Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
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00:00Heureux Pinsoir !
00:0219h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Toujours avec Jules Torres du Journal du Dimanche et avec Gilles-William Goldnadel.
00:10Nous accueillons David Rigoulet-Rose. Bonsoir.
00:12Bonsoir.
00:13Chercheur associé à l'IRIS, spécialiste du Moyen-Orient, rédacteur en chef de la revue Orient Stratégique.
00:18Ces dernières minutes, ces dernières heures ont été marquées par ces propos rapportés d'Emmanuel Macron et la réponse de Benjamin Netanyahou.
00:27Alors tout cela, ce sont des verbatimes, mais ça rentre, David Rigoulet-Rose, dans un bras de fer qui se concrétise maintenant entre Israël et la France, j'ai l'impression.
00:37Oui, on va dire qu'il y a une forme de ping-pong déclaratoire.
00:41C'est clair que les relations personnelles entre les deux hommes sont mauvaises, elles sont devenues mauvaises.
00:51De la part du président français, d'ailleurs, il y a une forme de vexatoire par rapport à l'attitude du premier ministre israélien.
01:05Donc il y a des précédents, mais là c'est vrai que ça prend un tour un peu particulier.
01:10Vous l'expliquez comment ? C'est de la provocation ? On ne peut pas dire que c'est une phrase isolée ?
01:18Ce n'est pas venu comme ça au président de la République ?
01:21Non, mais en arrière-plan, il y a la problématique de la finule qui joue, qui pèse.
01:28Il y a des violations par rapport au mandat, la présence de la force intérimaire des Nations Unies au Liban.
01:38Il y a un nombre français qui est important, puisqu'il y a près de 700 Français.
01:43La France est d'ailleurs un pivot de cette finule.
01:48L'attitude, le comportement attribué aux forces armées israéliennes à l'initiative du premier ministre Benjamin Netanyahou
02:01accentue les griefs qui sont formulés aujourd'hui.
02:063 000 ressortissants français ont quitté le Liban et ont regagné la France en raison du conflit,
02:11a dit le ministre des Affaires étrangères aujourd'hui en audition à l'Assemblée nationale.
02:18Et puis il y avait aussi M. Le Drian qui avait été envoyé au Liban pour négocier.
02:28Et là, en l'occurrence, d'après les informations d'Europe 1, le téléphone est coupé entre Paris et Jérusalem.
02:39La France a un rôle particulier par rapport au Liban.
02:44Elle s'investit d'une responsabilité spécifique au regard des liens anciens, historiques.
02:51Et notamment, concernant une option diplomatique, il y avait un plan français qui avait été proposé en début d'année, vers février-mars,
03:01qui avait été soumis et qui prévoyait effectivement une perspective de cesser le feu avec le Hezbollah,
03:09puisqu'il faut rappeler que c'est quand même le Hezbollah qui a initié les frappes sur Israël à partir du 8 octobre,
03:14en solidarité affichée avec le Hamas.
03:17Et donc ce plan français, effectivement, prévoyait notamment une option intermédiaire par rapport à ce que réclamaient les Israéliens,
03:25c'est-à-dire un retrait total du Hezbollah jusqu'à 30 kilomètres au niveau du fleuve Litany pour spéculiser le nord d'Israël.
03:32Et la France avait présenté ce plan médian, on va dire, avec une première étape sur un retrait de 10 kilomètres
03:39qui lancerait une logique transactionnelle qui serait susceptible de déboucher sur quelque chose de plus consistant de manière ultérieure.
03:46Le problème, c'est que cette option diplomatique ne s'est jamais concrétisée.
03:50Le Hezbollah, effectivement, n'a pas donné suite.
03:53Et là, on se retrouve avec l'ultimatum qui avait été formulé par les Israéliens,
03:59à savoir que s'il n'y avait pas une finalisation de l'option diplomatique, s'imposerait immanquablement l'option militaire.
04:06C'est ce qui se passe aujourd'hui.
04:07Justement, Pierre de Villeneuve parlait de Jean-Yves Le Drian.
04:10On sait qu'il est en mission à Beyrouth, chargé par Emmanuel Macron, de trouver une solution politique depuis 2023.
04:15D'après nos informations, il a eu une petite frayeur cette semaine, Jean-Yves Le Drian.
04:19C'est-à-dire qu'il a été à la portée des coups des Israéliens.
04:26Et il a eu une petite frayeur.
04:28Et donc, on sait qu'il est de plus en plus en sécurité.
04:31Est-ce que ça aussi, ça ne change pas quelque chose dans le rapport qu'Emmanuel Macron a aujourd'hui avec Israël et avec Benjamin Netanyahou ?
04:39Oui, ça joue.
04:42C'est un élément supplémentaire, on va dire, effectivement.
04:45Puisque Jean-Yves Le Drian est missionné de manière circonstanciée pour justement essayer de finaliser un cessez-le-feu.
04:54Le problème, c'est que personne aujourd'hui n'a réellement les moyens de peser sur la situation.
05:00Il y a une logique militaire qui s'impose aujourd'hui.
05:06Et on ne voit pas très bien comment, dans un premier temps, on sera en mesure de la limiter.
05:13Parce que du côté, il y a une détermination israélienne, justement, par rapport à la résolution 1701,
05:19qui, de leur point de vue, du point de vue israélien, n'avait jamais été appliquée.
05:23Et donc, aujourd'hui, les Israéliens considèrent que, de toute façon, il n'y a pas de fenêtre diplomatique.
05:29Merci beaucoup, David Rigolet-Rose, d'avoir été avec nous en direct sur Europe 1.
05:34Jules-William Goldnadel, c'est beaucoup plus important que ça, cette phrase d'Emmanuel Macron en Conseil des ministres.
05:45Et c'est ce que je disais tout à l'heure, je n'arrive pas à croire que c'est une phrase dite comme ça, à la volée.
05:52Vous n'êtes pas sûr ?
05:56M. Macron nous a habitués, de temps en temps, à des déclarations, à l'emporte-pièce, dans un sens, puis dans l'autre.
06:04Ça fait longtemps, très sincèrement, que je ne fais plus grandement attention à ce qu'il dit,
06:10mais là, quand même, cette phrase-là, elle est d'une grande ignorance.
06:16Prêter à l'ONU le fait d'avoir créé Israël, c'est d'une ignorance, révérence gardée pour le chef de l'État, crasse.
06:25L'ONU a voté une résolution de partage de la Palestine historique entre un État arabe et un État juif,
06:37et les Arabes ont refusé cette résolution, et 5 pays arabes se sont rués pour détruire la population juive,
06:44et c'est l'armée d'Israël en création, issue de la Haganah, qui a résisté, qui a créé l'État d'Israël.
06:52C'est pas les casques bleus, c'est pas les casques bleus de l'ONU qui ont arrêté les troupes arabes.
06:58De la même manière que les casques bleus de l'ONU n'ont rien fait, depuis 2006, pour faire respecter la résolution de 1701,
07:07de ce que le Hezbollah quitte le Liban Sud, et je n'ai pas en mémoire la moindre déclaration de M. Macron,
07:16le grand protecteur du Liban, de mettre à kia le Hezbollah, de lui demander de respecter Israël, et de respecter le Liban qui l'occupait de fait.
07:27Et M. Macron, j'entendais là votre interlocuteur expliquer qu'il pouvait être préoccupé par les casques bleus français,
07:36je ne sache pas qu'il était extrêmement préoccupé par les 58 parachutistes français qui ont été assassinés par le Hezbollah,
07:44lorsqu'il n'a même pas eu une phrase pour condamner le Hezbollah lorsque Nasrallah a été tué.
07:52Donc, si vous voulez, je veux bien tout entendre, mais il y a dans cette phrase aussi quelque chose d'assez insupportable.
07:59Ça veut dire que si Israël ne respectait pas à la lettre les préconisations d'une ONU qui est devenue complètement hostile avec sa majorité automatique,
08:12rétroactivement, la légitimité de l'état d'Israël serait remise en cause, si je comprends bien ce qu'il y a à l'intérieur de cette phrase.
08:22Donc, où que je tourne mon regard, j'ai beau ne pas faire attention, je suis quand même assez désappointé.
08:27Je vous rappelle la réponse de Benjamin Netanyahou à Emmanuel Macron.
08:31Un rappel au président de la France, ce n'est pas la résolution de l'ONU qui a établi l'état d'Israël,
08:36mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d'indépendance avec le sang des combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l'Holocauste,
08:43et notamment du régime de Vichy en France.
08:47Mais c'est là qu'on voit que la sortie d'Emmanuel Macron est une fois de plus très étrange.
08:51C'est-à-dire qu'on a quelqu'un qui nous demande ou qui réclame un cessez-le-feu et qui réclame finalement une désescalade,
08:56mais qui est chaque semaine dans l'escalade des mots.
08:59C'est-à-dire qu'on a eu cette sortie sur les livraisons d'armes, alors que la France ne livre que des composants qui servent au dôme de fer,
09:05donc à défendre le peuple israélien.
09:07On a ensuite ce communiqué qui est arrivé le lendemain, puis un échange qu'ils ont essayé de mettre en scène,
09:13où évidemment on voyait que ce n'était pas quelque chose de fiable et d'honnête.
09:17Et on a aujourd'hui un président de la République qui nous passe dans son communiqué le soutien indéfectible à Israël
09:23à quasiment la remise en cause de l'existence d'Israël.
09:27Il y a beaucoup de gens aujourd'hui au sein de la communauté juive qui disent qu'Emmanuel Macron est en train d'abandonner la communauté juive.
09:32Avec des sorties comme ça, honnêtement, on ne peut que les reprendre.
09:35Je les ajoute, et aussi hors la communauté juive.
09:42Il faut toujours regarder M. Macron sous un angle psychologique.
09:47Et je constate que peut-être qu'en s'opposant,
09:53il se donne encore, lui qui n'est plus que dans un domaine réservé,
09:58l'illusion d'exister d'une certaine manière.
10:01La preuve, on est en train de parler de lui.
10:04Et d'autre part, peut-être qu'il n'est jamais descendu aussi bas dans les sondages.
10:09Il est à 22%.
10:12Donc peut-être que quelque part...
10:14Il est à 78% de mes comptants.
10:20Peut-être ai-je l'esprit tourbanté,
10:23mais peut-être que dans une sorte de concurrence avec M. Mélenchon,
10:27il espère, et peut-être que le calcul est tellement descendu bas,
10:31que peut-être que dans les banlieues, il va peut-être un chouïa remonter.
10:35Gilles-William Gondeladel et Jules Taurès restent avec nous.
10:38Dans un instant, le rappel des titres de l'actualité.
10:40On parlera aussi de Kylian Mbappé,
10:42qui se retrouve dans une tourmente judiciaire et médiatique en Suède.
10:47On l'attraconte, vous...
10:50Et là, pour vous, du lundi au vendredi sur Europe 1 de 14h à 15h.
10:54Les faits divers, les faits divers, les affaires criminelles,
10:57les portraits de personnalités.
10:59Et demain, mercredi 16 octobre, place au clown tueur
11:03John Wayne Gacy.
11:05Dans les années 70, dans l'Illinois,
11:07John Wayne Gacy a torturé, violé, tué 33 jeunes hommes.
11:11Il était surnommé le clown tueur
11:13parce qu'il avait l'habitude de se déguiser en clown
11:15pour amuser les enfants dans les hôpitaux.
11:18Et Christophe Ondlat recevra Daniel Le Sueur,
11:20auteur de ce livre, John Wayne Gacy, le clown tueur.
11:24Vous restez avec nous sur Europe 1, il est 19h40.