Les Frères musulmans infiltrés jusque dans les institutions européennes
Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
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00:0019h, 21h, Europe Un Soir.
00:04Europe Un Soir jusqu'à 21h avec toute la famille des chroniqueurs et des débatteurs.
00:08Je salue Georges Fenech. Bonsoir Georges.
00:10Georges Fenech, ancien juge d'instruction,
00:12auteur de L'Ensauvagement de la France,
00:14La responsabilité des juges et des politiques.
00:16C'est paru l'an dernier au Rocher.
00:18Bonsoir Jean-Claude Dassier.
00:20Journaliste et chroniqueur politique.
00:22Premier sujet de discussion, les frères musulmans, chers amis.
00:24Les frères musulmans qui, on le sait,
00:26intègrent peu à peu,
00:28et Georges,
00:30vous savez de quoi je parle,
00:32puisque dans votre métier de magistrat,
00:34vous avez vu ça peu à peu arriver,
00:36et j'allais dire en secret,
00:38dans différentes filières.
00:40Et bien, comme l'a dit William Molinier
00:42dans le journal de 19h,
00:44ces frères musulmans intègrent peu à peu
00:46les couloirs également
00:48européens, que ce soit du Parlement
00:50ou de la Commission, à travers des fonctionnaires
00:52européens.
00:54J'ai l'honneur d'inviter Mohamed Sifaoui,
00:56qui connaît bien la question, qui a l'air depuis des
00:58décennies maintenant sur cette question.
01:00Je vous propose d'écouter l'anthropologue Florence
01:02Bergeau-Blacklare.
01:04Elle était l'invitée d'Europe 1 ce matin.
01:06L'objectif, c'est bien d'instaurer,
01:08et de façon très progressive,
01:10une société mondiale et mondialisée
01:12qui soit sous la gouvernance
01:14islamique. C'est-à-dire que
01:16les frères musulmans sont des théocrates.
01:18Et la charia-compatibilité,
01:20c'est cet espace intermédiaire,
01:22en fait, qui doit amener
01:24nos sociétés européennes devenues
01:26charia-compatibles, dans la mesure où
01:28elles prennent des mesures, ou
01:30s'habituent à des cultures,
01:32ou produisent des lois
01:34qui soient compatibles
01:36avec les lois islamiques.
01:38Et peu à peu, c'est ce que
01:40les frères espèrent, parce que ce n'est pas
01:42un mouvement violent
01:44en tant que tel. C'est un mouvement
01:46missionnaire. Il peut utiliser
01:48la violence, mais ce n'est pas
01:50privilégié. Donc, ce qu'ils espèrent,
01:52c'est que les sociétés européennes viennent
01:54naturellement à
01:56se convertir. L'anthropologue Florence
01:58Bergeau-Blaclair, sur Europe 1,
02:00ce matin. Bonsoir, Mohamed Sifawi.
02:02Bonsoir. Merci d'être avec nous. Comme je le disais
02:04dans plusieurs notes qu'Europe 1 s'est procurées,
02:06le renseignement français s'inquiète
02:08de l'antrisme
02:10des frères musulmans, pas
02:12qu'en France, mais également à Bruxelles.
02:14Cette pensée qui serait
02:16maintenant dans les institutions
02:18et chez les fonctionnaires
02:20européens. Je sais
02:22ce que vous allez me répondre, Mohamed Sifawi. Vous allez me dire
02:24ça fait 20 ans que je dis ça ?
02:26Non, ça fait 20 ans que je dis ça,
02:28mais ça fait à peine
02:305 ans. J'ai écrit un livre intitulé
02:32Takia, qui a été
02:34jugé par certains excessifs, qui racontait
02:36exactement ça. C'est-à-dire que
02:38j'avais fait une enquête qui
02:40précisait que, oui,
02:42nos universités, certaines de nos
02:44institutions,
02:46certaines de nos administrations,
02:48alors, au-delà, évidemment,
02:50des fantasmes que certains peuvent
02:52s'imaginer,
02:54il y a effectivement des personnes qui sont
02:56soit liées directement
02:58à la pensée des frères musulmans
03:00ou à des associations de frères musulmans,
03:02soit des gens qui, tout simplement,
03:04sans être musulmanes, des personnes
03:06qui ne sont pas musulmanes et qui agissent
03:08pour le compte des frères musulmans, soit parce que
03:10elles ont un intérêt financier, soit parce que
03:12elles ont un intérêt idéologique.
03:14Ça veut dire qu'ils payent, tout simplement ?
03:16Oui, le Qatar,
03:18notamment, qui est le sponsor principal
03:20des frères musulmans, mais pas seulement, il y a la Turquie
03:22aussi, à travers différents
03:24réseaux, différents organismes.
03:26Donc là, il y a des fonctionnaires européens qui peuvent
03:28toucher plusieurs milliers
03:30d'euros en plus par mois parce qu'ils sont payés
03:32pour appliquer cette idéologie ?
03:34Moi, je sais, pour avoir
03:36discuté avec, disons, des sources
03:38très bien informées, des sources sécuritaires
03:40très bien informées, pas seulement en France,
03:42d'ailleurs, parce que, bon, l'enquête s'est
03:44poursuivie en Belgique.
03:46Oui, les services de renseignement suivent
03:48depuis quelques années
03:50des personnes qui agissent
03:52comme des influenceurs pour le compte
03:54qui du Koweït, qui du
03:56Qatar, qui de la Turquie, et en tout
03:58cas, systématiquement, pour le compte
04:00de la pensée des frères musulmans.
04:01Les services rendus, c'est quoi ? C'est une politique,
04:03c'est l'application d'une idéologie,
04:05ça on le sait, mais à travers quoi ? À travers, là,
04:07en l'occurrence, dans la Convention européenne, ça peut être quoi ?
04:09Ça peut être des textes, des décrets,
04:11des décisions au niveau européen ?
04:13Mais bien sûr, c'est, par exemple,
04:15essayer d'imposer dans le
04:17débat public le mot
04:19islamiste, en l'occurrence
04:21islamophobie, pour essayer de faire croire
04:23qu'il y aurait, et ça c'est toujours le
04:25narratif, ou hawkiste,
04:27ou islamiste, qui le prétend qu'il y aurait, par
04:29exemple, un racisme systémique
04:31en France. Laisser croire, par
04:33exemple, que lorsque nos écoles
04:35en France font appliquer
04:37à juste titre les principes de laïcité,
04:39que ce seraient des formes de racisme,
04:41mais tout ça, ça a été des
04:43tentatives
04:45qui ont été menées, parfois,
04:47à haut niveau, de la part de certains
04:49influenceurs qui agissent pour le compte
04:51des frères musulmans, pour essayer, justement, de jeter
04:53le propre, et pour
04:55diaboliser la France, et ces décisions
04:57françaises, qui ne faisaient
04:59qu'appliquer, en vérité, un projet
05:01de société qui est celui de la République,
05:03croire que
05:05ce serait un pays
05:07sans tolérance. – Vous avez alerté, il y a
05:0920 ans, sur le projet
05:11global, et il y a 5 ans, justement,
05:13sur cette question-là. Vous avez dit, tout à
05:15l'heure, on a trouvé ça excessif.
05:17Pourquoi est-ce qu'on a trouvé ça excessif ?
05:19Justement parce que le verre était déjà
05:21dans le fruit ? – Non, mais, enfin, moi, ça a été
05:23un peu le drame de ma carrière, et de ma vie.
05:25Quand vous travaillez
05:27sur un sujet, et que vous avez
05:29la possibilité
05:31d'atteindre certaines vérités
05:33un peu avant tout le monde, et de les voir avant tout le monde,
05:35c'est pas toujours bon
05:37d'avoir raison avant tout le monde. Oui, on vous traite
05:39d'excessif, parfois. – C'est le problème des précurseurs.
05:41– Mon discours a toujours été équilibré
05:43et très républicain, mais
05:45malgré ça, oui, on continue
05:47d'ailleurs, à ce jour, de penser
05:49que ce que je dis à l'égard de l'islam politique
05:51ou à l'égard d'autres mouvements extrémistes
05:53seraient excessifs. – Pas
05:55chez nous, pas sur Europe 1. Merci beaucoup, Mohamed Sifaoui,
05:57d'avoir été avec nous, ce soir, sur Europe 1.
05:59– Merci à vous. – Jean-Claude Dassier, je vous voyais
06:01tiquer au moment où Mohamed Sifaoui
06:03disait que les gens étaient payés, en fait.
06:05C'est quelque chose de difficile à croire.
06:07– Oui, j'espère qu'il a
06:09les documents qui le prouvent.
06:11Moi, je partage
06:13les inquiétudes de M. Sifaoui.
06:15Serait-elle
06:17excessive ? Mon Dieu, tant pis.
06:19Encore une fois, qu'est-ce qui est en question ?
06:21C'est la place de la religion,
06:23c'est la place de l'islam,
06:25dans la société française. Je pense qu'on
06:27ne doit pas rigoler avec ça. – On dit bien de l'islam et pas
06:29de l'islam radical, de l'islam en général.
06:31– Je parle même de l'islam en général,
06:33puisque quand vous faites des sondages,
06:35notamment auprès des jeunes, vous en avez
06:37des pourcentages très spectaculaires
06:39qui disent qu'au fond, la loi de l'islam
06:41est supérieure à la loi de la République.
06:43C'est donc
06:45le mode de vie qui sera nôtre dans
06:47quelques années, qui est en question.
06:49Je pense qu'il faut qu'on soit impitoyable
06:51là-dessus, et que la société
06:53laïque française,
06:55qui est une curiosité,
06:57il y a beaucoup de gens qui se disent aux Etats-Unis, en Angleterre,
06:59mais qu'est-ce que c'est que cette société française ?
07:01On ne doit pas
07:03céder un pouce de terrain.
07:05Alors, les fréristes, oui,
07:07c'est un tel dédale,
07:09le mouvement islamique,
07:11qu'on a parfois du mal à attribuer
07:13aux uns ou aux autres. Globalement,
07:15il ne faut rien céder
07:17aux exigences
07:19à venir et déjà en place
07:21de la société islamique. Je rappellerai,
07:23et j'en termine là, je rappellerai quand même
07:25que les frères, les fréristes,
07:27comme on dit, c'est très à la mode,
07:29ont été au pouvoir, en Égypte.
07:31J'ai noté les dates,
07:33juin 2012, juillet 2013.
07:35Ça a été un désastre.
07:37Ils ont essayé de mettre l'armée égyptienne
07:39dans le coup, ça n'a pas marché,
07:41bref, ils ont été chassés du pouvoir,
07:43notamment par les militaires,
07:45et c'est M. Sissi, général, je crois,
07:47le jeune maréchal Sissi,
07:49qui est aujourd'hui aux affaires
07:51et qui a ramené,
07:53avec les difficultés qu'on connaît,
07:55dans le camp occidental.
07:57Un maréchal Sissi que j'avais eu l'occasion
07:59de rencontrer peu après sa prise de pouvoir.
08:01Oui, je crois que j'étais le premier
08:03homme politique à le rencontrer
08:05après son élection,
08:07tout de suite après.
08:09Il était député.
08:11Effectivement, ils avaient chassé Morsi du pouvoir
08:13alors qu'il avait été démocratiquement élu.
08:15Il faut le rappeler que
08:17la confrérie des frères musulmans
08:19avait pris le pouvoir
08:21et ils ont été déposés, il a même été incarcéré.
08:23Morsi, ils ont été déposés
08:25du pouvoir. Donc là-bas, il y a véritablement
08:27une interdiction. Chez nous,
08:29la question est complètement différente.
08:31On a affaire à un mouvement,
08:33une obédience religieuse
08:35qu'on peut qualifier
08:37de
08:39fondamentalisme. Moi, j'emploie plutôt
08:41pour les frères musulmans
08:43fondamentalisme plutôt que radicalisation.
08:45Même s'il y a un retour aux sources
08:47et aux racines de la religion, bien entendu.
08:49Mais c'est un fondamentalisme...
08:51On impose un fondement.
08:53Nouveau.
08:55On suit les préceptes
08:57du Coran quasiment à la lettre.
08:59C'est une manière de vivre
09:01autrement que celle que
09:03évidemment nos démocraties...
09:05Sachant que
09:07les imams, vous l'avez vu,
09:09ont des lectures différentes du Coran.
09:11Donc quand vous dites qu'ils suivent à la lettre,
09:13moi j'ai du mal à savoir ce que c'est qu'à la lettre.
09:15Je vous propose qu'on marque une pause
09:17puisqu'il est déjà 19h28, le temps file à une vitesse
09:19absolument hallucinante. Et on se retrouve
09:21juste après pour parler de ce sujet passionnant
09:23qui est justement l'antrisme des frères musulmans
09:25déjà, maintenant, à l'échelle
09:27européenne. A tout de suite sur Europe 1.
09:33Les frères musulmans et leur antrisme
09:35en France, on le savait. Dans les couloirs
09:37de l'Union européenne, Georges Fenech,
09:39c'est plus grave.
09:41Bien sûr. Il s'agit
09:43d'une suspicion
09:45d'atteinte à l'indépendance de la décision
09:47politique européenne.
09:49Mais c'est pas de ça dont on parle.
09:51En fait, ce qu'on parle, c'est une forme d'antrisme
09:53de manière légale,
09:55mais non moins
09:57un peu sournoise quand même,
09:59dans la mesure où ça se fait à bas bruit tout de même.
10:03J'ai lu cet article très bien
10:05documenté de Charlotte Dornelas
10:07sur la volonté de
10:09Gérald Darmanin, effectivement,
10:11de s'attaquer à cette avancée.
10:13Effectivement. C'était l'idée.
10:15C'est très compliqué,
10:17vous le savez Pierre, puisque
10:19au fond, un courant religieux
10:21est-il compatible ?
10:23Je ne le crois pas avec
10:25notre démocratie,
10:27mais vous ne pouvez pas l'interdire.
10:29Il y avait eu une velléité,
10:31j'étais encore à l'Assemblée nationale,
10:33c'était une proposition de loi
10:35qui avait été déposée et qui avait été
10:37étudiée de très près par Manuel Valls
10:39pour interdire le salafisme
10:41en France, mais c'est pas possible. Vous pouvez pas interdire
10:43un courant. Vous pouvez le combattre.
10:45Vous savez, je me suis occupé des sectes pendant longtemps,
10:47on n'a jamais pu interdire une secte.
10:49C'est tant est que le salafisme
10:51une secte. Il y a quand même une dérive
10:53dans certains courants,
10:55une dérive de rupture.
10:57Ça risque d'être contre-productif si vous interdisez
10:59tel ou tel secte.
11:01Il faut le combattre intelligemment
11:03par la persuasion,
11:05par l'éducation,
11:07voilà.
11:09Et c'est un combat qui est
11:11très compliqué, très compliqué.
11:13Mais vous savez, le slogan, pas le slogan,
11:15la formule qui rassemble,
11:17qui prétend rassembler
11:19les élites
11:21musulmanes, c'est
11:23l'Islam est la solution.
11:25Bon, on voit ce que ça veut dire,
11:27mais enfin, encore une fois,
11:29on ne s'est pas battu dans ce pays
11:31pour
11:33organiser la cohabitation
11:35entre l'État politique,
11:37l'État social,
11:39l'État économique et la religion catholique,
11:41largement dominante
11:43dans ce pays en Occident.
11:45On ne s'est pas battu et ça n'a pas été simple.
11:471905, ça n'a pas été simple.
11:49Ce n'est pas d'ailleurs
11:51complètement terminé et c'est normal et naturel
11:53pour laisser faire
11:55l'Islam en douce, frériste
11:57ou pas frériste, et venir en effet
11:59à Bruxelles
12:01ou à Paris, essayer petit à petit
12:03chaque jour que Dieu fait, si j'ose dire,
12:05essayer de marquer des points
12:07pour faire progresser leur croyance.
12:09Je pense qu'il faut être impitoyable.
12:11Quand vous dites combattre intelligemment,
12:13ça veut dire quoi exactement ?
12:15Combattre intelligemment,
12:17ça veut dire ne pas
12:19forcément jeter l'opprobre,
12:21stigmatiser,
12:23ce sont des gens qui sont convaincus, vous savez,
12:25ils ont leur conviction.
12:29Il faut arriver
12:31à faire en sorte qu'il y ait
12:33une possibilité
12:35tout de même dans notre état
12:37laïque,
12:39que les courants religieux
12:41et celui-ci, pourquoi pas,
12:43puissent vivre leur foi,
12:45mais sans aller à l'encontre
12:47de notre loi
12:49et de nos valeurs.
12:51C'est ça l'enjeu.
12:53C'est un enjeu de persuasion, c'est un enjeu
12:55d'éducation, et c'est aussi un enjeu
12:57de fermeté, lorsqu'effectivement
12:59il y a des discours dans certaines mosquées
13:01par exemple, et ça on doit rendre
13:03à Darmanin ce mérite qu'effectivement
13:05il y a eu des fermetures,
13:07il y a eu des imams qui ont été
13:09expulsés parce que leur discours ne correspondait
13:11pas aux valeurs de notre
13:13République.