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Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Aujourd'hui, retour sur les nombreuses plaintes des membres du gouvernement insatisfaits du budget de 2025.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcription
00:0019h21, Pierre de Villeneuve.
00:03Toujours avec Jean-Michel Salvatore et Gilles Boutin du Figaro dans la série Les caisses sont vides.
00:07On le voit, certains râlent, certains rouspètent, d'autres incriminent Emmanuel Macron.
00:14Ça a été le cas encore pas plus tard que tout à l'heure sur ce plateau avec Hervé Morin
00:20qui disait qu'Emmanuel Macron était parfaitement au courant de la situation
00:23et qu'il a caché les choses avant les élections et la dissolution de fin juin.
00:29Je voudrais qu'on écoute Didier Migaud. Pourquoi ?
00:31Parce que Didier Migaud dit il manque 500 millions à mon budget alloué pour la justice.
00:37C'est intolérable. Et si je n'ai pas les 500 millions, je sors du gouvernement tout simplement.
00:43Écoutez, le ministre de la Justice c'était ce matin sur RTL.
00:46Si on en reste à la lettre plafond, oui, je ne vois pas ce que je ferais encore au gouvernement.
00:51Mais j'ai eu des assurances du Premier ministre et je lui fais totale confiance.
00:56Il est tout à fait conscient de cette situation.
01:00Et mercredi, verdict sur 500 millions de plus ou 500 millions de moins.
01:04Et si Didier Migaud... Jean-Michel Salvatore, qu'est-ce qu'il fait le ministre de la Justice ?
01:09Est-ce que ce n'est pas un prétexte cette histoire de 500 millions ?
01:12Je suis assez de votre avis.
01:13Je trouve que d'abord le chantage à la démission, je trouve que ce n'est pas très glorieux
01:17et surtout dans la situation dans laquelle on est franchement.
01:20Je pense qu'on peut essayer d'avoir d'autres arguments.
01:22Mais si vous voulez, quand on est socialiste, on a la religion de la dépense.
01:26Et quand on vous refuse la dépense, c'est insupportable.
01:29Donc ça, c'est un peu pour l'anecdote.
01:31Sur le fond, moi je pense qu'il a peut-être envie de s'en aller parce qu'il voit bien
01:37que la ligne qui prévaut au gouvernement et dans la tête de Michel Barnier, c'est la ligne Retailleau.
01:43Et d'ailleurs, Michel Barnier a annoncé qu'il allait faire un déplacement avec Bruno Retailleau vendredi.
01:49Ils vont afficher d'une certaine façon leur bonne entente.
01:54Il va y avoir cette loi sur l'immigration qui a été confirmée.
01:57Donc évidemment que la balance est en train de pencher du côté du mystère de l'intérieur.
02:04Gilles Boutin.
02:04On se demande si Didier Migaud avait bien conscience du gouvernement dans lequel il entrait à deux titres.
02:09Parce qu'il y a d'une part la question budgétaire.
02:11Effectivement, il était au courant que la situation était compliquée et que les coups de rabot allaient arriver.
02:17Et que même si son prédécesseur avait crié à la trahison si jamais on coupait dans les dépenses,
02:22eh bien tout cela n'a rien de surprenant et tout se passe tel qu'on pouvait l'anticiper.
02:28Le deuxième aspect, comme vous dites, c'est sur l'orientation politique.
02:32Qu'allait donc faire un socialiste dans ce gouvernement quand on sait qu'il bénéficie du soutien tacite du RN ?
02:38C'est-à-dire qu'il ne survit que parce que le RN veut bien ne pas voter la censure
02:42et que donc il y a des orientations qui sont nécessairement prises
02:45et qui vont dans le sens de plus de rigidité, plus de rigueur sur notamment la question migratoire qui est un sujet central.
02:52Ça interroge donc sur la lucidité de Didier Migaud au moment d'accepter le poste
02:58et sur le choix de Michel Barnier.
03:01Pourquoi avoir choisi ?
03:03Faut-il aller imaginer des coups de billard extrêmement complexes
03:07en se disant qu'il va enfin pouvoir se débarrasser de son ministre de la Justice
03:10et en mettre un plus à droite puisque le socialiste ne veut pas venir ?
03:13Là c'est vraiment des conjectures, c'est un peu trop poussé.
03:16Mais vraiment le choix de Michel Barnier était quand même difficilement compréhensible dès le départ.
03:20Ça serait quand même une crise politique, pas décisive mais quand même importante.
03:25Le départ de Didier Migaud ?
03:26Il est quand même numéro 2 du gouvernement.
03:28Oui mais ça, est-ce que les gens comprennent encore ce que veut dire le numéro 2 du gouvernement Jean-Michel ?
03:32Je suis d'accord mais quand même, c'est symbolique, Migaud n'est pas n'importe qui non plus.
03:40Comme vous le disiez tout à l'heure, les projecteurs sont sur Retailleau.
03:44La démission de Retailleau, ça serait quelque chose.
03:46Mais la démission de Migaud...
03:48De toute façon, Barnier et Retailleau jouent l'opinion.
03:51Et quand on regarde les sondages qui sont publiés par le JLD, par le Figaro, etc.
03:56On voit bien qu'à 70 ou 80% les Français sont sur la ligne Retailleau.
04:04Alors en attendant, je disais que les caisses étaient vides.
04:07Voici un tweet qu'a publié ce week-end Valérie Pécresse.
04:11Petit mouvement d'humeur matinale, les dotations des régions vont baisser en 2025 de 5%.
04:16On comprend que les budgets du Parlement et de l'Elysée augmenteront de 1,7% et 2,5%.
04:21Avec 41 ministres au gouvernement, elle est où la République exemplaire ?
04:26Valérie Pécresse qui, pour clouter tout cela, était l'invité ce matin des 4V sur France 2.
04:31J'ai eu un petit mouvement d'humeur parce que vous savez que l'État va baisser de 5% les dépenses des régions et de toutes les collectivités locales.
04:395% de baisse, ça nous tombe comme ça.
04:41On va être responsable de faire des économies, nous, alors que c'est l'État qui est en déficit.
04:46Quand j'ai vu qu'il y avait 2,5% de hausse pour l'Elysée, 1,8% pour le Parlement,
04:51j'ai dit, eux aussi moins 5, économie pour tous.
04:54Et alors du coup, j'ai vu que le ministre des Finances avait dit,
04:57effectivement, la République doit être exemplaire et donc il faudra des amendements au Parlement.
05:02Je pense que c'est un bon signal parce qu'on va demander aux Français de se serrer l'incendie.
05:07Et c'est la bourse ou la vie ?
05:09Mais d'un autre côté, Valérie Pécresse a quand même une légitimité assez forte à parler de tous ces sujets.
05:14Bien sûr, elle a été ministre du budget il y a quelque temps,
05:17mais surtout, pendant sa campagne présidentielle, elle avait dit que Macron avait cramé la caisse.
05:22Et c'est vrai que c'est une phrase qui avait surpris.
05:27Et aujourd'hui, elle est tout à fait légitime à soutenir qu'il a effectivement cramé la caisse
05:31et demander à ce que la République soit exemplaire, c'est bien le moins, comme dirait François Hollande.
05:37Oui, et puis derrière, elle prolonge en disant qu'il faut bien que tout le monde paye.
05:42Et là-dessus, je suis assez d'accord avec elle.
05:44C'est-à-dire que ce n'est pas pour des histoires de quelconque justice ou justice fiscale
05:48qui est une notion en elle-même qui peut être analysée et contestée à certains égards.
05:52Elle a raison de dire que tout le monde doit contribuer.
05:54On est dans une situation extrêmement complexe.
05:56Certes, il y a des coupables, des personnes qui n'ont pas communiqué en temps et en heure sur la situation.
06:01On parlait de Bruno Le Maire et peut-être d'Emmanuel Macron, comme vous le disiez Jean-Michel.
06:05Mais derrière, il y a une situation à gérer.
06:08Je pense que Michel Barnier a besoin d'avoir une certaine concorde derrière lui pour mener sa mission
06:14qui va être la mission et la dernière de sa vie politique.
06:17Et donc, on en demande aux collectivités, mais demandons-en à tout le monde.
06:21Et peut-être les retraités les plus aisés pourront également être mis à contribution.
06:26Et je trouve que sur ce coup-là, Valérie Pécresse fait preuve d'un esprit de responsabilité
06:31qui est assez exceptionnel dans la classe politique.
06:34Elle revient dans le game aussi, Valérie Pécresse.
06:36On avait quand même gardé ce score, pardonnez-moi, de 4,6% à la présidentielle.
06:43On se souvient de son zénith qui est, je pense, dans les annales des discours ratés pour la présidentielle.
06:51Là, on est quand même au top niveau.
06:54Là, elle revient dans le game avec des petites anecdotes, avec le cramé la caisse, etc.
06:59Sur le fond, Pierre, quand elle dit qu'on impose moins 5%, je trouve ça scandaleux.
07:06J'ai fait beaucoup d'efforts, mais j'accepte parce que le bateau France est en train de couler.
07:11Je trouve qu'elle fait preuve d'un esprit de responsabilité qu'on aimerait voir chez Attal et chez les autres.
07:17Sur le fond, il n'y a aucun problème. C'est sur la forme qu'il y a eu quelques problèmes par le passé.
07:21On a quelques instants pour vous diffuser Jean-Philippe Tanguy qui était sur Public Sénat ce matin
07:25pour parler du procès des assistants parlementaires du RN.
07:28Marine Le Pen est totalement innocente de ce qu'on lui reproche.
07:30Mais moi, ce qui me révolte, c'est que nos adversaires politiques au niveau européen,
07:35M. Le Chou, président du Parti Socialiste Européen, un certain nombre de technocrates bruxellois,
07:40tentent de salir une honnête femme qui s'est battue pour la France depuis des années
07:44et lui fait passer des épreuves qu'elle ne mérite pas.
07:47Et d'ailleurs, nos adversaires aussi, parce que M. Béroud ne méritait pas non plus ce sort.
07:51C'est un procès politique ?
07:52Bien sûr que c'est un procès politique.
07:53Nos adversaires politiques du Parlement européen ont décidé de faire un procès aux trois forces politiques
07:58qui s'opposaient à l'eurocratie.
08:00Le modem de M. Béroud, qui était pro-européen mais anti-bureaucratie européenne,
08:05le Rassemblement National de Marine Le Pen,
08:07et M. Mélenchon aussi qui lui aura son procès après.
08:10Jean-Philippe Tanguy est-il un bon avocat de Marine Le Pen, Gilles Boutin ?
08:14Je pense qu'il n'est pas très performant et Marine Le Pen ne l'a pas été non plus.
08:20C'est elle qui a créé les circonstances.
08:22Elle a elle-même avoué avoir utilisé ces...
08:25Jean-Michel en 30 secondes ?
08:27Non, je trouve ça un peu ridicule, si vous voulez.
08:29Tous les partis ont eu des problèmes de financement.
08:31C'est au tour du Rassemblement National.
08:33Je pense que la seule question qui vaille aujourd'hui,
08:35bien sûr que le Rassemblement National va être condamné d'une façon ou d'une autre,
08:39puisque les détournements portent sur à peu près 7 millions
08:41et qu'il y a des preuves qui sont incontestables.
08:43La seule question qui vaille, c'est est-ce que Mme Le Pen sera...
08:47Inéligible ?
08:48Inéligible, oui ou non.
08:49Et qu'elle pourra faire en 2027 ou pas.
08:51Merci beaucoup Jean-Michel.
08:52Merci à vous, Gilles, Boutin.
08:54Dans un instant, les enfants d'Europe.

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