Vendredi 21 mars 2025, retrouvez Romain Daubry (Consultant, Bourse Direct), Jean-Louis Cussac (Trader et formateur, Perceval Finance Conseil) et Philippe Béchade (Rédacteur en chef, La Bourse au Quotidien) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.
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00:00Les 3 sorciers de Smart Bourse sont de sortie pour cette première échéance trimestrielle de cette année 2025.
00:16Un trimestre qui aura été particulièrement bénéfique pour les indices actions en Europe, contrairement aux indices actions américains.
00:24Il y a l'idée d'une grande rotation de flux et de performances opérées ces dernières semaines et ces derniers mois.
00:30Romain Dobré est donc avec nous en visio, consultant pour Bourse Direct. Bonsoir Romain, merci d'être avec nous.
00:36Vous êtes également cofondateur, je le précise, de l'atelier des options.
00:41Jean-Luc Hussac est avec nous, trader, formateur chez Perceval Finance Conseil. Bonsoir Jean-Louis.
00:45Bonsoir.
00:46Et Philippe Béchade, le président des Econoclast, rédacteur en chef de la Bourse au quotidien, également autour de cette table. Bonsoir Philippe.
00:52Bonsoir.
00:53Romain, je commence avec vous le bilan de cette échéance. Je remets un peu les choses en perspective.
00:58C'est vrai qu'on a l'idée d'une grande rotation, une rotation du sentiment. Déjà, on a quitté le pessimisme sur l'Europe pour voir peut-être
01:07une forme d'optimisme se matérialiser au cours des dernières semaines, quand à l'inverse, on partait d'un optimisme peut-être un peu trop béat
01:15sur la situation américaine et de la Bourse américaine. Et c'est vrai que ce sentiment s'est passablement dégradé au cours des dernières semaines.
01:23Techniquement, qu'est-ce qu'on retient de cette première échéance trimestrielle de l'année, Romain ?
01:28En fait, ça dépend de la place de cotation qu'on regarde. En gros, ce qu'on peut dire, c'est que cette échéance, elle est un peu lourde globalement,
01:35avec des comportements différents si on regarde l'Europe ou les Etats-Unis. Si on commence par les Etats-Unis, on constate que la prise de bénéfice,
01:43la grande phase qui, à mon sens, est une phase de distribution qu'on avait évoquée plusieurs fois, se met en place et on a enregistré depuis fin février,
01:51pour la première fois, sur le futur S&P, de la pression baissière. Et ça faisait des mois qu'on n'avait pas eu ce genre de comportement.
01:56On voit des structures de retournement qui se mettent en place sur les grandes gaffes âmes. Et l'intérêt un peu béat que vous rappeliez est pris à contre-pied,
02:05de même que celui du sentiment très négatif sur l'Europe. Alors pour l'instant, si on regarde l'Europe, on est dans un petit mouvement de consolidation.
02:13On a perdu 111 points sur l'échéance en cours, 1,37%, après plus de 900 points de hausse en deux mois. Donc ça reste un mouvement de pause.
02:21Mais c'est cette situation d'indécision actuelle qui domine et on se demande un peu quels vont être les moteurs. On a d'un côté des configurations assez dégradées
02:31sur les indices américains, éventuellement de la pression baissière, des niveaux charnières qui sont testés en ce moment et des répliques baissières probables.
02:38Et puis en Europe, on voit qu'on commence à manquer de momentum. On a payé pas mal de choses. On a trouvé des relais d'intérêt, des foyers d'intérêt,
02:48mais qui ont déjà été hyper puissants. Si on regarde Thalès et une hausse de près de 100% en trois mois, on comprend que la poursuite aussi à court terme
02:56va être un peu compromise. Et en contrepartie de ça, on a une situation assez modeste en termes d'intérêt. C'est-à-dire qu'on a eu un peu d'intérêt acheteur,
03:05mais on voit que rapidement sur les points hauts, on prend du bénéfice. Donc on n'a pas de comportement très franc. Et puis une grosse complaisance du côté
03:12du ratio put-call en Europe, alors qu'à l'inverse, on a plutôt de la prudence sur des indices américains qui ont certes pas mal baissé, mais relativement doucement
03:20et qui donc ont laissé le temps aux opérateurs de se couvrir. Donc on est dans cette situation un peu entre deux eaux. Et les salariaux restent assez ouverts
03:28à court terme. Est-ce qu'on va pouvoir rebondir un peu, trouver des nouveaux relais ? Quand on regarde les valeurs de l'indice A40 individuellement, on se demande
03:35où est-ce qu'on va pouvoir repartir. Est-ce que quelques valeurs du luxe qui sont en retard vont permettre de réagir un peu ? Mais ce n'est pas certain.
03:42Et en contrepartie, la configuration, encore une fois, sur les valeurs américaines et les grandes GAFAM indique qu'on pourrait assister à des petits rebonds
03:50de court terme. Et c'est ce qui va être déterminant. Est-ce que ces rebonds vont être alimentés ou est-ce que ce sont des rebonds du chat mort ? C'est-à-dire des petits mouvements
03:57de réaction sur des supports techniques avant de poursuivre à la baisse. C'est plutôt le scénario qu'on privilégie. Mais dans ce cas-là, Quid de l'Europe qui, pour l'instant,
04:05est en stand-by. Et puis on peut se poser aussi la question de ce bazooka allemand dont vous parliez qui n'a pas fait franchement réagir les marchés.
04:13Le comportement des opérateurs indique un peu de prudence, en tout cas à court terme.
04:18— Bon, on reviendra sur les marchés américains, puisque la clé, semble-t-il, est du côté quand même de ces marchés américains. Mais tour de table sur, oui,
04:28cette échéance trimestrielle et puis quand même cette surperformance de l'Europe, avec en plus un euro qui s'est un peu apprécié également ces dernières semaines. Jean-Louis.
04:39— Alors la clé, c'est plutôt Trump, parce que les marchés américains subissent aussi... — Je vous disais, c'est le facteur n°1 du sentiment de marché depuis au moins le 20 janvier.
04:49— Là, Trump, c'est lui qui monopolise toute l'attention. Et c'est un perturbateur extrêmement puissant, avec des intervenants, des gérants, pas tout le monde,
05:02manque de visibilité. Ça, c'est la première chose, je pense, qu'il faut poser. Pas de visibilité. Est-ce qu'il y a actuellement des facteurs qui me permettraient de penser
05:12qu'on va continuer à la baisse ? La réponse est non. — Sur le marché américain ? — Sur les deux marchés. — Sur les deux marchés. Enfin, l'Europe, on n'a pas beaucoup baissé, en Europe.
05:20— Oui, mais on a fait 7 910. À ce moment-là, il faut dire qu'il y avait du stress un peu. — D'accord. D'accord. — Moi, je voyais des gens qui me disaient
05:26« Ça y est, Jean-Louis, ça va partir ». Et moi, je me disais « Tant que ça casse pas, 7 910, je ne vends pas ». Et je vois pas pourquoi. Et en temps réel, j'ai envoyé des messages en disant
05:35qu'il n'y avait pas d'indication de baisse. Aujourd'hui encore, à un moment donné, quand ça baissait, je disais « Oui, OK, il y a 37 valeurs du CAC à la baisse ».
05:43Mais quand il y en a 37, ce sont des paniers. En règle générale, il y avait une grande régularité. Il n'y avait pas un secteur ou une valeur ciblée, comme on a connu parfois,
05:54où là, vraiment, ça amène des fortes déstabilisations. Non, pour l'instant, il y a une situation plutôt d'attente. C'est vrai que le bazooka allemand, on l'avait anticipé...
06:08— Enfin le DAX, il sous-performe depuis octobre. — Oui. Alors là, il sous-performe un petit peu depuis 2 jours. — Oui. Le MDAX a pris le relais.
06:14— Non, mais il y a un petit peu... Oui, les valeurs secondaires... — Ah bah les valeurs moyennes allemandes, elles se sont bien révélées, quand même.
06:21— C'est vrai. Donc là, on a plutôt une situation d'attente. L'eurodollar, vous disiez tout à l'heure qu'il a bien boosté, oui, à partir du début du mois de mars, là.
06:31Il a atteint un niveau intéressant. Mais là, ce qui le freine depuis 3 jours, c'est l'idée que la Fed... Et Powell l'a dit. Bon, il n'y a pas d'inquiétude, tout va bien, etc.
06:44Mais il n'a pas du tout annoncé un calendrier de baisse de taux. Il peut pas. — Il dit que le niveau d'incertitude est monumental.
06:50— Voilà. Mais donc il peut pas. Voilà. On sait que la Fed ne va pas baisser ses taux rapidement, alors que la BCE pourrait les baisser
06:57beaucoup plus rapidement. Donc du coup, ça a affecté un petit peu l'euro. Il y a des anticipations sur l'euro, un petit peu la baisse.
07:03Là aussi, bon, il n'y a rien de très méchant. Un retrassement jusqu'à 1,0740 me paraîtrait normal.
07:10— On a fait quoi ? 1,0950, quasiment, hein ? — Ouais. — Ouais, c'est ça, ouais.
07:14— J'avais 1,0930. On a beaucoup tapé dessus. Puis on a fait un petit point à un moment donné. Souvent, on l'a fait hors séance, d'ailleurs, la pointe.
07:22Hors séance, c'est-à-dire horaire important, c'est-à-dire 8, 9 heures, 17 heures. Faut faire attention maintenant avec les décalages en ce moment.
07:31Mais voilà, on n'a pas de fortes indications de ces marchés. Romain l'a dit. Quel pourrait être le moteur ? On voit pas trop.
07:42Alors le moteur de l'Europe, ça serait l'Allemagne avec ce qu'ils ont prévu de faire, avec... OK, l'Allemagne pourrait redevenir le moteur.
07:50Mais d'accord. Mais moi, j'ai lu des choses où ils disent que c'est quand même pas simple de voir l'impact. C'est sur 12 ans.
07:59— Ah bah oui. C'est du long cours, là. — Voilà. C'est pas non plus... C'est ça. Donc c'est un peu compliqué. Alors bon, c'est compliqué par-ci, c'est compliqué par-là.
08:07Les tensions géopolitiques, au Moyen-Orient, ça va pas trop. La Russie et l'Ukraine, on n'arrive pas à régler le problème. Et partout, c'est comme ça.
08:20Il y a des points d'interrogation partout. C'est pour ça que l'or, d'ailleurs, on y reviendra peut-être à booster. Et puis à continuer de progresser.
08:29— Et puis il y a quand même cette date du 2 avril, dans l'idée de l'incertitude et de l'attente. Trump nous promet les tarifs réciproques le 2 avril,
08:37après la remise du rapport par le Trésor américain. Tout le monde est dans l'attente de ce qui va se passer le 2 avril. Il appelle ça le jour de libération de l'Amérique,
08:45désormais dans le narratif politique de Trump. Donc non, mais ce que je veux dire, c'est que c'est une date qui est déjà presque sacrée de ce point de vue-là.
08:50Donc le marché attend maintenant le 2 avril, quoi. — Il y avait le 4 juillet, maintenant. C'est le 4 avril. Donc oui, alors voilà, ça fait partie des choses
08:58qui font qu'on attend, on attend, on attend. Il y a du brouillard. Mais encore une fois, avec ce que j'observe des marchés, avec une volatilité implicite
09:08qui est toujours très élevée, on a quand même fait un point haut avec une vol à 14. Là, elle est remontée jusqu'à 16,5. Quand il y a eu des petits pics de stress, 16,5.
09:20Et là, aujourd'hui, elle était à 16. Donc il n'y a pas de complaisance. — Oui, oui. On n'est pas à 10, quoi. — On n'est pas à 10. On les compte.
09:27Encore une fois, en 2019, quand je disais « Attention, barrez-vous », etc., parce qu'on était à 10 de vol avec un marché au plus haut.
09:36Bon, 10, c'était quand même un peu faible. Parce que quand ça monte, la vol baisse. Mais quand ça commence à stagner, il devrait y avoir une méfiance qui s'installe.
09:44Et là, à l'époque, pas du tout. Là, la méfiance, elle est constante. Donc si vous voulez, sur le plan de la construction... Et je le répète depuis longtemps.
09:52C'est-à-dire qu'en fait, c'est rare que j'aie cette vision des choses où la vol était constamment élevée, ce qui fait qu'à part des événements ponctuels,
10:04vraiment ponctuels, le marché reste ferme. Et les différents acteurs, gestion, etc., sont plutôt à la recherche d'idées d'achat.
10:15Et c'est pour ça qu'ils sont allés sur des valeurs un peu secondaires aussi, etc. — Philippe, votre bilan de cette échéance.
10:23Et puis voilà. Moi, je remets un peu les choses en perspective aussi. Au-delà de l'échéance stricto sensu, quand même, cette divergence de performances...
10:32Alors ça s'est un peu calmé, là, depuis une semaine, 10 jours. Mais quand même, depuis le début de l'année, on a rarement vu ça.
10:38Moins 10 aux États-Unis et plus 10 en Europe, quoi. — Ouais. C'est même du jamais vu. En tout cas, sur les 50 dernières années,
10:48un différentiel de performance de 20% entre Francfort et un mix du Nasdaq et du S&P, ça n'a jamais existé. L'année dernière, ça a existé.
10:59Dans l'autre sens, ça a mis 1 an. Ça a mis 52 semaines pour qu'on arrive à un différentiel. On a le cas qui était évidemment le plus vulnérable.
11:09Donc oui, c'est pris 20% dans la vue. Mais globalement, là, c'est en 4 semaines que ça se fait. — Bien sûr.
11:17— Bon, c'est un phénomène d'une brutalité extraordinaire. Les ventes d'actions par ce qu'on appelle les grands initiés,
11:25les patrons, les grands patrons des sets fantastiques, le JP Morgan. Mais ils vendent pas 3, 4 millions de titres.
11:34Enfin ils vendent pour 150, 200 millions. — Et j'ai vu qu'ils en rachetaient, là. J'ai vu que les insiders avaient racheté un peu.
11:40— Après en avoir... — Après en avoir beaucoup vendu. — Voilà. Je vends 100 et je rachète 5. Bon, au moment, je vais essayer de faire
11:45un petit peu de trading, parce que je m'ennuie. Non, non. Enfin les insiders, ouais, ils ont vendu massivement.
11:53Et là, ce qu'on a vu la semaine dernière après le deuxième petit trou d'air, là, le 13 mars, qu'est-ce qui revient ?
12:00C'est surtout le retail, c'est-à-dire l'investisseur particulier. Je pense que Romain pourrait confirmer.
12:05C'est « Ah, les sets fantastiques, ils viennent de perdre maintenant 25% sur leur point haut depuis décembre. Ah, c'est les soldes, j'y vais ».
12:14— Et c'est pas une bonne idée ? — Je sais pas. Enfin moi, quand je vois... — C'est une vraie question. 25% de baisse, ça peut se regarder.
12:19— Sur un titre qui a fait fois 4 ou fois 5. — Ah bah sûr. Oui. — C'est sûr que par rapport au sommaire, on se dit quand même
12:25que ça fait une différence. — Ah, une Tesla, elle a baissé de 50% aussi. — Oui, oui. Mais elle est encore en hausse par rapport à il y a 1 an.
12:31Mais les autres, les palantir, les Broadcom, les Snowflake, etc., c'est des valorisations invraisemblables. Et c'est des cours
12:41multipliés par X. Donc 25%, c'est en fait rien. Puis moi, je regardais... — C'est-à-dire qu'on voit pas de gens qui ont encore perdu
12:48de l'argent, vraiment, sur ce trade des soldes magnifiques. — Ceux qui vont perdre de l'argent, c'est ceux qui sont rentrés massivement
12:53la semaine dernière en disant « On fait des soldes ». Alors ceux-là, quand ils vont commencer à perdre 20%, là, ça va commencer à leur faire bizarre.
13:00Mais ceux qui ont acheté du palantir à 30$, certainement... — Ah bah c'est sûr qu'il y a le temps de voir venir. Oui, oui, oui.
13:05— Il y a un peu le temps de voir venir. Et je trouve franchement que les configurations sur le S&P et sur le Nasdaq sont vraiment très très moches.
13:12— Bah on regarde. On a le graphe du S&P, là, que nous a apporté Romain. Bah allez-y, Philippe. Oui, effectivement. Pourquoi c'est très moche, alors ?
13:18— Bah ça fait des double-têtes. Ça casse les droites de tendance au moyen terme. Ça passe sous les moyens de mobile à 100. Voilà.
13:26Alors le train de long terme, oui, il n'est pas encore compromis. Il faudrait redescendre en dessous de 5 000. Ça veut pas dire qu'il y a encore de la marge.
13:34Bon. Même beaucoup de marge. Mais... — Parce que là, à moins 10, c'est toujours... Enfin à moins 10, c'est le consensus de l'idée d'une correction de marché.
13:42Ça s'est fait en 16 séances sur le S&P 500. Je vous suis. C'est la troisième correction... Non, la septième correction la plus rapide de l'histoire.
13:50— Voilà. Et là, elle était bien linéaire. Là, on va avoir un rebond qui est peut-être... Comme d'habitude, tous les rebonds en V sont un peu linéaires.
13:55Maintenant, jusqu'où ça nous mène ? Moi, je pense que 5 850, ça commence à devenir un petit peu chaud. Enfin en tout cas, je trouve que...
14:05Là, on voit pas bien dans le détail. Mais la configuration sur le S&P, elle est vraiment moche. Celle sur le Nasdaq, elle est vraiment moche.
14:13Le Russell 2000 veut toujours pas. Je rappelle que le Russell 2000, aujourd'hui, est 10% en dessous de ses niveaux d'avant le 6 novembre.
14:21— C'était censé être le Trump trade. — C'était le Trump trade. Voilà. Il y a beaucoup de choses comme ça qui m'alertent.
14:26Puis on en reparlera certainement dans l'émission. L'or continue de monter. Alors à contre-courant du niveau de 50 points des taux en Europe,
14:34d'un dollar qui sera fermé. Bon, manifestement, il y a autre chose qui se joue derrière. Puis je sais pas si toi, tu l'as vu, mais on a eu
14:44plusieurs trous d'air en préouverture sur le S&P depuis le 20 février dernier. C'est assez bizarre comme phénomène.
14:52— Sur les futurs ? — Ouais, sur les futurs. Il y en a eu encore un hier matin. On sait pas qui vend. Mais en tout cas, c'est quand même
14:58des grosses mains. Donc je sais pas ce qu'en pense Jean-Louis. — Bah on verra. Non, mais je voulais que Romain puisse commenter son graphique.
15:04Donc c'est une vue mensuelle du S&P 500, Romain. Vous disiez effectivement... L'idée à ce stade, c'est qu'on est plutôt dans une phase de distribution,
15:13c'est ça, avec un risque de baisse un peu plus marquée que les 10% qu'on a déjà encaissés ? — Oui, manifestement. C'est plus la lecture à court terme
15:21qui est compliquée. À moyen terme, on voit que c'est dégradé. Et je suis entièrement d'accord avec Philippe. Les configurations sont moches.
15:28Elles sont pas encore franches. Et on peut assister à des contrepieds. Encore une fois, les grosses mains, les grands acteurs du marché
15:34sont susceptibles de vider les carnets d'ordre et d'un coup d'enlever cette pression baissière qu'on constate. Et Philippe disait depuis le 20 février
15:42en tout cas sur les futurs américains, sur le S&P, on a constaté pour la première fois depuis des mois de la pression baissière. C'est-à-dire que
15:49quand l'indice S&P a baissé, on a vu le nombre de contrats futurs augmenter. Ça, on n'avait pas vu ça depuis très longtemps. Donc il y a peut-être
15:56des positions fortes qui sont en train de se construire à la baisse. Et c'est la nature éventuelle du rebond ou l'accélération baissière complémentaire
16:04qui nous permettra d'en savoir plus. Si on accélère par définition, c'est que le sens est donné. Et c'est si on rebondit, est-ce qu'on va avoir
16:11un peu d'intérêt ? On connaît ces rebonds du chat mort, ces rebonds sans soutien. Et effectivement, ce sont plutôt des mains faibles qui payent.
16:17Donc là, on est passé sous un niveau d'alerte, 5 770 points. On n'a pas été chercher les cibles idéales tout de suite, mais on tente de stabiliser.
16:24Mais il faut dire que l'aspect technique lié à cette grosse échéance du mois de mars joue techniquement. Ce qui va être très intéressant, c'est de voir
16:31à partir de la semaine prochaine comment on construit le nouveau trimestre, la nouvelle échéance d'avril, qui par ailleurs, pour détail et précision,
16:41se terminera le jeudi 17 avril et non pas un vendredi, puisque le vendredi est férié. Mais on a donc des signes lourds et des répliques baissières
16:48qui sont plus que probables sur ces indices américains, avec des volumes plus lourds dans le mouvement de baisse. Et la seule chose qui s'est produite,
16:56c'est qu'il y a de la protection sur des niveaux bien identifiés qui ont permis de ralentir le mouvement de baisse à court terme. Ça ne veut pas dire
17:02qu'on ne retourne pas et qu'on n'ait pas à nouveau des accélérations baissières. Donc de toute façon, on voit que ce sont des rotations lourdes et pas des mouvements
17:10ponctuels. Il y a quelque chose de plus lourd derrière ça, en effet, pour l'instant, et des extensions qui peuvent mener avec encore des cibles situées aux alentours
17:17de 5200 points, pourquoi pas sur le S&P notamment.
17:20Pourquoi est-ce qu'il faut suivre Microsoft dans ce contexte ? Quels sont les éléments d'information que nous apporte un poids lourd comme Microsoft,
17:28spécifiquement, si vous l'utilisez en tant que baromètre, Romain ?
17:32Je pense que c'est effectivement un très bon baromètre, Microsoft, parce qu'elle a baissé d'environ 20% sur ses points hauts. C'est celle qui, parmi les GAFAM,
17:40a à peu près le moins baissé. C'est parce que c'est un poids lourd et qu'effectivement, elle est sortie par le bas d'une grande structure normalement de pose qui est
17:49un triangle symétrique. Elle donne, avec cette configuration-là, une cible baissière et des extensions qui peuvent mener jusqu'à 318. Donc ça laisse des extensions baissières
17:57importantes. Reste que pour l'instant, elle se stabilise autour d'un gros niveau qui est un niveau clé, 386. Et si elle arrive à rebondir sur ce niveau-là,
18:05c'est la nature de ce rebond qui va nous en dire plus pour la suite. Est-ce qu'on a vu la fin de la consolidation ? Est-ce qu'on reconstruit quelque chose ?
18:10Ou est-ce qu'on rebondit sans volume, sans soutien ? Et auquel cas, on peut aller chercher un niveau clé comme 404,5, qui donnerait dans ces cas-là ce qu'on appelle
18:20un pull-back. On va rechercher la borne basse d'une structure rompue pour valider cette structure et redonner des accélérations baissières. Donc ça va être la nature
18:29de ce rebond. Et si on arrive à se réinstaller au-delà de 404,5 avec du soutien ou si on continue à baisser et à aller rondre ce niveau de 386, ça va nous en dire
18:39beaucoup plus sur le comportement des opérateurs et sur la nature de la situation actuelle. Mais la configuration milite vraiment plus pour des extensions baissières
18:47Jean-Louis, force faiblesse du marché américain. Ce qui est intéressant, c'est que la hausse était très concentrée autour des max 7 pendant 18 mois. La baisse est aussi
18:58très concentrée autour de ce même groupe de valeurs qui perd 25-30% en moyenne. Si on enlève les max 7, le S&P ne perd pas 10%.
19:09— Oui, mais il y a quand même beaucoup de valeurs. Sur Nike, donc... — Ouais. FedEx, Nike. Oui. — Il y en a eu d'autres. AMD, elle est au plus bas.
19:19Bon, Broadcom a baissé. Mais c'est vrai qu'elle fait partie des grosses. Intel, c'était écroulé. Et puis il y a eu beaucoup de spéculations sur son avenir.
19:29Elle est passée de 19 à 27. Elle est revenue à 23. Enfin ça bouge dans tous les sens. Mais elle est basse. Donc il y a quand même aussi des possibilités à ce niveau-là.
19:38Alors moi, sur le plan technique, j'avais déclenché un signal de vente sur le S&P 500. D'abord, au mois de décembre... Donc ça remonte. C'est le 18 décembre,
19:45première alerte. Et puis je vous avais dit en janvier, à la fin de... que moi, j'étais en synthétique, c'est-à-dire en poudre synthétique, acheteur de call parce qu'il y avait
19:55pas trop de vols. Et puis vendeur de futur. Alors ça a mis du temps à baisser. Mais c'est vrai que là, ces derniers jours, ça a été plutôt extrêmement favorable.
20:03Et là, du coup, j'ai quasi tout liquidé. Pourquoi ? Parce que... Vous savez, quand on n'est pas devin, mais quand on regarde un marché, on doit se poser des questions.
20:11« Qu'est-ce que je vois ? Est-ce que ce sont des indications haussières ou baissières ? » Bon, là, c'était des indications baissières. On a beaucoup baissé.
20:17Du pourcent, c'est pas mal. Il y a une redistribution des forces. Si jamais ça rebondit pas, en effet, ça risque de repartir à la baisse. OK.
20:24Et en effet, on peut faire du 10% de plus. Pourquoi pas ? Mais moi, là, ce que je vois à l'instant T, c'est que le marché ne m'envoie pas de signal
20:32qu'il va encore baisser. C'est tout. Après, il peut y avoir un catalyseur qui arrive... — Ah bah il peut y en avoir 10 en une heure avec Trump.
20:39— Voilà. Moi, je suis extrêmement prudent. J'ai une position... J'étais chargé. J'étais fatigué, d'ailleurs. Décembre, janvier, février, là, mars...
20:47Ah ouais, je pensais en avoir marre, un peu. Oui, parce qu'il y avait quand même des mouvements. On a eu des trucs...
20:53— Ah bah ça a été très violent et très rapide. Ça va vite. — Non mais on a eu des mouvements de baisse, de reprise. On a refait un top, là.
21:00Je me suis dit « Mais qu'est-ce que c'est que ce délire ? » À 10 points près, enfin. Pas beaucoup plus important. Mais c'est perturbant quand vous attendez
21:06sur une position. Ça m'a rappelé 2007-2008, là, quand j'attendais le crash. Mais bon, ça a été long.
21:15— C'est jamais bon d'avoir raison trop tôt. — Oui. C'est difficile. Et donc là, aujourd'hui, qu'est-ce que je me dis ? Pour l'instant, non, ça peut tenir.
21:24Il y a des valeurs qui peuvent repartir, amener le moral. Pour l'instant, il n'est pas cassé. 10% après tout, OK. C'est un retracement qu'il faut comparer
21:35avec la hausse qu'il y a eu. Donc c'est vrai. Sur le plan technique, les moyens mobiles, moi, ce que je regarde, sont à la baisse.
21:41C'est plutôt des indications baissières. Mais on voit que, depuis quelques jours, le marché tient plutôt pas mal, que tout à l'heure, il était un peu faible
21:49à 16 heures. Et puis là, il rebondit un petit peu. — Ça me fait penser au débat sur le plan macro qu'on a autour de récession par récession.
21:57C'est vrai que ça fait tellement longtemps qu'il n'y a pas eu de récession aux États-Unis que tout le monde se demande si c'est pas maintenant.
22:02Enfin c'est pas la question qu'on se posait il y a 3 mois. Mais c'est la question qui vient assez vite quand le marché a perdu 10%. Bon, comme le dit Jérôme Poel,
22:09oui, il y a des enquêtes qui montrent ici et là des signaux d'affaiblissement. Mais les données dures, pour l'instant, elles envoient pas ce signal.
22:17Peut-être que ce sera le cas demain. Mais c'est pas le cas aujourd'hui. — Voilà. Donc là, si vous voulez, c'est peut-être pas...
22:22Ce qu'on pourrait conclure, c'est de dire... Bon, par exemple, je répète, 7 910 cassés... — Ça, c'est sur le CAC.
22:27— Voilà. Je passe vendeur. Sur le CAC, sur le S&P 500, moi, je suis vendeur depuis 7 770, je crois.
22:34— Il n'y a pas eu 7 770 sur le... Pas encore. — 5 770. Et je crois que c'était ce niveau-là. Peut-être que j'avais monté une première à l'air, 5 800 et quelques.
22:46Bon, enfin d'abord, il y a la neutralité, ensuite le passage à la baisse. Et l'objectif des 5 500 a été atteint. Le prochain, le très gros, c'est 5 240.
22:55Bon, on n'en est pas là. Mais aujourd'hui, si vous voulez, c'est pas le moment des grandes manœuvres qui consisterait à dire
23:02« Je monte une stratégie basée sur 5 200 ». Non. On peut pas faire ça. Si on le fait maintenant, on prend un risque trop important. Il faut attendre des indications.
23:11Il vaut mieux prendre le train en marche s'il y a une impulsion qui se déclenche... — Je comprends. — ...plutôt que bouger... — Prendre le risque.
23:17— Moi, là, je m'amuse entre guillemets. Je travaille Broadcom à l'achat. Je travaille Intel. Je travaille AMD. Je suis en... Mais...
23:26— Donc faire part à terre, quoi. Ah ouais, c'est ça. — Broadcom, pas vraiment retard à terre. Mais quand elle revient vers 186, plusieurs fois, je l'ai achetée et je l'ai revendue.
23:32Alors bon, c'est pas pour de l'investissement long terme. Une fois, le plus long que j'ai gardé, c'est 3-4 jours, parce que j'étais planté.
23:39J'étais planté, mais en même temps, j'étais pas infirmé. Le marché me disait pas « Attends, il fallait patienter ». Mais j'ai patienté 4-5 jours.
23:48Bon, là, en l'occurrence, moi, c'est ce que je fais actuellement, c'est-à-dire du stockpicking à l'achat sur des valeurs en retard qui offrent des potentiels.
23:58— Philippe, vos commentaires. Et puis je veux bien qu'on parle un peu du dollar, des taux américains et de l'or, puisque tout le monde veut parler de l'or.
24:07— Je vais essayer de trouver un angle qui nous permet de faire la synthèse. En fait, le véritable enjeu aujourd'hui, c'est les 9 000 milliards
24:14d'aides américaines à refinancer. Dans l'histoire des États-Unis récentes, on va dire sur les 15 ou 20 dernières années, je crois que le maximum
24:24qu'il y a eu à refinancer, ça a pu être 4 000 milliards. Donc on est au double. Qu'est-ce que c'est, ces 9 000 milliards ? C'est les chèques fédéraux de 2000-2021.
24:36Tout le monde attendait son chèque de 2 000 dollars. Voilà. Maintenant, il faut refinancer ça, parce que ça a été des émissions à 5 ans.
24:42Après, c'est une nouvelle vague à 10 ans. Mais massivement, c'est plutôt du 5 ans. Et là, en fait, ça se concentre même au premier semestre.
24:52— D'ailleurs, la Fed a ralenti un peu la réduction de son bilan cette semaine. — Bien sûr. Elle va pas donner de l'huile sur le feu.
24:57— Elle a pas baissé les taux, mais elle a quand même joué la carte accommodante. — Elle va pas remettre du papier sur le marché pendant que
25:05l'État américain essaie d'en placer. Là, ça ferait un peu beaucoup. Bon, en réalité, en imaginant même qu'il y ait 7 000 milliards à refinancer
25:15d'ici l'été... Après, ça sera un autre game. Après, Jackson Hole en août, le marché sera sûrement sur d'autres hypothèses.
25:23Mais là, d'ici le milieu de l'été, la masse à refinancer est tellement gigantesque. Et l'épargne mondiale, à mon avis, n'y suffit pas.
25:32Un des moyens de faire en sorte que ce papier soit placé, c'est que la bourse baisse. Et qu'est-ce que nous dit Trump et Scott Bessent ?
25:41— Acheter des talons. — Acheter des talons. Alors Trump, « La bourse n'est plus ma boussole ». Scott Bessent, « Les marchés, ça monte, ça corrige ».
25:51Les corrections, d'ailleurs, c'est plutôt ça, pour les marchés. — 10%, ça arrive tout le temps. 10%, c'est la vie.
25:59— Ah, je ne crois pas trop. Mais on peut pas non plus... — Transition. Période de transition, on dit.
26:04— La transition, on a bien compris que ça pourrait être une transition vers une période un petit peu récessionniste.
26:09Donc ça, tous les discours que l'on entend visent à faire en sorte que la poche action se dégonfle un peu pour aller sur la poche obligataire.
26:20— Donc il faut écouter le trader Trump. Il faut acheter des talons américains, oui. Il dit que c'est la baisse des talons.
26:25— On veut voir les talons baisser. — Oui, oui, mais ça, donc... Alors le mot « récession », c'est pour forcer la Fed, bien sûr, à baisser des taux.
26:31Ça, on a bien compris. Pas rester sur une hypothèse à 2 baisses de taux cette année. Aller à 3, voire pourquoi pas plus.
26:37Mais c'est surtout que là, mécaniquement, il y a tellement d'aides à refinancer qu'il faut que l'argent sorte de quelque part.
26:46Ça va pas sortir des presses de la Fed. Sinon, alors là, le dollar, il est effondré. Enfin 1 ¼, il faudrait créer 1 ¼ de masse monétaire en plus.
26:54Ça n'a pas de sens. Donc ça ne se fera pas comme ça. Donc oui, il faut dégonfler la poche action, faire gonfler un peu la poche obligataire.
27:01Et ça va se faire sans douleur. Si c'est pas le cas et qu'on continue de vouloir aller tirer le Nasdaq, aller...
27:07On va aller quand même retourner à 22 000 sur le Nasdaq 100, etc., vous allez voir un jour les taux qui vont se prendre.
27:1430, 40 points dans la séance. On va pas comprendre pourquoi. — Ouais, ouais, ouais.
27:17— Là, en Europe, on vient de se prendre 50 points. On sait pourquoi. Ça y est, l'Allemagne valide son...
27:22— Donc ils essayent de refroidir, quoi. — Voilà. Bazooka, je relativise. Attention, c'est 500 milliards sur 10 ans.
27:28Le PIB allemand, c'est 4 500 milliards. Allez, c'est même pas 1 % par an, le Bazooka.
27:36— Oui. Enfin ça fait quand même 10 % sur 10 ans. Plus le déblocage des dépenses, plus le frein à la dette, etc.
27:44Non, on est quand même sur un ordre de grandeur qui est quand même massif.
27:48— Oui, mais ça fera pas 3 % de croissance en Allemagne, en plus. — Non, mais ça peut doubler, déjà. Elle a doublé à 1,5.
27:54— Ah bah là, non. Et plus rien, on est à 0. Donc x faut 0. — Oui, d'accord. Bon...
27:58— Non, mais c'est pour dire qu'il faut pas non plus imaginer que le PIB allemand va se retrouver à plus 2 dans les 18 mois qui viennent.
28:08— Bah 1,5, pourquoi pas ? Ça fait 5 ans qu'il y a plus de croissance en Allemagne. Ce serait quand même déjà un changement de régime notable, Philippe.
28:14— C'est ce que le marché a déjà pricé. — Bah bien sûr. C'est sa fonction.
28:17— À 23 400 sur le DAX, on a déjà pricé une croissance merveilleuse.
28:25— On l'avait pas pricé dans les valeurs locales, domestiques allemandes, les petites et moyennes capitalisations.
28:33Là, le MDAX, quand le DAX s'envolait grâce à 3 valeurs, le MDAX faisait rien depuis 5 ans, conformément à la croissance allemande,
28:41qui était complètement à taune. Là, ça a bougé un peu, quand même. — Ouais. Enfin l'avance prise par le DAX, c'est quand même 60% de hausse
28:50depuis fin octobre 2023. L'avance prise alors que l'Allemagne a aligné dans le même temps 8 et maintenant un 9e trimestre de récession,
28:59c'est assez fou, quand même. — Sur l'or, puisque... Gardez la parole, Philippe, puisque vous vouliez parler de l'or.
29:07— Sky is the limit, là ? — Je pense que l'or, aujourd'hui, qui monte envers et contre tous les hausses de taux, le dollar qui va mieux,
29:14tout ce qu'on peut imaginer, c'est qu'on a manifestement dès aujourd'hui une rotation. Les obligations, ça fait quand même pas tellement envie,
29:24parce que même si ça peut servir de refuge à court terme, on a quand même de la planche à billets en Europe. Ça s'appelle pas autrement
29:31ce qu'on fait. 1 300 milliards en plus, ils sortent d'où ? Et les États-Unis, ils vont pas réussir à réduire leurs dépenses de 3 000 milliards
29:40comme ils les avaient augmentées l'année dernière. Donc on va forcément avoir un truc qui ressemble à de la planche à billets.
29:47Donc c'est à nouveau les devises qui vont être... Leur pouvoir d'achat va continuer d'être raboté. Donc je comprends...
29:56Et si on ne comprend pas aujourd'hui que les anticipations, c'est une perte de pouvoir d'achat des monnaies, on ne comprend pas la hausse de l'or.
30:07Et là, manifestement, l'or nous envoie vraiment un message très très fort. — Ouais. Romain, alors il y a les métaux. Vous vouliez nous parler du quid.
30:15Je veux bien qu'on revienne quand même sur quelques secteurs, là, au sein des marchés européens, du CAC, etc. C'est vrai qu'on a vu les bancaires
30:23accélérés à la hausse, le secteur de la défense, bien sûr. Est-ce que c'est des secteurs qui deviennent trop chauds aujourd'hui pour continuer
30:30de les conserver ? On a revu un ré-effondrement du luxe aussi. Ça a été spectaculaire, là, sur quelques semaines. Bon. Secteur fort, secteur faible.
30:40Et puis les secteurs qui présentent peut-être un risk-reward intéressant, selon vous, aujourd'hui, Romain. — Alors secteur fort, vous les avez cités
30:47en grande partie. Sur le secteur bancaire, ça peut continuer un petit peu. On approche de cibles graphiques sur la BNP. On approche de cibles graphiques
30:54sur le crédit agricole. On a encore un peu de marge sur la Société générale, peut-être 7% ou 8%. Mais ça commence à être bien payé, en tout cas à court terme,
31:02même s'il peut y avoir du potentiel. Secteur fort, toujours les utilities, plus récemment. L'assurance, ça fait des mois. Et puis un secteur comme les télécoms
31:12aussi qu'on repaye. C'est ça qui est intéressant de constater. Ce sont ces foyers d'intérêt très localisés sur quelques secteurs qui étaient, pour certains,
31:21en retard, notamment le secteur des télécoms que vous avez ici. On vient d'atteindre une première cible graphique après une réactivation haussière de très long terme.
31:28Et c'est un train qui ne se dément pas, qui continue et qui se stabilise autour d'une première cible. Mais il y a encore du potentiel et encore des extensions possibles
31:37manifestement, même si on pourrait assister à une pause. Ce qui est intéressant de voir aussi, c'est le comportement sur certaines valeurs. On a des titres un peu
31:44« oubliés » comme Veolia Environnement qui pourraient poursuivre leur parcours haussier. Tandis que vous parliez du secteur du luxe, c'est assez plombé. On voyait une tentative
31:52de réactivation haussière sur Kering. Elle est vraiment mise à mal cette semaine. Hermès reste sur des points hauts. Et quant à LVMH, elle ne donne pas d'indication
32:02de retournement haussier de long terme pour l'instant. Peut-être des réactions techniques, c'est peut-être ça qui pourrait alimenter une hausse. Mais encore une fois,
32:08on va privilégier dans ce moment d'incertitude et de flou le stock picking. Et on n'attend pas un gros, gros momentum sur les indices, mais quelques foyers d'intérêts
32:17très localisés.
32:19Les télécoms, oui, c'est un secteur. Il y a un graphique sur les télécoms. Là, c'est un secteur dans son ensemble qui présente de l'intérêt pour vous, Romain ?
32:27Il en présente depuis quelques temps puisqu'il a vraiment réactivé une dynamique haussière. On est sorti d'une congestion qui était active depuis 2016. On en est sorti
32:36récemment. Et donc, on a déjà fait une partie du chemin. C'est un mouvement qui est assez lent, mais au moins, c'est assez régulier. Et dans un marché qui est dans
32:44l'incertitude, ça fait partie des traînes de fonds et des traînes manifestement payées par des grosses mains du marché avec encore un potentiel sur le produit
32:54en question pour aller chercher des extensions de 6 euros environ.
32:57Bon, on est tranquille avec les télécoms. L'univers des small et mid-cap, qu'est-ce qu'on peut en dire ? On essaye de suivre un peu les indices larges. J'ai l'impression qu'il y a moins
33:09d'écarts, il y a moins de différentiels que ce qu'on a pu observer dans les mois, les trimestres et les années précédentes même, Jean-Louis.
33:15Étant donné la divergence de performance, il y a eu clairement beaucoup d'intérêt sur les mid et small et vraiment une présence très forte de la spéculation.
33:29Moi, je le sais parce qu'en plus, j'ai des copains qui spéculent énormément sur ces valeurs. Ils sont...
33:35Oui, il y a un côté un peu même stock, quoi. Enfin, on est reparti avec des valeurs...
33:41Donc voilà, il y a quand même beaucoup de spéculation, beaucoup aussi de problèmes techniques. Par exemple, Telsat qui explose. Mais après, il y a le problème de
33:50premier emprunt parce qu'il y a les vendeurs qui sont pris à la gorge. Enfin bon, il y a plein de choses auxquelles il faut faire attention. Il y avait des secteurs comme les EMEIS...
34:01Oui, les EHPAD.
34:02Les EHPAD, les maisons de santé. Enfin, les retraites.
34:05Carriane.
34:06Carriane qui a explosé. Toutes ces valeurs-là qui étaient... Alors il y a Helena qui n'a pas bougé. Bon, mais elle n'a pas baissé autant que les autres non plus.
34:13Mais c'est un secteur qui était pas mal. Bon, c'est vrai que pendant ce temps-là, on a des LVMH qui ont perdu 15, des Kirin qui ont perdu 28 dans le mois.
34:22Je parle. Donc c'est violent. Il y a des valeurs comme de Richbourg qui ont bien fonctionné. Bon, la Sodexo s'est pris une baffe. C'est hyper violent. Elle a entraîné Elior un petit peu.
34:37Bon, pourtant, ils sont moins quand même aux Etats-Unis, présents aux Etats-Unis. Mais alors voilà, il y a quand même des valeurs. Les valeurs, on peut dire de qualité.
34:49Et ça, on n'avait pas eu ça précédemment. Les valeurs secondaires de qualité ont bien progressé dans l'ensemble.
34:57Intéressant. Intéressant.
34:58Voilà. Je le vois sur un petit portefeuille que je m'étais comme ça construit. Et il a gagné 20% en quelques semaines.
35:07La discrimination se fait aussi par la qualité de ces dossiers dans cet univers.
35:11De toute façon, tout le monde reste hyper selectif. Regardez Beneteau aujourd'hui qui se prend une baffe parce qu'il y a un truc qui ne plaît pas.
35:18Donc il y a quand même des réactions qui sont extrêmement fortes, marquées. Et c'est ça aussi qui fait qu'il n'y a pas de complaisance.
35:27Et c'est pour ça que les marchés sont solides aussi, parce qu'ils ne vont pas n'importe où. Avant, on avait des mouvements d'ensemble.
35:33Et là, aujourd'hui, depuis longtemps maintenant quand même, on a des mouvements extrêmement divergents.
35:38Localisés. Je vous propose Action Chinoise, Philippe, si le thème vous intéresse. Parce que c'est aussi un des grands trades, une grande remontada depuis quelques mois maintenant.
35:49Oui. Ce ne sera pas BYD par hasard ?
35:52Ah ben non. Mais oui, la tech. Il y a eu le moment d'e-psych, BYD. On redécouvre un certain nombre de valeurs chinoises, notamment autour de la technologie.
36:00Mais on parle beaucoup des biothèques chinoises aussi. Je crois qu'on est en train de prendre conscience que les sciences de la vie en Chine ont connu des avancées spectaculaires
36:08par rapport aux avancées qu'on peut nous avoir, que ce soit aux États-Unis ou en Europe. Donc on a pas mal de secteurs tech comme ça qui sont en Chine,
36:17largement au niveau de ce qu'on peut connaître. Je ne parle pas boursièrement, mais au niveau d'innovation de ce qu'on peut connaître en Europe ou aux États-Unis.
36:24Mais la Chine, c'est hallucinant. Je ne dirais pas que je suis très très pressé de retourner prendre un peu la température d'un système de contrôle, etc.
36:38Mais au niveau technologique, ils continuent d'avancer à un rythme. Nous, on est complètement à l'arrêt. Je dirais même qu'on est complètement à la ramasse.
36:48La seule chose sur laquelle on a encore de quoi soutenir la comparaison, c'est sur la fusion nucléaire. On arrive à tenir des fusions pendant un quart d'heure,
36:5620 minutes, à peu près, autant que les Chinois. Sauf que les Chinois vont construire un monstre où, là, ils espèrent tenir 24 heures et que nous,
37:04on va rester avec un petit truc à cas d'arrache. Voilà. C'est bien. On a été les pionniers. Mais peut-être que ça va être relancé.
37:16Enfin là aussi, le sabotage de notre fitière nucléaire, il faudra... — Bon. Mais sur les actions chinoises, du coup... — Voilà. — Oui, oui. On fera le...
37:24— Non, mais je suis d'accord. — En Chine, c'est incroyable. Ils ont réussi à construire autant de réacteurs en 10 ans que nous en 30 ans. Enfin voilà.
37:38Et en plus, ça, il fonctionne. Il marche. Il n'y a pas des retards de folie, etc. Donc oui, la Chine, il y a un moment où elle s'impose.
37:49— Et c'est redevenu bullish, les indices chinois, le Hang Seng ? C'est suracheté, déjà ? — Quand je parlais de BYD, c'est parce que c'est
37:57l'exemple emblématique. Bon, ils ont doublé Tesla. Ils produisent des voitures qui savent se garer en crabe. Il y a des avancées technologiques
38:07dans tous les sens. Tout ça pour moins cher qu'une Mégane électrique. Bon, il y a un moment, il faut se poser des questions. Donc les actions chinoises,
38:16il y en a quelques-unes qui sont attractives. Mais quand ça vient de doubler comme ça vient de le faire, ça va un petit peu vite. Alors derrière,
38:21la question qu'on peut se poser, c'est est-ce que ça va pas aussi être un moment... Enfin ça va pas redevenir le moment de l'Inde qui corrige
38:27depuis 6 mois. Et bon, il y a un petit sursaut qui émerge. Il y a peut-être encore de la place sur la Chine. C'est peut-être déjà un peu joué.
38:38— Ouais, ouais. Romain, il nous reste 1 minute pour parler du cuivre. Vous êtes venu avec 2 graphiques sur le cuivre. Je sais pas lequel vous voulez montrer,
38:45cuivre versus pétrole. C'est celui-là qu'on peut regarder avec vous ? — C'est peut-être celui-là qui sera le plus intéressant.
38:51— 1 minute. — Le cuivre, en fait, a un parcours haussier et solide depuis plusieurs semaines maintenant. Et il est en train de déborder des niveaux
38:59de résistance de très long terme. Ce qu'on voit sur ce graphique, c'est qu'il y a une divergence avec le WTI qui, lui, en revanche, baisse depuis octobre 2023.
39:09Donc on a naturellement et historiquement... On voit des comportements qui sont assez corrélés entre les deux. Et cette divergence-là, eh bien elle est
39:16à prendre en compte, puisque d'une part, il y a de l'intérêt sur le cuivre et des mouvements haussiers qui paraissent forts. Et ce WTI qui est en retard
39:22et qui pourrait former un contrepied et rebondir. Donc peut-être un rebond du pétrole, un mouvement haussier sur le cuivre. Et puis ça nous indique aussi
39:29qu'il y a des minières spécialisées sur le cuivre. Je pense à Freeport-McMoran ou Thornton Copper et des paniers éventuellement qui pourraient bénéficier
39:38de cette avance du cuivre et qui, elles, pour l'instant, n'ont pas beaucoup performé. Donc peut-être des intérêts, des foyers de rattrapage à surveiller
39:45et des domaines un petit peu oubliés ou un peu en retrait pour l'instant.
39:50Messieurs, merci aux trois sorciers de Smart Bourse pour leur analyse de la situation des marchés et leur éclairage sur ces questions techniques parfois.
39:59Merci beaucoup à vous trois. Romain Dobry, consultant Bourse Direct. Jean-Luc Hussac, Perceval Finance Conseil. Philippe Béchat, président des Econoclast et rédacteur en chef de la Bourse au quotidien.