-à-dire qu'il y a l'incertitude, oui, ça c'est clair, elle va avoir éventuellement des conséquences, peut-être,
17:06parce qu'au final on est souvent, quand on parle de politique et de géopolitique, dans du bruit sur les marchés financiers, parce que justement on est dans des systèmes organisés, dans des démocraties qui ont des règles
17:18et qui sont aujourd'hui globalisées dans un monde qui est bien organisé, c'est-à-dire qu'on a des règles européennes, des règles budgétaires, alors certains voudront éventuellement les adapter, en sortir ou autre,
17:26mais clairement pour le moment il y a des règles et elles sont appliquées, regardez ce qui s'est passé en Italie ou dans d'autres pays d'Europe qui ont vu des partis divers extrêmes éventuellement arriver au pouvoir,
17:35au final la croissance des entreprises est repartie de l'avant et ça n'a pas empêché les entreprises de repartir de l'avant, et notamment les marchés financiers actions,
17:45donc ça c'est plutôt des points positifs pour l'investisseur, que ce soit l'investisseur en actions évidemment, mais aussi pour l'investisseur en obligations, on l'a vu, il y a des petits écartements de spread de crédit,
17:55donc qui montrent, là aussi, que cette incertitude existe, mais au final pour le moment ça se fait dans des marchés qui sont plutôt organisés, dans des évolutions organisées.
18:03Donc les 70 points de base entre l'OAT et le boune, c'est un petit écartement suffisant pour alerter, mais...
18:09C'est un écartement qu'il faut regarder, qu'il faut suivre, qu'il faut évidemment monitorer tous les jours, mais vous regardez aujourd'hui où on a des marchés qui semblent se stabiliser,
18:17il n'y a pas eu d'écartement aujourd'hui des spread de crédit, donc c'est là où aujourd'hui, pour le moment en tout cas, on ne sait pas de quoi demain est fait évidemment,
18:25mais en tout cas pour le moment ça se fait dans des niveaux qui sont quelque part logiques, rationnels et quelque part un tout petit peu rassurants.
18:32On parlait tout à l'heure de l'élection de Donald Trump, tous les économistes ont dit que ça va être une catastrophe, un marasme économique après si Trump est élu.
18:40Moi je veux bien des marasmes économiques avec une croissance telle qu'on a connue aux Etats-Unis pour l'Europe.
18:44Aujourd'hui, quand on voit l'état de l'Europe par rapport à sa croissance réelle, et on en revient au sujet des banques centrales,
18:51on a un retard qui est quand même colossal dans la croissance européenne, donc temps en temps, on va dire que ce qui était prévu par les économistes ne se déroule pas forcément comme l'économie va vraiment évoluer.
19:04Donc c'est pour ça qu'on regardera un tout petit peu plus avec une échelle de temps un peu plus longue, et se dire est-ce qu'aujourd'hui, avec un recul des marchés tels qu'on a connu,
19:13on n'a pas envie de remettre en tout cas un peu de risque sur certaines valeurs qui sont très internationales,
19:17parce qu'on le disait, les valeurs du CAC 40 aujourd'hui, le chiffre d'affaires des sociétés du CAC lié à l'économie française, c'est 15%.
19:25Oui, c'est ça. Aucune exposition à la France pas si énorme globalement.
19:30Et ça se retrouve dans les indices, puisque le CAC a perdu 6, vous regardez l'économie des petites capitalisations, celles qui sont pour le coup beaucoup plus liées à l'économie française,
19:41ces valeurs-là, elles ont perdu 11%. Les small cap, l'indice small français a perdu 11% la semaine dernière.
19:46Donc encore une fois, ça se fait dans des marchés qui ne sont pas disloqués, et ça quelque part pour l'investisseur qui a un horizon de placement un tout petit peu plus long,
19:57et qui est capable de subir cette volatilité, ça peut être évidemment potentiellement des moments de faire des arbitrages et d'aller sur des valeurs grandes, belles, solides,
20:07qui peuvent passer ce type de crise sans souci.
20:09Je reste sur le risque politique, et je vais même aller sur le politique, ou en tout cas sur les déclarations politiques.
20:16Bruno Le Maire qui annonce que si tel ou tel parti passe à suffisamment de députés lors de l'élection législative, on parle de crise financière en France.
20:24Là, pareil, on est dans le domaine du bruit, de la déclaration politique, mais les marchés financiers sont plus solides et plus sereins ?
20:31On est surtout dans le domaine de l'incertitude, parce qu'aujourd'hui on ne sait pas qui va être élu, on n'en a aucune idée.
20:35Dire qu'il va y avoir une crise politique, encore une fois on est dans des marchés qui sont organisés, avec des limites budgétaires qui sont fixées par l'Europe,
20:42et des lois qui ne sont pas votées uniquement par l'Assemblée, mais aussi le Sénat.
20:46Donc il y a des institutions financières en France, et l'Italie d'ailleurs nous l'a prouvé,
20:50on peut avoir des volontés, des programmes, des effets d'annonce par les politiques, qui sont quand même des spécialistes, tous bords confondus évidemment,
20:59à annoncer tout et son contraire, donc clairement, ils peuvent annoncer tout ce qu'ils veulent, ce qui compte à la fin de la journée,
21:05notamment pour l'investisseur, c'est, j'investis dans une entreprise, ou dans la dette d'une entreprise,
21:11est-ce qu'elle va être capable de me rembourser, pour celui qui investit dans la dette d'entreprise ?
21:15Ou l'actionnaire, est-ce que l'entreprise va dégager des bénéfices, va croître ?
21:19Et ça, aujourd'hui, ce sont des entreprises, pour beaucoup, qui sont privées,
21:23donc aujourd'hui, on reste, et on s'accroche quand même, au pragmatisme des marchés financiers,
21:29et sur des marchés qui, encore une fois, fonctionnent, en tout cas encore aujourd'hui, de manière tout ce qu'il y a de plus normal,
21:34même s'il y a de la volatilité de court terme.
21:36Marc Riez, si on regarde la dette française, donc écartement des spreads entre la France et l'Allemagne,
21:45la France se rapproche d'autres pays périphériques,
21:49qui ont fait des réformes,
21:52peut-on rester dans cette situation longtemps, enfin, peut-on accepter de rester dans cette situation longtemps,
21:56et cela peut-il mener la BCE à intervenir, ou à envisager d'intervenir, même si ça ne fait pas forcément partie de son mandat ?
22:02Je pense que malheureusement, oui, on va rester dans cette situation assez longtemps,
22:07parce que quand on parle des pays dont la situation s'est améliorée,
22:10en particulier le Portugal, l'Irlande, l'Espagne, et même dans une certaine mesure l'Italie,
22:15il ne faut pas oublier que ce sont des pays qui ont mené des réformes drastiques de réduction de la dépense publique,
22:21or, dans les discours des différents acteurs qui nous entourent,
22:25de l'extrême gauche, de l'extrême droite, je dirais,
22:28on n'entend personne vouloir réduire la dépense publique.
22:30C'est plutôt le contraire, même.
22:31Plutôt, largement, donc on n'est pas du tout dans une dynamique
22:36dans laquelle la situation de la France va s'améliorer, quel que soit le résultat de l'élection.
22:41Malheureusement, oui, il faut qu'on s'habitue à ce que la note du pays soit dégradée au fil de l'eau,
22:47que l'écart avec l'Allemagne s'écarte, et que certains pays qu'on regardait avec un certain mépris il y a quelques années
22:55se rapprochent, ou qu'on se rapproche d'eux, en tout cas,
22:57payent leur endettement moins cher que nous, on voit pour le Portugal, bon, voilà.
23:03Donc, oui, après, je pense qu'il y a un moment, quand même, où la population va se dire
23:10on ne peut pas aller plus loin que ça, et puis il y aura des conséquences, de toute façon,
23:14donc, voilà, il y a un moment où la réalité, la triste réalité va nous rattraper,
23:19mais on sent bien que ce n'est pas maintenant, ce n'est pas à cette élection-là que les gens vont se dire
23:22tiens, voilà, maintenant, je ne veux plus que l'État dépense, je ne veux plus, je vais me serrer la ceinture,
23:27je vais faire des efforts, non, on n'est pas du tout sur cette logique collective-là de notre population,
23:33de notre société dans laquelle on est, voilà.
23:35Donc, malheureusement, voilà, pour ça, il va falloir faire avec.
23:38Nous, si vous voulez, ce qu'on constate, quand même, c'est que, d'une manière générale,
23:42quand il y a des baisses de marché liées à ce type d'événements,
23:46pandémie, guerre, élections, problèmes géostratégiques et tout ça,
23:52qui n'ont pas d'impact important, direct, sur la marge de l'économie mondiale,
23:59de notre point de vue, c'est plutôt le bon moment pour acheter.
24:02C'est la raison pour laquelle, vendredi dernier, quand c'était une journée à peu, voilà,
24:06on s'est dit, chez Vega, voilà, nous, on va racheter des actions européennes et, en particulier, des actions françaises.
24:12– Donc, regardez plutôt le moment d'opportunité.
24:14– Voilà, en fait, on se dit, voilà, cette baisse, elle nous ramène au niveau de la fin de l'année 2023,
24:20or, depuis fin 2023, l'inflation diminue, l'ABCE a commencé à baisser ses taux,
24:27on voit qu'il va y avoir d'autres baisses devant nous,
24:29les résultats des entreprises montent de manière assez importante,
24:32il y a une croissance au niveau mondial qui se reprend un peu,
24:36qui tient aux Etats-Unis, qui redémarre un peu en Chine, qui redémarre un peu en Europe,
24:39donc, pour nous, celui qui payait 7500 le 31 décembre 2023, sur le CAC,
24:45n'a aucune raison de ne pas payer 7500 le 17 ou le 18 juin,
24:52dans des conditions où, normalement, les entreprises valent plus cher qu'elles valaient en début d'année.
25:00Donc, pour nous, c'est se dire, voilà, c'est du bruit, pour les marchés,
25:04je parle aussi très très sérieux du point de vue sociétal, du point de vue…
25:08– Non, mais la réaction des marchés financiers…
25:09– Mais, en tout cas, du point de vue des marchés financiers,
25:11le fait que la France, malheureusement, s'écarte d'une trajectoire de rigueur, etc.,
25:18c'est embêtant, c'est embêtant aussi pour nos partenaires européens, bien sûr,
25:22parce qu'ils font un peu caisse commune avec nous,
25:24donc, il y en a un qui se met à tout dépenser, dans une famille,
25:28c'est toujours un peu angoissant pour les gens.
25:30– Bien sûr, oui.
25:31– Bon, et on est désolé pour nos amis d'outre-Rhin, etc.,
25:35mais le fait est que, voilà, on est dans la même barque qu'est la barque de l'euro,
25:39donc, malheureusement, il faut qu'ils fassent avec nous,
25:42mais, du point de vue de l'investissement pour nos clients,
25:45du point de vue des entreprises, c'est très bien dit tout à l'heure par mon confrère,
25:49c'est que, voilà, les entreprises marchent bien,
25:52elles sont le vecteur de création de richesses,
25:54et quand il y a comme ça des baisses des marchés,
25:57en général, c'est plutôt l'occasion d'y aller.
26:00Il se peut qu'avec l'approche des élections,
26:03si c'est un peu chahuté au niveau des sondages,
26:06il y a à nouveau une phase un peu de baisse fin juin ou entre les deux tours,
26:11et si c'est le cas, on rachètera encore à ce moment-là,
26:14mais pour l'instant, nous, on analyse plutôt ce qui se passe
26:19du point de vue de l'investissement comme une opportunité d'achat.
26:22J'espère que ça ne choque pas trop ce que je dis,
26:24mais voilà, c'est comme ça qu'on le voit.
26:27Alexandre Baradez, plutôt un optimisme si on suit ce que nous dit Marc Riez
26:32sur les marchés financiers européens ou américains,
26:35mais là, on parle effectivement plutôt du marché français.
26:37Sur l'Europe, oui, je partage avec Marc,
26:38je pense que des indices comme le MIB italien, par exemple,
26:41et on peut faire des comparaisons peu politiques aussi,
26:43mais le MIB italien, il reste toujours à 10 fois les bénéfices,
26:45là où on est à 15-16 fois pour le CAC, le DAX et pour le stock 50 globalement.
26:49Donc, par rapport à ce que le gouvernement d'extrême droite italien,
26:52mais c'est là aussi qu'on peut s'interroger,
26:54est-ce que l'extrême droite italienne, c'est l'extrême droite française ?
26:56Donc, il y a des différences de profil aussi qui sont là-dedans.
26:59Pourquoi l'Italie performe bien aussi ?
27:01Parce qu'il y a des valeurs, des types de valeurs qui ont bien performé,
27:03des valeurs de plus value, industrielles ou autres.
27:05Quand la Chine a monté des signaux un peu meilleurs sur ses PMI ou autres,
27:07avec les métaux qui reprenaient ou autres,
27:09c'est typiquement, et les banques aussi,
27:10les bancaires qui ont un super souffle et il y en a beaucoup dans le MIB italien.
27:13Voilà, donc, ça, ça a porté.
27:15Mais il y a aussi, effectivement, les signaux envoyés par Mélanie.
27:16C'est-à-dire que Mélanie n'était pas anti-européenne, pas anti-euro, pas pro-russe,
27:20et elle a voté les budgets européens.
27:22Donc, elle a procédé à quelques débuts de privatisation,
27:25enfin de vente de participation de l'État dans ses entreprises.
27:28Donc, la volonté de faire un effort budgétaire,
27:30même si c'est une goutte d'eau, si c'est 10-20 milliards qu'on fait en temps des caisses,
27:33à l'échelle italienne qui est de 3 000 milliards,
27:36ce n'est pas grand-chose.
27:37Mais la volonté de faire mieux pour les marchés, ça compte.
27:40– Bien sûr.
27:41– Je dirais que oui, et on voit le MIB italien aujourd'hui,
27:43il est sur un plus bas de 4 mois à peu près, je pense.
27:44On est sur un range, on est un peu sur le bas du range.
27:46Donc, oui, je partage tout à fait cet avis pour l'investisseur
27:48qui, justement, attendait des respirations pour payer.
27:51Celui qui regarde à 12-18 mois, il faut payer,
27:53et probablement qu'il y a peut-être un peu plus bas de quoi payer un petit peu plus.
27:57Après, sur l'Europe, je suis de cet avis-là,
28:00c'est-à-dire de dire à les multiples actuels,
28:02même avant le choc politique,
28:04on n'était pas sur les multiples...
28:06C'est plutôt sur les États-Unis, moi, que je me pose des questions,
28:08peut-être qu'on en reparlera tout à l'heure.
28:09– On peut en parler maintenant.
28:10– Juste pour terminer sur le parti politique,
28:12c'est vrai qu'il y a quand même un exemple.
28:13On disait de Trump, effectivement, les marchés ont peu baissé,
28:16puis ça a catalysé derrière ou autre.
28:18Oui, parce que Trump aussi a eu ce gros plan fiscal au début de son mandat.
28:21Soula Roubamane avait un peu fait attention au déficit,
28:24il avait redéployé un peu le déficit,
28:25et après Biden l'a encore plus déployé derrière.
28:27Mais pour dire qu'il avait eu, effectivement, une certaine partie du mandat,
28:31il avait une souplesse budgétaire qui était possible à l'époque.
28:34Aujourd'hui, le successeur de Biden, soit un démocrate, soit un républicain,
28:37n'aura pas la même souplesse.
28:38Quand vous avez un déficit de 7-8% du PIB pendant 2-3 ans d'affilée,
28:42il y aura forcément, et les questions qu'on se pose sur la France aujourd'hui,
28:45l'Italie ou autre, sur la trajectoire budgétaire,
28:47c'est pour ça que je prépare la réaction des marchés américains
28:49qui pourraient commencer à titiller un peu sur l'aspect budgétaire aussi.
28:52Ce n'est pas une question purement européenne.
28:54– Il ne suffira pas de voter une fois encore une augmentation du budget ?
28:59Non, ça ne suffira pas ?
28:59– Je dirais que le Trump de 2016 n'aura pas la même marge de manœuvre
29:03que l'éventuel Trump de 2024, si c'était lui.
29:06À l'époque, il y avait une souplesse possible
29:07qui me semble plus limite aujourd'hui en termes fiscales, budgétaires.
29:10Après les 3-4 ans de déploiement budgétaire post-Covid,
29:13plus le plan IRA, plus tout le reste,
29:15ça a été de l'investissement, enfin de l'endettement massif
29:17qui a servi à l'investissement aussi,
29:19mais forcément une période un peu plus de,
29:20je ne dis pas de vache maigre, ce n'est pas le propos,
29:22mais de petite conversion, de petite restriction
29:24plutôt vers les 4% de déficit plutôt que les 7-8% qu'on a eu.
29:27– Et donc, resserrement budgétaire,
29:29mais dans une économie qui tient la route aux Etats-Unis.
29:33– Oui, encore une fois, je ne veux pas apparaître comme un pessimiste
29:35sur les US parce que, force est de constater
29:37que c'est la locomotive des marchés et le Nasdaq encore plus.
29:41Simplement, il y a la question, je trouve, de la cherté de ces marchés.
29:48Quand on regarde les références historiques,
29:49sans parler juste des 6 derniers mois,
29:52à 21 fois les bénéfices anticipés pour l'OSP500,
29:54c'est au niveau actuel,
29:55on a connu avant cela que 2 phases ont été plus chères,
29:5823 fois les bénéfices post-Covid,
30:00Megato à zéro, Liquita à gogo.
30:03Et ensuite, il faut remonter à 2001 pour être à 26 fois les bénéfices.
30:08Et Nasdaq était beaucoup plus haut aussi en termes de multiples,
30:10mais si on prend le S&P, on a beau dire que les boîtes faisaient moins de bénéfices,
30:13c'est les ratios, cours bénéficiaires, ratios.
30:15Donc, on était à 25,5-26 fois en 2000 avant que la bulle n'éclate.
30:18Donc, 21 fois et post-Supreme, au plus bas,
30:21c'était à 9,5 fois les bénéfices.
30:23Donc, à 21 fois les bénéfices d'un point de vue historique
30:25avec des rendements en face,
30:27on est encore à quasiment 5% aux US sur du court terme,
30:29il y a de l'alternative.
30:31Et c'est là que je me dis,
30:33est-ce qu'on va laisser,
30:35et je pense que c'est un choix qui appartient presque à la Fed en fait,
30:37les investisseurs, tant que ça tire, ils vont y aller.
30:39À un moment donné, est-ce qu'il y a un peu de symétrie dans le jugement marché ?
30:42C'est-à-dire, quand les marchés baissent fort,
30:44c'est instabilité financière,
30:46et Lagarde l'a bien dit cette semaine,
30:48pour la stabilité des prix, il faut qu'il y ait stabilité financière.
30:50Donc, on comprend bien que s'il y a chute et choc de marché,
30:53ils nous l'ont montré à chaque fois.
30:55De l'autre côté du spectre,
30:57quand les marchés font plus 40, plus 50,
30:59et qu'à un moment donné, ça devient peut-être un peu cher
31:01par rapport à des fondamentaux qui restent bons,
31:03mais qui pourraient un peu s'affaiblir
31:05avec l'effet restrictif des politiques monétaires
31:07qui va progressivement se faire sentir,
31:09est-ce qu'on ne peut pas envoyer des petits signaux euros,
31:11rhétorique pure, au marché, leur faire comprendre
31:13qu'il y a peut-être certains excès
31:15qui, s'ils ne sont pas un peu consolidés maintenant,
31:17pourraient donner dans un ou deux ans des chocs de marché,
31:19donc instabilité financière future.
31:21C'est la FED d'anticiper des chocs futurs.
31:23Donc, on est au moment où,
31:25si on doit avoir une bulse de forme, c'est maintenant,
31:27parce qu'on a tous les ingrédients pour ça.
31:29La FED, le marché accepte que les taux restent hauts,
31:31qu'on passe de 6 baisses de taux d'anticipation à 1 baisse de taux,
31:33que ça ne gêne personne.
31:35C'est là qu'on peut aller à 22, 23 fois les bénéfices.
31:37Donc, soit les régulateurs US acceptent cette idée-là,
31:39soit on veut éviter les germes,
31:41on ne veut pas que ces germes d'une bulle future
31:43puissent se développer,
31:45et c'est à ce moment-là, c'est maintenant
31:47qu'il faut commencer à faire des discours.
31:49On a eu un peu des discours à la dernière réunion,
31:51c'était quand même plutôt 3 quarts semi-faucon que colombes,
31:53mais le marché n'entend pas ça.
31:55Les messages ne sont pas assez audibles,
31:57il faut du James Bullard,
31:59et ça, on ne l'a plus,
32:01donc peut-être que c'est ce qui manque du côté des Etats-Unis
32:03pour calmer un peu, pour consulter un peu le mouvement actuel.
32:05Emric Didet, sur la situation des marchés américains,
32:07en lien évidemment avec l'économie américaine,
32:09ou ce décalage, tout simplement,
32:11de la potentielle future baisse de taux de la FED ?
32:13Il y a un gros décalage aujourd'hui,
32:15mais aussi un décalage qui est dû
32:17et qui est mal perçu souvent
32:19à cause de cette surperformance exceptionnelle
32:21de ces méga-cap américaines.
32:23Oui, qui vient cacher tout le reste.
32:25Exactement, et ça cache vraiment tout le reste,
32:27parce qu'aujourd'hui, on n'a jamais eu de période
32:29aussi importante de hausse des marchés
32:31avec autant de valeurs en baisse
32:33ou avec des faibles performances dans le S&P 500.
32:35Et ça, on oublie un tout petit peu,
32:37de se le rappeler,
32:39c'est la polarisation qu'on connaît,
32:41qui a toujours existé dans les marchés,
32:43mais celle qu'on connaît actuellement
32:45sur les 5-7 grandes valeurs tech américaines,
32:47elle est exceptionnelle
32:49et aujourd'hui, elle cache quand même
32:51une réalité pour le reste de la cote
32:53qui est un tout petit peu différente
32:55et qui est quelque part plus normative.
32:57C'est-à-dire qu'on a une croissance
32:59de ces sociétés, mais qui n'est pas du tout
33:01dans les mêmes ampleurs que celles
33:03de ces valeurs exceptionnellement chères
33:05et qui, aujourd'hui,
33:07tirent les valorisations de l'indice
33:09au global.
33:11Alors, c'est vrai,
33:13c'était vrai aussi en 2000,
33:15puisque là aussi, il y avait toutes ces bulles internet,
33:17ces valeurs internet qui tiraient le marché
33:19et qui tiraient les valorisations.
33:21Donc, on ne peut pas dire que c'est uniquement ça.
33:23La comparaison revient souvent,
33:25et généralement, on répond juste après
33:27oui, mais aujourd'hui, les entreprises sont rentables.
33:29Là, on n'a plus des entreprises qui viennent nous voir
33:31avec un powerpoint sans chiffre d'affaires. Là, on a des entreprises
33:33qui sont rentables avec un bénéfice. Donc, c'est un tout petit peu différent,
33:35clairement. Là-dessus, on n'est pas du tout
33:37sur les mêmes catalyseurs qui ont généré la crise de 2000.
33:39On n'est pas du tout dans la même histoire.
33:41Par contre, au niveau des valorisations,
33:43on a des niveaux de valorisation, notamment des grandes valeurs,
33:45qui peuvent paraître quand même, à un moment donné,
33:47difficiles à justifier. Et c'est là où le discours
33:49des banques centrales est extrêmement important,
33:51parce qu'il permet de calmer le jeu,
33:53calmer les anticipations, et du coup,
33:55de ramener un petit peu la réalité économique
33:57au centre du débat.
33:59C'est ce qui permettra à la Fed,
34:01ce qui a permis à la Fed de maintenir
34:03des taux assez élevés, même si
34:05ça lui pose un énorme problème,
34:07parce qu'aux Etats-Unis, d'avoir des taux au-dessus de 5,
34:09il ne faut pas rêver, ça coûte cher quand on a le déficit
34:11qu'on a et qu'on a la dette qu'on a, en termes de
34:13remboursement de la dette,
34:15de remboursement des taux d'intérêt,
34:17donc de la charge d'intérêt de la dette.
34:19C'est pour ça que, pour nous en tout cas,
34:21on pense que le marché américain
34:23reste quand même une zone assez intéressante
34:25pour l'investisseur, parce qu'il y aura
34:27toujours ce soutien inconditionnel
34:29de la réserve fédérale,
34:31qui, à un moment donné, sera toujours prête,
34:33en cas de baisse des marchés,
34:35de rebaisser les taux, et elle va sûrement le faire
34:37quand même, à un moment donné,
34:39pour ces raisons de charge de la dette, mais aussi
34:41pour accompagner une économie qui, quand même,
34:43continue à décroître aux Etats-Unis.
34:45Certes, c'est toujours de la croissance, toujours de la croissance
34:47vertueuse, pérenne, mais elle décroît.
34:49Donc, encore une fois,
34:51les Etats-Unis, ça reste la zone où il faut
34:53continuer à investir, plus que l'Europe,
34:55surtout quand il y a des incertitudes géopolitiques
34:57en Europe, on va continuer
34:59à tribulger. En France, en Europe,
35:01alors effectivement, il y a d'autres pays qui...
35:03France, donc Europe. France, donc Europe, d'accord.
35:05Donc, on est quand même sur un des pays qui est
35:07fondateur de l'Europe, donc en effet,
35:09on l'a dit tout à l'heure,
35:11ça touche, et ça peut impacter
35:13l'Europe d'un point de vue un peu plus large.
35:15Mais clairement,
35:17la zone d'investissement
35:19qui est la plus vertueuse, qui reste la plus
35:21vertueuse, ça reste les Etats-Unis.
35:23Malheureusement, j'ai tendance à dire, en tant qu'Européen,
35:25ça reste les Etats-Unis qui
35:27offrent la meilleure perspective
35:29pour les années à venir.
35:31Surtout, un dernier
35:33argument, c'est que le potentiel de baisse
35:35des taux est presque plus important,
35:37la marge de manœuvre est presque plus importante aux Etats-Unis
35:39qu'en Europe.
35:40Même si on est parti avant ?
35:41Pour une fois, heureusement !
35:43Enfin,
35:45elle a pris une bonne décision, donc
35:47j'ai tendance à dire, ça y est,
35:49on l'a tellement attendue, elle a tellement
35:51fait d'erreurs de monter les taux en retard
35:53déjà,
35:55il y a deux ans, donc
35:57enfin, elle a pris
35:59les devants et elle a accepté de le faire avant la
36:01Fed, donc c'est bien, c'est très bien.
36:03Mais il n'empêche que, et ça va
36:05continuer, c'est tant mieux, tant mieux pour l'économie
36:07européenne. Mais aux Etats-Unis,
36:09pragmatiquement parlant, quand on part
36:11de beaucoup plus haut, ça laisse beaucoup
36:13plus de marge de baisse de taux et beaucoup plus
36:15de marge pour accompagner l'économie
36:17dans sa croissance future.
36:19Un mot, valeur, toujours avec vous
36:21Aymeric Didet, une question peut-être
36:23un petit peu provocatrice et encore pas tellement.
36:25Peut-on performer aux Etats-Unis
36:27en bourse aujourd'hui si on ne marque pas l'intelligence
36:29artificielle dans son rapport d'activité ou dans
36:31son rapport prévisionnel ? J'espère bien,
36:33j'espère bien. Alors heureusement,
36:35il y a plein d'autres secteurs aux Etats-Unis
36:37que les valeurs d'intelligence artificielle,
36:39que Nvidia, Microsoft,
36:41Amazon et maintenant
36:43Apple qui sont les très
36:45grands leaders de l'intelligence artificielle.
36:47Ça c'est très clair, il y a ceux-là
36:49et puis il y a les autres. Heureusement, il y a plein
36:51d'autres valeurs aux Etats-Unis. Alors il y a les valeurs tech,
36:53il y a les valeurs du software, toujours
36:55très intéressantes parce qu'elles ne sont pas forcément
36:57liées toutes à l'intelligence artificielle.
36:59Et là pour le coup, les valorisations
37:01sont beaucoup plus abordables,
37:03sont revenues à des niveaux,
37:05on va dire qu'une valeur de l'intelligence artificielle,
37:07on se paye entre 15 et 25 fois le chiffre d'affaires.
37:09Une valeur du software,
37:11on est en dessous de 6 fois
37:13dans l'intégralité du secteur.
37:15Donc on est déjà beaucoup moins cher et avec des croissances
37:17bénéficiaires qui sont souvent tout ce qu'il y a de plus
37:19agréable à regarder. Donc oui,
37:21il y a encore d'autres choses à faire. Après, il y a plein de
37:23sociétés, quand on voit que la consommation tient aux Etats-Unis,
37:25bah oui, vous allez regarder même un Walmart
37:27qui cote quasiment sur ses plus hauts,
37:29vous allez regarder des valeurs comme Visa, vous allez regarder
37:31des grands leaders internationaux.
37:33Pour certains, il y a toujours de la volatilité
37:35mais il y a encore évidemment
37:37plein d'autres valeurs qui sont
37:39investissables aux Etats-Unis en dehors
37:41des grandes 5 à 7 valeurs
37:43exceptionnelles de l'intelligence artificielle
37:45que sont Nvidia et compagnie.
37:47Marc Riez, je vous pose la même question parce qu'effectivement
37:49on parlait de bruit tout à l'heure quand on parle
37:51de géopolitique ou autre
37:53en lien avec les marchés financiers. Alors, loin de moi
37:55l'idée de dire que l'intelligence artificielle est un bruit
37:57sur les marchés financiers, on n'est plus sur une méga tendance
37:59mais n'empêche, lorsqu'une entreprise
38:01annonce un programme d'intelligence artificielle
38:03ou des premiers résultats,
38:05ça défrait tellement la chronique qu'on en oublierait
38:07presque qu'il y a d'autres économies.
38:09On regarde quand même, il y a d'autres
38:11activités, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis
38:13qui ont un potentiel de
38:15performance aujourd'hui. Bien sûr, mais
38:17c'est vrai que c'est quand même le grand sujet
38:19du moment, c'est quand même un peu comme la révolution
38:21industrielle, comme la révolution
38:23technologique qu'on a eue avec les e-mails,
38:25Internet, etc. en 2000.
38:27On est vraiment sur quelque chose
38:29qui va changer en profondeur
38:31l'économie mondiale,
38:33qui va changer nos processus de travail,
38:35qui va bouleverser le monde du travail aussi.
38:37Parce que beaucoup de jobs
38:39vont disparaître à cause de ça.
38:41D'autres apparaîtront également.
38:43D'autres apparaîtront également,
38:45il y aura des gains de productivité importants qui permettront
38:47peut-être justement de travailler moins durablement
38:49pour un même revenu.
38:51Il y a beaucoup, beaucoup de
38:53sujets qui sont embarqués par ça.
38:55Et après, c'est nous, gérants, on sait que c'est
38:57quelque chose d'important et de fondamental,
38:59mais c'est comment
39:01on s'inscrit en fait,
39:03comment boursièrement on le joue.
39:05C'est vrai que pour le coup, on a compris
39:07que Nvidia y était. Bon, ça je pense que
39:09c'est assez vu.
39:11Mais après, c'est vrai que
39:13on essaie de voir dans les entreprises
39:15lesquelles
39:17prennent ça en compte.
39:19Et donc, quand une entreprise assez intelligemment
39:21communique sur le sujet,
39:23c'est vrai que ça suscite...
39:25Alors après, ça peut être complètement cosmétique,
39:27c'est-à-dire qu'ils peuvent en parler alors que ça n'a absolument
39:29aucun impact
39:31sur leur business model ou sur leur marge.
39:33Et là, on se dit
39:35que c'est juste un coup de com.
39:37Mais on est quand même
39:39obligé, on ne peut pas
39:41mépriser ce sujet-là.
39:43Au-delà de l'intelligence artificielle, qu'est-ce que vous regardez-vous
39:45dans la crièze sur les marchés à l'heure actuelle ?
39:47Nous, en fait,
39:49on a été beaucoup sur la technologie,
39:51on a été beaucoup sur la santé ces derniers temps
39:53également, puisque vous avez vu qu'il s'est passé aussi
39:55des découvertes majeures
39:57sur les sujets de l'obésité.
39:59Voilà, avec Novo Nordisk, avec Eli Lilly,
40:01toutes ces valeurs-là.
40:03Et puis, on essaie
40:05aussi d'être sur des valeurs
40:07qui jouent cette transition énergétique.
40:09Alors notamment, dans nos portefeuilles, très souvent,
40:11la plus grosse ligne de nos portefeuilles, c'est Schneider.
40:13D'autres ont parlé aujourd'hui, justement,
40:15sur le côté Data Center, en lien avec l'intelligence artificielle.
40:17On en parlait pour les Data Center,
40:19mais c'est vrai que c'est un leader mondial
40:21de la transition énergétique,
40:23de la gestion de l'électricité.
40:25Et pour le coup, ça fait partie des grandes valeurs.
40:27Et puis, on a
40:29traditionnellement dans nos portefeuilles
40:31des valeurs du luxe, qui ont pas mal souffert
40:33quand même ces derniers mois.
40:35Notamment, vous avez vu que LVMH est revenu vers 700 euros.
40:37Et là encore, vers 700 euros,
40:39ça nous paraît intéressant à regarder,
40:41même si, bon, on est dans une phase
40:43un peu de correction.
40:45Mais voilà, ça fait partie des choses
40:47qui font partie de nos grosses positions
40:49dans nos portefeuilles.
40:51Le risque politique dont on parlait tout à l'heure,
40:53il a un impact sur les valeurs en lien avec la transition énergétique,
40:55justement,
40:57puisque d'un bout à l'autre
40:59de l'échiquier politique, on a des visions assez radicalement
41:01opposées sur le sujet.
41:03Ça peut mettre en risque certains investissements
41:05sur le sujet spécifique de la transition énergétique.
41:07Ou encore une fois, effectivement,
41:09ne pensons pas que c'est un indice
41:11dans une économie, mais qu'on reste
41:13dans une économie globalisée.
41:15Les grands acteurs qui sont positionnés
41:17sur ces métiers-là sont quand même internationaux.
41:19Mais c'est vrai que pour certains
41:21d'entre eux, une forte chute
41:23des commandes de l'État français
41:25pourrait, effectivement, avoir
41:27un impact négatif.
41:29C'est quand même à surveiller.
41:31Ça met en risque un certain nombre
41:33de fleurons français sur ce sujet.
41:35Bon, après, on a confiance en eux pour aller chercher
41:37de nouveaux clients, pour vendre leur technologie
41:39ailleurs, si
41:41la France n'est plus
41:43une terre de cocagne pour eux.
41:45– Alexandre Baradès, qu'est-ce que vous regardez
41:47dans le marché à l'heure actuelle
41:49dont on n'aurait pas parlé, ou pas suffisamment
41:51parlé ce soir ? – Je rebondis sur les propos de Marc.
41:53Ça, effectivement, je suis tout à fait d'accord.
41:55Il y a des niveaux de valeurs atteints sur le secteur
41:57des renouvelables dans leur ensemble.
41:59On est revenu quasiment sur les points bas
42:01de la crise Covid.
42:03C'est-à-dire qu'on a fait tout le côté
42:05pour ne pas envoler, voir un peu bulles post-Covid.
42:07Ça a été totalement effacé. Donc, on reste sur des niveaux
42:09qui attirent même le private equity, qui attirent les fonds privés,
42:11qui attirent le marché là-dedans, parce que c'est vraiment pas cher.
42:13Donc, il me semble que tout est là
42:15pour que ça soit de cible, que les budgets
42:17soient fléchés là-dessus, même si la France, à un moment donné,
42:19inquiète un peu, il n'y aura qu'un des budgets européens,
42:21mondiaux, même la Chine, à investir dans le renouvelable.
42:23Donc, c'est l'acteur domestique aussi.
42:25Mais c'est un sujet qui paraît inévitable
42:27et sur les valeurs actuelles, il vaut mieux en avoir
42:29très clairement. Après, il y a un deuxième sujet
42:31qui est, c'est toujours un espèce de gros pot
42:33dans lequel on met un peu tout, c'est les émergents.
42:35Mais quand vous reprenez le MSCI Emerging Market,
42:37donc l'indice de référence,
42:39il est pas mal pondé en Chine,
42:41il y a aussi beaucoup d'Inde, donc on a beaucoup progressé sur l'Inde
42:43qui a eu la trajectoire inverse de la Chine, donc on se dit
42:45bon, l'Inde c'est un peu moins bon depuis quelques temps,
42:47puis il y a quelques émergents en Mexique ou autre,
42:49bon, ça n'était pas terrible aux post-élections ou autre,
42:51mais quand vous regardez l'indice global, il est sur des niveaux
42:53à la fois d'un point de vue technique aussi,
42:55des repères techniques qui sont extrêmement
42:57solides sous nos pieds et qui ont été touchés
42:59quand la Chine était vraiment à tirer la langue,
43:01on est reparti, là aussi grâce
43:03à la Chine, avec un rebond de plus de 20%
43:05boule marquée, sur des indices comme le
43:07ANG5 ou autre, ça respire un peu, mais
43:09la structure du MSCI Emerging
43:11est toujours favorable, c'est-à-dire qu'au pire,
43:13on a un peu freiné dans la reprise de l'indice
43:15mondial je parle, qui inclut tous les émergents,
43:17mais je trouve que c'est des points très intéressants
43:19surtout si, alors ça, ça peut y aller
43:21peut-être moins vite que certains
43:23l'espèrent, les baisses de taux de la Fed,
43:25mais quand les baisses de taux vont commencer à s'enclencher,
43:27que l'économie US va ralentir aussi un petit peu, je pense
43:29qu'on a des effets un peu mécaniques vers les
43:31émergents en général, liés à l'étendue des taux
43:33US et au dollar, donc il me semble que les portes d'entrée
43:35sont plutôt bonnes actuellement
43:37pour les émergents, ça a tendance à faire un peu de conso,
43:39mais pour moi les gros bottoms sur le MSCI
43:41Emerging ont été faits, on ne reverra pas ces points
43:43bas qui étaient faits quand la Chine confinait, quand la Chine
43:45faisait n'importe quoi, là on est sur des choses
43:47plus carrées, plus lisibles
43:49dans la Chine en tout cas, et quelques turbulences
43:51récentes Mexico ne remettent pas en cause
43:53le sentiment de reprise à moyen terme
43:55sur les émergents, il faut en avoir et je pense que c'est une bonne carte
43:57à jouer pour les 12 prochains mois.
43:59Emeric Didet, effectivement s'il y a une chose dont on n'a pas
44:01parlé, que vous regardez, c'est les émergents
44:03aussi la Chine potentiellement ?
44:05Alors on va attendre un tout petit peu, un catalyseur
44:07plus important notamment en provenance de Chine, je suis assez
44:09d'accord sur le fait que c'est une zone qui redevient
44:11investissable, mais pour le coup on va attendre
44:13d'avoir un vrai catalyseur, parce qu'on s'est quand même
44:15bien aperçu que les tensions
44:17commerciales avec la Chine, elles étaient
44:19évidemment avec les Etats-Unis, le risque
44:21Trump est un énorme risque pour
44:23justement les tensions géopolitiques avec
44:25la Chine, et l'Europe est en train
44:27aussi de rentrer en tensions commerciales
44:29avec la partie chinoise.
44:31Donc là pour le coup, on a un des
44:33gros piliers des émergents
44:35qui est encore problématique
44:37au sein de cet univers.
44:39Maintenant, sur le moyen
44:41long terme, on n'a pas trop d'inquiétude sur le pays,
44:43ils ont une notion du temps
44:45qui n'est pas du tout la même
44:47que celle d'un Européen ou d'un Américain,
44:49ils ont le temps avec eux, le temps n'a pas d'importance
44:51pour l'économie asiatique et chinoise.
44:53Donc clairement,
44:55aujourd'hui ils sont sur des points bas, ils sont sur des points
44:57des niveaux économiques où ils peuvent
44:59faire un plan de relance massif
45:01demain, et donc donner
45:03énormément de visibilité pour les
45:05investissements là-bas, et à ce moment-là, oui,
45:07on reviendrait de manière assez massive
45:09sur cette classe d'actifs,
45:11mais on attend quand même qu'il y ait
45:13quelques décisions politiques
45:15un tout petit peu plus importantes que ce qu'on a eu
45:17pour le moment, qui sont des bonnes mesures,
45:19relativement sérieuses,
45:21qu'il faut prendre en compte,
45:23mais ils peuvent aller beaucoup plus loin dans les plans de relance,
45:25et on attendrait vraiment d'avoir quelque chose
45:27de plus important
45:29pour revenir massivement sur cette zone géographique,
45:31surtout que dans les émergents,
45:33on a la partie chinoise, on a la partie indienne,
45:35en effet, qui a posé
45:37pas mal de soucis au niveau électoral,
45:39il va repasser, mais avec une majorité qui n'est pas du tout
45:41ce qu'il avait prévu, donc ça peut donner
45:43un peu de couac au niveau économique,
45:45donc pour le coup, là, sur ces pays-là,
45:47que sont la Chine ou l'Inde,
45:49là, la politique a vraiment un impact
45:51extrêmement fort sur l'économie,
45:53là où en Europe, on en a
45:55un tout petit peu moins de ce qu'on disait au début
45:57de l'émission, donc c'est pour ça que pour le moment,
45:59on va mettre un tout petit peu
46:01ça de côté, par contre on regardera peut-être plus le Japon.
46:03Le Japon, avec le Yen à 170
46:05contre l'euro.
46:07Je crois qu'il y a peut-être une histoire
46:09à regarder, parce que c'est un pays, quand même,
46:11c'est le laboratoire du monde, ils ont tout connu avant nous,
46:13les crises technologiques,
46:15les taux à zéro, ils ont tout connu,
46:17le vieillissement, ils ont tout connu avant nous.
46:19C'est le laboratoire du monde, le Japon. Et aujourd'hui, quand on regarde,
46:21c'est extrêmement intéressant
46:23de voir ce qui va se passer, ils ont rêvé d'avoir
46:25de l'inflation au Japon pendant des années,
46:27ils en ont enfin un petit peu,
46:29et on sent qu'il y a une économie qui repart,
46:31avec plein de réformes qui ont été prises,
46:33donc là aussi, il y a des histoires
46:35à regarder, à mon avis, plus intéressantes
46:37peut-être que les émergents à court terme,
46:39en attendant que les émergents se réveillent.
46:41Merci, messieurs.
46:43On a commencé cette émission en parlant
46:45de la chute, ou en tout cas du recul
46:47du CAC 40 la semaine dernière. Vous avez quand même
46:49disséminé pas mal de points d'opportunité
46:51sur différents secteurs géographiques
46:53ou dans différents
46:55secteurs d'activité. Merci
46:57Aymeric Didet, directeur de la gestion de Pergam,
46:59merci Marc Riez, directeur général de Vega Investment,
47:01et merci Alexandre Baradez, chef analyste
47:03chez IG. Quant à nous, on se retrouve tout de suite
47:05sur Marché Athème.
47:17Et nous enchaînons à présent avec Marché Athème,
47:19le dernier quart d'heure thématique
47:21de Smart Bourse. Nous allons
47:23tenter de revenir un petit peu sur les grands drivers
47:25du marché obligataire avec un marché
47:27obligataire qui voit son marché
47:29primaire se réouvrir
47:31et nous allons notamment axer
47:33une discussion sur le high yield.
47:35Et pour cela, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau
47:37de Smart Bourse Edouard Faure. Bonjour Edouard Faure.
47:39Bonjour Nicolas. Bienvenue sur le plateau
47:41de Smart Bourse. Vous êtes responsable du crédit
47:43chez Swiss Life Asset Manager.
47:45On l'a constaté il y a quelques mois, depuis
47:47peut-être les hausses des taux pratiquées par les banques centrales,
47:49on a un retour
47:51du marché primaire en matière
47:53obligataire et en particulier encore plus sur le
47:55high yield. Oui, effectivement, on voit beaucoup
47:57une réouverture forte du
47:59marché primaire depuis le début de l'année,
48:01deux fois en Europe et aux Etats-Unis.
48:03Si on compare par rapport à la même période l'année dernière,
48:05on est à presque 70% de plus
48:07de volume sur la partie
48:09high yield euro depuis le début de l'année.
48:11Et aux Etats-Unis, on est quasiment à
48:1390% de plus, donc on a une vraie réouverture
48:15du marché primaire. Pour comprendre
48:17cette réouverture, c'est intéressant de regarder
48:19ce qui s'est passé ces dernières années. En fait,
48:21on a vu un marché primaire
48:23extrêmement florissant
48:25en 2019, fin 2020,
48:27après les soubresauts ou plutôt
48:29la grosse volatilité du Covid,
48:31et particulièrement
48:33en 2021, qui a été une année record
48:35sur le marché high yield.
48:37Les sociétés sont venues émettre avec
48:39des maturités
48:41autour de 5-6 ans,
48:43des maturités autour
48:45de 2025, 2026,
48:472027. Ensuite, 2022,
48:49pas de marché primaire du tout,
48:51hausse des taux, écartement des primes de risques,
48:53ce n'était vraiment pas le bon moment pour
48:55les sociétés de se refinancer.
48:57Émettre de la dette, oui. Exactement.
48:592023, assez moyen, un peu mieux que
49:012022, mais vraiment pas terrible.
49:03Et 2024, on voit vraiment
49:05cette réouverture. Alors, on peut se demander
49:07pourquoi... Pourquoi le contexte n'a pas totalement changé.
49:09Non, exactement. Et c'est ça qui est intéressant, c'est de regarder
49:11pourquoi ça s'est réouvert en 2024, et pourquoi
49:13les sociétés n'ont pas attendu 2025,
49:152026, la maturité
49:17de leurs obligations pour se
49:19refinancer. Parce que, quand elles ont émis
49:21en 2019, 2020, 2021,
49:23elles ont émis avec des rendements, avec des taux qui étaient
49:25extrêmement faibles. Donc, aujourd'hui,
49:27se refinancer sur le marché primaire,
49:29leur coûte plus d'argent que ce que ça leur
49:31coûtait il y a deux ans. Mais il y a un élément extrêmement
49:33important, c'est que,
49:35pour les émetteurs à Yield,
49:37le coût de la dette n'est pas le seul facteur.
49:39Pourquoi ? Parce qu'elles ont absolument
49:41besoin de se refinancer. Ne pas se refinancer
49:43peut les entraîner au défaut. Donc, elles
49:45préféreront se refinancer à un moment
49:47où le marché est ouvert, où les investisseurs
49:49sont prêts à leur prêter de l'argent,
49:51plutôt que de ne pas se refinancer tout de suite,
49:53et puis de se retrouver, au moment de la maturité
49:55de leurs obligations, ne pas avoir
49:57de marché primaire ouvert, parce qu'on est
49:59dans une situation délicate, comme on a connu en 2022,
50:01ou comme on a connu pendant le Covid, avec
50:03un marché primaire complètement à tonne, et du coup
50:05se retrouver en défaut par manque
50:07de prévision, prévention
50:09de la part
50:11des directeurs financiers de ces sociétés-là.
50:13Donc ça, c'est extrêmement important, et c'est vraiment
50:15une caractéristique propre à Yield,
50:17parce que 90% des obligations
50:19à Yield ont des structures
50:21de rappel anticipée à la main de l'émetteur,
50:23ce qui n'est pas du tout le cas côté Investment
50:25Grade, et donc les émetteurs
50:27à Yield ont la possibilité de se refinancer
50:29par anticipation. Et c'est ce que vous constatez ?
50:31Et c'est ce qu'on constate de manière claire
50:33et nette en ce moment. Donc on préfère se refinancer
50:35plus cher, plutôt que de prendre
50:37le risque de ne pas pouvoir se refinancer
50:39à échéance de son obligation actuelle ?
50:41Exactement. Mieux vaut payer
50:43plus cher pendant 2 ans ou 3 ans,
50:45plutôt que de se retrouver en faillite dans un an,
50:47en fait. C'est exactement le raisonnement
50:49aujourd'hui des sociétés
50:51émettrices à Yield. Pour autant,
50:53pour un marché, il faut qu'il y ait de l'offre, mais il faut
50:55qu'il y ait de la demande. Alors,
50:57effectivement, dans ce type de marché, on peut toujours se demander
50:59où est l'offre et où est la demande, mais en tout cas,
51:01il faut des financeurs.
51:03Là, comme on explique, la réouverture du marché
51:05et le fait qu'il y ait des personnes
51:07qui soient prêtes à investir et
51:09à acheter, investir en tout cas dans ces obligations.
51:11Il y a quelques
51:13exemples très concrets qui vont parler.
51:15Prenons l'exemple d'une société,
51:17c'est assez symptomatique, une société américaine
51:19qui est dans le
51:21domaine de l'emballage, qui fait des canettes
51:23en métal, qui s'appelle Ball Corporation.
51:25Ils ont émis une dette en euros,
51:27il me semble que c'était en 2021,
51:29à moins de 1% de coupons, donc
51:31moins de 1% de rentabilité pour l'investisseur
51:33si il allait sur le marché primaire. C'est une société
51:35qui va très bien, dont les
51:37ratios de crédit ne se sont pas dégradés depuis.
51:39Aujourd'hui, cette même société
51:41emprunte plutôt autour de
51:434%,
51:454,5%. Donc si vous voulez,
51:47pour un investisseur comme nous, la même
51:49société avec les mêmes ratios de crédit
51:51nous offre des rendements beaucoup plus intéressants.
51:53Ça fait venir l'investisseur forcément.
51:55Le marché du crédit est clairement aujourd'hui
51:57un marché phare sur les marchés
51:59financiers avec des rendements extrêmement intéressants
52:01et donc les investisseurs sont prêts à prêter de l'argent
52:03à ces sociétés-là. La réouverture du marché
52:05primaire
52:07n'est pas du tout en lien avec
52:09une position
52:11des banques vis-à-vis du
52:13financement de certaines entreprises, un resserrement
52:15du crédit qu'on a pu voir il y a quelques mois. Non, c'est pas là
52:17qu'il faut chercher une explication. On peut la chercher
52:19là aussi l'explication. Effectivement, on observe
52:21une source de diversification
52:23des financements de la part des entreprises
52:25qui est importante. Moins
52:27de dettes bancaires, plus de dettes
52:29obligataires, un accès au
52:31marché du crédit privé, ça c'est des sources
52:33qui sont extrêmement importantes et qui permettent aussi d'expliquer
52:35le fait que des sociétés soient prêtes à payer un peu
52:37plus cher certaines dettes obligataires parce qu'elles
52:39peuvent trouver d'autres sources de financement qui peuvent être moins
52:41chères et qui peuvent compenser. Ça, c'est un point qui est extrêmement
52:43important. Quand on est investisseur
52:45particulier, averti ou non averti,
52:47qu'est-ce que ça change ?
52:49Il y a un élément qui change énormément et qui est
52:51très d'actualité aussi, c'est quand on gère
52:53des fonds à échéance. C'est
52:55un type de fonds qui a
52:57beaucoup collecté ces dernières années, avec
52:59beaucoup de demandes de la
53:01part des clients. Sauf qu'en fait, quand on gère
53:03un fonds à échéance à Yield, finalement, on se rend compte qu'on ne connaît
53:05pas la maturité effective
53:07d'une obligation à Yield. Du fait de cette capacité,
53:09de cette possibilité de rappeler.
53:11On connaît sa maturité finale,
53:13pour sûr. On connaît les dates de rappel
53:15qui nous sont annoncées au moment de l'émission, mais on ne
53:17sait pas exactement quand cette dette va être
53:19rappelée. Du coup, ça a un
53:21impact fort parce qu'on a une échéance sur ces
53:23fonds-là. Du coup, il faut gérer
53:25les obligations qu'on
53:27inclut dans ces portefeuilles-là pour qu'elles aient une échéance
53:29proche de la maturité du fonds.
53:31Du coup, nous, chez Swiss Life Asset Managers, on a
53:33décidé depuis le départ, depuis 2012,
53:35que ces caractéristiques intrinsèques
53:37des obligations à Yield doivent
53:39être prises en compte quand on gère un fonds à échéance.
53:41Et donc, du coup, on a décidé de réfléchir en maturité
53:43effective, c'est-à-dire de prendre en compte
53:45la probabilité qu'une obligation
53:47soit rappelée par anticipation à sa
53:49première date de rappel, deuxième date, troisième date,
53:51jusqu'à maturité, quand on
53:53l'inclut dans un fonds à échéance. Et cette maturité
53:55effective, elle évolue
53:57en fonction des situations de marché, en fonction
53:59de la qualité de crédit elle-même de la société.
54:01Et nous, notre rôle,
54:03notre job tous les jours, c'est d'ajuster les maturités
54:05dans nos portefeuilles pour être sûrs
54:07d'être toujours bien centrés sur l'échéance du fonds.
54:09Ça nous permet d'optimiser le rendement
54:11de nos fonds à échéance.
54:13C'est un exercice de probabilité en lien avec le contexte économique
54:15et la situation de l'entreprise pour voir si
54:17effectivement il y a un risque, ou en tout cas
54:19un potentiel plus ou moins fort de rappel
54:21de l'obligation en question.
54:23C'est parfaitement résumé. C'est exactement un exercice
54:25de probabilité qu'il faut remettre à jour tous les jours
54:27en fonction des conditions de marché, en fonction
54:29de l'évolution des ratios de crédit
54:31de la société, pour pouvoir toujours
54:33être bien ajustés.
54:35Quand on échange sur ce sujet avec des gestionnaires de patrimoine
54:37et qu'ils nous parlent de fonds à échéance,
54:39généralement, la promesse, c'est quand même de dire
54:41vous achetez un taux donné,
54:43vous attendez la fin, et puis vous avez votre
54:45durée qui est connue à l'avance et le taux
54:47qui est connu à l'avance. Là, du coup, on parle
54:49de fonds à échéance, mais ce n'est plus le même mécanisme.
54:51On va vers un sujet
54:53pour des investisseurs un peu plus avertis.
54:55Si vous avez
54:57ce raisonnement-là pur
54:59sur le Yield, en fait, ce qui va se passer
55:01c'est qu'au bout de deux ans de vie de votre fonds à échéance,
55:03potentiellement, vous aurez 80% de votre portefeuille
55:05qui aura été rappelé par anticipation.
55:07Malheureusement, le rendement que vous servirez
55:09sera bien moindre que ce que vous aviez promis aux clients.
55:11Du coup, il y aura des déceptions
55:13un peu partout, tant sur la durée
55:15de placement que sur la performance
55:17obtenue. Donc, il faut savoir s'adapter et être prêt à réagir.
55:19Donc, il faut savoir s'adapter et être prêt à réagir.
55:21Il faut savoir, de temps en temps, aller un peu plus loin
55:23que l'échéance du fonds pour prendre en compte ces dates
55:25de rappel anticipées. Il faut savoir réagir aussi
55:27quand le marché devient un peu plus difficile
55:29pour aller chercher des obligations de meilleure qualité
55:31avec une échéance
55:33qui est beaucoup plus... une échéance finale, cette fois-ci
55:35qui est beaucoup plus adéquate avec la maturité
55:37du fonds. Et ça, c'est extrêmement important
55:39d'avoir cette flexibilité.
55:41On parle donc de la réouverture de ce marché primaire
55:43qui existe aujourd'hui. Est-ce qu'il y a un risque
55:45qui se referme, comme on a pu le voir
55:47par le passé, Edouard Faure ?
55:49Il y a toujours un risque et c'est pour ça que les émetteurs
55:51sont très prudents pour éviter
55:53de se retrouver dans une
55:55situation de défaut pour cause de
55:57refinancement. Les risques
55:59y sont nombreux.
56:01C'est les risques inhérents à la volatilité du marché.
56:03Je ne sais pas. En ce moment, on a
56:05des élections en France qui, on voit,
56:07amènent un peu de volatilité. Sur les marchés, oui, bien sûr.
56:09A voir ce que ça va donner dans
56:11quelques semaines. Ça peut être un facteur déclenchant
56:13beaucoup plus de volatilité et
56:15potentiellement une fermeture du marché primaire.
56:17On a des risques géopolitiques. On a des risques
56:19de reprise de l'inflation
56:21qui sont toujours présents. Donc tous ces éléments
56:23peuvent créer énormément de volatilité
56:25sur le marché tout court
56:27et, du coup, fermer
56:29les fenêtres sur le marché.
56:31Les hausses d'auto pratiquées par les banques centrales
56:33ont ramené
56:35un certain nombre d'investisseurs sur
56:37l'obligataire en lien. On entendait
56:39souvent que cette classe active retrouve
56:41un petit peu d'attrait, un petit peu de couleur, un peu de rémunération.
56:43Les baisses d'auto attendues, que ce soit
56:45du côté de la Fed ou de la BCE, vont
56:47avoir un impact sur, justement,
56:49ce marché primaire du high yield
56:51ou pas forcément ? On pense que ça va avoir
56:53un impact. Aujourd'hui, les sociétés se refinancent
56:55relativement cher. Il faut savoir qu'aux
56:57États-Unis, les
56:59coupons payés par les sociétés
57:01entre il y a deux ans et aujourd'hui,
57:03c'est 50% de plus. En Europe, c'est
57:05proche de 100% de plus.
57:07Le coût de la dette est deux fois plus cher
57:09pour une société aujourd'hui qu'il y a deux ans
57:11sur le high yield euro.
57:13Donc les coupons sont élevés. Si demain, on a des baisses
57:15d'auto qui
57:17durent en Europe, peut-être
57:19que les sociétés pourront se refinancer d'ici deux ans avec
57:21des coupons qui seront beaucoup plus bas qu'aujourd'hui.
57:23Donc oui, ça va réactiver forcément
57:25le marché primaire à ce moment-là parce qu'il y aura
57:27beaucoup d'offres et probablement
57:29de la demande aussi de la part des investisseurs.
57:31Merci beaucoup, Édouard Ford, de nous avoir accompagné dans
57:33le dernier quart d'heure de Smart Bourse. Je rappelle que vous êtes
57:35responsable du crédit chez Swiss Life
57:37Asset Manager. Merci beaucoup.
57:39Merci Nicolas. Merci à vous également
57:41de nous avoir suivi en direct
57:43Smart Bourse sur
57:45Bismarck. Je vous rappelle que vous pouvez nous retrouver
57:47en replay sur Bismarck.fr.
57:49Vous pouvez également nous retrouver sur les réseaux sociaux
57:51de Bismarck ou encore nous écouter en podcast
57:53sur toutes les plateformes de podcast.
57:55Et je vous donne rendez-vous demain
57:57à 17h en direct sur Bismarck
57:59pour un nouveau numéro de Smart Bourse.