Avec Élodie Mielczareck, sémiologue
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NewsTranscription
00:00 - Syd Radio vous explique. On va essayer de tenter de décrypter aussi les mots qui ont été choisis et l'attitude avec
00:06 Elodie Miel-Sarek qui est sémiologue.
00:09 Bonjour !
00:11 - Bonjour !
00:11 - Qu'est-ce que vous retenez vous justement
00:13 de cette intervention d'Emmanuel Macron, au-delà de, comme le disait
00:18 Françoise de Goy tout à l'heure, donc de quelques annonces, de quelques promesses, mais dans le choix des mots du vocabulaire ?
00:25 - Alors écoutez, déjà je me permets de saluer l'intervention précédente, puisque je trouve qu'elle est... voilà, vous avez eu
00:31 une analyse très fine, effectivement, de ce qui s'est déroulé hier soir,
00:35 hier soir aussi bien sur le plan du fond et de la forme. Alors je me permets de le dire, parce que c'est pas souvent, voilà,
00:41 que sur les antennes journalistiques, je... voilà, je...
00:44 - Ah bah très bien ! Ça fait chaud au cœur à Françoise de Goy, oui, absolument.
00:48 - Voilà, donc elle est sémiologue dans l'âme, finalement. Elle a repéré des choses qui étaient très intéressantes,
00:54 et notamment le fait... cette animation.
00:56 Effectivement, quand elle dit "à un moment donné il s'est animé", c'est-à-dire qu'on s'ennuie un peu,
01:01 il faut dire que l'exercice est assez long, et puis c'est vrai qu'à un moment donné, quand on lui pose la question sur la place du RN,
01:07 on voit un comportement qui est très différent, la voix part dans les aigus, il y a beaucoup plus de gestes,
01:12 enfin on a un président qui est beaucoup plus incarné dans ce qu'il dit, donc de mon point de vue,
01:17 c'est vrai quand on dit qu'il y a de l'incarnation au niveau des gestes et au niveau des mots,
01:21 c'est que souvent les personnes sont dans un discours qui est un petit peu plus authentique,
01:25 et quand il dit qu'il souhaite vraiment combattre le RN, c'est vrai que finalement on peut lui donner,
01:31 lui accorder le bénéfice du doute par rapport à ça.
01:33 - Est-ce que ça ne ressemblait pas, Elodie Miels-Sarrec, à un grand oral d'un étudiant ou d'un prof à l'ENA ?
01:40 C'est-à-dire c'est brillant et on balaye tout, quoi.
01:42 - Alors c'est très pertinent comme question, parce qu'effectivement je l'ai noté moi sur ma feuille,
01:47 il y avait quand même un petit côté petit prof, c'est-à-dire que...
01:51 Alors il faut noter aussi qu'on était sur un exercice hybride, c'est-à-dire qu'il y avait à la fois,
01:56 en même temps un grand discours d'ouverture et puis en même temps la réponse au journaliste,
02:02 donc c'est vrai que c'est un exercice auquel on n'est pas forcément habitué,
02:05 mais on voit bien que le président Emmanuel Macron est rompu à ce type d'exercice,
02:10 puisqu'il en maîtrise finalement les tenants et les aboutissants, quand je dis "il maîtrise",
02:15 c'est-à-dire qu'on sent bien qu'il y a un contrôle de sa part,
02:18 vraisemblablement les questions il les a aussi en amont,
02:20 parce qu'elles paraissent très travaillées dans les réponses,
02:23 et puis on sent qu'il y a un côté maître des horloges et maître du temps,
02:27 comme il aimait le dire au début dans son premier quinquennat.
02:31 Effectivement ce côté petit prof, on le retrouve sous certains aspects,
02:36 notamment quand certains journalistes lui posent des questions,
02:39 il y a un petit sourire en coin et puis il y a le côté "je vais vous donner la leçon".
02:43 C'est intéressant parce qu'on a un Emmanuel Macron qui parfois va être capable
02:48 d'aller prendre des concepts, notamment dans la post-modernité,
02:52 à un moment donné, alors c'était plutôt vers la fin,
02:54 mais il nous dit "notre société est devenue liquide".
02:57 Et bien ça par exemple, c'est un sociologue qu'on connaît assez peu,
03:00 qui s'appelle Simon Baumann, qui a écrit "La société liquide".
03:03 Donc voilà, il est capable d'aller prendre des concepts assez forts de notre époque,
03:08 et puis en même temps il va vous donner des leçons,
03:10 parce qu'il va vous dire sur les médecins généralistes
03:13 qui ne sont plus présents dans les campagnes,
03:16 et bien pourquoi, et puis leur rémunération, etc.
03:19 Donc il y a une capacité comme ça, mais finalement,
03:22 quand je dis qu'il maîtrise son discours, c'est parce que c'est lui qui impulse la cadence.
03:26 Il parle de ce dont il a envie de parler, vous voyez, il n'a pas été tellement contraint hier soir.
03:31 - D'accord. Merci beaucoup pour cette analyse,
03:34 Élodie Miers-Sarek, sémiologue d'être intervenue ce matin sur Sud Radio.
03:39 Dans un instant, et avant le journal de 8h tout à l'heure,
03:42 on va parler de la reconnaissance respiratoire.
03:45 De quoi s'agit-il ? Guy Carlier, dans un instant.