• il y a 7 heures
Retrouvez L 'Affaire dans l'affaire, tous les samedis de 12h et 13h sur les ondes de Sud Radio, en partenariat avec la revue Affaires Criminelles de McSkysz.

Avec Marika Mathieu , journaliste réalisatrice, auteur de « L’impuni » chez Studio Fact éditions et Homayra Sellier présidente fondatrice de l'association "Innocence en danger" et partie civile au procès
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##L_AFFAIRE_DANS_L_AFFAIRE-2025-03-15##

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Transcription
00:00SUDRADIO, l'affaire dans l'affaire, Stéphane Simon.
00:04Bonjour, bienvenue pour votre rendez-vous avec le FAIT de Société, l'actualité des
00:08grandes affaires, une émission en partenariat avec la revue Affaire Criminelle, bonjour
00:14tous les trois, Jean-Marie Bordry, la voicinaire du week-end, Jade Ferrano, journaliste d'investigation
00:20et Victor Lefebvre, rédacteur en chef d'Affaires Criminelles.
00:23Bonjour Stéphane Simon.
00:24Alors dites-moi Victor Lefebvre, si je suis bien renseigné, la revue Affaire Criminelle,
00:28votre partenaire, dont vous êtes le rédacteur en chef, a reçu une récompense hier, de
00:33quoi s'agit-il ?
00:34Oui, nous avons reçu le prix de trophée des lecteurs des magasins de la presse, des
00:38réseaux des magasins de la presse, donc on est très heureux de cette récompense qui
00:41couronne donc le travail et puis on va essayer de continuer ainsi.
00:44Bravo.
00:45Merci beaucoup.
00:46Et la revue est en vente depuis le jour ?
00:48Le numéro 3 est en vente depuis hier, oui, tout à fait.
00:51Absolument.
00:52Bon, parfait.
00:53Changement de sujet, aujourd'hui nous allons parler d'un des plus grands pédocriminels
00:56de tous les temps, même si ce n'est malheureusement pas un cas isolé, c'est le docteur Joël
01:02Lesquarneck, un chirurgien au-dessus de tout soupçon, qui a abusé pendant 30 ans d'enfant
01:08en salle d'opération, mais pas seulement.
01:11Il a été arrêté en 2020, il est jugé en ce moment par la Cour Criminelle du Morbihan
01:17à Havane.
01:18Il est poursuivi pour 299 viols entre 1989 et 2014.
01:25Pour en parler avec nous, nous aurons deux invités, Marika Mathieu, journaliste réalisatrice,
01:30auteure de l'impunie chez Studio Fact Edition, un excellent ouvrage que je vous recommande.
01:34Et puis, Omera Selye nous fait l'honneur d'être avec nous aussi, c'est la présidente fondatrice
01:38de Innocence en danger, qui est partie civile au procès et que l'on est ravie de retrouver.
01:44Bonjour Omera.
01:45Bonjour, bonjour, merci.
01:48Alors, avant de détailler cette affaire Lesquarneck et de revenir sur les temps forts du procès,
01:54ça va être surtout le moment de s'interroger sur ce véritable déni collectif comme l'a
01:59écrit Marika.
02:00Mais comment ce pédocriminel a pu faire autant de victimes pendant si longtemps ?
02:04Mais si vous le voulez bien, commençons par rappeler les faits, et les faits sont nombreux.
02:09Le docteur Joël Lesquarneck est donc soupçonné d'avoir fait près de 300 victimes.
02:14Nous sommes le 25 avril 2017, une mère de famille pousse la porte de la gendarmerie
02:21de Jonzac, une commune de Charente-Maritime.
02:24Elle vient déposer plainte contre son voisin.
02:26La veille, alors qu'il était dans son jardin, l'homme aurait montré son sexe et ses fesses
02:30à sa fille de 6 ans.
02:32Celui-ci lui aurait également demandé d'enlever sa culotte et était parvenu à lui introduire
02:36un doigt dans le vagin à travers le grillage.
02:38Les enquêteurs demandent à entendre la petite fille et elle confirme tous les éléments
02:43dénoncés par ses parents.
02:44Conformément à la procédure, elle doit se rendre aux unités médico-judiciaires pour
02:48subir un examen gynécologique, qui va révéler la perforation récente de son hymène par
02:53le voisin de ses parents, identifié comme étant Joël Le Squarnek, un homme âgé de
02:5866 ans, marié, père de trois enfants et chirurgien au centre hospitalier de la ville.
03:04Après vérification, les gendarmes vont se rendre compte que le chirurgien a déjà été
03:09condamné pour détention et importation d'images de mineurs présentant un caractère pornographique.
03:14C'était 10 ans plus tôt, en 2005.
03:17Le 2 mai 2017, Joël Le Squarnek est interpellé à son domicile, perquisitionné dans la foule,
03:24les gendarmes vont y faire des découvertes insoupçonnables, des poupées, des perruques,
03:30des sex toys, de nombreux supports numériques à caractère pédopornographique, plusieurs
03:34carnets au titre sans équivoque, jeux pour petites filles ou encore, mais lettres pédophiles.
03:40Et ces journaux intimes, une pièce à conviction centrale, datait de 1990 à 1993, puis ils
03:49recommencent en 1996 jusqu'en 2017.
03:51Joël Le Squarnek y relate, jour après jour, ses pensées mais surtout ses violences sexuelles
03:57commises sur des mineurs, aussi bien dans sa vie professionnelle que personnelle.
04:02Pas moins de 300 victimes scrupuleusement répertoriées par le chirurgien Joël Le Squarnek.
04:08Pour les gendarmes, c'est l'hécatombe.
04:10Dès lors, un travail titanesque débute, ils vont à présent devoir remonter le fil
04:16des 30 années de prédation et cerner la personnalité perverse du chirurgien.
04:20Dans ses écrits, outre ses victimes, Joël Le Squarnek décrit son quotidien, rythmé
04:27par des jeux sexuels avec ses poupées, féminines et masculines, allant de poupons jusqu'à
04:32l'âge de 12 ans environ.
04:33Chacune d'entre elles portait un prénom, parfois similaire au prénom de ses victimes.
04:38Il leur parle tous les jours et d'après lui, pouvait les emmener hors de son domicile.
04:43Surtout, Joël Le Squarnek décrit précisément les actes sexuels et même scatophiles sur
04:48ses poupées.
04:49Aux gendarmes, ils donnent tous les détails.
04:52Ils sont sordides et ils n'en reviennent pas.
04:55Au total, les enquêteurs vont dénombrer la possession d'environ 70 poupées et constatent
05:00que celles-ci sont évoquées de plus en plus fréquemment dans les journaux intimes de
05:03Le Squarnek avec environ 400 occurrences en 2015 et 2016.
05:07Mais Le Squarnek ne s'en prend pas qu'à des poupées.
05:10Il a aussi des penchants zoophiles et il passe à l'acte, principalement sur des chiens
05:15et un seul chat.
05:16C'est ce qu'il raconte dans ses carnets.
05:26Joël Le Squarnek leur explique qu'il s'agit d'un journal retraçant sa vie sexuelle,
05:30par jour, par mois, par année.
05:32Il leur explique avoir été obsédé, voire tyrannisé, par tout ce qui concernait le
05:37sexe, enfermé dans ses fantasmes pédophiles et il ajoute avoir décidé de les raconter
05:43sous la forme d'un journal intime.
05:44Il nie pourtant toutes les violences commises sur son entourage et sur ses patients.
05:49Les gendarmes ne vont pas le lâcher, il leur faudra attendre la quatrième audition pour
05:54que le chirurgien leur concède des pénétrations sur des petits garçons, avec ou sans prétexte
06:00médicaux.
06:01Mais il assure qu'il ne se souvient de rien.
06:04Il déclare aussi que les agressions sexuelles commises sur les petites filles se sont limitées
06:09à des caresses, mais sans aucune pénétration.
06:12Il explique qu'il s'est toujours interdit de le faire car cela aurait, selon lui, entraîné
06:18d'importantes blessures.
06:19Que nenni, Joël Le Squarnek est mis en examen pour viol et agression sexuelle sur mineurs
06:25par personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction.
06:28Chirurgien.
06:30Comment a-t-il pu violenter des patients mineurs sans être repéré plus tôt ? Ses collègues
06:35étaient-ils au courant ? La loi de l'OMERTA a-t-elle régné au sein des CHU français ?
06:40Joël Le Squarnek a travaillé dans une dizaine d'hôpitaux, en Bretagne, en Normandie, en
06:45Anjou et dans le sud-ouest de la France notamment.
06:47Au total, les gendarmes vont auditionner pas moins d'une quarantaine de témoins, tous
06:52des professionnels de santé qui ont exercé à ses côtés.
06:56La plupart d'entre eux sont unanimes, Le Squarnek était un chirurgien ordinaire, discret,
07:01peu enclin en bavardage.
07:03Selon ses anciens collègues, il ne se mélangeait guère aux autres et le contact avec les patients
07:07était souvent difficile.
07:09Seuls une poignée de médecins auditionnés vont préciser aux enquêteurs que plusieurs
07:13bruits de couloirs circulaient à son sujet, en raison de comportements parfois jugés
07:19étranges par le personnel hospitalier.
07:21Le Squarnek avait très souvent été aperçu la nuit aéré dans les couloirs de l'hôpital
07:25alors qu'il n'était pas de service et il emportait toujours sur lui un carnet sur
07:29lequel il notait des choses.
07:31Le docteur A, entendu par la gendarmerie, avait été surpris de constater qu'à son
07:35arrivée au sein de l'hôpital, le Squarnek s'était dit très intéressé et avait
07:40insisté pour participer à l'activité de chirurgie pédiatrique, spécialité pourtant
07:44peu publicitée par les chirurgiens en général.
07:46Pour autant, le docteur A se dit abasourdi à l'évocation des faits.
07:50Selon lui, rien n'avait pu laisser penser que le docteur Le Squarnek était un pédocriminel.
07:55Rien, si ce n'est sa condamnation de 2005 pour détention d'images pédopornographiques.
08:00Cette année-là, le Squarnek est en poste au centre hospitalier de Quimperlé, dans
08:04le Morbihan, depuis un an.
08:06L'un de ses anciens collègues, le docteur L, médecin urgentif, se souvient du docteur
08:10Le Squarnek, comme d'un homme discret et effacé.
08:13Il n'avait pas personnellement constaté chez lui de propos de comportement anormal
08:17ou suspect, mais il avait été averti par un collègue de sa condamnation pour consultation
08:22d'images pédopornographiques sur leur lieu de travail.
08:24Le médecin urgentif explique au gendarme alors, dès lors, avoir sollicité le conseil
08:29de l'ordre, mais n'avait pas eu de réponse.
08:32Celui qui avait informé le docteur lanceur d'alerte est un psychiatre à l'époque
08:38en poste au centre hospitalier de Quimperlé.
08:40Il confirme bien au gendarme avoir rencontré le docteur Le Squarnek en 2006, mais dans
08:44le cadre de ses fonctions de président de la commission médicale de l'établissement.
08:48Il a dit alors constater la convergence de plusieurs événements troublants concernant
08:52Le Squarnek.
08:53D'une part, on l'a informé de sa condamnation au cours de l'année 2005 par le tribunal
08:57correctionnel du chef de consultation d'images pédopornographiques à quatre mois de prison
09:01avec sursis.
09:02Et il a reçu une note de l'expert l'ayant examiné, lequel en adressait un portrait
09:07pas très glorieux, évoquant chez lui un état pervers.
09:11D'autre part, à la même époque, un médecin radiologue du même hôpital qu'on appellera
09:16le docteur F avait lui aussi été mis en cause par plusieurs personnels de santé pour
09:20une suspicion de pratique en dehors du cadre lors de la réalisation d'actes gynécologiques.
09:25Convoqué en vue d'un entretien disciplinaire, ce docteur F s'était présenté accompagné
09:31du docteur Le Squarnek, lequel avait tout mis en œuvre pour prendre sa défense au
09:35moyen d'arguments fallacieux.
09:37Le psychiatre avait considéré ce soutien apporté au docteur F par Joël Le Squarnek
09:42comme un positionnement anormal et l'avait signalé par écrit au directeur du centre
09:45hospitalier de Quimperlé.
09:47Enfin, le psychiatre et président de la commission médicale de l'hôpital avait reçu le docteur
09:52Le Squarnek seul, en entretien au cours de l'année 2006, à la suite d'une plainte
09:56d'un parent concernant une chirurgie d'appendicectomie qui avait été anormalement longue, et à
10:01l'issue de laquelle le chirurgien avait filé à l'anglaise, refusant de rencontrer
10:06la famille.
10:07Au cours de cet entretien, Le Squarnek avait tenu des propos à double sens sexuels concernant
10:11son jeune patient, ce qui avait amené le psychiatre à considérer que ses fantasmes
10:16avaient interféré avec l'intervention chirurgicale.
10:18Il avait rédigé une note adressée au directeur du centre hospitalier, puis, encouragé de
10:23manière informelle, Le Squarnek a démissionné, après lui avoir fait comprendre que sa place
10:28n'était pas à l'hôpital.
10:29Ce dernier lui avait répliqué qu'on ne pouvait pas le forcer à quitter ses fonctions.
10:35De fait, le 1er août 2006, Le Squarnek est titularisé en qualité de praticien hospitalier
10:42à Quimperlé.
10:43Bien informé de sa condamnation, ni le directeur du centre hospitalier de Quimperlé, ni le
10:48conseil départemental de l'Ordre des médecins ne décident d'engager de poursuites disciplinaires
10:52à son encontre.
10:53Ils considèrent qu'il s'agissait d'un praticien sérieux, compétent, affable,
10:59et dont l'arrivée avait permis de stabiliser l'activité chirurgicale de manière satisfaisante.
11:04Pour eux, l'affaire relevait de la compétence de la direction départementale des affaires
11:08sanitaires et sociales, la DDASS, sollicitée à son tour, l'organisme n'a envisagé
11:15aucune procédure disciplinaire.
11:17Pourquoi ? En raison d'une part de la motivation du jugement qui mentionne l'absence de renouvellement
11:23de ce comportement, et d'autre part, il y a l'absence aussi de dissimulation de sa
11:27condamnation pénale par Joël Le Squarnek, la DDASS précise néanmoins que si l'administration
11:33avait eu connaissance de cette condamnation au moment de la procédure de recrutement,
11:36la nomination aurait pu être évitée, ce dernier ne remplissant pas les conditions
11:41de moralité nécessaires à l'exercice de ses fonctions.
11:43Et pourtant, le 1er juin 2008, par arrêté, voilà Joël Le Squarnek de nouveau nommé
11:49dans un autre centre hospitalier, celui de Jonzac, il se sait intouchable, sur le questionnaire
11:54d'inscription au tableau d'ordre des médecins de Charente-Maritime, le 4 juillet 2008, soit
11:59un mois après sa nomination, à la question « Avez-vous subi des condamnations pénales
12:03ou civiles, ou une sanction administrative ? » Joël Le Squarnek répond « Oui, et précise
12:08avoir été condamné à 4 mois de privation de liberté avec sursis, sans amende, sans
12:13obligation de soins, pour détention d'images pornographiques mettant en scène des mineurs
12:18en 2005 ». La directrice du centre hospitalier de Jonzac, bien informée de la situation
12:23délictuelle du nouveau chirurgien, l'a tout de même recruté, et il précisait « n'avoir
12:29subi aucune mesure particulière, puisqu'il n'y avait pas eu d'agression physique ».
12:33Dans une totale impunité, absurde, sa nouvelle hiérarchie permet au docteur Le Squarnek
12:39d'exercer sa profession et de continuer, au bout du compte, à violenter des dizaines
12:44et des dizaines de patients, tous mineurs, marqués à vie par leur funeste rencontre
12:49avec le chirurgien, décrits par les experts psychiatres comme prédateurs pervers, insensibles
12:55aux autres et à la souffrance causée chez ces victimes.
12:57299 qui défilent à la barre de la cour criminelle du Morbihan depuis 15 jours et qui se demandent
13:06toutes la même chose.
13:07Comment a-t-on pu laisser le chirurgien Le Squarnek leur faire ça ?
13:25Dans un instant, Victor Lefebvre, vous allez nous raconter ce qui s'est dit lors des premières
13:32audiences à la cour criminelle du Morbihan, et puis on va se demander comment le docteur
13:37Le Squarnek a pu échapper aux enquêteurs si longtemps.
13:40On parlera de cette forme d'impunité familiale, d'impunité professionnelle dont il a bénéficié,
13:46ce que Marika Mathieu appelle le « déni collectif ».
13:49L'Affaire dans l'Affaire revient tout de suite sur Sud Radio.
13:55Vous êtes sur Sud Radio dans l'émission qui revient sur les grandes affaires qui
14:00font l'actualité judiciaire, une émission en partenariat avec la revue Affaires Criminelles,
14:05récompensée par le prix des lecteurs hier.
14:08Alors Victor Lefebvre, rédacteur en chef de cette revue, est avec nous, merci d'être
14:12là.
14:13Jean-Marie Bordry également, de Sud Radio le week-end, et Jade Serrano, journaliste
14:18d'investigation.
14:19Nous parlons de l'Affaire Le Squarnek aujourd'hui.
14:22Joël Le Squarnek, arrêté en juin 2017, jugé en ce moment par la Cour criminelle
14:28du Morbihan et poursuivi pour 299 viols entre 1989 et 2014.
14:34Avec nous, nous a rejoint Marika Mathieu, journaliste, réalisatrice qu'on est ravie
14:38d'accueillir, qui est auteure de « L'Impuni », un livre dont je disais le plus grand
14:42bien, qui est publié chez Studio Fact Édition, et Homéra Cellier, présidente fondatrice
14:48de « Innocence en danger », et partie civile au procès, c'est important évidemment.
14:53Marika Mathieu, vous avez consacré ce livre extrêmement original, un excellent travail
14:58à la fois factuel, psychologique sur cette affaire.
15:00Avant de revenir sur ce que vous appelez le déni collectif, j'ai envie de vous demander
15:04vos commentaires sur les premiers jours du procès qui ont lieu depuis fin février.
15:10Oui, je suis partie pour cette première semaine d'un procès tant attendu, tant attendu
15:15avant tout par des victimes qui souvent ont eu 5 ans pour s'y préparer, à la fois
15:20souvent dans le plus grand silence des autorités judiciaires, certaines ont appris par les
15:23médias quand allait se tenir ce procès.
15:26Donc c'est une grosse affaire, qu'on dit effectivement historique par ses proportions,
15:31ce nombre de victimes, dans un tribunal trop petit pour toutes les accueillir, on est effectivement
15:35dans un tribunal qui se divise en 3 voire 4 salles, il y a des salles de déport pour
15:40que le public ou les journalistes puissent suivre, mais aussi les victimes elles-mêmes
15:45doivent suivre à distance, alors on connaîtra peut-être dans les prochaines semaines des
15:49conditions un peu différentes, mais c'était sans doute ça qui était le plus marquant
15:52en arrivant dans ce lieu d'une confrontation tant attendue, d'avoir enfin ce que certains
15:59appellent l'heure des comptes, et bien de ne pas avoir qu'un écran pendant en tout
16:03cas ces premières semaines pour effectivement faire face à celui qu'on appelle un monstre
16:08mais dont nous verrons évidemment qu'il y a tant d'autres choses à raconter sur lui.
16:11Alors Homéra Célier, merci d'être avec nous aussi, vous êtes très souvent, trop souvent,
16:16amenée à vous constituer partie civile dans ces procès de pédocriminalité. Cette affaire,
16:22le Squarnek, dites-nous en quoi elle est particulière pour vous.
16:26Je pense qu'il y a 2-3 caractéristiques inhérentes à cette affaire qui la rendent
16:35assez exceptionnelle, en tout cas en France, parce qu'il y a eu une affaire similaire aux
16:41États-Unis, un médecin de famille qui avait fait plus de 500 victimes, mais pour revenir en France,
16:48c'est le nombre de victimes et encore je tiens à dire que le nombre des victimes pourrait être
16:55beaucoup plus que ça, parce que comme vous le savez peut-être ou que l'enquête va le dévoiler,
17:02il y a toute une période où il n'a pas noté le nombre des victimes, il dit qu'il a été obligé
17:09d'effacer des informations parce que son entourage avait appris son penchant pédocriminal ou pédophile
17:19pour prendre un mot que tout le monde comprend, donc c'est le nombre des victimes, mais c'est
17:25aussi effectivement l'impunité avec laquelle il a pu agir pendant près de 30 ans en traversant
17:34plusieurs hôpitaux et le fait qu'on n'ait pas réagi lors de sa première condamnation, c'était un manque
17:43de compréhension de ce que c'est quelqu'un qui utilise des fichiers pédopornographiques, ces
17:48personnes passent à l'acte aussi, il y a ça et il y a surtout, j'avoue que je me pose une question
17:55depuis qu'on est investi dans cette affaire et surtout depuis le procès, c'est que la question
18:04est-ce qu'on est en sécurité dans les hôpitaux en France, que ce soit en France, que ce soit adultes
18:10ou enfants d'ailleurs, parce que quand on apprend qu'il a pu rendre visite à ces petites victimes
18:17avec des enfants qu'il avait hospitalisés, il pouvait leur rendre visite dans leur chambre
18:25et faire ceci ou cela, aussi bien pendant les consultations, aussi bien pendant l'opération,
18:35donc je veux dire, il y a lieu à se demander est-ce qu'on est en sécurité dans les hôpitaux,
18:42voilà, donc c'est trois et puis sans parler du fait que je trouve ça tout à fait, je dirais,
18:50inadmissible que la prescription glissante ne puisse pas s'activer dans cette affaire parce
18:58que cette loi qui date de 2022, je crois, n'est pas rétroactive et c'est très dommage parce que
19:06je trouve ça difficile pour les victimes qui ont effectivement, comme vous le disiez plus tôt,
19:10ont attendu cinq à sept ans pour que cette affaire soit finalement jugée, de dire à un certain d'entre
19:18elles, pour toi il y a prescription, etc. Je peux vous dire que de l'intérieur, lorsqu'on se place
19:27du côté des partis civils ou ceux qui accompagnent les partis civils, c'est très blessant, c'est très
19:35blessant. Alors Marika, Mathieu, il y a une réalité, c'est que cet homme, il a quand même
19:41aujourd'hui pas loin de 75 ans, il risque évidemment une peine de prison très lourde, est-ce qu'il peut
19:48ressortir un jour de prison ? Oui, il risque en effet une peine de prison lourde mais qui reste
19:55la même que l'on commette en France un crime tel que le viol d'un mineur ou qu'on le commette sur
20:00200 ou 300 ou 400 mineurs, c'est la même peine, c'est 20 ans maximum. C'est pas cumulatif, il faut
20:05expliquer aux gens. C'est pas cumulatif et ça reste le maximum et il faut bien dire que personne n'a
20:09vraiment de doute sur la sentence qui tombera à la suite de ce procès, ça n'est pas ça l'enjeu,
20:13c'est quand on parle d'un procès historique, il doit effectivement évidemment s'appliquer aux
20:18strates que l'on découvre grâce à cette affaire et absolument pas finalement à cette question de
20:22la peine et du fait qu'il pourrait en ressortir puisqu'en effet ça l'amènerait à un âge et ça
20:26l'amènera à un âge mais qui en effet est d'ailleurs souvent dans le cadre de remises de peine qui sont
20:29monnaie courante, on le sait, et d'autant plus dans ce genre de criminalité, et bien il aurait
20:34pu ressortir oui et après tout continuer. Alors il faut rappeler que le Squarnek est tombé grâce
20:41à la plainte d'une petite fille auprès de ses parents qui était sa voisine, ça montre à quel
20:45point il ne se méfiait de plus rien et plus personne puisqu'il est exhibitionniste dans son
20:51jardin et puis bon bah il profite du fait qu'un canis soit tombé pour montrer son sexe à la
20:58petite voisine puis après l'entreprendre etc. Il n'a même plus l'idée qu'il
21:03peut lui arriver des ennuis. Joël le Squarnek n'a jamais eu l'idée qu'il pourrait lui arriver des
21:09ennuis. C'est ça qui est fou. Il n'a fait que documenter sa tranquillité dans ce journal intime
21:14dont Jade parlait. Ce qui caractérise ce quotidien de Joël le Squarnek c'est que malgré les
21:22alertes, malgré les confrontations dans son cercle familial, dans son cercle amical, dans son cercle
21:27professionnel et on l'a dit, on y reviendra, une arrestation même, il n'a jamais été inquiété et
21:33cette arrestation en effet elle est à l'origine de ce miracle, celle d'avoir pu l'arrêter car
21:38autrement il aurait en effet acquis les pleins droits à la retraite qui lui étaient dus puisque
21:42cette date et la selle de son arrestation correspondent. Mais c'est effectivement à
21:47cette petite fille là qui a parlé comme d'autres dans cette affaire, elle n'est pas la seule à
21:52l'avoir parlé. Mais la différence c'est qu'elle a été entourée par des parents qui l'ont cru,
21:56c'est à dire des parents qui ont fait la démarche de sortir de ce qu'ils avaient entendu, de réaliser,
22:02de sortir de cette sidération et d'aller déposer plainte dans une gendarmerie où ils vont trouver
22:06là aussi une gendarme qui va faire son travail. Il faut vraiment saluer, vous l'appelez Elsa dans
22:12votre livre mais c'est un prénom d'emprunt, il se trouve qu'elle est formidable cette femme, elle
22:18va croire évidemment et elle va avancer le travail d'enquête et c'est absolument colossal.
22:24On a dénombré en tout 299 victimes, à part cette petite fille sur ces 299, combien de ces victimes
22:33se doutaient qu'il leur était arrivé quelque chose lorsqu'elles ont pu croiser Joël Lesquarneque ?
22:39Parce que beaucoup l'ont appris par les forces de l'ordre qu'ont découvert les écrits de Joël
22:43Lesquarneque. C'est très compliqué à dire puisque en fait en témoignage direct on sait que dans son
22:48entourage familial il y a eu notamment ces deux nièces qui ont parlé beaucoup dans la fin des années
22:5580 et jusqu'à des confrontations à la fin des années 90 qui ont parlé directement. Après pour
23:00tout ce qui a été de l'ordre justement dans son cercle amical, on y reviendra, on sait qu'à Minima
23:05un enfant au moment même de son agression a alerté ses parents, on y reviendra peut-être dans la nuit
23:12même, ses parents alertés n'ont pas osé confronter Joël Lesquarneque et ont préféré plutôt le
23:16conduire à l'aéroport comme il était prévu de le faire pour ses vacances. Et enfin évidemment on a
23:20des témoignages qui relèvent de ce qui s'est passé dans l'enceinte hospitalière d'enfants qui ont
23:24mentionné des douleurs, leur peur de ce chirurgien rentrant dans leur chambre mais qui ont fait face
23:29de la part de leurs parents comme du milieu hospitalier autour, de la banalisation, on ne sait en
23:35disant qu'un médecin parfois il a des gestes ou des façons de faire, ce qui peut paraître logique, et les
23:38enfants sont souvent impressionnés de toute manière même à cette idée-là. L'incrédulité.
23:43C'est aussi l'autorité le médecin. Oui on est dans ce secteur spécifique mais on y reviendra,
23:50c'est une forme de banalisation qui arrive dans d'autres secteurs mais dans celui-ci en particulier
23:55bien sûr le geste du médecin et cette manière évidemment de le renvoyer à cela mais encore plus
24:01et je pense que c'est dans cette affaire il faut y penser, on a aussi tout un tas d'enfants devenus
24:06adultes et quand ils ont été convoqués par la gendarmerie pour avoir finalement cette révélation
24:11mais ça leur a aussi souvent permis de mettre des mots sur ce qu'ils ressentaient, sur des choses
24:16qu'ils savaient confusément, sur des traumatismes qui les avaient habité tout au long de leur
24:20enfance et jusqu'à l'âge adulte et permettant d'expliquer ce que l'on savait d'un point de vue
24:26des sciences humaines, sociales et médicales, que le corps a une mémoire. Il n'a pas forcément les
24:31mots mais nombre de ses victimes ont exprimé cette mémoire du corps et justement cette mémoire et
24:36cette marque laissée par Joël Lescournec. Alors dans un instant Victor Lefebvre va nous raconter
24:40les faits les plus marquants des premières audiences et puis on va se poser cette question
24:45simple pourquoi et comment le docteur Lescournec a-t-il pu bénéficier d'autant d'impunité ?
24:50A tout de suite sur Sud Radio.
24:51Sud Radio, l'affaire dans l'affaire, Stéphane Simon.
24:55Retour dans l'affaire dans l'affaire, une émission en partenariat avec la revue Affaires Criminelles, avec nos complices Victor Lefebvre, Jean-Marie Bordry...
25:03Je suis pas si complice, le terme est bien choisi.
25:05Oui c'est vrai, l'avenir je ferai mieux.
25:07Nous parlons aujourd'hui de l'affaire Lescournec. Joël Lescournec arrêté en 2017, jugé à vannes en ce moment par la cour criminelle du Morbihan,
25:16poursuivi pour 299 viols sur des enfants.
25:20Victor Lefebvre, le procès a démarré le 24 février. Pouvez-vous nous dire les faits les plus marquants entendus à l'audience depuis le début du procès, les choses entendues ?
25:30Il y aurait beaucoup d'anecdotes à raconter tellement ce procès est dense, il est prévu pour durer 4 mois.
25:35Il y a une scène en particulier qui a beaucoup marqué l'opinion publique, elle a été relayée dans les médias et les personnes présentes lors de cette audience.
25:43C'est le 28 février dernier, Joël Lescournec a avoué face à l'un de ses fils des abus sexuels sur sa petite-fille.
25:50La victime étant toujours mineure, les actes sont pour le coup non prescrits.
25:55A la suite de cet aveu, la présidente de la cour a suspendu l'audience tellement l'émotion était forte.
26:00Le fils aîné de l'accusé, Joël Lescournec, et sa compagne ont été aussitôt pris en charge par deux psychologues.
26:07J'ajoute, comble de l'horreur, que dans les carnets saisis en 2017 lors de l'interpellation de Joël Lescournec pour le viol de sa voisine de 6 ans,
26:14le médecin évoque une vingtaine de fois ses fantasmes et des exhibitions sexuelles sur sa petite-fille avec une première occurrence lorsqu'elle n'a qu'un mois et demi.
26:23Un mois et demi, d'accord. Pourquoi autant d'impunité autour de cet homme ?
26:27Parlons d'abord de la sphère familiale. Vous le rappeliez à l'instant, la sœur de Joël Lescournec n'a rien vu.
26:35Elle a discuté de temps en temps avec la femme de Lescournec qui lui a confié plusieurs fois que sa vie sexuelle n'était pas extraordinaire.
26:44Mais elle a toujours pensé que le fait qu'ils aient des enfants, ça n'allait pas si mal.
26:49Quand la femme de Lescournec lui a dit qu'il regardait les petites-filles et qu'elle a remarqué qu'il avait un air lubrique,
26:56elle n'en a rien fait non plus. Une autre fois, c'est la nièce de Joël Lescournec qui va dire que son oncle lui a mis la main dans la culotte.
27:02Sa mère va le faire avouer et puis elle va lui demander de se faire soigner et puis il lui promettra qu'il va se faire soigner et puis il ne se fera pas soigner.
27:13Votre livre, Marika Mathieu, est assez extraordinaire de ce point de vue-là.
27:18On voit à quel point, dans cette famille Lescournec, on est dans un déni familial complet.
27:25On voit, j'espère, parce que tout le monde peut l'imaginer et tout le monde sait comment, effectivement, certaines manières de faire,
27:31certaines manières de parler, certaines manières de révéler des faits dans une famille, peuvent devenir à la fois...
27:37On parle souvent d'omerta ou de... comme si un immense silence s'abattait, comme à l'un seul, d'ailleurs l'image est fréquente sur ces familles.
27:47Mais ce n'est pas le cas, on parle dans la famille de Joël Lescournec, on se confronte, je le disais, cette sœur a eu non seulement les mots
27:54et le récit, notamment de sa plus jeune fille, de ce que lui avait fait son oncle, elle l'a entendu, elle l'a cru, elle n'en a jamais douté.
28:03C'est pour ça qu'elle allait confronter son frère, c'est pour ça qu'elle lui a demandé est-ce que c'est vrai ?
28:07Joël Lescournec a dit oui, c'est vrai, ma femme est au courant, je le sais, c'est terrible, je n'aurai pas assez d'une vie pour réparer ce que j'ai fait.
28:13Il pleure, il fume des cigarettes et elle se dit mais oui, c'est mon frère, il est dans un état, si je le dénonce, qu'est-ce qui va se passer ?
28:19J'ai essayé d'explorer ces conflits-là qui sont ceux que n'importe quelle famille confrontée à ce genre de drame peut avoir à élaborer comme manière de parler,
28:27comme manière de se disputer, comme manière d'en reparler encore et encore sans jamais sortir de ce cercle.
28:32Sauf que dans l'affaire de Lescournec, maintenant on sait grâce à ses carnets, grâce à son parcours, que le cercle familial n'est jamais que le premier qui s'emboîte avec les autres.
28:41Ce qui se passe effectivement avec ses amis, il a des amis de longue date, il a des amis parce qu'on dit que c'est un homme et un ami fidèle.
28:47Et c'est ce que je vous racontais tout à l'heure, effectivement, des amis qui vont voir leur fils se faire agresser sous leur toit dans la nuit et ils vont le savoir immédiatement.
28:55Mais ils ne trouveront pas le courage non seulement d'en parler, enfin d'arrêter, de sauter sur ce que chacun pense.
29:01Sinon qu'est-ce que je ferais moi si j'apprenais que mon fils était agressé dans la chambre à côté de la mienne ?
29:06Je saute dessus, je tue cet homme.
29:08Et bien non, dans la réalité, ce n'est pas ça qui se passe parce qu'encore une fois, ce qui se passe dans l'arrière et dans l'ombre de Joël Lescournec, c'est ce qui se passe tous les jours.
29:15C'est-à-dire ces manières d'être confrontés à des actes qui sont tellement durs, indicibles et terribles dans les tabous qu'ils soulèvent que personne ne fait rien.
29:22Et Joël Lescournec s'est retrouvé au cœur de cette mécanique-là et celle qui ne l'a jamais empêché.
29:26Roméra Asselier va réagir, justement. Je voulais rappeler quelques chiffres qui font écho à vos propos.
29:32Selon la CIVIS, la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faite aux enfants, 160 000 enfants sont en effet victimes de violences sexuelles chaque année.
29:425,4 millions de femmes et d'hommes adultes l'ont été dans leur enfance, en France. C'est quand même incroyable.
29:516% des victimes portent plainte formellement auprès d'un service de police ou de gendarmerie.
29:58Et le pire, c'est que 73% des affaires d'agression sexuelle sur mineurs, orientées vers la justice, sont classées sans suite.
30:09Alors Roméra, c'est absolument vertigineux ces chiffres qui sont si importants et qui deviennent si minimes au niveau des sanctions pénales.
30:19Et j'ai envie de vous dire aussi quelque chose dont il faut se rendre compte, c'est que quand on parle de 166 000 victimes de violences sexuelles, ce sont les victimes qui ont été identifiées.
30:31Vous savez combien de victimes viennent chez nous qui n'ont jamais porté plainte.
30:36Parfois, malheureusement, comme les lois sur l'imprescriptibilité sont peu claires pour quelqu'un qui n'a pas fait du droit,
30:46parfois ils pensent qu'ils ont le temps, parfois ils s'en souviennent pas. Il y a l'amnésie, parfois ils pensent qu'ils ont le temps, alors que c'est pas vrai, il faut porter plainte dès qu'on sait.
30:56Mais ça veut pas dire que les plaintes vont aboutir à quelque chose, nous sommes confrontés presque quotidiennement à des affaires qui ont été classées sans suite et qui rebondissent d'une autre manière quelques temps plus tard.
31:10Et puis finalement, je veux dire que la situation est dramatique, c'est un fléau, c'est pas un épiphénomène et je regrette beaucoup que la protection des enfants en France intéresse si peu nos responsables.
31:25Oui, alors je le disais tout à l'heure, vous le racontez très bien Marika Mathieu dans votre livre, les investigations pour retrouver les victimes, d'abord elles ont été conduites par une gendarme qui est vraiment extrêmement courageuse,
31:39qui s'attaque pendant des mois, des années à des centaines de victimes, donc il faut les identifier à partir des carnets, je reprends le point de départ, les victimes en fait elles sont classées en deux fichiers,
31:54c'est-à-dire qu'il y a deux carnets qu'il a noté d'une part un fichier Vulvette, c'est les petites filles, et l'autre fichier ça s'appelle Kékette, et c'est à partir de ce qu'il raconte que cette gendarme va tirer le fil d'Ariane comme ça et remonter vers les victimes.
32:10Oui, alors c'est toujours le drame que pointe Homère Asselier, c'est qu'il faut un courage particulier de nos jours pour accepter de faire une enquête de cette ampleur-là, pour accepter d'aller décrypter les dizaines de disques durs qui ont été retrouvés chez Joël Lescornets,
32:26qui encore une fois auraient pu être trouvés bien avant puisqu'il ne prenait pas non plus tant de précautions pour les cacher, il y établissait effectivement minutieusement parce que c'est un collectionneur et que ça, ça fait partie de sa personnalité perverse,
32:39qui va du recensement des disques d'opéra qu'il écoute, à celui effectivement des agressions du jour, de l'heure, de ce qu'il portait ou de ce qu'il avait fait avant, s'il était allé à la plage ou pas.
32:49Donc oui, ce sont grâce à ces carnets qu'encore une fois, de ce point de vue-là, on en est heureux de ces récits puisque c'est ceux qui ont permis de retrouver les victimes et de leur permettre aujourd'hui d'avoir un procès qui...
33:0125 établissements, il a fallu aller gratter dans les archives de 25 établissements hospitaliers dans lesquels le chirurgien a exercé, c'est presque, pour que les auditeurs se rendent compte, ça représente presque toute la côte ouest française, vous dites ?
33:13Oui, c'était l'autre titre possible de mon travail, côte ouest. Mais côte ouest, pour nous raconter aussi, justement, oui, toutes ces villes le long, il fait ses études de médecine à Nantes, ensuite il part à Loche, en Indre-et-Loire,
33:27ensuite il revient vers toute cette côte qu'il va redescendre jusqu'à Jonzac. Oui, mais de ce point de vue-là, il nous permet d'explorer, encore une fois, ce qu'il y a de systématique, c'est-à-dire que ça n'est pas propre à une vie particulière dans un établissement particulier, dans une famille particulière.
33:42C'est quelqu'un qui a traversé un monde, finalement, il a une ascension sociale aussi, qui lui permet d'avoir traversé différentes classes sociales et d'y avoir, en fait, finalement, retrouvé les mêmes réflexes, les mêmes manières de faire.
33:53Donc c'est vraiment de ce point de vue-là qu'il est intéressant et qu'il ne faut pas continuer toujours à s'en étonner, c'est-à-dire, là, encore une fois, son parcours, et on l'a dit, 299 victimes, c'est énorme, mais combien dans l'invisible ?
34:05Combien qui ne sont pas traités ? Combien qui échappent à toutes ces statistiques qui, pourtant, tout en étant endémiques, ne reflètent qu'une micro-part de ce que nous connaissons, en fait, et traversons chaque jour ?
34:15La statistique que j'aime bien, pour ma part, c'est de me dire, si 5,4, 5,6 millions de Français ont été agressés avant leurs 18 ans, sexuellement, ça fait combien dans leur entourage ?
34:26Ça fait combien de personnes, dans leur famille, dans leurs amis, dans leurs collègues, qui les ont, finalement, côtoyés ?
34:33Si on multiplie, on fait la règle de Joël Le Scournec, allez, disons, 2, 4, 6, 8, on en arrive à 50, 60 millions de gens.
34:4060 millions de gens, en France, ont été, qu'ils le sachent ou non, socialisés, ils ont grandi, ils ont aimé, ils ont été les amis de personnes qui ont été agressées, s'ils ne l'ont pas été eux-mêmes.
34:50Et c'est de ça dont il faut prendre conscience, sans s'offusquer de ce chiffre qui est terrible, mais qui est peut-être un des premiers qui nous permet de nous rapprocher de la réalité.
34:58Bon, dans un instant, on va revenir en détail sur ce qui est, non pas de la protection, mais en tout cas de la tolérance professionnelle,
35:06dont le chirurgien pédophile a bénéficié à l'hôpital, parce que là aussi, il y a beaucoup à dire. A tout de suite sur Sud Radio.
35:12Sud Radio, l'affaire dans l'affaire, Stéphane Simon.
35:16Retour dans notre émission, en partenariat avec la revue trimestrielle Affaires Criminelles.
35:21Ensemble, on regarde l'actualité judiciaire, et cette semaine, nous parlons de l'affaire Le Squarnek,
35:25une des plus grandes affaires de pédocriminalité, actuellement en procès, et ce, pour quelques semaines encore.
35:32Nous sommes avec Jade Serrano, bien sûr, Victor Lefèvre, Jean-Marie Bordry, la voix des matinales sur Sud Radio,
35:40et avec nous, Marika Mathieu, journaliste réalisateur, auteure de L'Impuni chez Studio Fact Édition, que je vous recommande,
35:47et Omer Asselier, présidente fondatrice d'Innocence en danger, parti civil au procès de Joël Le Squarnek.
35:55Ce qu'il y a d'absolument frappant dans cette affaire Le Squarnek, c'est évidemment ces années d'impunité,
36:00ce que vous appelez, Marika Mathieu, ce déni collectif, en particulier dans la sphère professionnelle,
36:05et j'aimerais qu'on parle de cela maintenant.
36:06En 2006, alors qu'il a été condamné une première fois l'année précédente,
36:11Joël Le Squarnek va être titularisé en qualité de praticien hospitalier à Quimperlé,
36:17et là, il n'y a personne pour aller regarder d'un peu près ses agissements.
36:21Alors, ça c'est le point qui va être, d'un côté on se dit, mais comment est-ce possible ?
36:28Il a été condamné, et pourtant il passe un concours, et il le réussit, dans des conditions qui auraient dû l'en exclure.
36:34C'est-à-dire, un chirurgien avec un casier judiciaire, d'ailleurs quelle que soit sa nature,
36:38ne peut pas prétendre à la titularisation en tant que praticien hospitalier à temps plein.
36:43Ça n'aurait pas dû être possible. Anomalie.
36:45Sauf que, qu'est-ce qu'il y a de normal derrière ?
36:49Oui, il a été condamné, mais dans quelles conditions ?
36:51C'est vrai qu'avec une enquête et une audition, un jugement plus qu'expéditif.
36:57Il n'y a aucune sanction tangible finalement, ce sont 4 mois avec sursis.
37:01Oui, c'est rien 4 mois avec sursis.
37:03Voilà, sans aucune obligation de suivi socio-judiciaire, et encore moins psychologique,
37:08et cette amende minimale de 90 euros pour frais de dossier.
37:14Il faut savoir qu'à l'époque, même si la juridiction a évolué,
37:17mais encore faut-il qu'elle soit appliquée, il en courait 2 ans d'emprisonnement,
37:21et je crois 50 000 euros d'amendement, et tout d'un coup ça m'échappe.
37:24Donc il arrive dans ce tribunal de Vannes, où encore une fois, ses affaires sont courantes,
37:28ça aussi on l'oublie.
37:29On est dans le début des années 2000, la consultation de fichiers pédopornographiques,
37:34on est au début, et je ne sais pas si vous l'avez rappelé,
37:37s'il a été arrêté, c'est grâce à une de ses premières opérations d'envergure internationale,
37:44qui a été conduite par le FBI.
37:46C'est le FBI, c'est les Américains, qui le trouve parmi 10 000 autres comme lui.
37:53Et d'ailleurs c'est intéressant, parce que parmi les 3 qui vont relever la juridiction de Vannes,
37:57il y a lui, qui est en poste comme chirurgien,
38:00mais il y a aussi un dentiste, et puis il y a aussi un retraité d'EDF.
38:03Ce sont les 3 figures qui vont se retrouver prises par ce coup de filet de l'opération Falcon,
38:08qui est à l'origine de cette première arrestation de Joël Euskwarnek.
38:13Mais donc on a ce profil, de ces gens qu'on ne va pas chercher pour grand banditisme,
38:17et on n'y va pas d'ailleurs très vite, on attend plusieurs mois à la gendarmerie de Vannes,
38:21enfin de Grandchamps plus exactement, pour aller le chercher.
38:23On a le temps.
38:24Et quand on y va, d'ailleurs la perquisition, on ne la conduit pas dans toutes les pièces.
38:27À quoi bon ? Au premier ordinateur qu'on trouve, on l'attrape et puis on le ramène à la maison.
38:32Et on auditionne d'ailleurs derrière Joël Euskwarnek, et il va le dire aux gendarmes.
38:36Il va dire, vous savez, moi ces fichiers, je les ai toujours consultés sur mon lieu de travail.
38:41Jamais à la maison.
38:42Et là, le lieu de travail de Joël Euskwarnek, c'est où ?
38:45C'est pas à Vannes, c'est à Quimperlé.
38:47Il y a une heure de voiture, il faudrait aller voir peut-être sur ce lieu de travail.
38:50Oh ben non quand même.
38:51Eh ben non. Eh ben non, on ne fait pas ça.
38:53Tout est minimal dans l'histoire de l'arrestation de Joël Euskwarnek.
38:56Cette première enquête, elle est totalement bâclée.
38:59Si les Américains n'avaient pas été à l'origine de ce coup de filet, bon ben...
39:03De toute façon, ça n'a rien changé au fur et à mesure.
39:05Donc au point où on en est, est-ce qu'on peut y aller ?
39:07Comme d'habitude, comme d'habitude Bâclé.
39:09Comme d'habitude, quand on se dit d'ailleurs, par ignorance, et malheureusement encore aujourd'hui par manque de moyens,
39:15c'est pas si grave.
39:16C'est virtuel, c'est pas réel.
39:18Mais qu'est-ce que c'est un homme qui télécharge ce genre de fichiers ?
39:22Qu'est-ce qu'il fait avec, sur son lieu de travail avant d'aller opérer un enfant,
39:28comme il en est à la charge tous les jours ?
39:30Et bien ces questions-là, moi c'est ce que je pointe dans mon livre,
39:32c'est que ce sont tout ce temps, tout ce minimum de réflexion,
39:36mais qu'il appartient à chacun de faire, qui est de se dire
39:38c'est pas grave, sauf quand on y pense.
39:40Sauf quand on se dit que peut-être, quand même, ça a des conséquences.
39:43Et c'est évidemment ce qui explique, après, peut-être, comment se fait-il.
39:47Encore une fois, cette condamnation n'a pas même été inscrite sur le casier judiciaire de Joël Euskwarnek,
39:51ce qui explique, en réalité, qu'il ait pu être titularisé dans des conditions
39:55que le ministère de la Santé va par la suite regretter,
39:58mais disant que ce n'était pas la faute de Joël Euskwarnek,
40:00c'est le tribunal qui n'a pas transmis ce casier judiciaire.
40:03Alors, est-ce que c'est parce que celui-ci n'était pas assez grave ?
40:05Est-ce qu'il y a eu un arrangement avec, finalement, ce chirurgien qui attendait une promotion
40:10et qui a plaidé, finalement, cet ennui, parce qu'il a plaidé d'avoir été maltraité par sa femme
40:15et d'être dans une crise qui l'a amené, un peu comme ça, à être déboussolé sur Internet ?
40:19Quoi qu'il en soit, est-ce que le greffier a justement été surmené ce jour-là ?
40:24C'est parce que, finalement, cette condamnation n'a pas été notifiée,
40:27qu'il a pu passer, effectivement, parmi les effectifs, à temps plein.
40:30Sur tout le parcours, à peu près, criminel, on va le dire, de Joël Euskwarnek,
40:34on peut estimer à combien le nombre d'occasions manquées, concrètes,
40:39de le mettre hors d'état de nuire ?
40:42Est-ce que...
40:43Alors là, moi...
40:44Plusieurs centaines de fois, probablement ?
40:46Alors, on pourrait se dire, tous les jours.
40:48Parce qu'en fait, il y a quelque chose qui est intéressant,
40:50et je reviens sur ce qui a été dit en début d'émission.
40:54Prenons l'hôpital, justement.
40:57Comment le savoir ?
40:59Il n'y a aucun dispositif de signalement.
41:01La majorité, de la veuille même du Conseil de l'Ordre,
41:04quasiment 80% des effectifs médicaux,
41:08des hommes et des femmes qui travaillent au sein de l'hôpital,
41:10n'ont aucune idée de la manière de signaler
41:13des violences sexuelles auxquelles ils auraient assisté,
41:15mais qui, aussi, peuvent les atteindre.
41:17Parce qu'effectivement, il faut aussi penser aux personnels hospitaliers
41:19qui, dans le milieu médical,
41:20sont victimes également de ce type d'agressions.
41:23On ne sait pas.
41:24On ne sait pas et on ne veut pas savoir.
41:26Où sont les dispositifs de signalement systématiques ?
41:28Ça ne nous regarde pas.
41:29Où sont les formations dédiées à l'écoute,
41:32à la prise en compte de la parole des enfants et des entourages
41:34qui arrivent en disant, voilà, il y a des douleurs...
41:37Tout ça, c'est documenté.
41:38On a, depuis 10, 15, 20, 30 ans maintenant,
41:41un travail psychosocial qui a été mené là-dessus.
41:43Et en même temps, il n'y a rien de plus banal
41:44qu'un enfant qui vient de se faire opérer et qui dit,
41:46« Papa, j'ai mal et j'ai peur du docteur. »
41:48Oui, mais vous savez, en fait, dans ces affaires-là,
41:50il y a une autre question.
41:52C'est celle qui reviendrait à avoir un milieu hospitalier
41:56qui est le premier aussi à recevoir régulièrement des enfants victimes.
42:00En fait, ils viennent pour des infections,
42:01pour des plaies, pour des choses
42:04qui vont effectivement, en fait, des signes d'alerte.
42:06Quand dans un milieu comme celui-ci,
42:08qui est au cœur des vulnérabilités,
42:09des corps qui sont à disposition aussi bien des médecins,
42:12mais finalement, qui racontent aussi ce qui leur arrive dans l'intimité,
42:15dans ce milieu-là, il n'y a rien.
42:16Donc, la sécurité dont parle Homère Asselier,
42:19encore, il faudrait qu'on ait des dispositifs pour l'évaluer.
42:21Donc, on n'en sait rien.
42:22On n'en sait rien.
42:23Alors, je voudrais demander justement à Homère Asselier
42:26de réagir par rapport à l'enquête côté patient.
42:29Parce que l'enquête a aussi un côté terrible.
42:32Il faut bien le reconnaître.
42:33Certaines victimes retrouvées grâce au journal de bord du médecin
42:36vont être confrontées avec les notes du docteur.
42:39Et d'un seul coup, ils vont se rendre compte,
42:42alors qu'ils n'avaient aucun souvenir,
42:44parfois sous anesthésie, de leur opération,
42:47que celle-ci ne s'était pas passée normalement.
42:50Homère Asselier, c'est parfois une deuxième épreuve
42:53de se rendre compte qu'on a été abusé d'un pédophile.
42:57Absolument, c'est une deuxième épreuve.
43:00Et d'autant plus que, comme nous le savons,
43:03les victimes étaient mineures au moment des faits.
43:06Elles ont été contactées par des enquêteurs,
43:11aujourd'hui, donc à l'âge adulte,
43:13beaucoup d'entre elles avaient constitué des familles,
43:18avaient des enfants, avaient bien évidemment une carrière
43:22et je peux vous dire, en tout cas pour celles que je connais de très près,
43:26que j'accompagne depuis le début
43:28et que je vois dans les retraites de résilience
43:33que nous offrons aux victimes,
43:36je me rends compte que les réactions,
43:38évidemment, comme on peut s'en douter,
43:40sont très très personnelles.
43:41Il y en a qui réagissent de telle façon,
43:43il y en a qui réagissent de telle façon,
43:45il y en a qui ne veulent plus du tout en entendre parler
43:47et qui font semblant que tout ça n'a pas existé.
43:51Ils font comme avant d'être contactés.
43:53Il y en a qui ont sombré dans des problèmes
43:57et qui ont somatisé,
43:59donc avec des soucis de santé, etc.
44:02C'est très inégal.
44:03Mais je peux vous dire que,
44:06et puis cette enquête de ces temps,
44:08et puis toute cette attente,
44:09et puis ce qu'ils m'écrivent en ce moment,
44:13alors qu'ils ont des audiences éparpillées,
44:16c'est qu'ils ont l'impression qu'on leur fait comprendre
44:20combien elle coûte à la justice.
44:24Non mais c'est n'importe quoi.
44:29J'étais choquée de lire ça.
44:33Oui, voilà, donc c'est pas facile pour les victimes.
44:38Bien sûr.
44:39Alors, ce qui est très en décalage finalement,
44:43c'est qu'il y a cette souffrance des victimes
44:45qu'il y a eu sur le moment,
44:47rétrospectivement.
44:49Et puis de l'autre côté, il y a le squarnec,
44:52qui lui, il sait qu'il risque gros,
44:54mais il y a une certaine forme d'excitation
44:56que vous racontez dans votre livre,
44:59Marika Mathieu,
44:59il y a une certaine forme d'excitation chez lui
45:01à imaginer la lutte contre les pédophiles.
45:03Il n'a pas peur de la police, en fait.
45:06Encore une fois, il n'a pas de raison
45:08d'avoir peur de la police.
45:10La police a toujours été particulièrement gentille
45:14avec lui pour les quelques fois
45:16où il a eu à la croiser.
45:19Et effectivement, il considère avec le plus grand mépris
45:23toute forme de tentative qu'il juge hypocrite
45:25de criminaliser ce qui pour lui relève
45:28de l'expression de ses fantasmes
45:29et de sa sexualité la plus heureuse.
45:32En fait, il a simplement l'impression de s'autoriser
45:35ce que tout le monde aimerait s'autoriser au fond.
45:37Mais encore une fois, ce type de sentiment
45:40qui est en réalité le sentiment d'impunité,
45:43si on ne comprend pas comment, en tant que société,
45:46on contribue à le nourrir,
45:48on contribue par tous ces gestes
45:50et ces manières de faire, de dire ou de ne pas dire,
45:52à ses côtés ou justement après son passage,
45:56ces manières-là nourrissent ce sentiment-là.
45:57Et oui, c'est quelqu'un qui s'en ravit
45:59et qui est enjoui, oui, au sens littéral du terme.
46:02Il aime en effet parfois se masturber
46:04sur les textes de loi qui officiellement
46:07incrondant ces agissements.
46:08300 viols, 30 années d'impunité.
46:12Je voudrais vous remercier, toutes les deux,
46:14d'avoir été nos invités aujourd'hui.
46:16Et en conclusion, on peut dire que la lutte
46:17contre la pédocriminalité,
46:19il serait peut-être temps d'en faire
46:20une grande cause nationale.
46:22Merci encore.
46:22Je vous rappelle que vous pouvez
46:27évidemment retrouver notre émission
46:29sur la chaîne YouTube de Sud Radio.
46:30La semaine prochaine, on se retrouve
46:32samedi 12h-13h pour une nouvelle affaire
46:34dans l'affaire.
46:35Et c'est tout de suite Alain Marty
46:37qui nous amène sur les routes des vins de France.
46:39Oui, et on va se remonter le moral
46:40en toute modération.
46:41Allez, à tout de suite sur Sud Radio.
46:43Merci encore.

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