• il y a 6 mois

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00:00 (Générique)
00:06 - Bonjour Jean-Philippe Tanguy. - Bonjour.
00:08 - Une nuit plus calme que les précédentes en Nouvelle-Calédonie,
00:10 après la mort de 5 habitants, des gendarmes, des centaines de blessés,
00:13 lors des meutes particulièrement violentes.
00:16 On sait désormais que certains quartiers restent, pour l'instant, hors de contrôle.
00:19 Est-ce que néanmoins, vous pensez que la réponse apportée par l'exécutif était adaptée ?
00:23 - Écoutez, en tout cas, la réponse sécuritaire avec la déclaration de l'état d'urgence,
00:27 comme l'avait demandé Marine Le Pen, visiblement, d'après le haut-commissaire sur place,
00:31 a permis d'améliorer, ou en tout cas, de rendre moins pire la situation cette nuit.
00:36 En tout cas, on ne déplore pas de nouveaux morts, on ne peut que le saluer.
00:41 Je pense évidemment aux familles des deux gendarmes qui sont décédés,
00:44 de tous les policiers et habitants blessés.
00:47 Ensuite, ces violences, qui sont parfaitement inacceptables, intolérables,
00:52 malheureusement, je pense qu'on aurait pu les éviter,
00:56 nous pensons que nous aurions pu les éviter avec un autre calendrier,
00:59 en prenant en compte les demandes de toutes les parties présentes,
01:04 et que ce dossier, malheureusement, a été très mal géré par le gouvernement et Gérald Darmanin,
01:09 avec une situation qui, comment dire, est partie complètement hors contrôle,
01:14 en seulement quelques jours, après quand même deux décennies de paix.
01:18 - On va revenir sur les conditions politiques et les réponses apportées,
01:23 mais est-ce que l'interdiction de TikTok, qui est désormais en vigueur en Nouvelle-Calédonie,
01:28 est-ce que c'est une bonne réponse ?
01:29 - Ça peut être une bonne réponse, cette interdiction de TikTok ou d'autres réseaux sociaux.
01:33 En France, on a souvent Snapchat qui est mis en cause dans la diffusion de vidéos et de violences.
01:38 Nous, nous sommes très clairs sur le fait qu'évidemment,
01:40 dans une situation où il y a des émeutes, où il y a des violences extrêmement graves,
01:45 où ces violences peuvent se répandre aussi à travers les réseaux sociaux,
01:48 on peut faire des appels à l'émeute,
01:49 on peut donner des informations aussi sur la présence des forces de l'ordre par ces réseaux sociaux.
01:54 S'il faut les suspendre temporairement, cela peut être tout à fait nécessaire, oui.
01:58 - Vous dites "on aurait pu éviter la situation",
02:00 mais n'êtes-vous pas également responsable de cette situation,
02:04 puisque ce qui a mis le feu aux poudres, on le sait, c'est un texte de révision constitutionnelle
02:08 pour ouvrir le corps électoral.
02:10 Vous, ORN, vous l'avez voté, vous, Jean-Philippe Tanguy, vous l'avez voté ?
02:14 - Bien sûr, mais nous avons toujours soutenu cet élargissement, ce dégel du corps électoral,
02:18 et c'est tout à fait naturel de rendre aux habitants et aux Français de Nouvelle-Calédonie leur droit.
02:24 - Donc vous avez accepté l'agenda du gouvernement ?
02:25 - Mais parce que nous, nous sommes députés de la nation, nous ne sommes pas au gouvernement,
02:28 les Français ne nous ont pas encore donné les rênes du pouvoir,
02:31 nous sommes soumis à ce calendrier,
02:33 mais quand nous avions été consultés, et en particulier quand Marine Le Pen a été consultée
02:38 par les autorités françaises, en particulier Gérard Damanin,
02:41 elle lui a clairement indiqué, et ce à plusieurs reprises,
02:44 que ce calendrier n'était pas le bon, non pas sur son doigt mouillé ou sur son avis personnel,
02:48 mais parce qu'elle avait elle-même consulté les parties prenantes depuis de longues semaines.
02:53 - Vous avez voté un agenda que vous ne souhaitiez pas ?
02:56 - Non, elle a voté une mesure, nous avons voté une mesure.
02:58 - Et de fait, dans le cadre d'un agenda, et trois jours plus tard, quand ça prend feu,
03:02 vous dites que l'agenda n'était pas bon ?
03:03 - Mais nous l'avons dit.
03:04 Si vous voulez, Marine Le Pen, c'est une responsable politique de premier ordre,
03:08 c'est la clef de l'opposition.
03:09 Quand elle a des informations, quand elle a fait des consultations,
03:13 qui lui donnent un certain nombre d'informations,
03:14 qui peuvent être d'ailleurs différentes ou complémentaires de celles du gouvernement,
03:17 parce qu'évidemment, les parties prenantes ne s'adressent pas de la même façon
03:20 au gouvernement, aux autorités en place, qu'à la clef de l'opposition,
03:24 M. Darmanin aurait dû les prendre en compte.
03:26 Ils ne prennent jamais en compte ce que l'on dit,
03:29 que ce soit sur la situation en Nouvelle-Calédonie, sur la situation sociale en France.
03:33 Par exemple, moi, je l'avais alerté, alors c'est différent,
03:35 mais ça prouve le mépris de ce gouvernement,
03:37 son indifférence à ce que lui disent les oppositions.
03:40 Je l'avais alerté, par exemple, très précisément sur la crise agricole,
03:42 sur les faits qu'aurait sur nos paysans,
03:45 la hausse du GNR qui a aussi dégénéré,
03:48 évidemment avec beaucoup moins de gravité, dans une crise nationale importante.
03:51 Donc en fait, il n'écoute jamais ce que disent les oppositions,
03:54 dans le cadre démocratique aussi, que sont les discussions informelles que nous avons.
03:57 Il y a les votes, les votes finaux,
03:59 mais ces votes, c'est la fin d'un processus démocratique,
04:02 c'est la fin d'une consultation, ce n'est pas du tout le début.
04:05 Et donc le fait que ce gouvernement n'écoute jamais les corps intermédiaires,
04:08 n'écoute jamais les forces d'opposition,
04:10 c'est un problème qui malheureusement peut aboutir à une situation aussi grave
04:14 que celle de la Nouvelle-Calédonie.
04:15 - Donc Marine Le Pen a prévenu, vous dites, Gérald Darmanin par téléphone,
04:19 mais elle a gardé le silence pendant trois jours,
04:21 excepté une condamnation, Marine Le Pen.
04:24 Mais là, elle est sortie du silence et de façon assez surprenante,
04:27 puisqu'elle propose un nouveau référendum en Nouvelle-Calédonie,
04:31 dans 40 ans, sur l'indépendance,
04:33 donc qui appelle à un accord global, institutionnel et économique.
04:36 C'est-à-dire que vous renoncez à une position historique de votre parti ?
04:40 - Écoutez, pas une position historique de notre parti,
04:43 en tout cas c'est la position de Marine Le Pen.
04:45 Elle est fondée sur plusieurs éléments importants qui caractérisent...
04:48 - C'est un regret vraiment.
04:48 - Oui, mais qui caractérisent le marinisme aussi bien sur la forme que sur le fond.
04:52 C'est déjà le respect de tous les Français et de toutes les parties prenantes.
04:56 Quand vous aspirez à diriger la République, à présider au destin de la France,
05:01 vous n'opposez pas les uns aux autres,
05:03 vous ne visez pas une partie, même si elle est majoritaire, à une minorité.
05:07 Quand vous présidez, vous présidez le destin de tout le monde
05:09 et vous devez vous assurer que tout le monde se sente dans la République
05:12 ou puisse avoir un avenir dans la République.
05:14 Donc, prendre en considération la position de la partie Canac
05:18 qui n'est pas anecdotique, loin de là.
05:20 En Nouvelle-Calédonie, c'est une force importante.
05:22 Elle ne représente pas seulement 5 ou 10% de la population,
05:25 même d'ailleurs on devrait en tenir compte même s'il ne représentait que 5 à 10%.
05:29 Donc, donner cette perspective dans 40 ans, ça laisse une fois encore...
05:33 - Pourquoi 40 ans ?
05:34 - Pour laisser le temps au processus qui vient de se clore, de prospérer.
05:37 - Pour 20 ans, 25 ans, 20 ans...
05:38 - Une perspective. Mme Le Pen, Marine Le Pen n'a pas donné le chiffre de 40 ans comme un totem.
05:42 C'est la base d'une négociation.
05:44 Si c'est 35 ou si c'est 45, ça peut s'entendre.
05:47 Mais on donne une perspective.
05:48 Marine Le Pen donne une perspective à ce territoire, à toutes les parties prenantes.
05:52 Une perspective politique.
05:53 À partir du moment où vous fermez définitivement la solution politique,
05:57 comment dire, pour les partis Canac,
05:59 malheureusement, vous laissez à une partie de cette partie prenante
06:03 la violence comme seule...
06:05 - Vous trouvez que 40 ans c'est une perspective politique ?
06:07 - Légitime, évidemment. La violence n'est jamais acceptable.
06:10 - 30 ou 40 ans c'est une perspective politique ?
06:12 - C'est une perspective, comment dire, politique pour la partie minoritaire.
06:16 Nous on souhaite évidemment le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France.
06:19 Nous sommes du côté de ceux qui ont voté pour que la Nouvelle-Calédonie reste dans la France.
06:24 Mais pas parce que nous soutenons une position,
06:26 parce que nous sommes un soutien indéfectible au maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la République,
06:31 que nous méprisons, que nous voulons écraser la partie adverse,
06:35 que nous ne respectons pas leur histoire, leur perception des choses,
06:38 leur vécu, leur tradition.
06:39 C'est ça qui est très important, je pense, dans l'interview qu'a donnée Marine Le Pen.
06:43 C'est vraiment comment elle conçoit aussi son rôle de président.
06:46 C'est anticiper les choses, c'est comprendre les situations,
06:48 c'est entendre toutes les Françaises et tous les Français
06:51 et de chercher toujours une voie pour un pays très commun.
06:53 - Et pour analyser cette situation, justement, en Nouvelle-Calédonie,
06:55 le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
06:57 accuse l'Azerbaïdjan d'ingérence sur l'archipel.
07:01 Vous en pensez quoi ?
07:02 - Comme l'a dit Marine Le Pen, on n'a aucune raison de douter de ces informations.
07:07 Dans le cadre de la commission d'enquête sur les ingérences étrangères
07:09 que j'avais présidée, nous avions eu quelques informations sur ce sujet.
07:13 Malheureusement, nous n'avions pas pu enquêter en détail sur ce sujet
07:16 parce que, pareil, la Macronie étant obsédée par ses propres problèmes
07:20 et obsédée par les ingérences de la Russie qui existent mais qui ne sont pas les seules,
07:24 nous avons passé un temps...
07:25 - Le rapport de cette commission, d'ailleurs, pointait du doigt une ingérence russe.
07:29 - Oui, il pointait du doigt des ingérences russes et chinoises qui existent,
07:33 mais malheureusement, à force d'être obsédé par un seul sujet de manière déraisonnable,
07:37 nous n'avons pas pu traiter les autres.
07:39 Et le problème de ce gouvernement, de M. Darmanin en particulier,
07:41 c'est qu'il met beaucoup d'énergie sur un certain nombre de problèmes
07:44 avec des enjeux qu'il estime électoraux, et il n'a pas mis de moyens, c'est évident,
07:48 sur les autres ingérences que la France subit, visiblement, en particulier l'Azerbaïdjan.
07:53 - Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement National de la Somme,
07:55 on vous retrouve dans un instant juste après le Fil Info de Mathilde Romagnon.
07:57 Il est 8h41 sur France Info.
07:59 - À Rouen, ce matin, un homme armé a été tué par la police devant une synagogue.
08:05 Les forces de l'ordre étaient appelées pour un départ d'incendie devant le lieu de culte.
08:10 Le ministre de l'Intérieur salue la réactivité et le courage des policiers.
08:15 La situation est plus calme en Nouvelle-Calédonie grâce à l'instauration de l'état d'urgence,
08:19 selon le haut représentant sur place, mais à Nouméa,
08:23 le contrôle de certains quartiers n'est plus assuré, selon lui.
08:27 Un millier de policiers et gendarmes arrivent en renfort dans l'archipel.
08:30 Une école et deux entreprises ont été incendiées la nuit dernière.
08:33 Damien Abad, mis en examen pour tentative de viol par le parquet de Paris.
08:37 L'ancien ministre des Solidarités est poursuivi pour des faits susceptibles d'avoir été commis en 2010.
08:43 Deux autres femmes l'accusent de viol, cette fois, ce qu'il nie fermement.
08:47 Le sélectionneur Didier Deschamps a choisi 25 joueurs dans l'équipe de France
08:52 pour l'Euro de football avec deux surprises.
08:55 Bradley Barcola, joueur du PSG de 21 ans, et Golo Kanté, champion du monde 2018.
09:00 Premier match des Bleus le 17 juin prochain en Allemagne contre l'Autriche.
09:04 Jean-Philippe Tanguy est notre invité député du Rassemblement National de la Somme.
09:18 On apprend ce matin qu'un homme armé à Rouen a été abattu par la police après avoir mis le feu à une synagogue.
09:26 Ce sont des faits antisémites présumés pour l'instant.
09:30 On va en savoir plus dans les heures à venir.
09:33 On est toujours en alerte maximale alors que le conflit continue, se poursuit à Gaza, dans un contexte de conflit à Gaza.
09:40 Vous regrettez cet acte-là ? Vous pensez que la situation devient très préoccupante ?
09:47 Bien sûr, je ne peux que le déplorer.
09:50 Le niveau des actes antisémites en France, qu'il s'agisse d'insultes, d'agressions envers les personnes ou d'attaques contre les lieux,
09:58 se sont hélas multipliées depuis l'horrible attaque qu'a subie Israël le 7 octobre.
10:04 Mais n'oublions pas qu'il s'était déjà à un niveau très élevé auparavant, car le cancer de l'antisémitisme frappe de nouveau la France depuis...
10:11 Comment lutter contre ces faits ?
10:14 Il y a plusieurs choses. C'est d'abord une lutte au quotidien contre ces agressions, ces insultes et ces violences.
10:19 Le gouvernement, je pense, essaie au quotidien de lutter.
10:22 Par contre, il ne s'attaque pas à la racine profonde de ce nouvel antisémitisme, qui est l'islamisme politique.
10:30 Et tant que, comme le proposent Marine Le Pen et Jordan Bardella, nous n'aurons pas déclaré l'islamisme politique comme un adversaire de la République,
10:36 une idéologie séditieuse qui doit être interdite sous toutes ses formes, nous n'arriverons pas à lutter contre l'antisémitisme puisque c'est la racine profonde.
10:44 Donc il faut déclarer l'islamisme comme une idéologie séditieuse, interdite en République, avec interdiction d'en faire la propagande...
10:51 Vous faites un lien avec l'islam et ses faits antisémites ?
10:55 L'islam comme religion n'est pas en lui-même antisémite, évidemment.
10:59 C'est l'islamisme comme idéologie politique, notamment l'islamisme qui a ressuscité avec la révolution iranienne,
11:08 où le régime iranien nourrit un antisémitisme systémique fondamental, qui lui sert de carburant pour tenir sa tyrannie et oppresser son propre peuple.
11:16 Et on voit bien que le régime des mollahs en Iran utilise l'islamisme comme un carburant pour diffuser ses idées et son influence.
11:24 Et que tant qu'on ne l'aura pas interdit sous toutes ses formes, nous ne pourrons pas protéger correctement nos concitoyens de confession juive.
11:29 Jean-Philippe Tanguy du Rassemblement National. Autres chiffres, autres informations de la matinée, ce sont les chiffres du chômage.
11:35 Ils sont stables, 7,5% au premier trimestre. On est dans un contexte économique qui est très compliqué au niveau mondial, au niveau européen, avec des pays en récession autour de nous.
11:43 Finalement, un chômage stable, 7,5%, on s'en sort pas si mal ?
11:47 Si les françaises et les français ne se trouvent pas au chômage, je ne peux que m'en réjouir. Je ne suis pas dans la politique du pire, mais plusieurs choses.
11:55 D'une part, nous sommes très loin du plein emploi qui a été non seulement promis par Bruno Le Maire et d'autres, mais qui est même parfois réclamé.
12:02 C'est-à-dire qu'ils se revendiquent une situation de quasi plein emploi. Je le redis à ceux qui nous écoutent, évidemment à plus de 7% de chômage.
12:09 Et en plus, tous ceux qui sont radiés du système depuis des années, nous sommes très loin malheureusement.
12:13 L'objectif c'est 2027 pour les cinq prochains.
12:15 Mais même avant, en 2022, quand on était autour de 7%, ils revendiquaient le plein emploi.
12:21 Non, le plein emploi dans les autres pays occidentaux, c'est 2 à 3% maximum.
12:26 Donc on a toujours été très loin du plein emploi, et notamment la réindustrialisation, contrairement à ce que raconte Bruno Le Maire, a été très faible.
12:33 Ils ont créé seulement 100 000 emplois depuis 7 ans.
12:36 La désindustrialisation depuis 2008, c'était 2 millions d'emplois qui avaient disparu.
12:41 Donc on est très loin des objectifs et de la politique qu'il faudrait mener.
12:45 Et nous, évidemment, il n'y a pas la peine de la mettre en place.
12:47 Dans le détail, malgré tout, il y a le taux d'emploi. Il y a un record pour le taux d'emploi des 50-64 ans, qui est à 67,7%.
12:54 Pour être très précis, c'est un taux qui n'avait jamais été atteint depuis que l'INSEE mesure cela.
13:01 Est-ce que ça ne dit pas aussi quelque chose de l'état de l'emploi en France, et finalement qu'il y a des emplois et que les seniors peuvent travailler ?
13:07 Non, ça ne dit absolument pas ça. À partir du moment où vous décalez la tranche d'âge que vous avez choisi, qui va jusqu'à 64 ans,
13:13 à partir du moment où vous décalez par le haut l'âge de la retraite de 60 à 62 ans, puis de 62 à 64 ans, forcément vous augmentez mécaniquement le taux d'emploi.
13:21 Et ça valide la réforme du gouvernement ?
13:22 Non, ça ne valide pas du tout économiquement la réforme. Ça en prend acte à partir du moment où vous augmentez l'âge de la retraite.
13:26 En effet, ils n'ont pas été de chômage.
13:28 Non, que les fonctionnaires, par exemple.
13:29 Si les fonctionnaires travaillent plus longtemps, ce n'est pas que ça crée des emplois,
13:31 c'est qu'ils travaillent deux ans entre 60 et 62 ans, puis encore deux ans entre 62 et 64 ans, quand la réforme sera pleinement active.
13:38 Donc là, c'est un effet mécanique d'une réforme.
13:40 Ça peut avoir des effets économiques favorables sur les cotisations, mais ça en a aussi des effets défavorables,
13:45 que malheureusement nous verrons et surtout que les Français subiront.
13:48 C'est quoi ? Ce sont les maladies chroniques, c'est les gens qui s'abîment au travail quand le métier est difficile ou physiquement éreintant,
13:53 que vous soyez, par exemple, sur une chaîne d'usine difficile dans le BTP,
13:56 mais aussi si vous occupez des personnes âgées, que vous devez évidemment au quotidien les porter, les aider,
14:02 ça peut avoir des atteintes sur votre physique.
14:04 Donc attention, ça peut créer à court terme des effets économiques visibles, comme vous le faites ce matin,
14:10 mais à long terme, ça peut fortement dégrader non seulement la santé des gens, mais les comptes sociaux,
14:15 aussi par exemple le compte sur les personnes en situation de handicap ou d'invalidité.
14:19 Et c'est d'ailleurs ce qu'avait montré l'adresse sur la réforme Fillon, qui avait passé de 60 à 62 ans.
14:23 On avait vu une grande dérive, un accroissement du coût, des invalidités, des maladies chroniques,
14:28 parce que les gens, malheureusement une partie des Françaises et des Français, s'abîment au travail, ont un travail difficile,
14:32 et on l'oublie trop souvent, à part, il faut bien le dire, le Rassemblement National.
14:35 On en parle aussi pendant cette campagne des Européennes.
14:38 C'est quoi exactement l'Europe du XXIème siècle que veut bâtir votre candidat Jordan Bardella ?
14:44 Une Europe à la carte ?
14:45 Oui, c'est une Europe à la carte, mais dans un sens positif, qui croit dans la coopération,
14:50 qui croit au projet concret, qui croit que l'unité dans la diversité,
14:55 l'idée sur laquelle s'est fondée l'Union Européenne, est forte quand on fait des choix concrets.
15:01 Qu'est-ce qui a fonctionné en Europe depuis 50 ans ?
15:05 C'est Airbus, c'est Arianespace, c'est Erasmus,
15:08 ce sont que des projets qui fonctionnent avec le mode de fonctionnement que propose Jordan Bardella,
15:12 c'est-à-dire la coopération volontaire, la coopération policière, la coopération économique, l'euro.
15:18 C'est différent, mais là les coopérations qui ont fonctionné, que revendiquent sans cesse les macronistes,
15:23 ce sont des coopérations qui fonctionnent avec notre modèle.
15:26 Ça n'a jamais fonctionné avec leur modèle fédéraliste.
15:28 Par exemple, Arianespace, quand la Commission a commencé à se mêler des affaires d'Arianespace,
15:32 ils ont pris beaucoup de retard, et vous savez que Ariane 6 a deux ans de retard, notamment à cause de la bureaucratie.
15:37 Vous voulez détricoter l'Union Européenne ?
15:39 On veut la réformer considérablement, on veut par exemple que la Commission redevienne un secretariat allégé
15:44 qui aide les États à coopérer et qui n'impose pas son propos d'un tas.
15:47 Ça ne revient pas un peu à un Frexit finalement, changer les règles de l'intérieur ?
15:50 Pas du tout, on revient en fait à un mode de fonctionnement qui était celle du général de Gaulle,
15:53 qu'on provit de Luxembourg, à savoir que les États défendent leur intérêt vital,
15:57 qu'il est hors de question de sacrifier les intérêts majeurs d'un pays à un dogme européen,
16:01 que la Commission reste à sa place au service des États, c'est absolument pas un Frexit.
16:06 Regardez l'accord qui a été pris aux Pays-Bas, où par exemple ils ont obtenu,
16:11 enfin en tout cas ils vont demander, alors que c'est un pays fondateur, une clause dite "act out" sur l'immigration.
16:16 - Ça peut prendre quelques années.
16:18 - Oui mais on n'a jamais dit que c'était une baguette magique.
16:20 Le Frexit ça peut être une baguette magique pour certains qui disent que tout est simple avec le Frexit.
16:25 - Mais si on sortit de ces dispositifs-là...
16:28 - Attendez, ça prouve bien que sans changer les traités, puisque les Pays-Bas sont un membre fondateur,
16:32 on peut négocier et sans doute obtenir quelque chose de très important,
16:36 à savoir une dérogation sur le droit d'asile ou sur l'immigration.
16:39 Le Danemark a aussi une clause de "act out".
16:41 - Non, puisque le Danemark c'était au début des...
16:43 - Oui mais c'est quand même une clause.
16:44 - C'est-à-dire que c'était au moment où notamment Schengen a été signé,
16:46 et donc ça n'est pas du tout le même contexte.
16:48 Rien ne dit aujourd'hui que le Pays-Bas pourrait y accéder.
16:51 - D'accord, mais vous montrez que la France a plus d'influence que le Danemark.
16:54 - La question qui était derrière ça c'est finalement une question à la carte, une Europe à la carte,
16:59 ça veut dire que typiquement, est-ce qu'on continue à donner de l'argent à l'Union Européenne ?
17:03 Est-ce qu'on continue de recevoir les subventions de la PAC ?
17:05 Est-ce qu'on continue de recevoir l'argent issu du plan de relance, 40 milliards, etc. ?
17:11 Est-ce que finalement cette Europe à la carte, à la fin,
17:14 ce n'est pas finalement une Europe où on a plus les retours aussi économiques de l'Europe ?
17:18 - Mais la liste que vous venez de faire, ce ne sont pas des retours...
17:22 enfin comment dire...
17:23 - Gratuits pour la France !
17:24 - La PAC c'est positif quand même !
17:25 - Gratuits pour la France, bien sûr !
17:26 - Les agriculteurs qui vous écoutent peuvent être surpris en entendant ça.
17:30 - Mais les agriculteurs qui suivent beaucoup ce sujet savent très bien que la France,
17:33 vers cette année, 24 milliards d'euros à la politique européenne,
17:36 plus 2 milliards d'euros qui viennent des frais douaniers,
17:38 il y a seulement 50% à peine qui est renvoyé, donc 9 milliards de la PAC,
17:43 donc nous versons toujours au moins 12 milliards d'euros en pertes à l'Union européenne.
17:46 Il ne s'agit pas de tout refuser, il s'agit de négocier un rabais.
17:49 Tous les pays européens contributeurs ont obtenu un rabais,
17:52 notamment encore, il faut bien le dire, les Pays-Bas.
17:54 Nous, on veut récupérer 5 milliards d'euros sur ces 26 milliards.
17:58 Donc vous voyez bien que ce n'est pas du tout disproportionné,
18:01 contrairement à la caricature qu'essaie de faire croire la Macronie,
18:03 du temps de Jacques Chirac, nous perdions seulement entre 2 et 4 milliards d'euros
18:07 et pas entre 8 et 12 milliards d'euros, et la PAC était plus forte qu'aujourd'hui.
18:11 Moi j'aimerais, et ce n'est pas ce que vous faites aujourd'hui,
18:13 c'est ce que fait la Macronie, mettre le débat sur les réalités,
18:16 qu'on puisse avoir un débat projet contre projet, réalité contre réalité,
18:19 qu'on compare par exemple la facture européenne et que les Français choisissent,
18:23 mais eux, ils ne parlent pas de la facture, ils veulent présenter aux Français.
18:26 On en parle dans un instant, en tout cas de votre projet européen,
18:28 juste après le Fil info, il est 8h50, et une Mathilde Romagna.
18:30 Des opérations de ravitaillement prévues aujourd'hui en Nouvelle-Calédonie.
18:35 Après 4 nuits d'émeute, les routes vont être dégagées
18:38 pour laisser passer les convois de réapprovisionnement alimentaire et de médicaments.
18:42 Le calme est revenu la nuit dernière, mais des incendies et des pillages ont toujours lieu.
18:47 Un millier de policiers et gendarmes sont attendus dans l'archipel.
18:50 7,5%, le taux de chômage est stable au premier trimestre en France.
18:55 Selon l'INSEE, 6000 chômeurs supplémentaires ont été enregistrés dans les trois premiers mois de l'année.
19:00 Il y a au total 2 300 000 demandeurs d'emploi sur le territoire.
19:05 Fini l'édition papier du journal gratuit 20 minutes.
19:09 En septembre, le quotidien sera disponible uniquement en version numérique.
19:13 20 minutes était le dernier journal gratuit distribué en France,
19:16 après l'arrêt de Métro News en 2015, puis de CNews en 2021.
19:21 Et attention aux fortes averses dans l'Est de la France.
19:24 Aujourd'hui, le barin et la mozelle sont placés en vigilance orange, pluie, inondation, jusqu'à 16h.
19:31 Le député du Rassemblement National de la Somme, Jean-Philippe Tanguy, est avec nous sur France Info.
19:45 Votre groupe RN, au sein du Parlement européen, vous êtes dans le groupe Idées, Identités et Démocratie,
19:53 un parti ostracisé d'un point de vue européen, qui ne pèse presque rien concrètement.
20:00 A quoi ça sert de voter pour le RN aux européennes ?
20:04 - Ecoutez, si ce que vous analysez était juste, le débat européen ne serait pas sur l'ensemble des thèmes du RN.
20:11 Je vous mets au défi de trouver aujourd'hui un seul débat qui se tient sur les termes de M. Macron de 2017.
20:18 Que ce soit l'immigration, la politique industrielle, l'agriculture, le commerce extérieur...
20:23 - D'autres groupes qui pèsent plus portent ce débat ?
20:25 - Non, attendez, tous ces thèmes, aujourd'hui, on est sur les thèmes du RN.
20:27 On est sur le contrôle des frontières et l'immigration, on est sur le retour du patriotisme économique et la planification industrielle.
20:35 On est sur la coopération renforcée et pas sur le fédéralisme.
20:39 Et d'ailleurs, le discours de M. Macron sur le fédéralisme a fait un flop retentissant.
20:43 Il a été battu dans tous les médias par les péripéties, les difficultés de M. Kedjian-Rakhine.
20:47 Quand vous êtes pris dans la République et que votre discours est mis en minorité par les aventures de Kedjian-Rakhine, c'est quand même un problème.
20:52 - Le sens de la question de Victoria Koussa, c'est que finalement, aujourd'hui, au niveau européen, vous siégez donc au groupe ID.
20:57 Sauf que ni la droite, le PPE, ni l'autre parti d'extrême droite, ECR, ne souhaitent travailler avec vous.
21:04 Les deux sont en train de travailler ensemble et réfléchissent à travailler ensemble.
21:07 Ne faites pas comme si...
21:08 - C'est quand même très théorique.
21:11 - Non, non, non.
21:12 - Vous avez été 5 ans, vous avez eu un groupe particulièrement nombreux en 5 ans, vous n'avez pas fait bouger une seule ligne.
21:18 Parce qu'en réalité, et vous le savez très bien et les auditeurs pourront vérifier, le groupe ID n'est ni rejoint par le groupe ECR, ni rejoint par le PPE.
21:26 Donc aujourd'hui, effectivement, ce que dit Victoria est exact, le groupe ID est ostracisé à Bruxelles.
21:32 Donc la question qui est derrière ça, c'est finalement, voter pour le Rassemblement National, est-ce que c'est un vote national ou est-ce que c'est un vote européen ?
21:38 - C'est les deux, mais quand vous dites oui, on est ostracisé par les institutions, par ceux qui ont échoué.
21:44 - Non, ECR, c'est les gens qui ne sont pas d'accord avec vous.
21:48 - ECR aussi, ils sont largement ostracisés au quotidien, c'est juste que comme il y a un ou deux gouvernements qui étaient présents...
21:53 - Ursula von der Leyen discute avec ECR, avec Georgia Melloni, elle n'est pas ostracisée.
21:57 - Elle l'a annoncé, et d'ailleurs, ça a eu quoi pour conséquence ?
22:00 Ça a eu pour conséquence que le groupe de monsieur Macron a fait un communiqué commun avec les Insoumis, pour dire qu'ils avaient les mêmes valeurs.
22:07 - Mais là, je parle de vous, on parle de groupe idée, on parle pas de groupe de nous.
22:10 - Donc, la réalité aujourd'hui, c'est que d'une part, nous nous félicitons, contrairement à ce que vous semblez dire, de ne pas avoir coopéré avec le PPE,
22:16 puisque le PPE de monsieur Bellamy, c'est la submersion migratoire, c'est la faiblesse face à la concurrence chinoise et américaine,
22:24 c'est la dérive des comptes publics de l'Union Européenne, bref, le PPE de monsieur Bellamy, c'est l'ensemble des décisions que rejettent les Français,
22:31 et que le Rassemblement National a combattu.
22:33 Donc, je vous le redis, je vous m'en défie, de montrer un seul sujet où l'influence du Rassemblement National n'a pas été telle,
22:38 que tous les débats se font sur nos solutions, nos propositions, tout le monde est obsédé par le Rassemblement National,
22:44 en particulier monsieur Macron, qui raconte n'importe quoi et ne veut pas affronter la réalité, qui est donc voté pour nous.
22:49 - Et qui aimerait débattre avec Marine Le Pen, la patronne de votre groupe pour Rassemblement National.
22:53 - C'est maître en minorité, monsieur Macron, oui.
22:55 - Emmanuel Macron, le chef de l'État, aimerait débattre avec Marine Le Pen, elle conditionne ce débat à sa démission, à la démission du chef de l'État,
23:02 c'est pas un peu se défiler, en quelque sorte ?
23:04 - Mais pas du tout, c'est la correspondance du général de Gaulle.
23:07 Quand le président de la République sort de son rôle d'arbitre de la nation, au-dessus des partis,
23:11 ce que monsieur Macron a beaucoup de mal à faire, j'en conviens,
23:14 il doit mettre dans la balance, soit sa démission personnelle, son mandat de président de la République, soit la dissolution.
23:20 C'est exactement ce qu'a fait, et comme ça qu'a conçu le général de Gaulle.
23:23 - C'est quoi le rapport avec un débat ?
23:24 - Parce que quand vous rentrez dans un débat, vous n'êtes plus président de tous les Français,
23:27 vous devenez le chef, à nouveau, de la Macronie, et vous remplacez une candidate aux élections, à savoir madame Hayé.
23:33 Vous n'avez jamais vu le général de Gaulle rentrer dans une élection, en dehors des référendums,
23:37 où quand il les perdait, et malheureusement il en a perdu un le dernier, il a démissionné dans la journée.
23:42 Donc les institutions de la Ve République ont été faites comme cela.
23:46 Mais le général de Gaulle ne participe pas aux élections intermédiaires.
23:48 Monsieur Macron, aujourd'hui, il veut absolument entrer dans cette élection,
23:53 puisque madame Hayé n'arrive pas à percer et dévise dans les sondages.
23:56 - Un dernier mot ?
23:57 - Donc s'il rompt avec son rôle de chef de l'État, il doit mettre quelque chose dans la balance.
24:01 C'est évidemment ce que veut dire Marine Le Pen, et il ne s'agit absolument pas de ce défilé.
24:05 Marine Le Pen fait de la politique depuis 15 ans, elle n'a jamais refusé un seul débat.
24:09 - Un dernier mot, il nous reste une minute, les blocages se poursuivent devant certaines prisons,
24:13 l'indignation des fonctionnaires de l'administration pénitentiaire après l'attaque d'un fourgon en Normandie,
24:17 la mort de deux agents, est-ce que la réponse de l'État est à la hauteur ?
24:20 - Non, pas du tout, la pénitentiaire souffre énormément depuis des années,
24:24 cet acte abominable montre à quel point ils ne sont pas protégés,
24:27 à quel point on les a exposés à des transferts dangereux,
24:30 - Justement dans les pistes du ministère...
24:32 - Et surtout que les prisons sont des gruyères, où on peut faire toutes les villainies,
24:36 où on peut malheureusement discuter par téléphone ou par d'autres moyens avec des voyous et des criminels,
24:41 et j'espère qu'on saura la vérité sur ce qui s'est passé pour l'honneur et la mémoire
24:45 des agents qui sont tombés au service de la France pour la sécurité de tous,
24:48 rappelons-le, dans des conditions de travail très difficiles, et je les salue.
24:52 Je crois qu'au-delà des clévages politiques, on peut vraiment penser à nos agents pénitentiaires
24:56 qui font un métier très difficile au service de tous.
25:00 - Dans les pistes avancées par le garde des Sceaux, il y a la limitation de ces convois dangereux,
25:05 que faut-il de plus concrètement ?
25:07 - Déjà, effectivement, le fait qu'ils aient eu ces convois a été fait contre leur volonté,
25:12 sans assurer leur sécurité, et moi je vois à la prison d'Amiens,
25:15 il y a un centre de visioconférence qui permet d'éviter ces transferts,
25:18 donc je ne m'explique pas pourquoi dans ce cas-là on le saura sans doute un jour.
25:21 Ce choix n'a pas été fait, ce qui est sûr, c'est que nos agents n'ont ni les moyens,
25:26 ni la protection pour se livrer à ce genre de mission très difficile, très périlleuse,
25:32 notamment, une fois plus, au sein des prisons, l'ordre ne peut pas être assuré,
25:36 et M. Dupont-Moretti incarne ce laxisme qui fait que quand vous êtes un voyou,
25:40 vous pouvez parler au téléphone dans une langue étrangère, avec des criminels,
25:43 sans qu'il y ait de contrôle ni de surveillance.
25:45 - Jean-Philippe Tanguy, député à l'Assemblée nationale de la Somme,
25:47 merci beaucoup d'avoir été l'invité du 830 France Info.
25:49 Victoria Coussin, à bientôt pour une nouvelle interview.
25:51 Dans 5 minutes, ce sont les informés de Renaud Delis,
25:53 on va revenir sur le malaise des prisons et puis aussi sur la Nouvelle-Calédonie.
25:56 Comment renouer le dialogue ? Ce sera évidemment la question qu'on va se poser.
25:59 A tout de suite.

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