• il y a 3 semaines
Le "8h30 franceinfo" de Jean-Noël Barrot

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00:00Bonjour Jean-Noël Barraud, ministre démissionnaire des affaires étrangères, vous restez la voix de la France à l'international après le Président de la République jusqu'à la nomination de votre successeur.
00:15Après un demi-siècle de règne du clan Assad, Bachar al-Assad est donc tombé en Syrie. Comment est-ce que vous qualifiez ce moment ?
00:24C'est un moment historique et toutes mes pensées depuis hier vont au peuple syrien, en Syrie comme en exil, qui retrouve enfin le parfum de la liberté.
00:34Comment ne pas se réjouir de la chute de l'un des pires dictateurs de notre époque ?
00:38Après des années, des décennies d'une oppression féroce, plus de 400 000 personnes tuées, le recours massif à la torture ou au viol, la détention massive de prisonniers politiques ou encore l'utilisation de gaz, le chlore, le gaz sarin contre sa propre population.
00:58Un régime dont je rappelle qu'il a poussé près du quart de la population de la Syrie à l'exil, qu'il a libéré des terroristes islamistes et qui n'a rien fait pour combattre le terrorisme et dont je rappelle enfin qu'il a fait assassiner un ambassadeur français, Louis Delamare, dont je veux saluer la mémoire.
01:16C'est donc un bouleversement historique et c'est la démonstration, s'il en était besoin, que la loi du plus fort n'est jamais durablement la meilleure.
01:24Mais est-ce que c'est une bonne nouvelle ou une mauvaise nouvelle pour la paix dans la région notamment ?
01:30La paix est à construire. C'est une bonne nouvelle pour la liberté, c'est une bonne nouvelle pour le peuple syrien qui doit désormais prendre son destin en main et c'est pourquoi nous voulons soutenir une transition politique qui soit inclusive,
01:45qui permette à toutes les minorités d'être représentées, qui soit respectueuse des droits de l'homme, des droits de la femme et qui permette à la Syrie de s'engager sur le chemin d'une paix juste et d'une paix durable.
01:57Beaucoup de questions très précises sur la situation. D'abord peut-être le sort de Bachar Al-Assad puisque cette nuit les agences de presse russes affirment qu'il aurait trouvé refuge avec sa famille à Moscou. Est-ce que vous avez des confirmations là-dessus ?
02:10C'est ce que j'ai compris en lisant les dépêches de la Russie, alliée historique de Bachar Al-Assad et qui subit là un revers cuisant puisqu'après avoir soutenu ce régime dans l'oppression qu'il a menée contre son propre peuple, la Russie pourrait perdre sa base arrière en Méditerranée, celle qui lui a permis de conduire des actions de déstabilisation au Maghreb ou en Afrique.
02:34Les rebelles disent qu'ils préservent pour le moment les bases russes qui se trouvent en Syrie.
02:38Certes, mais vous voyez bien que le régime de Bachar Al-Assad comptait sur le parapluie, sur la protection de la Russie pour assurer sa survie, qu'il n'a pas pu en bénéficier et que c'est le régime qui est tombé.
02:50C'est un échec pour Moscou ?
02:52C'est un échec évident pour Moscou.
02:54Bachar Al-Assad a fui son pays au bout de quelques jours, ça a duré une dizaine de jours selon la remontée des rebelles. Vous êtes étonné qu'il ait abandonné aussi rapidement ?
03:04Je ne suis pas étonné qu'un dictateur comme Bachar Al-Assad finisse par tomber. C'est le sort de ceux qui tournent l'oppression contre leur peuple.
03:12Et depuis des années, puisque la guerre civile a commencé il y a 13 ans en Syrie, l'emprise de Bachar Al-Assad sur son peuple et sur son pays s'était progressivement réduite comme peau de chagrin.
03:22C'est ensuite une succession d'événements qui ont précipité sa chute, qui ont effectivement surpris par leur rapidité et qui doivent conduire toutes les parties à se comporter avec le sens des responsabilités qui s'imposent dans un moment historique comme celui-ci dans l'intérêt des Syriens.
03:40Sur le cas de Bachar Al-Assad particulièrement, il faut rappeler qu'il fait l'objet d'un mandat d'arrêt en France pour complicité de crime contre l'humanité et crime de guerre.
03:48Maintenant qu'il est tombé, qu'il se trouve en Russie, est-ce que les Russes doivent le livrer ?
03:52Vous savez, la position de la France est constante. La justice internationale doit être appliquée partout et tout le temps.
04:01Et je souhaite, pas dans un esprit de revanche ou de vengeance, mais simplement parce qu'il n'y a pas de paix sans la justice, ni de justice sans la vérité, que Bachar Al-Assad puisse être tenu comptable de ses actes.
04:15Vous en parlez de Moscou. La Russie réclame la tenue d'une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité des Nations Unies ce lundi. Vous faites la même demande ? Vous confirmez qu'elle aura bien lieu ?
04:23Bien sûr, nous y participerons. D'ailleurs, je veux souligner à cette occasion qu'il y a un processus sous l'égide des Nations Unies dans le cadre de la résolution, c'est-à-dire de la loi onusienne 2254,
04:35qui prévoit un dialogue entre le régime et les oppositions et qui doit désormais s'élargir à toutes les parties prenantes dans ce conflit pour que la Syrie, demain, appartienne aux Syriens et que cette transition puisse se faire de manière ordonnée et pacifique.
04:49Vous dites que vous voulez une transition démocratique en Syrie. C'est quoi le réflexe du ministre des Affaires étrangères français quand il se passe un événement aussi historique ? Là, hier, par exemple, qu'est-ce que vous avez fait ?
05:00Eh bien, c'est d'échanger avec mes autorités. Bien évidemment, le Président de la République, le Premier ministre, c'est de prendre contact avec certains de mes homologues dans la région et notamment les pays voisins de la Syrie pour partager nos analyses et pour mettre en commun nos priorités dans cette affaire.
05:17Il existe des contacts, aujourd'hui, entre la France et le groupe HTS, Ayat Tahir al-Sham, et le chef des rebelles, Hamouamad al-Jolani ?
05:28Comme vous le savez, nous avons rompu nos relations diplomatiques avec la Syrie en 2012. Et notre intransigeance vis-à-vis de ce régime criminel nous vaut d'ailleurs une reconnaissance unanime de toutes les parties syriennes.
05:43Ceci étant dit, nous avons un envoyé spécial pour la Syrie qui y est très régulièrement et qui échange avec toutes les parties.
05:50Il est sur place en ce moment ?
05:52Il est dans la région en ce moment. Il sera en Syrie dans les prochains jours. Quant à moi, j'ai pu échanger avec mes homologues israéliens, jordaniens et turcs.
06:01Et ce qui se dégage de ces échanges, c'est la volonté partagée que dans la transition politique, toutes les minorités puissent être représentées, puissent trouver leur place.
06:12Vous parliez d'ambassade, vous parliez de représentants. L'ambassade de France a fermé depuis 2012. Il n'est pas question pour le moment de la rouvrir ?
06:21Ce changement politique ne change rien sur les relations diplomatiques aujourd'hui entre la France et la Syrie ?
06:26D'abord, je veux rassurer vos auditeurs. Nous suivons attentivement la situation de nos ressortissants.
06:32Des quelques centaines de français qui sont sur place au travers de l'ambassade de Roumanie et au travers de notre ambassade de France à Beyrouth.
06:42Ensuite, si vous voulez, le soutien et l'appui que la France apportera à cette transition politique de la Syrie dépendra du respect de nos exigences que j'ai évoquées tout à l'heure.
06:54Une transition inclusive qui respecte les minorités, qui respecte les droits de l'homme et le droit international.
07:00Alors justement, les rebelles. Les rebelles sont conduits aujourd'hui par un certain Abou Mohamed Al-Jolani.
07:05Al-Jolani qui a un passé récent de 10 à 10. Il dit avoir rompu avec Al-Qaïda. Est-ce que vous croyez à sa normalisation ? Est-ce qu'il faut lui faire confiance ?
07:16Écoutez, vous l'avez dit, Jolani, HTC, a rompu avec Daesh et Al-Qaïda. Mais il s'agit là d'un mouvement islamiste.
07:27Il y a des risques très importants qui guettent la Syrie. Celui de la fragmentation et de l'instabilité, comme on a pu le voir par le passé en Libye ou en Irak, et celui de l'islamisme.
07:38Et sur ce sujet, nous serons intransigeants. Je veux rappeler que depuis 10 ans, avec nos alliés américains et d'autres de la coalition internationale, nous luttons contre le terrorisme.
07:48Et ce que nous disons aujourd'hui, c'est que cette transition politique que nous appelons de nos voeux ne doit laisser aucune place à l'extrémisme et aucune place au terrorisme.
07:56Mais comment on s'assure de ça ?
07:57Eh bien, on mobilise nos leviers. Quels sont les leviers de la France dans cette affaire ? Le premier, c'est celui que j'ai cité tout à l'heure.
08:04Intransigence absolue vis-à-vis du régime, et ça n'est pas si fréquent que cela. Regardez les positions que d'autres pays occidentaux ont prises.
08:11Ce qui nous vaut le respect et la reconnaissance de toutes les parties dans le conflit.
08:16Lien étroit que nous avons tissé avec les oppositions syriennes, y compris celles qui sont en exil, et avec certaines des minorités, je pense à la minorité kurde.
08:25Et enfin, nous avons le levier financier, puisqu'il faudra participer à la reconstruction, que ce soit au niveau français ou au niveau européen.
08:32Et nous ne le ferons que si les conditions que j'ai évoquées tout à l'heure sont effectivement respectées.
08:38Quel groupe HTS est-il toujours considéré par la France comme une organisation terroriste ?
08:43Ce groupe est considéré par l'ONU comme une organisation terroriste, mais je crois qu'il y a eu des allées et retours sur le sujet.
08:52L'Union européenne aussi.
08:53Il appartient à ce groupe de faire la démonstration de sa volonté sincère, d'écarter l'extrémisme, d'écarter l'islamisme et le djihadisme de cette transition,
09:05et surtout d'organiser une transition qui permette à toutes les minorités syriennes auxquelles nous sommes très attachés de prendre toute leur part.
09:14On vous pose la question parce que les talibans eux-mêmes ont félicité hier le peuple syrien et les rebelles en question.
09:20Est-ce que vous vous inquiétez de la place qu'ils pourront donner dans la société syrienne, ce groupe HTS, ces rebelles qui prennent le pouvoir en Syrie ?
09:34La place qui sera donnée aux femmes, la place qui sera donnée aux minorités chrétiennes, druses, kurdes, conditionne la capacité de la Syrie à vivre en paix et en sécurité dans sa région.
09:48Mais les premiers signaux, puisqu'ils sont à l'aise d'utiliser le jour...
09:51Les premiers signaux, j'entendais Gilles Kepel sur votre antenne tout à l'heure.
09:54Les premiers signaux démontrent une volonté de ces groupes d'écarter les exactions dont certains groupes islamistes ou djihadistes sont coutumiers,
10:06d'écarter certaines attitudes qui démontreraient une volonté hégémonique.
10:10Mais nous sommes très prudents, et je le dis, l'appui de la France sera conditionné au respect des minorités, des droits humains.
10:16Ça s'apprécie sur la durée.
10:17Ça s'apprécie sur la durée, évidemment.
10:18Mais alors expliquez-nous pourquoi les États-Unis aujourd'hui ont bombardé des dizaines de positions de l'État islamique en Syrie.
10:23Est-ce que la France participe à ces opérations aussi ?
10:26C'est une opération qui est menée par les États-Unis contre Daesh pour éviter que, profitant, si je puis dire, du vide laissé par le régime, Daesh puisse ressurgir.
10:35Et c'est une opération qui s'inscrit dans l'esprit de ce pourquoi la France s'est battue, de ce pourquoi les soldats français se sont battus depuis dix ans en Syrie,
10:45c'est-à-dire pour défaire Daesh et éviter que par ses actions de déstabilisation et de terrorisme, ils viennent porter atteinte aux intérêts français.
10:52Mais ce risque d'une résurgence de Daesh aujourd'hui, il existe ?
10:56Il existe bien évidemment.
10:57Et c'est pourquoi nous nous mobiliserons tout au long de cette transition pour rendre la Syrie aux Syriens et pour éviter qu'elle ne soit prise en otage par des groupes djihadistes.
11:06On a tous assisté à ces scènes extraordinaires des prisons libérées avec des prisonniers politiques, avec des femmes parfois violées, avec leurs propres enfants qui étaient nés en prison.
11:17Mais il y a aussi dans ces prisons syriennes, il peut aussi y avoir des membres de l'État islamique hostiles à la France.
11:25Est-ce que vous craignez avec ces récents événements que le risque terroriste augmente pour l'Europe, pour nous ?
11:33Je crois qu'il y a l'opportunité de le contenir.
11:36Vous le savez, il y a effectivement un certain nombre de combattants terroristes qui sont détenus d'ailleurs dans une partie de la Syrie,
11:43qui échappaient déjà au régime, le nord-est du pays, et dont la situation n'évolue pas avec les développements récents.
11:51Je crois que l'instauration d'un État fort qui respecte les Syriens dans leur diversité ethnique, politique et religieuse
12:00est sans doute la meilleure garantie que nous puissions avoir contre le risque terroriste, c'est vrai,
12:06contre aussi les vagues migratoires qui, en 2015, ont atteint l'Europe par l'exil de centaines de milliers de millions de Syriens
12:19qui fuyaient la torture, la persécution, les gazages arbitraires de Bachar Al-Assad.
12:24Cette crainte de resurgence de Daesh, ces prisonniers qui pourraient être libérés, et parmi eux des djihadistes,
12:31il y a aussi cette crainte de la vague migratoire, Jordan Bardella, président du RN, alerté hier sur France 3,
12:37j'appelle d'ores et déjà l'Union Européenne et les différents pays de l'Union à anticiper dès maintenant
12:42le risque d'un déferlement migratoire où pourraient se glisser des terroristes islamistes.
12:47Vous dites la même chose, vous avez la même crainte ?
12:49Je dis que c'est un contresens absolu.
12:52Et je déplore au passage la bienveillance coupable dont a bénéficié Bachar Al-Assad
12:57dans une certaine partie de l'extrême droite française et de l'extrême gauche française pour différentes raisons.
13:03Solidarité bolivarienne d'un côté, fascination pour les dictateurs de l'autre.
13:08Ce qui s'est passé en 2015, l'afflux massif de femmes, d'enfants, d'hommes syriens risquant leur vie en Méditerranée
13:16pour chercher refuge en Europe, c'est la responsabilité unique de Bachar Al-Assad,
13:22de ses alliés russes et iraniens qui ont persécuté cette population.
13:26C'est donc avec la chute du régime, un espoir, l'espoir que les réfugiés syriens dans le Moyen-Orient
13:32et peut-être bientôt en Europe puissent enfin rentrer dans leur pays.
13:37Je parle là d'hommes et de femmes qui ont dû quitter leur pays sous la menace de la persécution.
13:43Je parle d'enfants qui ont quitté leur pays sans jamais vraiment pouvoir le connaître.
13:48Et ce que nous voyons dans les images qui sont diffusées depuis hier,
13:51ce sont de jeunes adolescents, de jeunes adultes qui retournent dans un pays
13:56qu'ils n'ont jamais vu et qui est pourtant le leur.
13:58On les voit qui arrivent du Liban, mais il y en a aussi beaucoup en France.
14:00Est-ce que la France va œuvrer pour que ces personnes qui sont réfugiées aujourd'hui chez nous
14:04puissent revenir rapidement dans leur pays ?
14:06Mais vous le savez, la France a conditionné d'une certaine manière le retour des réfugiés
14:13ou en tout cas a dit que le retour des réfugiés ne pouvait advenir que dans la mesure
14:21où ils pouvaient rentrer en Syrie en sécurité.
14:24La sécurité n'est pas encore tout à fait assurée, mais elle doit l'être.
14:29Et cette transition politique doit le permettre de manière à ce que le million de réfugiés syriens au Liban,
14:34les millions de réfugiés syriens en Jordanie, ceux qui en Europe souhaiteraient revenir,
14:39puissent le faire en toute sérénité.
14:41Jean-Noël Barreau, le ministre des Affaires étrangères, est avec nous jusqu'à 9h sur France Info, 8h47.
14:46On laisse passer le fil informatique.
14:50Bachar el-Assad devra rendre des comptes pour les centaines de milliers d'innocents
14:53qui ont été maltraités, torturés et tués.
14:56Les mots de Joe Biden hier soir.
14:57Le dictateur syrien est à Moscou, selon les agences de presse russes.
15:01Après Alep, Hama, Homs et Damas qui est tombé hier aux mains des rebelles islamistes,
15:05le président américain assure par ailleurs que les Etats-Unis ne laisseraient pas l'Etat islamique profiter de la situation.
15:1275 cibles du groupe terroriste ont été visées.
15:16L'affaire est emblématique du mouvement MeToo.
15:19Christophe Ruggia est jugé à partir d'aujourd'hui pour agression sexuelle sur mineurs.
15:24L'actrice Adèle Haenel accuse le réalisateur du film Les Diables d'avoir abusé d'elle de ses 12 à 15 ans.
15:29Il risque 10 ans de prison.
15:32Les agriculteurs reprennent leurs actions à l'appel de plusieurs syndicats.
15:35Hier soir, la permanence parlementaire du député socialiste Boris Vallaud dans les Landes a été mûrée et bâchée.
15:41Il lui reproche d'avoir voté la motion de censure.
15:44Justement, les consultations reprennent aujourd'hui à l'Elysée en vue de la nomination d'un nouveau Premier ministre.
15:50Emmanuel Macron doit recevoir ce matin le groupe Liott, les communistes et les écologistes.
15:55Marseille se rapproche de Paris.
15:57On parle football.
15:5814e journée de Ligue 1.
16:00Hier, l'OM, l'actuel deuxième au classement, est revenu à 5 longueurs du PSG en l'emportant face à l'Aisle Saint-Édienne 2-0.
16:16Et toujours avec Jean-Noël Barraud, le ministre démissionnaire des Affaires étrangères.
16:20Cette situation en Syrie, cette chute de Bachar el-Assad et le voisin, le Liban.
16:25Est-ce que, selon vous, le Liban peut faire les frais de ce basculement ?
16:29Je ne le souhaite pas.
16:30Nous avons, pour le Liban, obtenu un cessez-le-feu.
16:33C'est un succès diplomatique pour la France, et je m'en réjouis,
16:36qui met fin à un conflit qui a fait plus de 4000 victimes civiles
16:42et qui doit permettre d'assurer la sécurité des Israéliens et des Libanais,
16:46qui doit permettre le retour des déplacés chez eux,
16:49qui doit permettre de garantir la souveraineté du Liban.
16:53La Syrie jouait un rôle clé au Liban, notamment dans l'approvisionnement du Hezbollah.
16:57C'est un affaiblissement supplémentaire du Hezbollah,
17:00des nœuds logistiques par lesquels le Hezbollah pouvait s'approvisionner.
17:04Ça ne doit pas détourner le Liban de la voie sur laquelle il s'est engagé,
17:09c'est-à-dire le redressement de l'État avec, à l'horizon, une élection présidentielle.
17:14Mais c'est un facteur d'apaisement ou de déstabilisation pour le Liban, ce qu'on vit là ?
17:18La question n'est pas de jouer aux devinettes.
17:21La question est de faire de cette situation un facteur d'apaisement pour le Liban,
17:25et c'est ce à quoi nous nous employons.
17:27C'est pourquoi nous avons envoyé, la semaine dernière, une dizaine de personnes sur place,
17:31sous le commandement du général de brigade Ponchin,
17:34qui, aux côtés de l'équipe américaine, comme nous nous y étions engagés,
17:39veille au suivi du cessez-le-feu, et veille au renforcement des forces armées libanaises.
17:45Vous voyez bien, M. le ministre, cessez-le-feu fragile, où il étire un bond...
17:48Cessez-le-feu fragile, mais cessez-le-feu tout de même.
17:50Et demandez aux Libanais, et vous verrez que depuis le cessez-le-feu,
17:53ils ont recommencé à respirer et à retrouver un semblant de normalité dans leur vie quotidienne.
17:59C'est ce à quoi nous allons nous employer.
18:01Veillez à ce que ce cessez-le-feu soit respecté, et veillez surtout à engager la phase suivante,
18:06c'est-à-dire le retrait des forces israéliennes,
18:08le déploiement massif des forces armées libanaises dans le sud du pays.
18:11Est-ce que c'est possible d'aller jusque là, ou quand on sait que ce cessez-le-feu est fragile,
18:15notamment parce que le Hezbollah dit se battre pour la cause palestinienne,
18:19il va y avoir un nouveau président aux Etats-Unis, le 20 janvier c'est Donald Trump qui prend le pouvoir,
18:25et lui il a posé un ultimatum, il a dit que les conséquences seraient terribles
18:29si tous les otages n'étaient pas libérés d'ici le 20 janvier.
18:33Il parle de quoi ? C'est quoi les conséquences terribles ?
18:36Il parle de Gaza.
18:37Et s'agissant de Gaza, la voie de la France n'a jamais varié.
18:44Cessez-le-feu immédiat, libération de tous les otages,
18:48acheminement massif de l'aide humanitaire dans l'enclave,
18:51et engagement des discussions menant à une solution politique reposant sur deux Etats,
18:57un Etat d'Israël et de Palestine vivant côte-à-côte en paix et en sécurité.
19:01Un dernier pays dont il faut parler ce matin c'est l'Iran.
19:03Cette chute de Bachar al-Assad a des conséquences pour le régime iranien allié.
19:10Est-ce que la France, là aussi, a des contacts avec l'Iran
19:13pour que les choses en Syrie s'apaisent dans les prochains jours ?
19:18Oui, nous avons des contacts avec l'Iran,
19:20mais la situation que nous voyons se dérouler devant nos yeux,
19:23c'est le résultat d'un pari raté de l'Iran qui, il y a un peu plus d'un an et demi,
19:30s'est engagé dans une vaste manœuvre de déstabilisation de la région.
19:34Et nous appelons l'Iran à cesser ses actions de déstabilisation,
19:38à cesser de menacer les intérêts de sécurité d'Israël
19:41et les intérêts de sécurité européens.
19:44C'est dans ce sens que travaille la diplomatie française.
19:46Trump, Zelensky, Macron, c'était la photo du week-end en France.
19:51Les trois hommes d'État se sont réunis à l'occasion de la réouverture de Notre-Dame,
19:57l'occasion aussi pour Donald Trump de s'entretenir avec Volodymyr Zelensky, l'Ukrainien.
20:03Vous n'avez pas assisté, il me semble, à cet entretien,
20:06mais il y a eu des prises de parole après,
20:08notamment celle de Donald Trump qui appelle à un cessez-le-feu immédiat en Ukraine.
20:11Du point de vue de la France, est-ce que les conditions d'un cessez-le-feu sont réunies ?
20:16D'abord, permettez-moi de relever que cette rencontre,
20:19premier déplacement à l'étranger du président élu Donald Trump,
20:23témoigne de la considération de Donald Trump pour la France et pour le président de la République.
20:28Cet entretien était effectivement l'occasion d'aborder la question de l'Ukraine,
20:34l'idée selon laquelle les Ukrainiens doivent pouvoir entrer
20:38dans des négociations de paix en position de force,
20:41et l'idée selon laquelle les Européens doivent être associés à ces discussions qui les concernent directement.
20:46Vous ne répondez pas à la question, est-ce que les conditions d'un cessez-le-feu,
20:49aujourd'hui, sont, pour la France, réunies ?
20:52Nous avons toujours dit qu'il appartient aux Ukrainiens,
20:55seuls, de décider du moment d'entrer dans des négociations de paix,
20:59et qu'il appartient aux alliés de l'Ukraine, au premier rang desquels la France,
21:03de permettre aux Ukrainiens de le faire en position de force.
21:07Le Kremlin s'est dit ouvert à des pourparlers de paix.
21:09Si Vladimir Poutine est OK, c'est qu'il a un avantage ?
21:13Ce qui est clair, c'est que les États-Unis n'ont aucun intérêt à une victoire de Vladimir Poutine.
21:21Et cette rencontre, quelques minutes avant la réouverture de Notre-Dame,
21:25est un nouveau succès diplomatique français,
21:28parce qu'une telle rencontre n'aurait pas pu se tenir sous d'autres auspices.
21:31Vous parliez de la considération de Donald Trump à l'égard de la France.
21:33Avant de venir en France, mais diffusée après,
21:37il y a eu cette interview diffusée par nos confrères américains de NBC.
21:41Les États-Unis, dit Donald Trump, quitteront l'OTAN,
21:45à moins que les alliés ne contribuent davantage financièrement dans une interview.
21:49C'était des propos qu'il tenait pendant sa campagne,
21:51mais là, il les tient comme président élu.
21:53Vous le prenez comme un chantage ?
21:55Je maintiens que la visite de Donald Trump à Paris
21:58est une marque de considération pour la France et le président de la République.
22:01Et je dis ensuite qu'il est effectivement de l'ordre de la nécessité vitale
22:07pour la France et les Européens d'élever leur niveau de défense,
22:11puisque ce que nous voyons depuis 2008,
22:13c'est que la menace russe se déplace d'année en année, de plus en plus, vers l'Ouest.
22:20Et qu'en Ukraine, chaque fois que la Russie gagne un kilomètre carré,
22:25la menace se rapproche tout autant de notre pays.
22:29Mais l'OTAN sans les États-Unis, c'est envisageable ?
22:31Je ne crois pas que les États-Unis souhaiteront quitter l'OTAN.
22:36Ce que je dis, et ce que la France a toujours dit,
22:39c'est que l'Europe doit prendre une part plus grande de sa propre sécurité,
22:43doit développer sa capacité à s'armer et à se défendre.
22:46La menace est aujourd'hui trop grande.
22:48Une question rapide, Jean-Noël Barreau.
22:50Pourquoi Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne,
22:53n'était pas là samedi, alors qu'elle était invitée ?
22:56Ce n'est pas à moi qu'il faut poser la question, peut-être à l'archevêque de Paris.
23:02Je pense que votre question avait un sous-entendu.
23:05Vous comprenez le sous-entendu, j'imagine bien.
23:07Un petit sous-entendu.
23:08Est-ce que ça a rapport avec sa décision de signer l'accord sur le Mercosur,
23:11alors que la France est opposée ?
23:13Les négociateurs ont acté de la fin d'une discussion.
23:18Mais c'est une bataille, si je puis dire.
23:21Mais ce n'est pas la guerre, puisque c'est un accord qui doit être endossé,
23:28qui doit être approuvé par les États membres de l'Union européenne.
23:31Et la France a posé, a présenté ses exigences.
23:36La France n'est pas le seul pays à l'avoir fait.
23:39La Pologne, l'Italie, les Pays-Bas également.
23:42Et donc c'est maintenant, si je puis dire, que la discussion va commencer.
23:45Pardon, mais pour reprendre le mot que vous utilisiez tout à l'heure à propos de Donald Trump,
23:47est-ce qu'elle n'a pas manqué de considération à l'égard de la France,
23:50compte tenu de la position de la très large majorité de la classe politique française sur le Mercosur ?
23:55C'est un jugement qui vous appartient.
23:56Non, c'est une question qu'on vous pose.
23:58Oui, c'est un jugement qui vous appartient.
23:59Vous êtes aussi le vice-président du Modem.
24:01On revient en France de la situation politique.
24:03Il faut le dire, elle est toujours enlisée dans une crise.
24:05Vous êtes le vice-président du Modem.
24:07François Bayrou est pressenti pour être le prochain Premier ministre.
24:10Est-ce qu'il est prêt ?
24:11C'est une décision qui appartiendra le moment venu au Président de la République.
24:15François Bayrou a toutes les qualités requises pour la fonction,
24:19et singulièrement dans le moment que notre pays traverse.
24:21D'ailleurs, un certain nombre de personnalités politiques éminentes l'ont dit.
24:26Qui a la capacité à parler à tous aujourd'hui ?
24:29Qui a tenu des propos, a poussé des idées selon lesquelles chacun doit trouver sa place ?
24:34Qui, parmi les premiers, a défendu le redressement des finances publiques
24:38ou la réindustrialisation du pays ?
24:40La liste n'est pas si longue.
24:42Mais c'est un proche du Président de la République.
24:44Si Emmanuel Macron décide de nommer François Bayrou demain,
24:48est-ce que ça ne veut pas dire qu'il n'a rien compris à ce que les Français ont dit ?
24:51A savoir, on ne veut plus des gens proches d'Emmanuel Macron,
24:55on ne veut plus d'Emmanuel Macron, on veut d'autres formations politiques,
24:58puisque c'est le NFP qui est arrivé en juillet.
25:00Ce n'est pas tout à fait ce que les Français ont dit.
25:02Ce que les Français ont dit, c'est, entendez-vous,
25:05de la gauche modérée à la droite républicaine en passant par le centre,
25:09cessez de vous concentrer sur votre nombril
25:11et sachez bâtir des compromis au service du pays, à notre service.
25:15Mais au moment où on se parle, Boris Vallaud, le socialiste,
25:17l'écologiste Marine Tendaudière, Raphaël Glucksmann,
25:19disent tous ce matin, sur d'autres antennes,
25:22qu'ils ne sont pas d'accord avec la nomination de François Bayrou à Matignon.
25:26Ça veut dire que ça ne se fera pas ?
25:28Et moi, ce que je dis, c'est que cohabiter avec d'autres forces politiques,
25:31c'est non seulement ce que les Français nous ont demandé aux élections législatives,
25:35mais qu'en plus, ça n'est pas déshonorant.
25:37En réalité, c'est ce que notre pays a fait
25:39dans toutes les heures les plus graves de son histoire.
25:41À la Libération, ce sont des gouvernements rassemblant la droite, le centre, la gauche,
25:46qui ont permis au pays de se redresser.
25:48Pour cela, il faut cesser de se focaliser sur les lignes rouges
25:52et se concentrer plutôt sur les points de convergence.
25:54Et les points de convergence, je regrette, il y en a de très nombreux.
25:57Merci beaucoup Jean-Noël Barraud, ministre démissionnaire de l'Europe et des Affaires étrangères.
26:01Vous étiez un invité de France Info ce matin.
26:03Je vous laisse en compagnie de Salia, Braclia, de Renaud Delis.
26:05Les informer dans quelques minutes.

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