Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE
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00:00Bonjour, soyez les bienvenus, je suis très heureux de vous accueillir en ce samedi pour votre rendez-vous d'information, 12h-13h, c'est votre heure d'information décryptée par nos invités, avec à ma droite Patrice Arditi.
00:15Bonjour Patrice, très ravi de vous accueillir.
00:18Normalement Karim Awick devrait nous rejoindre incessamment sous peu, et j'accueille beaucoup de plaisir comme toujours, comme tous les week-ends, notre ami Elodie Huchard, parce qu'on va beaucoup parler politique.
00:28On aura en invité exceptionnel en deuxième partie le président des maires de France, David Lysnard, qui est également le maire de Cannes.
00:37Et dans les colonnes du Figaro, il y a une petite tribune assez cash sur le climat actuel, et il interpelle carrément les autorités.
00:48Et on l'aura comme invité exceptionnel. Normalement on a un petit tour d'information avec Félicité Kindocky, qui n'est pas là, donc je pense qu'on va carrément enchaîner avec le premier sujet.
01:00On va prendre la direction du Rhône, si vous le voulez bien, nouvelle nuit de violence, ça réitère la Pape près de Lyon.
01:06Deux bus ont été incendiés, un policier a été blessé, ce policier a été blessé à la tête par un projectile, a été transporté à l'hôpital.
01:12On voit tout cela avec Juliette Saadat, et on sera juste après avec le maire de la commune, Alexandra Vincendet.
01:21Une épaisse fumée noire s'élève dans ce quartier de Rieux-la-Pape près de Lyon.
01:26Deux bus dévorés par les flammes, une vingtaine d'individus seraient à l'origine de ces dégradations.
01:33Un policier intervenu sur place a été légèrement blessé à la tête par un projectile.
01:38Les incendies se sont déclenchés aux alentours de 21h ce vendredi pour une deuxième nuit de violence dans la commune.
01:45Les autorités ont annoncé la mise en place d'un dispositif renforcé ce week-end.
01:50Des renforts CRS sont déployés dès ce soir à Rieux et seront mobilisés ce week-end aux côtés des effectifs de la police nationale et de la police municipale.
01:58Des investigations sont en cours pour retrouver les auteurs de ces violences.
02:03Et j'en profite pour saluer Karim Abouic, soyez le bienvenu.
02:07Et nous sommes avec Alexandre Vincendet, le maire de Rieux-la-Pape.
02:11Merci monsieur le maire, merci d'avoir accepté notre invitation.
02:15Comment expliquez-vous cette violence dans votre ville ?
02:19Écoutez, les premières violences ont eu lieu jeudi soir lors de la soirée d'Halloween.
02:23Les violences de jeudi étaient totalement gratuites.
02:25Il n'y a aucun élément qui permet de l'expliquer à part juste la volonté de nuire et de détruire.
02:31Et ce n'est très clairement pas l'œuvre d'une jeunesse soi-disant désœuvrée.
02:35C'est juste l'œuvre non pas de jeunes, mais de voyous et de délinquants.
02:38Il faut appeler un chat un chat.
02:40Il y a plein de jeunes à Rieux-la-Pape qui ne ressemblent pas à ces voyous qui détruisent tout,
02:45qui représentent juste une ultra-minorité qui jettent l'opprobre sur tout un quartier.
02:48Ça, c'est la première chose.
02:49Ensuite, il y a les violences de vendredi soir.
02:53On peut éventuellement faire le lien, même si c'est l'enquête qui le dira, à des interpellations.
02:58Il y a eu des interpellations jeudi lors des premières violences.
03:02Et vendredi après-midi, il y a eu une autre interpellation d'une personne
03:06qui est très défavorablement connue des services de police,
03:08et à l'heure où je vous parle, qui est actuellement encore en garde à vue.
03:12Et la personne qui a été interpellée étant bien connue des services de police,
03:15on peut faire un lien entre cette arrestation et les violences urbaines.
03:18Pour que la chose soit très claire, vous avez un certain nombre de personnes
03:21qui veulent faire en sorte, un certain nombre de voyous et de délinquants,
03:23qui veulent faire en sorte que ce soit leur ordre qui règne,
03:26que la République ne s'applique pas dans ce quartier.
03:29Je ne reculerai strictement devant rien,
03:31et je tiens vraiment à souligner aussi l'engagement de l'État aux côtés de la commune de Rieux.
03:37Et d'ailleurs, je tiens aussi à souligner que l'ensemble des personnes interpellées depuis jeudi,
03:41malheureusement, sont toutes mineures.
03:43Elles ont entre 13 et 17 ans. C'est aussi à souligner.
03:46Et je vous dis, Huchard, une question à vous poser, Alexandre Vincentdet.
03:49Oui, monsieur le maire, vous pointiez justement la jeunesse des individus qui sont interpellés.
03:54Et je crois que vous pointez aussi la responsabilité des parents
03:59et que vous voulez mettre en place un certain nombre de choses vous-même.
04:02En tant que maire, vous l'avez dit dans un communiqué, il me semble.
04:05Oui, bien sûr. En fait, on a Rieux-la-Pape mis en place dès 2018.
04:09On a amplifié ce qu'on appelle un Conseil des droits et devoirs des familles
04:13qui nous permet de convoquer les parents de mineurs délinquants.
04:15Très clairement, les mineurs qui ont été interpellés,
04:17je convoquerai les parents dans les plus brefs délais.
04:20Et le contrat qu'on va leur mettre entre les mains, il est très simple.
04:23C'est leur dire, voilà, il y a deux solutions.
04:24Votre enfant est en train de glisser vers la délinquance.
04:26Ce qui se passe est inacceptable.
04:28Donc deux solutions.
04:29Soit vous reprenez votre rôle de parent tout de suite et immédiatement.
04:32On est prêt à vous accompagner, on vous tend la main.
04:34Si vous ne le faites pas, les choses sont très claires, il y a une suspension des aides municipales.
04:38Ça, c'est la première chose.
04:39La deuxième chose, on verra après, on en a déjà discuté avec les différents acteurs.
04:43S'il faut qu'on aille même, et on l'a déjà fait suite aux émeutes de l'année dernière,
04:48s'il faut engager des ruptures de bail, des logements sociaux, des familles qui nous posent problème,
04:54nous le ferons.
04:55Certains diront, c'est trop dur, etc.
04:58Hier, quand j'étais aux côtés des habitants, avec eux, dans le quartier,
05:02c'était une des premières demandes des habitants, c'est pas à nous de partir, c'est à eux.
05:05Eh bien, ils ont parfaitement raison.
05:06Quand on bénéficie d'un logement social, c'est-à-dire avec un logement, avec un loyer modéré,
05:10parce qu'on n'a pas beaucoup de moyens, et qu'on bénéficie de la solidarité nationale
05:14et de la générosité de notre système, la moindre des choses, c'est de ne pas pourrir.
05:17Ne pas pourrir la vie des habitants de ce quartier.
05:20Donc, il y a un moment, on prendra nos responsabilités, ce sont des mesures fortes,
05:23mais je pense qu'il faut y aller.
05:24Et puis, la dernière chose, je pense qu'au niveau législatif, je le dis en tant que maire,
05:28je le dis aussi en tant qu'ancien parlementaire, il faut absolument que la loi change.
05:32Bien sûr, sur la responsabilité pénale des mineurs, ça c'est la première chose,
05:36mais aussi sur la responsabilité pénale des parents.
05:38Quand on est parent d'un mineur, par définition, on est responsable de ses enfants.
05:43Et donc, on est aussi responsable de ses actes quand ils commettent des actes d'une extrême gravité.
05:49Quand on est parent, on ne laisse pas son enfant de 12 ans, 13 ans, 14 ans, ou 17 ans,
05:54dehors, en train de faire n'importe quoi.
05:56Si on le fait, alors qu'on a fait des enfants, et qu'on n'est pas prêt à s'en occuper,
06:00à faire en sorte qu'ils respectent les règles, il y a un moment, on doit aussi en payer le prix.
06:04Je suis désolé de le dire, mais je pense que ça tombe quand même sous le sens.
06:07Alexandre Vincentdet, je le disais, David Lysnard, le président des Maires de France,
06:11sera notre invité à 12h30 dans Billy News.
06:14Il appelle dans les colonnes de nos confrères du Figaro, un sursaut national face à la violence.
06:19Il parle de faillite idéologique, politique et morale de l'État.
06:23Quel est votre regard ?
06:25Je ne préfère pas faire de grandes déclarations et taper sur tel ou tel.
06:29Il y a deux solutions.
06:30Soit on se met à trouver des coupables.
06:33Pendant qu'on essaie de trouver des responsables ou des coupables,
06:36on ne passe pas notre temps à essayer de trouver des solutions.
06:38La solution est assez simple.
06:40Aujourd'hui, il faut que l'ensemble des pouvoirs publics et des responsables politiques
06:45prennent leurs responsabilités.
06:47C'est-à-dire mettre en place une nouvelle législation.
06:50On a voté des moyens, déjà à l'Assemblée nationale, sous la précédente mandature,
06:54des moyens supplémentaires pour avoir des hommes supplémentaires pour les forces de l'ordre.
06:59On a voté aussi, de façon assez large, des moyens supplémentaires pour la justice.
07:03Il faut que tout ça se mette en place.
07:04Ça, c'est une première chose.
07:05Mais de l'autre côté, les magistrats, les policiers font aussi avec les lois qu'ils ont.
07:09Moi, je trouve ça inadmissible que, par exemple,
07:12hier soir, les voyous, pour certains, sont rentrés dans un immeuble.
07:16Ils se sont cachés dans un appartement.
07:19On n'a pas le droit de rentrer dans l'appartement parce que la loi l'interdit.
07:22Ils en profitent parce qu'ils connaissent les règles.
07:24Ils connaissent aussi les failles de ces règles.
07:27Il n'est pas normal qu'on ne puisse pas, à un moment, réaccrocher les parents
07:30quand il y a un problème avec un mineur délinquant.
07:31C'est pareil.
07:32Ça, ça demande une évolution législative.
07:34Ce n'est pas une question...
07:35Là, pour le coup, ce n'est pas que le gouvernement et l'État.
07:38C'est aussi le Parlement.
07:39Donc, il faut que chacun prenne ses responsabilités.
07:41Moi, je militais en tant que maire avant 2022 sur ces solutions.
07:47J'ai milité en tant que parlementaire et député sur cette nouvelle législation.
07:51Et je continue à militer pour cette nouvelle législation,
07:53de nouveau, en tant que maire de Rieux.
07:55Parce que je pense que, si on ne change pas la loi,
07:57vous pourrez avoir toutes les belles déclarations du monde
07:59sur les plateaux télé, dans les tribunes et dans les journaux.
08:02Ça ne changera rien.
08:03Donc, maintenant, il faut changer la loi.
08:05Il faut mettre les moyens sur la table.
08:06Et puis, il faut aussi, je tiens à le dire, un petit peu de courage politique.
08:09Parce qu'en effet, vous aurez toujours les bonnes âmes
08:11qui sont dans les salons parisiens, qui vous diront que ces violences
08:15sont encore une fois l'œuvre d'une jeunesse désoeuvrée.
08:18Non, il n'y a pas de jeunesse désoeuvrée.
08:19Ce n'est pas vrai.
08:20On s'en occupe.
08:21On met beaucoup de moyens sur la table.
08:22Et c'est bien normal.
08:23On travaille sur le fait de ramener de la mixité sociale dans les quartiers.
08:26On met beaucoup d'argent pour les transformer.
08:28Et ça fonctionne.
08:29Moi, je vois à Rieux, on a une baisse de la délinquance au niveau global
08:31qui est extrêmement forte.
08:32Dans le même temps, vous en avez qui n'aiment pas cette baisse de délinquance,
08:35qui n'aiment pas les moyens qu'on met sur la table,
08:37qui n'ont pas envie que les choses bougent.
08:38Et donc, qu'est-ce qu'ils font ?
08:39Pour résister, ils essayent de mettre la pression avec ce chantage à la violence.
08:43Ce chantage, c'est non.
08:44Et en tout cas, moi, je fais partie de ceux qui tiendront.
08:46Dernière question de Ludivich à Alexandre Vincentdet.
08:48Et dans quel état d'esprit êtes-vous ?
08:50Vous avez parlé justement de ces représailles, entre guillemets,
08:53après un certain nombre d'interpellations.
08:55Est-ce que vous êtes confiant ou inquiet
08:57pour la journée, la soirée et la nuit qui vont venir ?
09:01Pour avoir fait le point avec Nicolas Daragon,
09:05avec qui j'ai pu échanger tout à l'heure par SMS,
09:09le ministre délégué à la Sécurité,
09:12et puis également avec madame la préfète déléguée à la Sécurité du Rhône
09:16et le commissaire divisionnaire,
09:17on aura beaucoup de moyens ce soir et pour les jours qui viennent.
09:19D'ailleurs, je tiens à les remercier.
09:21Et moi, je tiens quand même à vous le dire,
09:22c'est qu'on a aussi dans notre commune
09:24la chance d'avoir une excellente coopération
09:27entre la police nationale et la police municipale, très clairement.
09:30Et c'est ce qui a permis déjà les premières interpellations
09:32et c'est ce qui a permis, je ne vais pas dire limiter les dégâts,
09:35parce que très clairement, c'est inadmissible ce qui s'est passé,
09:38mais en tout cas d'intervenir assez rapidement.
09:40Mais en tout cas, il y a une chose qui est sûre,
09:41on va mettre le paquet sur ces moyens-là
09:43et après on a une réunion de sécurité qui était prévue de longue date,
09:46mardi matin, mais ça va nous permettre de reparler de ces événements-là,
09:50de reparler aussi, parce que je pense qu'il y a des choses à remettre à plat
09:53sur les méthodes d'intervention de la police,
09:56mais ça vous comprendrez que je ne vais pas en parler sur votre antenne,
09:59bien évidemment, et j'ai prévu, je l'ai promis aux habitants hier soir
10:02quand j'étais à leur côté, de mettre en place une réunion avec eux,
10:05les bailleurs, les services de l'État, les services de la commune,
10:07pour qu'on puisse reprendre toutes les problématiques du secteur.
10:10Et puis enfin, il y a aussi une chose qui est sûre,
10:12c'est qu'il faut qu'on protège les habitants pour mettre fin à cette omerta.
10:15Parce que dans les quartiers, souvent, les habitants savent qui c'est
10:18mais ils n'osent pas parler parce qu'ils ont peur.
10:19Et moi je trouve que c'est inadmissible que sur le territoire de la République
10:22il y ait des gens qui aient peur de parler et peur des représailles,
10:24de gamins de 13 à 17 ans, qui se prennent pour des caïds.
10:28C'est inadmissible, inadmissible sur le territoire de la République.
10:31Et donc à partir de là, il faut vraiment que la peur change de camp,
10:33qu'on montre que les pouvoirs publics sont aux côtés des habitants
10:35et qu'on puisse justement travailler main dans la main
10:38entre habitants, pouvoirs publics, municipalités,
10:40pour mettre vraiment un coup d'arrêt extrêmement fort.
10:42Et ensuite, ce sera à la justice de faire son travail.
10:45Encore une fois, la justice, elle ne peut faire son travail
10:47que s'il y a des modifications législatives,
10:49puisque les magistrats, ils ne font qu'appliquer la loi, tout simplement.
10:53Merci Alexandre Vincentdet d'avoir été notre invité dans le cadre de Mini-News.
10:57Merci à vous.
10:58Merci beaucoup, je rappelle que vous êtes le maire de Lille-la-Pape.
11:00Félicités qu'Inoki est avec nous.
11:02C'est le moment de faire un premier tour de l'Information 360.
11:05Merci Élodie Puchard.
11:07Merci Thierry, bonjour à tous.
11:09Un jeune homme de 18 ans a été tué par balle à Valence, dans la Drôme,
11:13hier en plein après-midi, blessé gravement par balle
11:16sur la voie publique dans le quartier du Polygone.
11:18Le jeune homme était déjà en arrêt cardiaque à l'arrivée des secours.
11:21Connu de la justice, il pourrait avoir été victime d'un règlement de compte
11:25sur fonds de trafic de stupéfiants.
11:27Le guide suprême iranien Ali Ramenei a promis de répondre
11:31à toute attaque d'Israël et de son allié, les Etats-Unis,
11:34contre son pays ou ses groupes alliés dans la région.
11:36Alors qu'il détient le dernier mot sur toutes les décisions stratégiques en Iran,
11:40il promet une réponse cinglante.
11:42Et dans ce contexte, les Etats-Unis ont annoncé
11:44de nouveaux déploiements militaires au Moyen-Orient,
11:47incluant des moyens de défense contre les missiles balistiques
11:50des avions de combat et des bombardiers.
11:52Le Pentagone devrait arriver sur place dans les prochains mois
11:54pour la défense d'Israël.
11:56Selon un communiqué, ce déploiement est à prendre
11:58comme un avertissement pour l'Iran.
12:00Merci beaucoup, félicité.
12:01Nouveau point dans 30 minutes, comme d'habitude, comme tous les samedis.
12:04Allez, on poursuit nos échanges sur cette nouvelle nuit de violence
12:08à Rilieu-la-Pape, près de Lyon.
12:10Et nous sommes avec Hervé Rodon,
12:12qui est délégué départemental de l'Alliance du Rhône.
12:14Merci d'avoir accepté notre invitation.
12:17Je ne sais pas si vous avez entendu et écouté avec attention
12:21les propos du maire de la Commune.
12:23Votre réaction déjà sur les propos du maire ?
12:29Écoutez, on partage bien évidemment son analyse,
12:32mais tout le monde devrait le faire.
12:34C'est une question de logique.
12:36Le phénomène est sociétal.
12:38Il faudrait vraiment que l'État établisse un choc d'autorité,
12:44parce que là, ce n'est plus possible actuellement.
12:46Nous avons affaire à des récidivistes
12:48qui se retrouvent à commettre les mêmes faits
12:50tous les jours, toutes les nuits.
12:52À un moment donné, il va falloir prendre des mesures
12:54de manière à ce que ces gens-là,
12:56qu'ils soient mineurs ou majeurs,
12:59puissent répondre de leurs actes.
13:01Nous nous demandons depuis déjà presque 20 ans
13:05à ce que des pleines planchers soient installées,
13:09de manière à ce que ces agresseurs de policiers,
13:12de services de secours,
13:14parce que nous n'avons pas que les pompiers également,
13:16soient utilisés par ça.
13:17Et puis, bien évidemment aussi,
13:19les personnes qui sont un peu plus faibles physiquement,
13:25puissent bénéficier de mesures
13:28permettant de condamner ces gens
13:30par des pleines planchers incompressibles.
13:34Je reprends les propos du maire,
13:36particulièrement en colère,
13:37on le comprend aisément, particulièrement révolté.
13:39Il soulignait la jeunesse de ces personnes.
13:43Vous parlez de jeunes de 13 à 17 ans.
13:47Oui, mais ce n'est absolument pas étonnant.
13:49Encore une fois, on parle d'impunité.
13:52Et c'est bien plus facile de mettre des mineurs en première ligne
13:55dont on sait qu'ils n'auront pas de peine,
13:57j'allais dire, de prison ou autre,
14:01même aménagée, avec qui il n'y aura même pas de condamnation.
14:04D'ailleurs, ils ont tous des dossiers,
14:06malheureusement, pardonnez-moi l'expression,
14:08qui sont lourds comme le drap.
14:09Et à partir de là, c'est normal que nous les retrouvions
14:12régulièrement sur la voie publique
14:13et qu'ils soient mis en avant
14:15pour éviter que ce soit les majeurs qui soient stigmatisés.
14:19Riri La Pape, si je m'abuse,
14:20c'est une commune de 30 000 habitants à peu près.
14:24J'arrondis.
14:25Est-ce qu'il y avait un terreau favorable
14:27à ce type de, j'irais dire, des meutes ?
14:31Vous savez, ça…
14:32Alors déjà, je voudrais revenir quand même sur les faits
14:35si vous permettez.
14:36Halloween, avec des violences,
14:39ce n'est pas isolé cette année.
14:41Ça existe déjà depuis plusieurs années.
14:43En fait, tout ce qui est fête nationale
14:46et qui devrait être, j'allais dire,
14:48un bon moment passé entre plusieurs personnes,
14:52eh bien, ça devient des scènes de chaos
14:54volontairement provoquées.
14:56Je parle notamment d'Halloween.
14:58Je peux également parler du 31 décembre
15:00ou du 14 juillet.
15:01Tout simplement, c'est donné une excuse
15:04pour mettre le chaos.
15:06Tout simplement.
15:07– Comment réagissez-vous ?
15:08On a suivi hier avec attention
15:10le déplacement de Bruno Retailleau à Rennes.
15:14Il utilise des mots très forts.
15:17Qu'en pensez-vous ?
15:19Est-ce que c'est la bonne méthode
15:21de stigmatiser de la sorte ?
15:22Parce que les mots c'est bien,
15:23mais il faut également agir.
15:25Qu'attendez-vous ?
15:27– Alors écoutez, moi je ne vais pas rentrer
15:29sur le côté politique de la chose.
15:31Nous, nous sommes ici pour que nos collègues
15:34puissent intervenir avec plus de sécurité possible.
15:37Avec des moyens en adéquation
15:40avec la clientèle que nous avons en face de nous
15:43et également de l'effectif.
15:45Parce que sans effectif,
15:46malheureusement, ça ne sera pas possible.
15:49Quand nous avons des véhicules
15:52qui sont pris mon intervenant,
15:54ça porte bien son nom,
15:55ils arrivent à 34 maximum.
15:57Ils font une physionomie
15:59en arrivant sur une scène assez compliquée.
16:02Les autres, les autres en face de nous,
16:07ils sont régulièrement 30 ou 40.
16:09Dès le début, le déséquilibre est fait, si vous voulez.
16:12– Merci Hervé Redon,
16:14merci d'avoir accepté de témoigner
16:16dans Mini-News Week-end.
16:17Je rappelle que vous êtes déléguée départementale Allianz.
16:20Réaction autour de ce plateau.
16:22Caréma, on voit les scènes de violence encore une fois.
16:24C'est une commune de 30 000 habitants.
16:27Aucune commune n'est…
16:29– Épargnée.
16:30– Épargnée, aucune.
16:31Que ce soit les grandes, les grosses, les moyennes,
16:33les plus petites.
16:34– Oui, et aussi ce qui frappe,
16:36c'est cet ultra-rajeunissement, si on veut.
16:39– 13-17 ans, disait le maire.
16:41– Cette délinquance, tout à fait.
16:42Et on le voit aussi pour ce qui est du trafic de drogue.
16:45Quand on regarde pour le recrutement,
16:47c'est de plus en plus jeune.
16:48Donc pour revenir à ces images
16:49qui sont effectivement assez saisissantes,
16:51qu'est-ce que ça nous dit?
16:52Ça nous dit que les contrevenants, les délinquants,
16:55ils n'ont aucune peur de la sanction.
16:58En fait, pour eux, il n'y a pas de sanction.
16:59Puis même si jamais il y en avait une dans leur esprit,
17:02elle est tellement minime
17:04qu'ils peuvent se permettre de faire de tels actes.
17:06Donc c'est ce que ça nous dit.
17:08Cela dit, comment faire finalement
17:11pour endiguer ce phénomène?
17:13Moi, je suis d'accord, il y a plusieurs choses
17:15à faire en fait sur le fond.
17:17Et je pense que sur cette réflexion,
17:19par exemple sur les peines planchées,
17:21quand on attaque un policier,
17:22quand on attaque quelqu'un des forces de l'ordre,
17:25je pense qu'il y a vraiment un terrain à explorer
17:28dans ce cas-ci.
17:29Je pense que non seulement,
17:30quand vous attaquez un policier,
17:32non seulement vous mettez sa vie en danger
17:35comme individu, comme personne,
17:37mais aussi vous mettez à mal
17:39la mission première de l'État,
17:41qui est celle de protéger les citoyens,
17:44qui est la base de tout aussi dans une démocratie,
17:47dans un pays comme la France.
17:49Donc c'est fondamental.
17:50Et ensuite aussi, bien sûr,
17:52sur toute la question de la prévention,
17:54il y a beaucoup de choses certainement
17:56à faire aussi à ce chapitre.
17:59Ensuite, on prend la direction de Poitiers.
18:01Moi, j'ai déjà évoqué quand même
18:03cette différence qu'il peut y avoir
18:05entre des délinquants,
18:06et Karima le rappelait,
18:07de plus en plus jeunes,
18:08et puis des délinquants
18:09qui frisent la majorité.
18:10Il est évident qu'un délinquant
18:12de 18 ans et un jour,
18:13manque de chance pour lui,
18:15s'il commet un délit,
18:16eh bien il va être sanctionné
18:18comme un adulte.
18:19À 16-17 ans,
18:20ils ne sont pas encore considérés
18:22comme adultes.
18:23Alors il peut effectivement y avoir
18:25des peines planchées
18:26pour qu'il soit quand même
18:27très crédible.
18:28Mais alors, la délinquance,
18:29elle se rajeunit.
18:30On l'a dit et redit.
18:32Elle commence à 9 et 10 ans.
18:34Qu'est-ce que vous voulez donner
18:36comme peine planchée
18:37à un gosse de 9 ans ?
18:38Il ne faut pas exagérer.
18:39Il va faire des copies.
18:40Je ne ferai pas de mal à mon voisin.
18:42C'est absolument ridicule.
18:44On est dans un contexte,
18:46effectivement,
18:47de mexicanisation
18:48à propos de la drogue,
18:49mais on est aussi dans un contexte
18:51de jeunes gens
18:52qui sont,
18:53et là je ne suis pas du tout d'accord
18:54avec le maire,
18:55qui ont quand même des œuvrées
18:56malgré tous les efforts
18:57qu'il peut faire
18:58et on sait qu'il en fait,
18:59mais ce n'est pas parce qu'on met,
19:00ce n'est pas son cas,
19:01mais dans certaines communes,
19:02des baby-foot
19:03ou un panier de basket
19:05dans un coin
19:06qu'on estime pouvoir avoir la paix
19:08avec des jeunes gens
19:09qui sont et qui resteront
19:11des œuvrées
19:12tant qu'ils n'auront pas
19:13des gens qui les drivent
19:16et des jobs à la clé.
19:18Et c'est ça qui est important.
19:19Maintenant,
19:20pour ce qui concerne
19:21les moyens financiers
19:22qui seront retirés aux parents,
19:23c'est peut-être valable
19:24dans certains cas,
19:25mais pas généralement.
19:26Je rappelle que David Lysnard,
19:27le président des maires de France,
19:29sera notre invité à 12h40
19:31et il a beaucoup de choses
19:33à dire sur le sujet.
19:34Il est urgent d'agir,
19:35dit-il, entre autres.
19:36On va prendre la direction
19:37de Poitiers,
19:38dont on vous a beaucoup parlé hier.
19:40Poitiers,
19:41avec cette fusillade
19:42qui a fait 5 blessés,
19:43un ado de 15 ans
19:44et toujours entre la vie et la mort,
19:46une fusillade liée au trafic de drogue.
19:48Retour sur les faits
19:49avec Adrien Fontenot
19:50et ensuite on retrouvera
19:51notre équipe sur place,
19:52Marie-Victoire Diodonné
19:53et Sacha Robin.
19:57C'est une fusillade
19:58aussi soudaine que violente.
20:00Tard dans la soirée de jeudi,
20:01plusieurs coups de feu sont tirés
20:03sur une place centrale
20:04de la ville de Poitiers.
20:05Un restaurant est ciblé.
20:07Cinq adolescents,
20:08âgés de 15 à 16 ans,
20:09sont blessés par balle.
20:10Le tireur se serait livré
20:12à la vente de produits stupéfiants
20:14sur le secteur des couronneries
20:15dans les jours précédents.
20:16Une perquisition réalisée
20:18ce jour à 6h
20:20dans une habitation
20:21sur la commune de Poitiers
20:22a permis de découvrir
20:24sept munitions
20:25de calibre .22 Long Rif
20:27ainsi que des éléments partiels
20:29d'une arme démontée.
20:31Ce logement,
20:32celui qui a été perquisitionné,
20:33aurait été occupé par un homme
20:34présent depuis quelques semaines
20:36sur Poitiers.
20:37Un règlement de compte
20:38et une rixe impliquant
20:39une centaine de personnes
20:40selon les premiers éléments.
20:41Des témoins présents sur place
20:43et soupçonnés d'être proches
20:44de l'assaillant
20:45ont été interpellés
20:46par les forces de l'ordre.
20:47Pour beaucoup à Poitiers,
20:49le désarroi l'emporte
20:50sur le choc.
20:51On n'est pas dans
20:52la meilleure ville de France
20:53mais on vit heureux.
20:54Avec le temps que ça se dégrade
20:56comme ça,
20:57c'est triste.
20:58Se faire tirer dessus
20:59alors qu'on va faire ses courses
21:00et on va chercher
21:01sa baguette de pain,
21:02on n'est plus en sécurité.
21:04Même en 2024,
21:05on sort de chez soi
21:06pour aller chercher
21:07une baguette de pain,
21:08on n'est plus en sécurité.
21:09Des renforts de la CRS 8
21:10et CRS 84
21:11ont été déployés
21:12ce vendredi.
21:13Le parquet a ouvert
21:14une enquête
21:15pour tentative d'homicide.
21:16Et on retrouve sur place
21:17notre équipe
21:18Marie-Victoire Dieudonné
21:19et Sacha Robin.
21:20Bonjour Marie-Victoire Dieudonné.
21:21Rappelez-nous un petit peu
21:22où on est.
21:23L'enquête
21:24et rappelez-nous les faits.
21:28Les faits,
21:29ils sont simples.
21:30Nous nous situons
21:31donc jeudi soir.
21:32Un groupe d'amis
21:33se situe sur la terrasse
21:34du restaurant
21:35que vous voyez
21:36derrière moi.
21:37Des coups de feu
21:38jaillissent
21:39et blessent
21:40cinq mineurs
21:41dont un gravement
21:42à la tête.
21:43Il est actuellement
21:44entre la vie
21:45et la mort.
21:46Depuis,
21:47l'enquête avance.
21:48Une perquisition
21:49a eu lieu
21:50à quelques mètres d'ici
21:51dans le logement
21:52du suspect.
21:53Il serait arrivé
21:54à Poitiers récemment
21:55et serait impliqué
21:56dans la vente
21:57de produits
21:58stupéfiants.
21:59Des munitions ont par ailleurs
22:00été retrouvées
22:01chez lui.
22:02Son identité
22:03est en tout cas
22:04en train d'être confirmée
22:05actuellement.
22:06Alors Marie-Victoire,
22:07vous êtes sur place
22:08depuis hier.
22:09Vous avez rencontré
22:10les habitants
22:11du quartier.
22:12Que vous racontent-ils
22:13sur ce trafic
22:14de drogue ?
22:15Il est important.
22:16Comment ils perçoivent
22:17les choses ?
22:18Racontez-nous.
22:19En effet Thierry,
22:20nous avons pu rencontrer
22:21de nombreux habitants
22:22ici dans le quartier
22:23des Couronnières.
22:24Ce qu'il faut savoir,
22:25c'est que la plupart
22:26des personnes proches
22:27des victimes
22:28que nous avons pu rencontrer
22:29démontent formellement
22:30tout lien
22:31entre ces jeunes mineurs
22:32et la vente
22:33de produits stupéfiants.
22:34Ils invoquent plutôt
22:35une vengeance
22:36et des coups de feu
22:37qui auraient été
22:38à l'origine
22:39destinés
22:40à d'autres personnes
22:41elles concernées
22:42par le trafic
22:43de stupéfiants.
22:44En tout cas,
22:45l'enquête a été
22:47En tout cas,
22:48l'enquête nous en dira plus.
22:49Mais néanmoins,
22:50toutes les personnes
22:51rencontrées
22:52n'y ont absolument pas
22:53l'existence
22:54du trafic de drogue
22:55qui est vraiment
22:56une réalité
22:57dans le quartier.
22:58Les riverains l'admettent.
22:59Une dizaine
23:00de points de deal
23:01ont été répertoriés
23:02à Poitiers.
23:03Et puis,
23:04un certain nombre
23:05de ces points de deal
23:06se situent justement
23:07aux alentours
23:08de la place Coimbra
23:09où nous nous trouvons
23:10ici.
23:11Chose à savoir également,
23:12c'est que le commissariat
23:13de ce quartier
23:14justement,
23:15n'a pas rouvert
23:16ses portes
23:17depuis l'été 2023
23:18et les émeutes
23:19qui avaient incendié
23:20le centre commercial
23:21de ce quartier.
23:22Merci beaucoup
23:23Marie-Victoire Dudonnet
23:24accompagnée de Sacha Robin.
23:25On vous retrouvera
23:26tout à l'heure d'ailleurs.
23:27Patrice,
23:28on le voit,
23:29le narcotrafic
23:30n'épargne
23:31aucune ville.
23:32Aucune ville.
23:33Et moi,
23:34je trouve que ce que
23:35le ministre de l'Intérieur
23:36a dit de plus important,
23:37selon moi...
23:38Non, on va revenir
23:39sur les propos du ministre
23:40de l'Intérieur à la haine
23:41avec des propos très forts.
23:42Je sais,
23:43mais c'est simple,
23:44on ne peut pas
23:45traiter le
23:46narcotrafic
23:47comme une simple délinquance.
23:48Et tout est là.
23:49Et je crois que
23:50le problème en France,
23:51c'est qu'on met
23:52toute la délinquance
23:53dans le même panier.
23:54Et ça n'est pas vrai.
23:56Là, ça devrait être prioritaire.
23:58Cette histoire de drogue,
24:00ça fiche en l'air
24:02notre pays
24:03et malheureusement,
24:04on a des parlementaires,
24:07on a des élus
24:08qui parlent de délinquance
24:09d'une manière générale.
24:11C'est fort
24:13effectivement
24:15d'établir des communications
24:17pour prouver aux gens
24:20que prendre de la drogue
24:22et dealer,
24:23ça n'est pas bien.
24:25Et c'est du sang
24:26qui est en toile de fond.
24:28Mais franchement,
24:29ça devrait être
24:30la priorité des prioritaires.
24:31Qu'est-ce qu'on fait ?
24:32Eh bien,
24:33on agit exactement
24:34avec un jeune
24:35qui est soit
24:37un futur tueur à gages,
24:39soit un simple petit dealer,
24:41comme s'il avait cambriolé
24:43l'épicerie du coin.
24:45Et ça, c'est pas bon du tout.
24:47Avec François Hepp,
24:48on vous a ressorti
24:49l'interview du maire,
24:51qui est maire écologiste
24:53de Poitiers,
24:54avant de vous faire agir,
24:55Karima,
24:56parce que quand on a eu
24:58en direct hier
24:59la conférence de presse
25:00du procureur,
25:01il y a eu des armes
25:02qui ont été découvertes,
25:03etc.
25:04Marie-Victoire nous a rappelé
25:05les faits.
25:06On voit bien que ça n'a pas été
25:07un trafic qui a été lancé
25:08du jour au lendemain.
25:09Mais je le mets en parallèle
25:10parce que, justement,
25:11les propos du maire de Poitiers,
25:13écoutez ce qu'elle dit
25:14sur sa ville de Poitiers,
25:16et je suis sûr
25:17que ça va vous faire réagir.
25:21Poitiers est une ville
25:22plutôt calme,
25:23historiquement plutôt épargnée
25:25par les violences extrêmes
25:27de ce type-là
25:28liées au trafic de drogue.
25:29Et le fait que des événements
25:30aussi violents
25:31aient désormais lieu
25:32dans des villes comme Poitiers,
25:33ça montre bien
25:34combien le problème
25:35lié au trafic
25:36se développe partout en France
25:37et touche des territoires
25:38jusqu'à présent
25:39plutôt tranquilles.
25:40Et donc,
25:41il faut renoncer à l'idée
25:42de croire qu'il y a
25:43une baguette magique
25:44et que la solution
25:45est simple.
25:47On a le sentiment
25:48qu'elle découvre
25:49un peu la chose
25:50dans cette ville.
25:51Je ne sais pas,
25:52c'est un regard tout à fait
25:53personnel qui n'engage que moi.
25:54Mais il se passe des choses
25:55dans sa ville.
25:56Il y a ce trafic de drogue,
25:58mais il y a eu
25:59des panneaux de ville
26:00qui ont été recouverts,
26:02je l'évoquais hier,
26:03par les noms
26:04des leaders du Hamas.
26:05Il y a eu des églises.
26:06Enfin bon,
26:07encore une fois,
26:08ces affaires n'ont aucun lien,
26:09mais ça démontre bien
26:10qu'il se passe des choses
26:11à Poitiers.
26:12Ce n'est pas le monde
26:13des bisounours non plus.
26:14Non, absolument.
26:15Et on a l'impression
26:16d'une espèce d'attitude,
26:17non pas de déni,
26:18mais un peu quand même.
26:19Oui, c'est pour ça
26:20que je vous soumets
26:21cette réaction.
26:22Je suis d'accord avec vous,
26:23c'est-à-dire que c'est un peu
26:24l'impression que ça nous donne
26:25comme si finalement
26:26le phénomène
26:27de trafic de drogue,
26:28de délinquance
26:29ou quoi que ce soit,
26:30on n'était pas au courant
26:31que ça existait.
26:32Et je n'ai pas
26:33de baguette magique.
26:35Mais ça, ce n'est pas
26:36une réaction
26:37qu'on aime entendre
26:38parce que qu'est-ce que ça veut dire
26:39si on dit
26:40je n'ai pas de baguette magique?
26:41Évidemment, on sait
26:42que le problème,
26:43c'est complexe,
26:44que ça demande énormément
26:45d'efforts,
26:46que ça demande d'agir
26:47sur différents fronts,
26:48que si vous êtes maire
26:49d'une ville,
26:50vous ne pouvez pas tout faire.
26:51Mais dire
26:52je n'ai pas de baguette magique,
26:53c'est signer l'impuissance
26:54et ça, malheureusement,
26:55c'est peut-être
26:56ce qu'on a trop fait
26:57pendant des années
26:58voire même des décennies
26:59sur toutes sortes de problèmes.
27:00On ferme un peu
27:01les yeux sur ça.
27:02On se dit
27:03de toute façon,
27:04ça les concerne,
27:05ce sont des trafiquants de drogue,
27:06ça reste entre eux.
27:07Finalement, la population
27:08n'est pas trop touchée
27:09et on se rend compte
27:10que quand on est dans ce déni,
27:11quand on ferme les yeux,
27:12non, ce sont les habitants
27:13des quartiers,
27:14des différentes villes
27:15qui sont les premières victimes
27:16de tout ça.
27:17Ensuite, si on ne s'attaque
27:18pas au problème,
27:19ce sont les jeunes,
27:20en fait, la jeunesse
27:21des différentes villes
27:22qui vont être touchées.
27:23Vous avez dit,
27:24Pierre, tout à l'heure,
27:25il faut faire attention
27:26parce qu'il y a
27:27certaines délinquances
27:28qui vont être touchées
27:29et qui vont être touchées
27:31On ne peut pas traiter
27:32quelqu'un qui va aller voler
27:33l'autre personne
27:34qui est pris dans des trafics.
27:35Sauf que si on banalise
27:36justement la petite délinquance,
27:37moi, je pense que ça crée
27:38des fragilités
27:39et ça crée
27:40un terreau fertile
27:41pour les trafiquants de drogue
27:42qui vont aller les recruter
27:43de plus en plus jeunes aussi.
27:44Évidemment, quand je parlais
27:45tout à l'heure
27:46des peines planchers,
27:47je ne pense pas
27:48à envoyer un jeune de 9 ans
27:49en prison
27:50ou un jeune de 14 ans
27:51dans un quartier
27:52où il y a des gens
27:53qui sont touchés
27:54et qui sont touchés
27:55et qui sont touchés
27:56et qui sont touchés
27:57et qui sont touchés
27:58et qui sont touchés
27:59et qui sont touchés
28:00et qui sont touchés
28:01et qui sont touchés.
28:02Donc, c'est un peu
28:03comme si on avait
28:04un jeune de 12 ans
28:05en prison ferme.
28:06Ce n'est pas ça.
28:07Il faut quand même
28:08qu'il y ait une certitude,
28:09une sanction.
28:10Si ça vous fait plaisir
28:11de brûler des bus,
28:12de vous attaquer
28:13à des policiers,
28:14il y a quelque chose
28:15dans la chaîne,
28:16j'allais dire,
28:17des valeurs
28:18et aussi des sanctions
28:19qui sont appliquées
28:20qui a été littéralement rompues.
28:21Patrice, on va écouter
28:22en quelques instants
28:23Bruno Taillaud
28:24qui s'est exprimé hier
28:25qui est allé à Rennes
28:26dans ce quartier
28:27congréné par la drogue
28:28et j'ai essayé
28:29de me pencher
28:30sur le travail
28:31qu'ont fait nos confrères
28:32de l'Humanité
28:33qui ont bossé sur le sujet
28:34depuis pas mal de semaines
28:36et qui se sont aperçus
28:37de quelque chose
28:38dont personne ne parle,
28:40c'est que les éducateurs de vie
28:43dans les quartiers
28:44semblent non pas disparaître
28:46mais semblent travailler
28:48à reculons.
28:49Et pourquoi ?
28:50Une fois de plus
28:51pour une question de budget.
28:52Or, les éducateurs de rue,
28:54ils sont extrêmement importants
28:56parce qu'eux,
28:57ils sont pratiquement
28:58les seuls en dehors des parents
29:00à avoir une certaine considération
29:02de la petite délinquance.
29:04Et c'est vraiment un sujet
29:06qui est passionnant
29:08parce que ces éducateurs de rue
29:10qui ne sont pas les grands frères
29:11dont on a parlé
29:12pendant des années et des années,
29:14ce sont des gens
29:15qui sont véritablement au contact
29:16et qui peuvent faire quelque chose
29:18parce que les parents
29:20la plupart du temps
29:21sont déficients
29:22surtout lorsqu'ils ont des enfants
29:24qui ont 16 ans, 17 ans
29:25et c'est malheureusement
29:26à mon avis trop tard
29:27pour les faire revenir
29:28dans le droit chemin.
29:29Mais sur la valeur de la vie aussi,
29:30il y a peut-être juste un mot là-dessus.
29:31Quand on voit,
29:32quand on s'intéresse à ce phénomène
29:34par exemple du narcotrafic
29:35et des jeunes,
29:36certains intériorisent finalement
29:38que leur vie, oui,
29:39s'ils meurent finalement
29:40entre 20 et 30 ans,
29:41ça fait partie finalement de la situation.
29:44Donc cette psychologie,
29:46c'est rendu très avancé aussi
29:47pour ces jeunes-là
29:49qui vivent non pas
29:50comme dans un jeu vidéo
29:51mais qui n'attribuent plus
29:52de valeur véritablement à la vie.
29:55Alors Bruno Retailleau,
29:56je vous le disais,
29:57s'est exprimé en long, en large
29:58et en travers hier
29:59depuis Rennes,
30:00depuis le quartier de Maurepas.
30:02Que faut-il faire ?
30:03Écoutez-le.
30:06Je pense qu'on peut trouver
30:07une niche fin d'année,
30:09c'est très court,
30:10on y est quasiment,
30:11mais au plus tard,
30:12en tout début d'année.
30:13Encore une fois,
30:14c'est une commission d'enquête
30:15qui était transversale,
30:16présidée par un sénateur socialiste.
30:19C'est le groupe LR
30:21qui en avait eu l'initiative
30:22avec un rapporteur
30:23qui était un rapporteur
30:24Étienne Blanc, LR.
30:26Et le texte de loi
30:28est aussi transversal.
30:29Ce que j'ai entendu tout à l'heure
30:31avec des députés
30:32et avec des sénateurs
30:33qui n'appartiennent pas
30:34à ma famille politique
30:36est encourageant.
30:37Je pense qu'on peut trouver,
30:38notamment à l'Assemblée nationale,
30:40un consensus.
30:41Il ne faut pas que ce soit
30:42de l'eau tiède,
30:43il ne faut pas que ce soit
30:44un consensus mou,
30:45ça doit impacter toute la chaîne.
30:48Il faut tout réorganiser.
30:50On a envie de le croire
30:53Bruno Retailleau.
30:54Il ne faut pas que ce soit
30:55un consensus mou.
30:56Est-ce qu'il y aura unité là-dessus ?
30:59Je pose la question
31:00pour l'interrogation.
31:01Mais il va très loin.
31:04Déjà, son prédécesseur
31:07était crédible, ça,
31:09il n'y a pas de problème,
31:10il a œuvré dans ce sens-là.
31:12Mais M. Retailleau,
31:14fort justement du fait
31:15qu'il est nouveau dans la partie
31:17et que, de toute façon,
31:18au Sénat, déjà,
31:20il s'était penché largement
31:21sur le problème
31:22et qu'il essayait
31:23de trouver des solutions,
31:24eh bien, Bruno Retailleau,
31:26il enfonce un petit peu le clou.
31:28Et il enfonce surtout le clou
31:30lorsqu'il s'en prend à quelque chose
31:33qui est épouvantable
31:34dans tous les pays
31:35et qui, malheureusement,
31:36est intervenu en France
31:37depuis quelque temps,
31:38c'est la corruption.
31:40La corruption, c'est quelque chose
31:41qui gangrène les sociétés.
31:43Alors, évidemment,
31:44on ne va pas comparer
31:45la corruption en France
31:47avec ce qui peut se passer
31:48dans certains autres pays
31:50en Amérique latine ou ailleurs.
31:52Mais lorsqu'il, je disais,
31:53qu'il enfonce le clou
31:55et qu'il parle de corruption,
31:56ce n'est pas large.
31:57Alors, ce n'est pas la corruption,
31:58par exemple, il y a quelques années,
32:00vous vous souvenez-vous d'Airbus ?
32:02Airbus qui avait été condamné
32:04parce qu'ils avaient monnayé
32:06des contrats à l'étranger
32:07en filant quelques sous.
32:09Non, non, là,
32:10il met les points sur les i,
32:12il parle de corruption
32:13à tout niveau,
32:14y compris dans l'État.
32:16C'est-à-dire,
32:17chez les fonctionnaires.
32:18Et là, ça peut englober,
32:20ça n'englobe pas généralement,
32:21mais ça peut englober
32:22les policiers,
32:23les douanes, etc.
32:25Eh bien, peut-être
32:26qu'il fait avancer le chemise blic.
32:28Eh bien, on verra.
32:29En tous les cas,
32:30c'est la militante
32:31de ce Mini News Week-end.
32:32On se retrouve avec Félicité
32:33et avec vous deux
32:34dans quelques instants.
32:35On reparlera de Poitiers
32:36et je vous rappelle
32:37que nous aurons David Lysnard
32:38qu'on aura hâte d'entendre
32:40puisqu'il a pris position
32:42ce matin dans les colonnes
32:43du Figaro.
32:44Il va tout nous dire,
32:45tout nous dévoiler
32:46et on parlera évidemment
32:47de narcotrafic,
32:49de cette violence
32:50qui englobe nos villes
32:51et c'est ce qui est bien.
32:52Il est président
32:53de l'Association
32:54des maires de France.
32:55Allez, à tout de suite.
33:00Il est 12h30,
33:01c'est déjà la deuxième mi-temps
33:02de votre heure d'info
33:03de la mi-journée
33:04sur CNews.
33:05Toujours à nos côtés,
33:06Félicité Karimavouic
33:08et Patrice Sarditti.
33:09Et on commence avec vous,
33:10Félicité, évidemment,
33:11pour un nouveau tour
33:12de l'information.
33:13Merci Thierry.
33:14Rebonjour à tous.
33:15En Espagne,
33:16quatre jours après
33:17les tragiques inondations,
33:18le bilan ne cesse de s'alourdir.
33:20Le dernier bilan
33:21annoncé par les autorités
33:22fait état de 211 victimes.
33:24La recherche des corps,
33:25notamment dans les carcasses
33:26de voitures renversées
33:27par les flots,
33:28se poursuit aujourd'hui
33:29avec de nouveaux renforts.
33:30500 soldats supplémentaires
33:31sont déployés
33:32dans la région de Valence
33:33aujourd'hui.
33:34Levé de sanctions
33:35pour les quatre étudiants
33:36de Sciences Po Paris
33:37qui avaient mené,
33:38fin septembre,
33:39une action pro-palestinienne
33:40et étaient depuis interdits
33:41d'accès à l'établissement.
33:42Ils vont pouvoir revenir
33:43sur le campus
33:44dès ce lundi
33:45après la levée
33:46de la mesure conservatoire
33:47par le nouveau directeur.
33:48Notre institution
33:49a besoin d'aller de l'avant.
33:50Je compte sur le sens
33:51des responsabilités de chacun
33:52pour m'y aider
33:53à rappeler Louis Svasi.
33:54Le mouvement
33:55contre la vie chère
33:56en Martinique
33:57se poursuit.
33:58À présent,
33:59les leaders du collectif
34:00à l'origine de la mobilisation
34:01doivent arriver
34:02aujourd'hui à Paris.
34:03L'objectif,
34:04manifester au plus près
34:05des lieux de pouvoir
34:06et mobiliser
34:07la diaspora anti-aise.
34:08Une stratégie d'adaptation
34:09au combat
34:10selon le président
34:11de l'association
34:12deux semaines après
34:13la signature
34:14d'un protocole
34:15entre Etat,
34:16élu Martiniquais
34:17et acteur de la distribution
34:18et de la logistique.
34:19Merci beaucoup,
34:20félicité.
34:21On reparle
34:22de Poitiers
34:23avec cette fusillade
34:24qui a fait
34:25cinq blessés.
34:26On le rappelait,
34:27il y a un ado de 15 ans
34:28qui est toujours
34:29entre la vie et la mort.
34:30Une fusillade
34:31qui a eu lieu
34:32avec Antoine Defond
34:33le trafic de drogue.
34:34Et on va retrouver
34:35Marie-Victoire Dudonnet
34:36et Sacha Robin
34:37pour faire un point complet
34:38sur les dernières informations
34:39et sur l'enquête.
34:40Marie-Victoire Dudonnet.
34:42Alors exactement
34:43sur l'enquête
34:44c'est précisément
34:45une enquête
34:46pour tentative
34:47d'homicide
34:48qui s'est ouverte.
34:49Les relevés
34:50d'ADN,
34:51les enquêtes
34:52de vaginage
34:53sont donc en cours.
34:54Mais également
34:55l'analyse
34:56des caméras
34:57de vidéosurveillance.
34:58Alors comme vous le voyez
34:59ici,
35:00des caméras
35:01ont filmé
35:02l'entièreté
35:03de la scène
35:04ici sur la place
35:05Coimbra.
35:06Elles permettront
35:07donc aux enquêteurs
35:08de restituer
35:09la chronologie
35:10exacte
35:11des faits
35:12de cette soirée
35:13en deux parties.
35:14D'abord
35:15les coups de feu
35:16puis le rassemblement
35:17d'une cinquantaine
35:18de personnes
35:19dans la confusion
35:20et dans les heures.
35:21Néanmoins,
35:22une perquisition
35:23a déjà eu lieu.
35:24Elle a permis
35:25de retrouver
35:26des munitions
35:27dans le logement
35:28d'un suspect.
35:29Ce suspect serait arrivé
35:30récemment sur Poitiers.
35:31Il serait impliqué
35:32dans la vente
35:33de produits stupéfiants.
35:34Il est activement
35:35recherché.
35:36Son identité
35:37est en tout cas
35:38activement recherchée.
35:39Et puis,
35:40parallèlement,
35:41la CRS 8
35:42et une centaine
35:43de policiers
35:44sont venus ici
35:45sur la place Coimbra
35:46hier soir
35:47pour sécuriser
35:48les lieux
35:49pour vraiment
35:50faire en sorte
35:51que les quartiers
35:52et que les habitants
35:53de ce quartier
35:54se sentent bien.
35:55A savoir une chose aussi,
35:56Thierry,
35:57c'est que
35:58les policiers municipaux
35:59à Poitiers
36:00sont habituellement
36:01une trentaine ici
36:02contre une centaine
36:03à Tours et à Limoges.
36:04Merci beaucoup
36:05Marie-Victoire Dieudonné
36:06avec Sacha Robin
36:07depuis Poitiers
36:08pour quelques instants.
36:09Donc,
36:10on sera avec David Lissner
36:11mais je voudrais qu'on revienne
36:12sur la visite
36:13de Bruno Rotailleau
36:14hier à Rennes
36:15quand il est allé
36:16dans ce quartier
36:17qu'on connaît
36:18par la drogue
36:19à Maurepas.
36:20Évidemment,
36:21il est allé
36:22à la rencontre
36:23des habitants
36:24et bien évidemment,
36:25il a été interpellé.
36:26Je vais vous proposer
36:27deux petites séquences
36:28sur lesquelles
36:29je vais vous faire réagir.
36:30Première séquence,
36:31regardez cette habitante
36:32qui se plaint
36:33parce qu'elle a
36:34un problème de logement
36:35et écoutez bien
36:36ce qu'elle dit
36:38Les gens se respectaient
36:40mais non,
36:41c'est la drogue,
36:42on est pure sécurité.
36:43On sort par obligation
36:44pour aller voir le médecin.
36:45Les courses,
36:46on ne les fait plus
36:47au centre commercial malheureusement.
36:48On perd notre centre commercial,
36:49notre quartier.
36:50C'est ce qu'on me disait tout à l'heure.
36:51Je viens d'avoir une réunion
36:52avec un présenteur d'association
36:53et il me disait désormais
36:54que les commerces
36:55ne voyaient plus grand monde
36:56parce que les gens
36:57n'osaient même plus
36:58dans la journée
36:59aller faire leurs courses
37:00sur place.
37:01Un soir,
37:02je fais un manger
37:03et j'entends
37:04une rafale de mitraillettes.
37:05Vous vous rendez compte ?
37:06Je croyais que c'était la télé.
37:07J'appelle mon mari.
37:08Ça criait.
37:09Je dis non,
37:10c'est ici.
37:11Et à partir de quand
37:12vous avez vu la situation se dégrader ?
37:13Ça fait 6 mois que ça n'arrête pas.
37:14Ça fait depuis 6 mois
37:15que ça n'arrête pas.
37:16Je sors une fois,
37:17il y avait des gens
37:18avec des machettes hautes
37:19comme ça
37:20qui sont sortis d'une voiture.
37:21J'ai demandé un appartement
37:22au centre commercial,
37:23au CTS,
37:24un appartement
37:25parce que mon mari
37:26a des problèmes de santé.
37:27Moi,
37:28j'ai des problèmes
37:29de santé actuellement.
37:30J'ai donné deux ordonnances.
37:31On m'a dit,
37:32vous savez ce qu'on m'a répondu ?
37:33Non, dites-moi.
37:34On m'a dit,
37:35excusez-moi madame Colas,
37:36mais vous n'aurez pas d'appartement
37:37parce que la mairesse de Rennes
37:38a fait un contrat avec Paris
37:39pour les immigrés,
37:40était prioritaire.
37:41Voilà.
37:42Et on n'a le droit à rien.
37:43Nous, on n'est plus en France.
37:44On n'a plus le droit à rien du tout.
37:45On n'a plus le droit à rien.
37:46On vit sur la peur.
37:47On n'a le droit à rien.
37:48Rétablir l'ordre républicain,
37:49ce n'est pas pour les gens
37:50qui sont riches.
37:51C'est souvent pour des gens
37:52qui sont modestes.
37:53C'est souvent pour des gens
37:54qui sont comme vous,
37:55qui ont eu une vie de labeur
37:56et c'est vous qui encaissez
37:57les conséquences du désordre.
37:58Parce que,
37:59quand c'est la loi du plus fort,
38:00quand c'est la loi de la jungle,
38:01celui qui trinque,
38:02c'est le plus faible,
38:03c'est le plus petit.
38:04Et quand on veut rétablir l'ordre,
38:05c'est ce que je dis toujours,
38:06il y a une dimension sociale,
38:07c'est s'occuper des plus faibles.
38:08Karima, voilà,
38:09quand on descend,
38:10je dirais,
38:11dans l'arène,
38:12qu'on va au contact
38:13de la population,
38:14c'est important d'écouter
38:15ce que disent les habitants
38:16de ces quartiers.
38:17C'est important d'écouter
38:18ce que disent les habitants
38:19de ces quartiers.
38:20C'est important d'écouter
38:21ce que disent les habitants
38:22de ces quartiers.
38:23C'est important d'écouter
38:24ce que disent les habitants
38:25de ces quartiers.
38:26C'est important quand elle évoque
38:27sa problématique de logement.
38:28On a essayé hier de contacter
38:29la mairie de Rennes
38:30parce qu'il est ministre
38:31de l'Intérieur,
38:32donc il n'a pas été puissant,
38:33je dirais,
38:34sur la ville
38:35ou sur les décisions
38:36du maire de Rennes.
38:37Mais c'est ça,
38:38le quotidien.
38:39Et c'est très important
38:40parce qu'on l'entend,
38:41parfois,
38:42qu'il y a certains citoyens
38:43qui ne sont pas
38:44au courant
38:45des décisions de la mairie
38:46de Rennes.
38:47C'est très important,
38:48parfois,
38:49qu'il y ait certains citoyens
38:50qui n'osent pas trop parler,
38:51qui ont peur aussi,
38:52avec l'insécurité.
38:53Bien sûr.
38:54Parce que là,
38:55elle s'exprime
38:56à visage découvert.
38:57Exactement.
38:58Et elle s'adresse
38:59directement au ministre
39:00de l'Intérieur
39:01parce que ces personnes-là
39:02n'ont pas de voix,
39:03n'ont pratiquement jamais
39:04l'occasion de s'exprimer
39:05et on voit concrètement
39:06quelle est sa situation,
39:07qu'est-ce qu'elle vit
39:08au quotidien,
39:09les conséquences,
39:10justement,
39:11de se laisser aller
39:12au fil des années,
39:13des années,
39:14des années,
39:15des années,
39:17de se laisser aller
39:18même de l'état.
39:19On parlait tout à l'heure
39:20de déni de la situation,
39:21même de fermer les yeux
39:22dans certains cas
39:23sur certaines problématiques.
39:24Bien, c'est ce qu'on voit.
39:25Et dans ce cas-ci,
39:26c'est une forme même
39:27de rappel à l'ordre.
39:28Je voulais dire
39:29pour nos dirigeants
39:30de se dire,
39:31ils comprennent pourquoi
39:32ils travaillent aussi,
39:33même s'ils le savent
39:34probablement,
39:35mais dans ce cas-ci,
39:36c'est vraiment
39:37un rappel frontal
39:38face aux différentes
39:39difficultés des Français.
39:40On mesure, Patrice,
39:41quand on écoute
39:42cette habitante,
39:43la fracture de notre société.
39:44Est-ce que vous avez
39:45la même perception
39:46des choses ?
39:47J'ai la même perception
39:48mais j'ai l'impression
39:49d'entendre des gens
39:50qui disaient exactement
39:51la même chose
39:52il y a 30 ans
39:53ou il y a 35 ans.
39:54Et d'ailleurs,
39:55je pense que
39:56David Lismar
39:57reviendra sur le sujet
39:58puisqu'il dénonce
39:59justement le fait
40:00que depuis 40 ans,
40:01rien n'a changé.
40:02C'est absolument désastreux.
40:03Elle a raison,
40:04cette dame.
40:05On lui a probablement dit
40:06non, vous n'aurez pas
40:07d'appartement
40:08malgré les handicaps
40:09de votre mari
40:10et le autre
40:11parce qu'il y a
40:12une situation
40:13qui est vraiment
40:15il y a une priorité
40:16qui nous vient de la capitale.
40:17Il faut que ce soit prouvé
40:18évidemment.
40:19Eliott Deval
40:20en parlait hier
40:21du fait de ne pas avoir
40:22pu joindre la mairie.
40:23Vous venez de le faire.
40:24Oui, on a essayé d'y dire.
40:25Il y aura probablement
40:26une réponse.
40:27Maintenant,
40:28il est évident.
40:29Ou pas.
40:30Ou pas.
40:31Maintenant,
40:32c'est très plausible.
40:33C'est excessivement plausible.
40:34Maintenant,
40:35je voudrais revenir
40:36quand même
40:37sur quelque chose
40:38qui est extrêmement important.
40:39C'est
40:40ce qu'on masque.
40:41Je connais assez bien
40:42pour y avoir traversé
40:43pendant des années
40:44un département.
40:45Dans ce département,
40:46je vous assure
40:47que ce que je dis
40:48est vrai.
40:49Tout le monde connaissait
40:50le principal dealer
40:51du département.
40:52De quel département ?
40:53Vous ne souhaitez pas
40:54exprimer.
40:55D'accord.
40:56J'ai un petit peu gêné.
40:57D'accord.
40:58J'ai un petit peu gêné.
40:59Tout le monde
41:00le connaissait.
41:01Malgré cela,
41:02je ne veux pas dire
41:03qu'il régnait
41:04mais il était là.
41:05Il avait la paix
41:06et il mangeait normalement.
41:07Il était avec sa famille.
41:08Bien.
41:09Je sais même
41:10qu'il avait réussi
41:11à placer
41:12certains membres
41:13de sa famille
41:14dans certaines administrations
41:15du département.
41:16J'en reviens donc
41:17à la corruption
41:18qu'évoquait
41:19ce qui est extrêmement important
41:20le ministre de l'Intérieur.
41:21Et si ce monsieur
41:22était en liberté
41:23malgré le poids
41:24de sa responsabilité,
41:25c'est parce que
41:26je pense
41:27qu'il rendait service
41:28d'une manière
41:29ou d'une autre
41:30à des policiers
41:31pour autre chose.
41:32Et tant qu'on en sera
41:33à négocier
41:34avec ce genre de personnes,
41:35eh bien,
41:36on pourra
41:37s'assurer
41:38qu'il n'y ait pas
41:39de problème.
41:40Je pense
41:41qu'avec ce genre
41:42de personnes,
41:43eh bien,
41:44on ne pourra pas
41:45beaucoup avancer.
41:46Oui, parce que vous parlez
41:47de cette question
41:48parfois d'acheter
41:49un peu la paix,
41:50de fermer les yeux
41:51et tout ça.
41:52C'est ça.
41:53Sauf qu'aujourd'hui,
41:54quand on regarde
41:55les chiffres
41:56de l'ancien ministre
41:57de l'Économie
41:58qui évaluait
41:59le chiffre d'affaires
42:00du trafic de drogue
42:01ici en France
42:02entre 4 et 6 milliards
42:03de dollars,
42:04ça c'est,
42:05si vous voulez,
42:06c'est même assez modeste.
42:07C'est ce qu'il avait évalué.
42:08Donc, entre 4 et 6 milliards
42:09de dollars,
42:10c'est la possibilité
42:11effectivement de corrompre.
42:12Et on voit aussi
42:13une saturation du marché
42:14à l'international.
42:15Donc, on essaie,
42:16du côté des narcotrafiquants,
42:17de pousser le marché
42:18beaucoup en Europe
42:19en ce moment.
42:20Et vous avez deux façons
42:21de répondre à ça.
42:22Ou vous allez vers,
42:23par exemple,
42:24la légalisation du cannabis,
42:25mais ça ouvre la porte
42:26à du trafic de drogue,
42:27par exemple,
42:28de synthèse,
42:29d'autres types de drogues.
42:30Ou vous mettez les moyens,
42:31mais c'est de créer,
42:32par exemple,
42:33des parquets financiers.
42:34D'aller vraiment toucher
42:35aux portefeuilles
42:36de l'économie,
42:37d'aller chercher
42:39Il faut mettre de l'argent
42:40pour les enquêtes.
42:41Parce que quand on dit,
42:42par exemple,
42:43mettez du bleu,
42:44il faut mettre du bleu
42:45dans les rues,
42:46oui, il y a une certaine présence
42:47qu'il faut, bien sûr.
42:48Mais ensuite,
42:49pour aller attraper
42:50les gros bonnets,
42:51ça se passe du côté
42:52des enquêtes policières,
42:53financières,
42:54internationales.
42:55Et ça,
42:56ça prend énormément
42:57de moyens.
42:58Mais c'est ce qu'on n'a
42:59pas le choix de faire
43:00parce qu'on parle
43:01d'un marché
43:02de milliards de dollars
43:03en narcotrafic.
43:04Alors, justement,
43:05Winorotayo a été interrogé
43:06parce que c'est bien
43:07de prendre le pouls,
43:08de prendre le contact
43:09et d'écouter.
43:10Mais on lui dit,
43:11mais qu'est-ce que vous allez faire ?
43:12Vous venez de notre quartier,
43:13mais qu'est-ce que vous allez faire ?
43:14Écoutez cette question
43:15posée par cette habitante
43:16et la réponse
43:17de Winorotayo.
43:18Sur le terrain,
43:19qu'est-ce que vous allez
43:20mettre en place ?
43:21Est-ce que la police
43:22municipale sera armée
43:23ou aura des moyens
43:24supplémentaires ?
43:25Moi, j'y suis favorable,
43:26mais ça dépend
43:27de chaque commune.
43:28Moi, j'y suis favorable.
43:29Parce que là,
43:30les habitants
43:31de tous les quartiers...
43:32Je suis aussi favorable
43:33que la police municipale
43:34soit armée.
43:35Je suis aussi favorable
43:36à la multiplication
43:37de la vidéosurveillance,
43:38de la vidéoprotection.
43:39Plus on a de caméras,
43:40plus on a de caméras,
43:41plus on peut avoir
43:42des images, des preuves,
43:43justement.
43:44Mais ce que nous,
43:45on veut essayer,
43:46ce que je veux annoncer,
43:47on en a parlé là aussi.
43:48Ça m'a beaucoup frappé
43:49parce que souvent,
43:50on n'en parle pas.
43:51On fait des campagnes
43:52de communication,
43:53par exemple,
43:54pour prévenir
43:55pour le dégât du tabac,
43:56par exemple,
43:57ou alors de l'alcool
43:58au volant
43:59avec le problème
44:00que ça engendre
44:01sur la sécurité routière.
44:02On n'en fait jamais.
44:03Jamais sur la drogue,
44:04on n'en fait.
44:05Alors que,
44:06et je le répète,
44:07moi je veux changer
44:08en matière de culture.
44:09Aujourd'hui,
44:10trop souvent,
44:11on a une banalisation
44:12de la consommation
44:13de la drogue.
44:14Et nous sommes avec
44:15David Lysnard,
44:16le maire de Cannes
44:17mais également
44:18le président
44:19de l'association
44:20des maires de France
44:21qui interpelle
44:22les autorités
44:23dans les colonnes du Figaro.
44:24Je voulais absolument
44:25vous avoir.
44:26Merci d'avoir accepté
44:27notre invitation.
44:28David Lysnard,
44:29que vous révèlent
44:30ces différentes affaires
44:31que vous faites
44:32notamment celle de Poitiers.
44:33Ça veut dire quoi
44:34très concrètement
44:35pour vous ?
44:36Bonjour,
44:37merci à vous d'abord.
44:38Cela fait des mois
44:39et même des années
44:40que nous sommes
44:41un certain nombre
44:42de maires
44:43à alerter
44:44sur la gangrénisation
44:45si vous me permettez
44:46ce terme
44:47des trafics de drogue
44:48en France.
44:49Ce que révèle Poitiers
44:50c'est finalement
44:51ce que nous dénonçons
44:52depuis longtemps.
44:53C'est-à-dire que
44:54les réseaux de dealers
44:55qui s'apparentent
44:56de plus en plus
44:57dans le domaine
44:58de la drogue
44:59ne sont pas
45:00les mêmes
45:01que ceux
45:02qui s'apparentent
45:03de plus en plus
45:04à des mafias.
45:05C'est-à-dire
45:06avec des réseaux
45:07de blanchiment
45:08s'installent
45:09dans les villes
45:10moyennes
45:11mais aussi
45:12dans les communes rurales
45:13parce que vous axez
45:14à juste titre
45:15sur les villes moyennes
45:16mais j'avais alerté
45:17d'ailleurs c'était
45:18je ne sais plus
45:19dans le Parisien
45:20ou dans le Figaro
45:21il y a deux ans
45:22sur ce que j'avais constaté
45:23dans certains départements
45:24du centre de la France
45:25que je connaissais bien
45:26quand j'étais gamin
45:27où je suis retourné
45:28pour l'association
45:29des maires de France
45:30et en tant que maire
45:31le grand maire
45:32de l'Asie
45:33vous avez des systèmes
45:34de deal
45:35vous avez des systèmes
45:36de livraison
45:37la ruralité
45:38la campagne
45:39avant elle était utilisé
45:40comme base de repli
45:41comme base de stockage
45:42et comme base de production
45:43aujourd'hui
45:44elle est aussi
45:45une base
45:46une zone
45:47de diffusion
45:48de la drogue
45:49et ça c'est
45:50un élément
45:51à avoir en tête
45:52c'est-à-dire
45:53que c'est tout
45:54le territoire national
45:55qui est gangrené
45:56et face à cela
45:57il faut évidemment
45:58agir sur la zinute
45:59l'esprit de ce que dit à juste titre, à mon sens, un ministre de l'Intérieur mais
46:03ça va nécessiter une mobilisation à la fois non seulement du ministère de
46:07l'Intérieur mais du ministère de la Justice, il faut qu'il y ait une grande
46:10cohérence entre les deux et c'est la question en suspens aujourd'hui, également
46:14des douanes, des ministères des Finances mais aussi du Quai d'Orsay parce qu'il y a
46:18un travail international et je termine là-dessus mais j'ai constaté moi, je
46:24parcours tout le pays si vous voulez, je le fais en plus, c'est une association
46:27l'AMF donc c'est avec des moyens simples donc ça permet de bien discuter, de voir
46:30les choses en profondeur et je vois en zone frontalière, j'habite en zone
46:34frontalière, les flux qui peuvent arriver notamment de cannabis qui viennent
46:38essentiellement du Maroc, il y a eu un voyage au Maroc il y a quelques jours du
46:41Président de la République, j'espère que ça a été évoqué, tout ce qui est drogue de
46:45synthèse qui sont dramatiques en termes de santé publique, beaucoup sont
46:49produites en France mais aussi beaucoup viennent du Bénélux, des Pays-Bas de la
46:53Belgique et puis ce que j'ai vu aussi en Guyane, en Guyane française et aux
46:56Antilles françaises, c'est la cocaïne qui arrive d'Amérique latine donc on a des
47:01flux internationaux qu'on identifie bien et donc le travail doit, il part
47:05évidemment du travail sur le consommateur, il faut réprimer, il faut
47:09aussi accompagner, soigner etc mais aussi sur les réseaux internationaux. Jusqu'à
47:13maintenant je pense qu'il y a eu beaucoup de facilité, beaucoup de théâtre, beaucoup
47:17de lâcheté et il est temps dans l'esprit de ce que dit juste au-dessus de Bruno
47:21Ottaio de s'y attaquer en profondeur mais comme je l'avais dit aussi il y a
47:25quelques années, ça va swinguer quoi, ça va swinguer parce que ça veut dire qu'il
47:30y aura de la violence, on en parlera si vous voulez, ça veut dire qu'il va
47:34falloir que nous population, nous habitants, on comprenne que si les
47:41pouvoirs publics enfin s'attaquent en profondeur à ce fléau, et il faut le
47:45faire pour plein de raisons qu'on peut évoquer aussi si vous le souhaitez, ça va
47:49bouger. A qui la faute David Lysnard ? Parce que j'ai lu avec attention votre
47:54interview, vous parlez de faillite idéologique, politique et morale, est-ce
47:59qu'il n'est pas déjà trop tard ? Si je pensais qu'il était trop tard pour
48:05agir contre la drogue, trop tard pour agir pour la prospérité du pays, pour
48:10relancer la culture, l'instruction publique et lutter contre l'immigration,
48:14j'arrêterais la politique. Vous comprenez mon sens de la provocation
48:17évidemment. Non, il n'est pas trop tard, mais plus on attend, plus on est
48:25gangrénisé. Et il y a quand même des phénomènes qu'il faut analyser, ce sont les
48:29phénomènes de corruption. Je pense notamment à la corruption dans le milieu
48:31carcéral. Vous discutez avec des anciens tollards, quels qu'ils soient, et tous
48:37vous expliquent que la survie en prison, elle est de se connecter avec des
48:41caïds, de se faire protéger, de les alimenter financièrement, et par exemple
48:46comment se fait-il que dans beaucoup de maisons d'arrêt, beaucoup de prisons, on n'ait
48:49pas des brouilleurs nouvelle génération ? Comment se fait-il que les grandes
48:55mafias de la drogue, on parle beaucoup de la mafia marseillaise, la Dezen Mafia,
49:00arrivent depuis la prison à donner des ordres, à organiser le trafic, le réseau,
49:05la distribution, et à donner des ordres d'assassinat ? On sait très bien qu'il y a
49:10de la corruption en prison, et ça il va falloir s'y attaquer. On sait très bien
49:13qu'il y a des connexions avec parfois, pas toujours, mais des réseaux islamistes,
49:17des réseaux terroristes, les armes. Quand il y a eu les émeutes urbaines à l'été 2023,
49:24j'avais dit à certains de vos confrères que ce qui m'avait frappé, il y a eu un très bon
49:28reportage, je ne sais plus dans quel magazine, et moi je l'avais constaté sur le terrain,
49:32c'est-à-dire qu'au début des émeutes, les dealers laissaient faire les émeutes,
49:37parce qu'ils utilisaient ça parfois pour progresser dans leur conquête territoriale.
49:43Puis à un moment donné, il fallait siffler la fin de la récréation parce que ça nuisait
49:48au business. Les dealers aujourd'hui, la drogue, c'est une mafia, et une mafia c'est quoi ? Ça a
49:54été vrai en Sicile, c'est vrai partout, c'est vrai en Amérique latine, c'est un ordre. C'est
49:59un ordre illégitime, ultra violent, c'est un ordre qu'il faut casser, mais ça assure l'ordre dans
50:06les quartiers. Concrètement, qu'est-ce que vous préconisez, David Lysnard ? Qu'est-ce qu'il
50:10faut faire au moment où on se parle ? Vous avez raison, je vais y venir. Là-dessus, ce qui m'avait
50:16frappé, c'est que les armes automatiques, les armes des dealers, n'ont pas été utilisées. Elles
50:20ont été utilisées que pour une seule chose, c'était pour tirer sur des caméras de vidéoprotection.
50:26Mais le jour où on s'attaquera vraiment aux trafiquants en profondeur, il faut s'attendre
50:31à des violences urbaines très puissantes. Alors qu'est-ce qu'on fait très concrètement ? Que fait
50:35David Lysnard si demain… ? Là-dessus, il faut comprendre que là, on est au cœur du régalien,
50:43donc du rôle de l'État. Là, on en arrive à la mission de l'État, parce que l'État a été
50:48inventé pour protéger la population. Et moins l'État protège, plus il en kikine, pour rester
50:54poli, il emmerde, comme disait le Président Pompidou, les braves gens. C'est-à-dire qu'il
50:58est fort avec les faibles et fait avec les forts. Alors ça veut dire qu'il faut un plan tout azimut.
51:01Évidemment, il faut donner des moyens qui sont à la fois des moyens juridiques, mais des moyens
51:06matériels. Les moyens matériels, c'est les places de prison. Tant qu'il nous manque les 25 000 à 30 000
51:11places de prison, tout est illusoire. C'est-à-dire que la politique pénale s'adapte à la pénurie de
51:17moyens. La semaine dernière, il y a eu une très belle opération de police nationale, de police
51:22municipale à Cannes. Il y a deux semaines, pardon. On a interpellé six dealers, dont une tête de
51:28réseau. On était sur du charbonneur haut de gamme, on va dire. On avait identifié à la vidéo plus de
51:35540 transactions par jour. Ils ont été relâchés en attendant le jugement. Deux, on les a rechoppés,
51:42ils avaient une interdiction de séjour et donc ils ont été embastillés. Le parquet a interjeté à peine,
51:47le parquet est palaxiste. Mais il y a un problème de pénurie. Ensuite, les moyens, c'est sur les
51:51mineurs. Toujours les moyens matériels. Les centres d'éducation fermés ne sont ni éducatifs ni fermés.
51:57Il faut vraiment des établissements disciplinaires. C'est ce qui va permettre de sauver des gamins.
52:01C'est ce que j'expliquais aussi dans le papier du Figaro. Ensuite, il y a les moyens juridiques.
52:06Il faut adapter le droit. On a un droit pénal qui est plutôt solide, mais il faut l'adapter à la
52:12réalité, notamment sur les mineurs. Je ne vais pas entrer dans le détail, mais avec Alexandre
52:15Amartin, député depuis 5-6 ans, on fait des propositions en la matière. On avait travaillé
52:19avec le Dr Berger. Il faut que les sanctions soient immédiates, instantanées, de vraie
52:26déprivation de liberté. Il faut évidemment une mobilisation internationale. On doit couper les
52:32flux. Je parlais du Maroc. Qu'on ne nous fasse pas croire que les champs de cannabis au Maroc,
52:36c'est pour l'usage thérapeutique. On sait très bien que ça arrive chez nous. Donc là, il faut
52:41arrêter les niaiseries, il faut arrêter de rigoler. Il faut des moyens matériels dans les Antilles
52:46françaises. La gendarmerie, qui travaille bien, n'a pas assez de navettes maritimes. Sur le fleuve,
52:53j'ai vu en Guyane française, sur le fleuve Maroni, au moment de la pause déjeuner, tout d'un coup,
52:57les trafiquants traversent le fleuve et amènent tout ce qu'ils peuvent amener, de contrebandes,
53:03y compris de la drogue. Ça veut dire aussi qu'il faudrait qu'on ait des moyens. Nous, maires,
53:07on n'a pas de moyens judiciaires. La police municipale est armée, toute armée. Ils sont
53:12formés régulièrement, on fait des formations. Pas toutes les polices municipales, David Lysnard,
53:16puisqu'on évoquait certaines communes. Tout à fait. Mais ce que je veux dire,
53:21d'abord, il ne faut pas que ce soit obligatoire, c'est le contrat social local, mais qu'elles soient
53:24armées ou pas, je ne sais pas. Dans la réalité, c'est mieux d'être armée. Ils sont armés,
53:28ils sont impactants. Mais le trafic de drogue, c'est un travail judiciaire. Il faut couper les
53:35dealers et a fortiori les chefs de réseau de la société. Il faut protéger la société. Par exemple,
53:41on devrait avoir un pouvoir de logement. Aujourd'hui, sur le peuplement, les maires
53:46n'ont plus de pouvoir. On connaît des tours entières où, à partir d'un certain étage en haut,
53:52ils aménagent des appartements presque luxueux. Ce sont des logements sociaux, on n'a pas le droit
53:56de les virer. Ce n'est pas normal. Le blanchiment, c'est un point aussi très important. On sait très
54:03bien que le blanchiment de la drogue, c'est un sujet majeur. On a vu fleurir dans beaucoup de
54:08nos communes. Ça avait commencé avec des kebabs, ensuite ça a été des pizzerias. Il y a aussi des
54:13barbiers, des barbiers coiffeurs, etc. Heureusement, il y a des barbiers, des marchands de pizza et des
54:19kebabs. Il y a des gens très honnêtes, une majorité. Mais vous avez des établissements dont on sait
54:23très bien qu'ils sont des établissements de blanchiment. Tout d'un coup, vous avez 5-6 barbiers,
54:275-6 pizzerias ou 5-6 kebabs qui ouvrent, avec personne dedans, et qui déclarent des gros
54:32chiffres d'affaires. Donc là-dessus, on devrait pouvoir faire localement, autour des maires,
54:38des pôles de lutte contre ces narcotrafics. Donc vous voyez, c'est tout azimut et je ne suis pas
54:44exhaustif. Le rapport parlementaire qui a été fait, notamment par Étienne Blanc et son collègue
54:49socialiste, Jérôme Blain, est très bien fait. Le rapport sénatorial. Les maires ont beaucoup de
54:54retours d'expérience. Il y a eu des complicités, il y a eu du laxisme politique. Vous avez parfois
55:00du clientélisme, mais ça, il faut le dire, ça doit faire partie du débat local. Mais croyez-moi,
55:07aujourd'hui, ce qui me frappe, et je conclue là-dessus, rassurez-vous, c'est la distinction
55:11entre parfois les débats que l'on entend, en l'occurrence pas sur CNews ou Europe 1,
55:15mais sur certains endroits, des débats azimutés. L'immense majorité des gens que je vois sur le
55:22terrain, dans la rue, que je rencontre partout en France, qu'ils soient riches ou pauvres,
55:27qu'ils soient blancs ou noirs, qu'ils soient de droite ou même de gauche, tout le monde est
55:33d'accord en réalité. Il faut s'attaquer au réseau d'immigration, il faut s'attaquer... On sait très
55:39bien qu'il y a des têtes de pont qui sont de l'autre côté de la Méditerranée, etc. Donc je
55:44trouve qu'il y a beaucoup plus de maturité dans la société pour s'attaquer à ces fléaux que
55:49parfois débats ou du juridisme que l'on entend. Dernier point, il faut que les magistrats puissent
55:55bosser. Il y a parfois du laxisme chez les magistrats, mais très souvent le problème,
56:00il n'est pas dans le laxisme, il est dans... comment dire... ils sont submergés, submergés de dossiers.
56:07Et une des raisons qui accentue ce problème, c'est que dans le pays qui a le record du monde de la
56:12dépense publique, le record du monde des impôts et des charges, on n'a jamais autant eu d'agents
56:16payés avec nos impôts et on n'a jamais aussi peu eu de moyens sur le régalien. Et ça, c'est
56:21toute ma motivation politique. C'est-à-dire qu'il faut qu'on s'attaque pour de bon aux excès de
56:27procédures, aux jurisprudences qui nous étouffent. Il faudra faire des référendums pour sortir des
56:32jurisprudences qui nous étouffent, notamment en matière migratoire, qu'elle soit européenne ou
56:36nationale. Et je suis à la fois effaré parce que je constate depuis des années l'effondrement du
56:45pays, l'effondrement, le délitement régalien, etc. Mais je suis aussi... je sais qu'on peut se
56:50ressaisir et moi je crois qu'on peut vraiment régler ces problèmes parce que je vois de plus
56:54en plus de fonctionnaires motivés, je vois des gens dans la vie qui ont du bon sens, qui ne veulent
56:59pas de l'extrémisme, ils veulent juste qu'on exécute les choses. Et ça, la grande révolution de la
57:04politique nationale, en tout cas, ça sera d'aller dans le sens de l'exécution des choses. Voilà,
57:08merci. Merci, merci d'avoir été notre invité exceptionnel dans le cadre de ce mini-news,
57:13David Lysnard. Et je rappelle que vous allez aborder ce thème le 20 novembre, si je m'abuse,
57:17autour de table ronde avec vos collègues, Cécila. Merci de le rappeler, j'avais décidé ça il y a
57:23quelques semaines et malheureusement l'actualité nous donne raison. On va faire une grande table
57:27ronde au Congrès des maires, qui est le plus grand rassemblement d'élus locaux du monde,
57:30porte de Versailles. Des ministres seront là, des maires vont témoigner de gauche, de droite,
57:34des problèmes que l'on rencontre. Et je pense que ça peut aussi aider à l'accouchement d'une
57:39politique publique très puissante contre l'arco-trafique. Mais ça prendra, il faut le
57:43savoir, ça prendra des années et des années. Eh bien vous reviendrez m'en parler dans le cadre
57:48de mini-news et sur CNews, David Lysnard. Merci d'avoir accepté notre invitation. Un
57:53six termine, on aurait pu commenter mais voilà, priorité à David Lysnard. Merci de m'avoir
57:59accompagné tous les trois, évidemment. On se retrouve tout à l'heure. Félicité à partir de
58:0314h. Caréma aussi, vous n'êtes pas à du rendez-vous cet après-midi, Patrice ? Demain peut-être ?
58:09Demain sûrement.
58:10Et merci à l'équipe qui m'a entouré pour préparer, qui nous a entouré pour préparer
58:13cette émission, David Bouinet, Anisabelle Thollé, François Eppe, Axel Thomas et donc
58:16félicité Kidnoki. Merci à la proclamation, Anthony, Bossez, Camas. Voilà, dans quelques
58:22instants c'est face à Michel Enfrey avec Laurence Ferrari et nous on se retrouve à 14h. A tout à l'heure.