Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
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00:00Heureux Pinsoir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Toujours avec Philippe Guibert, notre geek maison et folmelin chroniqueur politique.
00:11Alors, on a un démenti de Matignon, comme quoi il y aurait la mise en place d'un ministère de l'immigration.
00:18Il n'y en aura finalement pas.
00:21Oui, mais il va falloir qu'il... Je pense qu'un ministère de l'immigration était un signal un peu trop gros, je trouve, par rapport dans le contexte politique.
00:31Il ne faut pas oublier quand même qu'on parle beaucoup des relations entre Michel Barnier et l'ERN et son futur gouvernement, dont on ne connaît pas bien les équilibres politiques.
00:40On ne connaît pas surtout les ministres.
00:42Parce qu'on ne connaît pas les ministres. Il ne faut pas oublier quand même que la force centrale qui soutient Michel Barnier s'appelle les groupes de l'ex-majorité.
00:52Et donc tous ces braves députés macronistes, si on doit les appeler atalistes ou macronistes, ne sont pas tous de droite.
01:01Ils viennent du centre, certains de droite, mais beaucoup aussi viennent de l'ancien parti socialiste d'avant 2017.
01:09Et donc ils ne vont pas suivre un gouvernement, surtout en matière d'immigration.
01:15Est-ce que vous pensez qu'ils ne vont pas suivre un gouvernement par des histoires d'étiquettes politiques ?
01:21Ou est-ce qu'à un moment donné, et puis c'était un peu le questionnement que nous faisions hier avec Mathieu Bocoté, Christophe Jacobusine, à Manuel Bompard dans le Grand Rendez-vous,
01:30de savoir si à un moment donné on ne se met pas autour de la table parce qu'il faut qu'on avance.
01:36Est-ce qu'on n'avance pas ? Vous avez vu quand même l'état du pays.
01:41On va en parler tout à l'heure avec Philippe de Sertines. Bruno Le Maire est auditionné pour la deuxième dérapage budgétaire de la France.
01:50Je crois savoir que Michel Barnier a déjà demandé un report au niveau européen pour la procédure de déficit excessif.
01:58Oui, il faut quand même qu'on s'y mette là.
02:02Ça va, je viens de la gauche, donc je ne suis pas sûr. Je viens de la droite, donc là-dessus je ne suis pas sûr non plus.
02:10Quelle réponse aux électeurs qui veulent aussi, avant tout et avant de nommer tel ou tel ou tartampion, ils veulent une solution à ce pays, non ?
02:17Vous ne croyez pas ? Le pouvoir d'achat est la préoccupation numéro un, la sécurité...
02:22C'est la feuille de roue du Premier ministre. C'est-à-dire que le gouvernement d'Union Nationale n'est pas, à mon avis, qu'une vaine annonce.
02:29Il va y avoir, dans les jours à venir, il faut qu'on soit patient, des rencontres, des prises de contacts.
02:34Du reste, ça a déjà commencé, avec des personnalités qui viennent de la droite, qui viennent du centre, voire même qui viennent de la gauche.
02:40Ça a été annoncé par le Premier ministre. Donc ça maintenant, c'est pour le casting.
02:44Et ensuite, une fois qu'on aura le casting, finalement, ce qui importe de savoir, c'est quel sera l'axiome idéologique.
02:49Et sur l'axiome idéologique, là aussi, Michel Barnier a donné quand même quelques clés de compréhension,
02:54notamment lors de son 20h à TF1 et notamment lors de sa première prise de parole face à Gabriel Attal,
03:00sur les questions régaliennes. A priori, ce n'est pas un secret qui va aller sur un peu plus de fermeté par rapport à ce qu'on a connu,
03:06qui veut traiter la question migratoire. Bien sûr, ce ne sera pas un copier-coller du programme du RN,
03:11mais je ne pense pas que ce sera non plus la pure continuité du macronisme originel.
03:15Et puis, il y aura probablement un deuxième pilier, ce sera celui aussi de la justice sociale,
03:19parce que c'était quand même une des doléances des électeurs à l'occasion de l'élection.
03:22La gauche, même si elle n'a pas gagné-gagné, elle a quand même fait un beau score.
03:25Donc, il y a aussi des revendications en matière sociale et en matière de pouvoir d'achat.
03:30Et donc, c'est avec tous ces paramètres que le Premier ministre doit composer.
03:33Je vous propose d'écouter quelqu'un qui connaît bien le nouveau Premier ministre, en l'occurrence Brice Hortefeux.
03:38Il était l'un de ses ministres de l'Intérieur, il était l'invité de Cyril Hanouna sur Europe 1.
03:42Et voilà sa définition de ce que représente Michel Barnier en politique.
03:47Pour moi, c'est un Premier ministre AOP.
03:50Il est à la fois agile, il l'a démontré d'ailleurs lors de la passation de pouvoir,
03:55où il a remis à sa place celui qui devait l'être, et il est opiniâtre.
04:00Cela fait maintenant un grand nombre d'années qu'il connaît des succès, des échecs, des semi-échecs,
04:06et il ne lâche pas prise.
04:08Et c'est ce que vous venez d'évoquer, c'est-à-dire qu'il est professionnel.
04:12Vous savez, à un moment donné, Emmanuel Macron avait dit qu'il fallait être fier d'être des amateurs.
04:18Je ne sais pas vous, mais quand vous allez chez le dentiste, moi personnellement, je préfère un professionnel.
04:22Voilà, donc Michel Barnier, traduisez, professionnel de la politique et pas amateur.
04:26Philippe Guybert.
04:27Oui, et puis je note qu'il donne à Michel Barnier un destin de dentiste.
04:30Je ne sais pas comment les Français doivent le...
04:32C'est drôle ça.
04:33Sinon, vous avez une autre analyse ?
04:35Non, mais je reviens sur Michel Barnier et le ministère de l'Immigration.
04:42Vous avez parfaitement raison de dire qu'on devrait se mettre autour de la table
04:45pour essayer de trouver au moins des bouts de consensus sur un certain nombre de mesures qui pourraient facilement s'imposer.
04:51Mais le ministère de l'Immigration, ce n'est pas une mesure.
04:54S'il suffisait de créer un ministère pour résoudre un problème, je crois que nous serions au courant.
04:58Et donc, c'est plus un gadget politique ou une sorte de badge politique ou idéologique
05:05plutôt qu'une façon de résoudre les problèmes.
05:07Vous savez, ça me rappelle toujours ce que disait Marie-Hélène Thoraval, la mère de Romand-sur-Isère,
05:12qui souffre évidemment de l'insécurité dans sa ville.
05:16Elle disait toujours, à chaque fois qu'il se passe quelque chose, à chaque fois qu'il y a des insécurités,
05:20on fait un Beauvau ou on fait un Grenelle.
05:23Et puis après, on demande au maire de se démerder.
05:25Et c'est toujours au maire de trouver la solution.
05:28Pas tort !
05:29Donc là, on fait un ministère.
05:30Ça aurait été un effet d'annonce peut-être intéressant.
05:33Je ne sais pas, mais en tout cas, on peut...
05:35S'il y a une politique qui suit derrière.
05:36Voilà, j'allais y venir.
05:37C'est-à-dire qu'on peut efficacement lutter contre l'immigration
05:40avec le quai d'Orsay pour ce qui est des pays émetteurs,
05:43pour savoir s'ils reprennent ou pas leurs ressortissants.
05:45Il y a donc une vocation à la diplomatie.
05:47Par le ministère de l'Intérieur pour ce qui est de la tenue de nos frontières et des OQTF.
05:51Vous voyez, c'est une question qui doit être traitée par plusieurs acteurs.
05:55Alors, est-ce qu'un ministère de l'immigration qui aurait centralisé ces questions ?
05:58Ça avait été du reste un peu le cas quand il y avait eu Éric Besson, je crois, sous Nicolas Sarkozy.
06:01Qui avait fait un ministère de l'immigration et de l'identité nationale, si je ne dis pas de bêtises.
06:06Bon, ça n'avait pas résolu le problème.
06:08Même si peut-être Nicolas Sarkozy avait eu de la bonne volonté à l'époque sur le sujet.
06:11Mais en tout cas, ça n'avait pas résolu le problème.
06:13Donc, aujourd'hui, il faut probablement changer de méthode.
06:15Et cette méthode, elle peut passer par les structures institutionnelles existantes.
06:19Maintenant, la question c'est plutôt qu'est-ce qui va être mis en place ?
06:21Et là-dessus, Michel Barnil avait fait des propositions quand il était à la primaire de l'LR
06:25qui n'étaient pas inintéressantes.
06:26Comment est-ce qu'il va les équilibrer avec le Président de la République
06:29et avec les députés macronistes ?
06:31C'est là, en fait, que les choses vont se décider.
06:33Comment Gabriel Attal et ses troupes vont, à l'Assemblée Nationale, soutenir ou non le travail du gouvernement ?
06:39Je ne crois pas que les députés macronistes soient sur la ligne d'un moratoire sur l'immigration pendant trois ans.
06:44C'est ce qu'avait proposé Michel Barnier il y a trois ans, en disant
06:49on arrête l'immigration pendant trois ans.
06:50Je ne suis pas sûr que ce soit faisable.
06:52Et je pense que les macronistes ne sont pas sur cette ligne.
06:55On peut réduire l'immigration sans forcément dire immigration zéro,
06:59qui me paraît très difficile à tenir.
07:02Et même avec des effets pervers sur l'immigration économique.
07:05Parce que les premiers demandeurs en France d'immigration, ce n'est même pas la gauche, c'est le MEDEF.
07:09C'est eux qui poussent à l'immigration.
07:11Sur les métiers en tension, voilà.
07:14En particulier.
07:159h54, merci les amis d'avoir participé au regard sur l'actualité de ce lundi.