Avec Thiébault Dromard, rédacteur en chef à Challenges, André Bercoff, journaliste à Sud Radio, Patrick Eudeline, musicien et auteur de "Perdu pour la France" éd. Séguier
Retrouvez Alexis Poulin sans réserve tous les vendredis de 12h à 13h sur #SudRadio.
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00:00:00Terre de France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente...
00:00:05Sud Radio, midi 14h, Alexis Poulin sans réserve.
00:00:11Donald Trump revient au pouvoir.
00:00:13Ce qui se passe ici est énorme !
00:00:16Les démocrates, ici, une défaite assez inattendue.
00:00:19Je vous l'avais dit qu'on y arriverait !
00:00:21Le candidat n'est pas très loin d'avoir les pleins pouvoirs.
00:00:24On va make America great again !
00:00:28Bonchamps et Michelin viennent d'annoncer la suppression de milliers de postes.
00:00:31Catastrophique !
00:00:32Ça va laisser beaucoup de salariés dans la difficulté, de familles.
00:00:37C'est choquant, scandale !
00:00:39Je posais la question, est-ce que Trump a gagné parce qu'il était un homme ?
00:00:43Très brutal, on reste sous choc.
00:00:45Il y a un rapport, effectivement, particulier de l'Amérique aux hommes.
00:00:49Je ne suis pas votre secrétaire.
00:00:50La secrétaire de qui alors ?
00:00:51Kamala Harris, qui était non seulement une femme, mais en plus noire.
00:00:54L'idée est que nous travaillions ensemble, d'égal à égal.
00:00:57On en reparlera quand il faudra porter quelque chose de lourd.
00:01:01Et voilà, on est ensemble jusqu'à 14h pour Poulain Sans Réserve.
00:01:04Et c'est toute la semaine qu'on se retrouve sur Sud Radio.
00:01:07De midi à 14h, 0800 26 300 300, le standard.
00:01:10Aujourd'hui, on va parler des plans sociaux.
00:01:12Michelin, Auchan, les pompes à chaleur.
00:01:15Et partout en France, ces plans sociaux qui se profilent.
00:01:18Avec Thiebaud Droma, rédacteur en chef à Challenge, qui sera notre invité.
00:01:22On va ensuite avoir André Bercoff.
00:01:24Et oui, vous aurez quand même un peu André aujourd'hui,
00:01:27qui est en direct des Etats-Unis, pour parler de l'ambiance là-bas,
00:01:30mais aussi de l'ambiance ici.
00:01:32Est-ce que les gens qui ont été choqués à l'élection de Donald Trump
00:01:36arrivent à s'en remettre ou non ?
00:01:38Et puis, notre invité à 13h sera Patrick Oedlin,
00:01:41musicien, clochard magnifique, on dira tant, du tout Paris.
00:01:47Vous allez le découvrir si vous ne le connaissez pas.
00:01:49Incroyable témoignage des années du Paris Punk et Rock'n Roll.
00:01:53Auteur de « Perdus pour la France » aux éditions Séguier.
00:01:56A tout de suite dans Poulain Sans Réserve.
00:01:58Terre de France.fr, le premier site d'articles français et patriote.
00:02:02Présente Alexis Poulain, sans réserve, l'invité.
00:02:07Et notre invité dans cette première heure est Thiebaud Droma,
00:02:11rédacteur en chef à Challenge, pour parler des plans sociaux nombreux
00:02:15annoncés par Michelin, mais aussi Auchan.
00:02:18On parle pour Michelin de la suppression de 3700 emplois
00:02:21pour Auchan, et bien il est question de 2389 emplois, voire plus.
00:02:27Sophie Binet, qui est secrétaire générale de la CGT,
00:02:31annonce, elle, le début d'une violente saignée industrielle.
00:02:36Bonjour Thiebaud Droma.
00:02:38Bonjour.
00:02:39Comment expliquer ces annonces en cascade de plans sociaux
00:02:42qui inquiètent à la fois les syndicats, mais aussi les Français ?
00:02:47Que se passe-t-il au-delà de la dette stratosphérique de l'État ?
00:02:51Est-ce que l'économie française va mal ?
00:02:53L'économie française ne va pas très bien.
00:02:56Là, les deux exemples que vous avez pris sont assez symptomatiques
00:03:01d'un retournement des marchés.
00:03:04Maintenant, les raisons sont différentes dans les deux cas.
00:03:07Vous avez, du côté de Michelin, c'est intéressant,
00:03:10vraiment les conséquences.
00:03:13Là, on est sur un sujet de mondialisation et de compétitivité
00:03:16française et européenne.
00:03:18Avec vraiment un décalage très net de la compétitivité
00:03:22entre les coûts de production français et les coûts de production asiatiques
00:03:26pour les pneus, c'est très clair.
00:03:28Un chiffre pour que vos auditeurs comprennent bien.
00:03:30En 2019, pour une base 100 de coûts de production en Asie,
00:03:35on était déjà à 130 euros en France.
00:03:37Cinq ans plus tard, on se retrouve à 195 euros en France
00:03:41pour toujours une base 100 en Asie.
00:03:44Vous avez quasiment un rapport du simple au double.
00:03:47Les usines françaises de Michelin ne sont plus assez compétitives
00:03:51et Michelin en a tiré les leçons.
00:03:54Une fois qu'on a dit ça, Auchan, on n'est pas tout à fait
00:03:57sur le même sujet.
00:03:59Auchan, c'est plutôt un sujet…
00:04:00Parce qu'Auchan, il n'y a pas de délocalisation.
00:04:02Auchan, on est sur un marché intérieur de consommation classique
00:04:05et les concurrents d'Auchan qui sont français se portent
00:04:08vraiment beaucoup mieux qu'Auchan lui-même.
00:04:10J'en veux pour preuve les résultats de Leclerc
00:04:13ou des coopératives comme Systemu et même du groupe Côté qu'est Carrefour.
00:04:17Auchan, c'est plus un sujet d'inflation.
00:04:19Le groupe n'a pas suggéré l'inflation alimentaire.
00:04:21Je rappelle que c'est plus de 20% d'inflation alimentaire en deux ans.
00:04:25Auchan n'a pas investi dans les prix.
00:04:28Auchan reste 7% plus cher que Leclerc.
00:04:30Donc là, il y a un problème de stratégie
00:04:33qui est très différent de Michelin.
00:04:36Mais ça révèle une stratégie qui a mis beaucoup de temps
00:04:41à se mettre en place.
00:04:43Six dirigeants en huit ans pour Auchan.
00:04:45C'est une instabilité de gouvernance qui n'aide pas
00:04:47à prendre des décisions.
00:04:49Aujourd'hui, ça fait mal.
00:04:50C'est vrai, vous le disiez, 2400 postes qui touchent
00:04:52à la fois des cadres, les entrepôts.
00:04:55Ils ferment trois hypermarchés.
00:04:58Et ils vont réduire, on en reparlera peut-être,
00:05:01la surface des magasins.
00:05:02Parce que la deuxième explication, c'est celle-ci,
00:05:04c'est qu'aujourd'hui, le tout sous le même toit,
00:05:07les grands hyper de 20 000 m2 comme celui de Vélizy 2,
00:05:11ça ne correspond plus aux attentes des consommateurs.
00:05:14Les gens ne veulent plus faire leurs courses
00:05:16dans des usines de consommation.
00:05:19Ils préfèrent les magasins de proximité plus petits
00:05:21et parfois même plus compétitifs en termes de prix.
00:05:25Vous voulez dire que c'est la fin des zones commerciales,
00:05:27des hypermarchés ?
00:05:28On va revenir à des commerces de proximité
00:05:31et en parallèle aussi le commerce sur Internet.
00:05:36Oui, vous avez raison.
00:05:37Il y a deux formes de concurrence.
00:05:39Il y a le commerçant en ligne.
00:05:41Pour l'alimentaire, ça ne fonctionne pas encore très bien.
00:05:44Parce que ça suppose une logistique quand même très aboutie.
00:05:48En revanche, pour le non-alimentaire,
00:05:50on sait à quel point c'est efficace.
00:05:52Et Auchan en fait les frais.
00:05:53D'ailleurs, il ferme des rayons de non-alimentaires
00:05:55dans ces hypermarchés.
00:05:56C'est la première chose qu'ils vont faire.
00:05:58Et puis, oui, les grands hypermarchés
00:06:02n'ont plus vraiment la cote.
00:06:04Les grands hypermarchés d'extérieur au centre-ville,
00:06:10c'est vrai que ces grandes surfaces
00:06:12ne plaisent plus aux consommateurs.
00:06:14Et d'ailleurs, Carrefour, il y a déjà 10 ans,
00:06:17avait commencé à réduire ces hypermarchés.
00:06:20Ce que veut faire Auchan,
00:06:21ils vont réduire les hypermarchés de 190 000 m²
00:06:24dans 60 hypermarchés.
00:06:26D'ailleurs, ce n'est pas une mauvaise idée.
00:06:28Ils sont propriétaires des surfaces
00:06:30et ils vont les relouer.
00:06:32En soi, c'est une opération qui peut être intéressante.
00:06:34Seulement, elle intervient très tardivement
00:06:37par rapport aux concurrents.
00:06:38Elle intervient, je vous le disais,
00:06:40près de 10 ans après le Carrefour.
00:06:42Casino l'a fait aussi.
00:06:44Oui, on assiste à des changements de consommation.
00:06:47C'est une certitude.
00:06:48Et pour ça, il faut que les opérateurs s'adaptent
00:06:52et s'adaptent en permanence.
00:06:53Auchan a été manifestement trop lent.
00:06:56Mais ces adaptations, elles se font au prix de l'emploi.
00:06:59On le voit avec ces suppressions d'emplois.
00:07:01Et c'est Marianne, cette semaine,
00:07:03qui expliquait que ces entreprises Auchan-Michelin
00:07:06ont touché beaucoup d'argent public.
00:07:07Pour Michelin, au nom du crédit impôt-recherche,
00:07:11c'était 55 millions.
00:07:13Le CICE, 65 millions depuis 2013.
00:07:1612 millions pour le chômage partiel en 2020.
00:07:19Auchan, c'est plus de 80 millions par an
00:07:21entre 2013 et 2018 au titre du CICE,
00:07:24ce qui fait quasiment 500 millions d'euros.
00:07:27Pourquoi nous avons financé finalement ces entreprises
00:07:30qui arrivent à faire maintenant du chômage
00:07:33et pas de créer des emplois ?
00:07:35Oui, c'est vrai.
00:07:36C'est vrai que ces entreprises ont touché de l'argent
00:07:38et on peut en être tout à fait scandalisés.
00:07:41C'est tout à fait légitime de se poser en tout cas la question.
00:07:44Premièrement, un plan social, c'est un coût.
00:07:47Les entreprises ne le font pas avec plaisir.
00:07:50Un patron n'a jamais en tête de le faire par plaisir.
00:07:58Ça coûte 330 millions d'euros quand même pour Michelin,
00:08:00ce plan social, premièrement.
00:08:02Deuxièmement, Michelin va supprimer des emplois
00:08:04et Auchan également, mais ils vont réembaucher par ailleurs.
00:08:08C'est-à-dire que Michelin a quand même cette tradition
00:08:12d'assez bien gérer ses suppressions d'emplois,
00:08:14aussi douloureux soient-elles.
00:08:16Ils ont des projets de création d'emplois en France,
00:08:20notamment, je ne sais pas si vous l'avez en tête,
00:08:23le parc Catarux qui a Clermont-Ferrand,
00:08:26le siège historique de Michelin.
00:08:29Ils vont le transformer en incubateur,
00:08:30en centre de recherche.
00:08:31Ils vont créer 1 000 emplois.
00:08:33Ce qui change, c'est que la France perd des emplois industriels,
00:08:38perd des emplois de production,
00:08:40mais dans la balance nette, au final,
00:08:43en tout cas pour Michelin,
00:08:44ce n'est pas certain qu'on soit en solde négative
00:08:47parce que Michelin va faire de la France
00:08:49son hub mondial de recherche et développement.
00:08:52On va avoir des postes de cadres, d'ingénieurs, de recherche,
00:08:56mais c'est vrai qu'on n'aura plus ces postes,
00:08:58de moins en moins de postes d'emplois industriels,
00:09:01d'emplois de production.
00:09:02C'est vrai que les entreprises avaient touché de l'argent
00:09:06et là, il y a un sujet politique derrière.
00:09:08Est-ce qu'il faut qu'elles le remboursent ?
00:09:10Déjà, pour Michelin, il faut souligner
00:09:12que son siège social reste en France,
00:09:14à Clermont-Ferrand.
00:09:15C'est quand même important.
00:09:17Auchan aussi, d'ailleurs.
00:09:19Oui, Auchan aussi,
00:09:20même si la famille Mulliez a utilisé quand même la Belgique
00:09:23comme un havre de protection fiscale, on va dire.
00:09:26Est-ce qu'il n'y a pas un risque ?
00:09:27Est-ce qu'il n'y a pas un risque à terme ?
00:09:29Est-ce que ces entreprises décident de délocaliser leur siège social
00:09:32puisque ce sont des multinationales,
00:09:34comme vous le faisiez remarquer en introduction,
00:09:37et donc finalement, à terme,
00:09:39la France est un pays comme un autre
00:09:41dans la stratégie de ces entreprises ?
00:09:43La question peut se poser.
00:09:45Je ne crois pas que ce soit l'ordre du jour,
00:09:46ni pour l'une, ni pour l'autre.
00:09:48En tout cas, pas Auchan, ça c'est certain,
00:09:49parce qu'il y a un siège en France.
00:09:52Il n'y a pas de volonté de délocalisation.
00:09:54Auchan a même décidé la semaine dernière
00:09:56de céder sa filiale en Russie.
00:09:58Et la consommation, pour le coup,
00:10:00il n'y a pas ce risque de délocalisation.
00:10:02Pour Michelin, ça pourrait être tentant.
00:10:04Mais Michelin, c'est quand même une entreprise
00:10:08à l'origine familiale,
00:10:09très attachée à ses racines clermontoises.
00:10:11Je ne le vois pas.
00:10:13Mais la question peut se poser
00:10:14pour d'autres entreprises du CAC 40,
00:10:16pour d'autres géants du CAC 40.
00:10:18Certaines le sont déjà à l'étranger.
00:10:21Schneider Electric, le siège est parti, par exemple.
00:10:24Donc la question mérite d'être posée.
00:10:26Les frais de siège sont importants en France.
00:10:29Et c'est vrai que ça pourrait arriver.
00:10:33En l'occurrence, pour les deux entreprises
00:10:35qu'on a citées, qui sont assez symptomatiques
00:10:37des gros plans sociaux de cet automne,
00:10:39le sujet est par l'ordre du jour aujourd'hui.
00:10:41Il y a aussi une autre question
00:10:43qui a été soulevée d'ailleurs
00:10:45par les députés du NFP Insoumis.
00:10:48C'est les sommes des dividendes
00:10:50et des rachats d'actions.
00:10:52Alors en 2020, pour Michelin,
00:10:54c'était 456 millions d'euros,
00:10:56410 millions en 2021.
00:10:58Elles ont doublé en 2022,
00:11:00923 millions.
00:11:02Et l'annonce de Michelin, c'était porter
00:11:04ces sommes de dividendes et de rachats d'actions
00:11:06à 1,464 milliard d'euros en 2024.
00:11:09Est-ce qu'il n'y a pas là aussi
00:11:11une sorte de captation de la richesse
00:11:13par les actionnaires
00:11:15via les dividendes, le rachat d'actions
00:11:17qui ne va pas aux travailleurs ?
00:11:20On peut le voir comme ça.
00:11:21Mais on peut aussi considérer
00:11:22qu'une entreprise qui est cotée,
00:11:24elle a besoin de rémunérer le risque
00:11:25et elle a besoin de rémunérer l'investisseur
00:11:27qui prend les risques d'investir
00:11:28dans cette entreprise.
00:11:29Et donc, à un moment donné,
00:11:30il y a besoin d'un retour sur investissement.
00:11:32On peut effectivement encadrer davantage...
00:11:35Doubler les dividendes, c'est un bon retour.
00:11:37Oui, je suis d'accord.
00:11:38On peut effectivement encadrer
00:11:40le rachat d'actions.
00:11:42On peut faire en sorte qu'il soit
00:11:44effectivement un peu plus taxé
00:11:46pour qu'il y ait un plus juste retour
00:11:48des dividendes.
00:11:49Pour ce qui est de Michelin,
00:11:51Michelin, je rappelle, a lancé il y a six mois,
00:11:55sous la présidence de Florent Medégault, son PDG,
00:11:58le principe de salaire décent.
00:12:00Je rappelle, le principe de salaire décent,
00:12:02c'était considérer qu'il y ait un salaire minimum
00:12:05qui s'applique dans toutes les filiales de Michelin
00:12:08et qui soit au-dessus du salaire minimal
00:12:10dans chaque pays.
00:12:12Bon, toutes les entreprises,
00:12:14toutes les multinationales n'ont pas
00:12:16cette culture-là du salaire décent
00:12:18et de la juste rétribution.
00:12:20Et puis Michelin rémunère aussi ses salariés.
00:12:23Il rémunère ses actionnaires,
00:12:24mais il rémunère ses salariés
00:12:26qui sont aussi actionnaires de l'entreprise.
00:12:28Les chiffres que vous citez sont choquants.
00:12:30Ils sont choquants quand ils sont surtout
00:12:32effectivement mis en face
00:12:34de tels plans sociaux, c'est certain.
00:12:36Mais on n'a pas affaire à des entreprises voyous.
00:12:40Moi, je tiens à dire,
00:12:42Auchan n'est pas une entreprise cotée,
00:12:45donc la question se pose moins.
00:12:47La holding d'Auchan
00:12:49perd de l'argent aujourd'hui,
00:12:51donc la question du partage des dividendes
00:12:53ne se pose plus.
00:12:55Mais de la même façon, Auchan
00:12:57a une politique salariale et sociale
00:13:02qui est très avantageuse.
00:13:04On a souvent parlé de la caissière Auchan
00:13:06et de son 16e mois d'intéressement
00:13:08et de participation.
00:13:10C'est moins le cas maintenant
00:13:12qu'Auchan est en difficulté,
00:13:13mais pendant des années,
00:13:15la famille Mulliez, qui je rappelle
00:13:17est héritière du catholicisme social
00:13:21et de ces valeurs-là,
00:13:23a fait en sorte que les salariés
00:13:25touchent et soient rétribués aussi
00:13:28et touchent une partie des dividendes
00:13:30de l'entreprise.
00:13:32On va revenir sur cette déclaration
00:13:34de Sophie Binet,
00:13:36la secrétaire générale de la CGT.
00:13:38C'était dans une interview ce week-end
00:13:40à la Tribune du Dimanche,
00:13:42où elle parle d'une violente saignée
00:13:44industrielle.
00:13:46Elle dit qu'on estime
00:13:48que plus de 150 000 emplois vont disparaître,
00:13:50probablement plus,
00:13:52puisqu'elle pronostique un effet domino
00:13:54du fait de ces suppressions d'emplois
00:13:56au sein des grandes entreprises
00:13:58via les sous-traitants.
00:14:00Est-ce que ces chiffres sont exacts ?
00:14:02Est-ce qu'il y a là un réel risque
00:14:04d'effet domino ?
00:14:06Là, elle a raison.
00:14:08Ce ne sont pas ses chiffres à elle,
00:14:10ce sont les chiffres de l'OCDE notamment.
00:14:12Il y a déjà eu 180 plans sociaux
00:14:14depuis le mois de septembre,
00:14:16et on prévoit, effectivement,
00:14:18150 000 pertes d'emplois,
00:14:20notamment dans les petites et moyennes entreprises
00:14:22à l'horizon du 10 à 12 mois.
00:14:24Il y a un chômage qui est aujourd'hui
00:14:26à 7,2-7,3, qui serait autour de 8 %
00:14:28à la fin de l'année 2025.
00:14:30Donc oui,
00:14:32il y a un risque aujourd'hui
00:14:34conjoncturel d'aggravation
00:14:36sur le marché de l'emploi, c'est très net.
00:14:38Depuis plusieurs trimestres,
00:14:40il y a eu un investissement des entreprises
00:14:42et ça se ressent.
00:14:44Effectivement, la conjoncture n'est pas bonne
00:14:46et il y a un retournement.
00:14:48Là où on est arrivé à un chômage
00:14:50à 7 %,
00:14:52qui était une position
00:14:54un peu record depuis
00:14:56plusieurs dizaines d'années,
00:14:58effectivement,
00:15:00l'inquiétude de Sophie Binet
00:15:02est tout à fait légitime.
00:15:04Elle a raison de s'inquiéter
00:15:06puisque, effectivement,
00:15:08les prévisions ne sont pas bonnes.
00:15:10On a de quoi tous s'inquiéter en réalité.
00:15:12C'est vrai que le bilan depuis ces temps
00:15:14n'est pas bon.
00:15:16Même le chômage, qui était censé être bon,
00:15:18les chiffres vont sans doute remonter.
00:15:20Merci beaucoup Thibault Dromard,
00:15:22rédacteur en chef à Challenge,
00:15:24d'avoir répondu à nos questions
00:15:26sur l'état catastrophique de l'économie française.
00:15:28On se retrouve dans un instant
00:15:30pour savoir quels jours fériés
00:15:32il faudrait supprimer pour sauver
00:15:34le pays, vu qu'on est maintenant
00:15:36dans une catastrophe annoncée.
00:15:38Vous avez d'ailleurs le temps de répondre
00:15:40aux sondages sur le site
00:15:42et le Twitter de Sud Radio.
00:15:44Terre-de-France.fr,
00:15:46le premier site d'articles français
00:15:48et patriotes présente
00:15:50Alexis Poulin, sans réserve,
00:15:52l'édito.
00:15:54Ça y est, ça revient,
00:15:56on va faire le forcing, enfin,
00:15:58le gouvernement et tous ceux qui voudraient
00:16:00qu'on travaille plus, parce que, oui,
00:16:02les Français, vous ne le savez pas,
00:16:04quel jour férié faudrait-il supprimer ?
00:16:06On a fait un sondage en ligne
00:16:08sur X et sur
00:16:10les réseaux sociaux de Sud Radio.
00:16:12Vous avez été plus de
00:16:14477
00:16:16à répondre.
00:16:18Alors, visiblement, ça se
00:16:20tire la bourre entre le 1er mai et le
00:16:2215 août, s'il faudrait supprimer un jour férié.
00:16:24Le 1er janvier, on le garde.
00:16:26Le 11 novembre, on le garde.
00:16:28Et pourtant, la question se pose, visiblement,
00:16:30à la fois le service public, mais aussi
00:16:32Jean-François Copé, maire de Maux,
00:16:34qui était hier dans les médias, puisque c'était le 11 novembre,
00:16:36à qui on posait la question de ce fameux
00:16:38jour férié qu'il faudrait supprimer.
00:16:40On l'écoute.
00:16:42Il n'y a jamais de bon jour férié à supprimer.
00:16:44On n'a pas besoin d'un jour férié
00:16:46pour commémorer.
00:16:48Il y a mille manières de commémorer
00:16:50sans pour autant ne pas travailler.
00:16:52Ou alors, ça veut dire que nous avons 65 millions de Français
00:16:54qui sont au pied des monuments aux morts le 11 novembre.
00:16:56Ça se saurait. Le 14 juillet,
00:16:58tout ça, je peux l'entendre, mais en réalité,
00:17:00il me semble que le jour férié,
00:17:02c'est une manière de faire des économies
00:17:04dans un pays qui a besoin de dépenser beaucoup
00:17:06pour préserver notre modèle social.
00:17:08Eh bien, il faut effectivement travailler plus.
00:17:10Ah oui, il faut travailler plus, nous dit le maire de Maux.
00:17:12C'est vrai. Et le jour férié, c'est pour faire
00:17:14des économies. Ce n'est pas pour se reposer.
00:17:16Ce n'est pas comme s'il avait fallu
00:17:18se battre. Il avait fallu que
00:17:20des milliers de Français
00:17:22meurent dans les tranchées. Ce n'est pas comme s'il y avait...
00:17:24Tiens, le 14 juillet, qu'est-ce qu'on fait ?
00:17:26On célèbre ou on travaille ? On travaille, évidemment.
00:17:28On pourrait travailler tout le temps.
00:17:30Mais je crois qu'en réalité, les Français sont
00:17:32plutôt contre cette idée.
00:17:34On a eu la pentecôte, rappelez-vous.
00:17:36C'était après la canicule. Ce jour férié supprimé,
00:17:38enfin, ou pas, ça dépend un peu
00:17:40d'où vous travaillez, pour
00:17:42solidarité. Eh bien, là encore,
00:17:44le coup de la solidarité arrive parce qu'il ne faudrait
00:17:46surtout pas trouver de nouveaux impôts.
00:17:48Et les Français doivent travailler plus.
00:17:50Après le jour férié, ce sera le mois d'août.
00:17:52Bien sûr, beaucoup trop long.
00:17:54Et puis après, ce sera la retraite. 65,
00:17:5667, 70 ans. À quel âge faut-il
00:17:58arrêter de travailler ?
00:18:00Jamais, diront certains. Evidemment,
00:18:02avec ce genre de politiciens,
00:18:04on peut aller très loin dans
00:18:06la suppression des jours fériés et n'avoir
00:18:08plus rien, alors qu'on s'est battus
00:18:10quand même pour avoir ces jours fériés.
00:18:12Rappelez-vous,
00:18:14les congés payés, la chance que ça a été.
00:18:16Eh bien, le débat revient
00:18:18et vous pouvez continuer de voter
00:18:20encore sur le sondage
00:18:22sur Sud Radio.
00:18:26Alors, notre invité,
00:18:28vous le connaissez bien puisqu'il s'agit d'André Bercoff.
00:18:30Bonjour, André.
00:18:32Bonjour, Alexis.
00:18:34Alors, en direct des États-Unis,
00:18:36vous êtes où exactement ?
00:18:38À Washington, dans le cœur du réacteur.
00:18:40Je suis arrivé dimanche.
00:18:42Et je dois dire que
00:18:44ça bruit, ça bruit.
00:18:46Alexis, ce qui est intéressant,
00:18:48on le sait, mais on ne le sait pas,
00:18:50c'est que tout est à Washington.
00:18:52Non seulement la Banque mondiale,
00:18:54le FMI, le FMI,
00:18:56qui nous guettent, non seulement
00:18:58la Maison-Blanche,
00:19:00le Capital, etc.
00:19:02Mais la CIA,
00:19:04le FBI
00:19:06et pas très loin, le Pentagone.
00:19:08Donc tout est là
00:19:10et dans cette atmosphère de calme
00:19:12avant la tempête,
00:19:14c'est intéressant à suivre.
00:19:16Parce qu'évidemment, Donald Trump
00:19:18a été élu,
00:19:20mais l'investiture n'est qu'en janvier.
00:19:22Et d'ici là, on a l'impression
00:19:24qu'il y a ce qu'on pourrait appeler l'État profond
00:19:26qui s'inquiète.
00:19:28On a vu Mike Pompeo qui ne sera pas repris
00:19:30dans l'équipe de Trump.
00:19:32John Bolton,
00:19:34ancien conseiller de Trump, très fâché,
00:19:36qui appelle même les responsables
00:19:38de la sécurité intérieure et extérieure
00:19:40à désobéir à Trump
00:19:42s'il cherchait une solution de paix en Ukraine.
00:19:44Est-ce qu'il y a à Washington
00:19:46une ambiance de coup d'État à l'envers ?
00:19:48C'est-à-dire que ceux qui tiennent
00:19:50à être accrochés à leur poste
00:19:52vont tout faire pour mettre des bâtons
00:19:54dans les routes, Donald Trump ?
00:19:56Alors, ils vont essayer.
00:19:58Mais ça me paraît mal barré
00:20:00pour deux ou trois raisons.
00:20:02D'abord, quand même, et c'est la première fois,
00:20:04Trump, rappelez-vous, en 2016,
00:20:06il avait gagné les grands électeurs,
00:20:08mais il avait perdu le vote populaire
00:20:10puisque Hillary Clinton avait 3 millions
00:20:12de voix de plus que lui.
00:20:14Cette fois-ci, il a gagné le vote populaire,
00:20:163 millions et demi de plus
00:20:18que Kavala Harris.
00:20:20Il a gagné, évidemment, les grands électeurs,
00:20:22et de très loin.
00:20:24Et puis, il gagne, on le sait aujourd'hui,
00:20:26la Chambre des représentants et le Sénat.
00:20:28C'est-à-dire que pendant deux ans,
00:20:30avant les mids-termes, il va avoir
00:20:32une vraie marge de manœuvre.
00:20:34Ce qui s'est passé, l'intéressant,
00:20:36c'est qu'il y a eu trois minutes de Trump
00:20:38il y a deux jours
00:20:40où il donne la couleur,
00:20:42c'est-à-dire en deux mots,
00:20:44je vais le résumer très rapidement,
00:20:46il révoque les bureaucrates véreux,
00:20:48les acteurs corrompus
00:20:50de la Sécurité nationale et Renseignements,
00:20:52d'où l'émotion de John Bolton,
00:20:54les tribunaux déclassifiés
00:20:56des documents.
00:20:58Alors ça, tout le monde
00:21:00attend les listes
00:21:02des pédocrimes, enfin de ceux
00:21:04qui sont allés dans l'île du pédocriminal
00:21:06Epstein, et puis les listes
00:21:08de Puff Daddy,
00:21:10les rappeurs.
00:21:12Et c'est parti pour. Mais surtout,
00:21:14à Washington, et c'est ce que deux
00:21:16ou trois personnes que j'ai rencontrées,
00:21:18que je ne nommerai pas parce qu'ils sont un peu dans l'appareil,
00:21:20c'est quand il dit
00:21:22on va avoir un système d'audit
00:21:24indépendant en contrôle des agences
00:21:26de renseignement, et puis surtout
00:21:28déplacer la bureaucratie fédérale
00:21:30en dehors du marécage de Washington.
00:21:32Vous vous rappelez qu'il disait
00:21:34asséchons le marécage, asséchons le maré,
00:21:36drain the swamp. Et là,
00:21:38il compte déplacer
00:21:40100 000 fonctionnaires, les mettre
00:21:42à Colorado, en Arizona, ou ailleurs,
00:21:44pour qu'ils ne soient pas tributaires
00:21:46des lobbyistes et des
00:21:48pouvoirs spéciaux.
00:21:50Donc, c'est en train
00:21:52de jouer très fort.
00:21:54Et surtout, il a donné une batterie
00:21:56de noms déjà, vous savez,
00:21:58pour les revigrations,
00:22:00pour les déportations
00:22:02d'immigrants
00:22:04clandestins, ou entendez, illégaux,
00:22:06il a mis Tom Homan,
00:22:08qui est une espèce de dur, de très dur,
00:22:10il va mettre
00:22:12Cache Patel à la CIA.
00:22:14Il est en train de mettre les gens
00:22:16dans des...
00:22:18En tout cas pour lui,
00:22:20alors qu'il avait assez raté
00:22:22son entourage en 2016.
00:22:24Il était encore novice en la matière.
00:22:26Cette fois-ci, les précautions
00:22:28en tout cas sont prises.
00:22:30Mais on verra les résultats.
00:22:32Il y a encore, comme vous dites, 2 mois
00:22:34pour l'inauguration.
00:22:36C'est-à-dire qu'en 2016, on a l'impression que Donald Trump
00:22:38n'était pas prêt vraiment,
00:22:40ou du moins, il ne s'était pas préparé à ce point-là.
00:22:42Là, il avait envie de gagner,
00:22:44de revanche.
00:22:46Je pense qu'il a une liste de personnes
00:22:48avec qui il veut régler ses comptes.
00:22:50Et là, tout l'entourage,
00:22:52tous les supporters de Trump,
00:22:54leur disent, surtout, ne prenez pas
00:22:56les républicains de Washington. Surtout, ne prenez pas
00:22:58l'establishment. Il est temps de faire une révolution.
00:23:00Est-ce qu'il va être capable de faire cette révolution ?
00:23:02Écoutez,
00:23:04c'est tout le problème. En tout cas,
00:23:06il prend les moyens. Le fait qu'il a été élu
00:23:08comme il a été élu,
00:23:10lui donne quand même une sacrée marge de manœuvre.
00:23:12Alors, il peut y avoir des oppositions,
00:23:14il y aura des oppositions,
00:23:16mais ce qui est clair, c'est que cette fois-ci,
00:23:18que ce soit au niveau
00:23:20du Pentagone, au niveau de la CIA,
00:23:22au niveau du FBI,
00:23:24il va y avoir un sacré ménage
00:23:26qui est en train de commencer.
00:23:28D'ailleurs, ce qui est étonnant,
00:23:30parce qu'il n'est pas, encore une fois,
00:23:32il n'est pas intronisé. Il ne sera pas intronisé avant le 20 janvier.
00:23:34Enfin, il prend ses fonctions le 20 janvier.
00:23:36Et, en revanche,
00:23:38il y a des polémiques très fortes.
00:23:40Mais, vous savez que Washington,
00:23:42c'est 90% démocrate.
00:23:44C'est-à-dire que, pratiquement,
00:23:46si Washington était aux Etats-Unis,
00:23:48Kamala Harris aurait été élue
00:23:50haut la main. Alors, il n'y a pas
00:23:52d'émotion. Il y a des
00:23:54affiches un peu partout des deux candidats
00:23:56encore, des deux anciens candidats.
00:23:58Mais, il y a
00:24:00quelques personnes. J'ai vu dans un bar,
00:24:02par exemple, une fille qui me disait
00:24:04qu'elle avait le crâne rasé.
00:24:06Elle s'était rasé les cheveux.
00:24:08Elle mettait des bracelets
00:24:10bleus pour protester,
00:24:12justement, contre l'abuse de Trump.
00:24:14Enfin, c'est franchement
00:24:16plutôt folklorique.
00:24:18Mais, tant le reste, comment ils vont...
00:24:20Alors, il y a aussi, chez les démocrates,
00:24:22une espèce de...
00:24:24non seulement de gueule de bois, mais ils sont en train
00:24:26de régler les comptes. Ils sont en train
00:24:28de régler les comptes pour parler un peu
00:24:30en disant, oui, c'est Biden qui a
00:24:32saboté la planche à Kamala Harris.
00:24:34C'est Kamala Harris
00:24:36qui a fait une campagne lamentable
00:24:38en achetant à un million de dollars
00:24:40les venus de Beyoncé
00:24:42et autres acteurs du showbiz.
00:24:44Et, Alexis, ce qui est vraiment intéressant,
00:24:46c'est que, quand même,
00:24:48Kamala Harris avait
00:24:5090% des médias,
00:24:52sans parler du reste,
00:24:54sans parler de l'establishment et tout.
00:24:56Et les médias étaient
00:24:58devant, debout, effectivement, en expliquant,
00:25:00vous savez, comme un peu chez nous, que
00:25:02Trump et Hitler, Mussolini,
00:25:04la foi, etc.
00:25:06Et en fait,
00:25:08les Américains ont voté comme ils avaient voté.
00:25:10Et ce qui les a le plus bluffés,
00:25:12j'ai encore des confidences là-dessus,
00:25:14ils ne pensaient vraiment pas qu'à 40%
00:25:16de Latinos allaient voter pour Trump
00:25:18et 30% d'Afro-Américains.
00:25:20Ce qui est une première
00:25:22mondiale, en tout cas pour les États-Unis.
00:25:24– Oui, on voit bien que le camp démocrate
00:25:26va exploser, ou du moins
00:25:28va régler ses comptes, alors peut-être en public
00:25:30ou pas, mais c'est finalement
00:25:32l'épitaphe
00:25:34des années Obama-Clinton.
00:25:36Là, il va falloir tout reconstruire pour eux.
00:25:38Et c'est l'échec, aussi,
00:25:40de cette volonté
00:25:42de maintenir la main sur le parti démocrate
00:25:44de la part des Clintons et d'Obama.
00:25:46– Tout à fait. Et surtout,
00:25:48c'est vraiment, au-delà de ça,
00:25:50ce qui est très intéressant,
00:25:52c'est que, est-ce qu'on va
00:25:54assister à un changement de système ?
00:25:56C'est-à-dire que, ce qui a aussi
00:25:58beaucoup joué, et on le voit ici,
00:26:00on en a parlé vraiment très longuement,
00:26:02c'est qu'Elon Musk, d'un côté,
00:26:04et Robert Kennedy Jr.,
00:26:06de l'autre, sans parler
00:26:08de Tulsi Gabbard et de Vivek Rawasmani,
00:26:10ont joué un rôle non négligeable.
00:26:12Quand Robert Kennedy Jr.
00:26:14dit
00:26:16« Make America healthy again »,
00:26:18« Faites que l'Amérique soit en meilleure santé »,
00:26:20ça a frappé beaucoup de gens.
00:26:22Vous savez que ça va sortir,
00:26:24les histoires avec Pfizer et compagnie,
00:26:26ça va être très, très, très…
00:26:28Là, c'est parti, chacun
00:26:30a réglé son compte. – On en est très loin en France,
00:26:32mais là-bas, ça avance très vite pour régler
00:26:34les problèmes avec Anthony Fauci.
00:26:36– Ah, ça va très vite.
00:26:38Dès janvier, il y a des juridictions
00:26:40qui se mettent en place.
00:26:42Et puis, Elon Musk aussi a attiré quand même…
00:26:44Alors, il y a des gens…
00:26:46Il a attiré tous ces jeunes,
00:26:48tous les gens… Vous savez, en Amérique,
00:26:50les milliardaires, on ne les considère pas tous
00:26:52comme des salauds
00:26:54absolument
00:26:56à éliminer.
00:26:58Non, Musk fait rêver l'Amérique,
00:27:00fait rêver en tout cas une certaine Amérique.
00:27:02Et le fait qu'il se soit mobilisé
00:27:04quotidiennement,
00:27:06et il est là, d'ailleurs, vous savez qu'à Mar-a-Lago,
00:27:08où actuellement Trump fait ses ministères
00:27:10et ses gouvernements, etc.,
00:27:12Elon Musk est là-bas.
00:27:14Donc, il a un rôle
00:27:16plus que le conseiller.
00:27:18Ça aussi, ça va nous faire rêver
00:27:20quand même, Alexis. Il va faire
00:27:22je ne sais pas si une commission
00:27:24ou un bureau de surveillance des dépenses
00:27:26publiques. Intéressant.
00:27:28Ça nous fait rêver, ça.
00:27:30Le contrôle des dépenses publiques.
00:27:32– Avec Elon Musk, il va être en charge de ce department
00:27:34of government expenses,
00:27:36le DOGE,
00:27:38je crois. Donc, évidemment, ça va faire
00:27:40beaucoup. On va parler aussi
00:27:42après la pause, dans un instant
00:27:44avec vous, André,
00:27:46du rôle qu'a joué X,
00:27:48la plateforme rachetée par Elon Musk,
00:27:50précédemment Twitter, dans cette campagne,
00:27:52et les réseaux sociaux en général,
00:27:54et les médias indépendants en général,
00:27:56puisque si on suivait les médias traditionnels,
00:27:58notamment Libération et autres en France,
00:28:00Taylor Swift allait
00:28:02changer la donne du vote et faire gagner
00:28:04Kamala Harris, tout comme
00:28:06Lady Gaga et toutes les autres
00:28:08qui se sont succédées à la tribune.
00:28:10Il n'en a rien été.
00:28:12On va essayer de comprendre
00:28:14cette élection de Donald Trump et puis de voir
00:28:16ce qu'il va pouvoir faire par la suite
00:28:18aux Etats-Unis. Avec vous,
00:28:20André, en direct de Washington,
00:28:22on se retrouve dans un instant. Et puis, si vous souhaitez réagir,
00:28:240826 300 300.
00:28:26– Alexis Poulin, sans réserve,
00:28:28l'invité.
00:28:30– Alors, notre invité, c'est André Bercoff,
00:28:32qui est aux Etats-Unis et qui me
00:28:34cède la place pour cette semaine,
00:28:36tous les jours, de midi à 14h.
00:28:38Merci André. On voulait profiter
00:28:40de votre présence à Washington
00:28:42pour voir un peu ce que va faire Donald Trump
00:28:44après son élection.
00:28:46Avant la pause, on parlait du rôle important
00:28:48qu'ont joué Elon Musk et la plateforme X
00:28:50dans cette campagne, ainsi que les médias indépendants.
00:28:52Trump a parlé à Joe Rogan,
00:28:54à tous les podcasters
00:28:56des Etats-Unis pour aller
00:28:58chercher un électorat qui n'écoute plus,
00:29:00finalement, les mainstream médias,
00:29:02comme on les appelle là-bas, les médias traditionnels.
00:29:04Est-ce que ça aussi, c'est un changement pérenne
00:29:06qui montre combien
00:29:08la voix des médias a perdu
00:29:10pour influencer l'opinion publique ?
00:29:12Oui, je crois qu'on assiste
00:29:14vraiment, on va voir la suite.
00:29:16Un changement de régime,
00:29:18ça va être sensible en politique
00:29:20et en société et dans l'économie,
00:29:22mais c'est sensible
00:29:24tout à fait déjà, alors évidemment,
00:29:26dans les médias.
00:29:28En deux mots,
00:29:30quand j'avais rencontré
00:29:32Trump il y a huit ans,
00:29:34au moment de sa première campagne
00:29:36présidentielle en 2016,
00:29:38il m'avait dit,
00:29:40c'est la première fois que j'entendais parler
00:29:42de désintermédiation.
00:29:44Il a dit, puisque, et c'était déjà à l'époque,
00:29:4690 à 90% des médias
00:29:48sont contre moi,
00:29:50je vais parler directement du producteur au consommateur,
00:29:52c'est-à-dire je vais parler aux réseaux sociaux
00:29:54et par les réseaux sociaux.
00:29:56Et c'est vrai que sa campagne a été
00:29:58victorieuse, notamment grâce
00:30:00à, même à l'époque,
00:30:02Twitter, Facebook et compagnie.
00:30:04Aujourd'hui, c'est très intéressant,
00:30:06vous parliez de Joe Rogan,
00:30:08les podcasts ont joué un rôle fondamental.
00:30:10Donald Trump faisait
00:30:12deux à trois podcasts par jour,
00:30:14il était évidemment chez Tucker Carlson,
00:30:16chez Joe Rogan, trois heures,
00:30:18et les gens écoutent, vous savez, on dit toujours
00:30:20oui, mais non, il n'y a plus
00:30:22l'écoute, les gens n'ont plus le temps, etc.
00:30:24Pas du tout.
00:30:26Quand c'est quelque chose d'important,
00:30:28ou en tout cas qui touche les gens,
00:30:30eh bien ils écoutent. Et je crois qu'il y a
00:30:32un vrai, vrai, vrai problème, effectivement,
00:30:34il n'y a pas de guerre, avec,
00:30:36et d'ailleurs ça nous concerne, évidemment,
00:30:38nous en France aussi, quand vous avez
00:30:40un narratif, qu'un certain nombre
00:30:42de médias ont, et vous le savez,
00:30:44qui consiste à dire, ce qui compte
00:30:46c'est notre narratif, et pas le réel.
00:30:48Et notre narratif, c'est le réel,
00:30:50et nous allons vous injecter
00:30:52ce réel, de gré ou de force,
00:30:54c'est comme ça, c'est nous qui avons raison.
00:30:56Je me rappelle toujours de Delphine Hernande,
00:30:58la présidente de France Télévisions,
00:31:00qui dit, nous ne parlons pas de la France
00:31:02telle qu'elle est,
00:31:04mais telle qu'on voudrait qu'elle soit.
00:31:06C'est exactement la même chose en Amérique,
00:31:08le Washington Post,
00:31:10le New York Times,
00:31:12le MSNBC,
00:31:14CNN, tous les autres,
00:31:16ABC, etc.
00:31:18ont employé le même narratif.
00:31:20Trump est un dictateur,
00:31:22Trump est un violeur,
00:31:24Trump va supprimer
00:31:26la liberté, etc.
00:31:28Et ça n'a pas marché. Et pourquoi
00:31:30ça n'a pas marché ? Parce que le réel,
00:31:32c'était quoi ? C'était l'inflation,
00:31:34c'était le prix
00:31:36des aliments qui haussait.
00:31:38Hallucinant, je vais vous dire, moi hier,
00:31:40je prends un petit déjeuner
00:31:42dans un... 40 dollars !
00:31:44Attendez, il y a un problème là,
00:31:46je ne sais pas, je veux bien qu'on soit aux Etats-Unis,
00:31:48à Washington, 40 dollars
00:31:50un petit déjeuner, il y a quand même
00:31:52un problème. Donc,
00:31:54voilà, c'était ça qui touchait.
00:31:56Et quand vous avez vu
00:31:58un journaliste de chez nous
00:32:00qui allait interviewer, j'ai vu ça,
00:32:02ils allaient voir un conducteur,
00:32:04un Afro-Américain, un Noir,
00:32:06ils lui disaient alors vous allez voter pour Kamala Harris ?
00:32:08Alors je ne lis pas du tout, il n'est pas question.
00:32:10Mais comment vous êtes Noir, vous n'allez pas voter
00:32:12pour Kamala Harris ? C'est la
00:32:14chausification des choses.
00:32:16Et le Parti démocrate
00:32:18s'est mis le bec dans l'eau
00:32:20en jouant communautaire.
00:32:22Ce n'est plus le problème.
00:32:24Justement, c'est très intéressant,
00:32:26bien sûr que ça joue. Mais même
00:32:28le président, le fondateur de
00:32:30Black Lives Matter a voté
00:32:32Trump. Les musulmans
00:32:34de Dearborn, Michigan,
00:32:36où il y a la seule
00:32:38ville où il y a un maire musulman aux
00:32:40Etats-Unis, a
00:32:42choisi Trump, etc.
00:32:44Il y a vraiment quelque chose
00:32:46qui change de ce point de vue-là, en disant
00:32:48arrêtez de nous chausifier
00:32:50dans notre communauté, dans notre ethnie
00:32:52ou autre, et
00:32:54arrangez-nous notre pouvoir d'achat,
00:32:56notre mode de vie, et essayez
00:32:58de l'améliorer. Voilà, c'est
00:33:00tout simple. Et comme nos
00:33:02braves journalistes vivent
00:33:04dans la plupart, enfin pas tous
00:33:06quand même, il ne faut jamais généraliser,
00:33:08mais enfin, dans des
00:33:10couches douates, je
00:33:12dirais, et bien voilà, ils se disent
00:33:14mais comment, de quoi ils s'intéressent ? Évidemment,
00:33:16de payer 10 000 dollars
00:33:18par mois pour donner des leçons
00:33:20à quelqu'un qui touche 1 200 dollars,
00:33:22ça ne marche pas du tout.
00:33:24Et on a les mêmes de ce côté-là de l'Atlantique, évidemment.
00:33:26On va parler d'ailleurs de ce côté-là
00:33:28de l'Atlantique, hier c'était le 11 novembre,
00:33:30évidemment
00:33:32commémoration des morts de la Grande Guerre,
00:33:34Emmanuel Macron qui a
00:33:36invité Keir Starmer, le premier ministre
00:33:38britannique pour remonter les Champs-Elysées,
00:33:40qui va rencontrer Mark Rutte,
00:33:42le patron de l'OTAN, tout faire pour
00:33:44continuer la guerre en Ukraine, c'est à peu près le
00:33:46mot d'ordre de ces young leaders qui se
00:33:48réunissent pour empêcher
00:33:50les accords de paix. Est-ce que ça va être
00:33:52une priorité pour Donald Trump
00:33:54d'arriver à décrocher des
00:33:56accords de paix en Ukraine ?
00:33:58Il l'a dit, il l'a dit.
00:34:00Entre parenthèses, juste, je voudrais dire que
00:34:02j'étais hier à Washington, il y a eu une très belle
00:34:04commémoration au mémorial
00:34:06de la Première Guerre mondiale, il y avait
00:34:08le général Lecointre qui était là,
00:34:10la France a été très célébrée
00:34:12puisque le contingent américain
00:34:14est arrivé en France,
00:34:16c'était basé à Isoudun, ils en ont longuement parlé,
00:34:18c'était, je dois dire, assez émouvant
00:34:20et très émouvant.
00:34:22Maintenant, pour revenir à ce que vous avez dit,
00:34:24la première chose qu'il fera,
00:34:26il l'a dit d'ailleurs, c'est d'aller
00:34:28voir Poutine et de dealer avec Poutine.
00:34:30Je veux dire, c'est un homme de négociation,
00:34:32lui, il ne dit pas tel est bon
00:34:34et tel est mauvais, tel est méchant,
00:34:36je vais aller le voir, je vais discuter avec lui,
00:34:38mais en rapport de force, évidemment,
00:34:40la négociation se base à partir
00:34:42des rapports de force et
00:34:44Trump, c'est son truc, vous avez vu
00:34:46il a dit aux européens
00:34:48attendez, vous voulez que l'OTAN vous protège ?
00:34:50Eh bien, payez !
00:34:52Eh bien, payez !
00:34:54Eh bien, oui, d'accord, nous, aux USA,
00:34:5665% du budget de l'OTAN,
00:34:58eh bien, écoutez, peut-être
00:35:00ça devrait être un peu moins.
00:35:02Donc, il va y avoir un changement très fort
00:35:04du point de vue de la politique étrangère
00:35:06et Trump n'est pas prêt à se battre
00:35:08jusqu'au dernier ukrainien,
00:35:10comme un certain nombre de nos princes qui nous gouvernent.
00:35:12Mais, lui, il n'est pas prêt,
00:35:14mais est-ce que, justement, quand on voit l'affolement
00:35:16des atlantistes et des européistes
00:35:18de ce côté-là du globe,
00:35:20est-ce qu'ils peuvent
00:35:22faire capoter un plan de paix
00:35:24en rendant la paix impossible ?
00:35:26Puisque là, les dernières annonces, ce serait
00:35:28d'autoriser les ukrainiens à utiliser
00:35:30les armes de l'OTAN,
00:35:32françaises ou britanniques,
00:35:34pour toucher la Russie en profondeur
00:35:36et donc là, rendre un accord de paix impossible.
00:35:38Alors,
00:35:40c'est exactement le problème,
00:35:42l'Europe sera face à elle-même.
00:35:44C'est-à-dire que, Trump ne le dit pas
00:35:46comme ça, mais les gens
00:35:48à qui vous parlez, en tout cas dans l'entourage
00:35:50et qui sont proches, disent, écoutez,
00:35:52si vous avez continué, ce ne sera plus
00:35:54Antony Blinken et compagnie.
00:35:56Si vous avez envie de continuer
00:35:58la guerre pour l'Ukraine
00:36:00et contre la Russie,
00:36:02ce sera votre problème. Nous, il est
00:36:04hors de question que nous continuions
00:36:06à subventionner comme on l'a fait
00:36:08jusqu'ici. Là, il va y avoir
00:36:10un changement de politique assez
00:36:12radical, si le moins que l'on puisse dire.
00:36:14Donc, voilà, l'Europe sera face
00:36:16à elle-même. Est-ce que nous sommes prêts, nous,
00:36:18à continuer la guerre ?
00:36:20Eh bien, qui vivra, verra.
00:36:22– Oui, c'est bien toute la question
00:36:24et tout le problème. L'autre
00:36:26point important, c'était, lors du
00:36:28premier mandat de Donald Trump,
00:36:30la confrontation directe avec
00:36:32la Chine, sur le plan commercial.
00:36:34Est-ce que là, il va y avoir à nouveau
00:36:36une volonté de rentrer dans l'art
00:36:38de la Chine pour éviter que
00:36:40ce pays prenne beaucoup trop d'importance
00:36:42sur la scène internationale ?
00:36:44– Eh bien, je crois que ce sera
00:36:46surtout, enfin, son progrès économiquement,
00:36:48c'est de rapatrier
00:36:50toutes les entreprises
00:36:52qui travaillent hors des Etats-Unis
00:36:54aux Etats-Unis.
00:36:56C'est-à-dire qu'avec la Chine, il va y avoir
00:36:58ce qu'il a déjà fait avec Xi Jinping.
00:37:00C'est-à-dire, écoutez, oui, d'accord,
00:37:02protectionnisme des deux côtés,
00:37:04mais équilibre des deux côtés,
00:37:06ça, ça va être une négociation.
00:37:08Je ne dirais pas de marchand de tapis,
00:37:10mais marchand de verre à soie,
00:37:12puisque la route de la soie.
00:37:14Et puis, de l'autre côté, du point de vue
00:37:16vraiment, ce qui est terrible,
00:37:18regardez ce qui se passe en Allemagne.
00:37:20En Allemagne,
00:37:22où les écologistes détruisent
00:37:24des centrales à charbon,
00:37:26et que Volkswagen
00:37:28licencie 200 000 personnes,
00:37:30et que BASF s'installe aux Etats-Unis.
00:37:32L'Amérique,
00:37:34il va jouer l'Amérique.
00:37:36Il va jouer les intérêts américains.
00:37:38Il ne faut faire aucune illusion là-dessus.
00:37:40Et nous, nous Européens,
00:37:42nous Français, nous allons être
00:37:44face au terrifiant pépin de la réalité,
00:37:46comme disait Prévert.
00:37:48– Voilà, merci beaucoup André.
00:37:50Toute la semaine,
00:37:52aux Etats-Unis, on pourra suivre votre actualité.
00:37:54Est-ce que vous avez prévu de rencontrer
00:37:56Tucker Carlson, tiens ?
00:37:58– Écoutez, il en est question,
00:38:00mais je crois que Tucker Carlson
00:38:02va aussi jouer un rôle. Alors je ne sais pas lequel.
00:38:04Il ne va pas être attaché de presse.
00:38:06Enfin, communiste, directeur de la communication.
00:38:08Mais j'ai eu quelqu'un de proche de lui hier,
00:38:12parce que je pensais essayer de le voir.
00:38:14Mais là, il est à Mar-a-Lago, lui aussi.
00:38:16Ils sont tous à Mar-a-Lago, en Floride,
00:38:18en train d'élaborer
00:38:20le nouveau pouvoir.
00:38:22Alors, ce qui va se passer,
00:38:24on le verra dans les semaines à venir.
00:38:26– Parfait. Merci beaucoup André
00:38:28d'avoir été avec nous pour partager un peu
00:38:30l'état d'esprit des Américains après cette élection
00:38:32de Donald Trump. On se retrouve dans un instant
00:38:34toujours sur Sud Radio pour la deuxième heure
00:38:36avec notre invité Patrick Eudeline
00:38:38qui sort un livre
00:38:40« Perdu pour la France » pour nous raconter les années punk,
00:38:42les années rock et parler du Paris
00:38:44underground. Restez avec nous
00:38:46si vous ne le connaissez pas, c'est vraiment
00:38:48quelqu'un à découvrir. A tout de suite sur Sud Radio.
00:38:50– Avec Terre de France.fr, le premier site
00:38:52d'articles français et patriotes.
00:38:54Terre de France.fr, le premier site
00:38:56d'articles français et patriotes.
00:38:58Présente Alexis Poulin,
00:39:00sans réserve, l'invité.
00:39:02– Et notre invité,
00:39:04comme vient de le dire Marie, est Patrick Eudeline,
00:39:06chanteur, vous le reconnaissez peut-être,
00:39:08Aspace Jungle,
00:39:10groupe phare, fondateur
00:39:12des années punk en France.
00:39:14Vous avez été témoin de
00:39:16cette France rock'n'roll qui a
00:39:18disparu pour un livre « Perdu pour la France »
00:39:20aux éditions Séguier.
00:39:22Alors, c'est un livre
00:39:24qui nous emmène partout dans Paris
00:39:26et on a l'impression
00:39:28que derrière ce livre, il y a
00:39:30un peu un hommage ou un cri
00:39:32face à un père
00:39:34qui n'était pas là.
00:39:36Bonjour.
00:39:38– Oui, bien sûr, mon père, l'image
00:39:40de mon père est un peu
00:39:42le leitmotiv wagnerien
00:39:44de l'affaire, le fil conducteur.
00:39:46Mais ce qui était important, c'était
00:39:48de parler du monde d'avant,
00:39:50du monde disparu, je veux dire,
00:39:52le Collège Stanislas, les Scouts de France,
00:39:54la région catholique,
00:39:56et après le punk rock, c'est-à-dire
00:39:58être enfant de chœur et 5 ans après
00:40:00se droguer avec Sid Vichos.
00:40:02Bon, c'est l'histoire
00:40:04de ma vie. – Oui, une vie
00:40:06où vous croisez beaucoup de monde.
00:40:08William Burroughs,
00:40:10Sid Vichos, vous le dites,
00:40:12mais aussi tout le gotha du rock'n'roll
00:40:14et du monde underground
00:40:16de Saint-Germain à New York,
00:40:18à Londres.
00:40:20Vous parlez aussi, il y a
00:40:22quelque chose dans ce livre sur
00:40:24la situation sociale
00:40:26aussi, le côté français-moyen.
00:40:28Vous dites que
00:40:30finalement, français-moyen, gamin,
00:40:32déjà le concept me terrifie.
00:40:34Je reconnais trop mon milieu social véritable
00:40:36et comme par hasard, Robert, votre père,
00:40:38adore la chanson du même nom de Sheila,
00:40:40mais ce français-moyen qui va
00:40:42à Stanislas et qui va
00:40:44faire honte à son père pour
00:40:46cette carrière rock'n'roll. – Ma honte
00:40:48à son père, parce que j'avais les cheveux longs,
00:40:50les jambes cuir et tout le reste.
00:40:52Mais le collège Stanislas,
00:40:54j'étais, tous mes petits camarades
00:40:56étaient des fils de grands bourgeois,
00:40:58je veux dire, bon,
00:41:00et voilà, et moi, au lieu d'avoir des beaux
00:41:02parquets cirés, à la maison, c'était du lire
00:41:04au néum et du bulgum, c'est-à-dire
00:41:06je suis, comme disait
00:41:08Jean-François Bizeau, une sorte
00:41:10de déclassé, c'est-à-dire donc évidemment que je parle
00:41:12de ça parce que, comme disent les marxistes,
00:41:14d'où viens-tu quand tu parles ?
00:41:16Et voilà, je viens d'une sorte de
00:41:18petite bourgeoisie, le cul
00:41:20entre deux chaises, mon père
00:41:22d'origine entre guillemets
00:41:24prolétaire, ma mère
00:41:26bourgeoise, petite bourgeoise
00:41:28avec un grand-père militaire
00:41:30que je n'ai pas connu d'ailleurs, donc
00:41:32évidemment que c'est important et que
00:41:34ça dirige ma vie comme ça dirige toutes
00:41:36les vies. – Mais vous, en fait,
00:41:38ce livre, « Perdus pour la France », c'est un peu
00:41:40le témoignage d'un enfant des trônes glorieuses
00:41:42avec
00:41:44finalement la tangente du punk
00:41:46qui arrive, qui bouleverse tout, le rock,
00:41:48d'abord, entendre
00:41:50cette musique qui change tout, puisqu'on passait
00:41:52des scouts à l'open
00:41:54market, le disquaire des Halles,
00:41:56et c'est ça qui fait que vous avez
00:41:58choisi en fait
00:42:00cette carrière-là, enfin, cette vie-là,
00:42:02« Rock and Roll ». – Elle l'a choisie,
00:42:04ce n'est pas moi qui l'ai choisie, c'est elle qui l'a choisie.
00:42:06– Comment ça se passe alors ? – Voilà,
00:42:08tel Obélix, je suis tombé
00:42:10dedans à 13 ans,
00:42:12mais le punk rock,
00:42:14pour moi, c'est le point final des trônes glorieuses.
00:42:16Voilà, c'est-à-dire
00:42:18c'est le point final
00:42:20de la contre-culture, de tout
00:42:22ce qui s'est passé dans le
00:42:24rock and roll, dans l'art en général d'ailleurs,
00:42:26si on élargit tout ça, et donc
00:42:28voilà, j'ai vécu ça, j'ai vécu la fin
00:42:30d'un monde, déjà les années 80,
00:42:32évidemment qu'il s'est passé des choses,
00:42:34qu'il y a eu des grands artistes, tout ça,
00:42:36mais c'est comme, vous savez, quand on est
00:42:38mort, vos ongles poussent
00:42:40encore, et voilà,
00:42:42c'est-à-dire sur la lancée du punk,
00:42:44sur la lancée de toute la
00:42:46contre-culture des trônes glorieuses,
00:42:48ça a continué dans les
00:42:50années 80, et puis ça s'est essoufflé.
00:42:52Et chaque décennie, c'était de pire
00:42:54en pire, de pire en pire, pour arriver
00:42:56à ce qu'on vit aujourd'hui,
00:42:58qui pour moi est une débandade absolue,
00:43:00sociale, artistique, culturelle,
00:43:02voilà quoi,
00:43:04on vit la fin d'un monde.
00:43:06Et à l'époque des
00:43:08trônes glorieuses, moi j'ai connu l'époque
00:43:10où on présentait l'an 2000 comme une chose
00:43:12formidable, ça allait être
00:43:14le progrès, vraiment, au sens...
00:43:16Et après,
00:43:18les hippies parlaient de l'Aquarius,
00:43:20l'ère du verso, où tout allait
00:43:22formidable.
00:43:24Et non,
00:43:26on va vers l'enfer
00:43:28et la renaissance,
00:43:30l'Aquarius, elle est pas pour demain,
00:43:32à mon avis, ou alors on va quand même se fader
00:43:34une longue, très longue
00:43:36fin du Moyen-Âge.
00:43:38Donc finalement, c'est ça,
00:43:40le punk-rock a été l'épitaphe du rock'n'roll,
00:43:42et après ça, ça a été une longue descente
00:43:44avec les groupes américains,
00:43:46avec finalement ce qui n'avait plus rien à voir
00:43:48avec la création des débuts et l'ébullition
00:43:50des débuts. Bien sûr, c'est Marie-Antoinette,
00:43:52c'est après nous le déluge.
00:43:54C'est la fin, c'est le point final
00:43:56de plein de choses.
00:43:58En même temps, d'ailleurs, le slogan était
00:44:00« nos futurs ». Je ne sais pas si vous reconnaissez
00:44:02Maclaren ou Johnny Rotten,
00:44:04on s'est dit
00:44:06que c'était toute la portée,
00:44:08mais il y avait ce feeling.
00:44:10Après nous, ça sera la fin.
00:44:12Et ça, je le pense,
00:44:14l'art, que ce soit
00:44:16le rock, que ce soit la peinture,
00:44:18la littérature, c'est toujours
00:44:20le témoin de la société, c'est toujours le témoin
00:44:22de ce qui se passe dans la société.
00:44:24Et vous le dites d'ailleurs,
00:44:26les années 80 avançaient
00:44:28et c'était une lente dégradation,
00:44:30comme si les feux s'éteignaient un par un,
00:44:32le sida, le chômage, mais après les 80's,
00:44:34il y a les 90's, donc chaque décennie
00:44:36c'est pire, c'est ça ?
00:44:38Et c'est encore pire. Chaque décennie,
00:44:40il y a eu un petit sursaut
00:44:42dans les années 2000.
00:44:44Vous parliez de Pete Doherty.
00:44:46Voilà, exactement, avec Les Strokes,
00:44:48Pete Doherty, je veux dire,
00:44:50et le rock traduit toujours le reste
00:44:52de la société. Donc il y a eu
00:44:54comme ça une sorte de sursaut,
00:44:56mais bon, ça a vite dégringolé,
00:44:58les Bébés Brunes
00:45:00ne vendent plus de disques, eux qui sont
00:45:02héritiers de ce mouvement,
00:45:04enfin qui sont
00:45:06un peu chef de file du mouvement,
00:45:08enfin les seuls qui ont vendu.
00:45:10Et voilà, et puis on est retombés,
00:45:12et puis là maintenant, je veux dire,
00:45:14tout le monde en est témoin.
00:45:16Je ne vais pas jouer au gilet jaune,
00:45:18mais tout le monde en est témoin.
00:45:20Vous êtes aussi très acerbe
00:45:22sur ce qui se passe
00:45:24actuellement. Dans le livre, vous dites
00:45:26« l'histoire moderne », dirait-on,
00:45:28se résume à cela, légiférer, empêcher,
00:45:30gérer la vie des gens
00:45:32à leur place, décret après décret,
00:45:34penser pour eux, interdire, supprimer,
00:45:36alors que les tranques grelieuses avaient été
00:45:38comme un long chemin vers la liberté.
00:45:40C'est exactement ce que je pense.
00:45:42Voilà.
00:45:44Et c'est ce qu'on vit et c'est ce qu'on voit.
00:45:46Je veux dire, il n'y a qu'à regarder
00:45:48un paquet de cigarettes avec cet emballage horrible,
00:45:50c'est une insulte
00:45:52à l'esthétique. C'est un truc inutile
00:45:54parce que c'est jamais empêché quiconque de fumer.
00:45:56Je veux dire, les gamins collectionnent
00:45:58les poulettes parce que ça les fait rigoler.
00:46:00Mais c'est horrible.
00:46:02Je veux dire, même les flics,
00:46:04ils ont changé d'uniforme.
00:46:06Et quand la notion
00:46:08d'esthétique, de beau, s'en va
00:46:10dans une société, même l'architecture,
00:46:12je veux dire, en plus, il y a tellement
00:46:14de normes, il y a tellement
00:46:16de règlements, de choses,
00:46:18que les architectes, ils sont obligés
00:46:20de construire
00:46:22des horreurs.
00:46:24Tout ensemble.
00:46:26En disant qu'il n'y a plus
00:46:28cette facilité où vous pouvez
00:46:30prendre un train et aller n'importe où. Maintenant, il faut
00:46:32un QR code, rentrer par des portiques,
00:46:34que les gares sont devenues des centres commerciaux.
00:46:36Tout est en train de s'en lair.
00:46:38C'est un peu votre constat.
00:46:40Je prends l'exemple de la gare Saint-Lazare
00:46:42que j'adorais avant.
00:46:44Je veux dire, c'était vraiment un bel endroit
00:46:46qui inspirait les artistes.
00:46:48La salle n'est pas perdue.
00:46:50C'était magnifique.
00:46:52Et maintenant, je veux dire,
00:46:54pour citer une marque, mais le Starbucks
00:46:56qui donne un gobelet avec une faute d'orthographe,
00:46:58il paraît que c'est fait exprès. En plus, la faute d'orthographe,
00:47:00c'est monstrueux.
00:47:02C'est la seule manière de consommer un café.
00:47:04On est parqué là.
00:47:06Je faisais la remarque que toute la légende,
00:47:08la mythologie qui date de l'invention
00:47:10du train, du hobo,
00:47:12du type qui
00:47:14prend sa guitare et qui prend un train.
00:47:16Tout ça, après les beatniks.
00:47:18Je veux dire, maintenant, l'aventure
00:47:20n'existe plus.
00:47:22On ne peut plus rêver
00:47:24à des pays lointains.
00:47:26On ne peut plus rêver
00:47:28à une vie de beatnik ou de bohème.
00:47:30C'est des choses qui n'existent plus.
00:47:32Je veux dire, la société,
00:47:34avec son gant de fer,
00:47:36celle d'aujourd'hui a mis
00:47:38son emprise dessus.
00:47:40C'est foutu.
00:47:42– C'est-à-dire que vous critiquez une suppression,
00:47:44un parrain des libertés, d'une certaine façon.
00:47:46– Exactement.
00:47:48Tout comme...
00:47:50J'ai une profonde haine de la censure
00:47:54et de l'intolérance.
00:47:56C'est clair.
00:47:58Pour moi,
00:48:00ce sont des valeurs
00:48:02capitales, morales, intangibles.
00:48:04Je veux dire, j'ai eu la censure,
00:48:06j'ai eu l'intolérance.
00:48:08Il suffit de voir ce qui se passe
00:48:10aujourd'hui
00:48:12à tous les niveaux.
00:48:14– Il y a aussi
00:48:16une certaine
00:48:18nostalgie dans ce livre.
00:48:20À la fois de l'enfance,
00:48:22mais aussi de cette insouciance.
00:48:24Les virés dans Paris,
00:48:26sans casque, le fait de pouvoir faire
00:48:28un peu ce qu'on voulait.
00:48:30Le pachas à Zermatt, qui était loin du tourisme
00:48:32de masse à l'époque. Tout ça, c'est fini ?
00:48:34– Bien sûr.
00:48:36C'est exactement ça. En même temps, je vais vous dire
00:48:38pourquoi je n'aime pas le mot nostalgie.
00:48:40– Parce qu'il n'est jamais dans le livre.
00:48:42– La nostalgie,
00:48:44c'est facile.
00:48:46C'est un gimmick.
00:48:48Et là, tous les gens, tout le monde
00:48:50à 40 ans regrettent ses 20 ans.
00:48:52Ce qu'il se passe aujourd'hui,
00:48:54c'est bien autre chose.
00:48:56C'est-à-dire, quand on dit
00:48:58« c'était mieux avant », ce n'est pas de la nostalgie.
00:49:00C'est un constat politique,
00:49:02artistique et culturel.
00:49:04– On va se retrouver dans un instant avec notre invité
00:49:06Patrick Eudeline, auteur de
00:49:08« Perdu pour la France », pour parler
00:49:10des années rock, des années punk,
00:49:12du « c'était mieux avant ». Et si vous souhaitez réagir,
00:49:14allez sur 26 300 300 au standard de Sud Radio.
00:49:16A tout de suite.
00:49:18– Terre de France.fr, le premier site
00:49:20d'articles français et patriote. Présente
00:49:24Sud Radio Bercov,
00:49:26dans tous ses états.
00:49:28– Et non, c'est Poulain
00:49:30sans réserve pour la semaine, mais c'est pas grave.
00:49:32Notre invité, c'est Patrick Eudeline,
00:49:34pour ce livre « Perdu pour la France »,
00:49:36aux éditions Séguier, qui parle
00:49:38de l'enfance, de l'adolescence,
00:49:40des initiations, du
00:49:42rock'n'roll, et de tous ceux que vous avez
00:49:44croisés dans cette vie
00:49:46chaotique, mais
00:49:48ô combien riche de rencontres.
00:49:50William Burroughs, l'auteur culte de la Beat Generation,
00:49:52vous avez un dîner avec lui,
00:49:54notamment, où il vous écrit une chanson sur un coin de nappe.
00:49:56Comment ça s'est passé ? – Absolument.
00:49:58En fait, j'avais un ami qui travaillait
00:50:00dans une maison d'édition, et qui...
00:50:02Bon, j'étais fasciné par les gens
00:50:04de la Beat Generation, donc William Burroughs,
00:50:06pour les gens de ma génération, c'était vraiment important.
00:50:08Comme l'était Andy Warhol, comme l'était
00:50:10vraiment, c'était, bon, un repère.
00:50:12Il me fascinait, le monsieur.
00:50:14Et donc, je me retrouve
00:50:16à dîner avec lui. Il demande,
00:50:18bon, je ne me fais aucune illusion, c'est parce que j'avais un blouson
00:50:20de cuir noir, des lunettes noires, bon...
00:50:22– Et vous étiez jeune, il aimait les jeunes gens, quand même.
00:50:24– Exactement. Mais il a été
00:50:26d'une dignité, d'une classe, bon.
00:50:28Et donc,
00:50:30d'ailleurs, les autres écrivains plagiés
00:50:32étaient très vixés, mais moi je plaisante.
00:50:34Non, c'est vrai, en plus.
00:50:36Et donc, William me dit pour « Oui,
00:50:38il faut que tu fasses la route de Rock'n'Roll », je lui réponds
00:50:40« Oui, je sais, mais en France, en ce moment,
00:50:42je ne trouve pas de musicien, tout ça. »
00:50:44Bon, il me dit « Ecoute, dans trois mois, il y a le colloque,
00:50:46je veux dire, en l'honneur
00:50:48de Brian Jaising et
00:50:50de moi, donc, ce qu'on appelle
00:50:52le colloque de Tangier, à Genève,
00:50:54il faut que tu fasses un concert là-bas. »
00:50:56Je n'allais pas
00:50:58me dégonfler,
00:51:00évidemment. Et il déchire
00:51:02la dernière page
00:51:04de son livre « Les garçons sauvages »,
00:51:06l'adaptation de « The Wild Boss »,
00:51:08qui venait sortir chez Flammarion.
00:51:10Et sur la nappe de restaurant, il recopie
00:51:12quelques lignes, il arrange
00:51:14en plus avec un sens de la chanson,
00:51:16c'est-à-dire au niveau des pieds, au niveau de la métrique,
00:51:18au niveau de quoi que ce soit.
00:51:20Impeccable, évidemment.
00:51:22Et il me le donne, je la mets dans ma poche, évidemment.
00:51:24Et le lendemain, je me dis « Bon, il va falloir que j'apprenne. »
00:51:26J'avais des notions
00:51:28de batterie, mais chanter,
00:51:30je n'avais jamais trop osé.
00:51:32J'écoutais un ou deux chanteurs des années 60,
00:51:34je leur filmais « Nobody Thinks »
00:51:36et ils me disaient « Bon,
00:51:38silos, allez, on y va. »
00:51:40Et puis voilà,
00:51:42c'est comme ça que tout a commencé.
00:51:44Disons,
00:51:46la musique.
00:51:48Vous avez une carrière express,
00:51:50météorique, on va dire,
00:51:52avec Aspas Jungle, qui a été
00:51:54un groupe avec un très court
00:51:56temps de vie, mais qui a eu une influence majeure
00:51:58sur le punk en France. L'idée, c'était de faire
00:52:00un lien entre la Grande-Bretagne
00:52:02et la France, et d'être précurseur sans le savoir,
00:52:04avec ce premier concert, en fait,
00:52:06où vous arrivez, il faut recruter
00:52:08pour monter sur scène
00:52:10à Noisy, rapidement, un guitariste,
00:52:12un batteur, et puis, allez hop, on y va,
00:52:14et on va faire des reprises, et on verra bien ce qui se passe.
00:52:16Oui, je m'étais engueulé la veille
00:52:18avec le musicien. Comme il est mort,
00:52:20on va le citer, les deux sont morts d'ailleurs,
00:52:22Henri Paul, grand ami de Jenny Sonder
00:52:24et de Ginger. Je m'engueule avec eux,
00:52:26avec Henri Paul, et je voulais pas
00:52:28planter l'organisateur,
00:52:30qui était un ami. J'y vais
00:52:32avec ma guitare,
00:52:34et c'est là que j'ai rencontré
00:52:36celui qui allait être mon compagnon
00:52:38dans Asphalt Jungle, qui est d'ailleurs,
00:52:40je fais une parenthèse sur le temps,
00:52:42un mouvement très important, ça ne dure jamais longtemps,
00:52:44ça dure deux ans. Les grands groupes
00:52:46punks importants
00:52:48ont duré deux ans, même s'ils se sont reformés
00:52:50après, comme les groupes hippies,
00:52:52comme le glam rock, je veux dire,
00:52:54comme tous les grands mouvements,
00:52:56c'est un an ou deux, pas plus.
00:52:58Asphalt Jungle a duré deux ans,
00:53:00voilà.
00:53:02Effectivement,
00:53:04on fait des reprises
00:53:06du DJ Chuck Berry,
00:53:08mais personne n'en faisait à l'époque, c'était très rare,
00:53:10je veux dire,
00:53:12et tous les petits rookies
00:53:14dans l'assistance adorent ça,
00:53:16je trouve ça formidable,
00:53:18et tous les hippies, entre guillemets,
00:53:20détestent, parce que j'avais un blouson de cuir,
00:53:22j'avais une croix autour du cou qu'ils ont pris
00:53:24pour une croix nazie, alors qu'évidemment, ça n'en était pas une,
00:53:26et j'avais des lunettes noires,
00:53:28donc, qu'est-ce que sexe ?
00:53:30Et, genre,
00:53:32les concerts punk, au tout début,
00:53:34c'était la bataille d'Hernani, en fait, à chaque fois,
00:53:36mais au moins, il se passait
00:53:38quelque chose, clairement.
00:53:40Je me souviens de nous,
00:53:42avec Metal Urbain, la première fois qu'on a joué au
00:53:44golf d'en haut, que ça finit
00:53:46en bataille générale,
00:53:48mon bassiste, qui est devenu
00:53:50de prestige dans les années 80,
00:53:52il a passé plus de temps à se battre
00:53:54que de la basse.
00:53:56Et il y a aussi cette évocation, j'aimerais savoir
00:53:58qui est ce batteur ? Le premier batteur
00:54:00qui se présente, un affreux baba, fut engagé
00:54:02sur le champ, de toute façon, on le verrait guère
00:54:04derrière les fûts, pour l'anecdote,
00:54:06quelques temps plus tard, une fois ses cheveux coupés,
00:54:08il devait devenir un journaliste politique d'importance.
00:54:10Oui.
00:54:12Je ne le balance pas, mais...
00:54:14En parlant du matin de Paris,
00:54:16parlant du Nouvel Obs,
00:54:18parlant de...
00:54:20Mais je ne sais pas s'il a envie que je le dise.
00:54:22Non. Alors, on le dira
00:54:24hors antenne, où il faut faire un peu de recherche.
00:54:26Vous le trouverez peut-être.
00:54:28Il y a eu aussi, dans cette carrière
00:54:30musicale des hauts et des bas,
00:54:32vous avez rencontré
00:54:34l'Erita Mitsouko aussi, vous aurez pu jouer avec eux,
00:54:36vous les avez inspirés, vous le dites, à un moment,
00:54:38ça aurait été bien d'être crédité.
00:54:40Oui, mais je ne leur en veux absolument pas,
00:54:42il n'y a aucun problème, je ne veux surtout pas
00:54:44qu'on fasse une polémique là-dessus,
00:54:46qu'ils s'exagèrent, ou quoi que ce soit.
00:54:48Avant le succès de
00:54:50Monsieur Abaga, l'annonce.
00:54:52Effectivement, il y a eu ce
00:54:54week-end magique que je raconte
00:54:56dans le livre,
00:54:58qui a fini...
00:55:00J'ai toujours eu une passion
00:55:02parallèle pour le blues, le jazz,
00:55:04et le solfège qui est allé avec.
00:55:06Et le fait de faire
00:55:08« Don't forget tonight », avec les débuts d'accord
00:55:10qui vont dessus,
00:55:12et évidemment que c'est
00:55:14Fred Chichin qui a fait le reste,
00:55:16je veux dire, et Catherine.
00:55:18Le lendemain, ce qui est drôle,
00:55:20je passe la journée
00:55:22avec Fred à jouer du John Lennon.
00:55:24On avait des songbooks des Beatles,
00:55:26alors moi qui adore Paul McCartney,
00:55:28on n'a joué
00:55:30que du Lennon. Et Catherine
00:55:32arrive en fin
00:55:34d'après-midi, sortant du tournage
00:55:36de ses films pornos, il n'y a pas de secret, elle le dit elle-même,
00:55:38et elle nous dit
00:55:40vraiment à l'air ravie,
00:55:42comme si Jean-le-Poulain
00:55:44était mort,
00:55:46ou Yves Duteil, enfin quelqu'un dont tout le monde se fout.
00:55:48Et elle nous dit « John Lennon est mort ! »
00:55:50Et nous deux,
00:55:52catastrophés. « Quoi ? »
00:55:54« Oui, assassiné ! »
00:55:56On lui dit « Mais tu te rends compte ?
00:55:58John Lennon ? » Et elle nous dit
00:56:00« Ah bon, c'est grave ? »
00:56:02« Bah quand même, John Lennon ! »
00:56:04Et alors là, parce que c'est une grande actrice,
00:56:06elle se met à pleurer en disant
00:56:08« Oui, vous avez raison, c'est terrible, John Lennon,
00:56:10John Lennon est mort, John Lennon est mort ! »
00:56:12Et après,
00:56:14c'est évident que les Ruta Misuko,
00:56:16c'est un couple, c'était eux,
00:56:18donc l'idée
00:56:20que je joue avec eux,
00:56:22et tout ça, bon,
00:56:24elle était très vite évidemment abandonnée, c'est normal.
00:56:26En plus j'aimais pas le nom, d'ailleurs j'avais tort,
00:56:28la preuve, j'aimais pas le nom du groupe.
00:56:30Ruta Misuko, je trouvais
00:56:32ouais, les groupes, néo-japonais,
00:56:34c'est des noms à la mode,
00:56:36tout ça, il y a peut-être des mots à trouver.
00:56:38Non mais c'est moi qui avais tort,
00:56:40je veux dire, il m'a prouvé
00:56:42bonsoir,
00:56:44bonsoir Catherine, c'est toi.
00:56:46Écoute, on la salue
00:56:48évidemment.
00:56:50Vous êtes aussi, est-ce qu'il n'y a pas
00:56:52un peu une peine
00:56:54d'être né en France ?
00:56:56Un côté, finalement, la musique en France, c'est pas du rock'n'roll,
00:56:58les gens n'ont pas la culture, c'est très compliqué
00:57:00de parler à des gens qui ont cette culture-là.
00:57:02À un moment, vous vous dites,
00:57:04je suis en train d'être un Keith Richards
00:57:06du pauvre,
00:57:08j'en étais revenu, du personnage, du mythe,
00:57:10les Stones étaient morts avec Brian Jones,
00:57:12être assimilé à ça, c'était devenu un fardeau.
00:57:14Est-ce qu'il n'y a pas une tristesse
00:57:16d'être prisonnier de la France,
00:57:18en quelque sorte, et de ne pas avoir été
00:57:20un new-yorkais ou un
00:57:22moncunien ? Non, j'ai été prisonnier du rock,
00:57:24oui, pas de la France.
00:57:26J'aime la France, que ce soit Zola
00:57:28ou Michel-Épaule Narif. Voilà, c'est aussi simple
00:57:30que ça. Et je défends
00:57:32violemment,
00:57:34dirais-je, la chanson française
00:57:36depuis les années 50, 40,
00:57:38même le siècle dernier, vous voyez ?
00:57:40C'est-à-dire,
00:57:42j'ai une passion pour la culture
00:57:44de ce pays, littéraire et même
00:57:46musical, j'aime même le yaïer, je suis capable
00:57:48de parler des heures, de n'importe quel
00:57:50groupe de twist, de n'importe quel yaïer.
00:57:52Donc c'est pas la France
00:57:54qui était le problème.
00:57:56C'est plutôt le carcan du rock,
00:57:58ce dont j'avais marre, et j'en ai toujours marre,
00:58:00d'ailleurs, c'est
00:58:02genre, ouais, le rock, le rock, d'abord,
00:58:04j'aime pas le rock,
00:58:06j'aime le rock'n'roll, peut-être,
00:58:08mais pas le rock, j'veux dire, j'aime pas du tout,
00:58:10j'aime pas ACDC,
00:58:12j'aime pas tout ça, j'aime pas les Red Hot Chili Peppers,
00:58:14ça m'indiffère,
00:58:16mais à un point, c'est même pas racontable
00:58:18à quel point je m'en fous, quoi.
00:58:20J'veux dire, bon,
00:58:22j'ai une vision un peu plus noble
00:58:24de rock'n'roll,
00:58:26de Eddie Cochrane,
00:58:28c'est plus le rock.
00:58:30On va en parler dans un instant,
00:58:32avec vous, Patrick Eudeline, de cette passion du rock'n'roll,
00:58:34passion dévorante, bien sûr,
00:58:36et de ce livre, Perdu pour la France, à tout de suite,
00:58:38sur Sud Radio, Ziron 826-300-300,
00:58:40si vous aimez le rock, bah, appelez Standard,
00:58:42à tout de suite.
00:58:50Et avec nous,
00:58:52aujourd'hui, c'est Patrick Eudeline,
00:58:54un témoin du monde d'hier, mais aussi d'aujourd'hui,
00:58:56du rock'n'roll, surtout Perdu pour la France,
00:58:58aux éditions Ceguier,
00:59:00un parcours dans la France du punk,
00:59:02du rock des années 70 aux années 80,
00:59:04jusqu'à aujourd'hui.
00:59:06Vous disiez à l'instant que vous étiez prisonnier du rock'n'roll,
00:59:08et avec cette mythologie du rock'n'roll,
00:59:10arrive la drogue.
00:59:12L'héroïne, en l'occurrence.
00:59:14Et vous parlez de ces soirées
00:59:16où il fallait chercher la dose, pour Sid,
00:59:18Vicious et Nancy, mais aussi pour
00:59:20beaucoup de monde qui passait d'appartement en appartement,
00:59:22sans savoir où on était.
00:59:24Ça a été une des sautes en enfer,
00:59:26ça a été... Comment vous avez géré ce problème de la drogue ?
00:59:28Bon, moi, j'étais assez malin,
00:59:30je crois, pour arrêter
00:59:32assez vite. Je veux dire, les drogues dures, je parle.
00:59:34Mais il faut comprendre le contexte.
00:59:36Je veux dire, l'héroïne, en 1980,
00:59:38ça n'avait rien à voir
00:59:40avec l'héroïne au crack ou le
00:59:42narcotrafic d'aujourd'hui.
00:59:44Culturellement, ça n'avait rien à voir.
00:59:46C'était, entre guillemets, mode,
00:59:48avec tous les guillemets nécessaires.
00:59:50Le contexte social
00:59:52était totalement différent.
00:59:54Et c'était même, à la limite, un snobisme.
00:59:56Mais si.
00:59:58Je suis parti là-dedans, comme beaucoup,
01:00:00par romantisme débile,
01:00:02parce que j'étais un... J'adorais le Velveton d'un grande,
01:00:04les Rolling Stones,
01:00:06William Brogues,
01:00:08les films Panic! At the Idol Park,
01:00:10L'homme au bras d'or, avec Frank Sinatra,
01:00:12et tout ça. Donc, j'étais complètement
01:00:14dans cette mythologie.
01:00:16Et voilà,
01:00:18je rencontre
01:00:20une jeune femme qui se trouvait
01:00:22être une actrice historique des années
01:00:2470, dont, évidemment,
01:00:26j'avais 19 ans.
01:00:28Elle avait eu une aventure avec Brian Jones des Rolling Stones.
01:00:30Je ne pouvais être que fasciné.
01:00:32Et c'est elle qui m'a fait mon
01:00:34premier fixe,
01:00:36disons les mots. Et puis après,
01:00:38bon, voilà.
01:00:40Mais bon, en fait,
01:00:42ça paillait. L'héroïne,
01:00:44c'est moins dur d'arrêter l'héroïne
01:00:46que la cigarette.
01:00:48Je suis clair et net, parce que
01:00:50les salles de shoot
01:00:52sont un truc totalement inutile.
01:00:54Ça sert à rien.
01:00:56Ce qui est utile,
01:00:58c'est de vendre dans les pharmacies,
01:01:00des Sterilbox, où tu as une seringue propre,
01:01:02un petit peu d'alcool et tout ça,
01:01:04à un euro. Ça, c'est bien.
01:01:06Je veux dire, les XAPA qui aident en suivi social
01:01:08et médical,
01:01:10les toxicomanes, les junkies qui le demandent,
01:01:12c'est bien. Une salle de shoot, ça sert
01:01:14à rien, sauf à attirer les dealers
01:01:16et à attirer
01:01:18des gens pas cools.
01:01:20Un petit aparté comme ça,
01:01:22puisque vous m'en parlez.
01:01:24Vous en parlez dans le livre, et longuement,
01:01:26sur cette addiction
01:01:28et le fait que ça a été, pour beaucoup,
01:01:30très difficile. Parce qu'au final,
01:01:32vous êtes un survivant. Vous parlez du
01:01:34syndrome Mère Lachaise.
01:01:36Je suis la Mère Lachaise.
01:01:38Combien d'amis
01:01:40enterrés, soit
01:01:42parce que sida, soit parce que
01:01:44overdose, soit parce qu'autre chose,
01:01:46il y a quand même un
01:01:48côté survivant. Ma vie est un cimetière.
01:01:50J'ai vraiment l'impression de passer mon temps
01:01:52au Père Lachaise,
01:01:54au crématorium du Père Lachaise.
01:01:56Vous parlez avec pudeur
01:01:58de Daniel Dark, avec qui vous
01:02:00avez collaboré. Vous dites simplement
01:02:02il n'y a plus de Daniel.
01:02:04Daniel était un ami. Il y a tellement
01:02:06d'amis proches.
01:02:08Il y a tellement eu de livres,
01:02:10de choses sur Daniel Dark.
01:02:12J'avais pas envie d'en rajouter, rajouter ma
01:02:14sauce. Il y avait une sorte de pudeur.
01:02:16J'aurais pu raconter plein
01:02:18d'anecdotes
01:02:20croustillantes, dirions-nous.
01:02:22Avec Daniel, plein de vécu, mais
01:02:24j'avais pas envie. Je sais pas, un mélange
01:02:26de pudeur et de respect.
01:02:28Enfin, je sais pas. Voilà, ça s'est passé comme ça.
01:02:30Mais le livre
01:02:32ne pouvait pas exister
01:02:34sans l'évoquer.
01:02:36C'était un ami. C'est aussi simple que ça.
01:02:38Vous l'évoquez avec pudeur. Comme vous évoquez
01:02:40aussi avec beaucoup de pudeur
01:02:42ce passage de votre vie où vous êtes
01:02:44SDF, sans domicile fixe,
01:02:46où vous cherchez, où vous
01:02:48logez pour la nuit avec honte.
01:02:50C'est des années difficiles.
01:02:52Comment ça s'est passé, cette arrivée-là
01:02:54dans ce monde ?
01:02:56Ça va très vite.
01:02:58C'est une terreur pour moi. J'ai deux terreurs.
01:03:00La rue et le manque d'argent.
01:03:02C'est vraiment une terreur.
01:03:04J'ai été confronté à mes démons,
01:03:06à mes diables.
01:03:08Ma vie, c'est un passage
01:03:10comme ça. Je veux dire du caniveau au grand hôtel.
01:03:12Mais selon...
01:03:14Je ne sais pas. Selon mon destin
01:03:16bizarre.
01:03:18Quelques moments heureusement
01:03:20assez courts et heureusement
01:03:22que je m'en suis
01:03:24sorti à chaque fois.
01:03:26Les deux ou trois
01:03:28fois où ça m'est arrivé
01:03:30dans 40 ans.
01:03:32C'est
01:03:34une horreur.
01:03:36Vous parlez aussi d'un ange qui veille.
01:03:38On a l'impression qu'à chaque fois, il y a
01:03:40une sorte de retournement de situation
01:03:42qui vous sauve, qui arrive
01:03:44pour que le pire n'arrive pas.
01:03:46Vous y croyez à ça ?
01:03:48Un ange gardien ?
01:03:50J'en sais rien. Déjà, j'ai du mal
01:03:52à croire en Dieu.
01:03:54Malgré mon éducation catholique,
01:03:56j'ai du mal à croire en Père Noël,
01:03:58en la petite souris,
01:04:00en tout ça. Je crois plus facilement
01:04:02à des choses de l'occultisme.
01:04:04Presque aux fantômes.
01:04:06Vous avez fait d'ailleurs
01:04:08une sorte de panorama
01:04:10de l'occultisme chez Actuel.
01:04:12Je suis passionné par ça.
01:04:14Je suis allé dans des maisons hantées,
01:04:16j'ai fait des réagressions hypnotiques.
01:04:18J'avais lu beaucoup de livres sur ce sujet.
01:04:20C'est vraiment un sujet qui m'intéresse.
01:04:22Vous parliez d'ange gardien.
01:04:24Les anges gardiens, Dieu...
01:04:26C'est vous qui parliez
01:04:28dans le livre.
01:04:30Je me pose la question sur le destin,
01:04:32sur le sens de tout ça.
01:04:34Je me demande souvent
01:04:36pourquoi je survis.
01:04:38Pourquoi je suis toujours là ?
01:04:40Pourquoi je n'ai pas attrapé le sida ?
01:04:42Pourquoi je suis en bonne santé
01:04:44malgré mon âge avancé ?
01:04:46Pourquoi je n'ai pas perdu mes cheveux ?
01:04:48Pourquoi je n'ai pas grossi ?
01:04:50Tout ça quoi !
01:04:52Pour les dents, vous expliquez
01:04:54que vous avez pu escroquer un dentiste
01:04:56qui est mort peu après.
01:04:58J'avais pas le choix.
01:05:00Les dents c'est un tel marqueur social
01:05:02et ça coûte tellement cher que
01:05:04j'en avais marre.
01:05:066 mois, 1 an,
01:05:08à 73.
01:05:10Mais je ne suis pas Chris Richard.
01:05:12Je ne supportais pas
01:05:14le marqueur social.
01:05:16Avoir les dents abîmées de devant,
01:05:18ça fait junkie, ça fait casse sociale.
01:05:20Je ne veux pas de ça.
01:05:22Je ne veux pas de ça.
01:05:24Ce n'est pas moi.
01:05:26Il fallait les faire réparer
01:05:28d'une manière ou d'une autre.
01:05:30Je me suis hérangé.
01:05:32On parlait littérature, on parlait anges gardiens.
01:05:34Vous dites à propos d'une autrice bien connue,
01:05:36Virginie Despentes,
01:05:38qu'elle n'a jamais su
01:05:40que la fréquenter à cette période,
01:05:42à la période de Baise-moi, son livre.
01:05:44À ce moment exact, elle avait sauvé
01:05:46quelque chose en moi.
01:05:48Qu'est-ce qu'elle avait sauvé ?
01:05:50C'était une période très difficile.
01:05:52Je reçois ce livre de nulle part.
01:05:54Avec une dédicace.
01:05:56Baise-moi, qui n'était pas encore
01:05:58juste avant le succès,
01:06:00juste avant le phénomène.
01:06:02Je suis impressionné.
01:06:04Il n'y a pas d'autres mots.
01:06:06Je trouve ça très fort.
01:06:08La plupart des citations de groupe de rock
01:06:10là-dedans,
01:06:12je ne les connaissais pas
01:06:14car ce sont des groupes que je n'aime pas.
01:06:16Mais dans son contexte,
01:06:18c'était impressionnant.
01:06:20J'ai adoré l'écriture.
01:06:22J'ai trouvé ça très fort.
01:06:24À la dernière page,
01:06:26en disant que c'était pas mal,
01:06:28elle avait laissé son numéro de téléphone.
01:06:30On s'appelle, on se voit.
01:06:32On devient amis.
01:06:34Plus tard,
01:06:36elle me dit
01:06:38« Pourquoi tu ne viens pas
01:06:40chez Florent Massot écrire un livre
01:06:42comme l'éditeur de Baise-moi ? »
01:06:44Je lui ai dit
01:06:46« Oui, je vais y penser le lendemain. »
01:06:48Florent Massot lui-même
01:06:50m'appelle.
01:06:52J'ai commencé à écrire.
01:06:54J'avais déjà sorti un livre
01:06:56juste après l'époque punk.
01:06:58Et à partir
01:07:00de ces éclats ratapos,
01:07:02je suis devenu « un écrivain ».
01:07:04Est-ce que ce n'est pas vous
01:07:06l'inspiration de Vernon Subutex,
01:07:08le dernier personnage de Virginie Dépente ?
01:07:10Si Virginie
01:07:12sait ce qu'est
01:07:14le Subutex,
01:07:16oui, c'est moi. C'est un peu grâce à moi.
01:07:18Elle aimait bien le mot.
01:07:20Mais je ne suis pas Vernon Subutex.
01:07:22C'est une inspiration pour ce personnage.
01:07:24On crée
01:07:26des personnages composites.
01:07:28Virginie,
01:07:30je pourrais
01:07:32détailler toutes les inspirations
01:07:34de Vernon Subutex.
01:07:36Il y a des disquaires lyonnais, des amis à elle.
01:07:38C'est composite.
01:07:40C'est un personnage composite, Vernon Subutex.
01:07:42Comme
01:07:44celui le plus proche de moi dans l'œuvre
01:07:46de Virginie, c'est dans Baise-moi.
01:07:48D'ailleurs, dans le film, c'est le rôle qu'elle joue.
01:07:50Il n'y a pas de hasard.
01:07:52Et le seul garçon sympathique
01:07:54dans Baise-moi,
01:07:56c'est le poète drogué du début
01:07:58qui se fait tuer.
01:08:00Le rôle qu'il joue dans le film.
01:08:02Et là, oui, il y a entre moi
01:08:04ce qu'on lui avait raconté de moi
01:08:06puisqu'elle ne me connaissait pas encore quand elle l'a écrit.
01:08:08Et moi, oui,
01:08:10il y a un rapprochement évident.
01:08:12Vernon Subutex, c'est moi.
01:08:14La musique,
01:08:16on va y revenir.
01:08:18Vous avez fait, avec Asphalt Jungle,
01:08:20une courte carrière.
01:08:22Mais comme vous dites, les mouvements sont très courts.
01:08:24Mais ensuite, vous avez été
01:08:26toute votre vie dans le rock'n'roll,
01:08:28dans la musique. Et à un moment, vous dites finalement
01:08:30que ça aurait pu être vous, Bachung,
01:08:32d'une certaine façon.
01:08:34Oui, j'aime pas raconter cette histoire.
01:08:36Il y a Philippe Manoeuvre dans l'équation.
01:08:38Non, mais c'est drôle.
01:08:40Mais oui, il se trouve
01:08:42qu'à un moment où Phonogramme
01:08:44cherchait les talents, dirions-nous,
01:08:46et que Bachung
01:08:48était un peu en reconversion
01:08:50avec mes amis du groupe Bijoux,
01:08:52on fait une maquette qui avait
01:08:54deux usages. Pour moi,
01:08:56pour montrer ce que je peux faire, dirions-nous,
01:08:58c'est que j'avais composé des chansons
01:09:00et on voulait la proposer à Ronny Borg,
01:09:02dont Bijoux, comme moi, est toujours des fans
01:09:04absolus et qu'il devait faire un retour.
01:09:06Et même si
01:09:08Boris Bergman était un grand
01:09:10écrivain, écrit des chansons formidables,
01:09:12et qu'Alain Bachung a fait des choses
01:09:14aussi formidables et tout ça,
01:09:16c'est...
01:09:18Bon,
01:09:20ils ont préféré signer Bachung,
01:09:22ce que je comprends. Il avait déjà une carrière
01:09:24depuis 1964. Voilà,
01:09:26pas moi. Mais
01:09:28c'est Jean-William Touré qui me l'a dit,
01:09:30donc c'est...
01:09:32Enfin, quand même, regarde le saxophone.
01:09:34Regarde quand même comment il est écrit,
01:09:36comment il est habillé. Non, mais regarde quand même
01:09:38comment il se comporte sur scène, comment il se trouve par terre.
01:09:40Regarde quand même comment il...
01:09:42Voilà.
01:09:44Mais quand Bachung reprend
01:09:46du Goffret, c'est tellement beau
01:09:48que je ferme ma gueule.
01:09:50Oui, évidemment, c'est un monument aussi
01:09:52du rock français.
01:09:54Aujourd'hui, qu'est-ce que vous écoutez
01:09:56musicalement ? Plein de choses,
01:09:58mais vraiment beaucoup de choses. Du blues,
01:10:00de la chanson française,
01:10:02mais vraiment, Philippe Cley et compagnie,
01:10:04et de Léo Ferré,
01:10:06Gilles Barbéco,
01:10:08repassé par Aznavour, repassé par Colette Doréal.
01:10:10Je veux dire,
01:10:12j'écoute des choses de puristes.
01:10:14Si j'écoute du rock'n'roll,
01:10:16ça va être un truc puriste.
01:10:18Bon, du rockabilly à Dr Phil Goode, on va dire.
01:10:20Ou de la pop, j'adore la pop, ce qu'on appelle la pop.
01:10:22Plus il y a de violons, plus la mélodie est sublime,
01:10:24plus ça monte vers le ciel,
01:10:26plus je suis content. Pour moi,
01:10:28Héloïse par Barry Ryan,
01:10:30c'est un sommet absolu.
01:10:32Mayer et Zedé par Les Irrésistibles,
01:10:34qui était numéro un, et composé par
01:10:36William Scheler, c'est exactement ce que j'aime.
01:10:38J'écoute du jazz,
01:10:40j'écoute de la musique classique.
01:10:42Ce que je n'écoute pas, c'est du rock
01:10:44lambda en port-à-cours.
01:10:46Voilà,
01:10:48ça ne m'intéresse pas.
01:10:50Les anglais, les français,
01:10:52en font aussi.
01:10:54Mais au-delà de la musique,
01:10:56c'est finalement l'écriture
01:10:58qui vous a sauvé d'une certaine façon.
01:11:00Vous le dites avec Virginie Dépente,
01:11:02la suite, c'est une thérapie aussi, ce livre ?
01:11:04Non,
01:11:06je ne sais pas comment dire ça,
01:11:08ça me paraît un peu ronflant.
01:11:10C'est comme les acteurs
01:11:12qui se disent, oui, mais dans ce rôle,
01:11:14là, là, là, et tout.
01:11:16Donc,
01:11:18j'ai raconté
01:11:20mes souvenirs, mes mémoires.
01:11:22Ce n'est pas une autobiographie,
01:11:24sinon j'aurais raconté que je suis rentré à Best
01:11:26à Rock and Folk,
01:11:28quand j'ai interviewé Mick Jagger,
01:11:30tout le monde se fout.
01:11:32C'est entre
01:11:34le livre de souvenirs
01:11:36et l'essai, entre guillemets.
01:11:38Ça me paraît un peu ronflant de dire que c'est une thérapie.
01:11:40Je veux dire, je suis
01:11:42agréablement surpris
01:11:44par le succès
01:11:46qu'il a l'air
01:11:48de... Bon, ça se passe bien,
01:11:50ça se passe bien, les ventes,
01:11:52l'éditeur me le dit,
01:11:54on a l'air d'être en rendez-vous,
01:11:56j'ai eu une presse très flotteuse
01:11:58et même presque trop,
01:12:00c'est-à-dire, merci Frédéric Beigbeder,
01:12:02mais vraiment, merci, du fond du cœur.
01:12:04Merci Frédéric.
01:12:06Il dit que sa vie est un train fantôme,
01:12:08comme dans les évangiles.
01:12:10Oscar Wilde, Huysmans,
01:12:12Willie Deville et Johnny Sander.
01:12:14La cour est pleine.
01:12:16Ça fait beaucoup.
01:12:18Heureusement qu'on ne peut pas se regarder dans la glace
01:12:20et prendre ça au sérieux.
01:12:22Il faut avoir de la distance sur soi-même.
01:12:24Très bien, on va en parler
01:12:26de cette distance sur soi-même
01:12:28et continuer de parler de ce livre dans un instant
01:12:30sur Sud Radio 0826 300 300.
01:12:32Si vous souhaitez poser des questions à notre invité Patrick Eudeline
01:12:34ou réagir tout simplement,
01:12:36parlez de vos années punk ou de vos années rock'n'roll.
01:12:38A tout de suite.
01:12:48On se retrouve avec Patrick Eudeline,
01:12:50notre invité pour son livre Perdu pour la France
01:12:52aux éditions Séguier,
01:12:54un témoignage des années rock'n'roll punk
01:12:56sur cette vie rock'n'roll.
01:12:58Avec nous, David,
01:13:00un auditeur qui souhaitait réagir
01:13:02et proposer une question. Bonjour, David.
01:13:04Oui, bonjour. Écoutez, ça me fait très plaisir
01:13:06d'avoir
01:13:08M. Eudeline au téléphone
01:13:12parce qu'en tant qu'ancien punk,
01:13:14entre guillemets, je fais 55 ans,
01:13:16donc je ne suis plus tout jeune.
01:13:18Il a été le faire-dance
01:13:20d'un mouvement
01:13:22et dans les années 80,
01:13:24quand je l'ai découvert, où j'étais ado,
01:13:26ça a été une révolution pour moi
01:13:28et c'est vrai, il a raison.
01:13:30À l'époque, on avait
01:13:32une liberté incroyable
01:13:34et tout ça
01:13:36est passé à une vitesse phénoménale
01:13:38et sachez une chose,
01:13:40M. Eudeline, c'est que je vous suis
01:13:42parce que je sais que vous écrivez,
01:13:44je suis abonné à La Furia,
01:13:46donc je lis ce que vous écrivez aussi
01:13:48et j'adore ce que vous faites.
01:13:50Franchement, restez tel que vous êtes,
01:13:52vous êtes intègre
01:13:54et vous n'avez jamais
01:13:56renoncé
01:13:58à vos valeurs
01:14:00et sachez que je suis de tout cœur avec vous.
01:14:02Merci David.
01:14:04Merci camarade.
01:14:06Une réaction
01:14:08par rapport à ce que dit David ?
01:14:10L'intégrité, l'honnêteté, c'est ce qui vous caractérise ?
01:14:12Je ne sais pas si ça me caractérise
01:14:14mais ce sont des valeurs importantes quand même.
01:14:16Après,
01:14:18la vie vous force à composer
01:14:20sur des choses, mais il y a des choses
01:14:22sur lesquelles je ne pourrais pas et ne voudrais pas
01:14:24composer, oui.
01:14:26C'est à mesure du possible d'être honnête et intègre.
01:14:28Sur quoi vous avez composé justement ?
01:14:30Est-ce que vous avez fait des compromis
01:14:32à un moment ?
01:14:34Il y a certaines idées ou choses
01:14:36que je pourrais penser. Je sais que
01:14:38ça serait mal interprété, que la lecture,
01:14:40je veux dire donc, qu'on vit dans un monde
01:14:42tellement
01:14:44bi-polarisé, tellement...
01:14:46Donc je fais attention à ce que je lis.
01:14:48Voilà, c'est la...
01:14:50On va dire ça. J'ai des amis qui sont
01:14:52plus dans la provocation, en plus la provocation
01:14:54étant que quand c'est un peu un coup
01:14:56punk éternel, j'en sais rien,
01:14:58ça devrait me connaître. Mais je fais attention
01:15:00parce que, en plus, je n'aime pas
01:15:02les procès d'intention et je m'en suis
01:15:04cogné un paquet.
01:15:06Donc je fais attention à ce que je lis.
01:15:08C'est le seul compromis
01:15:10que je crois
01:15:12que je pourrais me reconnaître.
01:15:14Pour moi, essayer de faire
01:15:16un livre vendable ou un disque
01:15:18vendable, c'est pas un compromis, c'est la base
01:15:20du boulot. C'est autre chose.
01:15:22J'ai pas envie de parler
01:15:24à une minorité. J'ai envie que c'est...
01:15:26Quand on me dit, il y a un gamin
01:15:28de 22 ans qui s'est reconnu dans ton père,
01:15:30la description de ton père,
01:15:32un type complètement étranger au rock'n'roll,
01:15:34formidable, très bien.
01:15:36J'écris pas pour un
01:15:38ghetto ou pour une casse, ça ne m'intéresse pas.
01:15:40C'est pour ça que je dis aussi que le rock
01:15:42est un carcan.
01:15:44Je veux dire...
01:15:46Il faut essayer d'écrire
01:15:48pour tout le monde évidemment que c'est impossible et que c'est pas l'idée.
01:15:50Mais on se comprend.
01:15:52C'est un peu l'image universelle
01:15:54de l'enfant face à son père.
01:15:56C'est James Dean, Rebel Without a Cause.
01:15:58L'incompréhension des générations, c'est ce qu'on retrouve dans le livre aussi.
01:16:00Bien sûr. Mais ce qui est drôle,
01:16:02c'est que ça a changé.
01:16:04Avec mon père, c'était mon caricature.
01:16:06C'est ce que j'ai vécu.
01:16:08La situation dans les années 60.
01:16:10Mais à l'époque des Baby Rockers, j'avais les parents
01:16:12des Baby Rockers qui m'appelaient
01:16:14« Patrick, vous pensez qu'on doit signer
01:16:16chez Phonogram ? »
01:16:18Ils étaient tellement fiers, tellement contents
01:16:20que leur rocheton aime Eric Clapton
01:16:22et joue de la guitare.
01:16:24Et sa bille Rock'n'Roll.
01:16:26Parce qu'eux, c'étaient des fans de ça.
01:16:28Du coup, c'était étonnant
01:16:30que leurs enfants reprennent les codes.
01:16:32Ils étaient contents.
01:16:34Ils allaient ensemble du genre « Tiens, tu viens avec moi
01:16:36voir les White Stripes et les Libertines en concert ? »
01:16:38C'est vrai qu'il y a eu cette période du revival rock
01:16:40des années 2000.
01:16:42Les parents qui avaient à l'époque 50 ans
01:16:44qui avaient un rocheton de 25 ans.
01:16:46Voilà quoi.
01:16:48Donc le conflit des générations
01:16:50genre James Dean
01:16:52ou ce que je raconte moi dans ces livres
01:16:54ça appartient vraiment aux années 60,
01:16:5650, 60, tout ça.
01:16:58Aujourd'hui, je crois que c'est plus compliqué
01:17:00et différent.
01:17:02On a au standard Dominique de SET
01:17:04qui souhaite également réagir. Bonjour.
01:17:06Bonjour.
01:17:08Je ne sais pas
01:17:10s'il se souvient mais je l'avais invité
01:17:12à SET pour parler d'un de ses
01:17:14premiers livres. Et pour moi, c'est un pur poète.
01:17:16Il a une élégance.
01:17:18Il a une vibration quand il est
01:17:20en face de vous. Je suis juste
01:17:22une maman moi. C'est-à-dire que c'est mon fils
01:17:24qui le connaissait, Laurence.
01:17:26Et par Laurence,
01:17:28j'ai pu l'inviter et ça reste un moment
01:17:30mémorable. Juste une anecdote
01:17:32rigolote comme ça.
01:17:34Il y avait
01:17:36de la salade au repas et il a
01:17:38dit « Je ne mange pas de salade, je ne suis
01:17:40pas un lapin ». Je me souviens très bien
01:17:42de ça et ça nous avait tous fait beaucoup rire.
01:17:44Mais je l'adore et en plus
01:17:46il parle d'Héloïse de Barry Ryan qui est
01:17:48un truc qui a une énergie
01:17:50comme il a toute son énergie encore
01:17:52solaire et lunaire
01:17:54et nocturne et c'est bravo.
01:17:56Merci. Merci Dominique.
01:17:58Et je me souviens
01:18:00de SET, Madame Gagnère.
01:18:02Vous êtes la maman de Laurence, c'est ça ?
01:18:04Absolument.
01:18:06Je suis la maman. Je ne suis pas de votre génération.
01:18:08Je suis un peu plus tard.
01:18:10Je me souviens.
01:18:12Mais je suis une fan aussi.
01:18:14Je suis une fan.
01:18:16En tout cas, bonjour et merci pour...
01:18:18Voilà. Merci.
01:18:20Merci pour ce moment de souvenir
01:18:22et de vie à SET.
01:18:24Vous parlez aussi
01:18:26mais avec humour de la mort.
01:18:28Je sais que je mourrai ainsi d'un AVC
01:18:30devant un distributeur de calcitron.
01:18:32Distributeur d'argent. Vous appelez ça de l'humour
01:18:34vous ?
01:18:36J'aime que le cash. J'aime le vrai argent.
01:18:38Genre comme dans les films
01:18:40de Gangster avec Alain Delon, tout ça.
01:18:42Le clan des sissiens.
01:18:44Je veux dire,
01:18:46ces putains de cartes, on ne sait jamais.
01:18:48La banque peut vous avoir fait une saloperie,
01:18:50vous avoir bloqué votre compte.
01:18:52Chaque fois que je dois
01:18:54tirer de l'argent, c'est une terreur.
01:18:56J'ai aussi déjà évanoui.
01:18:58J'ai complètement refusé. Alors que j'étais persuadé
01:19:00et je me dis bon,
01:19:02ça va, le comté, ça va, tout va bien.
01:19:04Et non.
01:19:06Et un jour, je ferai un AVC,
01:19:08un arrêt cardiaque, un machin, c'est comme ça que je mourrai.
01:19:10D'accord, c'est rigolo.
01:19:12Oui, ça peut.
01:19:14C'est avec humour qu'on traite de ce sujet.
01:19:16Même si l'important, effectivement,
01:19:18ça fait partie de ce monde sécuritaire,
01:19:20du contrôle total. La disparition du cash,
01:19:22ça va avec aussi.
01:19:24J'espère qu'ils ne le font pas,
01:19:26qu'ils n'arriveront pas à le faire,
01:19:28cette saloperie-là. J'espère que non.
01:19:30Parce que je veux dire, en même temps, eux,
01:19:32pour leur magouille, ça sera un peu embêtant,
01:19:34pour les valises de recrudes portées.
01:19:36Oui, c'est compliqué, c'est vrai.
01:19:38Pour les backfiche, ça sera extrêmement compliqué.
01:19:40Voilà, donc, je crois que ça va freiner
01:19:42les politiques, ça, ce truc-là.
01:19:44Vous parlez aussi
01:19:46de lutte des classes, un peu,
01:19:48dans ce livre.
01:19:50L'université sous domination rouge.
01:19:52Et puis, votre père,
01:19:54qui vous dit finalement, plutôt que d'écrire,
01:19:56aller massicoter des livres,
01:19:58c'est pas plus mal, et vous le faites pendant quelques semaines.
01:20:00Être ouvrier, sortir,
01:20:02être aussi ce français
01:20:04moyen, c'est quelque chose qui
01:20:06vous hante, qui a été
01:20:08une sorte d'angoisse ?
01:20:10Après avoir écrit les livres, parce que je n'avais
01:20:12déjà écrit rien,
01:20:14j'avais signé dans des majors, et tout ça.
01:20:16Je me suis retrouvé à faire ça, et c'était
01:20:18très choquant que mon père,
01:20:20soit je ne parle, soit je ne parle.
01:20:22Tu vois, il dit, tu te rappelles,
01:20:24je t'ai payé une misère,
01:20:26et tout ça, en plus, c'était vraiment
01:20:28en intérim.
01:20:30Et donc, oui,
01:20:32j'ai au moins, contrairement à Jean-Luc Mélenchon,
01:20:34travaillé, je plaisante,
01:20:36je plaisante pas d'ailleurs, travaillé dans ma vie.
01:20:38Voilà, je sais ce que c'est.
01:20:40Bon, ça n'a pas duré longtemps, parce que c'était absurde,
01:20:42ça servait à rien, parce que c'était...
01:20:44En fait,
01:20:46j'ai acheté un quart
01:20:48de gramme d'héros, j'allais voir un film
01:20:50idiot, et je gardais un peu
01:20:52pour la semaine, voir de quoi bouffer à midi.
01:20:54C'était une période terrible.
01:20:56Oui, ça partait très vite.
01:20:58Merci beaucoup, Patrick Eudeline, d'avoir été notre invité
01:21:00sur Sud Radio, pour Perdu pour la France,
01:21:02aux éditions Séguier.
01:21:04J'espère que ce témoignage vous a donné
01:21:06envie de vous plonger dans
01:21:08les années punk et le rock'n'roll. Dans un instant,
01:21:10sur Sud Radio,
01:21:12vous allez retrouver Brigitte Lahaye, je crois que vous rêvez
01:21:14de la rencontrer à nouveau, puisque vous la connaissez.
01:21:16Je la rencontrerai avec plaisir, à mon avis.
01:21:18Elle ne s'en souvient pas,
01:21:20mais on s'était déjà rencontré avec le professeur Chouron.
01:21:22Voilà, il y en a tant, certes.