Midi News Week-End (Émission du 30/08/2024)

  • le mois dernier
Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE

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00:00:00Bonjour à tous, il est midi sur CNews, soyez les bienvenus, je suis ravie de vous retrouver.
00:00:05C'est Midi News qui commence en ensemble pour deux heures d'actualité et de débats.
00:00:09Avec à la une, eh bien ce drame, une fillette de 7 ans qui est toujours entre la vie et la mort
00:00:13après avoir été renversée par une moto qui faisait une roue arrière sur un passage piéton.
00:00:18Notre journaliste police-justice sera avec nous, Célia Barotte.
00:00:22Vous entendrez également les mots forts poignants du maire de Valoris.
00:00:27Être femme de policier ou de gendarme, c'est vivre dans la peur.
00:00:30Vous entendrez également des témoignages après les mots marquants de la veuve d'Éric Comines.
00:00:35Ce gendarme tué lundi dernier après un refus d'obtempérer.
00:00:38Pendant ce temps-là, Emmanuel Macron fait des efforts, comme il le dit, pour trouver un Premier ministre.
00:00:44Pas encore de calendrier pour une nomination, mais il y a des candidats, beaucoup de candidats.
00:00:48On fera le tour avant cela, comme il est midi, c'est l'heure du journal de Somaïa.
00:00:52A la midi, bonjour Somaïa.
00:00:53Bonjour Clélie, bonjour à tous. Vous en parliez dans votre sommaire.
00:00:56Nouveau drame à cause d'un chauffard.
00:00:58Hier, vers 19h, à Valoris, un motard remonte une file de voiture à grande vitesse.
00:01:03Il lève la roue avant de percuter une fillette de 7 ans qui traversait sur le passage piéton.
00:01:08Le suspect, âgé de 19 ans et inconnu des services de police, a été interpellé,
00:01:12alors que le pronostic vital de la petite victime est engagé.
00:01:15Un thème que vous allez aborder dans un instant dans Midi News avec vos invités, Clélie.
00:01:20On passe à présent à l'onde de choc provoquée par la mort de l'adjudant commune.
00:01:24Les mots forts de sa veuve ont entraîné une libération de la parole chez les femmes de policiers.
00:01:29Écoutez.
00:01:30C'est un sentiment constant dans ce pays, c'est la culture de l'excuse.
00:01:35Il ne faut pas taper trop fort.
00:01:37Il faut chercher toujours des excuses à ces gens-là.
00:01:40Mais les excuses, elle tue aujourd'hui, elle fait encore des orphelins,
00:01:44elle fait encore des veuves, elle endeuille des familles complètes.
00:01:48Les gens annoncent avoir le gendarme ou le policier,
00:01:51mais c'était un fils, elle l'a dit, c'était un frère, c'était un ami.
00:01:55Dans le reste de l'actualité, une note salée attend certains consommateurs.
00:01:59Les foyers, qui ne sont pas encore équipés d'un compteur Linky à domicile,
00:02:03seront facturés à partir de l'été 2025.
00:02:06Enedis qui précise que les clients paieront le coût de la relève de leur compteur classique.
00:02:11La France et la Serbie concluent un accord sur la vente de 12 avions de combat rafale,
00:02:16un achat stratégique sensible, alors que la Serbie maintient des relations diplomatiques avec la Russie.
00:02:22Un accord dont se félicite le chef de l'État.
00:02:28Le choix des avions de chasse rafale par la Serbie est à cet égard un choix clair,
00:02:32celui d'une alliance de long terme entre nos deux pays,
00:02:36au sein d'une Europe plus forte et plus souveraine.
00:02:40Et que ce choix participe de notre autonomie stratégique et du renforcement de celle-ci,
00:02:45de sa base industrielle, de ses choix stratégiques, de son autonomie opérationnelle.
00:02:50Il nous faut bâtir aussi cette alliance en matière industrielle dans tous les secteurs
00:02:55où nous devons nous unir pour être encore plus résilients
00:02:59face à un environnement international devenu beaucoup plus incertain.
00:03:03Et puis on termine ce journal avec des images impressionnantes du typhon Sansan,
00:03:07l'un des plus puissants des dernières décennies à frapper le Japon.
00:03:11Les plus torrentielles ont déjà fait six morts, indiquent les autorités et les médias locaux.
00:03:15Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité amies d'Issy-Clély.
00:03:19Merci beaucoup Sonaya. On se retrouve dans un instant pour le rappel des principes au titre de l'actualité.
00:03:25L'actualité, vous l'avez vu, qui est dominée par des problèmes avec des chauffards.
00:03:29On va en parler. Juste avant, je vous présente mes invités pour un débat.
00:03:32Justement, Céline Pina, bonjour. Soyez la bienvenue.
00:03:34Vous êtes essayiste, politologue et on vous connaît bien sur l'antenne de CNews.
00:03:38A vos côtés, Jean-Christophe Kouvi, bonjour. Bienvenue également, secrétaire nationale du syndicat de police Unité.
00:03:44Et puis, Raphaël Stainville est également avec nous, ainsi que Joseph Touffenel, directeur de la dérédaction de Capital.
00:03:52On va commencer bien sûr par ce drame, par ce qu'il s'est passé hier.
00:03:55On l'a vu dans le journal de Sonaya, à la vie d'Issy, une petite fille de 7 ans qui, encore, entre la vie et la mort,
00:04:01elle était à Vallauris. Elle traversait sur un passage piéton, dans les clous, pas en dehors des clous,
00:04:06quand elle a été percutée par un jeune homme de 19 ans qui faisait ce qu'on appelle du wheeling en anglais.
00:04:16Ce n'est pas très français. Une roue arrière, un peu mieux.
00:04:19Une roue arrière, ce n'est pas du rodéo. On va faire la distinction, on va en reparler.
00:04:23Il passait en moto. Il ne l'a pas vu, clairement, parce qu'il avait sa moto devant lui.
00:04:29Vous imaginez un petit peu la scène. Elle a été placée dans le coma artificiel.
00:04:33Ces jours sont encore en danger.
00:04:37Avant de vous donner la parole pour avoir les faits et les précisions, j'aimerais juste vous faire écouter,
00:04:41parce qu'ils sont très forts, les mots du maire de cette commune de Vallauris.
00:04:45C'est dans les Alpes-Maritimes. Ils en rappellent d'autres qu'on a entendus, là, cette semaine également.
00:04:50Vous allez comprendre. Écoutez ce maire de cette ville, très en colère.
00:04:54On n'a pas affaire à un problème de route. Aujourd'hui, on a affaire à un problème de délinquance.
00:04:59On a affaire à un malade, à une personne qui se croit toute puissante,
00:05:03et qui roule à tombeau ouvert dans la ville en percutant, hélas, une petite fille qui traverse.
00:05:09Et ça, c'est inacceptable. Donc, il ne faut pas renverser les choses.
00:05:14Le vrai problème, c'est le problème de la France. La femme du gendarme qui a été assassinée il y a quelques jours l'a dit.
00:05:21La France tue. La France tue par son laxisme. La France tue parce qu'on n'est pas assez sévère.
00:05:26La France tue parce qu'il y a un culte de l'impunité qui s'est installé et qu'aujourd'hui,
00:05:31des jeunes qui sont peut-être sans histoire, comme cet individu, peuvent se croire tout permis
00:05:36et penser qu'ils peuvent rouler comme des fous, penser qu'on peut agresser un policier,
00:05:40penser qu'on peut s'en prendre aux institutions.
00:05:43Culte de l'impunité. Le vrai problème de la France, c'est la France qui tue laxisme. On n'est pas assez sévère.
00:05:51Alors, voilà, ça rappelle les mots de la veuve d'Eric Comine. On y reviendra.
00:05:55Le parallèle a été fait par le maire LR de Vallauris lui-même. Son témoignage est très fort.
00:06:02On le sent très ému, très en colère. On va en débattre juste avant quand même l'effet Célia Barraud.
00:06:07Qu'est-ce qui s'est passé exactement ? Quelles sont les infos dont vous disposez au service police-justice de CNews ?
00:06:12Alors, on l'a rappelé, les faits se sont déroulés aux alentours de 19h dans cette commune de Vallauris.
00:06:17C'est une commune située entre Cannes et Antibes. Et vous vous en doutez, à cette époque de l'année,
00:06:22c'est une commune aussi très fréquentée par les vacanciers. Sur cette rue qui a été impactée par ce drame,
00:06:30beaucoup de circulation. Un motard a donc décidé de remonter une file de voiture à grande vitesse.
00:06:36Il a levé sa roue avant de sa moto et il a percuté cette fillette de 7 ans.
00:06:43Elle traversait donc cette rue sur un passage piéton. Elle n'était pas seule. Elle était accompagnée par son frère.
00:06:51Selon une source proche du dossier, le suspect a été interpellé. Il a été placé en garde à vue.
00:06:56Il doit être actuellement entendu par les enquêteurs.
00:07:00Qu'est-ce qu'on sait déjà sur lui ?
00:07:01Sur lui, de qui s'agit-il ? Sur son profil, il est âgé de 19 ans. Il est titulaire du permis de conduire.
00:07:06Il était propriétaire de la moto qu'il conduisait. Ce n'est pas un véhicule volé.
00:07:11Ses analyses se sont révélées négatives à l'alcool et aux produits stupéfiants.
00:07:16Il va falloir aussi déterminer en fonction de l'enquête les circonstances de ce drame.
00:07:21L'enquête peut aussi être requalifiée puisque si malheureusement cette petite fille décède
00:07:26des suites de ses blessures puisqu'elle a un traumatisme crânien et de multiples blessures,
00:07:31il pourra être poursuivi pour homicide involontaire.
00:07:34Pour l'instant, il va falloir attendre les nouvelles concernant l'état de santé de cette jeune fille
00:07:39et aussi les précisions du parquet qui, pour l'instant, n'a toujours pas communiqué sur cette affaire.
00:07:43On est dans le cadre d'un accident de la route. En termes juridiques, j'allais dire.
00:07:47Si on regarde les choses froidement et en termes de droit, mais ça a des conséquences aussi, bien sûr.
00:07:51On est dans le cadre d'un accident de la route.
00:07:53Un accident de la route et puis un comportement, une incivilité qui se répète.
00:07:57Je pense que Jean-Christophe Couy pourra en parler.
00:07:59Mais c'est vrai que ce comportement dangereux de lever une roue avant,
00:08:03on le voit aussi bien en vélo qu'en véhicule motorisé, c'est très dangereux.
00:08:07Il va falloir aussi qu'il y ait une prise de conscience de la part des conducteurs de ces engins.
00:08:12C'est un problème de beaucoup de choses, mais aussi de civisme.
00:08:16Rien que ça et de conduite à avoir quand on a un véhicule dans les mains,
00:08:19que ce soit une voiture, une moto ou autre.
00:08:22J'aimerais vous faire écouter avant d'en parler.
00:08:25On va en longuement en parler, ne vous inquiétez pas, je vous sens sur les chapeaux de roue, c'est le cas de le dire.
00:08:29Les témoignages aussi des gens qui ont pu assister ou qui ont assisté malheureusement à ce drame, à cette scène,
00:08:36écouter un habitant de la ville de Vallauris, qui a été très marqué, on le comprend,
00:08:41forcément par ce choc, par ce qui s'est passé.
00:08:46Après renseignement, c'était une Yamine qui traversait au passage douté,
00:08:49et puis il y a une moto qui remontait la file,
00:08:53parce que les voitures étaient arrêtées pour laisser le piéton,
00:08:56et la file a été doublée par une moto sur une roue.
00:09:01Et puis il a pris la Yamine en pleine tête.
00:09:05Alors là, un traumatisme crânien, et puis la première vue, elle est mal partie.
00:09:09Moi j'ai entendu des hurlements, j'étais dans mon lit,
00:09:12et je suis venue, j'ai vu la petite fille au milieu de la route,
00:09:16qui perdait beaucoup de sang,
00:09:19mais c'est pas la première fois, ça fait plus de 25 ans qu'on habite ici,
00:09:24il y a plusieurs fois eu des accidents,
00:09:27parce que même moi j'ai peur, j'ai oublié de me faire aider pour traverser.
00:09:31Ça fait au moins plus de 30 ans qu'on demande d'avoir des deux-dames,
00:09:34ou des ralentisseurs, même un feu rouge.
00:09:39Apparemment il y a déjà eu des problèmes dans cette rue-là,
00:09:43Jean-Christophe Couvy, en tant que policier.
00:09:46Alors encore une fois, il y a une précision, on n'est pas dans le cadre d'un rodéo,
00:09:49on est dans le cadre d'un accident de la route,
00:09:51avec quelqu'un qui a clairement fait une roue arrière en tout cas.
00:09:55Votre position en tant que policier sur les faits, sur ce qui s'est passé déjà ?
00:09:59Alors moi je suis motard, je fais de la moto,
00:10:02je n'ai jamais fait de roue arrière dans un espace public.
00:10:05Donc en fait, on peut même dire que c'est un accident de la route,
00:10:08mais je suis désolé, il y a aussi une responsabilité.
00:10:10Mais bien sûr qu'il y a une responsabilité, il y en a même plusieurs.
00:10:12Je sais bien, mais cette personne de 19 ans déjà, on n'a pas encore les éléments,
00:10:15effectivement il ne serait pas connu de la police,
00:10:17est-ce qu'il a un permis en règle ?
00:10:19A priori ça serait une moto de 600 centimètres cubes,
00:10:21donc déjà il vous faut un permis moto et non pas…
00:10:23Adapter, voilà.
00:10:24Adapter, est-ce qu'il a un permis ?
00:10:26Tout ça c'est des choses qui vont arriver avec les résultats de l'enquête.
00:10:31Ce qui dénote surtout, ce qui est rageant en fait,
00:10:34c'est qu'on voit cette espèce d'atmosphère libertaire
00:10:37où une partie de la population se défait complètement des règles de vie en société.
00:10:42C'est-à-dire qu'ils ont leurs propres règles, ils se fichent de tout,
00:10:44ils narguent la police, ils narguent les enfants.
00:10:46Vous rejoignez ce que dit le maire, on l'a entendu, il y a un culte de l'impunité.
00:10:51Bien sûr et qui est porté en plus politiquement par certains
00:10:54en disant qu'on est là juste pour assouvir les citoyens
00:10:58et qu'on vit dans un monde dirigé par la police, etc.
00:11:03Donc il y en a même qui font des films avec la bike life,
00:11:06la bike attitude où c'est génial.
00:11:08Et là juste pour info, les policiers n'étaient pas derrière,
00:11:11il n'y avait pas de poursuites, il n'y avait rien.
00:11:13Donc c'était vraiment tout est imputable à ce garçon.
00:11:15On rappelle aussi que la petite fille était en train de traverser sur un passage piéton.
00:11:19Sur un passage piéton, normalement.
00:11:21Et accompagnée, oui.
00:11:23Pour une fois, je veux dire, ce qui est dramatique,
00:11:25c'est que c'est toujours la même histoire qui se répète et c'est pénible.
00:11:28Et ça vient faire écho avec ce qu'on a vu il y a 2-3 jours,
00:11:31justement avec la mort de notre collègue.
00:11:32C'est-à-dire qu'il y a cette espère d'atmosphère pesante
00:11:35où d'un côté il y a des citoyens français qui demandent d'avoir de l'autorité,
00:11:39juste de faire respecter les règles,
00:11:41et de l'autre côté il y a une petite partie qui dit
00:11:43que justement on vit dans l'autoritarisme et qu'il faut libérer les consciences.
00:11:46Bon, à un moment donné, il va falloir arrêter.
00:11:48Il ne faut pas non plus que taper sur les juges
00:11:50parce qu'en fait c'est le système pénal, les lois qui sont faites comme ça.
00:11:53D'un côté, vous voulez muscler les lois,
00:11:58donc vous faites des lois vraiment très sévères.
00:12:00Et de l'autre côté, vous avez créé un système
00:12:02qui fait qu'on a des remises de peine pratiquement automatiques.
00:12:05Juste un exemple, par exemple, quand vous êtes condamné à un an de prison.
00:12:08Alors déjà, un an de prison ferme avec mandat de dépôt.
00:12:11En principe, vous ne les faites pas parce qu'il y a une note qui dit
00:12:13que la prison, c'est l'exception, il faut aménager les peines.
00:12:15Donc vous avez une remise de peine de 14 jours par mois.
00:12:18Donc déjà, vous prenez un an, vous avez trois mois qui sautent.
00:12:21Au bout de trois mois supplémentaires, vous avez le droit d'être libéré.
00:12:24Donc à la fin de la fin, sur les un an, vous ne faites réellement que trois mois de prison.
00:12:27Et pourtant, les prisons en France n'ont jamais été aussi remplies.
00:12:30Oui, parce qu'en fait, ça arrive trop tard.
00:12:31La sanction, elle arrive trop tard dans le cursus délinquant,
00:12:33c'est ce qu'on n'arrête pas de dire.
00:12:34Et que si on faisait des courtes peines de prison,
00:12:37d'ailleurs, il y a des magistrats qui portent aussi cette idée.
00:12:39Il y en a d'autres, effectivement, sur une idéologie,
00:12:42le totem ne pas toucher.
00:12:43Oh là là, mon Dieu, la prison, c'est l'exception.
00:12:46Alors moi, j'aime bien Victor Hugo.
00:12:47C'est vrai que quand on ouvre une école, on est censé, effectivement,
00:12:50fermer une prison, à condition que les gamins aillent à l'école.
00:12:53Alors, vous avez tiré beaucoup de fils.
00:12:55Et on a quand même le temps d'en parler.
00:12:58Joseph Tounel, les mots, je rappelle,
00:13:00et vous les avez explicités aussi en partie, Jean-Christophe Kouvi,
00:13:03les mots du maire La France Tue,
00:13:05qui rappelle évidemment les mots d'Harmonie Comine,
00:13:07la veuve d'Éric Comine qui a été tué lundi soir.
00:13:10Avant d'en arriver au mot du maire, rappelez que c'est une enfant de sept ans
00:13:13qui est marquée à vie si elle s'en tue.
00:13:15C'est-à-dire qu'elle est traumatisée à vie.
00:13:17Elle est abîmée à vie.
00:13:19Sept ans.
00:13:20Sept ans, voilà.
00:13:21C'est les témoins aussi, vous les avez entendus.
00:13:23Les mots du maire, alors autant La France Tue,
00:13:25venant de la veuve du gendarme tué, je le comprends.
00:13:29Quand elle dit La France Tue, en fait,
00:13:31elle s'adresse aux autorités de la France.
00:13:33Venant du maire, dans la mesure où c'est un homme politique
00:13:36qui a des responsabilités dans sa ville,
00:13:38au niveau départemental, au niveau dans son parti,
00:13:41j'aimerais l'entendre dire
00:13:45nous avons, nous politiques, notre responsabilité depuis des années,
00:13:48c'est ce que vient de dire Jean-Christophe,
00:13:50dans le système et les défaillances du système,
00:13:53parce que c'est un de ces politiques, peut-être modestement,
00:13:56mais c'est un de ces politiques qui, par idéologie,
00:13:59je ne crois pas dans son cas, mais sans doute par manque de courage,
00:14:02n'a pas voulu dire mettre l'autorité en place,
00:14:06c'est rendre service à tous, notamment aux plus fragiles.
00:14:10Et là, ça pose plusieurs choses.
00:14:12Ça pose le problème de la voie publique, les roues levées, etc.
00:14:16Mais ça pose aussi le problème de l'éducation des jeunes.
00:14:19Oui, il y a des choses qu'on fait ou qu'on ne fait pas,
00:14:21surtout quand on est à bord d'un véhicule.
00:14:23Et puis on peut tirer des tas de fils.
00:14:25L'éducation des jeunes, c'est-à-dire l'éducation parentale,
00:14:27ce qu'on donne dans les écoles, la banalisation de ces gestes.
00:14:31Il y a une banalisation, on laisse faire.
00:14:34Célia parlait de vélos à Paris.
00:14:36On voit régulièrement une bande de 10 à 15
00:14:40qui déboule sur les boulevards, fait des roues levées en vélo,
00:14:43grille les feux, passe, etc.
00:14:45Ça fait plus de trois ans que ça dure.
00:14:47Donc on banalise les choses jusqu'au jour où il y aura un drame.
00:14:50Il y a eu un drame, là, en tout cas.
00:14:52Et là, les politiques vont réagir en disant
00:14:54tout ça est bien malheureux.
00:14:55À eux d'agir, c'est leur rôle, c'est pour ça qu'ils sont élus.
00:14:58Raphaël Stenville.
00:15:00Moi, je serais moins sévère que Joseph à l'égard du maire
00:15:03qui a pu avoir ces propos qui sont forts.
00:15:06La France tue, le laxisme tue.
00:15:08Certes, c'est un responsable politique
00:15:10et il est pour partie responsable de cette situation.
00:15:17Mais je pense que ces mots sont salutaires
00:15:19parce qu'ils ont besoin d'être entendus par tous.
00:15:21Quand même, certains pourraient être choqués
00:15:23et voudraient faire dans la nuance,
00:15:25distinguer les responsables politiques de l'émotion,
00:15:28notamment de cette veuve de gendarme.
00:15:31Je pense que cette émotion et cette colère
00:15:33qui s'expriment à tous les niveaux,
00:15:35elle est nécessaire pour une prise de conscience généralisée
00:15:39de ce qui ne va pas en France
00:15:41et de ce qu'il faudrait peut-être faire.
00:15:43Parce qu'effectivement, et ça a été rappelé,
00:15:45les peines de prison, elles sont prononcées,
00:15:47elles sont exécutées.
00:15:48Et même, on a entendu il y a quelques mois,
00:15:50le garde des Sceaux se féliciter
00:15:52d'une augmentation du taux d'exécution des peines.
00:15:55Reste à savoir de quelles peines on parle.
00:15:58Les peines, elles sont faibles.
00:16:00Et encore une fois, parce qu'il y a des remises de peines,
00:16:02parce que le principe qui prévaut aujourd'hui,
00:16:05c'est plutôt de privilégier des aménagements de peines
00:16:09avec des bracelets électroniques,
00:16:11des obligations de résidence,
00:16:14plutôt que la prison.
00:16:16On voit que tout ça participe finalement
00:16:18d'une absence de réponse suffisamment forte
00:16:20pour que les gens réalisent
00:16:22que ces faits et gestes délictueux
00:16:26ne doivent pas être commis.
00:16:28On va continuer à en débattre.
00:16:29On vous entendra à Sénépina,
00:16:30juste avant le rappel des titres.
00:16:31Somaya Labidi pour l'actualité à 12h15.
00:16:34À la une, les salaires augmentent moins en 2024
00:16:37que l'année précédente.
00:16:38Toutefois, selon une étude du cabinet de loi
00:16:40publiée aujourd'hui,
00:16:41ils augmentent plus que l'inflation.
00:16:43Conséquence, le pouvoir d'achat des ouvriers
00:16:45a mécaniquement progressé.
00:16:47Baisse significative de l'immigration irrégulière
00:16:50sur les côtes du sud de l'Italie,
00:16:52avec 64% de migrants en moins depuis le 1er janvier
00:16:55et baisse de 63% des interpellations
00:16:58dans les Alpes-Maritimes,
00:16:59selon les derniers chiffres
00:17:00publiés par la préfecture.
00:17:02Et puis, des Afghans chantent
00:17:04contre l'interdiction de chanter.
00:17:06Début d'un vaste mouvement de protestation en ligne
00:17:09contre une nouvelle loi du régime taliban.
00:17:11Une loi pour, je cite,
00:17:12« promouvoir la vertu et prévenir le vice ».
00:17:16Merci beaucoup, Somaya.
00:17:17On se retrouve dans un quart d'heure, Sénépina.
00:17:19Je rappelle juste les faits
00:17:20pour ceux qui nous rejoignent.
00:17:22Cette petite fille de 7 ans
00:17:24qui est toujours entre la vie et la mort,
00:17:26placée dans un coma artificiel,
00:17:28parce qu'elle a été percutée
00:17:30par un jeune homme en moto hier
00:17:32qui faisait une roue arrière.
00:17:34Elle était sur le passage piéton.
00:17:35Il ne l'a pas vue,
00:17:36parce qu'il faisait cette acrobatie.
00:17:37Je ne sais pas si on peut appeler ça une acrobatie.
00:17:39Bref, il faisait cette figure avec sa moto.
00:17:42Il ne l'a pas vue.
00:17:43Il l'a percutée au crâne de plein fouet.
00:17:45Sénépina, on a entendu le maire de Valoris
00:17:48qui s'en est ému,
00:17:49qui a montré sa colère
00:17:50et qui a eu des mots très forts.
00:17:51« Culte de l'impunité »,
00:17:52« La France tue, le problème de la France,
00:17:54c'est son laxisme ».
00:17:55Nous ne sommes pas assez sévères.
00:17:57Sur ce point, je rejoins carrément Joseph,
00:18:01parce que je commence à en avoir marre
00:18:03de voir des gens qui sont des politiques
00:18:05souvent blanchies sous le harnais,
00:18:07qui ont eu un certain nombre de responsabilités.
00:18:10Il faut reconnaître…
00:18:11C'est-à-dire qu'en fait,
00:18:12il n'est pas dans son rôle.
00:18:13Il devrait se remettre en cause.
00:18:15C'est-à-dire que c'est quelque chose de collectif.
00:18:18Oui, on est face à une réalité systémique.
00:18:20Oui, à un moment donné,
00:18:22LR a été aussi dans la culture de l'excuse,
00:18:25y compris, il y avait des tensions.
00:18:27Parfois, sous les coups de boutoir de LR,
00:18:31LR a voulu donner des gages
00:18:33et n'a pas fait le travail qu'on pouvait attendre d'elle
00:18:36en matière d'autorité et d'assurance de l'ordre public.
00:18:40De l'autre côté, LR n'a pas non plus fait son travail
00:18:43parce que ce gamin de 19 ans,
00:18:45qu'est-ce qu'il montre ?
00:18:46Il montre une logique de toute puissance.
00:18:50Il n'y a que lui qui compte au monde.
00:18:52Il ne prend pas en compte son environnement.
00:18:55Donc, un comportement dangereux...
00:18:57Il est sur la voie publique avec un véhicule qui,
00:18:59vous le rappelez, est un véhicule COVID qui est assez puissant.
00:19:01Un comportement dangereux, pour lui,
00:19:03est une affirmation de puissance,
00:19:05une affirmation d'existence.
00:19:07Prendre en revanche en compte les autres,
00:19:09être comme on est quand on est un être civilisé,
00:19:12autrement dit, quand on est un homme,
00:19:14on s'empêche et on n'est au contraire pas dans la toute puissance,
00:19:17ça, il n'en a même pas idée.
00:19:19Et parce qu'il y a une culture de cette toute puissance,
00:19:22il y a une culture, en fait, de cette violence,
00:19:24de cette affirmation de soi contre les autres
00:19:27et sans tenir compte des autres.
00:19:29Et ça, c'est la première des incivilités,
00:19:31c'est-à-dire que toute l'éducation,
00:19:33c'est apprendre à un enfant qu'il n'est pas seul au monde
00:19:36et qu'il n'est pas la mesure de toute chose.
00:19:38C'est ça l'éducation.
00:19:39D'où la responsabilité de l'État pour vous.
00:19:41Et ce qu'on voit avec ces gamins,
00:19:43c'est la responsabilité pas que de l'État,
00:19:45c'est la responsabilité des parents
00:19:48qui ne leur apprennent pas à tenir compte de leur environnement,
00:19:51c'est la responsabilité de l'école qui ne les socialise pas
00:19:54et c'est la responsabilité de l'État
00:19:57qui n'exerce pas ses fonctions régaliennes
00:19:59et qui ne sait ni éduquer ni punir.
00:20:02Quand on arrive à ce stade-là,
00:20:03oui, il est normal que les gens se révoltent
00:20:06et autant la parole de la femme du gendarme,
00:20:09oui, je n'ai rien à dire,
00:20:11en plus je comprends son chagrin.
00:20:13Autant de la part du maire,
00:20:14je préférerais moins d'accusations des politiques
00:20:17dont il fait partie,
00:20:18plus de retours sur lui-même,
00:20:20plus de propositions
00:20:21et peut-être qu'il aille aussi secouer les puces à son propre parti
00:20:24et que ce parti fasse des propositions concrètes.
00:20:27Après tout, on est en phase où on doit discuter d'un Premier ministre...
00:20:30Mais est-ce qu'il faut faire d'autres propositions
00:20:32ou est-ce qu'il ne faut pas appliquer la loi
00:20:34et se donner les moyens de l'appliquer peut-être aussi ?
00:20:37Si on n'applique pas la loi,
00:20:38c'est qu'il y a un manque de volonté politique.
00:20:40A un moment donné,
00:20:41si les politiques ne mettent pas la pression sur les juges,
00:20:44pourquoi voulez-vous que la loi soit appliquée ?
00:20:46On ne peut pas s'en laver les mains.
00:20:48La loi telle qu'elle existe, elle est appliquée
00:20:51et on peut le regretter.
00:20:55Pour quelques juges rouges
00:20:57qui font preuve d'un immense laxisme,
00:21:00il y a aussi la loi elle-même telle qu'elle est écrite et conçue
00:21:03qui est finalement laxiste.
00:21:05Oui, c'est ça.
00:21:07Le fait par exemple que personne ne fasse sa peine,
00:21:11ça pourrait très bien être changé
00:21:13sans avoir besoin d'une nouvelle loi
00:21:15parce que normalement,
00:21:16on peut empêcher les réductions de peine.
00:21:20Il suffirait que le juge le fasse.
00:21:22C'est-à-dire qu'on a des moyens d'agir,
00:21:24on ne se les donne même pas
00:21:25et s'abriter derrière la loi en disant
00:21:27qu'il faut changer la loi peut-être,
00:21:28mais on a peut-être des marges de manœuvre
00:21:30qui aujourd'hui ne sont utilisées ni par la justice
00:21:33ni par le pouvoir politique.
00:21:34Alors justement, puisque vous parliez de changer la loi,
00:21:36vous savez qu'en Allemagne,
00:21:37la suite de l'attaque qui a eu lieu à Solingen
00:21:39qui a fait trois morts, l'attaque au couteau,
00:21:41le gouvernement allemand a annoncé
00:21:43qu'il allait durcir le temps.
00:21:44Il y a plusieurs propositions,
00:21:45des lois sur les portes d'armes blanches,
00:21:47les couteaux,
00:21:48sur les prestations aussi pour certains demandeurs d'asile.
00:21:51Ces lois ont été annoncées.
00:21:52Plus d'explications.
00:21:53Briac Japiau, Maxime Leguet,
00:21:54on en débat juste après.
00:21:57Une semaine après l'attaque
00:21:58qui a fait trois morts à Solingen,
00:22:00le gouvernement allemand a annoncé hier
00:22:03de nouvelles mesures de durcissement.
00:22:05À quelques jours des élections régionales,
00:22:07ce drame a remis au premier plan
00:22:09les débats sur l'immigration et la sécurité.
00:22:13Pour lutter contre les islamistes,
00:22:15nous avons besoin d'une sécurité forte,
00:22:17dotée de pouvoirs supplémentaires.
00:22:19Parmi les principales mesures annoncées
00:22:21par la ministre allemande de l'Intérieur
00:22:23en conférence de presse,
00:22:24l'interdiction du port d'armes blanches
00:22:26lors de rassemblements
00:22:27et dans les transports en commun.
00:22:29Nous continuerons à restreindre l'utilisation
00:22:31des couteaux dans les espaces publics
00:22:33afin d'accroître la protection
00:22:35contre les attaques au couteau.
00:22:36Je pense que c'est également très important.
00:22:39Suppression aussi des aides sociales
00:22:41pour certains demandeurs d'asile
00:22:43et une volonté d'accélérer les expulsions
00:22:45des individus dangereux.
00:22:47Nous travaillons pour parvenir rapidement
00:22:50à la possibilité d'expulser les criminels
00:22:52dangereux vers l'Afghanistan et la Syrie.
00:22:56Lundi, le chancelier Olaf Scholz
00:22:58avait promis de tout faire
00:23:00pour accélérer les expulsions en Allemagne.
00:23:02En 2024, près de 21 000 personnes
00:23:04ont été expulsées,
00:23:06bien loin des 53 000 espérés.
00:23:09Joseph Touvenel, qu'est-ce que cela vous inspire ?
00:23:11Et surtout, la question, c'est celle-là.
00:23:13Là, il y a des annonces qui ont été faites.
00:23:15Est-ce qu'elles sont réalisables ?
00:23:17Parce que ces annonces, on les entend.
00:23:19On les entend en France aussi, souvent.
00:23:21Est-ce que vous pensez que l'Allemagne
00:23:23va vraiment pouvoir durcir les conditions
00:23:25de retour dans les pays d'origine ?
00:23:27Est-ce que c'est juste de la com ?
00:23:29C'est ce que dit aussi l'opposition en Allemagne.
00:23:31L'Allemagne tombe sur le mur des réalités.
00:23:33Rappelez-vous Angela Merkel
00:23:35qui nous disait tout le monde peut rentrer.
00:23:37Alors, il y avait des raisons très pratico-pratiques.
00:23:39Le fait de ne pas avoir de politique nataliste
00:23:41depuis des décennies en Allemagne
00:23:43fait qu'il y a un manque de main-d'oeuvre criant.
00:23:45Et donc, on voit que gouverner, c'est prévoir.
00:23:47Tout cela doit se voir dans la durée.
00:23:49On voit même que Lavchov,
00:23:51le chancelier allemand,
00:23:53en décembre de l'année dernière,
00:23:55affirmait qu'il excluait
00:23:57toute réduction des aides sociales
00:23:59au congrès de l'USPD.
00:24:01Aujourd'hui, cela change.
00:24:03C'est-à-dire que la réalité rattrape et frappe.
00:24:05La réalité, ce sont les élections
00:24:07dimanche prochain
00:24:09où, quand on voit les sondages de l'Hollande,
00:24:11c'est ce qu'on appelle l'extrême-droite
00:24:13ou l'extrême-extrême-droite d'ailleurs
00:24:15qui est près de l'emporter ou qui fait des scores
00:24:17qui n'étaient jamais vus.
00:24:19Cela pousse la gauche locale
00:24:21à s'emparer de certains sujets
00:24:23et à se positionner.
00:24:25Du coup, les gouvernants allemands
00:24:27voient la réalité, voient qu'il y a un problème d'immigration,
00:24:29voient qu'il y a un problème de violence
00:24:31et d'immigration et voient que cela coûte très cher.
00:24:33Depuis 2016,
00:24:35c'est plus de 20 milliards par an
00:24:37que coûte l'immigration
00:24:39aux collectivités locales
00:24:41et à l'État allemand.
00:24:43Plus le reste.
00:24:45Le problème, c'est que l'Allemagne est aussi en Europe
00:24:47et qu'il y a des règles et que vous savez très bien
00:24:49que des gouvernements comme l'Allemagne,
00:24:51comme la France de ça,
00:24:53c'est difficile.
00:24:55Est-ce que ces règles sont intangibles ?
00:24:57Est-ce que ce sont les tables de la loi
00:24:59ou est-ce que des règles en démocratie,
00:25:01si on estime qu'elles sont mauvaises
00:25:03ou si elles sont inopportunes ou plus adaptées
00:25:05à une situation, est-ce qu'on peut les changer ?
00:25:07Ça, c'est le vrai débat européen.
00:25:09Et c'est intéressant parce que ce qui se passe en Allemagne
00:25:11peut avoir des échos, évidemment, des répercussions en France.
00:25:13Malheureusement, je pense que l'Allemagne ne nous explique
00:25:15rien du tout parce qu'il a fallu attendre
00:25:17finalement ce drame, cette tragédie de Schlingen
00:25:19pour que le gouvernement
00:25:21se décide
00:25:23à amender son discours
00:25:25et pire, et ça a été rappelé par Joseph,
00:25:27c'est précisément parce qu'il y a des élections
00:25:29qui arrivent,
00:25:31que l'AFD est en train de pousser,
00:25:33que les sondages montrent
00:25:35que malgré l'image
00:25:37dont pâtit ce parti,
00:25:39il continue à séduire toujours davantage
00:25:41d'Allemands qui se tournent
00:25:43vers l'AFD, que le pouvoir
00:25:45se décide à quelques inflexions
00:25:47sur sa politique migratoire.
00:25:49Donc je pense qu'on est dans la pure communication
00:25:51et malheureusement, ça n'intervient que
00:25:53parce qu'il y a eu un drame. Honnêtement,
00:25:55on ne devrait pas avoir besoin...
00:25:57Vous le savez, on se plaint souvent en disant
00:25:59qu'il y a eu un drame. On ne devrait pas attendre ce genre de drame
00:26:01pour pouvoir... On légifère.
00:26:03Pour pouvoir tirer
00:26:05les leçons de ce qui s'est déjà
00:26:07produit dans le passé.
00:26:09Aujourd'hui, malgré tout,
00:26:11on voit que l'Europe est en train de basculer,
00:26:13c'est-à-dire que ces questions
00:26:15de migration, ces questions de sécurité
00:26:17passent de plus en plus sur tous les gouvernements.
00:26:19Aujourd'hui, le nœud qui verrouillait
00:26:21toute discussion sur l'immigration,
00:26:23c'était l'Allemagne, parce que l'Allemagne
00:26:25estimait qu'elle avait besoin d'une immigration
00:26:27et était dans la logique. De toute façon,
00:26:29il va falloir importer jusqu'en 2050
00:26:3150 millions de personnes en Europe.
00:26:33Donc, on fait
00:26:35en sorte d'installer cette
00:26:37logique-là. Aujourd'hui, elle retombe
00:26:39dessus. Ils n'arrivent plus à gérer
00:26:41ce qu'ils ont eux-mêmes installé.
00:26:43Ils font marche arrière. Et croyez-moi,
00:26:45le mur du réel peut changer
00:26:47beaucoup de choses. Et l'Allemagne
00:26:49qui commence à reculer, c'est un indice
00:26:51d'une Europe qui va peut-être changer
00:26:53pas mal la donne et qui a intérêt
00:26:55à le faire, parce que malgré tout, on sent
00:26:57qu'il y a une forme d'effondrement intérieur
00:26:59de l'Europe sur ces questions-là.
00:27:01Et que si elle ne le fait pas,
00:27:03moi, je ne vois pas...
00:27:05L'Europe n'explosera pas de l'extérieur.
00:27:07Elle peut tout à fait se défaire
00:27:09petit à petit de l'intérieur,
00:27:11simplement parce que plus aucune solidarité
00:27:13ne sera mise en œuvre entre les différents
00:27:15partenaires. Là, on revoit
00:27:17sur l'immigration, les mêmes
00:27:19problèmes se posent aux mêmes pays. L'Europe
00:27:21va bientôt pouvoir répondre, je pense,
00:27:23de façon collective. Le mur du réel,
00:27:25comme vous dites. On en parle sur CNews. On y revient
00:27:27juste après la pub.
00:27:33Midi et demi sur CNews.
00:27:35On commence par le rappel des principaux
00:27:37titres avec Somaïa Labidi.
00:27:39Voilà une de l'actualité. Nouveau drame à cause
00:27:41d'un chauffard. Hier, vers 19h
00:27:43à Valoris, un motard remonte
00:27:45une file de voiture à grande vitesse. Il lève
00:27:47la roue avant de percuter une fillette de 7 ans
00:27:49qui traversait sur le passage piéton.
00:27:51Le suspect, âgé de 19 ans et inconnu
00:27:53des services de police, a été interpellé
00:27:55alors que le pronostic vital de la petite
00:27:57victime est engagé.
00:27:59Il s'adressera aux Français en temps voulu
00:28:01et dans le bon cadre. Déclaration
00:28:03d'Emmanuel Macron. Hier, depuis la Serbie
00:28:05où il est en déplacement, le chef
00:28:07de l'État a été rattrapé par la situation
00:28:09nationale et la recherche fouleuse d'un compromis
00:28:11autour d'un nouveau Premier ministre.
00:28:13Et puis, des images impressionnantes.
00:28:15Comme vous pouvez le constater,
00:28:17le typhon Sansan, l'un des plus puissants
00:28:19des dernières décennies, a frappé le Japon
00:28:21a déversé des pluies torrentielles
00:28:23faisant jusqu'à 6 morts, indiquent les autorités
00:28:25et les médias locaux.
00:28:27Merci Soumaya. On se retrouve
00:28:29tout à l'heure à 12h45 pour le
00:28:31rappel des principaux titres.
00:28:33On parlait de ce qui s'est passé
00:28:35à Valoris, cette petite fille qui est toujours entre la vie
00:28:37et la mort parce qu'elle a été percutée
00:28:39par un jeune motard qui faisait une roue
00:28:41arrière. Revenons à présent sur ce qui s'est passé
00:28:43en début de semaine
00:28:45qui nous a tous marqués
00:28:47et les mots de la veuve d'Eric Comine
00:28:49Harmonie Comine, qui a accusé
00:28:51la France de tuer
00:28:53des mots très forts
00:28:55et qui nous ont marqués, dont on débat
00:28:57déjà depuis plusieurs jours. Mais les langues
00:28:59se délient aussi du côté des
00:29:01autres femmes de policiers,
00:29:03de gendarmes, qui elles aussi vivent dans la peur.
00:29:05Regardez ce reportage d'Augustin Donadieu.
00:29:07Il s'agit de Nathalie,
00:29:09qui est femme de policier dans la région bordelaise.
00:29:11C'est une femme
00:29:13rongée par l'angoisse et l'inquiétude
00:29:15au quotidien qui nous accueille chez elle.
00:29:17Le mari de Nathalie est policier.
00:29:19Chaque jour, elle craint
00:29:21de ne pas le voir rentrer le soir.
00:29:23On a toujours cette
00:29:25appréhension de savoir ce qui va se passer
00:29:27s'il va rentrer à la maison
00:29:29très clairement.
00:29:31Nathalie a écouté très attentivement le discours
00:29:33de la veuve du gendarme tué à Mougins
00:29:35lors d'un refus d'obtempérer.
00:29:37Elle partage tous ses mots
00:29:39et sa colère. Je suis entièrement
00:29:41d'accord avec elle, c'est tout à fait ça.
00:29:43On a l'état
00:29:45qui est complètement désengagé
00:29:47face à nos forces de l'ordre,
00:29:49face à nos
00:29:51hommes et nos femmes qui
00:29:53nous protègent tous les jours.
00:29:55Face à ce constat,
00:29:57Nathalie et ses enfants se protègent au quotidien.
00:29:59On évite de dire
00:30:01qu'on vit avec un policier,
00:30:03on se protège aussi de plus en plus
00:30:05et nos enfants
00:30:07ne peuvent pas dire
00:30:09qu'ils sont enfants de policiers.
00:30:11Nathalie l'assure, son portable
00:30:13n'est jamais très loin d'elle.
00:30:15Plusieurs fois par jour, elle appelle son mari
00:30:17pour se rassurer et tenter de vivre
00:30:19normalement.
00:30:21Ca paraît fou quand même que
00:30:23des enfants refusent de dire
00:30:25que leur papa est gendarme ou policier.
00:30:27Jean-Christophe Couville, vous êtes policier.
00:30:29Est-ce que vos proches
00:30:31ont peur ?
00:30:33Est-ce que vos enfants ne disent pas
00:30:35que vous êtes policier ?
00:30:37Aujourd'hui, parce que je suis médiatisé,
00:30:39je ne peux pas le dénier,
00:30:41mais je sais que tous mes collègues,
00:30:43même ma famille, sont inquiets.
00:30:45Aujourd'hui, le métier a changé.
00:30:47On a inversé les valeurs.
00:30:49Depuis combien de temps ?
00:30:51La bascule, ça doit faire
00:30:5315-20 ans.
00:30:55On a commencé petit à petit à se faire grignoter.
00:30:57Après Sarkozy.
00:30:59Après Nicolas Sarkozy,
00:31:01on a vu que pendant ce temps-là,
00:31:03ça tenait et au fur et à mesure,
00:31:05on a commencé à se faire grignoter
00:31:07pour un manque de courage.
00:31:09Un manque de courage politique ?
00:31:11Politique, oui.
00:31:13On ne l'a pas vu venir, je pense.
00:31:15Les valeurs se sont inversées.
00:31:17Inversées complètement.
00:31:19Laissez les micros.
00:31:21Elles sont complètement inversées.
00:31:23C'est le policier qui se cache, qui se terre,
00:31:25qui vit loin de son travail.
00:31:27J'ai mes collègues en province.
00:31:29Ils vivent à 30-40 km de là où ils travaillent
00:31:31parce qu'ils ont envie d'avoir une vie tranquille.
00:31:33Vous faites beaucoup chez Leclerc,
00:31:35Leclerc du coin, Auchan, Carrefour.
00:31:37Je dis plusieurs noms.
00:31:39Merci de respecter les règles.
00:31:41Vous êtes reconnus par des gars
00:31:43que vous avez interpellés, mis en prison, etc.
00:31:45Certains, ça se passe bien
00:31:47parce qu'ils vous reconnaissent
00:31:49et des fois disent merci, vous avez été réglo avec moi.
00:31:51Et d'autres qui viennent vous chercher
00:31:53parce qu'ils continuent.
00:31:55En fait, là derrière ça,
00:31:57ce n'est pas que la justice,
00:31:59c'est la loi qui est faite comme elle est.
00:32:01Il n'y a pas d'exigences et il n'y a pas de sanctions
00:32:03qui tombent encore plus fortes.
00:32:05Il ne faut pas opposer la justice et la police.
00:32:07Je n'oppose pas du tout la police et la justice.
00:32:09Au contraire, parce que les policiers
00:32:11et les magistrats travaillent main dans la main.
00:32:13Encore une fois, c'est la loi qui est faite comme ça.
00:32:15Les magistrats sont encadrés par la loi.
00:32:17Ils ne peuvent pas déroger à la loi.
00:32:19Quand je disais tout à l'heure,
00:32:21quand la loi permet et oblige
00:32:23d'avoir des aménagements de peine,
00:32:25qu'est-ce que vous voulez qu'un juge s'insurge contre ça ?
00:32:27Il est obligé de respecter la loi lui-même.
00:32:29C'est nos législateurs qui doivent se poser la bonne question.
00:32:31Est-ce qu'ils sont à la bonne place dans l'hémicycle ?
00:32:33Est-ce qu'ils y sont pour la gamelle et les bidons ?
00:32:35Ou est-ce qu'ils y sont pour faire changer les choses ?
00:32:37Ça, c'est la vraie question.
00:32:39C'est l'introspection.
00:32:41Nous, on attend un petit peu que nos hommes politiques
00:32:43fassent preuve d'introspection.
00:32:45Ils s'auto-analysent et disent
00:32:47« qu'est-ce que je vais faire maintenant pour changer cette France ? »
00:32:49Peut-être que c'est témoignage, ce qu'on en entend,
00:32:51ces paroles d'enfants, de femmes, de compagnons,
00:32:53de policiers, de gendarmes.
00:32:55La colère, elle est là pour ça.
00:32:57Il faut prendre du recul parce que c'est l'émotion.
00:32:59Il y a une opinion en public.
00:33:01Mais non, la colère, elle est catalyseur.
00:33:03Bien sûr, elle fait bouger les choses.
00:33:05Il faut la prendre en compte, cette colère.
00:33:07Parce que cette colère, elle ne vient pas que d'une partie.
00:33:09Elle ne vient pas que d'une partie des policiers ou des gendarmes.
00:33:11Elle vient de la France entière.
00:33:13Quand vous baladez dans la rue, vous discutez avec les gens,
00:33:15les gens vous arrêtent dans la rue.
00:33:17Hier, j'étais encore en train de voir mes collègues CRS,
00:33:19et les gens viennent les voir. Ils nous disent « on a besoin de vous,
00:33:21on vous comprend, il faut faire le ménage, on en a marre,
00:33:23on a envie de vivre en sécurité. »
00:33:25Et là, on voit à Paris, aujourd'hui,
00:33:27on a une bouffée d'oxygène parce qu'on peut sortir tranquille.
00:33:29Mais en fait, les gens, ils veulent ça.
00:33:31Oui, là, il y a beaucoup de policiers et de gendarmes à Paris en ce moment.
00:33:33Mais oui, mais en fait, ils se rendent compte
00:33:35qu'en fait, les policiers et les gendarmes sont des gens comme eux.
00:33:37Ils sont juste là aussi pour remplir leur mission.
00:33:39Et quand la mission est bien remplie,
00:33:41la France respire.
00:33:43Et ça, nos hommes politiques, encore une fois,
00:33:45ils sont élus par le peuple.
00:33:47Bougez-vous les fesses, ils sont élus par le peuple.
00:33:49Et écoutez le peuple.
00:33:51N'écoutez pas que vos idéologies.
00:33:53Écoutez aussi le peuple.
00:33:55Imaginez un peu ce que ça peut signifier
00:33:57si les forces de l'ordre deviennent des cibles.
00:33:59Ça veut dire que vous, nous,
00:34:01simples citoyens, on est quoi ?
00:34:03Si aujourd'hui,
00:34:05les policiers
00:34:07ne sont plus respectés,
00:34:09nous, simples citoyens,
00:34:11est-ce qu'on est encore dignes même d'attention ?
00:34:13Voilà ce que ça signifie.
00:34:15C'est-à-dire qu'il y a plusieurs messages dans ces histoires.
00:34:17Et rappelez-vous ce que
00:34:19dit la femme du policier.
00:34:21À un moment donné, elle dit
00:34:23mais quand est-ce que nos législatifs,
00:34:25c'est assez drôle comme formulation,
00:34:27vont réagir ?
00:34:29Et elle va dire
00:34:31est-ce que c'est parce qu'ils ne vivent pas
00:34:33la même réalité que nous ?
00:34:35Et quand elle dit ça, elle met le doigt aussi
00:34:37sur une forme d'opposition
00:34:39élite-peuple.
00:34:41On critique énormément
00:34:43cette mise en opposition
00:34:45en disant que c'est la mise en opposition
00:34:47qui a fait prospérer tous les partis
00:34:49d'extrême-droite. Mais cette mise en opposition
00:34:51elle est réelle quand vous avez
00:34:53des gens issus du peuple
00:34:55qui ont le sentiment que ceux qui sont censés
00:34:57les représenter ne vivent pas les mêmes
00:34:59réalités qu'eux et qu'ils
00:35:01n'existent pas à leurs yeux.
00:35:03C'est ce que dit cette femme de policier.
00:35:05Est-ce qu'on peut lui donner tort ?
00:35:07Est-ce que quand vous lisez, y compris
00:35:09le tweet de Gérard Darmanin
00:35:11dont on peut penser qu'il est réellement sincère,
00:35:13est-ce que vous croyez que ça va changer
00:35:15quelque chose ? Est-ce que vous pensez
00:35:17que l'État va regarder en face la situation
00:35:19de la police et de la gendarmerie
00:35:21pour répondre concrètement
00:35:23aux difficultés ? Le fait par exemple
00:35:25que quand les gens sont sous-payés
00:35:27ils ne peuvent vivre que
00:35:29dans les endroits de
00:35:31relégation sociale où sont
00:35:33également les pires voyous,
00:35:35vous pensez que ça c'est acceptable ?
00:35:37Qu'est-ce que l'État fait sur ces questions
00:35:39de logement, par exemple de sa fonction publique ?
00:35:41Rien du tout.
00:35:43Qu'est-ce que l'État fait pour le respect
00:35:45de ceux qui travaillent pour lui ?
00:35:47Vous parlez de chantier, c'est structurel.
00:35:49Normalement, vous savez,
00:35:51quand vous êtes fonctionnaire, vous n'avez pas un salaire,
00:35:53vous avez un traitement. Pourquoi ?
00:35:55Parce que vous êtes censé servir
00:35:57à l'utilité générale,
00:35:59servir en fait
00:36:01votre pays. Voilà pourquoi ça n'est pas
00:36:03un salaire. Vous êtes partie prenante
00:36:05de ce qui va protéger
00:36:07tous les citoyens.
00:36:09Et c'est pour cela que vous devez être
00:36:11respecté et plus respecté que les autres.
00:36:13Aujourd'hui, c'est exactement l'inverse.
00:36:15Le fait de travailler pour l'État
00:36:17fait de vous une cible.
00:36:19Et les politiques font semblant de ne pas s'en rendre compte
00:36:21et n'agissent pas.
00:36:23Ça fait 20 ans que ça dure.
00:36:25Ils font semblant ou est-ce qu'ils sont impuissants ?
00:36:27Franchement, à un moment donné,
00:36:29si on est impuissant, on s'en va.
00:36:31Pourquoi se battre pour avoir des places
00:36:33et pour ne rien en faire ?
00:36:35Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui, on a quand même une gauche
00:36:37qui nous explique qu'il faut
00:36:39déshabiller la police,
00:36:41l'empêcher d'avoir des armes ?
00:36:43On a toute une partie de la gauche qui dit ça.
00:36:45Qui écrit « Acab » sur les murs ?
00:36:47Les partisans de LFI.
00:36:49« Acab », ça veut dire « tous les flics sont des salauds ».
00:36:51On a carrément un discours politique
00:36:53qui cible aujourd'hui
00:36:55les forces de l'ordre.
00:36:57Et on voit les politiques agir.
00:36:59On voit le président
00:37:01sur-réagir contre ça.
00:37:03Non, le président invite à voter LFI
00:37:05pour faire soi-disant barrage pendant des élections.
00:37:07Comment voulez-vous que
00:37:09qui que ce soit y retrouve ses petits ?
00:37:11Sincèrement.
00:37:13Sur la situation politique actuelle,
00:37:15on parlera de
00:37:17futur Premier ministre.
00:37:19Il y a beaucoup de candidats.
00:37:21Il y en a qui font office de...
00:37:23Moi aussi, je suis disponible.
00:37:25Restons sur ce sujet-là.
00:37:27Il y a beaucoup de choses à dire.
00:37:29Je voudrais vous faire écouter Aurélie Laroussi.
00:37:31Elle est présidente d'une association.
00:37:33On ne peut pas être plus clair.
00:37:35C'est l'Association Femmes des Forces de l'Ordre,
00:37:37c'est quoi sa colère ?
00:37:39C'est un laxisme constant dans ce pays.
00:37:41C'est la culture de l'excuse.
00:37:43Il ne faut pas taper trop fort.
00:37:45Il faut chercher toujours des excuses
00:37:47à ces gens-là.
00:37:49Elles tuent aujourd'hui, elles font encore des orphelins,
00:37:51elles font encore des veuves,
00:37:53elles endeuillent des familles complètes.
00:37:55Les gens annoncent
00:37:57avoir le gendarme ou le policier,
00:37:59mais c'était un fils, elle l'a dit, c'était un frère,
00:38:01c'était un ami.
00:38:03Toujours ce même discours qui revient
00:38:05avec force, comme si maintenant on pouvait s'exprimer,
00:38:07on le dit haut et fort et on aimerait que ce soit.
00:38:09Entendu, on revient à ce que vous disiez,
00:38:11Jean-Christophe Couville, Raphaël Stainville.
00:38:13L'émotion d'Aurélie Laroussi,
00:38:15elle est entièrement légitime et tout le monde
00:38:17peut la comprendre. Le problème, c'est que quand je dis
00:38:19tout le monde peut la comprendre, ce n'est même pas vrai
00:38:21dans la réalité de notre société.
00:38:23C'est pour ça qu'il y a des discours politiques
00:38:25qui prospèrent sur cette haine
00:38:27de la police et des gendarmes.
00:38:29Il y a non seulement
00:38:31des politiques qui sont sur ce créneau-là,
00:38:33mais il y a des intellectuels également
00:38:35qui légitiment
00:38:37la détestation
00:38:39de la police.
00:38:41Après, on s'étonne,
00:38:43on essaie de trouver quel est le point
00:38:45de bascule, mais ça fait des années que ça dure.
00:38:47Ça fait des années que ce discours
00:38:49nourrit, prospère,
00:38:51sans être véritablement condamné,
00:38:53ne trouvant finalement
00:38:55que de rares oppositions
00:38:57frontales à ce discours qui continue
00:38:59à faire des émules.
00:39:01Je comprends
00:39:03à la fois la douleur, la détresse
00:39:05de ces familles, parce qu'aujourd'hui,
00:39:07être femme de policier
00:39:09ou mari de policier,
00:39:11enfant de gendarme,
00:39:13c'est vivre avec la peur au ventre.
00:39:15Souvenez-vous,
00:39:17la proposition paraissait totalement absurde,
00:39:19mais en 2007,
00:39:21Ségolène Royal, lors de son débat face
00:39:23à Nicolas Sarkozy, proposait que
00:39:25les femmes de policiers soient raccompagnées
00:39:27chez elles le soir. Mais en fait,
00:39:29quand on est arrivé là, ça vous dit
00:39:31à quel point la société française
00:39:33en voit de déliquescence
00:39:35quand on en est
00:39:37à vouloir protéger ceux qui sont
00:39:39censés nous protéger.
00:39:41Vous reprenez les mots de Sainte-Pina,
00:39:43qui, si eux sont devenus des cibles,
00:39:45alors nous, qu'est-ce qu'on fait ?
00:39:47D'abord, il y a le drame absolu.
00:39:49Cette femme qui perd son mari,
00:39:51c'est deux enfants qui ont perdu leur père.
00:39:53Donc, à vie,
00:39:55ils ont perdu leur père.
00:39:57Et en même temps, on voit sur les réseaux sociaux
00:39:59des gens qui insultent
00:40:01cette femme de façon ignoble,
00:40:03abominable. J'espère que
00:40:05les enfants n'en ont pas eu connaissance.
00:40:07Il faut leur dire, votre père était
00:40:09un héros au service de la France et de la République.
00:40:11Merci à lui.
00:40:13Et merci à tous ceux qui sacrifient leur temps
00:40:15et parfois leur vie pour nous protéger.
00:40:17Mais dans le même temps, Raphaël aussi
00:40:19a très bien dit,
00:40:21du côté des intellectuels,
00:40:23et pas simplement depuis six mois, mais depuis
00:40:25des décennies, il y a une espèce de haine
00:40:27de l'ordre. Et l'ordre, ce n'est pas quelque chose
00:40:29qu'il faut admirer pour l'ordre. L'ordre peut être injuste.
00:40:31Mais il y a l'ordre juste,
00:40:33qui nous permet de vivre paisiblement,
00:40:35de vivre en paix. Et cette haine
00:40:37qui est orientée... Quand on
00:40:39relit Sartre, par exemple,
00:40:41Sartre a des mots très
00:40:43durs sur
00:40:45la police et l'ordre, qu'il faut tout
00:40:47bazarder, il faut tout faire exploser.
00:40:49Sartre est mis comme un modèle à Sciences Po.
00:40:51Et on voit ce qui arrive.
00:40:53Si on rejette les jeunes de Sciences Po aujourd'hui
00:40:55sur la police,
00:40:57la responsabilité de la police par rapport
00:40:59à la société, c'est catastrophique.
00:41:01Ils voient, dans l'ensemble,
00:41:03pas tous, mais en grande majorité
00:41:05aujourd'hui, la police, c'est
00:41:07une force qu'il faut abattre. Oui.
00:41:09Mais il y a aussi des députés qui viennent à Sciences Po
00:41:11et qui leur disent, la police tue.
00:41:13Et ça, ça devrait être condamné,
00:41:15mais d'une façon, par tous. Et ce n'est pas fait.
00:41:17J'espère qu'à Sciences Po, il y a quand même un peu
00:41:19de débat sur ce qu'a dit Sartre et la
00:41:21mise en perspective, normalement, c'est ça qu'on va faire à Sciences Po.
00:41:23D'avoir justement différentes
00:41:25mises en perspective et différents
00:41:27discours. Si la police tue, on en est à avoir des débats
00:41:29à Sciences Politiques. Pour Sartre, si il règne,
00:41:31est-ce que la police tue ou pas ? J'espère que ça fait
00:41:33qu'ils sont en train d'apprendre autre chose.
00:41:35Oui, Jean-Christophe Couville ?
00:41:37La raison, c'est que je suis allé à Saint-Denis,
00:41:39à Socio, parce qu'on a une sociologue
00:41:41effectivement, qu'on va voir,
00:41:43qui travaille avec nous, qu'on a fait venir justement dans le
00:41:45syndicat de police pour qu'elle ait un regard extérieur
00:41:47sur les policiers et neutre.
00:41:49Et en fait, on est allé voir ses cours.
00:41:51Et en fait, ce qui est frappant, c'est qu'on a
00:41:53des enfants, des jeunes,
00:41:55qui ont déjà une idéologie ancrée sur les policiers,
00:41:57alors qu'ils n'en ont jamais vu de leur vie.
00:41:59Mais déjà, effectivement, c'est le policier,
00:42:01c'est l'ennemi, entre guillemets, parce qu'on ne le connaît pas.
00:42:03Et quand on fait cette démarche d'aller les voir,
00:42:05de discuter avec eux...
00:42:07Oui, c'est ça, parce qu'en fait, on leur
00:42:09piqure le cerveau,
00:42:11on leur fait des piqûres d'idéologie,
00:42:13et on leur dit, voilà, ça c'est l'ennemi, c'est le peuple,
00:42:15t'as servi,
00:42:17c'est le bras armé de l'État,
00:42:19etc., etc. Et en fait, ces gamins-là,
00:42:21c'est pas forcément leur faute.
00:42:23Ils n'ont pas la maturité de se poser la question
00:42:25et d'avoir le recul nécessaire pour dire
00:42:27ce qu'on dit, c'est vrai ou pas. Et quand on les rencontre
00:42:29et qu'on discute avec eux, on leur met le doute.
00:42:31Et c'est ça qu'il faut faire. Il faut aller, nous aussi, dans les universités,
00:42:33il faut aller aussi confronter les idées, les débats,
00:42:35et peut-être qu'on arrivera un jour à changer les choses.
00:42:37L'actualité le rappelle des titres à midi 45.
00:42:39C'est Somaya, là, midi.
00:42:41À la une de l'actualité, six jours après l'attaque
00:42:43au couteau à Solingen, le gouvernement
00:42:45allemand annonce une série de mesures
00:42:47sur le port d'armes, les demandes d'asile
00:42:49et le statut de réfugié.
00:42:51Berlin va aussi supprimer les aides pour les demandeurs
00:42:53d'asile entrés dans un autre pays
00:42:55de l'Union Européenne avant l'Allemagne.
00:42:57Une note salée attend certains
00:42:59consommateurs. Les foyers, qui ne sont pas
00:43:01encore équipés d'un compteur linké à domicile,
00:43:03seront facturés à partir de l'été
00:43:052025. Enedis qui précise
00:43:07que les clients paieront le coût de la relève
00:43:09de leur compteur classique.
00:43:11Et puis, J-100 avant la réouverture
00:43:13de Notre-Dame. Et pour gérer au mieux
00:43:15le flux des 15 millions de personnes
00:43:17attendues chaque année, le Diocèse
00:43:19a décidé de mettre en place une billetterie
00:43:21gratuite en ligne. Pas encore disponible
00:43:23pour le moment, cette plateforme permettra
00:43:25de sélectionner un créneau quelques jours
00:43:27avant votre visite.
00:43:29Merci beaucoup, Somaya.
00:43:31Et à tout à l'heure, je voudrais vous faire écouter Maude Bréjon
00:43:33sur les propos, justement,
00:43:35de la veuve du gendarme, Éric Komine.
00:43:37Elle était notre invitée ce matin. Je vous rappelle
00:43:39qu'elle est députée Renaissance.
00:43:41Des Hauts-de-Seine, écoutez, on en débat juste après.
00:43:45Comment ne pas la comprendre ? Ces mots,
00:43:47je crois, nous ont tous glacés.
00:43:49Cette situation nous a tous glacés.
00:43:51Je voudrais d'abord dire une chose.
00:43:53Ce qui s'est passé n'est pas un fait divers.
00:43:55Ce qui s'est passé est un fait de société
00:43:57qui doit tous profondément
00:43:59nous interroger.
00:44:01Je ne crois pas que ce soit la France
00:44:03qui a tué son mari.
00:44:05Je pense que c'est effectivement
00:44:07des décisions de justice qui sont parfois
00:44:09peut-être pas suffisamment fermes.
00:44:11Alors, je vous rappelle qu'elle fait partie
00:44:13de la majorité présidentielle,
00:44:15en tout cas, du Parti du Président
00:44:17de la République. Ce n'est pas
00:44:19un fait divers, c'est un fait de société.
00:44:21Ce n'est pas la France qui a tué.
00:44:23C'est l'ensemble, on va dire, des lois.
00:44:25Je fais de la paraphrase
00:44:27de ce qu'elle vient de nous dire.
00:44:29Je voudrais évidemment votre réaction.
00:44:31Joseph Tounel, prêt ?
00:44:33Oui, effectivement, ce n'est pas un fait divers.
00:44:35Il n'y a pas de refus de tempérer.
00:44:37Ce n'est plus un fait divers, ça, c'est sûr.
00:44:39Et de l'ordre de un toutes les vingt minutes,
00:44:41je crois, on est dans un phénomène
00:44:43de société.
00:44:45Ça, c'est une réalité.
00:44:47Mais au-delà des mots, au-delà des
00:44:49phrases et de l'émotion légitime
00:44:51de cette députée,
00:44:53qu'a fait cette majorité pour,
00:44:55finalement, circonscrire
00:44:57cet envolé
00:44:59de ces actes délictueux ?
00:45:01Finalement, pas grand-chose.
00:45:03En tout cas, c'est une majorité,
00:45:05une ex-majorité qui était déjà
00:45:07fracturée en son sein
00:45:09avec des courants très divers
00:45:11et qui fait que, finalement,
00:45:13du point de vue
00:45:15pénal, il n'y a pas eu
00:45:17d'avancée dans ce domaine.
00:45:19Si je boucle par rapport à ce que vous disiez,
00:45:21Céline Pinard, à propos du maire LR,
00:45:23cette fois-ci, de Valoris, qui remettait
00:45:25en cause l'État,
00:45:27alors qu'il en fait partie puisqu'il est politique,
00:45:29est-ce que, là aussi, vous lui faites le même reproche
00:45:31? Oui, en fait, ce que je veux dire, c'est que
00:45:33la parole politique, c'est une parole
00:45:35qui est censée être performative.
00:45:37Autrement dit, quand vous l'énoncez,
00:45:39ça ne tient pas lieu d'acte.
00:45:41C'est censé annoncer,
00:45:43justement, des actes.
00:45:45À partir du moment où le politique
00:45:47met des mots de plus en plus forts
00:45:49pour, justement, s'exonérer d'agir
00:45:51et dès que vous entendez des mots
00:45:53définitifs, vous vous dites, OK, c'est très bien,
00:45:55il ne va rien se passer derrière,
00:45:57c'est exactement ce qu'on est en train de dire
00:45:59à mots couverts, en fait. Ce qu'on est en train de dire
00:46:01à mots couverts, c'est effectivement, il y a
00:46:03une puissance du verbe qui va donner
00:46:05lieu à une émasculation totale
00:46:07de l'action. Ce sont des gens
00:46:09qui parlent, autrement dit, les politiques
00:46:11d'aujourd'hui sont des allumeurs. Ils parlent,
00:46:13ils parlent, ils séduisent, il ne se passe
00:46:15rien derrière. Or, aujourd'hui,
00:46:17en face, ils ont des gens
00:46:19qui sont déterminés, ils ont des gens
00:46:21qui ont compris comment ça fonctionnait
00:46:23ou comment, plutôt, ça ne fonctionnait pas
00:46:25et vous avez, entre le
00:46:27marteau et l'enclume, nous,
00:46:29la femme de ce gendarme,
00:46:31mais aujourd'hui, les forces de l'ordre,
00:46:33qui deviennent victimes, en fait,
00:46:35de ce mensonge, et j'allais dire
00:46:37de cette façon de faire la mousse en
00:46:39permanence, sans que jamais
00:46:41on se dresse droit et on agisse.
00:46:43Et là, une fois encore, on est dans ce cadre.
00:46:45Sur le champ politique.
00:46:47Alors, Joseph Tounet, puis Jean-Christophe Cousy, allez-y.
00:46:49Sur le champ politique, puisque c'est
00:46:51une députée, elle appartient à un
00:46:53mouvement...
00:46:55Enfin, c'est quand même, avec son mouvement,
00:46:57elle est co-responsable d'avoir appelé
00:46:59à voter pour un certain nombre
00:47:01de gens de LFI, des gens qui
00:47:03disent « la police tue »,
00:47:05et qui font pas que dire ça,
00:47:07avec des propos antisémites pour certains.
00:47:09Tout ça, c'est un ensemble.
00:47:11On ne peut pas, à un moment donné, dire
00:47:13« voter pour des gens qui, à mon sens,
00:47:15sont hors du cercle
00:47:17républicain, réellement,
00:47:19créer un autre cercle pour des gens qui sont
00:47:21rentrés dedans ».
00:47:23Elle devrait faire une analyse politique.
00:47:25Céline a raison.
00:47:27On lui demande pas des mots, on demande des actes.
00:47:29Et on demande des actes, aussi, des actes politiques.
00:47:31C'est-à-dire qu'à un moment donné, en politique,
00:47:33il faut avoir le courage de dire « il y a des lignes
00:47:35infranchissables, et voilà lesquelles.
00:47:37L'antisémitisme en est une,
00:47:39la police tue en est une autre.
00:47:41Eh bien, ces gens-là nous font un discours
00:47:43qu'elle jadère, quand je l'entends.
00:47:45Oui, mais dans les actes, ils font exactement le contraire.
00:47:47Jean-Christophe Cousy.
00:47:49L'affaire Nael.
00:47:51La police est en roue libre, il faut changer la loi.
00:47:53Encore une fois, c'est un petit ange
00:47:55qui s'en va, etc. Il y a la douleur et l'émotion,
00:47:57et je peux le comprendre. On était prêts
00:47:59à faire changer les choses. C'est-à-dire,
00:48:01certains voulaient changer la loi. Aujourd'hui,
00:48:03c'est un gendarme qui meurt. On dit « il ne faut surtout pas changer
00:48:05la loi, elle est parfaite ». Voyez ?
00:48:07Le problème, Mélanie Lemay,
00:48:09en 2020, est décédée des suites,
00:48:11et même suite, d'ailleurs, que le gendarme sur un refus d'obtempérer.
00:48:13L'individu a été interpellé.
00:48:15En 2024, aujourd'hui, je vous parle,
00:48:17il est chez lui avec un bracelet électronique, dehors,
00:48:21et lui, il est chez lui.
00:48:23Et ça n'a toujours pas été jugé.
00:48:25Quand vous avez l'humanité
00:48:27qui titre que le policier qui est décédé,
00:48:29c'est un accident du travail.
00:48:31Je ne sais pas si on se rend compte un petit peu
00:48:33de comment on banalise l'action
00:48:35des policiers, l'action
00:48:37du service public.
00:48:39C'est le service public,
00:48:41ce n'est pas un accident du travail.
00:48:43À un moment donné, il va falloir qu'on se pose des bonnes questions.
00:48:45Comme je vous dis, il faut arrêter un petit peu cette idéologie.
00:48:47Madame Bréjon, elle est gentille.
00:48:49Madame Belloubet a signé une note,
00:48:51une circulaire, pour libérer
00:48:53les gens et aménager des peines de prison.
00:48:55Elles font partie du même milieu politique.
00:48:57Est-ce qu'ils se parlent ?
00:48:59Est-ce que vraiment, des fois, ils arrivent à avoir...
00:49:01J'en suis là, moi, je me pose des questions.
00:49:03Je ne sais pas ce qu'ils font de leur journée,
00:49:05tous partis confondus.
00:49:07À un moment donné, intéressez-vous aussi aux Français,
00:49:09et non pas, encore une fois, qu'aux gamelles et qu'aux bidons.
00:49:11Intéressez-vous aux Français.
00:49:13Et vous verrez que vous avez des idées
00:49:15venant du peuple qui sont bonnes à prendre.
00:49:17Voilà, c'est tout bête,
00:49:19ça s'appelle l'école du bon sens.
00:49:21Et en fait,
00:49:23quand les politiques recherchent
00:49:25le dégoût qu'ils inspirent,
00:49:27c'est dans ces histoires-là qu'ils
00:49:29prennent corps ce dégoût-là.
00:49:31Quand vous avez une femme
00:49:33qui a vécu ce qu'elle a vécu et qui dit ça,
00:49:35et que finalement,
00:49:37les réactions sont des réactions
00:49:39un brin gênées, parce que
00:49:41ça ne se dit pas parce qu'on préférerait
00:49:43finalement une victime qui soit
00:49:45plus douce, plus souple, une victime
00:49:47qui ne dise pas d'amalgame, qui dise
00:49:49c'est un accident, qui remercie
00:49:51l'Etat pour son mari, etc.
00:49:53Là, on a quelqu'un
00:49:55qui ne se laisse pas faire et qui
00:49:57libère sa parole. Effectivement,
00:49:59c'est brutal,
00:50:01et ça fait mal à entendre.
00:50:03Mais aujourd'hui, qui est dans le vrai ?
00:50:05Qui vous donne l'impression
00:50:07d'avoir des accents de vérité
00:50:09dans ce qu'elle dit ? C'est elle.
00:50:11Et cette parole-là, elle devrait être
00:50:13accueillie, au lieu d'être finalement
00:50:15mise de côté, parce que
00:50:17c'est ce que je disais, l'inflation verbale
00:50:19signifie très bien qu'il n'y aura aucune action
00:50:21derrière. Tous autour de la table,
00:50:23on le sait, tous autour de la table,
00:50:25on le déplore, mais comment est-ce qu'on va faire
00:50:27changer ça, dans la mesure où là,
00:50:29aujourd'hui, on a un pouvoir politique
00:50:31qui est même incapable de créer
00:50:33une majorité ? On continue d'en parler,
00:50:35on reviendra également sur ce drame, sur ce qui s'est passé hier
00:50:37à Valory, c'est une petite fille de 7 ans
00:50:39qui a été placée dans un coma
00:50:41artificiel, on ne sait pas si elle va s'en sortir
00:50:43parce qu'elle a été renversée hier
00:50:45par un jeune
00:50:47qui était à moto et qui a fait
00:50:49une figure acrobatique, une roue
00:50:51arrière, il ne l'a pas vue, il l'a percutée
00:50:53de point floué, pardon.
00:50:55Là aussi, ça pose beaucoup de
00:50:57questions et on en débat juste
00:50:59après le journal Le Trésor.
00:51:03Il est 13h sur
00:51:05CNews, soyez les bienvenus si vous nous rejoignez,
00:51:07c'est MidiNews, deux heures d'infos
00:51:09et de débats. Alors, à la une
00:51:11des débats, ce drame, cette fille de 7 ans
00:51:13entre la vie et la mort, après avoir été
00:51:15renversée par une moto qui faisait une roue arrière
00:51:17sur un passage piéton,
00:51:19notre journaliste police-justice est avec
00:51:21nous et puis vous entendrez le maire
00:51:23de Valory.
00:51:25Pendant ce temps-là, Emmanuel Macron fait des efforts
00:51:27comme il le dit lui-même, pour trouver un
00:51:29Premier ministre. Pas encore
00:51:31de calendrier pour une nomination
00:51:33mais en tout cas, il y a beaucoup de candidats,
00:51:35on fera le tour. Et aux Etats-Unis
00:51:37alors, première grande interview
00:51:39très attendue pour la candidate démocrate
00:51:41Kamala Harris, hier soir, qui a pris
00:51:43position sur certains dossiers
00:51:45sensibles. On en parlera
00:51:47également avant cela, à 13h bien sûr,
00:51:49le journal. Sonaya Labidi.
00:51:51Bonjour Clélie, bonjour à tous.
00:51:53Vous en parliez à l'instant dans votre sommaire,
00:51:55nouveau drame à cause d'un chauffard.
00:51:57Hier, vers 19h, à Valory, c'est un motard
00:51:59remonte une file de voiture à grande
00:52:01vitesse. Il lève la roue avant
00:52:03de percuter une fillette de 7 ans
00:52:05qui traversait sur le passage piéton.
00:52:07Le suspect, âgé de 19 ans, est inconnu
00:52:09des services de police. Il a été
00:52:11interpellé alors que le pronostic vital
00:52:13de la petite victime est engagé.
00:52:15Les habitants se disent sous le choc. Écoutez.
00:52:17Après renseignement,
00:52:19c'était une gamine qui traversait au passage louté
00:52:21et puis
00:52:23il y a une moto qui remontait la file
00:52:25parce que la voiture a été
00:52:27arrêtée pour laisser le piéton.
00:52:29La file a été
00:52:31doublée par une moto sur une roue.
00:52:33Il a pris la gamine
00:52:35en pleine tête.
00:52:37Un traumatisme crânien.
00:52:39La première vue, il est mal parti.
00:52:41Un mot de politique à présent.
00:52:43Il s'adressera aux Français en temps
00:52:45voulu et dans le bon cadre.
00:52:47Déclaration d'Emmanuel Macron hier depuis
00:52:49la Serbie où il est en déplacement.
00:52:51Le chef de l'Etat a vite été rattrapé
00:52:53par la situation nationale. Écoutez.
00:52:55Je fais tous mes efforts
00:52:57et les jours et les nuits
00:52:59et que je le fais depuis des semaines
00:53:01même si vous ne l'avez pas forcément vu
00:53:03pour aboutir à la meilleure solution
00:53:05pour le pays. En tout cas,
00:53:07la France a un gouvernement qui gère les affaires courantes
00:53:09qui a permis d'avoir des Jeux
00:53:11olympiques qui ont émerveillé le monde
00:53:13et j'en félicite vraiment
00:53:15nos athlètes, nos organisateurs et le gouvernement
00:53:17et les services de l'Etat et les collectivités
00:53:19de faire l'ouverture hier
00:53:21de nos Jeux paralympiques qui vont aussi éliminer le monde
00:53:23et donc qui en même temps fait face
00:53:25aux défis, aux crises du moment.
00:53:27Je ne voudrais pas qu'on laisse s'installer l'idée
00:53:29que les affaires ne sont pas suivies.
00:53:31Après, je ferai mes meilleurs efforts et je parlerai aux Français
00:53:33en temps voulu et dans le bon cadre.
00:53:35Déclaration sur laquelle vous reviendrez
00:53:37dans un instant avec vos invités Clély.
00:53:39Dans le reste de l'actualité,
00:53:41une note salée attend certains consommateurs.
00:53:43Les foyers qui ne sont pas encore équipés d'un compteur
00:53:45Linky à domicile seront facturés
00:53:47à partir de l'été 2025
00:53:49et n'est dit ce qui précise que les clients
00:53:51paieront le coût de la relève de leur
00:53:53compteur classique.
00:53:55Et puis, direction Londres pour terminer
00:53:57ce journal où il sera peut-être bientôt
00:53:59interdit de fumer dans les lieux publics extérieurs.
00:54:01Une mesure qui suscite
00:54:03déjà une levée de boucliers outre-manche
00:54:05comme nous l'explique notre correspondante
00:54:07sur place, Sarah Ménaille.
00:54:13Richie Sounak voulait une génération sans tabac.
00:54:15Kirsten Amor veut reprendre la très ambitieuse
00:54:17politique de lutte contre le tabagisme
00:54:19de son prédécesseur.
00:54:21Le plan du gouvernement britannique, c'est tout simplement
00:54:23d'interdire de fumer dans plusieurs espaces
00:54:25publics, notamment à l'extérieur
00:54:27des boîtes de nuit, devant certaines universités,
00:54:29dans les jardins, des pubs
00:54:31ou encore dans certains parcs publics.
00:54:33La mesure est saluée par plusieurs
00:54:35professionnels du secteur de la santé
00:54:37et est critiquée par d'autres, notamment par les pubs
00:54:39un secteur très impacté par la crise
00:54:41économique et qui craint que cette mesure
00:54:43d'interdiction de fumer dans les jardins des pubs
00:54:45impacte très largement leur business.
00:54:47Depuis les années 70,
00:54:49le nombre de fumeurs au Royaume-Uni
00:54:51a été réduit des deux tiers mais ce sont
00:54:53toujours 6,4 millions de Britanniques
00:54:55soit 13% de la population qui fume
00:54:57encore, selon Keir Starmer
00:54:59et selon les chiffres officiels, et ce sont aussi
00:55:0180 000 décès par an qui sont
00:55:03à imputer au tabagisme, alors là encore
00:55:05des décès évitables
00:55:07qui sont, encore une fois, à la charge du
00:55:09contribuable et du NHS, le système
00:55:11de santé publique britannique, déjà
00:55:13largement sous tension.
00:55:15Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité à 13h,
00:55:17Clélie. Merci beaucoup Somaïa,
00:55:19on se voit tout à l'heure à 12h15
00:55:21le rappel. Mes invités,
00:55:23Céline Pinard, Jean-Christophe Couville,
00:55:25Raphaël Stainville, Joseph Touvenel
00:55:27et Célia Barotte du service Police Justice.
00:55:29On va commencer justement
00:55:31par ce qui s'est passé hier, ce drame
00:55:33et cette fillette de 7 ans qui est toujours
00:55:35entre la vie et la mort, grievement blessée
00:55:37après avoir été percutée
00:55:39par un jeune
00:55:41motard qui a fait une roue
00:55:43arrière. Vous nous donnez juste les principaux
00:55:45faits avant de vous faire écouter
00:55:47des témoignages qui sont très marquants,
00:55:49très forts. Oui, le procureur
00:55:51de la République de Grâce vient justement
00:55:53donner des éléments de communication
00:55:55sur cette affaire. Un drame
00:55:57qui s'est déroulé aux alentours de 19h
00:55:59à Valoris, alors qu'elle traversait
00:56:01un passage piéton avec son frère
00:56:03âgé de 11 ans. Cette fillette,
00:56:05âgée de 7 ans, a été percutée
00:56:07par une moto. La fillette
00:56:09était inconsciente à l'arrivée des sapeurs-pompiers.
00:56:11Elle souffre d'un traumatisme
00:56:13crânien et de multiples blessures.
00:56:15Elle a été transportée dans
00:56:17un hôpital à Nice. Elle a été placée
00:56:19dans le coma artificiel et son pronostic
00:56:21vital est très engagé.
00:56:23La police municipale a donc procédé
00:56:25à l'interpellation de ce jeune
00:56:27homme âgé de 19 ans.
00:56:29Il a été placé en garde à vue.
00:56:31Il est depuis
00:56:33hier soir pour blessures
00:56:35involontaires ayant entraîné une incapacité
00:56:37totale de travail supérieure à 3
00:56:39mois. On peut imaginer
00:56:41l'ampleur des blessures pour cette jeune
00:56:43fille. Le garder à vue est
00:56:45inconnu des services de police et de
00:56:47justice. Il est titulaire du permis
00:56:49de conduire correspondant à la catégorie du
00:56:51véhicule utilisé. Justement, on en parlait
00:56:53avec Jean-Christophe Couvy au début de votre émission.
00:56:55Oui, parce que c'est une moto
00:56:57qui est très puissante.
00:56:59Il faut un permis
00:57:01spécifique. Exactement.
00:57:03Et il était assuré. Donc, il était
00:57:05dans les règles. Mais finalement, son comportement
00:57:07s'est avéré très dangereux, notamment
00:57:09pour cette fillette. Et les dépistages
00:57:11sur la
00:57:13consommation d'alcool ou encore de produits
00:57:15stupéfiants se sont révélés négatifs.
00:57:17Les enquêtes se poursuivent
00:57:19pour connaître les circonstances exactes
00:57:21de ce fait, de ce drame
00:57:23et puis connaître aussi,
00:57:25savoir s'il va s'excuser, peut-être lors de sa
00:57:27garde à vue, connaître ses déclarations.
00:57:29On suit cette histoire
00:57:31de très près. Alors, il faut préciser qu'on n'est pas
00:57:33dans le cadre d'un rodeo. C'est une figure qui,
00:57:35parfois, est vue lors
00:57:37d'un rodeo. Mais il était
00:57:39tout seul et c'est au volant de cette
00:57:41moto. Il ne l'a visiblement pas vue
00:57:43parce qu'il faisait cette acrobatie.
00:57:45Il était sur la roue arrière de sa moto.
00:57:47Il remontait la file de voiture parce qu'on peut imaginer
00:57:49un certain embouteillage, des bouchons
00:57:51à 19h. Des gens qu'il a laissés passer
00:57:53sur le passage piéton aussi, tout simplement.
00:57:55Et il lève la roue arrière,
00:57:57la roue avant. Un
00:57:59comportement que l'on voit de plus en plus souvent
00:58:01dans l'espace urbain.
00:58:03Et ce jeune homme a percuté
00:58:05la jeune fille. Mais c'est vrai qu'on est loin du rodeo
00:58:07urbain, dont on parle souvent
00:58:09de ce phénomène dans les cités,
00:58:11dans les quartiers sensibles où plusieurs
00:58:13motards font des acrobaties.
00:58:15Il a un moment de folie
00:58:17sûrement. Il va peut-être déclarer
00:58:19qu'il a eu envie de faire cette figure, mais
00:58:21au risque de la vie de cette petite
00:58:23fille. On est sur la voie publique, on le rappelle quand même.
00:58:25On va en parler. Je vais vous donner la parole
00:58:27Jean-Christophe Coville. Je voudrais absolument vous faire
00:58:29entendre ses témoignages.
00:58:33Alors moi, je ne vous cache pas, j'en ai pleuré hier quand je suis sortie.
00:58:35Voilà, encore.
00:58:37Parce qu'on est
00:58:39maman, parce que
00:58:45ça nous touche.
00:58:47On est obligé de protéger nos enfants par rapport aux autres.
00:58:49C'est pas normal.
00:58:51Excusez-moi, je vais être rude. Oui, ça fait chier,
00:58:53il y a des règles sur la route, mais il faut les suivre parce que
00:58:55un de ces jours, ce seront vos petits frères,
00:58:57vos petites sœurs. Et là, il ne faudra pas venir
00:58:59vous plaindre ou faire une manifestation
00:59:01ou quoi que ce soit, ça ne servira à rien en fait.
00:59:03Donc voilà, si chacun respecte,
00:59:05il y aura déjà moins de morts sur la route
00:59:07et il y aura déjà nos enfants qui seront en sécurité,
00:59:09vos frères, vos sœurs, voilà.
00:59:11Je voulais signaler que ce n'est pas la première victime
00:59:13et qu'on en avait un ras-le-bol que les personnes
00:59:15se faisaient renverser sur le passage piéton.
00:59:17Parce que mon père, il y a trois ans, il a été victime d'un accident
00:59:19pareil sur un passage piéton, traversant tranquillement.
00:59:21Il traversait pour aller à Lidl
00:59:23et la personne qui sortait de Lidl n'a pas le droit
00:59:25de tourner à gauche, a tourné à gauche, ne l'a pas vue
00:59:27soi-disant, et il a perdu son autonomie
00:59:29à cause de ça.
00:59:31Donc là, c'est un ras-le-bol. Et c'est cette petite
00:59:33personne qui a été touchée, ça nous fait très mal au cœur
00:59:35et que ce n'est pas normal. On a beau faire des courriers,
00:59:37crier, il n'y a rien qui ait fait
00:59:39cela depuis plus de trois ans.
00:59:41Il n'y a rien qui ait fait, en ce sens,
00:59:43cette colère, ces larmes aussi,
00:59:45on les comprend, j'ai cru.
00:59:47On les comprend, d'autant plus qu'on a eu
00:59:49le maire qui a dit que lui,
00:59:51il remettait tout sur l'État.
00:59:53Je suis désolé, mais la ville,
00:59:55si les citoyens demandent, à un moment donné,
00:59:57de changer aussi
00:59:59la route, de mettre peut-être des passages
01:00:01piétons surélevés, des dodanes,
01:00:03etc., c'est un peu...
01:00:05Je rappelle juste, puisque vous les avez mentionnés,
01:00:07le maire de la ville de Valorise,
01:00:09dans les Alpes-Maritimes, c'est le maire LR,
01:00:11qui s'appelle Kevin Luciano. Lui, il a parlé
01:00:13de culte de l'impunité,
01:00:15il a dit que la France... Il a fait, évidemment,
01:00:17un parallèle avec ce qui s'est passé en début de semaine
01:00:19et ce gendarme, Éric Comines, qui a été tué
01:00:21lors d'un refus d'Octemperé.
01:00:23Il a dit, oui, la France tue, il a parlé
01:00:25de la culture de culte de l'impunité,
01:00:27de laxisme et de l'absence
01:00:29de sévérité de certaines peines.
01:00:31Dans cette malheureuse histoire, il y a deux mondes qui s'affrontent,
01:00:33c'est-à-dire qu'il y a un petit garçon de 11 ans
01:00:35qui emmène sa soeur de 7 ans, qui respecte
01:00:37les règles, qui va...
01:00:39Parce que lui,
01:00:41il a reçu la bonne éducation qu'il fallait, etc.
01:00:43Et à côté, il y a un individu de 19 ans,
01:00:45alors, effectivement,
01:00:47je ne connais pas sa vie, ce gamin
01:00:49qui a peut-être aussi reçu une éducation
01:00:51par les parents, parce qu'on pointe le doigt,
01:00:53mais vous savez, vous donnez tout l'amour et l'éducation
01:00:55que vous faites à vos enfants, et qu'à un moment donné,
01:00:57ça devient un adulte. Et l'adulte, lui,
01:00:59il s'affranchit aussi, des fois, de cette éducation.
01:01:01Et donc, lui, il doit apprendre cette responsabilité-là.
01:01:03Et donc...
01:01:05Surtout quand on est au volant d'une moto comme celle-ci.
01:01:07On a percé un permis, en plus. Il a passé le permis.
01:01:09Moi, j'ai eu le permis moto. Je sais ce que c'est. C'est dur.
01:01:11On vous sensibilise.
01:01:13Vous avez une machine de plusieurs centaines
01:01:15de kilos dans les mains, et vous savez que ça peut
01:01:17malheureusement être une arme par destination.
01:01:19Donc, vous n'avez pas cette excuse-là.
01:01:21Et donc, quand vous...
01:01:23Et malheureusement, ce gamin de 19 ans
01:01:25aussi, va vivre avec ça toute sa vie.
01:01:27Et ses parents aussi. Je veux dire, ça n'implique pas
01:01:29que, malheureusement, une petite fille.
01:01:31Ça implique deux familles qui sont détruites
01:01:33par rapport à un acte. C'est ce qu'on appelle
01:01:35la loi, vous savez, de
01:01:37cause à effet. Dans toutes les religions,
01:01:39on vous le dit, c'est toujours tu sèmes
01:01:41ce que tu récoltes. Là, c'est la même chose.
01:01:43Tous vos actes quotidiens ont un
01:01:45impact un peu plus tard qui arrive.
01:01:47Et là, malheureusement, ce gamin de 19 ans aussi,
01:01:49il ne s'est pas rendu compte de ce qu'il a fait.
01:01:51Il faut que ça serve de leçon aux autres.
01:01:53Oui, mais vous parlez de leçon aux autres,
01:01:55mais visiblement, et on en a entendu,
01:01:57que ce soit cette patronne d'auto-école ou cette
01:01:59habitante qui dit, mais mon père aussi a été
01:02:01percuté, parce qu'il y en a un qui n'a pas vu le...
01:02:03qui était là dans le mauvais sens.
01:02:05Elles expriment toutes
01:02:07un ras-le-bol.
01:02:09On a aussi, à chaque fois...
01:02:11Vous prenez par exemple le cas de Naël.
01:02:13Quel est le discours qui est tenu
01:02:15ou le cas
01:02:17du jeune qui avait failli
01:02:19écraser le gendarme et qui
01:02:21s'était fait tuer également ?
01:02:23Tous les discours qui sont tenus,
01:02:25c'est de dire, il n'a rien fait.
01:02:27Il est mort, le gendarme
01:02:29a tiré, alors que finalement,
01:02:31ce qu'il a fait, c'était juste un petit accident
01:02:33de la rue, c'était juste un petit refus
01:02:35d'obtempérer, c'était juste
01:02:37un petit rodéo, une petite
01:02:39roue arrière. Et vous avez aussi tout
01:02:41un discours qui explique que ces
01:02:43gamins, quand ils agissent ainsi,
01:02:45c'est rien, on devrait fermer les yeux.
01:02:47Pourquoi est-ce qu'on devrait les sanctionner
01:02:49s'il leur arrive
01:02:51quelque chose ? Bien entendu, c'est
01:02:53disproportionné par rapport au comportement.
01:02:55Il n'empêche, si là,
01:02:57le quartier, les parents,
01:02:59les entourages, les éducateurs
01:03:01étaient très clairs et disaient
01:03:03s'il lui est arrivé malheur, c'est aussi
01:03:05parce qu'il n'a pas respecté un certain nombre
01:03:07de règles et qu'il s'est mis en danger,
01:03:09on exposerait moins les enfants
01:03:11eux-mêmes auteurs de ces actes,
01:03:13moins ceux qui en sont victimes et moins
01:03:15tout leur environnement. Il y a aussi
01:03:17une part de déni dans le discours
01:03:19qu'aujourd'hui paye très cher
01:03:21cette petite enfant de 7 ans.
01:03:23Et puis, ça éclaire
01:03:25sur notre société, sur la montée de l'hyper-individualisme.
01:03:27C'est moi-je.
01:03:29Le monde n'existe que par rapport
01:03:31à moi et il doit se plier à mes envies,
01:03:33à ma toute puissance. Donc j'ai
01:03:35un engin qui va très vite. Alors 19 ans,
01:03:37c'est aussi un âge, enfin, comment ça être un
01:03:39jeune adulte ? Mais c'est un âge où on fait des âneries,
01:03:41où on fait des bêtises. Sauf que là, cette bêtise,
01:03:43elle est quasiment mortelle et peut-être
01:03:45même mortelle. Mais c'est toute
01:03:47une éducation de la société. Quand on voit
01:03:49des gens qui nous disent, mais j'en ai
01:03:51envie, donc je peux.
01:03:53Mais ça prend des règles de vie en société
01:03:55et de notre comportement
01:03:57en société avec les autres.
01:03:59Pendant très longtemps, on nous a dit
01:04:01dire qu'on avait besoin de règles
01:04:03dans la société, voire de règles
01:04:05morales. Alors après, on peut discuter de cette morale.
01:04:07Il ne faut pas que ça soit quelque chose qui nous enferme,
01:04:09qui nous brime. Mais la morale,
01:04:11c'est aussi un espace de liberté par rapport aux autres.
01:04:13C'est le respect de l'autre. Et ça,
01:04:15il faut remettre les mots
01:04:17qui ont un sens pour dire l'autre
01:04:19se respecte. Je ne suis pas tout seul dans la société.
01:04:21C'est Céline qui le disait
01:04:23très bien tout à l'heure. Être un homme,
01:04:25c'est savoir s'empêcher.
01:04:27C'est une très belle formule.
01:04:29Raphaël Stainville.
01:04:31Rien à
01:04:33redire de ce qui a été
01:04:35déjà dit, mais il y a quand même
01:04:37une interrogation. J'entendais tout à l'heure Jean-Christophe
01:04:39qui disait, face à ce genre de drame,
01:04:41qu'il pouvait aussi s'interroger sur la responsabilité
01:04:43du maire, puisque lui-même
01:04:45s'en est pris à la responsabilité
01:04:47de l'État en disant que
01:04:49dans sa ville, peut-être qu'il pourrait aménager
01:04:51des dodanes, des ralentisseurs
01:04:53limités encore davantage.
01:04:55C'était une habitante qui disait ça, mais il n'y a rien qui est fait.
01:04:57Alors qu'on a insisté en disant, attention,
01:04:59cette rue est dangereuse.
01:05:03Ce qui est vertigineux lorsqu'on
01:05:05est confronté à ce genre de drame, c'est que
01:05:07souvent,
01:05:09les premières réponses qui sont apportées,
01:05:11c'est du côté
01:05:13préventif,
01:05:15dans une restriction toujours plus
01:05:17grande, finalement, des libertés.
01:05:19On a un cadre qui existe déjà.
01:05:21Ce cadre doit être respecté.
01:05:23Ce qui importe, c'est
01:05:25comment arriver à ce que
01:05:27ces gamins, ou ces jeunes adultes,
01:05:29ou ces adultes, qui aujourd'hui ont des
01:05:31comportements clairement délitueux,
01:05:33non seulement
01:05:35ne commettent pas ces délits,
01:05:37ne récidivent pas, et donc quelle est la réponse
01:05:39pénale ?
01:05:41Je pense que c'est d'abord
01:05:43de punir, et voir si la réponse pénale,
01:05:45telle qu'elle n'est pas encore pratiquée
01:05:47de manière suffisamment forte, a des
01:05:49effets suffisamment
01:05:51impressionnants pour qu'un
01:05:53gamin qui prend sa
01:05:55moto
01:05:57n'aille pas commettre ce genre
01:05:59de
01:06:01conduite délictueuse.
01:06:03Quand vous voyez
01:06:05l'histoire de Naël avec des marches
01:06:07blanches, comme si
01:06:09on était face à un
01:06:11martyr, et que vous voyez ce qui
01:06:13arrive aux policiers, ou ce qui arrive à cette
01:06:15gamine, et derrière il ne se passe rien,
01:06:17personne ne se mobilise, parce qu'on
01:06:19sait très bien que ni les parents
01:06:21de l'enfant,
01:06:23ni la famille du policier
01:06:25ne va aller détruire quoi que ce soit
01:06:27pour crier sa colère,
01:06:29là aussi il y a un problème.
01:06:31Et là aussi il y a un sentiment profond
01:06:33d'injustice,
01:06:35et là aussi il y a un message
01:06:37qui ne passe pas. Comment voulez-vous
01:06:39apprendre aux gens le respect de l'autre
01:06:41si quand ils s'en moquent, ils sont
01:06:43valorisés ?
01:06:45Là où les représentants des forces
01:06:47de l'ordre et les victimes sont
01:06:49oubliés, il y a aussi cette réalité
01:06:51là qu'il faut prendre en compte.
01:06:53Et on a eu deux drames
01:06:55là pour en prendre compte, que ce soit
01:06:57en début de semaine avec la mort d'Anne Comine,
01:06:59ou là ce qui s'est passé hier.
01:07:01C'est important de voyager et de voir
01:07:03comment les autres pays réagissent aussi.
01:07:05Cet été j'étais une semaine, je suis parti en Espagne,
01:07:07à côté de Malaga, et qu'est-ce que j'ai vu ?
01:07:09J'ai vu que sur les passages piétons qui étaient surélevés,
01:07:11déjà c'est par rapport à nous,
01:07:13je trouve que c'est une très bonne idée, parce qu'on voit les gens qui traversent,
01:07:15je peux vous dire que les Espagnols, ils s'arrêtent
01:07:17dès lors qu'une personne, et normalement c'est dans le code de la route,
01:07:19s'engage sur le bout du trottoir.
01:07:21Mais je peux vous dire, c'est très très respecté.
01:07:23Et chez nous, je voyais les Français,
01:07:25parce que les voitures françaises,
01:07:27etc., eux ils passaient quand même.
01:07:29Mais je veux dire, il y avait une réaction des Espagnols,
01:07:31et je peux vous dire que la voiture, elle a eu de la chance de ne pas se faire même
01:07:33mettre des coups de pied dans la portière et tout ça,
01:07:35parce que pour eux c'est vraiment une offense.
01:07:37Et même moi ça m'a marqué,
01:07:39parce que je me suis dit, mais si on faisait ça,
01:07:41rien que chez nous, dans notre pays,
01:07:43là c'est la lumière qui arrive.
01:07:45Et en fait, c'est les règles de base
01:07:47de vivre ensemble, du respect
01:07:49des autres, etc., qu'on ne respecte plus, le civisme.
01:07:51Célia, vous vouliez ajouter
01:07:53quelque chose, une précision sur cette affaire ?
01:07:55Il faudra aussi penser à cette réinsertion aussi
01:07:57de ce jeune homme, puisque la vie
01:07:59de cette fillette, de son frère,
01:08:01de cette famille est gâchée,
01:08:03et a été complètement chamboulée avec ce drame.
01:08:05Mais il faut aussi rappeler
01:08:07qu'il n'a que 19 ans, même s'il y a
01:08:09une peine d'emprisonnement ou des mesures
01:08:11judiciaires prises à son encontre, il faudra aussi
01:08:13penser à sa réinsertion. Quel adulte
01:08:15va-t-il devenir ? Quel comportement
01:08:17aussi va-t-il adopter ?
01:08:19C'est autant de questions qu'il faudra répondre
01:08:21et que l'enquête aussi...
01:08:23On suit l'affaire avec le service Poetie 6,
01:08:25pour en savoir un peu plus sur le dossier.
01:08:27Et on espère bien sûr aussi
01:08:29que l'état de la petite fille, l'état de santé de la petite fille
01:08:31va s'améliorer. A 13h15,
01:08:33on fait le point sur l'actualité. Somaya, bien sûr.
01:08:35Vous en parliez à l'instant avec
01:08:37vos invités. C'est l'une des principales
01:08:39informations de cette mi-journée. Nouveau drame
01:08:41à cause d'un chauffard. Hier,
01:08:43vers 19h, à Valoris, un motard remonte
01:08:45une file de voiture à grande vitesse.
01:08:47Il lève la roue avant de percuter une fillette
01:08:49de 7 ans qui traversait sur le passage
01:08:51piéton le suspect âgé de 19 ans
01:08:53et inconnu des services de police
01:08:55a été interpellé alors que le pronostic
01:08:57vital de la petite victime est engagé.
01:08:59Il s'adressera aux Français
01:09:01en temps voulu et dans le bon cadre.
01:09:03Déclaration d'Emmanuel Macron hier
01:09:05depuis la Serbie où il est en déplacement.
01:09:07Le chef de l'état a vite été
01:09:09rattrapé par la situation nationale
01:09:11et la recherche houleuse d'un compromis autour
01:09:13d'un nouveau Premier ministre.
01:09:15Et puis on termine avec des images
01:09:17impressionnantes comme vous pouvez le constater.
01:09:19Le typhon Sansan, l'un des plus puissants
01:09:21de la dernière décennie, a frappé le Japon
01:09:23a déversé des puits torrentiels
01:09:25faisant jusqu'à 6 morts, indiquent les autorités
01:09:27et les médias locaux.
01:09:31Thomas Abonnet du service politique de CNews
01:09:33vous a rejoint. Bonjour Thomas.
01:09:35Alors, ça y est, on a un Premier ministre ?
01:09:37Non.
01:09:39Si vous avez des CV
01:09:41à faire passer, c'est le moment.
01:09:43En tout cas, il y en a beaucoup qui se disent
01:09:45tiens, je vais peut-être tenter ma chance.
01:09:47C'est Golan Royal dernièrement qui s'est
01:09:49disponible pour le poste.
01:09:51Je ne suis pas certain qu'elle avait été envisagée par le Président de la République.
01:09:53Peut-être que désormais, ce sera le cas.
01:09:55Ce que l'on peut dire à cette heure, c'est que
01:09:57visiblement, on aura un nom d'ici
01:09:59ce week-end. C'est l'échéance qui circule.
01:10:01On ne va pas tout s'avancer, ça peut encore
01:10:03évoluer. On rappelle quand même
01:10:05le portrait robot que recherche le Président
01:10:07de la République. Une personne qui serait
01:10:09susceptible de ne pas se faire renverser par
01:10:11l'Assemblée nationale dès ses premières heures
01:10:13à Matignon. Next. Plutôt quelqu'un
01:10:15issu de la gauche.
01:10:17Peut-être qu'il pourrait emmener avec lui
01:10:19une partie des socialistes.
01:10:21Et quelqu'un qui ne marche pas sur les plates-bandes
01:10:23du chef de l'État sur des thèmes qui lui sont chers.
01:10:25Je pense par exemple à l'Europe ou
01:10:27les questions budgétaires.
01:10:29Ça réduit quand même les possibles.
01:10:31Vous avez des noms qui circulent beaucoup en ce moment.
01:10:33Bernard Cazeneuve. Je pense aussi
01:10:35que plus le nom de Bernard Cazeneuve circule, moins
01:10:37il a de chances d'être nommé à Matignon.
01:10:39Mais vous avez vu ce qu'a dit Marine Tondelier sur Cazeneuve.
01:10:41Bernard Cazeneuve, elle l'a écarté.
01:10:43Bien sûr. Et on avait entendu Mathilde Panot également
01:10:45dire que c'était Lucie Castex et personne d'autre.
01:10:47On a peu de doute sur le fait que la France insoumise
01:10:49et les écolos censureront un Premier ministre
01:10:51même s'il est de gauche,
01:10:53si ce n'est pas Lucie Castex.
01:10:55C'est moins sûr pour une partie du Parti socialiste.
01:10:57Justement. Et donc on attend maintenant
01:10:59cette fameuse fumée blanche.
01:11:01Le Président de la République qui va se rendre dans sa résidence de la Lanterne
01:11:03ce week-end pour peut-être prendre
01:11:05les derniers arbitrages.
01:11:07Rendre les derniers arbitrages et finalement prendre sa décision.
01:11:09Raphaël Stabil, je vous vois sourire,
01:11:11lever les sourcils. Vous avez l'air désespéré.
01:11:13Non, désespéré.
01:11:15En fait, on s'accommode très bien de cette
01:11:17absence de Premier ministre et de gouvernement.
01:11:19Mais moi, j'ai passé
01:11:21quelques jours de vacances
01:11:23dans le Sud et notamment en Corse.
01:11:25Honnêtement, cette question-là
01:11:27n'agitait pas du tout les Français.
01:11:29Ce qui est intéressant, c'est que Thomas disait
01:11:31qu'à priori... Peut-être d'ailleurs que vous avez raison, finalement.
01:11:33L'absence de gouvernement, là.
01:11:35Mais à un moment, ça va se voir quand même.
01:11:37Il y a des urgences, bien sûr.
01:11:39Il va y avoir des lois, des décrets
01:11:41dont on a besoin.
01:11:43Thomas notait qu'à priori,
01:11:45le profil qui se détachait
01:11:47serait une figure
01:11:49issue de la gauche.
01:11:51Ce qui est marrant, c'est que c'est très exactement l'inverse
01:11:53des conclusions qu'en avait tirées
01:11:55Emmanuel Macron quelques jours
01:11:57avant la cérémonie d'ouverture
01:11:59des Jeux Olympiques,
01:12:01actant qu'il n'y avait pas de gagnant et surtout que
01:12:03les Français, dans leur vote,
01:12:05avaient demandé de l'autorité,
01:12:07de l'ordre.
01:12:09Et donc, ça ne traduisait pas,
01:12:11en tout cas, ça ne dessinait pas
01:12:13dans ce qu'il lisait
01:12:15de ce scrutin,
01:12:17une figure
01:12:19venue de la gauche. Certes, le nouveau Front
01:12:21populaire l'a emporté d'une courte tête
01:12:23à l'issue
01:12:25de ses législatives, mais dans les
01:12:27grandes masses, on voit que la France n'a jamais
01:12:29été aussi à droite. Donc, ça serait très
01:12:31curieux qu'il puisse
01:12:33s'aventurer avec un profil
01:12:35qui de toute façon ne satisferait pas l'entièreté de la gauche.
01:12:37Mais vous pouvez trouver une personnalité issue de la gauche
01:12:39qui a une forme d'autorité.
01:12:41Pour revenir sur la personnalité de Bernard Cazeneuve,
01:12:43rappelons qu'il a été ministre de l'Intérieur.
01:12:45Voilà, il a...
01:12:47C'est ce que je voulais dire, premier ministre.
01:12:49On a l'impression que c'est une des premières fois
01:12:51pendant les mandats d'Emmanuel Macron
01:12:53qu'il subit un peu les événements, parce qu'il faut quand même
01:12:55rappeler qu'il décide la dissolution
01:12:57au soir des élections européennes, au moment
01:12:59où le Rassemblement national réalise un score historique.
01:13:01Et on imagine à ce moment-là qu'il
01:13:03fait cela justement pour peut-être
01:13:05indirectement installer le Rassemblement national
01:13:07aux responsabilités en vue
01:13:09de les affaiblir pour la suite. Finalement, la stratégie
01:13:11a été complètement différente. On sait que, par exemple,
01:13:13Gabriel Attal l'a poussé
01:13:15à procéder au barrage républicain
01:13:17entre les deux tours des élections
01:13:19législatives, ce qui a complètement modifié
01:13:21finalement la donne. Et depuis, on a l'impression
01:13:23qu'Emmanuel Macron subit littéralement les événements.
01:13:25Mais en fait, il n'a jamais fait que subir les événements.
01:13:27La seule chose qu'il fait,
01:13:29c'est qu'en fait, il met des paillettes autour de tous
01:13:31ses échecs. Autrement dit,
01:13:33il joue à être le maître des horloges,
01:13:35mais il ne maîtrise pas le temps.
01:13:37Non, c'est quelque chose de profond
01:13:39chez lui. C'est-à-dire que quand vous regardez
01:13:41l'enchaînement
01:13:43de tous ces deux quinquennats,
01:13:45il a à chaque fois été
01:13:47empêché dès le départ et par des mouvements...
01:13:49La dissolution, par exemple, c'est lui qui a pris la décision.
01:13:51Mais avant, on a eu les Gilets jaunes,
01:13:53on a eu un certain nombre de mouvements
01:13:55sociaux, par exemple, sur lesquels
01:13:57il a réussi à ne pas couler.
01:13:59Mais ne pas couler quand vous êtes président,
01:14:01c'est limite si vous n'êtes pas en soi
01:14:03une bouée. Vous ne risquez pas de couler.
01:14:05Mais il n'a jamais maîtrisé la France,
01:14:07il n'a jamais pu dérouler un quelconque
01:14:09projet. En revanche, il a fait
01:14:11semblant de faire croire qu'il
01:14:13maîtrisait ce que le temps lui
01:14:15imposait. Mais tout ça, ça ne fait
01:14:17pas une action. Et aujourd'hui,
01:14:19ce qui est quand même extrêmement paradoxal,
01:14:21c'est qu'il veut installer
01:14:23quelqu'un de gauche à la tête,
01:14:25mais il n'aura jamais
01:14:27de majorité. Pour autant, elle est impossible,
01:14:29cette majorité. La seule chose qu'il veut,
01:14:31c'est montrer qu'il peut rassembler
01:14:33aujourd'hui plus de monde que le
01:14:35Nouveau Front Populaire pour pouvoir
01:14:37répondre à l'accusation
01:14:39de vous ne proposer
01:14:41pas le pouvoir
01:14:43à la coalition qui a le plus de voix.
01:14:45C'est la seule chose qu'il veut
01:14:47obtenir. Derrière, il n'y aura pas de pouvoir,
01:14:49il n'y aura pas de capacité d'action
01:14:51et on sera encore dans l'impuissance.
01:14:53Son erreur, c'est
01:14:55sans doute d'avoir recréé
01:14:57ce qu'il appelle ce front
01:14:59républicain, etc.,
01:15:01en mettant le RN en dehors,
01:15:03alors que le RN...
01:15:05Quand on regarde les lois de la République
01:15:07et la Constitution, est-ce que le RN met en cause
01:15:09la Constitution ? Non. Est-ce que le RN
01:15:11dit qu'il faut aller dans la rue, comme l'avait dit
01:15:13Jean-Luc Mélenchon à un moment donné,
01:15:15si je ne gagne pas les élections, on ira dans la rue ?
01:15:17Est-ce que le RN le fait ? Non.
01:15:19Et ça, c'est une erreur fondamentale. C'est rejeter
01:15:21près de 11 millions de Français
01:15:23et c'est rejeter un parti
01:15:25qui est à l'Assemblée nationale. Pour vous, il n'aurait jamais dû
01:15:27appeler au front républicain,
01:15:29comme on dit ? Contre l'LFI, bien sûr.
01:15:31Contre les antisémites, oui,
01:15:33bien sûr. Contre ceux qui disent
01:15:35la police tue, oui, bien sûr.
01:15:37Pour les autres, non. La République, normalement,
01:15:39la démocratie, c'est accepter
01:15:41aussi que tout le monde
01:15:43n'ait pas les mêmes idées, que tout le monde
01:15:45n'ait pas non plus les mêmes programmes,
01:15:47accepter qu'il y ait des différences, qu'on puisse en débattre,
01:15:49qu'on puisse voter différemment à un certain moment,
01:15:51mais se retrouver sur des grandes valeurs.
01:15:53Et puis, l'autre chose, moi, ce qui me frappe,
01:15:55c'est que,
01:15:57quand il nous dit qu'il fait des efforts,
01:15:59mais cette formule est totalement infantile.
01:16:01C'était mon fils qui rentre
01:16:03avec un mauvais carnet de notes.
01:16:05Quand je lui dis, t'as vu tes notes ? Oui, oui, je fais des efforts,
01:16:07papa, mais c'est pas ce qu'on te demande.
01:16:09On te demande des résultats.
01:16:11Lui, oui. Votre fils, oui, peut-être.
01:16:13Je trouve ça parfaitement politique.
01:16:15Et il termine en nous disant, d'ailleurs, qu'il parlera
01:16:17au français en temps voulu.
01:16:19Dans le cadre, vous aussi, je ne sais plus
01:16:21qu'il est la formule. Il ne nous dit pas que je vais parler au français
01:16:23à contre-temps. Bon, c'est déjà ça.
01:16:25Il dit, je choisirai le fauteuil et le cadrage.
01:16:27Quelques secondes pour choisir.
01:16:29En fait, là, on voit bien, c'est un peu
01:16:31la politique du Kinder Surprise.
01:16:33C'est-à-dire que, pour l'instant, on va découvrir
01:16:35l'œuf et on va savoir le cadeau qu'il va y avoir dedans.
01:16:37On ne sait pas. Quoi qu'il en soit, nous,
01:16:39dans la fonction publique, et pas que,
01:16:41j'étais encore une fois avec mes collègues sur le terrain,
01:16:43on sait qu'on va avoir une rentrée sociale très compliquée.
01:16:45On sait que là, il va y avoir déjà des manifestations
01:16:47qui sont annoncées. On sait
01:16:49qu'on va avoir le retour de certains black blocs et d'énervés
01:16:51qui vont vouloir, effectivement, faire le coup d'État.
01:16:53Et nous, on a besoin aussi
01:16:55d'avoir des interlocuteurs, des ministres
01:16:57qui s'inscrivent dans la durée
01:16:59parce que tout le monde, tous les ministères
01:17:01ont des problématiques et ont besoin
01:17:03de régler ces problèmes-là. Et on a besoin
01:17:05justement d'avoir de la parole.
01:17:07Là, aujourd'hui, on a des démissionnaires qui ne peuvent pas
01:17:09s'engager sur du long terme. Voilà.
01:17:11Allez, pas de CV qui ont circulé. Vous ne voulez pas l'envoyer
01:17:13pour Matignon, là ? C'est bon ?
01:17:15On est ici, on est autour ?
01:17:17Il y a des candidats chaque jour.
01:17:19On se retourne dans quelques instants après la pub et le rappel des titres.
01:17:21A tout de suite.
01:17:25Il est 13h30 sur CNews.
01:17:27C'est l'heure du rappel des principales informations.
01:17:29Somaël Abidi, je vous laisse la parole.
01:17:31Six jours après l'attaque au couteau
01:17:33à Solingen, le gouvernement allemand
01:17:35annonce une série de mesures sur le port
01:17:37d'armes, les demandes d'asile et le statut
01:17:39de réfugié. Berlin va aussi
01:17:41supprimer les aides pour les demandeurs d'asile
01:17:43entrées dans un autre pays de l'Union Européenne
01:17:45avant l'Allemagne.
01:17:47Une note salée attend certains consommateurs.
01:17:49Les foyers qui ne sont pas encore équipés d'un compteur
01:17:51linké à domicile seront facturés
01:17:53à partir de l'été 2025.
01:17:55Enedis qui précise que les clients
01:17:57paieront le coût de la relève de leur
01:17:59compteur classique.
01:18:01J-100 avant la réouverture de Notre-Dame.
01:18:03Pour gérer au mieux le flux
01:18:05des 15 millions de personnes attendues chaque année,
01:18:07l'audio 16 a décidé de mettre
01:18:09en place une billetterie gratuite en ligne.
01:18:11Pas encore disponible pour le moment,
01:18:13cette plateforme permettra de sélectionner
01:18:15un créneau quelques jours avant
01:18:17votre visite.
01:18:19Merci Somaya, à tout à l'heure,
01:18:2113h45. Je suis toujours avec
01:18:23Raphaël Stainville,
01:18:25Joseph Touvenel, Céline Pina et
01:18:27Jean-Christophe Kouvi.
01:18:29Revenons sur le drame,
01:18:31sur ce qui s'est passé lundi soir
01:18:33à Mougins. Ce gendarme,
01:18:35Éric Comines, qui a été tué lors d'un
01:18:37refus d'emptérer et
01:18:39sa femme qui a pris la parole
01:18:41quelques jours après, Harmonie Comines
01:18:43avec des mots très forts, la France a tué mon mari.
01:18:45Et depuis, on entend
01:18:47ces témoignages, ce sont des
01:18:49femmes de policiers
01:18:51qui prennent la parole et qui
01:18:53disent haut et fort, mais nous aussi,
01:18:55on a peur. Ecoutez, regardez ce reportage
01:18:57d'Augustin Donadieu,
01:18:59Nathalie est femme de policier en région bordelaise.
01:19:01C'est une femme
01:19:03rongée par l'angoisse et l'inquiétude
01:19:05au quotidien qui nous accueille chez elle.
01:19:07Le mari de Nathalie est policier.
01:19:09Chaque jour, elle craint
01:19:11de ne pas le voir rentrer le soir.
01:19:13On a toujours cette
01:19:15appréhension de savoir ce qui va se passer.
01:19:17S'il va rentrer à la maison,
01:19:19très clairement.
01:19:21Nathalie a écouté très attentivement le discours
01:19:23de la veuve du gendarme tué à Mougins
01:19:25lors d'un refus d'optempérer.
01:19:27Elle partage tous ces mots
01:19:29et sa colère. Je suis entièrement
01:19:31d'accord avec elle, c'est tout à fait
01:19:33ça. On a
01:19:35l'état qui est complètement désengagé
01:19:37face à nos forces de l'ordre,
01:19:39face à nos hommes
01:19:41et nos femmes qui nous
01:19:43protègent tous les jours.
01:19:45Face à ce constat,
01:19:47Nathalie et ses enfants se protègent au quotidien.
01:19:49On évite de dire
01:19:51qu'on vit avec un policier,
01:19:53on se protège aussi de plus en plus
01:19:55et nos
01:19:57enfants ne peuvent pas dire
01:19:59qu'ils sont enfants de policiers.
01:20:01Nathalie l'assure, son portable
01:20:03n'est jamais très loin d'elle.
01:20:05Plusieurs fois par jour, elle appelle son mari
01:20:07pour se rassurer et tenter de vivre
01:20:09normalement.
01:20:11C'est terrible quand même pour ces enfants, ils n'ont même pas le droit de dire
01:20:13que leur papa est gendarme
01:20:15ou policier. Avant dans les cours
01:20:17de récréation, il y a quelques années quand même,
01:20:19mon papa est gendarme.
01:20:21La contre-évolution de la société,
01:20:23comme moi j'allais
01:20:25à l'école, donc ça fait quand même quelques décennies
01:20:27mais ce n'est pas trois siècles.
01:20:29On avait
01:20:31le fils d'un policier dans la classe
01:20:33tous les ans, profession
01:20:35des parents, il était très fier,
01:20:37admiratif, il racontait
01:20:39comment son père faisait ses rondes
01:20:41dans les véhicules de la police et tout le monde
01:20:43écoutait ça avec...
01:20:45Vous vous rendez compte maintenant ? Il est obligé de
01:20:47cacher le métier de son père
01:20:49ou de sa mère, c'est-à-dire
01:20:51qu'on a laissé filer quelque chose.
01:20:53Parce que derrière, ça veut dire quoi ?
01:20:55Derrière, ça veut dire que
01:20:57il y a la menace,
01:20:59il y a des enfants qui ont une certaine
01:21:01honte. Si je ne peux pas dire
01:21:03ce que font mes parents, c'est que ce que font
01:21:05mes parents, c'est mal. Peut-être plus de la peur
01:21:07que de la honte. Oui, mais derrière.
01:21:09Derrière la peur, il y a
01:21:11la honte qui vient. C'est donc que c'est mal.
01:21:13Sinon, je le dirais
01:21:15si c'était bien et je m'en venterais.
01:21:17C'est ça qu'on est en train de distiller dans la société
01:21:19et qu'on laisse faire et ça ne date pas d'hier.
01:21:21C'est vraiment un phénomène lourd.
01:21:23Pour l'inverser, ça va être très difficile parce que
01:21:25en plus, il y a les problèmes des zones de banlieue
01:21:27qui sont des zones de non-droit.
01:21:29Parce qu'il y a des écoles qui sont à cheval
01:21:31où on va trouver des gens
01:21:33des zones de non-droit avec des gens qui habitent à côté.
01:21:35Vous prenez le 94
01:21:37que je connais un peu.
01:21:39Vous prenez deux communes côte à côte
01:21:41avec des écoles où c'est un peu...
01:21:43ça devient très difficile.
01:21:45Donc, il faut une réaction. Et là, l'éducation nationale
01:21:47est absolument
01:21:49en responsabilité
01:21:51pour mettre le hall là.
01:21:53Mais elle ne le fait pas dans bien des cas.
01:21:55Parce que, pas de vagues.
01:21:57Juste, je voudrais savoir.
01:21:59Est-ce que vous pensez... Là, les refus de l'Octobrien,
01:22:01on le disait, c'est un tous les 20 minutes.
01:22:03Il y en a eu.
01:22:05Heureusement, pas toujours des drames
01:22:07à la clé, mais là, ça s'est soldé par la mort
01:22:09d'un gendarme. Donc, on imagine
01:22:11la force, la puissance,
01:22:13la violence de ce qui s'est passé.
01:22:15On a vu les images.
01:22:17Est-ce que vous pensez que
01:22:19celui-là, les mots ensuite de sa veuve
01:22:21qui a osé clairement dire tout
01:22:23peut-être que certains n'osaient pas dire
01:22:25aussi, là, elle a pointé du doigt
01:22:27les responsabilités. Est-ce que vous espérez,
01:22:29est-ce que vous pensez qu'il va y avoir
01:22:31une réponse, qu'il va y avoir un avant, un après ?
01:22:33Est-ce que là, vous n'y croyez même plus ?
01:22:35Déjà,
01:22:37Madame Comine
01:22:39a déjà en préambule, elle a dit
01:22:41une chose importante, c'est qu'elle ne parlait pas d'immigration.
01:22:43Non, elle a dit qu'elle ne voulait pas
01:22:45politiser aussi. Mais ça, c'est
01:22:47tout à son honneur, parce qu'effectivement, on voit
01:22:49qu'elle a la colère, elle a parlé avec son cœur
01:22:51et ses tripes. Mais surtout, c'est que
01:22:53en fait, une femme de gendarme,
01:22:55une femme de policier, partage
01:22:57la vie de son mari au quotidien.
01:22:59C'est-à-dire que le soir, quand vous rentrez à la maison, vous parlez
01:23:01de ce que vous avez fait, comme tout le monde, dans tous les boulots,
01:23:03de votre frustration, de ce que
01:23:05vous êtes fait, vous êtes roulé par terre, insulté,
01:23:07craché dessus, tout ça. Et donc, tout ça, vous le partagez.
01:23:09Donc oui, elle a dit
01:23:11des mots très forts. Je trouve qu'il y a une résonance
01:23:13où ça parle à tout le monde.
01:23:15Maintenant, chacun fait ce qu'il en veut.
01:23:17J'ose espérer qu'effectivement, elle s'est
01:23:19adressée aux politiques, elle s'est adressée aux législateurs
01:23:21en leur disant, maintenant,
01:23:23je vous parle, écoutez-moi,
01:23:25écoutez ces paroles, qu'est-ce que vous allez en faire
01:23:27derrière ? Alors nous, on espère que ça va bouger,
01:23:29parce que d'ailleurs aussi, c'est pour ça qu'on vient sur les plateaux
01:23:31en tant que policier. C'est pour faire porter
01:23:33ces paroles que les collègues nous demandent de porter
01:23:35et de faire bouger les choses
01:23:37et de faire évoluer les mentalités.
01:23:39En face de nous, on a aussi des personnes, malheureusement,
01:23:41qui sont dans des logiques
01:23:43d'appareil, des logiques idéologiques
01:23:45et d'élection.
01:23:47Voilà. Mais un jour, on espère,
01:23:49ça va changer. Voilà. C'est sûr du long terme,
01:23:51malheureusement. Après, pour revenir
01:23:53aux policiers, moi, je suis rentré en 98.
01:23:55Les collègues me racontaient
01:23:57autrefois que, quand ils venaient en service,
01:23:59ils venaient en tenue, dans le métro,
01:24:01dans les transports, etc. Moi, quand je suis arrivé,
01:24:03ils appelaient ça la tenue panachée.
01:24:05C'est-à-dire qu'ils mettaient le pantalon et
01:24:07ils commençaient à mettre la veste. On pouvait
01:24:09encore le faire. Dans le métro, on ne se faisait pas interpeller, ni rien.
01:24:11Mais aujourd'hui, c'est impossible, ça.
01:24:13C'est-à-dire qu'aujourd'hui, si vous arrivez en tenue panachée
01:24:15dans le métro, vous allez vous faire reconnaître
01:24:17par des délinquants qui vont venir vous agresser
01:24:19parce qu'ils n'ont plus peur de venir au contact,
01:24:21là où avant, il y avait cette peur.
01:24:23Il faut parler aussi des policiers
01:24:25qui se suicident.
01:24:27Il y a, en moyenne,
01:24:29une cinquantaine de policiers et maintenant
01:24:31des gendarmes, et ça touche tous les services,
01:24:33qui se suicident, malheureusement.
01:24:35Le papa m'a écrit tout à l'heure, il disait
01:24:37« Mon enfant a dit je n'aime pas ce monde ».
01:24:39C'est-à-dire que vous êtes policier,
01:24:41vous voyez que le monde est en train de se détruire,
01:24:43vous, vous êtes là, justement, pour sauvegarder
01:24:45cette paix, pour sauvegarder cet équilibre
01:24:47social, et malheureusement,
01:24:49vous ne pouvez rien faire parce que vous vous sentez
01:24:51incapable de le faire.
01:24:53Eh bien, à un moment donné, vous mettez fin aussi
01:24:55à votre vie par rapport à ça, parce qu'il y a ce manque
01:24:57de sens, de réalité, de réalisation.
01:24:59Et ça, franchement, les policiers le vivent aujourd'hui.
01:25:01Et il y a aussi les enfants, effectivement,
01:25:03nos familles, quand on est policier,
01:25:05eh bien, effectivement, on intègre
01:25:07nos familles dans notre vie. Et eux aussi,
01:25:09on les met en danger alors qu'on ne voudrait pas les mettre.
01:25:11Et nous, on intervient,
01:25:13par exemple, pour faire déménager des policiers
01:25:15parce que leurs enfants sont harcelés dans les lycées
01:25:17et les collèges, parce qu'ils déclenchent
01:25:19des maladies auto-immunes, parce que ça les travaille,
01:25:21etc. Et c'est tout un
01:25:23système, et c'est compliqué parce que notre
01:25:25administration, des fois, qui ne comprend pas ça.
01:25:27Et qui dit, oui, ben, c'est pas grave, ça va se calmer,
01:25:29ça va s'arranger. Et heureusement, on trouve aussi
01:25:31des bons interlocuteurs,
01:25:33qui...
01:25:35Des bons interlocuteurs qui comprennent ça.
01:25:37Voilà. Et en fait, c'est un travail,
01:25:39et c'est un combat de tous les instants
01:25:41et qui s'inscrit dans la durée. Et on va
01:25:43réussir un jour, et j'en suis persuadé,
01:25:45à faire évoluer ces mentalités, faire changer
01:25:47la donne et inverser ces valeurs qui doivent être
01:25:49normalement le respect de la paix
01:25:51et de vivre ensemble. Parce que le mot police,
01:25:53ça veut dire citer. Et la police,
01:25:55c'est le ciment de la société. On est là
01:25:57pour respecter les lois.
01:25:59En fait, c'est juste...
01:26:01Quand on entend ce que
01:26:03dit Jean-Christophe, on a juste envie
01:26:05de pleurer parce qu'on voit qu'il y a des
01:26:07solutions. La première des solutions,
01:26:09elle est très simple, c'est déjà que cette
01:26:11administration police soit consciente
01:26:13de ce que fait les gens qu'elle est censée
01:26:15gérer. Que l'État comprenne
01:26:17les contraintes et la situation
01:26:19dans laquelle il met ses propres fonctionnaires.
01:26:21Ça fait 30 ans que ça se passe comme ça
01:26:23et on entend pas... Qu'ils entendent les messages.
01:26:25Les gens dans l'administration
01:26:27qui n'ont pas compris ça, c'est pas qu'ils l'ont pas compris,
01:26:29c'est qu'ils le veulent pas, c'est qu'ils en ont rien à foutre
01:26:31et c'est que juste se bouger le cul pour faire
01:26:33changer les réalités, ça les fatigue.
01:26:35Non, parce que c'est insupportable.
01:26:37Il n'y a qu'en France où, quand vous avez
01:26:39des situations connues depuis 30 ans,
01:26:41on vous explique qu'il vautra faire encore
01:26:4310 ans pour les changer. Là-dessus,
01:26:45vous avez de la volonté politique, vous pouvez
01:26:47agir et bouger très vite. Le jour
01:26:49où, quand vous êtes policier, on sait
01:26:51que vous avez des logements
01:26:53dans des endroits bien...
01:26:55Vous les obtenez,
01:26:57que vous allez du coup dans une bonne école
01:26:59parce que vous êtes dans
01:27:01le bon quartier. Mais ça va
01:27:03revaloriser le métier de
01:27:05policier. Le jour où, quand
01:27:07vous agressez un policier, vous avez
01:27:09de fait une amende d'au moins 10 000 euros
01:27:11qui tombe, point, bar.
01:27:13Et si jamais on doit saisir
01:27:15vos allocations pour la payer,
01:27:17parce que vous avez touché à quelqu'un qui représente
01:27:19l'État et le régalien, oui,
01:27:21on les saisit. Vous allez voir qu'il y aura
01:27:23un petit peu moins d'insolence. Donc,
01:27:25à un moment donné, si vous perdez
01:27:27votre logement social parce que
01:27:29un de vos gamins ou parce que vous avez agressé
01:27:31un policier, oui, les choses vont
01:27:33changer. Donc, aujourd'hui,
01:27:35on a des machins... Ah, les choses sont toujours un tout
01:27:37un petit peu plus complexe, vous le savez bien, surtout sur ces
01:27:39distances de logement. En fait, non. Elles ne sont pas si
01:27:41complexes que ça. Parce que le jour où vous allez avoir
01:27:43de la volonté politique, vous allez voir que
01:27:45ça, c'est relativement
01:27:47facile à faire. Est-ce
01:27:49que ça a bougé ? Bah, dans
01:27:51certains... C'est fait dans très, très peu d'endroits.
01:27:53Oui. Mais est-ce qu'on a un retour d'expérience
01:27:55comme on reprend le jargon policier ?
01:27:57En fait, on a un système qui protège
01:27:59la délinquance. C'est ça qui est terrible.
01:28:01Mais quand on a des familles
01:28:03qui sont connues de délinquants, qui sont dans des cités,
01:28:05des quartiers, qui embêtent
01:28:07les autres au quotidien, il faut avoir le courage
01:28:09de les expulser. Parce qu'en fait, ils sont
01:28:11dans des habitations à loyer modéré.
01:28:13Le loyer modéré, c'est-à-dire que c'est la communauté
01:28:15qui participe à ce que vous
01:28:17vous soyez logé avec un petit
01:28:19loyer. Donc, c'est un effort de communauté.
01:28:21Et dès lors que vous ne respectez pas les règles
01:28:23de la communauté, vous dégagez.
01:28:25C'est tout bête. Et vous faites
01:28:27profiter cet espace-là à d'autres
01:28:29familles qui le méritent et qui, elles, vont s'inscrire
01:28:31dans le respect des lois.
01:28:33Et là, les gens comprennent très bien
01:28:35ce genre de logique.
01:28:37Quand ça a été fait sur place,
01:28:39la vie des quartiers...
01:28:41Le drame de la France aujourd'hui,
01:28:43c'est que sur un certain nombre de sujets,
01:28:45notamment s'agissant d'expulser
01:28:47des familles de délinquants,
01:28:49je pense qu'il y a
01:28:51un consensus national. 90-95%
01:28:53des Français seraient favorables
01:28:55à un certain nombre de mesures.
01:28:57Idem sur l'immigration, idem sur la sécurité,
01:28:59idem sur la réforme du système pénal.
01:29:01Mais d'un point de vue politique,
01:29:03malheureusement, ce consensus,
01:29:05il est quasiment impossible,
01:29:07introuvable. C'est là
01:29:09où il y a une sorte de hiatus
01:29:11entre les aspirations de la société
01:29:13et l'impossible
01:29:15convergence au sein
01:29:17de l'Assemblée nationale sur un certain nombre de sujets.
01:29:19Donc, comment fait-on pour
01:29:21passer ce blocage politique,
01:29:23sinon par des référendums
01:29:25sur un certain nombre de grands axes
01:29:27qui, à mon avis, me semblent nécessaires
01:29:29pour avancer ?
01:29:31Le référendum de questions simples...
01:29:33Attention, parce que maintenant, il y a quelque chose
01:29:35qui s'appelle le Conseil constitutionnel,
01:29:37qui, à mon sens, est sorti de ses prérogatives
01:29:39et vient dire aux législateurs
01:29:41« Ce que vous avez voté, ce n'est pas bien,
01:29:43la volonté populaire, ce n'est pas bien. »
01:29:45Quand on regarde le rôle du Conseil constitutionnel
01:29:47construit à la Vème République,
01:29:49il n'avait pas à toucher
01:29:51à l'interprétation du préambule
01:29:53de la Constitution.
01:29:55Et puis, une année, ils ont décidé,
01:29:57et tout le monde a laissé faire,
01:29:59qu'ils pouvaient interpréter le préambule.
01:30:01Ce n'est pas ça, la volonté du général De Gaulle.
01:30:03C'était le respect de la Constitution,
01:30:05ce n'est pas l'interprétation des textes.
01:30:07Et donc, cette dérive, on a laissé faire
01:30:09et maintenant, ils s'en sont emparés
01:30:11et ils arrivent à censurer le vote populaire,
01:30:13ce qui est à l'encontre de la démocratie.
01:30:15À quoi vous faites référence ?
01:30:17On a vu sur l'immigration.
01:30:19Il y a un vote à l'Assemblée nationale,
01:30:21ils censurent.
01:30:23Est-ce que la Constitution
01:30:25interdit de prendre des mesures
01:30:27sur l'immigration ?
01:30:29Non, il faut une interprétation du préambule,
01:30:31ce qui n'était absolument pas le cas.
01:30:33Je crois que ça a changé,
01:30:35c'est dans les années 90 de mémoire.
01:30:37Ça a été très discuté,
01:30:39puisque justement,
01:30:41la question du gouvernement des juges
01:30:43pose un problème de démocratie.
01:30:45C'est-à-dire que le juge
01:30:47n'est investi par personne,
01:30:49il est censé en fait
01:30:51tirer de sa compétence
01:30:53et des textes la légitimité
01:30:55de son intervention.
01:30:57À partir du moment où vous décidez vous-même
01:30:59du cadre dans lequel vous intervenez,
01:31:01c'est-à-dire où vous mettez des textes
01:31:03à l'intérieur de votre champ d'intervention
01:31:05de manière à pouvoir aller plus loin
01:31:07que stricto sensu la Constitution,
01:31:09effectivement,
01:31:11il y a des débats qui peuvent avoir lieu.
01:31:13Et aujourd'hui, le Conseil constitutionnel
01:31:15joue un rôle très politique
01:31:17et malheureusement,
01:31:19pas forcément extrêmement sain.
01:31:21Il se vit finalement comme une sorte
01:31:23d'incarnation morale de la République
01:31:25alors qu'il n'en a pas la légitimité.
01:31:27Il est censé être un juge
01:31:29adossé à des textes précis
01:31:31et pas simplement
01:31:33une incarnation
01:31:35de l'âme républicaine.
01:31:37Je continue sur les témoignages.
01:31:39On est parti de là.
01:31:41On a dérivé vers le Conseil constitutionnel
01:31:43ce qui s'est passé lundi soir à Mougins
01:31:45et ce gendarme qui a été mortellement percuté
01:31:47lors d'un refus d'obtempérer.
01:31:49Aurélie Laroussi
01:31:51dirige, elle est présidente,
01:31:53l'Association des femmes des forces de l'ordre en colère.
01:31:55Donc ça fait longtemps qu'elle l'exprime.
01:31:57C'est le colère. J'ai bon de le mettre dans le nom de l'association.
01:31:59Elle l'a dit.
01:32:01Ce n'est pas nouveau. Elle le redit.
01:32:03Elle le martèle aussi. Écoutez-la.
01:32:05C'est un racisme constant dans ce pays.
01:32:07C'est la culture de l'excuse.
01:32:09Il ne faut pas taper trop fort.
01:32:11Il faut chercher toujours des excuses à ces gens-là.
01:32:13Mais les excuses,
01:32:15elle tue aujourd'hui.
01:32:17Elle fait encore des orphelins.
01:32:19Elle fait encore des veuves.
01:32:21Elle en deuille des familles complètes.
01:32:23Les gens annoncent avoir le gendarme ou le policier.
01:32:25Mais c'était un fils.
01:32:27Elle l'a dit. C'était un frère. C'était un ami.
01:32:29Voilà la colère.
01:32:31L'émotion aussi bien sûr.
01:32:33Quand on écoute Aurélie
01:32:35après ce qui s'est passé lundi.
01:32:37On verra quelles sont les suites.
01:32:39Quelles sont les réponses
01:32:41qui vont avoir lieu
01:32:43après cet acte atroce.
01:32:45Il est 13h45.
01:32:47On fait rappel des titres.
01:32:49À la une de l'actualité,
01:32:51les salaires augmentent moins en 2024
01:32:53que l'année précédente.
01:32:55Toutefois, selon une étude du cabinet de loi
01:32:57publiée aujourd'hui,
01:32:59ils augmentent plus que l'inflation.
01:33:01Conséquence, le pouvoir d'achat des ouvriers
01:33:03a mécaniquement progressé.
01:33:05Baisse significative de l'immigration irrégulière
01:33:07sur les côtes du sud de l'Italie
01:33:09avec 64% de migrants en moins
01:33:11depuis le 1er janvier.
01:33:13Et baisse de 63% des interpellations
01:33:15dans les Alpes-Maritimes
01:33:17selon les derniers chiffres publiés par la préfecture.
01:33:19Et puis, des Afghanes chantent
01:33:21contre l'interdiction de chanter.
01:33:23Début d'un vaste mouvement de protestation
01:33:25en ligne contre une nouvelle loi du régime taliban.
01:33:27Une loi pour, je cite,
01:33:29promouvoir la vertu et prévenir le vice.
01:33:33Merci beaucoup.
01:33:35C'était important ce qui s'est passé hier.
01:33:37On verra si ça va influer sur la campagne.
01:33:39Kamala Harris a donné sa première grande interview
01:33:41au CNN
01:33:43en tant que candidate démocrate
01:33:45avec son collicier, d'ailleurs, Tim Valls.
01:33:47C'était très attendu
01:33:49puisqu'on avait envie de voir
01:33:51au-delà même de la convention
01:33:53qu'il a nommée,
01:33:55de quoi elle était capable en interview.
01:33:57Il va y avoir aussi prochainement,
01:33:59dans quelques jours, le 10 septembre,
01:34:01un débat avec Donald Trump.
01:34:03Et là, voilà, la première interview
01:34:05où Kamala Harris était censée
01:34:07un peu donner le ton de son programme,
01:34:09de ce qu'elle allait faire.
01:34:11Elle a jugé que l'Amérique était prête
01:34:13à tourner la page Trump.
01:34:15Et elle a aussi évoqué
01:34:17deux sujets qui sont assez sensibles
01:34:19aux États-Unis, même ailleurs.
01:34:21L'énergie,
01:34:23et notamment la fracturation hydraulique,
01:34:25et puis l'immigration.
01:34:27Alors, sur la fracturation hydraulique,
01:34:29elle a dit qu'elle n'interdirait pas
01:34:31l'immigration.
01:34:33Je ne vais pas vous expliquer,
01:34:35mais c'est une méthode d'extraction d'hydrocarbures.
01:34:37Les défenseurs de l'environnement
01:34:39y sont fortement opposés.
01:34:41Elle-même, il y a quelque temps,
01:34:43avait dit qu'elle n'était pas forcément favorable.
01:34:45Elle a infléchi.
01:34:47Forcément, c'est un vivier d'emploi
01:34:49aussi aux États-Unis.
01:34:51Quant à l'immigration,
01:34:53un des thèmes favoris et privilégiés
01:34:55de Donald Trump, bien sûr,
01:34:57elle est allée sur son terrain.
01:34:59Elle a dit qu'il devait y avoir des conséquences
01:35:01pour les personnes entrant de manière illégale
01:35:03sur le territoire américain.
01:35:05Elle, qui était plutôt progressiste,
01:35:07a assuré que les valeurs n'avaient pas changé,
01:35:09mais que là, il fallait
01:35:11qu'il y ait des...
01:35:13que s'il y avait un problème,
01:35:15il fallait pouvoir sévir.
01:35:17Je voudrais juste un tour de table,
01:35:19avant de terminer cette émission,
01:35:21sur ce qui se passe aux États-Unis,
01:35:23ce qui aura forcément des répercussions,
01:35:25qu'on le veuille ou non,
01:35:27En fait, nous, la France,
01:35:29on regarde les États-Unis
01:35:31avec un seul objectif en tête,
01:35:33qui est, est-ce qu'ils vont continuer
01:35:35à être papa pour nous,
01:35:37autrement dit, à nous protéger
01:35:39sous leur arsenal militaire.
01:35:41La réalité, c'est que,
01:35:43que ce soit Trump ou Kamala Harris,
01:35:45cette époque-là est en train de se terminer.
01:35:47Et la seule chose, c'est que nous,
01:35:49on refuse les obligations de notre souveraineté
01:35:51et qu'on attend anxieusement
01:35:53et qu'on espère que si Kamala Harris
01:35:55ou Trump, ce qui en fait, est terminé.
01:35:57Donc, je pense que pour nous, Européens,
01:35:59Kamala Harris ou Trump,
01:36:01ça ne changera pas grand-chose.
01:36:03La réalité, c'est qu'il faut qu'on grandisse.
01:36:05Il faut qu'on s'autonomise par rapport
01:36:07aux États-Unis, qu'on s'émancipe
01:36:09et que, si on pouvait ouvrir les yeux,
01:36:11ce serait le meilleur.
01:36:13Et puis, regarder cette élection
01:36:15comme étant extérieure à nous-mêmes,
01:36:17parce qu'aujourd'hui, on est adultes
01:36:19et qu'on sait se défendre.
01:36:21Ce n'est pas encore le cas.
01:36:23C'est intéressant.
01:36:25Vous l'avez noté,
01:36:27c'était sa première interview.
01:36:29Jusqu'à présent,
01:36:31on reprochait, ou en tout cas,
01:36:33c'était l'un des arguments avancés
01:36:35par les équipes de Trump.
01:36:37Elle est incapable de s'exprimer publiquement,
01:36:39sans prompteur
01:36:41ou sans être ricanante
01:36:43pour masquer une sorte
01:36:45d'absence de réflexion.
01:36:47Là, elle a donné une interview
01:36:49qui était assez prudente, assez sage.
01:36:51Elle a décliné sans grand risque
01:36:53le discours qu'elle a porté
01:36:55à la convention.
01:36:57Il n'y a pas de coup d'État.
01:36:59Non, il n'y a aucun coup d'État.
01:37:01Déclat, déclat.
01:37:03Avant même les coups d'État,
01:37:05il y a un coup d'État.
01:37:07Je crois que c'est Donald Trump
01:37:09qui a jugé cette prestation ennuyeuse.
01:37:11Mais c'est vrai que c'était très sage,
01:37:13très tenu,
01:37:15dans une sorte d'entre-deux
01:37:17qui me faisait penser
01:37:19à Emmanuel Macron.
01:37:21En même temps, elle essayait
01:37:23de tenir et de parler
01:37:25à cette Amérique centrale,
01:37:27à l'Américain moyen.
01:37:29C'était un petit peu
01:37:31l'objectif de Kamala Harris hier soir.
01:37:33En fait, c'est sa cible.
01:37:35Il y a deux blocs.
01:37:37On a les Trumpistes, les Démocrates
01:37:39qui, on leur vote, ça ne changera pas.
01:37:41Et puis, il y a une masse d'indécis.
01:37:43C'est cette masse d'indécis qu'il faut faire basculer.
01:37:45C'est ce qu'elle joue.
01:37:47C'est la démocratie, comme un peu à l'extrême-gauche,
01:37:49très wokiste, etc.
01:37:51Elle revient.
01:37:53C'est la fracturation hydraulique.
01:37:55Elle était tout à fait contre, etc.
01:37:57Non seulement, c'est beaucoup d'emplois,
01:37:59mais c'est aussi beaucoup d'exportations.
01:38:01Donc, économiquement, ça joue.
01:38:03Et on voit sur tous les sujets,
01:38:05elle est revenue à une position
01:38:07beaucoup plus centriste,
01:38:09espérant dire qu'on a Trump
01:38:11qui est dangereux par ses excès.
01:38:13Avec moi, vous voyez, je ne suis pas excessive.
01:38:15Ça sera une Amérique plus apaisée.
01:38:17Jean-Christophe Coulé,
01:38:19pour terminer ce tour de table.
01:38:21La vision que l'on a des États-Unis,
01:38:23on voit qu'il y a des fois,
01:38:25ça coïncide un peu avec l'inquiétude
01:38:27qu'ont les Français sur l'immigration.
01:38:29Là, je suis étonné, c'est aussi
01:38:31sur l'extraction des hydrocarbures.
01:38:33On en parlait.
01:38:35Parce qu'il y a un cercle vertueux
01:38:37aujourd'hui dans la finance.
01:38:39C'est ce qu'on appelle l'investissement
01:38:41socialement responsable.
01:38:43La finance est en train de bouger
01:38:45dans ce sens-là pour être plus vertueux.
01:38:47On voit que les Américains,
01:38:49sur le totem de l'argent et du tout-bénéfice,
01:38:51sont obligés de faire marche arrière.
01:38:53La France, c'est un petit pourcent
01:38:55de toute la planète.
01:38:57Nous, on est très vertueux.
01:38:59On n'arrête pas de nous matraquer
01:39:01avec l'environnement.
01:39:05On se rend compte que les pays
01:39:07qui pèsent le plus,
01:39:09ne font aucun effort.
01:39:11C'est le cas américain.
01:39:13On attendra le 10 septembre
01:39:15avec impatience pour suivre
01:39:17ce débat entre Donald Trump
01:39:19et Kamala Harris.
01:39:21L'info continue sur CNews
01:39:23avec Nelly Denac,
01:39:25qui va revenir sur ce drame
01:39:27et cette fillette de 7 ans
01:39:29toujours entre la vie et la mort
01:39:31après avoir été percutée
01:39:33sur un passage piéton
01:39:35par un jeune homme de 19 ans
01:39:37en volant d'une moto
01:39:39acrobatique.
01:39:41On dit en anglais que ça s'appelle
01:39:43du wheeling.
01:39:45Restez bien sur CNews.

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