Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ce soir, retour sur l'allocution du président français et la réaction des parlementaires.
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00:00Avec Catherine Ney, Jules Torres, Olivier D'Artigolle et Louis de Raguedel, on commente l'allocution présidentielle puisque Maëlle vient d'en parler.
00:09Écoutez Jean-Luc Mélenchon qui dit qu'Emmanuel Macron est la cause du problème et qu'il s'en ira par la force des événements. On écoute.
00:19Tous les gouvernements du monde pensent qu'ils travaillent pour l'intérêt général.
00:23Monsieur Barnier pensait qu'il travaillait pour l'intérêt général.
00:26C'est pour ça qu'il y a des assemblées. C'est pour dire de quel côté va l'intérêt général.
00:30Eh bien l'intérêt général c'est que les gens n'ont assez de vivre dans un pays qui est le plus riche qu'il a jamais été de son histoire
00:37et où on voit la misère, 150 000 emplois être menacés dans tout le pays et ainsi de suite.
00:42Et pourtant il appelle justement Catherine Ney à l'intérêt général.
00:45Oui, à l'intérêt général dont il a donné le menu. Barnier s'en va, Macron s'en va et il y aura des élections présidentielles.
00:54C'est son revenu parce que lui il a hâte de se présenter le plus vite possible, si possible, parce qu'il a 73 ans
01:01et qu'il sait que chaque année, chaque mois compte pour soulever les enthousiastes, pour avoir la santé, pour avoir le voilà.
01:07Et donc le plus tôt sera le mieux.
01:09On voit bien que Jean-Luc Mélenchon est celui dans les réactions qui met le plus de pression,
01:13la pression maximale sur le Président de la République parce qu'en effet son agenda lui il est plutôt clair.
01:18Il nous dit qu'il veut la démission du Président de la République le plus rapidement possible
01:22entre une démission et une nouvelle élection présidentielle anticipée il y a entre 35 et 50 jours.
01:26Donc Jean-Luc Mélenchon il a raison de donner son agenda.
01:29Ce qui est un peu plus flou quand on parle de Marine Le Pen, on a bien entendu Thomas Ménager tout à l'heure,
01:33quand on lui demande finalement qu'est-ce que vous voulez, il nous dit un nouveau gouvernement mais bon avec leurs conditions.
01:38Donc on voit bien que c'est un peu flou, au moins les Insoumis ont plutôt le mérite de nous donner toutes les clés de leur stratégie politique et de leur jeu politique.
01:46Mais c'est ce que disait Louis de Raguenel en première heure quand on entendait Marine Le Pen.
01:51Vous disiez Louis en fait Marine Le Pen c'est la DRH, c'est elle qui donne le ton, alors qu'elle avait utilisé ce mot, elle avait dit je ne suis pas la DRH, en fait si.
02:01Elle est devenue un peu malgré elle et grâce au succès des élections législatives mais malgré elle puisque maintenant elle est vraiment au cœur du dispositif.
02:09Mais on voit bien que tout le monde est sous la menace de Marine Le Pen qui baisse le pouce et je sais qu'il y a des discussions,
02:18alors ça ne se fait pas au niveau de Marine Le Pen mais entre l'entourage d'Emmanuel Macron et celui de Marine Le Pen pour être certain que le prochain Premier Ministre
02:25ne fasse pas l'objet immédiat d'une motion de censure, ça sera la deuxième fois que ça se fait parce que la première fois, souvenez-vous,
02:33Xavier Bertrand s'en souvient encore mieux que nous puisque c'est pour une des raisons qui expliquent pourquoi Xavier Bertrand n'a pas été nommé à Matignon
02:41et pourquoi c'est Michel Barnier qui avait été choisi.
02:44Emmanuel Macron qui recevra les présidents de groupe à l'Elysée dans les prochains jours.
02:49Voilà, on l'apprend la semaine prochaine.
02:51Et si Marine Le Pen est la maîtresse des ordres, si je puis dire, c'est aussi à cause de Jean-Luc Mélenchon qui dès le soir des élections législatives nous a dit
02:58nous on va à Matignon avec Lucie Castex mais en revanche c'est que le programme, rien que le programme.
03:02Et donc il a finalement donné les clés de cette direction des ressources humaines à Marine Le Pen et ça lui a permis aujourd'hui de choisir si oui ou non Michel Barnier y reste
03:10et de choisir si oui ou non le prochain Premier Ministre sera plutôt affilié au Rational.
03:15Il me semble, je pense que deux responsables politiques sortent très renforcés de la séquence.
03:22Jean-Luc Mélenchon incontestablement, c'est la motion de censure LFI qui est votée et qui fait chuter le gouvernement Barnier.
03:29Marine Le Pen qui a renversé la table avec bien sûr le jugement du 31 mars, il faudra voir si l'exécution provisoire est maintenue ou pas.
03:39Et sur leur flanc, deux partis politiques doivent réfléchir à l'avenir.
03:45D'un côté le LR qui doit réfléchir à sa gestion de la prochaine période restée ou pas dans le socle commun
03:52et le parti socialiste qui montre quelques velléités d'un nouveau dispositif mais c'est encore bien fragile.
03:59Catherine Né ?
04:01C'est une réponse, c'est un commentaire, on pense à tout ça.
04:10On parlait de Marine Le Pen, écoutez-la, elle a réagi tout à l'heure, elle était sur ses news et elle a justement, puisqu'on en parlait à l'instant,
04:19puisqu'on en parlait à l'instant, elle a évoqué son procès et l'issue judiciaire qui la concerne, écoute Marine Le Pen.
04:25Je pense qu'on peut tout dire du RN mais jamais, jamais il n'a remis en cause une élection, jamais il n'a contesté les institutions,
04:33jamais il n'a cherché, comme le Nouveau Front Populaire, à les bousculer, à les abîmer.
04:39Et on viendrait dire au peuple français, vous ne pouvez pas choisir votre candidat.
04:44Donc je n'imagine pas en réalité que la justice puisse arriver à une telle extrémité qui de surcroît n'est pas justifiée
04:53puisque nous sommes totalement innocents de ce qu'on nous reproche.
04:56Donc ce que j'attends le 31 mars, c'est évidemment une relaxe.
04:59La justice est-elle indépendante en France selon vous ?
05:02La justice, oui, je pense qu'elle est indépendante, mais ce n'est pas parce qu'elle est indépendante qu'elle n'est pas politisée.
05:08Vous disiez il y a quelque temps, Catherine Né, que c'est un animal blessé Marine Le Pen.
05:15Oui, parce qu'elle dit, évidemment, ce qu'elle vient de subir pendant six semaines,
05:20elle était tous les jours au tribunal, on lui posait des questions, elle a essayé de se justifier,
05:25plaider son innocence, et puis il y a ces réquisitoires qui sont absolument terribles.
05:31Elle a dit que c'est une mise à mort. C'est vrai, c'est une mise à mort.
05:35Ce qui est terrible, c'est que c'est l'application de la loi comme ça, une peine automatique,
05:40là, ce qui tue un peu la justice, parce qu'il n'y a plus qu'à appuyer sur un bouton et on n'a plus besoin de magistrats.
05:47Je veux dire, tout citoyen a quand même besoin de pouvoir utiliser des recours.
05:53Mais moi, ce que je crains, c'est qu'elle ne soit pas relaxée, qu'elle soit condamnée à de l'inéligibilité,
05:59mais pas avec une exécution provisoire.
06:02Et donc, elle aura le temps, les choses pourront s'étaler sur plusieurs mois,
06:08mais ça restera quand même, même si elle s'en défend, une tâche sur le manteau.
06:15Un déléville. Louis de Raguenel.
06:17Non mais ce serait un scandale démocratique absolu, et ce serait la deuxième fois.
06:21Alors, pas au même niveau, mais il y a eu François Fillon une première fois,
06:24et donc là, ce serait la deuxième fois avec Marine Le Pen.
06:27Et c'est un scandale qui d'ailleurs est perçu comme ça par quasiment l'intégralité de la classe politique.
06:34De Jean-Luc Mélenchon, macroniste, en passant par les républicains, François Bayrou.
06:39Et Jean-Pierre Chevènement, qui a dit que c'est une...
06:42Oui, qui est sorti de son silence.
06:45Et puis c'est une entorse à la séparation des pouvoirs, avec l'autorité judiciaire
06:49qui essaye d'expliquer ce que doit être la vie politique, comment elle doit fonctionner.
06:53Donc, je pense que c'est même le souhait de beaucoup de gens,
06:56même des principaux opposants de Marine Le Pen, qu'elle puisse se présenter.
06:59J'interesse, et après on écoutera Jordan Bardella, qui a fait une première référence.
07:03En effet, Marine Le Pen est un animal blessé.
07:05En revanche, je ne suis pas sûr que ces réquisitions, qui sont très lourdes,
07:08signifient un changement de ton sur cette question du budget.
07:13C'est un argument qu'on entend beaucoup ces derniers jours.
07:15Marine Le Pen aurait haussé le ton après ces réquisitions-là.
07:18Or, nous, journalistes politiques, on a des informations,
07:21on a des échanges, par exemple, de mails, de SMS,
07:24qui nous montrent que les représentants du Rassemblement National
07:27ont fait bien avant, plusieurs jours avant, des demandes au sein de la Macronie,
07:31au sein du cabinet de Michel Barnier, justement pour avoir des négociations,
07:34pour commencer des négociations.
07:36Et là, on est mi-novembre, c'est-à-dire qu'il y a seulement 15 jours.
07:40Donc, vous voyez très bien qu'il n'y a pas eu de changement de ton,
07:42qu'en effet, Marine Le Pen, c'est un animal blessé,
07:45mais qu'elle aurait, quoi qu'il arrive, voté contre ce budget.
07:48Je pense que, finalement, cette question de la censure,
07:50Marine Le Pen l'avait décidée bien avant l'an dernier.
07:52Je rebondis sur ce que dit Jules Torres,
07:54quoi qu'il arrive, pour des raisons politiques et pas techniques,
07:57il y a des mesures.
07:58Donc, c'était une volonté, derrière Michel Barnier,
08:01de censurer Emmanuel Macron, de lui mettre un genou à terre.
08:03D'ailleurs, c'est ça qui provoque, ce soir,
08:05l'allocution qu'on est en train de commenter d'Emmanuel Macron.
08:08Et justement, commentaire de Jordan Bardella, on écoute.
08:11Je pense qu'un président de la République ne devrait pas dire cela.
08:14Et quand on est le garant de la Constitution française,
08:17quand on est le garant du bon fonctionnement
08:20de la démocratie et de la cohésion nationale,
08:22on ne peut pas passer son temps à injurier
08:25les millions de Français qui sont en désaccord
08:27avec la politique qu'on mène depuis 7 ans.
08:29Voilà. Réaction avec un copyright, non ?
08:32C'est le titre d'un livre.
08:33De plein de livres.
08:35Oui, de plein de livres.
08:37Il y a beaucoup d'auteurs qui ont fait fortune
08:39grâce à votre chanson.
08:40Je l'ai lu mille fois, cette partie.
08:42Quelqu'un d'entre vous, pour enchaîner, s'il vous plaît.
08:45Non, et sur Notre-Dame, c'est intéressant.
08:47On n'en a pas beaucoup parlé.
08:48C'est vrai. L'épisode Notre-Dame qui est sur l'émotion.
08:51Emmanuel Macron, en effet, il a fait une partie sur l'émotion
08:54puis ensuite est arrivé à Notre-Dame.
08:56C'est vrai que ces derniers jours, c'est ce qui a un petit peu
08:58animé les commentateurs politiques
09:00et même l'entourage du président de la République lui-même.
09:02Nous, on a des verbatimes avec Louis, sans doute.
09:05Comment le président pourrait être à Notre-Dame
09:08entre Donald Trump et Ursula von der Leyen
09:10avec un Premier ministre démissionnaire...
09:12Ursula von der Leyen qui reviendra du Mercosur
09:14après l'avoir signé.
09:15Absolument. Donc on voit bien qu'il était animé par ça.
09:18Et surtout, il s'accroche finalement au seul engagement
09:21qu'il a pu tenir lors de son septennat.
09:24C'est-à-dire qu'il y a cinq ans, il nous avait promis
09:26de reconstruire Notre-Dame.
09:28Tout le monde le riait un petit peu au nez.
09:30On peut quand même lui allouer le fait qu'il a réussi,
09:32pas lui seulement, grâce à des donateurs,
09:34grâce à des grands mécènes, grâce à des charpentiers,
09:36des artisans qui ont travaillé d'arrache-pied
09:38et en sorte du droit commun.
09:40Parce qu'aujourd'hui, on ne peut rien construire
09:42en moins de cinq ans.
09:43Le principal argument, c'est quand même que le chef de l'État
09:45est obligé, pour obtenir des résultats,
09:47de ne pas respecter la loi, mais c'est très bien.
09:49Et notamment sur les normes environnementales.
09:51Et de créer une loi spéciale.
09:52Ça prouve bien que c'est les normes qui empêchent tout.
09:54Exactement.
09:55Un pilote.
09:56On n'a pas entendu quoi.
09:58Ce qui prouve que...
09:59Que les normes tuent l'action.
10:01Je veux dire, il y a trop de normes.
10:03Le principe de précaution tue l'activité en France.
10:06Voilà donc ce qu'on pouvait dire à propos de cette
10:09allocution du Président de la République
10:12qui, encore une fois,
10:14dessine un cap à 30 mois jusqu'en 2027.
10:17Et ça, c'est peut-être l'information principale.
10:20Il n'a pas annoncé de non pour le Premier ministre.
10:23Et il a dit, d'ici quelques jours, c'est ça ?
10:25Oui, dans les prochains jours.
10:27Dans le macronisme orthographique.
10:30Dans les prochaines semaines.
10:32Dans deux ou trois jours, il faut toujours faire foi d'eux.
10:35La dernière fois, c'était deux mois.
10:37Non, mais il annonce qu'une loi sera présentée
10:39à la mi-décembre.
10:40La mi-décembre, c'est la semaine prochaine quand même.
10:42Oui, et c'est vrai qu'un gouvernement démissionnaire
10:44ne peut pas présenter une loi au Conseil des ministres.
10:47Tu avais raison, 4 ministres.
10:49On devrait l'annoncer lundi,
10:51parce qu'il a quand même besoin d'une demi-journée
10:53au moins pour voir le nouveau gouvernement.
10:55Parce qu'il y a des ministres qui vont partir.
10:57Il y a un gouvernement resserré.
10:59On parle au conditionnel. Merci les amis !