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00:00 Bonjour François-Xavier Bellamy.
00:03 Bonjour.
00:04 Hier Emmanuel Macron était avec Rachida Dati à Clichy-sous-Bois en Seine-Saint-Denis
00:08 pour un premier déplacement culture.
00:10 L'image se voulait évidemment très symbolique.
00:12 Est-ce que vous voyez en Rachida Dati une bonne ambassadrice de la culture populaire ?
00:16 Honnêtement, on verra d'abord les résultats.
00:19 Ce qui compte pour nous c'est l'action.
00:20 On l'a déjà suffisamment dit.
00:22 On ne va pas commenter indéfiniment un casting.
00:24 Je crois que personne n'attendait Rachida Dati à la culture parce que personne ne savait
00:28 qu'elle avait un intérêt pour les questions culturelles.
00:30 Ce n'est pas du tout juger une personne que de regarder son bilan et son action passée.
00:37 Elle s'est engagée sur beaucoup de sujets, mais je ne crois jamais vraiment sur les questions
00:40 de culture.
00:41 Maintenant, on verra ce qui sortira de ce mandat.
00:43 Tout le monde peut constater en tous les cas que manifestement, ça n'est pas pour la
00:46 culture qu'elle a été nommée au ministère de la Culture, mais plutôt pour faire un
00:49 coup politique destiné à affaiblir une famille politique précise, la nôtre.
00:53 Qu'on ne s'inquiète pas, nous nous en relèverons.
00:55 Et c'était aussi certainement pour Mme Dati d'abord l'occasion de préparer, puisqu'elle
00:59 l'a annoncé quasiment le lendemain de sa nomination, sa future candidature à la mairie
01:02 de Paris.
01:03 Je crois que tout ça n'est pas une manière de prendre le monde de la culture très au
01:05 sérieux.
01:06 Vous ne voyez même pas aucun symbole d'émancipation autour de la culture, avec sa trajectoire,
01:10 son identité, sa personnalité ?
01:11 Encore une fois, on regardera l'action, on regardera les résultats.
01:14 C'est la seule chose qui compte.
01:15 Vous dites que vous en remettrez, mais est-ce que vous reconnaissez que c'est une perte
01:18 pour vous ce départ de Rachida Dati ?
01:20 C'est surtout un coup dur porté à la vie démocratique en France, parce que je crois
01:26 que les gens qui nous écoutent, ils ont envie d'avoir un paysage politique qui soit clair,
01:32 avec des gens qui prennent des engagements, qui tiennent parole, qui sont constants, qui
01:36 ne changent pas de cap selon le sens du vent.
01:39 Et au fond, on voit qu'Emmanuel Macron, derrière la promesse du "en même temps", aura donné
01:44 une forme de justification à des comportements politiques qui sont en fait affligeants, n'ayant
01:50 pas peur de le dire.
01:51 Que quelqu'un se contredise au point d'avoir traité toute la Macronie d'être un amas
01:56 de traîtres et puis de les rejoindre aujourd'hui.
01:59 Que quelqu'un finalement change de camp.
02:02 Qu'est-ce qu'on dirait d'un footballeur qui change de maillot au milieu du match parce
02:07 que son équipe n'est pas favorite ?
02:09 Il y a des transferts dans le football, en politique aussi.
02:11 C'est peut-être le signe que les Républicains ne sont pas assez attractifs, non ?
02:15 Aujourd'hui, c'est certain que notre famille politique traverse une crise.
02:18 On ne va pas faire semblant de ne pas le voir.
02:19 Mais c'est toute notre vie démocratique qui traverse une crise.
02:22 Et cette crise, elle vient, je le redis, de la confusion permanente installée par cette
02:26 politique de casting qui ne répond pas du tout aux problèmes des Français.
02:30 Regardez, ça fait… Regardons-nous tous ensemble quand même.
02:33 On va développer François-Xavier Mélenchon.
02:34 Ça fait une semaine qu'on est en train de parler de ce gouvernement d'affichage
02:38 et de communication.
02:39 Où est la réalité ? Où est la réalité de la vie des gens ?
02:42 Ce sont des annonces notamment faites mardi soir par Emmanuel Macron, qui a parlé par
02:46 exemple de rendre le théâtre obligatoire.
02:48 Il a parlé de la généralisation de l'uniforme du service national universel en seconde,
02:53 de l'apprentissage de la marseillaise en primaire, de cérémonie de remise de diplôme.
02:57 J'essaie d'être un peu exhaustif.
03:00 Ce sont des annonces qui vont dans un sens qui pourrait vous plaire ?
03:04 La réalité, c'est pas ça, en fait.
03:08 La réalité, c'est qu'en France, aujourd'hui, à 18 ans, un jeune sur cinq ne sait pas lire
03:11 le français.
03:12 La réalité, c'est que nos élèves sont les derniers d'Europe en mathématiques.
03:15 La réalité, c'est qu'on a le système scolaire le plus inégalitaire de tous les
03:18 pays de l'OCDE.
03:19 C'est ça, la réalité que vivent les gens.
03:20 La réalité, c'est qu'aujourd'hui, vous avez des établissements scolaires où la
03:23 violence se multiplie au point que des professeurs, dans le pire des cas, ont été assassinés
03:28 en France parce qu'ils avaient osé faire cours.
03:30 Mais vous avez aussi, tous les jours, des professeurs qui vivent la menace, l'intimidation,
03:35 des élèves qui vivent la montée de ces tensions, de ces violences qui traversent notre pays.
03:38 Ce gamin de 14 ans tué à Saint-Denis-Aventure, c'est ça, la réalité du pays.
03:42 - Et dans ce cas, l'uniforme, la marquée, c'est solennel, ça peut permettre de restaurer
03:47 l'autorité ou pas ?
03:48 - C'est très bien les cours de théâtre obligatoire.
03:49 - Ça va dans le bon sens ?
03:50 - Mais notre problème à nous, c'est d'apprendre à lire à nos élèves.
03:53 C'est de leur apprendre à compter.
03:54 C'est de leur transmettre les savoirs les plus fondamentaux.
03:57 Et donc, organiser des remises de diplômes, c'est super, il n'y a aucun problème.
04:01 Mais le sujet essentiel est là où les professeurs attendent enfin un cap clair, enfin un peu
04:06 de continuité, enfin des ministres qui s'intéressent vraiment à leur travail et qui soient vraiment
04:11 là dans la durée pour pouvoir reconstruire l'école.
04:13 Les professeurs et les élèves et les familles de ce pays attendent qu'on revienne à l'essentiel.
04:17 Comment est-ce qu'on va réussir à reconstruire une école qui transmette les savoirs fondamentaux ?
04:22 - Et quelle serait la première mesure à prendre selon vous ?
04:24 - Les premières mesures à prendre, c'est d'abord de mieux former les professeurs, de
04:28 mieux accompagner les professeurs, de mieux rémunérer les professeurs pour rendre le
04:31 métier plus attractif.
04:32 Tous les systèmes scolaires qui fonctionnent en Europe sont les systèmes qui ont le plus
04:36 investi sur la qualité de l'enseignement, sur la qualité des professeurs.
04:39 Aujourd'hui, on a des professeurs qui sont abandonnés, c'est le fameux pas de vague
04:43 devant les difficultés qu'ils rencontrent.
04:44 On a des professeurs qui sont trop mal payés malgré les revalorisations récentes qui
04:47 étaient nécessaires mais qui sont encore trop faibles.
04:49 On a des professeurs qui sont souvent, d'une certaine manière, laissés.
04:53 Je le vois avec, je l'ai vécu moi-même comme professeur d'enseignement public, je le vois
04:58 avec mes propres élèves qui sont devenus professeurs, qui ont embrassé ce métier
05:01 magnifique mais qui sont envoyés dans les établissements les plus difficiles au début
05:05 de leur carrière sans avoir été vraiment préparés à ce que, aujourd'hui, l'enseignement
05:10 exige de la part d'un jeune professeur.
05:12 Donc, tout ce travail-là, mais encore une fois, il faudrait développer longtemps et
05:15 surtout il faut qu'on arrête de disperser l'école.
05:17 Quand vous dites "on va faire du théâtre obligatoire", quand vous dites "on va faire
05:21 du sport tous les jours", quand vous dites "on va faire plus d'heures d'éducation
05:24 civique", tout ça c'est très bien encore une fois mais le temps d'apprentissage d'un
05:28 élève, il n'est pas indéfiniment extensible, le temps de travail des professeurs, il n'est
05:31 pas indéfiniment extensible.
05:32 Et donc la question c'est de se concentrer sur les savoirs fondamentaux.
05:36 Moi ça fait des années que je le dis, c'est une des propositions que j'ai lancées dans
05:39 le débat depuis longtemps, il faut qu'on consacre la moitié de tout l'enseignement
05:43 primaire à la lecture, à l'écriture et au calcul.
05:45 On a bien entendu votre message.
05:47 Amélie Oudéa Castera, la ministre de l'Éducation, c'est la bonne personne au bon endroit pour
05:50 faire évoluer les choses ?
05:51 Le moins qu'on puisse dire c'est que ce gouvernement qui prétendait prendre l'école
05:55 au sérieux, ce Premier ministre qui disait qu'il emmenait la cause de l'école dans
05:58 son cœur, la première décision qu'il a prise aura été de rattacher le ministère
06:02 de l'Éducation nationale à la ministre des Sports, qui continue de s'occuper des
06:05 sports et des Jeux Olympiques dans une année dont on voit bien à quel point cette question
06:08 va être évidemment cruciale et prenante.
06:11 C'est encore une fois un signal très étonnant.
06:14 Je crois que l'école a besoin de temps, elle a besoin de durée.
06:17 Le Premier ministre a été ministre de l'Éducation nationale pendant quatre mois et demi, il
06:21 semble que ça suffise à constituer un magnifique bilan.
06:23 Le fait est qu'aujourd'hui on a besoin d'un peu de sérieux.
06:26 Et je ne reproche pas à Amélie Oudéa Castera de s'engager sur ce sujet, mais là encore,
06:31 le moins qu'on puisse dire, c'est que, au fond, ça me fait penser à ce mot de Beaumarchais
06:37 dans Le Mariage de Figaro, il fallait un calculateur, ce fut un danseur qui l'obtint.
06:41 C'est-à-dire qu'on aurait besoin de gens qui connaissent un peu la cause de l'école,
06:44 qui connaissent un peu l'enseignement, qui connaissent un peu l'Éducation nationale.
06:48 Amélie Oudéa Castera, je ne sais pas par quel moment dans son parcours elle a pu acquérir
06:52 une compétence sur ce sujet.
06:53 Et malheureusement, les maladresses qu'elle a commises, les fautes même qu'elle a commises
06:57 dès le début de sa mission, montrent bien à quel point, à un moment, quand vous dites
07:01 à votre majorité, à votre gouvernement comme le faisait Emmanuel Macron, soyez fiers
07:03 d'être des amateurs, à la fin, il y a des conséquences et ces conséquences, c'est
07:06 les Français qui les payent.
07:07 On va continuer à parler de l'école dans un instant.
07:08 François-Xavier Bellamy, député européen, LR, par ailleurs professeur de philosophie,
07:12 on vous retrouve dans un instant, juste après le Fil info de Damien Mestre à 8h40.
07:17 La Corée du Nord assure ce matin avoir testé un système d'armement nucléaire sous-marin
07:21 en mer du Japon.
07:22 Une réponse selon le régime de Kim Jong-un aux exercices militaires menés par les États-Unis,
07:27 la Corée du Sud et le Japon.
07:29 Les autorités craignent des débordements au sud de Toulouse alors que l'A64 est toujours
07:34 coupé dans les deux sens, conséquence d'une manifestation de plusieurs centaines d'agriculteurs.
07:38 Une partie d'entre eux ont passé la nuit sur place, ils réclament notamment des aides
07:42 liées au quota d'irrigation.
07:43 Les producteurs d'huîtres du bassin d'Arcachon saluent une excellente nouvelle.
07:48 La vente de leurs coquillages est à nouveau autorisée.
07:50 A partir de ce matin, elles avaient été retirées du marché.
07:52 Fin décembre en raison d'un virus provoquant des gastroentérites.
07:56 Estimés 7 millions d'euros de chiffre d'affaires selon les professionnels.
08:00 La circulation des poids lourds interdite en Isère sur les autoroutes, conséquence
08:05 du verglas qui touche d'ailleurs ce matin une bonne partie du pays en raison de la chute
08:09 des températures.
08:10 Dans le Calvados et l'Orne, ce sont les crues qui menacent.
08:12 Ces deux départements sont en vigilance orange.
08:14 Le 8.30 France Info, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
08:23 Bonjour avec François-Xavier Bellamy, député européen Les Républicains.
08:26 La ministre de l'Education en a parlé à demander à pouvoir se déporter du dossier
08:29 concernant l'établissement privé Stanislas où ses enfants sont scolarisés.
08:32 Un rapport de l'Inspection Générale de l'Education Nationale révélé par Mediapart
08:36 avait pointé les dérives de cette école.
08:39 Catéchisme imposé, propos homophobes ou anti-avortement de la part d'intervenants.
08:43 Est-ce qu'il faut mettre fin au contrat avec l'État dont bénéficie cet établissement ?
08:47 Moi je trouve assez stupéfiant qu'on consacre tant de temps à cette polémique.
08:53 Ceux qui d'ailleurs se sont fait les croisés de la guerre contre Stanislas sont ceux qui
08:58 bien souvent défendent les pires dérives ailleurs.
09:01 Parce qu'en réalité ce rapport que vous évoquez qui a été publié par Mediapart
09:05 qui depuis plusieurs jours est en train de tenter de fragiliser Stanislas.
09:09 Mediapart était le même média qui défendait Beck et Ong, le lycée Averroes, qui lui
09:16 pour le coup a fini par avoir son contrat d'association révoqué avec l'État.
09:20 Parce que les dérives qui s'y multipliaient, l'enseignement d'Hassani Khusen, imam depuis expulsé,
09:27 des cours qui expliquaient aux jeunes filles qu'il ne fallait pas se faire exaliner par...
09:32 Non mais ce que je trouve frappant, je vais vous dire, c'est qu'aujourd'hui ici dans ce pays,
09:37 le principal danger pour l'unité républicaine c'était le lycée Stanislas.
09:42 Je crois que la France ne se porterait pas trop mal.
09:44 Mais c'est normal que l'argent public subventionne de telles pratiques ?
09:48 Vous connaissez bien le privé, vous avez été élève dans le privé,
09:50 vous avez été professeur dans le privé, vous trouvez ça normal ?
09:52 J'ai été professeur dans le public et dans le privé et je peux vous dire que je n'ai vu à aucun moment
09:57 dans mon travail de professeur, je n'ai vu à aucun moment de menace pour l'unité républicaine
10:03 dans l'enseignement privé sous contrat que j'ai eu l'occasion de fréquenter,
10:06 dans lequel j'ai travaillé.
10:08 Encore une fois, ce qui me paraît fascinant, c'est que...
10:12 D'ailleurs, le rapport que vous citez est un rapport à charge, il était fait pour cela,
10:17 il a été lancé par le ministre Papendiaï pour pouvoir fragiliser Stanislas.
10:22 Ce rapport, je l'ai lu, je ne sais pas si vous l'avez regardé,
10:24 je l'ai trouvé très étonnant par le fait qu'il va chercher systématiquement
10:27 des élèves dont le témoignage peut être négatif sur l'établissement,
10:31 ils ne sont pas très nombreux, mais à aucun moment il ne parle de tous les élèves
10:35 et pour le coup ils sont nombreux, qui sont heureux de vivre dans cet établissement.
10:38 Et le fait est qu'il y a tellement de familles, et de familles qui ne sont pas catholiques d'ailleurs,
10:43 qui cherchent à inscrire leurs enfants à Stanislas, c'est un secret de polychinelle à Paris,
10:47 tous les gens qui vivent dans l'arrondissement espèrent pouvoir mettre leurs enfants
10:52 notamment dans cet établissement.
10:53 Donc il y a un moment où si c'était vraiment si désastreux que cela,
10:57 si c'était un endroit aussi terrifiant, on a du mal à comprendre le succès qu'il rencontre aujourd'hui,
11:02 y compris de la part de gens qui, comme la ministre elle-même le revendique,
11:05 ne sont pas du tout catholiques.
11:07 Pour le reste, pardon de le dire, mais je crois, je le disais à l'instant,
11:10 on a un problème majeur dans ce pays, majeur, ça devrait nous empêcher de dormir.
11:14 On a le système scolaire le plus inégalitaire de tous les pays de l'OCDE.
11:18 Et ça c'est pour le coup révoltant.
11:20 Ça veut dire que le parcours scolaire d'un élève en France
11:22 est le plus directement corrélé à son milieu social d'origine.
11:25 Si vous êtes un élève qui vient d'une famille modeste, vous avez beaucoup moins de chances de réussir
11:29 que si vous êtes un élève qui vient d'une famille aisée.
11:31 Ça c'est pour le coup désastreux.
11:33 - Est-ce que typiquement dans Stanislas, c'est pas du séparatisme scolaire ?
11:34 - Mais le problème n'est pas à Stanislas.
11:36 Le problème c'est que tous les élèves n'aient pas la chance d'avoir accès à l'excellence.
11:40 Le problème c'est que, ça n'est pas qu'il y ait des établissements,
11:44 y compris d'ailleurs publics où on transmet le meilleur.
11:46 Le problème c'est qu'il y a beaucoup d'établissements, et notamment publics,
11:49 où malgré le dévouement des professeurs,
11:51 les élèves n'ont pas la chance de pouvoir accéder à l'essentiel de la connaissance
11:55 dont ils auront pourtant besoin pour réussir leur existence.
11:58 C'est ça le vrai problème.
12:00 Et de ce point de vue-là, on s'y prend à l'envers quand on cherche à casser
12:03 ce qui aujourd'hui est devenu, parce que c'est ça qu'on reproche à Stanislas,
12:06 c'est d'être devenu effectivement un symbole d'une excellence,
12:10 qui est effectivement, et ça c'est désastreux,
12:12 réservé à une forme d'élite sociale.
12:15 Ça c'est désastreux. Mais c'est pas de la faute, encore une fois, de Stanislas.
12:18 La vraie question, c'est comment faire en sorte que tous les élèves,
12:20 d'où qu'ils viennent, aient accès à cette excellence.
12:23 Et c'est là que les propos de la ministre étaient particulièrement blessants
12:25 à l'endroit des professeurs, évidemment.
12:26 François-Xavier Bellamy, vous avez été désigné tête de liste LR pour les européennes.
12:29 En 2019, vous aviez recueilli 8,5% des voix,
12:33 ce qui à l'époque avait été vécu comme un traumatisme pour la droite.
12:36 Est-ce que vous avez vraiment envie d'y retourner ?
12:38 Bien sûr que j'ai envie d'y retourner.
12:39 D'abord parce que depuis cinq ans, je travaille au Parlement européen
12:42 et je vois à quel point aujourd'hui la France est fragilisée dans le débat européen.
12:47 Et puis parce que je vois aussi à quel point le travail que nous faisons,
12:50 le travail que nous faisons pour faire entendre la voix des Français,
12:53 même si c'est vrai, nous sommes aujourd'hui au Parlement européen
12:55 moins nombreux que nous ne l'avons été,
12:57 ce travail, personne d'autre ne le fait, personne d'autre.
13:00 Pas l'ERN qui en réalité est aux abonnés absents
13:03 et qui n'a aucun résultat à faire valoir malgré le fait qu'il ait gagné
13:07 la dernière élection européenne, mais pas non plus la Macronie.
13:10 On nous dit toute la journée que la Macronie penche à droite.
13:12 Mais moi, je voudrais poser une question toute simple aujourd'hui
13:15 au Premier ministre Gabriel Attal, au président de la République.
13:18 Est-ce que lorsque le président de la République dit qu'il veut arrêter
13:22 d'empiler les normes sur le dos des Français,
13:24 est-ce qu'il assume le bilan de la délégation macroniste
13:27 au Parlement européen qui a voté à chaque fois que c'était possible
13:30 pour créer plus de contraintes, plus de complexités, plus de régulations
13:34 pour faire en sorte qu'on vive aujourd'hui avec cette menace directe
13:37 qui pèse sur nos agriculteurs, sur nos pêcheurs, sur nos entreprises
13:40 qui sont aujourd'hui confrontés à un afflux, un flux de nouvelles normes
13:44 absolument intenables ? Est-ce que puisqu'il s'agit d'envoyer un signal
13:49 à l'électorat de la droite, apparemment, à travers les nominations et le casting,
13:53 est-ce que par exemple, c'est une question très simple et très importante,
13:56 est-ce que le Premier ministre, est-ce que le ministre des Affaires étrangères
13:59 qui était au Parlement européen il y a encore peu de temps,
14:02 assume les votes de la délégation Renaissance au Parlement européen
14:06 sur la réforme des traités ? La délégation Renaissance a voté
14:10 pour supprimer l'unanimité, c'est-à-dire pour supprimer la possibilité
14:13 que les États ont aujourd'hui de faire valoir leur souveraineté
14:17 au Conseil européen sur des sujets aussi majeurs que la fiscalité.
14:21 La délégation Renaissance a créé par exemple pour que Bruxelles puisse créer
14:24 de nouvelles taxes en France sans même l'avis du gouvernement français,
14:29 aujourd'hui c'est impossible évidemment, mais c'est ça que veut aujourd'hui
14:32 le gouvernement, c'est ça que veulent les députés macronistes.
14:34 - François-Xavier Bélhamy, vous parlez de la droite, qu'est-ce qui vous distingue ?
14:37 - Est-ce que le ministre des Affaires étrangères assume d'avoir voté
14:39 pour que la politique étrangère de la France soit confiée au plan européen,
14:44 une politique étrangère et de sécurité commune, votée à la majorité qualifiée,
14:47 c'est-à-dire une politique étrangère européenne dans laquelle la France
14:50 n'aurait même pas la possibilité de mettre un veto quand ses intérêts vitaux sont en jeu ?
14:55 La délégation macroniste au Parlement européen vote contre les institutions
14:59 de la Ve République et ça je crois que c'est au fond d'une très grande gravité
15:04 et c'est le signe de notre responsabilité.
15:06 Nous, la droite française, nous qui héritons de la tradition gaulliste,
15:10 notre travail à nous c'est de réussir à faire en sorte que les Français
15:12 soient entendus au Parlement européen et oui j'ai envie de retourner dans cette élection
15:16 parce que je crois qu'on a un devoir qui est celui de faire en sorte de revenir
15:19 plus nombreux pour pouvoir peser et gagner plus de batailles encore dans ce débat qui s'engage.
15:25 On sait que vous avez eu bel ami en parlant de sujet de fond,
15:26 une loi visant à inscrire l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution
15:29 devrait être soumise aux députés et sénateurs réunis en congrès au printemps prochain.
15:33 Faut-il que les LR votent pour cette inscription dans la Constitution ?
15:37 Je ne sais pas mais la question que je me pose est d'abord la suivante,
15:39 est-ce que cette loi va changer quoi que ce soit dans la vie d'une seule femme en France ?
15:44 Est-ce que le vrai combat du féminisme est là aujourd'hui ?
15:47 Est-ce que le vrai combat de Simone Veil serait là aujourd'hui ?
15:50 Est-ce que cette loi va faire en sorte qu'une seule femme voit son quotidien,
15:54 les préoccupations qu'il anime, vraiment améliorer ?
15:57 Aujourd'hui non mais c'est une loi pour l'avenir,
15:59 pour éviter par exemple ce qu'il se passe comme ce qu'il s'est passé aux Etats-Unis,
16:03 une décision qui remette en cause ce droit pour les femmes.
16:05 Ce qui est très frappant et là je partage le même sentiment que François Bayrou
16:10 qui dit la même chose sur ce sujet,
16:12 ce qui est très frappant c'est qu'on est en train d'assister à l'importation d'un débat américain
16:17 dans la vie politique française, l'américanisation de la vie politique
16:20 est je crois une dérive à laquelle nous avons le devoir d'opposer une résistance
16:28 parce qu'on ne peut pas être en train de voir sur notre sol,
16:32 dans notre vie démocratique, importer des questions qui ne sont pas les nôtres.
16:35 Vous êtes personne qui opposez à l'IVG ?
16:38 Non personne ne remet en cause la loi Veil en France.
16:40 Vous l'aviez dit à titre personnel.
16:43 Ce que j'ai toujours dit, ce qui est fascinant,
16:45 c'est que ce qu'on me reproche c'est d'avoir dit la même chose que Simone Veil.
16:48 Ce que j'ai toujours dit c'est qu'on devrait revenir précisément à ce principe
16:52 qui était celui de la loi Veil,
16:54 mais on en arrive aujourd'hui à quelque chose qui est complètement contraire
16:58 à ce qu'elle-même avait porté, à ce qu'elle-même avait voulu
17:01 et on rentre avec cette logique de la considération de l'IVG
17:04 dans un projet qui est je crois relève plus en effet du débat américain
17:08 que de la vie politique française.
17:09 Pour le reste, encore une fois, les vrais combats...
17:11 - Marine Le Pen avait parlé de dérembourser les amortissements de confort en 2012.
17:14 - Mais Marine Le Pen ne dit même plus cela aujourd'hui.
17:15 - Elle ne le dit plus mais elle a dit.
17:16 - Le vrai combat du féminisme aujourd'hui,
17:19 il est de faire en sorte que les femmes soient protégées
17:21 contre la violence qui les frappe.
17:23 Elle est de faire en sorte qu'une femme puisse prendre le métro sans s'inquiéter
17:26 de savoir si elle sera en danger au moment où elle va voyager dans l'espace public.
17:31 Le vrai combat du féminisme, il est de faire en sorte que les jeunes filles
17:34 qui ont manifestement tenté de réduire au silence une victime de viol à Lyon
17:40 soient réellement punies parce que ça pour le coup,
17:42 ça c'est un danger qui monte dans tout le pays
17:44 et ça c'est un danger sur lequel on n'entend pas curieusement
17:47 les professionnels autoproclamés du féminisme.
17:50 Que vous avez aujourd'hui dans beaucoup de nos quartiers
17:52 une culture du silence qui s'impose à nouveau
17:54 et qui voudrait réduire la parole des victimes de viol
17:57 et que tout cela se fait y compris d'ailleurs au nom d'un islam rigoriste
18:01 qui voudrait faire taire cette question.
18:03 Et ça, ça je crois, c'est une question qui peut beaucoup plus changer la vie des femmes
18:08 que de leur offrir une constitutionnalisation qui en réalité ne changera rien à leur vie quotidienne.
18:12 François-Xavier Bellamy, député européen Les Républicains,
18:14 on vous retrouve dans un instant juste après le Fil info 8h51 d'Amiens Mestre.
18:18 Dans un peu plus d'une heure, des millions de téléphones portables français
18:22 recevront un message d'alerte au tsunami.
18:24 C'est un exercice réalisé dans 9 départements de la Méditerranée
18:27 et c'est alors que les scientifiques estiment comme très probable
18:30 la réalisation d'une telle catastrophe naturelle en Méditerranée d'ici 30 ans.
18:34 Un jeune homme de 19 ans a passé la nuit en garde à vue
18:37 après la mort d'un adolescent avant-hier à Saint-Denis en région parisienne.
18:40 Il est suspecté d'avoir participé à cette violente bagarre sur les quais du métro.
18:44 Le jeune homme s'est rendu lui-même à la police avec un avocat.
18:48 Les rebelles houthis du Yémen garantissent le passage en toute sécurité
18:51 des bateaux russes et chinois en mer Rouge.
18:54 C'est ce qu'affirme ce matin l'un de leurs dirigeants.
18:56 En déclaration, quelques heures après cette nouvelle attaque,
18:59 un pétrolier américain a été visé par des frappes.
19:01 Il n'y a pas de victimes ni de dégâts selon les Etats-Unis.
19:05 Des dizaines de milliers de personnes attendus cet après-midi à Munich.
19:08 Elles viennent rendre un dernier hommage à la légende du football,
19:11 Franz Beckenbauer, décédé à l'âge de 78 ans.
19:14 Le 8.30 France Info, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
19:23 Toujours avec François-Xavier Bellamy, député européen.
19:26 On parlait à l'instant de l'inscription de l'IVG dans la Constitution.
19:28 Vous disiez que ce n'était pas une priorité.
19:31 Ma question, ce n'est pas une priorité, mais est-ce que c'est suffisant
19:34 pour s'y opposer ? Parce que vous avez parlé de vos convictions personnelles
19:37 sur l'IVG, mais elles sont aussi présentes dans vos votes au Parlement européen.
19:41 En novembre 2021, par exemple, vous aviez voté contre un texte
19:43 qui critiquait l'interdiction de fêtes de l'IVG en Pologne. Pourquoi ?
19:49 Parce que tout simplement, ce n'est pas une question européenne.
19:51 Et je reviens à ce que je disais tout à l'heure.
19:53 Le sujet, c'est qu'est-ce qu'on attend de l'Europe ?
19:55 C'est ça la question fondamentale.
19:56 Que la Pologne décide de ce qu'elle veut sur les questions de société,
20:00 c'est le fait de son débat démocratique.
20:03 Nous, nous avons voté la loi Veil en France.
20:06 Nous avons décidé d'adopter cette loi.
20:08 Ce n'était pas parce que l'Europe nous l'imposait,
20:10 c'est parce que notre démocratie s'était prononcée.
20:12 Et moi, je crois qu'on a besoin de parler d'Europe pour ce dont elle peut,
20:16 pour ce pourquoi elle peut constituer une vraie valeur ajoutée européenne.
20:19 Pour vous, l'IVG, ce n'est pas un sujet européen, mais la GPA, par exemple.
20:21 En revanche, ça, vous considérez que c'est un sujet ?
20:24 Parce que sur la GPA, vous vous êtes exprimé,
20:26 vous avez voté un amendement pour l'inscrire dans la liste des actes
20:30 relevant de la traite des êtres humains.
20:32 Parce que la GPA, comme cas de traite d'êtres humains, ça ne vous aura pas échappé.
20:36 La GPA est illégale en France.
20:38 Elle est interdite.
20:39 Précisément, elle constitue un délit.
20:41 Et donc, effectivement, nous avons le devoir de lutter contre
20:45 des éléments de criminalité transfrontalière.
20:49 La GPA en fait partie parce qu'elle instrumentalise le corps des femmes.
20:52 Et moi, d'ailleurs, je suis heureux, je vais vous dire, de ce vote.
20:55 Je suis heureux de voir qu'il y a au Parlement européen des féministes conséquents.
20:59 Ce vote, vous savez, on l'a porté, et ce n'est pas moi tout seul,
21:01 avec des rapporteurs du texte qui étaient toutes les deux des femmes,
21:05 des élus d'extrême gauche, avec des parlementaires socialistes,
21:09 avec des parlementaires de mon groupe.
21:12 Et ce travail là, nous l'avons fait de manière transpartisane pour la cause des femmes,
21:16 pour que les femmes, précisément, ne soient plus aujourd'hui
21:19 victimes d'une exploitation indécente qui, au nom de l'argent roi,
21:23 voudrait disposer de leur corps.
21:25 Ça, pour le coup, c'est effectivement un combat européen.
21:28 Pourquoi ? Parce que nous parlons ici de lutter contre un crime.
21:30 De la même manière qu'avec ma collègue Nathalie Collé en Sterlet,
21:33 qui est députée dans notre délégation,
21:35 nous bataillons aussi pour que l'Union européenne se dote d'une définition commune du viol.
21:39 Eh bien, à cette définition du viol, c'est la France qui s'oppose le gouvernement français.
21:43 Pour une raison que j'ai du mal à comprendre.
21:45 - Pourquoi vous ne comprenez pas les arguments de la France sur cette question-là ?
21:48 - Je comprends très bien que ce soit difficile de définir le viol.
21:50 C'est un sujet... - C'est la question du consentement pour nos auditeurs.
21:52 - Parce que ça engage évidemment des conséquences juridiques importantes.
21:56 Ce que je ne comprends pas, c'est que la France oppose une opposition de principe.
21:59 Pourtant, il s'agit bien de lutter contre la criminalité.
22:01 Et ça, pour le coup, c'est un travail transfrontalieux.
22:04 Et là, il y a une valeur ajoutée européenne.
22:05 Quand Europol lutte contre des réseaux criminels,
22:09 Europol a besoin d'avoir des objets juridiques communs.
22:12 Quand nos forces de police et de sécurité coopèrent ensemble,
22:14 elles ont besoin d'avoir des objets juridiques communs.
22:17 Et donc là, pour le coup, pour lutter contre le crime,
22:19 et notamment pour lutter contre les violences qui sont faites aux femmes,
22:22 on a besoin effectivement de travailler ensemble.
22:24 Pour le reste, dans les débats de sociétés qui traversent nos pays,
22:27 encore une fois, j'attends l'Europe sur beaucoup de sujets.
22:29 Et on aura beaucoup de débats sociaux en France.
22:30 Je suis prêt à parler de beaucoup d'entre eux,
22:32 mais je n'attends pas de l'Europe qu'elle les traverse.
22:34 - Et notamment la question de la natalité,
22:35 puisque Emmanuel Macron a insisté sur un rare moment démographique.
22:39 Plan de lutte contre l'infertilité, refonte du congé parental
22:42 qui deviendra un congé de naissance plus court, mieux rémunéré.
22:45 La question de la natalité, elle a souvent été campée
22:47 plutôt par l'extrême droite.
22:48 Est-ce que vous pensez qu'il est bon
22:50 que cette question revienne au cœur de la société ?
22:53 - C'est une question fondamentale.
22:55 Et d'ailleurs, là aussi, au plan européen,
22:57 c'est une question qui est aujourd'hui abordée
22:59 de manière beaucoup plus directe et concrète
23:01 par beaucoup de pays européens qui vivent déjà l'hiver démographique
23:04 avec plus de force que nous, depuis plus longtemps aussi.
23:07 - Est-ce que parler de ça, c'est asservir la femme,
23:09 les utérus des femmes ?
23:10 - Bien sûr que non.
23:11 Au Parlement européen, quand je suis arrivé,
23:12 d'ailleurs, c'est une des choses qui m'a frappé.
23:14 Il y a, c'était déjà il y a cinq ans maintenant,
23:16 il y a un intergroupe, il y a un groupe de travail
23:18 qui réunit des parlementaires de tous les bords politiques
23:20 sur la question précisément de la démographie
23:23 pour pouvoir faire face à l'hiver démographique.
23:25 Un groupe de travail de parlementaires qui coopère.
23:27 Et vous avez dans ce groupe de travail des parlementaires socialistes,
23:29 vous avez des parlementaires de droite.
23:30 Donc, ce n'est pas du tout un sujet qui devrait être relégué
23:33 à un camp politique.
23:34 C'est un sujet qui nous engage tous.
23:36 Comment est-ce qu'on fait, Jean-Rémi Baudot ?
23:37 Comment est-ce qu'on fait reposer notre modèle de sécurité,
23:39 notre modèle de solidarité en France,
23:41 notre modèle de sécurité sociale,
23:42 notre système de retraite ?
23:44 Il fonctionne comment s'il n'y a plus d'enfants ?
23:46 C'est évidemment un sujet majeur.
23:48 Et aujourd'hui, c'est aussi un sujet pour répondre aux demandes des Français,
23:50 parce que ce qui me frappe beaucoup,
23:51 c'est que quand on écoute les Français,
23:52 quand on leur pose la question,
23:54 le nombre d'enfants qu'ils disent désirés
23:57 et le nombre d'enfants qu'ils ont est différent.
24:00 Ils ont en moyenne un enfant de moins
24:02 que d'enfants qu'ils désirent,
24:04 ce qui veut bien dire que si on veut répondre
24:06 aux attentes des Français,
24:07 il faut leur apporter les conditions économiques nécessaires,
24:10 les conditions matérielles,
24:11 les conditions professionnelles indispensables
24:13 pour pouvoir mettre en œuvre leur projet.
24:14 Personne évidemment ne dit qu'il faut obliger les enfants,
24:18 les Français pardon, à avoir des enfants.
24:20 Ce serait complètement absurde de rentrer
24:22 dans un soupçon comme celui-là.
24:24 Mais tout le monde dit en revanche,
24:25 et je crois que tout le monde devrait dire ensemble,
24:27 qu'une politique qui fonctionne bien,
24:28 c'est une politique qui laisse aux Français les moyens
24:30 de mener à bien leur projet, y compris leur projet de famille.
24:32 François-Xavier Bellamy, les manifestations d'agriculteurs
24:34 se multiplient en Europe, à Toulouse notamment,
24:37 des agriculteurs exaspérés par la hausse des coûts,
24:39 par les normes européennes ou les contraintes écologiques
24:42 qui pèsent sur eux notamment.
24:43 Que doit faire le gouvernement ?
24:45 Il faut absolument que chacun prenne conscience
24:47 de l'urgence absolue de ce que nous sommes en train de vivre.
24:51 En 2019, et je parle d'urgence,
24:53 mais une urgence de temps long,
24:54 en 2019, la France est devenue déficitaire commercialement
24:57 pour la première fois dans sa balance agricole.
24:59 Ça veut dire que nous importons plus de notre alimentation
25:02 que nous n'exportons de produits alimentaires.
25:04 Nous sommes devenus dépendants.
25:06 La France, qui a depuis très longtemps,
25:08 depuis des siècles, été un pays incroyablement fertile
25:11 grâce à son terroir, grâce aussi au savoir-faire
25:13 de ses agriculteurs. Pourquoi est-ce qu'on en arrive là ?
25:16 On en arrive là parce qu'on a créé un environnement
25:18 tellement complexe, tellement contraint,
25:20 un environnement qui rend la vie tellement impossible
25:23 aux agriculteurs que leur travail finit par en être asphyxié.
25:27 C'est pour une grande part les normes européennes
25:29 et c'est la raison pour laquelle on s'est battu
25:30 au Parlement européen.
25:31 Avec ma collègue Anne Sander, qui est une grande spécialiste
25:34 des questions d'agriculture, on s'est battu pour sauver
25:36 la politique agricole commune et la maintenir
25:38 pour ce qu'elle doit être, c'est-à-dire une politique
25:40 de soutien aux agriculteurs.
25:41 Mais on s'est battu aussi contre la surenchère
25:44 environnementale complètement aberrante,
25:46 y compris du point de vue écologique, menée par les verts,
25:49 mais aussi par nos collègues macronistes.
25:51 Je pense à Pascal Canfin, qui aujourd'hui a porté
25:54 avec détermination les derniers textes européens sur le sujet.
25:58 Le texte "Restauration de la nature", par exemple,
25:59 voulait imposer aux agriculteurs de mettre 10% de leurs terres
26:03 en jachère. Ça veut dire faire baisser encore
26:05 la production agricole, ça veut dire faire baisser
26:07 le revenu des agriculteurs, ça veut dire augmenter les prix
26:09 pour tous les consommateurs que nous sommes.
26:11 Heureusement, nous nous sommes battus et nous avons réussi
26:13 à empêcher cela, mais ce sujet-là, il doit être au cœur
26:15 du mandat qui vient.
26:16 Merci beaucoup, François-Xavier Bellamy, député européen,
26:20 les Républicains, tête de liste des Républicains
26:22 pour la prochaine élection européenne,
26:24 professeur par ailleurs de philosophie.
26:25 Merci d'avoir été l'invité.
26:26 Merci à vous.
26:27 Merci beaucoup à Gat Lambré.
26:28 On se retrouve demain pour une nouvelle interview.