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Lundi 15 avril 2024, SMART BOURSE reçoit Julien Fauvel (Gérant OPCVM - associé, Talence Gestion)

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00:00 [Musique]
00:10 Le dernier quart d'heure de Smart Bourg, chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
00:13 Le thème ce soir, c'est celui de l'emploi.
00:16 L'emploi comme critère et comme facteur d'investissement pour élaborer des stratégies d'investissement sur les marchés boursiers.
00:22 En l'occurrence, nous en parlons avec les équipes de Talents Gestion et Julien Fauvel, qui est à mes côtés,
00:26 gérant et associé chez Talents Gestion.
00:28 Bonsoir Julien. - Bonsoir Thibault.
00:30 - Merci beaucoup d'être là.
00:31 L'actualité qui vous a mis ici, c'est le lancement d'une nouvelle stratégie, un fonds labellisé SR, article 9,
00:37 qui s'appelle "Empreintes-Emploi France", dédié donc aux entreprises françaises qui créent de l'emploi.
00:43 Je le dis de manière un peu simple peut-être, Julien, mais l'idée c'est de nous expliquer
00:48 comment vous avez travaillé sur ce facteur ou ce critère emploi depuis des années.
00:52 Parce que là, il y a le lancement de la nouvelle stratégie, mais c'est un thème sur lequel, chez Talents,
00:57 nous avons travaillé depuis longtemps, depuis 2019 même, je crois, Julien.
01:01 Qu'est-ce que vous ont appris ces années de travail autour du facteur emploi, de ce critère emploi ?
01:08 Et qu'est-ce qu'il y a de nouveau également peut-être derrière le facteur emploi quand on lance une stratégie d'investissement ?
01:13 - Exactement. Depuis 2019, on peut même remonter 4 ans avant, puisque c'est important de comprendre chez nous,
01:21 notre démarche dans l'ISR, c'est la recherche d'innovation.
01:24 On a été le premier fonds labellisé ISR sur les petites et moyennes capes en 2017,
01:29 là où la RSE manquait un petit peu sur cette classe d'actifs.
01:32 Le facteur S de l'ESG était un peu manquant, d'où notre intervention en 2019,
01:40 qui a été accélérée par les problématiques du Covid, où on nous annonçait beaucoup de suppression d'emploi.
01:45 Donc on a bâti un référentiel avec une agence qui s'appelle Umpact.
01:50 On est assez fiers de ces 6 années de données, ces 130 indicateurs.
01:57 Pour comprendre en quelques mots cette logique, notre idée était de capter la création d'emploi organique en France,
02:05 donc là de mettre des critères assez quantitatifs, je dirais.
02:08 La moitié de ces indicateurs proviennent sur la création d'emploi.
02:12 On est en mesure de savoir qui a vraiment joué le jeu de la création d'emploi, je le répète, organique,
02:18 vraiment retraiter des actions, sur des verticales même assez fines,
02:23 comme les jeunes, les seniors ou les personnes en situation de handicap.
02:26 Et l'autre moitié, on va peut-être y revenir, sur des aspects plus qualitatifs, donc les politiques sociales.
02:32 Justement, si c'est la question, comment on va au-delà du filtre quantitatif,
02:36 une fois qu'on a fait cet exercice et ce travail que vous faites depuis des années ?
02:39 C'est quoi l'approche qualitative quand il s'agit d'évaluer justement ce critère et ce facteur emploi ?
02:45 Déjà, c'est bien, c'est important de comprendre que la donnée a les clés.
02:49 Sur le périmètre, on va dire, France, les effectifs, ça c'était assez mature.
02:53 On est arrivé, il y avait à peu près 80% de données, on est encore au-dessus.
02:58 Sur les politiques sociales et la qualité de l'emploi, là on se confronte, je dirais, à un manque de données assez criant.
03:06 On peut citer les entreprises qui ne publient pas forcément leur niveau d'emploi sur les jeunes.
03:11 C'est moins d'une entreprise sur deux pour prendre le SBF 250.
03:15 Ah oui, donc ce n'est pas juste une question de taille d'entreprise.
03:17 Ça inclut des entreprises qui ont largement les moyens d'aller récolter et diffuser ces données, par exemple.
03:23 Exactement, que ce soit également sur les seniors.
03:26 On a déterminé des critères qui sont poussés par les réglementations, qui sont améliorés ces dernières années.
03:32 On peut citer les critères de parité, par exemple, ou de personnes en situation de handicap.
03:38 Mais vraiment les critères importants que nous suivons et qui permettent aussi de bien comprendre une entreprise,
03:43 ça peut être le turnover, ça peut être les enjeux de formation.
03:46 Et quelque chose qui nous tient à cœur, nous, dans notre société de gestion, c'est le partage de la valeur.
03:52 Donc avec un certain nombre de critères, que ce soit sur les rémunérations, sur l'actionnariat salarié, par exemple.
03:59 On entend pas mal parler sur ces sujets.
04:02 Et donc là, pour vous donner un chiffre, on est assez satisfait de voir qu'on a eu une amélioration de ces taux de dispo,
04:09 de à peu près 20 à 30%.
04:12 Et voilà, ça reste encore, sur certains critères, à développer.
04:16 Comment vous prenez en considération les effets qui vont au-delà de la création d'emplois organiques, comme vous dites, Julien ?
04:25 Et est-ce que ça fait partie aussi de la stratégie et du fonds Empreintes-Emploi France ?
04:30 Dans l'ibellé du fonds, il y a le terme "empreinte".
04:35 Il y a l'idée que derrière mes créations d'emplois organiques, je vais aussi quand même avoir un impact au-delà.
04:40 Exactement. Donc là, si on se situe un peu dans mon schéma, tous les quatre ans on innove.
04:45 Donc là, on arrive depuis un mois avec cette nouvelle brique.
04:48 Et donc c'est un travail de maintenant plus de deux ans avec nos partenaires Etifinance et Vertigo Lab, un cabinet bordelais,
04:57 qui nous ont aidé à aller plus loin dans cette recherche d'évaluation de l'impact via les retombées socio-économiques.
05:05 Donc si on prend toujours ce critère emploi, là l'idée n'est pas seulement d'évaluer la contribution de l'entreprise sur un périmètre direct,
05:13 concrètement, organiquement, mais également d'aller effectuer des mesures pour voir la contribution de l'entreprise au niveau de ses fournisseurs
05:22 et toute sa chaîne de production en amont.
05:25 Et donc là, on se base sur des critères très objectifs, bien connus dans la théorie économique, le tableau entrée-sortie.
05:34 Donc là, c'est des flux que nos partenaires vont analyser pour nous permettre d'avoir des données concrètement, des retombées,
05:43 même dans notre jargon on peut appeler ça des multiplicateurs, pour aller bien mesurer l'impact d'une entreprise,
05:50 et toujours encore sur le territoire français, puisque vous avez le nom France également dans le code.
05:55 Oui, bien sûr, c'est le périmètre. Et ces données-là, elles sont facilement accessibles ?
05:58 C'est de la donnée pertinente pour vous ? Enfin, on trouve facilement de la donnée intéressante à travailler de ce point de vue-là ?
06:05 Alors c'est de la donnée qui est qualifiée, qui doit être maîtrisée par des experts.
06:10 Les profils de ces personnes qui travaillent sont plutôt des statisticiens ou des économistes.
06:15 Sur une donnée publique, la réponse est plutôt oui.
06:19 On se base sur des données INPI, Eurostat ou des grands organismes de ce type.
06:25 Ensuite, on a quand même quelques briques innovantes pour être en mesure d'avoir une granularité très fine sur les secteurs.
06:34 Pour hors d'idée, l'INSEE nous donne 34 secteurs. Le monde boursier, quand on est 11 avec les JSTS, on est en mesure d'aller capter 600 secteurs.
06:46 Et donc sous-secteurs, ce qui nous permet d'être très fort.
06:49 Est-ce que c'est un thème ? Le Fonds Empreinte Emploi France, est-ce qu'il est directement corrélé à ce qu'on appelle aujourd'hui la souveraineté, la relocalisation, la réindustrialisation ?
07:03 Toutes ces terminologies très politiques, mais est-ce qu'elle est concrète aussi dans cette stratégie d'investissement ?
07:10 Est-ce que pour vous, il y a une vraie tendance de fonds qui se retrouve aussi dans ce fonds et dans cette stratégie ?
07:16 Totalement. Je crois qu'on peut presque utiliser le terme patriote comme ça.
07:22 Nous, on a vraiment 6 secteurs clés à enjeu, qu'on appelle à fort enjeu stratégique dans le fonds.
07:30 Principalement 3, les savoir-faire artisanaux. Donc là, on retrouve une poche luxe qui contribue à plein.
07:37 Et principalement, la société Hermès, par exemple, qui vient de communiquer sur une 24e ouverture de site en France.
07:45 Donc ça, concrètement, on le voit dans les chiffres, on voit des contributions plus fortes.
07:50 Un deuxième secteur qui a aussi un fort enjeu en matière de souveraineté, c'est la technologie, que ça soit en matière humain.
07:59 Donc là, on a bien vu toutes ces ISN, les entreprises du service numérique, aller capter beaucoup de talent sur le territoire.
08:05 Mais également des acteurs qui investissent de plus en plus dans le cloud.
08:09 Et troisièmement, et ça c'est la première poche du fonds, je dirais, qui compte 43 positions, c'est l'industrie.
08:16 Donc là, pour reboucler avec tous ces enjeux qu'on entend sur le fait qu'on a perdu beaucoup de points sur le manufacturier.
08:25 Et que pour aller chercher quelques emplois et puis dynamiser notre croissance, il va falloir que ça repasse par une réindustrialisation.
08:33 Quel type d'industrie vous intéresse particulièrement ? Ou quelles sont les sociétés emblématiques dans ce segment industriel qui est au sein du fonds aujourd'hui, qui vous intéresse particulièrement ?
08:43 Là, on peut peut-être distinguer deux catégories.
08:46 Des grandes entreprises qui maintiennent et qui ont maintenu, quand on analyse depuis une dizaine d'années, qui n'ont pas fait le choix de forcément aller délocaliser.
08:55 On peut citer des acteurs comme Legrand, par exemple, bien pondéré dans le fonds.
09:00 Ou deuxième catégorie, une poche plutôt en hypercroissance, qui au passage n'a pas forcément la cote depuis deux ans quand même en bourse.
09:08 On pense au thème transition énergétique, notamment.
09:12 Donc des petits acteurs, ce qu'on appelle chez nous des jeunes pousses, mais qui jouent le jeu, qui créent de l'emploi.
09:18 Là, il y a une divergence entre les cours boursiers depuis deux ans et le nombre de créations d'emplois dans ce secteur et de la part de ces entreprises.
09:24 Sur ce segment vraiment de petite capitalisation, effectivement, on peut totalement le dire que ce critère-là n'est pas valorisé.
09:31 Oui, je comprends.
09:33 Bon, et donc, article 9, évidemment, parce que dans la réglementation SFDR, article 9, c'est là où on l'estime avoir le plus d'impact.
09:43 C'est ça, Julien, pour rappeler le sens de ces articles ?
09:46 C'est ça, voilà.
09:48 Donc on est très peu, je dirais, sur les actions françaises. On compte moins de 5 fonds purs SFDR9.
09:55 En France ? Ah oui, sur le périmètre des actions françaises.
09:58 D'accord, fonds actions françaises, d'accord.
09:59 Uniquement.
10:00 Une poignée qui sont articles 9, dont le vôtre.
10:02 Exactement.
10:03 Et donc, voilà, comme on l'a dit, avec cet appui sur le social et toute cette richesse de cette brique innovante qui nous permet d'aller, je dirais, prendre du recul sur le G, la gouvernance.
10:17 Au passage, on rencontre beaucoup d'entreprises chaque année, donc ça nous permet aussi de le valider.
10:22 Et puis sur les critères environnementaux, puisque donc on a parlé pas mal d'emplois, mais on traque, évidemment, et on offre à nos investisseurs des critères sur la contribution aux PIB, sur les retombées fiscales également.
10:35 Tout ça en plus de la performance qui peut être délivrée par la financière et boursière, qui peut être délivrée par la stratégie.
10:41 Exactement, qui est quand même parmi nos deux objectifs marqués dans notre prospectus, qui est de surperformer nos investisseurs éffirgés.
10:49 Oui, ça reste aussi un objectif quand même, à côté des autres.
10:53 Merci beaucoup, Julien, merci d'avoir été avec nous pour nous parler de ce thème de l'emploi, effectivement, et qui a donné lieu, alors avec un travail de plusieurs années sur ce critère emploi chez Talents Gestion,
11:03 qui donne lieu au lancement de cette nouvelle stratégie "Empreintes, emplois, France". Julien Fauvel, gérant et associé chez Talents Gestion, était avec nous l'invité de ce quart d'heure thématique de Smartboard ce soir.
11:13 [Musique]

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