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Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE

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00:00Il est midi, bonjour, soyez les bienvenus, on est très heureux de vous accueillir avec
00:05Félicité Kindoki, plaisir de vous retrouver, ma chère Félicité, vous êtes en forme ?
00:09Comme chaque samedi, toujours.
00:10Comme chaque samedi, vous êtes prête pour notre heure d'info, décryptée et analysée
00:14par nos deux invités.
00:15On accueille avec beaucoup de plaisir Eliott Mamann, plaisir de vous accueillir un samedi
00:21matin Eliott.
00:22C'est rare, bonjour.
00:23Patrick Izzardetti, fidèle de chez les fidèles.
00:25Et moi ça ne vous fait pas plaisir nos enfants ?
00:27Oui, ça me fait toujours plaisir de vous avoir invité d'honneur.
00:30Patrick Izzardetti, vous connaissez la règle, on commence par un tour d'horizon de l'information
00:35avec vous ma chère Félicité.
00:37Absolument, 23 kilos de cocaïne saisi sur la route mardi en Isère, la drogue estimée
00:42à plus d'un million d'euros était à bord d'un go-fast composé de deux véhicules
00:46roulant en convoi sur la RN7.
00:48Deux hommes âgés de 24 et 30 ans, originaires de la région lyonnaise, ont été interpellés,
00:52mis en examen et écroués, cette importante saisie est l'aboutissement de mois d'enquête.
00:57En Syrie, les djihadistes et les factions rebelles ont pris le contrôle de la majeure
01:00partie d'Alep, deuxième ville du pays.
01:03Après une offensive éclair contre le régime de Bachar al-Assad qui a fait plus de 300
01:07morts, l'armée syrienne confirme leur présence et annonce avoir déployé des renforts pour
01:11regagner plusieurs positions.
01:12Il s'agit de la plus grande offensive de ces dernières années en Syrie.
01:16Et puis la 38e édition du Téléthon a démarré hier soir, l'objectif cette année est de
01:20dépasser les 93 millions d'euros collectés en 2023, pour rappel les bénéfices serviront
01:26au financement des recherches médicales visant à combattre les maladies rares.
01:56A toute vitesse sur les plages, ces 4x4 de la police fendent la nuit calaisienne.
02:10Parmi les hommes qui patrouillent jeudi soir, Bruno Rotaillot, entréhi, venu comprendre
02:19et voir de ses propres yeux la pression migratoire qui s'exerce sur les 110 kilomètres de côte
02:24du Pas-de-Calais.
02:25Le drone est à combien là ?
02:26Là il est à 700 mètres, 800 mètres, il est là-bas.
02:31Quelques minutes plus tôt, les gendarmes présentaient au ministre de l'Intérieur
02:35un semi-rigide saisi au passeur.
02:37L'eau est à combien ? 11, ça veut dire qu'on est à 11, ça veut dire qu'il y a autant
02:45de degrés que de minutes de survie.
02:47C'est avec ce type d'embarcation qu'ils franchissent la mer avec des dizaines de migrants, pour
02:52empêcher ces traversées parfois mortelles, les forces intérieures déploient des patrouilles
02:56équestres.
02:57La hauteur de vue des cavaliers et le caractère tout terrain des animaux facilite le repérage
03:01des prétendants à l'exil.
03:02Ce soir-là, Bruno Rotaillot n'a pas été témoin de traversées illégales, il a poursuivi
03:07sa visite au contact des forces intérieures et des élus locaux.
03:10Vendredi matin, il a été reçu par la mairie de Calais.
03:13Ça a capturé, on obtient une photo.
03:16Et il a annoncé un certain nombre de choses, hier Bruno Rotaillot, je vous le disais, droit
03:21dans ses bottes.
03:22On va retrouver donc Alain Bonnephase en quelques instants, mais d'abord sa prise de position.
03:25L'immigration en dehors de tout contrôle n'est pas une chance, dit le ministre de
03:29l'Intérieur.
03:30Lorsque j'ai déclenché une polémique en indiquant que pour moi, l'immigration qui
03:40est en dehors de tout contrôle n'était pas une chance, je l'assume totalement.
03:45Ni pour la France, c'est une chance, ni pour les migrants.
03:51Parce que si l'immigration incontrôlée était une chance pour la France, les habitants
03:56de Calais, les habitants des communes environnantes n'auraient pas à subir ce qu'ils subissent
04:02quotidiennement.
04:03Bonjour Alain Bonnephase, merci d'avoir accepté mon invitation.
04:07Vous êtes adjoint à la sécurité au maire de Gravelines.
04:09Première question, convaincu ou pas convaincu par les différentes annonces de Bruno Rotaillot.
04:16Bonjour, globalement je veux dire convaincu, même si tous les points n'ont pas été traités,
04:22notamment les conditions d'accueil des migrants, on a quand même une grosse avancée sur les
04:28renforts d'effectifs que l'on réclame des accords inscrits depuis plusieurs mois voire
04:32années.
04:33C'est vrai qu'on a au total plus de 200 personnes qui vont être affectées en renfort
04:37de la surveillance du littoral.
04:38C'est une bonne chose pour nous les maires, mais c'est vrai qu'il faut encore traiter
04:44la partie humanitaire et notamment la création de centres d'accueil pour les migrants parce
04:49qu'on a quand même des familles avec des très jeunes enfants qui sont dans des conditions
04:53d'hébergement très aléatoires et surtout en cette période d'hiver qui arrive, il faut
04:59se penser à eux.
05:00Cette visite de Bruno Rotaillot a été attendue par un grand nombre d'élus du littoral.
05:06Est-ce que vous avez des doutes encore au moment où on se parle, au lendemain, le jour d'après ?
05:13Écoutez, on va faire confiance au ministre.
05:16Je sais que c'est un homme de parole.
05:18J'ai de la famille qui le connaît en Vendée.
05:22Ils m'ont toujours dit qu'il avait respecté ses engagements.
05:25Je fais confiance à ce Vendéen, ministre de l'Intérieur, pour respecter l'engagement
05:29qu'il a pris devant nous tous, le collectif, mené par Natacha Bouchard.
05:34J'espère que si jamais il ne respecte pas ses engagements, nous serons là pour dénoncer
05:40ce manque d'engagement qu'il nous laissera.
05:43Alors, question évidente, est-ce qu'il faut renégocier ce fameux accord du Touquet ?
05:49Tout à fait, c'est ce que le collectif a demandé.
05:52Il faut absolument renégocier l'accord du Touquet.
05:54Si jamais les Anglais ne veulent pas se mettre autour de la table pour renégocier, il faut
05:58dénoncer cet accord du Touquet qui va que dans un sens, c'est l'intérêt des Anglais.
06:02On sera dans quelques instants d'ailleurs en Angleterre avec notre correspondante,
06:07pour voir comment ont été perçus les propos de Bruno Rotaillot.
06:10C'est quoi la prochaine étape ? Bruno Rotaillot doit rencontrer son homologue britannique.
06:16C'est le 9 décembre, c'est la rencontre que vous attendez avec impatience ?
06:20Oui, bien sûr, M. Rotaillot rencontrera Mme Yvette Cooper, on sera à ses côtés.
06:26Bien sûr, nous allons suivre cela de très près avec le collectif des maires.
06:30Il n'y a pas de question de ne pas être associé à ces discussions qui sont très importantes
06:35pour notre littoral, le Pas-de-Calais et le Nord, qui sont très impactés par les problèmes migratoires.
06:40Merci Alain Bonneface, je rappelle que vous êtes adjoint à la sécurité au maire de Gravelines.
06:45Merci d'avoir répondu à nos questions sur ces news.
06:48Eliott Mamann, votre réaction sur la prise de position ?
06:52On le sait, ces élus avaient interpellé Bruno Rotaillot lors de sa venue au congrès des maires de France.
07:00Il y a une vive inquiétude.
07:03Vous l'avez trouvé comment Bruno Rotaillot ? Droit dans ses bottes, comme d'habitude ?
07:06Ce qui est certain, c'est qu'il essaye d'envoyer un certain nombre de messages qui devraient plaire à un électorat plutôt conservateur.
07:11Il reprend par exemple la formule de l'immigration est une chance pour la retourner et lui donner un sens tout à fait contraire.
07:19Je pense aussi que Bruno Rotaillot essaye d'aller très en avant sur les thématiques migratoires
07:23parce qu'il y a au sein du gouvernement l'impression que si l'on donne des gages sur cette thématique-là
07:28au Rassemblement national, la menace d'une censure pourrait être plus ou moins écartée.
07:34Maintenant, il y a aussi un sujet par rapport à la Grande-Bretagne.
07:38Au-delà même de l'accord du Touquet en tant que tel, le gouvernement essaye aussi d'expliquer à leurs homologues britanniques
07:44que leur économie présente un certain nombre d'opportunités à des nouveaux venus que l'économie française ne présente pas
07:51et qui constitue donc une espèce d'appel d'air dont la France est directement victime puisqu'elle est l'intermédiaire pour les migrants.
07:57C'est un passage obligé afin de rejoindre la Grande-Bretagne.
08:01Comment la Grande-Bretagne pourrait-elle de son côté, par des mesures internes, décourager les nouveaux venus sur son marché du travail
08:08alors qu'à l'heure actuelle il offre des options extrêmement flexibles et donc avantageuses ?
08:12Je ne suis pas sûr que l'on parvienne à faire plier les Britanniques sur cette dimension-là.
08:16Oui, Patrice, Eliott a raison. C'est vrai que ces migrants n'ont pas envie de rester chez nous, c'est très clair.
08:21Ils ont plutôt envie d'aller chez nos amis britanniques parce qu'on leur promet des boulots, des jobs.
08:27Oui, mais de temps en temps il y en a qui déchantent. On l'a vu récemment.
08:31La Grande-Bretagne a quand même eu une certaine période où ça n'allait pas du tout avec les migrants.
08:36Mais alors quand ils l'enfoncent une porte ouverte et qu'ils disent que l'immigration incontrôlée n'est pas une chance,
08:42mais qui peut dire le contraire ? Mais qui peut affirmer le contraire ?
08:46Moi ce que je trouve intéressant, c'est qu'il donne des gages quand même au Rassemblement National concernant l'immigration.
08:55C'est quelque chose qui touche profondément les Français, qui touche particulièrement les 11 millions de personnes
09:00qui ont fait confiance lors des dernières élections au Rassemblement National.
09:04Et lorsqu'on sait que 30% du flux migratoire de toute l'Europe, c'est justement la Manche,
09:10alors là on se dit, le Bruno Rotaillot en question, il a raison.
09:14Et je voudrais le comparer avec M. Darmanin.
09:16On avait l'impression que M. Darmanin, un petit peu plus que Nicolas Sarkozy lorsqu'il avait été ministre de l'Intérieur,
09:21il rouait dans les brancards, il allait très vite.
09:24Et bien non, il y a toujours un plus.
09:27Et franchement, il me semble qu'il y a une crédibilité dans les agissements de ce ministre,
09:34une crédibilité qui n'a rien à voir avec des fins électorales.
09:38Il n'a pas besoin de prouver quoi que ce soit.
09:42Même si certains lui promettent un avenir pour 2027.
09:45Une petite musique qui court.
09:47Mais peut-être, mais alors, franchement, qui ne va pas se présenter à la présidentielle ?
09:52Moi, si ça continue, je vais mettre mon nom aussi.
09:54Ce n'est pas possible.
09:55Mais de toute façon, s'il fait le job bien, s'il fait avancer les choses,
09:59s'il arrive non seulement à dénoncer les accords du Touquet, mais carrément les abroger,
10:05il aura réussi son coup.
10:07On va écouter ce petit message de Bruno Retailleau à l'intention de nos amis britanniques.
10:12Et on sera avec Sarah Menahe, notre correspondante en Angleterre,
10:16pour savoir comment les choses ont été perçues.
10:18On écoute Bruno Retailleau.
10:19Il faut changer les choses, dit-il.
10:21Si on ne sort pas de cette logique dans laquelle nous sommes depuis des années,
10:26on va courir après le problème en permanence et il y aura d'autres morts.
10:30Et ça, je ne le souhaite pas.
10:32Que faut-il faire donc ?
10:34Je pense qu'il y a deux choses à faire.
10:37Là, pour aller directement non plus au traitement des conséquences,
10:41mais au traitement des causes.
10:43Le premier point, c'est changer, modifier la relation avec les Anglais, avec le Royaume-Uni.
10:53Il y a un bras de fer à engager.
10:55J'espère que nous n'arriverons pas là.
10:58Mais on doit changer cette relation si on veut changer de braquet
11:02et si, justement, on veut un cadre nouveau.
11:05Alors, comment les choses ont-elles été perçues de l'autre côté de la Manche ?
11:09On va retrouver notre correspondante permanente, Sarah Menahe.
11:12Bonjour Sarah.
11:13Évidemment, quelles sont les réactions le jour d'après chez vous en Grande-Bretagne ?
11:19Bonjour Thierry.
11:20De toute façon, depuis le début de son mandat, depuis son élection début juillet,
11:23Kirstarmer s'est toujours dit ouvert à travailler avec les pays de l'Union européenne,
11:27notamment avec la France,
11:29pour collaborer sur cette question de l'immigration illégale.
11:33Ces dernières semaines, le Premier ministre britannique a notamment accéléré
11:36le traitement des dossiers des demandeurs d'asile qui demandent l'asile au Royaume-Uni.
11:42Mais le reproche, Thierry, qui est souvent fait,
11:44et c'est pour ça que les propos de Bruno Retailleau résonnent jusqu'ici, jusqu'au Royaume-Uni,
11:48c'est que le reproche qui est souvent fait par les Anglais aux Français,
11:51c'est qu'on estime parfois, vu du Royaume-Uni,
11:53que les Français n'en font pas assez de leur côté pour surveiller leur plage.
11:57On reproche aussi à l'Europe de ne pas contrôler avec suffisamment d'efficacité ses propres frontières.
12:02Et puis la France, on les soupçonne parfois un petit peu de fermer les yeux,
12:06notamment en laissant passer quelques bateaux assez volontairement pour se traverser de la Manche,
12:12et ce, malgré les fonds alloués au Royaume-Uni.
12:15Parce que le discours qui revient aussi souvent ici, Thierry,
12:17ce sont les montants évoqués de l'aide du Royaume-Uni envers la France,
12:22puisqu'il y a eu les accords du Touquet,
12:24il y a eu aussi le traité de Saunders signé en 2018.
12:27Le Royaume-Uni avait versé 46,5 millions d'euros à la France.
12:31Et puis Richie Sounac avait annoncé aussi avant son départ de Downing Street
12:35que sur les trois prochaines années, le Royaume-Uni allait verser encore 600 millions d'euros aux Français.
12:40Donc du côté britannique, on a un petit peu l'impression qu'on ne sait pas trop finalement où vont ces fonds alloués,
12:46et puis qu'on verse énormément d'argent chaque année,
12:49sans arriver finalement vraiment à contenir cette immigration illégale.
12:53Alors Sarah Benaï, vous l'avez dit, vous avez évoqué le Premier ministre britannique,
12:57qui a dévoilé, je crois que c'était jeudi, son plan d'action. Racontez-nous.
13:01Oui, le gouvernement britannique, par le biais de sa ministre de l'Intérieur,
13:05Yvette Cooper, a dévoilé un nouveau plan pour l'immigration.
13:08Il a annoncé qu'il annoncerait très prochainement finalement plus en détail ce plan,
13:12mais il comprend déjà un durcissement des règles,
13:15notamment pour les visas de travail ici au Royaume-Uni,
13:18puisque c'est la première cause d'immigration au Royaume-Uni entre juin 2023 et juin 2024.
13:22Donc le gouvernement britannique va demander des contreparties financières plus importantes
13:27aux entreprises qui embaucheront des travailleurs étrangers plutôt que des travailleurs britanniques.
13:32Et puis sur la question de l'immigration illégale, cette fois,
13:35Londres a conclu un accord avec l'Irak afin de renforcer la coopération,
13:40notamment entre les deux pays, pour lutter contre les gangs de passeurs.
13:43Puisque vous savez que c'est les réseaux de passeurs qui organisent ces traversées clandestines de la Manche.
13:48Eh bien, Kirsten Armer a fait de la lutte contre l'une des grandes priorités de son mandat à Downing Street.
13:53Merci mille fois ma chère Sarah.
13:55Sarah Mena est notre correspondante permanente en Angleterre, en Grande-Bretagne.
14:00Merci beaucoup.
14:01Une réaction peut-être sur la perception de nos amis anglais sur les déclarations de Bruno Retailleau ?
14:07Non, mais moi je suis surpris par une chose.
14:12Je viens d'entendre que les entreprises versent des contreparties financières à l'État.
14:17S'ils engagent des migrants, un, je l'ignorerais.
14:20Deux, je ne sais pas ce qu'il se passe en France dans ce cas-là.
14:22Comme quoi, vous avez une réaction ?
14:24Oui, simplement Kirsten Armer, dans son adresse jeudi, a eu une formule intéressante.
14:28Puisqu'il a dit que les conservateurs avaient prouvé l'échec de leur politique sans frontières.
14:34Et il est vrai qu'on a parfois une lecture en France qui tente à expliquer que la gauche anglaise serait beaucoup plus pragmatique,
14:40notamment sur les questions migratoires, que notre gauche en France.
14:43Ce n'est pas tout à fait vrai.
14:44Ce n'est pas tout à fait vrai.
14:45C'est surtout que les conservateurs qui ont été au pouvoir sur la dernière décennie ont été incapables de gérer cette dimension-là.
14:50En réalité, il y a tout de même encore une dimension plus ou moins pro-immigration, assez assumée du côté de la gauche britannique.
14:56Simplement, il est vrai que la situation, notamment humanitaire, émeut tout le monde à l'heure actuelle au Royaume-Uni.
15:02Puisqu'assister à ce nombre de petits bateaux qui échouent dans la Manche est absolument effroyable et émeut tout le monde.
15:11On va changer de sujet et évoquer un sujet qu'on évoque malheureusement trop souvent ici.
15:23C'est le malaise des enseignants.
15:25Vous le savez qu'ils se sentent de plus en plus en danger dans leur salle de cours.
15:28C'est le moins qu'on puisse dire.
15:29Le rejet de l'autorité, entre autres, de leur autorité de la part des élèves, bien sûr.
15:34Et bien sûr, les atteintes à la laïcité.
15:36On voit tout cela avec Kylian Salé et on en parle juste après.
15:40Les atteintes à la laïcité dans les établissements scolaires sont en baisse sur le territoire.
15:45Selon l'Éducation nationale, 328 faits ont eu lieu en septembre dernier.
15:49À titre de comparaison, c'est 462 au mois de juin.
15:53Ce nombre a fortement diminué en un an, puisqu'en septembre 2023, 1034 atteintes à la laïcité ont été recensées.
16:01Dans le détail, en septembre dernier, 110 faits de porte-signes et de tenues ont été remontés par le ministère de l'Éducation nationale.
16:08C'est plus qu'en juin et en mai de cette année, mais c'est huit fois moins qu'il y a un an, en septembre 2023.
16:15Concernant les professeurs, beaucoup se sentent en insécurité.
16:19Les demandes de protection fonctionnelle ont explosé en 2023 par rapport à 2022.
16:245264 demandes ont été formulées l'année dernière, contre 4085 en 2022, soit une augmentation de près de 30%.
16:33Enfin, sur ces protections fonctionnelles, plus de 9 sur 10 sont demandées pour des atteintes volontaires à l'intégrité des professeurs.
16:41– Avant de vous faire réagir, je voudrais qu'on écoute la parole du proviseur du lycée Maurice Ravel.
16:47Vous vous souvenez, il avait été menacé de mort pour avoir tout simplement demandé à une élève de retirer son voile.
16:54Il est intervenu hier à Saint-Ouen lors d'un colloque organisé par la région Île-de-France, justement sur la laïcité.
17:01On va l'écouter, on ne va pas voir son visage, vous devinez la raison, ou plutôt les raisons.
17:06On écoute et je vous fais réagir juste après.
17:09– J'ai décidé de me présenter maintenant au procès et également depuis quelques jours de parler dans la presse
17:18parce que je pense que le sujet est important et tout ce qui a été dit ce matin m'a fait chaud au cœur
17:26parce que je me suis rendu compte que je n'étais pas tout seul et c'est vrai que c'est très important.
17:33J'essaye aussi d'apporter ma petite pierre à la défense de la laïcité et des valeurs de la République.
17:40– Beaucoup de courage de la part de ce proviseur qui s'exprime chez nos confrères du Parisien ce matin
17:45et qui explique qu'on lui avait dit de dire qu'il partait pour des raisons personnelles.
17:50En fait, les raisons, ça ne trompait personne.
17:52Il y a une espèce de pudeur par rapport à la situation de ce proviseur et c'est très courageux de sa part.
17:57– Il était à 4 mois, je crois, de sa retraite.
18:01– On lui a demandé de dire…
18:03– C'est le rectorat qui lui a dit que ce serait sympathique que vous partiez
18:06parce qu'il faut quand même qu'on en revienne à un risque zéro.
18:10Ce n'est pas très courageux.
18:12– C'est ce que je suis en train de vous dire.
18:13– Et ça ne redispose pas justement à une certaine confiance de la part du corps enseignant
18:21envers une hiérarchie quelle qu'elle soit.
18:24Pour en revenir à ce proviseur et au procès des auteurs, des ignominies
18:28qui ont été proférées sur les réseaux sociaux,
18:31franchement, est-ce qu'on a dit que les peines étaient quand même relativement faibles ?
18:37Une petite amende, 2 000 ou 3 000 euros de dommages et intérêts
18:43et 5 jours de je ne sais plus quel…
18:48Vous savez, lorsqu'on fait apprendre à des gens ce que peut être la société…
18:55J'ai oublié le terme.
18:57– Le stage de citoyenneté.
18:59– Merci, j'avais oublié.
19:01Heureusement qu'il est là.
19:03Franchement, c'est absolument désolant.
19:06Maintenant, pour en revenir au signalement d'atteinte au principe de laïcité,
19:14c'est vrai qu'on voit 300 ou 350 par mois.
19:17En avril dernier, il y en avait 700.
19:20De toute façon, c'est plusieurs centaines de trop.
19:23Il faut quand même rappeler que dans ces atteintes à la laïcité,
19:26il y a surtout des suspicions de prosélytisme
19:31et puis une histoire de port de tenue non conforme.
19:35Mais ça n'est pas quelque chose de révoltant
19:40à partir du moment où il y a simplement des suspicions.
19:43Il faut agir le cas par cas.
19:45Je ne sais plus quel ministre avait dit
19:47qu'il y avait moins d'atteintes à la laïcité qu'avant.
19:50Bon, ça joue quand même.
19:52Il y avait l'année dernière beaucoup plus effectivement,
19:55mais il y en a toujours.
19:57Et on a un petit peu peur que ça s'enflamme
19:59parce que manifestement, et vous allez tous être d'accord,
20:02les élèves me semblent plus violents qu'avant.
20:05Si je puis me permettre, c'est déjà un peu enflammé quand même.
20:09Honnêtement.
20:10Bien entendu.
20:11Eliott Mamann.
20:12Oui, c'est vrai.
20:13D'ailleurs, vous reveniez sur le caractère très hétéroclite
20:15parfois des peines qui peuvent être appliquées à ce type de débordement.
20:18Je pense qu'il va falloir avoir une véritable interrogation
20:21quant à notre appréhension de ces thématiques-là,
20:23notamment parce que la justice, on le voit,
20:25ne sait pas toujours comment traiter des affaires de ce type
20:28avec des peines qui peuvent être parfois sévères
20:31et parfois d'un laxisme qui nous déconcerte
20:34de manière tout à fait légitime.
20:36Et je pense qu'il va falloir donc avoir une interrogation
20:39d'un point de vue législatif,
20:40mais aussi de manière plus intellectuelle.
20:42On voit bien qu'il y a parfois une confusion
20:44puisque l'on traite comme des atteintes à la laïcité
20:46tous les types de problèmes qui peuvent survenir à l'école,
20:48alors même que généralement, les atteintes à la laïcité
20:51sont le premier signal des situations effroyables
20:54auxquelles on peut faire face,
20:55mais qui ensuite débordent sur des situations
20:57qui sont condamnables de manière encore plus ferme
21:00que ces dimensions plus culturelles,
21:02puisque quand on voit que ce proviseur ne peut plus exercer
21:05puisque sa vie ne peut plus être assurée,
21:08on voit bien qu'on est dans une situation
21:10qui est au-delà de la simple atteinte à la laïcité,
21:12qui est évidemment déjà problématique
21:14au vu de la non-conformité avec nos valeurs
21:16de toute forme d'atteinte à la laïcité,
21:18mais ensuite on bascule encore dans une autre dimension.
21:21Et on parlera tout à l'heure de politique
21:24avec notre ami Elodie Huchard
21:26qui va nous rejoindre après cette première pause
21:29dans ce Mili-News Week-end.
21:31On parlera de Naïma Moutchou
21:33qui était notre invitée hier dans Punchline.
21:36Vous savez, c'était elle qui est officiée
21:38au Perchoir jeudi soir.
21:40Elle s'est bien débrouillée.
21:41Elle s'est bien débrouillée, elle est forte à faire
21:43et puis il y a un petit problème avec M. Bompard.
21:46On va beaucoup parler d'Elefi également
21:48dans cette deuxième partie
21:50puisqu'une nouvelle action de la part
21:52de nos amis d'Elefi.
21:54Les députés ont décidé de diffuser
21:57les portraits des députés
21:59qui ont bloqué l'abrogation de la loi
22:01sur les retraites.
22:03Voilà, nouvelle action d'Elefi.
22:05On ne les arrête jamais au final.
22:07Mais on se retrouve dans quelques instants
22:09avec Elodie Huchard.
22:10A tout de suite sur CNews évidemment.
22:12Vous connaissez la musique.
22:17C'est quasiment 12h28.
22:19Merci de nous accueillir chez vous.
22:21Nous sommes ensemble encore pour une demi-heure.
22:23Je vous présente nos invités dans quelques instants.
22:25Mais tout de suite, un nouveau tour de l'information avec vous.
22:27Félicité Kindoky.
22:28Rebonjour à tous.
22:29Bruno Roteio s'est dit prêt à engager
22:31un bras de fer avec l'Angleterre
22:33au sujet des migrants en quête du Royaume-Uni.
22:36À neuf jours de la rencontre avec son homologue britannique
22:38Yvette Cooper, le ministre de l'Intérieur,
22:40appelle Londres à ne pas se contenter de déléguer
22:42le gardiennage de sa frontière à la France
22:44dont les traversées clandestines de la Manche
22:46ont déjà fait 72 morts cette année.
22:48En Ukraine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky
22:51se dit prêt à accepter des garanties de protection
22:53de l'OTAN limitées dans un premier temps
22:55aux territoires contrôlés par Kiev
22:57afin de mettre fin à la phase chaude de la guerre,
22:59dit-il.
23:00Volodymyr Zelensky a même laissé entendre
23:02qu'il était disposé à attendre avant de récupérer
23:04les zones occupées par l'armée russe
23:06si un tel accord pouvait offrir la sécurité
23:08au reste de l'Ukraine.
23:09Et puis, le Kosovo dénonce une attaque
23:11après l'explosion d'un canal crucial
23:13sur son secteur énergétique.
23:14Il l'attribue à des gangs dirigés par la Serbie
23:16tandis que Belgrade dément les accusations.
23:18Si les dégâts ne sont pas réparés au plus vite,
23:20une partie du pays pourrait être privée
23:22d'électricité ce week-end.
23:24Merci, félicité.
23:25Allez, je vous présente nos invités du jour,
23:27Eliott Mamann et Patrice Arditi
23:29et Elodie Huchard nous a rejoints.
23:32Quand Elodie Huchard est là,
23:33ça veut dire qu'on va parler politique.
23:34Elodie, on va beaucoup parler,
23:35mais beaucoup parler d'Elefi
23:37avec de nouvelles actions de leur part.
23:39Tout d'abord, on va commencer avec le bazar
23:41à l'Assemblée nationale,
23:42dont on vous a beaucoup parlé également,
23:44où le débat sur la retraite a dégénéré.
23:46C'était jeudi soir.
23:47Les huissiers ont dû intervenir
23:49pour séparer quelques députés.
23:51Et hier, on avait Naïma Moutchou
23:54qui était au Perchoir jeudi soir,
23:56qui a officié, qui était notre invitée
23:58au cours de notre émission Punchline.
24:01On va voir quelques petites séquences
24:03parce qu'être au Perchoir,
24:05ce n'est pas si facile.
24:06On ne va pas le chanter, mais ce n'est pas si facile.
24:08Vous avez la référence, Elodie.
24:10Oui, j'ai la référence, comme on dit chez les jeunes.
24:12Comme on dit chez les jeunes, évidemment.
24:14Vous êtes levée de bonheur ce matin, c'est pour ça.
24:17On écoute et on va plutôt la séquence de Naïma Moutchou.
24:22Non, mais attendez, calmez-vous, s'il vous plaît.
24:25Bon, écoutez, vous faites un rappel au règlement
24:27parce que moi, les interpellations à distance,
24:28ce n'est pas possible.
24:29Monsieur Bouix, comment ça vient faire ?
24:32L'hémicycle est en train d'incarner le désordre, le brouhaha.
24:35Franchement, ce n'est pas au niveau.
24:36Essayons d'incarner le débat républicain
24:38sur ce sujet, quand même.
24:40Donnons-nous les moyens.
24:42Monsieur Tanguy, vous n'avez plus la parole.
24:44Monsieur Tanguy, ça suffit.
24:46Vous n'avez plus la parole, monsieur Tanguy.
24:48Les attaques personnelles sont insupportables.
24:51Attention, attention, mes chers collègues.
24:54Attention, c'est un jeu dangereux.
24:56Vous mettez des cibles sur les collègues.
24:58Attention.
24:59S'il vous plaît, mes chers collègues, un peu de calme.
25:01Je vous demande de revenir au calme.
25:04Oui, mes chers collègues, mais ça...
25:06Oui, mais si on continue dans les provocations,
25:08voilà comment va se finir le débat.
25:09Franchement, en termes d'image, pensez à ceux qui nous regardent,
25:12si vous le voulez bien.
25:13Quel spectacle.
25:15Mais c'est un spectacle auquel on assiste
25:18très régulièrement à l'Assemblée.
25:20Alors effectivement, on sait bien d'en parler,
25:22mais ce n'est pas la première fois que ça se passe.
25:24Là où la vice-présidente de l'Assemblée, Naïma Moutchou, a raison,
25:27c'est quand elle dit « pensez à ceux qui nous regardent ».
25:29On connaît l'image des politiques.
25:31À chaque fois que je vois ce genre de scène,
25:32je pense aux élèves qui assistent aux séances
25:34et aux professeurs qui disent « il ne faut pas parler en classe »
25:36et qui voient les parlementaires faire ça.
25:38Effectivement, le problème, c'est qu'en plus,
25:39les débats maintenant, comme les questions d'ailleurs au gouvernement,
25:42ne sont plus l'objet de parler du fond ou de vrais sujets
25:45qui d'ailleurs souvent intéressent les Français,
25:47les électeurs de ces députés,
25:49mais ce sont des attaques personnelles.
25:51La tension physique à l'Assemblée,
25:53on la perçoit assez régulièrement malheureusement,
25:55mais on se dit qu'il en faudrait de peu
25:57pour que ça se finisse en bagarre générale.
25:59Là, c'est limite, jeudi soir.
26:00Mais la tension physique, on la sent souvent,
26:02on la sent aussi parce que parfois,
26:04ça ne se passe pas dans l'hémicycle,
26:06mais dans les couloirs juste à côté
26:08où parfois ce sont des députés qui se séparent entre eux
26:10parce que des débuts de bagarre, il y en a déjà eu.
26:12Effectivement, c'est assez pathétique, on peut le dire.
26:14C'est aussi pathétique parce que
26:16la France Insoumise qui voulait de ce débat,
26:18on rappelle que le cadre de ce débat,
26:20c'était la niche parlementaire de la France Insoumise
26:22qui parlait de l'abrogation de la réforme des retraites.
26:24Ils ont été certes fortement agacés par le fait
26:26que le socle commun a fait un peu d'obstruction
26:28en posant à peu près 1 000 amendements.
26:30La stratégie était claire, mais face à un adversaire
26:32forcément qui vous agace,
26:34il y a d'autres moyens que de vous en prendre
26:36physiquement, d'être menaçant.
26:38Et les courriers comme celui qu'a fait Naïma Moutchou
26:40pour appeler à l'ordre
26:42dans les rangs de l'hémicycle,
26:44il y en a déjà eu beaucoup, ça n'a rien changé.
26:46Et d'ailleurs, Naïma Moutchou qui nous l'a avoué hier,
26:48a eu quelques petits problèmes
26:50avec M. Bompard.
26:52Elle s'est exprimée, c'était hier justement
26:54dans notre émission. Écoutez-la.
26:56Je suspends la séance.
26:58Je l'ai suspendue à plusieurs reprises.
27:00Il y a eu des rappels au règlement. Je descends du perchoir
27:02et Manuel Bompard vient vers moi, m'interpelle
27:04et les yeux dans les yeux me dit à plusieurs reprises
27:06tu vas le payer.
27:08Tu vas le payer, oui, tu le paieras.
27:10Tu es complice et tu le paieras, y compris
27:12électoralement.
27:14C'est une intimidation.
27:16C'est une mise sous pression.
27:18Insupportable. Alors que je préside
27:20depuis plus de deux ans.
27:22Je connais les salles de souleuse et
27:24vous pouvez interroger les députés et les présidents de groupe.
27:26Je suis une vice-présidente impartielle et objective
27:28au perchoir parce que je sais que c'est un gage de crédibilité
27:30et d'intimité.
27:32Et donc j'essaie de faire mon travail avec exigence.
27:34Et donc
27:36les reproches qui m'ont été faits de complicité,
27:38de l'obstruction, etc. évidemment sont totalement
27:40injustes et infondés. Mais l'intimidation
27:42et la pression, eux, sont insupportables.
27:44Insupportables.
27:46Manuel Bompard qui sera l'invité du grand rendez-vous
27:48demain sur notre antenne.
27:50On pourra peut-être lui poser la question.
27:52Et en plus, dans ce que dit Naïma Moutchou, il y a deux choses.
27:54Si elle va le payer, c'est ni plus ni moins
27:56qu'une menace, de toute évidence.
27:58Si elle le paye électoralement,
28:00il verra lors d'une dissolution ou en 2026 si elle le paye
28:02électoralement. Et effectivement,
28:04elle a été jugée comme appartenant au socle commun
28:06soi-disant coupable aussi
28:08d'obstruction. On rappelle que les vice-présidents,
28:10il y en a aussi, par exemple, de la
28:12France Insoumise, il y en a aussi un issu
28:14des rangs de LR. Quand ils président
28:16la séance, ils ne sont pas là pour être
28:18ni pour le socle commun ni pour LFI.
28:20Et pour avoir déjà vu un certain nombre de séances présidées par Naïma Moutchou,
28:22comme d'ailleurs par tous les autres vice-présidents,
28:24on note une vraie objectivité des vice-présidents.
28:26Le problème, c'est qu'en face, ils ont des députés qui les attaquent
28:28en tant que députés, entre guillemets,
28:30lambda, qui n'ont pas le respect de la fonction.
28:32Elle préside l'Assemblée au même titre que Yelbrun-Pivet quand elle
28:34le fait, quand elle est là.
28:35Quel courage !
28:36Eliott Mamann, ça vous inspire quoi,
28:38vous qui êtes chroniqueur politique et
28:40passionné de politique ?
28:41Oui, non. D'abord, rappelez qu'en effet, on a déjà vu
28:43des présidents de séances octroyer des rappels
28:45au règlement à des députés qui étaient issus
28:47de leur propre camp. Donc, l'objectivité
28:49est plutôt partagée à cet égard dans tous les
28:51camps. Maintenant, je pense qu'il y a aussi une
28:53difficulté d'appréhender les désaccords politiques
28:55qui sont de plus en plus marqués et qu'il y a une responsabilité
28:57politique à cet égard puisque
28:59une partie de la droite et une grande
29:01partie de la gauche se sont engouffrées dans
29:03des politiques identitaires depuis quelques années
29:05qui veulent abolir
29:07la décorrélation entre les idées
29:09qu'une personne défend et ce que cette
29:11personne est, par essence. Donc, de
29:13fait, lorsque vous êtes en désaccord avec quelqu'un,
29:15vous n'êtes pas simplement en désaccord avec son discours,
29:17avec son propos, vous êtes en désaccord avec sa
29:19personne tout entière. Ce qui, ensuite, peut
29:21en effet basculer sur une forme
29:23d'intimidation physique, sur des affrontements
29:25plus ou moins directs. Et je suis
29:27d'autant plus partagé que je répugne
29:29cette manière de faire de la politique
29:31où, en effet, on ne s'oppose
29:33plus argument contre argument mais personne contre
29:35personne. Dans le même temps, par rapport au
29:37taux de violence de notre débat politique, je pense
29:39que l'on souffre plus de la baisse
29:41du niveau de celui-ci que
29:43de la hausse de la violence. Puisque je vous rappelle
29:45par exemple que la dernière
29:47confrontation en duel entre députés était en
29:491967. Je ne sais pas si c'était
29:51d'un niveau plus
29:53appréciable et plus civilisé que celui
29:55auquel on assiste à l'heure actuelle.
29:57Donc, je pense que c'est véritablement cette interrogation-là
29:59sur les termes du débat politique que l'on se
30:01doit d'opposer, plutôt que sur son éventuelle
30:03violence qui, en réalité,
30:05reste encore plus ou moins
30:07maîtrisable, malgré des appels souvent à la violence
30:09qui sont naturellement intolérables.
30:11Patrick Sarditti, je ne fais pas référence à votre âge,
30:13évidemment, mais il y a longtemps que vous observez
30:15nos politiques évoluer,
30:17votre grande expérience. C'est incroyable
30:19ce spectacle-là. C'est vrai qu'on assiste à des
30:21scènes... Oui, mais enfin, on est sur des rails
30:23depuis un certain temps. Ah ben ça, on est sur des rails.
30:25Là, on parlait de duel. Bon, ben le duel
30:27a fleuré moucheté.
30:29Il n'est plus de circonstances.
30:31Tenez, voici mon gant. Effectivement.
30:33Mais j'ai l'impression qu'il y a un mot
30:35d'ordre, de toute façon,
30:37de l'extrême-gauche, pour faire du
30:39bruit, du brouhaha
30:41et ils ne s'en privent pas. Il n'y a pas que
30:43de temps en temps parce que ça réplique
30:45de l'autre côté. Maintenant,
30:47franchement,
30:49combien
30:51de temps
30:53allons-nous
30:55supporter,
30:57tolérer,
30:59les choses qui se passent dans l'Assemblée
31:01et en dehors de l'Assemblée à partir du moment
31:03où on parle de parlementaires.
31:05Le fameux ballon avec les photos
31:07d'un ministre, de Thomas Porte,
31:09les outrages de
31:11M. Boyard, de
31:13de Logu, tout ça.
31:15C'est quelque chose qui est épouvantable.
31:17La seule chose qui me rassure,
31:19c'est que j'ai l'impression, mais Elodie
31:21est plus au courant que moi, j'ai l'impression
31:23que les députés travaillent beaucoup plus
31:25en commission et en sous-commission
31:27que dans ce cinéma.
31:29Là, on dirait une série.
31:31C'est le théâtre, c'est la scène.
31:33Quant à M. Bompard, ça m'étonne
31:35de sa part parce que
31:37franchement, il était un tout
31:39petit peu au-dessus du lot
31:41des gens qui étaient
31:43extravagants et là, il est
31:45rentré dans le jeu.
31:47Franchement,
31:49avec une personne,
31:51Elodie l'a évoqué il y a un instant, une personne
31:53qui est propre sur elle.
31:55Qui fait le job. Allez, on n'est jamais
31:57surpris, on va évoquer une nouvelle action.
31:59On parle d'Elefi, une nouvelle action
32:01de la part d'Elefi.
32:03Ils ont publié carrément, Elodie,
32:05les noms, les visages des députés qui ont bloqué
32:07l'abrogation de la loi sur les retraites.
32:09C'est en gros, voilà, on vous met une cible.
32:11En fait, je résume et c'est un peu ça.
32:13Oui, mais alors, pour être très honnête
32:15intellectuellement, cette action a déjà été
32:17faite sur le même texte par le Rassemblement National.
32:19Et attention, si on dit que l'Elefi
32:21met une cible sur le dos des députés,
32:23le Rassemblement National a fait de même
32:25parce qu'ils avaient une niche, fin octobre
32:27il me semble, fin octobre
32:29ils avaient aussi proposé l'abrogation de la réforme
32:31des retraites et ils avaient fait exactement
32:33la même chose, c'est-à-dire à la fois
32:35des affiches et des tracts et le Rassemblement
32:37National a été très fier, a fait toute une campagne
32:39de com' autour. Donc, je rappelle
32:41quand même que c'est allé cette fois
32:43pour le coup, dans les deux sens.
32:45Après, là honnêtement, c'est le côté Neimenschem
32:47qu'on commence à voir arriver à l'Assemblée
32:49quand on ne vote pas sa réforme,
32:51on n'est pas content, on cible les députés.
32:53Honnêtement, ça c'est vu, je vous le disais
32:55déjà avec le Rassemblement National,
32:57on n'est pas sur une violence comme celle
32:59qu'on vient de voir dans l'hémicycle. On peut le déplorer
33:01qu'on en arrive là, c'est un gain électoral
33:03c'est-à-dire que le Rassemblement National nous expliquait
33:05qu'ils allaient justement tracter énormément
33:07dans les circonscriptions où ils s'étaient retrouvés
33:09en ballotage face
33:11à des LFI. LFI fait
33:13exactement la même chose.
33:15Vous voulez réagir, Yot, sur cette action ?
33:17Simplement, ce qui est préoccupant, c'est le type
33:19de réaction que les partis qui diffusent
33:21ce type d'affiches veulent susciter
33:23chez leur électorat, parce qu'on voit
33:25qu'on est dans quelque chose de très enfantin.
33:27Il y a une forme d'infantilisation de la vie politique
33:29qui, déjà, consiste à dire
33:31que la volonté de députés de ne pas
33:33soutenir une réforme se résume
33:35à une volonté de s'opposer spécifiquement
33:37aux pensions de retraite,
33:39à la hausse des pensions de retraite de certains individus
33:41alors que, naturellement, les députés ne sont pas
33:43dans des considérations aussi
33:45personnelles que cela.
33:47Et surtout, c'est vrai que
33:49cette espèce de pratique qui consiste à
33:51diffuser comme ça la photo avec
33:53« Votre député l'a fait, ne l'oubliez pas »
33:55ne me paraît pas
33:57constituer une incitation
33:59à la violence la plus caractérisée qu'il soit
34:01mais relève d'une rhétorique
34:03tellement enfantine et ridicule
34:05que je pense que l'on pourrait
34:07s'en dispenser.
34:09Dernier sujet, combien de temps
34:11pour le gouvernement de M. Barnier
34:13et Léa Duchère ?
34:15On sait qu'il y a une certaine pression
34:17On sait qu'on ne sait rien !
34:19Ça c'est sûr !
34:21Marine Le Pen a mis la pression
34:23jusqu'à lundi
34:25évidemment sur les épaules
34:27de M. Barnier. On voit tout ça
34:29résumé par Kylian Salé et on en parle ensemble
34:31même si on ne sait pas.
34:33On sait qu'on ne sait rien en fait.
34:35On va en parler.
34:37Marine Le Pen maintient
34:39la pression sur le gouvernement.
34:41La chef de file des députés du RN
34:43à l'Assemblée multiplie
34:45les avertissements envers M. Barnier.
34:47Selon elle, le Premier ministre
34:49précipite la crise financière.
34:51Depuis juillet, nous avons exprimé
34:53nos lignes rouges et elles n'ont pas changé.
34:55Pas d'alourdissement des impôts et taxes
34:57pour les Français, protection des très petites
34:59entreprises et des petites et moyennes entreprises
35:01et la troisième condition
35:03était de faire des économies sur le train de vie de l'Etat.
35:05Or, les dernières annonces
35:07de M. Barnier ne sont pas financées
35:09par des économies structurelles. Elles aggravent
35:11donc un déficit déjà abyssal
35:13et ça n'est pas acceptable.
35:15En marge d'un déplacement à Limoges sur le thème
35:17de l'industrie, M. Barnier lui a répondu
35:19il a appelé au respect et au dialogue
35:21envers les autres forces politiques.
35:23Je ne suis pas dans cet état d'esprit
35:25à l'égard des forces politiques
35:27du Parlement,
35:29du Sénat et de l'Assemblée nationale.
35:31Nous sommes dans l'état d'esprit de respect
35:33et de dialogue. C'est ce que je voulais exprimer
35:35en recevant Marine Le Pen
35:37lundi longuement
35:39mais aussi hier
35:41les dirigeants du Parti communiste
35:43et avant ce, du Parti socialiste
35:45et les Verts.
35:47Marine Le Pen demande des réponses au gouvernement
35:49lundi. Après cette date,
35:51ce dernier ne pourra plus amender son projet
35:53de budget de la Sécurité sociale.
35:55Qu'est-ce qu'on sait concrètement ?
35:57C'est vrai qu'on ne sait pas grand-chose
35:59et le dit Huchard.
36:01Ce qu'on sait, c'est que pour Marine Le Pen,
36:03ça va devenir beaucoup plus compliqué d'assumer
36:05cette posture que de censurer le gouvernement.
36:07Au tout début des négociations,
36:09le RN disait qu'à partir du moment
36:11où on arrive à obtenir 2-3 victoires,
36:132-3 concessions,
36:15on ne censurera pas parce qu'on pourra retourner
36:17aux élections et dire à nos électeurs
36:19non, on n'a pas censuré, mais on n'a pas censuré
36:21parce qu'on a eu des victoires.
36:23Michel Barnier est en train de lâcher sur quasiment
36:25toutes les lignes rouges du RN.
36:27L'électricité, les retraites,
36:29même sur l'AME. Et pourtant,
36:31on voit une Marine Le Pen qui continue de tenter
36:33de faire monter les enchères.
36:35La France insoumise veut censurer parce qu'ils l'ont dit
36:37depuis le lendemain des élections législatives.
36:39Ils estiment qu'ils ont gagné
36:41les élections et donc ils veulent gouverner.
36:43Ils veulent Lucie Casté ou
36:45quelqu'un d'autre parmi leurs camarades au pouvoir.
36:47Marine Le Pen, là où c'est plus compliqué,
36:49c'est que tant qu'il n'y a pas de majorité absolue,
36:51si elle censure, elle ne proposera personne de ses rangs
36:53pour mettre à Matignon. Et si elle censure
36:55Michel Barnier et que derrière on a un gouvernement
36:57par exemple dirigé par quelqu'un de gauche ou quelqu'un
36:59d'autre de droite, la logique ce sera de le censurer aussi.
37:01Donc elle risque aussi de se retrouver dans une position
37:03où elle met le chaos sans véritablement
37:05proposer de solution.
37:07Et quand même attention, parce que certes,
37:09si on n'a pas de budget,
37:11si on n'a plus, si il y a un 49-3 et
37:13pas de gouvernement et donc plus de budget,
37:15on n'est pas sur le côté, les services publics vont fermer.
37:17Attention quand même, c'est-à-dire que
37:19toutes les économies prévues
37:21ne seront pas réalisées, on n'a pas besoin
37:23de rappeler la hauteur de notre dette. Tous les investissements
37:25en symptômes de réforme, par exemple pour les agriculteurs,
37:27ne passeront pas, il faudra aller assumer.
37:29Après pour dire aux agriculteurs, bah oui, on a préféré faire de la politique.
37:31Et par exemple, si on nous prend un exemple
37:33concret pour qu'on comprenne,
37:35en ce qui concerne les fonctionnaires et tous les agents de l'État,
37:37évidemment ils vont être payés. En revanche, toutes les
37:39progressions, les forces de l'ordre qui doivent changer de grade,
37:41ça ne sera plus possible au moins pendant un an.
37:43Donc il y a quand même des répercussions derrière, il faut assumer.
37:45Alors justement, puisque vous faisiez référence aux agriculteurs,
37:47écoutez justement ce qu'a dit
37:49Annie Gennevard, ministre de l'Agriculture,
37:51qui s'est exprimée sur cette menace de censure,
37:53c'était ce matin
37:55dans le Loiret, ça fait sens
37:57à ce que vous dites, mais tout ça est très logique évidemment.
37:59Bien sûr. Comme David.
38:01Dans ce budget, vous avez 300 millions
38:03d'allègements de charges,
38:05vous avez les mesures nouvelles que j'ai mises en place,
38:07le fonds d'urgence pour indemniser
38:09les pertes animales
38:11à cause des épidémies sanitaires,
38:13vous avez les soutiens à la trésorerie,
38:15s'il n'y a pas de budget,
38:17on repart du budget
38:19de 2023 et on fonctionne
38:21par douzième. C'est ça la réalité
38:23s'il n'y a pas de budget. Et tout le travail
38:25que je viens de vous décrire là,
38:27s'arrête parce que
38:29il y aura une suspension
38:31de la vie politique et de la décision politique.
38:33Je peux vous dire que ça plonge
38:35le monde agricole dans une grande inquiétude
38:37et ils ont peur que se reproduise
38:39ce qui s'est produit durant l'année
38:412024 où finalement, depuis les élections
38:43européennes jusqu'au mois d'octobre,
38:45il y a une sorte de parenthèse politique
38:47qui a suspendu l'action politique.
38:49Donc c'est un grand sujet
38:51d'inquiétude pour eux.
38:53On le comprend aisément, Patrice. Là on est dans le concret
38:55évidemment.
38:57On peut rien savoir
38:59pour l'instant. Maintenant,
39:01je sais qu'on a énormément de confrères
39:03qui sont persuadés
39:05d'avoir la censure, ça y est que
39:07M. Barnier va s'en aller.
39:09Moi je fais
39:11un petit peu de l'avis contraire
39:13parce que franchement,
39:15le Premier ministre, depuis
39:1748 heures, il a l'air bien dans ses bottes.
39:19Franchement, c'est pas quelqu'un
39:21qui a l'air d'avoir un petit peu peur.
39:23Et puis si on regarde un petit peu l'attitude
39:25de Marine Le Pen,
39:27elle a fait tellement d'efforts
39:29depuis des années
39:31pour dédiaboliser
39:33son parti.
39:35Franchement, pour essayer
39:37de sortir de
39:39cette frontière de l'arc républicain
39:41pour rentrer dedans.
39:43Est-ce qu'elle va prendre
39:45franchement la décision
39:47d'être Madame
39:49désordre et Madame chaos ?
39:51Celle qui aura fait chuter
39:53le gouvernement et livrer
39:55pratiquement le pays
39:57aux forces presque obscures
39:59de LFI ?
40:01Je m'étonnerais.
40:03Je pense que c'est la vraie difficulté qui se pose
40:05à l'heure actuelle au RN
40:07puisqu'en réalité, leur électorat est assez partagé.
40:09Il est pris un peu en tenaille.
40:11Il y a eu deux enquêtes d'opinion récentes
40:13qui étaient intéressantes.
40:15Une enquête d'opinion qui demandait aux Français
40:17et spécifiquement aux divers électorats,
40:19notamment celui du RN,
40:21grâce à qui pensait-il que le gouvernement
40:23tenait encore en place ?
40:25Et il s'est avéré que l'électorat du RN
40:27estimait que son propre parti, le RN,
40:29de subsister à ses moyens.
40:31Dans le même temps,
40:33ce qui est plutôt un sentiment négatif a priori,
40:35on sait grâce à diverses
40:37enquêtes d'opinion et qui dépassent
40:39largement la période que l'on est en train de vivre
40:41que la première des volontés
40:43de l'électorat du RN
40:45est la stabilité politique.
40:47Et dans les circonstances actuelles,
40:49on comprend évidemment que pour Marine Le Pen,
40:51la stratégie qu'elle doit jouer est extrêmement compliquée.
40:53Il pourrait presque y avoir
40:55une espèce de bonne entente
40:57qui viserait à faire échouer
40:59l'une des commissions mixtes paritaires,
41:01par exemple sur la PLFSS la semaine prochaine,
41:03afin d'éviter un 49-3
41:05ou au contraire
41:07de remettre encore plus en avant
41:09un certain nombre de mesures demandées par le RN
41:11pour ensuite essayer
41:13de dire que les deux parties
41:15se sont plus ou moins accordées.
41:17Et ce que je ne comprends pas dans le même temps,
41:19c'est que le gouvernement, par rapport aux
41:21concessions qu'ils ont faites au RN,
41:23ne veut pas les assumer en tant que telles.
41:25Par exemple sur les prix de l'électricité.
41:27Michel Barnier a dit qu'il avait
41:29écouté le Parlement.
41:31Il n'a pas fait référence en aucune manière
41:33à Marine Le Pen.
41:35C'est vrai qu'on peut se dire
41:37que le RN pourrait se dire qu'on comprend bien
41:39que c'est de la stratégie mais qu'en réalité
41:41cette concession lui est accordée. Dans le même temps,
41:43Michel Barnier aurait pu dire que, précisément pour concilier
41:45les divers points de vue, il a accepté
41:47de donner cet espèce de gage politique
41:49à Marine Le Pen. Ce ne serait pas un cadeau
41:51d'ailleurs mais bien un gage.
41:53C'est absolument invraisemblable
41:55de faire cela du côté de la majorité
41:57ou du moins du socle présidentiel.
41:59On comprend qu'il y a aussi une forme de
42:01posture des deux côtés
42:03qui rend le débat extrêmement compliqué.
42:05Sondage, c'est ça pour ces news.
42:07Souhaitez-vous qu'Emmanuel Macron
42:09démissionne en cas de censure du gouvernement Barnier ?
42:11Regardez la réponse.
42:1362% oui.
42:1538% non.
42:17Oui mais en fait, peu importe.
42:19Emmanuel Macron est le seul à pouvoir décider
42:21qu'il démissionne ou pas.
42:23C'est-à-dire qu'en fait, ces gouvernements peuvent tomber
42:25toutes les deux semaines. Il peut se maintenir
42:27à la tête de l'État.
42:29Alors évidemment, ça fera des réformes.
42:31En tout cas, c'est ce qu'il faut bien comprendre. Si Marine Le Pen censure
42:33Michel Barnier, que derrière, on a un gouvernement
42:35dirigé par quelqu'un de gauche.
42:37Comment le RN justifiera qu'ils ont fait tomber
42:39Michel Barnier avec Bruno Rotailleau mis au intérieur
42:41et qu'il valide un Bernard Cazeneuve avec
42:43Hugo Bernalicis à l'intérieur ? Je cite des exemples
42:45fictifs. Évidemment, je n'ai pas d'informations.
42:47C'est là où on va aller dans un
42:49un peu un jeu de domino.
42:51Tout va tomber. Et puis, attention aussi
42:53parce que quand on regarde l'état actuel des choses,
42:55si vous avez une présidentielle demain,
42:57à gauche, c'est quand même la pagaille parce que déjà,
42:59on n'est pas sûr qu'ils se décident d'ici à 2027
43:01s'ils font un ou plusieurs candidats. Le socle commun,
43:03comment vous le faites ? Il y a tellement de personnes
43:05sur la ligne de départ que ça sera compliqué d'arbitrer.
43:07La seule que ça peut arranger, c'est, et dans ce cas-là,
43:09il faut aller extrêmement vite, et qu'Emmanuel Macron
43:11démissionne dans les jours qui viennent,
43:13c'est de faire une présidentielle avec Marine Le Pen
43:15candidate avant qu'elle soit inéligible. Mais alors là,
43:17c'est un calcul qu'il faut oser.
43:19Oui, il faut oser. Patrice ?
43:21Moi, je veux juste dire que, franchement,
43:23ça me surprend. Lorsqu'on se balade
43:25dans la rue, lorsqu'on discute avec des gens,
43:27on a l'impression que le président de la République,
43:29ça y est, il est sacrifié, il va partir,
43:31dans un mois, il n'est plus là,
43:33c'est fini, il n'a fait que des conneries,
43:35je m'excuse du terme,
43:37mais il y a quand même 38% de personnes
43:39qui veulent le conserver.
43:41Alors franchement, ce n'est pas
43:43the défaite. Là, franchement,
43:45encore, je pense de bons jours
43:47devant lui, qu'on l'accepte ou pas.
43:49Bon, je ne sais pas, des jours peut-être, mais bon, je ne sais pas.
43:51Et comme le disait Elodie, il n'y a que lui qui peut décider.
43:53Eliott Mamann ?
43:55Oui, il y avait un article très bien instruit, comme toujours,
43:57de la revue Politique et Parlementaire, il y a quelque temps.
43:59Comme Elodie Huchard, je ne sais pas ce qui va se passer,
44:01je ne me risquerai à strictement aucun pronostic.
44:03On n'a pas de boule de cristal, là.
44:05On ne va pas mentir à nos téléspectateurs, on n'a pas de boule de cristal.
44:07À la suite de l'épuisement
44:09de toutes les possibilités d'octroyer
44:11un budget à la France, donc les douzaines
44:13d'exécutions provisoires, l'octroi d'un budget
44:15par ordonnance, etc., les constitutionnalistes
44:17qui écrivaient estimaient que
44:19l'article 16, donc les pleins pouvoirs,
44:21pouvaient éventuellement être une issue
44:23plus probable et pertinente
44:25que la démission.
44:27Alors, une fois encore, personne ne sait ce qui va se passer,
44:29ni eux, ni nous, et personne ne prétend le savoir.
44:31Mais peut-être, d'ailleurs, que cette idée
44:33de la démission est, en réalité,
44:35la moins pertinente de toutes.
44:37Pour terminer cette page politique,
44:39on va écouter Jean-Luc Mélenchon,
44:41qui est dans son couloir de nage, lui aussi.
44:43Il est intervenu hier à l'occasion d'une conférence
44:45sur le moment politique.
44:47Regardez et écoutez surtout la référence
44:49historique.
44:51À tous ceux qui nous entendent,
44:53les insoumis ne sont pas
44:55des sectaires qui insultent leurs partenaires.
44:57Nous ne traitons personne
44:59des choses affreuses dont on nous traite.
45:01Nous faisons une offre
45:03fédérative. Nous avons
45:05compris que les communistes ne veulent plus.
45:07Le parti communiste.
45:09Nous avons compris que la droite
45:11du parti socialiste ne veut plus.
45:13Et nous refusons de faire
45:15chemin avec des gens qui nous insultent
45:17en cours de route. Nous proposons
45:19à ceux qui veulent de venir avec nous
45:21porter une candidature commune
45:23à l'élection présidentielle
45:25et de porter un programme ensemble.
45:27Nous proposons de faire tomber ce gouvernement.
45:29Et nous allons y arriver.
45:31De Gaulle, il est parti dans la nuit.
45:33Le lendemain matin, il n'y a plus de général De Gaulle.
45:35Il a fait un référendum
45:37à la noix de coco, là, sur le Sénat.
45:39Je ne sais plus quoi. Bon, bref.
45:41Donc, il pourrait décider ça.
45:43À ce moment-là, qu'est-ce qui se passe ?
45:45Mais vous ne suivez rien.
45:47Ça fait des jours et des jours que je vous dis
45:49que ça va se passer. Donc, qu'est-ce qui se passe ?
45:51La Constitution, article 7,
45:53prévoit que
45:55vous devez avoir tout
45:57réglé en
45:5920 ou 30 jours.
46:01À partir du moment
46:03où nous pensons
46:05qu'il peut y avoir
46:07des élections. Nous sommes prêts.
46:09Jean-Luc Mélenchon qui fait référence
46:11au général De Gaulle.
46:13Oui, certes, on aura tout vu.
46:15Effectivement, le sujet de comparer
46:17à chaque fois des époques politiques, on peut se demander aussi
46:19comment Louis XIV gérait ça.
46:21En plus,
46:23le problème, c'est que
46:25imaginons, Emmanuel Macron démissionne.
46:27Ça veut dire qu'on a eu, entre-temps,
46:29pas de budget, plus de gouvernement.
46:31Les messages qu'on envoie au marché financier
46:33sont un peu inquiétants.
46:35Ensuite, on règle tout et tout repart comme avant.
46:37Déjà, personne ne sait
46:39si Emmanuel Macron démissionnera et personne ne sait
46:41ce que le résultat des urnes pourra donner.
46:43C'est-à-dire qu'à un moment donné,
46:45la seule stabilité politique aujourd'hui
46:47qu'on ait, on peut le déplorer ou non,
46:49c'est effectivement le président de la République, pour l'instant.
46:51Comme disait un ministre assez proche
46:53d'Emmanuel Macron, vouloir qu'il démissionne,
46:55c'est totalement idiot, ça déporte le sujet.
46:57La seule chose pour l'instant qui est stable, c'est
46:59l'institution. Et comme le disait, effectivement,
47:01Elliot, faisant attention de considérer
47:03qu'Emmanuel Macron, se sentant fragilisé,
47:05pourrait démissionner, effectivement,
47:07avec l'article 16 et les pleins pouvoirs, au lieu de démissionner,
47:09il peut en sortir sérieusement renforcé
47:11parce qu'une fois de plus, les institutions de la cinquième
47:13sont bien faites, le pays pourra continuer
47:15à tourner, même si les gouvernements tombent
47:17sans arrêt. Par contre, le vrai chef, ça sera de nouveau Emmanuel Macron.
47:19Ce sera le mot de la fin, Elodie.
47:21Merci d'être passée par B12.
47:23Reposez-vous bien. Merci.
47:25On se retrouve demain ? Oui. Merci. Merci Elliot.
47:27Merci à vous. Félicités.
47:29On se retrouve pour
47:31180 minutes, dans une heure,
47:33très précisément. Synchronisons nos montres.
47:35Merci à l'équipe qui nous aura entourés.
47:37David Brunet, Samuel Vasselin, Isabelle Tellet,
47:39Axel Thomas. Et merci
47:41à la programmation Anthony Bossescama
47:43et Stéphane Fatoreto. Tout de suite,
47:45c'est Michel Enfray et Laurence Ferrari. Et à tout à l'heure,
47:47dans une heure, pour 180
47:49minutes Info Weekend. A tout à l'heure.

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