• il y a 9 mois
Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE

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00:00:00 Bonjour, soyez les bienvenus, il est midi, je suis très heureux de vous retrouver.
00:00:04 Vous connaissez ce rendez-vous par cœur, 12h-14h, c'est Midi News Weekend, deux heures
00:00:08 de direct, de témoignages, de reportages et de débats bien évidemment.
00:00:11 Je vous présente l'équipe de grands témoins qui m'entoure dans quelques instants, mais
00:00:14 tout de suite le sommaire de votre première heure.
00:00:16 A la une, on reviendra bien sûr sur cette attaque à l'arme blanche qui s'est produite
00:00:20 ce matin.
00:00:21 Gare de Lyon, bilan provisoire, trois blessés dont un grave.
00:00:24 L'assaillant est un malien âgé de 32 ans.
00:00:26 Les toutes dernières informations avec Sandra Buisson, bien sûr notre journaliste police-justice.
00:00:32 Dans Midi News Weekend, on reparlera de nos agriculteurs.
00:00:36 La plupart sont de retour dans leurs fermes, dans leurs exploitations.
00:00:39 Résignez mes attentions, attentifs aux mesures annoncées.
00:00:44 Gare aux promesses et gare aux déceptions.
00:00:47 Nos reportages avec nos équipes, on sera avec Célia Gruyère et Bamba Gueye qui sont
00:00:51 sur le terrain.
00:00:52 Notre équipe qui accompagne quelques agriculteurs chez eux.
00:00:55 Et puis après les agriculteurs, autre sujet sans doute sensible pour le nouveau gouvernement
00:01:01 de Gabriel Attal, la santé.
00:01:02 On écoutera le témoignage poignant d'une maman, la maman de Lucas.
00:01:05 Lucas, un jeune homme de 25 ans, mort début octobre après avoir passé huit heures sur
00:01:10 un brancard hors urgence d'hier.
00:01:12 La famille de Lucas a porté plainte pour homicide involontaire.
00:01:15 Voilà pour votre programme de notre première heure.
00:01:18 Tout de suite, on fait un tour de l'information avec Isabelle Piboulot, comme tous les samedis.
00:01:23 Bonjour Isabelle.
00:01:24 Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:01:25 Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:01:28 À la Une, cette attaque à l'arme blanche à Paris-Gare de Lyon.
00:01:32 Peu avant huit heures, dans le hall 3, un individu a blessé trois personnes, dont une
00:01:37 grièvement mais sans pronostic vital engagé.
00:01:39 Le suspect, qui souffre de troubles psychiatriques, a été interpellé.
00:01:43 De nationalité malienne, il est âgé de 32 ans.
00:01:46 La piste terroriste n'est pas privilégiée.
00:01:48 Maxime Leguay et Laura Lestrade ont rencontré un témoin de l'attaque ce matin.
00:01:52 Écoutez.
00:01:53 Les voyageurs, eux, un peu affolés, ou d'autres qui couraient un peu partout, ou d'autres
00:01:59 qui restaient figés.
00:02:00 Et nous, on est resté figés.
00:02:01 Parce que nous, on était là, il était là, et donc il ne s'est pas approché de nous.
00:02:06 Mais on est resté figés, on a regardé.
00:02:09 Et ça a été très vite.
00:02:11 Et il est arrivé des agents de la sécurité qui ont figé la scène, mais qui ne pouvaient
00:02:20 pas intervenir.
00:02:21 Après, il y a eu les militaires, mais eux, ils figent aussi, ils ne peuvent pas intervenir,
00:02:26 ils ne peuvent pas interpeller.
00:02:27 Et après, il est arrivé la police qui l'a interpellé.
00:02:31 Une agression antisémite s'est produite sur un campus universitaire de Strasbourg.
00:02:37 Les faits remontent à la nuit du 28 au 29 janvier.
00:02:41 Un militant de l'UEJF et deux étudiants de juifs ont été pris à partie, physiquement
00:02:46 et verbalement, par un groupe de six personnes.
00:02:49 Retour sur les faits avec Augustin Donadieu.
00:02:51 Les faits se sont déroulés dans la nuit de dimanche à lundi, sur le campus de cette
00:02:55 université de Strasbourg.
00:02:57 Trois jeunes de confession juive, dont deux étudiantes, sont en train de coller des affiches
00:03:01 appelant à la libération des otages du Hamas, lorsqu'ils sont pris à partie par une demi-douzaine
00:03:06 de personnes, dont certains étudiants.
00:03:08 Ils se sont retrouvés confrontés à deux, trois étudiants, qui suite à cela, ont été
00:03:13 généré en ces étudiants-là, qui les ont attaqués de façon physique et brutale et
00:03:19 violente, car ils ont également un antisémitisme.
00:03:22 La plupart des militants sont sûrement d'extrême gauche et je pense qu'aujourd'hui, en France,
00:03:28 l'extrême gauche a un réel problème, qu'en propos tenus depuis le 6 octobre.
00:03:34 Lors de cette violente agression, l'une des trois victimes a été frappée et jetée
00:03:38 au sol.
00:03:39 Elle souffre d'importantes contusions.
00:03:41 Le président de l'université a condamné ce déchaînement de violence et déploré
00:03:46 des actes antisémites qui se répètent.
00:03:48 On a eu des tags qu'on effaçait le matin pour éviter que les esprits s'enflamment.
00:03:52 Ces jours-ci, on a eu quelques blocages avec des slogans limite, parfois par rapport à
00:03:57 Israël, mais c'est la première fois qu'on a des faits aussi graves.
00:04:00 Les victimes ont porté plainte et une enquête est en cours.
00:04:03 Les auteurs de cette agression antisémite n'ont pour le moment pas encore été retrouvés.
00:04:08 Dans l'actualité internationale, hier soir, les Etats-Unis ont mené des frappes en Syrie
00:04:15 et en Irak, visant des sites utilisés par des milices soutenus par l'Iran.
00:04:20 Il s'agit d'une riposte à l'attaque de dimanche dernier en Jordanie, qui a coûté
00:04:24 la vie à trois militaires américains.
00:04:26 Côté syriens, au moins 18 combattants pro-iraniens ont été tués.
00:04:31 En Irak, 16 morts sont à déplorer, dont des civils.
00:04:34 Les précisions de notre correspondante à New York, Elisabeth Guedel.
00:04:37 Ces frappes hier ont duré 30 minutes.
00:04:41 Elles ont visé 7 cibles en Irak et en Syrie.
00:04:44 En tout, 85 cibles.
00:04:46 7 sites, mais 85 cibles décrites par le Pentagone comme des centres de commandement et de renseignement,
00:04:52 des installations d'armement, des abris, utilisés par des forces d'élite iranienne
00:04:57 ou des groupes soutenus par Téhéran et qui ont mené des attaques contre l'armée américaine
00:05:02 dans la région.
00:05:03 On sait que depuis mi-octobre, depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël,
00:05:09 les soldats américains déployés en Syrie et en Irak ont subi plus de 160 attaques.
00:05:14 Et une en Jordanie.
00:05:16 C'était dimanche dernier, une attaque au drone qui a coûté la vie à trois soldats américains.
00:05:20 Joe Biden avait prévenu qu'il y allait avoir des représailles, mais trouver la bonne
00:05:25 réponse était compliqué pour le président américain.
00:05:27 Il fallait évidemment punir pour la mort de ces trois militaires, lancer un avertissement
00:05:31 ferme à l'Iran, tout en évitant l'embrasement.
00:05:35 C'est ce qu'ils veulent absolument éviter les Etats-Unis.
00:05:38 Donc il y a eu ce feu vert pour ces frappes.
00:05:40 Joe Biden laisse entendre qu'il pourrait y en avoir d'autres, mais il s'agit surtout
00:05:44 d'un message de dissuasion.
00:05:46 Reste à savoir si ce message est suffisamment dissuasif pour éviter l'escalade.
00:05:51 Ces frappes américaines ont été condamnées avec force par l'Iran, qui dénonce une violation
00:05:57 de la souveraineté de la Syrie et de l'Irak.
00:06:00 Voilà pour le point sur l'actualité.
00:06:02 Tout de suite placé à Midi News Weekend avec vous Thierry.
00:06:04 Merci ma chère Isabelle.
00:06:05 On vous retrouve dans 30 minutes.
00:06:07 Allez, c'est parti pour Midi News Weekend.
00:06:09 Nous sommes ensemble jusqu'à 14h.
00:06:10 Je vous présente l'équipe de grands témoins qui m'entourent, des fidèles Naïma Mfadel,
00:06:14 essayiste.
00:06:15 Bonjour ma chère Naïma.
00:06:16 Bonjour Thierry.
00:06:17 Vincent Roy, journaliste et écrivain.
00:06:19 Bonjour Thierry.
00:06:20 Nathan Devers, écrivain.
00:06:22 Soyez bienvenu.
00:06:23 Bonjour Thierry.
00:06:24 Denis Deschamps, conférencier et géopolitologue.
00:06:27 C'est important aussi.
00:06:29 Bonjour Thierry.
00:06:30 On vous accueille aussi avec beaucoup de plaisir.
00:06:31 Sandra Hussan, notre spécialiste police-justice.
00:06:33 On va donc débuter notre émission, je vous le disais, par cette agression à l'arme blanche.
00:06:38 C'était ce matin, Gare de Lyon, bilan 3 blessés dont un grave.
00:06:41 L'assaillant est un Malien âgé de 32 ans.
00:06:44 On va retrouver sur place, Gare de Lyon, notre équipe.
00:06:47 Maxime Legay et Laura Lestrade.
00:06:49 Bonjour Maxime.
00:06:50 Soyez le bienvenu.
00:06:51 Est-ce que vous pouvez nous rappeler très concrètement ce qui s'est passé ce matin
00:06:56 dans l'hall 3 Gare de Lyon, mon cher Maxime ?
00:06:59 Oui, bonjour Thierry.
00:07:03 Effectivement, nous nous trouvons toujours devant ce hall 3 de la Gare de Lyon
00:07:07 qui est bloqué, rendu inaccessible depuis 8h ce matin.
00:07:11 Regardez, on voulait vous montrer avec Laura Lestrade ces bâches blanches
00:07:15 qui ont été disposées.
00:07:16 Bâches blanches, puisque c'est ici, derrière ces bâches,
00:07:19 que s'est produite l'attaque aux alentours de 8h ce matin
00:07:23 qui a donc entraîné l'évacuation totale de ce hall 3.
00:07:27 Hall où vous voyez tous les commerçants, les vitrines.
00:07:30 Des commerçants sont fermés, des commerçants qui nous ont décrit une scène de chaos.
00:07:34 Ils ont dû être évacués dans la précipitation.
00:07:37 Alors peut-être pour vous expliquer la situation,
00:07:40 ici, Gare de Lyon, pour nos téléspectateurs, qui est composée de 3 grands halls.
00:07:44 Le hall 1 et le hall 2 qui sont les halls principaux.
00:07:47 C'est d'ici que partent les trains.
00:07:48 Eux, ils ne sont pas fermés.
00:07:50 Les voyageurs peuvent prendre leur train tranquillement.
00:07:54 En revanche, ceux qui doivent passer par ce hall 3
00:07:56 l'apprennent souvent en direct qu'ils ne peuvent pas prendre ce hall.
00:08:01 Et avec stupéfaction également, l'horreur de cette attaque,
00:08:04 ce sont souvent les journalistes qui l'apprennent aux passants.
00:08:08 Alors le préfet de police Laurent Nunez s'est rendu ici il y a à peu près une heure.
00:08:12 Il a confirmé les informations qu'avait données le service de justice
00:08:17 et que vous avez égréné rapidement.
00:08:21 Le lieu, pour l'instant, est encore fermé.
00:08:23 La police scientifique est désormais attendue pour le début de l'enquête.
00:08:27 Un hall 3 qui reste donc fermé jusqu'à nouvel ordre.
00:08:30 - Merci beaucoup, Maxime Legay, en direct de la Gare de Lyon avec Laura Lestrade.
00:08:35 Sandra Buisson, vous êtes notre spécialiste police-justice.
00:08:38 Vous suivez cette affaire depuis le départ.
00:08:40 Quel est le profil de ce Malien de 32 ans, je le rappelle ?
00:08:44 - Oui, Malien de 32 ans qui est en situation régulière depuis 2016 en Italie.
00:08:50 Il avait sur lui un titre de séjour italien,
00:08:53 document émis en 2019 et qui est toujours valide.
00:08:58 Ça veut dire qu'il était aussi en situation régulière sur le sol français,
00:09:02 puisqu'avec un titre de séjour d'un pays européen,
00:09:05 vous pouvez circuler dans l'espace européen, vous en avez le droit.
00:09:08 Il est inconnu des services de police et de renseignement,
00:09:11 que ce soit chez nous en France ou en Italie.
00:09:14 C'est un homme qui est sans domicile fixe et qui semble présenter des troubles psychiatriques.
00:09:18 D'abord, il en a parlé de lui-même aux agents qui l'ont interpellé.
00:09:22 Et puis, il avait sur lui des médicaments liés à une pathologie psychiatrique.
00:09:26 Il ne présente aucun signe de religiosité et il n'a rien dit pendant son passage à l'acte.
00:09:32 En l'état, selon les différentes sources consultées, rien ne laisse penser à un acte terroriste.
00:09:38 C'est le parquet de Paris qui a pris en charge les investigations,
00:09:42 confié au deuxième DPJ, qui va devoir préciser les motivations de cet individu.
00:09:46 L'enquête, pour l'instant, est ouverte du chef de tentative d'assassinat.
00:09:50 Merci pour toutes ces précisions, ma chère Sandra.
00:09:53 Nous sommes avec Christophe Plantis, secrétaire général CFTC Police.
00:09:56 Christophe, bonjour. Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:10:01 Que vous inspire cette nouvelle agression,
00:10:04 "guerre de Lyon", dont nous vient nous préciser Sandra Buisson.
00:10:09 Alors déjà, bonjour à toute l'équipe, à votre brillante équipe.
00:10:13 Écoutez, je dirais comme notre ministre que c'est insupportable.
00:10:19 On est dans un contexte de mondialisation en ce moment,
00:10:24 des conflits et malheureusement, on ne pouvait que s'attendre à ce genre de choses avec les Jeux Olympiques qui arrivent.
00:10:31 Mais on ne s'habitue pas à ce genre de faits, on les redoute.
00:10:35 Donc les renseignements font ce qu'ils peuvent.
00:10:38 Mais là, en l'espèce, si on fait face à un malade de psychiatrie, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:10:46 On a affaire à davantage à un prédateur d'opportunités,
00:10:50 quelqu'un qui a ruminé, qui a pensé faire quelque chose de mal,
00:10:55 en l'occurrence, attaquer des pauvres Français qui allaient au travail, qui prenaient le train.
00:11:02 Ça nous attriste, nous policiers qui faisons le job au quotidien,
00:11:06 qui sommes sur le terrain, qui sommes sur tous les ponts.
00:11:11 Là, en l'occurrence, que voulez-vous faire ?
00:11:14 Ce que dit Sandra est important.
00:11:16 Il n'y a pas de piste terroriste de privilégier, évidemment, mais vous l'avez très justement dit,
00:11:22 on pense très fortement évidemment aux Jeux Olympiques.
00:11:27 Oui, et puis on ne peut pas exclure le terrorisme.
00:11:30 On sait où ça commence, on ne sait pas où ça s'arrête.
00:11:35 Étrangement, il y a beaucoup de malades de psychiatrie qui viennent de l'étranger, qui se retrouvent en France.
00:11:40 Donc la psychiatrie, c'est un domaine particulier qu'on a du mal à gérer également en France.
00:11:45 Effectivement, c'est spécifique.
00:11:50 La psychiatrie ouverte ou pas, enfin bref, il y a tout un débat là-dessus encore.
00:11:55 Mais là, précisément, on a un étranger en situation régulière en France qui souffre d'une maladie psychiatrique.
00:12:03 Bon, effectivement, on aurait pu s'en passer de ce malade de psychiatrie s'il était resté dans son pays.
00:12:08 Il est là, il faut le gérer, il est en situation régulière.
00:12:12 C'est un fait.
00:12:16 Comme je vous dis, un prédateur d'opportunités.
00:12:18 Les enseignements font le job, les collègues sont nombreux, la SUGE, on a des renforts, on a les policiers, on a les gendarmes, on a les militaires.
00:12:29 Les gares sont remplies, comme nous le dit souvent notre ministre, il y a du bleu sur le terrain.
00:12:35 Dans cette gare, il y avait énormément de bleu et un acte isolé d'un homme qui dort dans la rue, qui est malade de psychiatrie.
00:12:44 Malheureusement, je pense qu'on ne pouvait pas faire grand-chose à part faire ce qui a été fait.
00:12:48 Donc, des agents de la SUGE sont intervenus, des policiers l'ont maîtrisé.
00:12:53 On a évité le pire. Voilà, tout simplement, on a évité le pire et on se prépare au pire.
00:12:58 On regarde les Jeux Olympiques qui arrivent et on est à six mois des Jeux Olympiques.
00:13:03 Donc, voilà, on ne s'y habituera pas.
00:13:06 C'est insupportable et on est sur le pont.
00:13:09 On fait le job.
00:13:12 Merci beaucoup, Christophe Planty. Je rappelle que vous êtes secrétaire général de CFTC Police.
00:13:17 On va avoir quelques réactions politiques, évidemment.
00:13:20 C'est aussi la tradition.
00:13:22 Éric Ciotti qui a réagi.
00:13:24 Est-ce qu'on peut voir le tweet d'Éric Ciotti ?
00:13:28 "Soutien et prompteur établissement aux trois personnes attaquées par un homme armé d'un couteau et d'un marteau ce matin en gare de Lyon."
00:13:34 Merci aux policiers, aux agents de la SUGE qui ont très rapidement interpellé l'individu.
00:13:39 On peut voir également la communication de Gérald Darmanin, évidemment.
00:13:43 "Ce matin, à la gare de Lyon, un individu a blessé trois personnes à l'arme blanche avant d'être interpellé.
00:13:47 Une personne est blessée gravement, deux autres le sont plus légèrement.
00:13:50 Elles ont été prises en charge par les services de secours.
00:13:52 Merci à ceux qui ont maîtrisé l'auteur de cet acte insupportable."
00:13:56 Et on terminera avec Sandrine Rousseau.
00:13:59 Ce tour d'horizon politique, attaque tragique à gare de Lyon ce matin.
00:14:04 "Toute ma solidarité et mon soutien aux victimes et témoins de l'attaque."
00:14:08 Nathan Devers, petite réaction sur ce fait divers.
00:14:13 Je crois qu'il n'y a rien à dire de plus qu'il a été dit dans les trois citations que vous avez montrées.
00:14:17 Cette attaque soutient aux personnes qui ont été blessées.
00:14:22 Cette attaque est insupportable.
00:14:23 Ensuite, évidemment, on n'a pas d'informations d'avantage pour le moment.
00:14:27 On ne sait pas, pour l'instant, la piste terroriste est complètement égartée.
00:14:31 Et moi, je me garderais bien, mais vous savez, je le dis souvent,
00:14:34 mais de plaquer une analyse politique toute faite, quelle qu'elle soit sur la situation.
00:14:38 J'aimerais juste faire une remarque très concrète, pas politique.
00:14:41 Je trouve qu'il y a un sujet de sécurité, d'insécurité en l'occurrence, dans les gares.
00:14:46 Le monsieur qui était en duplex disait qu'il y avait beaucoup de policiers ce matin-là à la gare de Lyon.
00:14:51 Je le crois tout à fait, mais il est vrai.
00:14:53 Je prends le train tout le temps, vraiment toutes les semaines, dans beaucoup de gares différentes.
00:14:57 Et on constate tous, je pense, quand on est utilisateur de train,
00:15:00 que vraiment, dans les gares, il y a parfois des individus qui ont...
00:15:04 Alors, même s'il y a des forces policières, etc., il y a ce sujet-là,
00:15:08 et il sera posé pour les Jeux olympiques.
00:15:10 - Les Gares du Nord. - Ça m'était arrivé,
00:15:12 une situation un peu plus que compliquée dans une gare,
00:15:14 et je n'avais pas trouvé du tout réactif les agents de sécurité,
00:15:18 qui étaient très réactifs pour mettre des amendes aux gens qui ne payaient pas leur billet.
00:15:22 Mais dans un sujet d'insécurité, alors là, j'aurais pu me faire poignarder
00:15:26 et j'aurais été aidé par personne.
00:15:29 Donc je pense que ce sujet-là, il doit être mis sur la table.
00:15:33 - Naïma, petite réaction, on ne va pas épiloguer sur l'affaire,
00:15:36 je pense que Sandra Pisson nous a tout dit.
00:15:38 - Il y a juste une chose que je note, Thierry, c'est que vous avez parlé de faits divers.
00:15:43 Moi, je pense qu'à partir du moment où il y a 120,
00:15:46 et aujourd'hui, ce matin, un représentant d'un syndicat de police
00:15:49 parlait de 140 attaques au couteau par jour, c'est que ce n'est plus un fait divers.
00:15:54 C'est un fait de société.
00:15:56 - Ça recouvre vraiment différemment...
00:15:57 - Non, mais je dis ce qu'il a à dire.
00:16:00 - Je vous précise qu'effectivement, dans ce qu'ils appellent "attaque au couteau",
00:16:04 ils mettent aussi les agressions entre deux SDF qui se prennent la tête pour quelque chose,
00:16:09 l'homme qui va poignarder sa femme.
00:16:11 Donc tout ça est un peu miel à la vitre sous le terme "attaque au couteau", en fait.
00:16:15 Ce sont des agressions au couteau.
00:16:16 - Ça n'enlève rien qu'il y a un problème.
00:16:18 Et d'ailleurs, il y a eu aussi, je crois, le bilan du ministère de l'Intérieur
00:16:23 qui disait qu'il y avait une explosion des homicides.
00:16:26 Donc ça rejoint aussi ça.
00:16:27 Donc il faut à un moment aussi s'interroger.
00:16:30 Et puis sur aussi quelque chose, moi, qui m'interpelle, c'est toujours...
00:16:36 Toutes ces attaques au couteau, c'est forcément des troubles psychiatriques.
00:16:41 Donc ça aussi, il faut qu'on s'interroge.
00:16:42 Parce qu'on ne peut pas quand même tout mettre sur le vocable "troubles psychiatriques",
00:16:46 parce que sinon, il y a un problème.
00:16:48 Pourquoi on n'a pas la même chose dans d'autres pays ?
00:16:52 Et puis la troisième chose que j'aimerais dire, Thierry,
00:16:55 c'est par rapport à l'espace Schengen.
00:16:57 Moi, j'ai toujours cru que l'espace Schengen,
00:17:00 la libre circulation était faite pour les ressortissants européens.
00:17:05 C'est la réunification des nationalités européennes.
00:17:07 Aujourd'hui, on sait que dans l'espace Schengen,
00:17:09 on peut circuler quand on a une carte de séjour et même quand on est illégaux.
00:17:15 Donc il y a aussi quelque chose à s'interroger.
00:17:16 D'autant plus que le Conseil constitutionnel, dernièrement,
00:17:21 a bien dit qu'il était interdit de prendre les empreintes et l'identité
00:17:26 des personnes qui arrivaient notamment dans notre pays.
00:17:29 - Mais là... - Tout rapidement, Vincent.
00:17:31 - Là, en l'espèce, l'individu avait un titre de séjour italien.
00:17:34 On sait quand il pouvait...
00:17:36 - Oui, mais ça pose cette question-là.
00:17:37 - Oui, oui. Mais il me semble que la grande question,
00:17:40 et ça montre bien comment on gère l'immigration,
00:17:45 puisque cet individu, il est rentré en Europe.
00:17:48 Il a eu un titre de séjour italien, manifestement.
00:17:51 Il a plus qu'une difficulté, puisqu'il est sans domicile fixe.
00:17:58 Il a des problèmes psychiatriques.
00:18:00 Est-ce qu'on s'est bien occupé de cet individu ?
00:18:02 J'ai le sentiment qu'on accueille des gens,
00:18:04 on leur donne un titre de séjour et puis voilà, la messe est dite.
00:18:08 On ne s'en occupe plus, on les laisse à eux-mêmes.
00:18:11 Et là, on voit le danger de laisser rentrer en Europe
00:18:15 des gens dont on ne s'occupe pas.
00:18:18 - Sandro Abisson, merci.
00:18:19 N'hésitez pas à revenir si vous avez d'autres informations
00:18:22 évidentes concernant cette affaire.
00:18:23 Allez, ce midi, je croyais qu'on évoque encore la situation
00:18:26 des agriculteurs dont on a beaucoup parlé.
00:18:28 C'est le jour, le jour d'après, serais-je tenté de dire.
00:18:31 Après 10 jours de mobilisation, ils sont de retour dans leurs
00:18:34 exploitations. Ils attendent maintenant des actes.
00:18:36 Oui, les paroles, c'est bien, la communication, c'est bien.
00:18:38 Mais oui, il faut des actes.
00:18:41 Ces agriculteurs de la coordination rurale du Lot-et-Garonne
00:18:43 rentrent chez eux du côté d'Agin.
00:18:45 On va retrouver l'une de nos équipes qui les accompagne,
00:18:49 Célia Gruyère et Bamba Gueye.
00:18:50 Bonjour, ma chère Célia Gruyère.
00:18:53 Si mes sources sont bonnes, et je pense qu'elles le sont,
00:18:54 vous êtes du côté de Bergerac.
00:18:56 Quelle est l'ambiance ?
00:18:57 Racontez-nous un petit peu, Célia.
00:18:59 - Bonjour Thierry.
00:19:02 Oui, alors tout à fait, on se trouve justement sur un rond-point
00:19:05 près de l'aéroport de Bergerac.
00:19:08 Vous le voyez, il y a vraiment beaucoup de monde ici qui attend
00:19:12 le convoi qui devrait arriver d'ailleurs d'une minute à l'autre
00:19:16 par la route qui se trouve juste derrière moi.
00:19:18 Alors ici, on a des viticulteurs, d'autres agriculteurs,
00:19:22 même des élus et des habitants de Bergerac qui sont venus ici
00:19:26 spécialement pour les accueillir et surtout les remercier
00:19:29 de s'être mobilisés pendant cette dizaine de jours
00:19:33 pour réclamer justement les droits de ces agriculteurs.
00:19:37 Alors, les agriculteurs de la coordination rurale du Lot-et-Garonne
00:19:41 sont partis hier de Paris à moitié satisfaits puisque,
00:19:45 alors certaines mesures leur paraissent intéressantes,
00:19:48 mais cependant complètement incomplètes.
00:19:52 Et un seul mot aujourd'hui reste, c'est le mot vigilance.
00:19:56 C'est-à-dire que maintenant, après les actes, ils attendent,
00:19:59 après les paroles, ils attendent les actes du gouvernement.
00:20:03 - Eh oui, on s'en doute.
00:20:04 Merci beaucoup, Célia Gouhière.
00:20:06 Et vous êtes accompagnée par Bambé Gueye dans un beau département là,
00:20:10 la Dordogne.
00:20:12 - Oui, elle le disait, Célia, je le disais aussi.
00:20:14 C'est bien beau.
00:20:15 Il y a eu beaucoup de communications, beaucoup de promesses.
00:20:18 Il va falloir tenir et surtout, les agriculteurs rentrent avec un
00:20:21 état d'esprit un petit peu mifique, mirescent, mon cher,
00:20:24 du Nézéchan-St-Hubert que vous connaissez bien.
00:20:26 - Écoutez, j'ai pris le soin de regarder très attentivement les annonces.
00:20:30 Elles sont nombreuses.
00:20:31 Indiscutablement, elles sont nombreuses.
00:20:33 Elles sont très techniques.
00:20:35 Il faut vraiment avoir des spécialistes à côté de soi
00:20:39 pour évoquer tout ça.
00:20:41 Alors, je ne parlerai pas de toutes les mesures,
00:20:43 mais il y a deux ou trois choses quand même qui me sautent aux yeux.
00:20:46 C'est que je trouve qu'il y a eu un laissé aller pendant des décennies
00:20:51 au ministère de l'Agriculture qui fait que ce que l'on appelle,
00:20:54 même d'ailleurs dans les pays de Loire et en Bretagne,
00:20:56 ce qu'on appelle tout simplement le bon sens paysan,
00:20:58 aurait fait qu'on n'aurait pas été dans des situations pareilles.
00:21:02 - Le bon sens paysan, il est valable dans les pays de Loire, en Bretagne,
00:21:04 du nord au sud, partout.
00:21:06 - Mais souvent, en fait, en Bretagne, ils relèvent souvent le BSP.
00:21:09 Je ne prendrai que deux ou trois petits exemples.
00:21:11 Concernant, par exemple, les contrôles,
00:21:13 on a parlé de la loi EGalim.
00:21:15 Il a fallu qu'il y ait des journalistes qui se rendent compte
00:21:18 qu'il y a des grands groupes qui se basent à l'étranger
00:21:20 au niveau de leur centrale d'achat pour contourner la loi EGalim.
00:21:23 Vous ne croyez pas que depuis trois ou quatre ans,
00:21:24 l'État aurait pu suivre ça de très, très près.
00:21:27 L'autre point aussi, c'est qu'on apprend des nouvelles terminologies,
00:21:30 clauses de sauvegarde ou en fait, les mesures miroirs,
00:21:33 les clauses déloyales.
00:21:35 Ça me paraît évident que si on importe des produits
00:21:39 sur le sol européen et le sol français,
00:21:42 ça paraît évident qu'il faille aussi vérifier
00:21:46 que, par exemple, le poulet ukrainien ou la viande qui vient du Brésil
00:21:49 respecte les mêmes contraintes que l'on a sur notre sol.
00:21:52 Donc ça, ça me paraît ubuesque.
00:21:55 Et dernier point, je suis désolé, mais on reparle encore une fois
00:21:59 de ce grand mot de souveraineté.
00:22:02 Et d'ailleurs, à force d'en parler, on dénature le mot.
00:22:04 Comment se fait-il que depuis les années 60 et le Gérald Legault,
00:22:07 on ait laissé, on ait abandonné cette souveraineté ?
00:22:09 Maintenant, on veut l'inscrire dans la loi,
00:22:11 mais ça ne devrait pas être à devoir inscrire ça dans la loi.
00:22:14 Donc je suis désolé, mais je soulève juste une idée.
00:22:17 C'est où on est la Team France au ministère de l'Agriculture ?
00:22:21 Pourquoi ne se battons pas pour défendre les produits français
00:22:25 au niveau européen et au niveau mondial ?
00:22:27 Parce que vous le savez très bien, les accords de libre-échange,
00:22:30 on en a besoin.
00:22:31 On exporte, on exporte du blé, on exporte du vin,
00:22:33 on exporte un tas de choses.
00:22:34 Mais en même temps, il faut aussi défendre ses intérêts à l'international.
00:22:38 Et ce n'est pas normal qu'il faille maintenant soudainement
00:22:40 ressortir cette idée de souveraineté,
00:22:42 alors que ça devrait être un réflexe naturel.
00:22:45 Vincent, rapidement.
00:22:46 Il n'y a pas que le... Vous parliez du poulet ukrainien,
00:22:48 mais il n'y a pas que le poulet ukrainien,
00:22:49 car au sein même de l'Europe, les normes diffèrent.
00:22:54 Parlons par exemple du maraîchage espagnol.
00:22:57 Le maraîchage espagnol n'est pas soumis aux mêmes règles
00:23:02 que le maraîchage français.
00:23:03 Mais au-delà de ça, écoutez,
00:23:05 moi, je ne voudrais pas être désagréable comme ça
00:23:10 sur CNews entre midi et deux, mais la messe était dite.
00:23:15 M. Attal et M. Macron ont été très à droit avec le FNSEA.
00:23:20 Voilà, ils ont négocié.
00:23:22 Tout était négocié avec le FNSEA.
00:23:25 Et ce n'est pas sans conséquence,
00:23:26 puisque M. Arnaud Rousseau, qui dirige le FNSEA,
00:23:30 est quand même au conseil d'administration,
00:23:33 certes non exécutif, d'un mastodonte de l'agroalimentaire
00:23:37 qui s'appelle Avril.
00:23:39 Mastodonte agroalimentaire.
00:23:41 - Alors, on lui reproche, mais dit "je suis agriculteur".
00:23:43 - Pour les huiles, oui, bien sûr.
00:23:45 Pour les huiles et les protéines végétales.
00:23:48 Qu'est-ce qui a été dit ?
00:23:49 Donc, tout ça a été négocié en sous-main par le FNSEA.
00:23:53 Est-ce que le Green Deal de M. Canfin a été renégocié ?
00:23:58 Où va-t-il l'être ?
00:23:59 Pour l'instant, la réponse est non.
00:24:01 Les clauses miroirs dont tout le monde parle,
00:24:03 on a été incapable de les mettre en œuvre jusqu'à maintenant.
00:24:07 On nous promet que demain, elles vont être mises en œuvre.
00:24:10 Le Mercosur, dont maintenant M. Macron nous dit "ah non, oh là là",
00:24:14 le Mercosur, surtout pas.
00:24:16 Mais le Mercosur, les négociations ne sont pas arrivées par hasard
00:24:20 à la Commission européenne.
00:24:22 Elles ont été votées par la France,
00:24:24 l'ouverture des négociations au Mercosur.
00:24:26 Qu'on arrête de nous raconter n'importe quoi.
00:24:28 Enfin, j'en termine, l'égalim européen, nous dit M. Macron.
00:24:33 Mais l'égalim, on a déjà été incapable de l'appliquer en France.
00:24:37 Et M. Macron nous dit "on va l'appliquer en Europe".
00:24:41 Honnêtement, on s'est beaucoup moqué des agriculteurs.
00:24:44 J'ai le sentiment qu'on les a roulés dans la foule.
00:24:46 Certains ne sont pas dupes,
00:24:48 mais tout ça a été négocié de main de maître par le FNSEA.
00:24:53 J'ajoute en dernier lieu que le ministre de l'Agriculture nous a dit
00:24:56 "belle solution, on a besoin d'un appel d'air,
00:24:59 il faut qu'on mette de l'immigration dans nos campagnes".
00:25:02 Le problème n'est pas de savoir si la France a besoin d'immigration,
00:25:06 c'est d'être absolument certain que l'immigration a besoin de nous.
00:25:09 - Allez, on reparlera d'agriculture en deuxième heure.
00:25:12 On parlera notamment de la ligne du FIARO avec ce titre
00:25:15 "Macron tourne le dos à l'écologie punitive".
00:25:17 On parlera du plan Eco-Fido qui fait beaucoup réagir.
00:25:20 - Vous avez le droit également de croire au Père Noël,
00:25:23 ce qui est une idée assez celte.
00:25:24 - On en reparlera.
00:25:25 On va marquer une première pause dans ce Mini-News Week-end.
00:25:28 On parlera d'un autre dossier très sensible, prioritaire
00:25:31 et qui va monter encore, c'est le dossier de la santé
00:25:34 avec ce témoignage très fort de cette maman
00:25:36 qui a perdu son fils de 25 ans,
00:25:39 qui est resté bloqué sur un brancard à l'hôpital de hier
00:25:43 pendant une dizaine d'heures.
00:25:44 Allez, restez avec nous, c'est sur Cine où ça se passe.
00:25:47 Nous sommes ensemble jusqu'à 14h.
00:25:48 A tout de suite.
00:25:49 Il est un peu plus de 12h30.
00:25:54 Merci de nous accueillir chez vous.
00:25:56 Nous sommes ensemble jusqu'à 14h pour le Mini-News Week-end.
00:25:59 On fait un tour de l'info avec Isabelle Piboulot.
00:26:02 - Dès le 1er juillet, la facture de gaz des Français
00:26:05 devrait encore augmenter.
00:26:07 Cette nouvelle hausse est liée à une augmentation du tarif
00:26:10 des réseaux de distribution.
00:26:11 L'impact sur la facture des consommateurs pourrait s'élever
00:26:14 à plus de 5%, soit environ 7,30 euros par mois
00:26:17 pour un client chauffage moyen.
00:26:19 Le chef de la diplomatie française en déplacement
00:26:21 au Proche-Orient dès aujourd'hui et jusqu'à mardi.
00:26:24 Une première tournée dans la région pour Stéphane Séjourné
00:26:27 qui vise à œuvrer à un cessez-le-feu
00:26:29 et à la libération des otages du Ramas,
00:26:31 mais aussi à convaincre de rouvrir une perspective politique
00:26:35 basée sur la solution à deux États.
00:26:37 Et puis on l'a appris hier soir, l'acteur américain
00:26:40 Carl Weathers est décédé à l'âge de 76 ans.
00:26:43 Sa carrière a notamment été marquée pour son rôle du boxeur
00:26:47 à Polo Creed face à Sylvester Stallone dans la saga Rocky.
00:26:50 Il a également joué dans plus de 75 films et séries télévisées américaines.
00:26:55 Le comédien est décédé jeudi paisiblement dans son sommeil.
00:26:59 Merci beaucoup, chère Isabelle.
00:27:01 On retrouve dans 30 minutes pour un nouveau tour de l'information.
00:27:04 Évidemment, je vous présente l'équipe de grands témoins
00:27:06 qui m'entourent ce samedi matin.
00:27:08 Des Fidèles, Naïmé Amfadel, Nathan Devers,
00:27:10 Vincent Roy et Denis Deschamps.
00:27:12 Et en deuxième heure, on aura le plaisir d'accueillir
00:27:14 Najwa El Haïti, avocate, qui nous rejoindra, évidemment.
00:27:17 Elle aussi une Fidèle de l'émission.
00:27:19 Je vous le disais, après le sujet des agriculteurs,
00:27:21 je pense que l'autre sujet sensible,
00:27:23 vous me direz si vous êtes d'accord avec moi,
00:27:25 mais ça va être la santé pour le nouveau gouvernement de Gabriel Attal.
00:27:30 La santé est en crise, vous le savez.
00:27:31 On en a souvent, hélas, beaucoup parlé sur ce plateau.
00:27:35 Et ce midi, j'aimerais vous faire écouter ce témoignage de la maman de Lucas.
00:27:40 Lucas, c'est un jeune homme de 25 ans qui est mort des suites
00:27:43 d'une septicémie sur un brancard.
00:27:45 Cela s'est passé en octobre dernier.
00:27:47 Il a attendu, écoutez bien, il a attendu plus d'une dizaine d'heures
00:27:50 aux urgences d'hier dans le Var.
00:27:52 On écoute la maman de Lucas.
00:27:53 Je vais vous faire écouter deux témoignages.
00:27:55 Ensuite, on ouvre le débat.
00:27:57 D'abord, elle nous rappelle ce qui s'est passé.
00:27:59 La maman de Lucas.
00:28:00 Aux urgences, ce qui se passe, c'est que c'est une infirmière
00:28:04 à l'organisation, à l'accueil, qui le prend en charge au départ.
00:28:08 Il ne voit pas de médecin.
00:28:10 Cette infirmière, ce qu'elle fait, c'est reprendre les données des pompiers.
00:28:15 C'est-à-dire, il y a son rythme cardiaque, il y a sa tension.
00:28:19 Donc, son cœur, déjà très fort.
00:28:20 Il a 120. Il a une tension qui est à 10.
00:28:24 Et ensuite, il y a quatre critères qui sont notés.
00:28:27 Le fait qu'il avait des vomissements, des douleurs abdominales,
00:28:30 mais aussi des douleurs costales et une grande faiblesse.
00:28:33 Et dès le départ, ces deux caractères sont retirés.
00:28:37 C'est-à-dire qu'on ne laisse que douleurs abdominales et vomissements.
00:28:41 Et on le classe dans les légers et il est mis de côté sur un brancard.
00:28:45 Autre témoignage encore de la maman de Lucas
00:28:48 pour qu'on cerne bien la problématique et le malaise
00:28:52 de cette situation et de ce qui s'est passé hier.
00:28:54 Écoutez-la.
00:28:55 On l'a appris dès le lendemain qu'il avait eu un méningocoque
00:28:59 et donc une septicémie, qu'il était mort d'un choc septique.
00:29:02 Ils ne nous donnent pas d'explication par rapport à ça.
00:29:04 Il n'y en a pas. C'est clair, en fait.
00:29:06 Ils ne lui ont pas donné d'antibiotiques, ils ne s'en sont pas occupés.
00:29:08 Il recevra ses premiers antibiotiques juste avant d'être dans le coma
00:29:11 et intubé, vers minuit, moins le quart.
00:29:15 Ça ne sert plus à rien.
00:29:16 Ce qu'on nous a dit en commission des usagers, effectivement,
00:29:18 c'est qu'il n'y avait pas assez de médecins, il n'y avait pas assez de box.
00:29:23 Il n'a même pas été scopé quand il fait son malaise
00:29:25 parce qu'il n'y a pas de scopes disponibles.
00:29:28 En fait, c'est des urgences.
00:29:30 Les gens se plaignent aux urgences d'avoir que de la bobologie.
00:29:33 Mais en réalité, c'est la seule chose qu'ils sont capables de soigner
00:29:36 parce qu'il n'y avait pas de chirurgien, il n'y avait pas de bloc opératoire,
00:29:39 il n'y avait pas d'adrénaline, il n'y avait pas de médecin,
00:29:43 il n'y avait pas de laboratoire.
00:29:45 Dans ces cas-là, en fait, ça ne devrait pas s'appeler des urgences.
00:29:49 Donc, effectivement, les gens attendent pendant des heures si ce n'est pas grave.
00:29:53 Comprenez, Nathan, pourquoi je voulais vous faire écouter
00:29:55 en longueur le témoignage de cette maman, parce que ça,
00:29:57 je pense que ça, on a parlé des agriculteurs en long, en large et en travers,
00:30:00 et c'est important, mais ça, c'est un dossier prioritaire.
00:30:02 Quand on entend le témoignage de cette maman, c'est terrible.
00:30:05 C'est terrible, perdre son enfant dans de telles conditions,
00:30:07 alors qu'on était quand même, c'était la fierté de la France, la santé.
00:30:11 La santé, c'est un domaine où on était plutôt brillant.
00:30:13 Vous avez vu le constat ?
00:30:15 C'est absolument horrible.
00:30:16 Moi, j'aimerais lui adresser tout mon soutien, mais ça ne changera rien à sa situation.
00:30:21 C'est à la différence des agriculteurs.
00:30:23 La santé publique, c'est un thème qui n'aurait pas dû être délaissé dans le débat
00:30:28 parce que je vous rappelle qu'il y a quatre ans,
00:30:30 il y a quand même eu un moment où on applaudissait tous les soirs à 20h les soignants.
00:30:35 On a vite oublié.
00:30:36 Je refusais de le faire.
00:30:37 Je n'ai pas voulu applaudir les soignants
00:30:40 parce que je trouvais cette action éminemment hypocrite.
00:30:43 Et le fait est que ça a été totalement, ça n'a servi à rien.
00:30:47 D'abord, il y avait cette idée de hiérarchiser,
00:30:49 parce qu'il n'y avait pas que les soignants qui étaient utiles.
00:30:50 Il y avait, à ce moment-là, plein de professions qui continuaient à faire en sorte
00:30:55 que la vie économique puisse continuer lors du confinement,
00:30:59 mais surtout applaudir les soignants, les fétichiser comme ça,
00:31:02 de manière religieuse, pendant trois semaines, un mois.
00:31:04 C'était la meilleure manière de mettre, de silencier,
00:31:07 comme on dit aujourd'hui, les préoccupations qui sont les leurs.
00:31:10 Nous avons un hôpital public, tout le monde le dit.
00:31:13 Vraiment, c'est une banalité de dire ça.
00:31:15 Et je m'excuse de dire une banalité à la télévision,
00:31:18 mais qui est aujourd'hui dans un état qui est absolument dramatique.
00:31:21 Et face à cela, évidemment, vous avez des soignants qui travaillent dans des conditions
00:31:25 qui sont précarisées, qui sont de plus en plus stressantes,
00:31:27 qui sont de plus en plus difficiles.
00:31:28 Et vous avez aussi des mauvais comportements, il faut le dire,
00:31:30 parce que là, dans le témoignage de Lucas, et il ne faut pas cacher ça,
00:31:33 c'est pour ça que je dis, il ne faut pas les fétichiser,
00:31:35 il y a aussi des mauvais comportements.
00:31:36 Moi, j'ai été, il n'y a pas très longtemps, une nuit aux urgences pour ma fiancée,
00:31:40 ce n'était pas un problème aussi grave que ça,
00:31:43 et j'ai vu un comportement de soignant.
00:31:45 D'abord, un hôpital, on se disait, est-ce que c'est un hôpital, ça ?
00:31:48 L'hôpital de Lariboisier, vous vous faites attendre 4000 heures,
00:31:52 on vous parle comme si vous étiez un chien,
00:31:54 on vous donne des consignes qui sont arbitraires, qui sont contradictoires.
00:31:56 Et quand la personne se retrouve face à des problèmes de santé,
00:32:00 on la fait attendre, on la fait souffrir, on l'humilie un peu, etc.
00:32:03 Donc, quand je dis ça, ce n'est pas pour accuser les soignants en eux-mêmes,
00:32:06 c'est pour dire qu'il y a un problème structurel,
00:32:09 et que si on ne répond pas à ce problème structurel,
00:32:11 et que les soignants travaillent dans des conditions dégradées,
00:32:14 évidemment qu'ils vont travailler moins bien.
00:32:16 Et je peux me permettre de dire que ce problème structurel dans le service public,
00:32:20 il se pose dans l'hôpital, il se pose dans les forces de l'ordre,
00:32:23 c'est pour ça que quand on parle aussi des problèmes parfois de policiers,
00:32:26 il y a un problème structurel dans les forces de l'ordre,
00:32:28 il se pose dans l'éducation nationale,
00:32:29 il se pose dans tous les domaines où l'État recule.
00:32:32 Vous savez, on en parlait hier avec Florian Tardif,
00:32:34 que vous connaissez bien, qui est infidèle de l'émission,
00:32:36 et qui me dit, tu sais, après les agriculteurs,
00:32:39 et c'est pour ça que je voulais absolument insister et parler,
00:32:42 et vous diffuser le témoignage de cette maman,
00:32:44 mais le prochain dossier très important aussi pour Gabriel Atal,
00:32:48 le prochain enjeu, c'est la santé.
00:32:50 Et quand on voit ce témoignage, on comprend.
00:32:52 C'est terrible, c'est terrible de perdre son enfant dans ces conditions-là,
00:32:56 dans un hôpital, et comme l'a décrit Nathan,
00:33:01 par certainement une faute professionnelle.
00:33:04 Moi, je voudrais juste l'aborder aussi par rapport aux politiques passées,
00:33:09 qui ont conduit aussi à que tous,
00:33:15 tous les, comment dirais-je,
00:33:16 tous les pans de notre société finalement déclinent.
00:33:19 Vous avez cité tout à l'heure la question aussi de nos policiers aujourd'hui,
00:33:24 la question aussi de nos enseignants, tout décline en fait.
00:33:28 Et l'hôpital, rappelons-nous juste deux périodes en fait.
00:33:31 Vous avez dès 1997, où l'ordre des médecins trouvait qu'il y avait trop de cabinets,
00:33:40 trop de concurrence, et qui a demandé à ce que ça soit réduit.
00:33:43 Et Alain Juppé a offert une prime de départ en retraite assez conséquente
00:33:48 pour que les médecins ferment leurs cabinets.
00:33:51 Il y a eu aussi le numerus clausus qui a été mis en place,
00:33:54 avec les conséquences qu'on sait.
00:33:56 Il y a aussi, on oublie d'en parler, mais pendant François Hollande,
00:34:00 le quinquennat de François Hollande, Marisol Touraine,
00:34:03 qui avait aussi complètement saccagé l'organisation de l'hôpital,
00:34:07 en mettant en place notamment la facturation à l'acte,
00:34:13 qui a complètement créé une espèce d'armée mexicaine en fait,
00:34:17 le chef du chef, etc.
00:34:19 Et qui a conduit qu'aujourd'hui, on a plus d'administratifs que de soignants.
00:34:24 Et puis après, on pourrait citer d'autres conditions aussi.
00:34:30 Moi, je voudrais aussi soulever que le numerus clausus, Thierry,
00:34:33 qui a été supprimé, il a été supprimé,
00:34:35 mais en face, on n'a pas mis en place la capacité d'accueillir
00:34:39 et de former beaucoup plus.
00:34:41 C'est ça le problème.
00:34:42 Donc en termes de capacité de formation, on ne s'est pas donné les moyens.
00:34:46 Donc on ne forme pas plus, même si on nous dit qu'il faut attendre 10 ans
00:34:49 pour avoir les résultats.
00:34:50 En vérité, au niveau de nos universités, on ne peut pas accueillir plus.
00:34:54 Alors la seule solution que trouve le gouvernement aujourd'hui,
00:34:58 c'est de dire on va aller débaucher à l'étranger des médecins.
00:35:02 Moi, je trouve ça extrêmement grave.
00:35:04 - Mais c'est déjà le cas, quand vous allez dans les hôpitaux,
00:35:06 c'est déjà le cas, Naïma.
00:35:08 - Ça fait 30 ans.
00:35:09 - Sauf que c'est des personnes qui sont ici qu'on régularise ou qu'on garde.
00:35:12 - Oui, oui, mais on va les chercher à l'étranger quand même.
00:35:15 - Là, il parle de quelque chose d'extrêmement grave,
00:35:17 c'est d'aller dans les pays et de les débaucher.
00:35:19 C'est extrêmement grave parce que ces pays-là et certains pays,
00:35:23 notamment du Maghreb, qui sont en voie de développement
00:35:27 et qui ont formé leurs médecins,
00:35:28 on va aller les chercher pour les débaucher en leur offrant
00:35:31 des conditions beaucoup plus importantes.
00:35:32 C'est extrêmement grave, je trouve.
00:35:35 - À propos des urgences, il y a effectivement ce problème du médecin en cabinet,
00:35:44 c'est-à-dire devant la désertification, les gens, pour un bobo,
00:35:48 se ruent aux urgences et vont par conséquent encombrer les urgences
00:35:52 qui souvent, souvent, je ne dis pas tout le temps, évidemment,
00:35:55 souvent pour des motifs assez illégitimes,
00:35:59 mais d'un autre côté, ils n'arrivent pas à obtenir de rendez-vous.
00:36:03 Soit il n'y a pas de médecin parce que, comme on le sait,
00:36:05 il y a sur de nombreux pans du territoire, il y a une désertification.
00:36:10 Voilà, on ne forme pas assez de médecins.
00:36:13 Et puis, vous avez vu, le médecin qu'on a connu, le médecin de famille,
00:36:17 le médecin qui se déplaçait chez vous, le médecin qui était tout le temps
00:36:20 disponible, etc. C'est terminé.
00:36:22 Les médecins, beaucoup maintenant, beaucoup maintenant,
00:36:26 aspirent à devenir salariés.
00:36:29 Ils font des horaires.
00:36:30 - Et on le voit dans le milieu rural, les maires qui se mobilisent
00:36:33 pour installer des cabinets, etc., qui lancent des appels.
00:36:37 - Il y a une évolution de ce métier qui est absolument considérable,
00:36:40 dont d'ailleurs Emmanuel Macron avait parlé lors de sa dernière
00:36:43 conférence de presse, si je ne m'abuse.
00:36:45 Il y a un vrai problème aussi lié à ce qu'on appelle la médecine de ville.
00:36:50 La médecine de ville, c'est de plus en plus compliqué d'avoir un rendez-vous.
00:36:54 Je pense souvent aux personnes âgées, avec Doctolib,
00:36:57 il faut en passer par Internet pour obtenir son rendez-vous.
00:37:00 Le contact même avec le médecin, tout cela a disparu,
00:37:04 ce qui fait que les urgences sont terriblement engorgées.
00:37:08 J'ajoute aussi que dans l'un de vos reportages que j'ai vus
00:37:12 au cours de la semaine, l'un de vos reportages,
00:37:15 une infirmière dit à Gabriel Attal lors de sa première visite,
00:37:18 parce que je crois que sa première visite,
00:37:19 il se déplace dans un hôpital ou sa seconde visite,
00:37:22 et elle lui dit "mais vous savez, monsieur le Premier ministre,
00:37:25 l'hôpital absorbe tout, il absorbe tous les problèmes de la société".
00:37:30 Et je crois qu'il faut l'entendre, même si également,
00:37:33 je suis d'accord avec ce que disait Nathan,
00:37:35 on ne peut pas exonérer non plus les mauvais comportements
00:37:39 et les mettre sous le tapis.
00:37:41 Il y a aussi des gens qui se comportent mal au sein même de l'hôpital.
00:37:44 - J'ai vu aussi sur notre chaîne un reportage
00:37:47 où ils installent des cabines, carrément,
00:37:48 dans des pharmacies ou dans des centres commerciaux,
00:37:51 où vous rentrez, vous êtes enfermé,
00:37:54 et puis vous avez un contact direct avec un médecin qui vous fait faire des...
00:37:58 - Oui, c'est ignoble, c'est ignoble.
00:38:00 Il n'y a plus aucun contact.
00:38:01 - Il n'y a plus d'humain, il n'y a plus rien.
00:38:03 - Il n'y a pas d'humain, les individus, de plus en plus,
00:38:05 sont traités comme des boîtes de concert.
00:38:06 - C'est terrible de rentrer, d'être enfermé, je voyais ça,
00:38:09 mais c'est totalement lunaire quand même.
00:38:11 - Bien sûr.
00:38:12 - Si je peux rajouter un point,
00:38:13 ce n'est pas seulement qu'il peut y avoir, ici ou là,
00:38:16 des mauvais comportements à l'hôpital,
00:38:17 ça, on peut le dire dans tous les métiers.
00:38:18 - Bien sûr, on reprend la place de la Maman de Lucas.
00:38:20 - Bien sûr, mais dans tous les métiers,
00:38:21 il y a des gens qui se comportent bien ou pas bien,
00:38:23 ça, c'est une banalité.
00:38:24 En revanche, c'est peut-être qu'il y a un problème
00:38:25 beaucoup plus structurel encore,
00:38:26 c'est une certaine manière de considérer
00:38:29 qu'à l'hôpital, on est dans un rapport
00:38:31 presque parfois vétérinaire aux patients.
00:38:33 Ça veut dire que tout ce qu'il est là,
00:38:35 son expérience vécue, sa parole, tout ça est discrédité.
00:38:38 Il y a un médecin qui me disait qu'il y avait une étude
00:38:40 qui montrait qu'en France, en moyenne,
00:38:42 un médecin coupait la parole à son patient
00:38:43 toutes les 20 secondes.
00:38:45 Vous voyez, c'est intéressant, ça veut dire que
00:38:46 la parole du patient, et là, dans le témoignage de Lucas,
00:38:48 Lucas s'est plaint, Lucas a dit "ça ne va pas", etc.
00:38:50 Et voilà, et juste une chose,
00:38:52 ça, c'est très important en théorie de la médecine.
00:38:54 Kanguilhem, dans "Le normal et le pathologique",
00:38:56 a bien montré que le critère premier
00:38:58 de ce qui permet de définir une maladie,
00:39:00 ce n'est pas un critère, si vous voulez,
00:39:02 qui est plaqué de l'extérieur par un médecin,
00:39:04 c'est avant tout de coïncider avec l'expérience vécue
00:39:07 par le malade et par le patient.
00:39:09 Donc ça, c'est central, il faut le réhabiliter.
00:39:11 Il y a des gens qui se battent pour ça,
00:39:12 Baptiste Beaulieu, par exemple,
00:39:13 se bat pour ça dans le domaine de la médecine.
00:39:15 Et il faut absolument que l'on change
00:39:18 cet état d'esprit que j'appellerais vétérinaire.
00:39:20 C'est-à-dire remettre le patient
00:39:23 au centre de l'hôpital.
00:39:24 Mais il faut avoir les moyens, c'est ça le problème.
00:39:26 Si on n'a pas assez de médecins aujourd'hui,
00:39:28 il faut aussi le dire,
00:39:30 c'est que les urgences sont complètement débordées.
00:39:33 Effectivement, comme l'a dit Vincent,
00:39:35 vous avez beaucoup de bobologie.
00:39:37 Les gens, c'est beaucoup plus simple
00:39:38 pour eux d'aller à l'hôpital.
00:39:40 Et c'est ça qui est grave.
00:39:40 Donc il faut trouver aussi le moyen de dissuader
00:39:43 ces personnes qui viennent pour de la bobologie.
00:39:45 Peut-être qu'aussi, on l'avait soulevé
00:39:47 sur votre plateau, Thierry,
00:39:50 peut-être actuellement multiplier
00:39:52 ce qu'on appelle les bus santé
00:39:53 pour pouvoir au moins accueillir ces personnes-là,
00:39:55 notamment dans le cadre de la bobologie.
00:39:57 Parce que dans ces bus santé,
00:39:58 pour l'avoir mis en place sur Dreux,
00:40:01 vous avez une infirmière,
00:40:02 vous avez même des médecins
00:40:04 qui viennent suivant un calendrier
00:40:07 et qui permettent aussi d'accueillir cette patientèle
00:40:09 et de désengorger l'hôpital.
00:40:12 Denis, vous vouliez absolument
00:40:14 prendre la parole sur le sujet, évidemment.
00:40:15 On est juste en face d'un constat,
00:40:17 c'est l'héritage depuis 30 ou 40 ans
00:40:20 du fait de gouvernements successifs
00:40:24 qui ont abîmé tous les grands services d'État,
00:40:29 c'est-à-dire la police, la justice,
00:40:31 l'école et l'hôpital.
00:40:32 À force de raboter les budgets en permanence
00:40:35 avec une population qui a cru fortement,
00:40:38 fortement depuis 40 ans, c'est un fait,
00:40:40 avec une population qui est de plus en plus vieillissant
00:40:42 puisque l'âge s'accroît.
00:40:45 On a une situation où l'hôpital a été sévèrement abîmé
00:40:48 et malheureusement, j'en suis navré de dire ça,
00:40:51 c'est choquant, mais on va avoir de plus en plus
00:40:53 d'incidents comme ça et d'accidents familiaux
00:40:55 parce qu'on a engorgé nos urgences
00:40:59 puisqu'on en a fermé énormément d'autres
00:41:01 dans les territoires.
00:41:03 Deuxième élément, il faut bien séparer
00:41:05 les urgences de l'hôpital.
00:41:06 L'hôpital, et n'oublions pas une chose,
00:41:08 c'est un organisme de formation
00:41:11 et à force d'avoir abîmé l'hôpital,
00:41:13 on n'est plus capable de former les nouveaux arrivants,
00:41:15 d'autant qu'en plus, on ne met pas assez de jeunes
00:41:18 dans le pipeline pour pouvoir former des nouveaux médecins
00:41:22 malgré le numerus clausus qui a été ouvert.
00:41:26 Donc en réalité, on a créé nos propres problèmes
00:41:29 sur le temps long et il va falloir un nouveau temps long
00:41:32 pour résoudre tous les problèmes à la condition
00:41:34 qu'il y ait une volonté politique.
00:41:36 Il n'y a pas de volonté politique à l'heure actuelle.
00:41:38 C'est exactement le même parallèle que l'on peut faire
00:41:40 avec l'école.
00:41:41 L'école, on se gargarise d'être en haut des classements,
00:41:45 c'est faux, c'est faux.
00:41:46 On a encore eu des exemples cette semaine.
00:41:48 La ministre de la Santé dit qu'on a encore
00:41:50 le meilleur hôpital du monde.
00:41:51 C'est faux tout ça.
00:41:52 Oui, c'est faux.
00:41:52 Moi, je me mets à la place de la maman de Lucas.
00:41:55 Exactement.
00:41:56 Je me mets juste deux secondes à sa place.
00:41:58 C'est concret.
00:41:59 Comment allez-vous pouvoir lui expliquer ?
00:42:01 C'est un drame.
00:42:02 C'est un véritable drame.
00:42:02 On ne pourrait plus l'éviter.
00:42:04 Vous avez un autre point, Thierry, c'est la prévention.
00:42:08 Par exemple, en Allemagne, ils tablent tout sur la prévention,
00:42:13 c'est-à-dire que c'est une prévention systématique
00:42:15 où vous devez vous rendre dans le cadre de différentes...
00:42:18 Vous faites un check-up.
00:42:21 Un bilan, on va dire.
00:42:22 Un bilan santé qui est obligatoire.
00:42:25 Donc, vous voyez, ça aussi, c'est important.
00:42:27 Nous, on ne le fait pas.
00:42:28 Nous, on a des possibilités de faire des bilans
00:42:31 où on nous demande des dépistages,
00:42:33 mais les gens n'y s'y rendent pas.
00:42:34 Il y a seulement 20% aujourd'hui de personnes
00:42:37 qui se rendent pour ces dépistages.
00:42:38 Donc, il y a aussi peut-être un accent à mettre sur la prévention.
00:42:42 Nathan, puis dernier mot.
00:42:44 - Je réfléchis à la relation entre le patient et le médecin.
00:42:48 C'est un corps-à-corps entre deux paroles qui sont différentes.
00:42:51 D'une part, une parole, évidemment,
00:42:54 qui exprime une expérience, une souffrance, etc.,
00:42:57 mais qui ne repose pas sur un savoir scientifique.
00:42:59 De l'autre, l'autorité du savoir.
00:43:01 J'ai l'impression que dans ce corps-à-corps,
00:43:03 il y a un double court-circuit qui a lieu dans notre époque.
00:43:06 D'une part, on observe parfois une tentation chez certains,
00:43:09 pas chez tous, évidemment, mais chez certains médecins,
00:43:12 qui consistent à estimer que la parole scientifique
00:43:15 doit écraser la parole subjective des patients.
00:43:18 Ça, c'est ce qu'on pourrait appeler une sorte de scientisme dur.
00:43:20 Et en face, on observe des gens qui estiment
00:43:23 que la parole subjective a plus de légitimité
00:43:26 que la parole médicale.
00:43:27 Donc, ça, c'est tout le complotisme médical
00:43:29 qu'on peut voir fleurir, qu'on a vu sur les vaccins,
00:43:31 qu'on peut voir sur mille et un sujets.
00:43:33 C'est aussi, parfois, vous avez vu,
00:43:34 le nombre d'agressions de médecins qui augmente
00:43:37 par des patients qui disent à leur médecin
00:43:39 qu'il n'a pas à lui donner telle ou telle ordonnance,
00:43:42 tel ou tel ordre, etc.
00:43:43 Donc, dans les deux cas, il y a un excès,
00:43:45 soit de verticalité du médecin sur le patient,
00:43:47 soit de presque d'anarchie du patient face au médecin.
00:43:52 Je pense qu'il faut absolument trouver un équilibre
00:43:55 et recréer du sens et recréer de l'humanité
00:43:57 dans cette relation-là.
00:43:59 - Dernier mot, Naïma,
00:44:00 parce qu'on va partir en post-club.
00:44:01 - C'est un divin sang, tout à l'heure,
00:44:03 par rapport à ce que disait cette infirmière en disant
00:44:05 "l'hôpital absorbe toutes les problématiques
00:44:08 de notre société, on la retrouve à l'hôpital".
00:44:11 Aujourd'hui, effectivement, il y a des vigiles.
00:44:13 Vous savez qu'il y a des vigiles en journée,
00:44:16 mais aussi le soir.
00:44:17 - Évidemment, et encore plus ce soir.
00:44:19 - Il y a deux vigiles qui...
00:44:20 - Encore plus ce soir, Naïma.
00:44:21 - Non, mais vous imaginez, l'hôpital où on se rend
00:44:23 pour se faire soigner, où on avait quand même
00:44:25 un rapport avec les médecins, avec les infirmiers, etc.
00:44:28 Aujourd'hui subit des agressions de tout ordre.
00:44:31 Donc, on voit bien que notre société est en souffrance,
00:44:34 elle est malade, et qu'aujourd'hui,
00:44:36 on ne doit pas, je dirais, mettre la poussière sous le tapis.
00:44:40 Il faut absolument aborder ces questions-là,
00:44:43 mais encore une fois, sans langue de bois.
00:44:44 - Merci, Naïma.
00:44:45 Je savais que le sujet allait vous passionner, évidemment.
00:44:48 C'est un sujet ô combien sensible.
00:44:49 On marque une pause.
00:44:50 On se retrouve pour la deuxième partie de Midi News.
00:44:54 À tout de suite.
00:44:55 Il est 13h, rebonjour, soyez les bienvenus.
00:45:01 Merci de nous accueillir chez vous.
00:45:03 Je vous présente l'équipe de grands témoins
00:45:05 qui m'entourent depuis une heure dans quelques instants,
00:45:07 mais tout de suite, le sommaire de notre partie 2.
00:45:10 Dans notre émission, on parlera encore de nos agriculteurs.
00:45:14 Pour calmer, vous le savez, la colère agricole,
00:45:16 Gabriel Attal a accepté des concessions
00:45:19 en matière d'environnement.
00:45:20 Une rupture avec le quinquennat écologique
00:45:23 promis par Emmanuel Macron ?
00:45:24 On peut se poser la question ?
00:45:26 On en parle en tous les cas, ça fait beaucoup réagir.
00:45:29 Dans Midi News The Weekend,
00:45:31 on vous parle de la colère des policiers municipaux.
00:45:34 Ces jours de manifestation,
00:45:35 pour eux, des manifestations aux quatre coins de France.
00:45:38 Les raisons de cette colère ?
00:45:40 On sera en direct avec Thierry Collomard,
00:45:42 président de la Fédération nationale des policiers municipaux.
00:45:46 Et puis après les policiers municipaux,
00:45:49 on évoquera les agressions de nos policiers.
00:45:51 Je vous parle là de la police nationale.
00:45:53 Cette fois, plus de 15 000 policiers ont été blessés en 2023.
00:45:58 C'est 600 de plus qu'en 2022.
00:46:01 On vous en parle, c'est un sujet.
00:46:02 Midi News The Weekend, tout de suite,
00:46:04 se propose de faire un tour complet de l'information
00:46:07 avec Isabelle Pivoulot, que je re-salue une nouvelle fois.
00:46:10 Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:46:12 À la une, cette agression à l'arme blanche à Paris et Gare de Lyon.
00:46:15 Peu avant 8h ce matin, dans le Hall 3,
00:46:18 un individu a blessé trois usagers,
00:46:20 dont un grièvement au moyen d'un couteau et d'un marteau.
00:46:24 Une quatrième personne est en état de choc.
00:46:26 Le suspect a été interpellé de nationalité malienne.
00:46:29 Il est âgé de 32 ans et souffre de troubles psychiatriques.
00:46:33 À ce stade, le préfet de police de Paris l'assure,
00:46:35 la piste terroriste n'est pas privilégiée.
00:46:39 Il n'y a pas d'élément qui laisse à penser
00:46:41 que ce puisse être un acte terroriste.
00:46:44 Mais encore une fois, sur ces affaires,
00:46:46 il faut être toujours très prudent,
00:46:47 puisque les investigations sont en cours
00:46:49 et sont menées par la police judiciaire.
00:46:51 Il y a des investigations qui vont être faites sur sa téléphonie,
00:46:54 des investigations qui vont être faites sur son parcours en Italie.
00:46:56 Et puis il y a les déclarations qu'il va faire pendant son audition.
00:47:00 Et on verra si la piste terroriste est définitivement écartée ou pas.
00:47:04 Il faut toujours rester très prudent.
00:47:05 Mais à ce stade, nous n'avons aucun élément qui va en ce sens.
00:47:08 Et encore une fois, donc,
00:47:10 aux côtés du général commandant de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris,
00:47:13 aux côtés du chef de la police judiciaire de la préfecture de police,
00:47:17 aux côtés de la directrice de la sécurité publique de la préfecture de police
00:47:20 et de madame la directrice de la gare de Lyon,
00:47:22 ce que je veux vraiment saluer, c'est la réactivité des uns et des autres
00:47:25 pour neutraliser très vite l'assaillant.
00:47:27 Et c'est ce qui a été parfaitement fait.
00:47:29 - Mercredi, le ministère de l'Intérieur a dévoilé les chiffres de la délinquance
00:47:33 et de la criminalité pour l'année 2023.
00:47:36 Un bilan alarmant avec notamment une hausse du nombre d'homicides
00:47:40 ainsi que des viols et tentatives de viols.
00:47:42 Les détails avec Aminata Demphal, Audrey Berthaud et Goderic B.
00:47:45 - De la délinquance ont continué leurs progressions.
00:47:52 Selon le ministère de l'Intérieur,
00:47:54 les coûts et blessures volontaires ont augmenté de 7%.
00:47:58 Même constat concernant les homicides,
00:48:00 ils passent la barre symbolique des 1000 victimes annuelles,
00:48:03 soit une hausse de 5% par rapport à 2022.
00:48:06 Autre chiffre frappant, ce qui concerne l'ensemble des violences sexuelles.
00:48:10 Dans le détail, les viols et tentatives de viols ont augmenté de 10%.
00:48:14 Les autres types d'agressions et le harcèlement de 7%.
00:48:18 Une tendance qui s'explique par la libération de la parole
00:48:21 à la suite du mouvement #MeToo.
00:48:23 Parmi les quelques signaux positifs,
00:48:25 le ministère évoque la baisse des vols et violences
00:48:27 dans les transports en commun, -10%,
00:48:30 et des vols violents sans armes, -8%.
00:48:33 Dernier renseignement, une très large majorité des auteurs de crimes et délits
00:48:37 sont âgés de 15 à 24 ans.
00:48:39 Enfin, concernant les étrangers,
00:48:42 ils sont surimpliqués dans les cambriolages et dans les vols de voiture.
00:48:45 Ils restent toutefois minoritaires d'un point de vue général,
00:48:48 puisqu'ils représentent 17% du total des mises en cause.
00:48:54 -Plus de 10 000, c'est le nombre d'interventions
00:48:56 des forces de l'ordre liées à un bracelet anti-rapprochement en 2023.
00:49:01 Un dispositif qui vise à tenir à distance un conjoint
00:49:04 ou un ex-conjoint violent.
00:49:06 Son utilisation a été multipliée par trois en l'espace d'un an,
00:49:10 selon le ministre de la Justice.
00:49:11 Les détails avec Maxime Lavandier.
00:49:13 -Plus de 10 000 interventions policières
00:49:18 liées au bracelet anti-rapprochement en 2023.
00:49:21 Un chiffre communiqué ce jeudi par le ministre de la Justice.
00:49:25 -En 2023, le nombre de drames évités
00:49:27 grâce au bracelet anti-rapprochement a été multiplié par trois,
00:49:31 passant de 3 634 en 2022
00:49:34 à près de 10 500 interventions des forces de l'ordre.
00:49:37 -Mise en place fin 2019, ce dispositif a été pensé
00:49:40 pour éloigner les conjoints ou ex-conjoints violents.
00:49:43 Il s'accroche à la cheville et géolocalise l'auteur des violences
00:49:46 lorsque ce dernier s'approche de la personne protégée.
00:49:49 -Pour la présidente et fondatrice de l'association Femmes Avec,
00:49:52 cette augmentation du nombre d'interventions
00:49:54 n'empêche pas les agressions.
00:49:56 -Les bracelets anti-rapprochement évoquent une première réflexion,
00:49:59 c'est que les violences ne diminuent pas.
00:50:01 Les porteurs de ces bracelets n'ont pas compris à quoi ils servaient
00:50:06 ou en tout cas qu'ils sont récidivistes dans leurs actions.
00:50:09 -Selon Muriel Reus, il faut changer les mentalités.
00:50:12 -Il faut aller plus loin dans l'éducation,
00:50:14 dans le traitement des auteurs de violences.
00:50:17 98% des agresseurs sont des hommes et 86% des victimes sont des femmes.
00:50:23 Donc, s'il vous voulait, il y a un problème structurel
00:50:25 de la violence en France.
00:50:27 -À l'heure actuelle, 1 000 de ces bracelets sont actifs en France.
00:50:30 -Je vous retrouve à 13h30 pour un prochain point sur l'actualité.
00:50:35 La suite, c'est avec vous Thierry.
00:50:36 -Ca tombe bien, on sera là, avec vous, dans une demi-heure.
00:50:39 Merci Isabelle.
00:50:40 Je vous représente pour cette dernière heure de Minnews Weekend,
00:50:43 la team et l'équipe de grands témoins qui m'entournent,
00:50:45 on a Emma M. Fadel depuis une heure,
00:50:47 Nathan Devers, Vincent Roy, Denis Deschamps et Jacques Haïk.
00:50:49 Beaucoup de plaisir pour cette deuxième heure.
00:50:51 Une fidèle aussi de l'émission, Nathalie Alaïté, avocate.
00:50:54 Soyez la bienvenue, ma chère Nathalie.
00:50:55 -Merci Thierry.
00:50:56 -C'est toujours un plaisir.
00:50:57 Allez, on commence à nouveau en évoquant la situation des agriculteurs.
00:51:01 Pour calmer la colère des agriculteurs,
00:51:03 le gouvernement a annoncé l'arrêt temporaire,
00:51:06 je dis bien temporaire, du plan EcoFITO.
00:51:08 Vous savez, c'est un plan qui est censé réduire de 50%
00:51:11 les pesticides utilisés dans les cultures.
00:51:13 Ça fait beaucoup, beaucoup réagir, on s'en doute.
00:51:16 On voit le sujet de Juliët, ça date et on en reparle juste après.
00:51:20 Desserrer les taux d'énormes environnementales
00:51:26 pour calmer la colère des agriculteurs,
00:51:28 le gouvernement assume une pause du quatrième plan EcoFITO
00:51:31 qu'il a lui-même mis en place,
00:51:33 avec l'objectif de baisser l'utilisation des pesticides
00:51:36 de 50% d'ici à 2030.
00:51:39 Une mesure annoncée,
00:51:40 en plus des différentes aides d'urgence accordées
00:51:43 pour les agriculteurs, remboursement partiel des taxes
00:51:46 sur le GNR ou encore renforcement des lois EGalim.
00:51:49 Un recul inacceptable pour les élus écologistes.
00:51:53 En fait, ceux qui profitent, c'est les normes de l'agrochimie
00:51:55 qui doivent être très contents de la fin d'EcoFITO,
00:51:58 donc qui en mettront encore plus plein les poches.
00:52:00 La grande distribution, l'agroalimentaire,
00:52:02 eux, tout va continuer à bien se passer.
00:52:04 Alors que les dindons de la farce,
00:52:06 c'est-à-dire les producteurs, les agriculteurs
00:52:08 et les consommateurs, nous tous,
00:52:10 en fait, on n'a rien gagné dans cette affaire.
00:52:11 Rien, tout ça pour rien.
00:52:13 Ce n'est pas bon pour le climat.
00:52:14 Ce n'est pas bon pour la santé publique
00:52:16 et encore moins bon pour la santé même des agriculteurs,
00:52:19 qui sont les premiers concernés.
00:52:20 Même reproche du côté de l'ONG environnementale WWF.
00:52:24 Au lieu de donner de l'argent,
00:52:26 d'aider les agriculteurs à gagner mieux leur vie,
00:52:28 le gouvernement leur donne une drogue.
00:52:30 C'est-à-dire qu'avec les pesticides,
00:52:32 on donne le sentiment aux agriculteurs
00:52:34 qu'ils vont pouvoir produire plus.
00:52:35 En fait, non, avec les pesticides,
00:52:37 on détruit l'eau, le sol, l'air
00:52:39 et on contamine nos cultures pour les générations futures.
00:52:44 Et donc, c'est évidemment un terrible recul.
00:52:45 Pour le gouvernement, il ne s'agit que d'une pause.
00:52:48 Il proposera une nouvelle version de son plan
00:52:50 d'ici le salon de l'agriculture dans trois semaines.
00:52:53 Réaction, ma chère Najwa El Haïti.
00:52:56 C'était une priorité d'Emmanuel Macron, ça.
00:52:59 Oui, tout à fait.
00:53:00 Il a fallu lâcher.
00:53:00 Oui, ben oui, il a fallu lâcher.
00:53:02 À un moment, il faut s'adapter à un contexte
00:53:06 extrêmement tendu avec les agriculteurs.
00:53:08 Donc, je ne suis pas étonnée que le président de la République
00:53:11 et son gouvernement parlent de mise entre parenthèses.
00:53:15 C'est-à-dire que vous avez un gouvernement qui a pris des mesures
00:53:18 dans le domaine écologique extrêmement ambitieuse.
00:53:22 Mais force est de constater qu'au regard du contexte,
00:53:25 eh bien, il faut s'adapter.
00:53:27 Donc, mise à l'arrêt,
00:53:29 enfin plutôt mise entre parenthèses du plan éco-phyto
00:53:32 qui fixe la trajectoire de réduction des pesticides.
00:53:36 Mise entre parenthèses également de la mise en place
00:53:39 du pacte vert européen.
00:53:41 Donc, le président de la République souhaite une pause réglementaire.
00:53:46 Et j'ai envie de vous dire, mais heureusement qu'il a fait ce choix-là,
00:53:50 parce que le climat social était,
00:53:53 est tellement tendu que le gouvernement a pu craindre également
00:54:00 une convergence des luttes entre les policiers municipaux
00:54:04 qui manifestent, entre les enseignements,
00:54:06 enfin les enseignants qui sont extrêmement mobilisés et en colère,
00:54:10 entre les agriculteurs qui s'additionnent également à ces tensions-là.
00:54:15 Autant vous dire que le gouvernement ne pouvait craindre
00:54:18 qu'une convergence, entre guillemets, des luttes.
00:54:21 Denis Deschamps.
00:54:21 Alors, c'est le principe de la réalité que le gouvernement se prend en pleine figure.
00:54:28 C'est évident que sur le fond, c'est très bien de vouloir réduire de 50%
00:54:32 l'utilisation des phytosanitaires.
00:54:34 Mais en réalité, là où le politique a fait défaut,
00:54:37 c'est qu'il n'a pas mis la pression sur les grands producteurs de molécules,
00:54:42 il y en a trois à quatre dans le monde, pour justement proposer une alternative.
00:54:46 C'est-à-dire qu'en fait, on veut tout de suite arrêter l'affaire,
00:54:49 mais on ne veut pas proposer des nouveaux produits plus sains
00:54:52 pour l'eau, la terre, la planète aux agriculteurs.
00:54:55 Et je répète, si on n'utilise pas de phyto, ça veut dire qu'on fait quasiment du bio,
00:55:00 c'est-à-dire qu'on produit quasiment moitié moins.
00:55:03 Et là, on va avoir un problème de souveraineté alimentaire.
00:55:05 Donc encore une fois, c'est le principe de réalité qui s'impose.
00:55:09 Effectivement, il faut aménager ça, mais il faut aussi préparer la recherche fondamentale
00:55:12 pour prendre le relais.
00:55:13 C'est un petit peu comme si on dit à tout un chacun,
00:55:17 écoutez, vous avez de la malbouffe, bon, on arrête la malbouffe, c'est décidé,
00:55:20 mais on ne propose rien en attendant.
00:55:22 On va tous mourir de faim.
00:55:23 Non, mais moi, je veux bien, mais les écolos, moi, je ne les ai pas beaucoup entendus.
00:55:27 Quand il s'agit des importations qui, aujourd'hui, ne sont pas soumises aux normes
00:55:35 auxquelles sont soumises nos agriculteurs, on ne les a pas entendues.
00:55:38 On ne les a pas entendues sur le poulet ukrainien qui est nourri aux hormones.
00:55:43 On ne les a pas entendues aussi sur les OGM, etc.
00:55:48 Je peux vous en citer le mouton qui vient de Nouvelle-Zélande,
00:55:51 le porc de Chine qui est élevé dans des immeubles.
00:55:56 On peut aussi parler aujourd'hui de l'asphyxie autour aussi de nos apiculteurs
00:56:01 qui, aujourd'hui, n'arrivent pas à écouler leur miel
00:56:04 parce qu'on préfère importer du miel d'Ukraine ou de l'Europe de l'Est.
00:56:07 Moi, j'aurais bien voulu les entendre.
00:56:09 Aujourd'hui, il s'agit de quoi ?
00:56:10 De mettre une pause sur ces surtranspositions de normes
00:56:18 que subissent nos paysans et surtout sur l'absence d'alternatives.
00:56:24 Vous avez reçu sur votre plateau…
00:56:25 - Le producteur de cerises ?
00:56:26 - Un producteur de cerises qui vous a dit
00:56:29 qu'il était obligé d'arracher ses vergers
00:56:32 parce qu'il interdit l'utilisation du phytostatisateur.
00:56:35 - Deux ans avant les autres pays.
00:56:36 - Exactement.
00:56:37 Tous les pays européens ont des moratoires pour utiliser.
00:56:42 En France, on ne les a pas.
00:56:43 Il dit qu'on arrache des vergers aujourd'hui.
00:56:46 C'est ça le scandale.
00:56:47 Ces écolos, comme d'habitude, ces bobos repus…
00:56:51 C'est vrai, c'est insupportable.
00:56:54 - Ils me sont agacés.
00:56:55 - Ils sont insupportables parce qu'on voit bien
00:56:56 qu'ils font plutôt mal à ce pays
00:56:58 et qu'ils sont prêts par idéologie
00:57:01 à ce que nous, on soit effectivement dans la malbouffe.
00:57:04 Parce qu'aujourd'hui, quand vous savez que 70% des volailles
00:57:09 dans nos cantines, c'est de la volaille ukrainienne.
00:57:13 Un poulet sur deux.
00:57:14 - Bourré d'antibiotiques.
00:57:15 - Bourré d'antibiotiques et d'hormones, etc.
00:57:19 Alors moi, ce que j'ai envie de dire à M. Attal,
00:57:21 parce que pour moi, il peut faire l'obélix aujourd'hui,
00:57:23 et pour faire plaisir à nos écolos,
00:57:26 peut-être se dire que le caramel qui est loin d'être dedans…
00:57:29 - Je n'ai pas l'image avec Obélix.
00:57:32 - Qui est loin d'être…
00:57:33 - Je n'ai pas l'image là, mais…
00:57:35 - C'est une image assez audacieuse.
00:57:37 - Je ne sais pas si vous l'avez autour, mais moi je ne l'ai pas.
00:57:40 - Elle est en construction.
00:57:43 - Il y a plusieurs vidéos en verrant.
00:57:44 - OK, d'accord.
00:57:47 Nathan.
00:57:49 - Oui, en effet, si on veut reprendre l'image d'Obélix,
00:57:51 on peut dire que Gabriel Attal est tombé dedans
00:57:54 dans la politique quand il était petit.
00:57:55 - Oui, c'est ça.
00:57:56 - Il l'a montré depuis cette crise des agriculteurs.
00:57:59 - OK, merci de le décrypter.
00:58:00 - En effet, voilà, c'est ça, je crois que…
00:58:01 - C'est ça qu'elle a voulu dire.
00:58:02 - Exactement.
00:58:03 - Sur le caramel, ce que vous vouliez dire,
00:58:04 c'est que ce sont des mesures qui ont en effet un peu de façade.
00:58:07 - Voilà, exactement. Merci Nathan.
00:58:10 - Moi, j'ai perdu, à un moment donné.
00:58:11 - Ça ne demande pas de sucre.
00:58:13 - Oui, merci.
00:58:14 - D'autant plus que le sucre aujourd'hui est apporté,
00:58:17 parce qu'encore une fois, une contrainte sur la betterave,
00:58:20 qui rappelons-le, ne fait pas de fleurs.
00:58:23 Donc, il n'y a pas de problème au niveau des abeilles.
00:58:25 Et on interdit pourtant aujourd'hui à nos agriculteurs
00:58:28 de cultiver la betterave et on préfère importer,
00:58:30 notamment des produits chinois.
00:58:32 - Et la Chine est le premier producteur mondial de néonicotinoïdes.
00:58:37 - Donc, nos économies n'auront pas de caramel.
00:58:42 - Est-ce que Nathan peut s'exprimer ?
00:58:43 - Bien sûr.
00:58:44 - Nathan.
00:58:46 - Et prolonger la pensée de Naïm.
00:58:48 - Oui, c'est ça.
00:58:48 - Est-ce qu'il y a une espèce de synergie entre vous sur le dossier ?
00:58:50 Je ne l'avais pas perçu, mais je le vois.
00:58:53 - La pensée de Naïm.
00:58:55 Bon, ce que le gouvernement présente,
00:58:57 le récit qu'il a dit en toutes lettres,
00:59:00 c'est qu'on passe de l'écologie punitive, je cite entre guillemets,
00:59:03 à l'écologie des solutions.
00:59:05 Moi, ce récit-là, il y a tout de suite une question qui me vient,
00:59:08 c'est qu'est-ce qu'une solution écologique si elle n'est pas punitive ?
00:59:11 Il faut arrêter de faire de la démagogie,
00:59:13 il faut arrêter de mentir aux gens.
00:59:14 Ce qui est, un, engagé dans l'écologie,
00:59:16 c'est un changement radical de notre mode de production,
00:59:21 de notre mode de consommation,
00:59:22 de notre rapport, même, philosophique à la nature.
00:59:25 Donc ça, évidemment, alors peut-être que le mot de "punitif" n'est pas le bon,
00:59:29 mais ça supposera obligatoirement des interdictions et des substitutions.
00:59:33 Et il ne faut pas mentir aux gens.
00:59:35 Et ça va être une transition, et c'est une transition qui va être difficile.
00:59:39 La question ensuite, qui se pose pour les agriculteurs,
00:59:41 et qui se pose, en fait, je pense, dans tous les domaines de la vie économique,
00:59:44 pour les transports, etc.,
00:59:46 c'est que je pense que la philosophie qui doit diriger la transition écologique,
00:59:49 c'est qu'avant les punitions et avant les interdictions,
00:59:52 il faut qu'on ait le remplacement et la substitution qui soient déjà prévues.
00:59:56 Et ça, c'est central.
00:59:57 Parce que, évidemment qu'il y a une souffrance.
00:59:59 Et Emmanuel Macron l'avait dit dans une interview au Grand Continent
01:00:02 au sujet des Gilets jaunes, il avait fini par reconnaître
01:00:04 qu'il y avait eu une souffrance pour tout un peuple
01:00:07 à qui on a dit d'acheter une voiture à une certaine époque.
01:00:09 Et on leur dit que finalement, ils ne doivent plus utiliser leur voiture,
01:00:12 mais ils ne savent pas quoi faire,
01:00:13 et ils ne vont pas acheter une voiture électrique qui est beaucoup trop chère pour eux.
01:00:15 Donc, si vous voulez, ce sujet-là qu'on voit dans les transports,
01:00:18 que les agriculteurs peuvent voir,
01:00:20 et qu'on voit aussi dans la crise du logement,
01:00:22 avec toute cette histoire des DPE qui va peut-être évoluer,
01:00:25 Bruno Le Maire l'a annoncé, c'est précisément ça.
01:00:27 C'est évidemment que va y avoir une écologie punitive,
01:00:30 j'aime pas le mot, mais contraignante.
01:00:32 Mais cette écologie contraignante,
01:00:33 elle ne doit pas se faire en dépit des libertés concrètes des indiges.
01:00:37 Mais ça, arrête-toi au pédalage d'Emmanuel Macron,
01:00:40 parce qu'il a dit "souffre un quinquennat écologique".
01:00:43 Et là, pression des agriculteurs, popopopopopopopopopopopopop,
01:00:47 c'est comment qu'on prenne une marche arrière ?
01:00:48 Mais même le consommateur, il ne comprend pas.
01:00:50 Parce qu'à partir du moment où on met en place des normes,
01:00:53 on s'attend à ce que les gouvernements protègent le consommateur,
01:00:57 et ne laissent pas importer des produits qui ne sont pas aux normes.
01:01:01 C'est ça le problème, c'est qu'on est trompé.
01:01:03 Et quand vous voyez que toutes ces cantines scolaires,
01:01:06 moi je suis vraiment très en colère, parce que je suis maman,
01:01:08 quand je vois que ces cantines scolaires, c'est du poulet aux hormones,
01:01:12 et puis je ne sais plus ce que l'on disait,
01:01:14 avec des antibiotiques qu'on sert à nos enfants.
01:01:18 Et alors, je voudrais juste aussi parler d'autre chose,
01:01:20 c'est que l'exception agricole française, ça c'est extrêmement important.
01:01:28 Et je l'ai abordé dernièrement sur un de vos plateaux, Thierry,
01:01:32 on m'a dit "ah mais ce n'est pas possible par exemple,
01:01:33 une préférence française dans le cadre des collectivités,
01:01:38 des universités, des cantines scolaires, des collectivités etc."
01:01:43 On m'a dit "ce n'est pas possible, parce qu'il y a l'histoire des codes de marché."
01:01:45 Mais le code de marché il se change.
01:01:47 S'il y a une volonté politique, il y a une solution.
01:01:48 Pour que nos enfants mangent bien.
01:01:51 Très rapidement, parce que je croyais qu'on allait avoir un autre thème juste après,
01:01:54 la colère des policiers municipaux.
01:01:56 Ce que disait Nathan est frappé au coin du bon sens.
01:01:59 La seule difficulté, c'est qu'il faut uniformiser les normes,
01:02:05 puisque vous avez deux types de problèmes,
01:02:08 vous avez intra-muros, intra-européen,
01:02:11 chaque pays n'a pas déjà les mêmes normes,
01:02:15 et puis alors, hors de l'Europe, c'est évidemment encore pire.
01:02:18 À cause des néonicotinoïdes notamment,
01:02:21 nous avons perdu notre cinquième place au rang des exportateurs.
01:02:26 C'est la Chine qui nous a devancés.
01:02:28 Donc il faut être là-dessus extrêmement précis.
01:02:32 Oui, Nathan a raison, l'écologie sera punitive ou ne sera pas,
01:02:36 d'une certaine façon, premier point.
01:02:38 Et deuxième point, il faut des solutions de remplacement,
01:02:40 et évidemment, uniformiser à la fois toutes ces normes,
01:02:45 de façon à ce que chacun joue à jeu égal.
01:02:48 - Allez, deux mots pour refermer le sujet, Nazba.
01:02:51 - Deux mots pour refermer le sujet,
01:02:52 mais moi j'ai l'impression qu'avec cette actualité,
01:02:54 on découvre nos fragilités au niveau de notre système agricole
01:03:00 et notre sécurité alimentaire.
01:03:02 Mais j'ai envie de vous dire, ce n'est pas nouveau.
01:03:04 Déjà en 2019, on découvre que la France
01:03:06 enregistre une balance commerciale déficitaire
01:03:09 sur les échanges agroalimentaires
01:03:11 réalisés dans les autres pays européens.
01:03:13 Et je rebondis sur ce que disait très justement Naïma.
01:03:15 C'est-à-dire que quand vous savez que 20% de l'assiette d'un Français
01:03:19 est importée de l'étranger,
01:03:22 mais autant vous dire que la concurrence avec les autres pays européens est féroce.
01:03:26 Et donc vous avez des agriculteurs français
01:03:29 qui sont obligés de s'adapter,
01:03:32 d'investir, de s'endetter.
01:03:34 Et donc c'est un cercle vicieux.
01:03:37 Et avec les suicides qui vont avec,
01:03:38 puisqu'ils n'arrivent plus à rembourser les dettes
01:03:41 sur lesquelles ils se sont engagés.
01:03:43 - Deux suicides par jour.
01:03:45 - Oui, on l'a beaucoup rappelé.
01:03:48 Vous en parliez, ma chère Najwa,
01:03:49 on va parler de la colère des policiers municipaux.
01:03:53 Aujourd'hui, c'est jour de grève, jour de colère,
01:03:55 jour de mobilisation aux quatre coins de France,
01:03:56 devant les préfectures, et c'est tant bien.
01:03:58 Nous sommes avec Thierry Collomard.
01:04:00 Bonjour Thierry Collomard.
01:04:01 Ce n'est pas la première fois que je vous reçois
01:04:03 avec notre équipe de grands témoins
01:04:05 dans "Midi News Weekend".
01:04:06 Vous êtes le président de la Fédération nationale
01:04:09 des policiers municipaux.
01:04:10 Est-ce que vous pouvez nous rappeler en quelques mots,
01:04:12 mon cher Thierry, les raisons de la colère ?
01:04:16 - Alors, les raisons de la colère, elles sont simples.
01:04:18 Ça fait 30 ans maintenant que les policiers municipaux
01:04:22 voient s'empiler des prérogatives.
01:04:25 On a vraiment un grémilieu de feuilles de prérogatives.
01:04:27 Le dégagement de l'État, il y a un certain temps,
01:04:30 à l'effet que les maires se retrouvent
01:04:32 avec beaucoup plus de pouvoir de police.
01:04:34 Seulement, le problème, c'est que toutes ces prérogatives
01:04:37 qui nous ont été rajoutées,
01:04:39 même si elles nous ont donné au départ une situation de travail,
01:04:42 c'est assumé aujourd'hui,
01:04:44 nous font prendre beaucoup de risques sur la voie publique
01:04:45 puisque aujourd'hui, les missions de voie publique,
01:04:48 elles sont complètement identiques
01:04:50 aux missions de la police de France ou de la gendarmerie.
01:04:52 Je parle uniquement de voie publique,
01:04:54 c'est-à-dire tout ce qui peut arriver à la police nationale
01:04:58 lors de contrôle routier ou lors de patrouilles pédestres ou portées,
01:05:01 et bien, peuvent arriver aussi aux policiers municipaux.
01:05:03 J'en veux pour preuve, l'attentat à Nice
01:05:07 où les policiers municipaux ont joué un rôle pour arrêter le camion
01:05:11 et aussi lors de l'attaque sur Inmas dans la basilique à Nice
01:05:15 où les policiers municipaux avaient réussi
01:05:17 à mettre hors de nuire ce terroriste.
01:05:20 Et bien, le problème, c'est que depuis 30 ans,
01:05:23 le volet social, lui, n'a jamais été abordé.
01:05:25 Un policier municipal peut partir à la retraite,
01:05:27 aujourd'hui, à 59 ans,
01:05:29 comme la police nationale d'ailleurs ou les gendarmes,
01:05:31 mais par contre, il va partir à 59 ans
01:05:34 avec 950 euros par mois à peu près.
01:05:36 C'est-à-dire que le policier national ou le gendarme,
01:05:37 ils vont partir au moins avec 1500 euros de plus.
01:05:40 En plus de ça, un policier municipal qui va avoir une bonne retraite,
01:05:43 il va partir à 62-64 ans.
01:05:46 On peut partir à 67 ans avec 1600 euros.
01:05:48 Imaginez à 62-64-67 ans,
01:05:52 un policier municipal, vilé par balle,
01:05:54 armement face à la délinquance qui est de plus en plus jeune
01:05:56 et de plus en plus violente.
01:05:58 Aujourd'hui, ce n'est pas possible.
01:05:59 Donc nous, ce qu'on aimerait,
01:06:00 c'est que le volet social soit enfin abordé.
01:06:03 On aimerait que nos retraites soient décentes.
01:06:06 On aimerait que nos primes,
01:06:07 comme les pompiers d'ailleurs,
01:06:08 puisque les pompiers sont comme nous, agents territoriaux,
01:06:11 ont une prime qui s'appelle, comme la nôtre d'ailleurs, ISMF,
01:06:14 l'ambulance spéciale, moins celle de fonction,
01:06:17 qu'ils appellent la prime feu et que nous appelons la prime police.
01:06:19 Eh bien, les pompiers, depuis 2020,
01:06:21 ces primes feu, elles se retrouvent calculées dans leurs retraites.
01:06:24 Nous, ce n'est pas le cas.
01:06:25 Ils sont agents territoriaux comme nous
01:06:26 et en plus de ça, il faut savoir que les pompiers
01:06:28 sont payés sur la même ligne indiciaire que les policiers municipaux.
01:06:31 Il n'y a absolument aucune différence de traitement.
01:06:34 On a le même salaire.
01:06:35 C'est-à-dire qu'un adjudant qui part à 35 ans de service des pompiers,
01:06:38 il va partir avec un échec en 10.
01:06:39 Le policier municipal, brigadier chef principal, aura le même salaire.
01:06:43 Il aura l'échec en 10.
01:06:46 Ils vont partir avec la même retraite de base,
01:06:48 mais le pompier, lui, va se voir ajouter environ 600 euros par mois
01:06:52 et on aimerait bien aussi que l'État nous accorde ça.
01:06:55 On aimerait aussi que nos salaires soient revalorisés, bien entendu.
01:06:59 On aimerait changer de catégorie,
01:07:01 pour que ce soit en catégorie B.
01:07:02 Nous sommes actuellement en catégorie C,
01:07:03 sauf pour les cadres de police municipale qui sont en catégorie B
01:07:06 ou pour les directeurs de police municipale en catégorie A.
01:07:09 Il faut savoir que la loi de 1984 concernant la protection du territorial
01:07:14 dit dans le texte qu'un agent de catégorie C
01:07:16 est un agent qui n'a aucune responsabilité.
01:07:19 Un policier municipal, sur la voie publique,
01:07:20 même un gardien, un jeune gardien,
01:07:22 a parfois des décisions à prendre sur la voie publique
01:07:24 qui sont immédiates.
01:07:25 Il n'a pas le temps d'appeler sa hiérarchie,
01:07:27 il n'a pas le temps d'appeler un officier de police judiciaire.
01:07:29 Il doit prendre à l'instant T,
01:07:31 il doit prendre les dispositions qui peuvent engager sa responsabilité.
01:07:35 Thierry Collomard, on voit la liste est longue.
01:07:39 Ce que je vous propose, on marque une pause.
01:07:41 Si vous pouvez rester un peu avec nous,
01:07:43 on vous retrouve juste après la pause
01:07:44 et on ouvre le débat avec nos grands témoins.
01:07:47 Est-ce que vous êtes d'accord ou pas ?
01:07:49 Je suis tout à fait d'accord.
01:07:50 Vu la liste de courses que vous avez énoncées,
01:07:54 il va falloir qu'on ouvre le débat quand même.
01:07:56 Merci, on vous retrouve dans quelques instants.
01:07:57 On marque une pause et on se retrouve dans quelques instants.
01:07:59 À tout de suite.
01:08:00 Il est quasiment 13h30.
01:08:05 Je n'ai pas vu le temps passer.
01:08:07 Je ne sais pas si vous partagez le même avis.
01:08:09 On a beaucoup de sujets à traiter dans Minnews Weekend.
01:08:12 On a encore deux, trois petits sujets à traiter,
01:08:13 à évoquer avec nos grands témoins.
01:08:15 Mais on va faire un tour de l'info avec Isabelle Piboulot.
01:08:18 L'Éducation nationale de nouveau en grève mardi
01:08:21 afin de défendre les salaires des enseignants
01:08:23 et s'opposer à la politique éducative au collège
01:08:26 pour relever le niveau des élèves.
01:08:28 Une mesure lancée par Gabriel Attal
01:08:30 prévoit des groupes de niveau dès la rentrée prochaine
01:08:32 en français et en maths pour les 6e et 5e,
01:08:35 ce qui irrite les syndicats.
01:08:37 La précédente grève de jeudi avait mobilisé un enseignant sur cinq.
01:08:41 Deux humanitaires français ont été tués jeudi
01:08:44 dans le sud de l'Ukraine lors d'un bombardement russe
01:08:46 sur la commune de Berislav.
01:08:48 Trois autres Français ont été blessés.
01:08:50 Paris dénonce un acte de barbarie de la part de Moscou.
01:08:53 Le parquet antiterroriste a ouvert une enquête
01:08:55 pour crimes de guerre et atteinte volontaire
01:08:57 à la vie d'une personne protégée par le droit international humanitaire.
01:09:02 Enfin en Argentine, les heurts entre manifestants et policiers
01:09:05 se poursuivent après un débat parlementaire
01:09:08 portant sur les réformes du président Javier Millei,
01:09:11 des textes concernant le système électoral, l'éducation,
01:09:14 la culture ou encore le code pénal.
01:09:16 À partir de mardi, les députés examineront
01:09:19 le train de réforme dans le détail,
01:09:21 puis procéderont à des votes thème par thème,
01:09:23 voire article par article.
01:09:26 Merci Isabelle.
01:09:27 Dernière ligne droite pour Minnews Weekend.
01:09:28 Toujours avec moi Naïm M. Fadel, Nathan Devers,
01:09:30 Vincent Roy, Denis Deschamps et Najwa El Haïti.
01:09:33 Allez, on s'est quitté en parlant de la colère
01:09:35 et du mouvement de révolte des policiers municipaux.
01:09:38 Nous sommes toujours avec Thierry Colomard,
01:09:40 président de la Fédération nationale des policiers municipaux.
01:09:42 Vous êtes toujours avec nous, mon cher Thierry ?
01:09:46 Oui, toujours en direct de Marseille.
01:09:48 Bon, en direct de Marseille.
01:09:49 Je ne vous donne pas la parole tout de suite
01:09:50 parce qu'on vous a longuement écouté,
01:09:52 maintenant, mais vous réagissez à tout moment, évidemment.
01:09:55 Vous connaissez le principe de l'émission.
01:09:56 Réaction, petit tour de table avec nos grands témoins
01:09:59 sur cette colère légitime ou pas légitime
01:10:02 des policiers municipaux.
01:10:03 Je commence par vous, Najwa.
01:10:05 Oui, avec plaisir, puisque je connais leur colère
01:10:08 et elle est parfaitement légitime,
01:10:09 parce qu'en tant qu'ancienne élue municipale,
01:10:13 j'ai pu constater que la police municipale
01:10:16 était très, très, très sollicitée sur des missions
01:10:19 qui relèvent plus de la police nationale.
01:10:22 Je comprends la colère dans un contexte
01:10:25 où leur mission ne cesse d'augmenter
01:10:27 avec les risques y afférents.
01:10:31 Et là, monsieur Colomard rappelait très justement
01:10:35 qu'il y a des risques d'attentat
01:10:37 et que la police municipale,
01:10:39 concernant ces risques d'attentat,
01:10:41 est également sollicitée.
01:10:42 Il n'y a pas que la police nationale ou la gendarmerie.
01:10:46 Et vous avez une fonction, un secteur
01:10:49 qui n'attire pas, parce qu'entre les rémunérations
01:10:52 qui sont peu attractives, entre la prise de risque,
01:10:56 entre le manque de responsabilité
01:11:00 et le manque de reconnaissance,
01:11:02 autant vous dire que ça n'attire pas les foules.
01:11:05 Alors moi, je comprends également la police municipale.
01:11:08 Elle choisit un contexte particulier.
01:11:10 On est à la veille des Jeux olympiques.
01:11:12 Et à la veille des Jeux olympiques,
01:11:14 d'ailleurs, monsieur Colomard ne l'a pas indiqué,
01:11:17 mais la police municipale va être également
01:11:20 fortement sollicitée puisque la police nationale
01:11:23 est prise et très mobilisée dans le cadre,
01:11:26 on va dire, dans les villes hautes.
01:11:28 Donc autant vous dire que cette colère,
01:11:31 je l'estime très légitime.
01:11:33 Naïma, vous voulez dire quelque chose ?
01:11:35 Oui, je rejoins ce qu'a dit Najwa.
01:11:38 C'est vrai qu'au début, la police municipale
01:11:40 était pensée en complémentarité de la police nationale.
01:11:42 Elle était beaucoup plus sur le rapport aux habitants,
01:11:46 sur la proximité.
01:11:47 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, on lui demande
01:11:48 beaucoup plus la police nationale,
01:11:50 la tendance à déléguer.
01:11:52 Ce qu'on peut aussi observer,
01:11:55 c'est qu'aujourd'hui, on est en alerte attentat
01:11:59 et que c'est pour ça aussi qu'ils sont beaucoup plus
01:12:01 sollicités et beaucoup plus en inquiétude.
01:12:04 Après, rappelons-nous les choses.
01:12:06 La police municipale, ça reste une police municipale
01:12:09 de proximité.
01:12:11 Donc c'est ça qu'il faut aujourd'hui interroger.
01:12:13 Elle est beaucoup plus dans son rôle,
01:12:15 dans le renseignement notamment, dans cette proximité
01:12:18 avec les habitants.
01:12:20 Elle peut amener aussi, en tout cas,
01:12:22 alerter sur les signaux faibles.
01:12:25 Mais si on commence à tout mélanger,
01:12:27 je veux dire, à un moment, il y a une confusion.
01:12:29 Vous voyez, c'est pour ça qu'aujourd'hui,
01:12:30 moi, je suis inquiète de voir que certains policiers
01:12:33 municipaux, par exemple, sont armés.
01:12:35 Alors, est-ce qu'il faut les armer ?
01:12:36 Parce qu'effectivement, il y a une inquiétude,
01:12:39 mais à ce moment-là, il faut vraiment poser les choses.
01:12:41 Thierry Colomard a visiblement envie de réagir à vos propos.
01:12:45 Oui, j'aimerais réagir.
01:12:46 Et je comprends ce qu'il veut dire.
01:12:47 Je devine ce qu'il va vous dire.
01:12:50 Oui, alors effectivement, elle a raison sur un point.
01:12:52 Nous sommes la police de proximité.
01:12:53 Nous sommes la police de proximité.
01:12:55 Nous sommes la police du quotidien.
01:12:57 Nous occupons les villes 24 heures sur 24,
01:12:59 toutes les villes de plus de 100 000 habitants,
01:13:00 par exemple, sont équipées d'une police municipale.
01:13:02 Il y a 36 000 communes en France.
01:13:04 Il y a 4 500 communes équipées de police municipale.
01:13:07 Et on protège 50 millions d'habitants.
01:13:10 Nous sommes 24 heures sur 24 sur le terrain.
01:13:12 Nous sommes armés et beaucoup sont armés,
01:13:15 plus de 60 % sont armés.
01:13:16 Il n'y a pas d'inquiétude à avoir par rapport à l'armement.
01:13:18 Nous sommes hyper formés à l'armement.
01:13:20 Nous sommes formés psychologiquement.
01:13:22 Nous sommes formés à l'emploi de l'armement.
01:13:25 Nous faisons des tirs régulièrement.
01:13:26 Je peux vous dire qu'on est très, très, très surveillés par rapport à ça.
01:13:29 Il n'y a pas de débat là-dessus.
01:13:30 Il n'y a pas de problème là-dessus.
01:13:32 Maintenant, concernant le désengagement de l'État,
01:13:36 en fait, la police municipale est une conséquence aujourd'hui.
01:13:38 Quelque part, il faut faire avec.
01:13:39 On est là maintenant.
01:13:40 Effectivement, on a besoin de cette reconnaissance du gouvernement
01:13:44 pour que le social avance de reconnaissance.
01:13:46 La reconnaissance des policiers municipaux doit passer par le social.
01:13:49 Mais il est normal aujourd'hui, puisque nous occupons le terrain,
01:13:53 que nous soyons primo intervenants sur tout ce qui se passe.
01:13:56 Donc, ce n'est pas tant que la police nationale,
01:13:58 c'est de charge sur nous.
01:13:59 Ils se sont désengagés, mais ça, ce n'est même pas eux qui le font.
01:14:02 Ce n'est pas la police nationale,
01:14:03 c'est l'État qui, il y a quelques années, l'avait fait.
01:14:05 Aujourd'hui, les policiers nationaux ont du travail.
01:14:07 Ils ont beaucoup de boulot.
01:14:08 Ils font ce qu'ils peuvent sur la voie publique.
01:14:10 Ils reconnaissent l'importance des policiers municipaux.
01:14:12 Ils s'appuient sur nous comme nous nous appuyons sur eux.
01:14:14 Nous sommes une police complémentaire, vous le disiez tout à l'heure,
01:14:17 mais nous sommes la police de proximité.
01:14:20 Et le fait d'être armé n'est pas un problème.
01:14:22 Aujourd'hui, ça rentre dans les murs.
01:14:24 Une arme, c'est comme une nation.
01:14:25 Thierry, est-ce que vous comptez sur une forte mobilisation
01:14:29 aujourd'hui aux quatre coins de France ?
01:14:32 C'est une mobilisation inédite, en fait.
01:14:34 Ça fait plus de 20 ans qu'il n'y a pas eu une telle mobilisation
01:14:36 à travers la France.
01:14:37 Ici, sur Marseille, on attend un millier de policiers municipaux,
01:14:41 autant en région parisienne, sur Paris, pardon.
01:14:45 Ils sont actuellement partout en France.
01:14:47 Dans quelques minutes, les rassemblements vont se faire
01:14:51 sur toutes les préfectures de région.
01:14:53 On attend effectivement énormément de monde.
01:14:55 C'est inédit et je pense que là,
01:14:58 le gouvernement n'aura pas d'autre choix que de se dire
01:15:01 "bah oui, les policiers municipaux, ils bougent,
01:15:03 ils ont vraiment besoin de quelque chose, il faut qu'on les écoute".
01:15:06 Merci beaucoup en tous les cas pour votre témoignage,
01:15:08 Thierry Collomard.
01:15:09 Vous nous tenez au courant, évidemment.
01:15:11 On suivra ce dossier avec une grande attention,
01:15:14 vous le savez, dans MiniNews Week-end.
01:15:15 Je rappelle que vous êtes président de la Fédération nationale
01:15:17 des policiers municipaux.
01:15:18 Merci et je dirais bonne manifestation, évidemment.
01:15:21 Un mot pour clore le sujet, Vincent, peut-être ?
01:15:24 Non, écoutez, je pense qu'effectivement, il faudrait définir
01:15:29 de manière maintenant très ferme ce qu'on veut faire
01:15:33 de la police municipale.
01:15:35 Est-ce qu'on veut que ce soit uniquement une police de proximité ?
01:15:39 Est-ce qu'on veut que ce soit uniquement une police du quotidien ?
01:15:42 Ou est-ce qu'on veut qu'elle intervienne sur,
01:15:45 alors pour le coup, sur des questions de police judiciaire
01:15:50 ou de police administrative ?
01:15:51 Il faut savoir si on arme les gens, par exemple,
01:15:54 il y a beaucoup de maires qui ont fait une armée d'autres.
01:15:56 À Cannes, c'était une des premières mairies.
01:15:59 Quelle mission on leur confie ?
01:16:01 Est-ce qu'on leur confie une mission de police administrative
01:16:04 ou une mission de police judiciaire ou simplement une mission
01:16:07 de proximité de police du quotidien ?
01:16:09 Il faut définir un plan.
01:16:10 Mais vous vous souvenez quand il y a eu la mission
01:16:12 "Lancer pour lutter contre les rodéos" à l'époque ?
01:16:14 Le plan, on en a beaucoup parlé sur ce plateau.
01:16:16 Et c'était un travail en synergie entre la police municipale
01:16:19 et la police nationale.
01:16:21 À la base, ça doit être ça.
01:16:22 C'est-à-dire qu'il doit y avoir une synergie entre la PN,
01:16:25 enfin la police nationale et la police municipale.
01:16:29 Mais le problème, c'est que la réalité est tout autre.
01:16:32 Et on le voit en tant qu'enfant.
01:16:34 Et on le voit parce que vous avez une police nationale
01:16:37 qui est surchargée, enfin je veux dire, au regard...
01:16:40 On en parle suffisamment sur ces plateaux.
01:16:41 ... l'insécurité prégnante dans notre société.
01:16:43 Et une police municipale qui vient, entre guillemets,
01:16:48 secourir cette police nationale qui est surchargée.
01:16:50 Et donc avec le complément de mission qui ne s'arrête jamais.
01:16:54 Donc je suis tout à fait d'accord avec vous.
01:16:56 À un moment, il va falloir encadrer...
01:16:58 Non mais pour rejoindre encore une fois ce qui vient d'être dit,
01:17:03 c'est extrêmement important de clarifier la place et le rôle de chacun.
01:17:07 Même pour nous, pour les Français, au quotidien.
01:17:12 Parce que sinon, moi ce que je crains, Najwa,
01:17:16 c'est tout simplement cette confusion de la place et du rôle.
01:17:19 Et même par rapport à ce qu'ils ont le droit d'arrêter, par exemple.
01:17:23 Par exemple, ils n'ont pas le droit d'enquêter,
01:17:26 ils n'ont pas le droit de prendre des plaintes.
01:17:30 Et certains commencent à le demander,
01:17:34 certains villes souhaitent le faire aussi.
01:17:37 Oui, devinez pourquoi ?
01:17:38 Manque de moyens.
01:17:39 Manque de moyens.
01:17:40 Évidemment.
01:17:41 Allez, il nous reste quasiment neuf minutes,
01:17:43 justement, après les policiers municipaux.
01:17:45 Je vois qu'on parle de la police nationale avec ce chiffre.
01:17:49 Je le disais dans le sommaire,
01:17:50 plus de 15 000 policiers ont été blessés en 2023.
01:17:55 15 000 policiers, c'est 600 de plus qu'en 2022.
01:17:59 On voit les chiffres qui s'affichent.
01:18:01 Ce sont des chiffres officiels,
01:18:03 publiés par le ministère de l'Intérieur.
01:18:04 Conséquence d'une année, on le sait.
01:18:06 On en a longuement et largement parlé sur les plateaux de CNews.
01:18:11 On voit tout ça avec Maxime Lavandier.
01:18:13 Et on poursuit le débat avec vous, mes amis.
01:18:15 S'il te plaît.
01:18:15 Le nombre de policiers blessés dans l'exercice de leur fonction est en hausse.
01:18:21 Ce jeudi, le ministère de l'Intérieur a dévoilé les chiffres de 2023.
01:18:25 15 150 policiers ont été blessés, soit plus de 40 par jour.
01:18:29 C'est 601 de plus par rapport à 2022,
01:18:32 où 14 549 blessés avaient été déplorés, soit une hausse de 4,1%.
01:18:38 Pour Éric Henry, délégué national Allianz Police Nationale,
01:18:42 cette recrudescence explique par une forte mobilisation en 2023.
01:18:46 Entre les manifestations liées à la réforme des retraites,
01:18:50 les émeutes, la gestion des manifestations,
01:18:54 notamment pro-palestinienne,
01:18:55 ça pour nous c'est symbolique de la violence
01:18:57 qu'ont vécu mes collègues en 2023.
01:19:01 Une mobilisation qui ne devrait pas baisser cette année
01:19:04 au vu des prochains événements.
01:19:05 On s'aperçoit qu'en 2024, il va falloir encore être extrêmement mobilisés
01:19:08 par les Jeux Olympiques, par différentes manifestations.
01:19:11 Et puis bien sûr, ce qui nous inquiète toujours, c'est l'imprévisible.
01:19:13 C'est-à-dire qu'est-ce qui peut se passer,
01:19:15 qu'est-ce qui va se passer n'importe quand.
01:19:17 Comme les émeutes, évidemment, on ne les avait pas prévues.
01:19:19 Et c'est un petit peu ce qui nous inquiète également en parallèle.
01:19:22 En 2023, 9 policiers ont perdu la vie
01:19:25 dans l'exercice de leur fonction.
01:19:28 Voilà Vincent, ce n'est pas une réponse au dossier
01:19:31 qu'on évoquait juste avant avec la police municipale,
01:19:34 mais les chiffres sont là, 15 000 policiers blessés en 2023.
01:19:37 Oui, deux remarques.
01:19:39 On notera par exemple que les chiffres restent tout de même inférieurs
01:19:43 à ceux de 2019, puisque en 2019, on était à plus de 18 000 policiers blessés.
01:19:52 Et ceci s'expliquait par les mouvements des Gilets jaunes.
01:19:57 Là, les chiffres en augmentation s'expliquent pour part,
01:20:01 par les manifestations contre les retraites
01:20:05 et puis les émeutes dont tout le monde se souvient.
01:20:09 Donc il faut...
01:20:10 En fait, c'est révélateur, on l'évoquait en fin d'année justement,
01:20:14 quand on faisait le bilan de l'année excessivement difficile
01:20:17 que nos policiers ont dû vivre, enfin, a dû vivre.
01:20:19 Dernière chose, j'ai pu discuter il y a très peu de temps
01:20:22 avec un député des Français à l'étranger,
01:20:25 et son secteur, c'était l'Espagne.
01:20:28 Et il me disait cette chose surprenante, il me disait,
01:20:30 en Espagne, par exemple, il y a, de manière beaucoup plus naturelle qu'en France,
01:20:34 il y a un respect des policiers.
01:20:36 On a beaucoup moins de problèmes qu'on en a en France.
01:20:39 Et tout ça est de l'ordre de l'incivilité.
01:20:42 Alors on peut dire qu'à partir du moment où on s'attaque à un policier,
01:20:46 la loi n'est peut-être pas assez dure.
01:20:48 Il faut lancer un signal un peu plus ferme.
01:20:51 Mais il me semble aussi qu'à côté de ça,
01:20:54 il y a comme quelque chose qui s'est insinué dans la société française,
01:20:59 comme une sorte de mouvement viral,
01:21:04 qui fait qu'effectivement, le respect de l'autorité,
01:21:06 mais on le voit ici chez les policiers,
01:21:12 mais on peut le voir aussi, peut-être, on en parlait tout à l'heure,
01:21:15 face aux médecins à l'hôpital,
01:21:18 l'enseignant à l'école.
01:21:20 Voilà, il y a quelque chose, il y a comme un virus,
01:21:24 vous disais-je, qui fait que l'autorité n'est plus autant respectée qu'elle le fut.
01:21:30 Et là, les policiers en première ligne empêchent.
01:21:32 Alors à quoi tout cela est-il dû ?
01:21:36 C'est évidemment la grande question.
01:21:38 En tous les cas, l'État doit répondre, me semble-t-il, par des signaux forts.
01:21:42 C'est-à-dire que dès qu'on s'attaque à l'autorité,
01:21:44 dès qu'on s'attaque à un policier, on doit être implacable.
01:21:48 Très rapidement, Denis et Najwa,
01:21:50 et ensuite, en terminant par une petite note politique.
01:21:53 C'est bien, c'est aussi une de mes grandes passions,
01:21:54 la politique qui, déjà, me fait réagir sur un sondage.
01:21:56 Je rejoins ce que disait Vincent.
01:21:58 En fait, avec plus de 40 violences par jour sur les policiers,
01:22:02 on assiste à une banalisation, en réalité, de ces violences-là.
01:22:05 Et si on n'arrive pas à avoir une réponse extrêmement ferme sur ces cas-là,
01:22:10 comme sur d'autres d'ailleurs, pas seulement là-dessus,
01:22:12 en fait, il y a un certain nombre d'individus qui n'ont plus peur
01:22:16 face aux représentants de l'autorité et aux représentants de l'État.
01:22:19 Et donc, cette banalisation-là est très, très mauvaise
01:22:21 parce que, tout doucement, c'est la déliquescence du rôle et de la puissance de l'État.
01:22:25 – Najwa, dernier mot sur le sujet.
01:22:27 – Dernier mot, la loi est de plus en plus sévère vis-à-vis des agresseurs
01:22:33 concernant les attaques contre les policiers.
01:22:36 J'ai un exemple.
01:22:37 On parlait tout à l'heure du refus d'optémpérer.
01:22:39 Vous avez une loi du 24 janvier 2022 qui est venue alourdir les sanctions.
01:22:44 Et désormais, le refus d'optémpérer aux injonctions de s'arrêter
01:22:48 est puni d'une sanction de deux ans d'emprisonnement
01:22:51 et puis de l'amende qui va avec.
01:22:53 Tout ça pour vous dire que la loi est de plus en plus sévère.
01:22:57 Néanmoins, on parle d'une crise de l'autorité qui est préignante,
01:23:00 et vous le rappeliez très justement, qui touche l'école, qui touche l'hôpital.
01:23:05 Ça, je n'y reviens pas, d'ailleurs, ça a fait l'objet de longs débats.
01:23:09 Mais là où nous devons être inquiets, c'est que ce contexte-là
01:23:14 mène à une démission très importante des forces de l'ordre,
01:23:18 que ce soit au sein de la police nationale ou que ce soit au sein de la gendarmerie,
01:23:22 avec les conséquences qui vont avec.
01:23:24 C'est-à-dire que quand la France organise des grands événements internationaux,
01:23:28 autant vous dire que le gouvernement est amené à solliciter des agences de sécurité
01:23:34 pour assurer la sécurité des grands événements,
01:23:37 parce qu'il n'y a pas suffisamment de forces de l'ordre au regard du nombre de démissions.
01:23:41 On a juste excessivement les JO qui pointent le bout de leur nerfs.
01:23:43 Eh oui, donc on a des raisons d'être inquiets.
01:23:45 Vous parlez des peines qui existent, ma chère Najwa,
01:23:49 mais je n'ai pas l'impression qu'elles sont prononcées et exécutées.
01:23:53 C'est ça, parce que quand vous voyez, par exemple,
01:23:55 notamment certains jeunes, ils sont à 14, 15 fois refus d'obtempérer
01:24:00 jusqu'à ce qu'un drame arrive où vous dites,
01:24:02 mais à quel moment on les a dissuadés de récidiver ?
01:24:05 - Allez, les amis.
01:24:06 - Sur ça, ce que je veux dire par là,
01:24:08 on ne peut pas dire que le Parlement n'a pas fait son travail.
01:24:11 - Oui, mais dans les chiffres, ça ne se voit pas.
01:24:12 - C'est que la loi existe, mais en termes d'application,
01:24:17 on revient toujours à une question d'application de la loi.
01:24:20 Eh bien là, ça ne suit pas forcément.
01:24:23 - Allez, est-ce que je peux terminer par une petite note politique ?
01:24:25 - Ah oui. - Vous me l'autorisez ?
01:24:27 On va parler de Marine Le Pen.
01:24:28 Marine Le Pen, en tête du baromètre du Figaro Magazine.
01:24:31 Sa cote d'avenir s'est établie à 40 % contre 14 % en 2010.
01:24:36 40 %, 14 % en 2010.
01:24:38 Preuve que la députée RN a réussi à quelque chose.
01:24:42 Quel est votre ressenti, mon cher Nathan ?
01:24:45 J'ai envie de vous entendre.
01:24:46 Regardez, cote d'avenir des personnalités politiques.
01:24:49 Ah, on ne le voit plus.
01:24:50 Je voulais le voir, on ne le voit plus.
01:24:51 François, si on peut le remettre.
01:24:52 Voilà, Edouard Phippe, 39, Jordan Bardet, à 37.
01:24:57 Marion Maréchal, 29.
01:24:58 Bruno Le Maire, 27.
01:25:00 Fabien Roussel, 20 %.
01:25:02 Vous vous souvenez, en 2017, le soir du deuxième tour,
01:25:04 l'élection d'Emmanuel Macron, il dit que sa mission politique,
01:25:08 celle qu'il se fixe, la mission première,
01:25:10 c'est de faire en sorte qu'au terme de son mandat
01:25:12 ou de ses deux mandats, les Français n'aient plus de raison
01:25:15 de voter Marine Le Pen.
01:25:17 De ce point de vue, un sondage comme celui-ci...
01:25:19 - C'est raté. - C'est raté.
01:25:20 - Il y a un échec qui est flagrant.
01:25:21 Alors, je pense qu'il y a deux causes de cet échec.
01:25:23 Une cause politique un peu superficielle, conjoncturelle,
01:25:27 c'est qu'Emmanuel Macron, lui, qui a sans doute été le ministre
01:25:32 qui a le plus, quand il était ministre de François Hollande,
01:25:34 profité d'une forme de liberté, parce que François Hollande
01:25:37 n'était pas très autoritaire en tant que président,
01:25:39 et il a volé la vedette complètement,
01:25:41 et à François Hollande, et à Manuel Valls, etc.
01:25:44 Je pense que depuis qu'il est à l'Élysée,
01:25:45 il a vécu, pendant sept ans, terrorisé à l'idée
01:25:49 qu'un ministre puisse lui voler la vedette.
01:25:51 Et que donc, si vous voulez, il voulait absolument
01:25:53 avoir le monopole du charisme, de la notoriété
01:25:57 et de l'incarnation de son mouvement politique,
01:26:00 ce qui a fait qu'il n'y avait pas de continuité,
01:26:04 qu'il n'y avait pas d'héritage, et que donc le macronisme
01:26:06 en dehors de lui n'existait pas, et que ça a pu faire monter Marine Le Pen.
01:26:09 Et je crois d'ailleurs qu'Emmanuel Macron en revient un peu,
01:26:11 parce que là, si vous voulez, en nommant Gabriel Attal,
01:26:13 il a changé cette attitude.
01:26:15 Et la deuxième chose, c'est qu'Emmanuel Macron,
01:26:18 et pas que lui, mais si vous voulez, face à ce qu'on appelle
01:26:20 l'extrême droitisation du débat public en France,
01:26:24 alors, le macronisme n'en est pas le seul responsable,
01:26:26 mais en 2017, il avait une position qui était de s'opposer,
01:26:30 clairement, non seulement au parti de Marine Le Pen,
01:26:32 mais beaucoup plus radicalement à ses idées,
01:26:34 c'est ça qui est important, sur le plan sociétal,
01:26:36 et donc en se présentant comme un pré-progressiste,
01:26:39 comme une sorte de Obama français,
01:26:42 en nous parlant de l'immigration, en tenant un discours
01:26:44 qui était radicalement aux antipodes de Marine Le Pen, etc.
01:26:47 Et c'est vrai qu'il a manifestement abandonné
01:26:50 cette méthode-là, pour adopter une méthode
01:26:52 qui est beaucoup plus sarkoziste,
01:26:54 c'est pas pour rien que là, il y a un gouvernement
01:26:55 qui est très sarkoziste, c'est-à-dire méthode sarkoziste,
01:26:57 théorisée par Patrick Buisson,
01:26:59 consistant à dire qu'il faut aspirer
01:27:01 les voix du Rassemblement national en plagiant ses idées,
01:27:05 en s'inspirant de ses idées.
01:27:06 Cette méthode n'a évidemment pas marché, on le voit,
01:27:09 et je crois que ça explique aussi
01:27:11 le regain de popularité de Marine Le Pen.
01:27:12 – Vincent, je vous laisse juste 10 secondes, pas plus.
01:27:15 Je crois que véritablement, vous savez Emmanuel Macron
01:27:17 nous a expliqué que le débat droite-gauche était dépassé,
01:27:20 et que les partis traditionnels issus de la Révolution,
01:27:26 la gauche, la droite, le parti socialiste, LR,
01:27:28 aujourd'hui LR, tout ça disparaissait.
01:27:31 La preuve d'ailleurs, il fait disparaître LR,
01:27:33 la nature ayant horreur du vide, à partir du moment
01:27:35 où vous faites disparaître les partis traditionnels
01:27:37 issus de la Révolution, vous faites monter à la fois
01:27:40 le LFI et le Rassemblement national.
01:27:42 – Ça sera le mot de la fin les amis, nous sommes très en retard.
01:27:46 Je tenais à vous remercier chaleureusement
01:27:47 pour votre participation. – Merci à vous.
01:27:49 – Merci pour votre grande fidélité,
01:27:50 vous êtes de plus en plus nombreux à nous suivre les week-ends,
01:27:53 et ça, ça nous fait très très plaisir évidemment.
01:27:54 Merci à l'équipe qui m'a entouré pour préparer
01:27:56 ces 2 heures d'information non-stop.
01:27:58 François Eppen, Isabelle Tellet, Sébastien Bandotti, Geoffroy Connard,
01:28:01 merci à la programmation Raphaël de Montferrand,
01:28:03 merci aux équipes en régie, à l'oralisation Laurent Capra,
01:28:06 à la vision Alice Malet, au son Anatole de Beaumont.
01:28:11 Vous pouvez évidemment revivre cette émission
01:28:13 sur notre site cnews.fr.
01:28:15 Tout de suite, c'est l'ami Lionel Rousseau pour 180 minutes info.
01:28:19 Moi je vous dis bye bye, à demain à 11h.
01:28:21 Attention, on allume la lumière pour Mini News à partir de 11h,
01:28:25 juste après le grand rendez-vous politique de Cinéma Brouk.
01:28:29 Bye bye, belle journée sur CNews et à demain.
01:28:31 ...

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