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Vendredi 10 janvier 2025, SMART BOURSE reçoit Olivier Malteste (Directeur des investissements, Yomoni) , Enguerrand Artaz (Gérant, La Financière de l'Echiquier) , Nicolas Goetzmann (Responsable de la stratégie Macroéconomique, Financière de la Cité) et Pierre-Olivier Beffy (Gérant et chef économiste, Boussard et Gavaudan)

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00:00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart4Change pour rester
00:00:11à l'écoute des marchés chaque jour à la télévision à 20h30, vous pouvez nous suivre
00:00:15via vos box ou en replay bien sûr chaque jour là aussi sur notre plateforme bsmart.fr
00:00:21ou encore en podcast à l'heure qu'il vous plaira sur l'ensemble de vos plateformes
00:00:24préférées.
00:00:25Au cours de cette édition ce soir, un rapport mensuel sur l'emploi explosif pour conclure
00:00:30cette semaine avec plus de 250 000 emplois créés au cours du mois de décembre même
00:00:35si le chiffre sera sans doute révisé, c'est un chiffre qui est beaucoup plus fort que
00:00:40ce que le consensus des économistes pouvait attendre, le taux de chômage reste collé
00:00:44au plus bas, sur les plus bas récents en tout cas à 4,1% et la progression des salaires
00:00:50tourne toujours autour de 4% sur un rythme annuel à 3,9% précisément sur un an pour
00:00:56le salaire horaire moyen de ce rapport sur l'emploi, Pauline Grattel vous redonnera
00:01:01tous les détails dans un instant ainsi que les réactions de marché, autant vous dire
00:01:04que les marchés obligataires ont réintégré dans leur prix la force du marché du travail
00:01:10américain avec des taux qui ont augmenté tout au long de la courbe américaine, le
00:01:1710 ans américain est allé flirter avec 4,80% aujourd'hui et par effet de contagion
00:01:23l'ensemble des marchés obligataires corrigent à nouveau en Europe notamment avec une situation
00:01:28particulière ou en tout cas une attention particulière des investisseurs qui est mise
00:01:32désormais sur le marché obligataire britannique, on a eu une semaine de crash pour le gilt
00:01:37et pour le sterling également en parallèle la devise britannique qui a chuté face au
00:01:43dollar, le dollar qui reste évidemment la devise toute puissante du moment, c'est
00:01:47que les tensions ravivées sur les taux évidemment soulèvent pas mal d'interrogations sur la
00:01:51capacité des marchés actions notamment à encaisser cette nouvelle séquence de hausse,
00:01:57on a vu d'ailleurs à ce titre des actions européennes mieux résister que des actions
00:02:01américaines par exemple au cours de cette semaine, le S&P va terminer en baisse de 1%
00:02:05sur l'ensemble de la semaine quand le stock 600 en Europe progressera pour cette semaine
00:02:09sur les cinq séances avec un gain d'environ 1%, les détails à suivre dans un instant
00:02:14avec Pauline Grattel, discussion avec nos invités de Planète Marché dans un instant
00:02:18et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse nous ferons comme chaque mois le bilan
00:02:22de l'industrie ETF, le bilan en termes de flux sur le mois de décembre, sur l'année 2024,
00:02:28ce sera l'occasion de revenir évidemment sur l'année 2024 en matière de flux de gestion
00:02:34passive et puis bien sûr l'actualité également autour des nouveaux produits qui ont été
00:02:39lancés au cours des dernières semaines, c'est notre rendez-vous mensuel avec les équipes
00:02:43de Youmoney, le directeur des investissements de Youmoney, Olivier Malteste sera donc avec
00:02:47nous en plateau dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse.
00:03:00Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur
00:03:03les marchés avec Pauline Grattel, bonsoir Pauline, c'est donc le chiffre à la une,
00:03:07les chiffres à la une provenant du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis pour
00:03:13le mois de décembre.
00:03:14Oui, l'économie américaine a créé 256 000 emplois en décembre, bien plus que les
00:03:18164 000 anticipés, le chômage baisse légèrement à 4,1% de la population active, du côté
00:03:25des salaires ils augmentent de 0,3% sur un mois et de 3,9% sur un an, ces chiffres solides
00:03:31confortent l'idée d'un assouplissement monétaire de la Fed toujours plus lent, après ce rapport
00:03:35le marché n'anticipe plus qu'une seule baisse de taux pleine cette année.
00:03:38Et les marchés obligataires sont évidemment les marchés qui sont surveillés de près
00:03:43aujourd'hui par les investisseurs.
00:03:44Oui, d'autant plus qu'en début de séance les taux longs étaient à peu près stables
00:03:47mais après le rapport sur l'emploi les tensions ont directement repris avec un 10 ans américain
00:03:52grimpant de 10 points de base, proche de 4,80% au plus haut depuis un an, le rendement de
00:03:57l'obligation à 30 ans a dépassé les 5%.
00:04:00Le mouvement de tension qui est généralisé à l'ensemble des marchés obligataires et
00:04:04notamment l'Europe.
00:04:06Oui, en particulier sur le marché britannique obligataire où le rendement à 10 ans est
00:04:10au plus haut depuis 2008 à 4,9%, après avoir bondi jusqu'à 4,95% dans l'après-midi.
00:04:17En France, le rendement à 10 ans est supérieur à 3,40%.
00:04:20Et sur le marché d'échange Pauline ?
00:04:22Sur le marché d'échange, le dollar reste fort, l'euro est plombé avec un euro-dollar
00:04:26au plus bas depuis un an à 1,0220, l'indice dollar lui est au plus haut depuis un an.
00:04:31Côté britannique, la livre sterling accuse une baisse hebdomadaire de l'ordre de 1,5%
00:04:35face au dollar.
00:04:36Oui, puis on reparle des matières premières aujourd'hui avec une remontée significative,
00:04:41visible en tout cas, des cours du pétrole.
00:04:43Oui, en effet, le pétrole est à son plus haut niveau depuis 3 mois, le baril de Brent
00:04:47se négocie aujourd'hui à près de 80 dollars en hausse de plus de 3%, des hausses de prix
00:04:52qui profitent à Total Energy.
00:04:53Le titre est au plus haut depuis novembre et gagne 1% à Paris.
00:04:56Que dire de la situation des indices actions dans ce contexte Pauline ?
00:05:00Les grands indices mondiaux sont globalement dans le rouge après la publication de ce
00:05:03rapport sur l'emploi de décembre.
00:05:05A Wall Street, les indices ouvrent en repli de l'ordre de 1%.
00:05:08En Europe, ils évoluent en ordre dispersé.
00:05:11Le CAC 40 s'apprête tout de même à conclure une semaine dans le vert, en hausse d'environ
00:05:152,5% autour des 7500 points.
00:05:18Du côté des entreprises spécifiques, on notera que Ubisoft déçoit encore le marché
00:05:24aujourd'hui.
00:05:25Oui, l'éditeur de jeux vidéo reporte à nouveau la sortie du nouvel épisode de Assassin's
00:05:29Creed.
00:05:30Ubisoft a annoncé également des ventes plus faibles que prévues pour Noël.
00:05:33Ces nombreuses déconvenues amènent ainsi Ubisoft à abaisser ses objectifs.
00:05:37Le titre a lâché 10% ce matin avant de se stabiliser en recul d'environ 4%.
00:05:41Un rebond qui s'est même prolongé en fin de séance puisqu'on voit le titre Ubisoft
00:05:44qui arrive à clôturer à l'équilibre et même un peu au-delà après avoir lâché
00:05:49comme vous le disiez 10% ce matin.
00:05:51Toujours en France, Airbus confirme sa place de numéro 1 mondial de l'aéronautique.
00:05:55Oui, loin devant Boeing avec 766 livraisons d'avions en 2024, tout près de son objectif
00:06:02de 770 livraisons.
00:06:04Airbus a enregistré plus de 800 commandes, le titre étant en hausse de plus de 1% à
00:06:09Paris.
00:06:10Et puis dans le secteur aérien, cette fois Delta Air Lines publie ses résultats.
00:06:13Oui, et le moins que l'on puisse dire c'est que Delta est confiante pour 2025.
00:06:17La compagnie aérienne s'attend à ce que 2025 soit l'année la plus rentable de toute
00:06:21son histoire.
00:06:22Au quatrième trimestre, le chiffre d'affaires annuel a augmenté plus vite que prévu, le
00:06:26titre ouvrant en hausse de plus de 8% à Wall Street.
00:06:29Quels seront les grands moments de la semaine prochaine sur les marchés Pauline ?
00:06:31La semaine prochaine sera rythmée par la publication de l'inflation aux Etats-Unis
00:06:35pour le mois de décembre.
00:06:36Côté micro, les banques américaines lanceront la saison des résultats annuels dès mercredi
00:06:40avec Citigroup, JP Morgan et Wells Fargo.
00:06:43Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour avec
00:06:47Pauline Grattel.
00:06:52Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:07:02Pierre-Olivier Béfi est avec nous, gérant et chef économiste chez Boussard et Gavodan.
00:07:05Bonsoir Pierre-Olivier.
00:07:06Bonsoir Grégoire.
00:07:07Nicolas Gotzman nous accompagne également, responsable de la stratégie macroéconomique
00:07:10à la financière de la cité.
00:07:12Bonsoir Nicolas.
00:07:13Bonsoir.
00:07:14Et Anguerrand Arthaz à nos côtés, gérant à la financière de l'échiquier.
00:07:17Bonsoir Anguerrand.
00:07:18Bonsoir.
00:07:19Merci à vous trois d'être là.
00:07:20On peut retrouver le chiffre de l'emploi qui rythme effectivement cette fin de semaine.
00:07:26Anguerrand, comment est-ce qu'on prend ce rapport 4,1% de taux de chômage, plus de
00:07:30250.000 créations d'emplois, ça ce sont les chiffres affichés à la tête du rapport,
00:07:36est-ce qu'il faut regarder un peu dans le détail ou est-ce que c'est un rapport explosif
00:07:42comme Pauline le disait ?
00:07:43Alors, on regarde toujours dans le détail évidemment, au-delà des chiffres headline
00:07:47qui paraissent sur Bloomberg ou autre, et c'est vrai que sur les derniers rapports
00:07:52emploi, quand on regardait sous la surface, il y avait pas mal de petites choses pas forcément
00:07:58très très positives sur l'augmentation de la durée moyenne du chômage, sur la composition
00:08:04du chômage avec un peu plus de personnes qui perdaient leur emploi versus un chômage
00:08:09qui en début d'année était plutôt composé de gens qui étaient des nouveaux entrants
00:08:14ou des réentrants sur le marché du travail.
00:08:16Donc on avait ça sur les derniers mois, là en l'occurrence sur ce rapport emploi, à
00:08:21peu près tous les détails sont bons, il y a un ou deux petits bémols, notamment l'emploi
00:08:25manufacturier qui est toujours pas très bien orienté, mais mis à part ça, vraiment dans
00:08:29la globalité, le rapport est très bon.
00:08:32On parlait des créations d'emplois, c'est vrai qu'elles ont tendance à être assez
00:08:36fortes et à être assez souvent révisées dans les mois qui suivent, donc ça c'est
00:08:40une chose, mais ce qui est très rassurant c'est l'autre partie du rapport, donc celle
00:08:43qui sert à calculer le taux de chômage dans l'enquête auprès des ménages et là
00:08:47vraiment tous les détails sont bons, même la baisse du chômage est quand même notable
00:08:50parce que facialement on passe de 4,2 à 4,1 en fait, quand on regarde avec une ou deux
00:08:55décimales de plus, on passe de quasiment 4,25 à moins de 4,1, donc c'est une vraie
00:09:01baisse et vraiment dans le détail tout est bien orienté, on a même eu un rebond un
00:09:08petit peu du taux d'emploi par rapport à l'ensemble de la population, donc vraiment
00:09:15tout est plutôt bon.
00:09:16Le point un petit peu, on va dire, est-ce que c'est rassurant ou pas, en tout cas rassurant
00:09:20dans une perspective plutôt taux banque centrale, c'est que par contre la croissance des salaires
00:09:26elle ressort en ligne, même marginalement un petit peu en dessous et sous une tendance
00:09:30qui est plutôt à la décrue, donc ça c'est quand même plutôt intéressant puisqu'on
00:09:34a du coup une dynamique de l'emploi qui reste très bonne sans réaccélération forte
00:09:40de l'inflation salariale.
00:09:41On est surpris d'avoir ces chiffres-là à ce stade, à ce moment, alors que la réserve
00:09:47fédérale a entamé un cycle ou supposé cycle de baisse de taux il y a quelques mois à
00:09:52peine en guérant ?
00:09:53C'est vrai que ça peut paraître surprenant, déjà d'une part étant donné les tendances
00:09:58sous-jacentes qu'on avait sur pas mal de composantes de l'emploi ces derniers mois,
00:10:02mais là elles ne se poursuivent pas du tout, on a plutôt des choses qui se réinversent
00:10:06un petit peu partout, et puis évidemment quand on pense qu'on vient de faire quand
00:10:11même 100 points de base de baisse de taux en un trimestre, voir l'emploi réaccélérer
00:10:17forcément ça pose question, et très certainement que ça pose beaucoup de questions aujourd'hui
00:10:22aux membres du FOMC, à Jérôme Powell en tête, de dire est-ce qu'on n'a pas été
00:10:26un petit peu trop rapide dans les baisses de taux.
00:10:30Nicolas, votre appréciation de la situation économique américaine, à l'aune notamment
00:10:35de ces derniers chiffres, de ce rapport mensuel emploi américain, on a eu des ISM aussi,
00:10:41services étaient très bons je crois en début de semaine, et qu'est-ce que ça implique
00:10:45pour la réserve fédérale américaine ? Le marché est en train de viser un statu quo
00:10:48assez prolongé partant des 100 points de base de baisse de taux qui ont été délivrés
00:10:51l'an dernier.
00:10:52Je pense que le rapport de l'emploi il est surtout très rassurant, notamment sur l'enquête
00:10:58ménage, parce que si on prenait le détail de l'enquête ménage sur la dernière année,
00:11:02on constatait que depuis août 2023 on avait une destruction de l'emploi privé, ce qui
00:11:07était sans doute de nature à être correction future, et là on a une hausse de 500 000
00:11:10sur l'emploi privé, alors qu'on a un retournement sur l'emploi de gouvernement qui était le
00:11:13principal driver de la hausse sur l'enquête ménage.
00:11:17Par contre sur le reste tout est bon, effectivement, c'est plutôt un très bon rapport.
00:11:22Ce qui est intéressant c'est qu'effectivement on a définitivement fini avec la séquence
00:11:28qui sortait de la fin de l'été où on avait vraiment une alerte sur le niveau d'emploi,
00:11:31on avait des chiffres qui n'avaient pas été très bons à ce moment-là, c'est ce qui
00:11:34avait précipité la baisse de 50 points de base initiale de la Fed, et donc de ce point
00:11:38de vue-là c'est rassurant.
00:11:39Ensuite pour la Fed, je ne pense pas que ce soit forcément un obstacle, en fait ce n'est
00:11:44pas parce que le marché de l'emploi est bon qu'ils sont forcés de garder les taux
00:11:48plus élevés.
00:11:49Ce qu'il y a c'est qu'on a deux scénarios, soit on a une dégradation du niveau de l'emploi
00:11:52comme ce qu'on a pu voir à la fin de l'été, et là la Fed est précipitée dans sa baisse
00:11:58de taux, soit on a une économie qui reste vigoureuse mais on a quand même la baisse
00:12:02de l'inflation.
00:12:03Et ça je pense que c'est quand même le scénario si principal qu'on a, et d'ailleurs
00:12:09Christopher Waller qui est membre du board de la Fed a prononcé un discours à Paris
00:12:12d'ailleurs il y a deux jours, il était à l'OCDE, et en disant clairement que lui considérait
00:12:19que si on avait un surplus d'inflation qu'on avait pu constater dans quelques chiffres
00:12:24sur les derniers mois, sauf le mois de novembre, c'était principalement en raison de prix
00:12:28imputés qui sont plutôt le reflet d'une inflation passée mais qui ne traduisent pas
00:12:32une dynamique d'inflation qui serait supérieure aujourd'hui à ce qu'elle pouvait être.
00:12:35Or si on continue d'avoir une inflation qui continue sur une tendance descendante, du
00:12:40coup on aura les baisses de taux qui sont prévues, et lui signalait à ce moment-là
00:12:45que, enfin je pense qu'il visait surtout à réduire un peu l'effet du dotplot qui a été
00:12:49publié en décembre, donc des projections qui étaient faites à la Fed, en disant qu'avec
00:12:54quelques gouverneurs qui anticipaient également 5 baisses de taux en 2025, et que donc même
00:12:58si on a une vue médiane qui a deux baisses de taux, il était aussi possible qu'on aille
00:13:02plus loin si jamais la baisse de l'inflation continuait, et cela malgré une économie
00:13:07vigoureuse, c'est-à-dire que si on continue d'avoir la hausse de la productivité et la
00:13:11baisse de l'inflation, on aura la baisse de taux de toute façon.
00:13:13Donc le facteur clé là, vous l'avez dit, c'est la poursuite des gains de productivité.
00:13:19Dans cette configuration-là, oui, et il y a quand même quelques signes qu'il faut suivre.
00:13:24Notamment, on a eu la publication des emplois vacants au début de cette semaine, avec toujours
00:13:30des niveaux d'embauche qui restent trop faibles à mon avis, qui sont une source de risque.
00:13:34On a eu la publication aussi du PIB nominal mensuel par S&P, qui lui également montre
00:13:39un niveau qui est en train de passer la barrière en dessous des 4%, ce qui là aussi est un
00:13:46rythme à mon avis trop faible.
00:13:48Et donc on a quand même ce niveau de risque-là qui existe sur la tendance, il faut faire
00:13:52attention.
00:13:53Mais pour l'instant, on va dire que le rapport de l'emploi est vraiment suffisamment positif.
00:13:56Le tout vraiment maintenant, le facteur clé, ça va être l'inflation.
00:13:58Est-ce que, oui ou non, on va avoir la même séquence que l'année dernière, c'est-à-dire
00:14:01d'avoir des chiffres qui étaient très négatifs au début de l'année 2024 ? On peut avoir
00:14:07justement des chiffres moins forts, étant donné qu'on a des effets de base très marqués
00:14:11sur l'inflation.
00:14:12On peut avoir la baisse, ce qui devrait calmer aussi le marché obligataire.
00:14:16On est encore autour de 3% d'inflation cœur, c'est ça quand même aux Etats-Unis, d'inflation
00:14:20sous-jacente.
00:14:21Oui, et si on prend la mesure importante en ce moment, c'est ce qu'on appelle le market
00:14:26base, le PCE core market base, on enlève tous les prix imputés et on prend l'inflation
00:14:30core.
00:14:31Et là, on a une dynamique qui est quasiment proche des 2%, on est à 2,3, 2,4.
00:14:35Pierre-Olivier, sur la situation de l'économie américaine, on a beaucoup parlé de l'exceptionnalisme
00:14:41américain qui ne semble pas encore être démenti à ce stade.
00:14:46Sur le plan macro, en tout cas, est-ce que ça implique aussi pour les marchés obligataires
00:14:50et peut-être par voie de conséquence aussi pour des marchés actions américains ?
00:14:54Oui, moi je pense qu'il y a deux paramètres qu'il faut avoir en tête.
00:14:58Le premier, c'est que l'administration Biden a dépensé en deux mois, c'est-à-dire en
00:15:03novembre, décembre, un tiers du budget annuel.
00:15:05Donc, ils y sont allés très très fort pour stimuler l'économie américaine.
00:15:09Je pense que l'économie américaine va être très très forte au premier trimestre, il
00:15:11n'y a aucun doute là-dessus.
00:15:12La deuxième chose, c'est que, moi je pense que Powell…
00:15:18La moitié des dépenses fédérales, c'est fait sur deux mois ?
00:15:20Un tiers.
00:15:21Un tiers, pardon.
00:15:22Un tiers des dépenses fédérales, c'est fait sur deux mois en fin d'année.
00:15:24Ça commence en octobre.
00:15:25Oui, oui.
00:15:26Ah oui, d'accord.
00:15:27C'est de l'octobre à octobre.
00:15:28Donc là, sur deux mois, ils ont déjà dépensé un tiers du budget, notamment les énormes
00:15:31dépenses de santé, par exemple, etc.
00:15:34Donc, bon, ça c'est un point important parce que, je pense que le fameux soft lending qui
00:15:40a été le scénario pendant très longtemps, qui était attendu, je pense qu'il ne vient
00:15:43pas de la Fed, il vient simplement du budget américain qui a été hyper hyper stimulant.
00:15:50Donc, on a pu gérer, en quelque sorte, le resserrement monétaire de manière très souple
00:15:54parce qu'on avait un stimulus monétaire énorme.
00:15:56Un stimulus budgétaire énorme.
00:15:58Oui, oui.
00:15:59Bon, la grande question, mais ça, ça sera pour après, à un moment donné, plus tard
00:16:01dans l'année, c'est est-ce que Trump va mener une politique budgétaire extrêmement
00:16:05expansionniste ou pas ? Voilà.
00:16:07Si ce n'est pas le cas, on peut avoir aussi des petites surprises après sur l'activité
00:16:11américaine en deuxième partie de l'année, notamment.
00:16:13Donc, je pense que ça, c'est un premier point à avoir en tête.
00:16:16La deuxième chose, sur la Fed, bon, moi, je pense que Powell, il va battre le record
00:16:21très cher.
00:16:22A mon avis, il nous fait n'importe quoi, de toute façon.
00:16:23Il n'a pas vu venir l'inflation, il nous a monté les taux, il nous a dit « Oh là là,
00:16:27il y a de l'inflation, de l'inflation ». Il fait n'importe quoi, il y a une économie
00:16:29qui tourne à 2,5% à 4% de taux de chômage.
00:16:32Non, mais dernièrement, il disait, voilà, le soft lending est là, vous inquiétez pas,
00:16:37il ne coupe pas les taux.
00:16:38Après, comme le marché réagit un peu l'été, il dit « Oh là là, mais attendez, je vous
00:16:41fais 50 points de base en septembre ». Et puis là, en décembre, il nous dit « Non,
00:16:45mais là, il n'y a plus de poudre de la Fed, vous pouvez oublier, parce que je ne suis
00:16:47pas sûr de mon coût là, donc ça n'a pas été dans le bon sens ».
00:16:49Il pilote, il pilote.
00:16:50Il pilote à vue, il ne voit rien, il ne comprend rien, donc moi, je suis très, je
00:16:55pense que ça, c'est un gros point noir pour les marchés obligataires et pour les
00:16:58actions actuellement.
00:16:59La Fed n'apporte pas de visibilité, vous trouvez ?
00:17:02Ah non, aucune.
00:17:03Ah bon ?
00:17:04Parce qu'en fait, il y a deux choses qu'on peut regarder, on peut regarder les taux de
00:17:07manière faciale, on peut regarder ce qu'ils font, etc., ce qui est pricé, mais après,
00:17:11il y a toute la distribution à travers, par exemple, les options.
00:17:13Et là, on voit que le marché ne sait plus où on va.
00:17:15On ne sait plus où on va.
00:17:16Et il y a même déjà des hausses pricées pour 2026.
00:17:19Donc, ça veut dire que là, le marché, il voit autant de hausses que de baisses en
00:17:23probabilité.
00:17:24Alors, je n'ai même pas regardé ce qui s'est passé juste après le rapport emploi
00:17:28tout à l'heure.
00:17:29Mais donc ça, c'est important à avoir en tête.
00:17:31Le marché est un peu perdu là-dessus.
00:17:33Il est un peu perdu par Trump pour l'instant, parce qu'on est tous des experts de la politique
00:17:37économique américaine, mais personne ne sait vraiment ce qu'il va faire.
00:17:40Et puis, en plus, il est dans un jeu où il est en train de mettre la barre très très
00:17:43haut.
00:17:44Là, il va annexer le Groenland, il va envoyer l'armée prendre le pain de Panama.
00:17:49Il met la barre très très haut, mais on ne sait pas où est-ce qu'elle sera mise.
00:17:52On sait très bien que c'est plutôt un jeu de négociation, que la barre sera plus basse
00:17:55que ça.
00:17:56On se dit qu'il n'a pas envie de casser la belle mécanique de l'économie américaine,
00:18:00qu'il n'a pas envie de casser les marchés américains.
00:18:03C'est ce que le marché intègre quand même, quand il réfléchit à Trump.
00:18:06Oui, mais bon, c'était le Trump 1.0, le Trump 2.0, on peut dire que c'est le Trump 1.0,
00:18:12mais pour l'instant, depuis le début de l'année, si vous pensez que c'était le Trump 1.0, ça
00:18:15vous fait très très mal au portefeuille.
00:18:17Donc non, je pense qu'il y a une histoire de séquence aussi, parce qu'on n'aura peut-être
00:18:21que les mauvaises nouvelles de Trump avant d'avoir les bonnes.
00:18:23D'ailleurs, l'administration américaine aujourd'hui, elle essaie de blâmer, je dirais, Biden de
00:18:29tout ce qui se passe en ce moment.
00:18:30Il nous explique que la hausse des taux, c'est parce que Biden a fait n'importe quoi, etc.
00:18:34Moi, je suis prêt à mettre un petit doigt à parier que Trump, quand il va reprendre
00:18:39ses tweets à partir de février, il va commenter le marché actions depuis son inauguration.
00:18:45Et pas ce qui s'est passé avant, il dira avant, mais ça c'est Biden qui a fait n'importe quoi.
00:18:48Les taux, mais attendez, Biden vous a fait n'importe quoi.
00:18:50Donc je pense que, voilà, peut-être que Trump va finir par être raisonnable, et c'est un
00:18:55peu ce qu'attend tout le marché, c'est très consensuel de dire que finalement, les marchés,
00:18:59c'est important pour Trump, et il va le faire quand même, mais ce n'est pas sûr qu'on ait
00:19:04un point où c'est ce qu'il faille jouer aujourd'hui.
00:19:06Tant qu'on n'a pas l'inauguration, tant qu'on n'a pas la fête à la fin du mois, moi, je
00:19:10pense que le marché est un peu dans le flou aujourd'hui.
00:19:12D'accord.
00:19:13Et c'est dans ce moment-là qu'il y a un risque d'accident, vous dites ?
00:19:16En ce moment, on voit bien que, de toute façon, les marchés actions, ils ne sont pas en pleine
00:19:19forme.
00:19:20Les taux obligataires.
00:19:21Moi, ce qui était intéressant dans le rapport emploi, finalement, c'est un rapport emploi
00:19:24assez standard.
00:19:25Oui, on s'y est habitué, mais quand même.
00:19:28C'est plutôt bien, mais franchement, les claims sont plus bas depuis tout le temps.
00:19:30Je veux dire, il n'y a rien qui se passe sur le marché de l'emploi.
00:19:32On avait juste un peu le taux de chômage qui remontait un peu, mais on savait que c'était
00:19:35dû à la forte immigration aux Etats-Unis.
00:19:38Donc, c'était essentiellement le côté supply, enfin, offre du marché du travail qui causait
00:19:43la hausse du taux de chômage.
00:19:44Il y avait l'économie américaine, elle est au plein emploi depuis un certain temps.
00:19:47Voilà, il n'y a pas vraiment de surprise.
00:19:49Mais par contre, la manière dont les marchés réagissent à ça est très symptomatique d'une
00:19:53rétention avec un consensus qui est sur soft lending, vous n'inquiétez pas, l'inflation
00:19:57va revenir.
00:19:58Enfin, bon, s'il reste au plein emploi tout le temps et qu'en plus, je ne sais pas, on
00:20:00nous remet en plus, je ne sais pas, simplement le prix du pétrole, si le prix du pétrole
00:20:04recommence à monter, etc., ce n'est pas d'un seul coup, les estimations d'inflation de
00:20:07marché vont complètement changer.
00:20:08Donc, voilà, il y a des paramètres et puis, il ne faut pas oublier que c'est une économie
00:20:12de service.
00:20:13C'est un peu comme l'Euro-Uni.
00:20:14On en parlera peut-être, mais c'est un peu différent le cas de l'Euro-Uni, mais c'est
00:20:17une économie de service.
00:20:18Donc, c'est une économie, contrairement à l'Europe, où c'est plus difficile de freiner
00:20:22l'inflation.
00:20:23Oui, oui, j'entends bien.
00:20:24Sur la visibilité qu'offrent les banques centrales, et à commencer par la Fed, qu'est-ce
00:20:30que vous dites en guérant ? Parce que, bon, j'entends le jugement sévère de Pierre-Olivier,
00:20:35mais bon, ils sont pragmatiques aussi, enfin, ça fait partie des caractéristiques et des
00:20:40qualités qu'on peut attribuer à la réserve fédérale américaine.
00:20:43On n'est pas dogmatique et on essaye de ne pas s'enfermer dans des erreurs trop longtemps,
00:20:48d'une certaine manière.
00:20:49Alors, effectivement, mais ce qui est vrai quand même, c'est qu'aujourd'hui, presque
00:20:53paradoxalement, ce n'était pas le cas, il y a encore peut-être deux ou trois trimestres,
00:20:56on a beaucoup plus de visibilité, par exemple sur une BCE, alors que la situation économique
00:21:00européenne ne fait franchement pas rêver, mais finalement, comme tout, entre guillemets,
00:21:05va très mal, au moins le chemin est balisé.
00:21:07C'est vrai que la Fed, les changements de pied, en l'espace parfois de quelques mois,
00:21:14pas forcément dans la prise de décision ou dans le scénario central, mais dans la
00:21:18tonalité du discours, ils sont quand même importants.
00:21:20Donc, en fait, on a une Fed qui reste très, très, quoi qu'elle en dise, data-dépendante,
00:21:25même si elle a essayé de nous remettre un tout petit peu de forward guidance, un peu
00:21:29d'assurance, avec un peu le rétablissement du double mandat dans le discours, etc.
00:21:33Malgré tout, elle reste extrêmement data-dépendante et on arrive, en plus, dans un moment où,
00:21:39en plus d'être data-dépendante, elle devient politique-dépendante.
00:21:43Ça, c'est vu très clairement sur le dernier FOMC, puisque quand on prend le détail,
00:21:46on a eu les minutes cette semaine et même Powell l'avait un petit peu mentionné pendant
00:21:51la conférence de presse qui avait suivi la réunion.
00:21:53Très clairement, il y a une partie des membres de la Fed qui anticipent les effets de la
00:21:59politique de Trump, alors qu'on ne sait pas ce qu'elle va être et qu'il y a quand même
00:22:03énormément de débats, notamment sur toute la partie droite douane, sur le fait de savoir
00:22:06si ce sera vraiment inflationniste ou pas.
00:22:08Il y a quand même beaucoup de doutes là-dessus et ce n'est pas forcément si évident que
00:22:12ce sera vraiment inflationniste.
00:22:14Donc, on a finalement une Fed qui navigue plus à vue que jamais, qui a été un peu
00:22:21pris de court sur l'emploi parce qu'il y avait cette dégradation de l'été et
00:22:28quelque part, ça paraissait logique, vu que dans le même temps, l'inflation repartait,
00:22:32la baisse, tout allait bien, peut-être de taper un peu fort au début et de voir après.
00:22:38Là, aujourd'hui, elle est dans une situation où elle se dit, même si je ne suis pas tellement
00:22:43inquiet sur la partie inflation, je suis assez d'accord avec les propos que rappelait
00:22:47Nicolas de Christopher Waller sur le fait qu'il y a toute une partie de l'inflation
00:22:52qui est très technique, qui vient d'éléments calculés, que l'inflation vraiment...
00:22:57Quotidienne, réelle, oui.
00:22:58Quotidienne, qui correspond à la demande, elle, elle est quand même plutôt en train
00:23:03de repartir, mais ce qui est vrai néanmoins, c'est que la Fed, entre l'équilibre entre
00:23:13ces deux mandats, entre l'inflation, l'emploi et les conséquences de la politique de Trump
00:23:19sur tout ça, on voit bien qu'elle avance un petit peu à tâton.
00:23:23Et c'est la raison pour laquelle on a aussi cette remontée des taux qui, à mon sens,
00:23:29sur les niveaux sur lesquels on est, là, après ce rapport emploi, devient un petit
00:23:33peu exagéré, objectivement, mais on partait aussi de niveaux très très bas au moment
00:23:40de la première baisse de taux de la Fed, on était très certainement trop bas sur
00:23:42les taux longs au moment où la Fed commence à baisser ses taux en septembre, donc il
00:23:46y a un mouvement de repricing qui va certainement un petit peu trop loin, mais qui traduit
00:23:51aussi cette incertitude sur là où on peut aller, puisque quelque part, si on ne fait
00:23:57que décaler des baisses de taux, ce n'est pas très grave, à la limite les perspectives
00:24:01se décalent un peu, si on commence à annuler complètement la tendance, à repivoter, à
00:24:07contre-pivoter, sans complètement contre-pivoter, mais on aura peut-être une ou deux baisses
00:24:12de taux pour compléter et puis après on verra, ce n'est plus tout à fait la même
00:24:16lecture.
00:24:17Est-ce que c'est normal d'avoir une Fed qui tâtonne à ce stade ? Est-ce que c'est
00:24:21un apprentissage aussi en faisant, puisque la question derrière c'est le taux neutre
00:24:25j'imagine aussi Nicolas, est-ce qu'il pourrait en être autrement ? Et effectivement,
00:24:31quel type de discours on attend là, fin janvier ? Pas de baisse de taux ça j'imagine,
00:24:35mais quel type de discours on attend fin janvier de la part de Jérôme Poel à l'issue
00:24:39du FOMC ?
00:24:40Je pense qu'il n'y aura pas de baisse de taux, ensuite, moi ce que j'attends c'est
00:24:44peut-être effectivement une correction de ce qui a été fait au mois de décembre,
00:24:47je trouve que c'était inopportun de leur part d'indiquer qu'ils avaient intégré
00:24:53ce que Trump pouvait faire, parce que la séance précédente, Poel avait dit qu'il
00:24:59ne ferait pas ce genre de choses, et que c'est tout à fait incertain et je ne trouve pas
00:25:04ça très professionnel de leur part et je pense qu'il y a quelques gouverneurs qui
00:25:06se sont un peu échauffés contre ça, il y a eu Marie Daly qui a dit qu'elle n'avait
00:25:11pas fait et qu'elle trouvait que c'était inopportun de le faire, je trouve que le ton
00:25:15de Poel aussi pendant la conférence était un peu de cette nature là aussi, le staff
00:25:19l'a fait également d'intégrer ce genre de prévision, je pense que ce n'était pas
00:25:22une bonne idée, donc j'espère qu'ils ont corrigé ce point là, ensuite sur le mouvement
00:25:25actuel, je pense qu'il y a deux séquences, c'était quand même assez intéressant,
00:25:28on a la première séquence de hausse de taux qui a été accompagnée par une hausse du
00:25:31marché actions, donc on va dire avant l'élection, à partir du moment où le marché commençait
00:25:36à anticiper la victoire de Trump, plus la normalisation de la situation, on avait moins
00:25:41d'inquiétude, et on a donc cette hausse de taux qui se matérialise avec la hausse
00:25:44du marché actions et avec une baisse du pétrole à ce moment là, tout ce mouvement là on
00:25:47va dire, il va tenir jusqu'au 6 décembre, et au 6 décembre on a quelque chose qui se
00:25:51passe dans le marché, c'est à dire qu'on a la hausse des taux reprend, le marché actions
00:25:57cale, on était à 4,50 à ce moment là, et le marché du pétrole commence à monter,
00:26:02et là ce qui est intéressant c'est que d'abord on va dire qu'il y avait une déclaration
00:26:05de l'OPEC à ce moment là, enfin l'OPEC, qui disait qu'ils allaient repousser la hausse
00:26:10de production, et on a cette hausse du pétrole qui a été justifiée à ce moment là par
00:26:14le fait que l'économie chinoise allait être redémarrée, c'était le bolide bureau qui
00:26:18annonçait on va relancer, on va relancer, sauf qu'au même moment quand on regarde les
00:26:21taux chinois, ils ont explosé à la baisse au même moment, ce qui montrait que le marché
00:26:25ne croyait pas du tout à ce que disait le bolide bureau, et que la relance chinoise
00:26:27était comme d'habitude un vœu pieux qui n'arriverait pas, en tout cas pas dans la
00:26:31mesure qui a été signalée. Et donc là on peut se poser effectivement la question de
00:26:34la raison de la hausse du marché du pétrole, parce qu'il n'y avait pas forcément de
00:26:38demande supplémentaire, là on peut quand même considérer qu'on peut avoir plutôt
00:26:41un risque géopolitique qui est en train de se matérialiser, parce qu'on avait à
00:26:44ce moment là une succession d'articles qui commençaient à être publiés sur la
00:26:46pression maximale qui allait être appuyée, enfin mettre en place sur l'Iran, mais ce
00:26:51qu'on peut constater c'est que sur les taux, sans doute que la hausse qu'on a depuis
00:26:56le 6 décembre dernier vient bien plus de la hausse du pétrole, parce qu'en fait depuis
00:26:59le 6 décembre le pétrole il a quand même monté de 15%, c'est quand même tout à
00:27:02fait significatif, et qu'on a des anticipations d'inflation qui montent, qui font caler le
00:27:06marché d'action, et qui par contre permettent aussi également une progression du dollar.
00:27:10Donc là c'est quand même une configuration qui est relativement différente de ce qu'on
00:27:13avait connu pendant la période électorale, donc on a cette poursuite de la hausse des
00:27:16taux, sauf que le marché d'action ne suit plus, et le pétrole est en hausse par rapport
00:27:20à la baisse qu'on avait eu précédemment, donc c'est un cycle quand même tout à fait
00:27:23différent.
00:27:24Et donc je ne crois pas que la hausse des taux soit, comme l'a dit Paul Krugman, due
00:27:28à la folie de Donald Trump sur le dernier mois, mais plutôt à la hausse du pétrole
00:27:33tout bêtement.
00:27:34Et ça me semble plus cohérent, et ça explique aussi ce qu'on peut constater au niveau européen,
00:27:38parce que d'avoir une hausse des taux aujourd'hui au niveau européen me semble bien plus cohérent
00:27:42avec une hausse de 15% du prix de pétrole, plus la baisse des devises européennes qui
00:27:46est quand même significative également, et qui pèse lourdement sur ce que peut être
00:27:49l'industrie européenne.
00:27:50Mais ça veut dire que le marché reconsidère un risque inflationniste à travers les matières
00:27:54premières, la faiblesse des devises, l'inflation importée, etc.
00:27:58Et c'est pour ça, je pense, que Piero Cipollone habilement, l'italien au bord de la BCE,
00:28:04a fait une interview au Corriere della Sera il y a deux jours de ça, en indiquant qu'il
00:28:08considérait qu'il faut absolument faire attention à ne pas sur-réagir à ce genre de choses
00:28:12et d'accompagner le mouvement, et en gros de ne pas refaire les erreurs qu'on a systématiquement
00:28:16faites, trichées et les autres, systématiquement faites, et qu'il ne faut pas reprendre ce
00:28:23genre d'erreurs, et en tout cas de continuer le cycle de base de taux, regardé à travers,
00:28:27parce que là on a tellement plus de croissance en Europe qu'il faut bien faire quelque chose.
00:28:32Bon, le marché action là, effectivement, comme le soulignait Nicolas, 4,50, 4,70, 4,80,
00:28:41c'est des niveaux où c'est plus difficile pour toute une partie du marché action, américain
00:28:46notamment, ça peut nous emmener beaucoup plus bas, ou est-ce qu'il y a d'autres facteurs
00:28:52qui peuvent offrir de la résilience pour les actions ?
00:28:55Je dirais qu'il y a deux points, le premier sur les marchés actions, on rentre déjà
00:29:02en… ce n'est pas les mêmes années que les… si on regarde les deux dernières années
00:29:07qui ont cumulé, depuis 1928, on n'a jamais fait deux années aussi fortes.
00:29:12D'accord, à doubler à plus de 20% de progression.
00:29:15On arrive avec un optimisme qui est bien ancré depuis deux ans, il y a eu des hauts débats,
00:29:20il y a eu des petits moments où on a douté, mais je veux dire, le marché s'est très
00:29:24bien comporté, l'année dernière on monte avec un charpe de plus de 2 sur le S&P, donc
00:29:28c'est fantastique, il ne faut pas être très compliqué.
00:29:30Il n'y a pas eu un drawdown de plus de 8% je crois sur le S&P.
00:29:33Mais par contre, on arrive avec des valorisations extrêmement élevées, et puis un consensus,
00:29:37on le voit bien à travers le consensus qui a été créé par tous les brokers, etc.
00:29:42Qu'est-ce qu'on voit ? Ils disent tous qu'on va monter, mais peut-être pas trop
00:29:45parce que c'est cher, mais on va tous monter.
00:29:47Donc on voit bien qu'il y a une espèce de complaisance, parce que plus personne ne
00:29:53veut être négatif sur ce marché, parce que ça fait trop dur d'être négatif depuis
00:29:58deux ans.
00:29:59Donc on a cristallisé les choses au niveau du consensus.
00:30:02Donc oui, on rentre un peu élevés en termes de valo.
00:30:06C'est ce qu'on disait aussi un peu, c'est que quand les taux montent, d'un seul coup
00:30:12on se dit, qu'est-ce qu'on achète ? Regardez le crédit corporect aussi.
00:30:15Aujourd'hui, les spreads sont tellement serrés, je commencerai à avoir des vrais
00:30:22doutes en me disant, est-ce qu'il ne vaut mieux pas que j'ai le bon cours ?
00:30:25Et là aussi, deux années exceptionnelles sur le crédit, coup sur coup, 23 et 24.
00:30:29Donc bon, il y a un peu de frivérité, les investisseurs sont très engagés.
00:30:33Donc voilà, je pense que ça explique un peu le début de l'année.
00:30:35Et beaucoup d'incertitudes, beaucoup de questions auxquelles on n'a pas complètement répondu.
00:30:38Moi d'ailleurs, je rajouterai un petit point, parce que je trouvais l'analyse intéressante
00:30:41sur le pétrole.
00:30:42Moi je pense qu'un des facteurs aussi, notamment au mois de décembre, ça s'est vu, c'est
00:30:46quand Trump a commencé à hausser un peu le ton, et notamment que les Chinois ont
00:30:49commencé à dire qu'ils ne voulaient plus avoir de vaisseaux de la flotte fantôme
00:30:52russe, etc.
00:30:53Et que les importations chinoises ont commencé à repartir un peu.
00:30:56Et je pense que la géopolitique a un rôle dans tout ce qui se passe.
00:30:59D'ailleurs, ça se voit même aujourd'hui.
00:31:00Regardez ce qui se passe sur les marchés.
00:31:01L'or, c'est assez impressionnant.
00:31:02L'or aujourd'hui, les taux montent.
00:31:04Le dollar monte, les taux réels montent.
00:31:06Il est en train de l'accélérer là encore.
00:31:09Et ça c'est lié à la dédollarisation.
00:31:13Trump en a peur.
00:31:14Il a commencé à faire des interventions en disant que les gens qui pensent à vendre
00:31:19leurs treasuries, les banques centrales, ça ne me plaît pas.
00:31:21Mais c'est le mouvement qui est en train de se passer.
00:31:23Et puis, on est avec une overdose aussi d'offres de titres obligataires.
00:31:28Il y a beaucoup d'émissions.
00:31:29On sait qu'il y a un mur de refinancement qui arrive cette année.
00:31:32Donc bon, à la fin, il faut digérer tout ça.
00:31:35Donc c'est normal aussi que le marché obligataire soit un peu plus tendu.
00:31:38Alors qu'à une époque, il y avait la Fed qui expliquait qu'elle avait tout son bilan
00:31:42qui était prêt à tout ramasser.
00:31:43On ne se posait pas trop de questions aujourd'hui.
00:31:45Et donc quoi ? Il faut se préparer à un moment risqu'off là ?
00:31:48Je pense qu'on est déjà un peu dedans de toute façon.
00:31:50Les baisses quand même.
00:31:52Depuis Powell, en tout cas, ils baissent.
00:31:54Oui, c'est pas non plus.
00:31:56Oui, d'accord.
00:31:57Les marchés européens, c'est un peu différent.
00:31:58Les marchés européens, ils sont soutenus par la partie de l'euro.
00:32:01Mais regardez, en dollars, le marché européen, il n'est pas fantastique non plus.
00:32:04C'est sûr que si vous regardez les exportateurs, on se dit c'est super.
00:32:07Avec un euro 1, 0, 2, on valorise les profits plus haut.
00:32:10Mais après, de manière générale, tous les marchés consolident en ce moment.
00:32:14C'est ce qu'il faut se dire.
00:32:16Encore une fois, on peut avoir un petit spectre d'européens et se dire
00:32:19c'est fantastique, c'est peut-être la fin de l'exceptionnalisme américain.
00:32:22C'est surtout que l'euro a beaucoup baissé.
00:32:24Oui, corrigé de la devise.
00:32:26On a beaucoup de boîtes exportatrices.
00:32:27Airbus, ça va être super pour eux.
00:32:29Je le vois comme ça.
00:32:31Je pense que ça a commencé.
00:32:33Après, je ne suis pas forcément très négatif à ce stade-là.
00:32:36Je pense qu'en effet, si Powell repivote un tout petit peu,
00:32:41on va remettre un peu d'espoir pour février.
00:32:44Trump va nous dire, attendez, j'ai bien tapé, mais on va y aller doucement, etc.
00:32:48Je pense que Trump va tout faire aussi pour assurer, pour dire qu'il ne sera pas...
00:32:52Je pense qu'il va essayer de se donner l'image que c'est quelqu'un qui est sérieux sur le budget.
00:32:56Et je pense qu'il en a besoin parce qu'il y a une partie des républicains aussi
00:33:00qui ne dira pas le soutenir.
00:33:03Ils ont une majorité, mais c'est une majorité très fragile.
00:33:05La Chambre, on l'a vu, ça passe pour Mike Johnson,
00:33:08mais il faut quand même passer des petits coups de fil.
00:33:10Ce n'est pas évident.
00:33:11On oublie que c'est un parti conservateur.
00:33:13Et il y a des vrais conservateurs sur l'aspect budget.
00:33:16Avec des gens qui ont mis des lignes rouges dans la Chambre des représentants et les sénateurs.
00:33:22Donc ils ne sont pas tous magas au carré au sein du parti républicain.
00:33:26Quelque part, plus le marché aujourd'hui se détériore,
00:33:30plus l'étau monte et plus le marché d'action baisse.
00:33:32Et plus Trump va arriver en disant, on va y aller.
00:33:34Heureusement que je suis arrivé parce que si j'avais laissé Biden aux commandes,
00:33:38imaginez ce qu'on aurait eu.
00:33:39Et moi, regardez, je suis le sauveur.
00:33:40Je pense qu'il y aura quand même ce discours.
00:33:42Après, est-ce que les marchés vont accepter ce discours ?
00:33:44Il faudra des faits aussi.
00:33:45Donc il y aura la phase...
00:33:47Là, il y a la phase un peu de stress avec la pression de Trump.
00:33:52Il y aura la phase où il va essayer de rassurer.
00:33:54Et puis après, il y aura la phase effet.
00:33:55Donc on va essayer de naviguer, à mon avis, cette séquence cette année.
00:33:58En tout cas, c'est sûr, même si le marché consolide, comme dit Pierre-Olivier,
00:34:01les valeaux sur le marché américain ne donnent pas de droit à l'erreur
00:34:06dans l'exercice du pouvoir de Donald Trump dès le 20 janvier.
00:34:12Dès la première seconde, dès la première minute, dès la première heure.
00:34:15C'est-à-dire qu'il va naviguer avec un marché qui est au pige,
00:34:21qui est bien valorisé et qui ne souffrira pas d'erreurs, j'imagine,
00:34:25en matière d'annonce politique.
00:34:27C'est quand même une des grosses différences par rapport...
00:34:29On parlait du Trump 1.0 avant.
00:34:31C'est une des grosses différences.
00:34:33C'est que faire des petites erreurs choque un peu le marché
00:34:36quand on a un S&P qui est autour de sa valorisation médiane.
00:34:41Le marché est capable de l'absorber.
00:34:43Même s'il ne l'a pas toujours absorbé si bien que ça.
00:34:45Rappelez-vous du dernier trimestre 2018.
00:34:47Même du début d'année 2018 avec les étoiles.
00:34:50Le marché a eu des moments de stress quand même sous Trump 1.0.
00:34:54Mais malgré tout, quand on avait des valorisations comme ça,
00:34:57il est un peu plus capable de l'absorber.
00:34:59Et puis on avait aussi...
00:35:00On se rappelait quand même qu'on avait une économie
00:35:02qui n'était pas du tout sur la même orientation.
00:35:042016, on est sur toute une phase de recovery cyclique.
00:35:08Après les points bas de 2015, les chocs en Chine, etc.
00:35:11On a un marché de l'emploi qui continue de s'améliorer.
00:35:14Versus aujourd'hui, on est plutôt un peu en dégradation.
00:35:16Plus ou moins rapide, il y a encore beaucoup d'incertitudes là-dessus.
00:35:19Mais en tout cas, on n'est pas sur un marché de l'emploi...
00:35:21On est plus à 3,5% de taux de chômage.
00:35:23On a été à 3,5% et moins de taux de chômage ces années-là.
00:35:26Et puis on le voit, l'activité industrielle.
00:35:29C'est vrai évidemment en Allemagne et en Europe.
00:35:31C'est vrai en Chine, etc.
00:35:32Mais c'est vrai aussi aux Etats-Unis.
00:35:33L'activité industrielle est très morose.
00:35:35Contrairement à 2016.
00:35:37On a quand même un contexte global qui est plus fragile.
00:35:39Et puis un contexte de valorisation qui est évidemment beaucoup plus sensible.
00:35:44C'est pour ça qu'on disait tout à l'heure,
00:35:46effectivement les marchés voient Trump comme quelqu'un
00:35:51qui va essayer d'être pro-marché, d'être pro-investisseur.
00:35:53Mais les erreurs, au moins de communication qu'il peut faire,
00:35:59elles vont être beaucoup moins faciles à absorber
00:36:01dans un marché aussi tendu que pendant son premier mandat.
00:36:04Donc évidemment on n'est pas à l'abri d'un certain nombre de dérapages.
00:36:12Alors pas tellement à la limite,
00:36:14je ne pense pas que le marché s'inquiète vraiment des histoires
00:36:16de le Canada va être le 51ème Etat.
00:36:19On sait que ça fait partie de l'exagération Trumpienne.
00:36:22Pour l'instant, ce n'est pas ce qui pose problème au marché.
00:36:24Je suis d'accord.
00:36:25Ça devenait sérieux un petit peu.
00:36:26Là, ça commencerait à inquiéter tout le monde.
00:36:28Mais à ce stade, ça fait partie du personnage entre guillemets.
00:36:32Mais ça fait partie.
00:36:34Ça produit du bruit.
00:36:36Mais sur certaines autres choses,
00:36:38même certaines annonces qui pourraient être faites sur la partie DOJ,
00:36:42sur le mandat qui a été confié à Elon Musk,
00:36:44si demain on annonce des dizaines, des centaines de milliers
00:36:47d'extructions d'emplois publics,
00:36:48je ne suis pas sûr que le marché le prenne très bien.
00:36:50Donc il y a pas mal de choses comme ça.
00:36:54Mais le fine-tuning des Trumponomics va être effectivement délicat.
00:36:58D'autant qu'on a toute l'incohérence Trumpienne
00:37:01dès les premiers discours.
00:37:02On prenait le discours qu'il a fait je crois que c'était mardi.
00:37:06Je pense qu'il nous dit à peu près dans deux phrases qui se suivent quasiment.
00:37:11L'inflation est encore beaucoup trop élevée.
00:37:14Et la phrase d'après, il nous dit mais les taux sont beaucoup trop élevés.
00:37:17Oui, il veut des taux plus bas.
00:37:20Il veut un dollar plus bas, mais un dollar qui reste fort.
00:37:23Pour baisser les taux, mais en même temps en baissant l'inflation,
00:37:26en ayant un dollar fort.
00:37:27On voit qu'il y a quand même beaucoup d'incohérence sur ça.
00:37:32Alors effectivement peut-être qu'une partie du fine-tuning
00:37:36peut se faire via le Parlement.
00:37:39Parce que c'est pour moi une des petites surprises récentes.
00:37:41C'est vrai qu'à la sortie de l'élection de Trump,
00:37:43le parti républicain a un peu changé.
00:37:46Il y a quand même beaucoup de magas un peu à l'intérieur.
00:37:49Là on voit qu'avec la faiblesse de la majorité à la Chambre,
00:37:52les conservateurs du parti ont repris un peu du poil de la bête.
00:37:56Ils ont quand même un peu plus l'intention de jouer un rôle de contre-pouvoir.
00:38:00Ils sont prêts aussi à mettre un peu de rapport de force avec Trump.
00:38:03Il y a peut-être aussi un peu de contrôle qui peut arriver de ce côté-là,
00:38:06notamment sur la partie budget.
00:38:08Bon, sur la partie européenne, Nicolas.
00:38:11La question c'est, si jamais la Fed effectivement se met en statu quo prolongé,
00:38:17avec peut-être une prochaine baisse de taux
00:38:21qu'on ne voit plus avant juin, voire septembre,
00:38:24la BCE va-t-elle continuer son chemin de baisse de taux à chaque meeting
00:38:30comme on l'anticipe ou comme on pouvait l'anticiper ?
00:38:35Ou est-ce qu'il va falloir là aussi réajuster,
00:38:38et le marché a peut-être déjà commencé à le faire,
00:38:40réajuster un peu le tir sur ces anticipations ?
00:38:42Le marché a commencé à se réajuster.
00:38:44Je pense que, pas le scénario principal, mais le scénario souhaitable,
00:38:47ce serait d'avoir une baisse à chaque prochaine réunion.
00:38:50Je crois que le scénario de Goldman, c'était d'arriver au mois de juillet,
00:38:53avec une baisse à chaque fois, c'est-à-dire qu'on arrive à 1,75.
00:38:57Je pense que c'est un minimum, étant donné les tendances actuelles.
00:39:01Quand on regarde, encore une fois, le secteur économique,
00:39:04enfin le secteur privé européen, c'est vraiment une catastrophe.
00:39:07C'est-à-dire qu'on progresse en nominale de 1% par an,
00:39:10avec des taux qui restent à 3%,
00:39:12ce qui paraît quand même relativement invraisemblable
00:39:15relativement à ce qui se passe aux États-Unis.
00:39:18Et ça, dans un contexte avec une hausse des prix des pétroles,
00:39:21avec une baisse de l'euro,
00:39:23ce qui va renchérir les importations, encore une fois.
00:39:26On a vraiment un problème de ce côté-là.
00:39:28Je pense, malgré tout, que c'est à eux de faire le principal effort
00:39:31pour pouvoir soutenir le niveau d'activité.
00:39:34Je les espérais que ça ira dans ce sens-là.
00:39:37Mais, il y a un très gros mais,
00:39:39c'est qu'on a Isabelle Schnabel,
00:39:41qui est une membre allemande du board de la BCE,
00:39:44qui a l'air de considérer que le taux neutre européen
00:39:47est beaucoup plus proche de 3% qu'il n'est de 2%,
00:39:50ce qui n'est pas l'avis de François Villeroy de Gallo, d'ailleurs.
00:39:53Nite, Christine Lagarde a dit 1,75%, 2,5%.
00:39:55C'est ça, les bandes du taux neutre
00:39:58pour, officiellement, la BCE.
00:40:01Et donc, on va avoir une discussion entre les différents membres.
00:40:04Je constate, malgré tout, que depuis l'année 2022,
00:40:07c'est le camp Schnabel qui l'emporte quasiment de façon systématique
00:40:10et que j'ose espérer que l'autre camp prendra les commandes rapidement
00:40:14et qu'on puisse avoir une politique qui soit un peu plus souple
00:40:17que celle qu'on a pu avoir lors de cette période.
00:40:20Et pour reprendre aussi le point, sur le dollar,
00:40:23je pense que ça devient maintenant le symptôme et la cause
00:40:26en même temps des problématiques de tout le monde.
00:40:29Il y a un papier, il y a deux ans, qui était sorti,
00:40:32qui s'appelait « Le cercle impérial du dollar »,
00:40:35qui avait été publié par la Fête de New York,
00:40:38qui était vraiment très intéressant et qui disait qu'à partir du moment
00:40:42En fait, la hausse du dollar provoque un ralentissement des échanges mondiaux
00:40:45en termes manufacturiers, étant donné que c'est la monnaie de tout le monde.
00:40:48Sauf que ce ralentissement fait que chaque économie va en s'ouvrir un petit peu,
00:40:51sauf que l'économie qui en souffre le moins est les États-Unis,
00:40:54parce que c'est une économie qui repose principalement sur le Dervis.
00:40:56C'est-à-dire que la hausse du dollar provoque une baisse du manufacturier
00:41:00qui va elle-même renforcer le dollar.
00:41:02Et donc, on a une auto-alimentation du phénomène
00:41:04qui est exactement ce qu'on connaît depuis deux ans maintenant.
00:41:07Et qu'aussi longtemps qu'on ne cassera pas cette dynamique-là,
00:41:10on a vraiment un problème et que tout le monde en souffre.
00:41:12La planète entière en souffre en dehors des États-Unis pour le moment.
00:41:15Et je pense effectivement qu'il est urgent pour les Européens, pour les Chinois
00:41:18de soutenir leur propre demande intérieure pour pouvoir rééquilibrer les échanges
00:41:21et paradoxalement faire baisser le dollar.
00:41:23Avoir une alternative au dollar, quoi.
00:41:26Non, ce n'est pas une alternative.
00:41:27C'est simplement d'avoir un rééquilibrage des situations
00:41:30et que le consommateur américain ne soit pas le seul sur la planète à consommer
00:41:33et que tout le monde produise dans le reste de la planète.
00:41:36Et ça, ça ne peut pas durer.
00:41:38Il y a un vide politique quand même en Europe.
00:41:40J'entends vos points, bien sûr.
00:41:43Nicolas, on discute de ça depuis longtemps avec vous.
00:41:45Mais c'est vrai que j'entends aussi ce qui semble être le logiciel
00:41:48de la Banque Centrale Européenne.
00:41:49Dans cet environnement d'incertitude, de vide politique,
00:41:53on n'a pas envie d'aller trop vite, trop fort.
00:41:55Alors, je le comprends bien.
00:41:56C'est le tâtonnement.
00:41:58On va apprendre.
00:41:59On va voir.
00:42:01C'est peut-être une erreur.
00:42:03C'est ce qu'on connaît de toute façon en Europe depuis 5 ans.
00:42:05La seule différence qu'on a maintenant, c'est que depuis 2 ans, 3 ans,
00:42:09entre Pagnetta, Cipollone, le gang des Italiens,
00:42:13se lèvent pour essayer de proposer autre chose.
00:42:16On peut voir qu'Emmanuel Macron, ça lui est arrivé aussi de soutenir ça.
00:42:19Il y a eu l'intervention avec Draghi il y a un mois à Paris.
00:42:23Il y a une tentative de changer quelque chose.
00:42:26Ensuite, effectivement, le poids politique n'est pas forcément suffisant.
00:42:29Mais au moins, il existe une alternative dans le débat politique.
00:42:32Bon, sur les chances de l'Europe en 2025 ?
00:42:35Les chances de l'Europe en 2025 ?
00:42:37Les chances, je ne sais pas, de survivre à Trump,
00:42:41de rééquilibrer peut-être un peu le policy mix.
00:42:45Il y aura un peu de consolidation budgétaire.
00:42:47On ne va pas vers quelque chose de très expansif en Europe.
00:42:50Contrairement à peut-être ce qui se passera de l'autre côté de l'Atlantique.
00:42:54Non, mais je pense que le policy mix, en effet, c'est le point névralgique.
00:42:59C'est le thème de 2025.
00:43:00Oui, je pense que c'était déjà un peu le thème.
00:43:02Sauf qu'avec l'argent gratuit, on pouvait faire ce qu'on voulait sur le déficit budgétaire.
00:43:08Là, cette thématique est en train d'arriver à sa fin.
00:43:12Parce qu'on a la fin de l'argent gratuit.
00:43:13Les charges d'intérêt sont en train d'exploser dans tous les pays, y compris les Etats-Unis.
00:43:17Donc, on est dans une séquence où ce policy mix est plus soutenable.
00:43:20Donc, le vrai policy mix aujourd'hui, c'est éventuellement d'avoir des déficits budgétaires,
00:43:24mais quand même beaucoup moins gros que ceux qu'on a aujourd'hui.
00:43:26Donc, il y en a justement à faire.
00:43:29Voilà, parce qu'on est trop endetté dans le système.
00:43:31On ne va pas pouvoir continuer avec les taux réels actuels.
00:43:33Moi, je pense que si je fais une petite prévision pour 2025,
00:43:36le gros risque de cette année, c'est qu'on reparle de la récession mondiale.
00:43:40Et je pense qu'il y a beaucoup de gens qui interprètent très mal beaucoup de choses de la courbe des taux.
00:43:45C'est justement quand elle se repentifie que ça devient dangereux.
00:43:48C'est pas quand elle est négative.
00:43:50Si c'est violent, si le mouvement est violent, effectivement.
00:43:53Voilà, bon, enfin, bref.
00:43:54Mais là, ce n'est pas les taux courts qui baissent.
00:43:56Le sujet, c'est si les taux...
00:43:58Là, on a quand même un resserrement des conditions financières.
00:44:00C'est quand même assez fort.
00:44:02Comme ça a été dit, le resserrement du dollar, c'est un problème pour tout le monde.
00:44:05Donc, in fine, si en plus...
00:44:08Et une récession qui serait déclenchée par quel facteur ?
00:44:10C'est quoi ?
00:44:11Un problème de marché ?
00:44:13Ça peut être financier ?
00:44:14Ça peut être l'investissement ?
00:44:16Le consommateur ?
00:44:18Ça peut être simplement la discipline budgétaire, à un moment,
00:44:20qui peut être imposée par Trump aux Etats-Unis.
00:44:22Qui va arriver, qui arrive en Europe.
00:44:24Donc, à l'instant, on a les spread français qui ont un peu monté.
00:44:27Mais enfin, ça reste tout gentil, tout ça.
00:44:29Mais bon, voilà.
00:44:30On peut avoir, comme ça, à la fois un resserrement budgétaire
00:44:33et des conséquences du resserrement un peu financier.
00:44:36Donc, la patrouille obligataire, quoi.
00:44:38Ce que j'appelle la patrouille obligataire qui viendrait...
00:44:40Là, la FED va peut-être devoir pivoter encore à nouveau.
00:44:42Voilà.
00:44:43Mais c'est pour ça que ce qui est intéressant pour la BCE,
00:44:45moi, je trouve qu'au moins,
00:44:47qu'ils mettent une baisse de moins,
00:44:49qu'ils aient un peu plus graduellement, c'est pas grave.
00:44:51Mais il ne faut pas qu'ils changent de cliquet.
00:44:52C'est ça qui est important.
00:44:53Il faut mettre de la visibilité au marché en disant,
00:44:55pour l'instant, on est confiant, on va dans le bon sens.
00:44:57Et puis, s'il y a un moment où ils disent,
00:44:58bon, là, on ne vous a pas baissé le taux,
00:45:00mais on pense que ça va encore dans une bonne direction.
00:45:02Voilà, pour le marché.
00:45:03Il faut garder un cap.
00:45:04Là, ce qui est un peu gênant aux Etats-Unis,
00:45:06c'est qu'on n'a plus de cap.
00:45:07Qu'est-ce qu'on fait dans ce contexte en guérant, là ?
00:45:09Enfin, je veux dire,
00:45:11comment on gère ces incertitudes, ces risques
00:45:14avec des marchés, bon, bien valorisés aux Etats-Unis,
00:45:18avec des décotes importantes en Europe ?
00:45:21Comment on construit, là, un plan d'investissement pour 2025 ?
00:45:25Alors, c'est vrai que ce n'est pas évident,
00:45:26puisqu'on a d'un côté, finalement, un marché
00:45:28dont les fondamentaux sont bons à l'instant T,
00:45:30c'est les Etats-Unis, mais qui est très cher,
00:45:32et des marchés qui ne sont pas spécialement peu chers,
00:45:34parce que l'Europe, c'est très peu cher aux Etats-Unis.
00:45:37Par rapport à son propre historique, on a la médiane.
00:45:39En plus, ce sont des marchés très décotés.
00:45:41Mais d'autres marchés, on va dire, moins chers,
00:45:43mais dont les fondamentaux,
00:45:44que ce soit l'Europe, la Chine ou autres,
00:45:46qui ne donnent pas tellement envie d'y aller.
00:45:48Donc, il faut arriver à naviguer entre ça.
00:45:50Peut-être qu'un des guides, c'est penser en termes d'asymétrie.
00:45:54Alors qu'aujourd'hui, aux U.S., on a des valorisations
00:45:57qui pressent un scénario, quand même, globalement parfait.
00:46:00Forcément, l'asymétrie, elle est quand même plutôt à la baisse.
00:46:04Quand on fait la liste de ce qui pourrait aller mieux aux Etats-Unis
00:46:07ou de ce qui pourrait aller moins bien,
00:46:08on a quand même plus de choses d'un côté que de l'autre.
00:46:10Qui peut acheter encore des actions américaines, quoi !
00:46:12Oui, mais je crois qu'on avait...
00:46:14Après, il est libre sur les profits, quand même.
00:46:17C'est quand même un point...
00:46:19C'est-à-dire que les grosses boîtes américaines...
00:46:21Oui, oui, on attend quand même...
00:46:22Une partie, une partie seulement.
00:46:25C'est là aussi un des autres risques.
00:46:27C'est qu'en fait, le gros de la croissance d'EPS aux Etats-Unis,
00:46:31ça reste quand même les MAC7, les grosses boîtes de tech.
00:46:34Le reste du marché américain, on a une croissance d'EPS
00:46:37qui n'est pas tellement au-dessus, en réalité, des marchés européens.
00:46:40Mais les prix sont plus bas aussi, du coup.
00:46:42Pas tellement, en fait.
00:46:44Quand on regarde un S&P hors MAC7...
00:46:47En absolu, oui, la valorisation est moins élevée.
00:46:49Mais par rapport à l'historique,
00:46:51si on résume en termes de décile ou de pourcentile valorisation,
00:46:55on est assez cher aussi.
00:46:56Donc c'est vrai que le marché américain est un peu cher de partout.
00:47:00Donc, voilà.
00:47:01Côté américain, on a quand même de l'asymétrie plutôt à la baisse.
00:47:04Côté européen, on va dire...
00:47:06De toute façon, plus personne veut d'Europe.
00:47:08On va parler des investisseurs internationaux,
00:47:10ils veulent plus en entendre parler.
00:47:11La Chine, j'en parle même pas, c'est pareil.
00:47:13Plus personne en veut.
00:47:14Là, quelque part, l'asymétrie est un peu plus favorable.
00:47:17Le problème, c'est que les catalyseurs pour que ça rebondisse
00:47:21sont quand même plus ou moins improbables.
00:47:24Peut-être le plus probable en Europe,
00:47:26c'est que l'Allemagne fasse un petit déficit budgétaire.
00:47:29Mais le reste, c'est très hypothétique.
00:47:32L'espoir, c'est l'élection allemande, c'est ça ?
00:47:34Il l'a bien dit, il l'a bien dit.
00:47:36Le problème, c'est qu'on se dit toujours,
00:47:38l'Europe, ça va être foutu.
00:47:39Mais bon, peut-être, des fois, on la dirait.
00:47:41Oui, quand on dit 5, effectivement, marginalement,
00:47:44il ne peut y avoir que des surprises positives.
00:47:46S'il doit y avoir des surprises, elles peuvent être positives.
00:47:49On s'arrêtera là pour ce soir.
00:47:50Merci beaucoup, messieurs.
00:47:51Anguerrent Hartaz, la financière de l'échiquier.
00:47:53Pierre-Olivier Béfy, Boussard et Govedan.
00:47:55Nicolas Gottesman, la financière de la cité.
00:48:08Le dernier quart d'heure de Smartbourg,
00:48:09chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
00:48:10Et ce soir, nous faisons le bilan de l'année 2024
00:48:13du point de vue de l'industrie ETF.
00:48:15C'est l'Observatoire ETF, Observateur mensuel,
00:48:18qui est publié par Yeomanie,
00:48:20qui va nous servir là d'observateur mensuel,
00:48:22annuel, pardon, en l'occurrence.
00:48:24Olivier Maltès, c'est à mes côtés,
00:48:25le directeur des investissements d'Yeomanie.
00:48:27Bonsoir, Olivier.
00:48:28Bonsoir, Édouard.
00:48:29Merci beaucoup d'être avec nous.
00:48:30Effectivement, partant des données du mois de décembre
00:48:32que vous avez compilées, l'idée était d'avoir
00:48:34une photographie complète de l'année 2024
00:48:37qui restera dans les livres d'histoire.
00:48:39Exactement, année historique.
00:48:40Alors, on a un bon mois de décembre,
00:48:42on ne va pas rester vraiment dessus,
00:48:44mais on a 32 milliards de souscriptions sur décembre,
00:48:46donc c'est le meilleur mois de l'année
00:48:47et c'est certainement l'un des meilleurs mois historiques
00:48:49sur les ETF en termes de collecte.
00:48:51Et ça nous fait du coup une année 2024 record
00:48:53avec 254 milliards de souscriptions nets en euros.
00:48:582021 a été le précédent record,
00:49:00on était environ à 180 milliards,
00:49:02donc on a juste explosé le record globalement.
00:49:04Impressionnant.
00:49:05Donc voilà, le nouveau record à battre est celui de cette année.
00:49:08On verra si ce sera pour 2025,
00:49:09mais voilà, des flux impressionnants.
00:49:12Et voilà, nouveau record en Europe au niveau ETF.
00:49:15Comment se sont distribués ces flux de collecte record
00:49:19sur l'ensemble de cette année 2024, Olivier ?
00:49:21Alors essentiellement sur les actions,
00:49:22195 milliards de souscriptions sur les actions.
00:49:25Il faut avoir en tête, l'année dernière c'était 90 milliards
00:49:28pour se donner le double.
00:49:30Et puis on avait 137 milliards et demi
00:49:32par rapport à l'année 2021
00:49:34qui était le précédent record,
00:49:35donc voilà, c'est énorme.
00:49:36195 milliards, obligation 53 milliards,
00:49:39donc c'est sérieux aussi.
00:49:402023, c'est une année très obligataire.
00:49:42On avait 62 milliards de souscriptions avec la baisse des taux.
00:49:45On se souvient qu'il y avait quand même beaucoup de flux,
00:49:47beaucoup de flux obligataires.
00:49:48Et une décollèque sur les matières premières
00:49:50de 7 milliards et demi,
00:49:51c'est la quatrième année consécutive de décollèque.
00:49:54Il faut revenir à 2020
00:49:55pour avoir une année de collègue positif sur les ETF,
00:49:57sur les matières premières.
00:49:58On avait 18 milliards de souscriptions globalement en 2020,
00:50:02donc quatrième année consécutive de baisse.
00:50:04Et là, on a des baisses à la fois sur l'or et le pétrole.
00:50:064 milliards et demi de rachats sur les ETF or au cours de l'année
00:50:10et 1,4 milliard sur le pétrole globalement.
00:50:13Et vraiment des baisses un peu partout
00:50:15en termes de matières premières.
00:50:17Si on prend les deux grandes catégories,
00:50:19actions, obligations,
00:50:20comment est-ce que les choses se sont décomposées,
00:50:22notamment en matière géographique,
00:50:24en matière de style, de facteurs également,
00:50:27qu'est-ce qui a intéressé dans ces deux grandes classes d'actifs
00:50:29les investisseurs le plus ?
00:50:30Alors sur les actions,
00:50:32comme d'habitude, j'ai envie de dire,
00:50:34c'est grosses capitalisations mondiales et US.
00:50:37La particularité de 2024,
00:50:39c'est que d'habitude, on a grosses capitalisations mondiales
00:50:42et ensuite les US.
00:50:43Là, ça a d'abord été les grosses capitalisations US
00:50:45avec 79 milliards de souscriptions sur les grosses capitalisations US
00:50:49et 63 milliards sur les grosses capitalisations mondiales.
00:50:52Ensuite, on retrouve classiquement l'émergent.
00:50:55On a les small cap US aussi.
00:50:56Ce qui est important aussi, c'est que l'émergent, par exemple,
00:50:58qui est le troisième thème qui a le plus intéressé les investisseurs,
00:51:00est à 8 milliards.
00:51:01Donc on a un rapport environ de 1 à 8
00:51:03entre les deux premiers et le troisième.
00:51:05D'habitude, on est plutôt sur un rapport de 1 à 3.
00:51:07Donc au niveau des thèmes, pas vraiment de surprise,
00:51:09peut-être sur les small cap US,
00:51:11mais globalement pas trop de surprise.
00:51:13Mais par contre, c'est vraiment sur l'amplitude
00:51:15sur les gros thèmes,
00:51:17les US d'abord et ensuite les grosses capitalisations.
00:51:21C'est une traduction de ce qu'on appelle l'exceptionnalisme américain.
00:51:23C'est ça, et puis même sur les grosses capitalisations.
00:51:25Mais c'est vraiment très écarté sur les deux premières.
00:51:28En termes de rachats, c'est beaucoup plus concentré.
00:51:30On est entre 950 millions et 1,1 milliard
00:51:33sur les cinq thèmes de rachat les plus importants.
00:51:35On retrouve les actions européennes,
00:51:37notamment Value, l'énergie,
00:51:39l'Allemagne et l'Asie hors Japon aussi,
00:51:42pour aller rapidement.
00:51:44Mais voilà, sur le côté actions spécifiquement.
00:51:47Côté obligataires, pas trop de surprise.
00:51:49C'est vraiment les mêmes thèmes que d'habitude.
00:51:51La seule particularité, c'est parce que c'était encore nouveau,
00:51:56c'est les obligations à échéance qui se placent dans les cinq.
00:51:59Ce n'était pas le cas en 2023,
00:52:01parce que c'était arrivé en milieu d'année.
00:52:03Ils n'avaient qu'une demi-année de souscription.
00:52:05Mais c'est un thème qui a très bien marché,
00:52:07les obligations à échéance,
00:52:09avec l'idée de jouer la baisse des taux globalement sur le long terme.
00:52:11Ils se placent en troisième position sur les thèmes.
00:52:13C'est la nouveauté de 2024.
00:52:15Sinon, on retrouve à peu près les thèmes habituels.
00:52:17On a les taux courts US qu'on vient collecter aussi,
00:52:20mais pas de spécificité.
00:52:22Ce qu'on voit sur ce graphique,
00:52:25c'est la part qui se réduit d'année en année quasiment du facteur ESG,
00:52:33notamment sur la partie action.
00:52:35Sur la partie action, très très faible.
00:52:37On est à 8,6% des flux sur les actions qui ont été sur des ETF
00:52:42qui prennent en compte les composantes extra financières.
00:52:44C'est très très bas.
00:52:46Le stock, c'est environ 20%,
00:52:48un peu plus de 20% en termes de part de marché sur l'ESG
00:52:51par rapport au non-ESG.
00:52:53En 2022, on était à 62% des flux.
00:52:57Les flux étaient plus petits, mais il y avait une part importante des flux.
00:53:00Depuis 2022, ça n'arrête pas de baisser.
00:53:02On se souvient, en termes de performance,
00:53:04l'année 2022 avait été difficile par rapport au non-ESG,
00:53:07avec le côté énergétique évidemment.
00:53:09Côté obligataire, ça tient un peu plus.
00:53:11On est à 21,9% en ligne par rapport au pas de marché sur l'ETF-ESG,
00:53:15mais ce n'est encore pas une année en termes ESG sur les flux.
00:53:19Ça, c'est sûr, l'année 2024.
00:53:21Oui, on voit, vous avez le graphe aussi,
00:53:23avec les flux ESG en pourcentage des encours.
00:53:27On voit que ça commence à diminuer.
00:53:33Venons-en aux émetteurs.
00:53:37Sur l'ESG, le point que je voulais faire,
00:53:42c'est quand même intéressant de voir que,
00:53:44alors qu'on a des flux qui baissent,
00:53:46en termes de lancement de nouveaux produits,
00:53:49il y a une insistance à lancer des produits ESG,
00:53:53alignés Paris, etc.
00:53:55Tout à fait, ça reste un thème.
00:53:58Les émetteurs d'ETF, et l'industrie en général,
00:54:00continuent de penser que les flux reviendront sur l'ESG.
00:54:04C'est certainement un impact dû des performances de 2022-2023,
00:54:08et même 2024 pour certaines stratégies qui sont restées en retard,
00:54:12qui expliquent ça.
00:54:13Mais les émetteurs continuent de travailler sur le sujet.
00:54:16Ça, c'est sûr.
00:54:18On s'attend globalement à avoir un reflux.
00:54:21Ça continue.
00:54:22Tout à fait.
00:54:23Sur le long terme, on se dit que ça fait du sens,
00:54:25et qu'on ne va pas tout effacer juste sur une deuxième année de performance.
00:54:28Sur le classement des émetteurs,
00:54:31BlackRock, premier émetteur en 2024,
00:54:33mais derrière cette répétition de l'histoire,
00:54:38qu'est-ce qui se passe sur ce marché de l'industrie ETF,
00:54:41et des nouveaux entrants notamment ?
00:54:43Il y a eu pas mal de nouveaux entrants.
00:54:45BlackRock collecte environ 85 milliards d'euros sur l'année,
00:54:49mais en part de marché, ça fait environ 33% de collecte.
00:54:53Ils sont en dessous de leur part de marché,
00:54:55qui est environ au-dessus de 40%.
00:54:57Petit à petit, ils se font grignoter.
00:55:00On voit le même effet sur Amundi,
00:55:02qui en termes de collecte, fait une bonne année aussi,
00:55:04se retrouve troisième à 30 milliards.
00:55:06DWS, en étant deuxième à 36 milliards de souscription,
00:55:10arrive à ne pas perdre de part de marché sur l'année.
00:55:12Mais globalement, la tendance qu'on voit,
00:55:14c'est que les gros acteurs ont tendance à perdre des parts de marché,
00:55:17qui vont se disséminer sur une multitude de petits acteurs.
00:55:20On regarde ensemble en général plutôt les dix plus gros émetteurs,
00:55:23qui sont les plus significatifs,
00:55:24mais il faut avoir en tête que l'industrie continue d'avoir des nouveaux entrants,
00:55:28ou d'avoir des petits entrants qui continuent d'innover en termes de stratégie.
00:55:31Il y a des spécialisations comme ça qui se créent.
00:55:33Exactement.
00:55:34On en parle aussi dans les nouveaux émetteurs,
00:55:36je trouve que c'est assez intéressant,
00:55:37sur des nouveaux acteurs qui sont rentrés,
00:55:39des acteurs qu'on n'attendait pas forcément dans l'année.
00:55:43C'est toujours les mêmes classements,
00:55:44c'est toujours des parts de marché relativement importantes,
00:55:47mais on voit qu'ils se font challenger globalement par d'autres acteurs,
00:55:50par des petits acteurs.
00:55:51Il y a de la concurrence dans ce marché de la gestion passive.
00:55:54Quel bilan vous faites en termes de lancement de produits ?
00:55:57Qu'est-ce qui a marqué les grandes catégories de produits
00:56:00ou de thèmes qui ont vu le jour au cours de l'année 2024 ?
00:56:05Je retrouve quatre thèmes.
00:56:07Je résume vraiment l'année 2024 à quatre thèmes en termes d'émissions.
00:56:10Ce dont on a parlé, c'est les émissions toujours OEG,
00:56:12toujours importantes,
00:56:13c'est-à-dire que même si les flux et les volumes baissent,
00:56:15ils baissent structurellement depuis l'an.
00:56:17L'offre est très présente.
00:56:18L'offre continue.
00:56:19Il y a eu beaucoup de travail de la part des émetteurs aussi
00:56:22pour prendre en compte les nouvelles normes
00:56:25et arriver à diversifier que ce soit en thématiques,
00:56:27travailler aussi sur la manière d'appréhender
00:56:29les ETFs obligataires souverains par exemple sur l'OEG
00:56:32ou des choses qui sont relativement compliquées.
00:56:33Ils ont continué à émettre beaucoup de produits,
00:56:37mois après mois,
00:56:38vraiment sur cette composante extra-financière,
00:56:40indépendamment des volumes.
00:56:42C'est plutôt positif sur une vision long terme,
00:56:44moyen terme et long terme des émetteurs
00:56:46sur cette thématique-là.
00:56:48Les ETF à échéance, on en a parlé,
00:56:50qui se connectent et qui ont été relancés,
00:56:52enfin lancés en Europe par BlackRock
00:56:54et sur lesquels on a vu aussi d'autres acteurs.
00:56:56Amundi, BNP Invesco et DWS par exemple
00:56:59sont venus aussi rejoindre le mouvement.
00:57:01Ça collecte bien et on voit là que c'est certainement
00:57:03une classe d'actifs qui va rester dans le domaine ETF
00:57:05en tout cas tant que les taux seront relativement importants
00:57:08et qu'on se dirait qu'ils pourront baisser.
00:57:09On dirait du portage quoi.
00:57:10Exactement.
00:57:11Et donc voilà, un nouveau thème pour les ETF
00:57:13par rapport à la gestion active.
00:57:15Le troisième, c'est les ETF actifs
00:57:17sur lesquels on voit qu'il y a un renouveau.
00:57:19Le symbole peut-être, c'est le 29 février en France
00:57:23avec la modification de la loi qui a permis,
00:57:25c'est symbolique puisque de toute façon
00:57:27on trouvait quand même des ETF actifs,
00:57:29mais qui a permis qu'à la Bourse de Paris
00:57:31soient éligibles les ETF actifs,
00:57:32ce qui n'était pas le cas jusqu'à cette année.
00:57:34Mais on voit qu'il y a toujours cette recherche
00:57:37certainement aussi d'augmenter peut-être un peu les marges
00:57:39ou pour les gérants actifs d'arriver à trouver
00:57:41et à surfer sur vraiment cette grosse vague ETF.
00:57:44Mais également sur le côté ESG,
00:57:46le fait d'avoir des ETF actifs sur ce côté,
00:57:49on va sélectionner nous-mêmes les titres,
00:57:51on va pouvoir les sortir.
00:57:52C'est une gestion de conviction quoi.
00:57:53Une gestion plus de conviction.
00:57:55Et c'est vrai que pour la version 3 du label ISR par exemple,
00:57:58c'est le seul moyen de rester labellisé ISR à moyen terme.
00:58:02D'accord.
00:58:03Et donc là, c'est de la gestion active,
00:58:05pas forcément pour faire de la performance,
00:58:07mais pour prendre en compte l'extra financier.
00:58:09Et le dernier, c'est une année qui a été difficile
00:58:12évidemment encore pour la gestion active.
00:58:14Et ce qu'on voit, c'est qu'il y a de plus en plus d'acteurs.
00:58:16On sent que ce thème ETF se retrouve de plus en plus partout,
00:58:20que ce soit au niveau des journalistes et ainsi de suite.
00:58:23Mais on voit que des CGP de plus en plus
00:58:26vont proposer aussi des ETF,
00:58:27alors qu'ils étaient plutôt éloignés de cette classe d'actifs-là.
00:58:29Les family office aussi s'y mettent de manière relativement importante.
00:58:32Ça se diffuse ?
00:58:33Ça se diffuse. Nous on est contactés, on discute pour voir comment est-ce qu'on peut travailler.
00:58:36Donc ça se diffuse vraiment.
00:58:37Et dans les acteurs, on parlait des nouveaux acteurs,
00:58:39on a eu récemment la banque privée Intesa, sans Paolo,
00:58:43qui a émis ses premiers ETF en fin d'année et en fin d'année.
00:58:47Et c'est vrai qu'on n'attend pas nécessairement une banque privée
00:58:49venir émettre des ETF.
00:58:51Et tout ça est quand même un signe de la diffusion globalement
00:58:54et de l'intérêt qui s'élargit sur les ETF.
00:58:56Un mot rapide pour décrire l'état d'esprit et le positionnement surtout
00:59:00dans lequel vous abordez cette année 2025 chez Yeomanie,
00:59:03pour le compte de vos clients, Olivier ?
00:59:05On est resté constructif, donc on est vraiment équilibré
00:59:08sur actions, obligations, sur les portefeuilles diversifiés.
00:59:10On avait rajouté un petit peu de risques sur la partie vraiment actions
00:59:13en rentrant du small cap US.
00:59:15Et on a une surpondération toujours sur les actions américaines.
00:59:18On est cuit pondéré par contre pour alléger un peu le techno.
00:59:20Donc ça, on n'a pas changé en ce début d'année.
00:59:22On attend l'investiture de Donald Trump, les premières décisions.
00:59:25On va voir un petit peu comment ça arrive.
00:59:27Ça se rapproche, on n'a jamais été aussi près.
00:59:29Mais on est pour l'instant toujours constructif.
00:59:31On pense que le marché va plutôt bien appréhender ces mouvements-là.
00:59:35Et on devrait avoir un retour un petit peu plus haussier.
00:59:37On surveille évidemment les taux de 10 ans, comme tout le monde.
00:59:40On va voir comment ça se passe.
00:59:42Et on va attendre pour voir et ajuster nos positions.
00:59:44Mais on est relativement serein globalement, même si là,
00:59:47pour l'instant, c'est un peu plus nerveux.
00:59:49On s'attend un peu plus aux volatilités, mais c'est normal.
00:59:51Et on pense que les choses vont se poser.
00:59:55Et on aura plus de visibilité après les premières décisions prises.
00:59:58On verra ce qu'il en est l'avant et l'après 20 janvier.
01:00:01Merci beaucoup Olivier.
01:00:02Olivier Mateste, directeur des investissements du OMONI,
01:00:04avec nous dans ce dernier quart d'heure de SmartBank.

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