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00:00...
00:05Bonjour Eric Ciotti.
00:06Bonjour.
00:07L'examen du budget a commencé hier dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:10Budget que vous qualifiez de socialiste. Pourquoi ?
00:14Parce qu'il augmente massivement les impôts, les prélèvements obligatoires,
00:18parce qu'il ne réforme pas l'État, parce qu'il ne réforme pas les collectivités locales,
00:22parce qu'il ne supprime pas les dépenses inutiles,
00:27les dépenses liées à la suradministration de ce pays
00:30qui souffre aujourd'hui d'un excès de règles, de normes, de contraintes
00:35qui pèsent sur ceux qui travaillent.
00:37C'est un budget qui va casser la faible croissance dont on bénéficiait.
00:431%, ce n'était pas beaucoup, mais c'était quand même un acquis de croissance.
00:47Les instituts économiques, l'OFCE notamment, prévoient un impact négatif de 0,8%.
00:54Donc on ne peut pas exclure que ce budget, du fait de son caractère très alourd,
01:01qui va alourdir considérablement les prélèvements obligatoires,
01:04aboutisse à une récession, à une perte d'emploi.
01:06Dans votre bouche, socialiste et péjoratif...
01:09Oui, vous avez bien compris.
01:10J'ai bien compris, parce que c'est aussi la hausse des impôts qui vous pose problème ?
01:15Oui, parce que nous sommes déjà le pays au monde
01:18qui détient le triste record de taux de prélèvements obligatoires le plus élevé.
01:22Chaque année, je le redis, on gagne la coupe du monde des impôts.
01:26Et cette situation, elle a affaibli notre pays.
01:31Elle a affaibli nos entreprises, elle a conduit à la désindustrialisation massive.
01:35Pardon, mais l'impôt sur les sociétés, il ne l'a fait que baisser depuis 2017.
01:39Il était à 33, il est à 25 aujourd'hui.
01:40Oui, mais les impôts de production, ceux qui pèsent sur les entreprises,
01:45sont encore 5 points plus élevés que la moyenne européenne.
01:48Donc, on est parti de tellement haut.
01:50Et puis, il y a les impôts qui pèsent sur les ménages,
01:53qui ont conduit à des délocalisations de Français qui sont partis.
01:58Tout ça fait que...
02:00Mais là, le but, Eric Chioti, c'est de s'axer davantage les plus fortunés.
02:03C'est les grandes entreprises qui font des chiffres d'affaires à 1 milliard.
02:05Le malade imaginaire disait que le traitement va aggraver la situation du malade.
02:13On est toujours dans cette logique absurde de, dès qu'il y a un problème,
02:17on va vers un impôt.
02:18Et on l'a vu dans les débats à la Commission des finances.
02:21C'est ahurissant, cette surenchère fiscale.
02:24Il faut arrêter, il faut casser ce poids de la fiscalité.
02:28Et là, on parle des plus riches.
02:29Non, mais on parle de tout le monde.
02:32C'est une fable de dire que ce sont les plus riches qui vont être concernés.
02:35Quand on va affaiblir les soutiens à l'apprentissage,
02:40qui était une des rares bonnes mesures portées par Emmanuel Macron.
02:43Qui va payer ?
02:44Ça, c'est un rabot dans la défense publique.
02:45Les artisans, les commerçants.
02:47Lorsqu'on va désindexer les retraites, qui va payer ?
02:51Ce sont les Français modestes, notamment ceux qui ont des toutes petites retraites.
02:56Donc la réalité, elle est là.
02:58Il y a un alibi sur on va faire payer les riches.
03:01C'est faux.
03:02On va faire payer tous les Français.
03:04Le retour de la taxe d'habitation, vous y êtes favorable ?
03:07Non, je n'y suis pas favorable.
03:09Je n'y suis pas favorable parce que ça participe de la même logique.
03:12Arrêtons, arrêtons.
03:14Chaque fois, d'avoir ce concours fiscal,
03:19cette volonté de trouver toujours des impôts supplémentaires.
03:23Encore une fois, je le redis,
03:25au niveau des prélèvements obligatoires où nous nous trouvons,
03:28il est totalement inavisageable pour moi d'en rajouter.
03:32Alors vous dénoncez le manque de réformes structurelles.
03:36Vous parlez de quoi, par exemple ?
03:37Parce que, juste sur les timings,
03:39vous savez que Michel Barnier a dû construire ce budget en 15 jours.
03:43Chercher des réformes structurelles à ce moment-là,
03:45c'est un peu plus compliqué.
03:46Il y aurait d'autres options.
03:48Quand je vois, il n'y a aucun effort sur le nombre de fonctionnaires.
03:52On est le pays le plus administré en Europe.
03:56Il n'y a pas d'effort sur les opérateurs de l'État,
04:00sur les agences qui se multiplient.
04:03Mais 4 000 suppressions de postes,
04:04par exemple, envisagées dans l'éducation nationale.
04:08Combien au global de fonctionnaires ?
04:11Près de 6 millions d'agents publics.
04:14Si on rajoute ceux qui sont dans des structures
04:16qui dépendent directement de l'État,
04:19on approche les 7 millions.
04:22Et c'est une prévision.
04:24L'année dernière, on a eu 130 000 emplois publics de plus.
04:29130 000 emplois publics de plus.
04:31Je prends cet exemple, mais il y en a beaucoup d'autres.
04:34Il y a 40 milliards de réduction de dépenses publiques.
04:3740 milliards, Éric Ciotti !
04:39C'est le chiffre qui a été affiché,
04:41mais il ne vous aura pas échappé qu'il est contesté,
04:44et notamment par le Haut conseil des finances publiques,
04:47qui chiffre les efforts à une proportion inverse.
04:50Le Haut conseil des finances publiques nous dit
04:52qu'en réalité, il y aura 30 milliards d'impôts en plus,
04:57de prélèvements obligatoires en plus,
05:00et il y aura à peine une réduction des dépenses
05:04de l'ordre d'un tiers de cet effort.
05:07Et je prends un exemple, j'y reviens,
05:09l'apprentissage va peser sur les entreprises,
05:12le fait qu'on supprime l'exonération de CSG, de CRDS,
05:17et qu'on diminue la prime.
05:18Mais dans le budget de M. Barnier,
05:20on considère ça comme une baisse de dépense.
05:23Sur les retraités, on considère que c'est une baisse de dépense.
05:26Moi, une baisse de dépense, c'est quand l'État se serre la ceinture,
05:30quand il fait des économies sur ses frais de fonctionnement,
05:33sur les délires que l'on peut constater partout,
05:38qui font qu'il n'y a pas d'économies aujourd'hui.
05:41Des efforts sur le modèle social, des efforts sur l'immigration,
05:46quand on voit que le coût de l'AME...
05:48On va y revenir dans le détail.
05:50Oui, mais c'est un gisement d'économie.
05:53Il y a un milliard à l'AME.
05:55Et puis, si on ne donnait pas les prestations sociales
05:58dès le premier jour d'arriver à des étrangers en situation régulière,
06:03l'APL ou les allocations familiales,
06:05c'est une économie de 7 milliards d'euros par an.
06:08Voilà des gisements d'économie qui, certes, nécessitent du courage.
06:12Éric Ciotti, l'Assemblée nationale est fracturée.
06:15Il est très probable que Michel Barnier ait recours au 49-3
06:19pour faire adopter ce budget,
06:21ce qui veut dire motion de censure de la part des oppositions.
06:23Vous voterez une motion de censure ?
06:26Nous déterminerons notre position
06:28dans l'intergroupe Rassemblement national UDR
06:33dans lequel nous travaillons.
06:35Nous déterminerons notre position en fonction du résultat final,
06:40de la composition finale de ce budget.
06:42Là, vous êtes contre sur toute la ligne.
06:44Ce serait incompréhensible à nos électeurs
06:47si vous ne souteniez pas le gouvernement.
06:48Nous défendons des amendements.
06:50Nous souhaitons que la discussion aille jusqu'au bout.
06:53Et puis après, nous verrons l'attitude du gouvernement.
06:56Nous, nous sommes là pour protéger les entreprises,
06:59pour protéger les Français.
07:00En tout cas, c'est ma conception et l'investissement
07:04que nous aurons dans ce débat avec les députés du groupe UDR.
07:07Nous l'avons dit hier soir.
07:09C'était à minuit dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale
07:12par nos députés Vincent Trébuchet.
07:15Et donc, nous porterons ces messages.
07:20Si le gouvernement nous écoute, nous en tiendrons compte.
07:23Mais il ne peut pas être totalement...
07:26C'est-à-dire quoi ?
07:27Si le gouvernement reprend certains de vos amendements,
07:29il n'y a pas de censure de votre côté ?
07:31Ce sera un des éléments.
07:33Combien ? Deux, trois amendements ?
07:34Je ne peux pas vous répondre aujourd'hui.
07:36Ce que nous voulons, c'est moins de prélèvements obligatoires.
07:40Ce que nous voulons, c'est une diminution réelle
07:44du train de vie de l'État.
07:45Ce que nous voulons, c'est des incitations à la croissance
07:49par la suppression des normes.
07:52Je prends l'exemple de ce qui est fait en Argentine
07:54par le président Milley avec l'image de cette tronçonneuse.
07:57Eh bien, il faut aussi qu'on ait une tronçonneuse
08:00pour couper dans les dépenses publiques
08:02qui ne servent à rien en France.
08:03C'est un modèle, Milley, pour vous ?
08:04En tout cas, je crois que ce qu'il porte est une piste
08:08parce qu'on ne peut plus continuer comme ça,
08:10empiler les normes, les règles qui pèsent sur ceux qui travaillent.
08:14Ceux qui prennent des risques, ce sont les entrepreneurs.
08:17Ceux qui créent des emplois, ce sont les entrepreneurs.
08:20Et c'est eux vers lesquels on pose en permanence des contraintes.
08:23Le libéral, à ce moment-là, en tout cas,
08:26que vous prenez pour modèle, approuve-t-il le fait
08:29que l'État rentre au capital de Doliprane,
08:34d'Opella, filiale de Sanofi, qui produit le Doliprane en France ?
08:40On est dans la communication, mais que traduit cette affaire ?
08:44Cette affaire traduit la perte de souveraineté de la France
08:49et la désindustrialisation avancée.
08:51On a tué tous nos grands secteurs.
08:53On a commencé par le secteur de l'énergie, l'énergie nucléaire.
08:58On a sacrifié la sidérurgie.
09:01On est en train de tuer l'automobile avec les normes imposées.
09:04Mais vous n'avez pas répondu à la question.
09:05Est-ce que vous auriez fait comme le gouvernement ?
09:07Et on a tué l'industrie pharmaceutique.
09:09On a tué, c'est Sanofi qui décide de vendre un fonds d'investissement américain.
09:12L'exemple, c'est l'absence de vaccins que Sanofi,
09:17qui était un des grands opérateurs mondiaux, a été le seul à ne pas disposer d'un vaccin.
09:22Pourquoi ? Parce que nous avons une politique qui impose des normes,
09:25des prix des médicaments qui ne sont plus adaptés.
09:29Donc il faut redonner, là aussi, de la liberté.
09:32Il faut recréer des grands champions.
09:34Et on n'aura pas à faire en sorte que l'État intervienne.
09:39C'est Sanofi qui préfère vendre un fonds d'investissement américain pour le Doliprane.
09:45Vous, vous auriez fait quoi à la place de l'État ?
09:46L'État décide de devenir actionnaire à 2%. C'est le minimum.
09:50Vous auriez fait quoi ?
09:51C'est de la communication.
09:52Ça n'empêchera pas la prise de contrôle.
09:54Moi, ce que j'aurais aimé, c'est qu'on ait une entreprise puissante.
09:57Sanofi s'est affaiblie au cours des dernières années.
10:00Comme l'industrie pharmaceutique s'est affaiblie, elle s'est massivement délocalisée.
10:05Moi, ce que je souhaite, c'est qu'on défende la production en France
10:10d'équipements ou de produits stratégiques.
10:12Je l'avais prôné lorsque j'étais rapporteur après le Covid.
10:16Nous avons eu une commission d'enquête et une des préconisations portées sur la nécessité
10:21de faire une liste d'équipements, de produits qui étaient stratégiques.
10:25Donc là, vous auriez bloqué l'entreprise ?
10:27On ne sait toujours pas. Voilà ce que vous auriez fait.
10:29L'État aurait pu bloquer cette vente.
10:32Le fait qu'il participe au capital ne servira absolument à rien.
10:36Nous en perdrons le contrôle.
10:37Donc, vous êtes sur la ligne des insoumis qui, eux, carrément, réfléchissent à la nationalisation
10:42sur des secteurs aussi stratégiques que le médicament ?
10:46Absolument pas. Il peut y avoir des équipements et des produits qui sont stratégiques,
10:51dont l'acquisition par une puissance étrangère peut être limitée, interdite, proscrite.
10:57Mais la vraie réponse, elle est dans la liberté.
11:00Il faut qu'on ait des champions français, des champions européens.
11:04Le rapport Draghi l'a dit.
11:05Aujourd'hui, on s'évertue à fragiliser nos grandes entreprises.
11:09La contribution supplémentaire pour celles qui réussissent est le symbole de tout ça.
11:15On va taxer les entreprises profitables.
11:19Non, c'est ridicule parce que ce sont ces entreprises dont on a besoin.
11:24Et en frappant les grandes entreprises, celles qui réussissent, on fragilise tout notre pays.
11:29Donc, il ne faut pas s'étonner qu'on soit vendu à la découpe parce qu'il y a des entreprises qui deviennent fragiles.
11:34Éric Ciotti avec nous jusqu'à 9h sur France Info.
11:36On va vous retrouver après le Fil Info et avant le Fil Info.
11:39Vous le savez, une alerte d'enlèvement est en cours depuis maintenant une heure.
11:46Un enfant a été enlevé.
11:49Ceci est une alerte d'enlèvement du ministère de la Justice.
11:56N'agissez pas seul.
11:58Si et seulement si vous disposez d'informations permettant de le retrouver,
12:02composez le numéro de téléphone qui s'affiche sur votre écran.
12:07Votre mobilisation est essentielle.
12:09La survie d'un enfant en dépend.
12:15Voilà le numéro 197 pour cette alerte d'enlèvement.
12:28Il est 8h45 sur France Info.
12:30Le Fil Info avec Maxime Glorieux.
12:33Reprise des négociations autour de l'assurance chômage et de l'emploi des seniors.
12:38Les organisations syndicales et patronales ont moins d'un mois pour trouver un accord.
12:43La réforme du gouvernement Attal avait été suspendue lors de la dissolution en juin dernier.
12:48C'est du jamais vu.
12:49Les ventes de voitures hybrides dépassent celles des essences en Europe.
12:53Autre enseignement, les ventes d'électriques repartent à la hausse après plusieurs mois de baisse.
12:58Même si le marché reste en dessous du niveau de l'an dernier.
13:01Le chef de la diplomatie américaine entame une nouvelle tournée au Proche-Orient.
13:05La onzième depuis le début de la guerre à Gaza.
13:07Anthony Blinken veut négocier un cessez-le-feu.
13:10Alors que le Hezbollah revendique ce matin une attaque sur une base israélienne.
13:14Le Paris Saint-Germain veut se rassurer ce soir.
13:17Espérer grimper dans le top 8 de la Ligue des champions.
13:20Les Parisiens reçoivent l'Enerlandais du PSV Eindhoven.
13:23Match au Parc des Princes, coup d'envoi 21h.
13:27France Info.
13:30Le 8.30, France Info, Jérôme Chapuis, Salia Braklia.
13:35Eric Ciotti, président du parti UDR, Union des droites pour la République députée des Alpes-Maritimes.
13:41Dans dix jours, le Rassemblement national, votre allié, va profiter de sa niche parlementaire
13:45pour faire voter l'abrogation de la réforme des retraites, notamment l'âge légal à 64 ans.
13:50Est-ce que vous voterez cette abrogation ?
13:52Non, je ne voterai pas cette abrogation.
13:55Je l'ai dit à Marine Le Pen, nous en avons discuté.
13:59Pas depuis quelques jours, depuis plusieurs mois.
14:03Y compris au moment où nous avons bâti cet accord historique.
14:06Cet accord qui va vers l'Union des droites.
14:09Cet accord qui casse ce ridicule front républicain
14:13qui est responsable de la situation de blocage de notre pays aujourd'hui.
14:16Accord, mais gros désaccord sur les retraites.
14:18Il y a un point de désaccord.
14:21C'est pas un gros désaccord, il y a un point de désaccord.
14:24Je pense qu'il faut globalement avoir d'autres réponses pour sauver notre système de retraite.
14:30Que la réforme du gouvernement était très imparfaite.
14:34Pour autant, l'évolution démographique, selon moi,
14:37fait qu'on ne peut pas s'exonérer d'une mesure qui augmente un petit peu l'âge de départ en retraite.
14:44Il y avait un engagement du Rassemblement national au moment de ce débat.
14:48Il est respecté. C'est aussi l'honneur de la politique de respecter ses engagements.
14:53On a tellement l'habitude de voir des gouvernements
14:56ou de voir des politiques qui font l'inverse de ce qu'ils ont dit avant les élections.
15:01Et bien là, la parole, elle est tenue.
15:04Nous, le désaccord, il est toujours là.
15:07Mais c'est pas un désaccord, je dirais, majeur.
15:11Nous, nous convenons ensemble qu'il faudra réformer notre système de retraite.
15:16Personnellement, je porte une idée qu'on doit mobiliser les fonds d'épargne qui sont dans notre pays,
15:22notamment les produits d'assurance vie qui sont massifs.
15:26Et vous, vous êtes pour la retraite à 65 ans.
15:28Il y a 6 000 milliards d'euros.
15:30Je pense qu'une dose de capitalisation qui marche dans d'autres pays
15:34devra, dans les années à venir, être installée.
15:37Parce que c'est une des réponses que nous pouvons apporter ensemble.
15:45L'ancien ministre de la Santé, Frédéric Walthou,
15:47et actuel président de la commission des affaires sociales à l'Assemblée,
15:49envisagent une année blanche pour les retraités les plus aisés
15:53afin de permettre que les retraites des plus modestes soient revalorisées
15:56comme prévu au mois de janvier.
15:58Puisque vous parliez des retraites par rapport au budget il y a quelques instants,
16:02vous vous en dites quoi ?
16:03Ça peut être une solution juste ?
16:04Non, je ne le crois pas.
16:06On ne touche pas du tout aux retraites même les plus aisées ?
16:09Il y a un contrat social avec les retraités.
16:11Ils ont travaillé toute leur vie, ils ont travaillé très dur.
16:14Il y a beaucoup de retraités modestes.
16:16Et au moment où ils bénéficient du produit du travail de toute une vie,
16:20l'État vient casser ce contrat parce qu'ils ont cotisé.
16:25Moi, j'y suis opposé.
16:26Le but de l'opération, ce n'est pas de toucher aux modestes.
16:28Il faut respecter la parole de l'État.
16:31On doit réfléchir à un modèle qui, tout en étant sur la base de la répartition,
16:37j'y suis attaché, aille explorer des terrains un peu différents
16:41qui ont fait leurs fruits et qui ont montré leur réussite dans d'autres pays.
16:45Éric Ciotti, le ministre de l'Intérieur Bruno de Retailleau promet une nouvelle loi
16:49sur l'immigration l'année prochaine, la 33e en 40 ans sur ce sujet.
16:53Est-ce nécessaire ?
16:55Ça peut être utile, mais ça sera de toute façon toujours insuffisant.
16:59Ce qu'il faut en matière d'immigration, c'est changer radicalement de cadre.
17:04Il faut qu'il y ait beaucoup moins d'immigration de masse.
17:08Aujourd'hui, on subit une immigration de masse qui est totalement inassimilable dans notre pays,
17:15qu'on ne peut plus intégrer.
17:16Vous dites comme Bruno Retailleau que l'immigration n'est pas une chance ?
17:19L'immigration de masse, quand on accueille 550 000 étrangers en situation régulière,
17:25sans parler de ceux qui arrivent en situation irrégulière, n'est pas une chance.
17:28L'immigration de masse n'est pas une chance.
17:31Il y a des immigrés qui, par le passé, même aujourd'hui, ont beaucoup apporté à notre pays.
17:37Je ne généralise jamais, mais l'immigration de masse, telle qu'elle est aujourd'hui gérée par notre pays,
17:44sans capacité d'intégration, est totalement, aujourd'hui, inacceptable pour la France.
17:50Il faut rompre avec cette immigration de masse.
17:53Pour cela, il faut un nouveau cadre total, global.
17:57Il faut une réforme constitutionnelle.
18:00Vous savez bien que les conditions politiques ne sont pas réunies aujourd'hui pour ça.
18:04Pourquoi ?
18:05Michel Barnier le rappelle, d'ailleurs, dans le journal du dimanche.
18:09Parce qu'il y était favorable, lui-même, quand il était en Compagnie en 2021, pour la première LR.
18:14Je ne comprends pas cette logique.
18:15Il fait juste le constat que pour qu'il y ait une réforme constitutionnelle, il faut qu'il y ait une majorité qualifiée à l'Assemblée et au Sénat.
18:23Michel Barnier est à la tête d'un socle, qu'il appelle, qu'il dit, selon lui, le plus important à l'Assemblée nationale.
18:29Nous, avec le Rassemblement national, l'UDR, le Rassemblement national, nous représentons 143 députés.
18:34Eh bien, ça veut dire que si le socle minoritaire de M. Barnier va dans ce sens, s'il souhaite une réforme constitutionnelle, vous savez, elle est écrite.
18:43On l'avait écrite avec M. Retailleau.
18:44Mais c'est arithmétique.
18:45Il ne faut aucune réforme constitutionnelle.
18:48Il faut qu'il y ait une majorité qualifiée, des trois cinquièmes, au Sénat et à l'Assemblée.
18:52On l'avait écrite avec M. Retailleau.
18:54Oui, mais s'il n'y a pas de majorité ?
18:55Essayons.
18:56Il y a ces 200 députés, 220 du socle de M. Barnier.
19:03Plus les 153, nous sommes déjà sur 200, si je compte bien, plus de 360 députés qui pourraient être là-dessus.
19:15Le Sénat est à droite.
19:16Le sujet, quand même, Eric Chiruti, c'est qu'il y a une loi sur l'immigration qui a été adoptée l'année dernière.
19:21Tous les décrets d'application n'ont pas été encore publiés.
19:24La faute à qui ?
19:25Est-ce qu'il faut encore une nouvelle loi ?
19:27Est-ce que, en fait, multiplier les lois, est-ce que ce n'est pas le signe de l'impuissance de l'État ?
19:31C'est pour ça qu'il faut une loi efficace. Il ne faut pas une loi qui ne fasse que parler.
19:36D'où mon constat sur l'exigence, la nécessité d'une réforme constitutionnelle.
19:42Et je rajouterai, il faut qu'elle soit approuvée par référendum.
19:45Pourquoi on en est là sur l'immigration ?
19:47Parce qu'il y a une espèce de chape de plomb, y compris médiatique, qui interdit aux hommes politiques qui dirigent
19:54de prendre les bonnes mesures pour limiter, stopper l'immigration.
19:58Je parlais notamment du scandale de ces allocations qui sont versées dès le premier jour aux étrangers.
20:04On pourrait parler du scandale des détenus étrangers en prison.
20:08En situation régulière, il faut quand même mesurer.
20:10J'étais à la prison de Nice la semaine dernière pour visiter avec mes collègues parlementaires.
20:15Près de 50% des places occupées sont occupées par des étrangers.
20:20Ces personnes devraient purger leur peine dans leur pays d'origine ou être expulsées.
20:25Tout ça, on ne le fait pas.
20:26On ne le fait pas parce qu'on n'a jamais interrogé les Français sur l'immigration.
20:30C'est pour ça que je souhaite ce grand référendum sur l'immigration.
20:34Il y a une différence entre ce qu'on veut et ce qu'on peut faire dans la réalité.
20:37C'est l'exemple des OQTF, où le taux d'exécution est faible en France.
20:46Michel Barnier indique que les discussions vont reprendre avec certains pays,
20:50parce que c'est bien ça dont il s'agit.
20:52Le fait de délivrer des laissés-passés, l'Algérie, le Maroc.
20:56Il dit, je cite, nous pourrons examiner toutes les dimensions,
20:59si nécessaire, de la délivrance des visas à l'aide au développement.
21:02Est-ce qu'il faut agiter ces menaces ?
21:04Oui, je le fais d'ailleurs avec des amendements dans la loi de finances,
21:08puisque d'abord nous augmentons considérablement aujourd'hui ces 200 euros.
21:14Nous passons à 1500 euros la somme qui est due pour l'octroi d'un titre de séjour.
21:20Parce qu'il faut que ceux qui arrivent en France paient aussi.
21:23Donc ça c'est un point important.
21:25Et puis nous conditionnons l'octroi des visas à la délivrance de ces laissés-passés consulaires.
21:32C'est quoi un laissé-passé consulaire ?
21:34C'est un pays qui doit reprendre ses ressortissants.
21:37L'Algérie, la Tunisie par exemple, aujourd'hui, s'y refusent quasiment systématiquement.
21:43On ne doit plus continuer à aider ces pays qui ne font pas preuve de bonne volonté.
21:48C'est un principe de bon sens et de réalité.
21:51Gérald Darmanin qui est à votre place, au contraire, il l'a vécu puisqu'il était ministre de l'Intérieur.
21:55Il a dit que la menace ne marche pas. Je vous le dis tout net.
21:57Il a essayé la menace. Mais il a replié tout de suite.
22:01Puisque je crois que ce n'est resté que quelques mois.
22:04Donc on n'a pas persévéré pour d'autres raisons.
22:07Pour des raisons obscures liées aux amitiés de M. Macron, notamment avec l'Algérie.
22:14Mais tout ça n'est pas réaliste. Il faut que la France réaffirme son autorité vis-à-vis de ces pays.
22:19Elle ne peut plus accepter de subir.
22:21Il faut révoquer l'accord de 68 avec l'Algérie dans la mesure où l'Algérie ne coopère pas.
22:27Disons-le, nous le disons, nous l'avons.
22:29C'est même une résolution de LR que M. Barnier le fasse.
22:33Vous savez que ça aura des conséquences économiques sur les entreprises françaises ?
22:35Je ne suis pas sûr.
22:36Éric Ciotti, quand Michel Barnier dit au journal du dimanche
22:39qu'il est important de s'assurer que l'aide médicale d'État ne soit jamais détournée de son but,
22:43à savoir un outil de santé publique, qu'est-ce que vous comprenez ?
22:46Il a raison. La politique, c'est aussi du pragmatique.
22:49Je rencontrais un dentiste à Nice la semaine dernière.
22:51Il me disait qu'aujourd'hui, l'aide médicale d'État permet d'avoir 16 couronnes dentaires payées à un étranger.
23:01Est-ce que c'est un soin d'urgence que d'avoir des couronnes dentaires complètement refaites ?
23:08Il me dit que des retraités qui n'ont pas de complémentaire ne peuvent pas avoir accès à ces soins
23:14qui sont totalement gratuits pour un étranger en situation irrégulière.
23:19C'est ça qui n'est pas supportable.
23:23C'est ça qui n'est pas acceptable.
23:25Mais quand des personnalités comme Claude Évin, comme Patrick Stefanini, que vous connaissez,
23:29qui était une figure de LR, rendent un rapport sur l'AME et disent que ce dispositif sanitaire est utile,
23:35qu'il est globalement maîtrisé, vous n'y croyez pas ?
23:39Non, parce que ce dispositif, il explose.
23:42On va être sans doute cette année à pas loin de 500 000 bénéficiaires.
23:46Le coût de l'AME va tangenter les 1,5 milliard.
23:51Donc il a doublé en quelques années.
23:54Ça veut dire que le système n'est plus contrôlé, n'est plus maîtrisé.
23:58Puis on parle de l'AME, mais il y a tous les dispositifs comme la Puma pour les demandeurs d'asile
24:04qui fait qu'il y a une débuleuse.
24:06Il y a eu un rapport parlementaire l'année dernière de près de 2 milliards d'euros là-dessus.
24:11On ne peut pas laisser dériver au fil de l'eau ce système sans contrôle.
24:16On doit soigner les urgences.
24:18Bien entendu, c'est une exigence, mais on ne peut et on ne doit pas donner des soins de confort à des personnes.
24:28Bien sûr, parce qu'autrement le système ne dériverait pas comme ça.
24:32Éric Ciotti, merci d'avoir été l'invité de France Info ce matin.

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