Retrouvez L 'Affaire dans l'affaire, tous les samedis de 12h et 13h sur les ondes de Sud Radio, en partenariat avec la revue Affaires criminelles de McSkysz.
Avec Frédéric Martin, ancien négociateur du RAID, Jade Serano, journaliste police-justice et Adrien Peltier, spécialiste en communication.
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##L_AFFAIRE_DANS_L_AFFAIRE-2025-01-11##
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NewsTranscription
00:00Bonjour à tous, bienvenue dans l'Affaire dans l'Affaire, une heure de décryptage
00:12de l'actualité judiciaire, une émission en partenariat avec la revue Affaires Criminelles,
00:17une heure en compagnie des excellents Jean-Marie Bordry, Victor Lefebvre, le rédacteur en
00:21chef de la dite revue, Jade Serrano, journaliste spécialisée dans l'investigation, et Adrien
00:28Lassier, expert en communication, donc bonjour à tous les quatre.
00:31Bonjour Stéphane.
00:32C'était il y a dix ans, jour pour jour, les manifestations des 10 et 11 janvier 2015,
00:38également appelées Marches Républicaines, qui avaient réuni près de 4 millions de
00:42Français dans la rue sur deux jours, 44 dirigeants de tous les pays du monde étaient
00:46là dans le cortège parisien du 11 janvier 2015, en réaction aux attentats djihadistes
00:52des 7, 8 et 9 janvier, dont les principaux sont l'attaque contre la rédaction du journal
00:57de Charlie Hebdo et la prise d'otage dans le supermarché Cacher, l'hyper Cacher de
01:00la Porte de Vincennes.
01:01On va reparler de tout cela, nous reviendrons sur ces heures tragiques que la France a
01:05connues, l'attaque de la rédaction de Charlie, je vous le disais, par les frères Kouachi
01:09qui devaient faire 12 morts et la prise d'otage de l'hyper Cacher le 9 janvier, qui allait
01:14faire de son côté 5 morts et 9 blessés.
01:16Dans la deuxième partie de l'émission, on va recevoir Frédéric Martin, ancien policier
01:20négociateur du Raid, qui était dans ses jeunes fonctions, il était dans les fortes
01:25interventions du 9 janvier 2015, qui est l'auteur de Janvier, le jour où nous avons
01:30été applaudis aux éditions du Rocher que je vous recommande.
01:33Mais évidemment, nous allons commencer par le récit.
01:40Pardon je refais parce que je me suis trompé, je suis désolé je refais parce que j'ai
01:49encore la possibilité.
01:50Pardon Frédéric, c'était un tour de chauffe.
01:56T'imagines un funambule, tu le vois, commencer à perdre l'équilibre, il essaie de se rattraper
01:59encore pendant 10 minutes avant vraiment de se casser la gueule.
02:02Je veux reprendre, tu sais, soit on reprend tout.
02:06Oui tu reprends tout.
02:07Oui je reprends tout.
02:08Bah oui parce qu'il y a de la musique en plus.
02:10D'ailleurs, entre nous, tu peux commencer à avoir coupé la musique, tu peux couper
02:19à partir du moment où je dis dans la deuxième partie de l'émission, d'accord ?
02:50Bonjour à tous les 4.
02:52C'était il y a 10 ans, jour pour jour, les manifestations des 10 et 11 janvier 2015, également
02:59appelées Marches Républicaines, qui avaient réuni près de 4 millions de Français dans
03:03la rue sur deux jours.
03:0444 dirigeants de tous les pays étaient là dans le cortège parisien en réaction aux
03:09attentats djihadistes des 7, 8 et 9 janvier 2015, dont les principaux étaient l'attaque
03:15contre la rédaction du journal Charlie Hebdo et la prise d'otages dans un supermarché
03:19cachère, l'hyper cachère de la porte de Vincennes.
03:22On va reparler de tout cela, nous reviendrons sur ces heures tragiques que la France a
03:26connues.
03:27L'attaque de la rédaction de Charlie par les frères Kouachi qui devaient faire 12
03:30morts, la prise d'otages de l'hyper cachère, le 9 qui allait faire de son côté 5 morts
03:35et 9 blessés.
03:36Et dans la deuxième partie de l'émission, on va recevoir Frédéric Martin, ancien policier
03:40et négociateur du Raid, qui était dans les forces d'intervention du 9 janvier 2015 et
03:44qui est l'auteur de l'excellent Janvier, le jour où nous avons été applaudis aux
03:48éditions du Rocher.
03:49Dix ans après, quelles leçons avons-nous tiré de ces 55 heures qui ont ensanglanté
03:55la France ? Que reste-t-il de l'esprit de Charlie ? Nous en parlerons dans un instant,
04:00mais d'abord, revenons sur les faits.
04:02Il est 11h20, ce 7 janvier 2015, deux hommes vêtus de noir, cagoulés, garent leur voiture.
04:11Une Citroën C3 rue Nicolas Aperre dans le 11e arrondissement de Paris.
04:16Ils essayent d'entrer par le numéro 10, un immeuble où se situe la rédaction de
04:20Charlie Hebdo.
04:21Là, ils tombent sur quatre hommes.
04:23Où est Charlie Hebdo ? Les hommes, évidemment méfiants, expliquent qu'ils sont de la
04:27maintenance et n'ont rien à voir avec le journal.
04:29L'un des deux hommes, pourtant, fait feu et touche l'agent de maintenance Frédéric
04:34Boisseau, qui s'effondre.
04:35Les deux hommes contournent alors l'immeuble et essayent de pénétrer par l'entrée
04:39d'une des sociétés qui est domiciliée au 6 de l'allée verte.
04:43Ils pensent cette fois être dans les locaux de Charlie, mais se rendent compte que le
04:46personnel et l'entreprise n'est pas à la rédaction visée, encore ratés.
04:50Revenant sur la rue Nicolas Aperre, les deux terroristes finissent par s'approcher d'une
04:55femme qui fume une cigarette.
04:56Elle s'appelle Corinne, elle est avec sa collègue du service des abonnements.
04:59Elle fait partie de la rédaction de Charlie.
05:00Il y a aussi Coco, la dessinatrice, qui n'est pas loin et qui va être prise à partie par
05:05les deux hommes qui lui disent « emmène-nous jusqu'à Charbes ».
05:08Finalement, tremblantes, Corinne les accompagne jusqu'au premier étage.
05:12Elle essaye de les tromper car la rédaction est en fait au second.
05:15Et là, ils lui disent « ne recommence pas, ils sont menaçants ».
05:19Au deuxième étage, c'est Coco qui fait cette fois le code sous la menace.
05:23Les images de la vidéosurveillance affichent 11h33min50sec quand on voit Corinne poussée
05:30à l'intérieur par un des hommes.
05:31Trois secondes plus tard, un premier coup de feu, retentit, puis deux.
05:35Les deux hommes cagoulés s'approchent alors de la salle de rédaction où sont réunis
05:38les journalistes.
05:39Ils sont surpris de découvrir autant de monde, mais ils tirent dans le tas et les membres
05:44de la rédaction se jettent au sol.
05:46Personne ne va crier.
05:48Les deux hommes, avant de partir, vont vérifier que Charbes est bien mort.
05:52Les images de vidéosurveillance affichent maintenant 11h35min27sec quand l'un des deux
05:57hommes pointe le ciel avec son doigt, puis ouvre la porte pour quitter les lieux.
06:03Dix personnes sont mortes au sein de la rédaction du journal.
06:06Parmi elles, il y a Charbes, Wolinski, Cabu, Tignous, Honoré, Oncle Bernard, le correcteur
06:11Moustapha Ourad, Elsa Kayat, psychanalyste et chroniqueuse, le journaliste Michel Renaud
06:17et le policier Franck Brinsolaro.
06:2311h37, rejoignant la rue Pelé, les deux hommes clament dans la rue avoir vengé le prophète.
06:27Mais les deux hommes se retrouvent alors face à une patrouille de police.
06:31Échange de tir, ils arrivent à regagner leur véhicule.
06:34D'autres équipes de police arrivent en renfort.
06:36La situation est confuse.
06:38Les coups de feu se poursuivent boulevard Richard Lenoir.
06:40C'est là qu'Ahmed Merabey, un autre policier en service, est abattu.
06:44Le policier est la douzième personne à être tué.
06:4811h40, le véhicule des tueurs fonce maintenant vers le boulevard Richard Lenoir en direction
06:53du sud, puis changement de direction vers le nord, direction Place de la République.
06:58Une course poursuite s'engage.
07:01Place du colonel Fabien, ils entrent en collision avec un autre véhicule, avant de s'engager
07:06dans la rue de Meaux et d'y abandonner leur véhicule.
07:09Il est 11h43, les deux hommes stoppent alors un automobiliste et prennent la fuite avec
07:15son véhicule en direction de la porte de Pantin.
07:17Cette fois, ils quittent Paris sans être suivis ni repérés.
07:2011h48, le plan rouge est déclenché.
07:2312h, le parquet de Paris saisit la brigade criminelle de l'enquête, puis entre 12h et
07:2812h30, toutes les directions de police compétentes sont mobilisées.
07:3112h20 à présent, la section antiterroriste du parquet de Paris est informée de la fusillade
07:35qui vient de se produire dans les locaux du journal Charlie Hebdo.
07:38Une enquête de flagrance est alors ouverte.
07:41À 13h, premier indice, la carte d'identité de Saïd Kouachi est retrouvée par la police
07:46dans le véhicule abandonné.
07:48Celui-ci est également reconnu quelques minutes plus tard sur photographie par plusieurs témoins.
07:53En outre, le matériel découvert dans le véhicule Citroën C3 abandonné, cocktail
07:58Molotov, chargeur de Kalashnikov, caméra GoPro, talkie walkie, confortent la thèse
08:03d'une action terroriste concertée.
08:06À 13h45, le plan épervié est maintenant déployé sur le périmètre de la région
08:11de Champagne-Ardennes.
08:13À 14h, un mandat de recherche est délivré contre Saïd Kouachi.
08:18Un second sera délivré à 17h30 contre son frère shérif, car ce sont deux frères
08:23qui ont attaqué Charlie Hebdo.
08:24À 15h, le président de la République organise personnellement un point de situation au
08:30palais de l'Elysée.
08:3116h30, l'enquête judiciaire s'accélère.
08:33L'antiterrorisme perquisitionne le domicile de Saïd Kouachi.
08:37Les lignes téléphoniques pouvant être attribuées au frère Kouachi font l'objet
08:40de géolocalisations et d'interceptions.
08:43Dans la soirée, le RAID et la SDAT lancent des opérations à Reims et Charleville-Mézières.
08:48Les proches des frères Kouachi, les épouses, sœurs et beaux-frères notamment, sont interpellés
08:53et placés en garde à vue.
08:59Le lendemain matin, 7h20, le 8 janvier, un homme abat une policière municipale à Montrouge.
09:05Que s'est-il passé ? L'agresseur est identifié comme un type de nord-africain mesurant 1m60,
09:11armé d'un pistolet mitrailleur et porteur d'un gilet pare-balles, circulant à bord
09:16d'une voiture de type Renault Clio blanche.
09:19A 8h53, le véhicule est retrouvé à Arcueil.
09:22Rien ne permet de faire alors le lien avec l'attaque de la veille à Charlie Hebdo.
09:289h20, deux individus, rapidement identifiés par le caissier comme étant les frères Kouachi,
09:33commettent un vol à main armée à une station de service Avia, à Villers-Cotterêts.
09:39Dans l'après-midi, il est 15h50, un nouveau nom apparaît dans le collimateur des enquêteurs.
09:43Ahmedi Koulibaly est identifié comme celui qui aurait tiré sur la policière à Montrouge
09:49et bientôt, la police judiciaire met à jour les liens qui l'unissent aux frères Kouachi.
09:54À minuit, l'analyse des traces ADN retrouvées sur une cagoule abandonnée par le tueur de Montrouge
09:59permet d'identifier formellement celui-ci comme étant Ahmedi Koulibaly.
10:05La traque continue.
10:098h10, le 9 janvier, les frères Kouachi, cette fois, dérobent sous la menace de leurs armes
10:13un véhicule à Montagny-Saint-Félicité dans l'Oise.
10:16Peu après le signalement de ce carjacking, leur précédent véhicule est retrouvé.
10:208h47, une brigade de gendarmerie essaye d'intercepter les frères Kouachi à Damartin en Goelle
10:27et échange avec eux des coups de feu.
10:29Il semble que l'un des frères ait été blessé dans l'échange de tirs.
10:33À 9h15, les terroristes se retranchent maintenant dans une imprimerie située à Damartin en Goelle.
10:38De très nombreuses forces de l'ordre convergent alors sur cette zone.
10:42Le groupe d'intervention de la gendarmerie nationale, le fameux GIGN,
10:46mais également les BRI de Versailles et de Paris.
10:49À 9h20, il apparaît que le gérant de la société est retenu en otage dans l'imprimerie.
10:54Rebondissement à 10h05, le gérant est libéré par les frères Kouachi.
10:58Dans la matinée, l'épouse de shérif Kouachi confirme que son mari connaissait Amedi Koulibaly.
11:04Le GPS familial retrouvé à Reims contient son adresse à Fontenay-aux-Roses.
11:09Le téléphone de l'épouse, utilisé par le mari, révèle plus de 500 appels passés
11:13vers la ligne attribuée à la compagne d'Amedi Koulibaly.
11:17Il s'agit bien d'un commando qui sème la terreur en France depuis maintenant près de 40 heures.
11:2411h40, le GIGN encercle l'imprimerie dans laquelle se sont réfugiés les frères Kouachi.
11:29Les opérations sont dirigées par le directeur de la gendarmerie nationale en personne, Denis Favier.
11:3412h04, la préfecture de police diffuse un appel à témoins visant Ayad Boumediene,
11:39la compagne d'Amedi Koulibaly, personne susceptible d'être armée et dangereuse,
11:44recherchée dans le cadre de l'homicide volontaire en relation avec une entreprise terroriste de Montrouge.
11:49Nouveau tournant.
11:50A 13h05, devant l'hyper-cachère de la porte de Vincennes, Amedi Koulibaly,
11:55enmitouflé dans une doudoune noire, se présente seul par la droite du magasin.
12:00A l'intérieur, il y a une trentaine de clients et d'employés qui se pressent.
12:04« Restez tous ici, personne ne bouge, personne ne bouge ! »
12:07Koulibaly actionne la culasse de sa Kalachnikov, il installe également une caméra GoPro sur son ventre.
12:14A l'intérieur de l'hyper-cachère, la palique s'empare de 35 personnes qui s'entassent dans l'épicerie,
12:19qui s'apprêtent à fermer ses portes. Nous sommes à quelques heures du Shabbat.
12:23Koulibaly fait peur.
12:29Pour les clients de l'hyper-cachère, c'est le début d'un calvaire, d'un cauchemar qui va durer 4 heures.
12:34On vous raconte la suite dans un instant sur Sud Radio.
12:37Sud Radio, l'affaire dans l'affaire, Stéphane Simon.
12:41De retour dans l'affaire dans l'affaire spéciale. 7, 8 et 9 janvier 2015, c'était il y a 10 ans.
12:48Nous revenons aujourd'hui sur ces 55 heures qui ont terrorisé la France.
12:53Nous sommes le 9 janvier au sous-sol de l'hyper-cachère, porte de Vincennes.
13:0213h08, Hamedi Koulibaly s'enfonce dans les allées de l'hyper-cachère.
13:06Il prend en grippe un des clients. « Tu t'appelles comment ? »
13:10« Philippe ? » « Philippe comment ? »
13:11Philippe Braham, à l'énoncé de cette identité, Koulibaly tire.
13:15Le cadre informatique est atteint d'une balle dans la teimpe.
13:18Koulibaly regroupe ensuite ses 15 otages aux rayons pattes et riz.
13:23À 13h09, dans la chambre froide de l'hyper-cachère,
13:26Ilan ouvre la porte pour évaluer la situation et communiquer avec ceux de la chambre de congélation.
13:31Des pas résonnent dans l'escalier en métal.
13:33Le preneur d'otages exige que la porte vitrée soit refermée et le rideau de fer baissé.
13:38Il est 13h11 maintenant, le rideau de fer s'abaisse de nouveau
13:41quand un certain François-Michel Saada se présente à l'entrée du magasin.
13:45Il voulait acheter son pain de Shabbat et insiste pour rentrer.
13:49En apercevant l'homme armé, François Saada fait demi-tour.
13:53Mais le rideau de fer est encore à mi-hauteur quand le retraité n'a plus qu'à faire que deux pas pour rejoindre la rue.
13:58Mais trop tard, Koulibaly l'abat d'une balle dans le dos.
14:0213h21, Koulibaly pose sa Kalachnikov sur une palette de sacs de farine.
14:06Yoav Atab, qui vient de remonter de la réserve, remarque le fusil d'assaut sur la palette.
14:11Il se rue sur l'arme de guerre. Il essaye de tirer sur le terroriste mais rien ne se passe, la Kalachnikov s'est enrayée.
14:17Koulibaly se saisit d'un des pistolets automatiques et riposte.
14:21Yoav Atab est tué de deux balles dans la tête.
14:2513h30, place Beauvau. La situation est aussi alarmante qu'inédite.
14:29Il va falloir que les forces de l'ordre donnent l'assaut à deux endroits en simultané.
14:33Avec les chaînes d'infos qui diffusent des images en continu des lieux de prise d'otages.
14:38C'est une première dans l'histoire de la gendarmerie de la police française.
14:41On sait que les Kwachis et Koulibaly sont forcément connectés.
14:44Ils correspondent sans doute via leur téléphone.
14:47Peut-être même sont-ils branchés sur la même chaîne d'infos pour suivre la situation en direct.
14:52Neutraliser les deux frères avant Koulibaly déclenchera sûrement les représailles du second.
14:57Et inversement, un casse-tête.
14:59A 13h31, à Damartin, devant l'imprimerie, parmi la centaine d'hommes du GIGN,
15:04les officiers qui se préparent à entrer dans le bâtiment reçoivent l'ordre du ministre de l'intérieur
15:09de suspendre toutes les opérations.
15:11Priorité à la porte de Vincennes compte tenu du nombre d'otages.
15:16A l'intérieur de l'hyper cachère, Koulibaly sort son ordinateur
15:20et s'installe dans le bureau au fond du magasin.
15:22« Je veux regarder les chaînes d'infos, il me faut BFM ! » s'agace-t-il.
15:26En attendant, il retourne auprès de ses otages,
15:29exhibe des bâtons de dynamite et menace.
15:32Ça, c'est pour vous !
15:3513h35, aux abords de Paris, c'est déjà un embouteillage monstre.
15:38Une partie du périphérique a été fermée.
15:41Des tireurs d'élite se posent de chaque côté du magasin.
15:4413h45, Koulibaly se présente à son tour.
15:47Il se déclare malien et musulman.
15:50Il revendique le meurtre de la policière municipale
15:52et l'amitié des deux frères qui ont perpétré l'attentat de Charlie Hebdo.
15:56Il explique les raisons de son acte.
15:58En Irak, en Syrie, les bons musulmans sont opprimés.
16:01Il évoque aussi la Palestine.
16:03Tant que le monde et la France persécuteront ses frères musulmans,
16:06il, lui et son groupe continueront à combattre les mécréants,
16:11à vouloir tuer tous les croisés, tous les juifs et tous les infidèles qu'ils croiseront.
16:16Koulibaly se revendique de l'État islamique,
16:18mais aussi d'Al-Qaïda au Maghreb,
16:20l'organisation terroriste qui avait pris le pouvoir dans son pays d'origine,
16:24le Mali, avant l'intervention de l'armée française.
16:28Koulibaly part ensuite s'isoler dans le bureau.
16:30Il s'agenouille, sa kalachnikov déposée à côté de lui,
16:33son pistolet automatique à la ceinture.
16:35Il déplie son tapis de prière et se met à anonner.
16:3913h45, devant l'hypercacher, une grande tente Barnum a été dressée.
16:44C'est le deuxième PC de commandement improvisé dans la journée,
16:47après celui qui a été installé à Damartin.
16:49Des dizaines de camions de pompiers, d'ambulances, de SAMU, des véhicules de secours.
16:53Un contact avec le terroriste, demande le ministre Bernard Cazeneuve,
16:56au commissaire Molmy, le chef de la BRI, arrivé le premier sur les béliers.
17:00Non, pas encore. Quel est le plan ?
17:02On peut lancer un assaut.
17:04Il y a un risque pour les otages ?
17:05Ah oui, sous un feu nourri,
17:07mais moins que si on attend qu'ils fassent exploser ces bâtons de dynamite.
17:10À ses côtés, Jean-Michel Fauvergue, le patron du RAID à Quiesse,
17:13ce genre de type ne se rend pas.
17:1614h01, dans la chambre de congélation de l'hypercacher,
17:19qu'ils ont réussi à fermer de l'intérieur,
17:21sept personnes se calfeutrent et appellent la police à l'aide de leur portable.
17:24Lassana Batili, le magasinier malien, propose aux otages d'emprunter le mont de charge
17:29et de s'échapper par la porte de secours.
17:31Mais personne ne le suit.
17:32Tous craignent que le mont de charge ne fasse trop de bruit et n'alertent le preneur d'otages.
17:35Lassana décide donc de tenter seul sa chance.
17:38Il se glisse dans le mont de charge,
17:39puis se déplace à pas de loup jusqu'à la porte de secours qu'il donne sur la rue.
17:43Une fois dehors, Lassana se met à courir.
17:45Surpris de l'irruption de cet homme, les policiers le plaquent au sol.
17:48Lassana a beau expliquer qu'il n'est qu'un employé de l'hypercacher,
17:51il est intercepté, menotté par les policiers du RAID.
17:53Après quelques minutes de flottement,
17:56il parvient à convaincre les policiers de sa bonne foi.
17:5914h14, au premier étage de l'Elysée,
18:01dans le bureau du Président de la République,
18:04autour d'une table ronde placée devant une des grandes fenêtres,
18:07François Hollande et Manuel Valls se font face.
18:09Christine Taubira et Bernard Cazeneuve sont assis de part et d'autre.
18:12Tous savent que Coulibaly, comme les Kwachis, ne se rendront pas.
18:16Ils comptent bien tuer un maximum de policiers avant de mourir eux-mêmes en martyr.
18:21François Hollande demande aux trois ministres de donner leur avis.
18:24Le choix technique ne fait pas l'objet de mille hypothèses.
18:27La question n'est pas « lance-t-on l'intervention ? »
18:29mais « quand la lance-t-on ? » résume Bernard Cazeneuve.
18:32L'échéance est alors fixée à 17h, au coucher du soleil.
18:3615h10, heurté que les bandeaux d'informations en continu
18:39n'indiquent pas le nombre de gens qu'il a tués,
18:42Ahmedib Coulibaly appelle de lui-même BFM.
18:44« Je demande que l'armée française se retire de tout,
18:47de l'État islamique en premier lieu, menace-t-il,
18:50de tous les endroits où il est parti combattre l'Islam. »
18:54« Quel est le groupe auquel vous appartenez, lui demande-t-on ?
18:57L'État islamique.
18:58Est-ce que vous visez ce magasin pour une raison particulière ?
19:01Oui, laquelle, lui demande-t-on ?
19:03À cause des Juifs. »
19:0516h, une femme élégante arrive porte de Vincennes à l'arrière d'un moto-taxi.
19:08C'est Maitre Marie Alix Canut Bernard, l'avocate d'Ahmedib Coulibaly.
19:12Elle se propose comme monnaie d'échange.
19:14« Pas question, interrompt le policier du Raid. »
19:1616h10, c'est Memouna Coulibaly, la sœur du terroriste,
19:19qui se présente au policier également.
19:21Nouveau refus des négociateurs.
19:2316h30, depuis le ministère de l'Intérieur, le directeur du cabinet du patron de la PSJ
19:27appelle Hervé Berroux, le directeur de l'information de BFM TV.
19:30« Vous avez une caméra qui tourne face à l'hypercachère,
19:32il faut la couper avant l'intervention. »
19:34« Évidemment, répond le journaliste. »
19:3616h35, au sous-sol de l'hypercachère,
19:38les otages voient les heures défiler sur le cadran de leur téléphone.
19:41« Il y a 60 minutes, on leur a annoncé un assaut pour dans 15 minutes.
19:45Et depuis, rien ne s'est passé. »
19:4716h36, au premier étage de l'Elysée,
19:49autour de la table ronde du bureau doré,
19:51Manuel Vasse, Christine Taubéra, Bernard Cazeneuve ont les yeux rivés sur l'horloge.
19:56François Hollande confirme le compte à rebours.
19:58Assaut coordonné à 17h.
20:01Mais à 16h37, les choses s'accélèrent.
20:03Devant l'imprimerie de Damartin, ça bouge, ça bouge.
20:06Les frères Kouachi viennent d'ouvrir la porte du bâtiment durant quelques secondes.
20:09Vont-ils tenter une sortie ?
20:11Oui.
20:12Devant l'imprimerie de Damartin, ça tire maintenant.
20:14Les Kouachi sont sortis, ils sont tous les deux sur le parking.
20:17Je vous rappelle, lance le général Favier qui s'élance du PC vers l'imprimerie.
20:21Donnez l'assaut, allez-y, ordonne le général Favier à ses hommes.
20:2416h38, devant l'imprimerie de Damartin, les tueurs de Charlie Hebdo chargent.
20:28Rafale à tout va, bousculent les plans établis.
20:30Les snipers du GIGN ripostent à l'intérieur.
20:33Lilane, l'otage cachée dans les toilettes de l'imprimerie depuis 7h,
20:35se recroqueville sous l'évier.
20:37Chérif et Saïd font feu face à eux.
20:40À droite, à gauche, ils se couvrent mutuellement.
20:42Les militaires du GIGN répliquent.
20:44Les gendarmes se lancent à travers les fenêtres de l'imprimerie
20:46pour couper une éventuelle retraite.
20:47Les Kouachi continuent à avancer quelques secondes encore.
20:50Face à des cibles en perpétuel mouvement,
20:52les tireurs d'élite de la Gendarmerie nationale ont du mal à ajuster la mire.
20:56Sur le parking visiteur, face à l'entrée de l'imprimerie,
20:58les Kouachi se retrouvent au contact d'une colonne d'assaut du GIGN.
21:02Après deux minutes de scène de guerre,
21:03à l'issue desquelles seront retrouvées plus de 130 douilles,
21:07les deux terroristes s'écroulent.
21:0916h43, au premier étage de l'Elysée,
21:12sitôt après avoir raccroché avec Denis Favier,
21:14le patron de la gendarmerie, Bernard Cazeneuve,
21:16donne l'ordre au préfet de police, Bernard Boucaud,
21:19d'intervenir porte de Vincennes.
21:21Ils ont été obligés d'agir à Damartin.
21:23Le président demande de lancer immédiatement l'opération de l'hypercachère.
21:26Maintenant s'il vous plaît !
21:28Mais l'opération va prendre encore quelques minutes.
21:30À 16h50, à l'intérieur de l'hypercachère,
21:32Koulibaly s'est retiré au fond du magasin.
21:34Il faut l'occuper.
21:35Sans doute pour faire ses ablutions, sa dernière prière, il est là.
21:39Sur le rond-point de la porte de Vincennes plane un silence impressionnant.
21:42Les Kouachi sont morts et bientôt la télévision va l'annoncer
21:45et Hamedi Koulibaly va l'apprendre.
21:47Quelle va être sa rédaction ?
21:49Il n'y a plus de choix.
21:51Il faut le surprendre, ne plus lui laisser de temps,
21:53d'exécuter ses menaces et ses otages.
21:55Pascal, le négociateur de la BRI,
21:57est à son 20ème appel sans réponse.
21:59À 17h04, à l'intérieur de l'hypercachère,
22:01Koulibaly, surnommé Tango par la BRI,
22:03décroche enfin son téléphone.
22:05Les supérieurs de Pascal lui font signe
22:07de faire durer la conversation
22:09afin de détourner son attention
22:11de ce qui se trame.
22:13J'aimerais bien savoir ce qu'il s'est passé là-bas.
22:15Là-bas, c'est Damartin, le négociateur esquive.
22:17Je ne sais pas, parce que je suis là.
22:19Je suis à Paris avec vous, le négociateur qui veut garder
22:21en ligne le plus longtemps possible.
22:23Hamedi Koulibaly enchaîne.
22:25Vous savez, votre avocate est arrivée, vous allez pouvoir lui parler.
22:27Les otages devinent des ombres
22:29qui longent la vitrine.
22:31Du côté de la porte de secours où se pressent les hommes de la BRI,
22:33ceux du RAID s'entassent devant la porte d'entrée.
22:35À l'arrière de la super-aide
22:37des cliquetis métalliques maintenant
22:39brise la monotonie du silence.
22:41Les artificiers ont placé leurs charges et les font exploser.
22:43Hamedi Koulibaly
22:45ne sait plus où donner de la tête.
22:47Il court, fait des allers-retours désordonnés.
22:49« Qu'est-ce que c'est ? » hurle-t-il au téléphone.
22:51« Tu me fais exploser ? » « Non, c'est pas nous.
22:53Mais si vous m'attaquez, vous êtes en train de m'attaquer.
22:55T'es un combattant, nous aussi.
22:57Va te battre ! » « Tu me fais sauter ?
22:59Je suis un combattant ! » hurle-t-il au bout du fil
23:01à Pascal. « Si tu es un combattant,
23:03viens nous combattre ! » Dehors,
23:05lui rétorque le négociateur.
23:07Une charge explosive résonne à présent.
23:09Dès qu'ils ont entendu l'explosion,
23:11les otages se sont jetés à terre.
23:13C'est le siège de leur mieux.
23:15Depuis le fond du magasin, Koulibaly aperçoit
23:17les policiers de la BRI, lâche son téléphone
23:19et tire. Aussitôt, pour faire diversion,
23:21les snipers embusqués lancent à travers
23:23les vitres du supermarché des grenades assourdissantes.
23:25Les tympans de Koulibaly
23:27explosent littéralement.
23:29Les deux autres colonnes du Red progressent
23:31de part et d'autre de l'entrée du magasin.
23:33Puis le rideau métallique est relevé.
23:35Les deux policiers du Red, dont Antoine,
23:37qui a été désigné pour entrer en premier,
23:39avancent. Seul Antoine parvient à forcer
23:41le passage sous les rafales de Koulibaly
23:43qui vide son chargeur. Massés à l'entrée
23:45du magasin, les hommes du Red couvrent leurs collègues
23:47à l'avant-poste. A l'abri, derrière son bouclier,
23:49un commando du Red se précipite
23:51dans l'hypercacher pour empêcher le terroriste
23:53de se mêler aux otages.
23:55Au fond de la supérette, Hamedi Koulibaly
23:57se tourne désormais vers la colonne du Red
23:59qui s'avance au fur et à mesure que le rideau du fer
24:01remonte. Il rafale.
24:0339 impacts sur la porte coulissante
24:05en verre. Antoine sent le souffle
24:07des balles. Il riposte,
24:09cache, riposte encore, son arme s'enraille.
24:11Il est touché. Le policier recule
24:13à cloche-pied. Un collègue le remplace
24:15en tête de colonne. L'assaut se poursuit.
24:17Dans une charge suicidaire,
24:19Hamedi Koulibaly se précipite sur eux, tête baissée,
24:21arme à la main. Il se jette
24:23littéralement sur les balles en hurlant
24:25« Je vais tous vous tuer ! ». Feu nourri,
24:27cinq balles dans la tête, deux dans le torse,
24:29cinq dans le bras, droit,
24:31autant dans le bras gauche, trois dans les jambes,
24:33dira l'autopsie. Koulibaly s'écroule
24:35au seuil de la porte vitrée,
24:37précisément où il a abattu d'une balle
24:39dans le dos François Saada, le client
24:41pressé d'acheter du bain.
24:43La vague de terreur qui s'est abattue sur la France
24:45est terminée. Le bilan
24:47est lourd. Douze morts à Charly,
24:49une policière tuée à Montrouge,
24:51cinq morts dans l'hypercachère,
24:53dix-huit morts au total, neuf blessés
24:55dans l'intervention à l'hypercachère, six otages,
24:57deux blessés au RAID 1 à la BRI.
24:59Deux heures plus tard,
25:01en direct de l'Élysée, François Mitterrand,
25:03François Hollande, pardon, s'adresse
25:05aux Français. Nous devons être
25:07capables de répondre aux attaques par la force
25:09lorsque nous sommes obligés de l'utiliser.
25:11Nous sommes un peuple libre qui ne cède
25:13à aucune pression, qui n'a pas peur
25:15parce que nous portons un idéal qui est
25:17plus grand que nous et que nous sommes capables
25:19de le défendre partout où la paix
25:21est menacée. De cette épreuve,
25:23je vous l'assure, nous sortirons
25:25encore plus fort. Vive la République,
25:27vive la France.
25:31Charly, dix ans après,
25:33de retour sur les 55 heures qui ont
25:35terrifié la France de cette épreuve, sommes-nous encore
25:37sortis plus forts, comme le suggérait
25:39le président Hollande, sommes-nous encore
25:41Charly ? A tout de suite sur Sud Radio pour en parler.
26:03J'étais judiciaire sur Sud Radio, avec
26:05les excellents Jean-Marie Bordry,
26:07Victor, Stéphane, Jad,
26:09Serrano et Adrien Pelletier,
26:11experts en communication, bonjour à tous.
26:13Avec nous également Frédéric
26:15Martin, que je suis ravi d'accueillir,
26:17ancien négociateur au Raid,
26:19auteur de Janvier,
26:21aux éditions du Rocher,
26:23à une bande dessinée absolument
26:25formidable qui raconte les heures
26:27tragiques que la France a connues.
26:29Janvier, le jour où nous avons été
26:31applaudis. Quel souvenir
26:33gardez-vous de ces journées de janvier 2015
26:35cher Frédéric ?
26:39Un souvenir
26:41mitigé,
26:43assez
26:45complet, qui s'organise
26:47petit à petit au fur et à
26:49mesure de cette semaine
26:51chargée en témoignages et en émotions.
26:53Alors avant tout, j'aimerais vraiment
26:55préciser parce que
26:57au cours des interviews,
26:59j'essaie de montrer
27:01qu'il y a eu un travail d'équipe entre le Raid
27:03et la Bairie. J'essaie d'expliquer
27:05comment ça s'est passé. Alors déjà
27:07pour repositionner Adam Martin,
27:09le Raid y était, c'est-à-dire
27:11le Raid y était en premier.
27:13En premier en attendant, c'est-à-dire qu'il y avait eu
27:15un secteur qui avait été défini sur des recherches.
27:17On se souvient
27:19que les frères Kouachi
27:21représentaient les ennemis publics
27:23numéro un de l'époque et
27:25toutes les polices étaient à leur recherche.
27:27Et moi
27:29je suis rappelé sur mes congés pour
27:31renforcer le service.
27:33On parle le 8 vers
27:35Adam Martin et le 9 on apprend
27:37ce qui s'est passé au niveau de l'imprimerie.
27:39Ça c'est la première phase.
27:41La seconde c'est qu'on nous demande
27:43de contenir
27:45l'endroit
27:47en attendant GIGN. GIGN va arriver
27:49puis il va prendre ensuite
27:51l'opération comme vous l'avez raconté.
27:53Alors des années après, est-ce qu'on peut dire
27:55que la machine policière a bien fonctionné
27:57et la machine des services de sécurité
27:59parce que ce n'est pas que policiers, il y a des gendarmes.
28:01On a l'impression qu'entre la BRI,
28:03le RAID, le GIGN, c'était quand même
28:05un peu en surchauffe et évidemment
28:07très tendu.
28:09Oui, alors c'est
28:11vrai et c'est
28:13moi je suis en retraite là donc je peux
28:15librement parler, c'est honteux
28:17pour les soldats
28:19du bas, c'est-à-dire pour les hommes
28:21du rang qui vont faire le travail.
28:23Ce sont des choses qui sans doute
28:25ne sommes pas assez intelligents pour
28:27comprendre mais nous, nous ne demandons qu'à
28:29travailler et
28:31on ne fait pas trop de différences
28:33entre la BRI, le GIGN
28:35et le RAID.
28:37Ce que nous aimerions
28:39c'est qu'il y ait vraiment un secteur d'activité
28:41qui soit clairement établi comme ça l'était
28:43à l'époque de l'hyper
28:45cachère et comme c'est
28:47régulièrement contesté,
28:49rediscuté
28:51pour tout un tas de raisons politiques qui m'échappent.
28:53Alors, il y a
28:55quelque chose de tout à fait exceptionnel
28:57dans les événements de janvier 2015
28:59c'est deux théâtres
29:01de prise d'otages
29:03comme ça où il va falloir agir en
29:05simultané parce qu'évidemment en plus
29:07vous avez les chaînes d'information qui sont
29:09là et qui compliquent la tâche
29:11des policiers et des intervenants.
29:13Alors ce qu'il faut bien comprendre
29:15c'est que
29:17il y a une motivation
29:19pour faire ce genre
29:21de métier,
29:23une notion d'excellence, alors même si
29:25tout n'est pas toujours parfait,
29:27ce qui fait que malgré
29:29les complexités qui sont
29:31inhérentes à l'opération
29:33autour, une tension
29:35inter-service qui va nous échapper un peu
29:37en tant que soldat,
29:39mais en tout cas les gens du bas, les soldats
29:41ont cette passion
29:43et ce sens du professionnalisme
29:45et vont pouvoir de manière
29:47réactive, c'est ce qui s'est passé avec la Légo
29:49parce que, moi je le reprécise encore une
29:51fois, moi je n'étais pas négociateur direct
29:53mais j'étais superviseur coordinateur.
29:55Il se trouve que lorsqu'on arrive
29:57sur place, il faut organiser
29:59les choses et moi je sors de Scotland Yard
30:01j'ai passé
30:03plus d'une semaine, enfin pas loin de
30:05deux semaines à m'entraîner sur ce sujet là
30:07je suis plutôt opérationnel
30:09et
30:11on va pouvoir, on est très vite renforcé
30:13par les équipes du RAID
30:15notamment en base arrière pour pouvoir
30:17compléter le dispositif
30:19des primo-intervenants qui était la BRIPP
30:21et effectivement on va
30:23pouvoir travailler de concert ensemble, c'est comme ça
30:25que ça s'est passé. D'accord, alors
30:27Jade Serrano, quelles leçons sécuritaires
30:29ont été tirées de 2015 ?
30:31Parce qu'évidemment
30:33on a envie de
30:35savoir quel a été le débriefing policier
30:37de cette affaire. Mais il y a trois grands axes
30:39qui ont été
30:41d'abord la première loi
30:43qui découle directement du drame
30:45elle est promulguée en juillet 2015
30:47six mois après
30:49le drame de janvier
30:51elle concerne les services de renseignement
30:53elle est directement créée
30:55par François Hollande qui propose
30:57de créer une commission chargée d'approuver
30:59sous le contrôle du premier ministre
31:01la mise sous surveillance des suspects
31:03donc c'est la loi
31:05elle offre aussi d'autres avantages
31:07comme des moyens au service, de nouveaux moyens
31:09en salle de la DGSI et de la DGSE
31:11d'utiliser notamment
31:13ce qu'on a appelé les IMSI catchers
31:15ce sont des dispositifs qui ont été
31:17assez controversés mais finalement qui permettent d'intercepter
31:19les numéros de téléphone
31:21et le contenu des conversations téléphoniques
31:23donc c'est pour ça que ça a été controversé
31:25tout comme
31:27ce qui arrive après le 13
31:29novembre 2015, souvenez-vous
31:31les attentes du Bataclan, les terrasses
31:33François Hollande
31:35décide là
31:37de déclencher l'état d'urgence
31:39et cet état d'urgence va créer
31:41des polémiques, vous vous souvenez
31:43parce qu'il avait été considéré comme liberticide
31:45par une partie de la classe politique
31:47et ce
31:49cet état d'urgence
31:51va être pour la première fois
31:53établi pendant
31:55plus de 6 mois
31:57puisqu'il va accrocher jusqu'en juillet 2017
31:59j'aimerais demander à notre invité
32:01Frédéric Martin si lui aussi a eu l'impression
32:03qu'on a tiré des leçons
32:05de ces événements de janvier
32:072015
32:09je vais être très clair sur le sujet
32:11vous avez l'air d'être
32:13très franc en tout cas
32:15c'est toute l'honnêteté
32:17que je vous dois
32:19lorsque nous avons
32:21essayé de travailler et de prendre
32:23contact avec le groupe négociation
32:25avec le terroriste de l'hyper cachère
32:27vous vous souvenez qu'on n'a pas pu
32:29parce qu'il y avait
32:31des journalistes d'une chaîne
32:33concurrente mais pas mal de journalistes
32:35on a décidé quand même de le faire
32:37c'est à dire de prendre d'assaut les lignes
32:39fixes, les lignes téléphoniques
32:41c'est par ce moyen nous
32:43que nous souhaitions prendre contact
32:45il faut savoir qu'à ce moment là
32:47le terroriste lui souhaite prendre contact
32:49avec nous également
32:51et ça au travers de la semaine
32:53que j'ai pu vivre avec les différentes interviews
32:55je m'aperçois que rien n'a évolué
32:57dans ce sens
32:59c'est à dire que j'ai peur
33:01je comprends la liberté de la presse
33:03il n'y a pas de problème là dessus
33:05mais je crois que quand il y a des billes en jeu
33:07de femmes, d'enfants
33:09et mes propres collègues
33:11vous voudriez bloquer des numéros de téléphone
33:13réservés à la police en tout cas
33:15ce qu'il faudrait
33:17c'est légiférer
33:19c'est à dire que les journalistes
33:21avec les pouvoirs politiciens arrivent à trouver
33:23un système par exemple une loi
33:25pour dire à ce moment là stop à l'information
33:27et ça gèle, sans ça il y a des sanctions
33:29parce que un fonctionnaire de police
33:31qui commet une erreur
33:33il va en prison et il prend le double
33:35parce qu'il doit connaître les lois
33:39je ne demande pas des têtes au piquet
33:41mais je trouve que c'est un peu simple
33:43de dire on a remercié les gens
33:45qui ont essayé de faire leur travail
33:47avec une pression qui était très forte
33:49ce que j'essaie de dire c'est que pour moi
33:51il n'y a pas grand chose de changé de ce côté là
33:53En quoi l'intervention des journalistes
33:55a mis à mal l'intervention des forces de l'ordre ?
33:57ça me paraît évident
33:59je vais vous l'expliquer
34:01vous voyez la position
34:03de l'hyper cachère
34:05avec les vitres
34:07donc l'hostile pouvait avoir une vue
34:09sur un quasi 180 degrés
34:11vous ne pouvez pas approcher
34:13et la prise de contact
34:15doit se faire par téléphone
34:17ce qui paraît évident
34:19on ne va pas se mettre juste devant les baies vitrées
34:21alors que l'individu a des bâtons dynamiques
34:23et une kalashnikov
34:25sauf que vous ne pouviez pas appeler
34:27exactement
34:29et alors justement
34:31la question qui découle de cela
34:33c'est de vous demander mais pourquoi
34:35est-ce que le périmètre n'a pas été complètement sécurisé
34:37interdit aux journalistes ?
34:39le souci
34:41et ce n'est pas un manque de respect
34:43que je vous présente
34:45c'est très facile de faire la guerre le cul dans un fauteuil
34:47ce qu'il faut bien comprendre
34:49c'est que ce n'est pas comme un film hollywoodien
34:51une crise c'est un bazar
34:53vous allez organiser
34:55sans ça ce n'est pas une crise
34:57et lorsque vous arrivez c'est un cafard
34:59et qu'il faut la première chose
35:01c'est d'un point de vue logistique
35:03et d'un point de vue sécuritaire
35:05regagner du terrain pour stabiliser la situation
35:07et on va n'avoir de cesse
35:09que de la stabiliser
35:11pour pouvoir travailler en profondeur
35:13merci beaucoup de votre franchise
35:15on va se retrouver dans un instant
35:17on va revenir sur ces 55 heures qui ont marqué janvier 2015
35:19et on va se demander
35:21si nous sommes toujours Charlie
35:2310 ans après, à tout de suite sur Sud Radio
35:25Sud Radio, l'affaire dans l'affaire
35:27Stéphane Simon
35:29de retour dans l'affaire dans l'affaire
35:31votre rendez-vous du samedi midi pour décrypter
35:33l'actualité judiciaire sur Sud Radio
35:35avec Jean-Marie Bordry, Victor Lefebvre
35:37Jade Serrano
35:39et notre expert en communication Adrien Pelletier
35:41nous sommes avec Frédéric Martin
35:43ancien négociateur au RED
35:45auteur de janvier
35:47le jour où nous avons été applaudis
35:49aux éditions du Rocher
35:51et nous reparlons de ces journées
35:53tragiques de janvier 2015
35:55évidemment ensemble
35:57Frédéric Martin, je voulais vous demander
35:59les frères Kouachi étaient donc
36:01en cheville, étaient en concertation
36:03avec Amélie Koulibaly
36:05est-ce qu'on sait aujourd'hui
36:07comment ils se sont connus
36:09et qui était le véritable cerveau
36:11de l'opération si j'ose dire
36:13alors effectivement
36:15ils se sont connus en prison
36:17l'un des frères avait pris l'ascendant
36:19sur l'autre et il faisait partie
36:21il venait
36:23des filières des buts chaumont
36:25avec au départ un jeune
36:27prédicateur qui les a un petit peu montés
36:29et puis ensuite sentant
36:31que ça lui échappait il s'est retiré
36:33un peu du groupe mais ce groupe
36:35a fait du tord, oui pas mal
36:37ce groupe des buts chaumont
36:39il se trouve que par un hasard
36:41incroyable, Jade Serrano, vous avez été
36:43à l'école avec l'un de ces hommes
36:45oui effectivement
36:47avec les commanditaires de l'attentat de Charlie Hebdo
36:49les frères El Hakim
36:51j'étais au collège avec eux
36:53vous m'avez même montré une photo
36:55oui c'est dire
36:57ne dites pas trop ça à la radio
36:59ça va que mon avis dans le carton
37:01n'écoute pas trop Sud Radio
37:03c'est plus Skyrock
37:05mais oui effectivement
37:07ils étaient déjà à l'époque
37:09ils étaient très violents
37:11ils avaient menacé de mort
37:13d'autres professeurs de français
37:15ils ont été condamnés
37:17d'ailleurs pour ça pour menace de mort
37:19ils ont été très tôt déscolarisés
37:21et ils essayaient comme ça d'embrigader un peu tout le monde
37:23dans leur délire sectaire
37:25parce qu'il faut bien se resituer
37:27mais on est fin 90
37:29l'islam radical en France
37:31on ne le connait pas
37:33on ne sait pas du tout de quoi il en retourne
37:35et puis très vite après
37:37Boubaker part en Tunisie et il abat
37:39un ministre
37:41il est temps de se demander
37:43si 10 ans après nous sommes toujours Charlie
37:45ce terrible attentat contre la liberté de la presse
37:47a bouleversé le monde en 2015
37:49mais que doit-on retenir
37:51aujourd'hui de cette mobilisation générale
37:53qui a été
37:55suscité à l'époque
37:57il y a évidemment cette émotion sans précédent
37:59qui a immédiatement envahi tout l'espace médiatique
38:01des dizaines de milliers de titres de presse en France et dans le monde entier
38:03des hashtags je suis Charlie
38:05qui ont déferlé les réseaux sociaux
38:07plus de 5 millions dans les quelques jours qui ont suivi
38:09mettant le sujet en top tendance dans quasiment tous les pays du monde
38:11il y a évidemment
38:13cet esprit Charlie
38:15qui nous est souvent rappelé pour signifier la liberté d'expression absolue
38:17et le caricature
38:19évidemment pour lequel ils ont payé de leur vie
38:21mais il y a 3 images au moins
38:23qui marqueront à vie les esprits
38:25il y a celle terrible filmée par
38:27un voisin, un habitant voisin
38:29qui montre
38:31les terroristes tuant
38:33le policier Ahmed Merhabet
38:35il y a ces images plus symboliques de la marche du 11 janvier
38:37où plus d'une quarantaine de chefs d'état étaient présents
38:39avec un million et demi de personnes dans les rues de Paris
38:41notamment Benjamin Netanyahou et Mahmoud Abbas
38:43qui ont le temps d'une journée
38:45à enterrer cette hache de guerre
38:47ça semble effectivement très loin
38:49il y a celle de la une de Charlie Hebdo
38:51une semaine après l'attentat
38:53la rédaction ayant décidé
38:55par signe de résilience de maintenir la publication
38:57un numéro dont on se rappelle tous
38:59le numéro du survivant
39:01tout est pardonné
39:03avec la caricature je suis Charlie
39:05tirage mondial exceptionnel
39:077 millions d'exemplaires
39:09c'est du jamais vu dans la presse
39:11entre 7 et 8 millions d'exemplaires
39:13c'est du jamais vu
39:15et alors transition offerte
39:17où en est Charlie aujourd'hui
39:19au niveau des ventes ?
39:21avant l'attentat il faut savoir que les ventes
39:23étaient à peine à 40 000 exemplaires par semaine
39:25l'équilibre financier pour un journal comme ça c'est 35 000
39:27l'attentat a effectivement
39:29fait augmenter les ventes
39:31considérablement puisqu'il était à 100 000 en 2017
39:33aujourd'hui elles sont redescendues
39:35aux environ 50 000 dont 30 000 abonnés
39:37mais la version en ligne
39:39est lue
39:41par 300 000 personnes par mois
39:43donc il y a quand même encore une audience pour Charlie
39:45alors cette semaine ça a été l'occasion de se souvenir
39:47évidemment
39:49de nombreux citoyens
39:51personnalités publiques ont pris la parole
39:53qu'est-ce qui se dit cette fois
39:55qu'est-ce qui a changé 10 ans après ?
39:57oui alors cette fois-ci
39:59au-delà des traditionnels hommages
40:01de la classe politique
40:03qui ont légèrement été éclipsés par la mort de Jean-Marie Le Pen
40:05et survenus le même jour
40:07ironie de l'histoire
40:09au-delà des postes sur la liberté d'expression, la liberté de caricature
40:11un sondage a fait parler ce 7 janvier
40:13une enquête d'opinion réalisée par l'IFOP
40:15pour Charlie Hebdo et la fondation Jean Jaurès
40:17qui met en avant
40:19une augmentation considérable
40:21du soutien à Charlie Hebdo par les français
40:2376% d'entre eux reconnaissant le droit à la caricature
40:25ainsi qu'à la liberté de la presse
40:27pour 62% d'entre eux
40:29soignent également une part importante des sympathisants
40:31de la France Insoumise qui s'en désolidarisent
40:33moins d'un tiers d'entre eux soutiennent
40:35la liberté de caricature et moins de la moitié le droit au blasphème
40:37des résultats évidemment
40:39qui ont fait parler, qui ont été commentés
40:41notamment par l'avocat de Charlie Richard Malca
40:43certains accusant la France Insoumise
40:45de collaboration
40:47d'autres dénonçant un sondage partiel
40:49mais en comparaison en 2012
40:51un sondage
40:53au moment de la première apparition des caricatures
40:55un sondage établissait que 40% seulement des français
40:57sont des caricatures, donc l'opinion a beaucoup évolué
40:59l'opinion a évolué
41:01c'est votre avis aussi Victor Lefebvre
41:03est-ce qu'on est Charlie toujours 10 ans après ?
41:05visiblement la situation ne s'est pas améliorée
41:07on peut même dire qu'elle s'est empirée d'une certaine manière
41:09on l'a vu avec l'attentat contre Samuel Paty
41:11la question est extrêmement sensible
41:13même dans certains collèges, rappelez-vous on en avait parlé ici
41:15parfois des tableaux de la Renaissance
41:17qui posaient problème pour des familles, pour des parents d'élèves
41:19donc la question est évidemment toujours d'actualité
41:21cette semaine
41:23vous vouliez nous rappeler
41:25c'était lancé de radio
41:27Miss France 2025
41:29Angélique Angarny-Philopon
41:31on lui a demandé si elle était toujours Charlie
41:33c'était le jour de l'anniversaire
41:35c'est pour ça qu'on lui a demandé
41:37elle a préféré ne pas se prononcer
41:39même pour la liberté de blasphème
41:41elle a insisté en disant qu'elle ne préférait pas
41:43donner son avis là-dessus, ce qui voulait tout dire
41:45avec une moue en plus
41:47qui montrait qu'elle n'était pas Charlie
41:49j'aimerais demander à notre invité Frédéric Martin
41:51négociateur du RAID
41:53à l'heure de janvier, le jour où nous avons été applaudis
41:55est-ce que dans la police
41:57on est Charlie 10 ans après
41:59ou est-ce qu'à force d'avoir pris des coups
42:01beaucoup
42:03y compris de Charlie pendant quelques décennies
42:05j'aimerais
42:07vous entendre là-dessus
42:09où vous en êtes dans vos têtes ?
42:11je ne peux pas parler pour tous mes collègues
42:13parlez-vous pour vous déjà
42:15c'est très clair
42:17je suis surtout l'article 1 de la constitution
42:19de 58
42:21je suis l'enfant de la république
42:23et je respecte tout ce qui est indépendance, démocratie
42:25le social et la laïcité
42:27si c'est ça être Charlie
42:29je suis Charlie
42:31moi c'est ça que je respecte
42:33je voudrais terminer
42:35par dire
42:37qu'au travers de la semaine
42:39que j'ai pu voir
42:41sur pas mal d'interviews
42:43il y a eu quelque chose d'extraordinaire
42:45un grand paradoxe sur une chaîne
42:47où on me disait est-ce que vous êtes toujours Charlie
42:49effectivement il y a monsieur Le Pen
42:51et moi je n'ai aucune opinion politique
42:53mais j'ai trouvé hyper choquant
42:55le fait qu'on rhabille
42:57la mort d'un homme
42:59alors on peut ne pas être d'accord
43:01et par contre respecter sa famille
43:03quand il y a la mort d'un homme
43:05parce que là on ne peut pas de poids de mesure se dire
43:07est-ce que vous êtes Charlie ?
43:09et juste après avoir un flot de haine sur quelqu'un
43:11l'exemple était vraiment mal tombé
43:13j'ai trouvé ça plutôt assez cocasse
43:15alors un mot
43:17pour engager nos auditeurs
43:19à se procurer
43:21janvier le jour où nous avons été applaudis
43:23c'est un livre qui fourmille d'anecdotes
43:25on appréhende beaucoup de choses
43:27c'est une bande dessinée dans laquelle
43:29il y a quand même des informations
43:31qui étaient assez inédites
43:33et je voulais vous le faire remarquer
43:35c'est un ouvrage de belle facture
43:37Jean-Marie c'est pour vous
43:39publié aux éditions du Rocher
43:41d'ailleurs on peut le rappeler
43:43de Charlie Hebdo à l'hyper cachère
43:45Maquillot, Grézy et Casalinguida
43:47toute petite précision
43:49puisqu'on reparle
43:51et on se resouvient
43:53vous vous souvenez de ce magasinier dont on a parlé
43:55Victor Lefebvre
43:57en fait la vérité historique était un tout petit peu
43:59en dessous par rapport
44:01à la réalité de son rôle
44:03oui l'histoire est effectivement un peu complexe
44:05ça reste une très belle histoire
44:07c'est ce manutentionnaire
44:09malien qui a été naturalisé français
44:11d'ailleurs
44:13il est revenu dans la chambre froide
44:15au sous-sol de l'hyper cachère
44:17effectivement certaines victimes
44:19certains otages
44:21de l'hyper cachère contestent
44:23cette version des faits
44:25et disent qu'effectivement
44:27la Sanabatilly nous a aidés
44:29il a proposé de sortir du magasin de l'hyper cachère
44:31avec le mont de charge
44:33ce qu'il a fait lui-même
44:35d'ailleurs il a été pris pour un des terroristes par le RAID
44:37il a été menotté pendant 1h30
44:39il a quand même aidé le RAID
44:41notamment la topographie du magasin
44:43et surtout il avait le double du rideau de fer
44:45qui a permis l'ouverture de l'hyper cachère
44:47au moment de l'assaut du RAID
44:49donc son rôle est quand même important
44:51oui et puis on comprend qu'à l'époque
44:53on avait besoin de symboles
44:55on avait besoin de s'accrocher
44:57à un peu de lumière
44:59merci beaucoup Frédéric Martin d'avoir été avec nous
45:01le jour où nous avons été applaudis
45:03aux éditions du Rocher
45:05merci d'avoir été avec nous à l'antenne
45:07mes 4 complices
45:09vous pouvez retrouver notre émission
45:11sur la chaîne YouTube de Sud Radio
45:13la semaine prochaine on se retrouvera
45:15pour une nouvelle affaire dans l'affaire
45:17je serai libre quand même
45:19nous serons libres tout à fait
45:21et tout de suite Alain Marty
45:23vous emmène sur les routes des vins de France
45:25il paraît que nos vignobles ont du talent
45:27c'est ce qu'on va vous expliquer juste après les infos
45:29à tout de suite sur Sud Radio