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Chaque année, le spécialiste de la géolocalisation TomTom publie son baromètre "Traffic Index", une étude sur la vitesse moyenne des véhicules et le niveau de congestion de chaque ville. Pour cette nouvelle édition, la méthodologie a été revue pour redéfinir les zones urbaines analysées, à l’aide du machine learning et de l’IA.

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Transcription
00:00Bonjour Priscilla Zaché, bonjour, bonjour, sans erreur de ma part j'espère, ingénieure en sciences de l'information géographique.
00:12Vous travaillez depuis plus d'une dizaine d'années chez TomTom, qu'on connaît bien, vous travaillez sur la mise à jour des cartes,
00:18vous collaborez aussi avec les collectivités locales et les entreprises sur les enjeux de mobilité à partir des données.
00:23Je vous ai invitée parce que TomTom a publié son trafic index, son baromètre.
00:29D'abord peut-être, quels sont les premiers enseignements, qu'est-ce qu'on apprend dans ce baromètre et à quoi sert-il ?
00:34Alors cette année, TomTom a publié en début d'année la 14e édition de son trafic index,
00:40qui est un classement mondial des villes en fonction du taux de congestion et du temps de parcours moyen.
00:47Et dans cette édition, dans l'édition 2024, on note une tendance à l'augmentation des temps de parcours
00:57dans toutes les villes du monde, dans la quasi majorité des villes du monde, et aussi de la congestion.
01:01Donc on a 87% des villes de l'index au niveau mondial pour lesquelles on note une augmentation de cette congestion.
01:07Donc la congestion, pour rappel, pour être très concret, ça représente le retard accumulé en moyenne sur nos trajets quotidiens.
01:17Donc c'est un retard qui peut être dû aux embouteillages, mais aussi à des travaux, à des accidents et aussi aux conditions météorologiques.
01:26Donc on roule de moins en moins vite. Alors moi, je suis allée voir dans votre top mondial des villes où on roule moins vite.
01:32Et les villes françaises, la première qui ressort, c'est Bordeaux, 24e, avec une vitesse moyenne de 19,3 km heure.
01:39Et puis ensuite, il y a Paris, mais quand même encore loin, 45e.
01:43Oui, tout à fait. Donc le trio de têtes en France, Bordeaux, Paris, Marseille, avec des indices de congestion moyen en 2024,
01:51autour de 30%, et des temps de parcours qui varient pour 10 km, entre 31 minutes pour Bordeaux et 27 minutes pour Marseille.
02:04Donc là aussi, on est sur des villes pour lesquelles on note que ces temps de parcours et cette congestion ont augmenté en 2024.
02:09Et en particulier à Lyon, qui a connu la plus importante baisse de vitesse en 2024. Donc on ne roule pas vite en ville.
02:18Alors pour cette édition, ce qui était intéressant de mon point de vue, c'est que vous avez utilisé une nouvelle forme de méthodologie
02:24faisant appel à l'intelligence artificielle, au machine learning. Expliquez-nous.
02:28Alors tout à fait. Cette année, on a incorporé une nouvelle méthode pour définir les territoires d'analyse.
02:36En fait, dans les éditions précédentes, c'était de manière assez simple.
02:41On traçait un cercle autour du centre-ville pour déterminer quel allait être notre périmètre d'études.
02:48Et cette année, on a fait appel à un outil qu'on appelle Origine Destination.
02:52Donc cet outil nous permet d'analyser les déplacements au sein d'un territoire.
02:56Donc on a découpé chaque territoire, chaque ville en un maillage et on a analysé les interconnexions entre toutes ces mailles.
03:06Ça nous a donné une espèce de représentation des plus grands flux de déplacement au sein de ces villes.
03:16Et de là, on a déterminé que les centres où les déplacements étaient les plus denses allaient être les centres-villes.
03:23Donc tout ça s'est permis grâce aux données qu'on reçoit des capteurs et des véhicules connectés
03:31qui nous renvoient de manière anonyme des informations.
03:35Ce sont les véhicules qui utilisent un GPS TomTom qui remontent ces données ?
03:40Ou vous avez aussi des voitures spécifiques qui sillonnent les villes ?
03:45Dans le cadre de cet index, ce sont les véhicules de tout un chacun qui nous remontent de l'information.
03:51On appelle ça le FCD, Floating Car Data.
03:54Ce sont des données de déplacements qui sont totalement anonymisées.
03:58Ensuite, elles sont agrégées et analysées.
04:01Donc ça nous permet d'avoir des informations sur les vitesses moyennes de déplacement au sein d'un territoire.
04:07Ça représente combien d'automobilistes ?
04:10En termes de densité mondiale, on couvre environ 300 000 véhicules connectés qui nous remontent de l'information.
04:25À titre d'indication, sur 2024, l'analyse de l'index de trafic s'est faite sur plus de 747 millions de kilomètres parcourus par les utilisateurs de services TomTom.
04:37Donc vous avez énormément de données, vous avez un nouvel outil qui s'appelle l'IA qui vous permet d'avoir beaucoup plus de précision sur ce qui se passe à l'intérieur des villes.
04:47Et alors, derrière, quelles actions ? Vous travaillez avec les collectivités, qu'est-ce qui se met en place ?
04:52Ces outils, ou en tout cas ces analyses, sont très demandées par les décideurs et les pouvoirs publics pour observer les tendances de mobilité
05:04et ensuite prendre des mesures, notamment pour dévier le trafic, construire de nouvelles rocades et autres aménagements routiers.
05:12Donc c'est sur la base de ces données qu'on peut faire des constats sur la mobilité, sur les tendances de mobilité.
05:17Et pourtant, on roule de moins en moins vite, on a de plus en plus de congestion.
05:21À Lyon, on voit que ça a eu une chute importante, donc ça veut dire quoi ?
05:24Qu'il n'y a pas d'action derrière ? Ça ne suit pas ? Ou parce que de toute façon, on a décidé que la voiture n'avait plus sa place en ville ?
05:30Tout à fait. Alors, ce n'est pas forcément le reflet d'inaction, ou même pas du tout le reflet d'inaction.
05:35C'est une tendance aussi qui peut être liée, comme je l'ai expliqué, à d'autres facteurs.
05:41Et justement, la mise en place d'actions, par exemple de faire des travaux pour réaménager, pour donner de la place aussi aux mobilités douces, etc.,
05:50ça va avoir à court terme une influence, puisque les travaux vont induire des ralentissements.
05:54Ah, donc pour le meilleur à suivre, c'est ça que vous dites.
05:56Exactement, exactement.
05:57Soyons patients alors. Merci beaucoup Priscille Azaché, vous êtes ingénieure cartographe et responsable des partenariats chez TomTom.
06:04Merci pour vos éclairages. À suivre, c'est notre grand rendez-vous cyber.

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