Lundi 24 mars 2025, retrouvez Gildas Maguer (Directeur général, Plaine Commune Développement), Laure Mériaud (Architecte Associée, Ateliers 2/3/4/), Solene Vo Quang (Fondatrice, Hack your Care) et Henri-François Martin (Co-Directeur, Climate House) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Bonjour, bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de la transformation
00:11environnementale et sociétale de notre économie et voici le sommaire.
00:16Mon invité, c'est Henri-François Martin, co-directeur de la Climate House, une maison
00:21du climat pour réunir et faire dialoguer entrepreneurs, scientifiques et activistes.
00:27Notre débat, il portera sur l'architecture responsable et les bâtiments bas carbone
00:31avec l'exemple du projet Lumière-Pleyel à Saint-Denis au nord de Paris et puis dans
00:36notre rubrique Start-Up, vous découvrirez Hack Your Care et ses solutions de numérisation
00:41de l'expertise médicale, 3 thèmes, 30 minutes pour les développer, c'est parti.
00:46L'invité de Smart Impact, c'est Henri-François Martin, bonjour, bienvenue, vous êtes le
00:58co-directeur de la Climate House qui a ouvert ses portes en octobre dernier à Paris, à
01:04qui est destinée cette maison du climat et puis surtout pourquoi vous l'avez créée ?
01:08Bien sûr, c'est destiné à beaucoup de monde, c'est un projet qui a été lancé
01:13par 80 entrepreneurs, 40 femmes, 40 hommes, entrepreneurs français et qui avaient la
01:20volonté de mettre à disposition leur financement, leur réseau et surtout leur temps à destination
01:27de la transformation de l'économie donc concrètement c'était un projet pour eux
01:30pour rendre tout ce qu'ils avaient pu avoir dans leur carrière précédente.
01:35Ça ressemble à quoi ce lieu ? Cette ambition se matérialise par une maison
01:39en plein cœur de Paris de 2000 mètres carrés sur 6 étages, d'ailleurs vous êtes invité
01:43et on vous attend pour prendre un café et c'est un espace qui a plusieurs fonctions,
01:49la première c'est un espace de travail donc on a à peu près 200 postes fixes avec plus
01:53de 70 entreprises qui travaillent chez nous, aussi bien des start-up que des indépendants
01:58que des fonds d'investissement, des cabinets de conseil, des scientifiques, des experts
02:03pédagogiques qui sont là au quotidien avec nous et ça crée une émulation qui est assez
02:09folle et qui alimente une deuxième partie de notre activité qui sont les conférences.
02:13On a un peu plus de 200 événements organisés par an qui sont à destination de nos adhérents
02:18mais pas qu'eux, c'est aussi ouvert au public.
02:20L'idée c'est quoi ? C'est de partager des idées, des bonnes pratiques aussi ?
02:25Il y a de ça, la volonté principale c'est de créer une dynamique collective autour
02:32de la transformation de l'économie avec pour objectif de pouvoir proposer des solutions
02:37concrètes face aux défis climatiques.
02:39C'est d'autant plus important qu'il y a un courant contraire qui se lève notamment
02:44aux Etats-Unis mais pas qu'eux, si on prend les résultats des dernières élections européennes
02:48c'est aussi chez nous.
02:49Bien sûr, c'est un défi qui était déjà compliqué à la base, qui ne se simplifie
02:55pas aujourd'hui.
02:56Honnêtement, que ce soit avec la culture entrepreneuriale qui anime ce projet ou même
03:01à titre personnel, moi qui viens du monde du rugby, à partir du moment où l'adversaire
03:04est costaud, c'est plus que jamais le moment de se regrouper, de faire pour.
03:09Ça donne de meilleurs matchs d'ailleurs au rugby quand l'adversaire est costaud.
03:12Non mais je vous pose la question, il y a des scientifiques qui participent à cette
03:18aventure collective et c'est vrai qu'ils tirent la sonnette d'alarme sur un certain
03:22nombre de projets qui sont co-financés par les Américains et qui donc perdent une partie
03:27de leur financement avec un climato-sceptique à la Maison-Blanche, donc c'est très concret.
03:33C'est très concret et c'est pour ça que l'ensemble de nos co-fondateurs a pris la
03:37parole récemment pour tirer la sonnette d'alarme sur les arbitrages budgétaires qui étaient
03:42faits récemment en France et qui avaient une approche peut-être un petit peu trop
03:46court-termiste pour des raisons en soi qu'on peut comprendre, c'est souvent le cas dans
03:50les périodes de crise, mais c'est dans les moments comme ça où il faut se regrouper,
03:55il faut faire la pédagogie de l'enjeu systémique du défi climatique et que les investissements
04:02d'aujourd'hui permettront de relever les défis de demain et donc ce n'est vraiment
04:08pas le moment de reculer.
04:09Et aussi, parce que ça rejoint la question des résultats des élections, trouver le
04:15moyen de convaincre, c'est-à-dire qu'il y a une question d'acceptabilité du virage
04:18qui est au cœur des difficultés qu'on ressent aujourd'hui.
04:22Tout à fait, il y a un vrai enjeu de pédagogie et on est conscient à la Climate House de
04:26ce défi-là, c'est pour ça qu'on essaye vraiment d'embarquer le maximum de monde
04:31du plus convaincu militant de la décroissance jusqu'à des personnes et qui peuvent être
04:37parfois un petit peu technosolutionnistes.
04:38Nous, c'est un vrai positionnement d'embarquer tout le monde et de se dire qu'on aura besoin
04:44de tous pour accélérer ce changement et de nettre jamais dans une posture de jugement
04:50pour non pas faire de l'uniformité, mais juste pour montrer au contraire qu'il y a
04:55des points, il y a de nombreux points communs à travers ces différents points de vue.
04:59Et en préparant l'émission, j'ai vu que dans les communiqués de présentation
05:02de la Climate House, il y a l'idée de faire travailler ensemble entreprises scientifiques,
05:09investisseurs, associations et activistes.
05:10Alors, j'ai tiqué sur le mot parce que pour certains secteurs d'activité, je vais
05:14penser à l'agroalimentaire ou à l'énergie, activiste, c'est un gros mot.
05:17Alors, pas pour vous ? Non, après, on est tous l'activiste de
05:22quelqu'un, j'ai rien à vous dire.
05:23Donc, de ce point de vue-là, je pense que ça pourrait faire l'objet d'une très
05:26longue discussion.
05:27Ensuite, je pense qu'à partir du moment où on est présent, nous, Climate House,
05:32dans la pièce et qu'on joue ce rôle de tiers de confiance, ça permet d'ouvrir
05:36des discussions qui sont passionnantes et ça permet justement d'emmener avec nous
05:41potentiellement des grosses industries qui se sentent un petit peu pointées du doigt
05:47et des personnes qui ont des points de vue qui sont certes assez radicaux, mais qui
05:53en même temps militent pour quelque chose sur lequel on peut tous signer.
05:57Donc, l'enjeu, c'est de faire le pont entre ces deux acteurs et de les faire atterrir
06:01sur des solutions qui vont faire avancer Chmielblik et c'est ce qui fait notre quotidien
06:06passionnant.
06:07La banque LCL, j'ai lu ça, fait partie de l'aventure.
06:10Avec quel rôle et pourquoi vous l'avez accueillie ?
06:12C'était d'abord une volonté pour nous d'avoir des acteurs du monde de l'économie
06:18avec nous dès le début du projet.
06:20Donc, en amont, on a fait le tour des différentes industries qui pourraient avoir envie de s'engager
06:26et d'être dans cette démarche concrètement de groupe de travail avec une ouverture potentiellement
06:33sur une méthode qui embarque l'ensemble de leur industrie.
06:36Je parle de la banque volontairement parce que le levier de la finance, il est évidemment
06:41majeur.
06:42Le levier de la finance, par leur scope 3, forcément a un impact qui est super important.
06:46Pour nous, c'était une opportunité de pouvoir avoir un acteur qui soit volontariste
06:51sur ces sujets, qui ait envie d'être lucide sur leur marge de progression et de
06:56pouvoir nous faire des beaux cas d'usage, des beaux ateliers.
07:00Parmi les prochains événements qu'on va avoir, on a des groupes de travail sur la
07:03finance durable et la banque LCL, mais pas que, il y en a d'autres qui rejoignent l'aventure,
07:09nous proposent des très beaux ateliers sur le sujet.
07:12Mais ce levier de la finance durable n'est pas vraiment activé.
07:16Ça pèse quoi dans les flux financiers mondiaux, la finance durable ?
07:19Vous parlez en matière d'investissement ?
07:21Oui.
07:22En matière d'investissement, bien évidemment qu'il y a une marge de progression qui est
07:26colossale.
07:27L'enjeu, ce n'est pas tant de se concentrer sur le point de départ, mais sur ce qu'on
07:30vise.
07:31De ce point de vue-là, nous, ce en quoi on croit, c'est globalement de mettre en
07:38place l'ensemble des acteurs en posture de milité, donc déjà d'amener ces acteurs
07:44et c'est ce qu'a fait LCL au stade du constat de la marge de progression qu'il
07:48pouvait avoir, pour ensuite embarquer l'ensemble de son industrie sur des projets, sur des
07:54projets de labellisation de produits d'épargne, sur des projets d'une granularité beaucoup
07:59plus forte de leur stratégie RSE.
08:02Je pourrais vous lister tous les projets qui sont déjà sur la table et que systématiquement
08:07on pousse à adresser avec l'ensemble du secteur.
08:12Si on travaille uniquement avec chaque acteur individuellement, la probabilité que derrière
08:17les autres fassent exactement la même chose, mais à leur sauce, va mettre à la fin le
08:21consommateur dans la même situation.
08:24Nous, on est vraiment dans une démarche de porter une transformation systémique.
08:27Ce n'est pas simple parce qu'à l'échelle d'un secteur, dire à quelqu'un « ce serait
08:32quand même mieux pour tout le monde que vous puissiez travailler avec vos concurrents
08:36», c'est une démarche qui est vraiment disruptive, mais en tout cas, LCL et les acteurs
08:40avec qui on travaille sont super sponsors.
08:42Avec ce que je comprends, l'idée de secouer un peu les grands groupes aussi, c'est l'ambition
08:48de la maison du climat, de la Climate House ?
08:51Tout dépend de ce qu'on met derrière « secouer », parce qu'au final, depuis qu'on travaille
08:55sur ce projet et qu'on échange avec les grands groupes, on se rend compte qu'ils
08:59mettent en place beaucoup de choses.
09:00Alors, ça ne va jamais assez vite, parfois, on ne va pas se le cacher, il peut y avoir
09:04par-ci par-là un peu de « greenwashing », mais l'enjeu c'est…
09:07Parfois, c'est même le modèle économique qu'il faut remettre en question, pour certains.
09:11Il faut faire évoluer.
09:13Sortir du « produire, consommer, jeter » pour passer à l'économie circulaire, pour
09:18certaines marques, c'est juste un autre modèle économique.
09:21Et ce qu'on peut témoigner, c'est que les entreprises sont conscientes de ça,
09:24et elles sont proactives, elles sont dans une démarche de recherche et de transformation.
09:28L'enjeu pour nous, et pour l'ensemble de la société, c'est la vélocité de
09:32ce changement.
09:33Et c'est dans cette logique-là que notre conviction, c'est que c'est par le collectif
09:37qu'on va pouvoir, déjà, mettre les entreprises dans des meilleures conditions pour pouvoir
09:42porter ce changement-là, de se sentir moins pointé du doigt, de pouvoir être à l'aise
09:46sur le fait de porter sur la place publique les réflexions qu'elles posent, les envies
09:50qu'elles ont de changement, pour pouvoir fédérer, potentiellement fédérer leurs
09:56clients, fédérer leurs actionnaires, fédérer leurs comex, fédérer aussi l'opinion publique.
10:01Ce qui, à la fin, permettra à tout le monde d'avancer beaucoup plus vite, parfois,
10:06sur des partis prééconomiques qui seront beaucoup plus ambitieux.
10:09– Et alors, je vais revenir aux activistes, parce que moi je reçois pas mal, évidemment,
10:13beaucoup de chefs d'entreprise ou de représentants d'entreprise, qui disent, on fait des choses
10:18bien, mais parfois on n'ose pas communiquer de peur d'être attaqué sur ce qu'on
10:21fait moins bien.
10:22– C'est le jeu !
10:23– Mais donc vous leur dites communiquer quand même ?
10:26– Je comprends.
10:27En tout cas, nous, ce qu'on leur dit, c'est venez à la maison, venez à la maison
10:30pour que l'on crée ces espaces de dialogue en toute humilité et en toute sérénité,
10:38pour justement déjà passer cette première barrière de défiance qui s'est construite
10:43dans le temps par une approche parfois dogmatique du sujet, mais des deux côtés.
10:47Et de ce point de vue-là, nous, notre approche, c'est de faire de la pédagogie, de montrer
10:51que les deux mondes peuvent se parler, et à la fin, d'arriver à réconcilier économie
10:56et écologie.
10:57Et ce n'est pas utopiste honnêtement, on a des discussions qui au quotidien sont absolument
11:01incroyables et qu'on n'aurait pas soupçonnées, et c'est pour ça que je vous invite à venir
11:06voir de vos propres yeux.
11:07– Merci beaucoup Henri-François Martin, et bon vent à la Climate House, on passe
11:12à notre débat avec un affichage environnemental pour les cosmétiques.
11:18– Générique
11:19–
11:24Architecture durable, bâtiment bas carbone, au programme de notre débat avec Laure Mériaud,
11:30bonjour.
11:31– Bonjour.
11:32– Bienvenue, vous êtes architecte associée du cabinet Atelier 234, Gildas Maguerre,
11:36bonjour.
11:37– Bonjour.
11:38– Bienvenue à vous aussi, vous êtes directeur général de Pleine Commune Développement,
11:41on va parler de ce projet Lumière-Pleyel ensemble, mais d'abord, je voudrais bien
11:44vous entendre votre définition de l'architecture durable, c'est quoi pour vous ?
11:47– Écoutez, l'architecture durable chez Atelier 234, en fait, ça prend pas mal de
11:52paramètres, ce qui est important c'est de faire une architecture qui est utile, une
11:57architecture qui va servir, qui va pouvoir se transformer dans le temps, et Lumière-Pleyel
12:02est un bon exemple, et puis aussi une architecture qui va prendre en compte toute la question
12:09des matériaux, de l'impact du bâtiment, à la fois dans sa fabrication et dans sa
12:15durée.
12:16– Dans le cycle de vie des matériaux.
12:17– Dans le cycle de vie des matériaux, tout à fait, et c'est évidemment pour nous,
12:22architectes, faire des espaces dans lesquels les gens ont envie d'aller et sont bien.
12:26– On pourrait commencer par là, d'ailleurs.
12:28– Voilà, c'est vraiment important.
12:30– Évidemment, c'est quelque chose de très important.
12:31Ce projet Lumière-Pleyel, Gildas Maguerre, où est-il situé, par qui est-il porté ?
12:36– Alors, c'est un des projets majeurs du territoire de Pleine Commune, qui est le
12:40territoire constitué autour de la ville de Saint-Denis, et on est à Saint-Denis.
12:43– C'est une dizaine de communes, c'est ça ?
12:45– C'est huit villes au nord de Paris, autour de Saint-Denis, qui est la plus importante
12:49d'entre elles, il y a Saint-Ouen, Aubervilliers, Pierrefitte.
12:51C'est surtout la caractéristique d'être un quartier qui va se construire autour d'une
12:55des plus grandes gares du nouveau réseau du Grand Paris Express, même la plus grande
13:00gare de ce réseau, quatre lignes de métro qui arrivent, la gare est déjà en service
13:03depuis les JO avec la ligne 14, et on va venir construire autour de cette gare, finalement
13:08un nouveau quartier dans une zone qui était entièrement consacrée à de l'activité,
13:12qui était entièrement imperméabilisée, et donc on va refaire de la ville sur la ville
13:17autour d'une nouvelle gare.
13:18– Avec une ambition éco-responsable, c'est pas la seule ambition, mais c'est l'une des ambitions ?
13:22– Bien sûr que c'est l'une des ambitions, comme dans tous les projets d'aménagement
13:25de notre territoire, on a des éco-quartiers, on l'avait dans le village olympique juste
13:28à côté, qu'on vient de livrer, mais on l'a là aussi, pourquoi ? Parce que quand
13:32on construit la ville sur la ville, on vient forcément améliorer les choses, on a des
13:38attentions sur les bâtiments, les constructions, les matériaux, la réutilisation, mais on
13:43a aussi une ambition de mettre de l'espace vert dans des villes qui en ont très peu ou
13:48pas du tout, on dépollue des sols, on désimperméabilise, et donc c'est à l'échelle du quartier
13:53qu'il faut voir finalement cette action durable.
13:55– Et donc, j'ai bien compris que ça va être en plusieurs étapes, là il y a la
14:00première pierre d'un ensemble d'immobilisations qui a été posée, c'est quoi, c'est près
14:05de 500 logements, 480, j'ai lu ça, alors vous allez me donner plus les détails, de
14:09quoi on parle ? – Non, effectivement, donc la première
14:11pierre c'est sur 200 logements, mais en fait, vraiment ce qui va arriver là dans
14:16les 2 ou 3 années qui arrivent, c'est 500 logements qui vont se créer sur le territoire.
14:21– Plusieurs immeubles en fait. – Plusieurs immeubles, donc en fait on
14:24est 6 architectes, et on travaille ensemble, nous on est coordonnateurs chez Atelier 334
14:29d'un des, ce qu'on appelle un méta-îlot, il y a 3 grands immeubles, et en fait cette
14:34histoire elle vient, le projet a été conçu en 2017, comme le disait Gildas sur une question
14:41qui était, qu'est-ce qu'on va faire de ce territoire, qu'est-ce qu'on peut créer,
14:46et nous ce qui était important c'était de créer une densité forte tout en étant
14:51une densité acceptable et positive pour le territoire.
14:55– Densité forte, pardon de vous interrompre, ça veut dire que ces immeubles font combien
14:59d'étages par exemple ? – Ils font une quinzaine d'étages en fait,
15:03on monte à 50 mètres, ce qui nous a permis de libérer le sol et de l'offrir à la ville.
15:11Avant on avait tout un territoire qui était fermé par des clôtures et tout ça, et là
15:16on va avoir donc au rez-de-chaussée des équipements publics, des commerces, au-dessus des tours
15:24de logements, et au sol après un très grand parc qui va permettre d'ouvrir le quartier
15:30à ses habitants, de redonner du végétal, de la terre, de la pleine terre, et qui va
15:38surtout accompagner toute la transformation, parce que tout ça, ça a été pensé grâce
15:43à la création de la gare Saint-Denis-Pleyel, au franchissement Pleyel aussi, qui vraiment
15:50relie ce quartier à l'autre côté de Saint-Denis, au-delà des voies ferrées.
15:57Et donc finalement, l'idée, et si on reparle un peu du carbone, c'est de dire on a ces
16:03transports en commun qui sont là, il faut créer de l'intensité une ville vivante,
16:09et permettre aux gens d'arrêter de prendre leur voiture en fait, puisque eux maintenant
16:14vont habiter, les gens qui vont arriver sur le quartier vont habiter à côté d'un transport
16:20en commun, et ça, ça fait partie d'une grande transformation des villes.
16:25– On va reparler de l'ambition éco-responsable, je crois qu'il y a des toits solaires,
16:29il y a pas mal de choses à parler, ce que vous disiez, une sorte de maille végétale,
16:32enfin bon, tout ça est important, mais sur le rôle social, parce qu'en vous écoutant,
16:36je me dis, on aurait eu cette discussion avec des architectes dans les années 70, peut-être
16:40qu'ils nous auraient dit, ben oui, nous aussi on va faire un quartier qui sera super agréable,
16:44je ne mets pas en cause votre volonté, et puis malheureusement, on s'est rendu compte
16:48que ça n'avait pas forcément fonctionné, comment vous réussissez à intégrer cette
16:52dimension-là, à se dire, on ne va pas peut-être recommencer les erreurs qu'on a pu commettre
16:56auparavant ?
16:57– Eh bien justement, ce projet-là, c'est un peu l'incarnation de ce que le territoire
17:01veut faire en termes de ce qu'on appelle parcours résidentiel, c'est-à-dire qu'en fait,
17:04on doit aujourd'hui arrêter de penser comme on l'a fait pour le coup dans les années 70,
17:09des grands quartiers d'habitat social qu'on est aujourd'hui en train d'ailleurs de,
17:13souvent de rénover sur le territoire, non, là, on crée un parcours résidentiel,
17:17ça veut dire qu'en fait, dans cette opération, vous avez toute la typologie de logement,
17:22du social, du bail réel social, solidaire, qui va permettre à des acquéreurs de devenir
17:30propriétaires, mais à un moindre coût, donc une forme d'accession sociale à la propriété,
17:34et puis de l'accession dite libre, c'est-à-dire du logement classique,
17:38et on a mixé de la mixité sociale, mais à l'échelle, si vous voulez,
17:42d'une opération de 400 logements, et donc ça, ça a été tout un travail,
17:46parce qu'on est venu, finalement, injecter dans une opération qui était plus classique,
17:50justement, cette typologie un peu plus fine, qui permet d'acquérir un peu toute la typologie,
17:55de faire venir des nouveaux habitants, mais aussi de garder des habitants sur un territoire populaire,
18:00avec des habitants qui n'ont pas forcément les moyens, sinon, de s'acheter des appartements
18:05à des prix démentiels.
18:06Qu'est-ce qu'il y aura d'autre, après, autour ?
18:08Alors, ça, c'est vrai que c'est la première brique, c'est une brique logement,
18:11c'est quand même une brique importante, après, il y aura de l'espace public,
18:13il y aura un parc, parce que nous, derrière, on va construire un parc d'un hectare,
18:17et un parc d'un hectare dans un quartier qui n'avait pas du tout d'espace vert,
18:20si vous voulez, c'est quand même un progrès majeur,
18:21et c'est comme ça qu'on fait aussi une ville vivable, agréable.
18:26Ce qu'il y aura, après, aussi, c'est surtout l'ambition de faire de ce quartier un attracteur touristique,
18:31et on a eu, finalement, un tournant, c'était un projet qui était très tertiaire, très bureau,
18:35il y a eu un tournant qui a complètement switché, la volonté des élus en 2020,
18:41ça a été de revoir intégralement la programmation,
18:43je pense qu'ils ont bien fait, parce qu'aujourd'hui, le marché du bureau tertiaire en Ile-de-France,
18:47il est à plat, mais ce n'était pas l'origine du tournant,
18:51et on va en faire un quartier plutôt tourné vers ce qu'on appelle l'hospitalité,
18:55c'est-à-dire aux 13 hôteliers, pour, en fait, engranger le bénéfice, aussi, de la dynamique des JO,
19:00et de ce que va représenter cette gare à mi-chemin entre Roissy, La Défense et Paris.
19:06Et donc, en fait, il y a un programme d'à peu près 2000 chambres hôtelières à faire arriver dans ce quartier-là.
19:10Alors, je reviens au côté éco-responsable,
19:14je ne sais pas par quoi commencer, parce qu'il y a plein, plein d'éléments,
19:17mais par exemple, j'ai vu cette histoire de toiture biosolaire,
19:22je crois comprendre ce que c'est, mais je veux bien que vous m'expliquiez en détail.
19:24En fait, c'est des toitures sur lesquelles on va mettre des panneaux photovoltaïques,
19:29mais qui permettent de végétaliser aussi la toiture,
19:34et donc l'idée, c'est évidemment de permettre d'avoir...
19:39Parce que la végétation, en fait, c'est sympathique et ça permet d'avoir de la biodiversité,
19:45mais ça permet aussi beaucoup d'absorber l'eau.
19:48Ce qui est vraiment un problème sur les territoires qui sont très construits,
19:51c'est comment on fait pour, aujourd'hui, avec toutes les questions climatiques et les grosses périodes d'orage,
19:59absorber l'eau sur le site pour ne pas avoir des réseaux qui explosent.
20:06Donc c'est vraiment très important, donc on a ça,
20:08et puis on a aussi des toitures qui vont être végétalisées et qui vont être accessibles aux habitants.
20:15Donc vraiment une mixité de choses,
20:20avec vraiment une attention très forte à la végétation qu'on va mettre sur ces toitures,
20:26et est-ce qu'on ne peut pas aller planter des arbres, parce qu'on parle de bas carbone,
20:32et vraiment ce qui est important, c'est le bon usage du matériau.
20:36C'est-à-dire que quand on va planter, par exemple, mettre des arbres avec 2 mètres de terre sur une toiture,
20:42ça veut dire qu'en dessous, on a une structure qui doit porter.
20:47Donc il y a vraiment une attention à l'équilibre, en fait, entre le bénéfice de cette végétalisation et aussi...
20:55C'est-à-dire qu'on va s'en souvenir dans 20 ans et ne pas planter n'importe quel arbre non plus, c'est ça ?
20:59Voilà, et puis surtout de se dire qu'il faut que la structure soit un peu légère.
21:03Oui, effectivement. Et alors, question de BOC1 total,
21:06mais est-ce qu'on peut mettre suffisamment de panneaux photovoltaïques
21:09pour rendre un immeuble de 15 ou 17 étages autonome en électricité ? Non ?
21:14Alors non, il ne sera pas autonome.
21:17On le fait sur d'autres projets, mais qui sont plutôt des projets soit d'équipement public,
21:22on l'a fait sur le Centre Aquatique Olympique,
21:24où on a vraiment une très grande toiture de 5 000 m² photovoltaïque.
21:28Et là, ça sert vraiment à remplir son rôle d'autonomie.
21:34Là, l'idée, c'est d'activer plein de leviers pour améliorer notre impact.
21:43Donc, ce n'est pas totalement autonome,
21:46mais ça permet d'améliorer le rendement énergétique du bâtiment.
21:52Est-ce que ça coûte plus cher de faire un bâtiment carbone ou un bâtiment... ?
21:57Les exigences environnementales, elles ont un coût, il ne faut pas se le cacher.
22:01Donc oui, quand on met des exigences environnementales, on a un coût.
22:04Après, l'intelligence des architectes et des entreprises, c'est d'avoir une équation,
22:11où on fait à la fois une équation économique qui va faire des logements accessibles,
22:15tout en reniant pas les exigences environnementales,
22:18qu'elles soient posées par la norme, d'ailleurs, ou par nous, aménageurs et territoire,
22:21qui souvent exigeons un peu plus que la norme.
22:26Après, il y a d'autres leviers.
22:27Par exemple, là, c'est un quartier qui est relié à un réseau de chaleur.
22:30Nous, on est en train de tirer un réseau de chaleur.
22:32Quand vous reliez un quartier et donc des bâtiments à un réseau de chaleur,
22:35vous améliorez, c'est un énorme levier d'amélioration d'un bilan carbone d'un bâtiment.
22:39Donc, vous voyez, c'est aussi à l'échelle de la ville qu'on doit permettre.
22:42Et ça, ce n'est pas pareil si, quand vous aménagez,
22:44vous prévoyez de tirer un réseau de chaleur dans tout le quartier
22:47ou si vous vous contentez du système plus classique de chauffage.
22:51Donc, il y a plein de moyens, finalement, de faire baisser des bilans carbone.
22:54Et ce que disait Laure, c'est important,
22:57vous pouvez dépenser du carbone, mais ce qui compte, c'est l'usage.
23:00Si vous construisez un métro ou un pont, le franchissement Playel qu'on a construit
23:05et qu'il n'est pas utilisé, pas emprunté,
23:07vous aurez dépensé du carbone pour pas grand-chose.
23:10Ce n'est pas que le bilan carbone, si vous voulez, de manière absolue à l'échelle du bâtiment.
23:14Donc, densifier des quartiers de gare,
23:16alors qu'on a déjà dépensé beaucoup de carbone et beaucoup d'argent pour construire le métro,
23:21ça tombe un peu sous le sens.
23:22Donc, nous, c'est pour ça qu'on a choisi de faire un quartier intense et d'aller chercher de la hauteur,
23:27d'abord pour garder cette possibilité de créer de l'espace vert,
23:30tout en densifiant quand même un quartier de gare et c'est le choix de la hauteur.
23:33Donc, il y aura des IGH.
23:34Vous me demandez qu'est-ce qu'il y aura après ?
23:37Il y a eu la tour Playel, vous savez, qui est cette grande tour reconvertie en hôtel
23:41qui a été un signal fort aussi de la bascule avec la gare de ce quartier.
23:45Il y a deux IGH qui sont programmées pour les années futures dans ce quartier.
23:49Donc, on fait le choix de la hauteur pour faire le choix de la densité.
23:52Merci beaucoup à tous les deux et merci à vous sur BeSmart4Change.
23:56On passe tout de suite à notre rubrique Startup.
24:04Smart Ideas, notre rubrique Startup avec Solène Vaucan.
24:08Bonjour.
24:09Bonjour.
24:09Bienvenue.
24:09Vous êtes la présidente fondatrice de Hacure Care.
24:12Vous êtes également chirurgienne stomatologue.
24:14Cette entreprise, vous l'avez créée en 2022.
24:17Pourquoi ? Avec quelle idée ?
24:18L'idée, c'était vraiment de faciliter l'accès aux experts métiers,
24:22les professionnels de santé, les médecins, les dentistes, les sages-femmes,
24:26pour aider toutes les entreprises, les industriels,
24:28à développer plus rapidement leurs solutions avec des usagers finalement.
24:32Comment cette idée vous est venue ?
24:33Est-ce que c'est venu de votre expérience de chirurgienne
24:37ou alors d'entrepreneurs que vous avez croisés qui ont demandé votre expertise ?
24:40Comment l'idée est venue ?
24:41En fait, j'ai démonté Interna parce que je suis très intéressée
24:44par tout ce qui est innovation, intelligence artificielle en tant que jeune soignante.
24:49Moi-même, je suis allée dans des startups
24:51qui développaient des produits d'intelligence artificielle.
24:55Je me suis rendue compte que mon expertise de métier,
24:57même en tant que jeune médecin, était extrêmement valorisée.
25:00Mais finalement, il n'y avait aucune solution qui n'existait aujourd'hui
25:02pour faciliter l'accès entre le monde des soignants et le monde des industriels.
25:05En quelque sorte, c'est une plateforme d'innovation, on pourrait dire ça comme ça ?
25:08Alors, c'est plus une communauté.
25:10Aujourd'hui, c'est vraiment un projet communautaire
25:12avec une communauté de plus de 6 000 soignants
25:16qui se sont inscrits sur notre site Internet, notre plateforme, comme on peut l'appeler,
25:19et qu'on va contacter pour participer à des missions d'expertise qui pourraient leur plaire.
25:25Qui sont vos clients ?
25:27Nos clients sont des industriels principalement,
25:29donc petites et moyennes entreprises, mais également des grands groupes.
25:31On a récemment signé avec Dassault Systèmes.
25:34On les accompagne sur tous les projets en santé dès les phases de départ,
25:39des phases d'études de marché avec des soignants, des interviews utilisateurs,
25:42mais également des focus groupes et des contenus.
25:44Et donc, le modèle économique, ce sont ces entreprises qui vous payent.
25:49En revanche, les soignants qui s'inscrivent...
25:51Sont rémunérés.
25:52Ah, ils sont rémunéreux.
25:52Et c'est tout là l'enjeu, c'est qu'aujourd'hui, les soignants ne savent pas comment valoriser
25:56leur expertise métier en dehors finalement de leur statut de soignant avec les patients.
26:01Et donc, l'idée, c'est qu'on les accompagne parce qu'ils ne savent pas à le faire.
26:04Vous avez des exemples comme ça de collaborations fructueuses
26:08qui se sont mises en place depuis la création de votre entreprise ?
26:12Tout à fait, on a travaillé avec Pierre Pham notamment, un laboratoire pharmaceutique
26:15qui avait besoin de rédiger des contenus avec des soignants.
26:19Donc, je ne vais pas rentrer dans les détails de ce qu'on fait,
26:22mais voilà, on a imaginé des solutions pour faciliter le travail sur un article,
26:26sur un produit en particulier.
26:27Donc, le soignant va avoir un batch déjà écrit,
26:30parce qu'on utilise beaucoup l'IA générative, nous-mêmes en interne depuis le début en fait,
26:33et on va lui proposer un cadre avec un article pré-écrit par l'IA,
26:38validé par le commanditeur, finalement, qui est l'industriel, la pharma,
26:43et on va le faire relire et valider, augmenter les datas avec des articles scientifiques
26:48par le KOL, en l'occurrence, le Kyopian Leader,
26:50qui était en l'occurrence un soignant PUPH sur ce projet.
26:53Voilà, et ça permet surtout d'avoir un rendu beaucoup plus rapidement,
26:56ça évite énormément d'aller-retour,
26:58et ça fait des soignants qui trouvent que l'expérience est sympa, c'est nouveau,
27:01et du coup, ils adorent, et voilà, on a aujourd'hui des hospitaliers,
27:04mais également des libéraux.
27:05– Est-ce qu'on parlait beaucoup d'intelligence artificielle,
27:08quelle part elle prend dans les projets qui vous sont proposés aujourd'hui ?
27:14– Alors, on utilise beaucoup de l'IA générative, nous-mêmes en interne,
27:19mais on accompagne aussi des boîtes d'IA avec des projets d'annotation par exemple,
27:25moi-même je l'ai fait en tant que soignant quand j'étais interne,
27:28j'ai annoté des images, des panoramiques dentaires, etc.,
27:30dans ma spécialité pour des start-up qui avaient besoin d'annoter,
27:33– Ça veut dire quoi, annoter ?
27:34– Annoter, ça veut dire, en l'occurrence, moi j'avais des images,
27:37mais ça peut être du texte, ça peut être des fichiers Excel,
27:40où en fait, on va demander à un expert métier, un soignant,
27:43de venir valider pour voir si l'IA finalement lui propose des bonnes réponses,
27:48– Et lui permet de progresser.
27:49– Voilà, exactement, ça fait progresser, donc au départ un projet,
27:52c'est vraiment le soignant même qui va valider,
27:54ensuite l'IA commence à apprendre et va nous proposer des choses de plus en plus justes.
27:58– Comment vous voyez, pour conclure, le développement de Hack Your Care,
28:02aller à 5 ans, c'est quoi votre ambition ?
28:04– L'ambition c'est d'aller à l'international,
28:06parce qu'on a déjà nous-mêmes une communauté à l'international aujourd'hui,
28:09j'ai fait moi-même un passage pendant deux ans aux États-Unis,
28:11cette boîte a été créée quand j'étais aux États-Unis,
28:14donc l'ambition c'est vraiment de se développer
28:16et finalement de fournir une solution concrète à tout projet en santé,
28:20puisque vraiment c'est le projet qui nous intéresse,
28:22pour se développer plus rapidement et surtout les usages, voilà.
28:25– Merci beaucoup Solène Wauquang et bon vent à Hack Your Care,
28:29c'est la fin de ce Smart Impact,
28:31merci à toutes et à tous de votre fidélité,
28:33à la chaîne des audacieuses et des audacieux, salut.
28:36– Sous-titrage Société Radio-Canada