• il y a 10 mois
Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE

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00:00:00 Il est midi, bonjour, soyez les bienvenus.
00:00:02 Je suis très heureux de vous retrouver pour ce rendez-vous que vous connaissez par cœur.
00:00:06 12h, 14h, c'est Midi News, le week-end, deux heures d'informations non-stop,
00:00:10 avec, vous le savez, un grand nombre de témoignages.
00:00:13 Et dans cette édition, il y aura beaucoup de témoignages.
00:00:15 Je vous présente également l'équipe de grands témoins qui m'entoure dans quelques instants,
00:00:19 mais tout de suite, le sommaire de notre première heure.
00:00:22 À la une encore, l'agriculture.
00:00:24 Évidemment, le jour d'après, les agriculteurs ont obtenu 400 millions d'euros d'aide.
00:00:29 Les barrages se lèvent, nous serons sur le terrain avec toutes nos équipes.
00:00:33 Regardez le dispositif, avec Miquel Dorian sur la 15, à Pontoise, très précisément,
00:00:38 dans un convoi qui a quitté le barrage, je crois qu'il est dans un tracteur.
00:00:41 Leurs paras du côté de Miramas, où des opérations de filtrage ont lieu,
00:00:45 les agriculteurs inspectent les camions qui arrivent de l'étranger.
00:00:49 Et puis, nous suivrons aussi le départ des convois qui partent de Chili, Mazarin.
00:00:54 Autre thème, face à la hausse des prix de l'électricité,
00:00:57 nous devons refaire de la France un paradis énergétique.
00:01:01 Ce n'est pas moi qui l'affirme, mais Jordan Bardella, dans les colonnes du Figaro,
00:01:05 ce matin, le président du Rassemblement national,
00:01:08 appelle à prendre des mesures fortes pour diminuer le prix de l'électricité de notre facture.
00:01:13 Vous le savez, on va augmenter de 10%.
00:01:16 On en parlera bien sûr largement avec Florian Tardif, notre spécialiste politique qui nous a rejoint.
00:01:21 Et puis, alors que l'on parle de prix de l'électricité,
00:01:23 on évoquera également la crise du logement en France.
00:01:25 C'est la fondation Abbé Pierre qui dénonce l'absence de réponse du gouvernement.
00:01:29 On ouvre le débat dans Minilews Weekend.
00:01:32 Voilà pour le programme de notre première heure.
00:01:34 Merci de nous accueillir chez vous.
00:01:36 Tout de suite, on fait un point sur l'information avec Somaya Labidi.
00:01:40 Bonjour, Somaya.
00:01:41 Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:01:43 À la une de l'actualité, il lève le camp.
00:01:46 Les points de blocage disparaissent progressivement un peu partout en France.
00:01:49 Certains agriculteurs ont même déjà repris la route cette nuit.
00:01:53 Mais une question subsiste.
00:01:54 Ont-ils été convaincus par les promesses du gouvernement ?
00:01:57 Emmanuel Macron a-t-il répondu à leurs attentes ?
00:02:00 Élément de réponse avec ce sujet signé Aminata Demphole,
00:02:04 Michael Dos Santos et Fabrice Elsner.
00:02:07 Avant de quitter définitivement ce blocage,
00:02:13 je crois qu'on peut quand même tous être fiers de ce qui s'est passé ces derniers jours.
00:02:16 Sur l'autoroute A6, certains agriculteurs restent et d'autres lèvent le camp.
00:02:22 Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, les a rejoints sur place
00:02:25 et demande la suspension des blocages suite aux nouvelles annonces de l'exécutif.
00:02:30 Je suis allé à Lyon, je suis allé dans l'Iode, je suis allé dans l'Oise,
00:02:33 je suis là ce soir, je vais partout parce que je veux sentir ça, ça m'intéresse aussi.
00:02:37 Moi je ne suis pas un mec perché à Paris toute la journée.
00:02:39 Si certains agriculteurs se sont sentis écoutés et compris, d'autres sont dubitatifs.
00:02:45 J'en ai fait toute l'année des tables Excel, je ne fais que ça de faire des tables Excel.
00:02:47 On fait des plus, des moins, on est toujours en moins.
00:02:50 Donc moi je n'ai pas de réponse à ça.
00:02:51 En déplacement à Bruxelles, Emmanuel Macron a proposé un égalime européen
00:02:56 et la création d'une force européenne de contrôle sanitaire et agricole.
00:03:00 Des efforts bien accueillis par les agriculteurs,
00:03:02 qui n'hésiteront pas à remonter la pression si les promesses ne sont pas tenues.
00:03:06 Ce qu'on aurait aimé avoir malgré tout, c'est un calendrier plus précis sur les différentes actions.
00:03:14 J'espère que ce travail là va continuer,
00:03:17 parce que nos troupes ici sur le terrain ont besoin de réponses
00:03:20 et on reviendra si on n'a pas les réponses.
00:03:22 Les producteurs ont fixé leur cap et attendent des premiers résultats
00:03:26 d'ici au coup d'envoi du Salon de l'agriculture, ce 24 février.
00:03:30 Certains d'entre eux ne décolèrent pas et c'est le cas à Miramas,
00:03:35 dans les Bouches-du-Rhône où des agriculteurs mènent des opérations de filtrage.
00:03:39 Ils dénoncent notamment la concurrence déloyale venue des pays voisins.
00:03:45 Encore une concurrence déloyale.
00:03:47 Nous on a un bon rosier de province, réputé dans le monde entier.
00:03:51 Et l'Espagne encore une fois, avec des produits moins chers,
00:03:55 des manœuvres moins chères,
00:03:56 ils conquérissent le marché français avec des prix qui cassent les prix.
00:04:00 Et donc nous maintenant dans nos caves, on n'arrive pas à sortir le vin de nos caves.
00:04:06 Ils ne veulent pas sortir parce qu'il y a l'importation espagnole.
00:04:09 On est là ici pour défendre notre cause,
00:04:12 que les lois sont mal faites, elles ne sont pas appliquées à tout le monde.
00:04:15 Et donc bon, voilà, un vin espagnol, on ne peut pas concurrencer.
00:04:21 Dans le reste de l'actualité,
00:04:22 cinq policiers pris à partie par une bande cagoulée
00:04:25 et armés d'une machette lors d'un refus d'obtempérer à Nice.
00:04:28 Quatre des fonctionnaires ont été blessés pendant l'opération,
00:04:32 dont un qui pourrait subir une intervention chirurgicale
00:04:35 selon le syndicat de police Unité SGP06.
00:04:39 Un syndicat vent debout contre la multiplication de ces cas.
00:04:42 Le refus d'obtempérer, c'est devenu un sport national en France.
00:04:46 On assiste aujourd'hui à un refus d'obtempérer toutes les 20 minutes en France.
00:04:50 L'année dernière, on a recensé 27 000 refus d'obtempérer.
00:04:54 Donc il va falloir prendre des mesures, de vraies mesures.
00:04:57 Le Code pénal prévoit deux ans d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende.
00:05:01 Je vous dis très clairement les choses,
00:05:03 il faut absolument que cette peine soit un, prononcée,
00:05:06 et deux, pardon, mais appliquée et effectuée entièrement.
00:05:10 Et peut-être qu'à ce moment-là, ça mettra du plomb dans la cervelle à certains,
00:05:15 même si j'en doute encore un peu parfois,
00:05:17 mais peut-être que ça permettra d'assister un petit peu moins à ce genre d'exaction,
00:05:22 parce que je vous rappelle que ces individus effectivement mettent en danger
00:05:27 l'intégrité physique des policiers, c'est une chose,
00:05:29 mais ils mettent en danger également l'intégrité physique de nos concitoyens
00:05:33 de par leurs embardées, mais complètement ahurissantes.
00:05:36 Donc il faut vraiment qu'on stoppe ça, parce que ça devient intenable pour tout le monde.
00:05:41 Et puis rassurez-vous, malgré les nombreuses polémiques,
00:05:43 elle ne songe pas à démissionner.
00:05:45 Ce sont les mots d'Amélie Oudéa Castera sur TF1 ce matin.
00:05:50 La ministre de l'Éducation a tout de même reconnu la médiocrité de ses premiers pas
00:05:54 à la tête de son super ministère.
00:05:57 Voilà pour moi Thierry, c'est à vous.
00:05:59 Merci ma chère Sommaier, on vous retrouve dans 30 minutes.
00:06:01 Allez, c'est parti, Minute News Week-end, nous sommes ensemble jusqu'à 14h.
00:06:04 Je vous présente l'équipe de grands témoins qui m'entourent avec,
00:06:07 tout d'abord des fidèles, Naïma M. Fadel, essayiste.
00:06:09 Ravie de vous accueillir en ce vendredi.
00:06:11 Merci Thierry, bonjour.
00:06:12 Bonjour. Céline Pina, bienvenue.
00:06:15 Politologue, journaliste à causeur.
00:06:18 Bonjour.
00:06:18 Bonjour.
00:06:19 Florian Tardif.
00:06:20 Bonjour.
00:06:21 Beaucoup de choses pour vous aujourd'hui.
00:06:22 Oui, comme toujours.
00:06:23 "Comme toujours", me direz-vous.
00:06:25 Pierre Lelouch, ancien ministre spécialiste de politique internationale.
00:06:29 Bonjour.
00:06:29 Et connaisseur aussi du monde agricole, puisque vous demeurez dans Ménéloir aussi.
00:06:33 Je suis rassuré parce que Mme Oudéa Castira va rester.
00:06:39 Presse, c'est ouf.
00:06:41 J'ai vu, je vous ai entendu.
00:06:43 Je vous ai entendu durant le journal de Somaya, l'avidi.
00:06:47 Pierre-Henri Bovis, fidèle aussi à Vaucache.
00:06:50 Bonjour.
00:06:50 Ravie de vous accueillir.
00:06:51 Bonjour Thierry, merci.
00:06:52 Et j'accueille avec beaucoup de plaisir celle qui sera un peu notre grand, grand, grand, grand témoin de cette édition,
00:06:57 Sophie Lénart.
00:06:59 Bonjour.
00:06:59 Si je peux bien prononcer votre nom ?
00:07:00 Parfait.
00:07:01 Bienvenue, agricultrice présidente de la Coordination rurale de l'Oise.
00:07:05 Allez, c'est parti.
00:07:06 Midi news.
00:07:07 On commence donc par évoquer la situation de nos agriculteurs le jour d'après.
00:07:11 Je le disais dans le sommaire.
00:07:12 Après les annonces d'hier, les barrages se lèvent un à un.
00:07:15 Les agriculteurs retournent dans leurs fermes, même si certains, oui certains, vous nous le direz peut-être,
00:07:20 Sophie, auraient préféré que le mouvement se prolonge.
00:07:24 On va en parler évidemment tout au long de ces deux heures.
00:07:27 Ça sera l'un des thèmes majeurs avec vous, entre autres, Sophie.
00:07:30 Mais on va prendre tout de suite la direction du terrain.
00:07:33 On va retrouver Mickaël Dorian qui est à bord d'un tracteur du côté de Pontoise, me semble-t-il.
00:07:40 Bonjour, Mickaël.
00:07:41 Donc, vous accompagnez cet agriculteur qui retourne dans sa ferme.
00:07:46 Absolument.
00:07:48 Une cinquantaine d'agriculteurs ont levé le camp depuis maintenant une petite demi-heure,
00:07:52 depuis le barrage d'Argenteuil sur l'autoroute A15.
00:07:55 Alors, on a quitté, ça y est, l'autoroute A15.
00:07:58 Ils viennent tous de l'ouest du Val d'Oise et sont en route pour leurs exploitations respectives.
00:08:04 Et c'est le cas de Grégoire qui m'accompagne, qui est céréalier et qui m'accompagne sur le trajet en tracteur cet après-midi.
00:08:13 Bonjour Grégoire, merci de nous accueillir.
00:08:16 On est donc en train de rentrer.
00:08:17 Alors, la décision de lever le camp a été prise tout de suite après les annonces de Gabriel Attal.
00:08:22 Pas tout de suite, justement, après les annonces de Gabriel Attal et d'Emmanuel Macron.
00:08:25 Vous m'expliquiez que vous attendiez d'avoir des garanties sur ce qui avait été annoncé hier.
00:08:30 Oui, tout à fait, parce qu'il y a eu une annonce, enfin, il y a eu un certain nombre d'annonces.
00:08:35 Et les garanties, c'est qu'on attendait des écrits qui confirmaient la direction annoncée par le gouvernement dans ses nouvelles dispositions.
00:08:43 Alors, j'imagine que vous êtes content de rentrer déjà et content des avancées qui ont été faites pour la profession.
00:08:52 Alors oui, très content de rentrer parce que c'est quand même beaucoup de fatigue pour tout le monde.
00:08:57 Et puis, il faut pouvoir aussi continuer à s'organiser dans son travail.
00:09:02 Ça, c'est le premier choix.
00:09:04 Et la deuxième, c'est qu'on est content d'avoir fait ces avancées, d'avoir fait changer le gouvernement d'orientation,
00:09:15 de l'économie agricole pour en tout cas faire en sorte de maintenir l'échange de dialogue pour pouvoir avancer
00:09:23 et bien faire comprendre que la souveraineté alimentaire, c'est en effet indispensable.
00:09:29 Juste un mot pour nous expliquer comment s'est organisée la levée de barrages tout à l'heure.
00:09:33 Alors, en quelques mots, il faut bien évidemment tout ranger, tout nettoyer pour laisser un minimum de travail aux autorités.
00:09:42 Et après, c'est avant tout la coordination avec les forces de police pour le retour et la sécurité du convoi.
00:09:50 Et toujours après quelques aléas matériels, on va dire, mais principalement, c'est organiser la sécurité du convoi.
00:10:00 Voilà Thierry, on est en route pour l'exploitation de Grégoire.
00:10:02 On vous tiendra bien sûr au courant de ce retour pour tous ces agriculteurs dans leurs fermes respectives.
00:10:10 Merci beaucoup, Mika. Je vois que vous êtes en train de réaliser un rêve d'enfant.
00:10:14 On était dans un tracteur. On vous retrouve tout au long de cette émission, évidemment.
00:10:19 Sophie Lénard, vous êtes notre grand témoin.
00:10:22 Quel est votre état d'esprit en toute sincérité, en toute honnêteté ce midi ?
00:10:30 Bon, alors, je pense que vous me connaissez. Je n'ai pas la langue de bois.
00:10:33 C'est pour ça que je vous pose la question, justement.
00:10:35 On ne peut pas être content.
00:10:36 On ne peut pas être content parce que je vais vous faire juste une petite démonstration,
00:10:41 parce que le monde en général ou la presse a l'air d'utiliser des grands montants, 400 millions d'euros.
00:10:48 Voilà, vous savez ramener à l'exploitation ce que ça fait ?
00:10:51 Ah oui, si on divise, oui.
00:10:52 Ça fait 1000 euros par exploitation.
00:10:54 Et je vous le dis, ces 1000 euros, alors là, on se contredit de nouveau dans nos demandes de simplification.
00:11:02 Pour obtenir ces 1000 euros, il va encore falloir faire des dossiers qui vont quasi nous coûter ces 1000 euros.
00:11:07 Vous m'expliquez en quoi c'est une avancée ?
00:11:13 J'ai l'impression que tout ce qu'on dit depuis dix jours dans l'application, c'est de nouveau tout l'inverse de ce qu'on a demandé.
00:11:19 On a demandé une simplification et là, on nous dit, voilà, il va y avoir des dossiers à remplir pour avoir des aides.
00:11:24 Des aides qui vont finalement, je vous assure, 400 millions d'euros divisés par 400 000 d'exploitation, ça fait 1000 euros.
00:11:31 Ouh là, ouh là, ouh là.
00:11:33 Moi, mes collègues, je ne peux pas leur dire aujourd'hui, rentrez chez vous.
00:11:37 Je ne peux pas.
00:11:38 Déjà, d'abord, j'ai rien à leur dire.
00:11:41 Néanmoins, un grand nombre de vos collègues rentrent.
00:11:43 Ce n'est pas nous qui rentrons.
00:11:44 Oui, j'entends.
00:11:45 Il y en a certains qui veulent rester.
00:11:47 Mais vous ne voulez pas d'aide.
00:11:49 En plus.
00:11:49 Non, mais vous ne voulez pas d'aide.
00:11:50 C'est-à-dire que là, j'ai du mal, excusez-moi, à comprendre votre discours pour le coup.
00:11:53 Et je comprends très, très bien votre colère.
00:11:56 Mais vous ne voulez pas d'aide.
00:11:57 Vous voulez, depuis plusieurs jours, et c'est justement ce que vous réclamez, c'est qu'on vous laisse faire.
00:12:02 Donc là, aujourd'hui, alors certes, ce n'est peut-être pas assez.
00:12:06 Mais de ce que j'ai compris ces derniers jours, tout de même, c'est que vous ne vouliez pas d'aide de l'État.
00:12:11 Là, aujourd'hui, vous dites l'État ne nous donne pas assez d'aide.
00:12:14 Enfin, on essaie de comprendre.
00:12:16 Je me suis mal exprimée, alors.
00:12:17 Peut-être.
00:12:18 Ce que je voulais vous faire, c'était la démonstration que ces 400 millions d'euros ne représentaient rien.
00:12:23 Et je vous remercie d'avoir insisté sur ce point.
00:12:25 Bien sûr que le précepte de la coordination électorale, c'est des prix, pas des primes.
00:12:29 Mais c'était juste pour faire la démonstration.
00:12:31 Parce que le public ou le tout à chacun entend des sommes.
00:12:35 Oui, c'est vrai.
00:12:35 Vous avez raison de rétablir la vérité.
00:12:37 C'est vrai.
00:12:38 C'est juste là.
00:12:39 Mais merci de m'avoir remis dans le droit chemin.
00:12:42 Allez, tour de table.
00:12:43 Pierre et mes autres grands témoins, évidemment.
00:12:46 Pierre Ruch.
00:12:47 On a assisté hier à une séquence extrêmement bien organisée entre l'intervention du Premier ministre,
00:12:55 suivie par la conférence de presse la deuxième de la journée de M. Rousseau pour la FNSE,
00:13:00 qui est le principal syndicat,
00:13:02 puis suivie de l'autre conférence de presse du président depuis Bruxelles.
00:13:06 Donc l'affaire a été rondement mêmée pour que tout s'arrête.
00:13:12 Maintenant, le sujet, c'est ça la difficulté.
00:13:16 Au-delà des 400 millions annoncés, des quelques mesures immédiatement visibles.
00:13:20 Dont certains parlent de mesurettes.
00:13:22 Mais en tout cas, la question, c'est est-ce que les questions structurelles de l'agriculture française ont été résolues ?
00:13:28 Pour l'instant, on ne peut pas le dire parce que ce sont des problèmes lourds.
00:13:32 L'application de la loi EGalim et des contrôles des grandes surfaces, pas fait.
00:13:38 Les centrales d'achat qui ne sont même pas en France, pas fait.
00:13:42 Les accords de libre-échange qui sont des faits maintenus, même s'ils sont temporairement bloqués.
00:13:48 Ça reste un sujet majeur.
00:13:50 Les importations avec des molécules différentes et des prix différents, notamment d'Espagne, pas réglés.
00:13:56 L'aide à l'Ukraine est maintenue, donc les importations vont continuer.
00:14:02 Mais on dit qu'elles vont être contrôlées.
00:14:04 Il faut avoir les contrôles.
00:14:05 Donc tout ça, c'est d'ailleurs normal quelque part.
00:14:08 Le gouvernement ne pouvait pas délivrer en trois jours sur des sujets structurels qui ont été mis en place depuis des années.
00:14:15 Et qu'on a laissé dériver.
00:14:18 Et dont les plus petits payent la note.
00:14:20 C'est pas les gros céréaliers, les autres.
00:14:23 Ce sont les petites exploitations qui payent le prix de tout ça.
00:14:27 Donc moi, ce que je souhaite pour eux et pour mon pays, c'est que ce à quoi on dit qu'on s'est engagé soit vraiment réalisé.
00:14:35 En sachant pertinemment que certaines choses ne se produiront pas.
00:14:39 Par exemple, tant que la France ne mettra pas son veto, les accords de libre-échange continueront.
00:14:44 Donc là, j'ai pas entendu un clash là-dessus sur la politique extérieure de l'Union.
00:14:52 Pas du tout.
00:14:53 Les règles fondamentales restent les mêmes, à savoir que la France a donné sa signature, on a donné les mandats, donc ça continue.
00:15:01 Et c'est ça qui me gêne, surtout pour les plus petits de ces agriculteurs, parce que c'est eux qui vont continuer à payer la note jusqu'à la prochaine explosion.
00:15:11 À moins que...
00:15:13 On peut supposer que la question va être jusqu'au salon d'agriculture, je parle sur la gouverne de Sophie, évidemment.
00:15:18 C'est une crise de modèle.
00:15:19 Oui, c'est un modèle.
00:15:20 Parce que lorsque l'on voit, et on parle beaucoup des revenus des agriculteurs, lorsque l'on voit le revenu moyen, il a considérablement augmenté.
00:15:27 Paradoxalement, ces dernières années, de quasiment 30%.
00:15:30 Mais pourquoi ?
00:15:31 Parce qu'il y a des très, très, très grosses exploitations, effectivement, qui augmentent cette moyenne générale.
00:15:38 Mais là, qu'est-ce qu'on a vu ces dernières semaines ?
00:15:41 C'est justement les plus petites exploitations.
00:15:42 Mais surtout les "leves".
00:15:43 Les petites, voire les moyennes de grâge, qui sont un peu les laissés pour compte de ce qui se passe en ce moment.
00:15:49 Et il y a des gagnants, très peu, et beaucoup de perdants, malheureusement.
00:15:54 Et ce qu'il faut revoir, c'est l'ensemble du modèle agricole.
00:15:56 Et effectivement, là, je peux vous rejoindre, il n'y a pas eu de réponse là-dessus.
00:16:00 C'est-à-dire qu'il y a eu des réponses à quelques revendications aujourd'hui.
00:16:04 Mais quel modèle on propose à ces agriculteurs ?
00:16:06 Qu'est-ce qu'on leur dit pour les 5, 10, 15, 20, 30 années à venir ?
00:16:11 Là, pour l'instant, on ne sait pas.
00:16:12 Allez, priorité, et on continue le tour de table, évidemment, priorité au terrain et au témoignage.
00:16:17 On va retrouver Laure Parra du côté, je vous le disais, elle est du côté de Miramas, si je m'abuse.
00:16:23 Et là, il y a des contrôles, des filtrages qui se passent, ma chère Laure.
00:16:26 Bonjour, Laure, racontez-nous un petit peu ce qui se passe du côté de Miramas.
00:16:32 – Écoutez, ils se sont installés, les agriculteurs des Bouches-du-Rhône,
00:16:35 qui continuent à mettre la pression au gouvernement,
00:16:37 ils se sont installés à l'entrée de Clé Sud.
00:16:39 Clé Sud, c'est une zone d'activité où, à peu près entre 1 000 et 1 200 camions
00:16:43 rentrent, chargent ou déchargent et ressortent.
00:16:46 Ils ont choisi de filtrer les camions qui rentrent à l'intérieur.
00:16:49 Ils n'inspectent que les camions réfrigérés.
00:16:52 Et à plusieurs reprises, ce matin, ça fait bien 3 heures qu'on est là,
00:16:55 à plusieurs reprises, ils ont découvert des produits en provenance de l'Espagne,
00:17:00 de l'Italie, du Maroc ou encore du raisin du Pérou, des myrtilles du Chili.
00:17:05 Et tout cela, ces agriculteurs le dénoncent.
00:17:08 Alors, ils sont très respectueux, ils ne vident pas les camions,
00:17:11 ils permettent à la circulation de se poursuivre.
00:17:14 De toute façon, ils ne peuvent pas vider le camion,
00:17:16 puisqu'à un moment donné, ils ont voulu aller un petit peu plus loin.
00:17:19 Mais les forces de l'ordre sont très présentes et les empêchent
00:17:23 d'aller au bout de leur initiative, à savoir de vider un camion.
00:17:26 Ils jouent le jeu, ça se passe dans le calme, pour être tout à fait clair avec vous.
00:17:31 Et ils vont rester là au moins toute la journée.
00:17:34 Ils ne veulent pas entendre que le mouvement s'essouffle.
00:17:36 Ce qu'ils veulent entendre, en revanche, c'est que le mouvement peut continuer,
00:17:38 que la pression peut continuer avec les gens de la base.
00:17:42 Tous reconnaissent à demi-mot qu'ils sont un petit peu déçus
00:17:45 par leurs instances réciproques, les chefs de leurs syndicats réciproques.
00:17:50 Merci beaucoup, ma chère Laure.
00:17:51 N'hésitez pas à intervenir à tout moment.
00:17:53 Nous sommes ensemble jusqu'à 14 heures.
00:17:55 Sophie, oui, on comprend, on voit bien ce que nous raconte leur para.
00:17:59 La pression demeure.
00:18:01 Donc, il y a un sentiment mitigé en ce vendredi.
00:18:05 Et puis, pour mettre un peu d'humour,
00:18:07 s'ils veulent, la coordination rurale postule pour faire des contrôles.
00:18:11 J'ai l'impression qu'on découvre quelque chose en France,
00:18:15 que nous, rappelons, on a donné des alertes, mais phénoménales depuis des années.
00:18:19 Il n'y a pas une semaine où on n'écrit pas au ministère
00:18:22 "faites attention à ceci, faites attention au curage des fossés,
00:18:25 faites attention aux concurrences déloyales,
00:18:27 attention, nous avons une problématique sur les matières actives qu'on utilise".
00:18:32 Et là, j'ai l'impression qu'on découvre,
00:18:34 il n'y a pas un camion que mes collègues ont ouvert,
00:18:36 parce qu'il y a quelques jours, ils ont pu en ouvrir quelques-uns,
00:18:39 pas un des camions ne contenait de la marchandise française.
00:18:43 Est-ce que vous vous rendez compte que le découlement de ça,
00:18:46 c'est que vous avez des contrats de matières premières agricoles françaises
00:18:51 qui ne sont pas desservis,
00:18:52 parce que ces gens-là viennent inonder le marché ?
00:18:56 Et quand on nous dit "vous ne pouvez pas nous demander de sortir du traité de libre-échange
00:19:01 parce que vous avez les vins à l'espiritueux",
00:19:03 je ne suis vraiment pas sûre que nos collègues qui vendent du champagne
00:19:06 soient d'accord que la monnaie d'échange soit des poulets ukrainiens.
00:19:09 Mais justement, Madame,
00:19:10 Naïma Empanel,
00:19:11 très très important dans ce mouvement,
00:19:14 c'est que vous avez révélé à l'ensemble des Français,
00:19:16 rappelons que 90% des Français vous soutiennent,
00:19:20 et ça c'est important de le dire, c'est un mouvement très populaire.
00:19:22 La réalité de ce que vous vivez,
00:19:24 cette absurdité,
00:19:26 cette situation kafkaienne,
00:19:29 et puis aussi la malbouffe,
00:19:31 parce qu'on peut avoir le souci de manger français,
00:19:35 et on se rend compte qu'à partir du moment où c'est conditionné en France,
00:19:38 c'est labellisé France.
00:19:40 Donc ça veut dire qu'il y a tromperie,
00:19:41 ça veut dire que tout ce discours,
00:19:45 ce blabla sur l'écologie,
00:19:47 où on veut contraindre nos vies au quotidien,
00:19:49 on nous contraint énormément,
00:19:51 on est même prêts à être contraints,
00:19:52 mais qu'en fait, il y a une tromperie.
00:19:54 C'est qu'en réalité,
00:19:56 en réalité, il n'y a pas de respect du tout de notre santé.
00:20:01 Et tout ça au détriment de nos paysans que nous soutenons,
00:20:05 que nous soutenons et que nous soutenons encore.
00:20:08 Et je vous remercie, finalement, je vais être honnête avec vous,
00:20:10 votre mouvement, votre combat, c'est aussi le nôtre, je vous assure.
00:20:14 C'est-à-dire que, je veux dire sincèrement les choses,
00:20:18 mes enfants vous suivent, vous suivent votre combat.
00:20:20 Ils m'ont dit, "Mais maman, nous aurions..."
00:20:21 Il n'y a pas que vos enfants qui suivent le combat, Naïma.
00:20:23 Non, c'était notre combat,
00:20:24 et c'était le combat de nous, Français.
00:20:27 Et aujourd'hui, on doit avoir le souci,
00:20:30 un souci, je vais être extrêmement égoïste, madame,
00:20:32 franco-français.
00:20:33 Et aujourd'hui, moi, je regrette,
00:20:35 le président de la République qui dit
00:20:37 la souveraineté française et européenne,
00:20:39 non, moi, je parle d'avant tout de la souveraineté franco-française.
00:20:42 Allez, je vous donne la parole,
00:20:44 et je vous donne la parole également juste après, évidemment.
00:20:47 Et Pierre Rossi, et Pierre Henry.
00:20:48 Mais je voudrais vous faire écouter justement sur cette,
00:20:51 je dirais, je ne sais pas, sortie de crise.
00:20:53 Je mets des guillemets, je mets des guillemets.
00:20:56 Marc Fesneau, qui était l'invité de la matinale
00:20:58 et de Romain Desarbres ce matin,
00:20:59 qui s'est exprimé justement sur,
00:21:01 entre guillemets, cette sortie de crise.
00:21:04 Au niveau européen, on a besoin sur l'ensemble des productions
00:21:07 de pouvoir donner de la transparence aux consommateurs.
00:21:10 C'est-à-dire, vous achetez un produit,
00:21:12 sachez ce que vous achetez.
00:21:13 Et avec ça, ils feront en conscience aussi leur choix.
00:21:15 Mais il y a besoin de transparence et d'une meilleure transparence.
00:21:18 Le président de la République,
00:21:19 et j'ai emboîté le pas sur le sujet
00:21:22 puisque nous y travaillons depuis plusieurs mois,
00:21:23 il y a une réglementation européenne
00:21:25 qui est en attente sur l'étiquetage.
00:21:27 Il faut que cette réglementation européenne
00:21:28 soit mise sur la table par la Commission européenne
00:21:30 pour qu'on puisse en débattre
00:21:31 et qu'on puisse la voter dans des délais
00:21:33 qui soient des délais raisonnables.
00:21:35 Ce n'était pas cette réaction que je voulais vous faire écouter,
00:21:37 mais justement sur la sortie de crise
00:21:39 qu'on écoute tout de suite.
00:21:40 Mais on réagira sur cette notion de transparence, évidemment.
00:21:42 On aura le temps, durant ces deux heures.
00:21:44 Le moment de la crise le plus visible,
00:21:48 manifestement, compte tenu des consignes
00:21:51 qui ont été données par un certain nombre de syndicats
00:21:52 est plutôt derrière nous.
00:21:54 Mais les sujets de la crise,
00:21:56 les sujets que nous avons à traiter
00:21:59 et qui ont émergé dans cette crise,
00:22:01 ils sont encore devant nous.
00:22:02 Vous voyez bien qu'il y a des sujets qu'on a traités immédiatement,
00:22:04 des sujets, on y reviendra sur un certain nombre de filières,
00:22:07 sur des simplifications immédiates.
00:22:09 Mais on sait très bien que des simplifications,
00:22:11 il faut en produire d'autres.
00:22:12 Nous avons aussi des débats européens.
00:22:14 Nous avons aussi des sujets législatifs
00:22:16 qui viendront dans le texte que je porterai
00:22:18 sur l'orientation agricole.
00:22:20 Allez, on termine le tournoi,
00:22:21 tour de table pour qu'on s'y ait tous la parole,
00:22:23 juste avant de partir en pause publicitaire.
00:22:25 Céline, ensuite Pierre-Henri, promis.
00:22:27 Comment est-ce qu'on peut faire confiance à des gens
00:22:29 qui vous racontent qu'ils ont découvert des problèmes
00:22:32 qui sont en fait sur la table depuis plus de 20 ans ?
00:22:35 Comment on peut faire confiance à des gens
00:22:37 qui aujourd'hui disent oui,
00:22:38 on va aller se battre au niveau européen,
00:22:40 alors que le résultat,
00:22:41 pourquoi est-ce que les agriculteurs se sont révoltés ?
00:22:44 Ce sont leurs demandes.
00:22:46 Ils ont soutenu les accords de libre-échange.
00:22:48 Ils ont appuyé la logique "farm to fork"
00:22:52 de la ferme à la fourchette,
00:22:54 qui est équivalée à une forme de réduction
00:22:57 de la production agricole.
00:22:59 Autrement dit, ils ont tout fait pour en arriver là.
00:23:02 Et aujourd'hui, ils jouent les innocents en disant
00:23:04 "oh mon Dieu, nous n'avons pas saisi les enjeux,
00:23:06 nous allons donc agir".
00:23:08 C'est se moquer du monde.
00:23:09 Et pourquoi leur faire confiance aujourd'hui
00:23:12 plutôt qu'hier ?
00:23:14 Et pourquoi leur faire confiance aujourd'hui
00:23:16 plutôt que demain ?
00:23:17 Quelle est la constance de ces gens
00:23:19 qui passent leur temps à changer de braquet
00:23:21 en fonction des crises ?
00:23:23 Parce que demain, la crise,
00:23:24 elle va peut-être être écologique.
00:23:25 Demain, on va peut-être se retrouver avec,
00:23:27 je ne sais pas, pas assez d'eau dans nos sous-sols.
00:23:30 Et on va prendre exactement le contraire
00:23:32 de ce qui a été annoncé aujourd'hui.
00:23:34 On a l'impression de gens qui n'ont absolument
00:23:36 aucune boussole, qui ne sont pas capables
00:23:40 de voir qu'en fait, ils produisent les crises
00:23:43 dont ils essaient de se libérer aujourd'hui
00:23:46 et qui en plus nous prennent vraiment pour des idiots
00:23:48 parce que rappelez-vous ce qu'a dit quand même
00:23:50 le président de la République hier.
00:23:51 "Je suis d'accord avec Pierre,
00:23:53 on a une crise d'un modèle aujourd'hui".
00:23:56 Et lui, il nous a dit lors de sa conférence de presse
00:23:59 "bonjour, je vais construire l'agriculture du XXIe siècle".
00:24:02 Il n'a pas la moindre micro-annonce
00:24:05 qui expliquerait qu'on pourrait être en train
00:24:07 de changer de système.
00:24:08 Et le pire, c'est que pour changer de système,
00:24:11 il faut qu'il demande si Madame van der Leyen
00:24:14 éventuellement serait d'accord, accepte d'en discuter, etc.
00:24:17 Franchement, on marche sur la tête.
00:24:19 C'est vrai, on n'arrête pas de le dire depuis le début de cette crise.
00:24:21 Pierre Henry, vous savez quoi ?
00:24:23 Vous entendez la petite musique ?
00:24:24 Oui, je sais, mais j'ai entendu.
00:24:26 Je sais que ce sera pour après.
00:24:27 Juste après la pub, on ira du côté de Lerro,
00:24:30 priorité au témoignage, puisque votre ministre
00:24:33 rencontrera des viticulteurs, on sera avec Jean-Luc Thomas.
00:24:35 Voilà, on est ensemble jusqu'à 14h.
00:24:38 Une large page de cette émission
00:24:40 inconsacrée évidemment à nos amis agriculteurs.
00:24:42 À tout de suite.
00:24:43 Il est 12h30.
00:24:48 Merci de nous accueillir chez vous, c'est MiniNews Week-end.
00:24:51 Jusqu'à 14h, on fait un point sur l'actualité
00:24:54 avec Somaya Dabili.
00:24:55 Rebonjour, Somaya.
00:24:56 Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:24:58 À la une de l'actualité, il lève le camp.
00:25:00 Les points de blocage disparaissent progressivement
00:25:03 un peu partout en France.
00:25:04 Certains agriculteurs ont même déjà repris la route
00:25:07 cette nuit, quand d'autres partiront
00:25:09 dans le courant de la journée.
00:25:11 Dépôt de plantes de l'Union des étudiants juifs de France
00:25:14 suite à l'agression antisémite de trois étudiants.
00:25:16 Des étudiants qui ont été pris à partie
00:25:18 par des militants antisionistes à l'Université de Strasbourg.
00:25:22 Des faits qui se sont déroulés dans la nuit de dimanche à lundi.
00:25:26 Et puis, après bientôt quatre mois de guerre,
00:25:28 les combats entre l'armée israélienne et le Hamas
00:25:30 sont toujours rages dans la bande de Gaza
00:25:33 et sont en dépit de premiers signes,
00:25:34 laissant entrevoir une nouvelle trêve
00:25:36 et la libération des otages.
00:25:38 Cette nuit, des raids ont été menés dans le sud
00:25:40 et le centre de l'enclave palestinienne
00:25:42 et notamment dans le secteur de Canionnes,
00:25:44 devenu l'épicentre des combats depuis quelques semaines déjà.
00:25:49 Merci Somaya.
00:25:51 On vous retrouve dans 30 minutes, évidemment.
00:25:53 Je vous présente l'équipe de grands témoins
00:25:54 qui m'entourent depuis une demi-heure.
00:25:56 On a même Fadel Seyne-Pina, Pierre Lelouch,
00:25:58 Pierre-Henri Bovis, Sophie Lénard,
00:26:00 notre grand grand témoin du jour,
00:26:01 puisque nous allons consacrer une bonne partie de cette émission,
00:26:04 évidemment, à l'agriculture.
00:26:07 On va retrouver tout de suite, priorité au témoignage,
00:26:09 l'un de nos envoyés spéciaux.
00:26:11 On va aller du côté de l'héros.
00:26:12 On va retrouver Jean-Luc Thomas.
00:26:13 Pourquoi l'héros ?
00:26:14 Parce que votre ministre, Sophie,
00:26:17 sera à la rencontre des viticulteurs cet après-midi.
00:26:20 Jean-Luc, vous êtes du côté de Cournonsec, me dit-on.
00:26:23 Bonjour mon cher Jean-Luc.
00:26:26 - Oui, bonjour.
00:26:28 Cournonsec, c'est entre Bézé et Montpellier, à peu près.
00:26:32 Donc oui, le ministre va arriver aux environs de 15 heures ici.
00:26:37 Et effectivement, il va rencontrer les viticulteurs,
00:26:41 les professionnels, les syndicalistes de la viticulture.
00:26:47 Ce qu'il faut bien savoir, c'est que le ministre de l'agriculture
00:26:52 et de la souveraineté alimentaire
00:26:54 vient faire un petit peu le service après-vente
00:26:57 du plan qu'il a annoncé mercredi.
00:27:00 Vous en parliez tout à l'heure.
00:27:02 Il y a 80 millions d'aides pour la trésorerie.
00:27:06 Il y a 150 millions aussi pour des primes d'arrachage.
00:27:11 Alors pourquoi l'arrachage ?
00:27:13 Tout simplement, c'est qu'actuellement,
00:27:15 il y a une mévente de vin.
00:27:17 Il y a énormément de stocks.
00:27:20 Donc il y a une trop grosse production,
00:27:22 une production trop importante.
00:27:24 Il y a évidemment aussi la concurrence de toute l'Europe,
00:27:29 des vins qui viennent d'Italie, d'Espagne, surtout ici.
00:27:33 Et donc, le ministre va devoir présenter toutes ces mesures
00:27:40 parce que les viticulteurs ici sont un petit peu dans l'expectative.
00:27:47 Ils sont évidemment d'accord sur les premières mesures,
00:27:51 mais il reste encore du travail à faire,
00:27:53 nous disait-il tout à l'heure,
00:27:55 tout simplement autour des produits phytosanitaires,
00:27:58 par exemple, sur les taxes sur ces produits.
00:28:02 Donc, je pense que la réunion avec le ministre de l'Agriculture
00:28:07 va être très animée cet après-midi.
00:28:10 Merci beaucoup Jean-Luc Thomas, depuis Eléro, depuis Cournoncin,
00:28:13 qui n'hésitez pas à intervenir à tout moment
00:28:16 dans le courant de cette émission.
00:28:17 Priorité au témoignage, priorité au témoignage des agriculteurs, entre autres.
00:28:20 - La viticulture, j'ai un traité constitué au commerce extérieur,
00:28:25 c'est typiquement le genre de sujet qui n'a pas été dérésolu depuis des années.
00:28:31 Moi, je vous parle d'une époque où c'était il y a 13 ans,
00:28:33 où il y avait déjà ce genre de problème majeur.
00:28:35 Qu'est-ce qui se passe dans la viticulture française ?
00:28:38 Vous avez le rayon Ferrari-Lamborghini,
00:28:40 c'est-à-dire les vins de Beaune, les très grands crus de Bordeaux,
00:28:44 les grands spiritueux.
00:28:45 Ceux-là, ils n'ont pas besoin de ministre pour faire leur politique étrangère,
00:28:48 je vous assure, ils exportent tout seuls,
00:28:51 ils vendent leur production trois ans avant, comme à Beaune,
00:28:54 ça va très bien pour eux.
00:28:56 Par contre, dans les Rho ou ailleurs, dans le Sud,
00:28:59 où vous avez des vins de qualité, ce qu'on appelle des vins de table,
00:29:02 des vins de qualité moyenne,
00:29:04 ceux-là sont complètement sinistrés.
00:29:06 Et ils sont sinistrés, pourquoi ?
00:29:08 Parce que vous avez une compétition de pays nouveaux,
00:29:11 comme par exemple le Chili, l'Argentine, l'Afrique du Sud.
00:29:15 Vous avez les pays du Sud de l'Europe,
00:29:18 vous avez les pays du Maghreb, tout ça,
00:29:20 ça envoie des quantités de vins sur le marché,
00:29:22 les frontières sont ouvertes, naturellement, libre-échange.
00:29:25 Nos viticulteurs, en plus, sont pas soumis aux mêmes contraintes phytosanitaires,
00:29:31 avec des revenus qui sont très bas,
00:29:34 et donc vous avez une surproduction.
00:29:35 Résultat, que dit l'Europe, que dit le gouvernement ?
00:29:38 Vous arrachez.
00:29:39 Vous arrachez, donc la solution de l'arrachage est la pire possible,
00:29:43 mais c'est la condition de survie,
00:29:45 on leur donne des primes pour arracher.
00:29:47 Ce qui est quand même, là, vraiment, on marche sur la tête.
00:29:50 On a une production, une expertise nationale en matière de vin
00:29:53 qui est reconnue dans le monde entier,
00:29:55 plutôt que d'aider la filière à mieux s'organiser
00:29:58 pour vendre et vendre à l'export,
00:30:00 plutôt que de bloquer les importations,
00:30:02 quand c'est tout à fait excessif de vin de mauvaise qualité,
00:30:05 on laisse déliter quelque chose de ce genre.
00:30:09 Et ça tient aussi, d'ailleurs, je le dis devant notre ami agricultrice,
00:30:14 ça tient aussi à l'absence de solidarité à l'intérieur de la même filière agricole,
00:30:18 c'est-à-dire que les gros n'aident pas les petits.
00:30:21 Ceux qui réussissent n'entraînent pas les autres.
00:30:23 Donc il faut déjà que les Gaulois travaillent mieux ensemble,
00:30:26 augmente la, comment dire, la vente,
00:30:30 qui est une question de vente, de packaging, de présentation,
00:30:35 des choses aussi simples que les bouchons, par exemple.
00:30:37 Sur les vins ordinaires chiliens, américains et autres, c'est une capsule.
00:30:41 - Oui, c'est une capsule, oui.
00:30:42 - Quand je me baladais dans les supermarchés au Japon ou ailleurs,
00:30:46 j'avais les vins étrangers qui se vendaient mieux que les vins français,
00:30:49 parce que les vins français, par exemple, ne sont pas étiquetés pareil,
00:30:51 il n'y a pas la provenance, il n'y a pas le cépage.
00:30:53 Donc il y a des trucs de base à faire qui ne sont pas faits,
00:30:56 parce qu'on ne s'en occupe pas et parce qu'on préfère arracher.
00:31:00 Eh bien ça, c'est lamentable et ça fait des années que ça dure.
00:31:03 Donc il y a des choses simples à faire,
00:31:05 à condition d'avoir la volonté politique de le faire.
00:31:08 - Allez, je donne la parole à Pierre-Emile Bovis,
00:31:09 qui n'a pas encore parlé depuis le début de cette émission.
00:31:12 Vous voyez le bandeau que l'on met, "Agriculteurs, la fin de la crise".
00:31:16 - Justement.
00:31:16 - Je parle sur la gouverne de Sophie Lénard,
00:31:18 c'est vrai que c'est quand même assez mitigé,
00:31:21 c'est le moins que l'on puisse dire,
00:31:22 même si les agriculteurs reprennent le chemin de leurs exploitations.
00:31:25 - Je ne vais pas mâcher mes mots,
00:31:26 alors je vais parler sous le contrôle, évidemment, de madame Lénard,
00:31:28 mais j'ai quand même l'impression,
00:31:30 déjà, je ne comprends pas ce bandeau, effectivement, à la fin de la crise,
00:31:32 parce que j'ai l'impression d'assister à un bal des coqus, en réalité.
00:31:36 Tout ce qui a été revendiqué par les agriculteurs, en réalité,
00:31:39 rien n'a été donné, et surtout,
00:31:41 on ne peut pas sortir d'une telle crise en trois jours.
00:31:43 Premièrement, si vous voulez, moi, le début de cette crise,
00:31:46 les images m'ont profondément choqué,
00:31:49 puisque dès le départ, on a voulu nous montrer une sorte de conflit
00:31:52 entre l'urbain et le rural.
00:31:54 Pourquoi je vous dis ça ?
00:31:55 Parce que j'ai été particulièrement outré de voir,
00:31:57 lorsque les tracteurs arrivaient sur Paris, au départ,
00:32:00 pour commencer la manifestation,
00:32:02 de voir des blindés partout autour de la capitale,
00:32:05 sur une barricade phénoménale pour empêcher des manifestations,
00:32:09 comme si, encore une fois, les tracteurs, ou du moins les agriculteurs,
00:32:11 ne pouvaient pas rentrer dans la capitale,
00:32:13 comme si on essayait de mettre une espèce d'opposition
00:32:15 entre l'urbain et le rural,
00:32:18 pendant les manifestations, vous savez, de tous les jeunes,
00:32:21 lorsqu'il y a eu l'événement avec Naël, etc.
00:32:23 On aurait bien aimé avoir ces mêmes barricades.
00:32:25 – Blindés, on ne les a pas vus, non.
00:32:26 – Voilà, exactement. Là, on ne les a pas vus, les blindés.
00:32:28 En revanche, pour les agriculteurs, on les voit, les blindés.
00:32:30 Bon, ça, c'est la première chose.
00:32:31 Deuxième chose, quand justement, on a pu voir dans l'opinion,
00:32:35 quand on dit 90%, mais bon, 100%,
00:32:39 lorsqu'on voit les études de sondage, et lorsqu'on voit surtout l'élan,
00:32:44 c'est toute la population qui soutient les agriculteurs.
00:32:46 Pourquoi ? Parce qu'à la fin, c'est ce qu'on a dans notre assiette,
00:32:48 c'est ce qu'on mange.
00:32:49 On parlait tout à l'heure d'un malbouffe.
00:32:50 Si justement, on veut éviter la malbouffe,
00:32:52 et qu'on veut une nutrition saine,
00:32:54 ce sont les agriculteurs qui peuvent nous la garantir,
00:32:57 c'est eux qui nous nourrissent,
00:32:58 au détriment parfois même de leur vie,
00:33:00 il y a un taux de suicide extraordinaire dans le milieu des...
00:33:02 - Et c'est important de le rappeler.
00:33:03 - C'est important de le rappeler.
00:33:05 Deux par jour, des revenus très bas,
00:33:08 et un métier particulièrement difficile.
00:33:11 Et j'en terminerai là, lorsque justement, on a énoncé les mesures.
00:33:14 Vous avez dit tout à l'heure, effectivement,
00:33:15 c'était de 400 millions d'euros,
00:33:16 qui peut paraître un chiffre comme ça lorsqu'on le lance,
00:33:19 phénoménal, mais qui représente peanuts.
00:33:21 Je veux dire, il n'est pas là, l'enjeu, il n'est pas là, le débat.
00:33:24 Déjà, lorsqu'on nous parle de la loi EGalim,
00:33:26 mais la loi EGalim, pareil, est une pure hypocrisie.
00:33:30 La grande distribution, le rôle de la grande distribution,
00:33:33 le but de la grande distribution, c'est quoi ?
00:33:35 C'est de faire de la marge.
00:33:36 - Mais on se souvient, on était en direct,
00:33:37 quand il y avait Bruno Le Maire et Marc Fesneau,
00:33:39 qui sortaient de la Réunion en disant...
00:33:40 - Vous allez voir ce que vous allez voir, on va taper sur la table.
00:33:44 - Mais ce n'est pas possible.
00:33:45 - Comme s'ils venaient de se réveiller maintenant.
00:33:46 - On ne peut pas aller contre un modèle économique.
00:33:47 La grande distribution, c'est faire de la marge, c'est faire du chiffre.
00:33:50 On ne va pas leur jeter la pierre, c'est leur boulot.
00:33:52 Ça, c'est le premier point.
00:33:53 Et deuxième point, la seule nuance qu'on peut apporter
00:33:56 à cette conférence de presse, c'est l'opposition toujours du gouvernement
00:34:01 pour ne pas signer le Mercosur.
00:34:03 On le rappelle, le Mercosur, c'est baisser des taxes de douanes
00:34:07 ou du moins en supprimer pour certains produits alimentaires
00:34:09 qui viennent des pays du Sud.
00:34:11 Mais encore une fois, c'est bien beau de taper du point sur la table
00:34:14 pour le Mercosur et les accords de libre-échange au sein de l'Union européenne.
00:34:18 Et avec l'Ukraine, on en parlait tout à l'heure.
00:34:20 Non, si vous voulez, ce sont des annonces, rien de concret,
00:34:23 mais pour autant, et je ne sais pas pourquoi,
00:34:25 les agriculteurs commencent peut-être à lever le camp pour...
00:34:29 - Il y a une raison simple, c'est que le président du syndicat...
00:34:33 Il y a une raison toute simple.
00:34:34 - La FEDESOA a appelé.
00:34:35 - D'abord, parce que le président du syndicat principal a dit "lais" avec le gouvernement.
00:34:41 Article 1. Article 2, les paysans, surtout les éleveurs,
00:34:45 ceux qui font du lait, ne peuvent pas rester hors de leur ferme
00:34:49 pendant les 5 ans.
00:34:51 - On va poursuivre.
00:34:52 - C'est là où j'espère que j'ai tort, j'aurais tort,
00:34:55 mais c'est là que j'ai peur, on parlait tout à l'heure de crise de modèle,
00:34:59 que le monde agricole s'effondre de plus en plus.
00:35:03 J'espère qu'ils continueront à lutter pour ne pas disparaître,
00:35:07 mais j'ai peur vraiment que petit à petit,
00:35:09 on assiste au délitement progressif du milieu agricole.
00:35:12 - Je pense qu'aujourd'hui, on a vraiment pris conscience,
00:35:15 enfin les Français ont pris conscience et je pense qu'ils ne laisseront pas faire
00:35:18 et qu'il y a un élan de solidarité incroyable.
00:35:21 - Et on parlera justement de...
00:35:22 - Mais je voulais juste rebondir sur ça.
00:35:23 - Mais alors si ça ne vous dérange pas, vous allez rebondir juste après.
00:35:25 Pourquoi ? Parce que priorité au témoignage.
00:35:27 - Merci Monsieur le Ministre.
00:35:28 - Priorité au témoignage, ma chère Naïma,
00:35:30 on va retrouver Laure Parra qui est du côté de Miramas
00:35:33 et qui souhaitait justement intervenir dans ce débat
00:35:34 sur ce côté malbouffe que nous évoquions tous ensemble.
00:35:37 Laure.
00:35:38 - Oui, effectivement Thierry, je voulais vous souligner
00:35:42 que la plupart des aliments que les agriculteurs ont trouvés
00:35:46 en provenance d'Espagne ou encore du Maroc étaient emballés dans des sachets
00:35:50 et à destination des divers restaurants rapides,
00:35:53 donc la malbouffe, pour ne pas citer de marques.
00:35:56 Ils ont vu des tomates où carrément il n'y avait pas de provenance,
00:35:59 il y avait des frites qui pour le coup venaient de Belgique
00:36:02 et ils nous disent "mais nous aussi on sait faire les patates,
00:36:04 nous aussi on sait faire les frites".
00:36:06 Donc la plupart des aliments qu'ils ont trouvés
00:36:09 prenaient la direction des restaurants rapides que l'on connaît tous.
00:36:14 - Voilà, explication de texte.
00:36:16 Merci beaucoup Laure Parra,
00:36:18 intervention très pertinente, Sophie Lénard.
00:36:21 C'est pour ça qu'il ne faut rien lâcher.
00:36:23 - Je ne sais pas si je vais répondre à votre question,
00:36:25 mais j'aimerais rebondir sur tout ce que...
00:36:27 - Allez-y, vous êtes là, vous êtes notre grand témoin.
00:36:29 - Tout ce que vous avez dit depuis tout à l'heure,
00:36:32 la première des choses, et je le rappelle et je le dis tous les jours,
00:36:35 un tout grand merci à la société, aux citoyens,
00:36:38 pour le soutien qu'ils nous ont apporté.
00:36:40 Je pense à la colonne du 47 qui a fait cette opération séduction
00:36:45 et qui a été soutenue comme jamais,
00:36:47 et je pense que ça les aidera.
00:36:49 Alors ça ne ramènera pas de revenus, mais ça en tout cas amènera du baume au cœur.
00:36:52 J'espère aussi que ces dix jours passés auront montré à nos voisins,
00:36:57 aux gens qui nous entourent, la complexité de notre métier,
00:37:01 comment on est fliqués, comment on est traités au quotidien.
00:37:05 Donc ça, évidemment ça n'amène pas de revenus, c'est ce que je dis,
00:37:08 mais ça amène déjà du baume au cœur, et croyez-moi,
00:37:11 selon ce que vous disiez, ça fait du bien.
00:37:14 Je voudrais revenir, vous avez parlé de malbouffe,
00:37:16 c'est pas moi qui le dis, c'est l'OMS,
00:37:19 c'est quand même la première cause de mortalité au monde.
00:37:22 Là, j'entendais, je ne sais pas où,
00:37:25 l'augmentation du nombre de fast-food exponentiel,
00:37:30 donc ça ne va pas dans le bon sens.
00:37:32 Vous avez parlé de tromperie au consommateur,
00:37:36 l'étiquetage, c'est un sujet dont on débat en diverses commissions depuis des années.
00:37:42 Bon, j'espère qu'il va...
00:37:43 Alors, ce n'est pas encore pour rajouter des logos,
00:37:45 parce que bientôt, il n'y aura plus de place sur l'emballage,
00:37:47 tellement il y a des logos.
00:37:48 C'est des choses simples.
00:37:50 Je prends juste, ce que je trouve un scandale,
00:37:53 les viandes de synthèse, les farines d'insectes.
00:37:56 Vous savez bien qu'ils ne vont pas mettre sur l'emballage farine d'insectes.
00:37:59 Vous savez comment ça s'appelle ?
00:38:01 - Allez-y.
00:38:02 - Shellac.
00:38:03 - Shellac, c'est bon.
00:38:04 - Shellac.
00:38:05 - Eh bien, c'est le nom qui est utilisé pour mettre dans la liste des ingrédients.
00:38:08 Comment vous, tout un chacun, pouvez-vous savoir ce qui se cache derrière ce nom-là ?
00:38:16 Je reviens sur Madame qui dit ces années.
00:38:18 Je voudrais juste qu'un jour, vous preniez le temps de retrouver les images de 2009,
00:38:22 où nous avons fait la grève du lait, c'est-à-dire on a ouvert les vannes.
00:38:25 Vous vous rendez compte ?
00:38:27 On a ouvert les vannes, qu'on ne fera plus jamais dans notre vie,
00:38:30 parce que des gens aujourd'hui ne s'en sont pas remis.
00:38:32 L'image, l'opinion, on n'a pas compris non plus par rapport au fait que beaucoup de personnes n'ont pas à manger.
00:38:38 Mais je n'oublierai jamais, j'en ai des frissons quand je vous parle,
00:38:42 mais je n'oublierai jamais cet épandage au Mont-Saint-Michel.
00:38:44 Nous sommes en 2024.
00:38:46 Rien n'a été résolu.
00:38:48 Nous avons fait des sursauts, on monte, on descend, mais on ne résout rien.
00:38:53 Dans la gestion dont vous parlez, ce qui, moi, me frappe énormément dans la politique,
00:38:58 parce que je ne fais pas de politique, c'est nos gouvernants, quels qu'ils soient,
00:39:01 et successivement, parce que déjà, je n'y connais rien,
00:39:04 c'est ce manque d'anticipation.
00:39:06 Si nous, sur nos entreprises, on devait gérer à la petite semaine,
00:39:10 mais on est mort, on est déjà mort par manque de revenus,
00:39:13 mais là, on serait faillite pour mauvaise gestion.
00:39:16 Est-ce que ce serait possible qu'on travaille sur des projections à long terme,
00:39:21 des choses pour nous donner de la visibilité dans le travail ?
00:39:23 On fait des emprunts, parce que tout ce qu'on a, tout ce que vous avez vu là,
00:39:26 sur les routes, ça ne nous appartient pas, ça appartient aux banques.
00:39:30 Donc, comment voulez-vous que l'on fasse des investissements,
00:39:33 qu'on s'améliore, qu'on fasse de l'écologie selon les normes de la société,
00:39:39 alors que vous ne savez même pas si vous allez être capable de rembourser ces emprunts-là ?
00:39:44 Donc, tout ça, ça fait partie des choses, et je voudrais revenir sur ce que je pense,
00:39:49 corrobore ce que j'avais dit tout à l'heure sur les matières premières agricoles françaises,
00:39:53 qui n'ont pas de contrat, et là, on demande d'arracher des vignes
00:39:57 pour laisser rentrer du vin de tous les pays que monsieur a cités.
00:40:01 Donc, vous voyez bien que ça corrobore ce qu'on a dit, et ça, je ne le sors pas de n'importe où,
00:40:05 ce sont les entreprises industrielles et agromentaires qui l'ont dit lors des négociations,
00:40:09 qui se retrouvent là, avec de la matière première française, qui n'ont pas de contrat.
00:40:14 Pierre.
00:40:16 Il faut essayer de comprendre de quoi il s'agit, quand on parle de problèmes de structure.
00:40:20 En gros, l'Europe et les États-Unis, c'est les deux premiers producteurs de nourriture pour les humains, d'accord ?
00:40:26 Produire de la nourriture, ça coûte cher, et les gens ne sont pas toujours riches à l'autre bout de la chaîne.
00:40:34 Donc, qu'est-ce qui se passe ? On subventionne l'agriculture aux États-Unis comme en Europe.
00:40:39 On y met à peu près, en gros, 25 milliards de part et d'autre de l'Atlantique.
00:40:43 Une espèce d'accord tacite sur ces 25 milliards.
00:40:47 Après, toute la question, c'est de savoir comment vous distribuer cet argent.
00:40:51 Et c'est là qu'on est dans un problème, à mon avis, inévitable, de repenser la politique agricole commune.
00:40:59 Nous, nous sommes le premier bénéficiaire de la PAC.
00:41:02 C'est la moitié de l'argent qu'on donne chaque année, comme contribution obligatoire à l'Union européenne.
00:41:06 On donne 22 milliards, on en tire 9, 9,5.
00:41:10 Toute la question, c'est de savoir comment on dépense les 9.
00:41:13 Et quel est le modèle financier autour de l'agriculture ?
00:41:17 Le drame de l'agriculture aujourd'hui, c'est qu'elle est en train d'être financiarisée.
00:41:21 Le vrai pouvoir, ce n'est pas au niveau du producteur.
00:41:24 C'est au niveau des chaînes de distribution.
00:41:26 C'est les centrales d'achat, c'est les grandes coopératives,
00:41:29 c'est les marges qui sont ou pas faites dans la grande distribution.
00:41:33 Et une population, dans le cas de la France, qui s'appauvrit.
00:41:36 Donc, on ne peut pas faire le procès aux Français de mal manger, ils n'ont pas le choix.
00:41:40 Si vous allez dans la grande distribution de base, les ALDI,
00:41:44 je vois ce qu'il y a dans les caddies.
00:41:46 Les gens, ils achètent le moins cher possible.
00:41:48 Et qu'est-ce qu'ils achètent ?
00:41:49 Les frites qui arrivent de Belgique, des viandes qui ne sont pas bonnes,
00:41:53 des trucs qui arrivent médiocres.
00:41:56 Je ne vais pas me faire attaquer en justice en disant que la viande n'est pas bonne.
00:41:59 Disons que c'est moyen.
00:42:00 Et puis, il y a une hausse d'électricité.
00:42:01 Et puis, vous avez une clientèle à Paris.
00:42:03 Pierre, hausse de 10% d'électricité aussi.
00:42:06 Qui ne va pas faciliter.
00:42:07 Et donc, quand vous voyez que l'agriculteur traditionnel qui fait du veau sous la mer,
00:42:11 en Corrèze, il va gagner 10 ou 15 euros le kilo,
00:42:15 et que c'est revendu à 70, 80 dans les boucheries parisiennes,
00:42:18 qui est-ce qui peut se payer du vrai veau ?
00:42:21 Qu'est-ce qu'ils mangent les gens ?
00:42:22 Ils mangent du veau qui a été enrichi industriellement,
00:42:26 qui n'a jamais vu sa mère, ni le soleil,
00:42:29 et qui est bourré d'antibiotiques.
00:42:30 Je sais, c'est à côté de chez moi.
00:42:32 J'ai exactement ce dont je parle.
00:42:34 Et c'est dramatique, parce que c'est de la qualité.
00:42:37 Vous mettez une côte de veau élevée comme ça,
00:42:39 vous allez voir ce qu'il reste dans votre assiette.
00:42:41 Parce qu'elle va s'évaporer sous forme de flotte, tout simplement.
00:42:44 Donc, c'est ça le sujet.
00:42:46 Donc, quand on dit qu'il faut repenser l'agriculture,
00:42:48 il faut définanciariser, puisque la mode est au dé-spicardiser,
00:42:52 dé-machin, il faut définanciariser l'agriculture,
00:42:55 aider ceux qui produisent, et jouer sur la qualité France.
00:42:58 C'est ça l'histoire.
00:43:00 Et c'est ça qui devrait être utilisé dans les subventions.
00:43:02 Et tout est lié. Bien sûr.
00:43:04 On fait exactement le contraire.
00:43:06 C'est-à-dire que, malgré toutes les annonces qu'a fait ce gouvernement,
00:43:10 on va vers cette financiarisation.
00:43:12 Parce que qui est le grand gagnant de tout ça ?
00:43:15 Les gens comme le patron de la FNSEA,
00:43:18 eux, ils n'ont pas le souci du producteur.
00:43:20 En fait, ils sont déjà plus producteurs.
00:43:22 Finalement, la production, j'allais dire, c'est leur argent de poche.
00:43:26 La réalité, qu'est-ce qui fait vivre le patron de la FNSEA,
00:43:29 c'est le groupe Avril, un groupe qui pèse 7 milliards d'euros.
00:43:33 Si je vous lis la liste des membres du conseil d'administration,
00:43:35 vous allez rigoler, vous n'allez pas trouver beaucoup d'agriculteurs.
00:43:37 Alors ça, j'aimerais bien que vous nous la fassiez.
00:43:39 Vous savez quoi ?
00:43:41 Parce que ça dit tout de ce qui est en train de se passer dans le pays.
00:43:43 Il y a des gens comme, par exemple, Jean-Pierre Denis,
00:43:45 président du Crédit Mutuel Arkea,
00:43:47 qui est un ancien secrétaire général de l'Élysée sous Chirac,
00:43:50 Anne Nouverjon, ancienne secrétaire générale de l'Élysée sous Mitterrand,
00:43:54 etc. Vous avez ce genre de personnes-là.
00:43:56 Ce ne sont pas franchement des agriculteurs,
00:43:58 ce sont des gens qui font l'interface entre la finance et la politique.
00:44:01 Voilà comment ça fonctionne.
00:44:03 Après, il ne faut pas s'étonner si le type tout en bas,
00:44:06 qui élève le veau sous la mer,
00:44:08 il se sort 300 balles de revenus mensuels.
00:44:11 Alors qu'il fait de la qualité.
00:44:13 Donc c'est ça qu'il faut changer.
00:44:15 Et Dieu sait que je ne suis pas gauchi, je suis un libéral.
00:44:17 Mais un libéral, ça veut dire aussi que l'État joue son rôle d'arbitre
00:44:20 et qu'on ne laisse pas faire n'importe quoi.
00:44:22 Parce qu'au bout du n'importe quoi, vous avez des maladies,
00:44:25 parce que la malbouffe, c'est des maladies, c'est des cancers.
00:44:28 C'est ça que ça veut dire.
00:44:29 Et deuxièmement, vous avez une filière de gens
00:44:31 qui donnent tout ce qu'ils ont pour faire bien
00:44:33 et qui sont, eux, contre.
00:44:35 - Mais Pierre, vous auriez pu aussi évoquer
00:44:37 l'inflation législative européenne,
00:44:39 qui pèse aussi sur les agriculteurs,
00:44:41 parce qu'il faut savoir qu'en France, 9 normes sur 10
00:44:43 viennent de l'Union Européenne.
00:44:44 - On en parlera.
00:44:45 - On en parlera tout à l'heure.
00:44:46 - Parce que c'est la fin de la première heure déjà.
00:44:48 On a beaucoup de choses à aborder.
00:44:49 Sophie, merci d'être avec nous.
00:44:51 Vous restez avec nous pour la deuxième heure.
00:44:52 On sera avec tous nos envahis spéciaux sur le terrain
00:44:55 pour nous faire vivre le retour dans les fermes
00:44:58 des agriculteurs, même si on voit bien,
00:45:01 ce n'est pas tout à fait, tout à fait, la fin de la crise.
00:45:03 C'est moins qu'en plaisir.
00:45:04 On l'a évoqué depuis une heure dans cette émission.
00:45:06 Restez bien avec nous.
00:45:07 On marque une pause, mais c'est sur CNews que ça se passe,
00:45:10 et nulle part ailleurs.
00:45:11 On vous retrouve dans quelques instants.
00:45:12 A tout de suite.
00:45:13 Il est 13h, mais merci, merci beaucoup
00:45:18 de nous accueillir chez vous.
00:45:19 C'est Mini-News Week-end jusqu'à 14h.
00:45:21 La partie 2, je vous présente l'équipe de Grands Témoins
00:45:23 qui m'entoure dans quelques instants,
00:45:24 mais tout de suite, vous voulez connaître le programme,
00:45:26 le menu de cette partie 2 ?
00:45:28 Je vous le donne tout de suite, évidemment.
00:45:29 On parlera de nos agriculteurs, avec nos équipes
00:45:33 qui sont sur le terrain plus que jamais.
00:45:36 Nos équipes qui accompagnent les agriculteurs
00:45:38 dans leur exploitation après ces plusieurs jours
00:45:41 de mobilisation.
00:45:42 On retrouvera Mickaël Dorian qui,
00:45:44 après avoir été dans un tracteur,
00:45:45 est avec son agriculteur au sein de son exploitation.
00:45:50 Je vous le disais, face à la hausse des prix
00:45:52 de l'électricité, nous devons refaire
00:45:54 de la France un paradis énergétique.
00:45:56 Ce n'est pas moi qui le dis et qui l'affirme.
00:45:58 Et Jordan Bardella, dans les colonnes du Figaro,
00:46:00 le président du Rassemblement National,
00:46:02 appelle à prendre des mesures fortes
00:46:04 pour diminuer le prix de l'électricité.
00:46:07 Notre facture, on le sait, vous le savez,
00:46:10 va augmenter de 10%.
00:46:12 Et puis, on parle également du prix de l'électricité.
00:46:15 On évoquera également la crise du logement en France.
00:46:17 C'est la Fondation Abbé Pierre qui dénonce
00:46:19 l'absence de réponse du gouvernement.
00:46:21 On ouvre le débat, évidemment,
00:46:23 avec nos grands témoins dans Bili News.
00:46:24 The Weeknd, tout de suite, on fait un tour
00:46:26 de l'information avec Somaya Labidi.
00:46:29 Rebonjour, Somaya.
00:46:30 - Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:46:32 Ils lèvent le camp, les points de blocage
00:46:34 disparaissent progressivement un peu partout en France.
00:46:37 Certains agriculteurs ont même déjà repris la route
00:46:39 cette nuit quand d'autres préfèrent partir
00:46:41 dans le courant de la journée.
00:46:43 Toutefois, ils attendent des avancées concrètes,
00:46:45 comme l'explique le porte-parole de la FDSEA de l'Essonne.
00:46:48 - On a déjà un écrit formel de l'ensemble des mesures.
00:46:52 Donc ça déjà, c'est une avancée.
00:46:54 Par contre, il est clair que déjà d'ici le salon,
00:46:57 il va y avoir une grosse phase de travail
00:46:59 pour que ça se traduise dans une loi
00:47:01 et qu'on ait un contour de la loi
00:47:03 qui soit présenté au salon de l'agriculture.
00:47:06 Et ensuite, nous, on s'assurera bien
00:47:08 que toutes ces choses qui sont mises là
00:47:10 se concrétisent et se concrétisent
00:47:12 dans un laps de temps qui soit assez court.
00:47:14 Donc on va aussi avoir un planning législatif
00:47:16 qui va nous donner de la visibilité.
00:47:18 Nous, on attend du concret.
00:47:20 Vous savez, nous, les éricteurs, on est comme Saint-Thomas.
00:47:22 On ne croit que ce qu'on voit.
00:47:24 Donc en fait, c'est du pragmatisme et du pragmatisme.
00:47:26 Il n'y a que ça qui compte.
00:47:28 Il n'y a que le concret qui comptera.
00:47:30 - Aussi sont en colère les contrôleurs de la SNCF.
00:47:33 Menace de faire grève les 16, 17 et 18 février,
00:47:36 soit un week-end de vacances scolaires
00:47:39 sur une bonne partie du pays.
00:47:41 Ils revendiquent une hausse de salaire
00:47:43 et une meilleure prise en compte de leur fin de carrière.
00:47:46 Et puis, rassurez-vous, malgré les nombreuses polémiques,
00:47:49 elle ne songe pas à démissionner.
00:47:51 Ce sont les mots d'Amélie Oudéa Castera sur TF1 ce matin.
00:47:54 La ministre de l'Education a tout de même reconnu
00:47:57 la médiocrité de ses premiers pas à la tête de son ministère.
00:48:00 Je vous propose de l'écouter.
00:48:02 - Je ne songe pas à démissionner.
00:48:04 - Vous n'y avez pas songé à aucun moment.
00:48:06 - Écoutez, je vous l'ai dit, moi, je ne cache pas mes émotions.
00:48:09 D'accord ? J'en fais, encore une fois, une force.
00:48:12 Pour avancer. Avec sincérité. Voilà. Je dis les choses.
00:48:16 Aujourd'hui, je suis dans l'action,
00:48:19 au service de l'éducation nationale
00:48:21 et pour faire réussir tous les élèves de ce pays.
00:48:24 - Voilà ce qu'il fallait retenir de l'actualité à 13h, Thierry.
00:48:28 - Merci. On se retrouve dans 30 minutes, ma chère Somaya.
00:48:30 Je vous présente l'équipe de grands témoins
00:48:32 qui m'accompagnent depuis une heure, des fidèles.
00:48:34 Naïma Mfadel, Céline Pinard, Pierre Lelouch,
00:48:36 Pierre-Henri Bovis et notre grand, grand témoin,
00:48:38 Sophie Lénard, agricultrice et présidente
00:48:40 de la Cordonnation Rurale de l'Oise.
00:48:42 On est vraiment très heureux de vous avoir avec nous
00:48:44 dans ce Minute News Week-end.
00:48:46 Avant de retrouver Mickaël Dorian, qui a vécu son rêve de gosse
00:48:49 en étant dans un tracteur, et on le retrouvera
00:48:51 au sein de l'exploitation avec l'agriculteur qui l'accompagne.
00:48:55 Il y a deux images, moi, qui m'ont marqué.
00:48:58 On a cessé de l'évoquer depuis le début de l'émission.
00:49:00 C'est cette grande popularité de ce mouvement.
00:49:03 Et pourtant, je dis pourtant, ce mouvement avait plutôt
00:49:06 mal commencé avec ce drame.
00:49:09 Cette agricultrice qui a été victime d'un accident
00:49:13 avec sa petite fille, on aurait pu penser que les choses
00:49:16 allaient peut-être, évidemment, dégénérer.
00:49:18 Et vous avez été d'une très grande dignité.
00:49:20 Et c'est important de souligner.
00:49:22 L'autre image qui m'a marqué, c'est aussi cette guerre
00:49:25 d'avis qui a eu lieu pour vos collègues,
00:49:28 qui sont allés à Rungis, mon Dieu,
00:49:30 ils sont allés à Rungis, et c'est la prise de parole
00:49:32 de vos collègues à la sortie, avec, là aussi,
00:49:35 beaucoup de dignité, tout simplement.
00:49:38 Et ça, évidemment, ça fait que ce mouvement
00:49:42 a été éminemment populaire, Sophie.
00:49:44 Oui, je ne peux que remercier mes collègues du 47
00:49:48 qui s'étaient fixés un objectif d'aller à Rungis
00:49:51 et que tout ce parcours soit une opération séduction.
00:49:54 Et elle a terriblement bien marché, et à leurs yeux,
00:49:57 ils ont réussi. Je déplore, bien sûr,
00:50:00 mais on y reviendra sur les modalités de la garde à vue,
00:50:03 et ce manque de gestion de la situation,
00:50:07 il leur aurait juste fallu qu'ils laissent rentrer
00:50:10 une délégation de 30 personnes, on ouvrait un frigo,
00:50:13 on montrait "tout va bien dans le meilleur des mondes",
00:50:16 et ils étaient très contents.
00:50:18 Je trouve qu'une fois de plus, ça manque d'anticipation,
00:50:21 je l'ai dit pour d'autres sujets, et voilà.
00:50:24 Après la garde à vue scandaleuse, je veux dire,
00:50:27 n'importe qui qui a frappé, enfin, qui se retrouve
00:50:31 en garde à vue a le droit à un avocat, a le droit à tout,
00:50:35 nous, ils ont le droit à rien, ni médecin,
00:50:38 il y avait des personnes un peu plus âgées dans la bande,
00:50:41 ni médecin, ni avocat, alors qu'ils entendaient
00:50:44 notre avocat qui était dans le hall d'entrée.
00:50:47 Je pense qu'à tout jamais, ils seront marqués de ça,
00:50:50 et j'espère pour eux qu'il n'y aura pas de conséquences,
00:50:53 parce que je vous assure que ça va mal se passer,
00:50:56 et notre avocat ne laissera pas passer la façon
00:50:59 dont ça s'est déroulé, parce que c'est complètement,
00:51:02 c'est la loi, et rien de ce qui est légal
00:51:06 n'a été respecté dans cette garde à vue.
00:51:09 Donc voilà, tout, mais une fois de plus,
00:51:12 et pourtant les connaissants, ce sont des gens bouillonnants,
00:51:16 mais bouillonnants de sincérité,
00:51:19 ils ont été d'une dignité exemplaire,
00:51:22 ils sont arrivés à pied, à pied.
00:51:25 - Vous êtes d'accord, Pierre, avec les images que vous avez retirées ?
00:51:29 - J'ai eu à gérer ce genre de choses.
00:51:32 Quand on est... Moi j'ai un message personnel pour M. Layani,
00:51:35 qui est le patron de Rungis,
00:51:38 je sais très bien, je ne sais pas qui le conseille,
00:51:41 mais il descendait de son bureau, il allait à la rencontre des agriculteurs,
00:51:44 il n'avait qu'à, en pointant d'ailleurs du doigt,
00:51:47 non pas Rungis, mais les centrales d'achat
00:51:50 qui remplissent les supermarchés de mauvais produits,
00:51:53 Layani, il est à la tête d'une institution
00:51:56 qui a acheté de très bons produits, c'était au contraire,
00:51:59 pour aller les remercier et dire qu'il fallait que la répartition du profit soit juste,
00:52:02 ce n'était pas très compliqué,
00:52:05 et on ne mettait pas en taule des gens qui sont des braves gens,
00:52:08 alors même qu'on a vu des nuits d'émeute
00:52:11 où finalement ce n'était pas le même résultat du tout,
00:52:14 pour ceux qui allaient piller.
00:52:17 Donc c'est incompréhensible de faire des erreurs de communication aussi lourdes,
00:52:20 parce que ça envoie un message catastrophique.
00:52:23 - Et moi personnellement, deux moments forts.
00:52:26 - Effectivement. - La preuve c'est que vous en souvenez comme ça.
00:52:29 - Les deux images sont extrêmement importantes,
00:52:32 et je vous en remercie,
00:52:35 parce que c'est vrai qu'ils étaient en train de dignéter,
00:52:38 et c'est passé la situation
00:52:41 de l'accident et du décès
00:52:44 de cette agricultrice, Alexandra et Camille,
00:52:47 c'est aussi le début du mouvement.
00:52:50 - C'était le début du mouvement.
00:52:53 - Je veux dire qu'ils auraient pu prétendre à polémique,
00:52:56 à récupération, il n'y a rien eu,
00:52:59 ils ont été d'une dignité formidable,
00:53:02 alors qu'on nous a habitués quand même à des situations
00:53:05 d'indignité, si je puis dire.
00:53:08 Et puis cette image de cette garde à vue
00:53:11 de ces agriculteurs,
00:53:14 elle m'a choquée,
00:53:17 parce que je me suis dit "mais c'est fou".
00:53:20 Et en plus, l'élément qui était avancé, c'est qu'ils ont cassé une porte.
00:53:23 Non mais attendez, vous avez vu ce que les émeutes ça a fait dans notre pays ?
00:53:26 - Oui, c'est pour ça qu'il y a deux points de mesure.
00:53:29 - Et on s'est attaqué à des gendarmeries, à des commissariats,
00:53:32 à des mairies, à des centres sociaux, à des centres culturels.
00:53:35 - Et c'est pour ça que nous avons été populaires.
00:53:38 - Et ils se sont fait une honte.
00:53:41 - Ils s'ennuyaient.
00:53:44 - Oui, CNews, depuis le départ, est à côté
00:53:47 des agriculteurs. Le jour d'après,
00:53:50 c'est le retour dans les fermes et on va retrouver Mickaël Dorian
00:53:53 qui était tout fier d'être dans un tracteur. On va le retrouver,
00:53:56 il est à Frémécourt avec son agriculteur
00:53:59 du côté, donc c'est dans le Val d'Oise,
00:54:02 Mickaël. Frémécourt, racontez-nous.
00:54:05 Ça y est, vous êtes arrivé à bon port. - Absolument. Frémécourt dans le Val d'Oise
00:54:08 Thiry et vous avez raison de dire
00:54:11 le jour d'après puisque c'est le retour
00:54:14 dans l'exploitation de Grégoire.
00:54:17 On était dans le tracteur tout à l'heure depuis l'autoroute A15.
00:54:20 Ça y est, Grégoire est arrivé.
00:54:23 Il y a eu un petit plat de patte quand même parce que je crois
00:54:26 qu'il faisait faim après plusieurs jours
00:54:29 sur ce barrage de l'autoroute
00:54:32 A15 tout à l'heure au niveau d'Argenteuil.
00:54:35 Grégoire, comment se passe ce retour finalement dans votre exploitation ?
00:54:38 Le retour, c'est surtout
00:54:41 beaucoup de fatigue qu'on a accumulée
00:54:44 et donc on va avant tout prendre soin
00:54:47 aussi un peu de soi et retrouver sa famille
00:54:50 et réorganiser son travail
00:54:53 puisque c'est vrai que ça a été un petit peu compliqué
00:54:56 en tout cas perturbé avec nos temps de mobilisation
00:54:59 sur les mouvements de blocage.
00:55:02 - Alors le quotidien évidemment va reprendre son cours
00:55:05 ici dans votre ferme. Je rappelle que vous êtes
00:55:08 céréalier ici après mes cours dans le Val d'Oise
00:55:11 mais il y a le quotidien et puis il y a aussi la suite
00:55:14 de cette mobilisation avec d'ores et déjà
00:55:17 des réunions prévues dès aujourd'hui pour avancer
00:55:20 concrètement sur les annonces qui ont été faites par le gouvernement.
00:55:23 - Oui tout à fait. La première volonté
00:55:26 aussi c'est à chaud entre nous
00:55:29 de faire un point sur cette mobilisation
00:55:32 sur les annonces qui ont été faites, prendre le temps aussi
00:55:35 de bien relire et de bien analyser
00:55:38 l'ensemble des points
00:55:41 puisqu'il y a une annonce mais derrière il y a quand même plusieurs points à analyser
00:55:44 et puis aussi pouvoir refaire remonter
00:55:47 comme l'avait indiqué le Premier ministre et aussi le Président de la République
00:55:50 auprès des préfectures les points
00:55:53 essentiels sur transposition
00:55:56 qu'on souhaiterait étudier plus en profondeur et s'assurer
00:55:59 surtout que les annonces
00:56:02 faites seront aussi suivies d'actes
00:56:05 concrets pour nous producteurs et agriculteurs.
00:56:08 - Voilà vous l'avez compris
00:56:11 Thierry, après plusieurs jours de mobilisation
00:56:14 pour Grégoire et puis pour tous les autres agriculteurs
00:56:17 ce qui revient le plus c'est bien sûr cette fatigue accumulée
00:56:20 ils sont heureux évidemment des avancées
00:56:23 qui ont été annoncées par le gouvernement et heureux
00:56:26 aussi de pouvoir enfin rentrer chez eux.
00:56:29 - Merci beaucoup mon cher Mickaël
00:56:32 je vous rappelle que vous êtes accompagné par Jean-Laurent Constantini
00:56:35 depuis cette ferme de Frémécourt dans le Val d'Oise.
00:56:38 On va faire un petit pas de côté si vous le voulez bien, on reparlera évidemment
00:56:41 avec vous Sophie de ce jour d'après
00:56:44 ce que j'ai tenté de dire mais on va parler de politique
00:56:47 avec cette phrase face à l'hausse des prix d'électricité
00:56:50 "Nous devons refaire de la France un paradis énergétique"
00:56:53 c'est Jordan Bardella dans les colonnes du Figaro
00:56:56 le président du RN plaide pour une reprise en main par la France
00:56:59 de notre production d'électricité en sortant du système européen
00:57:02 il y défend le nucléaire, une baisse de la TVA sur l'énergie
00:57:05 de 20 à 5,5%. Réaction ?
00:57:08 - Qui peut lui donner tort ?
00:57:11 Dans les années 60
00:57:14 la France n'avait pas beaucoup de ressources propres
00:57:17 elle n'avait pas de gaz, pas beaucoup de charbon
00:57:20 et petit à petit, 50 ans après
00:57:23 elle est leader en matière d'électricité
00:57:26 moins chère que l'Allemagne, moins chère que la moyenne européenne
00:57:29 et un modèle économique. EDF
00:57:32 est vu comme un modèle dans les années 2000
00:57:35 - Jusqu'à François Hollande - Exactement, mais jusqu'à dans les années 2000
00:57:38 c'est à dire au début du 21ème, le EDF était vu comme un modèle
00:57:41 mais l'Allemagne évidemment voulait prendre pour cible
00:57:44 EDF et vu qu'en France
00:57:47 on a aussi ce don, je ne sais pas si c'est un don ou un talent
00:57:50 de voir casser tout ce qui fonctionne, les gouvernements successifs
00:57:53 ont effectivement achevé EDF, mais aussi bien à la gauche
00:57:56 on peut le dire, mais aussi bien à la droite
00:57:59 la reine, ça a été fait sur la droite
00:58:02 c'est à dire vendre
00:58:05 à des concurrents une partie de l'électricité
00:58:08 produite par EDF et contraindre EDF à revendre
00:58:11 une partie de son électricité, soit disant pour
00:58:14 engager la concurrence, peut-être que d'ailleurs
00:58:17 Pierre Lelouch pourra aussi dire un mot
00:58:20 - Il est parti Pierre là
00:58:23 je vous donne la parole juste après, Pierre
00:58:26 - Moi j'ai été heureux de voir sous la plume de M. Bardella
00:58:29 un grand hommage au général de Gaulle, ce qui fait toujours un peu rigoler
00:58:32 quand ça vient du Front National, enfin hommage au général de Gaulle
00:58:35 à Georges Pompidou, bien sûr la naissance
00:58:38 du programme électronucléaire français c'est le choc pétrolier
00:58:41 de 73, et c'est la fin de Pompidou
00:58:44 et les années jusqu'à où on a construit 2 ou 3
00:58:47 centrales par an pour arriver
00:58:50 mais oui, on a développé une filière
00:58:53 à eau légère pressurisée
00:58:56 acheté aux américains à Westinghouse, francisé ensuite
00:58:59 et on a fait des réacteurs et des réacteurs
00:59:02 pourquoi ? Parce qu'on avait une filière intégrée, on avait une vraie équipe
00:59:05 de France avec Framatome, avec EDF, il y avait la production
00:59:08 tout le cycle du combustible
00:59:11 de l'uranium jusqu'au retraitement, c'est ça qu'on a construit
00:59:14 pendant ces années-là, dans quelque chose de formidable
00:59:17 qui nous a amené à arriver à 80%
00:59:20 d'électricité produite par les centrales nucléaires
00:59:23 qu'est-ce qui s'est passé après ? La gauche est arrivée
00:59:26 donc on a commencé à tout bloquer, les écolos
00:59:29 ont dit que c'était pas bien, et donc on a gelé le programme
00:59:32 et quand vous gelez un programme, qu'est-ce qui se passe ?
00:59:35 Les gens y partent à la retraite, les équipes sont pas
00:59:38 renouvelées, et quand on s'est aperçu
00:59:41 que c'était, en plus les allemands
00:59:44 s'y sont mis pour sortir du nucléaire parce que
00:59:47 qu'est-ce qu'ils ont fait les allemands ? Ils se sont mis sous la dépendance du gaz russe
00:59:50 ils se sont shootés au gaz russe, y compris
00:59:53 après l'annexion de la Crimée, et moi je me souviens
00:59:56 d'Angela Merkel disant à François Fillon
00:59:59 Premier ministre, et moi j'étais à côté de lui, "bien entendu
01:00:02 vous allez fermer Fessenheim, parce que nous
01:00:05 on sort du nucléaire, vous allez fermer Fessenheim"
01:00:08 et j'ai dit à ma chancelière, "paf du contraire on a encore un pays souverain"
01:00:11 je me souviendrai comme si c'était hier, c'est ça l'histoire
01:00:14 et Hollande a cassé le programme nucléaire français
01:00:17 Macron était dans l'équipe
01:00:20 de Hollande, il faut s'en souvenir, Sarkozy
01:00:23 a essayé de reconstituer l'équipe de France nucléaire
01:00:26 mais on n'avait plus les mêmes moyens
01:00:29 - La loi Nome c'est 2011
01:00:32 - Oui - Sauf erreur
01:00:35 - Hollande, président Hollande
01:00:38 - On n'a pas fait assez, c'est sûr, mais là encore on tombe sur les histoires européennes
01:00:41 parce que la philosophie de l'Union Européenne à l'époque
01:00:44 c'était l'ouverture du marché des énergies, on a ouvert le marché des trains
01:00:47 parce qu'on a appliqué cette philosophie
01:00:50 - Oui, pourquoi ? Parce qu'il y a eu une philosophie
01:00:53 européenne sur les énergies renouvelables pour justement sortir du nucléaire
01:00:56 une philosophie impulsée par les Allemands
01:00:59 pour dire maintenant il faut investir dans les énergies renouvelables
01:01:02 il faut investir, et donc il y a une partie effectivement d'électricité qui a été revendue
01:01:05 qui devait servir à financer cette énergie renouvelable
01:01:08 et c'est d'ailleurs pour ça qu'on a créé cette espèce d'intermédiaire bidon
01:01:11 direct énergie etc. - C'est un marché fictif
01:01:14 - On a créé un marché fictif en créant des concurrents
01:01:17 et en contraignant EDF à produire l'électricité et à revendre
01:01:20 ses 25% de sa part - En dessous de son prix
01:01:23 et c'est qu'à la miette, parce qu'aujourd'hui on arrive
01:01:26 avec une société qui croule sous les lettes
01:01:29 - Il est du côté de la boule quand il voit les éoliennes depuis
01:01:32 - Oui mais il y a d'autres raisons aussi - Après il y a d'autres raisons
01:01:35 - Malheureusement il y a d'autres - Les deux passent sur mer
01:01:38 - Il y a d'autres raisons et vous savez récemment depuis peu
01:01:41 - Dont le choix de madame Lauvergeon que je citais tout à l'heure
01:01:44 - Non, non, petite parenthèse, parce qu'on parlait de la gauche
01:01:47 et je tiens quand même aussi à le dire sur ce plateau depuis quelque temps
01:01:50 c'est intéressant de voir sur les réseaux sociaux un reportage
01:01:53 qui ressort sur madame Voynet, qui a été missionnée
01:01:56 pour aller au sein de l'Union Européenne pour voter
01:01:59 notamment sur l'électricité et qui s'est mis en accord avec son homologue
01:02:02 allemand pour casser la filière de l'électricité en France
01:02:05 - Et qui a avoué avoir menti
01:02:08 - Céline qui attend depuis quelques instants
01:02:11 - Ce qui est plutôt ennuyeux
01:02:14 c'est que c'est à peu près comme ça que fonctionne très souvent
01:02:17 l'Union Européenne. Autrement dit, on voit bien qu'elle a une source
01:02:20 de puissance qui peut lui donner une forme d'autonomie
01:02:23 en tout cas qui peut être quelque chose qui est différenciant
01:02:26 dans un rapport géopolitique. C'était la maîtrise du nucléaire
01:02:29 elle aurait pu vraiment s'appuyer sur la France par exemple
01:02:32 pour développer cela. Or c'est exactement le contraire
01:02:35 qui est choisi, parce que choisir la dépendance
01:02:38 à la Russie, quand vous êtes le pays le plus important
01:02:41 le plus industrialisé et quelque part celui qui donne le ton
01:02:44 en Europe, c'est quand même extrêmement inquiétant
01:02:47 en termes de positionnement. Et pourquoi est-ce que
01:02:50 refuser de faire de la politique énergétique
01:02:53 une politique énergétique qui soit européenne
01:02:56 ou empêcher la France de garder la sienne
01:02:59 c'est quand même extrêmement inquiétant quand on sait que toute
01:03:02 la prospérité de l'Europe naît de deux révolutions
01:03:05 industrielles qui sont avant tout des révolutions énergétiques
01:03:08 ce qui fait que nous nous sommes développés
01:03:11 comme nous nous sommes développés, c'est cette maîtrise
01:03:14 d'une énergie extrêmement abondante et pas chère
01:03:17 cette époque là est terminée sauf
01:03:20 à réinvestir énormément le nucléaire
01:03:23 et tous les espaces du monde ne le peuvent pas, ça demande des conditions
01:03:26 extrêmement précises. Déjà il faut avoir beaucoup d'eau
01:03:29 par exemple pour pouvoir gérer du nucléaire. Or
01:03:32 cet avantage là, non seulement nous l'avons détruit
01:03:35 mais nous l'avons détruit pour un partenaire
01:03:38 qui quelque part contrairement à ce qu'on croit
01:03:41 est tellement lié à la Russie qu'à un moment
01:03:44 ou à un autre ces questions là vont se reposer.
01:03:47 - Je vais juste ajouter un mot
01:03:50 parce que ce que dit Madame Pinar est juste
01:03:53 le fond du sujet c'est que en raison de la politique énergétique
01:03:56 qui a été choisie et qui était tournée vers
01:03:59 en fait des soucis de politique intérieure allemande avec l'arrivée
01:04:02 des écologistes qui ont pesé un poids très fort en Allemagne bien avant
01:04:05 la France, qu'est-ce qui s'est passé ? Eh bien
01:04:08 il y a eu cette dépendance à la Russie dont je parlais tout à l'heure et puis
01:04:11 après la guerre d'Ukraine, une explosion des coûts de l'énergie.
01:04:14 Aujourd'hui nous avons une énergie qui coûte 3 fois
01:04:17 plus cher qu'aux Etats-Unis alors que notre industrie
01:04:20 et notre économie est concurrente de celle des Etats-Unis.
01:04:23 Les Etats-Unis qui nous livrent eux leur gaz naturel
01:04:26 liquéfié aujourd'hui à la place des Russes.
01:04:29 Donc on est dans un truc de fou où on s'aperçoit
01:04:32 que le PNB, ça c'est important,
01:04:35 en 20 ans, alors que nous étions à égalité
01:04:38 PNB, production européenne, production américaine, etc.
01:04:41 en gros la même chose, on est tombé à presque la moitié de la production américaine.
01:04:44 Qu'est-ce que constate Naïma M. Fadel ?
01:04:47 Ça pose surtout la question
01:04:50 encore une fois de la dépendance
01:04:53 aux injonctions de l'Allemagne. On voit bien
01:04:56 que ce qui s'est passé c'est qu'effectivement il y a eu
01:04:59 l'injonction des Allemands de quitter le nucléaire.
01:05:02 De fermer Fessenheim. Exactement.
01:05:05 Donc on a obtempéré, le mot obtempéré
01:05:08 là pour le coup, voilà. Et puis
01:05:11 ensuite eux, vous savez, comme vous le savez
01:05:14 Monsieur le Ministre, ils ont ouvert quand même
01:05:17 aujourd'hui leurs mines à charbon.
01:05:20 Ils se permettent eux. Et nous on refait marche arrière.
01:05:23 D'ailleurs j'aurais aimé moi que le Président de la République
01:05:26 fasse son mea culpa, ainsi que la Première Ministre, l'ex-Première Ministre
01:05:29 qui aurait pu faire son mea culpa.
01:05:32 Donc marche arrière, mais marche arrière avec des difficultés
01:05:35 parce que vous en avez parlé tout à l'heure Monsieur le Premier Ministre, c'est qu'on a plus
01:05:38 ces équipes qui avaient un savoir-faire et on n'a pas
01:05:41 aussi les métiers. Par exemple
01:05:44 les soudeurs, les tourneurs, tous ces métiers qui étaient liés.
01:05:47 Et d'ailleurs l'ancien PDG il l'a dit
01:05:50 je crois que c'était Monsieur Lévy. C'est pour ça qu'on a tous ces problèmes
01:05:53 avec le PERD. - Vous nous avez demandé de reconstruire, de réinvestir
01:05:56 cette filière nucléaire, mais on n'a plus le personnel.
01:05:59 Il faut du temps pour les former. Donc vous vous imaginez, on était les rois du monde.
01:06:02 - Donc Monsieur Bardella a raison de dire ce qu'il dit, simplement.
01:06:05 Si demain Bardella il est au pouvoir, il aura les mêmes difficultés
01:06:08 parce qu'on a saccagé cette équipe
01:06:11 de France du nucléaire et puis il y a des régions objectives aussi.
01:06:14 C'est que à l'époque de De Gaulle et Pompidou, c'était
01:06:17 des entreprises publiques. Aujourd'hui tout est privatisé.
01:06:20 Donc ça rend très très compliqué.
01:06:23 - Et puis à l'époque de De Gaulle et Pompidou, la parole publique
01:06:26 on pouvait fonder une action dessus. Elles s'engageaient, elles s'engageaient
01:06:29 sur le long terme. Aujourd'hui la durée d'un engagement
01:06:32 d'Emmanuel Macron, il a à peine fermé la bouche
01:06:35 qu'on sait qu'il peut dire le contraire dans un jour, deux jours, trois mois.
01:06:38 Donc c'est un vrai problème. Comment vous investissez
01:06:41 dans un monde sur lequel vous ne pouvez fonder aucune confiance
01:06:44 dans la parole publique ? - Donc songez que, entre la fin de Sarkozy
01:06:47 et de recommencer à débuter de relancer le programme nucléaire
01:06:50 et le moment où Macron change d'avis,
01:06:53 il se passe dix ans qu'on a perdu.
01:06:56 - Juste un petit mot parce que
01:06:59 je n'ai pas vos compétences sur le sujet mais ce que je constate
01:07:02 quand même, c'est que c'est une destruction en profondeur
01:07:05 de la France qui produit.
01:07:08 - La contraction de la production agricole
01:07:11 correspond aussi à notre destruction
01:07:14 de notre modèle industriel.
01:07:17 Les deux se font en parallèle. - Mes amis, on va marquer une pause.
01:07:20 J'en profite pour dire que vous avez appelé Pierre Lelouch, monsieur le Premier ministre.
01:07:23 - Oui, c'est pas un bon cas. - C'est vrai, c'est vrai.
01:07:26 - À moins que j'ai une information, peut-être une information qui m'a échappé.
01:07:29 On a un nouveau Premier ministre, vous le savez, depuis peu.
01:07:32 - Oui, c'est vrai. - Non, je dis ça, je dis rien.
01:07:35 - Moi, je l'aurais bien dit. - On va marquer une pause.
01:07:38 - C'était quand il s'appelle, le garçon qui était dans le tracteur ?
01:07:41 - Michael Dorian. - Dorian était dans le tracteur.
01:07:44 Il l'a eu droit à 3 ou 4 fois. Moi, je vais avoir droit à ça pendant le reste de la journée.
01:07:47 - Oui, oui, mais donc, je ne savais pas. C'est une information qui nous...
01:07:50 - Faut prévenir Macron. - ...week-end. On se retrouve dans quelques instants.
01:07:53 On parlera à nouveau de nos agriculteurs.
01:07:56 On parlera, j'espère peut-être de logement, mais de SUV.
01:07:59 Vous savez, il va se passer quelque chose du côté de Paris avec les SUV.
01:08:02 - Ben, voyons. - Voilà, ça va faire des gens...
01:08:05 - La dernière d'Hidalgo, encore ? - Oui, c'est ça.
01:08:08 - Sur ces news, merci de nous accueillir. Nous sommes ensemble jusqu'à 14h
01:08:11 avec encore pas mal de sujets.
01:08:14 Sophie Allénard, c'est notre grand, grand témoin du jour.
01:08:17 Allez, à tout de suite.
01:08:20 Le temps passe très vite dans ce Mini-News Week-end.
01:08:23 Beaucoup de sujets, évidemment. On parle beaucoup des agriculteurs.
01:08:26 On va faire quelques petits pas de côté dans cette dernière demi-heure.
01:08:29 Mais tout de suite, on fait un tour de l'information avec Somaya Labidi.
01:08:32 Re-bonjour, Somaya. - Bonjour, Thierry. Bonjour à tous.
01:08:35 À la une de l'actualité, cette question, vont-ils gâcher
01:08:38 vos prochaines vacances de février ?
01:08:41 Les contrôleurs de la SNCF menacent de faire grève les 16, 17 et 18 février prochains,
01:08:44 soit un week-end de congés scolaires sur une bonne partie du pays.
01:08:47 Au cœur de leurs revendications, une hausse des salaires
01:08:50 et une meilleure prise en compte de leur fin de carrière.
01:08:53 Cinq policiers pris à partie par une bande cagoulée
01:08:56 et armés d'une machette lors d'un refus d'obtempérer à Nice.
01:08:59 Quatre d'entre eux ont été blessés pendant l'opération
01:09:02 dont un qui pourrait subir une intervention chirurgicale
01:09:05 selon le syndicat de police unité SGP 06.
01:09:08 Et puis, deux humanitaires français tués en Ukraine,
01:09:11 selon le gouverneur de la région de Kersen.
01:09:14 Ils ont été ciblés par une frappe russe à Berislav dans le sud du pays.
01:09:17 Une localité qui a essuyé une importante attaque de drones.
01:09:20 Un acte qualifié de lâcher d'indignes par Emmanuel Macron sur X.
01:09:23 - Merci, cher Amir.
01:09:26 On va maintenant parler de la réaction de la SNCF
01:09:29 sur X.
01:09:32 - Merci, chère Somaya. Je vous présente rapidement
01:09:35 le plateau de grands témoins qui m'accompagnent.
01:09:38 Naïma M. Fadel, Céline Pina, Pierre Lelouch, Pierre-Henri Vauvis,
01:09:41 Sophie Lennart. On va parler encore dans quelques instants.
01:09:44 Ma chère Sophie et j'accueille avec beaucoup de plaisir
01:09:47 Xavier Oran, délégué général de Mobiliens. On va parler d'SUV.
01:09:50 Avec cette votation qui est prévue dimanche.
01:09:53 SUV, vous ne savez pas ce que c'est, vous,
01:09:56 ma chère Céline, paraît-il ?
01:09:59 - Alors, en fait... - Je dis ça, je dis rien, je dénonce.
01:10:02 - En gros, c'est censé être gros, avoir 4 roues et polluer énormément.
01:10:05 C'est tout ce que j'ai compris. - D'accord. On en parlera
01:10:08 avec Xavier dans quelques instants. Ça lui fait plaisir.
01:10:11 Priorité, évidemment, aux témoignages. On va prendre
01:10:14 la direction de l'héros et retrouver notre correspondant
01:10:17 Jean-Luc Thomas. Vous êtes
01:10:20 à Cournoncec, très précisément. Vous n'êtes pas seul.
01:10:23 Vous êtes avec le vice-président de la FNSER. Pourquoi ?
01:10:26 Parce que le ministre de l'Agriculture sera sur ces terres
01:10:29 cet après-midi, très précisément, mon cher Jean-Luc.
01:10:32 - Très précisément,
01:10:35 là où nous nous trouvons, à Cournoncec, juste
01:10:38 derrière la caméra, il va y avoir une réunion
01:10:41 avec le monde viticole
01:10:44 de tout le Sud-Ouest, en fait,
01:10:47 puisqu'il y aura des personnes du GERS, évidemment,
01:10:50 du Languedoc. Et donc tous les
01:10:53 viticulteurs vont être représentés.
01:10:56 Et entre autres, Jérôme Despé,
01:10:59 on vient de le dire, vous êtes vice-président
01:11:02 de la FDSEM. Vous êtes surtout, et avant tout,
01:11:05 en tout cas le début, vous êtes viticulteur ici
01:11:08 dans l'héros. Qu'est-ce que vous allez dire
01:11:11 à Marc Fesneau ? - Ce que nous attendons
01:11:14 du ministre de l'Agriculture, c'est des actes.
01:11:17 Il y a eu des annonces qui étaient importantes pour le secteur
01:11:20 viticole, qui ont été annoncées avec un fonds d'urgence
01:11:23 de 80 millions d'euros, avec de la restructuration
01:11:26 différée, un arrachage temporaire qui a été attendu
01:11:29 par de nombreux viticulteurs qui subissent une crise
01:11:32 sans précédent. Le but aujourd'hui, c'est que
01:11:35 le ministre puisse déployer ces mesures
01:11:38 avec des actes très concrets. Je crois que les trésoreries
01:11:41 sont particulièrement exants aujourd'hui
01:11:44 et depuis de nombreux mois.
01:11:47 Ce que nous avons besoin, c'est des engagements très vites
01:11:50 de la part du ministre pour faire une année blanche,
01:11:53 bancaire sur l'année 2024, et pour pouvoir accompagner
01:11:56 tous ceux qui ont vécu ces aléas climatiques,
01:11:59 sanitaires et économiques. Il faut que
01:12:02 les aides qui ont été promises arrivent
01:12:05 d'ici le salon de l'agriculture. Et puis,
01:12:08 sur cet arrachage temporaire, dans un but de restructurer
01:12:11 le vignoble pour conquérir des parts de marché,
01:12:14 mais aussi pour aller vers de la diversification.
01:12:17 On passe des paroles aux actes.
01:12:20 C'est le nouveau logiciel que nous demandons depuis un moment
01:12:23 avec les autres collègues, l'ensemble des autres secteurs
01:12:26 de production. C'est des réponses rapides
01:12:29 et concrètes par rapport au mouvement
01:12:32 que nous avons mené depuis plus de dix jours.
01:12:35 C'est une date butoir, le salon de l'agriculture ?
01:12:38 Il y a une volonté de séquençage.
01:12:41 La FNSEA a dit que nous changeons
01:12:44 de forme d'action. Certes, il y a eu
01:12:47 des mouvements et des blocages qui se sont levés.
01:12:50 Mais nous avons dit que maintenant, nous voulions
01:12:53 continuer à travailler sur des actes, je pense
01:12:56 particulièrement au sujet de la souveraineté alimentaire,
01:12:59 à la rémunération, avec le renforcement des états généraux
01:13:02 de l'alimentation, auxquels on nous a aussi promis
01:13:05 des contrôles, et puis aussi sur la simplification
01:13:08 et le choc de simplification et l'arrêt des
01:13:11 surtranspositions. Donc il y a des échéances qui doivent nous amener
01:13:14 au salon de l'agriculture et surtout entendre une parole
01:13:17 européenne parce qu'on a l'impression que le temps européen
01:13:20 n'est pas le même temps que nous attendons, nous, agriculteurs.
01:13:23 Voilà, donc je pense que la réunion
01:13:26 tout à l'heure à 15h avec le ministre
01:13:29 de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire
01:13:32 va être malgré tout encore très animée.
01:13:35 - Eh bien écoutez, on va vivre cette visite
01:13:38 en votre compagnie dans les différentes émissions de CNews. Merci beaucoup
01:13:41 mon cher Jean-Luc. Un mot très rapide, Sophie,
01:13:44 ça s'annonce un peu agité. - Très rapide, ça va être difficile mais je vais faire des efforts.
01:13:47 Des primes, des primes, des primes.
01:13:50 Est-ce qu'ils n'ont pas compris que ce n'était pas ça
01:13:53 le plus important ? Des primes, c'est encore des dossiers,
01:13:56 donc tout l'inverse de la simplification. Il nous faut des prix.
01:13:59 Et après, je suis extrêmement heureuse que la FNSA
01:14:02 reprend enfin notre demande d'année blanche puisque c'était
01:14:05 la mesure qu'on avait demandé dès le départ et qui
01:14:08 ferait que nos agriculteurs pourraient rentrer chez eux un peu plus
01:14:11 dignement. C'est cette année blanche de la MSA
01:14:14 et les reports des prêts en fin de tableau ou alors
01:14:17 des prêts à 0% pris en garantie par l'État,
01:14:20 c'était des choses simples, ce sera un message fort
01:14:23 et y compris le message qu'on attend,
01:14:26 c'est une rencontre avec M. Emmanuel Macron d'ici lundi,
01:14:29 ce serait pour nous une très belle reconnaissance et un
01:14:32 soulagement pour nos agriculteurs.
01:14:34 On suivra cette visite évidemment, je le redis, sur C12.
01:14:37 Si elle a lieu.
01:14:38 Oui, on verra ça en tous les cas.
01:14:40 Allez, Xavier Horan est avec nous de Moëlliens,
01:14:43 on va parler à la demande générale et notamment de notre amie Céline Pina
01:14:46 de SUV,
01:14:49 puisque la mairie de Paris va voter dimanche,
01:14:52 va faire voter dimanche aux Parisiens une mesure qui vise à diminuer le nombre
01:14:55 d'empailles et ça va coûter cher aux propriétaires de SUV.
01:14:58 Racontez-nous un petit peu l'histoire et vous, vous dénoncez
01:15:01 cette votation.
01:15:03 Oui, je suis, merci tout d'abord pour votre invitation.
01:15:06 Merci d'avoir accepté cette invitation.
01:15:08 C'est moi qui vous remercie.
01:15:10 Je note déjà un point commun par rapport à l'actualité
01:15:13 qui est décidément très chargée, en particulier avec
01:15:16 nos amis agriculteurs ou bien ceux du logement.
01:15:19 Je pourrais multiplier les exemples, mais il y a
01:15:22 un point commun, c'est que cet empilement
01:15:25 de normes est devenu absolument
01:15:28 kafkaïen et en réalité, on est en train de perdre des acteurs
01:15:31 économiques dans des secteurs absolument essentiels
01:15:34 qui sont des poutres de notre économie et
01:15:37 de notre société. Quand on parle d'automobile et quand on parle de mobilité,
01:15:40 on oublie souvent de dire que
01:15:43 c'est un puissant facteur
01:15:46 de stabilité sociale et que tout ce qui peut
01:15:49 toucher à la mobilité des Français dans un contexte
01:15:52 aussi sensible qu'il y est le nôtre, il faut
01:15:55 y être particulièrement attentif. Donc je ne suis pas là pour faire du buzz,
01:15:58 rajouter de la polémique à la polémique,
01:16:01 mais pour tirer une sonnette d'alarme sur un certain nombre de points,
01:16:04 en particulier sur la démocratie.
01:16:07 La votation qui est proposée dimanche prochain,
01:16:10 comme tout acte démocratique,
01:16:13 implique un débat. Et dans un débat,
01:16:16 encore faut-il que la notion du contradictoire soit respectée
01:16:19 et que la question qui est soumise
01:16:22 aux Parisiens uniquement, parce que seuls les Parisiens
01:16:25 inscrits sur les listes électorales sont amenés
01:16:28 à pouvoir se prononcer dimanche prochain, ce qui pose déjà
01:16:31 en soi un problème, mais encore fallait-il organiser
01:16:34 ce débat de manière éclairée, de poser
01:16:37 correctement la question et puis d'utiliser les procédures
01:16:40 démocratiques qui sont les plus adéquates et qui sont
01:16:43 prévues par nos textes. C'est autant de points
01:16:46 qui font défaut et qui interrogent la manière
01:16:49 dont la maire de Paris pense la mobilité
01:16:52 retranchée quelque part
01:16:55 sous le périphérique.
01:16:58 - Vous pouvez expliquer à Céline ce que ça veut dire SUV ?
01:17:01 - Le SUV c'est
01:17:04 "Sport Utility Vehicle".
01:17:07 - Donc ce sont des 4x4 quoi. - Alors justement non.
01:17:10 - C'est ce que vous parlez Thierry,
01:17:13 la quiche a besoin d'apprendre s'il vous plaît.
01:17:16 - Justement non, tout le détournement
01:17:19 qui est opéré consiste à assimiler,
01:17:22 c'est une vision très simplificatrice des choses.
01:17:25 On parle des SUV, donc forcément c'est une très grosse voiture,
01:17:28 forcément très polluante, forcément très encombrante,
01:17:31 bref, elle a absolument tous les défauts, c'est la voiture
01:17:34 de tous les excès, c'est un symbole, c'est une caricature,
01:17:37 autrement dit c'est une cible facile.
01:17:40 En fait c'est la voiture de monsieur et madame Tout-le-Monde.
01:17:43 Ce qu'on appelle SUV c'est du marketing,
01:17:46 c'est une silhouette, et on cherche
01:17:49 à utiliser cette silhouette pour la faire rentrer dans un texte.
01:17:52 En réalité, en droit, il n'y a pas de définition
01:17:55 d'un SUV, c'est le premier problème.
01:17:58 Quand on regarde la définition qui est donnée par la mairie de Paris,
01:18:01 la mairie de Paris propose une définition définitive.
01:18:04 C'est plus réellement un SUV.
01:18:07 D'ailleurs ce sont les véhicules dits lourds.
01:18:10 Qu'est-ce qu'un véhicule dit lourd aux yeux de madame Hidalgo ?
01:18:13 C'est un véhicule qui pèse plus d'une tonne six.
01:18:16 Alors combien y a-t-il de voitures
01:18:19 qui pèsent plus d'une tonne six dans l'île de France ?
01:18:22 Puisque Paris, à ma connaissance, n'est pas encore
01:18:25 une cité interdite. Paris est relié à une périphérie
01:18:28 qui est extrêmement importante
01:18:31 et consistante, et il en est ainsi
01:18:34 dans toutes les métropoles de France, et bien ça fait 900 000 voitures.
01:18:37 900 000 voitures sont concernées
01:18:40 par cette potentielle aggravation
01:18:43 des tarifs de stationnement, et quand on regarde de plus près
01:18:46 quelle est la part des carrosseries dites SUV
01:18:49 qui sont au sein de ce parc
01:18:52 roulant de 900 000 voitures, à peine la moitié
01:18:55 sont des SUV, je mets des guillemets.
01:18:58 Alors attention aux visions très simplificatrices.
01:19:01 Il est d'une clarté franchement remarquable.
01:19:04 C'est pour ça qu'on l'a invité.
01:19:07 Quand on entend ça, on se dit aussi "mais bon sang, Paris est la capitale
01:19:10 de la France, est-ce que c'est normal finalement
01:19:13 qu'elle soit aux mains des Parisiens ? Est-ce que cette ville ne devrait pas avoir
01:19:16 un statut complètement différent ?
01:19:19 Je voudrais qu'on voit, si jamais il y a ce vote,
01:19:22 le coup que ça va... et on peut réagir évidemment.
01:19:25 - Benjamin Bouchard qui m'aide à préparer cette émission vous donne,
01:19:28 regardez, plus ou moins de suivez à Paris, création d'un tarif spécifique.
01:19:31 On prend quelques exemples, par exemple
01:19:34 du premier au onzième arrondissement, une heure, ça va passer
01:19:37 de 6 euros à 18 euros.
01:19:40 - Et plus important... - Vous confirmez ces chiffres ?
01:19:43 - 6 heures, ce sont des chiffres... - En fonction de l'arrondissement, effectivement.
01:19:46 - Ce sont des chiffres qui viennent du site internet officiel de la mairie de Paris.
01:19:49 - 6 heures, c'est...
01:19:52 - 6 heures, vous venez avec votre famille,
01:19:55 passer la journée à Paris pour visiter les musées,
01:19:58 passer un moment au cinéma, un moment déjeuner,
01:20:01 c'est déjà un budget qui n'est pas accessible à tous.
01:20:04 En fait, le stationnement de votre voiture,
01:20:07 puisque le stationnement de votre voiture
01:20:10 va vous coûter plus cher que votre déjeuner.
01:20:13 - Bah oui. - Très largement. - C'est fou. - 225 euros
01:20:16 entre le premier et le onzième arrondissement.
01:20:19 - Je trouve ça, cette multiplication par 3...
01:20:22 - C'est incroyable, non ? - Je pense que je devrais interpeller en tant que tel
01:20:25 les Parisiens eux-mêmes, parce que les Parisiens sont concernés
01:20:28 également par cette mesure. En fait,
01:20:31 dès lors qu'un Parisien détenteur d'un véhicule dit lourd
01:20:34 sortira de sa zone résidentielle
01:20:37 pour aller circuler... - Donc vous imaginez le budget ?
01:20:40 - Lui aussi sera sujeté au triplement
01:20:43 du stationnement. - C'est totalement lunaire, quoi.
01:20:46 - Pierre-Yves et Pierre-Roy. - Pierre-Roy. - Mais allez-y.
01:20:49 - Pourquoi je vous débaptise, là, soudainement ? C'est la première émission ou pas ?
01:20:52 - Monsieur le Premier ministre, Pierre-Yves... - Oui, ça y est, on est perdus.
01:20:55 - Vous avez été parfaitement clair. - Appelez-moi Robert. - Très bien, Robert, merci.
01:20:58 Vous avez été très clair. Je suis juste en désaccord sur un point avec vous
01:21:01 puisque vous disiez qu'Anne Hidalgo pensait la mobilité. Je lui attribuerais pas
01:21:04 autant de qualité. Parce que, vous savez,
01:21:07 l'année dernière, peu importe ce qu'on en pense d'ailleurs,
01:21:10 il y a eu ce fameux débat sur les... Enfin, débat.
01:21:13 - Trottinettes. - Vous avez bien raison.
01:21:16 D'écarter le contradictoire. Je vais vous parler de votes.
01:21:19 De votes staliniens, on pourrait dire.
01:21:22 Sur les trottinettes. Vous savez, Thierry,
01:21:25 l'abstention ? 83%.
01:21:28 83% des Parisiens ne sont pas allés voter.
01:21:31 - On en est parlé sur le plateau. - Et c'est un peu moins de 100 000 Parisiens
01:21:34 qui sont allés voter.
01:21:37 C'est toute la bande d'Anne Hidalgo, les militants,
01:21:40 qui sont allés voter, qui ont décidé pour Paris. Encore une fois, peu importe
01:21:43 ce qu'on en pense, on a mis en place des pistes
01:21:46 cyclables réservées à certains transports aux trottinettes.
01:21:49 On a fait la promotion de la trottinette
01:21:52 pour que ce soit une alternative aux voitures. Encore une fois,
01:21:55 bonne ou pas bonne idée. En tout cas, il y a eu de l'argent public dépensé.
01:21:58 Quelques mois après, les trottinettes ont inondé
01:22:01 Paris, puisque ça a été un fiasco total sur la réglementation.
01:22:04 On a fait un vote, 83% d'abstention.
01:22:07 C'est le même vote, c'est le même fiasco qui est annoncé
01:22:10 ce dimanche maintenant, pour encore une fois, et vous avez eu raison
01:22:13 de le dire, pour empiler sur de nouvelles règles. Et surtout,
01:22:16 ce qui me fascine, et vous avez parlé de cites interdites,
01:22:19 c'est que Paris décide comme si elle n'était en interaction
01:22:22 avec aucune autre ville en Ile-de-France. - Mais attendez, c'est pas faire boule de neige
01:22:25 sur d'autres villes. - Mais attendez, les Yvelines,
01:22:28 la Seine-Saint-Denis, les Saônes, mais ils ne sont pas consultés.
01:22:31 Ils ne sont pas consultés, et ce sont des banlieusards.
01:22:34 On s'en fiche, de toute façon, Paris décide pour Paris. Mais c'est insupportable
01:22:37 parce qu'encore une fois, les commerces qui vivent à Paris
01:22:40 vivent évidemment grâce aux Parisiens, mais pas qu'eux.
01:22:43 Ils vivent aussi grâce à ces personnes-là qui vivent dans les Yvelines,
01:22:46 dans les Saônes, à Ivrix.
01:22:49 Et ce sont ceux-là qui font vivre Paris. Et aujourd'hui, vous avez des restaurants,
01:22:52 vous avez des commerces qui sont déserts, parce qu'il n'y a plus rien,
01:22:55 il n'y a plus personne, il n'y a plus aucune fréquentation.
01:22:58 Et surtout, dernier point, on va créer de la fidélité.
01:23:01 Non, mais dernier point, c'est qu'on pourrait
01:23:04 effectivement suivre cette logique complètement fantaisiste d'Hidalgo
01:23:07 en disant "Allez, on supprime toutes les voitures, tout le monde est à vélo,
01:23:10 c'est fantastique, et tout le monde dans les transports".
01:23:13 Mais encore, faudrait-il déjà que les transports fonctionnent.
01:23:16 Déjà que pour les Jeux Olympiques, on ne sait pas encore comment...
01:23:19 Au moins qu'on ait des transports qui fonctionnent,
01:23:22 et surtout qu'on ait un réseau de vélo qui, pareil,
01:23:25 de pistes cyclables qui soient cohérents.
01:23:28 - Vous allez vous arranger avec lui juste après l'émission.
01:23:31 Le mot de la fin ?
01:23:34 - En fait, il y a eu beaucoup plus d'abstentions que ça pour les trottinettes.
01:23:37 - Je n'ai pas le 83%, mais c'est peut-être plus.
01:23:40 - 92% d'abstention.
01:23:43 En réalité, sur les procédures démocratiques,
01:23:46 juste d'un mot, et je pense que vous me confirmerez,
01:23:49 Monsieur le Ministre. - Si vous me laissez une minute.
01:23:52 - En fait, ce que nous demandons est très simple.
01:23:55 Il aurait fallu requalifier cette votation
01:23:58 en référendum local. C'était en réalité la procédure
01:24:01 la plus adéquate, sauf que
01:24:04 il y avait deux conditions cumulatives à respecter.
01:24:07 50% de participation, de taux de participation.
01:24:10 - Il ne peut pas y arriver. - Et évidemment, 50%,
01:24:13 plus de 50%, pour adapter l'acte référendaire.
01:24:16 - Quand j'étais encore conseiller de Paris, j'ai appelé
01:24:19 cette dame lors d'un débat, Madame Ceaucescu.
01:24:22 Et c'est ce qu'elle fait. C'est-à-dire qu'elle décide toute seule
01:24:25 dans son coin. Elle ignore le fait qu'il y a 12 millions d'habitants
01:24:28 autour de Paris. 12 millions. Elle ignore l'impact que ça a
01:24:31 sur l'industrie automobile, sur les gens.
01:24:34 C'est pas son problème. 58 000 fonctionnaires,
01:24:37 9 milliards de déficit. Voilà le bilan de cela.
01:24:40 - Thierry, prochain sujet, responsabilité civile et pénale des élus
01:24:43 la prochaine fois. Prochain sujet, parce que tout ça, c'est avec notre argent.
01:24:46 - Merci mille fois, nous sommes très en retard. - Doublement de la taxe foncière.
01:24:49 - Chaleureusement, les amis. J'aimerais remercier chaleureusement
01:24:52 Sophie Lennart. Bon retour sur votre exploitation.
01:24:55 Merci également Xavier Oran.
01:24:58 Grâce à vous, c'est une pinace. C'est tout sur les SUV.
01:25:01 Je voulais remercier également Benjamin Bouchard, l'équipe
01:25:04 qui m'a entouré pour préparer cette émission.
01:25:07 Abiba Mguizou, David Brunet, Margot Calvet. Merci à la programmation
01:25:10 Nicolas Nissi. Merci aux équipes en régie. Nicolas Bayet,
01:25:13 à la vision Ludovic Libard, au son Guillaume Marceau.
01:25:16 Vous pouvez revoir cette émission sur notre site cnews.fr.
01:25:19 Tout de suite à 180 km/h, vous allez retrouver
01:25:22 180 minutes d'infos avec Nelly Denac.
01:25:25 Moi je vous dis bye bye, passez une belle journée. Je vous retrouve demain pour
01:25:28 Mini-News. A midi, la lumière sera allumée. Passez une belle journée.
01:25:31 180 km/h en SUV, évidemment.