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Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Il reçoit ce soir l'ancien président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux pour échanger sur le Budget actuellement débattu à l'Assemblée nationale.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcription
00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Bonsoir mes camarades du soir, bonsoir Jules Torres, bonsoir Pierre, bonsoir à tous.
00:08Journaliste politique au JDD, bonsoir Jean-Michel Salvatore.
00:10Bonsoir Pierre.
00:11Et bonsoir à vous Geoffroy Roux de Bézieux.
00:13Bonsoir.
00:14Vous êtes ancien président du MEDEF, vous êtes un observateur assidu de la situation économique du pays.
00:21On va parler du budget avec vous, mais pas que, parce qu'il y a aussi un rapport sur lequel vous planchez
00:27ou que vous avez peut-être déjà remis sur la sécurité économique, vous allez nous en parler tout à l'heure.
00:32Je voudrais qu'on écoute justement, puisque j'en parlais à l'instant, le député EPR, David Amiel,
00:38qui dénonce le comportement de l'opposition et qui appelle à retirer les amendements pour aller plus vite sur le budget.
00:44Le Rassemblement National et le Nouveau Front Populaire ont voté main dans la main des hausses d'impôts astronomiques en commission
00:50et veulent maintenant laisser le débat s'embourber en séance.
00:53Nous dénonçons cette politique de la terre brûlée parlementaire qui est très grave pour notre institution.
00:57Au rythme où nous allons, nous ne pourrons pas finir cette première partie du projet de loi de finances,
01:02ce qui serait un échec démocratique collectif pour l'ensemble des députés et pour l'ensemble de l'Assemblée Nationale.
01:07Nous avions d'ores et déjà moins d'amendements par député que le Nouveau Front Populaire.
01:12Pour autant, nous prenons notre part de responsabilité et davantage que notre responsabilité en retirant dès cet après-midi
01:20près d'une centaine d'amendements, ce qui permettra de gagner une journée de débat.
01:25Voilà, le budget, quelle que soit la tartinade parlementaire, 49-3 vraisemblablement sera adopté
01:30et après l'économie de la France a pris un sérieux coup, Geoffroy Roux de Bézieux.
01:34Sur une échelle de 0 à 20, on en est où de l'économie de la France ?
01:37Je ne sais pas, entre quelque part autour de 7-8 quoi.
01:41Ah ouais ? 7 sur 20 ?
01:43Oui, regardez les intentions d'embauche, le moral des patrons, etc.
01:47Non, c'est pas bon, il y a quelques filières qui souffrent énormément,
01:51bâtiments, travaux publics depuis longtemps, presque deux ans maintenant.
01:55Mises en chantier sont au ralenti.
01:57Il y a l'automobile, qui est un véritable désastre.
02:01Alors là, c'est un problème européen, plus que franco-français.
02:06Et puis en fait, l'économie de marché, c'est la confiance.
02:09Et la confiance, elle est ébranchée parce que les Français ne sont pas idiots.
02:13Mais les patrons raisonnent exactement comme les Français.
02:16On annonce des hausses d'impôts, ils ne sont pas forcément concernés directement,
02:20mais ils se disent, bon, je serai le prochain sur la liste.
02:23Et donc il y a une espèce d'économie au ralenti,
02:26mais elle est au ralenti pour les consommateurs,
02:29ils n'achètent pas de voiture,
02:31mais aussi pour les entrepreneurs qui n'embauchent pas, qui ralentissent.
02:34Donc non, ce n'est pas une bonne période, c'est sûr.
02:37Et le spectacle, j'entendais là, M. Amiel,
02:40qui dit qu'on a moins d'amendements par député.
02:43Je ne savais pas que le critère de réussite d'un parti,
02:46c'est le nombre d'amendements par député.
02:49Parce qu'il dénonce les amendements posés par l'opposition,
02:52RN et LFI, mais on a entendu aussi M. Coquerel,
02:55qui, pour le coup, est un fin connaisseur des finances,
02:58puisqu'il est à la commission des finances, il a été président,
03:01et à nouveau, dire que lui aussi, il veut aller jusqu'au bout de ce budget.
03:05Si vous voulez, si la situation de la France budgétaire n'était pas si grave,
03:09on pourrait en rire, parce que c'est un spectacle très 4ème République,
03:13ou 3ème République, on fait des grands spectacles,
03:17on fait de la politique, avec des petits groupes parlementaires
03:21qui se disputent la vice-présidente de la sous-commission, machin.
03:24C'est tragique, parce que quand même, la situation est grave.
03:27Moi, je ne suis pas de ceux qui disent que la France est en faillite, ce n'est pas vrai.
03:30On n'est pas la Grèce, mais on paye aujourd'hui nos emplois.
03:33Est-ce qu'on peut la devenir ?
03:34Je ne pense pas, parce qu'on a un système fiscal beaucoup plus efficace,
03:38je n'oublie jamais que le problème de la Grèce, c'était qu'ils ne collectaient pas les impôts,
03:42ou très très très très mal.
03:44Par contre, aujourd'hui, il faut dire aux Français, on paye nos emprunts,
03:47notre taux d'emprunt est plus élevé que l'Italie, que l'Espagne, que le Portugal.
03:52Donc on était les meilleurs de la première division,
03:55on est en train de descendre dans la deuxième division,
03:57et ça peut paraître...
03:58On paye 50 milliards par an, à peu près.
04:00Voilà, ce que j'allais dire, ça peut paraître abstrait pour les Français,
04:02pour vos auditeurs, mais 56 milliards, 56 milliards par an.
04:05L'année prochaine, ça sera sûrement plus.
04:07Donc moi, j'aurais aimé que...
04:09Mais c'est un vœu pieux, je le reconnais,
04:11mais j'aurais aimé qu'il y ait un peu une espèce d'effort de guerre national,
04:15tout le monde se dise, bon, ce budget, il n'est pas terrible.
04:17Et il n'est vraiment pas terrible, parce qu'il y a des hausses d'impôts.
04:19Mais au moins, c'est le moins mauvais qu'on pouvait faire en trois semaines,
04:23puisque le gouvernement a eu trois semaines pour alléger.
04:25Vote-en-le !
04:26C'est pour ça que moi, je suis assez favorable à ce qu'on fasse un 49.3 vite.
04:29Et qu'on en finisse !
04:30Qu'on mette les gens dans leurs responsabilités.
04:33Là, on assiste à un spectacle qui ne grandit pas la politique,
04:37et qui, malheureusement, je pense, décourage les Français de participer.
04:41Jean-Michel Salvatore.
04:42Geoffroy Roux de Bézieux.
04:43Sur le climat général à l'Assemblée et dans le pays,
04:45est-ce que vous n'avez pas le sentiment qu'on assiste au retour d'un sentiment très anti-entreprise ?
04:50On a bien vu la montée des extrêmes,
04:53qui passent leur temps, finalement, à expliquer que les entreprises ont été des profiteurs
04:59pendant toutes ces dernières années avec Emmanuel Macron.
05:01Et finalement, ce sont les entreprises qui passent pour des boucles émissaires.
05:05Est-ce que vous n'avez pas le sentiment que là, il y a une grosse régression ?
05:09Oui et non.
05:10Il y a une régression en apparence, effectivement.
05:12Vous avez raison.
05:13Il y a un espèce de festival de taxes sur les riches et les grandes entreprises.
05:17Moi, j'ai quitté Medef il y a un an,
05:19mais sur les dix dernières années,
05:21l'image des entreprises, des grandes et des petites,
05:24a fort bien augmenté.
05:26Et le Covid a été un accélérateur,
05:28parce que pendant le Covid,
05:29on a découvert qu'il fallait des entreprises pour nourrir les gens,
05:32pour les transporter, etc.
05:34Je pense que c'est un peu l'écume des choses,
05:37et que cette foire à la saucisse de la taxe
05:44n'est pas représentative de ce que pensent les Français.
05:48Il y a toujours des Français qui pensent qu'il faut taxer les entreprises.
05:53Il y a quand même un discours anti-entreprise qui est incroyablement présent aujourd'hui.
05:57Oui, mais encore une fois,
05:58il y a un discours sur un certain nombre de sujets régaliens
06:01qui ne reflète pas ce que pensent les Français.
06:03Il y a un écart.
06:05Ce qui se passe aujourd'hui,
06:06et c'est une opinion un peu personnelle,
06:08c'est que l'écart grandit entre la représentation nationale
06:11et ce que pensent la majorité ou une majorité de nos compatriotes.
06:16Dans le prolongement de la question de mon camarade,
06:19il y a en effet une déconnexion qu'on voit entre les élites et le peuple français.
06:25Est-ce que vous n'avez pas l'impression aussi
06:27que cette élite-là se passe de certains débats qu'on pourrait avoir ?
06:30Je pense notamment à la retraite par capitalisation.
06:34Je pense notamment à la réduction des fonctionnaires.
06:37Aujourd'hui, c'est 20% de l'emploi total du pays
06:40avec ces débats picrocolins à l'Assemblée nationale
06:43sur « moi j'ai dépensé tel amendement »,
06:45« on a un amendement par groupe ».
06:47On s'y perd et finalement,
06:48on n'a pas les débats qu'on pourrait avoir sur des réformes
06:50qui sont, elles, pour le coup, structurelles.
06:52Deux problèmes qui méritent un tout petit peu de développement sur...
06:55C'est trop bien, on a le temps, Jean-Faure.
06:56C'est bien.
06:57Sur le sujet de la fonction publique.
06:59Bon.
07:00Moi, je donne crédit à Michel Barnier
07:02de ne pas avoir eu le temps de lancer des vraies économies.
07:05Parce que la réalité quand même,
07:07c'est que les économies, il faut du temps pour les faire.
07:09Il y a peu de périodes dans l'histoire récente de notre pays
07:11où on a réussi à faire baisser le nombre de fonctionnaires.
07:13Ça a lieu sous le mandat du président Sarkozy.
07:17Ça a lieu entre 1986 et 1988.
07:19Ça réclame des efforts, de la pédagogie aussi.
07:22Ce n'est pas complètement évident.
07:23Ça a été fait à certaines aigelles.
07:25Par exemple, la poste s'est transformée d'une manière assez étonnante.
07:28Donc, c'est possible,
07:29mais ça ne se fait pas en claquant des doigts, en faisant des yaka-faucons.
07:32Mais il faut poser ce débat indiscutablement
07:35et notamment dans l'équivité locale.
07:37Parce que c'est là où on a accru beaucoup le nombre de fonctionnaires.
07:40Il y a eu une partie de transfert de l'État, mais pas que.
07:42Sur la retraite, c'est un peu le même sujet.
07:44La capitalisation, quand vous êtes en répartition,
07:47passer de l'un à l'autre est quasiment impossible.
07:49En tout cas, impossible sur une année.
07:51Ça demande beaucoup de temps.
07:53Parce que vous ne pouvez faire ça que petit à petit.
07:56Ça existe.
07:57Parce qu'on dit qu'il n'y a pas de capitalisation en France.
07:58Ce n'est pas tout à fait vrai.
07:59Ça existe pour les fonctionnaires.
08:00Il y a préfonds, bien sûr.
08:02Et ça existe pour les gens qui ont les moyens,
08:04les cadres,
08:06qui eux, se font des pertes.
08:09Je cherchais le nom de ces initiales barbares.
08:11Donc, il y a un petit bout de capitalisation.
08:14Mais évidemment, il faudrait arriver à doser.
08:17En tout cas, ce que j'espère,
08:19c'est que cette réforme n'est pas parfaite.
08:21Elle ne résout pas tous les problèmes.
08:23Mais elle est absolument indispensable.
08:25La moitié de l'accroissement de la dette publique
08:27sous les 7 ans du Président Macron,
08:29c'est la retraite.
08:30Enfin, c'est les retraites.
08:32Et ça va s'accélérer.
08:34Parce que malheureusement, la démographie,
08:36on peut le regretter, mais elle est squelée.
08:38Ça voudrait dire que sur les 1 000 milliards,
08:40parce qu'on accuse M. Macron d'avoir augmenté la dette de 1 000 milliards,
08:43il y a à peu près 300 de Covid.
08:45Et sur les 700, il y aurait 350 de retraite.
08:48Je n'ai pas complètement les chiffres,
08:50mais c'est l'ordre de grandeur.
08:52Donc, d'une certaine manière,
08:54ça n'est pas sa faute.
08:56Oui et non.
08:58Il a toujours cru,
09:00la politique de Love,
09:02c'est la croissance qui va régler.
09:04Ce qui est vrai d'ailleurs.
09:06C'est le mantra de Bruno Le Maire.
09:08N'oubliez pas qu'en 2017,
09:10je ne vais pas faire de l'histoire politique,
09:12mais il y a Édouard Philippe qui arrive,
09:14et c'est parti du programme Cap 2022.
09:16Cap 2022, c'est la réforme de l'État.
09:19Et il y a un programme assez ambitieux
09:21qui a participé d'une réforme intelligente de l'État.
09:23Parce que, encore une fois,
09:25le Yaka Faucon ne marche pas.
09:27C'est facile quand elle a assis un plateau sur lequel
09:29la patronne dit qu'il y en a trop.
09:31C'est plus compliqué que ça, mais c'est possible.
09:33Je ne dis pas que ce n'est pas possible, heureusement.
09:35Sauf qu'arrivent les gilets jaunes,
09:37et à partir de là, les chéquiers ont été ouverts.
09:39C'est ça la réalité.
09:41C'est-à-dire qu'il y a eu un avant et un après gilets jaunes.
09:43Et après les gilets jaunes,
09:45on a continué à faire la politique de l'autre.
09:47On a cru, en business,
09:49on dirait la top line, le chiffre d'affaires,
09:51mais on a oublié de réduire les coûts.
09:53Et il y a eu quand même une politique
09:55de guichet post-Covid qui a été terrible.
09:57Je ne veux pas épingler ce truc-là,
09:59mais je suis toujours fasciné.
10:01C'est le chèque pour réparer ses vêtements.
10:05Jean-Michel.
10:07Je veux revenir sur les conséquences
10:09de toutes ces taxes qui vont peser sur les entreprises.
10:11Quelles conséquences ça va avoir
10:13sur la compétitivité des entreprises françaises ?
10:15Est-ce que c'est un très mauvais coup,
10:17ou est-ce que ça peut s'absorber ?
10:19Objectivement,
10:21si c'était, ce que nous dit Michel Barnier,
10:23une année de surtaxes pour les grandes entreprises,
10:25objectivement,
10:27ça a été dit par certains grands patrons,
10:29c'est absorbable.
10:31Le problème, il n'est pas là.
10:33Le problème, c'est deux choses.
10:35Le signal que ça donne à toutes les entreprises,
10:37ménage comme entreprise,
10:39je suis le prochain sur la liste.
10:41C'est ça le vrai sujet.
10:43Et puis le deuxième, c'est qu'on sait malheureusement
10:45qu'une taxe provisoire...
10:47Les députés NFP
10:49sont en train d'augmenter la CEHR.
10:51Et CEHR, vous savez ce que ça veut dire ?
10:53C'est Contribution Exceptionnelle sur les Hauts Revenus.
10:55C'est ceux qui gagnent plus de 500 000 euros.
10:57Mais elle date de quand, cette contribution ?
10:592011.
11:01Fillon, donc la fin du gouvernement Sarkozy,
11:03parce qu'il y a un problème budgétaire.
11:05Elle a été inventée par la droite,
11:07gardée par la gauche.
11:09Et elle devait se terminer en 2024.
11:11C'est comme la CRDS.
11:13C'est comme la CRDS ou la CG.
11:1591.
11:17L'histoire fiscale de ce pays montre que
11:19malheureusement, l'exceptionnel dure.
11:21C'est ça le sujet.
11:23Une entreprise ne va pas changer une stratégie d'investissement
11:25sur une année en impôts.
11:27C'est pluriannuel.
11:29Par contre, si elle se dit que l'impôt sur les sociétés
11:31n'est plus à 25% en France.
11:33C'est un peu au-dessus de la moyenne urbaine, mais c'est raisonnable.
11:35Il va être durablement à 33%.
11:37Et bien, je pars.
11:39Et d'ailleurs, au passage quand même,
11:41je le dis parce que c'est un sujet d'irritation
11:43pour un certain nombre d'entrepreneurs français.
11:45Dans les gens qui vont payer la taxe,
11:47les GAFA,
11:49les entreprises du numérique,
11:51qui sont en général basées en Irlande,
11:53où l'impôt sur les sociétés est à 12 en théorie,
11:55et en réalité avec des risqueries fiscaux autour de 7 et 5,
11:57ne vont pas la payer en France.
11:59On a quand même un vrai problème de coordination européenne.
12:01Il n'est pas normal qu'on ait du dumping fiscal
12:03haut de sein de l'UE.
12:05C'est pareil pour les transcontinents.
12:07On avait fait le sujet hier sur ceux qui sont allés
12:09travailler en Suisse et qui ont cotisé.
12:11Ça c'est un texte européen qu'on n'a jamais reçu.
12:13Finalement c'est la France qui paye.
12:15Et on n'a jamais réussi.
12:17Il y a une chose, je le disais tout à l'heure,
12:19vous avez remis un rapport sur la sécurité économique.
12:21De quoi s'agit-il ?
12:23Le président Macron, quand j'ai arrêté
12:25le MEDEF,
12:27m'a demandé de regarder si
12:29sur le plan de la sécurité
12:31économique au sens large, mais donc essentiellement
12:33la protection de nos intérêts vitaux,
12:35de nos savoir-faire technologiques, de nos données,
12:37c'est l'espionnage en fait.
12:39On peut appeler ça l'espionnage, mais disons qu'aujourd'hui
12:41l'espionnage ce n'est plus Jean Dujardin.
12:43C'est plus cyber.
12:45J'ai rien contre Jean Dujardin.
12:47Et donc,
12:49dans un contexte où
12:51la géopolitique se durcit, c'est-à-dire que la mondialisation
12:53heureuse, moi j'avais dit ça au MEDEF
12:55en 2018, on m'est regardé un peu comme ça.
12:57Et derrière nous,
12:59effectivement, on est dans une économie ouverte,
13:01une économie de marché, mais avec
13:03des gens qui ne jouent pas exactement avec les mêmes règles.
13:05Donc j'ai remis ce rapport,
13:07qui est classifié, qui est dessiné au service
13:09de renseignement, mais on a fait
13:11une version un peu
13:13expurgée, qui permet de diffuser
13:15une culture pour sensibiliser
13:17les entreprises.
13:19Ce n'est pas toutes les entreprises qui sont concernées.
13:21Si vous avez une petite entreprise de bâtiment,
13:23il y a peu de secrets techniques, mais dès que
13:25vous avez un secret de fabrication,
13:27dès que vous avez des données,
13:29il faut se dire que, comme tout est numérique,
13:31tout est espionnable.
13:33Et que
13:35les pays étrangers,
13:37les pays non-démocratiques d'abord,
13:39mais aussi certains pays démocratiques,
13:41agissent sur
13:43ces données. Et donc,
13:45on essaye de mettre en place un certain nombre de choses
13:47dans le monde entrepreneurial.
13:49Alors, on est moins naïf qu'on l'a été,
13:51mais...
13:53Ce n'est pas à moi de donner des noms de pays,
13:55mais il est clair qu'il y a des pays
13:57qui sont plus agressifs que d'autres.
13:59Et qui font de l'espionnage à l'ancienne.
14:01Et qui, parfois, se font prendre.
14:03Il y a une histoire que je cite, donc je peux
14:05la donner à l'antenne.
14:07C'est effectivement une grande entreprise
14:09industrielle française, dont un membre du commerce,
14:11une femme, d'ailleurs recrutée à un baby-sitter,
14:13une baby-sitter en l'occurrence. Cette baby-sitter
14:15s'est révélée,
14:17après enquête, et elle a eu un doute,
14:19s'est révélée être au service d'un grand pays étranger
14:21pour aller chercher et fouiller
14:23les affaires
14:25et les ordinateurs.
14:27Parce qu'il y a une chose qu'il faut comprendre,
14:29c'est que tout ce qui est numérique
14:31est interceptable. Mais vous pouvez quand même
14:33vous protéger si vous usez des outils verrouillés.
14:35Vous pouvez compliquer la tâche
14:37des gens qui cherchent à vous intercepter.
14:39Il y a une chose qui est connue,
14:41c'est quand vous voyagez en Chine, il ne faut surtout pas se brancher
14:43sur la prise de l'hôtel, parce qu'on vous absorbe
14:45toutes les données de votre smartphone.
14:47En voyage à l'étranger, nous recommandons
14:49de ne pas prendre ses outils numériques
14:51habituels.
14:53Mais ça ne doit pas empêcher,
14:55c'est ça qui est compliqué,
14:57c'est qu'on vit dans un monde ouvert, on a besoin d'exporter.
14:59Donc il faut trouver l'équilibre entre
15:01Choose France et Protect France.
15:03Il faut trouver l'équilibre entre commercer
15:05et se faire piller sur une ligne de crête.
15:07Avec peut-être des oeufs sur la ligne de crête
15:09pour rendre le truc un peu plus compliqué.
15:11Juste une dernière question,
15:13parce qu'il en a beaucoup été question aujourd'hui,
15:15Geoffroy Rudebezu, vous y serez sensible.
15:17Est-ce que vous êtes contre payer 5 euros pour aller visiter Notre-Dame de Paris ?
15:19Moi je trouve ça pas idiot,
15:21à condition qu'on puisse aller à la messe sans payer.
15:23Mais je trouve ça pas idiot, parce qu'on a besoin
15:25d'argent pour le patrimoine religieux.
15:27Merci beaucoup Geoffroy Rudebezu d'avoir été l'invité
15:29d'Europe 1 ce soir.
15:31Europe 1 soir.
15:3319h21, Pierre De Villeneuve.
15:35Toujours avec Jules Torres du JDD
15:37et Jean-Michel Salvator
15:39pour commenter l'actualité
15:41qui est toujours marquée par le budget.
15:43Tout à l'heure nous avons entendu David Damiel
15:45qui disait qu'il fallait
15:47aller très très vite au vote
15:49et donc qu'il supprimait les amendements
15:51de son groupe. C'est le cas aussi
15:53de Nicolas Sansu, député
15:55NFP du Cher,
15:57qui emboîte le pas justement de
15:59David Damiel pour annoncer, lui aussi,
16:01la suppression de
16:03certains amendements du NFP.
16:05Les quatre groupes les plus populaires
16:07ont décidé d'aider
16:09à l'arrivée du vote.
16:11C'est-à-dire qu'on va déjà retirer
16:1325% de nos amendements. Alors on est en train
16:15de regarder dans chaque groupe lesquels
16:17seront retirés. Et donc on va annoncer
16:19ça pour que les débats puissent
16:21aller jusqu'au bout et qu'on finisse
16:23comme on a dit, avant
16:25samedi soir, peut-être avant vendredi soir
16:27si tout le monde fait un effort.
16:29Donc les quatre groupes
16:31du Nouveau Front Populaire ne seront pas ceux qui feront
16:33échouer l'examen
16:35du texte dans son ensemble.
16:37Jules Torres, là on rentre dans la bataille politique, ce qu'on disait tout à l'heure
16:39avec Geoffroy Roux de Bézieux. Il y a beaucoup d'espoirs
16:41fait en réalité, bon, la poloche.
16:43Que de la poloche, c'est-à-dire qu'on débat
16:45sur des amendements dans des débats qui n'intéressent
16:47pas beaucoup les Français, qui n'intéressent pas
16:49les politiques eux-mêmes. Il faut savoir quand même que
16:51il n'y a pas beaucoup de personnes qui sont présentes
16:53dans l'hémicycle cette semaine.
16:55Les députés Macron ici sont en train de négocier leurs
16:57amendements avec les ministres.
16:59Le Rassemblement National a bien compris que
17:01ça ne se jouait pas ici mais que tout se jouera
17:03plus tard. On sait
17:05la vraie question de Michel Barnier, c'était soit
17:07il dégainait le 49.3 très vite, mais on sait
17:09que le 49.3 n'est pas du tout apprécié par les Français.
17:11C'est quelque chose qui reste indélébile
17:13dans un quinquennat. On a assez parlé
17:15des plus de 25
17:1749.3 d'Elisabeth Borne pour savoir que
17:19les Français s'en souviennent.
17:21Et donc le sujet, c'est est-ce qu'il laisse
17:23traîner les débats et auquel cas la mouture
17:25qui arrivera au Sénat, ce sera la mouture initiale,
17:27la mouture que veut le gouvernement.
17:29Donc je pense que les députés de la France
17:31insoumise et de l'Union franco-populaire se sont un petit peu emmêlés les pieds
17:33dans le tapis pour la simple
17:35et bonne raison qu'ils ne pensaient pas
17:37que les débats
17:39se tourneraient autour d'eux.
17:41Parce que là, on voit bien qu'aujourd'hui, c'est eux qui cristallisent
17:43le plus les tensions et les critiques.
17:45Ils sont accusés par tout le monde
17:47de retarder les débats, d'avoir finalement
17:49des débats stériles. Parce que moi, je vois
17:51des dépêches AFP, des titres de presse
17:53qui nous disent, augmentation de
17:55telle taxe, augmentation de tel impôt.
17:57Bon, tout ça n'existera plus
17:59dans trois jours. Donc ça ne sert à rien
18:01d'alimenter ce genre de débat pendant
18:03une semaine. Jean-Michel Salvatore.
18:05Écoutez, moi je pense qu'il y a une prise
18:07de conscience chez les députés qui sont
18:09allés beaucoup trop loin. Parce que
18:11finalement, le spectacle qu'ils ont donné à
18:13l'Assemblée nationale était absolument
18:15catastrophique. Les Français ont
18:17commencé à prendre peur. Parce que c'est vrai que quand on
18:19voit la liste de tous les impôts qui nous sont
18:21promis, il y a
18:23véritablement de quoi prendre ses jambes à son cou.
18:25Je pense que les députés s'en sont
18:27rendus compte. Alors, pas évidemment ceux
18:29des deux extrêmes, mais ceux qui sont
18:31dans une position plus centrale.
18:33Et je pense qu'au fond,
18:35si vous voulez, qu'est-ce qui fait le plus mal à la démocratie ?
18:37Est-ce que c'est
18:39un 49.3 ? Ou est-ce que
18:41c'est cette
18:43surenchère et cette foire à la saucisse ?
18:45Et cette surenchère...
18:47On croyait les mots de l'ancien patron du BF ?
18:49Honnêtement, moi je pense que...
18:51Excusez-moi, mais moi je pense que bien sûr, le 49.3
18:53bon, c'est pas forcément
18:55la meilleure des solutions. Mais je pense
18:57qu'il faut réhabiliter le 49.3
18:59pour mettre fin
19:01à ce désordre absolu.
19:03Je pense qu'il faut dédramatiser les choses.
19:05On est dans une situation
19:07économique qui est très grave.
19:09Et donc moi, ce que j'ai
19:11tendance à penser, c'est qu'il ne faut pas se laisser
19:13intimider par la propagande
19:15du nouveau Front Populaire qui vous explique
19:17que le 49.3, c'est un déni de démocratie.
19:19Le 49.3, c'est dans la Constitution
19:21et c'est fait pour s'en servir.
19:23C'est Michel Debré et le général de Gaulle
19:25qui ont écrit la Constitution,
19:27avaient pensé à cet article 49.3
19:29pour se sortir d'une situation
19:31à la 4ème République. On y est
19:33absolument, on a eu une petite bataille des partis
19:35à l'Assemblée Nationale. Mais le problème
19:37c'est qu'en effet, ça fait partie de la Constitution
19:39mais aujourd'hui, les Français ne veulent pas entendre parler de 49.3.
19:41Mais c'est l'exception qui devient
19:43la règle, alors que ça devait être
19:45un caractère exceptionnel.
19:47Vous êtes sûr de ça ? Est-ce qu'aujourd'hui,
19:49est-ce que les Français ne se disent pas
19:51au fond, il faut en finir et redevenir
19:53raisonnable ? Parce que ce que les Français veulent aussi,
19:55c'est un peu de calme.
19:57Ce qu'on dit à l'Institut, c'est ça, de faire un sondage.
19:59Les Français en tout cas, que moi je croise
20:01par exemple sur le terrain, je peux vous dire,
20:03on leur parle de 49.3, il y a la lumière
20:05à tous les étages.

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