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  • il y a 5 jours
Mercredi 16 avril 2025, retrouvez Émilie Riess (Directrice RSE, Groupe Pierre & Vacances Center Parcs), Emmanuelle Hoss (Directrice générale, SEM Paris Commerces) et Amaury Pachurka (Fondateur, Sween) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.

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Transcription
00:00Générique
00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue.
00:10C'est Smart Impact, l'émission de celles et ceux qui font de la transformation environnementale et sociétale un axe fort de leur stratégie.
00:16Et voici le sommaire.
00:17Mon invitée, c'est Émilie Risse, directrice RSE du groupe Pierre et Vacances.
00:21On verra comment agir pour un tourisme à impact positif et faire baisser le bilan carbone d'une entreprise qui compte 340 sites en Europe.
00:29Dans notre Zoom, on dévoilera les résultats de la première étude sur la valeur des commerces de proximité sur leur impact sociaux, sociétaux et environnementaux.
00:39Et puis dans notre rubrique consacrée aux startups éco-responsables, vous allez découvrir Swin et ses solutions d'autoconsommation collective.
00:50Tourisme, commerce, énergie, 3 univers, 30 minutes pour les explorer. C'est parti.
00:59L'invité de Smart Impact, c'est Émilie Risse. Bonjour, bienvenue.
01:06Vous êtes la directrice RSE du groupe Pierre et Vacances. Depuis quand c'est un pilier stratégique pour le groupe ?
01:11Pour le groupe Pierre et Vacances Center Parcs, la RSE, elle a commencé il y a bien longtemps.
01:16On appelait ça développement durable à ce moment-là.
01:18Ça remonte à 2005.
01:19Ce qui est vrai, c'est qu'aujourd'hui, dans le plan réinvention depuis 2025 et celui qui va être billon de réinvention en horizon 2028, ça reste un pilier stratégique.
01:29Pourquoi ? Parce qu'au-delà de la performance économique et puis de garantir la meilleure expérience client, on ne peut pas faire sans les sujets environnementaux.
01:39Nous, dans le tourisme, notre activité, c'est de recevoir, que ce soit chez Pierre et Vacances, Maéva, Center Parcs, soit Dadjo, des clients qui sont à la montagne, en bord de mer, à la campagne, en forêt.
01:51En pleine nature.
01:52En pleine nature.
01:52Donc, on se doit de préserver ce capital naturel sur lequel on repose.
01:57Mais ce n'est pas que l'environnement aussi.
01:59On doit aussi garantir et assurer que nos collaborateurs peuvent travailler, les futurs collaborateurs peuvent venir pour travailler chez nous en fonction de ce qu'ils sont, donc le sujet de diversité et équité.
02:09Ça, c'est le S qui est aussi très important, le S sociétal et social de RSE.
02:15Vous l'avez évoqué, parce qu'il y a cette stratégie qui date, je crois, de 2021, qui s'appelle réinvention.
02:21Alors, c'était quoi les idées fortes, les piliers de cette réinvention ?
02:25Alors, il y a trois piliers majeurs que sont, à l'époque, le retour à la performance économique qui est avéré et très prégnante aujourd'hui.
02:33Il faut qu'on poursuive le cap.
02:35Il y a retravailler et améliorer l'expérience client, qui est aussi quelque chose sur lequel on a bien avancé depuis 2021.
02:42Et puis, ce fameux pilier RSE qui va de concert, qui va de pair et qui est là vraiment pour participer de la performance de l'entreprise et qui s'oriente, en fait, sur trois axes.
02:52Et donc, accélérer cette transition écologique, celle que je parlais, donc cette préservation de l'environnement qui passe par l'impact qu'on peut avoir.
03:01Consommation d'eau, d'énergie, de biodiversité.
03:02On va détailler tout ça, parce qu'évidemment, c'est intéressant de voir ce qu'il y a.
03:04Et puis, les deux autres volets que sont la contribution au territoire.
03:08On a un fort ancrage territorial, mais il faut-il travailler dessus.
03:11Et puis, le troisième volet, mais qui est commun à beaucoup d'entreprises, qui est d'accompagner nos collaborateurs dans cette transformation.
03:17Avec quelques chiffres clés concernant le groupe Pierre et Vacances, 13 000 collaborateurs, 4 marques que vous avez citées, un parc touristique de près de 50 000 hébergements,
03:26340 sites en Europe, 1 million de clients, 340 sites en Europe.
03:30Je retiens ce chiffre, parce que comment tenir des objectifs communs quand on est un peu partout ?
03:36Vous voyez ce que je veux dire ?
03:37Oui, en effet.
03:38Avec des législations, parfois des cultures différentes.
03:42Alors, nous, on est un groupe européen.
03:43On est le leader du tourisme local, du tourisme de proximité.
03:47Après, il y a des marques comme Pierre et Vacances qui sont présentes en France et en Espagne,
03:51avec une direction commune, mais en effet des spécificités opérationnelles locales.
03:56Pour Center Parcs, c'est quand même extrêmement à la fois centralisé, puisque c'est Center Parcs Europe,
04:03et nous opérons en Belgique, au Pays-Bas, en Allemagne, mais c'est des pays qui ont des socles communs très forts
04:09sur le dialogue social, sur l'environnement.
04:14Et les spécificités sont adoptées au niveau local, parce que par nos services juridiques, nos services opérationnels.
04:19Donc, en fait, ce n'est pas vraiment un sujet, que ne ce soit si simple, peut-être pas.
04:25Mais en tout cas, c'est peut-être moins prégnant pour nous, qui sommes un groupe très resserré sur l'Europe.
04:30Si on prend l'impact carbone du tourisme, selon le ministère de la Transition écologique,
04:35c'est 5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
04:39Là-dedans, évidemment, il y a les déplacements des touristes.
04:45Alors, je ne sais pas comment vous vous intégrez cette dimension-là,
04:48mais est-ce que c'est le levier sur lequel on ne peut pas faire grand-chose, finalement ?
04:53Oui, c'est un peu ce qu'on peut conclure rapidement.
04:57Nous, ce n'est pas comme ça qu'on voit les choses.
04:59Nous, nous sommes des hébergeurs touristiques, on offre des séjours.
05:01Donc, à la base, à première approche, nous ne paquageons pas, comme on peut dire, dans le secteur du tourisme.
05:07Mais on ne s'est pas arrêtés là.
05:08Donc, l'empreinte carbone d'un séjour chez nous, le premier poste, comme vous l'évoquez, c'est le transport,
05:14qui peut aller jusqu'à 70-80% sur des résidences de tourisme, comme Pierre et Vacances.
05:20Pour autant, nous, on considère que notre rôle, c'est de baisser l'empreinte carbone de notre activité,
05:25donc de l'activité touristique, de faire notre part, notamment sur le bâti.
05:30Mais, et c'est le rôle de nos marques, de proposer ces alternatives moins carbonées, concrètement.
05:34C'est ce qu'a fait Maéva, là, avec un package de proposé tranquille, donc c'est assez malin,
05:39de, ce qu'on dit, proposer, packager un hébergement et du train.
05:45D'accord. Mais ça veut dire qu'il y a un avantage pour le client de choisir un mode de transport moins carboné ?
05:52Est-ce que vous allez jusque-là ? Vous voyez ce que je veux dire ?
05:54Oui. Alors, c'est ce qu'on a fait, notamment chez Pierre et Vacances, en proposant une opération spéciale,
05:59en disant, optez pour le train, vous aurez une réduction qui avait été vue.
06:03Ça marche ?
06:04Ce qui est important pour nous, c'est que ça positionne la marque comme un service client,
06:10c'est-à-dire que c'est un bénéfice que le client peut avoir, vous l'évoquiez, le levier du prix,
06:14mais surtout rendre ce qui est possible, parce que ce qui est compliqué dans le transport, la mobilité,
06:19c'est ce fameux dernier kilomètre.
06:20Donc, nous, on valorise l'accès au train et au transport en commun sur nos résidences.
06:27Donc, en fait, il faut être là en marketing de l'offre et puis rendre la chose désirable.
06:32– Eh oui, on revient à l'acceptabilité du changement.
06:36Donc, il y a ce pôle transport des touristes, évidemment, c'est pas si facile, mais on peut agir dessus.
06:44Et sur tout le reste, qu'est-ce que vous faites pour baisser, finalement, votre bilan carbone ?
06:49– Le volet du transport, quand même, pour finir, il y a aussi le volet des bornes de voitures de recharge électrique,
06:55qui est quand même important.
06:56– Bien sûr.
06:57– Des clients qui viennent en famille vont avoir tendance à prendre leur voiture et c'est très pratique.
07:03Mais c'est pour ça, donc on doit aussi répondre à cette demande-là.
07:06Votre question étant, en dehors du transport, qu'est-ce qu'on peut faire d'autre ?
07:09– Faire notre part sur ce sur quoi on a de l'impact et surtout des leviers.
07:13Donc, il y a évidemment travaillé sur le bâti.
07:17Et nous, on veut vraiment…
07:18– Ça veut dire quoi concrètement ?
07:18– Nous, nous exploitons des sites dont nous ne sommes pas forcément propriétaires, pas du tout, c'est pas notre modèle.
07:24Pour autant, on sait comment limiter les consommations d'énergie et, par là même, baisser l'empreinte carbone.
07:33Mais on se doit aussi, et c'est le rôle vraiment qu'on se donne, de catalyseurs, d'emmener notre écosystème,
07:38de nos partenaires, de nos clients, de nos fameux propriétaires, à savoir quelles mesures prendre pour isoler, pour améliorer la performance du bâti.
07:48– Donc, c'est de l'évangélisation, entre guillemets, c'est de l'information, c'est du soutien à l'investissement ?
07:55– Oui, nous, on voit plutôt ça comme un partenariat et comme étant un catalyseur, c'est-à-dire, on s'est fixé, par exemple, une trajectoire de décarbonation
08:03dont nous n'avons pas nous-mêmes tous les leviers, ni les leviers financiers.
08:07– Oui, mais pour autant, c'est la dynamique que nous lançons et que nous allons intégrer dans les négociations avec nos propriétaires institutionnels.
08:17Mais c'est aussi le rôle qu'on se donne qui est vraiment de faire notre part.
08:24Et par exemple, on a investi sur un bâti dont nous avions la propriété.
08:30Et donc, concrètement, en Normandie, on a changé une chaudière fuel, parce qu'on en avait encore quelques-unes, pour une chaudière biomasse.
08:37Et ça, c'est un effet, un levier très important, puisque ça va baisser l'empreinte carbone sur les consommations d'énergie de pierres et vacances de deux points, quand même.
08:47Donc, c'est pas rien.
08:48– Il y a des labels environnementaux dans l'univers du tourisme.
08:52Mais est-ce que, finalement, double question, vous incitez vos partenaires propriétaires à aller vers la recherche de ces labels-là ?
09:01Et puis, peut-être, c'est la part la plus importante de la question, est-ce que c'est vraiment un prescripteur ?
09:07Est-ce que, quand on a un label vert, ça fait venir des clients supplémentaires ?
09:11– Nous, on part du principe que les clients, comme tout le monde, ont envie de bien faire.
09:17On n'a pas envie de faire l'achat qui soit néfaste pour l'environnement ou acheter une marque qui ne soit pas responsable.
09:23On part de ce principe-là parce qu'on a aussi écouté nos clients, qui sont, comme tout client, à faire beaucoup de déclaratifs.
09:28– Oui, et puis on a tous nos contradictions. On ne fait pas tout bien et ce n'est pas grave.
09:31– Exactement, souvent contradictoire.
09:32– Mais nous, notre motto, c'est d'être la marque qui incarne et qui propose cela, mais on n'est pas dans l'auto-déclaratif.
09:39Et le label clé vert sur lequel on est depuis 2011, quand même, ça ne date pas d'hier,
09:45c'est pour nous une des meilleures façons d'attester par une tierce partie de cet engagement environnemental qu'on obtient ou pas.
09:54En fait, c'est vraiment un label externe que vous pouvez perdre.
09:57Et pour les opérationnels, c'est très concret.
09:59Ça veut dire mettre en place des produits écolabilisés, ça veut dire un certain niveau de performance du bâti, on y revient.
10:06Mais aussi, faire la promotion du tourisme local, donc des atouts locaux.
10:11Ça, c'est un volet vraiment important et qui est très, très spécifique à notre métier, à notre marque.
10:16– Peut-être que vous ne l'avez pas modélisé, mais est-ce que, je repose la question,
10:22est-ce qu'il y a des clients qui vous disent « je suis venu parce qu'il y a la clé verte » ?
10:25Et quel pourcentage ?
10:27– Pour eux, c'est important. On sait notamment, quand on a fait des études clients sur le site Maevac,
10:33qui est donc une plateforme de vente de produits touristiques, d'hébergement,
10:36le fait de critériser, c'est-à-dire de pouvoir choisir non seulement la destination,
10:42le type d'hébergement, mais en plus le label, on voit que ça prend de plus en plus d'ampleur.
10:46Donc, nous, on se doit d'avoir un portefeuille de sites labellisés plus grand,
10:52de faire valoir leurs avantages et d'orienter nos clients vers ceci.
10:58– Merci beaucoup, Émilie Risse, et à bientôt sur Be Smart for Change.
11:02On passe tout de suite au zoom de ce Smart Impact.
11:05On va parler commerce de proximité et, par exemple, commerce rural aussi.
11:12Et puis surtout, ce qui est très intéressant, l'impact en dehors de l'impact sonnant et trébouchant,
11:17l'impact sociétal, l'impact environnemental de ces commerces.
11:20– Le zoom de ce Smart Impact avec Emmanuel Hauss, bonjour.
11:30– Bonjour.
11:31– Bienvenue, vous êtes la directrice générale de Paris Commerce.
11:33Vous publiez les résultats d'une étude enquête nationale inédite
11:37sur la valeur des commerces de proximité, impact social et environnemental.
11:42On va évidemment la détailler ensemble, mais d'abord, un mot de Paris Commerce, c'est quoi Paris Commerce ?
11:47– Paris Commerce, c'est le bras armé de la ville de Paris en matière de préservation du commerce de proximité.
11:53Donc ça intervient à plusieurs niveaux, mais notamment en achetant, en préemptant des pieds d'immeubles
12:01pour y maintenir notamment des librairies.
12:04On voit bien qu'aujourd'hui, quand il y a une densité comme Paris et des prix de fonciers qui sont très conséquents,
12:15maintenir une librairie à Paris.
12:17– C'est vrai qu'on voit des librairies qui ferment parce que ça coûte trop cher de payer le loyer.
12:20– Voilà, et donc la ville de Paris intervient pour notamment maintenir des librairies à Paris.
12:25– Pourquoi une telle enquête ? Quel était votre objectif ?
12:28– L'objectif, c'était de démontrer, en fait, tout le monde intuitivement aime le commerce de proximité,
12:35c'est-à-dire les maires, les agents immobiliers, les parents…
12:39– Les consommateurs, les habitants de ces quartiers.
12:43– Et finalement, pourquoi ? Et quelle valeur le commerce de proximité apporte à la société
12:49qu'on ne voit pas dans les chiffres ? Parce qu'on a un seul mot pour le commerce,
12:54que ce soit les grandes chaînes, les grandes enseignes internationales très standardisées
12:59ou le petit commerce beaucoup plus singulier qui apporte du lien social,
13:02on a un mot et on a un calcul.
13:04Donc l'idée, c'était d'arriver, comment on peut démontrer, en fait, la valeur via des chiffres,
13:11puisqu'on est une société qui fonctionne beaucoup via le chiffre,
13:15comment on peut démontrer que cette valeur, elle existe et on peut la prendre en compte.
13:20– Et on va dévoiler ensemble les résultats.
13:22Il y a six grands rôles informels, on va dire, de ces commerçants, de ces commerces de proximité.
13:27La méthode, c'était quoi ?
13:28Vous avez posé la question à des centaines, des milliers de commerçants,
13:34vous avez collecté des données, c'était quoi ?
13:36– L'idée, c'était, en fait, ça part d'un…
13:38C'est six ans de travail, donc ça part d'un challenge data en 2019 à Sciences Po.
13:44Et l'idée, c'était comment on fait, en fait, pour démontrer ce qu'on sait,
13:49que ça participe au bien commun.
13:51Et donc, la première question, le travail de Fourmi, c'était de récupérer des données.
13:57C'est-à-dire d'aller voir les commerçants, alors à Paris, à Rouen, à Marseille, Saint-Ouen.
14:01– Oui, c'est vraiment une enquête nationale.
14:02– Vraiment, une enquête, et de recueillir et de leur poser des questions, de les écouter.
14:06Et à partir de là, alors évidemment, c'est jamais exhaustif et c'est forcément partiel.
14:14Mais l'idée, c'était, à partir de ces données, ensuite, les catégoriser et regarder et se dire,
14:19mais tiens, en fait, c'est incroyable, le nombre de commerces qui vont intervenir,
14:23par exemple, par rapport à des personnes en situation de précarité.
14:26Bon, voilà, ça, c'est vraiment où discuter, ne serait-ce que discuter.
14:30– Alors tiens, le lien social, on commence par là.
14:3293% des commerçants ont des discussions personnelles avec leurs clients,
14:3778% aident spontanément des personnes en situation de précarité.
14:43On voit bien, alors, c'est massif.
14:45– C'est massif.
14:46– Déjà, et on voit bien l'effet positif pour la société, la lutte contre l'isolement, par exemple.
14:52– Exactement, et surtout le rôle de pacificateur, en fait.
14:55Moi, je pense que la puissance du commerce de proximité, quand il maille, en fait, nos rues,
15:01c'est la pacification de l'espace public.
15:06Et d'ailleurs, en son temps, c'était Jane Jacobs qui avait décrit ça,
15:10mais qui parlait de la théorie « eyes on the street »,
15:13qui est démontrée aujourd'hui par la Harvard Business Review,
15:18qui montre qu'en fait, un commerce de proximité disparaît, la délinquance augmente.
15:25C'est-à-dire qu'en fait, le simple fait qu'il y ait les yeux sur la rue des commerçants,
15:29et on le sait très bien, quand on a des enfants, quand on est une femme, on le sait,
15:33on va passer dans la rue, il y a des commerces de proximité.
15:36Pas des grandes enseignes, c'est vraiment pas la même économie.
15:39– Bien sûr.
15:39– Donc, pacifier, c'est déjà un sujet très important, surtout en ce moment.
15:46– Avec, sur ce lien social, je vais citer un certain nombre de résultats,
15:497 commerçants sudistes qui prennent le temps d'expliquer plusieurs fois par jour leurs produits,
15:55alors là, ça va beaucoup intéresser les marques,
15:57parce que ça participe de leur image, de leur transparence, etc.
16:01Et puis, 47%, 1 sur 2, qui organisent annuellement des moments collectifs.
16:05Donc là, on est vraiment dans la vie du quartier.
16:08Et sur la solidarité locale, autre chiffre, près de 8 commerçants sur 10
16:14qui sont sollicités par des personnes en situation de précarité,
16:18qui apportent une aide…
16:19– Spontané même, sans être sollicité.
16:21– Oui, ou spontané, c'est l'accès aux toilettes, c'est de l'eau, c'est…
16:25– C'est l'humain.
16:26– Le don de nourriture, on est au cœur de…
16:28– De l'humain.
16:28– On est au cœur de l'humain et des villes.
16:30Ça veut dire que le commerce, c'est un sujet politique.
16:32– Exactement, au sens premier déjà, c'est-à-dire la vie de la cité politique.
16:37Et puis sans doute, effectivement, ça devient…
16:40On le voit bien, les dernières années, on voit bien que finalement,
16:43quand le commerce disparaît, ça devient un sujet politique au sens vraiment large
16:48parce que les villes ont le lien social.
16:52Enfin, il y a beaucoup de choses qui tombent en même temps que le commerce disparaît.
16:55Donc, comme c'est de la microéconomie, on a…
17:00En France, on est très fort en macroéconomie.
17:03Mais la microéconomie, c'est vraiment de l'ultra-local.
17:07C'est moins regardé.
17:08Donc, l'objectif de cette étude, c'était vraiment de regarder pour la première fois
17:14et en sonnant et trébuchant, parce qu'encore une fois, on est dans une société du chiffre,
17:19de regarder ce que ça nous a.
17:20– Mais alors, vous avez commencé à l'évoquer, mais comment une…
17:23Puisque c'est de la politique, comment une ville peut préserver ses commerces de proximité ?
17:27Il y a le levier du foncier.
17:29– Oui, la régulation par le foncier, indispensable.
17:31– Ça, c'est le levier le plus important ?
17:33– Oui.
17:34– C'est-à-dire que dans le budget d'une ville, il y a la capacité à quoi ?
17:37À acheter ?
17:38– À acheter des pieds d'immeubles et aller…
17:41Alors, c'est de l'économie.
17:44Donc, il faut faire attention, effectivement, au cadre légal.
17:47On ne peut pas subventionner, mais par contre, on peut tout à fait faire des loyers qui sont plus bas
17:51et décider un peu comme on a fait pour le logement, en fait.
17:55Mais c'est avec un peu de retard, c'est-à-dire que la valeur du commerce de proximité…
17:59Là, la ville de Paris l'a clairement identifié et il y a un plan dédié au commerce de proximité qui est massif.
18:06Mais, effectivement, on pourrait même imaginer…
18:09D'abord, il y a le reste du monde, j'ai envie de dire.
18:13On voit bien que les villes comme Londres, comme New York…
18:16Et viennent nous voir, d'ailleurs.
18:18Viennent nous voir Paris commerce en disant « Mais comment, à Paris, comment vous faites pour maintenir des librairies ? »
18:23C'est-à-dire qu'on est sollicité par l'international qui se rend compte,
18:26en Manatagne, il y a une espèce de désert de vacances des pieds d'immeubles commerciaux.
18:30Ils se rendent compte qu'en fait, l'attractivité du quartier est en chute libre.
18:36Parce qu'en vrai, une ville n'est plus une ville sans commerce de proximité.
18:39Mais il faut qu'on s'en rende compte souvent qu'ils disparaissent.
18:42Mais est-ce que ça va… Parce que c'est, par exemple, c'est sur aussi la variété des commerces de proximité.
18:48Oui, la diversité.
18:48La diversité.
18:49Parce qu'on se retrouve parfois avec des quartiers où c'est très compliqué de trouver.
18:54Alors, j'ai enfoncé les portes ouvertes.
18:55Mais des commerces de bouche parce qu'il n'y a que des boutiques de luxe, par exemple.
18:59Et donc, ça peut aller jusqu'à cette finesse de décision de la part de la mairie ?
19:05Absolument.
19:06Nous, en l'occurrence, c'est une société d'économie mixte.
19:09Mais c'est le bras armé de la ville.
19:10Mais bien sûr, puisque l'objectif, c'est la diversité.
19:14De maintenir la diversité commerciale.
19:17Et donc, quand je vous parle des librais, c'est un exemple pour vous.
19:19Parce que là, on voit vraiment effectivement que le foncier est au cœur.
19:21Mais sinon, le sujet, c'est la diversité.
19:24C'est-à-dire, c'est la ville du quart d'heure.
19:25C'est que, finalement, un quart d'heure de chez vous, vous avez une boulangerie, une épicerie, une librairie.
19:30Et ça, c'est ce qui fait.
19:34On l'a bien vu pendant le Covid, avec tous les débats autour des commerces essentiels.
19:38Ça a été un moment de prise de conscience pour les municipalités ?
19:42Je pense.
19:43Je pense.
19:44Justement, on regarde.
19:45Je vous écoute et je me dis qu'il y a tellement de villes.
19:47Moi, je sillonne la France en voiture tous les étés.
19:51On passe son temps à traverser des entrées de villes qui sont moches.
19:54Exact.
19:55Et qui sont la preuve qu'il y a de moins en moins de commerces de proximité.
19:58Parce qu'on les a excentrés, les commerces.
19:59Et ils essayent, d'ailleurs, de faire marche arrière.
20:01Et c'est là où la ville de Paris a été précurseuse.
20:04Parce que c'est une politique de long terme.
20:08Cette politique, elle a commencé en 2004.
20:11Au début, elle a commencé dans un arrondissement où il y avait un problème, justement, de monoactivité, de grossiste.
20:17Avec un maire d'arrondissement qui a dit, mais moi, je vois bien que mon quartier perd en lien social.
20:24Et qu'il y a un problème d'usage.
20:27Je vais donner d'autres chiffres de cette étude.
20:30Par exemple, sur la sécurité.
20:31On a commencé à l'évoquer, mais 60% des commerçants ont accueilli des citoyens en insécurité dans leur commerce.
20:4045% qui disent, je réagis immédiatement en cas d'incident.
20:45Sur une thématique qui nous tient beaucoup à cœur, ici, évidemment, à Smart Impact, sur l'environnement.
20:5188% des commerçants qui ont répondu à, je le répète, enquête nationale, disent, j'agis pour limiter les déchets.
21:01Et puis, vous me disiez, juste avant que l'interview démarre, de cette étude, vous allez créer une sorte de simulateur, c'est ça ?
21:09Alors, c'est quoi ?
21:10L'objectif, c'est justement de chiffrer, en fait.
21:13Parce qu'encore une fois, je vous dis, jusqu'à présent, c'est intuitivement, on sait que c'est important.
21:17Mais l'étape suivante, c'est d'arriver à chiffrer.
21:21C'est-à-dire, en gros, si un commerçant, on va dire, si 10% des commerçants consacrent, on s'est rendu compte, 15 minutes à la propreté par jour,
21:32en gros, combien ça rapporte à la communauté ?
21:35Et cet argent que ça rapporte, en fait, c'est des économies, par exemple, en termes d'agents dédiés à la propreté.
21:44Et ça, c'est valable.
21:45Donc, ce simulateur...
21:46Mais il servira à qui ? Aux collectivités locales, aux mairies ?
21:50Oui, par exemple.
21:51Il servira à qui veut, en fait.
21:52Qui veut, puisqu'aujourd'hui, on a une seule façon de voir les choses, qui est par le biais de la rentabilité.
21:58On ne regarde pas ce qu'on appelle les externalités.
22:01Ça commence à rentrer un peu dans les bilans des entreprises.
22:04Voilà, ou négative.
22:05Il y a effectivement maintenant les comptas, les triples comptas, etc.
22:07Mais en vrai, sinon, on continuait à être axé sur la compta de 1945.
22:12C'est vrai.
22:13Ce qui est ridicule, parce que les externalités négatives, c'est quand même un sujet sur la pollution, etc.
22:18Mais comment on les chiffre ?
22:21Et donc, l'objectif de ce simulateur, c'est d'arriver à chiffrer, en fait, pour penser autrement, en fait, justement, politiquement, la valeur du commerce de proximité.
22:30Merci beaucoup, Emmanuel Hauss.
22:31Et à bientôt sur Be Smart for Change.
22:34On passe tout de suite à notre rubrique consacrée aux startups éco-responsables.
22:44Smart Ideas avec Amaury Pachurka.
22:46Bonjour.
22:47Bonjour.
22:47Bienvenue.
22:47Vous êtes le fondateur de Swin, créé en novembre 2022.
22:51Avec quelle idée ? Racontez-moi.
22:53Alors, Swin, c'est une société à mission qu'on a créée avec un objectif d'essayer de concilier la technologie et l'humanité, l'humain en tout cas, l'aspect humain,
23:00pour essayer de contrer un peu les effets du réchauffement climatique et essayer de trouver des solutions pour intégrer plus d'énergie renouvelable
23:06et faciliter l'accès aux énergies renouvelables.
23:10Avec notamment cette logique d'autoconsommation collective.
23:14De quoi on parle ?
23:15Oui. Alors, l'autoconsommation collective, c'est un nouveau modèle économique qui est en train d'apparaître sur le marché en France, mais aussi en Europe,
23:21où en fait, on peut tout à chacun devenir producteur et consommateur dans une boucle locale d'énergie,
23:26où finalement, on peut acheter et revendre l'électricité directement à ses voisins.
23:29Ok. Ça marche comment ?
23:31Alors, ça marche comment ?
23:32Il faut des producteurs déjà ?
23:33Il faut des producteurs, il faut des consommateurs en France, en face, pardon.
23:37Et derrière, en fait, l'objectif, c'est d'organiser sur le réseau existant, donc un marché local de l'énergie.
23:44Et donc, c'est bien sûr encadré réglementairement. Il y a bien sûr une réglementation autour. On ne fait pas quand même ce qu'on veut avec certaines contraintes.
23:51Alors, on va prendre des exemples parce qu'il y a déjà plusieurs projets qui sont en Camargue, je crois, un dans l'Aisne.
23:57Oui. On a nos deux beaux projets, on va dire. Ce sont deux projets qui sont menés avec des collectivités et des collectifs citoyens,
24:05notamment un projet dans l'Aisne, à Montigny-en-Aroise. En fait, la mairie a décidé de donner ses surplus d'électricité à ses citoyens.
24:11D'accord.
24:12Et donc, derrière, nous, on est venu apporter la technologie et les moyens pour pouvoir réaliser cette opération.
24:16Et la deuxième opération vitrine, c'est une opération qui tourne depuis deux ans maintenant, depuis plus de deux ans,
24:21où on a interconnecté 24 producteurs avec 35 consommateurs. Et en fait, on gère les flux d'électricité entre les uns et les autres.
24:27Ça, c'est dans le Gard, en Camargue.
24:29Ça, c'est dans le Gard, oui.
24:30Et alors, ça marche comment ? Vous êtes venu avec un compteur, un compteur Linky. Et qu'est-ce que vous apportez comme technologie, en fait ?
24:36Effectivement, dans nos démarches, d'essayer de faciliter l'accès à l'information. Il y a notamment cette information en temps réel qui est déjà existante,
24:43qui est dans les compteurs Linky, sauf qu'elle n'est pas forcément accessible.
24:45D'accord.
24:46Et donc, on a développé un petit émetteur Radio Linky, en fait, qui vient juste se pluguer dans le compteur Linky.
24:51Mettez-le assez haut, là, qu'on voit bien. Oui, d'accord.
24:53Aussi simplement que ça. Après, je referme mon compteur.
24:56Et en fait, avec cet outil-là qu'on a développé pour que ce soit un peu autonome et facile et plug and play,
25:01en fait, ça permet à tout un chacun dans la communauté de savoir en permanence quelle est l'énergie disponible au sein de l'opération au moment T.
25:07D'accord.
25:07Ce qui fait qu'on peut agir sur ces consommations, lancer une consommation quand on en a besoin.
25:11Qu'est-ce que je dois faire si je veux devenir producteur ou consommateur, finalement, et lancer un projet comme celui-là, d'autoconsommation collective ?
25:19Alors, nous contacter, évidemment.
25:21Évidemment.
25:21Évidemment. Alors après, il y a quelques contraintes réglementaires, notamment la création ou l'utilisation de ce qu'on appelle une personne morale organisatrice
25:30qui va représenter le groupe au regard du réseau électrique.
25:33Ensuite, il y a des échanges à avoir avec le gestionnaire de réseau de distribution, donc Enedis dans 95% des cas,
25:38à qui, on va dire, à un moment, l'électricité qui a transité sur le réseau, elle appartient à un tel, elle a été consommée par un tel.
25:45D'accord. Et ça permet forcément de faire des économies ?
25:49Oui. Alors, l'autoconsommation collective, en fait, c'est une rallonge de l'autoconsommation individuelle.
25:55Donc, dans la logique, plus on est collectif, plus on va réussir à faire des optimisations et, par exemple, à pouvoir associer des consommateurs
26:01avec des producteurs au bon moment, au moment où l'énergie renouvelable est produite.
26:05D'accord. Et donc, ça permet de faire baisser, au final, sa facture ?
26:08Alors, on a commencé à étudier, d'ailleurs, on a monté un laboratoire commun avec l'Université de Montpellier,
26:13justement, sur l'étude de ces nouveaux modèles économiques et sur l'appropriation par les usagers.
26:18Et on s'aperçoit qu'il y a des phénomènes d'économie implicite où les gens consomment moins parce qu'ils savent ce qu'ils consomment.
26:24Et des phénomènes aussi où ils consomment mieux et au meilleur moment, au moment où l'énergie est disponible
26:29et donc au moment, en fait, où je vais mieux l'utiliser.
26:31Oui. Avec peut-être un peu un changement de mode, parce que plus il y a d'énergie renouvelable,
26:36par exemple, les heures creuses, c'était forcément la nuit. Est-ce que c'est moins vrai aujourd'hui ?
26:40Est-ce que c'est en train de changer ?
26:40Alors, effectivement, il y a une évolution sur les heures pleines et les heures creuses.
26:43Il va probablement y avoir des heures creuses en journée, mais qui représentent, effectivement,
26:47la production photovoltaïque, on va dire, des heures du midi qui n'est pas consommée.
26:50Et l'idée, en fait, notre idée qu'on a derrière, en mettant à disposition cette information en temps réel,
26:54ça permet, du coup, aux gens, au-delà juste d'attendre des heures pleines et des heures creuses,
26:57de savoir vraiment, là, maintenant, j'ai de l'énergie qui est disponible.
27:00Les producteurs, c'est souvent du photovoltaïque ? C'est uniquement du photovoltaïque ?
27:04Alors non, ça peut être tout type de production.
27:07Jusqu'à présent, la réglementation ne permettait pas trop de mettre des grosses puissances dans les projets.
27:12Maintenant, on peut passer avec de l'éolien, par exemple, mettre un mât éolienne avec les évolutions récentes.
27:16Sur les quatre derniers mois, il y a eu quand même pas mal d'évolutions assez rapides sur le sujet,
27:20entre les tarifications d'offres d'achat d'EDF et, derrière, aussi, l'augmentation des périmètres des autoconsommations collectives.
27:28Merci beaucoup, Amaury Pachurka et Bonvent à Swin.
27:32Voilà, c'est la fin de ce Smart Impact. Merci à toutes et à tous.
27:35Je vais rappeler les noms de celles et ceux qui m'accompagnent.
27:39Marie-Billa, Alexis Mathieu, Juliette Miliarina, pour la programmation, la production de cette émission.
27:44Aujourd'hui, le réalisateur, c'est Xavier Sanchez et l'ingénieur du son, Alexis Oustabassidis.
27:49Belle journée.