Européennes : dernière ligne droite dans la campagne

  • il y a 4 mois

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
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Transcription
00:00Catherine Ney, on est dans la dernière ligne droite de cette campagne aux européennes.
00:06Finalement, dans les sondages, les scores des uns et des autres sont plus ou moins les mêmes.
00:11Comment est-ce que vous voyez les forces en présence des uns et des autres ?
00:16Les sondages, et puis moi, si vous me posez la question, dimanche soir, je ne les verrai plus claires.
00:21Même si le vote des français est à peu près fixé pour 76% ou 72% d'entre eux, on verra, je ne sais pas.
00:33Est-ce qu'il y en a ces derniers temps, parce qu'il y a beaucoup de débats aussi à la télévision,
00:37il y en a qui gagnent des points et il y en a qui perdent des points. Est-ce que vous avez observé ça ?
00:41Toujours, un petit peu.
00:45Personne n'a fait une dégringolade de 10 points ou personne n'a augmenté de points.
00:49Il n'y a pas eu de bévu, c'est-à-dire qu'il n'y a pas eu de bévu qui coûterait en gros plusieurs points à l'un ou l'autre des candidats.
00:57Il y a une donnée que je trouve très intéressante. L'INSEE a fait une note sur les élections européennes.
01:01Est-ce que vous savez combien il y aura d'électeurs en plus à ces élections européennes par rapport à celles de 2019, c'est-à-dire les dernières élections ?
01:092,2 millions de personnes en plus inscrites sur les listes électorales.
01:15Je suis très curieux de voir s'il y a un impact et de savoir quel impact.
01:19Et qui s'est inscrit ?
01:21Absolument.
01:23Est-ce que ce sont des européens ? Vous ne parlez pas de la France, vous parlez de l'Europe en général, c'est ça ?
01:29Non, là je parle de la France. 2,2 millions, c'est considérable.
01:33Sur un seul pays, c'est considérable.
01:35L'analyse est faite aussi par départements. Il y a un département, la Seine-Saint-Denis, qui compte beaucoup plus d'électeurs.
01:43Pour la France Insoumise par exemple, qui a beaucoup d'écoutés dans ce département,
01:49est-ce que ça va lui permettre de transformer l'essai, de faire un meilleur score,
01:53alors que pour le temps la France Insoumise n'est pas très haut dans les sondages pour l'instant pour ces européennes ?
01:57En attendant, elle a toujours une campagne marketing qui est idéologiquement basée sur un réservoir de voix qui vise un certain électorat.
02:07En l'occurrence, on l'a encore vu en début de semaine avec le drapeau palestinien au cœur de l'Assemblée Nationale.
02:13Oui, mais sûrement qu'on a incité les jeunes dans des quartiers à s'inscrire sur l'unité électorale.
02:23Est-ce que ça marche encore cette stratégie de bordélisation ?
02:31Cette stratégie de s'habiller en vert, en blanc, en rouge et en noir au cœur de l'Assemblée Nationale, est-ce que c'est payant encore ?
02:43Oui, c'est payant. En tout cas, la semaine dernière, il y avait M. Deloglu qui a été sanctionné 15 jours d'absence.
03:03Ce qui n'a pas été décidé pour Mme Keké.
03:07La présidente a dit qu'on allait se concerter pour voir. Donc, ça veut dire que quelle que soit la sanction, l'imam caché donne des ordres pour continuer.
03:19Donc, ça veut dire qu'il a quand même un pouvoir de persuader que c'est la radicalisation qui va payer.
03:29C'est la ligne insurrectionnelle qu'il enseignait déjà en 2012. On avait retrouvé des archives dernièrement.
03:38Et puis, il participe à la libération de la parole antisémite. Il a eu une phrase incroyable quand il demande de faire un test sur la sensibilité comparée.
03:48Essayez de comparer le martyr de Gaza et celui du ghetto de Varsovie, vous verrez la différence dans la capacité d'indignation.
03:55Je trouve que cette phrase-là est épouvantable parce qu'il gomme tout d'un coup la mémoire douloureuse de la Shoah.
04:03Tout ce qui est la destruction, le génocide juif.
04:08Et là, c'est la comparaison entre ce qui arrive à Gaza qui est horrible et qui mérite notre grande affliction, notre compassion.
04:18On ne peut pas mettre sur un même niveau et oser dire qu'en comparaison, c'est plus émouvant de voir ce qui s'est passé à Gaza qui est dur que les 6 millions de morts dues au régime nazi.
04:33Ça, ce n'est pas possible.
04:35Louis de Raguenel ?
04:36Catherine, encore une fois, a raison.
04:39Vous n'aimez pas être en accord avec les débatteurs ?
04:43Si, avec Catherine, j'aime beaucoup.
04:45Vous n'osez pas.
04:47Mais cela dit, qu'est-ce que vous voulez répondre ?
04:49Tout ça est très conscientisé, tout ça est choisi. C'est une stratégie méthodique de la part de la France Insoumise.
04:57De Mélenchon.
04:59De Jean-Luc Mélenchon.
05:00Et les autres n'osent pas, ils ne sont pas tous d'accord.
05:02Absolument. Mais bon, il y en a qui disent ne pas être d'accord.
05:05Et qui ne bougent pas.
05:06Et qui, hier dans l'hémicycle, avaient une couleur du drapeau palestinien.
05:09Voilà, exactement.
05:11Il y a un moment, quand on n'est pas d'accord, on part, normalement.
05:14Moi, ce que j'observe, quand même, c'est que, en tout cas, on va voir ce que donne le résultat de ces élections européennes,
05:19mais Raphaël Glucksmann, place publique, le Parti Socialiste,
05:23qui, ce soir, est crédité entre 15 et 16%,
05:27globalement, attire aussi tous les déçus de Jean-Luc Mélenchon,
05:31qui ne se retrouve absolument pas dans cette ligne indigéniste, racialiste, antisémite.
05:36Donc, on voit que Jean-Luc Mélenchon essaie de faire le carton plein
05:40dans cet électorat, justement, qui se retrouve dans ce qui vient d'être dit.
05:44Mais cet électorat-là ne représentera, pas dans les prochaines années,
05:4840 ou 50% de la population.
05:50Donc, je pense que Jean-Luc Mélenchon, ce qu'il est en train de faire,
05:53il est en train de faire éclater la NUPES, parce qu'il voit bien que, progressivement,
05:56il est en train de devenir, ou il risque de devenir minoritaire.
05:59La NUPES, donc, ne se fera plus, n'existera sans doute plus.
06:02Et lui pourra légitimer, à travers cette radicalisation dans le discours,
06:06son projet politique, qui est de ne pas passer par les urnes,
06:08et qui est de passer par la rue, par la disruption,
06:11par l'organisation de troubles à l'ordre public, parce que c'est ça, en fait, ce qu'il veut.
06:15Vous savez, quand Jean-Luc Mélenchon appelle à la 6ème République,
06:18ce n'est pas une 6ème République votée par les Français dans les urnes,
06:22c'est une 6ème République qui peut survenir à l'issue d'une révolution.
06:26Donc, il n'est pas dans un combat qui est uniquement légaliste et démocratique,
06:29c'est-à-dire à travers le vote.
06:31Il avait lui-même signé la fin de la NUPES en disant que c'était fini,
06:34donc il les méprisait, il leur a dit que ça ne les intéressait plus,
06:37donc il est dans une autre logique, ça, c'est sûr.
06:39Et oui, il est en partance pour 2027.
06:42Et il y a un parti qu'il faudra regarder avec intérêt,
06:44Europe Écologie Les Verts.
06:46Europe Écologie Les Verts, c'était la surprise.
06:48Vous savez, à toutes les élections européennes, les partis de 13 à gauche, d'extrême-gauche,
06:52ils sont toujours très nombreux, il y en a toujours un...
06:54Est-ce qu'ils vont faire 5% ?
06:55Il y en a toujours un qui écrase les autres.
06:57Et la dernière fois, en 2019, c'était Europe Écologie Les Verts.
07:00Il va y avoir 14 députés européens.
07:02Si, après, après-demain, dimanche,
07:04ils ont moins de 5% des voix,
07:06ils passeront de 14 à 0.
07:08D'où l'appel, encore réitéré sur CNews et Europe 1 de Manon Aubry,
07:11justement, d'appeler plutôt à voter,
07:13et les filles, plutôt que pour les Verts.
07:14Merci beaucoup, Louis de Ragnel.
07:16Et Catherine Ney, dans un instant,
07:18on file à Roland-Garros.
07:19A tout de suite sur Europe 1.

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