Retrouvez L'Affaire dans l'affaire, tous les samedis de 12h et 13h sur les ondes de Sud Radio, en partenariat avec la revue Affaire criminelle de McSkysz.
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, midi 13h, l'Affaire dans l'Affaire.
00:05Bonjour, bienvenue dans la nouvelle émission de Sud Radio, l'Affaire dans l'Affaire.
00:09Une émission en partenariat avec la revue Affaires Criminelles de Max Keys
00:14qui s'intéresse aux grandes affaires qui ont marqué l'histoire du crime et l'actualité.
00:19Chaque semaine avec la complicité de Jean-Marie Bordry.
00:23Bonjour Jean-Marie.
00:24Du journaliste enquêteur Victor Lefebvre.
00:26Bonjour Stéphane Simon.
00:27Eh bien nous allons vous raconter une affaire qui nous a marqué
00:30et nous répondrons aux questions que l'analyse de cette affaire nous pose.
00:33Avec l'Affaire dans l'Affaire, c'est peut-être votre regard sur ces faits de société qui peut changer.
00:37Bonjour à tous les deux et cette semaine nous allons parler d'un thème particulièrement spécial,
00:44les cannibales.
00:45Nous n'allons pas vous parler d'une tribu éloignée de la forêt amazonienne ou cambodgienne,
00:50mais des affaires de cannibalisme qui ont bel et bien lieu sur notre territoire, la France.
00:55Ces hommes qui mangent les autres après les avoir tués, qui sont-ils ?
00:59Que peut-on en faire ?
01:01Ou les enfermer pour empêcher de nuire ?
01:03Rélève-t-il de la psychiatrie ou de la justice ?
01:05Nous allons en particulier en parler avec la journaliste Jade Serrano
01:10qui vient de publier aux éditions du Rocher
01:13« Quand les hommes mangent leurs semblables », la journaliste des cannibales.
01:16Une enquête glaçante.
01:17Bonjour Jade Serrano.
01:19Bonjour Stéphane Simon.
01:20Bonjour.
01:21Mais tout d'abord je voudrais adresser mes félicitations à Victor Lefebvre.
01:24Alors Victor Lefebvre, si je suis bien informé,
01:26vous êtes désormais le rédacteur en chef de la revue « Affaires criminelles »
01:30et cette revue va bel et bien voir le jour.
01:33Dites-nous en quelques mois.
01:34Oui, vous êtes bien informé en effet.
01:35Donc c'est une revue trimestrielle, 100% true crime comme on dit,
01:39sous la houlette du youtubeur Max Keys.
01:41Donc ce sera une revue trimestrielle, long format, en 144 pages,
01:44des récits haletants, des faits divers connus et méconnus,
01:48des affaires non résolues, les fameux cold case,
01:50des disparitions, des portraits, des grands entretiens
01:52et le premier numéro sera en kiosque mi-décembre.
01:54Et on peut d'ores et déjà s'y abonner.
01:56On peut déjà s'y abonner et même instant promo,
01:58pardon pour cet instant promo, mais à un tarif préférentiel.
02:00Allez-y, profitez-en.
02:01J'en profite.
02:02Entendu.
02:03Alors revenons à notre sujet du jour.
02:04Je vous l'ai annoncé, nous allons parler des hommes
02:06qui mangent leurs semblables, les cannibales,
02:08et en particulier d'un de ceux-ci, le très inquiétant Kevin Clabeau.
02:13Kevin Clabeau, c'est l'identité d'un jeune homme de 18 ans
02:16qui habite Crépy en Valois, une commune paisible de 15 000 habitants
02:21dans les Hauts-de-France.
02:22Kevin Clabeau, c'est un jeune adulte qui va faire parler de lui le 13 mars 2007.
02:27Le jeune homme vient alors de se livrer à un véritable massacre.
02:30Il a tué sa mère, son jeune frère, joué avec leur corps
02:34et va tenter de tuer son père avant que celui-ci ne parvienne à prévenir les secours.
02:39Après une chasse à l'homme de plusieurs heures,
02:41les enquêteurs vont avoir la certitude que Kevin Clabeau
02:43a non seulement massacré sa famille,
02:45mais qu'il a prélevé de nombreux morceaux de chair pour les manger.
02:48Il s'est livré à des actes de cannibalisme.
02:51Bientôt la justice va se demander que peut-on faire de cet individu
02:55parmi les plus dangereux rencontrés.
02:58Un véritable lecteur à la française aux yeux de la psychiatrie.
03:01Il n'est pas jugeable car pas responsable.
03:04Cet homme diagnostiqué psychopathe, schizophrène,
03:07est-il vraiment soignable par la psychiatrie ?
03:11On le demandera tout à l'heure au grand spécialiste Pierre Delhomme.
03:15Sortira-t-il un jour de sa détention ?
03:17Pourrait-il faire replonger une ville entière dans le cauchemar ?
03:21Nous allons en parler dans un instant avec notre invité,
03:23la journaliste Jade Serrano,
03:25auteure de ce livre remarquable aux éditions du Rocher
03:27« Quand les hommes mangent leurs semblables, une enquête glaçante ».
03:30Bonjour Jade.
03:31Bonjour Stéphane.
03:32Merci d'avoir écrit ce livre qui nous a été très utile
03:34pour raconter cette affaire Clabeau.
03:36Voici donc le rappel des faits.
03:4013 mars 2007.
03:41Au centre de secours de Crépy-en-Vallois,
03:43il est 20h30.
03:44Trois policiers de permanence finissent de dîner.
03:47Ils sont appelés pour une agression route de Soissons.
03:50C'est à une minute de la caserne,
03:52autant dire qu'ils sont rapidement sur place.
03:54La voix au téléphone leur a expliqué qu'une femme,
03:56cheveux court,
03:57venait de se faire agresser par un homme
03:59et qu'il y a du sang partout.
04:01En fait, sur place,
04:02les pompiers se rendent compte que c'est l'homme
04:04qui est ensanglanté
04:05et que la femme s'est contentée de lui prêter assistance.
04:08L'homme semble sidéré
04:10et dit avoir été attaqué par son propre fils
04:13à coup de machette.
04:15Il a été blessé alors qu'il rentrait de son travail.
04:18L'agression a eu lieu quelques centaines de mètres plus loin,
04:21dans une maison,
04:22ou plus exactement dans sa maison.
04:24Cet homme, c'est Michel Clabeau.
04:27Il est né le 6 octobre 1965.
04:30Il habite Crépy-en-Vallois,
04:32comme une paisible de 15 000 habitants
04:34dans les Hauts-de-France.
04:35Cette ville, il ne l'a pas quittée.
04:37Aussi, en 2007,
04:39âgé de 41 ans,
04:40il vit ici, heureux,
04:42avec son épouse Valérie et leurs deux garçons,
04:44Kévin à 18 ans et Romain, 13 ans.
04:47Michel est électricien.
04:49Il travaille à Paris pour le ministère des Finances
04:51et prend donc le train tous les jours.
04:53Ce 13 mars 2007,
04:54il est rentré de la capitale,
04:56comme d'habitude, vers 17h30.
04:58Et d'habitude, il va à la salle de sport Muscle & Form,
05:02une salle pas très loin de chez lui
05:04pour pratiquer deux heures quotidiennes d'activité physique.
05:07Michel aime y aller avec son fils Kévin,
05:10qui adore gonfler ses muscles.
05:12Mais ce jour-là, Kévin a appelé son père vers 17h20
05:16pour lui dire qu'il ne se sent pas très en forme.
05:19Qu'à cela ne tienne,
05:20Michel ira seul pratiquer ses exercices.
05:23C'est donc vers 20h10 qu'il est rentré.
05:25Il se gare devant la porte du garage
05:27pour que personne ne puisse y entrer.
05:29Et puis, il passe par le sous-sol de la maison
05:32et commence à monter les escaliers.
05:34C'est alors qu'il entend quelqu'un courir derrière lui.
05:37C'est Kévin, qui vient du local des machines à laver.
05:40Le père a à peine le temps de se retourner,
05:42qu'il reçoit un coup de machette au niveau du bras droit.
05:45Puis un deuxième qui le frappe à la tête.
05:48Mais c'est alors que Michel saisit son fils
05:51et arrive miraculeusement à le plaquer au sol.
05:54Kévin est vêtu d'un pantacourt en jean,
05:57un t-shirt vert foncé, un blouson noir, des baskets.
06:00Son visage est déjà maculé de sang.
06:03Et c'est au moment où il est au sol
06:05qu'il dit à son père,
06:07« Tue-moi ! Je suis fou, tue-moi ! »
06:09Michel prend peur.
06:11Que s'est-il passé ?
06:13Il décide d'enfermer Kévin dans le garage
06:15pour être certain de ne pas le voir monter dans la maison.
06:17Michel grimpe les escaliers.
06:19Pendant qu'il monte dans la maison,
06:21il entend du grabuge au sous-sol.
06:23C'est certainement Kévin qui vient de pousser la voiture
06:26pour prendre la fuite.
06:28Que va découvrir Michel ?
06:30Quelques minutes plus tard, c'est découverte.
06:33Je suis monté.
06:35J'ai vu mon plus jeune fils allongé sur son lit.
06:38Il était inerte, un drap sur lui.
06:40J'ai voulu entrer dans la salle de bain.
06:42La porte était fermée.
06:44J'étais obligé de la défoncer.
06:46Mon fils avait à mon avis bloqué la porte de l'intérieur
06:49pour sortir par la fenêtre.
06:51Dans la baignoire, j'ai vu la copine de Kévin
06:53qui était morte elle aussi.
06:55Je me suis inquiété pour ma femme.
06:57Je suis sans nouvelles d'elle depuis ce matin.
06:59Je lui ai envoyé un texto.
07:01Elle ne m'a même pas répondu.
07:03Mais ça peut arriver.
07:05Rien d'inquiétant en soi.
07:07Il lui arrive de ne pas me répondre tout de suite.
07:09Il est 20h30 à présent.
07:11Michel Clabeau est sous le choc
07:13et décide d'appeler son beau-frère Richard.
07:16Il n'appelle pas la police tout de suite.
07:18Richard se souvient de ce coup de fil.
07:20J'étais sur l'ordinateur quand le téléphone a sonné.
07:23C'était Michel.
07:25Il m'a demandé de venir car Kévin avait tenté de le tuer.
07:28Il m'a dit « Romain est mort »
07:30ainsi que la petite amie de Kévin.
07:32Je me suis habillé et j'ai immédiatement pris mon véhicule.
07:34Quand je suis arrivé,
07:36Michel était sur le trottoir.
07:38Il m'attendait devant la grille de sa maison.
07:40Il tournait en rond.
07:42Je me suis garé.
07:44Michel m'a demandé où était sa femme, ma sœur Valérie.
07:46Et moi je lui ai demandé où était Romain.
07:48Tous les deux, on s'est dirigés dans la maison
07:50par la porte de derrière.
07:52J'ai vu les traces de sang en bas au sous-sol.
07:54Puis je suis monté.
07:56J'ai ouvert la porte de la salle de bain.
07:58Et là j'ai vu le corps de la femme.
08:00Son visage était complètement défiguré.
08:02Puis j'ai demandé à Michel où se trouvait Romain.
08:04Il m'a conduit à sa chambre.
08:06Il était sur son lit,
08:08sous un drap et une couverture.
08:10Les deux hommes sont si déboussolés
08:12qu'ils appellent à leur tour les parents de Richard.
08:14Ils sont incapables de se souvenir
08:16des numéros d'urgence.
08:18Ils en viennent à demander à la mère de Richard
08:20d'appeler la gendarmerie.
08:22Pendant ce temps-là,
08:24les hommes sont autour du jardin.
08:26Ils cherchent Valérie,
08:28regardent à l'intérieur des voitures,
08:30dans les moindres recoins.
08:32C'est alors que les gendarmes vont arriver
08:34avec les parents de Richard.
08:36Un incroyable rebondissement se produit.
08:38En appelant les parents de Tatiana,
08:40la petite copine de Kevin,
08:42pour leur apprendre la terrible nouvelle,
08:44un des gendarmes tombe sur son père
08:46qui s'énerve au téléphone.
08:48Ce dernier ne croit pas un mot
08:50de ce que disent les enquêteurs.
08:52Il appelle à son tour sa fille
08:54sur son téléphone portable et, miracle,
08:56elle décroche.
08:58Mais qui est donc la femme au visage
09:00défiguré de la salle de bain ?
09:02Il faudra quelques minutes
09:04pour comprendre que la femme
09:06dont le visage a été découpé n'est pas
09:08Tatiana, la petite amie de Kevin,
09:10mais Valérie, la femme de Michel
09:12et donc la mère de Kevin.
09:14Côté enquêteurs,
09:16de plus en plus de monde se bouscule
09:18dans la maison. La police scientifique
09:20rejoint les premiers gendarmes pour étudier
09:22les scènes de crime. Et on ne lésine pas
09:24sur les moisiens pour retrouver Kevin.
09:26Tout ce que comptent de policiers
09:28et de gendarmes de la région sont mobilisés.
09:30BRI, escadron de gendarmerie
09:32mobile de noyons à cheval,
09:34brigade synophile.
09:36Le maître chien remarque d'ailleurs
09:38une trace de l'adolescent
09:40à l'arrière de la maison.
09:42Le chien se dirige vers le jardin de l'habitation
09:44voisine et ressort
09:46route de soissons.
09:48Il se tient à une piste
09:50mais qui se perd malheureusement
09:52à 150 mètres de là, en direction de Vaumoise.
09:54Les gendarmes demandent alors
09:56l'autorisation au substitut du procureur
09:58de la République de Sanlis
10:00de géolocaliser le téléphone de Kevin.
10:02Le téléphone borne dans un champ
10:04au nord du lieu dit Mermoz.
10:06Toutes les forces de police
10:08et des militaires s'engagent vers ce point.
10:10Le maître chien et un hélicoptère
10:12de la gendarmerie nationale
10:14équipé d'un détecteur thermique
10:16vont scruter la nuit.
10:18Il est alors pas loin de 2h du matin
10:20mais la trace
10:22se perd à nouveau.
10:24Le téléphone est-il à bout de batterie ?
10:26Les recherches sont stoppées
10:28et la décision est prise de protéger la famille
10:30Claveau d'une éventuelle
10:32nouvelle attaque de Kevin.
10:34Les gendarmes surveillent
10:36le domicile des grands-parents maternels
10:38où Michel Claveau va passer la nuit
10:40et celui des parents de Tatiana
10:42qui est enfin rentrée chez elle.
10:4414 mars 2007
10:46la traque de Kevin reprend
10:48sur les coups de 9h.
10:50Les effectifs sont renforcés.
10:52Dorénavant ce sont 12 chevaux,
10:54160 gendarmes et un hélicoptère
10:56et un maître chien qui sont à ses trousses.
10:58Mais c'est un signalement
11:00qui va mettre les enquêteurs sur la trace
11:02d'un homme vu par 3 sœurs
11:04au niveau d'un arrêt de bus sur la commune de Berval.
11:06L'homme étant sanglanté,
11:08il mesure 1m80, il a le crâne rasé,
11:10il porte un bermuda, des baskets,
11:12un blouson noir et un t-shirt.
11:14Pour les enquêteurs, ça ne fait pas de doute,
11:16c'est lui.
11:1830 minutes plus tard, nouveau signalement.
11:20Un homme boite et se dirige vers un chemin de terre
11:22menant à Bonneuil-en-Vallois.
11:24Il a la tête ensanglantée et marche
11:26comme un robot selon les témoins.
11:28Bientôt les gendarmes arrivent à son niveau
11:30et interpellent Kevin Claveau.
11:32Il est écrit dans leur rapport
11:34à 17h50
11:36en bordure de la route départementale 88.
11:38Nous constatons qu'un jeune homme
11:40correspondant en tout point
11:42à la description de Kevin Claveau
11:44tente de grimper dans la forêt
11:46en direction du nord.
11:48Il semble à bout de force.
11:50Nous postons notre véhicule à proximité,
11:52nous l'appelons par son prénom.
11:54Il arrête sa progression.
11:56Nous lui disons que tout est maintenant terminé.
11:58Après quelques instants d'hésitation,
12:00il fait demi-tour et descend vers nous.
12:02Nous procédons alors à son interpellation.
12:04L'homme semble dans un état
12:06second.
12:08Ses yeux sont grand ouverts,
12:10il a le regard fixé droit devant lui
12:12et semble totalement absorbé
12:14dans ses pensées.
12:16Nous conduisons dans les locaux
12:18l'individu, dans les locaux de la brigade de recherche
12:20de Saint-Lys pour la poursuite
12:22de l'enquête.
12:24De son côté, la police scientifique a fait
12:26de terribles découvertes.
12:28Découvertes confirmées bientôt par les propres
12:30aveux du tueur,
12:32Kevin Claveau a bien prémédité
12:34le massacre de sa famille.
12:36Ce matin du 13,
12:38il a attendu que sa mère se maquille
12:40pour arriver devant elle,
12:42vêtue de gants de jardinage,
12:44un couteau caché derrière la cuisse.
12:46Il l'a frappé
12:48une première fois.
12:50Puis il a frappé à plusieurs reprises
12:52au point de casser la lame de son couteau.
12:54Pendant que sa mère agonise,
12:56il est allé chercher une barre de fer.
12:58Il a alors brisé son crâne
13:00en plusieurs parties.
13:02Il est complètement disloqué.
13:04Ensuite, et très calmement,
13:06il a commencé à nettoyer
13:08avant l'arrivée de son jeune frère,
13:10qui doit rentrer de l'école.
13:12En attendant ce retour,
13:14Kevin s'est mis à lécher le sang,
13:16puis à manger des morceaux de cervelle
13:18qui traînent sur le sol.
13:20Il a enfin fini de mettre le corps
13:22de sa mère dans la baignoire pour la nettoyer.
13:24Puis il a ouvert les fenêtres
13:26pour éviter les odeurs de sang
13:28dans la maison.
13:30Peu avant 12h30,
13:32Kevin a fait un piège à son petit frère.
13:34Méticuleusement, il a fermé
13:36toutes les issues de la maison.
13:38Il a accompagné son petit frère alors
13:40dans la chambre,
13:42où il a posé son cartable et son manteau.
13:44C'est à ce moment-là qu'il prétexte un jeu
13:46pour lui mettre un drap qui recouvre
13:48le billard d'ordinaire sur la tête.
13:50Et c'est à ce moment-là qu'il sort la machette.
13:52Pour éviter d'attirer l'attention,
13:54il a mis la musique de l'ordinateur assez fort.
13:56Son frère a joué en pleine confiance
13:58avant d'être achevé
14:00par un coup de machette en plein crâne.
14:02Puis il décapite son propre petit frère
14:04avant d'aller ranger les armes.
14:06Puis il s'est mis à boire
14:08une grande quantité de sang
14:10avant de commencer à faire le ménage.
14:12Il a placé son frère après
14:14dans son lit comme s'il dormait,
14:16l'oreiller sous sa tête
14:18ou du moins ce qu'il en restait.
14:20Puis il a mis le drap pour le cacher
14:22ainsi qu'une couverture.
14:24Mais là encore, les enquêteurs vont découvrir
14:26que Kevin s'est livré
14:28à des actes de cannibalisme.
14:32Kevin Clabeau a laissé des lettres
14:34mais que contiennent-elles ?
14:36Quels sont les mobiles qui l'ont conduit
14:38à massacrer sa famille ?
14:40Comment expliquer le besoin de manger des chairs
14:42de ses victimes ?
14:44Quel sort réservé à ce type d'individu cannibale
14:46peut-on un jour recommencer ?
14:48Jade Serrano, auteure d'une enquête
14:50sur les cannibales, nous répondra dans un instant.
14:52L'affaire Kevin Clabeau,
14:54on continue d'en parler dans un instant
14:56sur Sud Radio.
14:58Sud Radio, midi 13h,
15:00l'Affaire dans l'Affaire.
15:02De retour dans votre nouveau
15:04rendez-vous, l'Affaire dans l'Affaire, avec Jean-Marie Bordry
15:06et Victor Lefebvre.
15:08Merci, un bonheur.
15:10Une émission en partenariat avec la revue Affaires Criminelles,
15:12la revue des histoires vraies et flippantes.
15:14Nous nous penchons ce samedi
15:16sur l'affaire Kevin Clabeau.
15:18Ce jeune homme de 18 ans qui a massacré
15:20sa mère, son petit frère et qui a essayé
15:22également de tuer son père
15:24le 13 mars 2007.
15:26Et nous parlons à cette occasion des cannibales,
15:28ces criminels qui mangent leurs frères humains.
15:30Avec la journaliste
15:32Jade Serrano, qu'on est ravis d'accueillir
15:34et qui vient de publier aux éditions du Rocher
15:36« Quand les hommes mangent leurs semblables,
15:38la journaliste et les cannibales, une enquête glaçante ».
15:40Dans un instant aussi, nous allons être rejoints
15:42par l'éminent psychiatre Pierre Lamotte,
15:44grand spécialiste de la folie
15:46sous toutes ses formes, mais
15:48nous racontions à l'instant les faits rapportés
15:50par l'enquête sur les crimes de Kevin Clabeau.
15:52Jade Serrano, devant les policiers,
15:54Kevin Clabeau va tout avouer.
15:56Oui, il avoue tout.
15:58Avec énormément de nonchalance.
16:00Et c'est ça qui frappe énormément
16:02le major en charge de son audition.
16:04Il le raconte
16:06comme on récite une poésie.
16:08Il le raconte
16:10comme on raconte n'importe quelle anecdote
16:12à son camarade.
16:14Il n'a aucune émotion.
16:16On a l'impression qu'il lit
16:18ses aveux presque
16:20d'un texte appris par cœur.
16:22Qui plus est, il a décidé de le raconter
16:24au passé simple.
16:26Un temps qu'il n'emploie pas
16:28spécialement bien d'ailleurs.
16:30Ça rend un petit peu ses aveux ridicules.
16:32Qui plus est,
16:34il a
16:36préparé ce crime.
16:38Ce crime intrafamilial
16:40depuis plus d'un an.
16:42Il a eu le temps, si vous voulez, d'imaginer ce scénario.
16:44Et là, c'est l'apothéose
16:46quand il arrive à la brigade de recherche
16:48de son lice dans les locaux.
16:50En lisant votre livre, on apprend que
16:52Kévin Clabeau a aussi laissé
16:54trois lettres où il explique son geste
16:56et son mépris du monde.
16:58Oui, il a laissé trois lettres.
17:00Une au monde, une à sa famine
17:02et la dernière à Tatiana,
17:04sa petite amie.
17:06Elles sont assez différentes
17:08les unes des autres. Quand il écrit
17:10cette lettre au monde, il compare
17:12le monde à une citerne de pu.
17:14Ça, ce sont
17:16des termes de Kévin toujours très agréables.
17:18Quand il parle de sa famille,
17:20il les excècre. Vraiment, Kévin détestait
17:22sa famille. Il leur
17:24vouait une haine
17:26sans faille. N'oublions pas que
17:28la haine est toujours teintée d'amour.
17:30C'est très important de le dire.
17:32Par contre, sa lettre à Tatiana,
17:34elle dénote totalement.
17:36C'est le seul humain que Kévin
17:38respecte. C'est le seul humain que Kévin
17:40aime vraiment.
17:42Et il lui avoue
17:44sombrer dans la folie.
17:46Il a quand même ce subconscient, cette conscience
17:48de ce qui est en train de se passer, de ce qui
17:50va se passer.
17:52Il a 18 ans au moment des faits.
17:54Vous avez réussi depuis la rédaction
17:56de cette enquête passionnante
17:58à rentrer en communication avec
18:00Kévin Clameau sur son lieu de détention.
18:02On a envie de vous poser la question.
18:04Est-ce que c'est une personne totalement
18:06imperméable à la rationalité
18:08ou au contraire, vous avez pu avoir
18:10des échanges cohérents avec lui ?
18:12J'ai pas eu encore
18:14d'échanges directs.
18:16J'ai fait ça par étapes.
18:18Pour tout vous dire. Mais Kévin est
18:20une personne totalement cohérente.
18:22Il n'est pas du tout, quand on
18:24le voit, il n'est pas... C'est pas un fou
18:26comme on peut l'imaginer. C'est pas un vol au-dessus d'un coucou.
18:28C'est cette image un peu
18:30stigmatisée, stigmatisante
18:32de la folie et de la maladie mentale.
18:34Kévin, sous traitement,
18:36il est comme vous et moi. C'est-à-dire,
18:38par contre, il a un délire qui,
18:40d'ailleurs, quand on lit ses lettres, on le comprend,
18:42mais un délire construit. C'est-à-dire que
18:44syntaxiquement, il est logique.
18:46Il a son délire de dire que le monde est pourri,
18:48que c'est une
18:50citerne de pus, etc.
18:52Ça, c'est sa logique à lui. Mais elle est
18:54entendable, si vous voulez. On n'est pas
18:56dans une déconstruction totale, syntaxique
18:58de la parole, du comportement.
19:00Il ne lève pas le bras d'un coup.
19:02Vous voyez ce que je veux dire. Il est
19:04totalement structuré. Froid.
19:06Et froid, alors. Oui, Kévin est
19:08froid parce que Kévin a été diagnostiqué psychopathe.
19:10Donc oui, Kévin est froid. Mais comme
19:12Kévin est aussi schizophrène, ça lui
19:14donne quelque chose d'extrêmement sensible.
19:16Où est-il
19:18détenu à présent et comment se passe
19:20sa détention ? Il est en unité pour
19:22malades difficiles, donc il n'est pas en
19:24milieu carcéral. Pour pas que
19:26tout le monde s'effraie, il vaut mieux
19:28être en unité pour malades difficiles
19:30quand on est en prison. Oui, vous pouvez nous préciser un peu
19:32les choses. C'est une unité très
19:34sécurisée. Extrêmement sécurisée.
19:36Donc on sort très difficilement.
19:38Il faut, à contrario de
19:40la prison, passer par plusieurs
19:42collégiales
19:44d'experts pour avoir l'autorisation
19:46d'en sortir. On ne finit
19:48pas sa peine. Et d'ailleurs, pour tout
19:50vous dire, Kévin, aujourd'hui, Kévin Clabeau
19:52est considéré comme l'un des hommes les plus
19:54dangereux de France. Et il
19:56n'en sortira jamais.
19:58On est sûr de ça ? On est sûr.
20:00Personne ne prendra le risque de faire sortir Kévin.
20:02Dans votre livre,
20:04Serrano, il y a trois autres
20:06affaires que vous détaillez
20:08avec beaucoup, beaucoup, c'est un
20:10ouvrage très documenté,
20:12avec beaucoup de précision. Et on découvre
20:14que finalement, les affaires de cannibalisme,
20:16eh bien, ça existe en France.
20:18Ce n'est pas, évidemment,
20:20monnaie courante. Je ne veux pas vous dire
20:22le contraire. Mais
20:24en revanche,
20:26vous en avez
20:28dénombré
20:30plus d'une dizaine, en fait.
20:32Presque dix-sept, on pourrait dire
20:34un peu moins de vingt. C'est vrai que
20:36ce sont des affaires, vous avez
20:38raison Stéphane, qui sont bien souvent passées
20:40sous silence par nous,
20:42les journalistes. Oui, et pourquoi ?
20:44Pourquoi est-ce qu'on ne parle pas des choses ?
20:46C'est parce qu'elles font peur, ces histoires ?
20:48La justice communique peu.
20:50Puisque nous récupérons des informations
20:52par le biais, d'abord,
20:54de la justice. Après, quand nous récupérons
20:56les dossiers, moi j'ai dû fouiner
20:58pour trouver que Kévin Clabeau, il y avait eu
21:00une mention cannibale à cette affaire.
21:02Les auditeurs
21:04peuvent rechercher sur internet Kévin Clabeau.
21:06Personne ne le dira. Parce que
21:08personne ne le savait. Et lorsque j'ai appelé
21:10les juges d'instruction en charge de cette affaire à l'époque,
21:12elles étaient sidérées
21:14que j'ai eu cette information.
21:16Parce qu'elles avaient été tenues sous silence. Elles étaient très gênées.
21:18Vous avez dit que ces actes étaient prémédités
21:20depuis un an. Est-ce que
21:22l'acte de cannibalisme, en plus du meurtre
21:24de sa mère, était lui-même prémédité ?
21:26Oui, Kévin avait une passion, vous,
21:28une passion énorme pour plein de
21:30serial killers cinématographiques.
21:32Mais Hannibal Lecter
21:34en faisait partie. Il aimait aussi
21:36beaucoup Jason du Dentiste, Michael Mayer
21:38de Vendredi 13, etc.
21:40Donc c'est cohérent. Oui, c'est très cohérent.
21:42Il vivait dans un monde assez taciturne.
21:44C'est quelqu'un qui dessine extrêmement bien.
21:46Je tiens quand même à lui trouver
21:48une petite qualité.
21:50Ça reste en humain.
21:52Et c'est ça qu'il faut appréhender.
21:54Quand on parle de l'irresponsabilité pénale,
21:56je me suis confrontée à une forme de
21:58criminalité que je m'y connaissais.
22:00Et je pense que c'est peut-être ça qui fait peur
22:02aux citoyens
22:04et à la justice
22:06de le dire.
22:08C'est-à-dire que, oui, ce sont des hommes
22:10comme vous et moi. Et on a peur de se reconnaître
22:12en eux. Je crois. Il y a une forme de tabou
22:14sur l'anthropophagie, en fait, dans une société.
22:16Et de l'identification que ça peut créer
22:18puisque ça part d'un fantasme archaïque
22:20et que, finalement, la maladie
22:22fait que nous agissons.
22:24Alors, dans un instant,
22:26nous allons nous demander si le cannibalisme
22:28ne concerne que la France.
22:30Souvenez-vous, en juin 1981,
22:32Issei Sagawa
22:34va tuer une jeune étudiante néerlandaise
22:36avant de la découper et stocker
22:38dans son frigidaire des nombreux morceaux
22:40d'ail qu'il va progressivement manger.
22:42À l'époque, l'affaire dite
22:44du japonais cannibale avait fait
22:46grand bruit. On va en parler.
22:48On va s'interroger sur qui sont
22:50ces cannibales avec Pierre Lamotte,
22:52le spécialiste, l'expert français
22:54auprès des tribunaux et spécialiste de la folie.
22:56On en parle dans un instant sur Sud Radio.
22:58A tout de suite.
23:22...
23:42Dans votre livre, vous parlez
23:44de trois autres affaires de cannibalisme.
23:46Quelles sont-elles ?
23:48Les trois autres affaires sont toutes
23:50différentes. En plus, la dernière
23:52est Nicolas Coquenne, le cannibale
23:54de Rouen.
23:56Je parle assez brièvement.
23:58Je développe surtout l'affaire Jérémie Rimbaud,
24:00ex-militaire,
24:02traumatisé de guerre,
24:04qui va sombrer à son retour
24:06dans la folie pathologique
24:08jusqu'à commettre ce crime
24:10anthropophage.
24:12Ensuite, on a Arthur André.
24:14Arthur André, c'est un peu
24:16le fou du village, si j'ose dire.
24:18Tantôt sympathique,
24:20tantôt effrayant
24:22pour ses voisins.
24:24Ils sont toujours
24:26traumatisés. Il a tué en 2021
24:28le petit Romain.
24:30J'embrasse sa maman, Karine. Je pense très fort à elle.
24:32Donc, c'était
24:34trois affaires totalement différentes.
24:36Mais Kevin a une singularité.
24:38Kevin Clabo, oui.
24:40Il a sa singularité là.
24:42Kevin,
24:44il est très...
24:46Vraiment, sa dimension psychopathique,
24:48vous voyez,
24:50elle est vraiment effrayante. Je sais que Jérémie
24:52Rimbaud sortira un jour.
24:54Même s'il a récidivé, c'est vrai. Il y a eu un problème
24:56de traitement. L'enquête
24:58le révélera. Mais
25:00je sais que Jérémie
25:02a quelque chose de gentil en lui.
25:04Arthur est décédé, malheureusement, et on porte avec lui
25:06le mobile,
25:08la vérité sur ce crime.
25:10Mais Kevin, c'est vraiment...
25:12Qu'est-ce qu'il a de pire que les autres ?
25:14Qu'est-ce qu'il a de plus psychopathe que les autres ?
25:16Très concrètement. Mais Kevin,
25:18il a une réelle froideur.
25:20Kevin prend plaisir à faire peur.
25:22Kevin a un attrait
25:24pour la sexualité morbide.
25:26Voilà.
25:28Kevin, c'est compliqué.
25:30Il se met en scène en permanence. Il parle
25:32au passé simple, vous l'avez dit.
25:34Il est très mégalomane.
25:36Approcher Kevin, on n'approche pas Kevin Clabo
25:38comme on approche Jérémie Rimbaud.
25:40Jérémie Rimbaud, on peut très facilement
25:42aller boire un café à l'UMD
25:44avec lui, jouer aux cartes, faire une partie de domino.
25:46C'est incroyable parce que
25:48à vous écouter,
25:50ces criminels cannibales
25:52sont quand même assez
25:54proches de monsieur et madame Tout-le-Monde.
25:56Énormément.
25:58De toute façon, dans la criminalité
26:00en général, le principe de physiognomie
26:02qui était très cher au XIXe siècle
26:04aux criminologues
26:06n'existe pas. Nous le savons, il n'y a pas
26:08de faciès, évidemment.
26:10Il n'y a pas une tête d'assassin ou de cannibale.
26:12Après, il y a quand même
26:14parfois quand on se balade en milieu carcéral,
26:16je ne veux pas mentir, il y a quand même des têtes
26:18qui prennent un peu plus peur que d'autres.
26:20C'est vrai. Reconnaissons-le.
26:22Mais Kevin a cette spécificité.
26:24Kevin a les yeux clairs et le regard
26:26psychopathe
26:28avec les yeux clairs est extrêmement glaçant.
26:30Et quand vous le rencontrez, quelles sont les mesures
26:32de sécurité ? Vous dites qu'on ne le rencontre pas comme
26:34on rencontre tout le monde. On doit passer par quel processus
26:36de sécurité pour rencontrer quelqu'un qui pourrait nous manger ?
26:38Non, il ne pourra pas nous manger.
26:40Ça, c'est quelque chose de très stigmatisant.
26:42C'est-à-dire que quand un cannibale,
26:44un criminel qui a commis des actes anthropophages
26:46nous regarde, il ne se dit pas « Ah tiens, elle a des jolis bras
26:48et si je lui croquais ? » Non, pas du tout.
26:50C'est important de déconstruire ce cliché-là.
26:52Exactement. Par contre,
26:54il peut être très violent, c'est-à-dire
26:56dans l'énervement. D'ailleurs, c'est
26:58un symptôme de la psychopathie.
27:00On reconnaît des psychopathes non criminels. La plupart
27:02ne le sont pas. Parmi nous,
27:04ce sont nos patrons, bien souvent
27:06des hommes politiques. Ce sont
27:08des personnes qui ont des colères
27:10noires, qui sont prêtes à tout casser,
27:12etc. Donc, il y a cette spontanéité,
27:14cette impulsivité chez lui
27:16qui, du coup, est dangereuse
27:18et sont extrêmement susceptibles.
27:20Donc, on n'interagit pas
27:22avec Céline Clabeau comme avec Jérémy Rimbaud.
27:24Alors, dans un instant, on va rejoindre
27:26Pierre Lamotte, qui est un des grands spécialistes
27:28de psychiatrie
27:30et donc de la folie,
27:32qui est expert auprès des tribunaux.
27:34Il nous expliquera quels sont les différents
27:36types, car il existe différents types
27:38de criminels cannibales.
27:40Je voudrais
27:42vous reparler d'Issei
27:44Sagawa. Vous vous souvenez
27:46le japonais cannibale.
27:48Évidemment, c'est pas
27:50une affaire banale.
27:54C'est une affaire très célèbre qui a défrayé
27:56la chronique en 1980.
27:58Souvenez-vous.
28:00Vous pouvez nous rappeler les faits, Victor Lefebvre ?
28:02Issei Sagawa, c'est le fils d'un riche industriel
28:04japonais. Il arrive en France en 1981.
28:06Il a 31 ans.
28:08Il suit des brillantes études.
28:10Il est doctorant en littérature comparé
28:12à l'université de la Sorbonne nouvelle. Il est très chétif.
28:14Il mesure 1,52 m
28:16et pèse 35 kg. Il est très solitaire.
28:18Et le 11 juin 1981,
28:20il l'invite à dîner
28:22dans son petit appartement du 16ème arrondissement.
28:24Une étudiante néerlandaise
28:26de 24 ans, Renée Artevelt,
28:28il tue la jeune femme
28:30d'un coup de carabine dans la nuque à bout portant
28:32alors qu'elle lisait des poèmes
28:34expressionnistes allemands sur la mort.
28:36Et l'horreur se poursuit après
28:38puisque Issei Sagawa viole post-mortem
28:40sa victime, mange certaines parties
28:42de son corps, la découpe à la scie électrique
28:44et la conserve trois jours
28:46dans son frigidaire avant de
28:48tenter de s'en débarrasser dans le lac du bois de Boulogne.
28:50Comment les policiers
28:52ont retrouvé la trace ?
28:54Il a été surpris pendant cette promenade
28:56dans le lac du bois de Boulogne
28:58pour tenter de se débarrasser
29:00des restes de sa victime. Il est surpris
29:02par un couple de promeneurs qui lui demandent
29:04ce qu'ils transportent dans ses bagages.
29:06À ce moment-là, il prend la fuite. Il est surpris.
29:08La police est alertée. Issei Sagawa
29:10est identifié par le chauffeur
29:12de taxi qu'il a mené jusqu'au bois de Boulogne
29:14et il est arrêté trois jours après son crime.
29:16Il n'oppose aucune résistance
29:18et il déclare à la brigade criminelle
29:20de Paris, si j'avais eu un congélateur
29:22vous ne m'auriez jamais retrouvé.
29:24Et il revendique son crime
29:26pour un geste artistique.
29:28Est-ce qu'il a eu droit à un procès
29:30ou une détention dont parlait
29:32par exemple Jade Serrano tout à l'heure
29:34dans une unité spécialisée de psychiatrie ?
29:36Il a été d'abord placé en détention provisoire
29:38à la prison de la santé. Il est soumis pendant un an
29:40à une expertise psychiatrique
29:42très sérieuse qui est menée par trois experts
29:44indépendants qui attribuent sa perte totale
29:46d'inhibition à une encéphalite
29:48contractée à l'âge de deux ans au Japon.
29:50Les psychiatres évoquent
29:52un « nobicide sans autre
29:54motivation que de satisfaire une pulsion
29:56cannibalique » et lors de son procès il déclare
29:58« manger cette fille, c'était une expression
30:00d'amour, je voulais sentir en moi l'existence
30:02d'une personne que j'aime ».
30:04J'ajoute que les experts psychiatriques
30:06concluent à son irresponsabilité pénale
30:08mais recommandent son internement en raison
30:10de son extrême dangerosité. Le juge d'instruction
30:12prononce un non-lieu en raison de l'abolition
30:14du jugement au moment des faits.
30:16La surprise c'est qu'il va rentrer au Japon
30:18et devenir une véritable légende.
30:20Exactement. Il profite, c'est-à-dire
30:22que son père, un puissant industriel japonais
30:24négocie avec les autorités françaises
30:26son rapatriement au Japon, au grand-dame
30:28de la famille de la victime, on peut le comprendre.
30:30Le 21 mai 1984,
30:32Issei Sagawa est renvoyé au Japon.
30:34Il est placé dans un hôpital psychiatrique
30:36à Tokyo, avant d'être définitivement
30:38libéré quelques mois plus tard, en août
30:401985.
30:42Il cherche à retrouver du travail,
30:44il enseigne le français pendant quelques semaines
30:46dans une école avant d'être reconnu.
30:48Au Japon, il devient une véritable vedette
30:50érotique, il donne des interviews, écrit plusieurs livres
30:52un manga d'ailleurs. Il s'improvise
30:54acteur dans des films érotiques,
30:56devient consultant pour traiter les affaires criminelles
30:58au Japon, et il apparaît même
31:00tenez-vous bien dans des publicités pour des
31:02chaînes de restaurants de viande.
31:04Il va mourir d'une pneumonie
31:06le 24 novembre 2022
31:08à l'âge de 73 ans.
31:10Jusqu'au bout d'ailleurs,
31:12il dira qu'il a eu des pensées
31:14cannibales qui l'obsèdent, Victor.
31:16Oui, jusqu'au bout. Il a été visité plusieurs fois
31:18par des journalistes dans sa résidence de Tokyo
31:20donc il était en liberté. Il confie au journal Le Monde
31:22en 2006
31:24« J'ai commis un crime
31:26atroce et le remord envahit
31:28mes nuits. Je ne cherche pas à justifier
31:30l'inadmissible mais à remonter le fil.
31:32Le cannibalisme est un symptôme
31:34d'une incapacité à m'intégrer à la société.
31:36Cet acte était une obsession,
31:38il fallait que je le commette. C'est en cela
31:40que je suis malade. » Vous ne vous êtes pas
31:42intéressé à l'affaire d'Issei Sagawa-Jatsarano
31:44parce qu'elle est très connue celle-ci.
31:46Beaucoup trop.
31:48Et puis en plus,
31:50Issei Sagawa a un destin
31:52qui est évidemment très surprenant.
31:54On le voit, véritable légende dans son pays.
31:56Ensuite, ce n'est pas le cas des criminels
31:58assez ordinaires dont vous parlez
32:00dans votre livre. Oui, et puis je n'aime pas
32:02vraiment ce côté sensationnaliste.
32:04Il me gêne beaucoup quand on parle de criminalité.
32:06Il faut vraiment
32:08appréhender la criminalité pour ce qu'elle est.
32:10Un acte ordinaire, bouleversant,
32:12atroce, mais ordinaire.
32:14On ne peut pas
32:16se tarifier des criminels. C'est extrêmement dangereux
32:18et
32:20invraisemblable, dans l'Hexagone en tout cas.
32:22Dans un instant, nous revenons
32:24avec un invité très rare
32:26dans les médias pour continuer à parler des cannibales,
32:28de ces criminels cannibales.
32:30Comment la société peut-elle
32:32se protéger de ces individus dangereux ?
32:34À quoi ressemblent ces unités
32:36pour malades difficiles qui les accueillent ?
32:38Ces psychopathes peuvent-ils être
32:40sauvés par la psychiatrie ?
32:42Sont-ils des récidivistes potentiels ?
32:44On en parle avec un des plus grands spécialistes
32:46de la folie, le Dr Pierre Lamotte, au CV.
32:48Impressionnant, psychiatre, médecin légiste,
32:50expert honoraire auprès de la Cour de cassation,
32:52etc. Il a été aussi le chef du
32:54pôle de santé mentale des détenus en psychiatrie
32:56légale de Lyon pendant plus de 30 ans.
32:58On le retrouve sur Sud Radio.
33:00A tout de suite pour parler du cannibalisme.
33:02Sud Radio,
33:04midi 13h, l'Affaire dans l'Affaire.
33:06Dernière partie de l'Affaire
33:08dans l'Affaire, toujours en compagnie de
33:10Marie Bordet et de Victor Lefebvre.
33:12Avec nous également la journaliste Jad Serrano,
33:14auteur de « Quand les hommes
33:16mangent leur semblable » paru
33:18aux éditions du Rocher. Il nous a
33:20rejoint le Dr Pierre Lamotte
33:22que nous sommes très heureux d'accueillir,
33:24psychiatre, médecin légiste, expert honoraire
33:26agréé près de la Cour de cassation.
33:28Il a été aussi le chef du pôle
33:30de santé mentale des détenus en psychiatrie
33:32légale de Lyon
33:34pendant plus de 30 ans. Vous avez
33:36écrit de nombreux
33:38ouvrages et
33:40articles sur la folie.
33:42Docteur,
33:44est-ce que le cannibalisme est une
33:46pathologie rare, somme toute ?
33:48C'est une pathologie
33:50relativement rare, mais
33:52la question c'est plutôt est-ce qu'elle est totalement
33:54spécifique par rapport à des
33:56criminels qui s'acharnent
33:58à détruire, à éradiquer complètement
34:00leurs victimes. Alors, il y a bien sûr
34:02la dimension en plus de manger,
34:04d'introjecter en quelque sorte la personne
34:06quand on la mange,
34:08soit symboliquement, soit
34:10dans la réalité de la faire
34:12disparaître complètement en étant vraiment sûr
34:14qu'elle a disparu puisqu'on l'a déchirée,
34:16ce qui donnerait peut-être un côté
34:18très spécifique. En réalité,
34:20il y a trois grandes familles, si on veut.
34:22Il y a ceux qui sont complètement fous,
34:24des schizophrènes, où le geste
34:26lui-même n'a pas tellement de sens, c'est inscrit dans
34:28un délire. Il y a ceux qui sont beaucoup plus
34:30sur le versant psychopathique, où il s'agit
34:32de jouir, de détruire, de jouir,
34:34de faire quelque chose d'extravagant,
34:36insolite ou qui fascine.
34:38Et puis, on pourrait dire qu'il y a
34:40un cannibalisme qui est peut-être plus compliqué,
34:42plus rare, qui accompagne
34:44autre chose et qui
34:46va être plus
34:48centré aussi sur le côté pervers,
34:50jouissance et
34:52le plaisir de
34:54choquer, le plaisir d'être totalement
34:56extérieur à l'humain normal.
34:58On a l'impression
35:00qu'il y avait un cannibalisme rituel
35:02de tribal,
35:04quasiment.
35:06C'est en tout cas le cliché qu'on peut
35:08avoir en tête. Et puis, il y a ce cannibalisme
35:10de grand pervers dont vous parlez,
35:12dont pourrait faire partie Kevin Clabeau.
35:14En quelque sorte.
35:16D'ailleurs, Jade Serrano a fort
35:18bien rappelé les aspects historiques,
35:20sociologiques, décrits par Lévi-Strauss
35:22ou par d'autres,
35:24qui ont pu, dans certains
35:26cas, même avoir une fonction
35:28quasiment de conservation
35:30quelque part du mort
35:32dans le souvenir avec un respect
35:34à travers le cannibalisme
35:36qui pourrait récupérer le meilleur
35:38de l'autre. Ce n'est pas
35:40quelque chose que l'on retrouve
35:42de façon habituelle
35:44dans les civilisations occidentales,
35:46mais qui a pu
35:48être aussi
35:50un cannibalisme
35:52d'occasion. On se rappelle par exemple
35:54l'équipe de Rubli de la Cordillère des Andes.
35:56Le bruit que ça fait
35:58par rapport à cette fonction utilitaire
36:00où au début il s'était
36:02donné un rituel de respect des corps
36:04en les découpant. Il y avait quelque chose comme ça.
36:06On peut rappeler ce qu'ils étaient passés. Un avion
36:08s'était écrasé dans la cordillère des Andes.
36:10Ils n'avaient rien à manger. Ils étaient perdus. Ils ont donc
36:12mangé les corps de certaines victimes
36:14juste pour s'alimenter et survivre.
36:16Et c'est grâce à ça qu'ils ont eu la vie sauve.
36:18Oui, et on peut rappeler d'ailleurs qu'il y en a un ou deux
36:20qui n'ont pas accepté et qui sont morts.
36:22Qui n'ont pas pu
36:24franchir ce tabou.
36:26On a envie de vous demander comment expliquer
36:28cette pulsion qui conduit à manger son
36:30semblable. C'est juste l'ivresse destructrice
36:32dont vous parliez
36:34il y a quelques jours. Je pense que la destructivité
36:36y est pour beaucoup. La volonté
36:38aussi de prendre quelque part
36:40c'est le même fantasme aussi quelque part
36:42que celui de
36:44l'Indonésie ou d'autres ou des Papous.
36:46L'idée d'introjecter
36:48la force du mort.
36:50En soi, on pouvait
36:52de façon symbolique lui prendre certains
36:54de ses attributs, mais
36:56le fait de le manger est quelque chose
36:58qui est peut-être plus parlant
37:00pour l'inconscient collectif.
37:02Je pense que
37:04c'est difficile de faire un
37:06tableau très général
37:08de chaque cas particulier parce que
37:10il y a une chose qui est sûre, c'est qu'on est très fascinés
37:12et que nous, personnellement,
37:14nous avons tendance à en faire quelque part le crime des crimes.
37:16Dès qu'on a
37:18déjà l'atteinte au corps, le corps haché,
37:20brisé à coups de barres,
37:22non respecté par le criminel
37:24qui, de façon ultime, va détruire
37:26le corps,
37:28c'est quelque chose qui, déjà, nous
37:30horrifie au sens propre.
37:36La question que vous posiez
37:38tout à l'heure, qui est très intéressante,
37:40qu'est-ce qu'on peut faire ?
37:42Est-ce qu'il y a quelque chose, en amont,
37:44pour repérer celui qui a ces tendances
37:46épouvantables ? On peut remarquer que dans
37:48les criminels cités par Jad dans son livre,
37:50il y en a plusieurs qui avaient déjà
37:52manipulé ce fantasme
37:54de manger le corps,
37:56de détruire, et d'être très agressifs.
37:58Il y en a un qui,
38:00apparemment, avait
38:02le militaire, qui a été
38:04lui-même victime, sans doute, de traumatismes
38:06dans
38:08l'Institut, pendant cette apex,
38:10qui, apparemment,
38:12avait un aspect plus généraliste,
38:14qui n'était pas directement centré sur
38:16manger le cadavre. Mais je crois
38:18qu'il y a quelque chose qui peut, peut-être,
38:20si on est éveillé,
38:22attirer l'attention.
38:24Est-ce que ça veut dire que tous ceux
38:26qui ont des pulsions nécrophages
38:28comme ça, vont devenir
38:30crime cannibale ? Sûrement pas.
38:32Et toute la question
38:34de la prévention, c'est de savoir
38:36à quel moment est-ce que quelqu'un qui,
38:38par ailleurs, peut être clivé ? Vous avez vu que
38:40Kevin, par exemple, avait eu un comportement
38:42quasi normal, à certains moments,
38:44ou, en tout cas, a pu croiser
38:46d'autres personnes qu'il n'a pas agressées.
38:48Il n'était pas un fou furieux en permanence.
38:50Donc c'est assez difficile de dire
38:52qu'on va diagnostiquer
38:54quelque chose avant. Quand il y a eu un premier passage
38:56à l'acte, et qu'une personne a été
38:58internée sans son consentement,
39:00avec les nouvelles dispositions de la
39:02loi de 2011, on pourrait se dire
39:04à ce moment-là, est-ce que, avant de les relâcher,
39:06on a pris toutes les précautions
39:08pour en concerner une récidive,
39:10pour en prévenir une récidive ?
39:12Et là encore, je dirais que
39:14aussi bien du point de vue des moyens,
39:16quand un psychiatre dit qu'il a assez de moyens, on l'enferme
39:18avec ses malades, mais
39:20aussi bien sur le plan
39:22des moyens techniques,
39:24théoriques de repérage,
39:26on est dans une question de probabilité,
39:28est-ce qu'on a une probabilité
39:30de récidive ?
39:32Il y a quelquefois des ratés, certains,
39:34regardez par exemple l'affaire de Romain Dupuis
39:36qui n'a pas mangé, mais qui a aussi
39:38fait une agression très très forte
39:40sur le plan symbolique, puisqu'il a décapité
39:42ses victimes dans l'hôpital psychiatrique,
39:44il y avait sa mère qui avait appelé
39:46à plusieurs reprises, venez le chercher,
39:48il est fou, il manie son sabre,
39:50la drogue le rend fou,
39:52il a des conflits avec tout le monde,
39:54je ne peux plus rien en faire, et on lui dit
39:56amenez-le nous, amenez-le nous, on n'ira pas le chercher
39:58chez vous. Alors, est-ce qu'il faut ajouter
40:00une mesure
40:02de prévention aux différentes dispositions
40:04légales actuelles ? C'est très
40:06compliqué, et je ne crois pas qu'on soit tout de suite
40:08dans ce plan-là.
40:10Si on revient à l'affaire
40:12qui nous intéresse aujourd'hui, celle de Kevin,
40:14on sait depuis qu'il est passé
40:16à l'acte, on sait depuis qu'on l'interroge
40:18et qu'il a assumé et mis en scène son acte
40:20et ses aveux, mais est-ce qu'il y avait des signes
40:22avant-coureurs, avant, dans ce que son père
40:24par exemple a pu dire aux forces de l'ordre ?
40:26Est-ce qu'on avait des indices
40:28qui pouvaient laisser entendre qu'il était dangereux ?
40:30Je crois qu'on en avait quelques-uns
40:32quand même, il me semble,
40:34je ne connais pas aussi bien l'affaire.
40:36Peut-être que Jade peut nous donner
40:38des indices personnellement.
40:40Effectivement, il a été, en fait,
40:42par le biais de sa grand-mère et de sa maman
40:44hospitalisé quelques semaines avant
40:46son passage à l'acte, sauf que
40:48comme il l'a dit, j'ai manipulé
40:50les blouses blanches.
40:52Et c'est pendant cette hospitalisation
40:54qu'il formante le scénario
40:56anthropophage de son crime
40:58et qu'il va ensuite
41:00faire ce qu'il a commis.
41:02Si vous voulez,
41:04la détection, elle est toujours,
41:06elle relève du filtre de vérité
41:08que le patient veut bien donner.
41:10Et puis, on a un problème,
41:12comme le disait Dr Allamotte, de lits
41:14en France, on a un problème de personnel.
41:16Les UMD, je terminerai
41:18là-dessus Stéphane Simon, les UMD, c'est
41:20une demande, par exemple, à l'UMD d'Albi,
41:22où je me suis rendue une demande par jour.
41:24On ne peut pas y répondre.
41:26J'ajouterais, en ce qui concerne le fait
41:28qu'il se vante d'avoir berné
41:30les blouses blanches, je pense qu'il y a
41:32une récupération qu'on retrouve chez beaucoup de
41:34criminels, a priori.
41:36Vous le trouvez aussi chez Fofana,
41:38après le meurtre d'Ilan Amini,
41:40où on avait...
41:42Il faisait exprès le fou
41:44devant les caméras
41:46au moment où on l'arrête, en en rajoutant
41:48une couche pour faire encore plus peur,
41:50être encore plus maître de l'horreur.
41:52Je ne suis pas tout à fait sûr que ce soit
41:54complètement quelque chose de maîtrisé.
41:56C'est une pulsion supplémentaire
41:58qu'on a retrouvée par exemple aussi chez Pierre Bodin,
42:00l'ennemi public numéro un,
42:02qui l'a berné successivement, je ne sais pas
42:04combien de professeurs de psychiatrie,
42:06avant de le rendre responsable
42:08de ses actes où il a fait le fou
42:10pendant très longtemps,
42:12en mangeant ses excréments, etc.
42:14Donc, lui n'a pas été cannibale,
42:16mais d'une autre façon.
42:18Je voulais vous demander,
42:20il y a deux types de structures
42:22qui accueillent...
42:24Les UMD
42:26et les UHSA.
42:28Les unités pour malades difficiles,
42:30c'est la psychiatrie
42:32sans consentement, fermée,
42:34civile, c'est-à-dire
42:36qu'on accueille là-dedans effectivement
42:38des gens qui ont été reconnus responsables
42:40de leurs actes à part expertise
42:42lorsqu'il s'agit de criminels.
42:44Quelquefois, on accueille des détenus,
42:46selon l'ancien article D398
42:48du Code pénal, qui est toujours actif,
42:50et qui dit qu'on ne peut pas
42:52rester en état d'aliénation mentale
42:54dangereuse dans un
42:56établissement pénitentiaire.
42:58Normalement, on va en UHSA,
43:00mais si on veut pouvoir faire des traitements
43:02au long cours sur certains types de criminels
43:04en UHSA, je vais vous dire ce que c'est dans une seconde,
43:06on ne peut pas accueillir tout le monde.
43:08Donc, il y a une hospitalisation de proximité
43:10en quelque sorte qui se fait quelquefois
43:12dans les UMD,
43:14période courte.
43:16Ce sera la question
43:18de conclusion ?
43:20Je vous interdis de parler bien sur l'UHSA.
43:22C'est une unité hospitalière spécialement aménagée.
43:24Elles sont spécifiques pour les personnes sous écrou.
43:26Mais elles n'accueillent pas que
43:28des personnes qui sont sous contrainte, sans consentement.
43:30Elles accueillent aussi des personnes
43:32qui sont en espèce de placement libre,
43:34qui ont quitté leur prison initiale
43:36pour venir en soins dans l'unité.
43:38Merci beaucoup, docteur.
43:40On sait que ces profils-là
43:42sont évidemment extrêmement
43:44difficiles à sauver
43:46et à remettre
43:48dans le circuit normal de la société.
43:50Merci beaucoup d'avoir été
43:52avec nous. Merci,
43:54Catherine Serrano, également.
43:56Vous êtes l'auteur de cette enquête
43:58glaçante, quand les hommes
44:00mangent leurs semblables aux éditions du Rocher.
44:02Merci, Victor.
44:04Merci, Stéphane.
44:06Merci, Jean-Marie.
44:08Vous pouvez retrouver, évidemment, cette émission
44:10sur la chaîne YouTube de Sud Radio.
44:12La semaine prochaine, on se retrouve
44:14samedi 12h-13h pour une nouvelle Affaire dans l'Affaire.
44:16Et tout de suite, Alain Martin nous amène
44:18sur les routes des vins de France.
44:20On change de sujet, radicalement.
44:22Après les informations, une balade entre le Périgord
44:24et le Val-de-Loire. Ne vous inquiétez pas,
44:26il n'y aura pas de mauvaises rencontres.
44:28A bientôt sur Sud Radio.