• il y a 3 mois

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
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Transcription
00:00Le gouvernement est sur les rangs. Premier Conseil des ministres, tout à l'heure seulement j'allais dire.
00:10Il y a donc quelques heures seulement autour de Michel Barnier et d'Emmanuel Macron.
00:15Pas beaucoup de off, comme on dit, autour de ce Conseil des ministres qui a duré 29 minutes,
00:21à moins que vous en ayez, parce que vous faites de la grimace, Joseph.
00:24Vous avez du off sur le Conseil des ministres ?
00:26Mais attendez, il ne va plus y avoir de off du tout ? C'est ça l'enjeu ?
00:30Oui, ça c'est l'objectif.
00:32C'est ça l'objectif de Michel Barnier d'ailleurs ?
00:34Non, bon, il y a toujours des conseillers qui disent que ça s'est passé comme ci, ça s'est passé comme ça.
00:38Les journalistes politiques qui pendant trois mois ont vécu leur heure de gloire, là, ils ont mangé leur pain blanc.
00:43J'ai l'impression que ça vous fait plaisir.
00:45Vous savez, en tout cas, je voulais vous faire écouter la nouvelle porte-parole du gouvernement.
00:50Je vous dis ça parce que ça nous a assez interpellés les équipes d'Europe un soir
00:54quand on a entendu sa façon, en fait.
00:56Ce n'est pas le fond, c'est la forme.
00:59On la connaît, Maude Bréjean.
01:01Elle est arrivée, elle prend la succession de Prisca Thévenot, et voilà ce qu'elle dit en arrivant.
01:06C'est un mélange d'émotion, de fierté et de responsabilité qui m'est train ce matin.
01:12Émotion parce que ce n'est pas rien d'accéder à de telles fonctions à 33 ans.
01:17Fierté parce que je mesure l'honneur qui m'est fait par le président de la République et le Premier ministre,
01:22que je remercie très chaleureusement pour leur confiance.
01:26Responsabilité parce que je sais ce que porter la parole du gouvernement de la France
01:31emporte d'enjeux et d'exigences, tout particulièrement dans cette période si singulière.
01:37Voilà.
01:38Qu'est-ce qui vous surprend ? Moi, je trouve ça bien.
01:40C'est bien, mais elle est jeune.
01:43Ce n'est pas la Starac, non ?
01:45Ah, c'est ce que vous voulez dire.
01:47Pardon, mais elle est porte-parole du gouvernement, non, Maude Bréjean ?
01:51Non, mais le communicant...
01:53Pardonnez-moi, j'ai l'impression qu'on dit Maude Bréjean au tableau quand je l'entends.
01:58Je suis désolé.
02:00Dans les deux cas, du coup, c'est...
02:02Évidemment, je crains d'être désagréable.
02:05Non, ce qu'il lui faudrait...
02:07Mais vous êtes là pour ça, Joseph ?
02:09Vous êtes là pour être désagréable ?
02:11Non, nous ne sommes pas.
02:13Nous ne sommes pas du tout candidats,
02:15mais je pense qu'un certain nombre de séances de training ne seraient peut-être nécessaires.
02:20Je vous trouve vraiment sévère.
02:22Permettez-moi de vous le dire.
02:24C'est bien, il y a des barres.
02:26Maude Bréjean, on la connaît.
02:28Elle n'est pas excitée à dire les choses.
02:30Quelquefois, même, elle a des difficultés.
02:32Mais bien sûr, on s'en souvient.
02:34Elle s'est fait engueuler sur un sujet il n'y a pas très longtemps.
02:36C'est porte-parole.
02:38Après qu'elle nous dise qu'elle a 33 ans,
02:40c'est un honneur, c'est une responsabilité,
02:42ça n'a rien à voir, pardonnez-moi,
02:44avec la Starac.
02:46Elle dit ce qu'elle pense, elle a raison de le dire.
02:48C'est pas ce qu'on pense quand on est porte-parole du gouvernement.
02:50C'est un moment particulier, la passation de pouvoir.
02:52Mais non, ce n'est pas la Starac.
02:54Elle nous a parlé de sa mère.
02:56Femme de ménage.
02:58Elle aussi nous a parlé de sa mère.
03:00C'est pas le sujet.
03:02On est dans la merde.
03:04Il faut sortir la France de la merde.
03:06De votre mère et du fait qu'elle a 33 ans.
03:08Même M. Barnier a parlé de sa maman au moment de la passation.
03:10Mais ce n'est pas le sujet non plus.
03:12Oui, j'entends bien.
03:14Bruno Retailleau
03:17est sans doute l'un des personnages les plus importants
03:19de ce gouvernement.
03:21Et il sera d'ailleurs l'invité de Sonia Mabrouk.
03:23Demain à 8h10 sur CNews et sur Europe 1.
03:25Écoutez-le lors de sa passation de pouvoir.
03:27Trois priorités,
03:29vous les retiendrez facilement.
03:31La première, rétablir l'ordre.
03:33La deuxième, rétablir l'ordre.
03:35Les Français veulent plus d'ordre.
03:37D'ordre dans la rue, d'ordre aux frontières.
03:39Et cette demande,
03:41elle ne nous vient pas des Français de droite ou de gauche.
03:43Elle nous vient
03:45de l'immense majorité des Français.
03:47Et elle nous vient d'abord des Français
03:49les plus modestes.
03:51De celles et ceux qui n'ont pas les moyens de se protéger
03:53des conséquences terribles
03:55de tous ces désordres.
03:57C'est pour eux que l'on se bat.
03:59Voilà, et il rajoute dans
04:01Le Figaro ce matin.
04:03Mon objectif
04:05est de mettre un coup d'arrêt
04:07aux entrées illégales,
04:09d'augmenter les sorties notamment pour les clandestins
04:11car on ne devrait pas rester en France quand on y est rentré.
04:13Ma conviction est faite et depuis longtemps
04:15l'immigration, quand elle n'est pas méprisée,
04:17n'est une chance pour personne,
04:19ni pour la France, ni pour les immigrés.
04:21Le ton du discours est tout autre.
04:23Le discours,
04:25la phrase logique
04:27qui est employée,
04:29la volonté de monter au front
04:31est totalement manifeste.
04:33Bruno Retailleau
04:35est un symbole. Mais à mon sens,
04:37c'est un symbole qui ne doit pas faire oublier
04:39que ce gouvernement
04:41que l'on présente de droite
04:43de droite
04:45d'une manière mythique,
04:47je pense que c'est plutôt
04:49le pâté d'Alouette et que l'Alouette, c'est Bruno Retailleau.
04:51D'ailleurs, ça tombe bien avec la Vendée, c'est
04:53vraiment l'Alouette. Mais,
04:55dans la réalité,
04:57on laisse s'installer
04:59dans le pays l'idée que ce gouvernement
05:01est le gouvernement le plus à droite depuis
05:03la Ve République. C'est ce qu'on entend en permanence.
05:05De même qu'on a laissé s'installer
05:07l'idée fausse que la gauche avait gagné
05:09les législatives.
05:11Ce gouvernement n'est pas à droite.
05:13Le plus particulièrement à droite, c'est la Ve République.
05:15Ou alors, prenez les gouvernements
05:17Messmer, pardonnez-moi, avec
05:19Michel Debray et Raymond Marcellin, ça c'était de la droite.
05:21LR c'est la droite ?
05:23Mais simplement,
05:25la droite a portion congrue dans ce gouvernement.
05:27Moi j'ai calculé entre les LR
05:29qui sont... On peut parler ?
05:31Oui. J'ai calculé entre les LR
05:33qui sont rentrés au gouvernement
05:35et ceux qui sont des anciens LR
05:37qui sont rentrés au gouvernement
05:39et qui ont été maintenus. On a totalisé 21.
05:41D'anciens LR, c'est parce que
05:43vous vous êtes... Pour moi, Catherine Vautrin,
05:45Rachida Dati et Sébastien Le Penutre,
05:47je les ai tellement connus
05:49aux LR avec Sarkozy et Chirac
05:51que je ne peux pas m'empêcher que quelque part
05:53il reste un fond de LR quand même.
05:55C'est la macronie de droite.
05:57Quand on dit que c'est un gouvernement de centre-droit,
05:59c'est un gouvernement de centre-droit et de droite.
06:01C'est évident. Le centre n'est jamais de gauche.
06:03Oui, c'est ça. C'est ce que j'allais dire.
06:05C'est plutôt de centre-droit.
06:07Mais présenter ça comme le gouvernement le plus à droite
06:09de la Ve République, comme la gauche
06:11d'une partie de la gauche et même,
06:13surtout moi, ce qui me frappe,
06:15c'est qu'une grande partie des commandatateurs
06:17le fait, c'est totalement faux.
06:19Et d'ailleurs, moi ce qui me frappe,
06:21c'est qu'en tant qu'ancien journaliste politique,
06:23c'est la première fois que je vois
06:25non pas décliner
06:27le parcours professionnel
06:29des nouveaux arrivants,
06:31mais aller rechercher dans le passé
06:33ce qu'ils ont fait.
06:35Ce qui intéresse aujourd'hui les observateurs,
06:37ce n'est pas la carte d'identité du ministre,
06:39pardonnez-moi, c'est la carte identitaire.
06:41Et ce n'est pas vraiment la même chose.
06:43Et ça, ça me frappe.
06:45Ce qui est intéressant,
06:47c'est cette volonté affirmée,
06:49c'est très important par Bruno Retailleau,
06:51et en même temps les annonces qu'il va faire
06:53très rapidement, c'est-à-dire qu'il n'aura pas besoin de loi.
06:55Il sait que réglementairement,
06:57par décret circulaire ordonné aux préfets,
06:59notamment pour lutter contre l'immigration,
07:01il peut agir déjà.
07:03C'est ça la bonne nouvelle.
07:05Et l'autre inconnu, c'est Didier Migaud.
07:07Alors ça c'est Lovny.
07:09Quand je dis Lovny,
07:11je connais Didier Migaud.
07:13J'aimerais bien que vous nous en parliez.
07:15Je l'ai connu il y a peu de temps,
07:17il était président de la commission des finances,
07:19c'était un vrai, pur socialiste.
07:21Donc par exemple sur les peines planchées,
07:23a priori sur le papier, il n'est pas pour.
07:25Mais je ne sais pas du tout.
07:27Je sais qu'il avait voté contre.
07:29Quand il était député, il avait voté contre les peines planchées.
07:31On s'en souvient.
07:33Mais aujourd'hui peut-être qu'il a changé d'idée.
07:35Je ne sais pas qui a eu l'idée,
07:37qui l'a nommé en réalité,
07:39si c'est le président ou si c'est une demande de M. Barnier,
07:41je ne sais pas du tout.
07:43Ou une idée de Nicolas Sarkozy.
07:45En tout cas, quoi qu'il en soit...
07:47Je ne peux pas jeter la pierre.
07:49Ce n'est pas majoritaire.
07:51Je ne sais pas s'il a eu une ligne.
07:53Vous savez très bien que le couple
07:55intérieur-justice doit fonctionner.
07:57Sous la Vème République.
07:59Depuis Badinter avec Defer, c'était la guerre.
08:01Ensuite, il y a eu Chevenement avec Elisabeth Guirou,
08:03c'était la guerre.
08:05Il y a eu à droite Michel Iomari avec Brice Hortefeux,
08:07c'était la guerre.
08:09Et je ne vous parle pas de Manuel Valls avec Taubira,
08:11où on s'écrivait par le président de la République interposé.
08:13Ça a toujours été, véritablement,
08:15entre la place Vendôme
08:17et la place Beauvau.
08:19Je crois qu'on va rééditer
08:21cette façon de gouverner
08:23en chaîne faïence
08:25entre la place Beauvau
08:27et la place Vendôme.
08:29Je le déplore.

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