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Jeudi 27 mars 2025, retrouvez Alexandre Caizergues (Fondateur, Syroco) dans MANAGER L'ODYSSÉE, une émission présentée par Alix Nguyen.

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00:00Bienvenue dans Manager l'Odyssée, votre rendez-vous hebdomadaire sur Be Smart for
00:13Change, un tête-à-tête de 28 minutes en immersion dans le quotidien d'un manager.
00:18Devenir un bon manager ne s'improvise pas.
00:21Aujourd'hui, je suis ravie de recevoir Alexandre Kézergue, champion de kitesurf, recordman
00:27de vitesse sur l'eau et cofondateur de Sirocco, une start-up qui développe des solutions
00:33pour décarboner le transport maritime.
00:35Nous reviendrons sur sa trajectoire, comment son parcours de sportif de haut niveau a-t-il
00:41façonné sa vision du management ? Alexandre nous raconte.
00:44Bonjour Alexandre, bonjour Alex, bienvenue, merci d'avoir répondu positif à mon invitation.
00:56Alexandre, pour commencer, vous êtes un champion de kitesurf reconnu, avec plusieurs records
01:03à votre actif.
01:04L'un de vos exploits a été de franchir la barre des 100 km sur l'eau, d'où vient
01:11votre goût pour la vitesse en mer ?
01:14Bonne question, je pense que c'est avant tout un goût pour le kitesurf en général.
01:21Au début des années 2000, j'ai découvert un sport qui était tout jeune, et je l'ai
01:29vu évoluer, on a fait évoluer le matériel, et aujourd'hui, ça reste encore une vraie
01:36passion, plus un moteur de vie, parce que je suis passé à autre chose depuis, mais
01:44on parlait tout à l'heure, les vacances ou le temps libre, ça reste encore beaucoup
01:49le kitesurf.
01:50Et on va y revenir bien sûr plus en détail, mais vous diriez que ce parcours de sportif
01:56de haut niveau a influencé aujourd'hui votre approche du management chez Sirocco ?
02:02Oui.
02:03Est-ce que vous vous y observez quotidiennement ?
02:06Oui, j'ai appris au cours de ma carrière plein de choses, même si le kitesurf c'est
02:12un sport individuel, quand on fait un sport de haut niveau, on est tout de suite entouré
02:18d'une équipe, j'ai travaillé longtemps avec le même équipementier avec qui j'ai
02:23conçu du matériel, donc travailler avec des équipes d'ingénieurs, je fais ça depuis
02:29assez longtemps.
02:30Par exemple, sur une compétition, vous travaillez avec une équipe de combien de personnes ?
02:34Alors, j'allais dire en back-office, donc avant la compétition, c'est une équipe
02:42d'une quinzaine de personnes, une marque de kitesurf, donc avec des ingénieurs et
02:46avec des metteurs au point, mais après, le jour J de la compétition, on a 2-3 personnes
02:52qui viennent nous donner un coup de main, et ensuite sur des tentatives de record, c'est
02:58une équipe un peu plus étoffée, mais ce n'est jamais des centaines de personnes.
03:04Aujourd'hui, vous êtes combien de salariés chez Sirocco ?
03:06On est 24, bientôt 40.
03:09Ah, bientôt 40, on passe de 24 à 40, comme ça ! Grosse phase de recrutement alors ?
03:15Oui, grosse phase de recrutement.
03:16On a levé des fonds l'année dernière pour développer le produit encore plus à l'international,
03:21devenir un véritable acteur de poids en Europe, donc on a besoin de plus d'experts.
03:30Et alors justement, quand est-ce que ce switch vers la création d'une entreprise s'opère ?
03:38Ça a été une envie de m'insérer dans un projet professionnel qui soit impactant positivement pour la planète.
03:50Et vous aviez déjà fini votre carrière de sportif ?
03:52Non, ça a été une vraie transition, ça a germé pendant.
03:58J'ai démarré la compétition en kite en 2005, et 10 ans plus tard, j'ai commencé
04:07à me poser des questions.
04:08Bien sûr, j'avais parcouru le monde, j'avais gagné des titres.
04:11Au bout d'un moment, on se dit, ok, on va faire ça combien de temps ?
04:16Est-ce qu'il n'y a pas des choses qu'on pourrait mettre en place et qui pourraient bénéficier à la planète ?
04:22C'était une recherche de sens ?
04:23Oui, complètement, une recherche de sens, parce qu'on se dit,
04:26qu'est-ce que tu pourrais faire pour rendre aux océans ce qu'ils t'ont donné toutes ces années pour ta passion ?
04:34Je reste un passionné de kitesurf, je reste un passionné des océans.
04:38Et on se dit, est-ce qu'il n'y a pas des choses qu'on peut mettre en place
04:42qui amélioreront l'état de la mer, l'état de la planète ?
04:46Et déjà, en mode recherche de projet,
04:51j'ai fait la connaissance de plein d'entrepreneurs de la tech
04:55au travers d'un think tank qui s'appelle The Galleon Project.
05:00Et en fait, je les ai emmenés un peu partout faire du kitesurf dans le monde.
05:05Je les ai coachés.
05:07En faisant leur connaissance, en échangeant sur pourquoi ils avaient choisi cette voie dans l'entrepreneuriat,
05:15tu te dis, tu partages tes idées, tes envies aussi.
05:20Et eux aussi, certains d'entre eux se disaient,
05:25qu'est-ce qu'on pourrait faire pour la planète ?
05:27Nous, on a fait des trucs parfois incroyables dans la tech.
05:30Est-ce qu'il n'y a pas moyen de se lancer aussi dans des projets
05:34impactant de façon positive la planète ?
05:38Et donc l'idée a germé sur une plage.
05:42Sur une plage, en rencontrant ces entrepreneurs
05:46et en se disant, est-ce qu'il n'y a pas un moyen d'allier tech, innovation,
05:53quelque chose qui ferait du bien à la planète ?
05:57Et en fait, l'idée véritable de Siroko, l'idée de départ,
06:01elle est née sur une plage en échangeant.
06:04Et déjà, est-ce que la notion d'impact,
06:09qui est au cœur de votre business,
06:11est-ce qu'elle transparaît dans votre façon de manager des gens ?
06:15Je ne sais pas si on peut dire que ça transparaît.
06:20En tout cas, c'est des valeurs ou des envies
06:24qu'on essaie de détecter quand on fait grandir l'équipe,
06:28quand on fait des entretiens d'embauche.
06:30Moi, j'aime bien savoir ce qui passionne les gens,
06:32leur intérêt à venir.
06:34C'est important pour vous d'avoir une passion ?
06:36C'est primordial.
06:38Et ça veut dire qu'on n'est pas recruté chez Siroko si on n'a pas de passion ?
06:40Si on me dit honnêtement que je n'ai pas de passion
06:42ou que je n'ai rien qui me passionne,
06:44je vais avoir des doutes sur la personne.
06:46Pourquoi ?
06:49Quelle qu'elle soit,
06:51je ne parle pas d'être passionné de kitesurfing
06:53pour travailler chez Siroko,
06:55mais quelle qu'elle soit,
06:57ça reflète un état d'esprit,
07:01d'avoir envie de communiquer
07:05ce qu'on fait,
07:07les choses qui vous font vous dépasser,
07:11vous font rêver,
07:13vous font envie.
07:15Si on a une passion,
07:17est-ce qu'on a envie de la transmettre ?
07:19Peut-être pas,
07:21mais souvent,
07:23c'est des choses qu'on a envie de partager.
07:25Et quand je parle des passions
07:27avec les gens avec qui je parle
07:29et qui ont des passions,
07:31je vois tout de suite la petite étincelle
07:33au fond des yeux
07:35dès qu'elle parle de ce qu'elle aime
07:37ou ce qui la passionne.
07:39C'est tellement quelque chose de sacré chez vous ?
07:41Je sais que ça me donne
07:43envie de me dépasser,
07:45pas forcément dans le kitesurf,
07:47mais dans la vie de tous les jours.
07:49C'est un état d'esprit finalement ?
07:51Oui, plus un état d'esprit.
07:53Qui rayonne sur tout le reste ?
07:55Oui, des envies
07:57et qui vous en dit beaucoup
07:59sur la personne avec qui vous échangez
08:01et qui va peut-être intégrer votre équipe.
08:03Avis aux futurs candidats,
08:05soyez passionnés, sinon attention !
08:07Et ne faites pas semblant !
08:09Parce que sinon,
08:11je ne verrai pas l'étincelle !
08:13C'est peut-être intimidant !
08:15Diriger une startup
08:17comme Sirocco,
08:19vous êtes dans une grande phase de recrutement,
08:21c'est gérer l'incertitude,
08:23une évolution rapide.
08:25Comment faites-vous face à l'inconnu ?
08:27Est-ce que là aussi,
08:29c'est quelque chose qui vous servait
08:31de votre expérience sportive ?
08:33Déjà,
08:35la base, je pense que c'est
08:37de s'entourer d'une équipe.
08:39On l'a fait dès nos débuts,
08:41on a commencé à intégrer
08:43des gens qui
08:45pouvaient remplir une part du job
08:47qu'on se disait,
08:49ou en tout cas qui pouvaient résoudre des problèmes
08:51qu'on avait au départ.
08:53Arriver avec des nouvelles idées
08:55qui feraient
08:57grandir Sirocco.
08:59Et aujourd'hui, c'est aussi
09:01cette équipe qui s'entoure
09:03d'autres personnes.
09:05C'est eux,
09:07c'est nos leaders
09:09qui recrutent aujourd'hui.
09:11On a toujours, nous,
09:13en tant que fondateur,
09:15un regard sur les gens
09:17qui intégrent.
09:19Vous avez le dernier mot finalement, non ?
09:21La plupart du temps.
09:23Et en tout cas,
09:25on aime bien savoir
09:27qui on embauche.
09:29Vous en avez fait
09:31beaucoup des erreurs de recrutement ?
09:33On en fait
09:35comme des
09:37erreurs dans la vie
09:39de tous les jours ou dans la vie d'un entrepreneur.
09:41On fait...
09:45La vie d'entrepreneur,
09:47c'est pas
09:49tranquille. On prend souvent le parallèle
09:51de l'effet
09:53des montagnes russes.
09:55Ça va des fois
09:57très très haut ou très très bas.
09:59Ça, on évite de le transmettre
10:01quand même à l'équipe.
10:03On essaie d'écréter
10:05que les hauts ne soient pas
10:07hyper hauts pour que les bannes
10:09ne soient pas catastrophiques.
10:11Au haut, au bas, à vous.
10:13On échange.
10:15Il y a plusieurs écoles,
10:17j'ai reçu des managers qui disent que
10:19rien ne vaut la transparence.
10:21J'en connais des entrepreneurs
10:23qui pratiquent ce truc-là.
10:25Pourquoi ce ne serait pas une bonne chose de dire
10:27en ce moment que c'est compliqué ?
10:29On peut dire, et il faut le dire
10:31quand c'est compliqué.
10:33Il ne faut pas dire
10:35des choses
10:37qui rendraient
10:39trop inquiets l'équipe
10:41ou qui flingueraient un état d'esprit.
10:43Ou même une démotivation
10:45parce que ça doit arriver.
10:47Ou de la forte inquiétude.
10:49Si vous dites
10:51à toute votre équipe
10:53dans trois semaines
10:55si on n'a pas tant de chiffres,
10:57on vous met la clé sous la porte
10:59et vous allez prendre au chômage.
11:01Pas forcément les bons messages.
11:03On essaie
11:05de distiller
11:09les inquiétudes.
11:11Et vous, vous êtes souvent inquiet ?
11:13C'est votre tempérament ?
11:15Je n'ai pas un tempérament inquiet.
11:21Je suis plutôt optimiste que pessimiste
11:23dans l'état d'esprit. Je vois plutôt
11:25le verre souvent à moitié plein
11:27qu'à moitié vide.
11:29Et je vois souvent le bout du tunnel.
11:31La lueur, je la vois
11:33plus distinctement
11:35que certains données.
11:37C'est quelque chose que vous essayez de transmettre
11:39à vos collaborateurs ?
11:41Ça va aller.
11:43On va y arriver.
11:45C'est ensemble qu'on va y arriver.
11:47C'est là où vous avez besoin d'une équipe
11:49super motivée
11:51qui se relève les manches.
11:53On essaie de la mettre
11:55toujours dans le meilleur état d'esprit
11:57possible.
11:59En tant qu'ancien sportif et aujourd'hui
12:01entrepreneur, dirigeant,
12:03quel est votre rapport
12:05à l'échec ?
12:07Et plus globalement au moment difficile ?
12:09On essaie
12:11de toujours en tirer
12:13du positif.
12:15C'est ce que vous faisiez avant ?
12:17Ça me permettait souvent de me remettre en question.
12:19Parce qu'en pratiquant un sport individuel,
12:21on peut de toute façon s'en prendre
12:23qu'à soi-même.
12:25Si c'est une question de matériel
12:27qui est moins performant que son adversaire,
12:29c'est qu'on n'a pas assez travaillé
12:31et qu'il faut faire évoluer
12:33le matériel.
12:35Si on n'est pas prêt physiquement,
12:37ça ne va pas marcher.
12:39Il n'y a pas de raison qu'on soit meilleur que son concurrent.
12:41Toutes ces petites choses-là,
12:43c'est un parallèle parfait
12:45vers la gestion de l'entreprise.
12:47Quand on ne remporte pas
12:49un marché, c'est qu'on n'a pas
12:51su répondre aux besoins
12:53précisément du client
12:55ou qu'on n'a pas tout ce qu'il faut dans notre produit
12:57ou que notre produit n'est pas assez haut niveau.
12:59Au contraire,
13:01quand on remporte
13:03un marché,
13:05il ne faut pas
13:07dire tout de suite
13:09qu'on a tout gagné.
13:11Il faut se remobiliser.
13:13C'est une marche
13:15qu'on franchit
13:17et on continue
13:19de se relever les manches
13:21pour ne plus perdre la prochaine fois.
13:23Cet état d'esprit-là
13:25de sportif,
13:27c'est un vrai parallèle
13:29avec la vie d'une entreprise.
13:31Pour continuer
13:33dans les parallèles, votre expérience en compétition
13:35où chaque décision
13:37peut faire la différence,
13:39est-ce qu'elle se transpose dans votre façon de manager ?
13:41Est-ce que vous avez le souci du détail ?
13:43J'aime bien
13:45donner énormément de liberté à mon équipe.
13:47Le souci
13:49du détail...
13:51Pourquoi ? Pour leur bien-être ?
13:53Parce que c'est bien
13:55de donner des responsabilités
13:57à des gens.
13:59En tant que chef
14:01d'entreprise, on ne peut pas tout faire.
14:03C'est parce qu'on a
14:05besoin d'être
14:07sur tous les fronts qu'on s'entoure de gens
14:09qui sont capables de vous aider
14:11à être meilleurs
14:13et à remporter
14:15des victoires.
14:19Le souci du détail...
14:21Il y a parfois des choses
14:23qui vont m'attirer l'œil
14:25et qui ne sont pas forcément
14:27des décisions stratégiques,
14:29mais j'aime bien regarder.
14:31Normalement, vous devez avoir une certaine appétence
14:33pour une forme de discipline,
14:35de rigueur...
14:37C'est peut-être un énorme cliché.
14:39Peut-être pour le
14:41kitesurfer professionnel que je suis,
14:43le souci du détail...
14:45Non, il y a tout un côté.
14:47Vous avez des compétitions...
14:49Oui, et pour les remporter
14:51ou pour être le meilleur,
14:53il faut que tous les voyants soient au vert.
14:57Ce n'est pas forcément quelque chose qui se décline
14:59à l'infini
15:01à toutes les échelles de notre vie.
15:03Je sais que pour gagner,
15:07pour que l'entreprise
15:09remporte des succès, il faut qu'elle soit
15:11la meilleure à tous les niveaux.
15:13Après,
15:15ce n'est pas à moi de faire attention
15:17à tous ces niveaux-là,
15:21mais ça m'arrive
15:23d'avoir des yeux
15:27qui font office
15:29de détail,
15:31mais qui sont aussi des fois
15:33importantes,
15:35ou qui me paraissent importantes.
15:37Le sport de haut niveau, c'est souvent
15:39synonyme de pression.
15:41C'est indéniable.
15:43Comment est-ce que vous gérez la pression en tant que manager ?
15:47La pression pour moi-même,
15:49je me la mets souvent.
15:53Dans la gestion
15:55des équipes, comment est-ce que ça se reflète ?
15:57C'est un peu comme ce dont
15:59on parlait tout à l'heure. On essaie de
16:01la distiller pour qu'elle soit
16:03plus positive
16:05et on essaie de la transformer
16:07en motivation
16:09plutôt qu'en
16:11quelque chose de négatif.
16:15On boit la pression
16:17et on la transforme en motivation.
16:19Et puis l'éditoire,
16:21le week-end.
16:23Est-ce que
16:25vous avez des moments
16:27de solitude
16:29quant au fait que l'entrepreneuriat,
16:31finalement,
16:33c'est venu tard dans votre carrière ?
16:35Est-ce que parfois,
16:37ça peut être encore
16:39vertigineux ? Est-ce qu'il y a des fois où
16:41vous doutez profondément ?
16:43Et si oui,
16:45vers qui
16:47vous retournez ? Est-ce qu'il y a
16:49une personne en particulier ? Est-ce que vous avez un mentor ?
16:51Est-ce que vous avez des méthodes
16:53pour tous les
16:55managers « tardifs »
16:57comme vous
16:59qui nous écoutent ?
17:01C'est beaucoup de questions.
17:03Commençons d'abord par
17:05les choses que vous ressentez encore,
17:07même après plusieurs années d'entreprise.
17:09Les doutes,
17:11la peur, ça c'est
17:13effectivement des choses qu'on ressent
17:15assez souvent.
17:19Les entrepreneurs
17:21parlent souvent.
17:23Je l'ai vécu
17:25notamment dans le Galion,
17:27du syndrome de l'imposteur.
17:29Je pense que
17:31la plupart des entrepreneurs l'ont.
17:33Ou alors c'est
17:35beaucoup de...
17:37Oui, peut-être.
17:39En tout cas,
17:41j'ai la chance d'avoir des associés
17:43dans le projet.
17:45Des associés qui sont
17:47souvent plus expérimentés que moi.
17:49J'ai l'impression que ça revient beaucoup dans vos discours.
17:51C'est surtout s'entourer des bonnes personnes.
17:53Des bons sachants, de ceux qui ont
17:55les bonnes compétences.
17:57Aussi bien dans l'équipe
17:59que dans mes associés.
18:03Comme je disais,
18:05j'ai la chance d'avoir des gens qui sont expérimentés,
18:07qui ont vécu
18:11ce roller-coaster
18:13de l'entrepreneuriat
18:15bien avant moi.
18:17Que ça soit dans mes associés,
18:19dans mes investisseurs,
18:21les gens qui ont été Business Angels,
18:23qui sont Business Angels de Cirentro.
18:25C'est vrai que vous êtes 4, donc ça fait quand même pas mal
18:27de personnes sur qui se reposer.
18:29Et en plus, on a des BA, des Business Angels
18:31depuis la création de Ciroco
18:35qui sont toujours là
18:37quand on a besoin d'eux
18:39pour des infos,
18:41pour des avis,
18:43des opinions,
18:45parfois des recrutements
18:47où on a des gens
18:49vers qui on peut se tourner
18:51et qui vont regarder
18:53le problème
18:55ou la question avec un regard différent
18:57et qui vont pouvoir vous apporter
18:59leur avis.
19:01Et vous avez des mentors alors,
19:03pour revenir à la deuxième partie de ma question,
19:05des personnes qui, pas forcément aujourd'hui,
19:07mais qui, au gré de votre parcours,
19:09que ce soit dans le sport
19:11ou dans l'entrepreneuriat,
19:13qui vous inspirent vraiment ?
19:15On peut commencer par le kite
19:17où là j'ai
19:19mon sponsor
19:21historique
19:23que je n'ai jamais quitté
19:25qui est la marque F1, une marque française
19:27qui est basée à Montpellier
19:29et le boss c'est Raphaël Salle
19:31qui est fondateur de la marque
19:35avec qui j'ai développé du matériel
19:37pendant des années
19:39et qui était toujours
19:41hyper impliqué
19:43dans toute la R&D de la marque
19:47et qui avait ce souci du détail,
19:49du travail
19:51qui finit par payer.
19:53On réussit pas par hasard
19:55et déjà ça,
19:57je le considère
19:59lui comme un mentor.
20:01Et ça typiquement, vous aviez quel âge
20:03quand il se met sur votre chemin ?
20:0525 ans.
20:07Et c'est quelqu'un
20:09qui est hyper humble,
20:11qui a su s'entourer
20:13de gens experts
20:15qui ont fait progresser
20:17l'entreprise
20:19qui est aujourd'hui
20:21une super boîte
20:23dans les sports de glisse.
20:25Donc oui, cette partie
20:27mentoring, il ne le sait pas
20:29forcément, mais oui,
20:31il contribue encore aujourd'hui
20:33à ce que je suis
20:35en tant qu'entrepreneur.
20:37Non, après
20:39des gens comme Bertrand Diard
20:41qui est un des
20:43très grands entrepreneurs de la tech
20:45française, qui faisait
20:47partie de l'équipe fondatrice
20:49de Sirocco au départ,
20:51qui a introduit
20:53sa boîte
20:55au Nasdaq,
20:57qui est un des seuls français à avoir
20:59introduit une boîte au Nasdaq
21:01et qui
21:03continue
21:05à nous aider dans pas mal de décisions
21:07stratégiques chez Sirocco
21:09et il est lui aussi
21:11pétri
21:13d'expérience.
21:15Il a vécu plein de choses,
21:17il a vécu plein de...
21:19Il a vécu plein de...
21:21Plein de vie.
21:23Un peu comme vous.
21:25Il a aussi cette fibre commerciale
21:27que j'adore,
21:29c'est un très bon commercial
21:31de qui j'apprends énormément.
21:33Pourquoi vous l'adorez ?
21:35Il est très bon,
21:37il n'aime pas que je le dise d'ailleurs,
21:39mais c'est un super bon
21:41sales et
21:43j'en apprends beaucoup avec lui.
21:45Et moi j'espère le devenir un jour.
21:47Lui il l'a dans le sang,
21:49moi je ne l'ai pas dans le sang.
21:51Après j'ai d'autres arguments.
21:53Quand vous faites
21:55du recrutement, vous disiez tout à l'heure
21:57qu'on a parlé des passions, en rigolant,
21:59mais pas vraiment en rigolant, c'est assez sérieux.
22:01Quand vous faites un recrutement,
22:03quels sont les traits de caractère ou les compétences
22:05qui pour vous sont essentielles, déterminantes ?
22:07Avant même
22:09le CV, avant même l'expérience ?
22:11L'expérience,
22:13ça prime énormément
22:15de quelle vie
22:17on a vécu avant,
22:19les motivations
22:23qui vous incitent
22:25à venir rejoindre l'équipe.
22:29Et si on parle plus
22:31de traits de caractère,
22:33j'aime beaucoup les gens
22:35qui sont indépendants,
22:37mais qui
22:39aiment s'appuyer sur une équipe,
22:41faire partie d'une équipe.
22:43On ne le retrouve pas
22:45chez tout le monde.
22:47Le collectif ?
22:49Oui, le collectif,
22:51mais c'est plus
22:53l'individu au service du collectif.
22:57Parce que
22:59on a un projet
23:03où on a énormément
23:05de savoirs
23:07différents.
23:09Notre produit,
23:11c'est un mix
23:13de la donnée,
23:15de la donnée
23:17d'architecture navale avec de la big data,
23:21avec une interface
23:23que nos utilisateurs
23:25utilisent aux quatre coins du monde.
23:27Des savoir-faire bien isolés, mais il faut pouvoir
23:29fédérer tout ça.
23:31Il faut que cette plateforme-là
23:33puisse à la fin faire le job
23:35de façon simple.
23:37Et vous diriez que vous êtes un bon
23:39communiquant en interne ?
23:41Vous communiquez beaucoup avec vos collaborateurs ?
23:43Oui, on communique énormément.
23:45On participe
23:47à plein de meetings
23:49qui sont parfois un peu trop...
23:51où il y a parfois un peu trop de meetings.
23:55Par meeting, vous entendez ?
23:57Réunion.
23:59La traditionnelle réunion interminable.
24:01Pas forcément interminable,
24:03mais on essaie justement de les raccourcir aujourd'hui.
24:07Malheureusement, je ne peux pas
24:09participer à toutes les réunions.
24:11Déjà, je ne suis pas essentiel.
24:13Il y a des fois où on se dit
24:15peut-être que je serais mieux...
24:17Et vos collaborateurs, par exemple, s'en plaignent ?
24:19Vous pensez que ça prend trop de temps ?
24:21Mes collaborateurs, ils ne s'en plaignent pas.
24:23En tout cas...
24:25C'est vraiment vous.
24:27Des fois, on aimerait faire autre chose.
24:29Il faut arriver
24:31à arbitrer
24:33entre...
24:35Est-ce qu'on a vraiment besoin d'être là ?
24:37Est-ce qu'on peut vraiment apporter quelque chose à la réunion ?
24:39Ou est-ce que c'est juste un truc
24:41d'information
24:43qu'on pourrait faire
24:45de façon détournée ?
24:47Et comment est-ce que vous assurez que
24:49la motivation, malgré tout, reste intacte
24:51au sein de vos équipes ?
24:53Surtout que
24:55vous êtes quand même dans une phase de croissance, visiblement.
24:57S'assurer que, justement,
24:59vous parliez de l'individu au service du collectif,
25:01comment est-ce que vous assurez que
25:03chaque salarié se sente
25:05motivé, bien ?
25:07Déjà que tout le monde soit au courant de nos objectifs.
25:09On a des objectifs clairs en début
25:11d'année, qui évoluent
25:13au fil
25:15des mois.
25:17Déjà
25:19que tout le monde ait
25:21une idée claire de là où doit
25:23se trouver Sirocco dans
25:2512, 24 mois.
25:27Et quel va être
25:29le plan à dérouler
25:31spécifique à chaque
25:35division, ou en tout cas à chaque
25:37pôle,
25:39d'où découlent
25:41les sous-objectifs, et que finalement
25:43tout le monde sache
25:45là où il doit être. Mais aussi
25:47qu'ils aient tous
25:49en tête
25:51ce qu'on doit atteindre,
25:53les différents objectifs
25:55qu'on doit atteindre.
25:57Et ça, on le fait par
25:59des réunions
26:01où on est
26:03une réunion de lancement de semaine
26:05tous les lundis
26:07matins, on a toute l'équipe.
26:09Et où chacun peut dire aussi ce qu'il
26:11pense. Alors celle-là, elle doit
26:13durer 10 minutes, un quart d'heure,
26:15donc il n'y a pas tout le monde qui peut
26:17parler. S'il y a des questions,
26:19on répond, bien sûr.
26:21Mais l'idée, c'est vraiment de savoir
26:23où on en est,
26:25comment va se passer la semaine.
26:27Et puis ensuite, on a
26:29des moments sympas où on
26:31réunit tout le monde.
26:33Aujourd'hui, on a une partie des gens qui
26:35travaillent sur site à Marseille,
26:37d'autres qui sont full remote,
26:39qui viennent périodiquement
26:41dans nos bureaux.
26:43Et deux fois
26:45par an, on organise des
26:47team building, des séminaires,
26:49où on fait des trucs cools
26:51pour que tout le monde...
26:53Vous n'avez pas l'air trop convaincu.
26:55Si, pour le coup, on a la chance d'être
26:57à Marseille, donc on ne peut faire que des trucs
26:59cools. Vous avez initié
27:01au kitesurf ? Oui,
27:03on a fait des
27:05team building
27:07kite, on a fait des team building wing,
27:09on a fait des team building escalade dans les
27:11calanques, des team building au ski.
27:13On a la chance d'habiter une région
27:15assez incroyable toute l'année.
27:17Donc,
27:19on arrive toujours à trouver des trucs
27:21super.
27:23On se rapproche déjà de la fin.
27:25J'aimerais énormément vous poser une dernière question.
27:27Votre vision de la réussite
27:29a-t-elle
27:31évolué depuis vos débuts en tant que sportif
27:33jusqu'à aujourd'hui en tant que dirigeant ?
27:35Votre rapport à la réussite ?
27:37Oui, la réussite,
27:39elle évolue tout le temps. Elle évolue
27:41avec l'âge, elle évolue avec l'expérience,
27:43avec ce qu'on a vécu dans le passé
27:45et ce qu'on veut vivre
27:47dans le futur.
27:49Effectivement, écrire son nom
27:51dans l'histoire d'eosport, ça je peux dire
27:53c'est coché, c'est bon.
27:55Et ça, ça faisait partie des choses que j'avais
27:57envie d'atteindre quand j'étais sportif
27:59professionnel, avec des
28:01titres de champion, avec des records.
28:03Mais au-delà de ça,
28:05quand je me suis lancé dans
28:07l'entrepreneuriat avec Sirocco,
28:09c'était avant tout d'avoir
28:11un impact positif
28:13sur la planète. Et ça,
28:15aujourd'hui, je pourrais l'atteindre
28:17quand on aura
28:19aidé à
28:21décarboner le transport maritime, ce qu'on fait
28:23aujourd'hui tous les jours quand on
28:25vend une licence de notre logiciel,
28:27on sait déjà combien
28:29d'économies de CO2 on va être capable
28:31de réaliser, ou d'évitement
28:33de CO2 on va être capable de réaliser.
28:35Donc, plus on aura de bateaux
28:37équipés et plus on aura
28:39un impact grand.
28:41Et aujourd'hui,
28:43la montagne,
28:45elle est incroyable à aller gravir.
28:47Donc, au plus haut
28:49on ira, au mieux ce sera. Et ça,
28:51ça sera pour moi la vraie vision
28:53de la réussite, cette partie-là
28:55de ma vie.
28:57Merci beaucoup. Merci
28:59Alexandre Keserg, champion de Kitesurf
29:01et cofondateur de Sirocco.
29:03Quant à moi, je vous dis à la semaine prochaine
29:05pour un nouvel épisode de Manager l'Odyssée.

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