Avec Carine Chaix et Karl Zéro
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##L_HEURE_LIBRE-2024-06-29##
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, l'heure libre, 10h-11h.
00:05Bonjour à tous, bienvenue dans l'heure libre.
00:07Une heure de décryptage de l'actualité.
00:09Une heure en compagnie de l'excellent Jean-Marie Bordry, l'homme des bons réveils sur Sud Radio.
00:13Bonjour.
00:14Bonjour Stéphane Simon.
00:15Victor Lefebvre également est avec nous, journaliste, enquêteur.
00:18Bonjour Victor.
00:19Bonjour Stéphane Simon.
00:20Alors dans la deuxième partie de l'émission, on va revenir sur l'affaire dite des hommes de la rue du BAC.
00:24Souvenez-vous, au début du mois, le journal Libération révélait qu'une certaine Inès Chatin,
00:29aujourd'hui âgée de 50 ans, aurait été abusée de ses 4 à 13 ans par les amis et le réseau de son beau-père.
00:35Un réseau qui mélangeait patron de presse, avocat, intellectuel de Saint-Germain.
00:39Où en est-on ? Cette nouvelle affaire de pédocriminalité serait-elle aussi vite oubliée qu'elle a été révélée ?
00:45Nous en parlerons tout à l'heure avec Carl Zerro, directeur du magazine L'Envers des Affaires.
00:50Mais tout de suite, nous accueillons Maître Karine Schex.
00:53Bonjour Maître.
00:54Bonjour Stéphane Simon.
00:55Vous êtes avocat au barreau de Paris.
00:57Vous êtes également et surtout l'avocate de Michael Paty, la sœur de Samuel Paty.
01:02Et vous venez nous annoncer qu'une plainte, et désormais constituée,
01:06va bientôt être déposée contre l'État pour des manquements et des défauts.
01:11L'État aurait failli dans l'obligation de protection de l'un de ses agents,
01:15en l'occurrence le professeur d'histoire-géographie Samuel Paty,
01:18assassiné, je le rappelle, le 16 octobre 2020.
01:21Nous allons y revenir.
01:22Mais la première des évidences est que l'État, en l'occurrence ses plus hauts représentants,
01:26ont manqué à leur parole.
01:28Ils avaient promis, je m'en souviens, une réponse à la sœur de Samuel Paty,
01:34Michael, qui leur avait écrit.
01:36Et la réponse de l'État a fait défaut.
01:38Absolument Stéphane Simon.
01:40Et vous avez raison de le rappeler.
01:42Ils ont même osé déranger par téléphone Michael Paty à minuit passé,
01:47la veille de son émission avec Apolline de Malherbe,
01:49pour lui promettre qu'ils allaient lui répondre.
01:51Et depuis, rien.
01:53Le silence absolu.
01:54Alors on peut imaginer que c'est un certain embarras, sans doute,
01:58à nier l'évidence des faits qui produisent ce comportement,
02:03mais ce comportement insultant et indécent envers la sœur de Samuel Paty.
02:08Et on peut regretter et déplorer que le cynisme en politique,
02:13parce que, pardon de le dire, mais il s'agit de cynisme,
02:15ne trouve pas une limite dans le respect d'autrui et celui de la parole donnée.
02:20Et on en vient au fond à se demander,
02:22où les ministres ont-ils mis leur conscience ?
02:25L'ont-ils mise en terre avec Samuel Paty ?
02:28Je rappelle, Gabriel Attal, son directeur de cabinet, s'était engagé à répondre.
02:34Nicole Belloubet, la ministre de l'éducation.
02:36Et là, silence radio, vraiment.
02:38Absolument.
02:39Bon.
02:40Maître Chex, quelle va donc être la prochaine étape ?
02:43Ce déni nous a même donc, comme le gouvernement en était parfaitement prévenu,
02:48à déposer une requête devant le tribunal administratif de Paris.
02:52Et je précise que ce n'est pas une plainte.
02:54La plainte est réservée à la matière pénale.
02:56D'accord.
02:57Soyons précis.
02:58Vous avez raison de me redresser.
02:59C'est donc un recours de plaint contentieux devant le tribunal administratif
03:02pour que celui-ci condamne l'État pour ne pas avoir protégé ce professeur.
03:07Quelles sont les fautes de l'État dans ce drame ?
03:10Je me tourne vers vous, Victor Lefebvre,
03:12parce que vous avez participé à l'écriture des derniers jours de Samuel Paty, paru chez Plon.
03:17Qu'est-ce qu'on peut reprocher à l'État dans le drame qui s'est joué le 16 octobre 2020 ?
03:22Alors, il y a plusieurs choses qu'on peut dire.
03:24Déjà, pendant 11 jours, en 2020, Samuel Paty a été menacé de mort à des dizaines,
03:28pour ne pas dire à des centaines de reprises, sur les réseaux sociaux,
03:30sur Twitter, sur Facebook, sur WhatsApp, sur Snapchat,
03:33par mail, jusqu'à sur la messagerie vocale du collège du Bois-d'Aulne,
03:36donc son collège.
03:37Son identité a été rendue publique par Brahim Chnina,
03:40de même que l'adresse du collège de confluence Saint-Honorin.
03:42Et le dimanche 11 octobre, soit 5 jours avant l'attentat,
03:45Samuel Paty adresse lui-même un courriel à l'ensemble de ses collègues,
03:48dans lequel il se dit menacé, je cite, par des islamistes locaux.
03:52Et le rectorat est resté totalement impuissant et passif face à cet engrenage.
03:56Ni la principale du collège, ni le rectorat n'ont opposé de démentie publique
04:01aux mensonges de l'élève Zohra Chnina,
04:04qui est à l'origine du mensonge, puisqu'elle a menti un cours dont elle était pourtant absente.
04:12Et donc jamais l'académie, l'administration n'est opposée de démentie,
04:16alors qu'ils savaient qu'elle n'était même pas présente ce jour-là.
04:19Samuel Paty, je termine par là, a été identifié et simulé par son tueur,
04:23Abdoula Kantzourov, dès le mardi 13 octobre 2020, soit 3 jours avant l'attentat.
04:27Le compte Twitter du jeune tchétchène,
04:29qui faisait ouvertement l'apologie du djihadisme et de l'Etat islamique,
04:32avait même été signalé à plusieurs reprises sur la plateforme gouvernementale Farros.
04:36Pourtant, ni les renseignements territoriaux des Yvelines,
04:39ni la DGSI, ni le rectorat des Yvelines,
04:42n'ont jugé utile de placer Samuel Paty sous protection policière
04:45ou de lui proposer un congé anticipé de quelques jours.
04:48L'enseignant n'a donc pas pu bénéficier d'une protection fonctionnelle
04:51laquelle garantit une assistance juridique
04:53ou une mise en retrait provisoire à n'importe quel agent du service public.
04:56Oui, vous parlez de la mise en retrait, j'aimerais me tourner justement auprès de vous,
05:00Maître Schex, parce que, en fait, dans cette affaire de Samuel Paty,
05:04il aurait très bien pu simplement être recommandé par les policiers
05:08à l'enseignant de ne pas se rendre à son cours,
05:11de prendre quelques jours, de se mettre au verre,
05:14d'aller se réfugier dans sa famille ou chez des amis, proches, peu importe.
05:18Ça aurait été simple comme un coup de fil, si j'ose dire.
05:21Bien sûr, et vous le montrez parfaitement,
05:24et votre livre, Stéphane Simon, le démontre parfaitement,
05:27qu'au-delà de la barbarie islamiste,
05:30ce sont aussi le mensonge, la peur et l'indifférence qui ont tué Samuel Paty.
05:35Et on constate dans ce drame deux séries essentielles de fautes,
05:38et vous l'avez parfaitement résumé.
05:41Les premières consistent à ne pas avoir écouté ce cri d'alarme de Samuel Paty,
05:47qu'il a lancé effectivement dès le week-end du 10 octobre,
05:50par ce mail, par lequel il dit précisément ceci.
05:54« D'un point de vue juridique, vous n'avez aucune inquiétude à avoir.
05:58En revanche, sachez que je suis menacé par des islamistes.
06:02Et qui s'est saisi de ce cri d'alarme ? Vous le dites très bien, personne.
06:07Alors que les mesures de protection à mettre en œuvre, elles étaient diverses,
06:11ça pouvait être effectivement de lui suggérer de se mettre en retrait,
06:14ça pouvait être bien sûr de lui adjoindre des agents de protection.
06:19Première série de fautes, et cette carence constitue un manquement fautif.
06:24Et deuxième série de fautes, qui est celle de la culture du silence
06:28et du pas de vague de l'éducation nationale face à l'offensive islamiste.
06:34L'éducation nationale a choisi, face à cette offensive,
06:39de négocier avec elle plutôt que de la combattre.
06:43Or, on sait très bien qu'on ne ressort jamais vainqueur d'une négociation avec le diable.
06:48Et oui, ils ont négocié, parce que 1.
06:511. Ils ont effectivement jamais démenti publiquement le mensonge qui a produit cet engrenage fatal.
06:592. Ils ont laissé rentrer un islamiste radical dans l'enceinte du collège,
07:05par peur, et dont on sait très bien son implication avec le terroriste.
07:09Et 3. Par culture du pas de vague, ils ont osé demander à Samuel Paty de s'excuser.
07:18Légitimant ainsi, les attaques contre lui.
07:21Et alors qu'on sait très bien que son cours par lequel il a montré les caricatures
07:26ressource de l'éducation nationale, en ce faisant,
07:30il a aussi pris soin de montrer son profond respect des croyants,
07:34parce qu'il a proposé sa résolution personnelle au dilemme
07:39être Charlie ou ne pas être Charlie,
07:41en disant qu'il conseillait de s'abstenir de diffuser ses caricatures
07:45pour justement ne pas offenser des croyants,
07:48et en invitant qui le souhaitait parmi ses élèves à fermer le regard
07:53ou à sortir deux minutes dans le couloir,
07:56justement et précisément pour n'offenser personne.
08:00Au fond, oui, il est mort, évidemment, par la barbarie islamiste,
08:04par nos renoncements, et par une sorte de dictature du ressenti
08:10qui nous fait penser à ces mots de Dostoyevsky,
08:13particulièrement criant à notre époque,
08:16on va arriver à un tel niveau de tolérance
08:19que même les personnes intelligentes seront interdites de réflexion
08:22pour ne pas offenser les imbéciles.
08:24Terrible. Je voulais revenir sur un petit point qui est...
08:29Il y a un défaut de protection, vous l'avez bien relevé tous les deux,
08:33mais il y a quand même, dans cette affaire Samuel Paty,
08:37la police municipale qui va être mobilisée,
08:40mais alors c'est presque triste à raconter,
08:43parce que cette police municipale,
08:45qui est activée par le maire de Conflans-Saint-Honorin,
08:48elle va passer simplement de façon aléatoire, je cite,
08:53devant le collège, c'est-à-dire qu'elle n'a même pas la responsabilité
08:56d'assurer la sécurité à l'entrée et à la sortie.
08:59Ce ne sont pas des gardes du corps, et d'autre part,
09:02ils ne sont même pas dépêchés pour sécuriser l'entrée et la sortie du collège,
09:06mais simplement pour faire des patrouilles aléatoires, Victor Lefebvre.
09:10Oui, c'est une patrouille aléatoire qui passait à Conflans-Saint-Honorin,
09:13et d'ailleurs, certains élèves qui ont aidé activement le terroriste
09:17à tromper justement la vigilance de ces policiers municipaux,
09:20ils avaient une cachette, ils ont été condamnés d'ailleurs récemment
09:25pour ces faits de peine de prison avec sursis,
09:27mais effectivement, c'est un des points particulièrement saillants dans cette affaire.
09:30J'aimerais qu'on parle, on a parlé de l'éducation nationale,
09:32des responsabilités de l'État, mais les collègues de Samuel Paty,
09:35en particulier ceux qui l'ont lâché, voire qui ont participé à la curée
09:40d'une certaine manière en lui reprochant d'avoir commis une provocation,
09:44où est-ce qu'ils en sont aujourd'hui ?
09:48Alors, dans ce dossier, il n'y a eu aucune sanction contre personne,
09:53et j'en profite pour dire qu'il y a même eu des décorations de remise,
09:58et une légion d'honneur remise à la principale du collège,
10:02et on peut tous s'interroger sur le sens de cette décoration.
10:07Est-ce qu'elle est le prix du silence ?
10:09Est-ce qu'elle est la récompense du pas de vague ?
10:12Avouez qu'il y a de quoi s'interroger,
10:14et de quoi se questionner sur ce degré d'incohérence et d'hypocrisie du gouvernement
10:21qui rend des hommages à Samuel Paty,
10:23et qui en même temps décore ceux qui ne l'ont ni soutenu, ni protégé.
10:28Cela étant dit, la principale, à ma connaissance,
10:30et corrigez-moi si je me trompe,
10:32n'avait pas adressé de reproche à Samuel Paty
10:35lorsque cette affaire a éclaté, contrairement à certains de ses collègues profs.
10:38Il y en a eu quelques-uns qui lui ont reproché ce qu'il était censé avoir fait en cours,
10:43qu'il n'avait même pas fait d'ailleurs.
10:44Oui, vous avez raison de le souligner,
10:46elle n'a pas directement adressé de reproche,
10:48néanmoins, elle ne l'a pas soutenu non plus.
10:50Et elle lui a demandé de s'excuser quand même.
10:52Et elle lui a demandé de s'excuser,
10:54et elle n'a pas démenti le mensonge.
10:56Pardonnez-moi, en expliquant que des excuses,
10:59c'était bien de les formuler,
11:01parce que ça évite de longues polémiques,
11:03et puis ça ne coûte pas grand-chose les excuses.
11:06Et ses collègues, les autres profs ?
11:08Excuses qui ont légitimé les attaques.
11:10Et elle a aussi fait rentrer cette islamiste radicale dans son collège,
11:14donc on ne peut pas dire qu'elle ait rempli sa mission.
11:17Il ne s'agit pas de la blâmer,
11:19mais quand même de s'interroger sur le sens d'une décoration.
11:22La question qui m'intéresse,
11:23est-ce que ceux des collègues de Samuel Paty,
11:26donc là des profs pour le coup,
11:28certains profs qui lui ont adressé des reproches,
11:30ont regretté ce qu'il lui avait dit dans les derniers jours de sa vie ou pas ?
11:33Ce n'est pas si évident.
11:34Non, ce n'est pas si évident.
11:36La plupart d'ailleurs de ses professeurs
11:38ont fait la moitié, à peu près,
11:40certains, on a eu l'occasion d'en interroger certains,
11:42certains regrettent notamment un professeur
11:44de ne pas l'avoir raccompagné en voiture ce jour-là.
11:46Il ne pouvait pas le faire, ce n'était pas un défaut de volonté,
11:48mais il y avait deux professeurs qui le raccompagnaient en voiture.
11:51Il y en a aussi qui l'avaient aidé.
11:53C'est important de le rappeler.
11:54Et vous faites bien aussi de souligner cet aspect des choses,
11:57parce que les fautes vont jusque-là,
11:59c'est-à-dire que personne n'a donné une télécommande à Samuel Paty.
12:02Oui, un bip pour ouvrir le portail.
12:04Un bip pour qu'il rentre dans le portail avec sa voiture.
12:06Il a eu un simple marteau pour se défendre dans son sac à dos.
12:08Assassinat de Samuel Paty, le rôle de l'État en question,
12:11les services ont-ils failli ?
12:13On continue d'en parler tout de suite sur Sud Radio avec notre invité.
12:21Toujours dans l'heure libre, votre rendez-vous du samedi matin
12:23pour décrypter l'actualité sur Sud Radio,
12:25toujours en compagnie de Jean-Marie Bordry,
12:27de Victor Lefebvre, journaliste, enquêteur,
12:30et avec nous aussi Karine Schex, avocate au barreau de Paris.
12:34Nous parlons de rebondissements judiciaires,
12:37enfin de rebondissements auprès du tribunal administratif
12:40dans l'affaire de l'assassinat de Samuel Paty.
12:43L'État a-t-il failli durant les 11 jours
12:46qui précèdent le meurtre du professeur de collège, Maître Schex ?
12:50On a l'impression que l'État aurait pu faire protéger Samuel Paty
12:53et donc que le pire aurait pu être évité.
12:56Mais pour autant, est-ce que cela,
12:59quand on n'a pas fait ce qu'il fallait,
13:01est-ce que pour autant on est responsable ?
13:04Merci Stéphane Simon de votre question,
13:06parce que c'est un point important.
13:08Et oui, il faut comprendre que l'État a une obligation,
13:11pas seulement morale, mais juridique,
13:13de protéger ses concitoyens et encore plus ses agents
13:17lorsqu'ils sont confrontés à un péril grave,
13:20connu et répété,
13:22et que des mesures de protection peuvent être mises en place.
13:25Et l'État est responsable de ses agents
13:27comme n'importe quelle entreprise est responsable de ses salariés.
13:31Même un étudiant de deuxième année sait cela.
13:35Mais il semblerait en revanche
13:37que des représentants de l'État, eux, l'ignorent.
13:40Est-ce qu'on va réentendre cette petite musique
13:44que l'on avait entendue au moment de l'affaire du sang contaminé ?
13:47Souvenez-vous, c'était il y a une trentaine d'années déjà,
13:50mais on avait vu un certain nombre de personnels politiques
13:55s'en sortir en argumentant qu'un responsable
13:58n'est pas nécessairement un coupable.
14:01Oui, là nous avons eu un silence radio,
14:05donc ils nous ont au moins épargné ce genre de phrase,
14:09et nous verrons lors du procès
14:12quels seront leurs écrits et quelle sera leur attitude.
14:19Est-ce que l'on a une idée des délais
14:22qui vont permettre l'instruction de cette affaire ?
14:25La procédure va durer un peu plus d'un an,
14:28au tribunal administratif, donc pour la première instance.
14:31Après nous verrons s'il y aura un appel.
14:34J'aimerais vous demander la raison pour laquelle c'est important
14:38que l'État reconnaisse sa responsabilité.
14:41Pour se dire ce qui est fait est fait,
14:44ce discours un peu débonnaire.
14:47C'était important pour deux raisons.
14:50La première, parce que s'il est impossible
14:54de réparer l'irréparable,
14:56il était juste et simplement humain
14:59de poser un pardon sur les fautes et les erreurs commises.
15:03Et la deuxième, simplement pour envoyer un message positif
15:08à la communauté éducative et au-delà, à la société tout entière.
15:12Un message symbolique de justice et de responsabilité.
15:16Et le combat de Michael Paty, c'est aussi une affaire de symbole.
15:20Car l'attentat contre Samuel Paty,
15:23étant le symptôme de nos renoncements,
15:27reconnaître ses erreurs aurait permis de montrer
15:30que l'État tournait la page de ses renoncements
15:33et ouvrait celle du courage.
15:35Il a choisi une autre voie, celle de l'irresponsabilité.
15:39Mais est-ce bien cela, la justice que l'État souhaite,
15:42celle de l'immunité et de l'impunité ?
15:45Avec Michael Paty, nous refusons cela
15:49et nous invitons les ministres à lire ou à relire Saint-Exupéry
15:53qui a écrit de très belles choses sur le concept de responsabilité.
15:56Il a notamment écrit dans Terre des Hommes
15:59« Être homme, c'est précisément être responsable. »
16:03Or, quand on perd ce principe essentiel de responsabilité,
16:08on perd son humanité.
16:10Et quand c'est l'État qui oublie ce principe de responsabilité
16:13qui est au cœur de notre État de droit,
16:16il sape les fondements même de notre contrat social.
16:19C'est intéressant parce qu'on a l'impression
16:22qu'à travers cette affaire et votre combat,
16:25c'est un combat qui illustre assez bien
16:28ce sentiment que l'on a d'une façon plus générale
16:31d'impunité, d'irresponsabilité.
16:34On a l'impression qu'on est rentré vraiment dans cette ère
16:37où finalement, on attend la suite
16:41sans beaucoup se poser de questions sur ce qui s'est passé.
16:45Et c'est ce qui permet de dire aujourd'hui
16:49qu'il n'y a pas eu un avant et un après Samuel Paty,
16:52mais qu'il y a toujours un pendant Samuel Paty
16:55et qu'on attend encore, qu'on tire les leçons de ce terrible assassinat.
16:59Oui, hélas, tout ce drame
17:02en amont du refus de chacun
17:05de prendre pleinement la responsabilité
17:08de sa mission en protégeant
17:11un professeur qui est menacé de mort
17:14jusqu'en aval au refus d'assumer ses erreurs et ses fautes,
17:17tout ce drame est le symptôme
17:20d'une société malade
17:23de perdre cette notion même de responsabilité,
17:26d'une société malade, d'un individualisme
17:29et d'une société qui ne tire pas beaucoup de leçons
17:32de nos erreurs passées.
17:35Alors évidemment, on suivra cette actualité
17:38du tribunal administratif,
17:41mais Victor Lefebvre, j'aimerais me tourner vers vous
17:44parce qu'un autre procès, le procès au pénal,
17:47arrive en novembre prochain.
17:50C'est le procès des complices directs ou indirects
17:53de l'assassin de Samuel Paty, Abdullah Kanzouroff.
17:56Détaillez-nous, qui va se retrouver à la barre ?
17:59Oui, parce que vous savez qu'il y avait eu deux procès différents,
18:02celui des mineurs, qui ont déjà été jugés,
18:05et maintenant celui des majeurs, des adultes.
18:08Il se tiendra du 12 novembre au 20 décembre prochain
18:11devant la cour d'assises spéciale de Paris.
18:14Au premier rang se tiendront deux amis du terroriste tchétchène
18:17Abdullah Kanzouroff, qui a été tué par la police après les faits.
18:20Et deux d'Aoud, qui sont soupçonnés d'avoir eu une connaissance précise
18:23du projet terroriste d'Kanzouroff.
18:26Ils comparaîtront eux pour complicité d'assassinat terroriste,
18:29qui est l'infraction la plus lourde dans ce procès.
18:32Alors on rappelle que leur rôle, c'est d'avoir accompagné
18:35Abdoulak Kanzouroff la veille du crime à Rouen.
18:38Ils cherchaient, si mes souvenirs sont bons,
18:41une arme à feu, qu'ils n'ont pas réussi à trouver.
18:44Raison pour laquelle Kanzouroff s'est procuré un simple airsoft
18:48un pistolet à air comprimé, avec lequel il a tiré sur les policiers.
18:51Raison pour laquelle il a été abattu.
18:54Et un des deux, Naïm Boudaoud, a accompagné Kanzouroff
18:57devant le collage du bois d'Aulne, juste avant les faits.
19:00Donc là, il lui porte l'aide et les logistiques.
19:03Et ensuite, il y aura donc Brahim Chnina
19:06et le père de Zohra Chnina, et le militant islamiste
19:09pro-Hamas Abdelhakim Seyfrioui, qui sont auteurs de vidéos
19:12sur les réseaux sociaux, qui avaient attisé la polémique,
19:15qui seront, eux, jugés pour association de malfaiteurs
19:18terroristes criminels, qui est un niveau légèrement en dessous
19:21de ceux des deux complices de Kanzouroff. Et enfin, Priscilla Mangel
19:24une mère de famille nîmoise, soupçonnée d'avoir servi d'informatrice
19:27à Kanzouroff via Twitter, sera elle aussi jugée
19:30pour association de malfaiteurs terroristes criminels.
19:33Est-ce qu'il y a un risque que le père, ou alors
19:36même le militant islamiste, M. Seyfrioui, qui était revenu
19:39au collège, échappe à toute condamnation, dans la mesure où
19:42il plaidera sans doute qu'il ne connaissait pas le terroriste, et qu'il n'a rien à voir
19:45avec les faits qui ont été commis ?
19:47Ça va être difficile, mais on peut demander à la juriste que vous êtes
19:50car il n'y a pas de question.
19:51Alors, je ne suis pas l'avocate pour ce procès terreau,
19:54comme on les appelle.
19:55Oui, c'est Thibault de Montbrial, M. Thibault de Montbrial,
19:57qui sera aux côtés de Michael Paty.
19:59Et en tout cas, qui sera aux côtés de Michael Paty,
20:01mais il est quand même fort peu probable
20:04que dans cette affaire-là, et avec ce qui est établi
20:07aujourd'hui, il puisse en ressortir indemne.
20:10Parce qu'il y avait des échanges, d'ailleurs, de messages entre les deux hommes,
20:12entre M. Marey et M. Zorov, dans les jours qui précèdent l'attentat.
20:15Donc, c'est bien deux procédures différentes,
20:18M. Schex. D'un côté, on a au pénal
20:21les responsables directs
20:24de l'assassinat, ou de la complicité.
20:27Et ceux qui ont mis finalement une cible sur la tête de Samuel Paty,
20:30et de l'autre au tribunal administratif,
20:33donc dans une autre procédure.
20:35C'est là qu'on devrait, en tout cas,
20:38pouvoir reconnaître éventuellement les manquements de l'administration.
20:41Exactement. Et reconnaître que,
20:44comme le disait Edmond Burke, le mal prospère
20:47sur l'inaction des gens de bien.
20:50Alors, je voudrais qu'on parle avec vous, Victor Lefebvre,
20:53du Conseil des Sages. Vous vous souvenez,
20:56ça avait été créé, c'est une instance qui avait été créée
20:59en 2018, c'est plus exactement le Conseil des Sages
21:02à la laïcité. Et cette instance
21:05est chargée, en principe, de traiter
21:08les nombreuses atteintes à la laïcité qui existent à l'intérieur
21:11des enceintes scolaires. Quel bilan pour ce Conseil
21:14des Sages, presque six ans après ?
21:17Est-ce que la situation s'est améliorée depuis l'assassinat
21:20de Samuel Paty ? Alors, il y a eu des polémiques, justement, par rapport à ce
21:23Conseil des Sages. Rappelez-vous notamment de la nomination de l'universitaire
21:26sociologue Alain Policar. D'ailleurs, Michael Paty s'était ému
21:29publiquement de la nomination d'Alain Policar, qui est tenant
21:32d'une laïcité peut-être plutôt à l'américaine, je ne sais pas comment vous pourriez la qualifier,
21:35mais en tout cas, pas une laïcité de combat telle que
21:38la défend notamment Jean-Michel Blanquer. Alors, au niveau des atteintes
21:41à la laïcité, les derniers chiffres qu'on a, c'est pour janvier de dernier,
21:44je dirais janvier 2024, 280 atteintes à la laïcité
21:47pour ce mois-ci, sachant... – Pour un mois ! – Pour un mois
21:50seulement, ça varie entre 300 et 600 noms. – Ça fait près de 10 par jour.
21:53– Voilà, à peu près de 10 par jour. Et il y a des pics
21:56notables, notamment en octobre dernier, c'était donc au moment de la commémoration
21:59de l'assassinat de Samuel Paty, également de la minute de silence
22:02pour Dominique Bernard, qui a été assassinée aussi... – L'autre enseignant
22:05à Arras. – L'autre enseignant à Arras, qui a été assassinée par aussi un
22:08islamiste d'origine ingouche, à côté de la Tchétchénie.
22:11Et donc là, on a connu un pic de 1800
22:14atteintes à la laïcité ce mois-ci.
22:17– Parfait, merci beaucoup. Maître Schex, merci
22:20beaucoup d'avoir été avec nous. – Merci à vous, Stéphane Simon.
22:23– Dans un instant, restez avec nous, on va reparler
22:26de l'affaire dite des hommes de la rue du Bac avec Karl Zero.
22:29Karl Zero est là ? Est-ce qu'il m'entend, Karl Zero ?
22:32– Oui, il t'entend. – Parfait.
22:35Bonjour Karl, affaire très singulière.
22:38À tout de suite avec vous sur Sud Radio pour en parler.
22:46De retour dans l'heure libre, votre rendez-vous du samedi matin
22:49sur Sud Radio pour regarder l'actualité à la loupe.
22:52Toujours en compagnie de Victor Lefebvre et Jean-Marie Bordry.
22:55– Toujours Stéphane Simon. – Et avec nous Karl Zero.
22:58Rebonjour Karl. – Rebonjour Stéphane, comment va ?
23:02– Ça va. Alors on reparle ensemble de l'affaire
23:05des hommes de la rue du Bac. Victor Lefebvre,
23:08pouvez-vous nous rappeler les grandes lignes de cette affaire
23:11terrible que le quotidien Libération a révélée
23:15il y a quelques semaines, juste au début du mois de juin ?
23:20– Oui, c'est une affaire en six épisodes qui est racontée par Libération.
23:23Donc la victime c'est Inès Châtain qui est aujourd'hui âgée de 50 ans
23:26et elle dénonce un important réseau pédocriminel dont elle aurait été victime
23:29avec d'autres enfants dont son propre frère, adopté comme elle
23:33par la famille du médecin Jean-François Lemaire.
23:36Libération retrace donc cette affaire dans une série de six épisodes
23:39et le journal a réalisé plus de 60 heures d'entretien avec Inès Châtain
23:42qui a compilé des dizaines de documents et même des aveux sonores
23:45de la part de son père adoptif quelques mois avant sa mort.
23:48– Alors Carl Zerro, vous êtes, je le rappelle, le directeur d'un magazine
23:53qui s'appelle « L'envers des affaires » qui revient régulièrement
23:59et ce thème du numéro 12 d'un trimestriel nous permet aussi
24:04de voir d'autres affaires de pédocriminalité.
24:07Vous avez suivi cette affaire de la rue Dubac avec intérêt j'imagine ?
24:12– Oui, en fait cette affaire je la connaissais depuis deux ans
24:16depuis que Marie Grimaud qui est une des deux avocates de Madame Châtain
24:21m'avait raconté l'affaire en me disant on ne sait pas trop par quel bout le prendre
24:27on croit à ce qu'elle dit sauf qu'on s'attaque entre guillemets à du très lourd
24:34et on a vu que les noms cités dans Libération sont effectivement extrêmement lourds
24:39puisqu'il s'agit du fondateur du Point, donc M. Imbert,
24:45qu'il s'agit de M. Jean-François Revelle qui était académicien
24:49d'un avocat très célèbre qui s'appelle Gibaud
24:53qui est un peu le légataire universel de Céline, l'auteur.
24:59Donc on n'est pas chez les rigolos.
25:02Je comprends qu'elle ait eu un peu de mal en fait à écrire sa plainte
25:06avec M. Constantinot avec qui elle travaille pour l'envoyer devant le parquet
25:12et de voir si le parquet allait réagir et le parquet a réagi au bout d'un mois
25:17et du coup ils ont décidé de confier ça à Libération
25:21ce qui est une extraordinairement bonne idée
25:24parce que jusqu'à présent la presse on va dire mainstream
25:29n'a jamais osé parler de réseaux pédocriminels.
25:33Alors tu me diras là il parle de la bande de la rue du Bac
25:37on n'a pas dit réseau de la rue du Bac
25:40mais il s'agit exactement de la même chose puisque ce que décrit cette femme
25:44c'est quand même des sortes de cérémonies, ils ont des capes et des masques
25:49il y a des enfants et ils leur font des choses horribles
25:54avec des objets contondants, enfin c'est aberrant
25:59mais ce qui est bien et ce que je salue c'est que Libération ait osé franchir le pas
26:04et pour mon combat et notre travail depuis tant d'années
26:08de faire reconnaître l'existence des réseaux pédocriminels
26:11c'est évidemment une avancée formidable qu'un média mainstream ose en parler
26:16ça veut dire que tout ce qu'on a pu dire depuis tant d'années sur tant d'affaires
26:20finalement n'était peut-être pas aussi complotiste et faux que ce qu'on a voulu nous dire
26:25y compris bien sûr la boîte noire de toutes ces affaires qui est l'affaire Dutroux
26:31et auxquelles on consacre la couverture du nouveau numéro de l'Envers des Affaires
26:36avec l'interview de Marc Dutroux sur le thème
26:39étiez-vous un prédateur isolé ou est-ce que vous agissiez pour le compte commanditaire
26:44de gens haut placés, un petit peu comme ce cénacle de la rue du Bac en Belgique
26:50et la réponse est évidemment oui
26:52d'ailleurs j'en profite pour vous poser la question
26:55comment avez-vous eu cette interview assez inédite et exclusive de Marc Dutroux
27:00c'est pas évident de faire une interview de quelqu'un qui est en prison comme ça
27:05on a le droit non pas d'aller le rencontrer
27:09en revanche on peut lui écrire en lui posant des questions
27:13et il peut décider de répondre
27:15donc je suis passé par son avocat à qui j'ai proposé une liste de questions
27:19qu'il a transmis à Marc Dutroux
27:21et Marc Dutroux a répondu une centaine de pages
27:24dans lesquelles il a fallu faire un certain tri
27:28parce que c'est quand même un psychopathe
27:30donc il envoie des trucs qui n'ont absolument rien à voir avec les questions posées
27:34mais malgré tout il répond aux questions posées
27:37dans cette diatribe, dans cette logorée interminable
27:41où il envoie des PV annotés de sa main, des photos de lui
27:46c'est assez étrange, mais c'est un personnage étrange
27:49après c'est pas, si vous voulez, c'est évidemment une ordure
27:54il ne s'agit pas de blanchir Marc Dutroux
27:57mais c'est quelqu'un qui trafiquait
27:59il trafiquait de tout, des camions, des voitures, des engins de chantier
28:03et aussi des petites filles sur demande
28:06ça rapportait, on oublie souvent quand on parle de ces gens là, de ces prédateurs
28:13que ce sont des gens qui ont besoin de vivre, de croûter
28:16et donc ils ont des petits métiers à côté
28:19et quand on a pour spécialité d'être un pédophile et de violer des enfants
28:24si quelqu'un d'autre vous demande d'amener des enfants à tel ou tel endroit
28:28pour des cérémonies, on finit par accepter
28:32et on prend de l'argent au passage
28:34Alors revenons au cœur de cette affaire des hommes de la rue du Bac, Victor Lefebvre
28:40jusqu'à quand les faits présumés se sont-ils étirés ?
28:45parce qu'on est frappé au-delà de la personnalité assez exceptionnelle de ce réseau
28:51des personnalités qui composaient ce réseau
28:54du côté spectaculaire aussi des cérémonies qui étaient organisées
28:58on est frappé par l'existence de ces abus
29:04sur plusieurs années, sur des dizaines d'années
29:0870-80, précisément ça au 97 de la rue du Bac dans le 7ème arrondissement
29:12et à mesure que les années passaient d'ailleurs, Inès Châtain grandissait
29:16les faits se sont produits entre ses 4 et 13 ans
29:18et plus tard à l'adolescence les jeux se sont arrêtés
29:20pour laisser place à des viols commis sur elle seule
29:22en tout cas c'est ce qu'elle dénonce par Gabriel Matzneff qui est lui toujours en vie
29:26et Claude Humbert qui est décédé il y a quelques années
29:28vous l'avez dit le fondateur du magazine Le Point
29:31et Jean-François Lemaire a même poussé
29:33Jean-François Lemaire le père adoptif d'Inès Châtain
29:36a poussé le vice jusqu'à inviter tous ses hommes
29:39au noce de sa fille adoptive en 1997
29:42Qu'est-ce que risquent les différents auteurs des faits
29:46si ces faits sont établis ?
29:48parce qu'évidemment on est maintenant presque
29:52un peu plus de 30 ans après
29:55ça va pas être simple d'établir des faits
29:57je rappelle qu'un certain nombre des protagonistes
29:59que vous citez dont Claude Humbert est décédé
30:02ils sont décédés donc ça ne va pas être simple
30:05d'établir ces faits
30:07Oui d'ailleurs les faits sont donc prescrits
30:09ils ont plus de 40 ans
30:10les accusés encore vivants ne sont donc pas sous le coup d'une condamnation
30:13Inès Châtain d'ailleurs elle dit elle-même
30:15ne pas chercher la vengeance mais la justice
30:17et elle avait donc sollicité de manière anonyme
30:19une audition auprès du parquet de Paris à l'automne 2023
30:22malgré la prescription le parquet a ouvert une enquête préliminaire
30:26le 23 octobre dernier
30:27et d'ailleurs le frère d'Inès Châtain
30:29de 2 ans son aîné et lui aussi adopté
30:31fait partie des victimes présumées
30:33et a parafait même s'il n'a pas porté plainte lui-même
30:35il a parafait en tout cas le témoignage d'Inès Châtain
30:37Est-ce que vous pensez Carl Zerro
30:39que cette affaire peut déboucher sur autre chose
30:41qu'une révélation scandaleuse et médiatique
30:44est-ce que judiciairement ça peut aller quelque part
30:47cette affaire 30 ans après les faits
30:49plus de 30 ans pardon
30:51judiciairement vraisemblablement non
30:54à moins qu'il décide enfin d'adopter la mesure
30:59qu'on réclame depuis tant d'années
31:01qui est l'imprescriptibilité des crimes sexuels sur enfants
31:05c'est-à-dire que même Kakochi
31:08même grand vieillard
31:10ces messieurs doivent payer
31:12et ils ne payent pas
31:13c'est pas normal
31:14je veux dire ça n'est pas juste simplement
31:17et je pense que ça on y arrivera
31:19je pense pas que sur cette affaire-là on y arrivera
31:21mais à terme oui
31:23cette imprescriptibilité sera votée un jour ou l'autre
31:25parce que sinon c'est pas viable
31:29ça n'a pas de sens
31:32on vous entend souvent dire
31:34qu'il est difficile d'arriver à faire payer
31:36les pédos criminels
31:37c'est pas la seule affaire dans laquelle
31:39on vous entend dire ça Carl ?
31:41on a le sentiment que bien souvent
31:44il y a une espèce de tour de passe-passe
31:47on attrape quelqu'un
31:49on se souvient par exemple du magistrat à Dijon
31:51qui vendait sa petite fille de 12 ans
31:54au plus offrant sur internet
31:57et ce gars-là en première instance
31:59il prend un an à exerci
32:01et en appel finalement
32:03il est totalement blanchi
32:05même plus d'un an à exerci
32:07on marche sur la tête
32:09je sais pas si Stéphane
32:11tu as des enfants
32:13mais j'imagine pas que tu les vendrais sur internet
32:17et donc le mec s'est permis de faire ça
32:19et il est en liberté
32:21et ça faut pas prendre les gens pour des imbéciles
32:24ils voient bien que ça existe
32:26ils comprennent bien qu'au sein de la magistrature
32:28il y a quelque chose qui va pas
32:30que la parole de l'enfant n'est pas prise en compte
32:32depuis l'affaire Doutreau
32:34puisque maintenant on considère qu'un enfant ment
32:36quand il commence à dire
32:38papa ou le voisin m'a violé
32:40m'a montré son sexe etc
32:42on a un vrai problème en France
32:44et on a beau crier
32:46on crie dans le désert depuis des années
32:48j'espère que là
32:50enfin j'espère qu'il y aura un sursaut
32:52si il y a un nouveau gouvernement
32:54d'extrême droite, d'extrême gauche, d'extrême centre
32:56de ce qu'ils veulent
32:58mais qu'ils vont s'emparer de cette question là
33:00qui est une question essentielle pour l'avenir d'une société
33:02c'est quoi une société
33:04où il est finalement
33:06toléré de violer les enfants
33:08c'est quoi cette société, j'en veux pas moi
33:10Jean-Marie
33:12Sans me prononcer sur ces affaires qui sont citées
33:14notamment parce qu'une bonne partie des protagonistes
33:16sont morts aujourd'hui
33:18ils sont pas là pour se défendre
33:20j'aimerais revenir aussi sur ce pays, la France
33:22quand vous citiez Gabriel Matzneff
33:24dont le nom est évoqué dans l'affaire de la rue du Bac
33:26tout le monde se souvient de cette émission de télévision
33:28chez Bernard Pivot avec
33:30Denise Bombardier, québécoise
33:32qui s'indignait de la complaisance avec laquelle on vantait
33:34les écrits pédocriminels pour le coup
33:36de Gabriel Matzneff
33:38on a le sentiment que la France a été beaucoup plus
33:40tolérante voire fascinée
33:42par ce qu'on appelait à l'époque la pédophilie
33:44que d'autres pays
33:46comment ça s'explique et surtout quand est-ce que ça a changé ?
33:48Karl
33:50En fait
33:52on revient à Libération qui d'une certaine façon
33:54a redoré son blason en publiant
33:56très récemment cette enquête sur les hommes de la rue du Bac
33:58parce que précédemment
34:00Libération a joué à partir
34:02des années 70 un jeu extrêmement
34:04dangereux, c'est l'héritage
34:06de 68 donc une libération
34:08sexuelle qui dans la plupart des
34:10cas était plutôt une bonne chose
34:12en réalité parce qu'avant c'était un peu guindé
34:14du temps du général de Gaulle
34:16et de Georges Pompidou
34:18s'il fallait libérer les droits
34:20des homosexuels ou s'il fallait
34:22encourager
34:24un avortement qui soit
34:26remboursé et tout, il ne fallait pas
34:28non plus essayer de glisser
34:30au passage les enfants en disant
34:32mais finalement avoir des relations sexuelles avec les
34:34enfants c'est aussi de la libération
34:36et de la liberté sexuelle
34:38et c'est ce qui s'est produit
34:40Est-ce que ce discours et cette complaisance
34:42coupable en l'occurrence
34:44est une spécificité française ?
34:46Hélas oui
34:48c'est-à-dire qu'il y avait une forme de
34:50pour des raisons que je m'explique
34:52mal mais il y avait une
34:54facilité on va dire
34:56dans certains milieux dont
34:58ce milieu de la rue du Bac
35:00qui n'était pourtant pas un milieu spécialement à gauche
35:02c'est plutôt des gens de droite quand même
35:04revêtres et cabaires
35:06et très bourgeois même
35:08c'est vraiment vite mais
35:10les idées
35:12mises en avant par des
35:14des gens comme ça de libération
35:16ou l'autre, je ne sais plus son nom, celui
35:18qui amenait son petit copain qui avait
35:2010 ans aux conférences de rédaction
35:22et tout le monde savait que c'était son petit copain de 10 ans
35:24et personne, ni Serge, Julie
35:26ni personne ne s'offusquait
35:28de voir autour de la table un gamin comme ça
35:30donc il y avait en France à ce moment-là
35:32une sorte de vent de libération
35:34même quand on regarde
35:36dans un autre domaine
35:38mais qui n'est pas si loin
35:40ce qu'en disait Claude François à l'époque
35:42ah moi je veux des minettes de moins de 15 ans
35:44sinon elles sont trop vieilles pour moi
35:46etc.
35:48il y avait un laissé-aller total
35:50il y avait par rapport à ça
35:52une...
35:54et je pense que le coup d'arrêt
35:56il vient seulement maintenant en réalité
35:58il a mis très longtemps à arriver
36:00il a fallu effectivement
36:02que l'affaire Mads Neff au travers du
36:04du fameux livre
36:06de Springora
36:08voilà le consentement
36:10et ensuite la famille agrandie
36:12de Mads Neff
36:14voilà
36:16voilà c'est ça
36:18pour que les gens commencent à
36:20comprendre mais en même temps on n'est pas arrivé
36:22à grand chose puisque
36:24Macron s'est emparé du truc
36:26a dit bon ben on vous croit on vous écoute
36:28et je lance la civise
36:30donc ce comité
36:32là contre la CS et les violences faites
36:34aux enfants et puis
36:36la civise a travaillé sans doute à la
36:38surprise de Macron et a
36:40fait des propositions au nombre de 87
36:42et là ils ont viré son
36:44patron le juge Durand et pour mettre
36:46à la place des factotums
36:48qui ont giclé au bout de deux mois
36:50puis ensuite un autre qui a giclé à son tour
36:52il n'y a plus de civise
36:54enfin tout ça n'est
36:56pas sérieux du tout et il y a une attente
36:58qui est gigantesque de la part
37:00des victimes gigantesques
37:02on va continuer à s'interroger sur ces
37:04affaires de pédocriminalité
37:06pourquoi est-ce qu'elles n'aboutissent pas
37:08pourquoi le réveil des consciences est si tardif
37:10avec Carl Zerro notre invité dans un instant
37:12sur Sud Radio
37:14Sud Radio
37:16l'heure libre 10h11
37:18de retour dans l'heure libre sur
37:20Sud Radio votre rendez-vous pour regarder
37:22l'actualité des faits de société à la loupe
37:24toujours en compagnie de Jean-Marie Bordry
37:26Victor Lefebvre et avec nous
37:28invité Carl Zerro
37:30directeur du magazine
37:32trimestriel
37:34envers des affaires alors ensemble
37:36nous parlons de cette affaire
37:38dite des hommes de la rue du bac
37:40une affaire suivie en particulier
37:42par le journal Libération vous le rappeliez
37:44Victor Lefebvre où l'on apprend
37:46qu'un cénacle de gens du milieu
37:48intellectuel parisien abusait
37:50d'une certaine Inès Chatain une très
37:52jeune fille qui aurait été soumise
37:54aux caprices de ces messieurs dès l'âge de
37:564 ans jusqu'à 13 ans
37:58Victor Lefebvre dans
38:00ce feuilleton raconté par Libération
38:02ces hommes organisaient
38:04des cérémoniales très
38:06particuliers pouvez-vous
38:08nous en raconter les grandes lignes ?
38:10Oui Inès Chatain évoque notamment des jeux
38:12sexuels organisés par ce groupe d'hommes
38:14qui gravitent autour de son père adoptif
38:16Jean-François Lemaire qui était l'organisateur
38:18principal de ces sévices
38:20sexuels lui-même est fasciné par
38:22les cercles de pouvoir et les sociétés secrètes
38:24ce qui explique également Inès Chatain
38:26c'est que lorsque ces jeux sexuels, ces sévices
38:28étaient pratiqués l'ordre était donné
38:30de ne jamais exprimer sa douleur
38:32je cite Inès Chatain, elle dit
38:34si quiconque pleurait ou manifestait une résistance
38:36c'est sur lui que les hommes se concentraient
38:38et insistaient. Les hommes élevaient le visage
38:40masqué porté sur une sorte de cap
38:42ou de manteau et les membres de ce
38:44groupuscule revendiquaient l'héritage d'une pseudo-pensée
38:46gréco-romaine pour justifier
38:48leur pratique pédocriminelle sadique
38:50Karl Zero dans les affaires
38:52que vous avez pu suivre avec
38:54votre trimestriel
38:56est-ce que c'est fréquent
38:58dans l'organisation de ce type de cérémonie
39:00qui rappelle quand même
39:02un peu ce qu'on voit dans les sociétés secrètes
39:06Oui, fréquent, non
39:08mais ça existe
39:10et quand on a commencé à décrire
39:12ce genre de cérémonie
39:14pédo-sataniste
39:16alors là on s'est heurté à un mur
39:18gigantesque
39:20aussi bien de la part des médias que de la part
39:22de la police
39:24et de la justice qui nous ont dit
39:26c'est des conneries, circulez, il n'y a rien à voir
39:28c'est des fantasmes de journalistes
39:30vous êtes gâteux
39:32en réalité maintenant on se rend compte
39:34au travers par exemple
39:36du film Les survivantes de Barneria
39:38ce qui est sur les écrans
39:40enfin dans les salles qui ont eu le courage
39:42de bien le projeter
39:44mais on le voit aussi sur
39:46un site internet qui s'appelle
39:4850 voix d'abus rituels
39:50où ce sont des victimes qui témoignent de ce qui leur est arrivé
39:52et dans le terme de
39:54abus rituels il y a le terme de
39:56rituel, donc là c'était
39:58un rituel inspiré visiblement
40:00d'un mystérieux
40:02truc
40:04gréco-romain
40:06comme si dans l'antiquité
40:08la pédophilie était
40:10généralisée
40:12dans la Grèce antique
40:14etc, bon c'est un peu du folklore
40:16en revanche
40:18lorsqu'on parle de pédo-satanisme
40:20là il y a des rituels très précis
40:22avec des figures
40:24de statues
40:26qui apparaissent comme le Baphomet
40:28et le sang
40:30joue un très grand rôle
40:32on fait boire du sang
40:34aussi malheureusement des excréments
40:36et c'est un truc qu'on retrouve aussi
40:38du côté malheureusement
40:40du Maghreb avec toutes les affaires
40:42de djinn et les affaires
40:44de sorcellerie autour de cela
40:46donc un mélange
40:48on va dire de magie sexuelle
40:50et de
40:52comment on pourrait dire
40:54de volonté d'être
40:56en brisant toute morale
40:58tout tabou, toute valeur
41:00en violant des enfants
41:02y compris en les mettant
41:04parfois à mort
41:06on devient soi-même une sorte de surhomme
41:08en fait c'est cela qu'ils recherchent
41:10au travers de ça, c'est l'explication
41:12on va dire philosophique
41:14il y a la perversité
41:16évidemment qui est là
41:18il y a la déviance absolue
41:20mais il y a aussi, ça se part d'une volonté
41:22de pensée
41:24philosophique
41:26et donc
41:28là effectivement quand vous devez expliquer
41:30ça à des gendarmes
41:32ou à des magistrats
41:34ils vous prennent moyennement
41:36au sérieux, mais les choses
41:38là encore sont en train de changer
41:40et on commence à entendre
41:42des voix comme celle de
41:44Haneke Lucas qui est une flamande
41:46qui était également dans le réseau
41:48en tant que victime dans le réseau
41:50Dutroux
41:52ou Chantal Frey qui est allemande
41:54suisse allemande
41:56et qui a elle aussi été dans des réseaux
41:58comme ça de pédos satanistes
42:00on commence à en entendre parler
42:02mais c'est pas la majorité
42:04des affaires pédophiles
42:06aujourd'hui la majorité des affaires pédophiles
42:08passent par internet
42:10c'est la cyber pédocriminalité
42:12où on peut commander le viol d'un enfant
42:14moyenne en finance
42:16et ainsi de suite
42:18c'est dark web en fait
42:20c'est là où il y a le plus grand
42:22des réseaux
42:24Alors dans cette affaire
42:26on parlait de ces cérémonies
42:28est-ce que vous pensez
42:30Victor Lefebvre que
42:32Inès Chatin si elle a autant
42:34attendu avant de parler
42:36de raconter ce dont elle avait
42:38été victime, est-ce que vous pensez
42:40que c'est aussi parce qu'elle avait
42:42peur de passer pour une
42:44cinglée ? Oui elle a peur de ne pas être
42:46crue et ce qui ressort aussi au travers de
42:48l'enquête de Libération c'est qu'elle a
42:50été dans une forme aussi de déni pendant
42:52de nombreuses années et elle a eu
42:54une forme de dissociation un peu mentale
42:56de reconnaître que ces faits se sont produits sur
42:58elle-même et donc il y avait aussi cette part
43:00psychologique évidemment on peut comprendre qui a joué
43:02dans le temps qu'elle a mis avant de témoigner
43:04publiquement de ses sévices.
43:06Karl Zero est-ce que c'est fréquent que les victimes
43:08ainsi abusées très jeunes
43:10tardent à parler
43:12à évidemment en plus
43:14déposer plainte, ce qui demande encore un
43:16effort supplémentaire, revenir sur
43:18sa mémoire et mener l'enquête ?
43:20Ces
43:22fréquences
43:24que finalement...
43:26C'est lié au syndrome
43:28Stéphane, c'est lié au syndrome qu'on appelle
43:30l'amnésie traumatique, c'est-à-dire
43:32quand on a été fracassé enfant
43:34par la violence de ce qu'on a
43:36pu endurer
43:38on a tendance à avoir
43:40un voile qui tombe et à
43:42oublier, et ça revient
43:44généralement vers 40-50
43:46ans, mais il y a des cas
43:48où ça revient plus tôt
43:50il y a des cas où ça revient
43:52dès 20 ans alors que ça s'est arrêté
43:54à 18, et il y a eu un
43:56moment où ça a été oublié puis ça revient
43:58c'est maintenant quelque chose qui est
44:00plus ou moins reconnu devant les tribunaux
44:02l'amnésie traumatique, il faudrait que ça ne soit
44:04obligatoirement, puisqu'il n'y a
44:06aucune raison d'aller inventer
44:08des années plus tard
44:10quel est l'intérêt pour la personne
44:12il ne faut pas oublier, je dis souvent que
44:14un enfant qui a été violé
44:16il prend perpète en vrai
44:18alors que les agresseurs, ils vont prendre
44:20du sursis comme le magistrat dont je parlais
44:22voire rien du tout
44:24ils ne sont jamais réellement
44:26punis, c'est là où le bât blesse
44:28Est-ce que
44:30l'affaire de la rue
44:32Dubac évoque d'autres affaires qui sont
44:34arrivées dans d'autres pays récemment ?
44:38Pas récemment, elle évoque
44:40je vais revenir à l'affaire
44:42Dutroux, elle évoque tout à fait l'affaire Dutroux
44:44finalement c'est exactement la même
44:46chose, alors eux, ce petit
44:48groupe de la rue Dubac avait une particularité
44:50c'est que visiblement
44:52c'était par le biais de l'adoption
44:54qu'ils se procuraient de la chair
44:56fraîche comme on dit
44:58ce qui n'était pas le cas dans une affaire
45:00comme Dutroux, mais le but était le même
45:02le but était de fournir à des gens
45:04importants et qui avaient des déviances
45:06très graves
45:08de la chair fraîche, dans un cas
45:10on va chercher un rabatteur
45:12quelqu'un qui trouve ces enfants
45:14qui les enlève, qui les garde au chaud
45:16dans sa cage de marcinelle
45:18dans le cadre Dutroux, jusqu'à les livrer
45:20dans le cas de la rue Dubac
45:22c'est visiblement
45:24les enfants adoptés
45:26déjà de ce docteur Lemaire
45:28mais peut-être va-t-on
45:30découvrir, en allant plus avant
45:32dans l'enquête, qu'il y avait d'autres
45:34enfants adoptés et que dans ce groupe
45:36il était de bon ton d'adopter des
45:38enfants, pour cela
45:40je note aussi que dans la partie
45:42numéro 6 de cette enquête
45:44qui est un peu fleuve
45:46parlant de monsieur Imbert
45:48le fondateur du point
45:50on nous dit que lui avait recours
45:52à une filière d'enfants bulgares
45:54donc là aussi
45:56il y a une enquête à faire
45:58peut-être on y reviendra dans l'envers des affaires
46:00on voudrait bien savoir
46:02c'était quoi ces enfants bulgares
46:04si faciles à se procurer
46:06pour des cérémonies rue Dubac
46:08merci beaucoup Carl Zerro
46:10d'avoir été avec nous
46:12je rappelle que le numéro
46:1412 de l'envers des affaires
46:16est en kiosque tout l'été
46:18et que vous revenez en particulier sur
46:20évidemment cette interview de Marc Dutroux
46:22mais également sur l'affaire Peuves-Daddy
46:24vous nous en dites un mot très très brièvement Carl
46:26ouais
46:28donc un dieu vivant du rap
46:30qui se révèle être une espèce
46:32d'Epstein
46:34270 caméras dans ses différentes
46:36villas, le tout Hollywood
46:38qui défile, à qui
46:40on livre des mineurs
46:42et qui font
46:44pourquoi ils sont venus et qui après
46:46sont tenus si j'ose dire
46:48par les couilles, par Peuves-Daddy
46:50et les gens au dessus de Peuves-Daddy
46:52piégés par la vidéo
46:54merci encore, merci à vous Victor Lefebvre
46:56merci à nos auditeurs
46:58vous pouvez retrouver notre émission sur la chaîne
47:00Youtube de Sud Radio, la semaine prochaine
47:02on se retrouve, samedi 10h
47:04pour la dernière de l'heure libre, tout de suite
47:06et c'est on parle auto
47:08avec Jean-Luc Moreau et Laurence Perrault
47:10on va essayer de se remonter le moral et de prendre la route
47:12le jour des départs en vacances
47:14à tout de suite sur Sud Radio, merci à tous