Vendredi 11 avril 2025, retrouvez Nicolas Chabanne (fondateur, C'est qui le patron ?!), Laurent Assis-Arantes (Cofondateur et PDG, Opisto), Solange Escure (Directrice nationale, Gites de France), Romain Viennois (Fondateur, gîte Grand Jardin) et Pierre-Etienne Montenot (Directeur général, Tut Tut) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.
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00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue. C'est un grand format de Smart Impact que je vous propose aujourd'hui.
00:13Une heure d'émission pour creuser les enjeux de transformation environnementale et sociétale avec la rubrique « Prêt pour l'impact ».
00:20C'est la question que je pose chaque semaine à une personnalité qui compte dans notre économie.
00:24Aujourd'hui, je reçois Nicolas Chaban, le fondateur de C'est qui le patron ? Mais d'abord, pour ouvrir cette émission, on parlera des pièces auto d'occasion avec Laurent Assis-Arantès, le président d'Opisto, qui vient de fêter ses 15 ans d'existence.
00:37Notre débat, il portera sur le tourisme rural avec le modèle des gîtes de France. Ils fêtent leurs 70 ans. Ils assurent des retombées économiques de plus de 2 milliards d'euros pour les territoires.
00:46Et puis, dans notre rubrique « Startup », je vous présenterai la plateforme de livraison collaborative « Tutut » qui a l'ambition de révolutionner la livraison du dernier kilomètre.
00:57Voilà pour les titres. C'est parti pour ce Smart Impact en format XXL.
01:08Le premier invité de ce Smart Impact, c'est Laurent Assis-Arantès. Bonjour.
01:12Bonjour. Bienvenue. Vous êtes le cofondateur, le président d'Opisto. Vous venez de fêter vos 15 ans d'existence. On va faire le bilan, évidemment.
01:20Mais d'abord, je veux bien qu'on remonte à la genèse. Comment est l'idée d'Opisto ?
01:25Oui, tout à fait. Alors, c'est une histoire passionnante. C'est l'histoire de deux étudiants qui partent au catatrophie.
01:30Et donc, on a découvert finalement ce métier de la casse automobile, comme on l'appelait autrefois.
01:35Maintenant, on appelle ça des centres VHU, pour véhiculeurs d'usage.
01:38Et donc, on a découvert ce monde du recyclage automobile pour réparer cette 4L.
01:45Et donc, on s'est dit qu'il y avait quelque chose à faire pour moderniser ce métier et rendre plus accessible la pièce d'occasion.
01:50D'accord. Et donc, vous créez cette plateforme, c'est ça, de vente de pièces auto d'occasion ?
01:55Voilà. L'objectif initial, c'était de créer une marketplace pour rendre accessible la pièce d'occasion, à la fois aux particuliers et aussi aux professionnels.
02:02Ce qu'on s'est vite rendu compte, c'est que finalement, il fallait qu'on accompagne toute la filière pour essayer de la professionnaliser et rendre ce stock plus propre, proposer des services de garantie, proposer des services pour prendre des photos, mettre ces pièces en rayon et ensuite être capable de les vendre sur ces différentes plateformes.
02:18Oui. Alors, ça veut dire combien de références aujourd'hui sur la plateforme ?
02:21Alors, aujourd'hui, sur Opisto, on a un peu plus de 8 millions de pièces. C'est des pièces qui sont essentiellement en France. On a aussi des pièces en Espagne, en Italie. Et on continue notre déploiement un petit peu partout en Europe.
02:30Mais ça veut dire que dans une voiture, toutes les pièces auto sont concernées ?
02:33Alors, les pièces qui sont les plus demandées aujourd'hui, c'est les pièces de carrosserie. Principalement, quand on a des accidents, tout simplement, on a besoin de changer un pare-choc, changer un capot.
02:42Donc ça, c'est aujourd'hui presque 50% de la demande. Ce qu'on a aussi beaucoup, c'est finalement de la grosse mécanique, des pièces qui coûtent très cher, comme des moteurs, des boîtes de vitesse.
02:50Mais on a aussi différentes pièces qui sont dures à trouver finalement en concession, que ce soit un intérieur, des sièges, des habillages, des garnitures. Et tout ça, on le trouve aujourd'hui en occasion.
03:01Mais c'est quoi le modèle économique d'Opisto ?
03:03Alors, Opisto, aujourd'hui, diffuse l'ensemble de ses pièces sur nos marketplaces, donc opisto.fr et opisto.pro pour les professionnels. Et prend une commission sur les pièces qui sont venues sur la plateforme.
03:13D'accord. Donc vous êtes un partenaire, alors moi, je continue de dire qu'à Soto, mais un partenaire de ces centres pour les véhicules hors d'usage ?
03:23Oui, voilà. Alors on est plus qu'un partenaire, on est vraiment un accélérateur de croissance aujourd'hui. Il faut savoir qu'aujourd'hui, à peu près une pièce sur cinq qui se vend en occasion se vend sur notre plateforme en France.
03:32Donc c'est vraiment un accélérateur aujourd'hui. Avant, les pièces se vendaient essentiellement au comptoir et donc les véhicules avaient du mal à être valorisés pleinement.
03:40Aujourd'hui, on donne vraiment une visibilité à toutes ces pièces d'occasion et on accélère la commercialisation de ces pièces.
03:45Avant, en fait, on passait à côté de pièces d'occasion. Est-ce qu'on peut dire ça comme ça ? C'est-à-dire que c'était difficile d'avoir une vision un peu générale du marché ?
03:54Je pense que c'est vraiment l'objectif, c'était de démocratiser la pièce d'occasion. Je pense qu'avant, elle était méconnue et elle était peu accessible.
04:02Aujourd'hui, finalement, on prend un ordinateur, un smartphone, on fait une recherche, on tape directement son immatriculation, on trouve la pièce qu'on recherche et on se la fait livrer chez soi.
04:10Elle est garantie, on a un service après-vente. Donc finalement, on a essayé d'amener ce qui se faisait dans l'e-commerce classique et l'amener à la pièce d'occasion.
04:19Mais alors justement, il y a aussi évidemment un enjeu de sécurité. Vous êtes responsable des pièces d'occasion ou les centres de véhicules hors d'usage restent responsables ?
04:28Alors nous, on a une charte de qualité qu'on travaille avec les centres VHU. L'objectif, c'est vraiment de standardiser l'offre et d'y amener à la fois de la qualité du service.
04:37Donc les pièces sont testées, elles sont contrôlées, elles sont garanties. Il y a des services après-vente qui sont mis en place et tout ça est porté par le centre VHU qui, lui, va garantir la prestation de bout en bout.
04:47Quel bilan vous faites 15 ans après la création de Pistot ?
04:5015 ans après, on voit que la pièce s'est fortement accélérée. On a de plus en plus de demandes. Comme je le disais, aujourd'hui, une pièce sur cinq qui est vendue est vendue sur nos plateformes.
04:57Donc c'est énorme, ça s'accélère de plus en plus. Comme je l'ai dit en introduction, on a plus de 8 millions de pièces. On en a de plus en plus aujourd'hui sur nos plateformes.
05:04Et puis un chiffre d'affaires qui s'accélère.
05:07Les chiffres, les derniers chiffres que j'ai trouvé, c'est près de 10 millions de chiffres d'affaires, plus 32% par rapport à 2023.
05:13Ça, c'est le chiffre 2024. Effectivement, 8 millions de pièces.
05:17630 centres VHU clients en France, en Espagne, en Belgique, en Italie.
05:23Cette croissance-là, c'était la même les années précédentes ?
05:26C'est une tendance ?
05:28Alors c'est une croissance qui s'est accélérée après le Covid.
05:30On a eu de plus en plus de demandes et une transformation un peu du secteur.
05:35Puisque finalement, ne pouvant plus se déplacer pour aller dans les centres,
05:38les réparateurs se sont orientés plutôt pour acheter des pièces sur Internet.
05:43Des services sont mis en place, comme des services de drive, des choses comme ça.
05:46Qu'est-ce qui tire la filière ?
05:48Ça a permis vraiment d'accélérer.
05:49Qu'est-ce qui booste la filière ? Plutôt les pros ?
05:51Beaucoup les professionnels, ce qu'on essaie, c'est de lever les freins pour les professionnels,
05:55de garantir un niveau de service et de garantir une satisfaction.
05:57C'est vraiment notre objectif.
05:59Et aujourd'hui, les professionnels se disent satisfaits du service qu'on propose.
06:02Et donc, ça amène vraiment une récurrence d'achat qui fait que la pièce se développe de plus en plus vite.
06:07Alors, moi, je vois deux leviers.
06:09Les assureurs, déjà, il y a quand même pas mal d'assurances, notamment,
06:11qui font leur publicité sur le fait de proposer des pièces d'occasion.
06:15Oui, alors, comme je le disais, il y a beaucoup de pièces qui sont des pièces de carrosserie,
06:18qui sont commercialisées.
06:19Et finalement, ça, c'est le reflet des accidents qu'on a au quotidien
06:23et qui sont pris en charge par les assureurs,
06:25qui, eux, vont promouvoir la pièce de réemploi,
06:27à la fois pour des raisons écologiques et des raisons économiques,
06:29puisque ça fait baisser la facture.
06:31Ce qu'il faut savoir, c'est qu'aujourd'hui, la pièce neuve, en 10 ans, elle a doublé de valeur.
06:34Donc, du coup, il y a vraiment un enjeu économique
06:37à essayer d'avoir une approche plus éco-responsable.
06:39Oui, ça doit dépendre des pièces, évidemment.
06:41Et puis, avoir des écarts de prix, de quel niveau ?
06:43Alors, sur les pièces de réemploi, on dit qu'en moyenne,
06:45on est à 70% moins cher qu'une pièce neuve.
06:48Maintenant, ça fluctue en fonction de l'offre et de la demande.
06:50Sur des pièces récentes, qui sont plus rares, on est un peu moins performant.
06:53Mais on a quand même toujours un enjeu économique qui est très intéressant.
06:56Et les garagistes ? Est-ce qu'ils ont le réflexe ?
07:00Alors, le réflexe, il est en train de se mettre en place.
07:02Les coeurs aussi, ils l'ont beaucoup.
07:03Aujourd'hui, quand ils ont de la demande,
07:04ils proposent plus naturellement de la pièce de réemploi.
07:07Maintenant, ce qu'on incite les consommateurs, les automobilistes,
07:10c'est vraiment de demander, de ne pas hésiter à demander
07:13à faire réparer en pièce de réemploi.
07:15On a le droit aujourd'hui de demander.
07:17Le réparateur a le droit de refuser si vraiment il considère
07:19que la réparation n'est pas adaptée en pièce d'occasion.
07:22Mais aujourd'hui, on peut le demander.
07:24Et bien sûr, les solutions existent.
07:26Donc, c'est possible.
07:26Qu'est-ce qui freine encore ?
07:28L'état d'esprit ?
07:30L'information ?
07:31C'est bien sûr la disponibilité des pièces.
07:33On est dans un marché de pénurie.
07:35Aujourd'hui, on a moins de pièces d'occasion
07:36que ce que pourrait demander le marché pour la réparation.
07:39Donc ça, c'est un des facteurs sur lesquels nous, on travaille.
07:42Et après, ce qui freine, c'est la volonté d'y aller,
07:45à la fois pour le réparateur, de la promouvoir, cette pièce,
07:48et puis le consommateur d'être sensibilisé à ça,
07:50de savoir qu'il a droit de faire réparer avec une pièce de réemploi.
07:52Plus de 8 millions de pièces disponibles, si vous disiez.
07:55Et pourtant, ça ne suffit pas.
07:56C'est ce qui se comprend.
07:57Oui, parce qu'aujourd'hui, il y a énormément de véhicules
07:59avec énormément d'options, de particularités.
08:01Donc l'objectif, c'est vraiment d'être capable d'avoir un stock très, très large.
08:05Et alors, comment vous pourriez élargir ce stock ?
08:08Alors, il y a deux approches.
08:09Il y a le fait d'avoir de plus en plus de centres.
08:12Et puis le fait d'aider les centres à mieux démonter les véhicules,
08:14mieux savoir finalement ce qui est attendu par le marché.
08:17Donc finalement, c'est toute la data qu'on a pu accumuler depuis 15 ans
08:20qui nous permet aujourd'hui d'aider les centres à savoir
08:22quelles pièces démonter, comment la valoriser,
08:24et de démonter des fois des véhicules plus jeunes
08:26qui partaient des fois à l'export pour être réparés dans d'autres pays.
08:30Aujourd'hui, ce qu'on essaie d'inciter, c'est de démonter ces véhicules
08:33pour les valoriser pleinement en France en pièces d'occasion.
08:36Et il faut savoir que l'ensemble des pièces qui constituent un véhicule
08:39coûtent beaucoup plus cher que le véhicule au global.
08:42Donc finalement, on peut arriver à vraiment rentabiliser le véhicule
08:44en le démontant pour la pièce.
08:46Avec aussi, finalement, tout ce qu'on raconte depuis le début de cette interview,
08:51c'est ça, mais un changement d'image de ces casse-autos,
08:55c'est un terme que vous n'employez même plus ?
08:57Oui, alors on essaye de vraiment le proscrire.
08:59Aujourd'hui, on n'est plus sur des centres industriels de recyclage.
09:01Il y a des centres qui sont beaucoup automatisés,
09:04qui ont vraiment mis en place des process avec de la qualité.
09:07On a des pièces qui sont rangées proprement,
09:09qui sont nettoyées au préalable, prises en photo.
09:12Et tous ces éléments contribuent à la qualité
09:14et contribuent à rassurer finalement le consommateur
09:16et surtout le professionnel qui a besoin de ça.
09:18Avec une numérisation de l'ensemble,
09:20c'est ce que vous avez apporté ?
09:22Ça avait commencé auparavant ?
09:23Alors ça avait commencé de manière un peu marginale en 2010.
09:26Ce qu'on a fait, c'est qu'on a contribué
09:28pour vraiment être capable de massifier cette informatisation.
09:32Aujourd'hui, l'enjeu, il est plutôt de continuer
09:35à industrialiser le secteur pour continuer à produire davantage
09:38et produire mieux et uniformiser la qualité des services de pièces.
09:41Quand vous dites industrialiser le secteur, ça passe par quoi ?
09:45Alors ça passe par de…
09:46C'est des chaînes, parce que c'est quand même de l'humain
09:50qui démonte une voiture.
09:52Alors c'est des chaînes, ça dépend des structures.
09:54Il y en a qui travaillent en multipostes, d'autres en monopostes.
09:57L'objectif pour nous, c'est plutôt de s'appuyer sur la technologie,
10:01s'appuyer sur la data, sur les outils informatiques qu'on leur propose,
10:03pour les aider à savoir quelle pièce démontée, comment la valoriser
10:07et finalement éviter de faire du surstock,
10:09de démonter encore un centième ou un deux centième phare de Clio 1,
10:14mais plutôt de valoriser les pièces qui sont vraiment attendues
10:16par les réparateurs et de proposer du coup un service de bout en bout.
10:19Donc vous, il y a une interface pour les centres VHU,
10:24c'est-à-dire que vous faites remonter les pièces les plus recherchées, c'est ça ?
10:28En fait, on a vraiment un processus d'expertise
10:30où on va les accompagner dans tous leurs métiers,
10:32que ce soit la partie administrative classique,
10:37mais jusqu'au process de démontage.
10:39On va les aiguiller sur quelles pièces démontées,
10:41comment les valoriser, à quel prix la proposer
10:44et on va leur donner un maximum de data
10:46pour les aider à faire les bons choix.
10:48Vous êtes déjà en France, donc en Espagne, en Bélégique, en Italie.
10:50Il y a des projets d'extension encore ?
10:53L'objectif aujourd'hui, c'est d'arriver sur ces pays-là
10:55à finalement asseoir un peu plus notre position,
10:58continuer à développer les parts de marché sur ces pays
11:00et puis bien sûr, continuer demain l'expansion européenne,
11:03mais de le faire de manière assez prudente.
11:05L'objectif, c'est vraiment de consolider tout ça aujourd'hui.
11:08Merci beaucoup Laurent Assis-Aventès
11:10et à bientôt sur Bsmart4Change.
11:12On passe à notre débat.
11:13Comment développer le tourisme rural,
11:16le tourisme de proximité ?
11:18Comment développer le tourisme de proximité,
11:28le tourisme rural ?
11:29On en parle tout de suite avec Solange Escur.
11:31Bonjour.
11:32Bonjour.
11:32Bienvenue, vous êtes la directrice nationale des Gites de France
11:35et Romain Viennois, bonjour.
11:37Bonjour.
11:37Le fondateur du Gite, des Gites Grand Jardin.
11:42On va fêter avec vous un anniversaire,
11:4470 ans de la Fédération Nationale des Gites de France.
11:48Vous nous rappelez le modèle, tiens, en quelques mots ?
11:50Oui, merci pour votre invitation.
11:52Donc, Gites de France souhaite ses 70 ans.
11:55Au départ, c'est un tourisme solidaire
11:57qui naît juste à la fin de la guerre, en 1951.
12:02C'est un sénateur, Émile Aubert,
12:04qui a l'idée, en fait, pour lutter contre l'exode rural,
12:08permettre à des agriculteurs de rénover un patrimoine bâti,
12:13d'obtenir un complément de revenu
12:15et permettre à des citadins, en fait,
12:17de découvrir les vacances à la campagne.
12:2070 ans plus tard, les valeurs sont toujours là.
12:24Le principe est là.
12:26Par contre, il y a une évolution, forcément,
12:29et une adaptation permanente au cours de ces 70 années.
12:33Et nous sommes sur...
12:35Nous occupons une place à part, en fait,
12:37dans le paysage touristique français,
12:38avec des propriétaires, qui sont le socle de la marque,
12:44qui accueillent les vacanciers avec un accueil personnalisé.
12:48Ils sont les ambassadeurs, en fait, de leur territoire.
12:51Et on est toujours en milieu rural.
12:53À 84 %, nous sommes implantés en milieu rural.
12:57Donc, c'est vraiment, pour nos territoires ruraux,
13:00le poids socio-économique est très, très important.
13:04On va rentrer dans le détail, évidemment.
13:06Ça représente combien de propriétaires,
13:09combien de logements disponibles aujourd'hui ?
13:11À date, nous avons 55 000 hébergements
13:13répartis sur l'ensemble du territoire et dans les DOM,
13:16et 42 000 propriétaires qui font confiance à Gilles de France.
13:21Bon, et on va effectivement parler de l'impact économique,
13:25finalement, de ce réseau et des projets comme le vôtre.
13:28Alors, Grand Jardin, vous êtes...
13:30Alors, vous n'êtes pas...
13:31D'abord, ça va ouvrir quand ?
13:32On peut commencer par là.
13:33Alors, ça va ouvrir mi-2026, au cœur du Perche.
13:36OK. Et alors, ça ressemble à quoi ?
13:37Ça va ressembler à quoi ?
13:38Alors, avant ça, peut-être un peu le fondement,
13:42le point de départ du projet,
13:44qui est de voir que le tourisme,
13:46c'est 8% des émissions de gaz à effet de serre.
13:49C'est pas tenable.
13:50Et on voit bien pourtant,
13:53le voyage lointain, l'avion, le city break,
13:57tout ça continue à faire rêver.
13:59Moi, ce que je veux arriver à faire,
14:00c'est arriver à faire rêver, à inspirer,
14:02avec un tourisme qui soit ancré dans les territoires
14:04et qui soit hyper engagé.
14:07Et donc, Grand Jardin est né de ça,
14:09avec l'idée de proposer à la fois le confort
14:11et les services d'un hôtel 4 étoiles.
14:13On ne peut pas renoncer à ça.
14:17L'autonomie, la liberté qu'on peut retrouver dans l'Egypte,
14:20qui est quand même quelque chose de formidable,
14:21très actuel, je trouve.
14:23Un engagement environnemental exemplaire.
14:25On pourra y revenir si vous voulez.
14:27– Oui, parce que vous êtes au cœur d'une ferme, en fait.
14:29– Exactement.
14:30– Cette idée, c'est justement d'embarquer un peu la clientèle
14:33dans la vie d'une ferme pour revenir à des choses simples,
14:36toucher, sentir, cuisiner, récolter.
14:39Et donc, on installe dès cette année,
14:41on aura nos premiers légumes bio dans quelques semaines,
14:44une ferme qui sera présente sur l'hôtel
14:47et on pourra interagir avec la ferme.
14:48– Et donc, vous êtes un hôtel,
14:51mais il y a des gîtes pour bien comprendre.
14:53C'est-à-dire qu'on peut choisir chacun son espace ?
14:56– Légalement, c'est un hôtel.
14:59– Parce que c'est trop grand pour être un gîte.
15:00– Exactement, on dépasse les capacités,
15:03mais c'est vrai que l'offre des gîtes nous inspire énormément.
15:06Moi, je ressens chez nos clients un vrai besoin d'autonomie,
15:09un besoin d'espace.
15:10On a envie de pouvoir faire sa cuisine,
15:12on a envie d'avoir un salon,
15:13on a envie de pouvoir être en groupe.
15:15Et donc, c'est quelque chose qu'on amène,
15:17sans renoncer quand même à une offre
15:18qui s'adapte très bien aux entreprises,
15:20puisque chaque chambre aura sa salle de bain.
15:22On pourra accueillir des séminaires,
15:23des salles de réunion, de la restauration.
15:24– Vous publiez, Solange et Scur,
15:27les résultats d'une étude sur les retombées économiques
15:29des gîtes de France.
15:322,2 milliards d'euros de retombées directes et indirectes,
15:36ça représente plus de 31 000 emplois,
15:38alors à temps plein,
15:40on fait en direct, indirect, induits, etc.
15:44Est-ce que vous soupçonniez un tel poids économique ?
15:47Est-ce que cette étude, vous ne la faites pas tous les ans ?
15:49– Non, alors on l'a faite tous les 10 ans,
15:51donc la dernière datée de 2015 et celle-ci de 2024.
15:56Effectivement, nous savons que nous représentons
15:59un poids économique très très fort pour nos territoires ruraux.
16:03Vous citiez ces chiffres-là.
16:04Il y en a un aussi qui est très important,
16:06c'est les investissements réalisés chaque année,
16:09parce qu'il y a 846 millions d'euros
16:12qui sont investis par les propriétaires,
16:15soit pour créer, soit pour entretenir leur hébergement existant.
16:19Et en fait, pour nos territoires ruraux,
16:21ce sont les artisans, les commerçants qui en bénéficient directement.
16:26Donc c'est un cercle vertueux
16:28et c'est surtout très important pour nos départements ruraux.
16:33Il y a des départements, en fait,
16:34où c'est la quasi-essence, enfin, gîte de français,
16:38et presque l'offre unique d'hébergement, finalement.
16:41La petite hôtellerie familiale, elle n'existe plus.
16:44C'est fini.
16:45On ne retrouve plus ces petits hôtels
16:46qu'il y avait dans tous nos villages.
16:48Donc il y a des communes dans nos territoires
16:51où il n'y a que le gîte, que la chambre d'hôte
16:53qui permet d'accueillir et de faire revivre ces villages.
16:57Alors on parle de quel type d'emploi ?
16:59Donc il y a ce que vous disiez,
17:01les artisans qui vont travailler éventuellement
17:02sur la rénovation du patrimoine,
17:05parce qu'on parle de patrimoine aussi.
17:07C'est quoi, des emplois de service, j'imagine ?
17:09Alors quand on dit 31 000 emplois induits,
17:13c'est parce que, bien, le boulanger...
17:15D'accord.
17:16Voilà, c'est tout ce qui est...
17:18C'est ce qui permet aussi à un village de continuer de vivre.
17:20Oui, c'est ça, exactement.
17:22Et c'est toute l'activité économique,
17:24toute la consommation des vacanciers,
17:26elle va générer dans les territoires ce maintien d'emploi.
17:30Est-ce que vous...
17:31C'est un maillage, on le comprend bien,
17:33qui est assez unique sur le territoire français.
17:35Est-ce qu'il y a encore plus...
17:36Comment je pourrais poser cette question ?
17:38Est-ce qu'il y a encore plus de gîtes
17:40dans des départements un peu désertés
17:45par le reste des activités ?
17:46Vous voyez ce que je veux dire ?
17:47Oui, tout à fait.
17:47C'est-à-dire que, comme il n'y a pas d'hôtel,
17:49ça crée une offre.
17:52Exactement.
17:52Si on prend le taux de prénétration de l'offre touristique,
17:56il y a des départements comme la Creuse,
17:59comme le Cantal, comme les Hautes-Alpes,
18:02comme ces territoires très ruraux,
18:04où, en fait, la part de marché gîtes de France
18:07est très, très importante
18:08et elle est vitale pour l'économie des territoires.
18:12Vous militez, on l'a compris,
18:13pour un tourisme responsable.
18:16Romain Viennois, si on rentre dans le détail,
18:18puisque vous êtes parti d'une page blanche,
18:21d'une certaine façon, en créant Grand Jardin.
18:23Alors, vous avez coché quelle case ?
18:25On a essayé de faire des choix,
18:30de privilégier des solutions
18:31qui soient simples, faciles à comprendre par tout le monde.
18:33Je vais en citer deux ou trois pour faire simple.
18:35On a 1 500 m² de toiture,
18:39parce qu'on se réinstalle dans une ancienne ferme.
18:41On n'artificialise, du coup, aucune surface.
18:44Ça, c'était aussi un des critères du projet.
18:46Toute cette eau-là, on la récupère,
18:48qu'elle sera ensuite déviée vers un bassin d'irrigation
18:52qui va nous permettre d'arroser les cultures de la ferme.
18:54Donc, récupération des eaux de pluie.
18:56Récupération de 100% des eaux de pluie.
18:58Deuxième solution, on va implanter 3 hectares de miscanthus,
19:02qui est une grande canne qui pousse tous les ans,
19:05qu'on récolte,
19:07et qui va fournir des copeaux qui serviront à chauffer.
19:11Donc, l'hôtel sera intégralement chauffé
19:12et la production d'eau chaude,
19:14avec cette culture de miscanthus réalisée sur place
19:17et un complément avec des poêles à bois.
19:19Pareil, on a la chance d'avoir du bois partout.
19:22Troisième impact, c'est la restauration.
19:25Évidemment, ça, ça paraît évident.
19:27Là, on a une ferme.
19:29Ce serait dommage que le restaurant ne profite pas des produits de la ferme.
19:32Et au-delà, moi, ce que je veux,
19:33c'est avoir un impact à plus long terme.
19:35C'est changer les habitudes de nos clients,
19:37les pousser vers une alimentation plus raisonnable,
19:39un peu moins de viande,
19:40un peu plus de produits locaux, bio et de saison.
19:42Et donc, c'est venir à Grand Jardin,
19:46c'est aussi se familiariser avec ça,
19:48avec les saisons, avec la cuisine.
19:50Et donc, essayer de changer un petit peu les habitudes.
19:52Il peut faire très chaud dans le Perche l'été.
19:53Il y a de la climatisation ou pas ?
19:54Pas de clim, pardon, j'en ai pas parlé.
19:57Non, on a fait travailler nos bureaux d'études
19:59qui me garantissent qu'avec l'isolation de 30 cm
20:03qu'on a prévue en terre paille
20:05et des fenêtres un peu plus petites, c'est vrai,
20:09on aura un bâtiment qui sera super performant
20:11et adapté à un changement climatique à plus 4 degrés.
20:14Donc, on espère que ça va passer.
20:16On a mis des volets.
20:17On fait en sorte qu'il y ait des ouvrants des deux côtés
20:19pour pouvoir aérer.
20:20Donc, ça aussi, il va falloir éduquer un petit peu nos clients à ça.
20:23Mais on pense qu'on va pouvoir le faire.
20:24Cette ferme, elle n'existait plus ?
20:28Elle avait fermé ?
20:30Qu'est-ce qui s'était passé ?
20:31Elle était plus ou moins à l'abandon.
20:32Et je pense que c'est le cas de beaucoup de bâtiments ruraux.
20:36Et je pense que vous le voyez aussi.
20:38Des bâtiments qui ne sont plus adaptés à l'agriculture d'aujourd'hui.
20:40Clairement, la moissonneuse-bateuse, elle ne rentre plus dans la grange.
20:43Et donc, on a beaucoup de ce patrimoine rural.
20:47Donc, j'ai fait ce choix-là d'essayer de trouver un bâtiment
20:50qui se prête à accueillir quand même un établissement d'une bonne capacité.
20:53Il n'y en a pas tant que ça, mais il y en a quand même.
20:56Et là, en l'occurrence, c'est une ferme de l'ancien château de la Fertevidame.
20:59Donc, c'est un bâtiment qui a une belle histoire,
21:01qui était en ruine depuis des années.
21:03Et on est content.
21:03Et la collectivité aussi.
21:05Tout le monde se réjouit de faire revivre cette ferme.
21:08Selon Giscure, est-ce que gîtes de France et engagement environnemental, ça rime souvent ?
21:13Ah oui, ça rime, tout à fait.
21:15Nous sommes finalement les pionniers du tourisme durable.
21:18Nous avons créé également les éco-gîtes.
21:20En 2007, nous sommes les premiers à avoir mis en place les éco-gîtes.
21:26C'est quoi les critères d'un éco-gîte ?
21:27Alors, c'est à la fois la rénovation, comme le disait monsieur, sur des matériaux bien particuliers.
21:33Et puis, donc, des engagements de consommation.
21:38C'est une rénovation qui rentre dans des critères éco-environnementaux, en fait.
21:44Mais est-ce que ça fait partie des critères des clients, les gîtes de France ?
21:48Parce que ça, c'est une vraie question.
21:50À chaque fois qu'on parle tourisme et tourisme vert,
21:52ce n'est pas forcément le premier critère.
21:55Exactement.
21:56En fait, ça fait partie de la vitrine.
21:59Mais ce n'est pas ce que vont nous demander les vacanciers.
22:01Après, ils apprécient d'avoir du tri sélectif,
22:04d'avoir un hébergement éco-responsable, etc.
22:08Mais ce n'est pas une demande première.
22:10Vos gîtes, on l'a compris, ils sont immergés dans une ferme bio.
22:14Enfin, l'hôtel, je vais employer les bons mots.
22:19Est-ce que vous allez faire de la pédagogie aussi ?
22:21Si on parle des clients, qu'est-ce qu'ils viennent ?
22:24Pourquoi ils viennent dans un hôtel ou dans un gîte ?
22:26Est-ce qu'ils cherchent l'engagement environnemental ?
22:28Vous avez raison, pas spécialement.
22:30Et moi, ce qui m'intéresse, c'est des clients qui sont un peu curieux,
22:32mais qui ne sont pas encore familiers, on va dire, avec ces sujets environnementaux.
22:36Essayez de les convaincre.
22:37Justement, la singularité un petit peu de Grand Jardin,
22:41ça va être qu'on pourra tout au long d'un week-end
22:43participer aux travaux de la ferme si on veut.
22:46Si on veut rester au bord de la piscine, aucun problème, aucun jugement.
22:49C'est tout à fait acceptable aussi.
22:51Donc, participer aux travaux de la ferme, cuisiner ensemble.
22:54Et puis, c'est une offre qui pourra être complétée aussi en semaine,
22:57cette fois pour les entreprises.
22:58On pourra, là, cette fois, apporter un contenu un peu plus détaillé
23:02sur la transition écologique et sur l'alimentation.
23:06– Oui, on parlait de l'impact économique d'une activité touristique.
23:11Qu'est-ce que ça représente avec un projet comme le vôtre ?
23:13Est-ce que vous avez déjà évalué le nombre d'emplois que vous avez créés ?
23:17– Oui, alors c'est évidemment beaucoup plus petit que Gilles de France qui part…
23:20– Ah mais oui, c'est un projet.
23:22– Mais oui, ça va être une vingtaine d'emplois directs à temps complet
23:27sur l'ensemble de l'année sur le site.
23:31Ce qui est intéressant, c'est que notamment la partie agricole,
23:34puisqu'on arrive à recréer une ferme, recréer un modèle économique
23:37autour d'une ferme de petite taille, un peu grosse quand même.
23:41On arrive à recréer un modèle autour de ça.
23:44Et au-delà, vous le soulignez aussi, c'est la création d'emplois indirects,
23:48puisque c'est tout un territoire qui, je l'espère, va pouvoir bénéficier
23:51de cette vingtaine, trentaine de groupes qui viendront séjourner
23:54chaque week-end dans le coin sur un territoire qui est en difficulté,
23:59on va dire, qui est un peu au bord d'être en situation plus fragile.
24:02Donc on est content, les élus aussi sont contents d'avoir ce petit bonus.
24:06– Est-ce que, dernière question, selon GESCUUR,
24:08il y a une demande toujours aussi importante.
24:10Est-ce que vous voyez le nombre de nuitées progresser année après année ?
24:14– Oui, alors surtout, post-Covid en fait.
24:17On est à une croissance à deux chiffres par rapport à 2019
24:20et qui ne se dément pas.
24:22Les Français, en 2020, ils ont redécouvert la France
24:25et donc redécouvert notre marque.
24:28– Merci beaucoup, merci à tous les deux.
24:30À bientôt sur Bsmart4Change.
24:32On passe à notre grand entretien, c'est la rubrique Prêt pour l'impact.
24:38– Prêt pour l'impact, c'est la question que je pose chaque semaine
24:44à une personnalité qui compte dans notre économie.
24:47Je reçois aujourd'hui le fondateur de la marque C'est qui le patron ?
24:50La toute première marque créée par les consommateurs
24:54en soutien des producteurs.
24:57Bonjour, je voudrais qu'on remonte à l'origine, au premier jour en fait.
25:02Comment elle naît l'idée ?
25:05– Alors c'était en 2015, même si les produits sont arrivés en 2016.
25:09Pour faire simple, précisément, on était à l'époque
25:13toujours un collectif de consommateurs comme aujourd'hui.
25:15On s'occupait des fruits et légumes moches,
25:17les fruits et légumes avec des petits défauts d'aspects,
25:19qu'on sauve du gaspillage.
25:20Je rappelle toujours ce que c'est par an.
25:22Ce qu'on gaspille ces 10 millions de tonnes en France,
25:25c'est le stade de France rempli à rabord de produits parfaitement consommables
25:29et qui ne voient pas un estomac humain.
25:31– Ça, ça parle, le stade de France rempli à rabord.
25:34– À rabord, à 5 mètres près, c'est un calcul qui avait été fait
25:37après le calcul fait par les Anglais pour Wembley.
25:40Et nous voici donc dans une conversation avec un conseiller du ministère
25:43puisque la démarche anti-gaspille française va être présentée à l'ONU
25:47à la suite d'un article du New York Times.
25:49Et à la fin, le conseiller nous dit
25:52qu'il y a une détresse totale côté producteur laitier.
25:54Est-ce que vous auriez une idée côté consommateur ?
25:57– Nous, spontanément, on pose une question.
26:00Qu'est-ce qui manque sur une brique de lait ?
26:01Combien il manque pour que le producteur vive ?
26:04Qu'est-ce qu'il faut lui donner ?
26:06Et c'est là où apparaissent les 8 centimes par litre.
26:08Deuxième question, combien on boit de litre par an et par habitant ?
26:1150 litres par an et par habitant.
26:13Donc, il faut avoir 8 centimes manquant pour qu'il soit heureux.
26:17On est arrivé à 4 euros à rajouter sur nos achats de lait par an,
26:21côté consommateur, pour qu'il vive de son métier.
26:24Voilà comment tout est parti.
26:25On a demandé aux grandes marques de le faire.
26:27Elles ne l'ont pas fait, on l'a fait nous-mêmes.
26:28– Et donc, vous créez la marque.
26:30Il y a quand même…
26:31Qui vous met en rayon la première fois ?
26:33Comment ça s'accélère, d'une certaine façon ?
26:36– Oui, alors ça, c'est l'enseigne Carrefour,
26:39avec qui on travaillait pour notamment les gueules cassées,
26:42les fruits et légumes moches,
26:44à qui on a dit, écoutez, on est vos clients du magasin.
26:49Ça, c'est important que je le dise tout de suite,
26:50parce qu'ils nous connaissaient,
26:52ils savaient qu'ils n'étaient pas en relation avec une entreprise traditionnelle,
26:56qui essaie d'avoir des parts de marché, des résultats financiers.
26:58– Oui, on va réexpliquer, on le dira après, c'est une coopérative,
27:01c'est vraiment un modèle particulier.
27:02– Voilà, un peu particulier, mais qui à la fois leur a donné une sensation,
27:06je me rappellerai toujours de ces mots,
27:07de Bertrand Suderski ou du patron de l'époque,
27:11c'est terrible, mais j'ai oublié le nom du patron de Carrefour de l'époque,
27:14Jérôme Bédié, et lui dit, ok, vous êtes nos clients,
27:19s'il n'y a pas d'enjeu financier, on va vous aider différemment.
27:23Et c'est comme ça que cette petite brique de lait,
27:25sans moyens particuliers, sans commerciaux dans les magasins,
27:28sans grande campagne de pub,
27:29arrive dans 5500 magasins en quelques jours,
27:33ce qui, d'après eux, est assez rare, même un peu jamais vu.
27:36– Et Nicolas Chabanne, avec un succès qui est quand même rapide,
27:42on ne va pas se mentir, vous vous attendiez à un tel succès,
27:46même si vous y croyez forcément, sinon vous ne l'auriez pas lancé.
27:49– Nous, le jour où on découvre qu'il faut rajouter 4 euros
27:52sur nos achats de lait pour rendre des producteurs heureux,
27:55on se dit, on ne va pas être les seuls à pouvoir mettre 4 euros par an.
27:58– Par an, par an.
27:58– Mais là, je vous redonne le cadre de l'époque,
28:02les plus grands spécialistes nous disent,
28:04vous n'avez pas de communication, pas de commerciaux dans les magasins,
28:09vous êtes juste des consommateurs, vous allez vendre maximum 5 millions de litres,
28:13c'est le plafond maximum.
28:14Donc c'était le rêve des 5 millions.
28:16Mais on savait qu'à l'autre bout,
28:17les familles devaient vendre beaucoup plus de lait pour s'en sortir.
28:20Et le premier mois, arrivent des chiffres fous,
28:231 million de litres de lait.
28:26La première année, les 5 millions sont tellement évidemment dépassés,
28:30on est à 33 millions de litres de lait.
28:31Et en 18 mois, ça devient la brique de lait la plus vendue de France hors MDD.
28:36– C'est toujours vrai aujourd'hui ?
28:37– Toujours vrai, oui, même ça s'est renforcé.
28:39C'est pareil pour les deux beurres bio.
28:41Et je vous donne un chiffre tout de suite,
28:42qui n'est pas une gloire de la notion de podium,
28:45mais l'espoir que t'es producteur.
28:47Vous avez, quand vous avez en main ces produits,
28:50c'est qui le patron, créé par les consommateurs,
28:52vous avez la marque nouvelle la plus vendue depuis 10 ans en France.
28:56Ça veut dire que le monde économique n'a pas créé une marque depuis 10 ans,
29:01dans l'agroalimentaire, qui se vend plus que celle-là.
29:04Pas parce qu'elle est la moins chère, mais parce qu'elle est solidaire.
29:07Donc c'est un autre chemin qui donne beaucoup d'espoir aux producteurs,
29:11mais aussi aux consommateurs.
29:12Avec ces chiffres, 482 millions de litres de lait solidaire vendus,
29:17593 millions de produits solidaire vendus.
29:19D'ailleurs, il y a combien de produits aujourd'hui sous la marque C'est qui le patron ?
29:23– Alors il y a 21 familles concernées.
29:25Après, il y a des références, vous savez, le lait demi-écrémé,
29:28le lait entier, le lait délactosé maintenant,
29:30pour que tout le monde puisse aider les producteurs.
29:33Donc 21 familles, 33 produits, 33 références.
29:37– D'accord.
29:38Et alors, quelle démarche pour lancer un nouveau produit ?
29:41Qu'est-ce qui fait que vous vous dites, tiens ?
29:42Parce que c'est une marque de consommateurs, pour aider les producteurs, on le rappelle.
29:46Donc à quel moment vous vous dites, tiens, on va, je ne sais pas,
29:51vendre des pommes de terre, par exemple ?
29:53– C'est un bon exemple, les pommes de terre sont apparues de cette façon-là.
29:57Alors comment ? C'est une bonne question.
29:59C'est toujours, sur le site, on peut signaler les produits qu'on aimerait,
30:05plus transparents dans notre consommation,
30:07ou qu'on aimerait voir arriver en rayon sous ce principe.
30:09Une fois qu'on a cette sélection, qui se fait toujours assez naturellement,
30:13il n'y a pas beaucoup d'études de marché chez nous,
30:15ça se fait un peu émotionnellement.
30:18Là, c'est le cas, je vais prendre un exemple concret pour les pommes en ce moment.
30:22Il y a des échalotes, oignons, il y a des produits qui arrivent,
30:25les mentales viennent d'être décidées collectivement.
30:29On prend, on va faire les cerises qui viennent de se finir.
30:31On fait des cerises solidaires.
30:33La nouveauté, c'est que nous, consommateurs, on est décideurs.
30:36On va pouvoir voter sur des questions très simples.
30:39Est-ce qu'on met la rémunération du producteur au cours mondial ?
30:43Il ne gagne pas sa vie.
30:44Et là, je vois, évidemment, les cerises à un prix donné.
30:47Si je rajoute les centimes qui lui manquent,
30:50écoutez bien sur les cerises, on a posé la même question que sur le lait,
30:53qu'est-ce qui vous manque sur un kilo de cerises ?
30:56Donc ça, c'est la question que vous posez à l'exploitant.
30:58En amont du questionnaire.
31:00Et là, il nous dit, moi, il me manque 1,50 euro par kilo.
31:03Deuxième question qu'il ne faut jamais oublier,
31:05combien on mange de cerises par an et par habitant ?
31:08400 grammes.
31:11Alors, on se dit, attends, 400 grammes multipliés par 1,5 euro,
31:14ça fait 60 centimes par an.
31:16Et donc, cette équation qui nous manquait,
31:19la boussole du prix le plus bas qui est importante,
31:21elle n'éclaire pas toute la zone de notre consommation.
31:25Et donc, on a mis la question,
31:26est-ce que vous êtes prêt à rajouter 60 centimes par an ?
31:28Massivement, les gens ont dit oui.
31:29Si oui, que tout le monde répond oui.
31:30Mais après, il y a d'autres choses.
31:31Votre question est intéressante parce que nous, on a découvert,
31:34nous l'équipe, que la détresse des producteurs de cerises
31:37qui arrachent leurs arbres en France,
31:38il y en a 30% de moins là en quelques années,
31:42c'est parce que, depuis toujours,
31:44on ne sait pas qui a décidé ça,
31:46c'est le syndrome Kaiser-Sauzé de Usual Suspect,
31:49on ne sait pas qui c'est,
31:51on a découvert qu'on vendait naturellement les plus grosses cerises.
31:55Mais les moyennes, pas les toutes petites,
31:58elles ne sont pas vendues, donc pas valorisées.
32:00On a proposé à tout le monde de mettre ces cerises-là
32:03plutôt que les très grosses.
32:04À l'instar d'un arbre cerisier chez nos grands-parents,
32:08personne n'est venu faire des tris, des poupes.
32:11Celle-là, elle ne veut pas, elle n'est pas assez grosse.
32:12Voilà, le panier de récolte chez une grand-mère
32:15ou un grand-père ou chez les parents,
32:16c'est vraiment les cerises comme elles sont.
32:18Eh bien là, le choix, c'est fait, c'est un calibre moyen
32:21et c'est ça qui va sauver les producteurs.
32:23Eh oui, parce que ça leur permet d'écouler ces cerises
32:26qu'ils ont du mal à vendre dans le circuit classique,
32:29c'est ce que je comprends.
32:29Il y a une espèce de règle qui s'est emparée du marché
32:32comme le beurre bio avec cette espèce de couleur
32:35toute l'année qui s'appelle le carotène
32:37qui donne un colorant, qui donne la couleur la même au beurre.
32:42On s'est dit, mais pourquoi on ne l'enlèverait pas ?
32:45Maintenant, le beurre, c'est qu'il patron suit les saisons
32:48par rapport à ce que mangent les vaches, les fleurs.
32:51Donc, il n'a pas toujours la même couleur.
32:52Et il y a un centime qui a pu être récupéré
32:54pour être amené au producteur.
32:55Donc, en fait, nous, pour la première fois consommateurs,
32:57on a les données de l'histoire
32:58et on crée le prix, votez conseiller,
33:01puisque les prix sont libres,
33:03qui nous donne une double indication.
33:05Alors, je reviens au modèle.
33:07C'est une coopérative. Comment ça marche ?
33:09Alors, il y a une coopérative...
33:11Il y a trois structures.
33:12Ce que je vous décris là est sur le site Internet.
33:15Parce que c'est important pour nous
33:15d'être le plus transparent possible
33:17puisqu'en tant que consommateur,
33:19on veut être dans une autre logique
33:22que la logique des marques
33:23où on ne sait pas vraiment ce qui se passe derrière.
33:25Là, vous avez tout.
33:26La coopérative, c'est la patronne.
33:28Vous pouvez devenir, comme je le suis,
33:30et comme 16 000 personnes le sont,
33:32sociétaire.
33:33Un euro, c'est la loi qui veut que ce soit un euro à vie.
33:36Vous devenez sociétaire.
33:38Et là, vous allez participer aux décisions
33:40de, entre guillemets, de l'entreprise,
33:43qui est une SCIC.
33:43Et à côté d'elle, cette coopérative,
33:47locomotive, elle a deux autres structures
33:48qui vont créer des produits maîtres en rayon.
33:51Et les trois structures sont coiffées de la même logique.
33:54Pas de dividendes versés en fin d'année.
33:57C'est-à-dire que l'argent,
33:58puisque c'est un immense succès,
34:00revient vers le soutien aux producteurs.
34:02Et on est allé même un peu plus loin
34:04en créant effectivement la fondation actionnaire
34:06pour que, du vivant de l'équipe initiale,
34:12mais également pour les générations futures,
34:15cette aventure, c'est qu'il patron,
34:17ne pourra jamais être revendu à un groupe
34:20pour faire une opération financière
34:22à quelqu'un qui ne serait pas dans les valeurs initiales.
34:25Donc on a une maison solide
34:27qui protège les producteurs,
34:28qui nous protège aussi, nous, consommateurs.
34:30Si on protège les producteurs,
34:31il ne faut jamais oublier de rappeler
34:33que ce sont des gens qui nous nourrissent tous les jours.
34:35dans le contexte actuel,
34:37faire en sorte qu'ils soient là demain
34:39et que leurs enfants et que les plus jeunes reprennent,
34:41c'est vital.
34:42Donc c'est vital pour eux et c'est vital pour nous.
34:44On y reviendra sur cette fondation actionnaire,
34:47mais ces dividendes que vous ne versez pas,
34:50qu'est-ce qu'ils deviennent ?
34:52Ce n'est pas 100% aux producteurs ?
34:54Il y a une mise en réserve dans la partie structure
34:59pour que l'aventure reste indépendante
35:02puisqu'il n'y a pas de banque,
35:04il n'y a pas de fonds.
35:06Vous savez, généralement, dans une structure,
35:08enfin vous ne savez mieux que personne,
35:08mais si vous avez un fonds qui vient,
35:11il va vous demander de la rentabilité.
35:14Et là, qu'est-ce qui se passe dans ce cas-là ?
35:16Il aura tendance à dire,
35:17mais pourquoi vous donnez autant aux producteurs,
35:18enlevez quelques centimes,
35:20à la fin de l'année,
35:21on se paiera de notre investissement.
35:23Bonheur absolu, le succès a été tel,
35:25la bonne étoile est tellement accrochée
35:27au-dessus de l'histoire,
35:28on n'a pas eu besoin de banque ni de fonds.
35:30Donc, les dividendes,
35:32enfin ce qui serait des dividendes,
35:34reviennent en priorité aux producteurs.
35:37Mais vous gardez quand même...
35:38On garde une réserve qui nous rend indépendants,
35:40donc ça reste dans la structure.
35:42Et cette réserve, c'est pareil,
35:43elle va aider d'autres producteurs
35:46que les 2500 familles impactées directement.
35:49Vous n'imaginez pas,
35:51c'est la première fois que je vais le dire,
35:52mais je tiens à le signaler.
35:54Quand on achète ces produits,
35:55on aide les familles derrière les produits.
35:58Les oeufs, le beurre, le lait, la farine,
36:00voilà, ce sont des producteurs français
36:02qui, bientôt, les fruits et légumes s'en sortent.
36:05Mais comme il reste de l'argent,
36:06on a créé des aides directes,
36:091500 euros qu'on mobilise immédiatement.
36:11C'est une histoire de consommateur,
36:13ce n'est pas un discours de marque que je vous fais.
36:15Il y a des gens qui n'arrivent plus à remplir leur frigo.
36:17On peut les aider.
36:19Et il y a des gens qui n'arrivent pas à remplacer leur tracteur.
36:21On amène 10 000 euros sans garantie.
36:23Ils sont des prêts sans garantie.
36:24Tout ça, c'est possible grâce aux achats de tout le monde.
36:27Et je vous assure, l'équipe s'en occupe
36:30et nous raconte ce qui se passe
36:36quand un producteur n'a plus aucune solution.
36:40Savoir que des consommateurs ont créé une petite tirelire
36:44qui lui redonne l'occasion de relever la tête,
36:46de remplir son frigo, de changer un tracteur
36:48et de repartir,
36:49vous ne pouvez pas imaginer le bonheur qu'il y a à l'autre bout.
36:52Je veux en témoigner parce que l'équipe,
36:54Anna, Marie, s'en occupe toute l'année.
36:57Et les impacts sont très forts pour les producteurs.
37:00On va aller voir sur le site internet
37:02les témoignages qui sont très touchants.
37:04Et donc cette fondation actionnaire,
37:06vous avez décidé de léguer toutes les actions
37:08de vos entreprises,
37:09pas seulement de Séquipe Patron,
37:10à cette fondation.
37:12Déjà, ce modèle juridique, c'est quoi ?
37:14C'est assez rare quand même.
37:16Oui, c'est très rare la fondation actionnaire.
37:18Il y en a très peu en France.
37:19Il y en a beaucoup plus dans les pays d'Europe du Nord,
37:21aux Etats-Unis aussi.
37:24Je vais le faire concrètement.
37:26Pourquoi est-ce qu'à titre personnel, je l'ai fait ?
37:30De mon vivant, je dirais que tout était stabilisé
37:34pour que ce soit une aventure collective
37:35qui ne puisse pas être autre chose
37:37qu'une aide au producteur.
37:39Pas de revente déjà possible.
37:40Oui, parce que vu le succès de la marque,
37:41que ça peut aiguiser un certain nombre de convoitiers.
37:43Après, on nous a dit que maintenant,
37:44ça vaut 30-40 millions d'euros
37:46puisque c'est devenu la marque nouvelle
37:48la plus vendue depuis 10 ans,
37:50le lait le plus vendu,
37:51128 millions par an.
37:53Donc ça a une valeur économique.
37:56Le fait est que si je disparais,
37:59ou si ça va être le cas un jour,
38:01mes enfants se retrouvent en situation
38:03de récupérer et donc de pouvoir à nouveau
38:06finalement disposer
38:08et avoir d'autres influences.
38:10Vous leur avez demandé de renoncer à un héritage
38:13de toute façon ?
38:13Oui, et c'était très touchant pour moi.
38:15C'est qu'en France,
38:16on ne peut pas juste mettre ses actions
38:18dans une fondation actionnaire.
38:20C'est une espèce de personne morale
38:21qui fait que ça n'appartient à plus personne
38:23sinon au bien commun.
38:25Il n'y a plus personne qui peut décider,
38:27je dirais négativement,
38:28du sort de l'histoire.
38:29Donc c'est ça qui est merveilleux.
38:30Mais mes enfants,
38:31merci à Clara, Léo, Mathéo,
38:34ont dû signer.
38:35Et eux-mêmes se sont finalement
38:36un peu déshérités de cette part d'argent
38:39qu'ils auraient pu imaginer pour eux.
38:41C'était très touchant
38:42parce qu'il leur a fallu
38:42à peu près un centième de seconde
38:44pour dire oui.
38:45Et je les remercie.
38:46Mais surtout,
38:48je suis prêt à aller voir
38:49tous les entrepreneurs,
38:50j'en ai vu beaucoup récemment au MEDEF,
38:52pour leur dire
38:53être le plus riche du cimetière.
38:56Je ne sais pas si c'est quand même
38:57le destin le plus merveilleux qui soit.
38:59Pour au moins la moitié,
39:00moi je l'ai fait à 100%,
39:02prévoyez peut-être
39:03de mettre le fruit de ce travail
39:04dans une structure de biens communs.
39:07Là, ça va protéger longtemps
39:08les producteurs.
39:10Et d'ailleurs,
39:10on va lancer dans les prochaines semaines
39:12les entreprises du partage.
39:13C'est le modèle de CQI patron
39:15qu'on propose d'expliquer
39:17et de mettre en place
39:18sur d'autres secteurs.
39:19Alors tiens,
39:20justement,
39:21sur ce thème,
39:23on a,
39:23vous savez que chaque semaine
39:24dans ce grand entretien,
39:26dans la rubrique
39:26Prêt pour l'impact,
39:27on demande à l'invité
39:28de poser une question
39:29à l'invité de la semaine suivante.
39:30Donc vous poserez une question
39:32au patron du groupe SOS
39:33qui sera là la semaine prochaine.
39:35Mais la semaine dernière,
39:36c'était Thibaut de Saint-Simon,
39:37le directeur général
39:38de la fondation Entreprendre
39:40qui donc a une question
39:42pour vous.
39:42On l'écoute.
39:43Cher Nicolas,
39:44ça fait plus de 10 ans
39:45que vous êtes engagé
39:46sur la juste rémunération
39:47des producteurs.
39:48À la fondation,
39:49on est engagé
39:49sur les enjeux d'entrepreneuriat
39:51au sens large.
39:52Je voulais vous demander
39:53comment est-ce qu'on pouvait
39:54étendre votre action
39:55pour que chaque entrepreneur
39:57puisse décemment
39:58vivre de son activité ?
40:00Est-ce que c'est ce dont
40:01vous commenciez à parler
40:02entre l'entreprise du partage ?
40:04C'est merveilleux.
40:05Là, on est du point de vue
40:06de l'entrepreneur.
40:08C'est intéressant ce qu'il dit.
40:10Oui, je vais essayer
40:11de faire simple.
40:14Parce qu'il y a beaucoup
40:14d'artisans,
40:15d'entrepreneurs
40:16qui se payent à peine.
40:18Qui ont du mal.
40:19Alors, c'est valable
40:20pour toutes les tailles
40:21d'entreprises
40:21parce que des très grosses
40:22entreprises sont venues
40:23nous voir.
40:25Je ne donnerai pas leur nom
40:26parce qu'on les connaît
40:28tous en disant
40:29et toutes.
40:31Le système capitaliste
40:33actuel va s'effondrer.
40:37Le tour de magie
40:38n'est plus possible.
40:39En gros, moi, je suis consommateur.
40:41Je ne sais pas vraiment
40:41à quoi sert mon argent.
40:43Je me rends compte
40:43qu'il a un impact négatif
40:45sur des producteurs.
40:47Les salaires ne sont pas
40:47très hauts.
40:48L'impact environnemental
40:49est catastrophique.
40:50j'ai envie en tant que consommateur
40:52que mon argent
40:53serve à quelque chose de bien.
40:54Maintenant, si je dois
40:55aller retourner le produit
40:56et comprendre
40:56comment il fonctionne,
40:58c'est long et fastidieux.
40:59On va donc créer
41:01une labellisation
41:03finalement consommateur
41:04d'une entreprise.
41:06D'accord.
41:06Je vais savoir
41:06que cette entreprise
41:08parmi cette famille
41:09qui va grandir,
41:11eh bien, quand j'achète,
41:12les producteurs,
41:13soit s'il y en a
41:13dans le système
41:14sont bien rémunérés,
41:15mais les salariés
41:16sont payés
41:16à un prix correct.
41:18L'impact environnemental,
41:19je peux le mesurer
41:20par transparence.
41:21Je sais qu'en amenant
41:21mon argent à cet endroit-là,
41:23j'ai des chances
41:24que mécaniquement,
41:25le monde aille mieux.
41:26Donc, les entreprises
41:26partagent,
41:27c'est une sorte de label ?
41:28Oui, c'est un modèle
41:29inspiré de ces 8 ans
41:31de Séquipe Patron
41:32qui, à mon avis,
41:34va être au-delà
41:35de l'aventure
41:37de Séquipe Patron
41:37un modèle d'avenir.
41:38On ne peut pas imaginer
41:39que le monde détruise
41:40avec l'argent de tous
41:41ce n'est pas facile à gagner.
41:43Et pour répondre
41:43à cette question,
41:44effectivement,
41:45l'entrepreneur,
41:45il doit aussi s'en sortir.
41:47Il y a aujourd'hui
41:48des entrepreneurs,
41:48notamment les petites entreprises,
41:50qui ne gagnent pas leur vie,
41:52c'est-à-dire qu'ils prennent
41:52une part de risque,
41:53ils ne seront jamais millionnaires,
41:55on le sait,
41:56et ils se battent
41:57pour que les entreprises existent.
41:59Eh bien là,
42:00nous, consommateurs,
42:01on va échanger
42:02de la transparence
42:03et du partage
42:04avec ces entrepreneurs
42:06contre un succès.
42:07Parce que vous prenez
42:08n'importe quel secteur,
42:10il faudrait trop de temps,
42:11mais je peux vous décrire
42:11ça sur d'autres secteurs
42:13comme la santé.
42:14Si à un moment donné,
42:15on sait, nous, consommateurs,
42:17qu'un entrepreneur
42:18nous a intégrés
42:20en tant que consommateurs
42:21à l'intérieur
42:22de son logiciel,
42:23on sait où va l'argent,
42:24à quoi il sert,
42:25on sait que notre argent
42:26apporté à cet endroit-là
42:27ne peut pas faire autre chose
42:28que mécaniquement
42:29des choses positives
42:30sur le monde
42:31qui nous entoure.
42:32On va naturellement
42:33lui amener
42:33notre soutien de consommateur.
42:35C'est le plus important
42:36qu'il soit
42:36et c'est là
42:37où la fondation actionnaire
42:39se place dans la structure
42:40pour nous garantir
42:42à nous, consommateurs,
42:43que c'est prioritaire
42:44d'amener notre argent
42:45dans cette entreprise
42:47plutôt que cette autre.
42:50Avec quand même
42:51la question du pouvoir d'achat.
42:53Dans votre démarche,
42:54à chaque fois que vous dites
42:55tiens, on va se positionner
42:57sur un produit,
42:58c'est une démarche
42:59de consommateur
43:00et donc vous évaluez
43:01combien ça va coûter
43:02sur l'année.
43:04On a vécu une période
43:05inflationniste très forte,
43:07on va peut-être en vivre
43:08une nouvelle
43:08avec la guerre commerciale
43:09allumée par Donald Trump.
43:11Est-ce que ça vous a impacté
43:12à l'époque ?
43:13Est-ce que vous craignez
43:14que ça vous impacte
43:15dans les mois à venir ?
43:17La chance folle
43:18de cette aventure,
43:19c'est qu'elle n'a pas
43:20du tout été impactée
43:21par les 8 années
43:23et toutes les contraintes.
43:24Ce qui montre bien,
43:26et ce n'est pas pour les podiums
43:27mais les chiffres,
43:28que c'est sans doute
43:29l'avenir de notre consommation.
43:30Quand nous consommateurs,
43:31on sait où va notre argent,
43:33je vous donne l'exemple
43:33de la brique de lait.
43:34La brique de lait,
43:35c'est qui le patron ?
43:36Elle a augmenté
43:37entre le Covid
43:38et la guerre en Ukraine.
43:40elle est passée
43:40de 99 centimes
43:42à 1,27 euro.
43:43On s'est tous dit
43:44qu'est-ce qui va se passer
43:46derrière ?
43:47Mais comme on sait
43:48où des centimes
43:49qu'on a rajoutés,
43:50on a pu dire
43:51à tout le monde,
43:51aux sociétaires,
43:52aux consommateurs,
43:53à la presse,
43:54je ne crois pas
43:54qu'il y ait beaucoup
43:55de produits qui l'aient fait,
43:56vous voyez,
43:56ces 28 centimes,
43:58on va vous dire
43:59où ils sont allés.
44:00Il y a eu 13 centimes
44:02vers la lettrie
44:03des producteurs,
44:0415 centimes vers
44:04les producteurs.
44:05Vous savez qu'à un moment donné,
44:07ça augmente
44:07de 28 centimes,
44:08mais que ça profite
44:09ou à la lettrie
44:11des producteurs,
44:11aux salariés,
44:12on a vérifié aussi ça,
44:14ou aux producteurs.
44:15Il n'y a rien eu
44:16qui était allé du côté,
44:17et merci des distributeurs,
44:18qui ont joué le jeu,
44:19rien du côté
44:19de Sécu le patron
44:20parce qu'il n'y en avait pas besoin.
44:21Et vous savez ce qui s'est passé ?
44:22C'est la plus forte progression
44:24dans cette période.
44:25Donc, alors que vous affichez
44:2630 centimes de plus,
44:28ça a progressé de 13%.
44:30Parce que les autres
44:31progressaient plus en prix ou pas ?
44:34Non, non,
44:35vous liez ça à la transparence.
44:36Ils suivaient naturellement
44:38cette progression de prix,
44:40ils étaient parfois moins chers,
44:42mais le rayon a baissé
44:43de 3,5% en cette période,
44:45et c'est qu'il patron
44:45qui était déjà
44:46la marque nouvelle la plus vendue,
44:49a progressé de 13%.
44:51Mais ce n'est pas pour les chiffres,
44:52c'est pour dire aux entrepreneurs
44:54n'ayez plus forcément
44:56le rêve du succès absolu
44:59qui va vous rendre
45:00encore une fois très riche
45:01pour peut-être pas
45:02toutes les bonnes raisons du monde.
45:04Pariez sur un autre chemin.
45:07Je crée une entreprise,
45:08je la crée dans une logique de partage,
45:12j'intègre les consommateurs
45:13dans mon système,
45:15je reste un entrepreneur indépendant,
45:17personne ne viendra me dire
45:18quoi faire en tant qu'entrepreneur.
45:20Il y a une absolue autonomie.
45:21Mais je sais,
45:23et je donne un repère clair,
45:25que l'argent qu'on m'amène
45:26va servir à des choses utiles
45:28et que ça ne pourra plus
45:30faire autre chose
45:30que soigner le monde
45:31qui nous entoure.
45:32C'est ça les entreprises du partage
45:34et on y croit beaucoup.
45:36– Je vais m'appuyer
45:38sur une citation,
45:40vous l'avez dit sur TF1
45:41au mois de janvier dernier,
45:42c'est récent,
45:43si on veut sauver les agriculteurs,
45:45il doit se passer quelque chose
45:46cette année.
45:48Pourquoi vous dites ça ?
45:49Qu'est-ce qu'il y a
45:51comme enjeu majeur
45:53ou comme bascule
45:53en cette année 2025 ?
45:54– Merci d'en parler.
45:56C'est absolument pas
45:59à la mesure de l'urgence
46:02que sans doute
46:04notre pays parle de tout ça.
46:07Je vais être très concret.
46:08Les producteurs en France,
46:10ils étaient 1,5 million en 1970
46:13les exploitations agricoles.
46:16On est à 395 000.
46:18On a perdu 1,1 million exploitants,
46:21des gens qui bossent
46:22tous les jours pour nous nourrir.
46:23Là, ça s'accélère.
46:25On est à 27 fermes par jour
46:27qui mettent la clé sous la porte,
46:28200 par semaine.
46:29Ça s'accélère encore
46:30parce que l'INSEE dit,
46:32vous voyez,
46:32il reste 395 000 exploitations.
46:35Dans 5 ans,
46:36la moitié part à la retraite.
46:37– Donc, qui va nous nourrir ?
46:41Puisque les producteurs arrêtent,
46:44ne reprennent pas les fermes
46:45parce qu'il n'y a pas de revenus.
46:47Quand sur le lait,
46:48vous faites 7 jours sur 7
46:49en tant que producteur de lait,
46:51lundi, je vais le faire rapidement,
46:525h30 du matin,
46:54vous avez une première traite,
46:55vous avez une deuxième traite
46:56à 18h30.
46:57Et ensuite, vous êtes à mardi,
46:59mercredi, jeudi, vendredi.
47:00Le vendredi, il n'y a pas de week-end.
47:02Le samedi, vous vous relevez
47:03à 5h30, comme le dimanche,
47:05et vous repartez le lundi
47:06et vous ne prenez pas de vacances.
47:08Non, mais attendez,
47:09on est dans un monde
47:10où ces gens
47:11qui nous nourrissent tous les jours
47:13n'arrivent pas à se nourrir eux-mêmes.
47:15Donc, l'urgence, elle est simple.
47:17C'est maintenant que ça se passe,
47:18cette année,
47:18où on arrive à inverser
47:20cette courbe du départ
47:22et de l'abandon
47:24de ce métier merveilleux
47:25qui nourrit les autres.
47:26et on aura protégé
47:29de la nourriture à nos portes.
47:31Ou alors, sans être alarmiste,
47:33on va quand même faire
47:33un petit rapide schéma.
47:36On va parier sur quoi ?
47:37Sur de la nourriture
47:38du bout du monde.
47:39Mais le bateau du bout du monde
47:41qui va sillonner
47:42entre différents conflits
47:44et sous la pression
47:45de convoi actuellement,
47:46évidemment,
47:48avec les États-Unis
47:51qui créent une pression supplémentaire.
47:53Comment on est sûr
47:53que cette nourriture
47:54va arriver jusqu'à nous ?
47:55Donc, on a de la nourriture.
47:57Enjeu de souveraineté alimentaire.
47:58On a de la nourriture
47:59plus chez nous.
48:00On rajoute comme argument.
48:01On connaît,
48:01on sait comment elle est faite.
48:02Il faut qu'on protège
48:03les gens qui nous nourrissent.
48:04Mais il y a une loi
48:05d'orientation agricole
48:06qui a été votée
48:07juste avant
48:08le Salon international
48:09de l'agriculture
48:10qui portait notamment
48:12sur cet enjeu
48:14et qui, c'est un engagement,
48:15je crois que c'est
48:15sur les 5 ou 10 prochaines années.
48:18Elle est passée à côté de le...
48:20Non, ça ne marche pas.
48:21On essaie d'être
48:22très bienveillant.
48:23On parle beaucoup.
48:24Pendant le Salon de l'agriculture,
48:25Emmanuel Macron est venu nous voir
48:27comme la ministre de l'agriculture,
48:29comme le Premier ministre.
48:30On leur a dit
48:31ce que je vais vous répéter.
48:32Les producteurs disparaissent.
48:35Vous êtes en train...
48:35Mais alors, il fallait faire quoi ?
48:36Alors, il faut arrêter
48:38de faire égalime.
48:391, 2, 3, 4, jusqu'à 74.
48:43Il faut qu'un acteur,
48:45le seul acteur
48:45qui peut,
48:47dans ses négociations commerciales,
48:49changer le sort des producteurs,
48:50apparaisse.
48:51Cet acteur, c'est nous,
48:52les consommateurs.
48:53C'est-à-dire qu'on doit pouvoir
48:57être autour de la table
48:59quand une marque
49:00avec un distributeur
49:02est en train
49:03de décider du sort
49:05sous pression des marges
49:06du producteur.
49:07Nous, on doit lever la main
49:08en disant,
49:08attendez,
49:09vous faites tout ça pour nous.
49:10Vous considérez quand même
49:11qu'on est très important,
49:13nous, les consommateurs,
49:14dans votre schéma.
49:15Eh bien, on vous demande
49:15de protéger avec notre argent
49:17ce monsieur ou cette dame.
49:19Faites en sorte
49:19qu'ils gagnent leur vie.
49:20Si on n'est pas là,
49:21il y aura toujours des arbitrages
49:22où à la fin,
49:23vous savez,
49:24c'est le producteur,
49:25celui qui se défend le moins,
49:26la surface un peu molle
49:27de l'équation
49:28à qui on dit
49:29désolé,
49:30on ne peut te laisser
49:30que les miettes
49:32de notre négociation
49:33trop dure.
49:34Donc,
49:35mettez les consommateurs
49:36dans l'histoire,
49:37on est bienveillants,
49:38on est capables
49:39de protéger
49:40et de faire
49:41beaucoup de publicité positive
49:43demain à des marques
49:43qui feront la même chose.
49:45Il ne faut pas
49:45que c'est qu'il patron
49:46reste seul
49:46à faire du bien
49:48aux producteurs.
49:49Il faut que toutes les marques
49:50s'y mettent.
49:50Ce n'est pas forcément
49:51inflationniste ?
49:53Non,
49:54parce que
49:54si vous avez
49:56ce que j'appellerais
49:57ce qu'on appelle aujourd'hui
49:58le juste prix,
49:59vous êtes en face
50:00d'un prix durable.
50:02Et merci aussi
50:03pour cette remarque
50:04qui va me permettre
50:04de vous dire
50:05comment on va faire
50:06des économies
50:06sur le long terme.
50:07Quand vous avez une brique
50:09à 1,27,
50:10elle est au juste prix.
50:11Elle n'est pas plus chère
50:12que celle qui est à 1,15.
50:14L'autre n'est pas
50:15au prix
50:16où il faudrait
50:17finalement trouver le produit
50:19pour que notamment
50:19le producteur vive.
50:20Il y a une logique
50:21très simple.
50:22Et la transparence,
50:23récemment,
50:23on a donné tous nos comptes
50:25au patron d'intermarché
50:26Thierry Cotillard
50:26qui voulait voir
50:27où est l'argent,
50:28comment, pourquoi,
50:29à quoi il servait.
50:30Quand on est sûr
50:30que l'argent sert
50:31à quelque chose de bien,
50:32on achète les produits.
50:33L'équation qu'il faut avoir
50:34en tête,
50:3530 secondes,
50:35c'est que les économies
50:36qu'on fait à court terme
50:37quand on achète moins cher,
50:39on va payer une fortune derrière.
50:41Quand à un moment donné,
50:42il faut réparer
50:43les impacts sur la santé,
50:44les impacts sur l'environnement,
50:46ce qui nous semble être
50:46une économie à court terme
50:47est une bombe
50:49à retardement économique
50:50pour la suite.
50:51Payons au juste prix
50:52les produits
50:52en protégeant les producteurs.
50:54Merci beaucoup Nicolas Chaban
50:56et à bientôt
50:57sur Bsmart for Change.
50:58On passe tout de suite
50:59à notre rubrique
51:00Startup.
51:00Smart Ideas
51:08avec Pierre-Étienne Montenot.
51:09Bonjour.
51:10Bonjour Thomas.
51:11Bienvenue.
51:11Vous êtes le directeur général
51:12de Tut Tut,
51:13entreprise créée en 2021
51:15par Vincent Chabert.
51:17C'est quoi Tut Tut ?
51:18Alors, Tut Tut,
51:19c'est une solution
51:21pour vos livraisons
51:22à proximité,
51:23jusqu'à 30 km,
51:24par un particulier.
51:26Pour expliquer
51:27peut-être plus simplement,
51:28c'est le blablacar du colis.
51:29avec un côté instantané,
51:31c'est-à-dire qu'avec
51:32notre communauté
51:32de 235 000 co-transporteurs
51:35particuliers,
51:36on peut vous livrer
51:37en deux heures
51:38à partir de réception
51:39de la commande.
51:40D'accord.
51:40Donc, c'est une plateforme
51:42de livraison collaborative,
51:43on peut dire ça comme ça.
51:44Exactement.
51:46Vous avez des partenaires
51:47en dehors des particuliers
51:49qui participent,
51:50des enseignes partenaires
51:52notamment ?
51:53Exactement.
51:53On travaille aujourd'hui
51:54avec tous les acteurs
51:55majeurs de la grande distribution.
51:57Je vous explique,
51:58on fait notre drive
51:59à la fin de notre drive
52:00sur un supermarché,
52:02on va décider
52:03si on veut se faire livrer.
52:04Si on veut se faire livrer,
52:05on peut se faire livrer
52:06par un co-transporteur,
52:07c'est-à-dire un particulier
52:08qui passe par là,
52:09qui va pouvoir optimiser
52:10son trajet
52:11et vous livrer.
52:12Quels avantages pour...
52:13Alors, on va faire
52:14côté client
52:16et côté livreur.
52:18Pour les clients.
52:19Alors, pour les clients,
52:21l'avantage,
52:21c'est qu'il est double.
52:22Il est double
52:23parce qu'au niveau du prix,
52:24ce sera moins cher.
52:25Oui.
52:25Et aussi,
52:27on va reconstruire
52:28aussi des communautés.
52:29C'est-à-dire que
52:30la personne qui va venir
52:32nous le livrer
52:32n'est pas un professionnel
52:33et on va recréer
52:34du lien dans les communautés.
52:35Et ça,
52:36c'est super intéressant pour nous.
52:37Donc, il y a un impact sociétal
52:38d'une certaine façon.
52:38Il y a un impact sociétal
52:39et tous les jours,
52:40on a des belles histoires.
52:41Oui.
52:42Et un impact environnemental
52:44aussi qu'on peut évaluer ?
52:45Un impact environnemental
52:46qu'on calcule tous les jours.
52:48Sur le mois de mars,
52:49on a pu économiser
52:51400 000 kilomètres.
52:52Alors, comment vous arrivez
52:54à ce résultat ?
52:55Alors, comment on arrive
52:56à ce résultat ?
52:57En fait, nos co-transporteurs
52:58rentrent les trajets
52:59qu'ils font chaque jour.
53:00Et notre algorithme
53:01va les appeler en priorité.
53:03Et donc, si une personne
53:04passe par le trajet,
53:06par exemple,
53:06pour faire des courses,
53:08eh bien,
53:08le co-transporteur récupère
53:09ses courses,
53:09va livrer au co-transporteur.
53:11Donc, sans aucune émission,
53:12on va pouvoir livrer les courses.
53:14Oui, parce que, de toute façon,
53:15ce trajet, il l'aurait fait.
53:16C'est ça, la logique ?
53:16Exactement.
53:16On optimise nos trajets du quotidien.
53:18C'est notre objectif.
53:19Et quel avantage, justement,
53:21pour ces transporteurs,
53:23pour ces livreurs ?
53:24Alors, les avantages
53:25pour les livreurs,
53:26il est, un,
53:27ils vont avoir un défraiement,
53:28ce qui leur permet
53:29d'optimiser leur voyage,
53:31leurs frais du quotidien.
53:34Et ensuite,
53:35ils vont aussi pouvoir
53:35rencontrer des personnes
53:36de leur voisinage.
53:37Et on a de superbes histoires,
53:39notamment chez les personnes âgées
53:40ou chez les personnes handicapées
53:41qui sont très, très contentes
53:43de travailler avec nous.
53:43Mais alors,
53:43quel statut ont ces transporteurs ?
53:46Alors, ces co-transporteurs,
53:48ce sont des particuliers.
53:50Ce ne sont pas des livreurs,
53:51on les appelle vraiment
53:52des co-transporteurs.
53:53D'accord.
53:53On est dans le même cadre
53:55de la loi,
53:56c'est la loi de co-transportage,
53:57c'est le même cadre
53:58que quand on fait du co-voiturage,
54:00par exemple,
54:00avec Blablacar.
54:01Ok.
54:02Vous étiez chez Amazon,
54:03vous y avez travaillé
54:04pendant de longues années.
54:06Pendant 11 ans, oui.
54:0711 ans.
54:07Pourquoi vous avez fait ce choix ?
54:09Pourquoi vous avez rejoint TUTUT ?
54:10Alors, j'ai travaillé pendant 11 ans
54:12chez Amazon dans la logistique.
54:14Oui.
54:15Et je ne connaissais pas du tout
54:16cette solution collaborative.
54:18Donc, quand le fondateur
54:19Vincent Chabert me l'a expliqué,
54:22j'ai trouvé que ça répondait
54:24totalement aux challenges environnementaux,
54:27puisqu'il n'y a plus d'émissions,
54:29aux challenges économiques,
54:31puisque c'est moins cher,
54:32aux challenges de flexibilité,
54:33puisqu'une personne va directement
54:34livrer le destinataire,
54:37et puis aux enjeux sociétaux.
54:38Et avec la croissance de l'e-commerce,
54:41ce qu'on essaie de faire aussi,
54:42c'est de reconstruire des communautés.
54:44Avec une nouvelle offre
54:45que vous avez lancée
54:46il y a quelques semaines,
54:47à destination de qui ?
54:49Alors, oui.
54:50Notre nouvelle offre,
54:51c'est une application
54:53qui s'adresse aux particuliers.
54:55Je vous donne un cas du jage
54:57pour bien comprendre.
54:58On achète un meuble
55:00sur le Boncoin,
55:01mais on n'a pas le véhicule adapté.
55:03Grâce à TUTUT,
55:04on va pouvoir avoir
55:06un co-transporteur
55:07qui va se positionner
55:07sur cette course
55:08et vous le faire livrer.
55:10Et alors,
55:10ces co-transporteurs,
55:13est-ce qu'il n'y a pas
55:13un risque de professionnalisation ?
55:15Vous voyez ce que je veux dire ?
55:16C'est une très bonne...
55:17Parce que comme il y a
55:17un défraiement,
55:18il y a un moment,
55:18on peut se dire
55:19je vais en faire
55:20le plus possible.
55:20Vous avez tout à fait raison.
55:22Et c'est un risque
55:22qu'on a identifié
55:23et qu'on a traité
55:25puisqu'aujourd'hui,
55:26les sommes maximums
55:27qu'un tricotransporteur
55:27peut toucher,
55:28c'est jusqu'à 250 euros par mois.
55:30Donc c'est un complément de revenu,
55:32mais c'est jamais un travail.
55:33Donc ça veut dire
55:34que le nombre de transports
55:35va être plafonné dans le mois
55:36d'une certaine façon.
55:37le nombre de courses
55:38va être plafonné
55:39en fonction des coûts.
55:41Merci beaucoup
55:42Pierre-Étienne Montenot
55:43et à bientôt
55:44sur Bismarck for Change.
55:45C'est un plaisir.
55:46On passe tout de suite
55:47à la fin de l'émission.
55:49Elle est déjà finie,
55:49c'est passé trop vite.
55:50Merci à toutes et à tous
55:51de votre fidélité
55:53à la chaîne des audacieuses
55:54et les audacieux.
55:55Salut !