• l’année dernière
Tous les matins, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Et c'est avec grand plaisir qu'on se retrouve pour les informer de 9h à jusqu'à 9h30 en direct sur France Info Radio et sur France Info Télé, le canal 27 de la TNT.
00:21Bonjour Renaud Delis, et bonjour à nos informés du jour qui sont au nombre de 1 aujourd'hui.
00:26Oui, aux haltères, journaliste au service politique du Figaro, je lui ai dit que vous êtes tout seul parce que le siège est vide à côté de vous, on attend Myriam Mankawa mais elle est bloquée dans les embouteillages, et normal on est à Paris, donc on va l'attendre patiemment en avançant.
00:39Renaud Delis, le budget arrive aujourd'hui en débat dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale.
00:43Effectivement, après avoir été débattu en Commission des Finances lors de la semaine passée, le projet de budget de finances arrive donc dans l'hémicycle aujourd'hui à l'Assemblée Nationale.
00:51Les députés vont commencer d'ailleurs par étudier le volet recette de ce budget.
00:55Ce budget qui a donc été débattu en Commission des Finances avec de nombreux amendements adoptés, en particulier sur le volet fiscal, alourdissant le volet fiscal, en particulier à l'initiative du Nouveau Front Populaire.
01:04Sauf que finalement, les membres de la Commission des Finances ont rejeté la version finale amendée de ce texte.
01:10C'est donc la version initiale, celle présentée par le gouvernement, qui arrive aujourd'hui dans l'hémicycle, avec évidemment le spectre du 49-3.
01:19Parce qu'y aura-t-il une majorité pour adopter ce budget ? Au vu de la configuration politique de l'Assemblée, cela semble compliqué.
01:28Est-ce que le débat va avoir lieu et est-ce que Michel Barnier finira par dégainer le fameux article 49-3 ?
01:34Voici ce qu'on disait ce matin chez nos confrères de France 2, Charles de Courson, qui est rapporteur général de la Commission des Finances.
01:43J'espère qu'il va y avoir un dialogue, le Premier ministre s'y était engagé, pour au moins qu'on prenne les amendements qui améliorent le texte du gouvernement, des amendements solides, etc.
01:55Mais je vous rappelle qu'une fois que le 49-3 est déposé, il y aura immédiatement une motion de censure.
02:01Donc la question, c'est est-ce que la motion de censure sera adoptée ou pas ?
02:04Alors avant l'éventuel 49-3 et la motion de censure, est-ce qu'il va y avoir un grand débat, une grande foire aux idées fiscales ?
02:12Michel Barnier, le Premier ministre, redoutait lui-même un concours lépine fiscal dans l'hémicycle.
02:17Et puis est-ce que celui-ci peut se concrétiser, c'est-à-dire avec l'adoption d'un certain nombre d'amendements et si oui, sur quel sujet,
02:23au risque qu'il soit effectivement annulé ces amendements si jamais le 49-3 a été utilisé pour faire adopter ce budget à l'arrivée ?
02:31Louis, est-ce qu'on peut s'attendre à un débat apaisé quand même sur le budget ?
02:35Non, et la situation politique produit quand même des effets incroyables.
02:39On a un président de la République qui gouverne nos centres, en tout cas qui dit être ni de droite ni de gauche.
02:43On a un Premier ministre, un gouvernement, de droite.
02:46Et on a un budget qui sort de la Commission des Finances qui est un budget de gauche.
02:49C'est un budget, en gros, nouveau front populaire.
02:51Qu'est-ce qui s'est passé la semaine dernière en Commission des Finances qui était donc le tour de chauffe de l'examen du projet de loi de finances ?
02:58Il y a eu une espèce de concours lépine fiscal où, en l'espace de quelques jours, il y a 60 milliards d'euros de nouveaux impôts qui ont été créés, ajoutés au texte
03:09et finalement rejetés, puisqu'à la fin de la semaine, samedi, le bloc qui soutient le gouvernement, donc Macronisme droite plus le Rassemblement National,
03:17se sont débrouillés pour rejeter ce budget qui, en fait, avait été très largement amendé par la gauche.
03:24Le débat aura lieu quelques jours, ça dépend de Michel Barnier et de combien de temps il tient avant d'activer l'article 49.3.
03:32Le problème, c'est qu'on voit très bien qu'on n'est pas dans des bonnes dispositions pour discuter sereinement de l'avenir des finances publiques en France.
03:38D'un côté, sur les dépenses, c'est essentiellement des coups de rabot, c'est-à-dire que les économies qui sont faites ne sont pas des économies structurelles,
03:43ce n'est pas une réforme de l'État, puisque Michel Barnier n'a pas le temps. Il ne peut pas, avant 2025, pour tenir le déficit de 5% qu'il a promis à la Commission européenne,
03:51engager des réformes structurelles qui donneraient des économies, mais à plus long terme. Donc c'est du rabot, c'est toi tel ministre, tu me rends tel temps de milliards, toi tu me rends tel temps de milliards.
03:59Il n'y a cesse de répéter qu'il a mis 15 jours seulement.
04:01Voilà, c'est ça, il a raison, il est tout à fait légitime à dire ça, il n'a pas eu le temps. Et pour les impôts, c'est la même chose.
04:07Le levier le plus efficace, le plus rapide pour faire entrer des recettes, c'est évidemment le levier fiscal.
04:12Donc même Michel Barnier, le Premier ministre de droite, la première chose qu'il fait en arrivant au pouvoir, c'est lever des nouveaux impôts, sur les plus aisés d'ailleurs, il faut le noter.
04:19Et puis évidemment, la semaine dernière, la gauche s'en donne à cœur joie, des impôts en veux-tu en voilà, il y en avait plein dans le programme du nouveau front populaire.
04:27Le problème, c'est la même chose que pour les économies faites à la va-vite.
04:30Des impôts qui sont lancés comme ça, créés du jour au lendemain, ça crée une atmosphère d'instabilité économique et fiscale qui est en général délétère pour le tissu économique,
04:38parce que les entreprises se disent, et elles se le disent déjà, oh là là, qu'est-ce qui va se passer l'année prochaine, qu'est-ce qui va nous tomber dessus ?
04:43On gèle les embauches, on gèle l'activité, on se met en retrait.
04:46Donc tout ça, à mon avis, crée un climat qui n'est pas propice pour le débat, à supposer que le débat ait lieu plus de quelques jours, et puis surtout pour l'économie française dans l'année à venir.
04:55Et c'est là où peut-être que c'est incompréhensible pour ceux qui nous écoutent, qui nous regardent.
04:58Si la droite est prête à augmenter les impôts pour les plus riches, ainsi que les alliés, et que la gauche veut aussi la même chose, pourquoi il n'y a pas de point d'accord là-dessus ?
05:05Alors, il y a de multiples raisons, y compris des calculs politiques, évidemment, de part et d'autre.
05:10Après, dans les amendements qui ont été portés par le nouveau front populaire, lors de l'examen du texte en commission des finances,
05:14ça allait bien au-delà d'un certain nombre de dispositions que le gouvernement était prêt à accepter.
05:20En l'occurrence, il reste quelques points sur lesquels peut-être, je parle là des points fiscaux en termes de recettes,
05:25sur lesquels le débat peut faire évoluer la copie du gouvernement,
05:29parce qu'il y a aussi des failles au sein même de ce fameux socle commun évoqué par Michel Barnier,
05:35qui peuvent faire bouger à la marge la copie.
05:38J'en prendrai quelques-uns. En exemple, il y a la question de la hausse de la taxe sur l'électricité.
05:42On sait qu'il y a un certain nombre de réticences, même si cette hausse est supposée être indolore pour 80% des consommateurs, de la population.
05:49Il y a au moins 20% des ménages au tarif fixe qui risquent d'en payer les frais.
05:53Le gouvernement espère 3 milliards de rendements supplémentaires grâce à cette hausse.
05:57On sait qu'elle est en débat, y compris avec certaines voies au sein du socle commun.
06:01Un deuxième point, c'est la pérennisation de la contribution exceptionnelle qui est demandée aux foyers les plus aisés.
06:06On sait que dans le texte, dans la version du gouvernement,
06:08cette contribution exceptionnelle ne doit pas être mise en oeuvre pendant plus de 3 ans en commission.
06:13Un amendement qui a donc disparu, puisque le texte final a été rejeté par la commission,
06:17visait à pérenniser cette contribution exceptionnelle qui concerne à peu près 24 000 foyers, les 24 000 foyers les plus aisés.
06:24On sait aussi qu'au sein du socle commun, en particulier du côté du Modem,
06:27il y a des voies qui seraient favorables à la pérennisation.
06:29Un tout dernier point, il y a la question du malus automobile, l'extension de la taxe sur les véhicules les plus polluants.
06:34On sait que là-dessus, c'est en particulier le Rassemblement National, ce n'est pas le seul,
06:37mais qui combat cette taxe-là. Ça peut peut-être bouger.
06:39Sauf qu'à l'arrivée, comme le disait très bien Louis Haussalter à l'instant,
06:42le casse-tête, la complexité de la situation politique, l'absence de majorité claire
06:48fait que le recours à l'article 49.3 est probable.
06:52Rappelons qu'il a été mis en oeuvre par Elisabeth Borne, justement, sur tous les sujets budgétaires.
06:58Évidemment, faute de majorité dans une situation qui était encore un petit peu moins complexe que celle d'aujourd'hui.
07:02Et donc, si jamais il y a le 49.3, évidemment, ça ferait sauter un certain nombre d'amendements.
07:07Reste à savoir, évidemment, ce que le sort de la motion de censure, on y verra dans un instant.
07:10Surtout, je pense que cette perspective-là, c'est-à-dire qu'à l'arrivée, finalement, il y aura un 49.3,
07:14ça arrange tout le monde, en fait.
07:16Personne n'a de positionné.
07:18Et puis, raison de plus pour que tout le monde s'en donne à cœur jouable dans le débat fiscal,
07:20puisque ça ne devrait pas avoir de conséquences.
07:22Donc, on peut imaginer qu'y compris, d'ailleurs, au sein de ceux qui soutiennent, en tout cas,
07:26officiellement Michel Barnier, du côté des macronistes en particulier,
07:29on s'en donne à cœur jouable, puisque de toute façon, à l'arrivée, il devrait y avoir un 49.3,
07:33donc une motion de censure, et les mêmes, en tout cas pour ce qui est du socle commun,
07:36pour reprendre cette formule, macronistes et LR, ne voteraient pas cette motion de censure,
07:41reste évidemment l'inconnu du Rassemblement National.
07:43Donc, on ne connaît pas encore tout le déroulé de la pièce, mais on connaît la fin.
07:46C'est un peu particulier, c'est qu'on sait le dénouement, on ne sait pas quand,
07:50on ne sait pas exactement, du coup, comment va se passer ce débat, mais Renaud a raison,
07:54les députés ont les mains parfaitement libres, les milliards qu'ils agiteront au cours de la séance
07:59n'auront visiblement pas de conséquences, parce que la règle du 49.3,
08:02c'est que non seulement le gouvernement passe en force,
08:04mais en plus, il fait ses courses dans les amendements qui ont été proposés.
08:07Donc, c'est lui qui choisit à la fin, comment il bricole son texte.
08:11Tout cela est à la main du gouvernement, c'est un outil extrêmement favorable à l'exécutif,
08:15moyennant évidemment la discussion d'une motion de censure.
08:18Or, là, en fait, c'est là qu'il y a le danger pour Michel Barnier.
08:21Elisabeth Borne, elle le dit encore dans son livre,
08:23elle a quand même été très marquée par le tampon de Madame 49.3 qui lui a été apposé,
08:28parce que quand vous activez le 49.3, vous l'activez à chaque lecture du texte.
08:32Donc, voilà, le texte arrive, la première partie du texte arrive à l'Assemblée,
08:35vous activez le 49.3, la deuxième partie arrive à l'Assemblée, vous activez le 49.3,
08:38les conclusions arrivent à l'Assemblée, vous activez le 49.3.
08:41En réalité, c'est le même, parce que c'est le même texte,
08:43mais ça fait que Michel Barnier doit venir plusieurs fois à la tribune déclencher le 49.3
08:48et qu'à chaque fois, les insoumis, notamment, déposent une motion de censure qui sera discutée.
08:53Donc, lui aussi devrait avoir ce fardeau.
08:56Il y a une autre solution, très peu probable, mais possible pour Michel Barnier,
09:00je m'étonnerais qu'il l'active, mais il y a l'article 47, beaucoup moins connu,
09:03sur les dispositions, donc, des discussions de textes budgétaires.
09:07Il peut tout à fait laisser courir le débat, le délai de débat à l'Assemblée,
09:10l'Assemblée a une quarantaine de jours pour examiner le budget à partir du moment de son dépôt,
09:15ça nous conduit donc vers la mi-novembre.
09:17Si l'Assemblée ne s'est pas mise d'accord, n'a pas fini la discussion à l'expiration de ce délai,
09:21on arrête là, le texte, il n'y a pas de vote et le texte part au Sénat.
09:24Ça aussi, ça peut tout à fait arranger tout le monde, parce que les députés n'ont pas voté,
09:28ils ont crié au déni de démocratie, tous les camps pourront dire ça,
09:31sans avoir à se positionner sur le fond du texte.
09:33– Et il n'y aurait pas eu le coup de force du 49.3.
09:35– Voilà, et ça part au Sénat qui va toiletter un petit peu le texte
09:37et le remettre dans le sens plutôt voulu par Michel Barnier,
09:39puisque c'est la droite qui a la majorité au Sénat,
09:42par contre, il faudra faire un 49.3 sur les conclusions de ce qu'on appelle
09:45la commission mixte paritaire, cette réunion de députés et sénateurs
09:48qui doivent se mettre d'accord.
09:49C'est peu probable, parce que ça veut dire que Michel Barnier
09:51doit laisser courir le débat pendant des semaines,
09:54et que ça va être la foire d'empoigne fiscale dont Renaud parlait,
09:58et qu'à la fin, tout le monde va dire, mais mon amendement a été retiré,
10:02on n'a pas retenu mes hausses d'impôts ou mes baisses de dépenses,
10:05à cause du 49.3, et tout le monde va crier au déni de démocratie.
10:08Mais ça reste une solution, si Michel Barnier ne veut vraiment pas
10:11activer le 49.3 dans cette première partie de texte,
10:14la Constitution lui offre bien des outils pour y échapper.
10:16– Alors le risque de motion de censure et les stratégies politiques sous-jacentes,
10:20on continue d'en parler juste après le Fil Info, 9h16, Maureen Suynard.
10:24– L'État français va devenir actionnaire minoritaire d'Opela,
10:27il s'agit de la filiale de Sanofi qui produit Doliprane,
10:30filiale qui va être cédée à un fonds d'investissement américain.
10:33Le gouvernement assure avoir eu des garanties sur l'emploi
10:36et la production de 250 millions de boîtes en France.
10:39Des sanctions sont prévues en cas de non-respect de l'accord.
10:42De possibles blocages en Martinique ce matin,
10:45les choses ne font que commencer, promet le collectif
10:48à l'origine du mouvement contre la vie chère.
10:50Il dénonce l'accord signé la semaine dernière entre l'État et les distributeurs,
10:5420% de baisse en moyenne pour les tarifs des produits alimentaires,
10:58mais sur 6000 articles, pas la totalité.
11:01Le corps d'une adolescente de 17 ans retrouvée à Rouen,
11:04hier dans un appartement de la ville,
11:06elle a été tuée de plusieurs coups de couteau.
11:08L'ancien petit ami de la victime, âgé d'une vingtaine d'années,
11:11a été interpellé à Paris alors qu'il était en fuite.
11:14Après les paroles il faut des actes,
11:16dit en substance le secrétaire général de l'ONU,
11:18il appelle à des investissements significatifs pour sauvegarder la nature.
11:22La COP16 pour la biodiversité débute aujourd'hui en Colombie,
11:26deux ans après l'adoption d'une feuille de route sans précédent.
11:41De retour sur le plateau des informés,
11:43avec notre informé Louis Osalter, journaliste au service politique du Figaro,
11:47Myra Mankawa est toujours dans les bouchons,
11:49on n'a pas de nouvelles,
11:51donc j'espère qu'elle nous écoute attentivement.
11:53Renaud Delis, on parlait juste avant le fil info
11:55du risque de motion de censure sur la question du budget,
11:58parce qu'il y a des stratégies sous-jacentes.
12:00C'est pour ça que là aussi il y a quand même un jeu de posture
12:03au regard du débat fiscal, de la foire d'empoigne fiscale
12:06qui risque donc de démarrer dans l'hémicycle
12:09dans quelques heures et de durer pendant plusieurs jours,
12:11avec donc probablement un 49.3 un moment ou un autre
12:16pour clore ce débat, donc une motion de censure automatiquement.
12:19Et c'est là qu'on arrive à la quintessence
12:22justement de la situation politique actuelle.
12:24C'est-à-dire que tout le monde va être ramené dans ces cas-là
12:26à se situer par rapport à cette motion de censure.
12:28On se doute bien que les macronistes,
12:30même s'ils manifestent un mécontentement sur de nombreux points du budget,
12:33ne voteront pas l'investissement de censure.
12:35Évidemment LR non plus reste l'inconnu du RN.
12:39Et là on voit déjà le RN a annoncé hier,
12:41par la voix de Jean-Philippe Tanguy, le député de la Somme,
12:43qu'il ne voterait pas la motion de rejet préalable
12:45déposée aujourd'hui par la gauche,
12:47de façon à ce que le débat budgétaire puisse commencer.
12:52Et là on arrive à cet inconnu-là.
12:55A priori on sait que le RN, stratégiquement,
12:58n'a pas l'intention de censurer le gouvernement Barnier
13:02immédiatement, de façon à affecter une posture assez responsable.
13:07Et puis parce qu'on sait qu'il ne pourrait pas y avoir
13:09de toute façon de dissolution prononcée avant le mois de juin prochain.
13:12Reste que cette position, qui était audible sur le discours
13:15de politique générale de Michel Barnier,
13:17et c'est celle qu'a tenue le RN pour justifier son refus
13:20de voter la motion de censure déposée par la gauche,
13:22sera un petit peu plus compliquée, à mon avis,
13:24à porter par Marine Le Pen et son groupe,
13:26s'ils maintiennent cette position.
13:28Parce que refuser de voter la motion de censure,
13:30s'il y en a une à l'issue du débat fiscal,
13:33c'est de fait permettre au budget tel qu'il sortira
13:36de l'Assemblée nationale à ce moment-là,
13:38et peut-être à la version initiale du gouvernement,
13:40demandée par quelques éléments retenus par le gouvernement,
13:42d'être validée.
13:44Donc ça pourrait être interprété, par une frange d'opinion,
13:46comme étant un soutien assez clair au gouvernement Barnier,
13:50ce qui peut aussi compliquer un peu
13:53la posture politique de Marine Le Pen
13:55par rapport à un certain nombre de ses soutiens.
13:57Elle arrive à pic, Myriam Ankawa.
14:00C'était bien les bouchons.
14:02Elle arrive en courant.
14:03Vous pouvez vous installer confortablement,
14:05parce que je vais donner la parole à Louis
14:07sur cette motion de censure qui pourrait arriver,
14:09sur la position du Rassemblement national.
14:11Marine Le Pen qui se défend depuis le début
14:13d'être une béquille du gouvernement.
14:15Oui, alors qu'en réalité,
14:17en partie le sort de Michel Barnier,
14:19entre ses mains, a supposé que la gauche aussi,
14:21entière, tous les groupes de gauche,
14:23soient d'accord pour la censure.
14:25Pour l'instant, la position du RN,
14:27on commence à être habitué,
14:29c'est une position d'opportunité.
14:31Et d'ailleurs, la stratégie consiste
14:33à laisser planer le doute sur le fait de voter
14:35ou pas une motion de censure
14:37en fin d'année, en cas de 49.3,
14:39sur le budget. Officiellement,
14:41les proches de Marine Le Pen expliquent
14:43qu'on verra, ça dépend de ce qu'il y a sur le budget,
14:45par exemple sur la désindexation des retraites,
14:47sur la hausse des tarifs de l'électricité.
14:49Autant de sujets qui sont sensibles
14:51pour l'électorat du RN.
14:53Marine Le Pen s'est habituée ces dernières années
14:55à engranger des voix, pas seulement sur ces sujets historiques,
14:57mais aussi sur le sujet du pouvoir d'achat,
14:59qui parle énormément aux classes populaires
15:01qui votent majoritairement pour elle.
15:03Donc, en fait, je ne sais pas
15:05si vous vous rappelez de l'épisode
15:07de la loi Immigration l'an dernier,
15:09où Marine Le Pen, à la dernière minute,
15:11avait dit « Ah, mais finalement, cette loi nous convient très bien,
15:13on va la voter ! »
15:15Plongeant dans l'embarras
15:17Elisabeth Borne, son gouvernement et tout le camp Macron,
15:19accusé, évidemment,
15:21de faire voter une loi adoubée
15:23par le RN, et avec les voix du RN.
15:25Là, c'est un petit peu le même sujet
15:27qui se pose,
15:29mais Marine Le Pen n'est pas dans une situation
15:31si confortable qu'on le dit souvent,
15:33parce qu'en réalité,
15:35au lieu de son électorat, qui ne fait pas
15:37tellement crédit à Michel Barnier,
15:39à cet attelage un peu hétéroclite de macronistes
15:41et de revenants,
15:43on va dire, de la droite LR
15:45qui ont pris les commandes du gouvernement,
15:47ne pas censurer le gouvernement serait,
15:49au lieu d'une partie d'un électorat,
15:51une forme de soutien. Un soutien sans le dire,
15:53mais une forme de soutien. Donc elle doit
15:55essayer de placer le curseur de façon à ne
15:57pas rentrer dans la compromission,
15:59parce que c'est ce qu'on va lui reprocher dans son électorat.
16:01Le journaliste à LCP qui est enfin arrivé sur le plateau.
16:03Je suis absolument désolée. Un véritable
16:05enfer.
16:07Cette question du budget qui s'impose
16:09à tous, là, qui arrive cet après-midi
16:11en débat à l'Assemblée nationale.
16:13On se disait les postures de chacun,
16:15la motion de censure qui peut apparaître
16:17derrière. Certains macronistes
16:19ont des idées, comme par exemple
16:21prendre la vente de participation de l'État
16:23dans certaines entreprises, comme Stellantis
16:25par exemple. Et en même temps, on voit que
16:27l'actualité aujourd'hui, c'est
16:29permettre à Sanofi
16:31de léguer un
16:33fonds d'investissement américain et une partie
16:35de sa filiale
16:37Orpella.
16:39Vendre les bijoux de famille, ou en tout cas
16:41une partie d'entre eux, pour faire des économies
16:43c'est pas du tout nouveau.
16:45Mais en même temps, ça va être un débat extrêmement politique.
16:47On parlait du rassemblement national.
16:49Alors je ne sais pas si l'idée,
16:51c'est dans la tribune le dimanche,
16:53de Gérald Darmanin et d'autres députés
16:55peut se régler dans
16:57une loi de finances.
16:59Si par exemple pour Stellantis
17:01ou pour la Française
17:03des Jeux, il y a différentes participations.
17:05L'État voulait les céder dans une loi de finances.
17:07Est-ce que ça mériterait un autre texte ou pas ?
17:09Il faudra creuser cette question. Mais ce qui est intéressant
17:11par rapport à ce que disait Louis Hossalter
17:13sur le rassemblement national,
17:15c'est qu'on va voir véritablement
17:17quelles sont les politiques économiques,
17:19quels sont les logiciels économiques
17:21de chacun. Le rassemblement national
17:23est plutôt étatiste, en tout cas
17:25il est assez ambigu sur les questions économiques.
17:27Il est pro-business, assez libéral.
17:29Il a tendance à être
17:31davantage sur la souveraineté industrielle.
17:33Donc ce n'est pas simplement un jeu de posture.
17:35C'est aussi face aux Français
17:37où est-ce qu'on habite économiquement
17:39sur des questions aussi importantes
17:41que la détention
17:43par l'État d'un certain
17:45nombre d'actions
17:47et de capitaux dans des grandes entreprises publiques.
17:49Donc oui, il y a
17:51un jeu, une course contre la montre sur le 49-3,
17:53la motion de censure derrière.
17:55Mais en même temps, il y a forcément
17:57une cohérence à apporter
17:59sur les questions économiques auprès des électeurs
18:01qui regardent, parce que la présidentielle
18:03est un petit peu dans toutes les tests.
18:05Cette question de la cohérence que vous évoquez
18:07à raison, Myriam Mankawa, au sujet de la position
18:09en particulier du rassemblement national, elle s'oppose aussi au gouvernement
18:11et justement en ce qui concerne ces participations de l'État
18:13à un certain nombre de groupes. Parce que c'est vrai
18:15que vous le notiez, on est
18:17à un moment où pour des raisons
18:19budgétaires, d'économiques,
18:21ils peuvent s'entendre. Certains,
18:23en particulier dans les rangs macronistes,
18:25évoquent l'éventuelle vente de participations
18:27minoritaires de l'État dans un certain nombre de groupes
18:29pour, en quelque sorte, renflouer
18:31un peu les caisses. Et,
18:33au même moment, le gouvernement annonce
18:35non seulement qu'il laisse effectivement Opéra,
18:37enfin le groupe Sanofi, vendre
18:39sa branche Opéra au fonds de pension
18:41américain, mais que pour contrôler
18:43les engagements pris par la direction de Sanofi,
18:45l'État va rentrer au capital
18:47d'Opéra
18:49directement par l'intermédiaire de BPI France.
18:51Sans qu'on connaisse à l'heure qu'il est, le montant, on le saura
18:53dans les minutes ou dans les heures qui viennent.
18:55Mais on voit bien, là, cette deuxième
18:57décision, celle qui a été annoncée hier soir
18:59et qui est détaillée aujourd'hui,
19:01elle est politique, elle est purement politique
19:03et symbolique au regard de l'émotion
19:05suscitée par le spectre
19:07que Doliprane made in USA
19:09manque de main dans nos armes
19:11en pharmacie. Mais que d'un point de vue
19:13budgétaire et d'un point de vue financier, elle est totalement
19:15incohérente au regard de la situation
19:17d'un certain nombre de prises de position
19:19qui sont peut-être plus audibles parce que les caisses de l'État
19:21sont vides. Donc on voit que
19:23l'incohérence, elle est politique,
19:25elle est économique et elle s'oppose un peu
19:27à tous les groupes. On le disait, on est dans une situation
19:29politique absolument inédite
19:31et dans un contexte d'urgence budgétaire
19:33terrible qui conduit, y compris le gouvernement,
19:35à prendre ses positions, à faire ce grand écart en permanence.
19:37Dernier grand écart, évidemment, celui
19:39des ministres qui ont agité ces derniers jours.
19:41Parfois, leur menace
19:43de démission, si jamais
19:45ils n'avaient pas gain de cause et un budget
19:47plus important. Didier Migaud, le ministre de la Justice,
19:49le premier, Agnès Pannier-Runacher,
19:51la charge de la transition écologique, l'a fait également.
19:53Ça, c'est une bonne manière de faire, de mettre
19:55sa démission sur la table pour avoir ses crédits ?
19:57Quand on ne va pas au bout, non.
19:59Clairement pas. Ce qui est vrai,
20:01c'est que ça nous dit quelque chose.
20:03Ce chantage récurrent à la démission
20:05agitée par plusieurs membres du gouvernement,
20:07c'est que dans ce dispositif, chacun se sent assez libre.
20:09En réalité, ça n'emporte pas beaucoup de conséquences.
20:11Les ministres qui sont là savent qu'ils le sont a priori
20:13pas très longtemps. Et puis, on est dans une espèce
20:15de holding où chacun, vous savez, est resté à son compte
20:17dans son entreprise.
20:19Donc, ça fait que
20:21la liberté de parole est exacerbée
20:23chez chacun. La question, c'est est-ce qu'un jour
20:25Michel Barnier fait un exemple ? Est-ce qu'un jour
20:27il dit, non mais là, ça suffit ?
20:29Comme, rappelez-vous, Delphine Batho
20:31qui a démissionné d'un gouvernement
20:33de François Hollande en 2013,
20:35je crois, précisément parce qu'elle a
20:37protesté contre une baisse des crédits
20:39de son ministère. Sauf qu'à l'époque,
20:41elle était en majorité absolue, Delphine Batho n'était
20:43pas très connue. Et puis là, si Michel Barnier fait un exemple,
20:45ça va tomber sur un camp ou sur un autre.
20:47Ça va tomber sur un macroniste ou sur quelqu'un issu de sa propre
20:49famille politique LR. Donc, c'est
20:51compliqué. Mais un jour, peut-être,
20:53si ça continue comme ça, la question se posera.
20:55Parce que là, on parlait par exemple de Didier Migaud.
20:57Tout à fait, qui l'a fait aussi.
20:59Ou d'Agnès Pannier-Renacher. Il y a une volonté aussi
21:01chez ces personnalités-là
21:03de dire, elles sont libres.
21:05Elles sont là pour aider, mais
21:07si ça ne leur convient pas, elles partent.
21:09Michel Barnier, il est assez cohérent de ce point de vue-là.
21:11C'est plutôt les ministres en question qui ont
21:13un petit problème de cohérence. Parce qu'on sent bien
21:15qu'ils ne sont pas tout à fait prêts à
21:17retrouver leur siège de député. Mais ils veulent
21:19montrer qu'ils ne sont pas forcément très à l'aise
21:21avec ce budget, avec ces choix économiques.
21:23Vous avez parlé du 49-3.
21:25La question, c'est évidemment quand.
21:27Il y a vraiment deux écoles
21:29au sein de cette coalition
21:31ce socle
21:33commun. C'est tout de suite ou plus tard.
21:35Et c'est vrai que Michel Barnier,
21:37il va jouer vraiment
21:39sa carte du respect des oppositions.
21:41Rappelez-vous, respect, dialogue,
21:43consensus, compromis.
21:45L'opinion, même si c'est très technique,
21:47le budget,
21:49c'est très important dans cette équation.
21:51Parce que s'il apparaît trop brutal,
21:53la Marc Barnier,
21:55celle qu'il essaie d'offrir aux Français,
21:57d'entrer de jeu comme exemple, celui qui, au nom de l'intérêt général,
21:59quelque part, s'est posé
22:01comme candidat pour Matignon, pour essayer
22:03de trouver ce chemin de crête,
22:05elle est sur la table. Et je pense qu'il ne déléguerra
22:07pas ce 49-3 tout de suite
22:09justement pour laisser
22:11le débat se faire, quitte à décider
22:13qu'est-ce qu'il retiendra dans ses amendements
22:15dans quelques semaines.
22:17Le débat sur le budget à l'Assemblée nationale
22:19dans l'hémicycle qui commence aujourd'hui,
22:21je vous invite tous à le suivre. C'est hyper intéressant,
22:23ça nous concerne tous.
22:25Il n'y a pas que les journalistes qui doivent le suivre.
22:27C'est important. Merci beaucoup à tous les trois.
22:29Merci Myriam Mankawa d'être enfin arrivée.
22:31Et encore vraiment, toutes mes excuses.
22:33Je vous présente la prise de l'émission,
22:35ça vous regarde sur LCP, du mardi au vendredi
22:37à 19h30. Et je signale aussi
22:39le nouveau rendez-vous de LCP.
22:41Lundi c'est politique.
22:43Lundi c'est politique.
22:45Vous avez l'invité de ce soir ou pas ?
22:47Sébastien Chenier.
22:49A 19h30, précise.
22:51Merci beaucoup Louis Osalter.
22:53Journaliste au sein... Il est taquin,
22:55Renaud, tous les matins.
22:57Il peut se permettre aujourd'hui.
22:59Le Figaro, Louis Osalter,
23:01qui fait sa une aujourd'hui sur le budget,
23:03justement. Michel Barnier
23:05qui doit faire face à la fièvre fiscale
23:07des députés, on en a parlé, c'est-à-dire ce matin
23:09dans le Figaro aussi. Merci beaucoup Renaud.
23:11Les informés du soir
23:13arrivent à 20h précisément.
23:15Avec Agathe Lambret et Jean-Rémi Baudot.
23:17Merci à tous les trois.

Recommandations