Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ensemble, ils reviennent sur les deux motions de censure déposées par RN et la gauche contre le gouvernement de Michel Barnier.
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00:00Europe Un Soir, 19h21, Pierre De Villeneuve.
00:0420h17 et je salue mes camarades du soir, bonsoir Philippe Guibert, bonsoir Pierre, chroniqueur politique,
00:09bonsoir Alexandre Malafaille, bonsoir Pierre De Villeneuve, fondateur du think-tank Synopia
00:14et nous allons accueillir notre invité de 20h10, rédacteur en chef de la revue Politique et Parlementaire,
00:20bonsoir à vous Arnaud Benedetti, bonsoir à vous.
00:23Michel Barnier a donc engagé la responsabilité de son gouvernement sur le PLFSS,
00:28c'était cet après-midi à l'Assemblée, il n'était pas tout à fait 15h30.
00:32Sur le fondement de l'article 49, alinéa 3 de la Constitution,
00:37j'engage la responsabilité du gouvernement, de mon gouvernement,
00:42sur l'ensemble du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2025
00:48et je le fais persuader que notre mission commune,
00:53au-delà de nos divergences, est de servir la France et les Français.
01:00Désormais, mesdames et messieurs les députés, chacun doit prendre ses responsabilités et je prends les miennes.
01:07Il prend les siennes Arnaud Benedetti, avait-il le choix ?
01:11Non, il n'avait pas forcément le choix compte tenu de ce que l'on sait du remport de force à l'Assemblée Nationale.
01:15Vous savez quand vous avez une Assemblée où vous avez près de 300 députés qui peuvent voter une motion de censure,
01:20il est clair que si vous voulez vous faire passer votre projet de loi de finance sur la Sécurité Sociale,
01:25puisqu'il s'agissait de celui-ci, vous n'avez d'autre alternative que finalement de recourir à l'article 49.3.
01:31Alors il avait quand même peut-être des possibilités parce que les socialistes lui tendaient une perche
01:36avec une motion de rejet préalable qui aurait pu finalement permettre de gagner un peu de temps,
01:42de faire une navette avec le C.L.A.
01:47Il a eu des refus de son côté, je n'ai pas voulu entendre parler de ça.
01:52Il y a un chenot manquant finalement dans la stratégie et dans la décision du Premier ministre.
01:58On aimerait savoir pourquoi finalement il n'a pas saisi cette perche qui lui faisait gagner un peu de temps.
02:02Pourquoi ne l'a-t-il pas fait ?
02:03C'est vrai que là on se concentre sur le fait que maintenant on va vers la motion de censure, clairement,
02:08mais pourquoi n'a-t-il pas saisi cette opportunité ?
02:11Moi c'est une question que je me pose.
02:13Alors évidemment il gagnait du temps parce que finalement la motion de censure,
02:18j'allais dire, elle est presque inscrite dans les résultats des élections législatives du mois de juillet.
02:24Mais bon, après tout, à un moment donné, quand vous êtes un négociateur
02:28et on pense que Michel Barnier est présenté comme un négociateur,
02:31pourquoi n'a-t-il pas voulu ?
02:34Philippe Guibert a une petite idée, j'ai l'impression.
02:36Moi je n'ai pas de réponse à cette question.
02:38J'ai une petite idée.
02:39Ah oui, c'est intéressant.
02:41Barnier a sans doute évalué que la volonté de Marine Le Pen était de le renverser.
02:47D'ailleurs on l'a vu tout au long de la journée,
02:49à chaque fois que Barnier s'adressait à quelque chose,
02:52elle rajoutait un autre point incontournable.
02:56Donc il aurait pu gagner du temps.
02:58Tu donnes le doigt, je prends le bras.
03:00Il aurait pu gagner du temps, effectivement.
03:03Mais clairement depuis les réquisitoires de son procès,
03:06Marine Le Pen a complètement changé de tonalité
03:09et on sentait bien qu'à 2-3 jours près,
03:12elle aurait renversé Michel Barnier à une autre.
03:14Est-ce que c'est ça Arnaud Bénédetti ?
03:15Est-ce que c'est le combat d'une femme blessée,
03:18blessée aussi par le réquisitoire de son procès
03:21et qui joue sur un calendrier politique ?
03:24Il y a plusieurs facteurs.
03:25En effet, c'est vrai que je constate comme Philippe
03:27que la tonalité et la sémantique du RN a beaucoup changé quand même
03:31depuis les réquisitoires du parquet au moment du procès.
03:35Mais il n'y a pas que ça.
03:36Il y a aussi le fait que quand ils regardent finalement
03:38les tendances de l'opinion et ce que peut attendre leur électorat,
03:43ils voient qu'une majorité de leur électorat
03:46est favorable à une motion de censure.
03:49Donc ça aussi, ça fait partie quand même d'un paramètre qui va...
03:52On a écouté la base.
03:53Oui, parce qu'il faut...
03:54Oui, en plus ils sont considérés...
03:56Ça dépend des sondages.
03:57Il y a des sondages où ils sont considérés
03:59comme les meilleurs opposants au gouvernement
04:04et d'autres sondages où vous voyez que c'est plutôt
04:06la France Insoumise et le Nouveau Fonds Populaire
04:08qui leur ont pris, j'allais dire, ce leadership.
04:11Mais enfin, en tout cas, il y a vraisemblablement l'évolution
04:13de l'opinion publique qui a joué dans leur décision
04:16de censurer le gouvernement.
04:17Alexandre Malafaille.
04:18Mais est-on vraiment certains qu'ils iront au bout de cette logique-là ?
04:21Est-ce que le calcul sera le bon ?
04:22Parce qu'il y a une partie de l'électorat du RN
04:24qui est un électorat entrepreneur, agriculteur, petit commerçant,
04:28pour qui il y a quand même de gros enjeux
04:30derrière l'absence de budget.
04:32Et ce projet de loi-là, c'est la sécurité.
04:35Derrière, il y a le budget de l'État,
04:38mais il sera traité de la même façon.
04:40Est-ce que pour tous ces gens-là, c'est si pertinent que ça
04:43que ce soit le chaos ou la chien libre
04:45pour l'explosion de De Gaulle ?
04:46Ce n'est pas gagnant à tous les coups.
04:47Arnaud Bénitti.
04:48Oui, sauf qu'on voit bien qu'ils ont déjà rôdé
04:51leurs éléments de langage.
04:52Leurs éléments de langage, c'est de dire,
04:54et là-dessus, ils n'ont pas tout à fait tort,
04:55qu'ils ne sont pas quand même la cause racine,
04:57comme disent les ingénieurs, du chaos.
04:59Il y a eu quand même des initiatives
05:01qui, au mois de juillet dernier,
05:03sont à l'origine de la situation politique
05:05dans laquelle on se retrouve,
05:06c'est-à-dire la dissolution.
05:08Qu'ils ne sont pas, de fait, responsables
05:11d'une trajectoire budgétaire
05:13qui a échappé à la maîtrise du gouvernement.
05:16Et je pense que ces éléments-là,
05:18en effet, ils vont les mettre,
05:19et ils les mettent déjà en avant.
05:21Alors après, est-ce que c'est le chaos ?
05:23Parlementairement, la solution existe.
05:26C'est-à-dire que la France aura un budget, clairement.
05:29Celui de l'année d'avant.
05:30Elle aura celui de l'année d'avant.
05:31Mais il manque des milliards.
05:32Mais le problème, en effet,
05:34et vous mettez le doigt où ça fait mal,
05:38c'est que, en effet,
05:39ce n'est pas du tout un budget
05:41qui est adapté, finalement, aujourd'hui
05:43à la situation budgétaire
05:44qui est celle de la France, aujourd'hui.
05:47Alors, est-ce que ça, ça va leur être imputé politiquement ?
05:49Et la hausse des impôts est garantie,
05:50puisqu'il n'y a pas d'indextraction.
05:51Oui.
05:52Et est-ce que ça va leur être imputé politiquement ?
05:54Vraiment, il faut une autre calcul,
05:55mais je crois qu'il y a quand même...
05:56Il y a un sujet qui traverse toute la classe politique, aujourd'hui.
06:00C'est de savoir si le calendrier politique de la France
06:05va être accéléré ou non.
06:06Parce que c'est vrai qu'on voit,
06:08du côté de la France insoumise,
06:10clairement, là-dessus,
06:11on demande déjà la démission de Macron.
06:13Oui, mais ça, c'est fictionnel.
06:14On voit...
06:15Mais attendez, il y a quand même des éléments.
06:17Il y a des éléments.
06:18Il y a des éléments.
06:19Bon, il y a des éléments.
06:20Oui, mais enfin, tout le monde en parle.
06:21Oui, mais ce n'est pas parce que tout le monde en parle.
06:23Non, mais c'est justement parce que tout le monde en parle.
06:25J'allais vous dire, Arnaud Benedetti,
06:26que le président Macron va, je pense,
06:28se terrer dans son château, comme on l'appelle,
06:31et qu'il ne va surtout pas faire ce que tout le monde dit.
06:33La pression politique.
06:34Le connaissant, depuis ces dernières années.
06:36Vraiment.
06:37Vous savez, en politique et dans l'histoire,
06:38les choses, parfois, sont plus surprenantes qu'on imagine.
06:40Souvenez-vous, on ne pensait pas qu'il allait dissoudre.
06:42Personne ne pensait qu'il allait dissoudre.
06:44Il y a encore quelques mois,
06:46c'était, disons, une hypothèse
06:48qui était plutôt jugée improbable
06:49par la plupart des commentateurs.
06:50Et même des acteurs politiques.
06:52Aujourd'hui, je suis de ceux qui pensent qu'en effet,
06:54il restera.
06:55Mais ce calcul, il est quand même intégré
06:57dans, j'allais dire, les stratégies des acteurs politiques.
07:00Y compris dans le Bloc central.
07:02Je rappelle qu'il y a deux mois,
07:04vous avez son premier Premier ministre,
07:06qui était M. Edouard Philippe,
07:08qui a déclaré sa candidature.
07:09Ça veut dire que lui-même anticipe
07:11une accélération potentielle du calendrier.
07:13Pour revenir à Marine Le Pen,
07:15puisque vous avez écrit un livre, récemment,
07:17sur la question aux portes du pouvoir.
07:19Est-ce qu'elle n'a pas reculé trois cases
07:21dans sa stratégie de
07:23respectabilisation,
07:25de normalisation,
07:27de banalisation ?
07:28Est-ce qu'elle n'est pas redevenue,
07:30non pas l'extrémiste,
07:32mais en tout cas,
07:34la faiseuse de chaos,
07:36plutôt que celle qui aspire à gouverner ?
07:38C'est un républicain, c'est un homme de droite
07:40qu'elle va renverser.
07:41C'est pas un macroniste,
07:43et c'est a fortiori pas une personnalité de gauche.
07:45Elle a dit que c'était encore pire sous Barnier
07:47qu'avec les autres premiers ministres,
07:49c'est-à-dire Gabriel Attal et ceux d'avant.
07:51L'Union des Droites, elle est très très loin.
07:53Je ne pense pas que le RN
07:55cherche l'Union des Droites.
07:57Ce qui est vrai,
07:59et là je pense que vous soulevez un vrai problème,
08:01c'est que le RN essaye
08:03de cranter cet électorat
08:05conservateur,
08:07libéral, qui jusqu'à présent
08:09lui a fait défaut.
08:11Dans cette stratégie-là,
08:13il est évident qu'elle peut, en effet,
08:15en payer
08:17les conséquences.
08:19Mais bon, après,
08:21clairement, elle s'inscrit peut-être dans un ton
08:23qui est plus long, sachant que son ton long
08:25est quand même profondément contraint aussi,
08:27et on revient à ce que vous disiez, Philippe,
08:29c'est-à-dire par son temps judiciaire.
08:31Il y aura une décision judiciaire,
08:33elle va tomber,
08:35il n'y a pas de
08:37peine de prison
08:39ou d'inévitabilité garantie,
08:41mais il n'empêche que ça va laisser une trace à ses profondes.
08:43On verra,
08:45on verra ce que feront les magistrats.
08:47Je pense qu'ils ne seront pas dans l'excès
08:49qui irait jusque-là. Mais cela dit,
08:51de toute façon, quoi qu'il arrive, c'est le match de 2026 qui s'installe.
08:53Quoi qu'il arrive, et depuis que
08:55cette dissolution a été prononcée,
08:57on voit bien qu'il y a deux figures
08:59qui essayent de s'accaparer de la vie politique française
09:01pour se retrouver à un deuxième tour de la présidentielle,
09:03c'est Jean-Luc Mélenchon et c'est Marine Le Pen, quoi qu'il arrive.
09:05Arnaud Bédéziti.
09:07On sacrifie le présent pour ça.
09:09Quel est, dans ce cas-là,
09:11puisque si vous voulez qu'on soit dans un remont d'anticipation,
09:13puisque, à la fois,
09:15Jean-François Copé à droite,
09:17avant lui, d'ailleurs, Florence Portelli,
09:19on s'en souvient, Charles de Courson, etc.
09:21disent, finalement,
09:23ça serait peut-être pas mal qu'ils démissionnent,
09:25quel serait le narratif,
09:27comme on dit chez les communicants,
09:29de celui qui sort de l'Elysée ?
09:31Ce serait quoi ? Ce serait de dire, écoutez, peuple,
09:33je vous ai entendu,
09:35vous avez voulu ma démission,
09:37je pars...
09:39Qu'est-ce que serait...
09:41J'essaie de vous dire quel est le narratif d'Emmanuel Macron
09:43et si quelqu'un peut dire ce qu'il y a dans la tête
09:45d'Emmanuel Macron, je crois que c'est très compliqué
09:47et personne ne peut prétendre
09:49à cette interprétation.
09:51Il y a une journaliste qui a écrit un livre dans la tête d'Emmanuel Macron,
09:53c'était un peu présent du jour au lendemain.
09:55Est-ce que je crois que si on fait une interprétation, j'allais dire,
09:57un peu orthodoxe, c'est-à-dire
09:59une interprétation très gaullienne
10:01des institutions, il est clair que
10:03après deux défaites électorales
10:05aussi épaisses que celles
10:07qu'a pu subir Emmanuel Macron
10:09dans les élections européennes et les élections législatives,
10:13un président de la République
10:15gaulliste ne serait pas resté.
10:17En d'autres termes, le général de Gaulle ne serait pas resté.
10:19Mais bon, il y a d'autres présidents de la République
10:21qui malgré des défaites sous la Ve République
10:23sont restés et c'est vraiment cette interprétation
10:25qu'Emmanuel Macron fait des institutions.
10:27Il n'en demeure pas moins que
10:29la remise à plat, moi je considère que la remise
10:31à plat du calend... j'allais dire
10:33de l'agenda institutionnel
10:35permettrait de moins abîmer
10:37les institutions. Parce que le risque qu'on couvre
10:39aujourd'hui, c'est finalement de se retrouver
10:41dans une situation de très grande instabilité
10:43avec des censures à répétition
10:45et ce sont les institutions
10:47de la Ve République qui vont sortir abîmées.
10:49Merci Arnaud Benedetti d'avoir été notre invité
10:51ce soir. On se retrouve dans un instant avec
10:53Philippe Guibert et Alexandre Malafaille pour
10:55commenter l'actualité.
10:57Europe 1 soir, 19h21,
10:59Pierre de Villeneuve.
11:01Toujours en compagnie de Philippe Guibert
11:03et d'Alexandre Malafaille. C'est marrant
11:05Philippe, parce que tout à l'heure quand je vous ai lancé
11:07face à Arnaud Benedetti
11:09vous avez peut-être une petite idée, je pensais que vous
11:11aviez eu des infos
11:13de vos camarades socialistes
11:15ou anciens camarades socialistes qui vous
11:17auraient dit, bah tiens
11:19on aurait voulu avoir un petit peu
11:21plus de consistance
11:23de ce qui a été dit
11:25en fait à Boris Vallaud et à son groupe
11:27sur cette
11:29motion de rejet préalable
11:31qui permettait de ne pas examiner
11:33le texte. Oui, vous avez raison,
11:35il y a un petit mystère
11:37de la part de
11:39Michel Barnier, comme s'il brûlait ses vaisseaux
11:41en se disant de toute façon, fichu par fichu
11:43je préfère sortir
11:45avec du panache
11:47et de l'honneur.
11:49Je ne sais pas si c'est du panache, parce qu'en attendant, lui-même
11:51se rend complice de mettre
11:53le pays dans le chaos. Là, si on vous
11:55donne la possibilité de...
11:57Si on vous donne
11:5915 jours en plus
12:01pour examiner, réexaminer, se mettre d'accord
12:03s'aider sur...
12:05je ne sais pas...
12:07Sur rien, on est dans une fin de partie
12:09c'est une fin de match, c'est presque une fin de régime
12:11Quand vous dites fin de partie, je pense toujours à cette pièce de
12:13Beckett qui est comme cette fois, pas terrible
12:15avec un type qui est
12:17dans une chaise roulante
12:19avec une... comment dirais-je...
12:21avec une...
12:23Voyez la pièce où il est avec son aide
12:25et puis alors ils sont dans une maison
12:27au fin fond du monde, on ne sait pas où, et puis c'est la fin
12:29c'est la fin de tout
12:31C'est un peu une crise de régime, ça fait des années
12:33qu'elle est latente, ça fait des années qu'en fait
12:35dans ce cher vieux pays, on fait de la politique en dehors des réalités
12:37Vous avez des responsables de droite
12:39comme de gauche, d'extrême droite comme d'extrême gauche
12:41qui sont en dehors
12:43non pas en dehors des réalités vécues
12:45non pas en dehors des réalités vécues par les français
12:47mais quand ils font des propositions
12:49ils sont hors sol, ils ne tiennent pas compte
12:51des vraies réalités économiques
12:53fiscales, budgétaires, internationales
12:55etc. Donc on propose tout et n'importe quoi
12:57ce qui fabrique effectivement des machines à déception
12:59à répétition
13:01et on repart pour un tour
13:03le niveau des programmes
13:05du mois de juin dernier sur les législatives
13:07c'était complètement démentiel
13:09on est chacun enfermé dans des logiques extrêmes
13:11où de toute façon on ne peut rien faire de concret
13:13qui soit autrement qu'impossible
13:15à mettre en oeuvre, donc ça fabrique
13:17des bulles électorales qui attendent
13:19les uns et les autres que quelque chose se passe
13:21mais ce sont des mensonges
13:23c'est une fin de système, c'est une crise de régime
13:25on ne peut plus rien faire aujourd'hui, tous les indicateurs
13:27sont au rouge et on va être obligé de faire un budget
13:29à l'eau tiède s'il passe
13:31qui ne passera pas, pour faire quoi ?
13:33Barnier a raison, il claque la porte si c'est comme ça que ça se termine
13:35il a raison. Surtout que
13:37il y a une autre incohérence ou en tout cas
13:39une chose qui m'a échappé c'est que
13:41il met
13:43la responsabilité de son gouvernement sur le PLFSS
13:45alors que celui qui est décrié
13:47c'est le budget national, donc
13:49on va y revenir après, je voulais qu'on entende
13:51Brice Vallaud en salle des 4 colonnes
13:53à l'Assemblée Nationale
13:55Ce week-end encore avec Olivier Faure et Patrick Cannaire
13:57nous avons
13:59rappelé ce qu'étaient nos propositions
14:01et nous avons déploré
14:03qu'il soit plus convenable
14:05manifestement de
14:07dialoguer avec Marine Le Pen et le Rassemblement National
14:09que
14:11d'adresser ne serait-ce que la parole
14:13à la gauche
14:15et en particulier au Parti Socialiste
14:17Lorsque le Premier Ministre
14:19m'a reçu
14:21il a eu cette confidence
14:23il m'a dit je connais
14:25vos propositions, certaines sont intéressantes
14:27mais je ne peux y satisfaire
14:29sans prendre le risque de fragiliser
14:31mon socle commun
14:33Voilà, c'est
14:35presque député que
14:37Brice Vallaud le député
14:39socialiste et chef de file
14:41des socialistes, ils sont 66 les socialistes
14:43à l'Assemblée Nationale
14:4566 socialistes et apparentés
14:47sur lesquels d'ailleurs les macronistes
14:49on a entendu tout à l'heure
14:51Mme Rist, la vice-présidente
14:53des députés macronistes
14:55en appeler justement
14:57à ces socialistes, à ces députés de la gauche
14:59modérés de ne pas
15:01voter la censure du NFP
15:03les 66 ça ne va pas
15:05beaucoup peser
15:07Ah si les 66 ne votent pas
15:09on redescend en dessous des 289
15:11il faut qu'il soit
15:13les 66 sont montés
15:15Il y a une carte à jouer quand même
15:17ça je vais vous dire
15:19c'est le coup de théâtre, si jamais
15:21mercredi, parce qu'on doit avoir la censure
15:23mercredi dans les soirées
15:25donc on voterait quand ?
15:27On voterait dans la poulée
15:29mercredi après-midi, si mercredi
15:31entre guillemets grâce
15:33aux députés de gauche
15:35modérés
15:37la motion de censure votée par l'ERN
15:39et par LFI n'arrive pas
15:41à passer, là honnêtement c'est à nouveau
15:43un coup de théâtre. Ah ça serait un énorme coup de théâtre
15:45mais je n'y crois guère
15:47dans la mesure où
15:49il y a eu des personnalités socialistes
15:51qui ont tenté de desserrer les taux
15:53du nouveau front populaire dans lequel
15:55ils se sont enfermés
15:57mais le problème c'est qu'on est encore en scrutin
15:59majoritaire pour l'approche à l'élection
16:01tant qu'on n'a pas changé le mode de scrutin
16:03et donc ça veut dire que le PS tant qu'il n'y aura
16:05pas une proportionnelle
16:07et un scrutin proportionnel
16:09alors peut-être que là
16:11ça pourrait être le vrai deal
16:13le vrai deal ça serait de dire
16:15on vous instaure la proportionnelle
16:17et vous avez un engagement
16:19non pas de voter forcément mon texte
16:21mais de ne pas nous censurer
16:23ce qui permettrait
16:25de faire passer un budget et de tenir
16:27jusqu'à cet été
16:29moment où le droit de dissolution
16:31redevient actif pour le président de la République
16:33ça serait un gentleman's agreement
16:35parce qu'il n'y aurait rien d'écrit
16:37il n'y aurait rien d'écrit mais l'engagement
16:39par des déclarations
16:41sur des antennes
16:43Michel Barnier n'a pas été très loin
16:45il n'a pas exploré très loin la voie de la proportionnelle
16:47parce que beaucoup de parties
16:49il y aurait intérêt à commencer par le PS
16:51le PS ça lui permet de s'autonomiser
16:53enfin de l'élection
16:55et donc
16:57et puis le PN
16:59l'a réclamé depuis 30 ans
17:01donc le modem y est favorable
17:03je vais vous dire si le PS
17:05encore une fois arrive
17:07à stopper la censure
17:09mercredi après-midi
17:11grâce aux 66 députés
17:13PS
17:15alors là on rouvre Solferino
17:17c'est une image mais c'est pour dire
17:19souvenez-vous
17:21il y a 4 ans, 5 ans, 6 ans
17:23on a enterré le PS
17:25on disait de Jean-Christophe Cambadélis
17:27que c'était
17:29un éléphant
17:31c'était un dinosaure
17:33du PS et qu'il disait
17:35mais là honnêtement
17:37ça serait quand même un côté
17:39il faudrait qu'ils aient des assurances
17:41qu'ils aient une monnaie d'échange
17:43je pense qu'à part la proportionnelle
17:45je ne vois pas ce qu'ils pourraient
17:47le PS d'Olivier Faure j'ai un peu de mal à y croire
17:49parce qu'il y a en plus une espèce de
17:51j'ai pas dit d'Olivier Faure
17:53c'est pour ça que c'est difficile
17:55de drainer les 66
17:57il y a une partie
17:59qui a une forme de réporosité
18:01quand même avec la gauche
18:03plus radicale donc c'est compliqué
18:05cela dit ce qui a été décrit à l'instant
18:07par Philippe Biber est vrai
18:09c'est un espèce de jeu politicien
18:11et le PS pourrait en sortir
18:13grandi moi je pense que de toute façon
18:15le PS dans tous les cas de figure devrait
18:17prendre ses responsabilités
18:19quelle que soit cette problématique
18:21avec les insoumis
18:23ce serait plutôt se grandir que de dire
18:25c'est pas raisonnable de mettre le PII
18:27dans ce niveau d'entrave sachant que le budget
18:29il vaut ce qu'il vaut, il est très très imparfait
18:31mais c'est une espèce de
18:33de compromis dans une marge
18:35de manoeuvre qui n'existe pas
18:37là vous avez raison Alexandre c'est que
18:39le PS n'a pas du tout intérêt à une crise de régime
18:41mais s'il la provoque
18:43eux aussi portent une responsabilité
18:45absolument invraisemblable je ne sais plus
18:47en qui les français pourront avoir confiance
18:49parce que personne ne peut comprendre
18:51cette réalité politique là
18:53c'est bien sûr qu'on voit les jeux politiques
18:55mais on est en train de sacrifier
18:57sur l'autel du temps politique
18:592026-27 etc
19:01et surtout on est en train de sacrifier
19:03la France, ses réalités
19:05ses emplois, ses entreprises, ses investissements
19:07et c'est ce que dit justement ce matin
19:09chez nos confrères de France Info
19:11Roland Lascure, vice-président de l'Assemblée Nationale
19:13il parle de
19:15la mise en danger de la France
19:17sur les marchés notamment, on écoute
19:19j'ai l'impression que Marine Le Pen aujourd'hui
19:21elle est comme un empereur romain vous savez
19:23qui va décider à la dernière minute
19:25s'il décide ou pas
19:27d'épargner le gladiateur
19:29ou de l'exécuter
19:31moi je pense que Marine Le Pen n'est pas
19:33Jules César, c'est plutôt
19:35je dirais un Machiavel aux petits pieds qui au fond
19:37joue avec la signature
19:39de la France sur les marchés financiers
19:41elle joue
19:43avec l'argent des françaises et des français
19:45elle joue à la roulette aujourd'hui
19:47Alexandre Malafa avec commentaire sur Roland Lascure
19:49et Philippe Guybert ensuite
19:51en tout cas ce qu'il dit sur les marchés financiers et sur l'image de la France
19:53il a raison
19:55il n'y a pas aujourd'hui de bons messages
19:57à qui que ce soit, les indicateurs sont dans
19:59tout le domaine, que ce soit les investissements
20:01en France aujourd'hui, que ce soit la création d'emplois
20:03que ce soit la décision de créer des entreprises
20:05tous les investissements
20:07dans les entreprises
20:09voyez autour de vous
20:11pour l'instant il y a un attentisme absolument phénoménal
20:13même si on a eu un statu quo
20:15de Standard & Poor's qui était d'ailleurs assez étonnant
20:17à la limite c'est plutôt une forme
20:19de position
20:21qui permet d'éviter de rajouter de la crise
20:23à la crise à court terme
20:25on sent qu'il y a eu du lobbying politique derrière
20:27mais heureusement qu'il y en a
20:29c'est très bien fait mais cela dit on le paye déjà
20:31avec ou sans Standard & Poor's on le paye déjà
20:33le prix de l'argent acheté par la France
20:35regardez le spread, la différence
20:37entre les taux d'emprunt
20:39en Allemagne et en France
20:41et ce qui est quand même mortel, il faut que les Français le comprennent
20:43et c'est pour ça qu'en fait la faute majeure c'est de ne pas avoir
20:45réformé l'Etat correctement
20:47parce qu'à la limite on a besoin de fonctionnaires, personne ne le conteste
20:49mais on a besoin de fonctionnaires pour être efficaces
20:51et utiles, or il y a quand même un moment donné
20:53à une gabgie phénoménale
20:55de cet argent public
20:57qui n'est pas utilisé à bon escient et qu'on est obligé
20:59d'emprunter pour payer dans des dysfonctionnements
21:01absolument structurels
21:03à la décharge de Michel Barnier
21:05ce qu'il a nommé le 7 septembre
21:07son gouvernement
21:09il a 15 jours pour préparer le budget
21:11et ce n'est pas en 15 jours qu'on mène des réformes
21:13structurelles sur le fonctionnement
21:15je fais le procès des 20 ans
21:17pas de lui
21:19mais pour revenir au Macroniste et à la déclaration de M.Lescure
21:21il y a un point qui me gêne
21:23quand même
21:25tout le monde a bien vu que les Macronistes et Gabriel Attal
21:27n'ont vraiment pas aidé Michel Barnier
21:29ils ont fait monter les enchères
21:31c'est un doux euphémisme
21:33attendez
21:35disons les choses comme elles sont
21:37depuis la fin de son mandat
21:39la passation de pouvoir
21:41Gabriel Attal veut la peau de Michel Barnier
21:43oui, en tout cas il lui a savonné la planche
21:45il lui a compliqué les négociations dans tous les sens
21:47il n'a pas digéré le fait
21:49qu'il ne soit plus Premier Ministre
21:51ce qui est assez étonnant pour un jeune homme
21:53qui a tout l'avenir devant lui
21:55je trouve que les Macronistes
21:57doivent aussi s'interroger
21:59ils ont demandé à tout le monde de faire des concessions
22:01mais quand eux doivent en faire
22:03c'est beaucoup plus compliqué
22:05on est dans un jeu
22:07d'ici à l'été prochain
22:09il faudra trouver une coalition
22:11sans quoi on va avoir un gouvernement
22:13qui va sauter tous les deux mois
22:15ou bien
22:17même la 4ème République c'était tous les 6 mois
22:19donc là on progresse
22:21on n'arrête pas le progrès
22:23donc si on n'arrive pas
22:25à se mettre d'accord entre gens raisonnables
22:27pour avoir une sorte de programme minimum
22:29dans les 6 mois qui viennent
22:31et attendre que le droit de dissolution
22:33redevienne actif
22:35on n'y arrivera pas
22:37juste pour dire que ce sera très court
22:39le seul élément qui relie encore Gabriel Attal et Emmanuel Macron
22:41c'est le fait de ne pas perdre la face
22:43sur toute la politique menée depuis 7 ans
22:45c'est assez difficilement défendable
22:47et la seule
22:49bémol
22:51à ce que vient de dire Philippe
22:53c'est encore une fois, on y revient
22:55à ce remont d'anticipation
22:57qui serait celui de présidentielle anticipée
22:59comme par hasard on y revient assez souvent
23:01Gabriel Attal ne peut pas
23:03imaginer qu'il soit en situation
23:05d'être élu Président de la République au mois de mars prochain
23:07je ne vous parle pas de Gabriel Attal
23:0920h44 dans un instant on revient
23:11avec Philippe Guibert et Alexandre Malafa
23:13j'aimerais quand même qu'on commande cette phrase de Trump
23:15qui a l'air
23:17qui a l'air très très sûr de lui
23:19comme d'habitude avec le Président Trump
23:21à tout de suite sur ORPA