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00:00 Bonjour Nicole Belloubet. La semaine dernière, des experts ont remis un rapport sur les écrans,
00:05 rapport qui préconise de réduire les écrans notamment pour les enfants,
00:08 évidemment sur les portables, on y reviendra dans un instant,
00:10 mais la question se pose aussi sur les écrans dans les écoles,
00:13 les écrans sur lesquels travaillent les enfants dans les classes.
00:16 Sur cette question-là précisément, faudrait-il revenir en arrière ? Est-ce qu'on est allé trop loin ?
00:20 Je pense qu'on ne peut pas avoir de réponse univoque à cette question.
00:24 J'ai eu l'occasion de dire à plusieurs reprises qu'au niveau par exemple des collèges,
00:30 je souhaitais vraiment que nos élèves arrivent dans le collège sans le téléphone portable
00:36 parce qu'on sait les effets néfastes que cela peut produire.
00:40 On a bien vu évidemment que l'utilisation des réseaux sociaux et de certaines plateformes
00:45 pouvaient vraiment poser des problèmes en termes de harcèlement.
00:48 Donc là moi je serais assez…
00:49 Ça c'est pour le portable.
00:50 Ça c'est pour le portable.
00:51 Sur le numérique pédagogique, c'est-à-dire au fond les outils numériques que certains
00:56 enseignants peuvent utiliser.
00:57 Je pense que lorsque ces outils sont accompagnés en classe,
01:02 ce peut être dans certaines circonstances, dans certains enseignements, extrêmement utile.
01:07 Il me semble que l'un des objectifs de l'école c'est tout de même de préparer nos élèves
01:12 au monde de demain et donc il faut leur donner la connaissance de l'intelligence artificielle,
01:17 du numérique, mais accompagnée par le professeur.
01:20 Alors si je vous pose la question, c'est que justement ce matin sur France Info, Noemi
01:23 Bonin nous avait proposé un reportage qui montrait que des ordinateurs n'étaient pas
01:27 bridés, que certains finalement faisaient du shopping en ligne, qu'il y avait de la
01:30 déconcentration, que certains étaient accro à ProNote, aller tout le temps voir leur
01:34 note et leur emploi du temps.
01:35 Oui alors ProNote on peut le…
01:36 Bon, mettons ça de côté.
01:37 Non, non, c'est un vrai sujet.
01:38 C'est un vrai sujet, je suis d'accord avec vous, mais les ordinateurs ne sont pas bridés,
01:42 le wifi qui permet d'aller sur n'importe quel site dans l'école.
01:44 Non, je ne suis pas favorable à cela.
01:45 C'est-à-dire que je pense, je le redis devant vous, qu'il faut un numérique pédagogique
01:50 accompagné.
01:51 Cela peut être un outil important, le numérique pédagogique, accompagné par un prof en termes
01:55 de remédiation.
01:56 Il peut y avoir des utilisations vraiment positives.
01:59 Mais on ne peut pas laisser les choses comme ça.
02:01 Et l'une des difficultés que nous avons, c'est qu'effectivement les collectivités
02:05 territoriales qui parfois souhaitent équiper tel collège ou tel lycée d'outils numériques,
02:13 peut-être sans une concertation suffisante avec l'éducation nationale, cela peut poser
02:18 problème.
02:19 Est-ce qu'il faut revenir en arrière dans ces endroits ? Vous parlez des collectivités,
02:22 par exemple à Strasbourg, la région Grand Est, qui a financé des ordinateurs pour
02:25 tous les élèves.
02:26 C'est-à-dire qu'il n'y a plus de papier, il n'y a que du numérique.
02:28 Est-ce qu'il faut assumer, comme la Suède l'a fait, un moment de dire on a fait une
02:32 erreur, on est allé trop loin, revenons en arrière ?
02:34 Ce n'est pas ici que je vais dire oui, il faut retourner en arrière.
02:37 Je pense moi profondément qu'il faut à la fois garder du papier parce que cela donne
02:43 un rapport à la lecture notamment qui est indispensable.
02:46 Mais on a, je le redis aussi, besoin d'un numérique pédagogique accompagné.
02:51 L'exemple qui a été proposé, que j'ai entendu tout à l'heure sur votre radio,
02:56 supposera un travail en lien avec la collectivité territoriale.
03:01 Je ne vais pas ici dire arrête ton tour, repartons en arrière, mais il faut réfléchir.
03:05 On ne peut pas balancer du numérique sans savoir quelles utilisations, quels usages
03:10 pédagogiques on va lier à cela.
03:12 Aujourd'hui, cet encadrement n'est pas suffisant.
03:14 Je trouve que nous devons réfléchir davantage.
03:16 Vous parlez aussi, Nicole Bellumbé, du fait de laisser les portables à l'entrée de
03:19 l'établissement.
03:20 Comment ça va se passer concrètement ? Il y aura des casiers ?
03:22 Oui, c'est ce que j'imagine.
03:24 Je voudrais qu'on l'expérimente dès l'année prochaine.
03:27 Cela supposera là encore un travail avec les collectivités territoriales puisque c'est
03:32 avec elles évidemment que nous construisons ce type d'objet qui pourrait permettre
03:38 de déposer les portables à l'entrée.
03:40 Un autre sujet qui interroge et qui intéresse évidemment aussi beaucoup de parents, les
03:45 groupes de besoins selon vous, ou groupes de niveaux selon le Premier ministre, seront
03:48 donc la norme en mathématiques et français pour les classes de 5e et 6e à leur entrée
03:52 prochaine.
03:53 Enfin, c'est un peu théoriquement car ça s'est plutôt mal parti.
03:56 Les professeurs se disent beaucoup opposés au projet et en plus, ils expliquent qu'ils
04:00 n'en ont pas les moyens.
04:01 Alors, très concrètement, qu'allez-vous faire ?
04:03 Actuellement, je dialogue beaucoup avec les chefs d'établissement qui, évidemment,
04:09 comme Premier chef, doivent contribuer à la mise en place de ces groupes.
04:13 Je dialogue avec les corps d'inspection qui, pédagogiquement, doivent aider les
04:17 chefs d'établissement à le construire et je rencontre les organisations syndicales.
04:21 Moi, je redis ici vraiment trois choses extrêmement simples.
04:25 Ces groupes de besoins, nous les avons constitués parce que cela nous semble utile pour faire
04:30 progresser nos élèves dans ces deux matières que sont le français et le math et on a besoin
04:35 de faire progresser tous les élèves.
04:37 Ensuite, je le redis, la pédagogie différenciée qui sera appliquée à ces groupes.
04:43 C'est-à-dire que nous considérons qu'un groupe d'élèves dans telle séquence pédagogique
04:46 n'a pas les mêmes besoins qu'un autre.
04:48 Donc, il faut mettre en place de la pédagogie différenciée.
04:50 C'est un outil pour faire progresser les élèves.
04:53 Et enfin, troisième élément, je l'ai dit et je le redis, il n'y aura pas de tri social
04:59 lié à ces groupes puisque, en cours d'année, les élèves vont pouvoir changer de groupe
05:04 par des dispositifs que je n'ai pas le temps de préciser ici.
05:07 - Les professeurs disent qu'ils n'ont pas les moyens.
05:09 - Si c'est le sujet.
05:10 - Là, ce n'est même pas sur le fond qu'ils critiquent la méthode, c'est sur la rigidité
05:13 du système et d'un système qu'on leur impose d'envoi alors qu'ils n'en ont pas les moyens.
05:16 Les professeurs disent par exemple qu'on va devoir rogner sur des options, sur le temps
05:20 d'accompagnement des élèves.
05:22 Certains ne respondront pas à la règle des groupes sur les trois quarts de l'année qui
05:26 a été imposée par Matignon.
05:27 Il y a un reportage dans Le Parisien hier où il y a carrément des enseignants qui
05:31 disent "nous, on n'appliquera même pas cette réforme".
05:33 Qu'est-ce que vous leur dites ? - Je leur demande de réfléchir parce que
05:38 cette réforme correspond à ce que la plupart de nos enseignants attendent, c'est-à-dire
05:43 accompagner chacun des élèves selon ses besoins.
05:46 Je ne vois pas comment on pourrait refuser cet objectif.
05:50 Quant à la question des moyens, je le redis devant vous, nous avons mis 2370 emplois supplémentaires
05:59 pour faire ces groupes de besoins.
06:01 J'ai également dit qu'au moment des ajustements du mois de juin qui permettent de préparer
06:06 la rentrée, nous serions évidemment à l'écoute des situations particulières qui
06:10 poseraient problème.
06:11 Mais les moyens sont là, les enseignants seront là et donc je suis certaine que nos
06:17 enseignants mettront en place ces groupes de besoins.
06:19 Et je le redis vraiment ici, il n'y a aucune velléité pour nous de laisser des élèves
06:26 au bord du chemin.
06:27 C'est même l'inverse que nous voulons faire.
06:29 Et c'est la raison pour laquelle nous avons donné de la souplesse aux établissements.
06:33 Je le redis devant vous, la souplesse qui est laissée aux établissements pour mettre
06:37 en place ces groupes.
06:38 Mais quand même les trois quarts de l'année.
06:39 Mais non, mais non madame.
06:42 Je suis désolée, je vais être un petit peu technique, mais ce que nous disons, c'est
06:47 que vous faites des groupes toute l'année, mais précisément pour pouvoir brasser les
06:52 élèves entre les groupes, pour qu'il n'y ait pas ce tri social, vous pouvez sur à
06:56 peu près un quart de l'année revenir en classe entière pour précisément rebrasser
07:01 les groupes.
07:02 C'est donc un élément de souplesse.
07:04 C'est ce dont vous parlez.
07:06 Juste un dernier mot sur la question des moyens, puisque les premiers résultats du concours
07:09 de professeurs des écoles indiquent déjà que tous les postes ne seront pas pourvus
07:13 à la rentrée prochaine.
07:14 C'est très inquiétant, car s'apprécient des pertes de postes lors de l'admission,
07:18 notamment dans les académies régulièrement déficitaires.
07:21 Je cite en tout cas les syndicats.
07:22 Que faut-il faire ? Est-ce qu'il y a urgence là ? Est-ce qu'il y aura suffisamment de
07:26 profs à la rentrée prochaine ?
07:27 Effectivement, j'ai entendu ce matin aussi Madame David du SNUPP dire cela sur votre
07:34 antenne.
07:35 Oui, nous savons que nous sommes en difficulté pour le recrutement des enseignants dans certaines
07:40 académies.
07:41 Vous parlez là des enseignants du premier degré.
07:42 Et il est vrai qu'à Versailles et à Créteil, puisque les concours sont régionalisés,
07:46 nous savons qu'il y a des difficultés de recrutement.
07:48 Ce n'est pas vrai dans toutes les académies.
07:50 Dans ces académies-là, bien entendu, nous allons devoir recruter des personnels contractuels
07:56 pour la rentrée prochaine.
07:57 Nous le savons, cela fait plusieurs années que nous sommes en but à cette difficulté-là.
08:02 Mais nous avons une réponse de long terme qui sera à l'œuvre dès la rentrée prochaine.
08:08 C'est-à-dire que nous allons modifier la formation initiale de nos professeurs.
08:12 Et cela, c'est vraiment une réforme qui est une réforme très structurante, très
08:17 enthousiasmante parce que nous allons dire aux profs, à partir du mois de mai prochain,
08:23 vous allez pouvoir passer le concours de recrutement de professeurs des écoles à Bac+3, alors
08:28 qu'aujourd'hui il est à Bac+5.
08:30 Et puis dans les deux années qui suivent, vous allez et poursuivre votre formation en
08:34 étant indemnisé ou rémunéré, 900 euros la première année, 1800 la deuxième année,
08:39 et en passant un master.
08:41 - Nicole Bellubeur, on se retrouve dans un instant.
08:43 Ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, juste après le Fil info.
08:46 Il est 8h41.
08:47 Le Fil info avec Thomas Giraudeau.
08:49 - La ministre de l'Éducation ne veut pas de téléphone portable dans les collèges.
08:54 Une semaine après la publication d'un rapport d'experts, il recommande de limiter l'exposition
08:58 des enfants aux écrans.
08:59 Invité du 830 France Info, Nicole Bellubeur estime qu'il faut aussi encadrer davantage
09:03 l'usage des ordinateurs durant les cours.
09:05 Joe Biden menace son allié israélien.
09:08 Si l'armée mène une offensive d'ampleur sur la ville de Rafah, au sud de la bande de
09:11 Gaza, les États-Unis arrêteront de livrer des armes offensives à Israël.
09:15 Le président reconnaît que des civils ont été tués dans l'enclave palestinienne
09:19 par des bombes américaines.
09:20 La Flamme entame son long périple à travers la France.
09:23 Ce matin, le lendemain de son arrivée à Marseille, le relais vient de débuter à Notre-Dame
09:27 de la Garde, avec dans l'église symbole de la ville le premier relayeur, l'ancien
09:32 joueur de l'OM, Basile Boli.
09:34 La Flamme partira demain pour le Var avant de traverser plus de 60 départements en métropole
09:38 et en Outre-mer.
09:39 Et puis, lui, il sera en lice sur le vélodrome de Saint-Quentin en Yvelines au jeu cet été.
09:43 Benjamin Thomas, le cycliste français, a remporté la cinquième étape du Giro, le
09:47 Tour d'Italie, hier.
09:48 Le 8/30 France Info, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
09:57 Toujours avec Nicole Belloubet, ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse.
10:00 Un point d'étape aura lieu dans deux semaines sur le chantier de l'autorité à l'école
10:04 lancé par le Premier ministre.
10:05 Vous avez lancé le 3 mai une concertation sur ce sujet avec les acteurs de l'éducation.
10:11 L'idée, c'est d'aboutir à des propositions notamment pour la justice des mineurs, la
10:16 parentalité.
10:17 Vous allez nous dire justement, est-ce que vous avez déjà des premières pistes ?
10:21 Sur la base du discours que le Premier ministre a prononcé à Viry-Châtillon, nous avons
10:28 effectivement lancé une concertation autour des acteurs de l'école.
10:31 C'est-à-dire que moi, je réagissais au mot justice des mineurs puisque ce n'est
10:35 pas dans mon domaine que le ministre Dupond-Moretti est lui en charge de cette question-là.
10:40 Mais effectivement, j'ai associé tous les acteurs de l'école, qu'il s'agisse des
10:45 directeurs, des syndicats, des chefs d'établissement, également les élus politiques avec lesquels
10:52 nous travaillons, des régions, des départements, des communes, les élus nationaux, pour que
10:58 sur la base de ce qui a été pressenti par le Premier ministre, nous puissions faire
11:02 des propositions.
11:03 Au moment où je vous parle, je n'ai pas de proposition formalisée.
11:06 Vous n'avez aucune question ?
11:07 Non, non.
11:08 En tant que remontée venue de cette concertation que nous avons lancée, non, je n'en ai pas.
11:14 Je vais avoir un premier point la semaine prochaine avec les recteurs, mais au moment
11:18 où je vous parle, je n'en ai pas.
11:19 Et sur la philosophie, Nicole Belloubet, par exemple, sur la justice des mineurs, qui
11:23 n'est pas votre domaine, mais que vous connaissez bien, vous ne voulez pas toucher à l'excuse
11:26 de minorité alors que le Premier ministre a ouvert ce dossier.
11:29 Vous avez aussi appelé à prendre du recul avec cette notion d'autorité, je cite, alors
11:33 que cette notion d'autorité, comme vous dites, elle est martelée matin, midi et
11:36 soir par Gabriel Attal.
11:38 Est-ce qu'il n'y a pas deux lignes au gouvernement ?
11:40 Non, il n'y a pas deux lignes au gouvernement.
11:42 J'ai toujours été très claire.
11:43 Le rôle de l'école, d'abord, c'est d'instruire et d'éduquer.
11:47 C'est sa première mission.
11:48 Pour cela, il faut évidemment un climat scolaire apaisé.
11:52 Sinon, on ne peut pas transmettre les savoirs fondamentaux.
11:54 Pour qu'il y ait un climat scolaire apaisé, il faut que les règles qui régissent la
11:59 vie à l'école soient respectées.
12:00 Donc, il faut évidemment de l'autorité.
12:02 Mais pour autant, je considère vraiment que la première mission de l'école, c'est
12:06 d'éduquer.
12:07 Alors, ces règles qui doivent être respectées, cette autorité, évidemment, nous devons
12:11 l'assurer parce qu'il faut conforter l'action de nos professeurs.
12:14 Et pour cela, nous avons évidemment à la fois des systèmes de prévention avec, nous
12:22 l'avons vu, toute une sorte de dispositif contre le harcèlement, toutes sortes de dispositifs
12:28 pour mettre en place des punitions lorsque cela s'impose et puis également pour assurer
12:35 le contenu des enseignants.
12:37 Mais sur la base des nouvelles propositions qui pourraient être faites, au moment où
12:41 nous parlons, je n'ai pas encore de nouvelles propositions.
12:43 Parmi les mesures pour lutter contre la violence des jeunes, le Premier ministre a annoncé
12:46 que tous les collégiens seront scolarisés tous les jours de la semaine entre 8h et
12:50 18h dès la rentrée 2024.
12:52 Alors, je vous vois réagir.
12:53 Ça fait néanmoins 10 heures par jour, 5 jours par semaine.
12:56 Sachant que vous n'avez pas assez, on l'a vu, des difficultés à avoir des professeurs
12:59 pour les groupes de haut niveau.
13:00 Comment est-ce qu'on va faire ?
13:01 Non, ce n'est pas exactement ce que le Premier ministre a dit.
13:05 Nous parlons de l'éducation prioritaire, ce qui ne représente qu'une partie, évidemment,
13:10 de nos collèges.
13:12 Tous ne sont pas situés en éducation prioritaire.
13:14 Nous parlons des collégiens en éducation prioritaire.
13:17 Et lorsque nous disons 8h-18h, c'est bien pour venir en aide aux familles, pour que
13:23 les enfants, après la fin des cours, ne soient pas laissés seuls, que nous proposons la
13:28 mise en place de ce 8h-18h, qui est un dispositif d'accueil, mais où ce ne sont pas nécessairement
13:34 de l'enseignement qui sera dispensé pendant l'ensemble de ces heures.
13:38 Donc des encadrants.
13:39 Donc voilà, il y aura d'une part les heures de cours, comme tous les collégiens, et puis
13:43 ensuite il y aura des dispositifs d'accueil qui seront un accueil sportif, un accueil
13:49 d'aide aux devoirs.
13:50 Au frais des collectivités, dans ce cas-là, puisque s'ils ne se sont pas des professeurs…
13:54 Nous finançons également beaucoup d'acteurs associatifs qui interviennent dans ce 8h-18h,
13:58 qui sont pris en charge par l'État, mais il y a aussi évidemment des collectivités
14:02 qui interviennent dans ce cadre-là.
14:03 En lien avec cette autorité martelée par l'exécutif, dans un entretien au magazine
14:08 Elle, le président, lui dit vouloir ouvrir le débat sur un devoir de visite des pères
14:12 dans les familles monoparentales.
14:13 "Quand il y a un père, il faut qu'il exerce tous ses devoirs et que la maman puisse exiger
14:17 des visites régulières", dit le président.
14:19 Est-ce que vous êtes d'accord ? Il faudrait contraindre les pères récalcitrants ?
14:23 Je pense que le président a une vision exacte de ce qu'il faut faire par rapport à la
14:30 nécessité de la présence des parents.
14:33 L'école ne peut pas tout faire.
14:36 L'école est là pour instruire, pour éduquer.
14:40 Mais on a aussi besoin du relais des familles.
14:42 Quand on parle du numérique, nous imaginons qu'en début d'année scolaire, nous puissions
14:49 travailler avec les familles pour expliquer les dangers du numérique, pour expliquer
14:54 la manière dont nous pouvons travailler sur ce dossier-là.
14:57 Il nous faut la présence des parents.
14:59 C'est de la pédagogie, mais la contrainte, ce n'est pas pareil.
15:03 Ce dont je veux parler, c'est que nous avons besoin des familles.
15:06 Et il est vrai que dans un certain nombre de cas, nous avons des parents qui sont trop
15:10 souvent absents pour des raisons qui peuvent se comprendre.
15:13 Parce que leur vie est dure, parce qu'ils ne sont pas présents au moment où nous souhaitons
15:18 les rencontrer.
15:19 Donc je comprends tout cela.
15:21 Mais nous avons absolument besoin de responsabiliser les parents, père et mère.
15:25 Et c'est dans ce cadre-là que s'inscrit la proposition du président.
15:28 Mais juste très concrètement, comment vous faites pour forcer un père qui n'a pas envie
15:32 de voir son enfant à le voir ? C'est juste la faisabilité de cette mesure.
15:36 Expliquez-nous.
15:37 Je pense qu'elle doit être traitée au cas par cas.
15:39 Je pense que c'est très difficile de décréter de manière générale cela.
15:43 C'est au cas par cas que nous devons travailler avec chacune des familles concernées.
15:46 Il y a un de vos propos qui a choqué.
15:49 Vous avez été interrogé sur le point de savoir ce qu'était un élève perturbateur.
15:53 Et vous avez répondu qu'un élève perturbateur peut l'être parce qu'il est en difficulté
15:56 dans sa famille ou en difficulté physique ou parce qu'il a un handicap.
16:00 Comme si les élèves en situation de handicap étaient ceux qui perturbent la classe.
16:04 Ce sont des propos qui ont beaucoup fait réagir.
16:07 C'était quoi ? C'était de la maladresse ? Est-ce que vous regrettez ces propos ?
16:10 Oui, très clairement, c'était de la maladresse.
16:11 Et je présente très simplement mes excuses aux familles qui ont été blessées par ces propos.
16:17 C'est d'autant plus maladroit qu'une de mes préoccupations premières dans notre
16:23 école actuelle, c'est vraiment de mettre en place ce que l'on appelle l'école pour tous.
16:26 C'est-à-dire l'école qui accueille tous les élèves, absolument tous les élèves.
16:31 Nous le voyons bien, c'est la mission de l'école.
16:33 Et nous faisons évidemment un effort considérable parce que c'est notre devoir pour accueillir
16:38 les élèves qui sont porteurs de handicap.
16:40 Mais vous savez aussi que dans ces classes-là, on parle évidemment d'inclusivité.
16:43 Dans ces classes, parfois, ça crée effectivement, très concrètement, des difficultés dans
16:47 certaines classes.
16:48 Si mes moyens ne sont pas suffisants, je veux pas juste que vous m'affrasez.
16:51 Oui, oui, mais vous avez raison.
16:53 Il y a une véritable douleur de certains de nos enseignants lorsque les élèves qui
16:59 sont en situation de handicap ne sont pas suffisamment accompagnés.
17:02 Et il y a aussi une douleur des familles lorsque l'école n'est pas en mesure de répondre
17:06 à leurs attentes.
17:07 C'est la raison pour laquelle, depuis que le président de la République a lancé cette
17:12 initiative de l'école pour tous, nous faisons un effort tout à fait considérable.
17:16 Nous avons augmenté considérablement le nombre d'accompagnants pour les élèves
17:21 en situation de handicap.
17:23 On est passé de 80 000 à 140 000 personnes aujourd'hui qui accompagnent ces élèves.
17:27 Nous faisons des efforts en matière d'outils pédagogiques adaptés.
17:31 C'est aussi très important.
17:33 Nous faisons des efforts en termes de formation.
17:35 Nous faisons des efforts également en mettant en place une expérimentation qui, je pense,
17:39 sera très intéressante, ce qu'on appelle les pôles d'accueil spécialisés, qui vont
17:44 nous permettre tout de suite de répondre à la demande de familles qui ont un enfant
17:50 porteur de handicap.
17:51 Ces pôles d'accueil spécialisés vont tout de suite traiter la demande.
17:54 Pour le moment, c'est une expérimentation que nous faisons dans quatre départements
17:57 avec ma collègue Katabi, qui est également porteuse de ce dossier.
18:03 Juste un dernier mot sur ce dossier.
18:04 Est-ce qu'il faut plus de moyens sur la question du handicap, sur les EESH ?
18:07 Il faut bien sûr qu'il faut plus de moyens.
18:09 Vous espérez en obtenir ?
18:11 Oui, mais j'en ai déjà.
18:13 À la rentrée 2024, nous allons recruter 3000 EESH supplémentaires.
18:17 Et nous allons continuer en ce sens, bien sûr.
18:19 Nicole Bellube, on se retrouve dans un instant juste après le Fil info de Thomas Giraudeau.
18:22 Il est 8h51 sur France Info.
18:24 Une première victime du choléra à Mayotte, un enfant de 3 ans est mort des suites de
18:29 la maladie.
18:30 Une soixantaine de cas ont été détectés sur l'île depuis le mois dernier, selon
18:34 l'ARS.
18:35 La députée Lyotte de Mayotte, Estelle Youssoupha, demande la distribution de pastilles pour
18:39 désinfecter l'eau et une campagne massive de vaccination.
18:42 Après les conducteurs autour des agents au guichet du métro parisien de toucher une prime
18:46 s'ils travaillent pendant les Jeux, aux alentours de 1800 euros maximum, selon le nombre de
18:50 jours où ils seront mobilisés.
18:52 À la SNCF, en revanche, les négociations sont plus difficiles.
18:54 Sudrail et la CGT Cheminaux appellent à une grève le 21 mai en Ile-de-France.
18:59 En ce long week-end de pont, le mouvement des stewards et hôtesses continue.
19:03 Chez Wheeling, comme hier, un tiers des vols de la compagnie sont annulés.
19:07 Sur la route, ça devrait mieux rouler qu'hier, où on a compté plus de 2000 km de bouchons
19:11 encumulés.
19:12 Bisons fûtés, voilà France en vert aujourd'hui.
19:14 Et puis pour un petit point, les basketteurs monégasques sont éliminés de l'Euroleague
19:18 battu par les Turcs de Fenerbahce lors du cinquième match décisif 80-79.
19:24 Le 8/30 France Info, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
19:32 « Toujours avec Nicole Belloubet, ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse.
19:36 Les forces de l'ordre sont de nouveau intervenues mardi soir dans l'université de la Sorbonne
19:41 devant Sciences Po pour mettre fin aux actions de militants pro-palestiniens.
19:44 D'abord, est-ce que vous pouvez nous dire où en est la situation dans les lycées ?
19:48 Des lycées ont été touchés aussi par ce mouvement ? »
19:50 « Il y a quelques lycées qui ont été touchés, mais très peu ont été bloqués.
19:56 Je crois qu'ils se comptent sur les doigts d'une main.
19:58 Donc nous sommes très attentifs, vraiment très vigilants à ce qui se passera lundi.
20:04 Actuellement, les écoles sont fermées pour le pont, donc nous sommes attentifs à ce
20:08 qui se passera lundi.
20:09 J'ai tout à fait confiance évidemment dans les chefs d'établissement et puis nous
20:14 avons toute une remontée d'informations qui nous permet de réagir immédiatement.
20:17 » « Envoyer la police dans les universités pour déloger ces manifestants, est-ce que
20:21 ce n'est pas un aveu de faiblesse ? »
20:22 « D'abord, ce sont les présidents d'universités qui peuvent seuls demander l'intervention
20:31 des forces de l'ordre.
20:32 Vous savez qu'il y a cette tradition universitaire qui fait que la police n'entre pas dans
20:36 l'université, sauf sur demande express.
20:38 Et je pense que, bien que ma collègue Sylvie Retailleau soit déjà exprimée sur ce sujet,
20:44 les choses ont été dites.
20:45 C'est-à-dire que l'université, c'est vraiment le lieu du débat et au contraire,
20:50 ce débat doit être autorisé puisque c'est vraiment le propre même de l'université.
20:55 En revanche, le blocage n'est pas acceptable.
20:58 On ne peut pas empêcher des jeunes qui veulent passer leurs examens, suivre leurs cours,
21:03 on ne peut pas les empêcher d'entrer dans l'université, non plus que les empêcher
21:06 d'entrer dans les lycées d'ailleurs.
21:07 François-Xavier Bellamy, sur cette ligne, s'est rendu à Sciences Po mardi pour dénoncer
21:12 justement ces blocages.
21:13 "Je n'en peux plus, je n'en peux plus que nos instituts, nos universités, nos
21:16 amphithéâtres soient pris en otage par ceux qui les utilisent pour faire avancer
21:19 leur agenda politique, surtout quand cet agenda politique est construit autour de la négation
21:23 du terrorisme islamiste du Hamas", a-t-il déclaré.
21:26 C'est votre adversaire, François-Xavier Bellamy, mais sur ce point, vous lui dites
21:30 bravo, vous auriez pu dire la même chose ?
21:32 Non, je ne lui dis pas bravo parce qu'on sent évidemment qu'il peut y avoir une
21:37 démarche qui a été calculée et qui, surtout, correspond exactement à ce que nous faisons
21:41 depuis plusieurs jours.
21:42 C'est-à-dire que nous disons, je me répète, le débat oui, le blocage non.
21:47 Donc vous auriez pu dire la même chose ?
21:49 Oui, mais c'est la démarche que nous adoptons depuis plusieurs jours déjà.
21:53 Monsieur Bellamy intervient en soutien à la démarche du gouvernement.
21:57 Et monsieur Bellamy intervient évidemment dans le cadre d'une campagne européenne.
22:01 C'est aujourd'hui la journée de l'Orange.
22:02 Rappelons que le scrutin européen sera dans un mois, le 9 juin prochain.
22:07 Mais la candidate de la liste de la majorité, Valérie Ayé, patine.
22:12 Un sondage IFOP pour le Figaro donne Jardin de Bardella à 32% d'intention de vote,
22:15 deux fois plus de votre candidate.
22:17 Qu'est-ce qui se passe ?
22:19 Il n'y a pas grand-chose qui bouge pour l'instant.
22:21 Le gouvernement, en tout cas l'exécutif, vous demande, vous aussi ministre, d'aller
22:24 sur le terrain, de parler d'Europe.
22:25 C'est ça qu'il faut faire dans la dernière ligne droite ?
22:27 En toute hypothèse, il faut que nos concitoyens, que les Français, aillent voter.
22:32 Parce que je crois que c'est une élection très importante et il me semble qu'il y
22:36 a une prise de conscience de ce point de vue-là.
22:38 Allez voter.
22:39 Ensuite, évidemment, aller voter, c'est mon point de vue pour la liste de Valérie Ayé.
22:43 Parce que moi, j'ai en tête de manière quasi permanente la phrase de Robert Schuman,
22:49 du discours de Robert Schuman, que nous célébrons aujourd'hui le 9 mai.
22:53 C'est l'anniversaire du 9 mai 50 et du discours de Schuman pour l'Europe.
22:57 Et Schuman disait au fond ce que je voudrais que nous puissions faire comprendre, c'est-à-dire
23:03 l'Europe se construit par des actions concrètes.
23:06 Et c'est de ces actions concrètes, je reprends les termes de Schuman, que naîtra la solidarité
23:11 de fait entre les différents États de l'Union.
23:14 Et moi, vraiment, ce que j'ai chevillé au corps, c'est ce fait-là.
23:19 L'Europe, c'est d'abord des actions concrètes.
23:21 Mais on ne vous entend pas.
23:22 Pardon ?
23:23 On ne vous entend pas.
23:24 Je pense qu'il faut le marteler.
23:25 Peut-être nous entendons, peut-être parce qu'on n'est pas suffisamment audibles, mais
23:29 c'est ce que fait Valérie Ayé, c'est ce que je fais ici, c'est ce que je vais faire
23:32 tout à l'heure en recevant des jeunes qui, grâce à l'Union européenne, ont fait Erasmus,
23:38 cet extraordinaire programme d'échange entre étudiants, élèves, professeurs maintenant,
23:45 vraiment de l'ensemble des pays d'Europe, qui leur permet de mieux se connaître, de
23:48 mieux approcher les cultures et de créer cette solidarité de fait.
23:51 Et moi, je trouve, si vous voulez, extraordinaire, regardez votre passeport, regardez votre passeport,
23:56 qu'est-ce qu'il y a écrit sur la première page de votre passeport ? Il y a écrit "Union
23:59 européenne, République française".
24:01 Et c'est le symbole de cette Europe et d'une Europe que l'on veut plus forte, d'une Europe
24:06 que l'on veut protéger la démocratie et également se combattre aux côtés de ceux
24:11 qui défendent la liberté.
24:13 Mais c'est d'ailleurs un pro-européen qui lui aussi, peut-être pour une Europe concrète,
24:16 qui vous menace aujourd'hui, c'est Raphaël Glucksmann qui talonne Valérie Ayé.
24:20 Vous qui êtes issue de la gauche, qu'est-ce que vous avez raté pour que le centre gauche,
24:26 originalement incarné par Emmanuel Macron en 2017, soit incarné désormais par un homme,
24:31 Raphaël Glucksmann, qui avait obtenu 6% aux dernières européennes ?
24:34 Je ne sais pas si on a raté quelque chose.
24:36 Je ne pense pas qu'on ait raté.
24:37 Je pense que nous ne disons pas assez ce que nous avons fait au niveau européen.
24:42 Et c'est précisément tout le travail que conduit actuellement Valérie Ayé, c'est-à-dire
24:47 de porter très haut devant les Français l'ensemble des atouts qui ont été dégagés
24:54 au niveau européen.
24:55 Je pense au pacte asile-immigration, qui n'est peut-être pas suffisant, mais qui est un
24:58 début tout à fait considérable.
25:01 Je pense au plan de relance post-Covid.
25:03 Il faut savoir que notre économie ne serait pas ce qu'elle est s'il n'y avait pas eu
25:07 ce plan de relance qui a été acté au niveau européen.
25:10 Je pense à l'émergence de champions européens.
25:13 Je pense à mille exemples...
25:14 Donc ce n'est pas votre bilan ?
25:15 Pardon ?
25:16 Ce n'est pas votre bilan sur le plan national ?
25:18 Mais si, c'est le bilan que nous portons, c'est le bilan que portent nos élus européens.
25:24 C'est pour ça que je pense qu'il faut continuer avec eux.
25:25 Merci beaucoup Nicole Belloub, ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse.
25:28 Merci d'avoir été l'invitée ce matin du 830 France Info.
25:31 Agathe Lambret, on se retrouve demain pour une nouvelle interview.
25:33 Dans 5 minutes, les informés de Benjamin Sportouche.
25:35 On reviendra sur cette Journée de l'Europe, puisqu'on le rappelle, dans un mois, c'est
25:38 le scrutin européen.
25:39 Au revoir.
25:40 ♪ ♪ ♪